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 everybody hurts just a little too much. (milena)

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Message(#) Sujet: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyJeu 28 Déc 2017 - 18:49


Leonardo s’était déjà préparé à terminer sa journée et filer au lit quand Milena l’avait appelé. Il s’était lavé les dents, il avait rempli sa bouteille d’eau et il était en train de débrancher son téléphone du chargeur quand celui-ci s’était mis à vibrer dans ses mains. Il n’avait pas pu s’empêcher de foncer des sourcils, surpris de voir le nom de son aînée sur son portable – de un, il était bien trop tard pour appeler qui que ce soit ; de deux, elle savait bien qu’il avait horreur des appels, donc elle devait avoir une très bonne raison pour le faire. « Milena ? » Sa voix n’était qu’un murmure, encore plus faible que prévu par rapport au bruit qui sortait de l’autre côté. C’était presque violent comme bruit tellement c’était inattendu. Il avait du mal à bien discerner les sons, il y en avait beaucoup trop et il avait du mal à comprendre ce que sa sœur lui disait, en partie à cause de sa diction très douteuse. En revanche, le message général était assez clair : elle était dans un au Canvas, soûle et seule. Il soupira, toujours perplexe face au comportement de son aînée. Il raccrocha assez rapidement avant de s’activer à nouveau, histoire d’y être aussitôt que prévu. S’il y avait quelqu’un dans sa fratrie de qui il se serait attendu ce genre de comportement, Milena était bien la dernière dans la liste. Si ça avait été Nunzio à l’appareil, il aurait été le chercher sans se poser trop de questions, mais Milena ? Il y avait forcément anguille sous roche, et ça ne lui plaisait pas du tout comme situation. M’enfin, il n’avait pas vraiment le temps de réfléchir autour de la question, et la concernée était sûrement bien plus apte à lui répondre. Après avoir pris la première paire de jeans étant tombée sous ses mains, il enfila ses chaussures auparavant cachées sous son lit. Il ne s’embêta pas à changer de t-shirt, même s’il y avait un gros "I LOVE NYC" dessus. Il ne le pensait pas vraiment, mais ça l’arrangeait bien d’avoir un t-shirt du genre pour dormir. Il prit une veste légère histoire de, avant de vérifier qu’il avait tout sur lui – ses documents d’identité, ses clés et son téléphone. Une fois sûr de ne rien avoir oublié chez lui, il partit en direction du Canvas, toujours plus inquiet. Que pouvait-il bien se passer ?

Une fois arrivé devant le bar, Leonardo hésita un instant de rentrer. C’était sûrement le genre de bar dans lequel il se serait retrouvé avec Danny dans d’autres circonstances, mais il n’avait pas vraiment l’habitude de s’y rendre tout seul, encore moins pour Milena. Il inspira un bon coup et, prenant son courage à deux mains, rentra enfin. Il fut immédiatement frappé par la foule et le bruit de la musique, et il se sentait légèrement à côté de la plaque par rapport aux fêters du soir en presque-pyjama. Il se fraya un passage parmi eux, arrivant enfin au comptoir où sa sœur était assise, un verre à la main. Il s’en approcha, craignant un peu de lui faire peur si elle ne s’y attendait pas. Il lui toucha doucement le bras, histoire d’attirer quand-même son attention. « Hé Milena…? Ça va ? » Réponse assez logique : non, pas vraiment. Il y avait une très forte odeur d’alcool autour de lui, et il était presque sûr que ça venait de sa sœur plus que des cocktails en train d’être préparés. Son regard semblait jusque-là confus, comme si elle avait du mal à se focaliser sur quelque chose en particulier. « Je crois qu’il faudrait qu’on y aille, le bar va pas tarder à fermer. » Piètre mensonge. Le bar n’allait sûrement pas fermer avant quelques heures, mais le pauvre Grimes comptait bien repartir aussitôt que possible accompagné de sa frangine. Avec un peu de chance, elle avait déjà envie de partir avant son arrivée. Elle ne semblait pas vraiment en état de rentrer toute seule, et Leonardo était tellement content d’avoir répondu au téléphone. S’il lui était arrivé quelque chose car il dormait déjà, il n’aurait jamais pu se le pardonner. « On y va, Milou ? » On aurait presque dit qu’il se posait cette question à lui-même plus qu’à Milena tellement sa voix tremblait d’hésitation. Il n’avait pas l’habitude de prendre ce genre d’initiatives tout seul ; ça lui était déjà arrivé d’accompagner des amis bourrés chez eux, mais jamais Milena. Il ignorait quel genre de chaussures elle avait aux pieds, mais il espérait qu’elle n’avait pas de talons s’ils devaient rentrer à pieds. À la limite, il aurait investi dans un Uber – c’était un cas exceptionnel, pour le coup.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptySam 30 Déc 2017 - 22:03


La journée avait été dure à tous les niveaux. Tu avais perdu un procès aujourd’hui ce qui te mettait généralement peu en joie mais tu avais ensuite reçu un message d’Eva te proposant une date pour aller choisir sa robe de mariée avant que ton assistante ne dépose sur ton bureau des faireparts de naissance de deux de tes amies qui venaient d’avoir leur premier enfant. Non, là c’était juste trop. Tu avais failli éclater en larmes dans ton bureau mais comme d’habitude tu t’étais retenue. La voix de ton père t’avait envahie et tu pouvais distinctement l’entendre te répéter, comme un mantra : « Ne jamais montrer de signe de faiblesse Milena. Ne pleure pas, les Grimes sont plus forts que ça. » Et quand tu avais le malheur de pleurer, tu te souvenais très bien du bruit et de la douleur que tu ressentais lorsque la main de ton père venait s’abattre sur ta joue. En te regardant assise dans ton bureau aujourd’hui, tu savais que beaucoup se disaient que tu avais eu la belle vie mais des fois, les plus beaux parcours cachent des blessures profondes. Mais tu savais que c’était pour la bonne cause. Ton père n’avait jamais levé la main sur tes cadets et ça c’était ta plus grande réussite. Ton père était un grand macho, avec ses fils il utilisait d’autres méthodes mais pour ne pas lui donner des idées, tu avais toujours été là pour dissimuler les mauvaises notes, les sorties nocturnes à l’adolescence et tout autre chose. Reprenant ton souffle, tu avais donc chassé les larmes et tenu les quelques heures jusqu’à la fin de ta journée.

Une fois les dix-huit heures passées, tu avais quitté le cabinet pour te réfugier dans un bar loin du quartier des affaires. Tu n’avais même pas pris le temps de te changer, à quoi bon de toute façon ? Tu avais commandé un premier mojito sans y réfléchir fixant ce fairepart de naissance comme s’il t’avait agressé. Le bébé était mignon et tu étais sincèrement heureuse pour ton amie mais … Vous aviez le même âge ou presque et tu étais loin d’être prête à avoir un enfant. Enfin, tu étais prête à en avoir mais il te fallait trouver quelqu’un avec qui les faire et tu voulais un partenaire et … Oh ton verre est vide. Non, ce n’est pas bon, ce n’est pas une bonne idée. Tu commandes un autre cocktail du menu au hasard avant de te reconcentrer sur ce bébé. Tu as tellement envie d’avoir autre chose que ton travail dans ta vie. Avoir des enfants a toujours été un rêve pour toi, un rêve caché certes car tu as toujours fait passer ta carrière avant tout le reste mais tu ne t’es jamais réellement fermée à l’amour et il n’est jamais vraiment arrivé et Eva va se marier et … Oh le deuxième cocktail est vide. Tu en commandes un autre ignorant le regard peu admiratif du barman qui te l’amène tout de même. Tu jettes un rapide coup d’œil à ton téléphone et tu ne peux t’empêcher de voir s’afficher le nom de ton client, celui pour lequel tu as perdu. Et si tu devenais nulle à ton travail ? Et si tu n’étais plus bonne à rien ? Et si cet accident avait fini par te briser ? Tu sens monter la crise de panique mais tu arrives à la maîtriser, la laissant te hanter minute après minute, une éternité vu ton état. Quand ton cocktail se termine, tu arrêtes de les compter. Il y a de la musique, il y a des gens qui dansent mais toi tu n’as pas envie de danser ce soir, juste d’oublier. Alors que tu commandes un autre cocktail, le barman te dit : « Je suis désolé madame mais ce sera tout pour vous ce soir, vous devriez appeler quelqu’un pour que l’on vienne vous chercher. » Offusquée, tu espères qu’il va vite partir pour commander un cocktail à un autre barman mais il reste planté devant toi et tu sais que tu n’as pas le choix. Attrapant ton portable, tu finis par le déverrouiller et tu cherches un nom familier. Grimes, il y a marqué Grimes à la fin, tu le connais bien alors. Tu ne sais pas trop ce que tu lui racontes mais tu parles et puis tu entends plus rien. Bon ben tant pis ! Le barman semble satisfait et s’en va, toi tu peux au moins finir ce verre tranquille. Et puis soudainement, tu sens qu’on te touche le bras : « Hé Milena…? Ça va ? » Un grand sourire se dessine sur ton visage alors que tu reconnais ton frère devant toi. Qu’est-ce qu’il fait là ? C’est lui que tu as appelé ? Certainement ou alors il est devenu devin. « Leo ! Je suis contente de te voir, le barman ne veut plus me donner de cocktail, tu vas pouvoir m’aider. » Mais tu peux voir sur le visage de ton frère que ce n’est pas vraiment ce qu’il avait prévu. Et les paroles qu’il prononce ensuite en sont la preuve. « Je crois qu’il faudrait qu’on y aille, le bar va pas tarder à fermer. » Mais … Mais … Tu le regardes avec de petits yeux parce que tu ne crois pas vraiment que ça va fermer mais le barman continue de te fixer et certainement que tu devrais partir. Tu soupires et Leo insiste : « On y va, Milou ? » Tu te lèves avant de manquer de tomber mais tu te raccroches au bar. Ca tourne, ça tourne un peu mais tu peux rentrer, t’en es sûre ! T’as même les clés de la voiture ! Parce que tu les as toujours et que t’as des talons comme tous les jours … Attrapant ton sac à main tu lui répondis : « Tant pis pour le cocktail, une autre fois. » Tu hausses les épaules avant de te mettre en marche vers la sortie. L’air n’est qu’un peu plus frais à l’extérieur. « Regarde j’ai les clés de la voiture ! » Dis-tu toute fière à ton frère. « T’es pas fâché hein ? » Demandas-tu voyant son visage. « Je veux pas que tu sois fâché. » Lui dis-tu presque désespérée.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyLun 1 Jan 2018 - 18:17


Sa sœur avait l’air… joyeuse. N’ayant jamais vu Milena bourrée, il ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais exception faite pour cette joie inopinée, elle ne semblait pas trop mal en point. Elle était plus ou moins cohérente, ce qui était déjà un bon pas en avant. « Leo ! Je suis contente de te voir, le barman ne veut plus me donner de cocktail, tu vas pouvoir m’aider. » Le barman en question ne semblait pas tout à fait de cet avis, et même s’il en avait eu envie – et ce n’était pas le cas – il n’aurait jamais osé le contredire et se disputer avec. Assez vite, son aînée comprit qu’il n’était pas venu pour se prendre une cuite avec elle, bien au contraire. Elle se leva, mais elle ne semblait pas très stable sur ses deux jambes. Leonardo gardait ses bras juste à côté de la jeune femme, n’ayant pas très envie de la voir s’écraser par terre ; il se demanda si les cocktails qu’elle avait bu avaient déjà été payés, et il en déduit que c’était le cas puisque le barman ne les arrêta pas dans leur lancée. Milena prit son sac à main – et heureusement, parce que son frère n’aurait jamais pensé à le récupérer si elle n’y avait pas pensée – et elle était prête à sortir enfin du bar. « Tant pis pour le cocktail, une autre fois. » Hmmm, non, pas de sitôt. Elle semblait prendre ça à la légère, et c’était bien ça qui le perturbait ; ce n’était pas son genre d’être aussi insouciante. Les deux frangins se frayèrent un chemin dans la foule, et assez rapidement ils avaient gagné la sortie du Canvas. L’air de la soirée était bien plus frais que l’intérieur du bar, qui était pratiquement bouillant à côté. Ils étaient seuls, si on faisait abstraction des quelques clients en pleine pause cigarette à quelques mètres de la porte d’entrée, et c’était tant mieux comme ça ; la foule qu’il y avait dans le bar ne l’avait absolument pas rassuré, et il était ravi d’en être sorti. Maintenant, il n’y avait plus qu’à ramener sa sœur à la maison. « Regarde, j’ai les clés de la voiture ! » Elle semblait tellement fière de cette possession qu’il ne put s’empêcher de sourire légèrement avant de les récupérer. En revanche, il ne savait pas trop à quoi elle ressemblait, et il y avait bien trop de voitures dans le parking pour toutes les tester au risque de déclencher une alarme anti-vol. « C’est un très bon départ. Maintenant, il nous reste plus qu’à la trouver. Tu sais où t’es garée ? » Leonardo n’avait pas de voiture à lui, en partie à cause du prix et en partie à cause de la pollution qui venait avec. Il se débrouillait très bien sans, et il ne voyait pas l’utilité d’un tel achat ; mais ce soir-là, il était ravi que sa sœur ait pensé à venir avec, tout simplement parce qu’il n’aurait peut-être pas réussi à l’accompagner jusqu’à chez elle sans un quelconque véhicule. Son visage avait dû se refermer entre-temps, parce qu’elle semblait perturbée par son expression. « T’es pas fâché hein ? » Cette remarque le fit encore plus foncer ses sourcils, ce qui n’avait probablement pas eu pour effet de la rassurer. Au contraire, elle semblait encore plus désespérée que la première fois. « Je veux pas que tu sois fâché. » Il n’était pas fâché, loin de là. Il était juste perplexe, et il ne comprenait même pas pourquoi il serait en colère. Malgré son incompréhension, il s’efforça de détendre son visage et lui sourire – elle n’avait sûrement pas besoin de le voir confus, puisque ça aurait sûrement été source d’angoisses supplémentaires. « Non 'Lena, je ne suis pas fâché. Promis. Croix de bois, croix de fer. » Même s’il essayait d’enjoliver la situation, il n’était aucunement fâchée avec elle. Même le fait de ne pas être dans son lit chaud et douillet ne suffisait pour le rendre en colère ; il préférait largement être là avec elle que la laisser moisir sur un comptoir jusqu’à la fermeture du bar. En revanche, il n’était pas sûr qu’elle passerait une très bonne matinée le lendemain, même avec son aide. Il nota dans un coin de la tête de lui donner de l’eau fraîche en arrivant chez elle – pour le coup, ça ne lui pouvait aucunement faire de mal, bien au contraire. « On va essayer de rentrer en vitesse et tu pourras filer au lit. T’es pas trop fatiguée ? » La fatigue était peut-être bien le dernier de ses soucis, mais ce n’était pas une excuse pour rester traîner dehors. Il y avait tellement de choses qu’il ne voulait ou devait pas oublier qu’il avait l’impression que sa tête allait exploser. Alors, il décida de se concentrer sur une chose à la fois : d’abord, il fallait trouver la voiture.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptySam 13 Jan 2018 - 20:54


Il était presque certain que si tu avais été dans ton état normal tu aurais eu honte de toi. Si tu pouvais t’observer d’un œil extérieur tu aurais eu honte. C’était souvent avec pitié que tu regardais ces âmes perdues quand tu sortais avec des amis dans des bars, te pensant au-dessus de tout cela et finalement, tu te retrouvais au même niveau que les autres. Mais Leo est là, tu ne sais plus trop comment il est arrivé mais il est là. Tu aurais aimé qu’il se joigne à toi, qu’il convainque le barman de te servir un autre cocktail mais Leo il voulait rentrer. Toi tu n’avais pas envie de rentrer. Chez toi il n’y avait personne pour t’accueillir et demain tu te réveilleras seule et mal en point même si tu n’es pas encore capable de t’en rendre compte. Malgré ton état d’ébriété, il y a des habitudes qui ne se perdent pas comme celle d’attraper ton sac à main. Tu ne tiens pas trop sur tes jambes, Leo t’aide à tenir debout mais tu ne t’en rends pas compte. A ce moment précis, tu as l’impression que le monde est à toi et que tu peux tout réussir. Et pourtant, tu brises tellement de choses dans ta vie. Ta seule réussite c’est ton boulot, la seule chose pour laquelle en travaillant on est récompensé. Pour le reste c’est un coup de chance. Est-ce que tu auras la chance de trouver un homme qui pourra t’accepter telle que tu es ? Tu doutes que ce soit le cas et cela te donne envie de pleurer. Mais tu n’as pas le temps de pleurer parce que l’air frais qui vient d’envelopper alors que vous mettiez les pieds dehors te ramène à la réalité. Soudainement tu n’es plus du tout déprimée, tu as envie de te défouler, de danser mais il n’y a plus de musique, vous l’avez laissée à l’intérieur. Il faut rentrer Leo avait dit, du moins c’est ce dont tu te rappelais. Oui, rentrer c’était le plus important. Alors tu avais attrapé les clés de ta voiture parce que tu ne pouvais pas rentrer sans. Mais une fois que tu les présentais toute fière devant Leo, il les attrapa rapidement comme pour te les confisquer. « C’est un très bon départ. Maintenant, il nous reste plus qu’à la trouver. Tu sais où t’es garée ? » Tu fais une petite moue boudeuse. Tu n’as pas envie que ce soit Leo qui conduise ta voiture, il n’aime pas conduire lui alors que toi tu aimes beaucoup ça. Même à New York tu avais une voiture alors que cela te ralentissait plus qu’autre chose vu les embouteillages. Mais c’était le plaisir de te garer devant le lycée à cette place payée par tes parents. Oui, c’était il y a bien longtemps. « Je crois que c’est par là. » Dis-tu en montrant une direction vers la gauche. « Mais tu peux toujours essayer de l’ouvrir pour voir si elle s’allume. » Tu avais vu ça dans les films mais tu n’avais jamais essayé pour voir si ça marchait vraiment. « Je pourrai conduire ? Toi t’aimes pas de toute façon. » Dis-tu pour essayer de faire changer ton frère d’avis. Tu ne savais pas si cela allait marcher surtout vu le regard que ton frère te lançait depuis le début. Vous avanciez dans la direction que tu avais indiquée et soudainement tu n’avais plus envie de rigoler. Tu n’avais pas envie que Leo soit fâché contre toi. Il est quelle heure d’ailleurs ? Incapable de trouver ton portable dans ton sac, tu laisses tomber pour l’instant. « Non 'Lena, je ne suis pas fâché. Promis. Croix de bois, croix de fer. » Tu regardes ton frère dans les yeux, pas réellement convaincue. Mais il a dit croix de bois croix de fer alors il a pas le droit de mentir. Tu ne voulais pas que tes bêtises te fâchent avec ton frère. Ce n’est pas de sa faute si ta vie amoureuse ne va nulle part et si tu ne seras jamais mère. Pas de sa faute … « On va essayer de rentrer en vitesse et tu pourras filer au lit. T’es pas trop fatiguée ? » Fatiguée ? Non, tu n’as pas l’impression de l’être. Tu hausses les épaules dans un premier temps parce que tu es plus triste et résignée que fatiguée. Tu sens que ta tête te fait un peu mal mais tu n’as pas envie de dormir. Juste de pleurer un peu maintenant que tu n’as plus d’alcool à boire. « J’ai pas envie de dormir sinon je vais rêver que je vais être toujours toute seule. » Dis-tu en regardant le sol. Malgré ton état d’ébriété tu n’étais pas fière de l’avouer. C’était une faiblesse que tu aurais préféré cacher. « Eva elle va se marier et Josie et Amandine elles ont eu un bébé et … » Tu sens ta gorge se serrer avant de voir de la lumière apparaître. Tu lèves la tête et tu vois ta voiture. Ne perdant pas une minute tu te mets à courir vers cette dernière, une course infructueuse car du haut de tes talons tu manquais de te manger le sol plusieurs fois. Une fois les mains sur la vitre, tu dis à ton frère : « J’ai gagné ! » C’est toute fière de toi que tu le regardais, ayant déjà oublié ce que tu lui avais dit plus tôt.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyDim 28 Jan 2018 - 22:47


Si leurs parents les avaient vus dans leur état, ils les auraient probablement reniés. Entre sa tenue à moitié pyjama et l’état dans lequel Milena se trouvait, ils n’avaient rien de la grandeur des Grimes qu’ils étaient censés représenter. Heureusement, depuis son déménagement il avait appris à ne pas penser aux siens et leur opinion, encore moins depuis que la fratrie s’était retrouvée ensemble à l’autre bout du monde. En revanche, il avait d’autres soucis plus graves : une aînée saoule et une voiture portée disparue. « Je crois que c’est par là. » Elle ne semblait pas très sûre d’elle, mais c’était déjà mieux que rien. À ses yeux, toutes les voitures se ressemblaient, et il maudissait les habitants de Brisbane d’être tous de sortie ce soir-là. Du moins, jusqu’au moment où Milena vint à sa rescousse. « Mais tu peux toujours essayer de l’ouvrir pour voir si elle s’allume. » Mais oui, qu’est-ce que t’es con. Même ivre, elle faisait preuve de plus de jugeote que son frère, ce qui aurait été presque marrant s’il n’avait pas été du côté du perdant. « C’est bien pour ça que t’as toujours été la meilleure élève d’entre nous. Toujours une longueur d’avance. » Il la taquina du coude, faisant quand-même gaffe à ne pas le bousculer trop fort ; un voyage imprévu à l’hôpital était bien la dernière des choses dont ils avaient besoin. Visiblement, son aînée y tenait en revanche. « Je pourrai conduire ? Toi t’aimes pas de toute façon. » Sans pouvoir s’en empêcher, Leonardo fonça des sourcils et prit une mine paternaliste, portrait craché de son père. Il avait toujours détesté les fois où on lui rappelait à quel point la génétique et les habitudes les liaient, et pour cause. Pour appuyer ses propos, il croisa ses bras et serra un peu plus fort les clés dans ses mains. « Tu sais que j’aime pas être le rabat-joie de la situation, mais c’est hors de question. Je refuse que tu conduises dans cet état, encore moins au vu de l’heure. » Déjà que lui, sobre, allait avoir du mal à retrouver la route pour rentrer… il n’avait pas envie de risquer leurs vies pour ça. Mais elle n’avait pas tort sur un point – il n’aimait pas conduire, encore moins la nuit. Il avait dû batailler pour avoir son permis, et il ne touchait qu’aux volants qu’en cas d’extrême besoin, ce qui faisait qu’il était un peu rouillé. M’enfin, valait mieux un conducteur rouillé qu’une conductrice bourrée. Assez rapidement, celle-ci retrouva son sérieux. « J’ai pas envie de dormir sinon je vais rêver que je vais être toujours toute seule. » Leonardo fut étonné de l’entendre prononcer ces mots. Sa sœur était un peu la battante de la famille, toujours prête à faire ce qu’il fallait pour avancer. Il l’avait rarement vue abattue, et ça lui serrait le cœur de la voir dans cet état. « Eva elle va se marier et Josie et Amandine elles ont eu un bébé et … » Il ne connaissait aucune des amies dont elle parlait, mais il n’eut pas de mal à imaginer l’effet que ces annonces avaient dû avoir. Leurs parents les avaient eu assez tôt, à tel point que même Leonardo, de six ans son cadet, avait l’impression qu’il n’aurait jamais le temps de fonder une famille. Alors, pour Milena… Avant qu’il n’ait eu le temps de la prendre dans ses bras ou trouver les mots juste à lui dire, elle se mit à courir. Ayant assez vite compris qu’elle avait dû trouver leur fameux but, il la suivit à son rythme, bien plus lentement. Arrivé au niveau de la voiture, il était bien plus essoufflé qu’elle. « J’ai gagné ! » Il essaya de reprendre son souffle, presque incapable de parler. « C’est pas loyal, tu sais bien que je cours très mal. Et… j’ai même pas de talons. » Comment elle arrivait à vivre dans ces chaussures, c’était toujours un mystère pour lui. Déjà avec des baskets, il tombait bien trop souvent à cause de sa maladresse. Il prit les clés et débloqua la voiture, qui fit bien trop de bruit à son avis. Ensuite, il alla du côté passager pour ouvrir la porte et inviter Milena à monter à sa place. « Les dames d’abord. » Une fois sa sœur installée, il monta à son tour, mais cette fois-ci du côté conducteur. Il remarqua à quel point la voiture était grande et confortable, peut-être presque trop. Il insera les clés, avant de boucler sa ceinture et vérifier que les rétroviseurs étaient bien tournés. « Ceinture, Milena. » Après avoir vérifié que celle-ci avait bien mis sa ceinture de sécurité, il installa le GPS de son téléphone – il n’avait aucune idée de la route à prendre depuis le bar, mais il avait eu la bonne idée d’enregistrer son adresse. « Promis, je vais essayer de cogner personne en sortant du parking. » La manœuvre fut bien plus pénible que prévu, mais Leonardo réussit à s’en sortir indemne, sans avoir abîmé la voiture de Milena. Enfin, les deux prirent la route. Heureusement pour lui, il n’y avait pas grand-monde dans la route, sûrement à cause de l’heure. Il prit alors la parole, sans pourtant regarder sa sœur – son regard était fixé sur la route, et ça n’allait pas bouger de sitôt. « Si besoin est, je peux t’accompagner au mariage d’Eva. On pourra profiter du buffet tout en critiquant le prix d’un tel événement. » Il savait très bien que face à n’importe quel mariage, même de parfaits inconnus, il finissait toujours en larmes. Il essayait d’arracher un sourire à son aînée, qui ne s’était sûrement pas retrouvée au Canvas de joie. « Plus sérieusement, ça va aller 'Lena ? Je peux rester dormir, si ça peut aider. » De toute façon, il était à moitié en pyjama – et chez sa sœur, il y avait bien plus de place que chez lui. Ça n’allait sûrement pas résoudre son problème sur le long terme, mais il aurait au moins pu garder un œil sur elle pour le restant de la soirée.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyMer 31 Jan 2018 - 8:49


Tu étais incapable d’avoir des pensées rationnelles là tout de suite. Il coulait bien trop d’alcool dans ton sang pour que tu puisses te rendre compte de ce que tu étais en train de dire. Mais une chose était certaine, tu n’avais pas assez bu pour oublier les raisons qui t’avaient poussée à boire en premier lieu ce qui prouvait que boire ne résolvait aucun problème. Tu le savais déjà mais des fois, cela semblait être une bonne idée. La seule manière d’affronter ce qui était en train de se préparer. Mais ton frère était là, il était venu te chercher. Tu n’avais aucun souvenir de l’avoir appelé mais tu étais content qu’il soit là parce que tu savais que tu pouvais lui faire confiance, il te ramènera chez toi. Même si avant cela il faut trouver la voiture. « C’est bien pour ça que t’as toujours été la meilleure élève d’entre nous. Toujours une longueur d’avance. » Un grand sourire se dessina sur ton visage. Ton frère avait raison, tu avais toujours eu une longueur d’avance académiquement et puis dans ta carrière. Mais finalement, tu avais pris des longueurs de retard sur tout le reste. Et c’était une réalité qui venait s’offrir à toi en ce moment alors que tous tes amis se mariaient et étaient en train d’avoir des enfants. Partie à la recherche de ta voiture, tu demandais à ton frère de la conduire. Après tout, Leo avait toujours détesté conduire pour une raison qui t’échappait alors mieux valait te faire profiter de ce plaisir non ? Ton frère ne semblait pas de cet avis cependant. « Tu sais que j’aime pas être le rabat-joie de la situation, mais c’est hors de question. Je refuse que tu conduises dans cet état, encore moins au vu de l’heure. » Tu fis une petite moue triste. Pff c’était vraiment nul. Ca t’aurait changé les idées de conduire mais c’était certainement plus sage ainsi. Le truc c’est que tu n’avais pas envie d’être sage. Si tu étais sage tu repensais à Eva et aux bébés que tu n’auras pas et c’est pas juste, tu n’as pas envie d’y penser. « T’es pas drôle. » Te contentas-tu de dire en lui tirant la langue. Pas très mature mais ce soir ce n’était clairement pas ton soir donc un peu d’immaturité en plus ou en moins n’allait pas changer la donne. Alors que tu marchais, tu te retrouvais à donner à ton frère les raisons de ton état sans réellement lui dire que c’était pour ça que tu avais bu. Tu n’avais pas fait exprès de le dire mais dans la nuit, alors qu’il n’y avait presque pas de bruit, ton cerveau ne pouvait pas s’empêcher de revenir sur ce problème qui te tracassait depuis un petit moment déjà. Mais la distraction vint de ta voiture qui venait d’apparaître collée contre un trottoir. Sans réfléchir, tu te mis à courir vers cette dernière, soulagée de l’avoir trouvée. Heureusement qu’il était tard et qu’il n’y avait pas grand monde sur la route car tu n’avais pas regardé. « C’est pas loyal, tu sais bien que je cours très mal. Et… j’ai même pas de talons. » Un grand sourire fier apparut sur ton visage. Courir en talons sur de petites distances était devenu une habitude pour toi. Ton terrain d’entraînement ? Les couloirs du tribunal. « Faut s’entraîner c’est pour ça. » Tu détestes courir pourtant mais des fois c’est nécessaire. Tu ne veux infliger ce sport à personne cependant, tu n’aimes pas faire du jogging même si des fois tu te forces. Leo t’ouvrit la porte de la voiture et tu montais côté passager. Tu aurais préféré monter du côté conducteur mais l’air de ton frère n’était pas aux discussions. « Ceinture, Milena. » Pff … Franchement c’était pas trop loin de chez toi ! Et dans les taxis c’est pas obligatoire. Tu vis à l’air de ton frère que c’était non négociable aussi. « Ca va, ça va je le fais. » Dis-tu en accrochant ta ceinture. Ton frère démarra ensuite la voiture et te dit : « Promis, je vais essayer de cogner personne en sortant du parking. » Tu ne tenais pas à ta voiture au point d’être offusquée que Leonardo pense l’abimer mais c’était bien une preuve qu’il aurait mieux fallu que tu conduises ! Tu es une pro de la voiture et de comment la garer, tu le fais tous les jours, plusieurs fois par jour même. Mais tu ne dis rien, préférant regarder par la fenêtre les immeubles qui se succèdent maintenant que vous étiez sortis du parking. « Si besoin est, je peux t’accompagner au mariage d’Eva. On pourra profiter du buffet tout en critiquant le prix d’un tel événement. » Tu tournes la tête vers ton frère en laissant un sourire se dessiner sur ton visage. Oui, c’était peut-être une bonne idée. Mais tu n’avais pas envie de te moquer du mariage d’Eva, c’était pas juste … « Plus sérieusement, ça va aller 'Lena ? Je peux rester dormir, si ça peut aider. »  Tu ne sais pas si ça va aller, tu es incapable de le dire là tout de suite. Certainement que oui parce que tu te relèves toujours et tu le feras demain aussi mais des fois c’est trop c’est tout. « Je veux pas me moquer du mariage d’Eva. » Peut-être que tu seras demoiselle d’honneur, tu ne peux pas te le permettre. « Mais tu peux venir si tu veux, c’est en juillet. » C’est tellement lointain mais tellement proche à la fois. « Ca ira, ça va toujours de toute manière. C’est pas facile d’accepter qu’on aura pas ce qu’on veut dans la vie. » Dis-tu en haussant les épaules. Toi, tu voulais être maman mais tu doutes avoir cette chance un jour.


Dernière édition par Milena Grimes le Sam 17 Fév 2018 - 17:59, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyLun 5 Fév 2018 - 22:53


Sa sœur n’était sûrement pas dans son état normal. Une Milena sobre n’aurait jamais insisté pour conduire bourrée, car elle savait très bien les risques qui venaient avec. Or, son aînée n’était pas du genre à vouloir se faire arrêter, loin de là – ça aurait été vraiment un comble pour l’avocate. « T’es pas drôle. » On lui avait souvent dit ça, et Leonardo avait l’habitude d’être le rabat-joie de la situation, quelle qu’elle soit. En revanche, il n’était absolument pas désolé de forcer sa sœur à voyager du côté passager, ne serait-ce que parce qu’il n’avait pas envie de finir sa soirée à l’hôpital. C’était vraiment la dernière des choses dont ils avaient besoin, pour le coup. Sans crier gare, Milena se mit en sprinter vers la voiture qu’elle venait de voir, son frère plus loin derrière elle. Elle n’était peut-être pas la plus grande sportive de Brisbane, mais elle était bien plus en forme et habituée à la marche que son frangin, qui était déjà essoufflé après tant d’efforts. « Faut s’entraîner, c’est pour ça. » Leonardo se contenta de lui tirer la langue, n’ayant juste pas la force de trouver une pique en réponse à ça. Les deux Anglais montèrent chacun à leur tour dans la voiture, et le cadet ne put s’empêcher de rappeler à sa sœur d’enfiler sa ceinture. « Ça va, ça va, je le fais. » S’il essayait de garder un air plutôt décontracté et blagueur, Leonardo ne restait pas moins inquiet au sujet de sa sœur. Il voulait rester concentré sur la route, encore plus difficile à suivre la nuit – mais il ne pouvait s’empêcher d’essayer de lui remonter le moral du mieux qu’il le pouvait. Il aperçut un léger sourire sur son visage, mais il retourna assez vite son regard devant lui. « Je veux pas me moquer du mariage d’Eva. » Elle n’avait pas tort sur le coup – ce n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus approprié dans une telle situation, surtout quand on s’incrustait sans même être vraiment invité. Et même si Leonardo était du genre à rouler des yeux face à la richesse que certains pavanaient lors de grands événements, il se voyait mal tourner un mariage en dérision, encore moins si c’était celui d’une amie de sa sœur. « Mais tu peux venir si tu veux, c’est en juillet. » Il ne fallait pas batailler pour le traîner à un mariage, ne serait-ce que parce que ça lui donner un poil d’espoir pour son futur à lui. La plupart du temps, en plus, les buffets étaient juste délicieux, et il n’avait rien à redire sur la nourriture qu’on leur offrait juste pour leur présence. « Je viendrai avec plaisir, histoire de rentabiliser le prix de mon costume. » Il en avait acheté un quelques mois plus tôt, mais il n’avait pas trop d’occasions pour le porter, et au vu du prix il n’avait pas vraiment envie de le voir prendre la poussière dans son armoire. « Ça ira, ça va toujours de toute manière. C’est pas facile d’accepter qu’on aura pas ce qu’on veut dans la vie. » C’était bien pour ça qu’il admirait autant sa sœur : contrairement à lui, elle était bien plus forte dans le sens où elle pouvait se remettre de choses qui l’auraient lui brisé en deux. Et tant bien que mal, elle se relevait toujours – même quand on ne s’y attendait pas. Et ça lui faisait de la peine de la voir aussi douloureuse, mais il savait qu’elle était capable de remonter à la surface. « Tu sais, ça va sonner bateau dit comme ça, mais… il faut donner du temps au temps, même si ça paraît long. » Leonardo était le spécialiste des phrases un peu clichés du genre, mais il pensait vraiment ce qu’il disait. C’était parfois dur de faire face à l’attente, mais il croyait dur comme fer que tout ce qui était censé leur arrivait allait bien venir à un moment précis. Gardant le volant d’une main, il lui donna un léger coup de poing sur le bras. « Et si je connais quelqu’un qui pourrait remuer terre et ciel pour atteindre ses objectifs, c’est bien toi. » Milena, c’était bien la personne la plus forte dans son entourage, et il n’avait absolument aucun doute au sujet. « Mais c’est vrai que parfois, c’est pas facile de garder la tête haute. Et c’est bien pour ça qu’on est là, que ce soit moi ou tes amies – pour te rappeler que t’es pas toute seule, même quand ça en a l’air. » Concentré sur sa sœur, il ne se rendit pas compte que la voiture tournait légèrement vers la droite, où les voitures circulaient dans le sens inverse. Puisque c’était la nuit, il n’y avait pas grand-monde dans les routes, et pour l’instant personne n’avait été là pour le klaxonner et le remettre sur le droit chemin. En revanche, quand il fut à moitié aveuglé par les phares d’une autre voiture arrivant dans le sens inverse, il retourna tout d’un coup sa tête et se rendit compte du danger. Il tourna donc très brusquement la voiture vers la gauche, manquant alors de monter sur le trottoir, mais arrivant tout de même à se remettre sur la voie qui leur était réservée. Il ne s’était pas vraiment blessé, mais il craignait que sa sœur ne se soit faite mal en tapant sa tête quelque part, par exemple. « Oh punaise. Je suis vraiment désolé. Ça va ? Tu t’es cognée nulle part ? » La voiture roulait toujours, et Leonardo n’avait pas pensé à chercher un endroit où s’arrêter pour souffler un bon coup avant de repartir. C’est sûrement ce qu’il aurait dû faire, mais il n’était pas réellement en état de réfléchir, et son seul souci était l’état de santé de sa sœur. Mais quand son téléphone lui rappela qu’il devait tourner à droite s’il voulait bien arriver chez elle, il obéit sagement à ses instructions. Après tout, ça aurait été bête de rater un tournant alors qu'ils étaient bientôt arrivés.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptySam 17 Fév 2018 - 18:23


En temps normal, tu aurais trouvé ça très logique que ton frère prenne le volant vu le taux d’alcoolémie que tu avais dans le sang mais aujourd’hui, tu ne pouvais pas dire que cela te faisait réellement plaisir. Surtout que tu savais que Leonardo détestait conduire, franchement, tu aurais pu le faire. Alors tu décides d’être un peu difficile, ne voulant pas t’attacher par exemple. Mais ton frère insiste et tu ne peux t’empêcher de penser que quand le temps viendra, s’il doit avoir des enfants, il sera certainement un bon père. Contrairement à toi qui n’est pas en train de montrer un bel exemple à cet instant précis. Personne ne peut être parfait malheureusement et des fois, toi aussi tu as envie de ne plus réfléchir, d’oublier. Bon, l’alcool n’est pas le meilleur moyen d’oublier parce que finalement, alors que la voiture démarre, tu te retrouves à dire à ton frère pourquoi tu es dans un état pareil. Et demain matin tu trouveras cela complètement débile mais ça avait juste été trop pour toi. Tu rêves de toutes ces choses là, tu avais envie de construire une relation de confiance où le soir quand tu rentreras chez toi, ce ne sera pas le silence et un appartement noir qui t’attend mais la joie de vivre et la lumière. Cependant, il semblerait que tu sois incapable d’attirer un homme pour autre chose qu’un aller-retour dans ton lit. Mais ça aussi tu préfères ne pas y penser. « Je viendrai avec plaisir, histoire de rentabiliser le prix de mon costume. » Le mariage d’Eva. Oui, c’est bien en juillet. Tu l’as marqué en gros sur ton agenda, tu étais réellement heureuse pour ta meilleure amie, Eva le méritait ce n’était pas la question. C’était juste que c’était un rappel constant que tu n’avançais pas dans ta vie amoureuse alors que tu aidais Eva à choisir sa robe de mariée. « Tu as un costume ? Toi ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander pour le taquiner un sourire sur les lèvres. C’était une plaisanterie qui en était à moitié une car pour se couper complètement des Grimes, il fallait se couper des costards et vu les habitudes vestimentaires de Brisbane, tu doutais que ton frère en ait réellement besoin. Particulièrement dans sa ligne de métier. Dans la tienne c’était non négociable malheureusement. Alors que tu essayes de faire croire à ton frère et à toi-même que tout va bien se passer, ce dernier reste silencieux un instant. Apparemment tes paroles semblent le faire réfléchir. Toi tu sais au fond que tu as raison, tu relèveras la tête et tu t’en sortiras parce que tu ne sais pas quoi faire d’autre mais à quel prix ? « Tu sais, ça va sonner bateau dit comme ça, mais… il faut donner du temps au temps, même si ça paraît long. Et si je connais quelqu’un qui pourrait remuer terre et ciel pour atteindre ses objectifs, c’est bien toi. Mais c’est vrai que parfois, c’est pas facile de garder la tête haute. Et c’est bien pour ça qu’on est là, que ce soit moi ou tes amies – pour te rappeler que t’es pas toute seule, même quand ça en a l’air. » La patience n’était pas une vertu sans limite pour toi. Tu savais être patiente mais tu estimais qu’à ton âge, tu l’avais été. Tu avais laissé beaucoup trop de chances à des hommes qui ne le méritaient pas mais comment étais-tu censée deviner que ce n’étaient que des bons à rien ? Non, tu ne pouvais pas le deviner. Mais malgré ce sentiment de solitude que tu ressentais, Leonardo avait raison. Tu pouvais compter sur un entourage qui sera toujours là pour te soutenir, c’est juste que tu aurais aimé un soutien plus intime, quelque chose d’autre qui viendrait compléter le reste mais tu n’étais pas ingrate, tu savais à quel point tu avais de la chance d’avoir les amis que tu avais. « Je sais que je peux compter sur vous, je sais. » Dis-tu en haussant les épaules. « J’en ai juste marre d’être patiente, je pourrais pas avoir d’enfant pour touj… » Tu fus brutalement interrompue dans ta phrase quand des phares vinrent t’éblouir et que ton frère donna un grand coup de volant pour revenir sur la ligne qui était la vôtre. Tu avais laissé échapper un petit cri de surprise te tapant la tête contre la vitre sans réellement te faire très mal. « Oh punaise. Je suis vraiment désolé. Ça va ? Tu t’es cognée nulle part ? » Tu frottes ta tête à l’endroit de l’impact avant de lui dire : « Non, pas vraiment, j’crois pas. » Tu fais la moue cependant car voilà ! Tu aurais dû conduire ! Leonardo il a perdu l’habitude c’est tout ! Mais tu n’as pas vraiment le temps car après avoir tourné à droite, ton frère arrive devant chez toi et arrive par miracle à se garer. « La prochaine fois c’est moi qui conduis ! » Lui dis-tu avant de sortir de la voiture sans regarder si une voiture arrivait. Par chance la rue était vide mais c’était encore une fois par chance. « Les clés sont avec celles de la voiture. » Dis-tu en attendant devant la porte de l’immeuble à ouvrir avec un badge que Leo tenait dans les mains. Soupirant, tu lui dis : « J’ai juste envie d’être maman avant que mes ovaires disparaissent. Mais pas comme nôtre maman, je veux être une bonne maman. » Dis-tu en entrant dans l’immeuble que ton frère venait d’ouvrir. Il n’avait pas besoin de plus d’explications, il comprendrait ce que tu voulais dire.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptySam 24 Fév 2018 - 14:33


Bien évidemment, Milena savait à quel point son cadet détestait les formalités pourtant tellement typiques chez les Grimes. Déjà enfant, il avait horreur des événements mondains autour desquels gravitait sa famille. « Tu as un costume ? Toi ? » Il se contenta de lui tirer la langue, même si elle ne le connaissait que trop bien. Assez rapidement, en revanche, la conversation retourna vers un sujet bien plus sérieux : la solitude qu’elle ressentait par rapport à son envie d’être maman. Il ne pouvait que trop bien la comprendre, mais il savait aussi qu’ils étaient dans deux situations bien différentes ; et contrairement à lui, elle en souffrait au point de s’être retrouvée bourrée au Canvas. Du coup, son mal à elle avait clairement la priorité sur le sien, et il était là pour l’écouter plus que pour parler de sa vie à lui. « Je sais que je peux compter sur vous, je sais. J’en ai juste marre d’être patiente, je pourrais pas avoir d’enfant pour touj… » Et puis, le camion était arrivé et ils avaient frôlé l’accident. Si Leonardo en était sorti indemne, il ne savait pas s’il en était autant pour sa sœur, qui était elle du côté passager. Elle n’avait pas l’air de saigner, mais on n’était jamais trop sûr sur la question. « Non, pas vraiment, j’crois pas. » Leonardo était juste mortifié par le presque-accident, et bien heureusement pour lui ils étaient pratiquement arrivés à ce moment là ; il ne put s’empêcher de soupirer de joie en éteignant enfin le moteur de la voiture. Quant à elle, Milena ne semblait pas aussi contente que lui. « La prochaine fois c’est moi qui conduis ! » Et puis, elle traversa d’un coup la route, sans même regarder une fois si quelqu’un n’arrivait pas à toute vitesse. Heureusement pour elle, personne n’était de sortie à cette heure-là, exception faite pour eux deux. Soupirant, son cadet descendit à son tour de la voiture, marmonnant sa réponse dans la barbe qu’il n’avait pas – de toute façon, à moins de crier elle ne l’aurait pas entendu. « La prochaine fois, on prend un Uber surtout. » En réalité, ce n’était que de sa faute. S’il n’était pas aussi peu habitué à conduire, peut-être que ça aurait été un bien meilleur trajet. De toute façon, ça l’aurait bien emmerdé de payer quelqu’un pour les conduire chez sa sœur alors qu’il avait son permis en poche. Et quant à la concernée, il était hors de question qu’elle prenne le volant dans un tel état en sa présence. « Les clés sont avec celles de la voiture. » Décidément, tout était parfaitement organisé dans sa vie, à tel point qu’il en était presque jaloux. « Oui chef. » Même plus-que-pompette, elle avait plus d’autorité que lui quand il était sobre, ce qui le fit doucement sourire. « J’ai juste envie d’être maman avant que mes ovaires disparaissent. Mais pas comme notre maman, je veux être une bonne maman. » Outch. Bien évidemment, ils ne pouvaient tout simplement pas éviter la question. Leonardo ne s’était jamais vraiment vu ne pas avoir d’enfants – même si, contrairement à sa sœur, le passage par l’adoption n’était pas facultatif – et s’il savait quelque chose, c’est qu’il n’avait pas envie de refaire les mêmes erreurs que ses parents. Même s’il n’avait pas grand-chose de leur caractère, il était constamment inquiet par la possibilité d’inconsciemment reproduire leur comportement, tout simplement parce qu’il n’avait jamais connu d’autres moyens d’être parents. Et pour Milena, qui avait un parcours tant semblable à celui de leur père, ça devait être encore pire. Les deux frangins montaient les escaliers de l’immeuble, donc Leonardo faisait de son mieux pour ne pas parler trop fort, histoire de déranger pesonne dans son sommeil. « Si ça peut te rassurer… si tu veux pas être comme elle déjà, ça veut dire que tu sais quel est l’exemple à ne pas reproduire. Et ça paraît bête dit comme ça, mais c’est pas quelque chose qui va de soi, et c’est un grand pas dans la bonne direction. » Il surveillait sa sœur, histoire de s’assurer qu’elle ne tombe pas dans les escaliers à cause de l’alcool bu. Et arrivés devant la porte de son appartement, il s’arrêta un instant pour la regarder les yeux dans les yeux, son message était bien trop important pour être balancé à l’arrache. « Et, Milena… tu n’as rien de notre mère. Si c’était le cas, je n’aurais jamais essayé de… j’sais pas. Reconstruire quelque chose entre nous. Et tu peux me croire, pour le coup. » Grâce à la lumière automatique du palier, il put ouvrir la porte d’entrée de chez elle sans trop de soucis ; entre sa maladresse légendaire et sa sœur bourrée, ils auraient fait une sacrée paire dans le noir. Dès qu’il fut rentré, il s’empressa d’allumer les lumières pour qu’ils y voient quelque chose. « Quant à tout le reste… j’imagine bien que ça doit être bien compliqué comme situation dans laquelle se trouver. Mais je pense – je sens que quelqu’un va bientôt rentrer dans ta vie. Et il faut toujours croire mon instinct ! » À vrai dire, Milena était bel et bien la dernière personne qu’il aurait vu croire l’instinct de qui que ce soit plutôt que la réalité. « Plus sérieusement, ce moment-là va bien arriver aussi. Et quand tu sauras que c’est le bon, ça viendra tout seul. Mais je comprends que ce soit plus qu’énervant comme attente. Mais mieux vaut que ce soit avec le bon que trop tôt. » Ensuite, Leonardo prit la route vers la cuisine, sans arrêter de parler à son aînée. « Maintenant, tu files te brosser les dents pendant que je te prépare une bouteille d’eau fraîche, ma cocotte. » La pauvre Milena allait sûrement avoir bien du mal au réveil, mais du coup il allait au moins vérifier qu’elle boive un petit peu avant d’aller se coucher, histoire de se préparer comme elle pouvait. Ce n’était sûrement pas la première cuite de sa vie, mais ce n’était jamais une bonne expérience, donc s’il pouvait l’aider il allait évidemment le faire.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyDim 4 Mar 2018 - 16:06


Ton frère n’a jamais aimé conduire, tu le savais très bien mais il refusait de te laisser conduire parce que tu avais trop bu. C’était certainement plus sage et tu aurais fait pareil si les rôles étaient inversés mais ton frère manqua de vous faire avoir un accident pour tu ne savais quelle raison. Ce n’était pas si compliqué que ça de conduire non ? Tu te déplaçais pratiquement qu’en voiture de ton côté donc pour ton conduire était aussi évident que respirer. Lorsque ton frère avait donné un coup de volant, c’était ta tête qui était venue se cogner contre la vitre ne faisant pas beaucoup de dégâts. Mais ça faisait un peu mal et c’est ce que tu dis à ton frère qui enfin gara la voiture devant ton immeuble. Tu ne pouvais t’empêcher de penser que même bourrée tu devais mieux conduire que lui voilà pourquoi tu lui dis que c’était toi qui conduirais la prochaine fois, plus jamais tu ne lui confies les clés de ta voiture ! Pourquoi ton frère n’avait-il jamais investi dans la conduite plus que pour décrocher son permis ? C’était pour toi un mystère. Ce dernier ne tarda pas à te dire : « La prochaine fois, on prend un Uber surtout. » Il était venu te rejoindre devant l’entrée de l’immeuble vers laquelle tu avais courue mais dont tu n’avais pas le badge pour entrer vu qu’il était sur les clés de la voiture. Cependant, ton frère ne tarda pas à ouvrir l’immeuble après que tu lui aies indiqué qu’il avait toutes les clés en main. Une fois à l’intérieur de l’immeuble, il fallait monter les marches. Tu ne savais pas pourquoi tu avais pris les marches alors qu’il y avait un ascenseur mais tu n’aimais pas le prendre, il te rappelait tes mois avec la jambe dans le plâtre et tu ne voulais plus y penser. Tu laissais donc Leo t’aider à monter les marches vu que tu titubais un peu alors que tu lui confiais que tu voulais être mère mais pas une mère comme la vôtre. Non, la vôtre se préoccupait trop des apparences et savait se convaincre qu’elle était heureuse d’être mariée à un homme qui ne l’appréciait pas. Vos parents étaient les clichés des mariages des années 50. Un mariage plus ou moins arrangé entre deux familles de la bourgeoisie européenne qui produit de beaux enfants mais aucune chaleur familiale. Toi, c’était tout le contraire que tu voulais. « Si ça peut te rassurer… si tu veux pas être comme elle déjà, ça veut dire que tu sais quel est l’exemple à ne pas reproduire. Et ça paraît bête dit comme ça, mais c’est pas quelque chose qui va de soi, et c’est un grand pas dans la bonne direction. Et, Milena… tu n’as rien de notre mère. Si c’était le cas, je n’aurais jamais essayé de… j’sais pas. Reconstruire quelque chose entre nous. Et tu peux me croire, pour le coup. » Tu écoutais attentivement ton frère et tu te demandes si demain tu te souviendras de cette discussion. Non, tu n’es pas comme votre mère, tu ne l’as jamais été. Tu la voyais se contenter de toutes les situations ne faisant jamais d’histoire. Elle disait être heureuse de s’occuper du caritatif mais comment pouvait-elle l’être ? Non, c’est sans doute de ton père que tu te rapproches le plus au final. Tu laissais Leo ouvrir la porte avant de lui répondre : « Merci de m’avoir laissé une chance. » Tu ne sais pas si tu l’as dit un jour à ton frère mais cela t’a beaucoup touché quand tu es arrivée à Brisbane. Tu avais eu besoin de tes frères et au moment où cela comptait le plus pour toi ils avaient été là. Les choses n’étaient pas devenues soudainement roses entre vous, cela avait demandé du temps et il restait des cicatrices aujourd’hui mais ça allait mieux. « C’est peut-être de papa que je devrais me méfier en fait. Il faudra juste que j’ai la chance de prouver que je ne leur ressemble pas. » Dis-tu en haussant les épaules et en faisant une petite moue. Tu ne pouvais être sûre de rien pour l’instant, il valait mieux attendre d’avoir un enfant pour voir comment tu allais gérer ça. Mais une chose était certaine, tu auras toujours un doute, une crainte de reproduire inévitablement le schéma qui t’a élevé. « Quant à tout le reste… j’imagine bien que ça doit être bien compliqué comme situation dans laquelle se trouver. Mais je pense – je sens que quelqu’un va bientôt rentrer dans ta vie. Et il faut toujours croire mon instinct ! Plus sérieusement, ce moment-là va bien arriver aussi. Et quand tu sauras que c’est le bon, ça viendra tout seul. Mais je comprends que ce soit plus qu’énervant comme attente. Mais mieux vaut que ce soit avec le bon que trop tôt. » Il a raison. Il vaut mieux attendre de trouver le bon que d’accepter de prendre quelqu’un comme Tom. Le souvenir te ton ex te fit frissonner. Tu devais attendre tout simplement. Ce n’était pas comme si tu étais devenue moche du jour au lendemain, comme si ton corps se transformait et te rendait difforme. Tu plaisais, tu le savais mais tous les hommes ne sont pas à l’aise face à une femme forte. C’était le cas de Tom mais tu ne l’avais compris que trop tard. Qu’une femme ait le pouvoir de venir mettre en danger sa carrière l’avait rendu malade. « J’espère que quelqu’un arrivera à m’aimer un jour parce que je suis pas facile, je le sais. » Et peut-être que t’aimer demandait trop d’efforts, tu ne saurais le dire. « Mais tu as raison, il vaut mieux attendre que de rester avec quelqu’un comme Tom. » Tu voulais un partenaire certes mais tu n’étais pas assez désespérée pour prendre le premier venu. « Maintenant, tu files te brosser les dents pendant que je te prépare une bouteille d’eau fraîche, ma cocotte. » Tu lèves les yeux au ciel et tu prends la direction de la salle de bain. Tu te laves et dents avant d’enfiler ton pyjama, un peu difficilement mais tu finis par y arriver. Si tu as mis ton haut à l’envers, personne ne le verra ! Tu viens te mettre dans ton lit et alors que Leo revient avec de l’eau, tu lui demandes : « Et toi alors ? Tu as pas trouvé quelqu’un pour venir envahir ton studio ? » Tu ne comprenais pas comment ton frère pouvait vivre dans un endroit si petit mais ce n’était pas le sujet. Alors que tu t'allongeais, tu rajoutais : « Tu feras un bon papa tu sais. » Tu en étais intimement persuadée.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptyLun 12 Mar 2018 - 10:21


L’appartement de Milena était bien trop vide et silencieux. Même si le petit studio de Leonardo l’était tout autant, c’était assez petit pour qu’on ait vite l’impression de remplir tout l’espace. Et souvent il y avait Seung-Jin avec lui, ou bien Danny – jamais les deux en même temps, c’était justement trop petit. Quant à Milena… il ne savait pas qui pouvait remplir ce vide, ne connaissant pas vraiment le cercle de proches de son aînée. Il comprenait peut-être mieux pourquoi elle ressentait aussi violemment la solitude de son chez elle, et il espérait que quelqu’un vienne remplir ce vide sous peu. C’était une femme extrêmement bien accomplie et épanouie dans son travail, mais Leonardo savait très bien que ce n’était pas suffisant pour être comblé. Pour certains c’était assez, et c’était tant mieux pour eux s’ils arrivent à trouver ce qu’il fallait dans la vie ; mais pour le coup, il savait que son aînée et lui se ressemblaient bien plus qu’ils ne l’auraient peut-être cru auparavant. Même s’il ne voulait pas remettre tout son bonheur sur l’éventualité d’une famille, il savait qu’il en ressentait bel et bien le manque, et ça depuis son enfance. Mais contrairement à sa sœur, il savait qu’il pouvait se permettre d’attendre le bon moment pour fonder la sienne, et tout faire pour ne pas reproduire les erreurs qui les hantaient encore. « Merci de m’avoir laissé une chance. » Il ne put s’empêcher de sourire gentiment, touché par la fragilité de sa sœur. Même si c’était sûrement l’une des personnes les plus fortes de sa vie, il savait aussi à quel point ça pouvait n’être qu’une façade, et tout comme lui elle avait besoin d’être rassurée de temps à autre. « C’est normal, Milena. Ce ne serait pas juste de t’en vouloir pour les erreurs de nos parents. » Même si ça n’avait pas toujours été facile, il n’aurait jamais pu lui claquer sa porte au nez, encore moins au vu des raisons qui l’avaient poussée à quitter son cocon américain. Après tout, quand il avait eu besoin d’elle pour préparer son grand départ vers l’Australie, elle avait été là. « C’est peut-être de papa que je devrais me méfier en fait. Il faudra juste que j’ai la chance de prouver que je ne leur ressemble pas. » Elle n’avait peut-être pas si tort que ça ; même s’il n’était pas en bons rapports avec, Leonardo savait qu’il avait beaucoup hérité du caractère de sa mère, tout aussi docile et passif que le sien. Au contraire, Milena avait pris de leur père en ce qui concernait sa tenacité et son aptitude pour le droit, qui ne venait sûrement pas de nulle part. « Je sais pas. Mais chaque chose en son temps – tu peux être sûre que si je remarque que t’agis un peu trop comme lui, je serais bien le premier à te secouer un bon coup. » Même si son ton était plutôt blagueur, il était bien sérieux sur le sujet ; il avait trop souffert dans son enfance pour laisser quelqu’un reproduire ce même schéma, encore moins sa sœur. « J’espère que quelqu’un arrivera à m’aimer un jour parce que je suis pas facile, je le sais. Mais tu as raison, il vaut mieux attendre que de rester avec quelqu’un comme Tom. » Sans jamais l’avoir rencontré, le dénommé Tom faisait partie de la liste noire du Grimes, qui avait accueilli sa sœur après ses ‘’erreurs’’. Pour une fois, il avait été du côté de son père – les deux n’avaient eu qu’un intérêt dans l’affaire, et c’était le bien de Milena. Bien évidemment, ça n’avait pas été plus loin que cela. « Je te le fais pas dire. » Son aînée alla dans la salle de bain pendant qu’il s’occupait de préparer ce dont elle aurait besoin au petit matin, une fois réveillée. Il avait dû fouiller en vitesse ses placards pour trouver ce qu’il lui fallait, mais ça n’avait pas pris bien longtemps, et une fois ses mains remplis il alla retrouver Milena dans sa chambre à coucher, où elle était en train de s’enfiler sous ses couvertures. « Et toi alors ? Tu as pas trouvé quelqu’un pour venir envahir ton studio ? Tu feras un bon papa tu sais. » Bien malgré lui, il se retrouva en train de sourir, sentant ses joues rougir doucement. Heureusement pour lui, c’était bien dur à voir dans la penombre de la chambre. « Merci. Ça me touche, vraiment. » Tout comme Milena, il n’avait pas forcément envie de se caser avec le premier venu juste pour avoir des enfants ; il n’était peut-être pas passé par là, mais il n’avait pas envie de les faire passer à travers un divorce et tous les arrangements qu’une telle procédure demandait, même s’il aurait pu compter sur sa sœur pour le coup. Il prit une voix faussement dramatique pour répondre à sa question, comme s’il s’agissait de vie ou de mort. « Et pour répondre à ta question… non, pour l’instant mon studio est aussi vide que mon coeur. » Il était constamment occupé à vrai dire, mais jamais par un éventuel flirt ou copain, bien au contraire. Mais au moins il n’était pas complètement seul, et ce n’était pas gagné d’avance. « Mais t’inquiète pas pour moi, j’ai encore du temps. Et d’abord, il faut que tu penses à te soigner de ta gueule de bois, et c’est pas gagné d’avance pour le moment. » Il se détacha du mur, lui montrant du bout du bras tout ce qu’il avait posé à côté d’elle pour qu’elle y ait accès même au milieu de la nuit, dans la torpeur du sommeil interrompu. « T’as de l’eau sur ta table de chevet, et quelques médicaments si besoin est. Surtout pour le mal de tête. » Leonardo savait qu’il y était extrêmement sensible le lendemain d’une soirée un peu trop arrosée, et si la génétique faisait bien les choses la pauvre Grimes devait l’être tout autant. Pour le coup, il la plaignait un peu si tel était le cas. « Maintenant, pense juste à dormir. Si besoin est, ton téléphone est juste à côté de toi. Je suis pas trop loin, mais normalement ça devrait aller comme t’es chez toi. » Il allait lui aussi retrouver son lit, bien plus rassuré maintenant qu’il savait qu’elle était en sûreté et dans un lieu commun, et pas au milieu d’un bar rempli d’inconnus. Et si besoin était il n’habitait pas trop loin, mais pour l’instant elle avait sûrement besoin de dormir.
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Message(#) Sujet: Re: everybody hurts just a little too much. (milena) everybody hurts just a little too much. (milena) EmptySam 24 Mar 2018 - 17:00


En rentrant dans ton loft, tu te souviens de la première fois que tu as visité les lieux. Tu te souviens de t’être de suite imaginée vivre dans cet espace, d’être tombée amoureuse de ce petit cocon. Et aujourd’hui encore, tu n’échangerais ton loft pour rien au monde, du moins pas tant qu’il manquait une chambre pour des enfants. Tu ne te voyais vivre nulle part ailleurs mais tu ne pouvais nier que des fois, tu te sentais bien seule quand tu rentrais le soir. Toutefois, tu doutais que cela soit spécifique à ton loft, cela serait sans doute le cas dans n’importe quel lieu que tu habitais vu qu’il n’y aurait personne pour réchauffer les lieux avant toi. D’où l’état actuel dans lequel tu étais en train de passer la porte avec l’aide de ton frère. Tu ne savais même pas pourquoi tu lui confiais tous tes soucis parce que tu sais déjà que tu le regretteras le lendemain. Pas parce que tu penses que Leo va aller les crier sur tous les toits mais parce que tu n’avais pas envie de montrer à ton frère que tu étais un être faible, un être comme les autres. Tu avais cette fierté des Grimes qui était de ne jamais se montrer vulnérable. Une qualité pour certains qui pouvait cependant rapidement devenir un défaut. « C’est normal, Milena. Ce ne serait pas juste de t’en vouloir pour les erreurs de nos parents. » Certes, il a raison. Mais ce n’est pas parce que c’est logique et raisonnable que les choses vont obligatoirement se passer comme ça. Tu as la chance d’avoir un frère au grand cœur, un frère qui t’avait laissé une chance et vous en étiez là aujourd’hui. Il te ramassait à la petite cuillère alors que tu ne savais plus à quoi te raccrocher. « C’est pas parce que c’est logique que tout le monde l’aurait fait. » Tu avais tes tords dans la famille Grimes, tu ne le savais que trop bien. Adorée du paternel, cela avait agacé plus d’un de tes frères et tu pouvais comprendre pourquoi. Mais tu n’avais jamais été égoïste et tu avais appris à tous les connaître. Tu avais été là pour la fuite de Leo aussi, la première à l’aider à s’échapper de ce carcan familial qui l’étouffait. Tu confiais à Leo ton envie d’être maman mais la peur parallèle qui venait avec cette envie, celle de ressembler malgré toi à tes parents. « Je sais pas. Mais chaque chose en son temps – tu peux être sûre que si je remarque que t’agis un peu trop comme lui, je serais bien le premier à te secouer un bon coup. » Oui, il a raison. Sans t’en rendre compte tu hoches la tête alors que tu te diriges dans ta chambre pour te préparer à aller au lit. Si tu étais restée au bar tu serais restée éveillée plus longtemps mais maintenant que le calme était revenu, tu te sentais plus fatiguée qu’autre chose. « Faudra pas hésiter d’accord ? » Lui demandas-tu très sérieusement en pointant ton doigt sur lui. Tu ne voulais pas que tes frères aient peur de te balancer des vérités en face. Pour toi, mieux valait les entendre et ensuite on décidait ce qu’on en faisait plutôt que de vivre continuellement dans le déni et être la risée de tous. Mais tu conclus que dans ton malheur, tu préférais être seule que de retomber sur un homme tel que Tom. Non, mieux valait dire au revoir à ton besoin d’enfant dans ce cas-là. Leo se montra tout à fait d’accord avec toi avant de te laisser dans la chambre pour aller te chercher de l’eau. Tu enfilais ton pyjama ne sachant pas trop s’il était à l’endroit ou à l’envers et quand Leo revint, tu ne pus t’empêcher de lui demander s’il avait quelqu’un dans sa vie tout en rajoutant qu’il ferait un très bon papa. Tu étais sincère, tu le pensais vraiment. Avec ton frère, vous parliez peu de votre vie personnelle finalement et des fois, tu avais l’impression que Leo n’osait pas te dire les choses. Tellement habitués tous les deux à encaisser sans rien dire, se confier ne vous venait pas naturellement. « Merci. Ça me touche, vraiment. Et pour répondre à ta question… non, pour l’instant mon studio est aussi vide que mon coeur. Mais t’inquiète pas pour moi, j’ai encore du temps. Et d’abord, il faut que tu penses à te soigner de ta gueule de bois, et c’est pas gagné d’avance pour le moment. » Tu te sens pour l’instant au top de la forme et tu ne penses pas à demain parce que c’est un autre jour. Tu ne veux rien soigner pour l’instant, tu veux juste dormir. Même si Leo te dit de ne pas te faire de soucis, tu ne peux t’empêcher de t’en faire un peu mais il gère sa vie amoureuse comme il l’entend, tu n’es pas comme maman à lui jeter des hommes sur son chemin sans arrêt. « Même si tu as le temps ne t’empêche pas de tomber amoureux d’accord ? » Dis-tu à ton frère sur un ton très sérieux. Ce dernier sembla amusé de ta réponse mais tu ne comprenais pas pourquoi, c’était un bon conseil non ? « T’as de l’eau sur ta table de chevet, et quelques médicaments si besoin est. Surtout pour le mal de tête. Maintenant, pense juste à dormir. Si besoin est, ton téléphone est juste à côté de toi. Je suis pas trop loin, mais normalement ça devrait aller comme t’es chez toi. » Tu hoches la tête car il n’y a rien d’autre à faire. Tu marmonnes un petit : « Merci. » Avant de fermer les yeux. En quelques minutes, le sommeil vient s’emparer de toi. Tu n’entends pas Leo partir, tu ne penses pas à demain mais tu sais que tu dois une fière chandelle à ton frère pour avoir supporté ta mini dérpression.
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