| les poules de l'amour - Leonardo&Seung |
| | (#)Sam 6 Jan 2018 - 14:51 | |
| Eggsy était devenu bizarre, ces derniers temps. Quand je rentrais, elle n'était plus aussi enjouée. Au début, je me suis dit que ça devait être juste la chaleur, alors mon salon est devenu son habitation. J'ai ramené toute ses petites affaires à l'intérieur pour qu'elle profite de la clim'. Ça avait semblé l'aider un peu. Puis je me suis rendu compte qu'elle mangeait moins. Je veux dire quand ta poule essaie même plus de piquer tes pop-corns, il y a un problème.
Du coup, je me résolu à trouver une solution. Je suis allé demander à internet. Je suis tombée sur un site de passionné de la volaille, qui avait l'air de prendre ça bien au sérieux. Entre la petite mamie de 75 et ses 6 poulettes dans son jardin et le papa de deux gamins et trois poulettes, je pouvais prendre leurs infos au sérieux. Après petites discussions et fouille sur leur forum, je découvre qu'ils font des meet-ups. Il a pas mal, enfin quelques uns des propriétaires de poule célibataires, qui se joignent à ça. J'étais vachement perplexe. C'est ma poulette, pas envie qu'une volaille aux plumages charmant viennent me la voler sous le nez. Donc j'ai fermé l'ordi et je suis allé voir mon véto. On peut pas vraiment se fier à ce qu'on trouve sur internet et j'avais pas envie d'être catalogué comme papa poule au milieu d'autres fanatiques des ovidés.
Et là, c'est mon véto qui me recommande d'y amené ma Eggsy car elle souffrait tout simplement de solitude. J'ai eu l'air particulièrement sous le choc, parce que ça l'a fait rire alors qu'il me donnait l'adresse du meet-up, me disant de le présenter comme garant quand je serais sur place. Un meeting de poule. WTF ? Puis un échange de regard avec ma demoiselle et son air tout déprimé, et je sens mon coeur fondre. Je pouvais pas la laisser déprimer comme ça. La ramenant chez nous, je lis le descriptif : pique-nique entre poules. Merde, faut que j'apporte de la bouffe mangeable pour les humains aussi. Leonardo, je pouvais compter sur lui. T'façon, j'avais des tupperwares à aller chercher chez lui, vu que j'ai fait son ménage y'a pas deux jours.
C'est ainsi qu'un beau samedi ensoleillé, casquette sur la tête, lunettes de soleil sur le nez pour masquer mes cernes et Eggsy dans son panier d'osier, que je débarque chez lui comme une fleur. Lorsque que la porte s'ouvre, j'affiche mon plus beau sourire:
"Hey ! Je sors ma poulette, tu viens avec moi. Je veux pas être seul"
Et je rentre avant même qu'il me le permette, me conduisant toujours comme si c'était chez moi, depuis qu'on se connait. C'était d'ailleurs pas une question que je lui posais, je l'embarquais toujours sans prévenir. On m'aime comme ça, je crois. Je pose Eggsy, toujours bien lové dans son panier et en adorable noeud au cou parce que je veux qu'elle soit la plus mignonne pour ses rencontres. Avec nonchalance, j'ouvre le frigo et prend un des tupperwares, piquant déjà des morceaux de brocolis dedans.
" C'est au kangaroo point. On devrait pas trainer, ça commence dans pas long la rencontre." |
| | | | (#)Dim 28 Jan 2018 - 12:43 | |
| Le samedi étant une journée de repos pour Leonardo, il en profitait pour prendre du temps pour lui-même. Il allumait une bougie parfumée, il prenait une longue douche chaude, il mangeait des cookies devant sa télé… tout ce qui pouvait bien l’aider à décompresser après des semaines chargées. Du moins, c’était sans compter sur son cher Seung-Jin. Le jeune homme n’était pas du genre à prévenir avant de se pointer chez lui, mais Leonardo s’était presque habitué à ses arrivées intempestives. À vrai dire, il avait beaucoup de chance ; il ne se promenait jamais nu chez lui et pour l’instant, son lit était aussi vide que son cœur. Et ce n’était pas trop mal non plus – il n’aurait pas osé revoir Seung-Jin dans les yeux s’il était tombé sur lui en pleins ébats. Toujours était-il que ses visites étaient les bienvenues. Après tout, ça lui faisait du bien de voir de monde, encore plus quand on le poussait à sortir un petit peu de son studio, histoire de changer de la routine métro-boulot-dodo. « Hey ! Je sors ma poulette, tu viens avec moi. Je veux pas être seul. » Il avait failli rire à sa blague, avant de se rendre compte que ce n’était pas une. En effet, l’intéressé était accompagné de sa fidèle Eggsy, toujours au rendez-vous. Ce jour-là, elle arborait un nœud autour du cou ; si Seung-Jin n’avait pas été son ami, il aurait sûrement appelé la PETA pour maltraitance animale. « C’est au Kangoroo Point. On devrait pas traîner, ça commence dans pas longtemps la rencontre. » Il était en train de se servir dans son frigo, mais ça non plus ça ne pouvait pas choquer le jeune Britannique. Depuis le temps et depuis leur fameuse rencontre grâce à Eggsy, c’était devenu normal de le voir piocher dans ses tupperwares, essentiellement parce qu’ils étaient en grande partie faits pour lui. En revanche, il ne pouvait nier que ça l’avait aidé à cuisiner en grandes quantités pour ensuite tout réchauffer aux repas, ce qui était bien pratique. « Honnêtement, je ne sais pas si je suis plus choqué par le fait qu’on aille chercher de la compagnie à ta poule, ou par le fait que ça m’étonne pas venant de ta part. » Jamais, au grand jamais, il n’aurait pensé que qui que ce soit aurait pu lui demander un tel service. Étrangement, il était bien moins choqué qu’il ne l’aurait cru face à la demande de Lee. Il enleva alors ses pantoufles, allant chercher de quoi s’habiller dans ce qui lui servait de chambre. « Mais bien sûr que je vais t’accompagner. Si c’est pour le bien d’Eggsy, comment pourrais-je dire non ? » Et puis, il n’allait pas abandonner son ami s’il avait besoin de soutien pour y aller. C’était bien dur de le sortir de chez lui, mais c’était tout de suite plus facile quand c’était pour aider quelqu’un d’autre. Il revint assez vite dans la cuisine, habillé des premiers trucs qui lui étaient tombés sous la main, c’est à dire des shorts et un t-shirt. « Et sinon, ça va toi ? » Imitant son ami, il fouilla dans son frigo pour en sortir un tupperware parmi tant d’autres, qui contenait des choux cuits à la vapeur avec quelques autres légumes. Il y avait beaucoup de plats déjà prêts dans son frigo, mais ce n’était rien face à ce qu’on pouvait trouver dans son congélateur, toujours plein à craquer. Il prit sa boîte, avant de se retourner vers Seung-Jin d’un air assez perplexe. « Ça mange des choux, une poule ? » Leonardo était le parfait exemple du citadin qui n’avait jamais eu à toucher à un autre type de vie auparavant. Il aimait bien changer un peu de paysage, mais il avait toujours vécu à la ville et il n’aurait probablement pas été capable de distinguer un bœuf d’un mouton, ou une oie d’un canard. Du coup, l’alimentation des poules était quelque chose qu’il n’avait jamais pensé aborder, encore moins étudier. Après tout, qui aurait pensé que les poules pouvaient être domestiquées ? |
| | | | (#)Dim 28 Jan 2018 - 15:18 | |
| Depuis qu'on se connaissait, il n'y avait jamais eu de gêne entre nous. On s'était juste accepté et surtout, il avait totalement toléré mes fantaisies et mes arrivées improvistes sans jamais se plaindre. Brocoli en bouche, je ne pu m'empêcher de sourire à la remarque de Leonardo. Je grignotai et passai un petit morceau à Eggsy. Elle le picora sans hésitation. "Tu sais bien que j'aime prendre soin de ma demoiselle, donc normal que tu sois pas étonné !" Je me posais ensuite dans son canapé, remontant mes lunettes sur ma casquette. Je me frottais un peu les yeux, la lumière du soleil agressant mes prunelles fatiguées. Je le regardai aller dans sa chambre, m'affalant un peu plus dans le confort. C'était toujours aussi relaxant d'être chez lui. "Content de savoir que je peux compter sur toi. Tu verras, ça devrait être sympa" Enfin, je disais ça, j'en savais rien du tout mais il était pas obligé de le savoir. Le soleil était tout de même au rendez-vous et si c'était chiant, j'irai le trainer à la plage. J'avais toujours 36 plans, pour passer du temps avec lui.
Il revient habillé alors que je continuais de vider mon tupperware, qui était mon premier repas de la journée. J'avais vraiment de la chance qu'il sache aussi bien cuisiné. Je me souvenais même plus de quand je m'étais préparer quelque chose, qui soit autre autre qu'un sandwich depuis qu'on était devenu amis. Je n'allais pas m'en plaindre, appréciant d'être libéré de la corvée de fourneaux. Je le suivais des yeux, alors qu'il retournait dans sa cuisine. J'hésitais une petite seconde avant de répondre à sa question, pourtant banale. C'est-à-dire que je me voyais mal lui raconter d'un coup tout les derniers événements de mon existence. J'étais pas sûr que c'était le bon moment. Je me contentai donc d'hausser l'épaule, avec nonchalance.
"Oh tu sais, la routine. Beaucoup trop de soirées, faut que je commence à refuser maintenant, ça devient fatiguant"
Je passais ma main sur sa nuque, comme pour accentuer le fait que j'étais crevé. Ce qui était clairement le cas, vu les cernes que je me trainais en ce moment. Entre Andy et les remises en question que cela a causé, c'était tout le contraire du calme nécessaire pour récupérer de l'énergie. Eggsy me tira du bec sur ma manche pour capturer mon attention, voulant surement que je lui donna encore un truc à manger. Habituellement, je respectais un rythme stricte de deux repas par jour, mais aujourd'hui, c'était sortie. J'hochai donc la tête à sa question: "Oui mais pas le trognon, c'est toxique. Vaut mieux lui donner des épinards, c'est plus sûr et elle adore ça."
Je caressai sa petite tête tout en disant ça. Puis je me redressai avec enthousiasme, ma boite désormais vide du tupperware en main. J'avais la mauvaise habitude de manger vraiment vite, mais bon y'a pire comme défaut, non ? J'allais directement à son évier pour le nettoyer. J'étais dans un état étrange de stress et d'excitation. Les trucs que j'avais dit à Danny me revenait en tête, quand je voyais le visage de Leonardo. J'avais pas dû dire sérieusement que l'embrasser aurai été une meilleure idée, et pourtant... Je me forçais de ne pas y penser, sachant bien qu'il ne devait certainement pas me voir comme ça, surtout que j'étais techniquement hétéro. Je mis le tupperware a égoutter. J'étais venu pour avoir du fun, c'était pas le moment de recommencer à trop penser. Je me retournai avec Leonardo.
"Si tu as d'autres questions sur les poules te gênent pas, parce que tu le veuilles ou non, tu vas forcément apprendre des trucs sur les poules aujourd'hui "
J'afficha un sourire au coin, légèrement amusé. Je posais mes fesses sur le comptoir de sa cuisine. Décidément, sans gêne aucune. On avait encore un peu temps et j'allais pas le presser pour rien. J'étais chiant mais pas trop. "Et toi, comment ça va ? Des nouveaux chats ?" J'ai toujours intéressé par ses petits protégés, après tout c'était un peu grâce à eux qu'on s'était rencontré. |
| | | | (#)Dim 28 Jan 2018 - 18:05 | |
| Seung-Jin et Leonardo étaient foncièrement très différents, mais le courant avait étonnamment bien passé entre eux – à tel point qu’il en était parfois lui-même étonné. « Tu sais bien que j'aime prendre soin de ma demoiselle, donc normal que tu sois pas étonné ! » Le jeune Grimes ne put s’empêcher de pouffer de rire, sans vraiment se moquer de son ami. Ce n’était pas comme s’il n’avait jamais donné de surnoms niais et ridicules à tous ses chats, donc il n’allait pas le critiquer pour ça. « Content de savoir que je peux compter sur toi. Tu verras, ça devrait être sympa. » Ce n’était peut-être pas le premier adjectif qui lui venait à l’esprit quand il pensait à un speed-dating de poules, mais il n’y allait pas pour son plaisir à lui. Et même si ça s’avérait être nul, au moins c’était en bonne compagnie. « J’espère bien. J’en attends pas moins d’un tel rendez-vous. » Leonardo revint dans la cuisine, voyant donc le jeune Lee se servir dans son frigo. Ça le rassurait de savoir qu’il pouvait au moins manger deux bons repas grâce à ses petits tupperwares. Il n’avait aucune idée des talents de Seung-Jin en cuisine, mais d’après ses dires il n’y avait pas grand-chose à voir. « Oh tu sais, la routine. Beaucoup trop de soirées, faut que je commence à refuser maintenant, ça devient fatiguant. » Il ne put s’empêcher de foncer légèrement des sourcils, les bras croisés sur son torse. Maintenant qu’il le disait, son ami n’avait pas très bonne mine. C’était peut-être normal au vu de son travail, mais ça n’en demeurait pas moins grave. « Je veux pas passer pour le papa chiant de service, mais faut penser à dormir la nuit. Ou la journée. Juste, essaye de dormir. C’est pour ton bien. » Il pourrait éventuellement lui préparer des thermos de thé et café, mais ça n’allait pas remplacer tout le sommeil qu’il perdait en veillant. Sans trop s’attarder sur la question, il imita son ami et piocha dans ses tupperwares, lui demandant ce que les poules pouvaient bien manger. « Oui mais pas le trognon, c'est toxique. Vaut mieux lui donner des épinards, c'est plus sûr et elle adore ça. » S’ils continuaient sur cette voie, ils pourraient facilement ouvrir un restaurant pour ces bestioles. Après tout, elles devaient bien en avoir marre de toujours manger les mêmes graines, et elles méritaient elles aussi un choix varié de repas. Ou peut-être qu’au fond elles s’en foutaient, et qu’elles étaient contentes de toujours manger la même chose. « Qui l’aurait cru que les poules ça pouvait être aussi délicat. Sans vouloir te vexer, Eggsy. » La concernée ne semblait pas vraiment vexée, ce qui l’arrangeait bien. Pour l’avoir vue en colère, il n’avait pas envie d’être sa prochaine victime.« Tu crois que ça fera assez d’épinards comme ça ? » Il en avait rempli un gros tupperware, se disant tout de même que tout le monde allait sûrement participer au pic-nic. « Si tu as d'autres questions sur les poules te gêne pas, parce que tu le veuilles ou non, tu vas forcément apprendre des trucs sur les poules aujourd'hui. » Cette journée allait sûrement le surprendre bien plus que prévu, et il ne savait pas vraiment si c’était une bonne chose. Qu’allait-il apprendre une fois jeté au milieu des papas poules ? « Dit comme ça, on dirait qu’on va rejoindre une sorte de secte des poules – ce qui ne serait franchement pas étonnant, pour le coup. » C’était peut-être un peu perché comme plan, mais encore une fois, il fallait le faire pour choquer Leonardo, encore plus quand il s’agissait de Seung-Jin. Celui-ci s’installa sur son comptoir, visiblement pas pressé par le temps. Le jeune Grimes lui faisait face, appuyé contre le mur. Les avantages de son studio, c’est qu’il n’était jamais bien loin de ses invités, où qu’ils se trouvent. « Et toi, comment ça va ? Des nouveaux chats ? » Preuve que son ami le connaissait bien ? Il savait que sa vie n’était jamais vraiment complète sans un chat entre ses pattes. « Hm, pour l’instant non. Mais y’a un chat très vieux qui risque de se faire piquer si personne l’adopte, donc, bien évidemment… » Il haussa légèrement les épaules. C’était bien du Leonardo tout craché, de craquer pour des animaux dont personne d’autre ne voulait. « En revanche, je propose qu’on le fasse pas rencontrer à Eggsy, histoire d’éviter une mort prématurée. » Leur première rencontre avait été quelque peu singulière, mais ça ne les avait pas empêchés de se rapprocher après-coup. Sacrée poule, cette Eggsy. |
| | | | (#)Dim 28 Jan 2018 - 19:03 | |
| Je trouvais toujours ça amusant la façon dont il avait de vouloir prendre soin de moi. Je devais peut-être lui faire penser à un de ses chats. C'était surement ça. Vu son air sérieux quand il me parla de sommeil, je me retenai quand même de faire une blague sur le terme papa. Avec le daddy kink qui était bien populaire ces derniers temps, j'eus un peu de mal à garder mon sérieux en m'imaginant l'appeler comme ça. D'ailleurs, ça ne faisait pas partie de mes fantasmes. Ou pourquoi pas, s'il insiste. Je levai les yeux au ciel pour retenir mes autres pensées à la noix de s'exprimer. Mon cerveau était vraiment déréglé. J'haussai légèrement une épaule. "C'est juste le sommeil qui veut pas de moi, c'est pas ma faute. Je ferais quand même attention, pour pas que tu t'inquiètes" Parce que je savais bien que maintenant que je lui avais dit ça, il allait surveiller si je dormais vraiment ou pas. Pas que ça ma dérange, c'était même plutôt agréable de savoir qu'il se souciait de moi.
J'affichai un air presque professorale quand il me fit part de sa surprise au sujet de la fragilité des poules. J'hochai légèrement la tête, en lui expliquant un peu plus car il ne faut pas vraiment plus pour que je me lançai dans mes explications sur ce qui était devenu mon animal préféré. " Ouais, c'est parce que c'est une poule rousse. Il y a pas mal de légumes et de fruits qui peuvent l'intoxiquer, comme le kiwi ou les pelures d'oignons, donc je fais toujours attention quand je lui donne mes restes" J'avais beau avoir adopté Eggsy sur un coup de tête, j'étais tout de même devenu un maitre responsable. Après tout, c'est grâce à elle que j'avais décidé de devenir végétarien. Je le regardai remplir un tupperware d'épinard, suivant à coeur ce que je venais de dire et je voyais Eggsy, lever la tête d'un air curieux, ayant repéré tout de suite son légume préféré. Je lui indiquai que j'étais venu ici pour le récupérer et ses tupperwares, histoire de pas empoisonner le monde. Belle action de ma part, je trouvais. Je ne retenais pas un léger rire, sachant depuis le temps me moquer de ma propre incapacité à savoir me cuisiner un truc potable, à part des toasts. Et je riais d'autant plus quand il parla de la secte, je lui fis un clin d'oeil de bon humeur. "Tu viens de percer ma couverture à jour, tu vas passer le rite initiatique de la secte des poules ... " et je me dis que vu que "Quand tu prends confiance en la confiance, tu deviens confiant.", bah je pourrais clairement lui faire croire sur place que c'était vraiment une secte... Si j'y allais avec assez de culot et de confiance, il y avait clairement des chances qu'il y croit. Ce serait drôle, vraiment drôle. Je me gardai ça en tête, ne sachant pas encore si j'allais mettre ce plan à exécution.
C'est pour ça que la conversation repris un court normal, où je déviais sur le sujet préféré de Leonardo: les chats. j'hochai la tête, le reconnaissant bien là et je fis une légère moue. "Ma pauvre Eggsy... Je ne l'avais jamais vu aussi furieuse... Je pense que ce serait aussi dangereux pour elle que pour ton vieux chat" Je regardai rapidement l'heure sur mon portable. "Oh merde, on va être en retard !" Je descendis du comptoir et attrapai Eggsy dans son panier, qui émit un léger son offusqué que je fus si peu délicat.
"Tu es prêt pour l'aventure ? "
N'attendant pas vraiment sa réponse, sachant qu'il avait déjà oui plus tôt, j'ouvris la porte de chez lui. Je remis mes lunettes de soleil sur mon visage et alla directement à ma voiture. J'ouvris la porte passager pour Leonardo, tel un gentleman et lui tendit Eggsy.
"Garde la le temps du trajet, j'aime pas laisser derrière"
Non, je n'étais absolument pas papa poule. C'était uniquement pour des raisons de sécurité. Prenant le volant, je conduisais rapidement. |
| | | | (#)Lun 29 Jan 2018 - 15:59 | |
| Leonardo était sincèrement inquiet pour le pauvre Seung-Jin. Il était peut-être du genre trop facilement inquiet, certes, mais il ne craignait que son manque de sommeil ne soit qu’un symptôme de quelque chose de bien plus grave. Et en tant que son ami, il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était alors qu’il avait peut-être besoin d’aide. « C'est juste le sommeil qui veut pas de moi, c'est pas ma faute. Je ferais quand même attention, pour pas que tu t'inquiètes. » Ce ne fut pas assez pour le rassurer, mais il laissa tomber – ils étaient censés passer une bonne journée avec Eggsy, pas explorer ses sombres théories. En revanche, il allait essayer de faire un peu plus attention au pauvre Lee, histoire de voir s’il arrivait à aller mieux. Assez rapidement, ils se mirent à explorer un sujet bien plus léger avec l’alimentation de sa poule ainsi que de ses semblables. « Ouais, c'est parce que c'est une poule rousse. Il y a pas mal de légumes et de fruits qui peuvent l'intoxiquer, comme le kiwi ou les pelures d'oignons, donc je fais toujours attention quand je lui donne mes restes. » Encore une fois, le Grimes ne put s’empêcher de rire face à l’absurdité de l’affirmation. Est-ce que la couleur des plumes d’une poule dictait ce qu’elle pouvait ou non manger ? Il allait décidément se coucher beaucoup moins bête. « Est-ce vraiment une vie qui vaut la peine d’être vécue si on a pas le droit aux kiwis ? » C’était sûrement l’un de ses aliments préférés, et il remerciait chaque jour la vie de ne pas l’avoir fait allergique au petit fruit. Peut-être que c’était interdit dans la fameuse secte aux poules ? « Tu viens de percer ma couverture à jour, tu vas passer le rite initiatique de la secte des poules ... » À vrai dire, ça ne leur aurait pas étonné – il se demandait juste ce qu’on pouvait bien lui demander. Enfiler un costume de poule ? Manger des graines ? Il ne savais pas vraiment ce que faisait l’animal de sa vie, mais il se contenta de hausser les épaules. « Honnêtement, tant qu’il y a de la bonne nourriture ça me va. » Leonardo était le parfait exemple de l’homme qu’il suffisait de nourrir pour en gagner les grâces. S’il regrettait que les choses se soient terminées avec son dernier ex, c’était essentiellement parce que ses lasagnes étaient juste parfaites – et il n’avait pas eu le temps de lui voler la recette. « Ma pauvre Eggsy... Je ne l'avais jamais vu aussi furieuse... Je pense que ce serait aussi dangereux pour elle que pour ton vieux chat. » Il se rappelait encore de la frayeur qu’elle lui avait causé en attaquant son chat à la SPA – il avait cru qu’il allait bien y passer. Heureusement, il s’en était sorti relativement indemne, et Leonardo avait gagné un bon ami au passage. Celui-ci était prêt à répondre, mais Seung-Jin ne lui en laissa pas le temps. « Oh merde, on va être en retard ! » Alors qu’il descendait du comptoir sur lequel il s’était installé, le brun alla chercher ses clés et sa veste, avant de reprendre tous les petits tupperwares d’épinards. Avec un peu de chance, même les humains allaient aimer ça. Complimenter sa cuisine était le meilleur des moyens pour le flatter et faire rougir – même si pour être honnête, un rien suffisait. « Tu es prêt pour l'aventure ? » Leonardo n’aurait peut-être pas défini leur sortie d’aventure, mais toujours était-il qu’aucun des deux ne savait à quoi s’attendre. « Tu me connais, toujours prêt à aider Eggsy. » Les deux descindirent les escaliers et en arrivèrent à la voiture de Seung-Jin, qui était garé juste devant son immeuble. Celui-ci lui ouvrit la portière, avant de lui tendre sa poule – ce qui refroidit d’un coup son ami, d’abord touché par son attention. « Garde-la le temps du trajet, j'aime pas laisser derrière. » Il n’eut pas son mot à dire, puisque visiblement il était hors de question que l’intéressée voyage dans la banquette arrière, et Leonardo ne comptait pas conduire. « T’es sûr que c’est une bonne idée ? Elle aime bien la voiture ? » Il avait déjà connu des chats qui détestaient les transports. Pour se venger, ils décidaient de vomir de partout – souvent, sur lui et son torse. En revanche, si Seung-Jin ne ralentissait pas, il y avait de fortes chances que ce soit Leonardo qui se mette à vomir de partout. Entre sa conduite et la peur de la réaction de la poule qu’il gardait sur les genoux, il ne savait pas s’il allait s’en sortir vivant. « Rappelle-moi de ne plus jamais monter dans une voiture avec toi et Eggsy. » Pour être honnête, il fallait avouer que le Britannique était un véritable papy en voiture : dès qu’il dépassait les 30 à l’heure, il avait la nausée et craignait de faire un accident. Il essaya de changer d’argument, histoire de penser à autre chose. « J’espère qu’Eggsy aura du succès. Tu crois qu’elle souffre vraiment beaucoup de la solitude ? » Peut-être qu’au fond, Eggsy et lui avaient plus de points communs que prévu. Qui l’aurait cru ? |
| | | | (#)Mer 31 Jan 2018 - 21:12 | |
| Je me sentais léger en sa présence. C'était une belle journée en perspective et je m'amusais de ses réactions, quand je lui appris la tragique inaptitude d'Eggsy, de pouvoir manger des kiwis sans mourir. Il semblait vraiment choqué et attristé par l'information. Heureusement qu'il n'étais pas une poule. Cependant, il semblait tout même très intéressé à faire parti de la secte. Il suffisait de soudoyer en nourriture. Ça allait me coûter cher parce que c'est pas qui allait lui cuisiner quoique ce soit. Trop dangereux pour sa santé et pour mon estime aussi. Je n'avais aucun talent culinaire. Parfois je tentais mais ce n'était jamais vraiment ça. Je devrais surement lui demander de m'apprendre mais je préférais encore plus profiter de ses talents. J'étais un gouteur très assidu, et je ne retenais jamais mes compliments. Après tout, j'avais toujours droit à son visage rougissant en récompense et ça me mettait forcément de bonne humeur.
Dans la voiture, il avait l'air beaucoup plus crispé. Je le regardais discrètement, gardant toujours mon attention principal sur la route. J'étais légèrement chauffard mais j'avais tout de même conscience du danger. Je ne contenta d'esquisser un sourire au coin à sa question: " Elle adore ça, il suffit que j'agite mes clés et elle arrive en courant."C'était vrai. Elle me boudait quand je ne la prenais pas en voiture. Aucune idée de d'où lui venait sa passion pour les voitures mais je n'allais pas la juger. J'aimais beaucoup mon Audi, aimant frimer avec et appréciant toujours autant son confort. J'aurai bien aimer dire que j'avais aussi testé le confort de la banquette arrière avec quelqu'un, mais non. Je l'avais essayé tout seul, quand j'étais trop bourré pour conduire et que j'avais dormi dessus. Beaucoup moins excitant... Je ralentis légèrement, respectant un peu plus la limite de vitesse, voyant qu'il perdait des couleurs et son commentaire sur le fait qu'il ne voulait plus être en voiture avec moi et Eggsy, m'avait fait comprendre qu'il devait pas être à l'aise. J'essayais de détendre l'atmosphère avec une petite blague plus légère: "Je dois prendre ça pour une invitation, Leonardo ? Juste toi, moi et ma voiture, pas mal comme idée, je dois admettre " Ça ne me gênait pas de faire ce genre de blague avec lui. Bien que j'étais vaguement sincère, je n'étais clairement pas assez confiant pour véritablement mettre mes paroles en action. De toute façon, j'étais toujours étiqueté comme son pote hétéro. Pas la peine de me faire du mal pour rien. Je savais m'étouffer en silence. C'est ce que j'avais toujours fait. Si je ne lui ai jamais demandé car au fond de moi, je sais ce qu'il aurait répondu...Tu aurais dit je suis désolé, crois-moi, je t'aime mais pas de cette façon. Un ami, c'est déjà bien suffisant et je ne voulais pas gâcher ça. À moins que Danny ait parlé... Ça m'étonnerait. Je lui avais fait confiance dans un moment de faiblesse, il aurait pas été du genre à me trahir comme ça.
Au feu rouge, je passais ma main sur la petite tête d'Eggsy. Je me pinçais légèrement les lèvres avant de répondre à sa question, soupirant un peu: "Oui, vraiment... C'est le véto qui me l'a dit. Elle a besoin de compagnie et de la compagnie de la même espèce. Semble-t-il que je ne sois pas assez pour elle... C'est un peu vexant." Je retirais ma main, la remettant sur mon levier de vitesse, redémarrant. Je pris le dernier tournant vers kangaroo point et me gara dans le parking. Je vins lui ouvrir la portière, reprenant Eggsy avec moi. Je n'arrivai pas à cacher que ça me stresser légèrement. Ce serait flippant si c'était véritablement une secte. D'un autre côté, c'était mon véto qui me l'avait recommandé... mais on sait jamais ... Marchant aux côtés de Leonardo, je me penchais légèrement vers lui, lui disant à voix un peu plus basse. "Si ça tourne bizarre, notre mot de passe pour fuir, ce sera kiwi, okay ?" Toujours prévoir une voie de sortie. On est jamais trop prudent.
Le soleil était au rendez-vous. Heureusement que j'avais mis mes lunettes de soleil, j'aurai perdu mes rétines autrement. Trop de temps la nuit et pas assez le jour. Prendre un bain de soleil ne pouvait qu'être bénéfique pour mon teint aussi. J'étais pale pour un asiatique mais j'étais presque du même teint qu'un hollandais et c'était pas normal. Je mis ma main en visière pour repérer le point de rendez-vous. Je vis alors une aire pique-nique avec une une sorte de carré clôturé qui était entrain d'être installé. Surement l'air de rencontre pour les poules et pour qu'elles ne fuient pas. Ou pour les humains prient aux pièges: "J'espère que c'est pas pour nous..."
On fut alors accueilli par une petite mamie, qui était accompagné d'une belle poule noire. Son visage ridée comme une pomme, était bienveillant, nous souhaitant la bienvenue. Eggsy avait tout de suite relevé la tête et piailla dans la direction des deux demoiselles. Je prenais ça pour bonne impression positive. Je déposais Eggsy au sol, sachant qu'elle n'était pas du genre à fuir et beaucoup trop occupé à vouloir faire connaissance avec sa congénère. Ça, c'était du speed dating rapide. "Bon, je crois que Eggsy est une séductrice née" Ensuite, je me présenta, ainsi que Leonardo, avant d'aller aider le vieux monsieur qui avait du mal à mettre les piquets en terre. Leonardo s'était directement fait accaparé par une maman, accompagné de ses deux enfants, ayant vu qu'il avait des boites de nourritures en main. Je retirai ma veste, me mettant en t'shirt. J'avais déjà chaud. Je commençai à taper sur les piquets, vérifiant que les barrières allaient tenir correctement pour le carré VIP; Very Important Poules.
Une fois chose faite, je reviens à la table pique-nique. Je me posais nonchalamment à côté de Leonardo, essuyant mon front du revers de la main. La maman proposa qu'on mette les poules dans l'enclos que je venais de finir et j'hochai la tête, me disant que c'était le meilleur moyen pour être tranquille et qu'Eggsy puisse faire connaissance avec ses nouvelles amies. Je n'eus même pas besoin d'aller la chercher car je me fis sauter dessus par Eggsy, qui était déjà entouré de quatre autres poules. Une casanova à plumes. J'allais la déposer et reviens cette fois-ci pour de bon, appréciant de voir que la table était plein de plats en tout genre. Je regardai du coin de l'oeil ce qui se passa avec les poules mais reportai bien vite mon attention sur Leonardo. Les enfants étaient déjà entrain de picorer dans les tupperwares et la maman s'enthousiasma sur la salade qu'avait apporté mon ami. Je passais mon bras autour du cou de Leonardo. Je souriais avec autant d'enthousiasme, toujours content de voir que sa cuisine était apprécié. "C'est le meilleur! Je peux me vanter de l'avoir comme mon chef cuisinier personnel" |
| | | | (#)Lun 5 Fév 2018 - 16:00 | |
| Leonardo maudissait la génétique de lui avoir refilé le mal de voiture dont sa mère souffrait constamment. Décidément, même ça ses parents l’avaient raté. « Elle adore ça, il suffit que j'agite mes clés et elle arrive en courant. » Malgré le stress – à moitié dû à la conduite de Seung-Jin et à moitié par la peur de tout régurgiter dans sa voiture – il réussit à lui arracher un rire, alors qu’Eggsy se lovait sur ses genoux. Il n’aurait jamais cru que les poules étaient aussi compatibles avec une vie urbanisée comme la leur ; à ses yeux, les poules étaient les meilleures amies des vieux fermiers de l’outback australien, rien de plus. « Eggsy est vraiment pleine de surprises aujourd’hui. Bientôt j’apprendrai qu’elle gère un casino, ou qu’elle sait conduire mieux que moi. » Ce dernier point n’était peut-être pas si improbable que ça à vrai dire, mais quand-même. Les bâtiments défilaient à l’extérieur, laissant peu à peu la place à des bâtiments qu’on ne trouvait qu’à Fortitude Valley, où ils avaient rendez-vous avec d’autres amateurs de poules domestiquées. Le jeune Grimes avait toujours aimé la présence de points verts dans de grandes villes comme Brisbane, et le parc de Kangoroo Point n’échappait pas à la règle. « Je dois prendre ça pour une invitation, Leonardo ? Juste toi, moi et ma voiture, pas mal comme idée, je dois admettre. » Il faut savoir que Leonardo n’avait aucune idée du fait que son ami n’était peut-être pas si hétéro que ça – Danny ne lui avait rien dit au sujet, prouvant que Seung-Jin pouvait bien lui faire confiance sur le coup. Du coup pour lui ça n’avait rien du flirt, encore moins de sérieux, bien au contraire. « On pourrait aller braquer des banques et partir très loin avec le butin. En revanche, tu seras le voleur et le conducteur – j’ai pas la force d’être ni l’un, ni l’autre. » Ça aurait vraiment été le comble pour le coup, et il était pratiquement sûr que personne n’aurait peur de son ami ou lui, tellement ils étaient peu intimidants. Ils se mirent assez vite à parler de la pauvre petite Eggsy, pour laquelle ils partaient à l’aventure en plein samedi. Leonardo n’aurait jamais imaginé qu’une poule ne pouvait pas vivre seule, mais d’un autre côté ce n’était pas la seule espèce à avoir besoin d’être entourée de ses semblables – après tout, les humains étaient exactement pareils pour le coup. « Oui, vraiment... C'est le véto qui me l'a dit. Elle a besoin de compagnie et de la compagnie de la même espèce. Semble-t-il que je ne sois pas assez pour elle... C'est un peu vexant. » Souriant doucement, il lui tapota une épaule pour le consoler, sachant pourtant qu’il n’était pas vraiment sérieux. Du moins, c’est ce qu’il espérait. « C’est bien compliqué une poule. T’aurais peut-être dû adopter un poisson rouge, ça aurait été moins chiant – sans vouloir te vexer, Eggsy. » Pour sa plus grande chance, la concernée ne semblait pas avoir compris qu’il était en train de l’insulter. Les deux amis arrivèrent enfin au niveau de Kangoroo Point, et Seung-Jin descendit en premier pour lui ouvrir la portière et récupérer sa chère Eggsy. « Si ça tourne bizarre, notre mot de passe pour fuir, ce sera kiwi, okay ? » Il ne put s’empêcher de sourire face au mot de passe – visiblement, il l’avait bien écouté quand il avait plaint la pauvre Eggsy de son intolérance aux petits fruits verts, et ça lui faisait sourire. Baissant la voix à son tour, il se rapprocha de lui pour se faire entendre en murmurant. « Si besoin est, je me sacrifierai pour te donner le temps de fuir bien loin. » Après tout, s’il arrivait à s’en sortir peut-être que son sacrifice ne serait pas vain.
Les deux hommes se trouvaient face à une clôture qui était en train d’être mise en place par un monsieur si vieux que Leonardo craignait pour sa santé, encore plus sous un soleil pareil. En revanche, avec le temps il avait appris que les seniors Australiens étaient bien plus résistants que lui, et que souvent il se retrouvait au bord du malaise alors qu’ils étaient encore en pleine forme à côté de lui. Peut-être que c’était dans les gènes, qui sait. « J'espère que c'est pas pour nous... » Il ne put s’empêcher d’éclater de rire, amusé par la crainte du pauvre Seung-Jin. « Franchement, SJ – même moi je peux la faire tomber je crois. C’est dire le danger que ça représente. » Alors il baissa un peu sa voix, comme s’il était en train de lui raconter un secret à l’importance capitale. « Mais peut-être que je suis un infiltré de la secte des poules chargé de te faire tomber dans le panneau… » Il espérait peut-être le rassurer, même si c’était presque mignon de le voir aussi inquiet – presque, parce qu’il ne savait pas trop à quoi s’attendre non plus. Une dame encore plus âgée que le monsieur de la clôture vint à leur rencontre, une poule noire à côté d’elle. On aurait dit que c’était Eggsy, mais version emo – chose qui arracha un sourire à Leonardo alors que la dame leur souhaitait la bienvenue. La petite rousse semblait vraiment contente de voir enfin ses sœurs, et le sentiment était visiblement partagé. « Bon, je crois que Eggsy est une séductrice née. » La vieille mamie leur sourit, amusée qu’elle l’était pas son ami. Le pauvre Grimes avait un peu l’impression d’être de trop, seul intrus au milieu d’un groupe de gens-qui-ont-adopté-des-poules, sont Seung-Jin faisait partie mais pas lui. Assez rapidement, en revanche, deux petits enfants étaient arrivés au niveau de la table de pique-nique avec leur mère, toute souriante avec sa petite poule elle aussi. Les gamins avaient sûrement été convaincus de venir par alléchante perspective de manger de bons plats, parce qu’ils étaient bien trop curieux à l’égard de ce qu’il y avait dans ses petits tupperwares. En apprenant qu’il n’y avait pas de steak haché dedans ils semblaient déçus, ce qui le vexa un petit peu. Il arriva en revanche à les convaincre de goûter, et à en juger par leur réaction il avait eu raison d’insister, parce qu’ils étaient déjà en train d’en redemander. La mère avait été quant à elle conquise par la salade, et assez rapidement elle lui donna son numéro pour qu’il puisse la lui envoyer, parce qu’elle en revenait juste pas. C’était pile à ce moment-là que son ami s’était installé à la table, qui regorgeait maintenant de plats qui étaient tous poule-safe, au cas où elles décident de venir picoter dans leurs restes. Il lui passa la main autour de son cou, avant de vanter ses talents culinaires. « C'est le meilleur! Je peux me vanter de l'avoir comme mon chef cuisinier personnel. » Il le serra d’un bras à son tour, les joues ayant maintenant viré au rouge tomate. Le jeune Lee lui disait tout le temps qu’il aimait plus que tout sa cuisine, mais ça ne le flattait pas moins pour autant. « Il faut savoir que derrière chaque grand cuisinier, il y a un grand estomac – et le mien c’est Seung-Jin, donc il faut le remercier lui aussi. » Ce n’était pas faux du tout – sans son ami, il n’aurait jamais préparé autant de tupperwares et de recettes différentes, donc c’était en partie grâce à lui s’il avait pu étendre autant son répertoire culinaire. « T’as l’air assoifé, tu veux de la limonade ? C’est Hugh et Trent qui l’ont faite, et franchement c’est hyper bon. » Trent et Hugh étaient les fils de Brenda, les enfants qui l’avaient assailli pour avoir des steaks hachés. Ils étaient très gentils et polis, et Leonardo se retenait de leur tirer les joues tellement ils étaient adorables. Il lui versa son verra sans vraiment attendre sa réponse, tout simplement parce que s’il n’en voulait pas il allait le boire lui. « Tiens, pas besoin de me remercier. Je sais déjà que je suis génial. » Il fit un hairflip avec sa mèche inexistante, se lançant des fleurs à lui-même. Tout autour d’eux parlait en petits groupes, mais Leonardo baissa tout de même sa voix d’un ton, n’ayant pas envie que les inconnus à ses côtés l’entendent. « T’es rassuré ou t’as encore peur qu’on nous kidnappe pour faire un petit rôti de Leo’ et Seung-Jin ? » Il le taquinait gentiment, essentiellement parce qu’il avait lui-même été inquiet avant de voir à quel point les gens étaient sympas avec eux. Mais Eggsy semblait s’amuser avec les autres poules et c’était bien tout ce qui comptait, non ? |
| | | | (#)Lun 5 Fév 2018 - 22:14 | |
| Ma tentative de blague séductrice avait complètement échoué. Pas que j'en étais vraiment surpris. Je veux dire moi-même je ne réagissais pas quand on me disait ce genre de chose. Je me camouflais trop bien pour ça. Je me contentai donc de rire, à son idée de braquage de banque. C'était un brin trop extrême pour moi. Je me voyais plus aller "emprunter" un bijou à Ryleigh ou Charlie et aller par mégarde le revendre. Ça pouvait clairement payer toute mon existence sans problème. Je n'en dis rien, car nous arrivions déjà à notre point de rendez-vous et que je n'avais pas prévu de prendre un chemin criminel avec lui. Nous continuions notre discussion, saupoudré par notre très légère paranoia au sujet de la secte des poules. Je m'étais amusé à rendre la chose plus mystérieuse et un peu ridicule aussi, en prévoyant un mot de passe. Il y a répondu avec la même attitude, réduisant un peu plus la distance entre nous pour murmurer ses mots. Je ne sus si je regrettai d'avoir commencé car je fus très bêtement troublé par le rapprochement. Je ne rougis pas, parce que quand j'en étais sobre, me faire rougir n'était pas chose facile. Cependant, je sentais que mon coeur s'était emballé et je répondis, après avoir reprit une distance pour mes pensées: "Merci, je nommerai mon futur coq en l'honneur de ton sacrifice" Je ne trouvai pas mieux à dire, mon cerveau ayant figé pour une raison qui m'échapper. Je fis tout de même une blague sur notre possibilité d'emprisonnement dans l'enclos qui ne tenait pas droit. Ça le fit rire et il en rajouta une couche, visiblement de bonne humeur et enclin à répondre à mes théories. Je pris une faux air choqué, à sa possibilité de duplicité: "Toi ? le roi des chats ? J'avoue que je n'aurai pas vu ça venir... La couverture parfaite. " Je ne retiens pas mon rire de s'échapper. Je ne le voyais clairement pas entouré de créature à plumes, à fomenter la prise mondiale des poules. Leonardo avait un trop bon caractère et je l'imaginais mal préparer un coup pareil.
Les choses suivirent leur cours, jusqu'à ce que je vienne me rasseoir à ses côtés, le complimentant lui et sa cuisine. L'effet fut atteint, car ses joues prirent une belle couleur tomate cerise. C'était si facile de lui faire plaisir, que je ne retenais jamais de le faire. Je gardais mon bras autour de son cou, alors qu'il me retournait le compliment. J'affichais un petit air satisfait, bombant le torse. "Merci, je me suis entrainé dur pour avoir un aussi bon coup de fourchette" Enfin, pas temps, c'était quand même très naturel chez moi. Je retirai mon bras de lui, prenant une position plus correct à table, alors qu'il s'occupait de moi "Je vais pas dire non, le bricolage ça donne soif. " C'était que je m'étais pas vraiment mis en forme pour dépenser l'énergie que je n'avais pas. Déjà que je faisais une activité extérieur en journée, c'était beaucoup me demander. Je posais mon coude sur la table, posant mon menton dans le creux de ma main. Je regardai Leonardo remplir mon verre et ne retenu pas mon sourire à son petit mouvement de tête. Mon sourire s'adoucit d'autant plus à sa phrase, lui répondant avec sincérité. "Oui, tu es génial. Et tu mérites ton remerciement, donc merci, Leonardo" J'utilisais tout le temps son prénom en entier, ayant toujours apprécier les sonorités. Je pris le verre de limonade, l'apportant à mes lèvres et profitant de la fraicheur que ça m'apportait, alors que je l'écoutais. Je ris à sa question, secouant la tête, replaçant ma mèche de cheveux qui était pourtant impeccable. "Je suis sûr qu'on serait délicieux en rôtie mais malheureusement, je pense que la seule chose qu'on va manger, c'est de la salade. On va devoir s'y reprendre plus tard pour le cannibalisme"
Je regardais Eggsy à travers le grillage de l'enclos qui semblait avoir beaucoup de fun. Ce moment de calme était l'instant que j'avais attendu. Je me retournais vers Leonardo, après avoir terminé mon verre de limonade. " Ça te dit une petite balade ? Histoire de se dégourdir les jambes et de parfaire mon bronzage" Pas que le monde me dérangeait, c'était clairement de charmantes personnes mais ce n'était pas le lieu idéal, pour ce que je comptais lui dire. Certes, je voulais sortir Eggsy et la socialiser, mais j'avais aussi des choses à dire à mon ami et pas forcément envie que tout ces gens que je connaissais pas l'entendent. Je me levai, prenant la direction du petit chemin qui faisait le tour du parc. Mes mains s'étaient naturellement mis dans mes poches, signe de nervosité de ma part, dont je n'avais pas entièrement conscience. Je remis mes lunettes de soleil sur mon nez, le soleil m'agressant un peu trop. Je baissais légèrement la tête, ne sachant pas trop comment amener ça. " Il faut que je t'avoue quelque chose. Je n'ai pas été tout à fait honnête avec toi." Je redressai la tête, essayant vaguement de sourire, alors que mon estomac se tordait de stress. "Et ça n'a rien à voir avec la secte des poules" Je tentais de détendre l'atmosphère, plus pour moi que pour lui qui ne pouvait pas deviner ce que j'allais lui dire. Je pris une légère inspiration mais rien ne sortie de ma bouche. Je n'avais rien dans le sang pour m'aider à le dire. Ça avait déjà été difficile avec Danny, bien que je devais avoir eu plus d'alcool que de sang dans les veines, alors à sec, c'était un effort surhumain. J'avalais ma salive pour dénouer ma gorge, et arrêtai de marcher, pour lui faire face. J'étais presque rassuré de savoir qu'il ne verrais pas tout le tourment que je vivais présentement, caché sous mes lunettes opaques. "Je suis désolé de t'avoir menti et caché ça, c'est que je savais pas que je pouvais faire autrement. J'espère que tu m'en voudras pas trop...mais je comprendrais si c'est pas le cas" J'étais assez fataliste là dessus, et je continuais de tourner autour du pot, n'arrivant pas à sortir les mots si facilement. Mes mains se crispaient dans mes poches, sous l'anxiété. "J'ai... je suis... je suis pas... " Je fis une pause arrivant clairement pas à le sortir, quelque soit la formulation. La pression pesait terriblement sur mon torse, rendant ma respiration étrange. Je repris une respiration, pour me donner du courage. J'espérais sincèrement qu'il ne se mettrait pas en colère contre moi. Je me sentais déjà assez mal. Je ne voulais plus le lui cacher. Surtout maintenant que Danny était au courant, le laisser de côté ne m'était pas concevable. Il était devenu un ami trop important pour que je laissai dans l'ombre. J'avais besoin de lui, surement moi plus que lui n'avait besoin de moi. Réalité que j'acceptais, alors pour le bien de notre relation, je finis par le dire, tout d'un souffle, la voix rendu rauque par l'angoisse. "Je suis pas hétéro, désolé..." C'était dit. Je n'arrivais toujours pas utiliser le mot gay pour me définir mais c'était déjà quelque chose. Maintenant, j'attendais sa sentence. |
| | | | (#)Ven 9 Fév 2018 - 2:21 | |
| C’était peut-être dur de sortir Leonardo de son petit studio, mais quand on y arrivait il passait souvent un bon moment. C’était le cas ce jour-là – entre le beau temps, la compagnie de Seung-Jin et la gentillesse du club des poules, ça ne pouvait donner qu’un bon mélange. « Merci, je me suis entraîné dur pour avoir un aussi bon coup de fourchette. » Il ne put s’empêcher de pouffer de rire – il savait bien qu’il n’avait pas besoin de s’entraîner pour dévaliser son frigo. D’un autre côté, il fallait bien qu’il mange lui aussi – et s’il était aussi nul en cuisine qu’il le disait, c’était vraiment pas gagné. « Je vais pas dire non, le bricolage ça donne soif. » Il y avait bien une raison pour laquelle le jeune Grimes s’était tenu bien loin du bricolage ; non seulement ça le fatiguait bien trop vite, mais en plus de ça il se blessait un peu trop souvent à son goût. Et quand ça n’arrivait pas, il blessait ceux qui avaient le malheur de se trouver à ses côtés. « Oui, tu es génial. Et tu mérites ton remerciement, donc merci, Leonardo. » Leonardo prit un air faussement supérieur, mais au fond de lui il était flatté par ses mots ; il suffisait de regarder la couleur que ses joues avaient pris pour comprendre que ça l’avait touché. Ne sachant pas vraiment si les gens autour d’eux auraient bien rigolé à leurs blagues sur l’existence de la secte des poules, il s’était approché de Seung-Jin pour lui en parler, et il en fit de même pour sa réponse. « Je suis sûr qu'on serait délicieux en rôti mais malheureusement, je pense que la seule chose qu'on va manger, c'est de la salade. On va devoir s'y reprendre plus tard pour le cannibalisme. » Leonardo dût s’efforcer de ne pas éclater de rire, histoire d’éviter d’attirer l’attention de tous ceux qui étaient assis à leur table. « Mince, le végétalien que je suis est déçu de pas manger de viande humaine. » Pour le coup, ça aurait vraiment été un comble pour le jeune Britannique.
« Ça te dit une petite balade ? Histoire de se dégourdir les jambes et de parfaire mon bronzage. » L’idée de s’éloigner d’autant de bonne nourriture l’attristait quelque peu, mais il ne pouvait nier qu’une petite balade pour la digestion allait sûrement l’aider. « J’espère que t’as ramené de la crème solaire, histoire d’éviter de finir la journée en étant rouge tomate. » À vrai dire, s’il y avait quelqu’un qui aurait dû protéger sa peau c’était bien lui ; sa peau était bien trop sensible pour survivre en Australie sans se promener recouvert de protection anti-UV, dans laquelle il était obligé de dépenser une fortune. Les deux amis prirent le chemin qui contournait le parc où les amateurs de poules s’étaient réunis, et le plus jeune prit assez nerveusement la parole. « Il faut que je t'avoue quelque chose. Je n'ai pas été tout à fait honnête avec toi. » Il fallait savoir que le pauvre Leonardo était de nature plutôt anxieuse ; il suffisait d’un simple message un peu vague pour qu’il s’attende au pire du pire, se tordant en boule du stress. Alors, il ne put s’empêcher de sentir son estomac se nouer aux mots de Seung-Jin. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir dire ? « Et ça n'a rien à voir avec la secte des poules. » Il fit un effort pour sourire, histoire de se montrer réceptif à sa blague et le mettre un peu plus à l’aise – mais il avait juste envie de savoir ce qu’il avait caché d’aussi grave. « Je suis désolé de t'avoir menti et caché ça, c'est que je savais pas que je pouvais faire autrement. J'espère que tu m'en voudras pas trop… mais je comprendrais si c'est pas le cas. » Malgré la vitesse à laquelle ses pensées déferlaient dans sa tête, il n’arrivait pas à trouver une quelconque raison qui le ferait éliminer Seung-Jin de sa vie. Pourquoi était-il aussi angoissé ? « J'ai… je suis… je suis pas… » Il avait envie de secouer le pauvre jeune homme pour qu’il accouche un peu plus vite, mais il se dit que ce n’était peut-être pas la meilleure des idées au vu du sérieux de la situation. « Je suis pas hétéro, désolé… » Franchement, Leonardo l’aurait tapé sur le bras si la situation n’avait pas été aussi sérieuse. Il s’attendait au pire du pire, et… la sexualité de Seung-Jin ne faisait pas partie de la liste. Mais voyant que c’était visiblement quelque chose d’assez dur à avouer pour son ami, il ne le taquina pas sur ça. « Je suis flatté que t’aies eu le courage de me le dire. Donc… merci de ta confiance, vraiment. » Il savait à quel point ça pouvait être dur d’en parler autour de soi, même si ça faisait plusieurs années qu’il avait commencé à assumer ouvertement sa sexualité. Au vu du big deal que ça avait été pour le pauvre Lee, ce n’était pas vraiment quelque chose avec quoi il était à l’aise. « Et ça paraît peut-être un peu con dit comme ça, mais tu sais que si jamais t’as besoin d’aide, de conseils, d’hurler ou pleurer un bon coup… » Histoire d’appuyer ses propos, il posa sa main sur son épaule. Même s’il n’était pas du genre très tactile en amitié, ça lui avait semblé être la bonne chose à faire. « Vraiment, tu peux compter sur moi. T’as mon numéro, tu connais mon adresse et ma porte est toujours ouverte. » S’il y avait bien quelqu’un qui avait l’habitude de débarquer chez lui à n’importe quelle heure, c’était bien Seung-Jin. « Et ça vaut pour absolument tout, j’espère que tu le sais ça. » Il était peut-être excessivement niais, mais c’était du Leonardo tout craché. À vrai dire, il avait presque l’impression de ne pas en faire assez ; ayant connu la même détresse et la même peur, il savait à quel point ça pouvait bouffer une vie, et il n’avait pas envie que qui que ce soit ait à ressentir ça, encore moins dans le cas de son ami. « Et peut-être que c’est un peu fataliste dit comme ça, mais… » Il essayait de trouver une façon un peu jolie de dire ce qu’il pensait, mais il n’était pas sûr de pouvoir en trouver une ; et quand il ne savait pas comment enjoliver une situation, c’est qu’elle était bien grave. « Il y aura peut-être – sûrement – des gens qui vont avoir du mal à avaler la nouvelle. Mais dans aucun cas ce ne sera de ta faute, et quoi qu’il se passe, tu sais que au moins Danny et moi, on sera là. » Ne connaissant pas vraiment l’entourage du jeune Lee en dehors de leur ami commun, il ne savait pas vraiment de quel genre de personnes il s’agissait. Peut-être qu’il se faisait du souci pour rien, mais il était prêt à se battre si on s’en prenait à son ami. Peut-être pas physiquement, mais il aurait au moins essayé. « Tout ça ayant été dit… ça va aller, Seung ? » Il avait eu l’impression de parler un peu trop, et il ne savait pas trop comment son ami allait. Dans un cas comme dans l’autre, il allait faire de son mieux pour l’aider et le soutenir, quoi que cela puisse vouloir dire. |
| | | | (#)Lun 12 Fév 2018 - 20:53 | |
| Je m'étais tellement retenu pendant toutes ses années. Je ne comprenais même pas comment j'avais fait pour vivre en étant aussi peu moi-même. La peur de l'inconnu, c'était ce qui m'avait retenu. La peur devant mon incapacité à envisager un tournant positif à ma vie si j'acceptais ce que j'étais vraiment. C'était ridicule, destructeur surtout. Je m'étais fait mal trop longtemps. Je continuais à le faire par des biais différents. Je plongeais dans l'alcool pour endormir mes angoisses. Je me laissais dévorer par le monde malsain de la nuit, pour ne pas affronter la vie du jour avec ses attentes sur la réussite. Le jour, c'était le moment de la productivité. Le jour, c'était là où régnaient mes parents et leurs regards désapprobateurs sur tout ce que je faisais. Je m'étais donc terré la nuit. Je ne sais trop comment j'avais pu croire que ça fonctionnerait, parce que j'étouffais. Puis j'avais rencontré Leonardo. Littéralement, la première personne gay que j'avais osé avoir plus d'une conversation avec. J'avais honte mais ma tête avait été pleine de préjugés. C'était ces préjugés qui m'avaient retenu pendant si longtemps d'embrasser le fait que j'étais gay. A son contact, je m'étais rendu compte qu'il était une personne avant tout. Une personne agréable, chaleureuse et maladroite qui était devenu mon ami.
Je n'arrivais plus à être en paix avec mes pensées toxiques envers les homosexuels car je n'arrivai pas à penser négativement de Leonardo. L'hypocrisie de mon raisonnement m'avait enfin sauté aux yeux. Ça m'avait fait mal de voir que je n'étais définitivement pas une bonne personne et que ce n'était pas juste dû à mon orientation. J'étais plein de préjugés, que j'apprenais à repousser et remplacer par une véritable ouverture d'esprit. Cela ne m'empêchait pas de me rendre compte que mon changement de pensée allait créer une schisme violent entre mes parents et moi. C'était pour ça que je n'étais pas équilibré en ce moment. Être moi, voulait dire les perdre. Je n'étais pas prêt à faire cet échange. Cependant, je comprenais que dans mon cercle d'amis je pouvais oser être moi. C'était terriblement libérateur.
Chacun de ses mots m'allait droit au coeur. J'avais eu tellement peur qu'il me rejette, en voyant mes failles. Pourtant, il était là. Sa main sur mon épaule, comme pour mieux me garder sur terre. Il me remercia de ma confiance et je ne pus retenir un sourire discret, sachant que c'était moi qui devrait lui dire ça. "C'est moi qui te remercie, tu m'as aidé en étant toi. Donc vraiment merci d'être devenu mon ami" Je passais nerveusement ma main sur ma nuque, baissant un peu la tête, laissant un soupire s'échapper, comme pour mieux retirer la pression que je m'étais mis sur moi-même. Il continua de me rassurer me renouvelant son invitation à venir quand je voulais chez lui et à pouvoir compter sur lui. Mon sourire s'agrandit un peu, plus confiant au fur et à mesure de ses paroles. "J'espère, ça me manquerait beaucoup trop de pas venir te voir, puis je sais déjà que je peux venir pleurer chez toi, vu le nombre de fois que ça nous est arrivé devant des films." Je tournais la situation vers l'humour, parce que c'était plus facile de se cacher derrière. Exprimer mes émotions n'étaient pas mon point fort. Trop d'année à les contenir, mais j'apprenais à trouver ça normal de me laisser aller maintenant. Je lui en fus même reconnaissance de me parler de la partie plus sombre du coming-out. Je savais que ce qui m'attendait n'allait pas être le pays des bisounours mais pas l'apocalypse non plus, parce que j'avais déjà des amis qui me soutenait. "Honnêtement, je me demande pourquoi j'ai eu peur de te le dire ... Je suis vraiment soulagé de savoir que je peux compter sur toi, Leonardo" Puis il me regarda plus sérieusement, plus soucieux aussi, me demandant si ça va aller. Mon sourire que je m'étais un peu forcé à mettre sur mon visage, s'effaça devant la réalité qu'amener cette question. Je secouais la tête. " Je sais pas.... Je sais vraiment pas... C'est difficile mais si je peux le dire à toi, je pourrais le dire aux autres aussi et peut-être que je me rendrais compte que c'est mieux comme ça. Pour l'instant, je sais pas. "
J'haussais une épaule, gardant mes mains toujours plongés dans mes poches, n'ayant jamais été la personne la plus confortable avec l'aspect tactile des choses. Ça aurait été surement le moment d'un câlin mais je ne savais pas initier ce genre de chose. Enfin, sauf quand j'avais un coup dans le nez... Je relevai un peu la tête, vers lui. Je détaillais son visage, me disant que j'aurai définitivement dû l'embrasser comme je l'avais admis très soûl à Danny. Cependant, je n'allais pas lui dire ça. Pas maintenant, certainement jamais. Il y a une différence entre m'assumer et assumer ça. Je le poussai gentiment d'une main sur son épaule. " Allez, continuons de marcher, on a l'air couillon à rester planter là. J'ai vu un vendeur de glace pas loin, doit surement avoir deux-trois sorbets qu'on peut manger." Je changeais la conversation, ne voulant pas m'éterniser sur ça. C'était trop émotionnellement et je voulais du léger et de l'agréable. |
| | | | (#)Mar 20 Fév 2018 - 12:08 | |
| Leonardo éprouvait un peu de peine pour le pauvre Seung-Jin. Étant déjà passé par les mêmes étapes ou presque, il savait très bien que ce n’était pas un parcours rempli de joie et bisounours. Et pourtant, malgré toute sa bonne volonté… il ne pouvait pas le vivre à sa place – personne ne pouvait, à vrai dire. « C'est moi qui te remercie, tu m'as aidé en étant toi. Donc vraiment merci d'être devenu mon ami. » En soi, il n’avait rien fait de spécial. Il n’avait pas été plus affectueux ou disponible avec Lee que qui que ce soit d’autre. En revanche, il ne connaissait pas l’éducation et le passé qui étaient derrière lui, donc il n’avait qu’une vision extérieure de la situation. « Pour le coup, j’ai aucun mérite. Donc… merci Eggsy de nous avoir faits rencontrer. » Même s’il essayait d’alléger un peu la situation avec l’humour, on ne pouvait pas nier que sans la petite poule, leurs chemins ne se seraient jamais croisés, et leur amitié n’aurait jamais pu naître. Qu’est-ce qu’il aurait bien fait sans Seung-Jin qui rentrait chez lui de temps en temps sans vraiment prévenir ? On pouvait dire ce qu’on voulait, mais il se serait bien emmerdé sans le pauvre Lee dans sa vie. « J'espère, ça me manquerait beaucoup trop de pas venir te voir, puis je sais déjà que je peux venir pleurer chez toi, vu le nombre de fois que ça nous est arrivé devant des films. » Il ne put s’empêcher de sourire doucement ; il ne comptait plus les soirées films avec Seung et Danny qui s’étaient terminés en larmes pour les deux aînés. Mais à vrai dire, il ne les aurait échangé pour rien au monde. « Pour notre défense qui n’a pas pleuré devant Hatchi, aussi ? » Pour être tout à fait honnête, Leonardo n’avait pas besoin d’un film aussi dramatique et triste pour finir en larmes. Ça lui était déjà arrivé de pleurer parce que tout se passait bien, par exemple. Que ce soit devant Love Actually, Toy Story, ou bien Titanic … il avait du mal à se souvenir d’un film devant lequel il n’avait pas pleuré au moins une fois. Même Jurassic Park avait réussi à le transformer en fontaine, au point que ses amis s’étaient sérieusement inquiétés à son sujet. « Honnêtement, je me demande pourquoi j'ai eu peur de te le dire ... Je suis vraiment soulagé de savoir que je peux compter sur toi, Leonardo. » Il était vraiment flatté par ses propos, ravi de savoir qu’il arrivait bel à bel son ami à comprendre qu’il n’était pas vraiment seul face à ça. « C’est pas grave, ça arrive à tout le monde – vraiment. Je connais pas une personne pour qui ça n’ait pas été dur. Et je sais que j’aurais aimé être entouré par des gens qui étaient passés par là, tout simplement. » Tout au long de son adolescence, sa sexualité était un sujet qu’il s’était interdit d’aborder autour de lui ; peut-être que certains camarades l’auraient compris et écouté, mais il n’était absolument pas prêt à en parler tant qu’il habitait sous le même toit que ses parents. Mais du coup, tous ses questionnements et ses doutes, il les avait gardés pour lui-même – et il savait à quel point ça pouvait être dur et douloureux. « Je sais pas.... Je sais vraiment pas... C'est difficile mais si je peux le dire à toi, je pourrais le dire aux autres aussi et peut-être que je me rendrais compte que c'est mieux comme ça. Pour l'instant, je sais pas. » Leonardo aurait aimé trouver les mots juste à dire pour le rassurer, mais parfois se taire restait la meilleure solution. Seung ne tarda pas à le bousculer doucement sur l’épaule, avant de l’intimer à reprendre leur chemin. « Allez, continuons de marcher, on a l'air couillon à rester planter là. J'ai vu un vendeur de glace pas loin, doit surement y avoir deux-trois sorbets qu'on peut manger. » S’il s’était bien empiffé quand ils étaient encore avec les autres amateurs de poule, le Grimes ne pouvait nier qu’un sorbet restait quand même bien tentant. Alors, Seung-Jin n’eut pas à le travailler très longtemps pour le convaincre de retrouver le vendeur de glace. « C’est moi qui offre, en l’honneur d’un nouveau début. » Il en faisait peut-être un peu beaucoup, mais c’était bien du Leonardo tout craché ; il était réellement touché par la confiance que Lee lui faisait, pour le coup. À vrai dire, il se sentait presque bête d’avoir imaginé à tel point le pire de la situation, alors qu’il n’en était pas grand-chose au final de ces inquiétudes. Ils n’eurent pas beaucoup de mal à trouver l’oasis au milieu du désert, en partie parce que le grand panneau coloré était pas mal visible au milieu du vert du parc. « Bonjour ! Pour moi, ce sera un popsicle à la menthe. Et pour mon ami, ce sera tout ce qu’il veut. » L’affaire fut vite expédiée, et les deux repartirent avec leur dessert à la main. Sur l’emballage de la glace de Leonardo il y avait une blague digne des Carambars, mais c’en était assez pour le faire rire ; ça aurait été criminel de la garder pour lui et ne pas en faire profiter son ami. « Hé, t’sais c’est quoi le comble pour un pingouin ? » Il attendit quelques secondes, histoire de donner à Seung le temps de chercher la réponse, mais il ne put attendre trop longtemps avant de la dévoiler. « Être de glace ! » Sans vraiment attendre sa réaction – qui aurait probablement été négative au vu de la blague qu’il venait de faire – il passa du coq à l’âne ; ou plutôt, au vu du contexte, du coq à la poule. « Sur une note plus sérieuse, j’espère qu’Eggsy va bien – je m’en voudrais si elle pensait qu’on l’avait lâchement abandonné à elle-même. » Il ne savait pas trop ce que la poulette pensait de lui, mais il espérait être au moins apprécié. De toute façon, elle n’avait pas le choix tant qu’il restait partie intégrante de la vie de son maître, et Leonardo ne comptait pas la quitter de sitôt, bien au contraire. |
| | | | (#)Ven 23 Fév 2018 - 19:35 | |
| J'étais soulagé de voir que Leonardo prenait le partie de l'humour pour détendre l'atmosphère. Encore quelques paroles pleines de sentiments et j'aurai été définitivement mal à l'aise. Pas que j'avais honte, non juste j'étais pas dans ma zone de confort. Il trouvait les mots qui me rassurer et autant valider les inquiétudes qui allaient forcément avec le fait d'exposer ce qu'on est vraiment au monde. Je lui en étais reconnaissant, vouloir me cacher la vérité aurait été plus négatif qu'autre chose. J'affichais un fin sourire face à son acceptation, sans broncher de ma proposition de sorbet. La crème glacée en tant que végétalien, et de toute façon allergique au lactose à cause de mon adn asiatique, m'était interdit. J'étais tout même heureux d'avoir trois aux alternatives pleines de fruits et d'eaux. "C'est gentil, je devrais faire mon coming out plus souvent si j'ai des desserts gratuit en retour" Je ne retiens pas un léger rire, mes épaules se détendant. Le stress de l'inconnu de sa réaction était désormais parti. On conservait notre amitié dynamique, faite de rire et de légèreté.
Je me pris un sorbet à la mangue, appréciant la fraicheur du dessert sous le soleil de plomb de l'après-midi qu'on partageait. La cuillère en bouche, j'affichais un sourire au coin en le voyant me lire à haute voix la blague qui était imprimé sur le plastique de son popsicle. Je réfléchis un peu , bien que je ne cherchais pas fortement, n'étant jamais bon pour ce genre de jeux de mots: "Je donne ma langue au chat, c'est quoi ?" J'essayais de lire sur son emballage mais il me donna la réponse plein d'enthousiasme. Je parti dans un grand éclat de rire, m'étouffant à moitié avec la glace qui s'était coincé du mauvais côté. Je me tapais sur le torse en toussant, reprenant ma respiration, la larme à l'oeil, encore secoué de rire. "Bon sang, c'est tellement mauvais mais drôle, que ça a failli me tuer! Tu es dangereux, Leo !"
Je lui donnais un léger coup de coude sur le bras, dans la bonne humeur. Mes joues avaient virés au rouge sous l'effet de ma suffocation momentanée. Je repris la dégustation de mon sorbet. Il ramena alors la conversation sur Eggsy et je fus bizarrement content de savoir qu'il se souciait autant de ma demoiselle. Pas que j'en doutais, vu tout le temps qu'on passait ensemble mais c'était plaisant de savoir qu'il avait appris à l'apprécier. "Oh je me ferais pas de soucis, elle a son charme qui opère avec tout le monde. Elle doit nous avoir oublier, trop occupée à se former tout un harem" J'esquissais un sourire au coin, continuant de manger mon sorbet puis je pointais ma cuillère vers Leonardo, l'interrogeant, curieux, me sentant plus libre de lui poser ce type de question, maintenant que je m'étais ouvert aussi. " D'ailleurs, en parlant de harem, je t'ai encore jamais vu ramener qui que ce soit. Enfin, peut-être les rares moments où je viens pas te déranger ... J'espère que c'est pas présence qui ruine ta vie sentimentale, je sais que je m'impose beaucoup." |
| | | | (#)Dim 25 Fév 2018 - 8:27 | |
| C’était peut-être dur de sortir Leonardo de son petit et paisible chez lui, mais le Lee n’avait pas eu de mal ce jour-là, sûrement grâce à Eggsy et sa solitude. Et finalement, le jeune brun n’avait pas vraiment regretté la sortie imprévue, ne serait-ce que pour l’occasion de parler en tête-à-tête avec son ami, profitant du beau temps. Et puis, quelle célébration n’aurait pas été encore plus joyeuse avec une glace gratuite et une blague tellement bête qu’elle en est drôle ? « Essaye juste de pas crever maintenant que je t’ai offert un sorbet, ce serait bête de le gâcher ainsi. » À vrai dire, il n’avait juste pas envie de perdre son ami, encore moins à cause du comble du pingouin. Assez rapidement, ils se mirent à parler de la pauvre Eggsy qu’ils avaient abandonnée à son sort, entourée qu’elle était par ses nouveaux amis. « Oh je me ferais pas de soucis, elle a son charme qui opère avec tout le monde. Elle doit nous avoir oublier, trop occupée à se former tout un harem. » N’ayant jamais eu de poule domestique à la maison, il n’aurait jamais deviné à quel point la vie d’Eggsy aurait pu être palpitante. « Décidément, cette poulette me surprendra toujours. » L’Anglais s’attaqua à nouveau à sa glace, mais il s’arrêta net quand Seung reprit la parole. « D'ailleurs, en parlant de harem, je t'ai encore jamais vu ramener qui que ce soit. Enfin, peut-être les rares moments où je viens pas te déranger ... J'espère que c'est pas présence qui ruine ta vie sentimentale, je sais que je m'impose beaucoup. » Leonardo ne put s’empêcher d’éclater de rire à la remarque. C’était vraiment bien intentionné de la part de son ami de s’inquiéter pour cela, mais c’était bien inutile dans son cas à lui. « Clairement, t’as pas à t’en faire pour ça. La dernière fois que j’ai été avec quelqu’un remonte à trop longtemps. Pis, je crois que depuis que j’ai emménagé dans ce studio-là j’ai jamais ramené un mec à la maison. » Or, ça faisait bientôt un an qu’il habitait à Redcliffe, ce qui rendait le constant plutôt déprimant pour le coup. Il se contenta de hausser les épaules, essayant de montrer que ça ne le dérangeait pas trop – même si c’était loin d’être la vérité, c’était bien ce qu’il essayait de se forcer à croire. « Après, j’ai eu une grosse période où ma routine c’était clairement métro-boulot-dodo, et même le week-end je bossais. Du coup, c’est pas comme si j’avais vraiment eu le temps de m’y mettre, t’sais – même si ça commence à aller mieux. » D’un autre côté, il avait aussi d’excellents amis et un boulot qui lui plaisait ; son bonheur ne dépendait pas uniquement d’une éventuelle relation, et c’était sûrement mieux ainsi. Pour avoir été complètement dépendant de ça à une époque de sa vie, il savait qu’il n’avait pas envie de replonger dans une telle situation. « Le jour où j’aurai besoin d’avoir l’appart’ pour moi, je te ferais signe – mais ça risque pas d’arriver de sitôt, je pense. » De toute façon, il lui fallait un petit moment avant d’inviter quelque dans son humble demeure, donc il aurait le temps d’en parler à Seung-Jin avant de se retrouver dans des situations plutôt embarrassantes. Estimant qu’il avait assez parlé, il n’hésita pas à lui retourner à son tour la même question. « Et toi ? Je sais que c’est toujours plus dur quand on est in the closet, mais bon. » L’un n’empêchait pas l’autre, même si c’était sûrement bien plus compliqué quand on avait déjà du mal à s’assumer soi-même, et le Grimes en savait quelque chose. |
| | | | (#)Jeu 1 Mar 2018 - 21:58 | |
| J'avais réussi à glisser dans la conversation sa situation sentimentale. Je ne m'en préoccupé pas que pour des raisons de pures amitiés, mais il était certain que je me serais senti mal d'avoir été un frein. Je venais tellement à l'improviste chez lui, que s'il avait voulu me cacher un amant, je l'aurai forcément découvert de toute façon. C'es ce qu'il me confirma en disant qu'il n'y avait jamais eu un mec dans son studio. Je savais pas trop comment je devais le prendre de pas être considéré dans les mecs, mais soit je passais par dessus. D'un autre côté, il ne m'avait jamais ramené chez lui, j'y venais très bien tout seul. Je continuais de manger mon sorbet, en l'écoutant d'une oreille attentive. Je me contentais d'hocher la tête, ne le jugeant pas sur le manque de visite dans son lit. J'étais vraiment pas mieux, enfin j'étais pire vu que je n'avais jamais rien fait avec un homme. Et ma dernière fois avec une fille remonté à plusieurs mois et ça n'avait pas été joyeux.
"C'est correct, t'façon notre vie romantique est bien assez remplis par les films de comédie romantique qu'on regarde ensemble"
J'optais pour une blague un peu plus légère, lui montrant que j'étais dans le même bateau. Deux mecs très loin de la romance. Pas que je dirais non, mais je n'avais pas nécessairement envie d'imposer ma présence pleine d'inexpérience à quelqu'un. C'était pour ça que je ne faisais rien pour montrer à Leonardo un quelconque intérêt que je pourrais avoir envers lui. J'étais dans le cliché de la peur de ruiner une amitié en ouvrant mon coeur un petit peu. Je me mettais tout seul dans la friendzone et je serais le premier à l'encourager dans une relation, tant qu'il était heureux. Je savais qu'il méritait mieux, j'avais rarement rencontré quelqu'un d'aussi naturel honnête et bon envers les autres. Entre mon travail, mon impulsivité, mon indécision et mon manque de confiance en mes sentiments, je n'étais pas un cadeau. Le dénigrement de moi-même était définitivement une de mes meilleurs qualités... Je lui assurai donc mon soutien dans tout ce qu'il voudrait entreprendre:
"Je suis soulagé de savoir que ma présence n'était pas cause de problème. Tu sais, j'espère que tu trouveras quelqu'un de bien et qui t'apprécie vraiment. Et je me forcerais à prendre l'habitude de te prévenir avant de débarquer pour éviter les moments gênants"
Un sourire au coin se dessinait sur ma fossette, mais disparu bien vite quand il me retourna la question. Je n'avais pas forcément envie de lui raconter mes frasques, que je savais ne me mettaient pas sous la meilleure lumière. Je décidai donc de faire mention d'Andreï à la place, sachant que c'était le seul homme avec qui j'avais échangé dans un but clair de séduction. Certes, on avait fini par juste parler, mais c'était beaucoup pour quelqu'un qui n'avait commencé à faire des efforts que depuis quelques petites semaines en dehors du placard.
"Je parle avec quelqu'un via une de ses applications. J'aurai peut-être dû te demander avant de me lancer, parce que c'est vraiment pas terrible comme truc ... "
Je fis une légère grimace puis terminai ma glace, en quelques coups de cuillère restant. Je soupirai un peu, pas encore très à l'aise de parler de tout ça. J'avais l'impression d'être un lycéen dans ses premiers émois. Ridicule. Des messages sur un écran, ce n'était pas très tangible pour l'instant. Il fallait encore que je ramasse mon courage pour me confronter à la réalité. Je me décidai donc de parler de ce qui c'était passé, me disant qu'il valait mieux que je le prévienne.
"Enfin, y'a pas que ça. J'ai découvert que Danny est amoureux de quelqu'un et pas de la meilleure façon... J'ai embrassé le mec qu'il aime, mais j'en savais rien, moi. Donc pour te prévenir si tu croises un Andy photographe, tiens toi loin, Danny est déjà dessus. " |
| | | | | | | | les poules de l'amour - Leonardo&Seung |
|
| |