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 lenatt ▲ s*cker for pain

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Message(#) Sujet: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyMer 4 Avr 2018 - 5:48



Lene & Matt
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Maxime est louche, vachement louche. Mais je suis pas là pour juger, je suis pas là pour faire autre chose que pour porter les packs de bière au sous-sol, pour profiter des installations fraîchement repeintes en même temps que la chambre des gamins à venir, peintre engagé à travers les petites annonces, qui était passé par ici, avait étalé ses rouleaux de blancs de tous les camaïeux sur l’entièreté de la maison. Mais ça donnait un coup de neuf, c’était propre, bien rangé, prêt à attendre patiemment l’arrivée des morveux qui se feraient un plaisir de tartiner couloirs et chambres des divers fluides corporels dont ils seraient bien vite composés. « Et Jerry, il a dit quand il arriverait? » louche, donc. Il esquive la question, il pige pas dans les chips que j’ai ramenées comme cadeau d’hôte, qui sont pas assez bourrées de légumes pour Lauren. L’espace d’un instant Lou et l’entièreté de trucs bios, végés et autres conneries/synonymes qu’elle entreposait chez Lene qui me revient en tête - j’aurais dû lui demander on achetait quoi comme snacks à une mère porteuse en manque de vitamine D et de bêta-carotène pour lui faire fermer la gueule. Chez Lene. Pas chez moi, pas chez nous. La coupure se fait si vous vous demandez. Mal, chiante au possible, mais elle se fait, parce qu’elle est inévitable. Graduellement, mais elle se fait. Le jour où elle m’a chassé de là, c’était pas pour garder contact une fois par mois, prendre des nouvelles, montrer de l’intérêt. Même si je suis con, même si je vois pas les signes, même si j’ai encore du mal, ça, je l’avais compris. « Oh, au fait, faut que tu saches. »  louche de chez louche, maintenant qu’une poignée de minutes plus tard, Max lève enfin la tête dans ma direction, maintenant que je m'occupe comme je peux en branchant la console de jeux vidéos au téléviseur qu’ils ont dû déplacer pour repasser un coup de pinceau sur le mur du fond. Le sous-sol est bien vide, le baby shower de mecs qui tarde à lever, et quelque chose me dit que j’aurai l’heure juste dans la seconde. « On a décidé de combiner le truc. » de combiner le truc? Nice.  « Poker ET strip club? Vous savez vivre.  » j’ai la tête sous le meuble, je ne remarquerai donc pas son teint qui est livide, les mots qu’il cherche, son hésitation à couper au couteau. « Non, avec Lauren, on s’est dit que ce serait dans l’ère du temps si on fusionnait les groupes. » et je m’extirpe de là où je me trouve, le bruit du menu d’un jeu random qui me fait echo, qui accompagne le mouvement de volte-face, et la réalisation qui fait son chemin jusqu’à mes neurones. « Dans l’ère du temps? » et je répète, en sachant très bien où il veut en venir. La soirée avait le potentiel d’être viable, parce que le plan était boys d’un côté, ladies de l’autre. La soirée avait le potentiel d’être cool parce que le concept de nous séparer venait avec l'optique logique que je ne la croiserais pas. La soirée avait le potentiel d’être une réussite, parce qu'en évitant de se retrouver dans la même pièce, il ne risquait pas trop d'avoir de dommages collatéraux. Sauf que là... « Ouais. C’est vieux jeu avoir un baby shower de nanas, et un de mecs. » sauf que là, ça allait pas. Et Maxime le voit à mon air, à l’expression qui tapisse mon visage, qui le suit vers l’étage, là où je prévois déjà offrir mes meilleurs voeux, et me tirer. Leur éviter une énième scène où ils ne sont que des spectateurs, m’éviter une énième scène aussi, pas me faire mal là-dedans, toute cette histoire encore trop à vif malgré le temps qui est passé depuis. Et parce que c’est la logique, et parce que c’est tout à fait normal, c’est lorsque je m’apprête à faire mes au revoirs à tous et à tirer ma révérence que Lene passe la porte, le couloir, se retrouve direct dans mon champ de vision. Oh, fuck.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyMer 18 Avr 2018 - 2:51



Lene & Matt
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La pilule avait eu le temps de passer. Lauren avait eu bien de la chance d’être enceinte jusqu’au cou et de déjà souffrir de ce qui lui tombait dessus quand elle avait fait son annonce à Lene parce qu’autrement, la brune aurait trouvé un moyen pour lui faire payer cette mauvaise blague à laquelle Maxime et ils ont réfléchit. C’était déjà quelque chose de lui imposer une baby shower, un entier après-midi au milieu de nana dont le maître mot est ce qu’il adviendra de leur utérus dans un avenir proche ou alors, un complet récit des aventures de leurs moutards pour celle qui ont déjà eu l’opportunité de pondre. Rien qui ne vende du rêve à Lene. Rien qui ne soit dans ses passe-temps favoris et qui recoupe une quelconque ambition. MAIS Lauren était son amie, malgré tout, Lauren savait écouter malgré que là-haut, ça fonctionnait pas à vitesse normale. Lauren était chiante, mais elle raccrochait Lene à la réalité, elle apportait un quelque chose dans sa vie qui faisait qu’elle pouvait faire l’effort de se pointer à sa baby-shower, supporter ses copines et s’amuser à câliner un baigneur tout en faisant le concours de celui qui sera le meilleur parrain/marraine. Et la nouvelle était tombée : tout l’monde serait là, Maxime, les boys, Matt. Et ce n’est pas tant que Lene avait dans l’idée en foutant Matt dehors de se partager les potes et ne plus jamais le voir de sa vie, mais elle avait espéré qu’on ne cherche pas à les mettre dans la même pièce pendant un temps convenable (d’à peu près dix ou vingt ans). Requête impossible à réaliser. Probablement la raison pour laquelle Lauren s’y était prise à l’avance pour annoncer la nouvelle à Lene, qui le matin du fameux jour était prête psychologiquement à supporter la vue du McGrath. Preuve que la jeune femme s’assagit, ou devient même plus mature, elle n’avait pas retiré sa proposition de venir aider la jeune femme avec la préparation, bien que condamnée à manger des carottes jusqu’à sa libération, Lauren avait commandé tout un tas de gâteau dont le taux de sucre donnait envie de vomir mais si mignonne à observer avec toutes ces décorations sur le thème des bébés qu’elle n’avait pas su y résister. Lene avait été en mission de partir avec aller acheter tout ce que la future maman voulait pour sa fête. C’est ainsi que, juste après elle, alors qu’elle passe l’entrée avec son ventre énorme, Lene la suit avec les cartons de pâtisseries dans les mains. Et elle avait rêvé, au moment où elle s’était saisit de ce truc bien trop lourd du moment où entrée, elle pourrait refiler ça dans les pattes du premier mâle venu mais ce dernier étant Matt, au moment où elle croise son regard, elle se contente de continuer son chemin sans même dire un mot. Elle s’était juré de ne pas faire d’esclandre. « Matt ! Tu es déjà là ! Tu tombes bien ! Jules devait aider Lene à décharger la voiture, mais il sera en retard, tu veux bien aider ? » Et là, c’est le moment où la brune regrette de pas lui avoir filé un gros coup de poing dans le ventre quand elle s’est pointé chez elle pour lui demander un coup de main. Parce que c’est tellement elle, de se foutre dans les affaires des autres. Et elle doit se répéter qu’elle avait promis de ne faire aucun scandale. « Je peux m’en occuper toute seule, y’a pas grand-chose. » Et pour ceux qui était là avant, dans la voiture avec Lauren, le ton de sa voix change drastiquement. De quoi faire sentir à la jeune femme qu’elle a fait une connerie. « Tu ne vas pas tout porter ! » Qu’elle fait remarquer, inquiétude qu’elle aurait préféré que son amie ait avant d’oublier sa pilule. « C’est bon, je me débrouille. » Et elle insiste, avant de ressortir de la maison. Très peu décidée à y retourner. Finalement, peut-être qu’elle s’était mal préparée.
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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyVen 20 Avr 2018 - 3:37



Lene & Matt
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Je dois me faire violence pour ne pas laisser mon visage se décomposer à la seconde où Lauren parle de l’autre demeuré qui a des vues sur Lene depuis le mariage, malgré les litres de gerbe dont elle l’a couvert. Calme Matt, calme, ça sert à rien sauf à te donner l’air du mec qui retient un pet bruyant de faire cette tête contracté, ce rictus comprimé. Adams n’a pas la moindre intention d’attraper mon regard au vol et je n’insiste pas, sachant contrairement à nos amis communs que lorsqu’elle refuse, c’est pas une tentative d’ouverture masquée, une ruse vache, un test, mais bien un non catégorique. Je m’imposerai que si y’a besoin et donc, c’est à la seconde où elle file à l’extérieur que je vrille mon attention sur le couple de l’heure, les sourcils froncés, absolument pas convaincu par la gammick qu’ils mettent en oeuvre probablement trop naïvement pour en voir les conséquences. « Jules, sérieux?!  » parce qu’ils le savent, que le type est pâmé sur Lene. Et parce qu’ils le savent aussi, que c’est pas particulièrement la façon la plus simple pour moi de garder mon calme que de m’étaler l’autre blanc-bec baveux sous les yeux. « C’est pas la meilleure tactique si vous tenez tant que ça à ce que tout soit comme avant. » leurs mots, que je répète, quand ils les avaient usé à la corde pour insister sur ma présence aujourd'hui. Ouais, c’est de la jalousie mal placée. Et ouais, ils s’excusent en marmonnant, Lauren qui pensait bien faire que de provoquer une réaction, un rapprochement, qui est secondée de Maxime et son air bien con du mec qui fait comme s’il réalisait seulement là qu’il y avait plus que juste de la frustration qu’elle m’ait sorti de sa vie. Of course qu’il y a plus, je serais pas aussi mal, pas aussi inquiet, pas aussi prudent lorsque, la seconde d’après, je sors de la maison en vitesse pour attraper le carton que Lene vient de prendre, et qui menace de craquer par le dessous. Le poids du truc m'assomme direct, et je titube vers l’arrière avant de reprendre l'équilibre presque ni vu ni connu. « Les bébés de nos jours, ils jouent avec des briques et du ciment, ou? » la boîte dit “jouets divers” j’aurais plutôt envie de la renommer “arsenal pour assurer que quiconque l’attrape de la mauvaise façon se retrouve avec un tour de rein” mais l’idée de jinxer le truc et d’ajouter des courbatures à mon mal-être actuel me tente pas trop. C’est là que je réalise que je suis dehors, et pas à l’intérieur à attendre dans mon coin que tout se déroule sans heurts. Qu’encore une fois, je me suis imposé quand elle voulait clairement pas de ma présence. Et là, c’est le pilote automatique qui se lance, ou du moins, les mécanismes qui cherchent quelque chose à dire, n’importe quoi, un compliment peut-être? « Je… t’as l’air bien. » je regrette direct. Trop facile. Bien sûr qu’elle va à merveille ; elle a jarté son boulet depuis des mois, là, y’a plus rien qui la traîne vers le bas. Et avant que Lene ne me fasse le plaisir, que dis-je, l’honneur de me rattraper du revers avec l’une de ses vannes mauvaises qu’elle lancera avec lassitude, y’a Jules le fameux, Jules le magnifique qui déboule en prince.  « Lene! Il reste des trucs dans la voiture? » il chante, il fanfaronne, il me voit pas caché derrière le carton qui me bloque la vue. « On a tout, je crois. » que je crache, arquant la nuque, le sourire qui se veut neutre, ou tout comme. « Oh... Matt. » c’est quoi ce ton, c’est quoi cette pitié, c’est quoi cette désolation une fois qu’il profite du fait que Lene a la tête dans le coffre de la bagnole pour me poser la main sur l’épaule, pour compatir? « J’ai su pour votre petit… accrochage. T’as trouvé un appart depuis? Elle a toujours tout un caractère, hen. » « Je préfèrerais qu’on focus sur les stars de la journée. »  à savoir Lauren et Maxime, qui, je vois de biais, sont scotchés à la fenêtre de la cuisine dans l’attente du dénouement de la scène qui promet d'être tout sauf du bon. « Ouais bien sûr. Et sinon, ta soeur elle va bien? » et d’un bond, y’a mon regard qui noircit, et y’a ce vilain goût de fer dans ma bouche de trop mordre l’intérieur de ma joue pour pas en ajouter plus.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyJeu 26 Avr 2018 - 19:29



Lene & Matt
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Et merde ! C’était quoi ce plan ? En claquant la porte derrière elle, Lene ne peut s’empêcher de prendre quelques secondes pour récupérer son sang-froid tout en insultant Lauren de tous les noms et en maudissant cette créature qui est venue se loger dans son ventre et à cause de laquelle toute la bande se réuni aujourd’hui. Si elle n’avait pas été contre que la fête prénatale se fasse en mélangeant tout l’monde (parce que clairement, Lene s’entend bien mieux avec les mecs) elle aurait préféré que l’on tente de lui épargner Matt, en demandant de l’aide à soit l’un, soit l’autre et en donnant différentes heures d’arrivée. Ce n’est tout de même pas difficile de respecter un simple souhait. Elle lâche un dernier soupir avant de faire les quelques pas qui la sépare du coffre de la voiture. Dedans, elle sait qu’il y’a à peu près tout ce que Lauren a prévu en guise d’activité et là encore, elle sent qu’elle va devoir prendre sur elle avec toutes les conversations sur la maternité à laquelle elle va avoir droit. Elle se dit qu’au moins, en aidant à tout préparer, elle pourra facilement se sortir des conversations en prétextant que telle ou telle chose a besoin d’être vérifiée. Et c’est Matt, qui apparait de l’autre du carton qu’elle vient de saisir et manquer de faire tomber sur le sol. C’est lui qui le rattrape au vol et elle le regarde faire et tituber en ce mettant en alerte, des fois qu’il ne tienne pas le coup. « Les bébés de nos jours, ils jouent avec des briques et du ciment, ou? » Qu’il annonce, sa voix étant à moitié insupportable, elle répond d’une façon neutre de sorte à prétendre que tout va bien « Ses parents vont être Lauren & Maxime, autant qu’il apprenne tôt à cacher les preuves. » parce qu’à ce moment, c’est étrangement pas contre Matt qu’elle est le plus en colère mais bien contre Lauren et Maxime qui n’ont pas accepté de se tenir en dehors de leurs histoires. « Je… t’as l’air bien. » remarque Matt, dans ce qui s’apparente à une tentative de conversation, elle l’évite du regard parce qu’elle pourrait être trop agressive à force de se retenir de lui dire que c’est pas parce qu’ils vident un coffre ensemble qu’ils vont se faire la discussion. « Toi aussi. » Qu’elle retourne, dans un semblant de politesse, sans même avoir vraiment pensé à regarder si les indices qu’il ait effectivement l’air bien, elle se saisit de deux sacs qui contiennent le reste des projets de Lauren, avant d’être arrêtée dans son élan vers la maison par une voix qui s’adresse à elle. « Lene! Il reste des trucs dans la voiture? » Jules, le mec qui a clairement pas choisi son jour pour être en retard. Elle se retourne vers lui, balance un « Hey ! » prête à enchainer en lui demandant comment il va avant que Matt ne coupe court à sa démarche en lâchant d’une façon très sèche « On a tout, je crois. » Son regard appuie les dires du McGrath. Il n’y avait pas non plus tant de chose à décharger et finalement, ils s’en sont très bien sorti sans lui. « Oh... Matt. » Et elle soupire, elle ne pense qu’à se tenir très loin de ce scandale qui s’apprête à se jouer parce qu’elle sait, que Matt, depuis le mariage, il peut plus voir Jules en peinture. « J’ai su pour votre petit… accrochage. T’as trouvé un appart depuis? Elle a toujours tout un caractère, hen. » Elle, elle referme le coffre violemment pour faire savoir qu’elle est toujours là et qu’elle n’apprécie pas qu’on parle d’elle sans prononcer son nom alors qu’elle est bien présente. « Je préfèrerais qu’on focus sur les stars de la journée. » rétorque Matt, et pour une fois depuis très longtemps, elle aimerait aussi parce que ce qui concerne leur accrochage ne concernent qu’eux et qu’il est hors de question qu’on lui en parle aujourd’hui. Visiblement, Lauren s’était sentie d’en parler à d’autre. « Ouais bien sûr. Et sinon, ta soeur elle va bien? » ajoute Jules, et clairement, les actualités de la vie de Ginny McGrath n’étant pas dans ses centres d’intérêts, elle se décide à finalement les planter là, dans leur discussion pour revenir à l’intérieur.

Ses yeux fusillent automatiquement Lauren du regard au moment où elle entre dans la maison. A surprendre l’échange qu’elle est en train d’avoir avec Maxime, cette dernière doit déjà culpabiliser de sa connerie. Très bien, voilà qui épargnera à Lene d’être sévère avec elle et de manquer de recevoir encore une fois la réflexion qu’elle a été méchante. Quoique, Matt peut bien lui répéter ça comme le jour du mariage, il sera encore mieux accueilli qu’à l’époque. « Tu veux que je dispose ça où ? » Qu’elle demande en pointant les deux sacs qu’elle a ramenés. Matt et Jules sont dehors, ils amènent le reste. Et là, c’est drôle d’apercevoir le regard de Maxime, celui qui s’dit qu’il ferait mieux d’aller voir avant de l’annoncer. « Je vais les aider. » Et c’est là, où il laisse sa dulcinée avec clairement la dernière personne au monde qui lui veut du bien. Le regarde de Lene insiste un peu plus. « Viens, on va mettre tout ça dans le jardin, j’ai prévu des ateliers où on va pouvoir s’amuser. » Seigneur, faites qu’elle ait pas prévu de leur faire changer des couches pleine de mousse en chocolat. « Wow, tu entends quoi par s’amuser ? » Qu’elle rétorque, mauvaise comme à son habitude, dès que Lauren fait une connerie et la blonde semble s’en rendre compte. « Lene, je ne pensais pas à mal, je voulais juste que vous vous parliez. » Qu’elle explique, avec une voix cassé qui va la coller au bord des larmes, ce qui lui rappelle sur le moment combien elle déteste les femmes enceintes et cette extra-sensibilité. En plus, si Lauren pleure, là on va encore lui dire que c’est sa faute. « C’est bon ! C’est pas grave ! » Qu’elle répond en évitant la crise. « Je survivrais. » Oui, ça c’est sûr, mais est-ce qu’il y’aura pas de mort, c’est moins sûr. « Je vais aller chercher les gâteaux et préparer le buffet, toi, reste assise, prépare ton truc. » Elle soupire, avant de se tirer rapidement de là pour prendre la direction de la cuisine. Moment choisi par les hommes pour faire leur retour. « Et ben, il était si lourd ce carton pour que vous soyez trois à le ramener ! » Elle se moque, mais parce qu’il faut au moins ça pour qu’elle décompresse. « Max, y’a ta chère et tendre qui nous fait une crise de super-sensibilité dans le jardin, tu veux bien me désamorcer ça ? » Surtout avant que ça lui retombe dessus. « Toi, tu lui a fait une réflexion! » balance Jules, pour déconner sûrement mais là, c’est pas le moment. Elle est déjà pas ravie de la situation alors si en plus il enfonce le clou. « Ta gueule Jules. » Qu’elle répond avant de tourner les talons vers la cuisine, pour continuer ce qu’elle avait entrepris.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyJeu 3 Mai 2018 - 0:12



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J’avais pas envie de faire de scène, simplement parce que j’étais épuisé, vidé, cassé. Parce que l’impact sur mes jointures contre le nez d'Ezra commençait à peine à se dissiper, parce que ma vie allait bien, maintenant que je me tenais à carreaux, maintenant que j’avais pesé le pour et le contre, et que je tentais chaque jour de faire au mieux simplement parce que c’était tout ce qui me restait. Mais Jules savait comme personne trouver le nerf et appuyer dessus comme un malade, comme un perdu, comme un mauvais, très mauvais présage. Je faisais des efforts, je jure, quand il regardait Lene comme un morceau de viande, qu’il esquissait un coup d’oeil à la dérobée alors qu’elle se penchait pour fouiller dans le coffre de la bagnole, et que leur dernier échange à ma connaissance bien charnel ne m’avait pas du tout laissé indifférent même si, on en convient, c’était pas du tout mes affaires encore moins maintenant. C’est pourquoi je serre la mâchoire, j’inspire longuement, tente de laisser du leste. Puis, c’est ma soeur qui vient sur le tapis, et en somme, le gars il a tout de même su placer une après l’autre les situations qui me mettaient au plus mal dans la minute. Chapeau. « Qu’est-ce que ça peut bien te faire, comment elle va? » là, c’est un peu moins facile de rester stoïque, de ne pas juste avoir envie de lui sauter à la gorge et d’enfoncer mon poing là où il n’aura plus la moindre possibilité de respirer convenablement. Mais mes mains, elles vont directement dans les poches de mon jeans, et y’a que mon visage fermé qui lui répond, qui grince, qui nargue. Le dos de Lene est déjà bien loin de nous, Jules réalise que son p’tit jeu de celui qui pique fort pour se sauver de bomber trop du torse ne prend pas avec moi, et que limite, c’est vraiment parce que je fais des efforts, parce que je suis plus en phase de cogner sur tout ce qui bouge, que sa dentition n’est pas en miettes - du moins, j’en rêve. « Désolé mec, j’ai pas pensé... »  et ça lui arrive souvent, de la sortir celle-là. Sa moue piteuse et son coup d’oeil d'excuse ne prend pas, mais je lâche, j’expire, je souffle, et Maxime qui sent probablement la tension à couper au couteau, finit par nous rejoindre. Le pas au ralenti, la voix qui est calme, les mains levées et le sourcil qui se fronce. En même temps, la ride qui se creuse dans mon front donne le ton. « Les gars, tout est cool? » « On a fini. » « On rentre. » à peine une fraction de seconde qui passe entre les réponses de l’un et de l’autre. Pas de temps à perdre, pas d’énergie à gaspiller, et surtout pas envie de rafler les honneurs d’un autre événement à la tête du couple d’amis juste parce que j’arrive pas à contrôler mes pulsions comme un gamin immature de bas étages.

Sur le chemin de dalles alignées, de fleurs assorties et de décorations pour pelouse que je ne m’autorise pas à juger parce qu’il fût un temps, le jardin chez Lene - et moi - était recouvert de sculpture en plastique d’animaux tropicaux et de formes douteuses japonaises, Maxime en profite pour faire le point et s’assurer que le plan du jour n’a pas changé suite à la petite scène de basse-cours qu’on lui a servie. « Lauren tient vraiment à ce qu’on garde de bonnes vibes toute la journée, sa doula insiste pour que les gens qui l’entourent soient zen et envoient des vibrations positives autour d’elle. » Jules éclate de rire, je me pince l’intérieur de la joue, par respect. Mais y’a des tas de termes là que je connais pas, que j’ai juste envie de googler, de me marrer un brin, et de partir à la chasse aux branches de sauge qui seront brûlées pour lancer l’événement en toute pureté. Y’a certains trucs que Lou aurait pu m’expliquer de jadis, je suis sûr, mais sinon, je peux toujours compter sur Jules pour dire tout haut ce que nombre de nous penseront tout bas au fil des activités.  « Cet après-midi va finir en séance d’alignement de chakras, ou? » et je pouffe à peine, le regard complice avec Jules qui rend le moment un peu plus léger que lorsque Maxime est venu nous cueillir.  « Parce que le patchouli, j’suis pas fan. » Aberline m'en a gavé. Regard noir du futur père, et Max qui arbore le même air que jadis, quand je venais casser ses plans de rentrer accompagné à la chambre qu’on partageait à la fac & que je débarquais d’avance, ou pire, 10 minutes après qu’ils aient tamisé les lumières. « On va faire gaffe, Max. » et il l’entendra, à mon ton, que c’est vrai, qu’on est pas méchants, qu’on peut bien lui donner ça aujourd’hui, contre les nuits blanches, les couches pleines de merde et les pleurs qui le rendront fous d’ici un an ou deux. Une fois passés le seuil de la cuisine, on y retrouve une Lene toujours aussi détendue, étrangement calme malgré le fait que je sois dans la même pièce qu’elle, ce qui me confirme qu’elle a aussi tout autant l’envie que moi de faire de cet après-midi un truc qui part pas en vrille. C’est qu’on est devenus des adultes après tout. « Je trouve le sel d’epsom et je vais la rejoindre merci! »  et il est docile le Max, et il se dépêche, il presse le pas, attrape le nécessaire occulte et retourne aux côtés de sa douce sans traîner. Y’a un silence qui plombe sur la cuisine, mais pas particulièrement de malaise lorsque je finis par atterrir à la hauteur du plateau de fruits et de légumes, m’appliquant à couper ce qui reste, à assembler les aliments, essayer de garder le truc aussi kitsch que demandé, avec les couleurs qui s’accordent aux rainures d’un arc-en-ciel. Hey oh, je fais que suivre les instructions laissées sur le comptoir, moi. Ce n’est que lorsque je lève la tête vers Jules et Lene que je me retrouve avec le souffle qui se serre, et la mâchoire qui fait pareil. Mais tout est chill, tout va.  « On est amenés souvent à se voir tous ensemble cette année. C’est cool. » tout était chill, tout allait. « Ça rappelle de bons souvenirs, ouais. » désamorcer, faire comme si tout était cool, comme si le fait d’être dans les parages en même temps que Lene après des semaines de silence radio additionnées à la façon dont on a laissé les choses derrière ne me foutait pas à la gueule tout un tas de sentiments contradictoires pas nécessairement bienvenus. « Je serais pas contre de répéter plus souvent l’expérience. Lene, t’es libre pour un verre le week-end qui vient? » qu’il s’égosille, Jules, alors qu’il prend le poste des breuvages et s’assure de mélanger les jus pour en faire un punch au hasard. « On pourrait passer au Death before decaf, encourager le p’tit. » c’était facile de les ignorer et de garder le regard plongé dans ma tâche le temps que personne ne me parlait, mais là, avec les prunelles de Jules qui sont vissées et pesantes dans ma direction, c’est plus si simple. « J’suis pas là ce week-end. » et comme je lance le truc à l’arrache, et comme j’ai brisé le sceau du type relax dans son coin, je renchéris, levant les yeux, forçant un sourire détendu. « Mais Scarlett sait à peu près comment Lene prend son virgin mojito, vous devriez être entre bonnes mains. »


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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyJeu 17 Mai 2018 - 2:56



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Max prend les choses en charge et c’est tant mieux. Lene est certainement la dernière personne indiquée pour gérer les émotions d’une nana sur le point d’expulser son premier enfant et elle ne comprend pas pourquoi à cette heure – qui approche tout de même de celle apposée sur le faire part – il n’y a toujours aucun signe du groupe de pimbêche ayant servies de demoiselle d’honneur au mariage pour venir accompagner les états d’âmes de Lauren et venir tripoter son ventre pour sentir les coups d’un bébé qui demanderaient sûrement à ce qu’on le laisse profiter pleinement des derniers jours qu’il a dans son cocon avant d’être amené à connaitre la brutalité du monde. Elle prend une respiration afin de ne pas être sur les nerfs aussi tôt dans l’après-midi, elle est certaine que de toute façon, des gens pour venir gérer la blonde, il y’en aura et en attendant, elle a juste à continuer à se faire petite et à organiser le buffet. Se tenir occupée est de l’ordre de l’instinct de survie. Matt et Jules la suivent jusque dans la cuisine. On repassera pour le côté calme mais elle se dit qu’au moins, avec Jules dans la pièce, les couteaux devraient rester à leur place. « On est amenés souvent à se voir tous ensemble cette année. C’est cool. » Qu’il fait remarquer sans doute pour meubler la pièce rendue un peu trop silencieuse et glaciale. « Ça rappelle de bons souvenirs, ouais. » ajoute Matt, elle se retient de lui demander des souvenirs dont ils parlent, parce qu’entre ses sept années en Angleterre et celle qu’il a passé sans recevoir personne, elle se demande bien les moments qu’il a pu partager avec ses potes qui sont plus devenus les siens avec le temps. Mais, au lieu de sortir sa pensée, elle se pince la joue, ne voulant pas déclencher la Troisième Guerre Mondiale aujourd’hui. « Je serais pas contre de répéter plus souvent l’expérience. Lene, t’es libre pour un verre le week-end qui vient? » Jules se risque à beaucoup. Elle hésite à répondre, parce qu’une part d’elle veut répondre oui pour faire enrager Matt et qu’une autre ne veut pas non plus encourager Jules à espérer ce qui ne sera jamais plus qu’ « un p’tit coup vite fait bien fait dans un espace confiné » « Peut-être. » Qu’elle lance, sans s’engager mais parce qu’à y penser, un p’tit coup vite fait bien fait ne lui ferait pas de mal vu la situation. « On pourrait passer au Death before decaf, encourager le p’tit. » Qu’il propose juste après et là, elle s’arrête de bouger pour observer Matt. Elle ne veut pas le voir. Elle ne veut pas aller dans son café à la con. Est-ce qu’il y’a besoin de démarrer cette conversation maintenant ? Et surtout, est-ce que Jules fait exprès ? Parce qu’autrement le seul jeu que Lene fera avec son entrejambe est un coup de pied bien placé. « J’suis pas là ce week-end. » Qu’il glisse dans la conversation, ce qui sauve un peu le contexte. « Mais Scarlett sait à peu près comment Lene prend son Virgin mojito, vous devriez être entre bonnes mains. » Qu’il termine, laissant un blanc dans la conversation avec Jules à qui Lene ne répond pas et s’empresse de demander, par réflexe et sans réfléchir. « Tu seras où ? » Parce que c’est samedi et qu’il ne les libère jamais sauf pour une occasion. Et là, dans sa question, elle sent l’impulsivité qu’elle y a donné, elle regrette, elle refuse qu’il se fasse des idées, qu’il sourit comme un con et balance un « Oublie. » alors qu’il est sûrement déjà trop tard pour ça. « Tu me texteras l’heure. Je ne pourrais pas rester tard, je suis de nuit les week-ends. » Qu’elle ajoute à l’adresse de Jules afin que lui s’organise et ne se sente pas de trop dans la pièce.

Délicatement, elle s’empresse de saisir le carton de gâteau du frigidaire quand Maxime revient dans les parages. « Bon, je l’ai calmée. Lene, je sais que tu ne fais pas exprès mais essaie d’être douce avec elle, si on ne lui parle pas en chantonnant du Disney, elle prend tout mal et aies pitié de moi je t’en prie ! » Elle aurait de quoi se vexer d’être encore et toujours vu comme celle qui vexe, mais c’est bien parce qu’il doit supporter Lauren – une personne chiante au naturelle – et ses hormones de grossesse en furie qu’elle ne relève pas et se contente d’acquiescer pour corriger le geste. En même temps, tout le monde se vexe toujours de ses propos. Ce n’est pas drôle. « Je vais commencer à préparer le buffet, tout l’monde ne devrait plus tarder. Jules, tu m’aides ? » Qu’il demande en se saisissant du carton, grillant ainsi sa tentative de sortir de cette pièce. « Jules fait le punch. Je vais préparer le glaçage des cupcake. Matt va t’aider. » Qu’elle ajoute, faisant signe au McGrath de ne pas rester planté là plus longtemps et d’aller aider son pote de toujours. De retour derrière le plan de travail, elle s’attèle à préparer l’espèce de sauce au sucre qui va devoir garnir les p’tits gâteaux prévues pour l’occasion. Visiblement, Lauren n’a jamais eu le mémo qui explique que les cupcake sont passés de date. « Lene ? » Un hum, pour toute réponse alors qu’elle s’attèle à faire un truc qu’elle déteste. « Il a fait quoi Matt ? Pour que tu le vires. » Elle pose les yeux sur lui, c’est de la vraie curiosité qui l’anime, et pas uniquement pour alimenter les ragots mais parce qu’il veut savoir. « Il faut plutôt me demander ce qu’il n’a pas fait. » Qu’elle répond, avant de le couper au moment où il se risque à poser une seconde question. « Jules, pas maintenant ! » Maintenant, elle est en train de tartiner des gâteaux de sucre et elle tient à le faire correctement, histoire de ne pas passer pour la rabat-joie de service, encore.

L’heure a passé. Les invités sont là et tout l’monde dans le jardin semble être déjà en conversation. Le buffet est là, le soleil tape dessus et c’est à se demander si quelqu’un aura l’idée d’y mettre un parasol pour sauver les gâteaux. Quelqu’un qui n’est pas Lene. Elle a déjà passé assez de temps à tout préparer et bien sûr, sans couper la conversation avec les pimbêches qui à leur arrivée ont tenu à faire un quelque chose pour justifier qu’elles aient « aidé » . Lene les a laissé installer la pyramide de cadeau tout en écoutant leurs conversations autour de leurs périodes d’ovulation. C’est à l’un des ateliers prévus par Lauren qu’elle trouve asile. Devant elle, des vêtements d’enfant, des feutres spécial tissus et une invitation à laisser parler son imagination sur le tissus. Matt est à deux mètres. C’est le moment où la cousine de Lauren – ou de Max, elle ne sait plus – qui semble les rapprocher puisque y’a plus personne entre eux et curieusement, entre Lauren, Jules, Alyson et les pimbêches, il deviendrait presque la personne qu’elle veut voir. « Tu crois que si je lui dessine un pyjama avec que des bites dessus, il lui mettront quand même ? »

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyVen 25 Mai 2018 - 5:30



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C’était tout sauf mon intention, de lâcher ça de la sorte. De faire dans le vague, dans le mystère, dans une combinaison de mots qui ouvre une porte, attendre pantois qu’on me demande. Et malgré le fait que je change de disque, que je passe à un autre appel, conversation déjà derrière moi le temps que je leur tourne le dos pour attraper les derniers ingrédients de la vinaigrette, la question précipitée de Lene me fait un drôle d’effet, un papier qui chiffonne, qu’on froisse, qu’on jette en rattrapant à son tour le tir d’une main - distraite - de maître. « Un date toi aussi? » Jules dans toute sa splendeur, mesdames et messieurs. Le temps de refermer le frigo et de retenir un énième regard noir dans sa direction, je secoue la tête de la négative, captant bien que ni Lene ni moi n’avons envie que le sujet soit abordé d’une façon ou d’une autre, malaise par-dessus le prochain. « Nope, du tout. »  clair, sec, précis, on oublie. Et pour ça, je peux toujours compter sur le grand dadais qui ne manque pas la moindre occasion de remettre en marche son radar, sa cible bien tatouée sur la tronche de Lene, impossible que je le manque. C’est tout un effort de justesse et de self-control que je vous fais là, en coupant docilement des carottes, imaginant la fine et affûtée lame de mon couteau passer d’un côté à l’autre de sa jugulaire, le level de connard qu’il est en train d’atteindre en quelques mots à peine. « Avec un peu de chance je pourrai même te voir dans ton uniforme de pompier. » respire Matt, respire. Ça en vaut pas la peine. Ça sert à rien de te servir du latin que t’as appris au lycée pour lui envoyer en pensées toutes les pires malédictions dignes d’Indiana Jones à la gueule. Ça sert à rien d'espérer que Lene ait une bouffée d’agressivité qui passe comme ça, comme de rien, lui donnant envie de pratiquer le krav maga sur le crâne de Jules jusqu’à ce que celui-ci s’écrase, s’éclate sur le bitume. Ça sert à rien, sauf à ce que mon coup de couteau soit précis, au taquet, qu’il claque dans la cuisine au rythme de leurs mamours qui me lèvent le coeur, et de Max qui finalement vient nous rejoindre, lui qui semble toujours sentir lorsque la merde est sur le point de tomber - comme mon poing sur la mâchoire de l’autre lourd. « Prends ça, faut qu’on garde la thématique des couleurs on point. » annonce le futur papa, une fois les dernières tâches distribuées. Et Adams qui a pris le truc en main le temps qu’on nous sépare avec évidence, et que tout continue de se passer dans mon for intérieur plutôt que sous les caméras hypothétiques des amis qui, sur le moment, n’ont rien de l’être à mon sens. Dehors, c’est l’air frais qui à nouveau m’aide à respirer un peu mieux. C’est le jardin qu’on rejoint, la table sur laquelle on s’affaire à disposer les divers plats, et les prunelles qui détaillent le camaïeu que Max dispose tout sérieux. « Avant rouge, c’est quoi dans l’arc-en-ciel?  »  qu’il demande, happé par le stress du débutant. « Orange-cheetos. » « Matt... » il joue à l’adulte, là, à suivre la thématique licorne de Lauren, et les dizaines d’aliments sains qu’elle nous impose, quand juste des chips et des bières m’auraient semblé être un parfait compromis pour se faire chier un après-midi de temps à jouer aux bébés. « … ouuuuuh, vert Mountain Dew. »  « Vert green juice. » et il me coupe, aussi sec que les pots Mason remplis à rebord de smoothie à la laitue qu’il pose tout juste avant les craquelins de maïs bleuté. C’est décidé, après je passe me chercher une pizza, extra-large.  

« Mec, pour tout à l’heure, je voulais juste te dire, j’suis désolé. Comme les gens en parlent, de vous deux, je pensais que c'était réglé et… » la fête bat son plein - ou semble, selon le niveau de décibel emprunté par les copinettes de Lauren toutes pendues à son cou - quand Jules se poste à ma hauteur. « Ils savent juste pas qu’on sait qu’ils savent qu’on sait. » (They don’t know that we know they know we know.) j’en ai marre, voyez, que cette bande s’attarde à ce que Lene et moi on était y’a presque 10 ans en date d’aujourd’hui, et surtout ce qu’on n’est plus désormais. Ça commence à faire mal, plus que de juste piquer, et ils m’aident pas à se foutre le nez là, à tenter de tirer la couverture d’un sens ou l’autre.  « Qu’on parle de vous?  » bingo. « Et que c’est pas vos affaires. » de ce fait, il me semble que Jules comprend, ou du moins saisit pour l’instant que s’il veut conserver le moindrement une amitié avec moi, il va lâcher du leste. Grand bien lui en fasse quand il relance la discussion autrement. « Le prénom, ils ont dit ce que ça allait être? » l’attention posée sur Lauren et Maxime qui s’extasient pour tout et n’importe quoi dans la distance, j’hausse les épaules, fronce les sourcils, me demande s’ils l’ont mentionné et que ma mémoire me fait défaut par manque d’intérêt masqué, ou si vraiment ils sont de ce genre de couple qui feront deviner le truc à la dernière minute pour financer le baptême. « J’sais pas du tout. Lauren est fan de Friends depuis toujours, i guess que si c’est une fille ce sera Phoebe, et si c’est un mec ce sera Pheebo. » (If it’s a girl Phoebe, and if it’s a boy Pheebo.) Le sarcasme qui nous fait rire, jusqu’à ce que le jeune homme plonge ses mains dans mon assiette, et prenne une bouchée du sandwich que j’ai assemblé à la va vite, l’estomac dans les talons qui fait pas toujours les meilleurs choix. « Ça goûte les pieds ton truc. »   (It tastes like feet.) et je roule des yeux. « J’aime ça. » (I like it.) Encore un autre truc sur lequel il va tiquer jusqu’à ce que je râle? « Tu veux rire?! »  (Are you kidding?) « Qu’est-ce qu’il n’y a pas à aimer? De la costarde? Délicieux. De la confiture? Miam. De la viande? Goûteux. » (What’s not to like? Custard, good. Jam, good. Meat, good.) C’est suffisant pour que Jules se tire avec dédain, et que je retrouve mon calme, ma solitude si méritée.  

Puis, Lene est là. J’ignore à quel moment j’ai senti sa présence, probablement plus tôt que ce que j’avouerai si on me demande. L’entendre énoncer à voix haute ce dont je rêve depuis que j’ai vu la collection de marqueurs traîner à côté du pyjama en question m'arrache un rire bien senti, auquel j’additionne mes propres plans machiavéliques. « Avec les bonnes couleurs tu peux largement t’en sortir en disant que c’est une sélection de courges inspirée de leur jardin.» lui cédant donc la table à dessin pour déverser ses idées amusantes pour tout le monde sauf pour le couple en question, je dévie vers la station qui me semble la plus à propos pour tester - et vraiment - les capacités des deux futurs parents. « Et puis le temps que tu justifies le truc, ça me donnerait la marge de remplacer les barres de chocolat par l’actuel caca du chien du voisin. » ils vont quand même passer un bon 3 ans à se foutre les mains dans de la vraie merde, autant commencer aujourd’hui à voir les choses en face, non? Une gorgée de mon jus qui m’arrache une grimace pas particulièrement subtile, et c’est tout naturellement, même un peu trop, que j’affirme, le regard dans le vide. « J’ai hâte que le bébé naisse, tu sais. » et comme les raisons derrière cet empressement ne sont pas celles qu’on penserait à prime abord, je poursuis en tâchant de garder mon calme alors que tout ceci commence sérieusement à me faire chier. Pas qu’on me pointe du doigt, je l’ai mérité. Mais qu’on la lâche pas, qu’on arrête de la mêler à ça alors que s’il y a bien quelqu’un entre nous deux qui a mis un terme à nous, whatever that means, c’est bien elle. Qu’on lui foute la paix, un peu. « Comme ça, on va arrêter d’être leur sujet de conversation préféré. »

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptySam 2 Juin 2018 - 22:18



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Elle prétexterait que c’est de son ennui que ça vient, cette accroche qu’elle lui tend, cette parole qu’elle partage avec lui alors que si elle était capable de tenir une résolution, elle ne lui aurait même pas adressé la parole. Mais voilà, ils sont à la même table, assez loin et en même temps assez près et elle aperçoit déjà du coin de l’œil les messes basses qui accompagnent les regards tournés vers eux. Elle soupire avant de prendre la décision en interne de juste prendre le temps de préparer un vêtement pour la progéniture de ses amis et trouver une excuse pour s’en aller voir ailleurs. Juste comme si de rien était. « Avec les bonnes couleurs tu peux largement t’en sortir en disant que c’est une sélection de courges inspirée de leur jardin.» Qu’il propose alors qu’elle s’empare d’un premier feutre, la pointe reste en l’air le temps qu’elle décide de ce qu’elle veut faire. « T’as raison, je vais déjà prendre le code couleurs unicorn de la journée, ça passera mieux. » Et peut-être même que si elle ajoute des cornes à ses phallus, elle arrivera à tromper assez Lauren pour qu’elle n’ait pas la moindre idée du message passé par Lene. Du moins, elle suppose mais alors qu’elle observe l’assemblage arc-en-ciel de couleur, elle se dit que ça peut faire quelque chose. « Et puis le temps que tu justifies le truc, ça me donnerait la marge de remplacer les barres de chocolat par l’actuel caca du chien du voisin. » Qu’il ajoute, la faisant regarder plus loin, là où d’autres ateliers prennent forme. « Je ne pense pas que tu arriveras le faire en passant inaperçu. » Non, parce que y’a trop de monde. C’est son observation, pas de rire, pas d’enchérissement. Parce que tout ça, c’est qu’un texte blanc visant à combler le moment, à faire croire qu’il ne se passe rien ici pour ne pas attirer les regards et surtout pas Lauren qui ne se privera pas de mettre les pieds dans le plat. « J’ai hâte que le bébé naisse, tu sais. » Son affirmation a de quoi surprendre. Elle n’imaginait pas qu’il ait tant envie de rencontrer la chose qui concentrera l’ADN des deux personnes les plus insupportables que cette planète ait porté, mais après tout, ce bébé peut être sujet à une certaine curiosité scientifique. « Comme ça, on va arrêter d’être leur sujet de conversation préféré. » Qu’il ajoute, l’amenant automatiquement à se mordre l’intérieur de la joue pour rester droite et calme. Il ne pouvait pas leur accorder dix minutes de conversation sans tout rapporter à lui, à leur dernière conversation. Ne peut-il pas faire comme si de rien, comme si rien n’était arrivé et tout l’monde en aurait fait autant. Non, parce qu’il a cette manie de vouloir partager et que bêtement, en échangeant trois mots, elle a du lui faire croire que c’était encore possible. « C’est toi que ça dérange. » Qu’elle rétorque, sèchement. Après tout, les messes basses, les regards, les petites piques, elle y avait eu droit à son départ et monsieur était bien tranquille à Londres pendant qu’on lui posait à elle les questions et qu’on lui faisait bien ressentir l’échec de sa relation. Maintenant, c’est son tour. « Pour moi, c’est rien d’autre que du déjà-vu. » Et elle avait appris à se roder, à ne pas y accorder d’importance parce qu’après tout, c’est le même sujet depuis presque dix ans. C’est elle qui plaint les autres s’ils n’ont pas eu plus mordant à se mettre sous la dent depuis. Elle souffle une dernière fois, voulant continuer à faire passer cette échange comme normal, elle reconcentre son attention sur son feutre et propose : « Je devrais peut-être faire juste des aubergines dessus, les vrais verront le sous-entendu mais pas Lauren. Elle pourrait même trouver ça mignon. »
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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyVen 8 Juin 2018 - 2:34



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« Au moins, le temps que ça durera, ce sera fun. » que je justifie mollement les sourcils froncés vers le canin, Lene qui doute de mon plan de match, la diversion que je n’arriverai pas à tenir assez longtemps selon elle, me faufiler chez le voisin et récupérer les excréments de son chien pour la blague. La connerie soufflée du bout des lèvres pour meubler une conversation superficielle, pour foncièrement la garder dans le coin, selfish move que j’assume pleinement, sachant que ma simple présence doit toujours la faire chier depuis l’instant où j’ai remis le pied à Brisbane, des mois plus tôt. Après qu’elle soit restée derrière. Après qu’elle ait eu à subir les questions des autres, leur mauvaise curiosité. Après qu’elle ait essuyé tout le reste et qu’aujourd’hui, que les regards en coin, les interrogations de Jules, les suppositions de Max, les manigances de Lauren, ça soit du déjà-vu. La décharge électrique qui me fait l’effet d’un énième eurêka, une claque de plusieurs kilomètres de violence s’étalant sur ma tronche toujours aussi niaise, et le sursaut, le hoquet, la réalisation qui n’est que plus violente. C’est la culpabilité qui remonte qu’elle en parle, alors que pour le moment, depuis que je n’habitais plus chez elle, depuis qu’on faisait vie à part, j’arrivais à gérer tout seul les remords, à avoir ce discours dans ma tête plutôt qu’ailleurs, à voix haute. C’est le miroir qu’elle me renvoie et qui, après quelques visites chez le psy, commence à afficher un résultat beaucoup plus clair, et pas du tout rassurant. J’inspire, parce que son silence, ses aubergines, son poise qu’elle a toujours suffisent à ce que je garde à l’intérieur, à ce que je fasse fi de ce qui se trame. Lorsque je me tourne vers elle, je sais que c’est déjà fini. Mais j’abdique pas, mais je tente rien. Je sais que ce qui suivra sera la conclusion, le point, la page qui se tourne, la finale qu’elle mérite avant que j’arrête d’y croire, avant que je ne sois plus un boulet pour elle, avant que les comptes soient rendus, et que j’accepte qu’elle n’aura plus jamais besoin, envie de moi. « Lene... » et j’attends, qu’elle tourne son regard vers moi, que j’y ai droit une dernière fois, j’abuse, j’allonge, j’en profite, merde qu'elle est belle, et merde que j’ai été con. Ses prunelles se vissent aux miennes, je les détaille pour les réapprendre par coeur en sachant que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle se tire pour de bon. « C’est mon tour, alors. S’ils te font trop chier, tu me les envoies. Je vais gérer la suite. » dans un souffle. Comment t’as fait? que je pense, fort, mais pas assez pour qu’elle l’entende. Trois mots, trois petits mots, et pas besoin de plus d’explication en un sens, parce qu’elle sait très bien à quoi je fais référence. Et à voix basse, m'assurant que les babillages des invités plus loin couvrent le tout et qu’on a encore une poignée de minutes de paix avant que notre proximité relance les commérages, j’ose poursuivre. « En espérant qu’elle accouche d’une façon hyper weird, de quoi activer les langues salaces ailleurs que vers… m’enfin. » futilités, banalités. À l’intérieur, je ressasse. Comment t’as fait? Parce que j'ai tout tenté. J'ai répondu aux questions, je les aies ignorées. J’ai comblé les silences, j’ai fait comme si de rien n’était. J’ai imaginé tous les scénarios, toutes les idées, tout ce qui pouvait me venir en tête pour que ça soit comme avant. Mais j'étais parti, et je récoltait ce que je méritais. J'avais filé sans un mot, sans rien, j'avais cru que ce serait mieux, j'avais choisi pour elle, j'ai pris pour acquis, je l'ai prise pour acquise. Et j'étais revenu dans sa vie comme une fleur, comme un con, comme un idiot pensant qu’il pourrait retrouver la Lene d'il y a 10 ans alors qu’il n’avait rien du Matt de l’époque, qu’il ne lui arrivait même pas à la cheville. Dresser l’historique de la chose dans ma tête rend ma voix trop calme, trop posée, trop sérieuse, tellement différente de d’habitude. Y’a pas de place pour la blague, y'a pas de place pour rien d’autre que mon coeur qui tambourine sur mes tempes, et le flot de pensées que je dois apprendre à mieux maîtriser. « Alors, Jules et toi, hen? Depuis le temps qu’il bave sur ton cas, il l’a mérité le petit. » le dire à voix haute me donne mal au coeur. J’avais réalisé, que ça pouvait pas revenir comme avant. J’ai tout gâché. Moi et personne d’autre. Même si elle avait été salée depuis mon retour, même si elle avait attendu le pire moment pour me pousser au fond du trou, même si elle avait planifié que sa vengeance me détruise plus que je ne me l’avouerai jamais, c’était moi le fautif, et la voir aujourd’hui, l’avoir si proche et si loin en même temps, ce n’était qu’une confirmation supplémentaire de ma connerie. On s’était dit que ce serait nous contre le monde. Et au moment où j’aurais pu lui prouver à quel point j’y croyais, à quel point je l’aimais, j’me suis tiré. Comme un lâche. Comme un égoïste. À quel point je t’aimais, et à quel point je t’aime encore qui reste collé dans ma gorge parce que ça sert à rien. Parce que j’ai brûlé ma chance, parce que jamais je la mériterai à nouveau, parce que j’ai eu l’occasion de lui montrer, parce que je l’avais trouvée, la bonne, et que je l’ai laissée derrière par faiblesse, par étourderie, par crainte, par folie. « Je suis désolé que t'ai eu à vivre ça par ma faute. » ça sort de nulle part, mais je lui dois, et même si c’est trop tard, et même si elle entend d’une oreille, concentrée sur ses croquis d’aubergines, j’insiste parce qu’elle a mis les choses au clair, au mariage. Et le jour où mes boîtes m’attendaient chez elle. Peu importe ce que je dise, peu importe ce que je fasse, c’était fini. Et pourquoi est-ce que je m’acharne à nouveau? Parce que je l’ai dans la peau. Parce que je l’aurai toujours dans la peau. Parce que peu importe le nombre de mois séparés, la voir me fait toujours le même effet. Parce que je suis le plus gros idiot du monde et qu’il ne me reste que mes mots pour lui donner raison, pour lui donner au moins ça. La certitude que je l'ai perdue pour de bon qui reste en travers de ma gorge. Et l'aparté qui tire à sa fin, la tête blonde de Lauren qui se hausse vers nous dans la distance, et sa voix haute perchée qui rend mes derniers mots bien obsolètes, bien inutiles, presque irréalistes. « Lene! Ce sont lesquels, les cupcakes sans gluten? »  

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyJeu 28 Juin 2018 - 23:49



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Il aurait eu tort de ne pas s’y attendre avec la perche énorme qu’il tend à son égard mais c’est bel et bien le ton sec de Lene qui revient à la charge, tentant au passage de ne pas être trop piquant afin de ne pas montrer à leurs spectateurs qu’elle s’énerve, parce que ça ne la desservirait pas d’alimenter les ragots mais qu’il est bien difficile pour elle se de contenir face aux propos de Matt qui n’aura pas rater l’occasion d’appuyer là où il faut en lançant sa plainte concernant les regards par-dessus les épaules et les messes basses auxquels ils ont droit. Elle se retient de céder à ses impulsions comme elle sait si bien le faire et ajouter encore une couche, à haute voix en lui expliquant que la situation est uniquement de son fait, que c’est sa faute, que ses choix les ont amenés là et que si ça le fait chier, et bien tant mieux parce que c’est plus que bien pour sa gueule. Mais au lieu de ça, elle prend une impression et s’applique plus que jamais à dessiner ses aubergines colorées.  « Lene... » Il faut quelques secondes avant qu’elle ne se décide à lever les yeux vers lui, à lui accorder un intérêt qu’il ne mérite pas, mais il semble prêt à parler et connaissant Matt, il dira ce qu’il a besoin de dire peu importe que ça l’intéresse ou non. Alors bon, autant le fustiger du regard pendant qu’il ose prendre la parole. « C’est mon tour, alors. S’ils te font trop chier, tu me les envoies. Je vais gérer la suite. » Elle soupire. Cette manie de jouer au héros, au gars qui a la solution et qui se décide à prendre le blâme qu’il a toujours mérité. A quoi s’attend-il avec ses propos emplis de bons sentiments ? Qu’elle le remercie pour lui retirer ce fardeau qu’il lui a collé de lui-même sur ses épaules ? Devrait-elle le féliciter parce qu’après des années, il prend enfin ses responsabilités ? « Tu comptes faire comment si tu restes collé à mes basques ? » Qu’elle rétorque, tentant de lui faire comprendre qu’il est temps pour lui de quitter la place s’il tient à la vie parce que déjà qu’il marchait dans un champ de mine en étant assis près d’elle mais là, il y’en a une qui vient véritablement de lui péter sous le pied. « En espérant qu’elle accouche d’une façon hyper weird, de quoi activer les langues salaces ailleurs que vers… m’enfin. » Plus weird que dans sa piscine gonflable entourée de tous ses proches qui auront à loisir d’observer son vagin se déchirer en deux ? Ça ne parait pas possible, mais elle ne va certainement pas le relancer sur le sujet. C’est fini les conversations déconnade entre eux. C’est fini cette même longueur d’onde parce que Matt ne la mérite plus, parce qu’il l’a foutu en l’air et qu’il n’a jamais saisi la chance de tout réparer quand il en était encore temps. Et il le sent, elle le sait parce qu’il relance ailleurs. « Alors, Jules et toi, hen? Depuis le temps qu’il bave sur ton cas, il l’a mérité le petit. » Et ça, c’est tout aussi exaspérant que de le voir aborder ce sujet. Derrière ses paroles, elle tente de deviner chacune de ses intentions. De la jalousie mal placée ? Une envie de la faire réagir, de la pousser à crier impulsivement que c’est pas non plus l’histoire du siècle. « Tu veux vraiment qu’on parle de Jules ? » Qu’elle ajoute, agressivement, visiblement prête à lui cracher à nouveau ses quatre vérités. Il y’a le rictus qu’elle fait quand elle est prête à vider son sac et après tout, si Matt demande à s’en prendre plein la gueule en public. Pourquoi se retenir ? « Non parce que, j’ai jamais eu l’impression que vous étiez le sujet préféré de l’autre. Tu m’dis si je me trompe. » Et sa patience s’essouffle avant qu’elle ne conclue, ne voulant malgré tout pas se donner en spectacle. « C’est pas la peine de forcer le Small talk. » Non, s’il tient à lui imposer sa présence, qu’il le fasse en silence. « Je suis désolé que t'ai eu à vivre ça par ma faute. » Et ses dents grincent. Des excuses, encore et toujours. Ça semble presque trop facile pour lui, ça sort trop facilement. Des excuses, ça ne demande rien qu’un peu de fierté mise de côté. Elle aurait voulu des actes. « C’est trop tard pour être désolé Matt. » Bien trop tard même. A se demander pourquoi cette histoire est encore sur toutes les lèvres d’ailleurs. Et dieu merci, c’est Lauren qui apparait, s’étant probablement rendu compte du malaise qui se joue au regard de Lene et à la couleur de son visage. « Lene! Ce sont lesquels, les cupcakes sans gluten? » Un coup d’œil au buffet et effectivement, il ne reste plus rien de ces boules sucrés qui si elles font grimpé le diabète, sont inoffensive pour les problèmes d’estomac. Laissant là son body non terminé, elle se lève de sa chaise, profitant de la porte de sortie proposée par son amie pour s’enfuir loin de là. « Il n’y en a plus, je vais t’en chercher d’autres. » Elle file à la cuisine, sans demander son reste. C’est chiant, mais curieusement, elle arrive à trouver un intérêt à veiller à ce que tout se passe bien aujourd’hui.

Et alors qu’elle ajuste à nouveau les petits gâteaux en les mettant dans l’ordre des couleurs de l’arc-en-ciel, c’est Emy qui fait son apparition. Lene ne l’avait pas vu depuis le mariage, depuis qu’elle lui avait vomi dessus sans regret après qu’elle l’ait un peu trop titillé et là, en la regardant aller vers elle, elle sent déjà qu’elle va recommencer à lui prendre la tête. « Lene, je me demandais vu que les choses semblaient pas clair au mariage.» Elle soupire avant de lâcher un « hum ? » qui la prie d’abréger très rapidement sa question avant de finir tapissée de bouffe à nouveau. « Avec Matt ? » Qu’elle pointe du nez, toujours au même endroit où elle l’avait laissé, comme s’il attendait. Et finalement, ça ne semble pas pour lui l’explosion mais ça sera bien pour elle une nouvelle fois. Elle aimerait le crier si ça pouvait calmer tout le monde, qu’elle n’en a plus rien à faire de lui. « Mais aspire lui la queue et étouffe toi avec, merde ! » Qu’elle lâche à son égard avant de planter tout là, les gâteaux, les gens qui ont entendu sa remarque et Lauren dont le visage parait choqué devant tant de grossièreté.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyMer 4 Juil 2018 - 5:58



Lene & Matt
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« C’est trop tard pour être désolé Matt. » bien sûr que c’est trop tard. Elle me l’a dit au mariage, elle me l’a dit le jour où elle a savamment empilé mes affaires hors de sa vie, de sa maison, elle me l'a dit aujourd'hui. L’entendre à nouveau me fait toujours autant chier, autant de peine aussi. C’est l’évidence devant laquelle j’hoche silencieusement de la tête, parce qu’il est trop tard pour espérer, pour tenter, pour faire quoi que ce soit de plus, aussi. La suite me reste en travers de la gorge, parce que je sais que peu importe ce que je rajoute, la conversation est fermée, et Lene également. À l’intention de Lauren qui se questionne sur la quantité de cupcakes au carton encore disponibles, j’y vois la parfaite porte de sortie et Adams tout autant, à voir à quel point nos deux silhouettes s’éloignent l’une de l’autre aux deux extrémités du jardin comme si nos vies en dépendaient, comme si le choc électrique avait suffit à nous propulser le plus loin possible pour éviter une nouvelle collision, une nouvelle réalisation 8 ans trop tard. Maxime ne manque pas la pointe de contrariété sur mon visage, lui qui quitte la glacière où il était affalé pour se poster dans mon angle. Si j’ai tenu bon comme un grand depuis mon arrivée, depuis la sienne, ça en devient un peu plus compliqué et derechef, j’accepte la bouteille de bière sans alcool qu’il me tend ; le geste est tout de même appréciable. « Matt, t’es sûr que ça va? » ah, la blague. Il a même pas osé me demander d’abord si ça allait, avant de me prêter l’intention que je le lui ai déjà assuré. Fort, très fort mec. « Nickel. J’ai juste des trucs à régler au café, va falloir que je parte... » parce que logiquement, si je fronce les sourcils, si je mords l’intérieur de ma joue, si mes doigts s’affairent à déchirer l'étiquette de ma consommation, c’est clairement parce que j’ai des trucs à régler au café. Et si j’en viens à cogner Jules parce que juste d’entendre son rire de douchebag en périphérique me donne de l’urticaire, ce sera parce que la nouvelle machine à espresso reçue venait avec un guide d’utilisation incompréhensible, en allemand seulement. Et je gobe ma bière, comme si elle pouvait me donner quelques forces que ce soit, un masque supplémentaire. Un salut de rigueur, un signe de main à Lauren qui ne capte pas vraiment que je me casse, si je me fie à sa voix aiguë qui n’a pas ameuté tout le monde, et c’en est fini de moi ici.

La voix de Lene m’arrête dans l’élan. Emy qui réagit aux grossièretés d’Adams crachées à son visage, le duo que je vois  à mon plus grand dépit, après avoir souhaité me crever les yeux juste pour ne pas assister à la scène comme témoin. « … je sais. Je vais le regretter. » le regard entendu de Maxime sur moi, alors que je pose calmement ma bouteille vide sur le buffet, inspire profondément, tourne les talons, marche en sens inverse. Chaque pas vers elles est une erreur, chaque geste dans leur direction est pire que celui d’avant. Alors que j’arrive à la table, Emy s'est déjà envolée, offusquée, braquée, dérangée sûrement, peut-être même gênée que j’aie assisté à ça, comme la majorité des gens ici. Ma voix est basse, suffisamment pour confirmer que je suis pas à l’aise, que je ne le serai probablement plus jamais après ça. Mais ce qui reste bloqué, ce qui reste à l’intérieur, ce que je ravale comme un con depuis des mois, c’est maintenant où ça doit sortir. Là, et autant le faire avant que je me décompose.

Attendant que les copines de fac de Lauren aient lancé la playlist 90’s qui leur rappelait leurs plus bons comme leurs pires souvenirs, elles gloussent et dansent et font office de parfaite diversion pour la prochaine poignée de minutes où les BSB seront plus attrayants que d’écouter ce que j’ai à dire. « Je t’aime Lene. Je t’aime probablement depuis bien plus longtemps que je le réalise. Je t'aime et je suis un salaud de te dire ça comme ça, ici. » étonnement, le tout glisse plus facilement sur mes lèvres que ce que j’aurais cru, pour l’avoir nié si fort, pour rien au final. « Mais j’ai jamais eu les couilles de l'assumer avant, et c’est encore plus chiant parce que le jour où je l’ai su pour vrai, c’est aussi le jour où j’ai compris que c’était fini nous deux. »  ça remontait à une poignée de minutes tout au plus, même si je me souviens parfaitement des relents indescriptibles quand j'avais été mis à la porte. Les boîtes que j’avais lancées sur le siège arrière de ma voiture, le trajet en silence vers le DBD en post-visite d’Ezra, et tous les jours suivants ; ça avait été le pire chemin de croix aux allures sentimentales que j’aurais pu m'affliger même sans le vouloir. « Je sais bien que ça change rien, que y’a rien de ce que je peux dire qui changera quoi que ce soit. C'est évident. » de toute façon, je sais déjà que ce que je dis là c’est du pareil au même, ce sont que des paroles, c’est du vent pour elle, c’est probablement même entré par une oreille, sorti par l’autre. « Alors je vais juste te donner ce dont tu as envie, ce dont tu rêves depuis que je suis revenu ici. » la toux qui fait mal, le regard par-dessus son épaule pour m’assurer que tout était encore sous contrôle, que si je poursuivais vite et bien, toute cette conversation à sens unique serait terminée aussi vite que le remix de Larger than life qui joue pour la troisième fois de suite. « J’vais sortir de ta vie, Lene. J’vais plus m’accrocher, j’vais plus jouer à ce jeu-là, parce que j’ai bien compris que t'es beaucoup plus heureuse quand je ressasse pas tout ça, quand je suis pas là. » comme Ginny, comme tout le monde. À croire que plus j’étais impliqué, plus je forçais ma présence, plus je détruisais tout sur mon passage. Autant clore les choses ainsi, et finir le tout sur la note qu’elle a depuis si longtemps espérée. Que je dégage, pour vrai, que je lui fasse ce cadeau sans mauvaise culpabilité à la clé. Elle avait bien raison de dire que de m’accrocher à ses baskets était pas brillant, pas réglo. Remarque comprise et enregistrée, suffisante pour que je débarrasse le plancher. « J’aurais voulu être mieux que ça pour toi. Vraiment. Et j’aurais voulu le comprendre plus tôt aussi, pas te faire vivre ça pendant des années. » pas depuis un an supplémentaire aussi, aparté où j’ai essayé mollement de recoller les pots cassés pour finir par juste empirer le pire. « Tu mérites mieux que ça, et tu mérites mieux que moi. On est au moins d’accord là-dessus. »  un hochement de tête, un soupir, et je compte les secondes avant qu’elle me tourne le dos et que je me fasse violence pour faire de même. Mais il le faut, et on ne le sait que trop bien. « C’est trop tard pour être désolé Matt. » qui joue toujours en boucle dans ma tête.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyDim 15 Juil 2018 - 22:53



Lene & Matt
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Il y’a un temps de silence où tous les regards sont tournées vers elles puis la réalisation que des insultes du genre proférées à haute voix, c’est du typical Lene et qu’il n’y a absolument à s’inquiéter outre mesure. Elle ignore les regards emplis d’interrogation. Emy quitte ses côtés sans rien répondre. Ce serait bien la première que Lene parvient à la moucher du premier coup et forcément, vu que ce n’est pas normal, elle comprend quelques secondes après la raison de cette fuite. Elle l’a humilié. Et Lene ne regrette pas, si ce n’est que ça ait attiré l’attention du principal intéressé. C’est le deuxième round qui s’annonce quand elle se tourne vers lui pour l’envoyer paître. Seulement, il semble plus rapide, plus décidé et avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il prend la parole. « Je t’aime Lene. Je t’aime probablement depuis bien plus longtemps que je le réalise. Je t'aime et je suis un salaud de te dire ça comme ça, ici. » Elle est scotchée net. Elle ne s’attendait visiblement pas à ce que ce soit ces mots là qui sortent d’entre ses lèvres et plutôt que de la bousculer, de lui faire ressentir quelque chose, c’est le feu qui lui montent aux tempes. De tous les moments, c’est aujourd’hui qu’il a choisi. « Mais j’ai jamais eu les couilles de l'assumer avant, et c’est encore plus chiant parce que le jour où je l’ai su pour vrai, c’est aussi le jour où j’ai compris que c’était fini nous deux. » Elle a la respiration qui s’agite, le point qui se sert et le venin prêt à sortir mais elle sait que ce serait généreux de l’interrompre là, de l’empêcher de s’enfoncer en beauté, quitte à écouter ses conneries, autant le faire jusqu’au bout. « Je sais bien que ça change rien, que y’a rien de ce que je peux dire qui changera quoi que ce soit. C'est évident. » Et s’il le sait, pourquoi il le pointe ? Pourquoi il fait tout ça ? Elle n’a pas besoin de savoir qu’il a compris la leçon, elle s’en moque. « Alors je vais juste te donner ce dont tu as envie, ce dont tu rêves depuis que je suis revenu ici. » Elle hausse les sourcils. Parce que vraiment, il ose prétendre savoir ce qu’elle souhaite. « J’vais sortir de ta vie, Lene. J’vais plus m’accrocher, j’vais plus jouer à ce jeu-là, parce que j’ai bien compris que t'es beaucoup plus heureuse quand je ressasse pas tout ça, quand je suis pas là. » Et elle soupire. Mauvaise. Le sarcasme qui brûle les lèvres. Pourquoi faut-il qu’il se donne l’air aussi dramatique, pourquoi a-t-il choisi de l’ouvrir alors que tout ce qui était attendu de li, c’était un peu de pudeur. « J’aurais voulu être mieux que ça pour toi. Vraiment. Et j’aurais voulu le comprendre plus tôt aussi, pas te faire vivre ça pendant des années. » C’est qu’il va faire sortir les violons ce con ! Et fort heureusement, y’a encore la bande d’idiote à Lauren qui capte tout l’attention parce que s’ils devaient avoir du public dans cette conversation. Elle aurait vite tourné court. « Tu mérites mieux que ça, et tu mérites mieux que moi. On est au moins d’accord là-dessus. »Et merde ! C’est quoi ça ? Cet allègement de tout ce qu’elle a pu lui foutre sur la conscience. C’est quoi cette façon de tout cracher là, maintenant ? Et elle brûle Lene, elle n’accepte tellement pas ses propos que la seule à laquelle elle pense, c’est sa prochaine occasion de la détruire. « T’es vraiment un connard. » Qu’elle lâche, froidement, contenant cette impulsivité qu’elle avait déjà fait explosé un peu plus tôt au visage d’Emy. C’est plus que de la colère, ce qu’elle ressent. Elle ne sait pas à quoi il pensait, mais là, il vient juste de rouvrir la boite de pandore. « Et tu le sais, c’est ça le pire. » Parce que s’il y’a une chose qu’elle ne croit pas, c’est à sa spontanéité, au bienfondé de ses propos, à sa sincérité. Si Matt avait été vrai, s’il n’avait pensé qu’à son bien à elle, il l’aurait gardé pour soi et aurait foutu le camps loin d’elle. « Tu pourrais lâcher l’affaire humblement, m’imposer ta vue pendant les petites sauteries à la con comme aujourd’hui et me donner droit à une discussion de merde sur comment animer la cérémonie mais non, il faut encore que tu fasses tout tourner autour de toi, comme si c’était pas déjà assez le cas. » C’est ça aussi, les petits regards en coin, les ragots, les messes basses mais elle en est certaine qu’il en raffole, que ça ne le gêne pas autant qu’il le clame. Matt, il aime être au centre et là encore, il vient de le démontrer. « T’es un bel enfoiré de me dire comme ça, beaucoup trop tard, tu ne penses qu’à toi, t’as toujours pensé qu’à ta gueule, qu’à ce que toi tu voulais sans prendre en compte les sentiments des autres. Je regrette qu’il y’ait pas de mot plus fort, parce que je déteste Matt et la seule chose qui me retient de te casser la gueule maintenant, c’est le scandale que ça provoquerait. » Et surtout la crise de nerf que Lauren lui ferait parce qu’elle se refuse à vivre sa putain de grossesse dans un environnement violent. Ce sont les apparences qui le sauvent. Qui aurait-cru que Lene y accorderait un jour de l’importance. « Tu ne m’aimes pas. » Qu’elle ajoute, pour corriger ses propos, ses mots débiles qu’il balance avec une facilité déconcertante et qui ne sont pour elle que des mensonges de plus, une autre manche dans son jeu stupide. « T’essaie juste de me garder à proximité par narcissisme. Parce que pendant tout ce temps, t’as pensé que je t’étais redevable. Mais je te dois rien. Tu m’as fait perdre mon temps et maintenant, j’aimerais que tu te casses parce que tu continues. »

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyVen 27 Juil 2018 - 5:29



Lene & Matt
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« T’es vraiment un connard. Et tu le sais, c’est ça le pire. » à quoi est-ce que je m’attendais, vraiment, une fois mon plaidoyer terminé? Bien sûr qu’elle l’a mauvaise, bien sûr que Lene est pas du tout d’accord, veut absolument pas entendre ce que j’ai à dire, me déteste encore plus même si cela ne me semblait pas possible à prime abord. Immobile, je lui fais au moins la place nécessaire pour lâcher son venin après ma déclaration, après mes adieux, après tout ce qui était resté trop longtemps en moi, qui a dû sortir, qui devait être dit, et qui récolte tout ce qu’il y a de pire sur son passage. « Tu pourrais lâcher l’affaire humblement, m’imposer ta vue pendant les petites sauteries à la con comme aujourd’hui et me donner droit à une discussion de merde sur comment animer la cérémonie mais non, il faut encore que tu fasses tout tourner autour de toi, comme si c’était pas déjà assez le cas. » tout tourne autour de toi Lene, tout mon monde a toujours trop tourné autour de toi. Et même si elle se tue à dire le contraire depuis que je suis revenu à Brisbane, y’a pas une foutue journée où j’ai pas détesté chaque seconde passée loin d’elle, où j’ai pas réalisé comme un gros idiot de première comment j’avais merdé, et comment toutes ces années perdues n’avaient aucun sens maintenant qu’elle est sous mes yeux. Mais c’est trop dur à dire, c’est trop tard surtout, et si mes sentiments eux sont clairs et limpides, la date d’expiration qui nous est tatouée sur le front ne pourrait pas être plus évidente. On était finis depuis que j’avais posé mes fesses dans ce foutu siège d’avion y’a 8 ans. « T’es un bel enfoiré de me dire comme ça, beaucoup trop tard, tu ne penses qu’à toi, t’as toujours pensé qu’à ta gueule, qu’à ce que toi tu voulais sans prendre en compte les sentiments des autres. Je regrette qu’il y’ait pas de mot plus fort, parce que je déteste Matt et la seule chose qui me retient de te casser la gueule maintenant, c’est le scandale que ça provoquerait. » casse-moi la gueule Lene. Gifle, sors ta batte de baseball, pousse, tire, déchire, éclate-moi le crâne sur le bitume, ce que tu veux. Cogne avec tout ce que t’as, lâche toute la rage que je t’inspire, dégomme tout ce que tu as à dégommer. Si toute sa colère sort, si la boule de feu qui naît dans son ventre, si l’impulsion de violence que ma simple présence lui inspire peut l’encourager à me faire saigner, à casser tous les os de mon corps, soit. On sera pas quittes, on le sera jamais, mais au moins j’aurai l’impression de lui avoir laissé le bénéfice du doute, de l’avoir enfin laisser gagner, avoir la mainmise sur le jeu, et finir avec un minimum de dignité quand j’ai tout gâché si facilement sans même penser aux conséquences. « Tu ne m’aimes pas. » je t’aime comme un malade. Je t’aime quand t’es furax comme ça, je t’aime quand tu souris à une de mes conneries et que tu penses que je vois pas. Je t’aime quand tu me dis que je suis qu’un raté. Je t’aime quand tu m’as pas entendu arriver, et que t’es occupée à te faire chier devant la télé et à râler à chaque publicité. Je t’aime quand tu bully qui que ce soit croise ton chemin, je t’aime quand tu mènes ta vie, et quand tu me laisses une fraction de millimètre d’espace dedans. Je t’aime depuis que je t’ai dit mes premiers mots aussi stupides que pas mémorables, et je t’aimerai probablement et déraisonnablement toute ma vie. Fuck. « T’essaie juste de me garder à proximité par narcissisme. Parce que pendant tout ce temps, t’as pensé que je t’étais redevable. Mais je te dois rien. Tu m’as fait perdre mon temps et maintenant, j’aimerais que tu te casses parce que tu continues. » son temps qu’elle a perdu. Sa vie qu’elle a mise en aparté et ma silhouette pathétique qui s’éternise à ses côtés. Alors, c’est l’évidence. We’re done. We're so done we need a new word for done. « Bye, Lene. » je lui ai fait une promesse, malgré tout le feu qu’elle me lance, malgré toute la hargne qu’elle a encore en elle. C’est fini. C’est énoncé, c’est réglé, c’est entendu, c’est juré.

« J’t’avais dit que tu le regretterais. »  Max m’a suivi entre le jardin et le parking. Les clés de ma bagnole qui roulent entre mes doigts, je ravale tout ce qui me reste avant d’hausser les épaules. Ça paraît défaitiste, mais demain, la semaine prochaine, le mois suivant, j’y verrai sûrement un renouveau. J’espère.  « Tu l’as pas vraiment dit. » mais il l’a pensé, tout comme moi, tout comme Jules, tout comme Lauren qui fait comme si, mais qui a suivi la conversation du coin de l’oeil sans peine. « Et tu vas faire quoi là? » la question qui tue. Qu’est-ce que je vais faire? Entre Lene et Gin qui ont volontairement quitté ma vie, rien ne va plus. Mais je trouverai. Faut que tout s’écroule pour qu’on voit la vérité en face, faut que tout pète pour qu’on se donne la force de se relever, d’arrêter de faire le con, de finir par régler ses étourderies, chasser ses mauvais plis, avancer aussi.  « Ce que j’ai dit que je ferais. La laisser tranquille. » à commencer par ça. Un vrai retrait, de vrais adieux. Ça sert plus à rien, et même si tout ce que je lui ai dit, j’ai jamais pu le penser aussi fort et aussi sincèrement que maintenant, je suis aussi tout à fait au courant que j'ai plus le droit de m’éterniser, de lui faire ça. « T’en seras capable, vraiment? » il rigole, il doute, il fait bien. « J’ai pas le choix. » parce que sinon, j’en sortirai pas indemne. Déjà que ma dignité s’est depuis belle lurette envolée, mon coeur lui, préfère se mettre en berne maintenant, et pour aussi longtemps qu’il le faudra.

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Message(#) Sujet: Re: lenatt ▲ s*cker for pain lenatt ▲ s*cker for pain EmptyLun 6 Aoû 2018 - 3:38



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« Bye, Lene. » Et c’est sans hésiter ces deux derniers mots qui terminent de transporter sa rage à un paroxysme encore jamais atteint. Alors qu’il prend congé d’elle, il faut qu’elle se morde violemment la lèvre pour ne pas fulminer encore plus de rage et à haute voix parce que ça, c’est encore pire que l’affront qu’il vient de faire en se déclarant à elle avec une facilité aussi déconcertante qu’elle n’y voit qu’un jeu placé là pour l’atteindre, c’est encore pire que de lui dire maintenant ce qu’elle aurait voulu entendre il y’a un an quand ils étaient sauvable, il lui retire toute possibilité de vider son sac, de lui rendre la monnaie de sa pièce et lui faire aussi mal qu’il lui a fait quand il est parti. Lene, tout ce qu’elle voit quand il tourne les talons, c’est sa lâcheté et la possibilité de mettre les scores à égalité s’évaporer parce que visiblement, s’il y’a une chose que d’avoir été mis à la porte de chez eux n’a pas fait, c’est « mal ». Elle se sent jouée, utilisée encore et ça la fout plus en rogne de ne pas savoir où il veut en venir. Bien sûr qu’elle ne croit pas un mot de tout ce qu’il a raconté. C’était trop facile et elle ne le comprend qu’après, quand elle réalise que tout de sa réaction lui montre un égard qu’elle aurait préféré ne pas avoir. Et comme si ce n’était pas assez, elle fulmine de devoir rester plantée là, comme une conne à le regarder partir parce que si elle ne faisait qu’un pas en sa direction, elle en entendrait parler pendant encore très longtemps. Alors, est-ce que la solution, c’est de le laisser s’en aller comme ça, lui donner le dernier mot et s’asseoir sur cette fin là ? Ce serait probablement ce qu’il y’a de plus raisonnable. Si elle faisait ça, ce serait fini. Le problème, quand il s’agit de Matt, et plus particulièrement depuis que ce dernier a pris ses clics et ses clacs sans prévenir il y’a des années, c’est que sa fierté est en jeu et qu’il est impossible pour elle de lui laisser le dernier mot. Et c’est encore un tout nouveau niveau de rage qu’elle atteint, quand elle se rend compte qu’elle doit serrer le poing pour ne pas perdre toute sa consistance, que seule sa propre volonté est présentement en train de l’empêcher de fondre dans des larmes qu’elle espère être de rage. C’est une lutte interne qui s’installe en elle afin de garder la face, de ne montrer à personne qu’il a encore gagné, lui et ses mots ridicules, qu’il a su très bien placé de sorte à faire mal en retour parce que c’est tout ce qu’il a réussi à faire, remuer le couteau dans une plaie qu’il n’aurait pas dû ouvrir. Et enfin, il s’efface et elle se retourne afin de continuer à cacher son désarroi et les vagues d’émotions qui viennent une par une la frapper au visage. Elle déteste et petit à petit, c’est la frustration de ne pas avoir réussi à le détruire qui prend part en elle. Bien que la fête semble battre son plein, que tout le monde a la tête à la danse, c’est le silence dans la tête de Lene et pour le reste de la journée, c’est le pilote automatique qui s’installe alors qu’elle doit penser au payback.
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