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 Whatever it takes - Livia

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Message(#) Sujet: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptyMar 7 Aoû 2018 - 17:56



Livia & Maximilien ❧ Whatever it takes.
- Monsieur Atkins ?

Les mains de Maximilien venaient goûter à l’âpreté du papier usé par les déménagements, les coups de ciseaux et l'usage du temps sur la matière. Rien ne pouvait le sortir de sa torpeur dans laquelle il se plongeait bien facilement ces derniers temps. Rien ni personne. Il aperçut une ombre bouger dans sa direction, relevant un regard désapprobateur sur sa secrétaire, qui semblait frustrée de ne pas avoir été écoutée, chose de plus en plus fréquente suite à la nuit qu'ils avaient passé tous les deux. Ils n'avaient pas crevé l'abcès et Maximilien n'était pas du genre à faire le premier pas dans ces situations. Bien au contraire, il était le premier à prendre ses jambes à son cou pour s'enfuir.

Monsieur Atkins, n'oubliez pas qu'il faut vous rendre à Spring Hill aujourd'hui, la femme de votre client a son rendez-vous hebdomadaire pour sa manucure dans...
C'est bon j'ai saisi, j'y vais, merci Tracy.

Sa voix avait été sèche, ne laissant aucune place aux doutes, ni même à la riposte. Il s'était levé, enfilant son Perfecto tout en attrapant les clés de sa voiture pour finir par quitter la pièce sans un regard, frôlant même l'épaule de la jeune femme. Le soupir de dédain qu'elle venait de lâcher n'attira même pas l'attention de Maximilien qui préférait éviter de s'emporter au risque de devoir trouver une nouvelle secrétaire pour cause de meurtre de la première. Même les bêlements de cette dernière pour qu'il n'oublie pas d'emporter les documents et son appareil photo ne le stoppa pas dans sa démarche. Clés sur le contact, il ne se fit pas prier pour quitter le jardin de sa maison, démarrant au quart de tour, pied au plancher pour se rendre à Spring Hill.

Cela faisait maintenant trois semaines que ce pauvre homme d'affaires l'avait engagé. Soixante-dix ans et il avait réussi à s'enticher d'une femme de 30 ans sa cadette, venue de l'est de surcroît et dont il se méfiait de plus en plus. Les gestes ne trompaient généralement pas : elle rentrait de plus en plus tard, se retrouvant avec des parures, des tenues qu'il ne lui avait pas offert et qu'elle ne pouvait s'acheter. Elle prenait toujours une douche en rentrant, non pas qu'elle soit négligente sur son paraître, mais c'était ce qui avait mis la puce à l'oreille de ce bon vieux monsieur. Maximilien avait essayé de lui faire comprendre que s'il ne réussissait pas à la satisfaire dans leur cent-soixante, il était fort probable que quelqu'un d'autres le fasse à sa place. Mais la subtilité n'étant pas de mise chez le jeune homme, il n'avait eu que des refus de la part du vieux. Et le voilà maintenant à devoir épier chaque faits et gestes de cette femme, peu importe où elle se rendait, il se devait de n'être jamais très loin. Puis à quoi bon refuser étant donné qu'il était gracieusement payé ?

Il venait de se garer dans une rue parallèle de l'endroit où devait avoir rendez-vous la jeune femme, et il alluma une cigarette en coupant son moteur, restant le regard fixe face à son pare-brise à la recherche de la moindre trace, moindre ombre suspecte aux alentours. Enfin, quand il pensait à quelque chose de suspect, il était loin d'imaginer être capable de retomber face à une femme qu'il aurait préféré ne pas recroiser. Sa cigarette quitta sa main raidie, tombant sur le tapis de sol tout en laissant une trace brûlée au sol avant que l'odeur de moquette fumée ne vienne chatouiller ses narines. Son cœur battait la chamade, du moins il avait perdu son calme plat, sa flegme légendaire et toute allure virile, lui qui semblait être sans défense, ni même capacité réelle à réfléchir. Il était impossible pour lui d'oublier ses courbes si parfaites qu'il avait failli à sa mission première. Il était impossible pour lui de ne pas se rappeler de la douceur de ses gestes, de ses ongles griffant de part et d'autres son torse. Rien que d'y penser, des frissons parcouraient son échine.

Il avait essayé de l'oublier, essayer de ne pas se dire qu'elle avait réussi à briser sa carapace, à voir en lui ce que lui même ne savait pas. Il l'avait noyé dans de l'alcool... Ca oui, il aurait voulu la noyer. Mais il était impossible pour lui d'oublier Olivia Gray. Ni même de se tromper sur le fait que c'était elle qui venait de traverser la rue et de se rendre dans une boutique de jeux. Son pied vint écraser la cigarette fumante tandis que ses mains s'abattaient sur son volant, laissant son front se poser contre. Il y avait pensé durant ses nuits blanches. Il avait pensé à ce qu'il aurait pu faire, ce qu'il aurait pu dire. Il avait voulu la revoir à son retour mais il ne s'était pas pardonné à lui même d'avoir été un con, alors comment pouvoir se faire pardonner ? Puis... Si elle ne voulait pas le voir, comment le prendrait-il ? Il y avait bien trop de suppositions dans ses réflexions qui ont fait qu'il n'avait jamais franchi le cap. Mais pourquoi pas... Pourquoi pas aujourd'hui, à Brisbane. Une nouvelle ville pour une nouvelle vie n'est-ce pas ?  Celle de Maximilien était bien trop abîmée pour changer. Mais rien ne l'empêcher en réalité d'essayer de réparer ses erreurs du passé. Rien ? Tout au contraire. Son égocentrisme doublé d'une incapacité à prononcer plus de deux mots cohérents quand il s'agissait de quelque chose de sincère, de ressenti et de propre à lui. Se protéger coûte que coûte, peu importe la manière... Voilà ce qu'il ne ferait pas aujourd'hui. Il était temps de prendre les devants...

Il sortit une flasque de la poche intérieure de son Perfecto, avalant d'une seule traite le liquide ambrée qui la remplissait avant de se décider à sortir du véhicule. Après tout, il n'avait plus rien à perdre, il ne risquait plus rien et il avait peut être besoin de vider son sac une bonne fois pour toute pour l'aider à faire une croix définitive sur cette femme. D'un pas décidé, il traversa entre deux voitures qui parvinrent à klaxonner leurs mécontentements respectifs, geste auquel Maximilien répondit par un gentil doigt d'honneur avant de pousser la porte de cette boutique loin de l'endroit où il aurait imaginé un jour Olivia.

Il avait l'impression d'être dôté d'un radar lui permettant de la sentir, la retrouver, sans même avoir la nécessité de la chercher. Elle était là, penchée sur des bacs remplis de comics qu'elle devait probablement trier en bonne employée qu'elle devait être. Elle avait su jouer de Maximilien, lui qui ne se trompait généralement jamais, alors cela ne devait pas être compliqué de se jouer d'un humain lambda. Maximilien s'approcha d'elle délicatement, se glissant derrière elle pour venir la bloquer entre les bacs et son propre bassin, ses mains se posant de part et d'autres de celles d'Olivia sur les barres métalliques du meuble de rangement. Un moment d'hésitation prit Maximilien avant qu'il ne décide de briser le silence de sa voix suave en italien.

« Généralement, tu utilises des jupes plus courtes pour attirer tes proies n'est-ce pas ? Peut être que ton patron actuel n'est pas celui que tu recherches n'est ce pas ? Ou alors il n'aurait pas succomber à ton jeu de séduction ? » dit-il tout en approchant ses lèvres de son oreille, les yeux clos pour respirer cette odeur qui le ramenait quelques années auparavant. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, se mettant soudainement à rire de cette situation, avant de se reculer pour la contourner et se mettre en face d'elle, seulement le bac pour les séparer. Il lui offrit un léger sourire en coin, comme seul lui avait le don et qui pouvait horripiler plus d'une personne. Il avait le don de faire sortir les gens de leurs gonds, pensant souvent à tort et à travers qu'il se foutait d'eux... Parfois, ils avaient raisons !

«  Je pensais que la mafia italienne c'était ton délire, Liv. Les mafieux n'ont pas assez de calibres pour toi ? Ou alors, ils t'ont tous lâcher.» ironisa-t-il avant de planter son regard dans le sien, sans ciller.

« Te retrouver seule, tu connais ça non ? » demanda-t-il de façon purement rhétorique. Le meilleur moyen de calmer le jeu et de crever l'abcès ?


Non. Il avait simplement trouvé la meilleure façon d'attiser la flamme....
©️clever love.


Dernière édition par Maximilien Atkins le Mar 2 Oct 2018 - 14:06, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptySam 18 Aoû 2018 - 23:33






Olivia & Max
Whatever it takes


Si on avait dit à Olivia qu’un jour elle travaillerait comme vendeuse dans une boutique de comics sans que cela soit sous couverture, elle aurait très certainement ri aux éclats. Pas parce qu’elle dénigrait ce domaine, non, elle avait de très proches amis dont c’était la passion, dont son patron, et elle avait aimé un véritable geek qu’elle portait toujours dans son cœur aujourd’hui. Elle n’y aurait pas cru pour la simple et bonne raison qu’elle ne se serait pas attendue à ce qu’un salopard mette un terme à ses ambitions en ce qui concernait sa carrière, en brisant toutes ses carapaces, jusqu’à la briser, elle. Et aussi parce que même si elle en savait beaucoup sur le domaine dans lequel elle travaillait maintenant, elle avait dû accomplir un sérieux rattrapage sur ces dernières années. Quoi qu’il en soit, elle n’aurait pas imaginé aller au travail avec le sourire, Hope trottinant gaiement à ses côtés. Voilà plusieurs semaines que Livia avait débarqué à la boutique de Seymour, CVs en main, sans savoir que son ami – duquel elle s’était éloignée depuis sa rupture avec Peter, puis à cause de l’incompatibilité de son travail avec le fait d’avoir des civils comme proches – avait réalisé son rêve. Une fois la surprise passée, et un peu d’hésitation, le brun avait fini par accepter d’embaucher Liv’ comme vendeuse (ce dont elle lui sera toujours reconnaissante). Elle était très heureuse de l’avoir retrouvé, même s’il fallait y aller pas à pas. Il lui avait aussi fallu rester évasive sur la quasi décennie durant laquelle elle avait été absente, prétextant un travail de flic aux États-Unis très prenant. Seym’ semblait se contenter de ce demi-mensonge.

Ce jour-là ressemblait aux autres, et c’était une nouvelle routine qui plaisait bien à la rouquine, tout compte fait. Pas de danger autre que la boîte à bonbons vide sur le comptoir déclenchant des mines boudeuses chez les enfants, des conseils aux papas et mamans chargés de l’ingrate tâche des cadeaux d’anniversaire, plus vraiment au fait de l’actualité des comics préférés de leur enfant, surveiller Hope et le chien de Seymour du coin de l’œil, faire un peu de tri… Des journées tranquilles et fort plaisantes pour Olivia. Celle-ci en faisait partie, alors que justement, elle triait les comics dans un bac au bout d’une rangée qu’elle avait bientôt terminée. Jusqu’à ce qu’elle sente une présence derrière elle, puis un corps se coller au sien délibérément. Si elle crut d’abord à un gros lourd facile à jeter dehors comme elle avait pu en rencontrer jusqu’ici, un simple coup d’œil sur les mains sur le bord du bac de part et d’autre de ses hanches suffit à tendre son corps tout entier, comme si son instinct de survie se déclenchait, lui ordonnant de fuir sans demander son reste. Parce que ces mains, elle pouvait les reconnaître entre mille. Un frisson d’horreur pure lui parcourut l’échine. Mais elle était incapable de bouger, et pas seulement parce que le corps de Maximilien la bloquait contre les bacs. La stupeur que lui inspirait son improbable présence ici, la terreur qu’elle ressentait rien qu’à l’idée d’avoir à croiser une nouvelle fois son regard la clouaient sur place. Elle pouvait sentir la chaleur émaner de lui et l’envelopper de son enivrant poison. Elle ferma les yeux et déglutit difficilement pour tenter de calmer son rythme cardiaque lorsque le murmure de sa voix parvint à ses oreilles. L’italien qui la ramenait à une époque aussi excitante que cauchemardesque. Il était près, beaucoup trop près. Il était venu dans le simple but de la narguer ? De l’insulter ? Les doigts de Livia se resserrèrent si fort autour des bacs que ses jointures devinrent blanches. Le rire lugubre qui résonna ensuite derrière elle lui fit ouvrir les yeux. Elle ne pouvait pas le laisser s’en sortir comme ça. Elle ne pouvait pas le laisser l’humilier, la blesser encore un peu plus alors qu’elle avait eu tant de mal à se protéger. Lorsqu’il recula, Olivia n’eut besoin que d’une demi-seconde pour afficher un air totalement détaché sur son visage. Sa dernière arme contre lui, le mensonge. Son dernier rempart, qu’il n’avait jamais réussi à briser. On ne discernait son vrai visage que quand elle le décidait, et c’était là son salut. Voilà pourquoi elle ne leva pas les yeux tout de suite vers Maximilien, lui offrant simplement un air désintéressé, presque las. C’est en anglais qu’elle lui répondit. « Mon patron est un ami, qui m’a très gentiment offert un job quand j’ai quitté la police pour éviter toute chance de revoir ton visage. Il faut croire que ça n’a pas suffi, puisque te voilà. » dit-elle calmement tout en continuant son tri avec des gestes parfaitement contrôlés en accord avec l’attitude qu’elle avait choisie de jouer. Sans aucune difficulté apparente, bien que ce geste embrasa son cœur avec une telle force qu’elle crut qu’elle allait s’évanouir, Livia leva les yeux vers lui lorsqu’il attaqua de nouveau. Un peu trop facile, il aurait pu mieux faire, mais quelque chose laissait penser à Livia qu’il avait peut-être du mal à trouver autre chose que ces bassesses. Il souriait, fier de son coup. Se comportait-il en salaud beauf parce qu’il n’avait rien trouvé d’autre pour attirer son attention ? Peut-être pour la dégoûter définitivement de lui-même. Après tout, la jeune femme le voyait très mal entrer dans une boutique comme le Nerd Herd juste comme ça, pour rien. Il l’avait forcément vue et était venu juste pour l’emmerder. Alors qu’il aurait simplement pu passer son chemin. Elle comptait donc toujours pour lui, et vu le jeu qu’elle lui servait, il n’allait pas être sûr que la réciproque soit vraie. Cette pensée doublée de l’idée que cela pourrait être sa façon à lui de tâter le terrain la firent sourire intérieurement et la motivèrent davantage pour avoir sa petite vengeance à elle. Elle maintint donc le cap, jetant nonchalamment un coup d’œil par-dessus l’épaule de Maximilien pour s’assurer que Seym’ ne voyait pas qu’un homme accaparait sa vendeuse. Au milieu du torrent de rage qui coulait dans ses veines, Liv’ trouva la force de jouer le jeu qu’elle espérait bien mener. Elle finit donc par pousser un soupir ennuyé, battant doucement des paupières entre les comics qu’elle continuait de ranger tranquillement et le visage de cet homme qu’elle aurait bien aimé étrangler au beau milieu du magasin derrière son expression neutre. « Tu veux quoi, Atkins ? Un comic, des pin’s ? un mug ou une figurine de ton héros péféré ? Me présenter des excuses, peut-être ? Trop tard pour ça, d’ailleurs. Si ce n’est pour rien de tout ça, je suis sûre que tu trouveras la sortie tout seul comme un grand. Tu sais faire, il me semble. » Son ton tout aussi parfaitement maîtrisé que son allure ne laissait paraître aucune faille, et Livia s’en félicita. Elle reposa ses mains détendues sur les bords du bac, fixant Maximilien les sourcils haussés, comme une mère attendant que son fils lui explique la raison de ses mauvais résultats scolaires, bulletin à la main.


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Message(#) Sujet: Re: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptyLun 10 Sep 2018 - 21:04



Livia & Maximilien ❧ Whatever it takes.
Il aurait pu éprouver une once d’empathie en la voyant dans ce magasin de comics. Il aurait pu faire profil bas, lui prononcer des excuses, tout ces mots qu’elle aurait aimé entendre à son humble avis et tirer un trait sur cette histoire. Il aurait pu en effet. Mais c’était loin d’être ou d’avoir été dans ses projets en y regardant de plus près. Cette femme avait réussi à pousser Maximilien là dans ses retranchements les plus extrêmes, là où même sa formation militaire ne l’avait pas emmené. Il l’avait haï au début. Dans son tailleur sur mesure qui faisait ressortir ses formes voluptueuses au son de ses talons qui claquaient sur les dalles de ce splendide hôtel qui les accueillait. Face à ces grands yeux bleus qui donnaient l’impression de pouvoir scruter l’intérieur de votre âme, il était resté de marbre. Dédaigneux, égocentrique et puant la présomption, Maximilien avait joué avec ses limites. Il ne s’attendait pas à de la répartie de la part d’Olivia… Il ne s’attendait pas à trouver en elle ce qu’il appréciait en lui… Elle était son égal féminin et cela lui faisait peur… On lui avait toujours dit qu’il était plus simple d’haïr que de se battre face à ses propres sentiments. Mais ça, il l’avait oublié en poussant la porte battante de cette boutique.

L’oubli. En s’armant de patience, le temps aide généralement à effacer ces épisodes parfois désastreux, parfois enfantins de nos mémoires. La première coupe de cheveux faite pour plaire à une femme, le premier rencard organisé en quatrième vitesse pour séduire sa conquête lycéenne, sa tenue de rentrée en dernière année qui pourrait finir maintenant dans un musée de vieilleries en tout genre. Tout ce qu’une personne se souvient furtivement de son enfance n’est qu’épais brouillard pour la mémoire de Maximilien. Allez savoir pourquoi, lui qui est hypermnésique, ne réussit pas à assembler les pièces du puzzle de son enfance. Mais quand il s’agit de se souvenir de cette fameuse nuit à deux où il avait ouvert les portes de son appartement à la jeune femme, il n’est pas capable d’oublier. De son parfum, à la tendresse de ses mains sur son torse jusqu’à la sensation de ses ongles s’agrippant à ses épaules. Il se souvient du parcours de ses lèvres sur son corps, de la subtilité de chacun de ses mouvements et de la beauté de ce corps nu à la lueur de la pleine lune dans cette chambre qui fut leur sanctuaire le temps d’une nuit.

Il se montrait virulent, en oubliant presque qu’au final, des deux, il était celui qui avait blessé l’autre. Mais était-ce réellement évident d’avouer ses erreurs quand l’on a passé l’intégralité de sa vie à se voiler la face et à rejeter aisément ses faiblesses et ses fautes sur les autres ? Il aimait la haïr tout comme il se haïssait de l’aimer. Oui, plus d’une fois il avait tenté de l’oublier dans les bras d’une autre. Plus d’une fois il avait appelé d’autres femmes par son prénom, il ne cessait de comparer des habitudes, des façons de faire qu’il transformait en excuse pour ne pas se poser avec une femme : ce n’était tout simplement pas Olivia Gray. Alors il enchainait les aventures, les flirts d’un soir, les nuits alcoolisées où drogue, sexe et vodka faisaient bon ménage. Et il se retrouvait un beau matin face à ce qu’il considérait comme son démon, celle qu’il essayait de battre pour reprendre du poil de la bête à défaut d’avoir été un réel homme. Quoi que ce soir là, c’est le contraire qu’elle a laissé sous entendre, leur corps entremêlés l’un à l’autre… Il secouait la tête pour chasser cette image de sa mémoire et reprit ses esprits en entendant la voix de la jeune femme qui lui répondait… en anglais.

Maximilien lui offrit un sourire à demi compatissant, mais surtout, pour lui laisser entrevoir qu’il savait pertinemment ce qu’elle était en train de faire. Enfin c’est ce qu’il essayait de se convaincre face à cet air totalement désintéressé qu’elle lui offrait, et cette réponse quasi robotique à laquelle il avait le droit. C’était donc ça les quelques minutes de latence qu’il y avait eu ? Celle pour se préparer à un discours, se rendre coups pour coups et ne pas épargner l’autre ? Mais Maximilien n’était pas fait pour jouer pour l’instant, pas ici, pas maintenant. Il voulait hurler à la terre entière son désespoir, sa honte et sa peine. Mais il y avait des mots que l’on se refusait de prononcer, des attitudes que l’on ne pouvait avoir par manque d’habitudes, par crainte ou par honte. Ca oui, la honte, il l’avait connu. Mais pas ici face à ces lèvres qui ne lui donnaient qu’une seule envie de les embrasser. Face à ce visage qui se voulait lointain et qui pourtant rester d’une beauté incommensurable pour lui. Il s’approcha un peu plus qu’il ne l’était jusqu’à lors, son genou venant se coincer entre les jambes de la jeune femme pour coller leur deux corps tout en soutenant son regard sans aucun soucis. Si il y avait quelque chose qu’il réussissait à faire parfaitement était de se comporter comme un pur salopard, et de donner de quoi se faire détester.

C’était donc leurs deux visages rapprochés que Maximilien reprit d’une voix froide, lointaine dans son italien parfait. « Ce n’est pas parce que tu as quitté la police que tu es pardonnée de tout, Olivia. Et encore moins que tu es privée de me croiser. Je te hanterais tu le sais non ? » demanda-t-il en caressant sa mâchoire du bout des doigts avec sensualité avant de s’en saisir rapidement. «  Tu sais que si ce n’était que pour éviter de voir mon visage, j’aurais pu t’aider en te crevant les yeux ? J’utilise les aiguilles avec parcimonie ne t’inquiètes pas, tu n’aurais rien senti… » argua le jeune homme en la lâchant finalement, presque las du peu de réaction qu’elle lui offrait. Oui, pourquoi se sentait il en capacité de lui reprocher tout et n’importe quoi tandis qu’il ne semblait être qu’un lointain et mauvais souvenir pour cette dernière. D’habitude, il n’aurait pas laissé entrevoir cette brèche, il n’aurait rien laissé voir… Mais elle le connaissait mieux que quiconque, elle avait su le cerner, elle s’était intéressée à lui et avait les armes pour le traduire, pour le comprendre. L’alcool n’aidant pas, Maximilien serra ses points pour éviter de laisser transparaître ses quelques tremblements provoqués par le manque.

Il fulminait à l’entendre parler, à se moquer ouvertement de lui comme pour se protéger de quelque chose, ou se défendre d’une autre. Son sang ne fit qu’un tour et ses mains vinrent inscrire quatre traces blanches dans le creux de ses paumes où ses ongles vinrent y laisser une partie d’excès de colère. Il ne cachait plus son rythme cardiaque qui reprenait le dessus, ses dents qui vinrent mordre sa lèvre inférieure, signe d’agacement, et resta cependant d’un calme stoïque. Il glissa sa main sur la sienne, la caressant pour tenter de la faire réagir tout en murmurant à son oreille : « Tu ne sais pas ce que je veux ? Toi, dans mes draps, me suppliant de continuer… tu vois ce que je veux dire chérie » ironisa-t-il en remontant sa main sur son bras, venant frôler sa clavicule des doigts en poursuivant. « Tu viens de faillir à ta couverture Olivia. La grande Olivia Gray qui se donne un rôle mais qui ne le tient que quelques secondes » se mit-il à rire à gorge déployée tout en se reculant vers le fond de la boutique, mains dans les poches.


Il s’avança au milieu des rayons, regardant de temps à autres les objets positionnés sur les étagères, et s’arrêta dans un coin de la boutique, à l’abri des vidéosurveillances. Oui, il avait eu le temps de les observer, d’assimiler chacune de leur rotation et de leur angle de prise de vue, et il savait que ce coin ci restait celui d’angle mort. Il s’appuya sur le mur, et n’eut pas longtemps à attendre pour apercevoir les jambes élancées de la jeune femme qui venait le rejoindre. Sans la regarder, il sortit une seconde flasque qu’il gardait en secours et l’ouvrit pour en prendre une longue gorgée, la rebouchant avant de la ranger comme si de rien n’était. « Deux solutions pour que tu me suives ainsi : soit tu décides de me mettre à la porte, et dans ce cas là tu devras utiliser ta force ou plutôt tes vices. Soit tu viens chercher à comprendre à quel moment j’ai su que tu ne faisais que jouer c’est ça ? Madame est vexée d’avoir été abandonnée dans un lit vide n’est ce pas ? Je pensais que la rancœur était une mauvaise herbe qui pourrissait l’âme… Ah mais oui, j’oubliais… Nous sommes tous les deux pourris jusqu’à la moelle ! » conclut-il en daignant enfin la regarder tout en laissant tomber son masque. Il en avait assez de se cacher, assez de jouer.

Il voulait une bonne fois pour toute se montrer tel qu’il était actuellement : un homme hanté par ses démons et son passé.


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Dernière édition par Maximilien Atkins le Mar 2 Oct 2018 - 14:07, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptyMer 12 Sep 2018 - 16:49






Olivia & Max
Whatever it takes


Son genou venant se loger entre les siens, son visage autrefois adoré s’approchant du sien… Tous ces gestes qui retournaient l’estomac d’Olivia sans qu’elle ne puisse distinguer le dégoût de l’envie. « Ce n’est pas parce que tu as quitté la police que tu es pardonnée de tout, Olivia. Et encore moins que tu es privée de me croiser. Je te hanterais tu le sais non ? » Pardonnée ? De quoi devait-elle bien se faire pardonner ? Au milieu de ce petit jeu, les paroles sans queue ni tête de Maximilien tendaient à perturber légèrement l’australienne. Le flot de mots vides de sens lui parvenait en même temps que son haleine qui en disait long sur le type de liquide qu’il avait bu peu de temps avant qu’il n’entre dans la boutique. Elle eut un mouvement de recul lorsqu’il leva une main vers sa mâchoire, mais il s’en empara tout de même. Des effluves de tabac vinrent désagréablement chatouiller les narines de la rousse, se mélangeant à tout le reste. Un bref flash comme il lui en arrivait constamment à l’époque lui parvint, montrant combien elle aurait pu aisément briser chacune des phalanges de cette main qui se montrait bien trop aventureuse, puis briser ce genou intrusif, pour finir par souiller tous les comics du bac qui les séparait avec le sang que le nez d’Atkins verserait une fois qu’elle aurait envoyé sa tête valser sur le rebord du meuble.

Il allait vraiment finir par la faire gerber. Livia commença alors à prendre toute la mesure de ce que Maximilien était devenu. Un déchet. De ses yeux injectés de sang à son attitude encore plus exécrable qu’auparavant, en passant par les odeurs qu’il dégageait, il ressemblait à un soûlard qui en voulait à la terre entière pour un sort qu’il s’infligeait lui-même. Et voilà qu’il ajoutait qu’il aurait pu lui crever les yeux pour l’aider. Peu à peu la colère transparaissait à travers son ton condescendant qui n’était qu’une apparence de plus, qui trompait de moins en moins l’ex espionne. Lorsqu’il relâcha son emprise sur sa mâchoire, elle comprit que toute l’horreur et l’intimidation que l’entrée de Maximilien dans la boutique avait pu déclencher en elle s’envolaient pour lui laisser entrevoir le personnage tout sauf impressionnant qu’il était devenu. Et elle réalisa également que son petit manège portait ses fruits. Lorsqu’elle lui demanda enfin ce qu’il voulait, en profitant pour se foutre de lui encore un peu, il passa sa main sur la sienne, et Livia dut rassembler toute sa volonté pour ne pas se crisper. Certes, elle aurait dû s’épargner les derniers commentaires, qui déclenchèrent dans les yeux de Maximilien une lueur qui laissait croire qu’il avait compris qu’elle éprouvait toujours, évidemment, de l’amertume pour ce qu’il avait fait. « Tu ne sais pas ce que je veux ? Toi, dans mes draps, me suppliant de continuer… tu vois ce que je veux dire chérie » l’entendit-elle susurrer tandis que ses doigts effleuraient sa peau tout en remontant le long de son bras. Livia en suivit le tracé des yeux avant de les relever vers Atkins, une lueur de défi brillant dans ses prunelles émeraude. « Pour ça tu vas pouvoir prier encore un moment. » Siffla-t-elle sans dissimuler plus longtemps son dégoût. C’était trop. S’enfuir comme il l’avait fait était une chose, mais ne plus jamais donner de nouvelles, revenir du jour au lendemain, sur son lieu de travail, pour l’insulter et profiter de la situation en était une autre. Qu’Olivia ne trouvait absolument pas tolérable. « Tu viens de faillir à ta couverture Olivia. La grande Olivia Gray qui se donne un rôle mais qui ne le tient que quelques secondes. » Il se mit à rire et recula de quelques pas pour finalement s’éloigner, non pas vers la sortie comme Livia l’avait espéré, mais vers le fond du magasin. La jeune femme réalisa seulement à ce moment-là qu’elle avait cessé de respirer. Ses yeux retombèrent sur ses mains qui avaient enserré une poignée de comics. La colère était visiblement contagieuse. Les lèvres pincées, Olivia se repassa l’échange qu’elle venait d’avoir avec Maximilien. Pourquoi venait-il jusqu’ici pour chercher uniquement à la blesser ? Ne pouvait-il pas tout simplement jouer la carte de l’ignorance, tout comme il l’avait fait durant ces dernières années ? La laisser ainsi jusqu’à la fin de ses jours, plutôt que de venir en rajouter une couche alors qu’elle n’avait rien demandé de plus ? La rage s’insinuait lentement dans ses veines, de son cœur jusqu’au bout de ses doigts, la mettant en marche vers le coin où il s’était réfugié pour… Sortir une fiole et en boire au moins la moitié du contenu avant de la ranger. Une fois qu’elle fut arrivée à sa hauteur, ce fut une nouvelle salve de condescendance qu’elle se prit en pleine figure. Le masque neutre avait définitivement disparu, ne laissant plus à Maximilien que l’occasion d’apercevoir le dégoût dans les yeux de Livia. Elle avait presque de la peine pour lui, finalement. Quand elle l’avait connu, il était certes insupportable, mais au moins elle savait que c’était lui qui parlait. Là, c’était l’alcool, et Dieu savait ce qu’il avait pris d’autre… « Regarde-toi. Tu pues l’alcool, Maximilien. Qu’est-ce que j’ai bien pu te faire pour que tu viennes jusqu’ici dans le simple but de m’insulter, de remuer le couteau dans la plaie ? Qu’est-ce que tu cherches ? Il faut que tu m’humilies encore un peu ? C’était déjà pas suffisant ? » Sans qu’elle ne s’en rende compte, elle s’était approchée et pointait un doigt accusateur sur le torse d’Atkins. Elle reprit, sans lui laisser le temps de répondre. « Parce que si moi j’ai une raison de t’en vouloir, aussi ridicule soit-elle à tes yeux, moi, je ne t’ai rien fait. J’essaye de passer à autre chose, je t’ai aussi foutu la paix, j’ai pigé que je ne t’intéressais pas. Alors j’aimerais que tu en fasses de même. Si tu n’es pas dehors d’ici vingt secondes, j’appelle les flics, et pas la petite patrouille du quartier. J’ai assez de témoins et de preuves pour te faire interdire l’accès au magasin. » Assena-t-elle sèchement en reculant de deux pas. Sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, elle se dirigea vers le comptoir et s’empara du téléphone, le cœur battant à tout rompre. Non, elle n’allait pas mettre ses capacités ici en action, elle ne voulait pas d’esclandre et surtout, elle ne voulait pas que son patron ne la voie agir. Elle composa le numéro, les yeux dardés sur Atkins, et sentit près d’elle la présence de Seymour qui sortait de l’arrière-boutique. Le souffle court, elle attendait de voir ce qu’allait faire Maximilien, le doigt posé sur la touche qui déclencherait l’appel.

BY .SOULMATES

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Message(#) Sujet: Re: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptyLun 17 Sep 2018 - 16:27



Livia & Maximilien ❧ Whatever it takes.
- Puisque je vous dis que je ne peux pas poursuivre ma mission avec tout le respect que j'ai pour vous, mon colonel ! Envoyez un autre agent, prétextez quelque chose, je quitte l'endroit, je rentre au siège !

- Atkins, il ne vous reste que quelques jours ! Vous vous doutez bien que personne ne pourrait prendre votre place à la veille du meeting le plus important ! Puis votre blessure ne vous handicape pas selon les médecins ! Rien ne justifierait son arrivée au beau milieu de cette miss...

- CA C'EST PAS MON PROBLEME ! JE NE VEUX PLUS TRAVAILLER ICI !

- Ce que vous voulez m'importe peu, Agent Atkins... Alors finissez le travail et nous nous verrons à votre retour.

La sonnerie d'attente d'appel vint arracher un juron à Maximilien qui serrait aussi fortement qu'il le pouvait son cellulaire entre ses mains. C'était donc ça le principe de hiérarchie ? Se faire raccrocher au nez alors qu'on demandait de se faire extrader ? Il n'avait plus l'habitude en quittant les SEALS, lui qui commandait sa propre équipe, de supporter des ordres qui n'avaient ni fondement, ni justification. Cela faisait maintenant un mois et demi qu'il était devenu le garde du corps attitré de cette pourriture de mafieux italien surveillée par les autorités américaines. Mais il n'était pas préoccupé par les préparatifs de coups de force de cette mafia non. Il avait passé un mois à haïr cette foutue secrétaire qui ne lui rendait pas la tâche facile. Aussi belle que détestable, aussi désagréable qu'insignifiante. Je me faisais un malin plaisir de lui rentrer confortablement dans le lard, ayant un minimum de répartie en face. Mais jamais, ô grand jamais, je ne m'étais imaginé capable de faire ça. Capable d'assurer ses arrières, capable d'abattre un homme de sang froid d'une balle dans la tête pour la sauver elle,  ni même de plonger à corps perdu en guise de gilet pare-balle humain pour parachever cette mission. Oui, j'avais cédé à la tentation, meilleur moyen d'y résister n'est ce pas ? Mais la lâcheté m'avait rattrapé.

Et je partais, sac sur le dos, au beau milieu de la nuit, direction la Russie.


Les yeux clos, adossé contre le mur flasque en main, Maximilien grimaçait au souvenir de ces moments qui n'avaient été que l'apothéose de sa descente aux enfers. Devenu accroc aux anti-douleurs, il avait plongé corps et âme dans tous les pêchés que la vie mettait sur son chemin: alcool, drogue, médicaments. Par moment, le jeune homme avait tenté par tout les moyens de garder sa constance et de se remettre dans le droit chemin, seul puisque la thérapie qu'il avait débuté ne l'avançait généralement à rien. Remonter la pente trois jours, il la dégringolait aussi tôt un peu plus bas que précédemment. Un cercle vicieux en quelque sorte, il venait de s'en rendre compte en rentrant dans cette boutique. Pourquoi avoir eu cette soudaine envie d'entrer, de la suivre, de venir la défier ? Il le savait, il l'avait compris en revenant de Russie... Il était le seul responsable de sa situation et reporter la faute sur d'autres ne servaient à rien. La voix de la jeune femme le sortit de sa torpeur. Elle avait enfin décidé de lui répondre malgré le fait qu'il ne l'épargnait toujours pas ? Olivia ne semblait pas avoir perdu sa légendaire répartie, par contre pour la patience, on reviendra...

Maximilien reboucha la flasque sans pour autant la ranger, tentant de maintenir son regard stable dans celui de la jeune femme qui ne lui offrait aucun répit. Ne lui avait-elle pas dit de prier quelques secondes auparavant ? Lui, un cierge à la main droite, l'index gauche bien accroché sur la gachette de son Colt, et l'image que l'esprit alcoolisé et instable du jeune vint dessiner dans ses pensées lui arracha un éclat de rire. Quelque peu déplacé au vue de ce que venait de lui lancer Olivia en plein visage, son doigt pointé contre son torse. Son coeur rata un coche, son souffle se coupa et il encaissa chacune des phrases suivantes, n'ayant pas le temps d'assimiler, de réfléchir et de répondre avant elle. Il eut l'impression de n'avoir eu le temps que de cligner des yeux puis la jeune femme avait disparu, le laissant là avec sa bonne conscience, et ses vingt secondes pour sortir d'ici.

Il aurait pu poursuivre sa plaidoirie, continuer à lui rendre coup pour coup comme il l'avait si bien fait auparavant. Il pensait toujours blanc et agissait blanc. Il pensait oui et disait non. Il n'était que contradiction, voilà où il en était. Rangeant sa flasque dans sa veste, il s'approcha du comptoir où se trouvait Olivia, jetant un regard par dessus son épaule en apercevant la silhouette de l'homme qui était probablement son patron. Manquant de trébucher sur les quelques mètres qui le séparait du comptoir, il se rattrapa à ce dernier, se penchant en avant pour attraper la main de la jeune femme qui était déjà sur le téléphone, l'autre dans sa direction pour l'intimer de ne rien faire. "Laisse moi vingt secondes de plus." lui ordonna-t-il en se redressant, chassant ses tremblements d'une respiration longue et continue. Il réussit à reprendre un peu constance, puis continua en lâchant sa main, lui faisant entièrement confiance pour ne pas déclencher le coup de fil. " Ce n'est pas ce que tu as pu faire qui m'a poussé à venir ici, c'est plutôt ce que l'on n'a pas fait..." avoua-t-il, se livrant sans demi-mesure avant de reprendre aussi tôt. "Fais moi interdire la venue dans cette boutique, je te retrouverais où que tu ailles, quoi que tu fasses. Parce que c'est toi..." dit-il en se reculant, prenant la direction de la sortie sans la lâcher du regard.

Il sentit son dos percuter le montant de la porte, s'arrêtant tout en manquant de tomber de nouveau. Sa main serra la poignée d'ouverture, ses yeux se fermant une fraction de seconde tandis qu'il devenait un peu plus livide que d'habitudes. "Tu ne pourras jamais comprendre..." murmura-t-il en tanguant légèrement, puis dans un mouvement de pied, il poussa la porte tout en poursuivant sa discussion. "Tu veux réellement que je t'humilie ? Tu lui as tout dit n'est-ce pas ?" l'interrogea-t-il en lançant un signe de tête en direction de son patron. Il s'essuya du revers de la main son front perlant, un frisson traversa son échine tandis que ses mains étaient brûlantes. "Je pourrais t'humilier si je le voulais et tu le sais... Je... Je ne pensais pas..." réfléchit-il avant de sentir ses yeux se révulsaient, ses jambes se dérobaient tandis qu'il partit en arrière contre la porte battante, bien loin d'un état de pleine conscience, l'arrière de sa tête percutant le rebord de la marche.

A force de jouer avec les limites, il devait en payer le juste prix. Que ce soit pour lui ou par Olivia à qui il accorda son dernier regard avant que la scène ne se floute puis ne s'éteigne entièrement.

©️clever love.


Dernière édition par Maximilien Atkins le Mar 2 Oct 2018 - 14:07, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Whatever it takes - Livia Whatever it takes - Livia EmptyMar 25 Sep 2018 - 15:58






Olivia & Max
Whatever it takes


Elle allait le faire. Sans déconner, son doigt était à deux doigts de presser la touche qui mettrait fin aux soucis de Livia en une seconde. Et pourtant, lorsque la jeune femme vit Maximilien s’approcher d’elle, tenant à peine debout sur ses jambes qui semblaient avoir bien du mal à lui obéir, elle comprit qu’elle ne le ferait jamais. « Laisse-moi vingt secondes de plus. » Il tremblait plus violemment encore que quelques secondes auparavant, et semblait avoir du mal à garder une respiration constante. Livia fronça de nouveau les sourcils, d’inquiétude cette fois. On aurait dit qu’il était à deux doigts de vomir, ou de s’évanouir. «  Ce n'est pas ce que tu as pu faire qui m'a poussé à venir ici, c'est plutôt ce que l'on n'a pas fait… Fais-moi interdire la venue dans cette boutique, je te retrouverais où que tu ailles, quoi que tu fasses. Parce que c'est toi... » Ces mots soufflèrent la rousse, qui sentit sa bouche s’entrouvrir de stupeur. A quoi jouait-il à la fin ? D’abord il cherchait à la blesser, et maintenant qu’elle le menaçait de le jeter dehors, il lui faisait une déclaration ? Oh, elle allait sauter dedans à pieds joints, elle le sentait. La pression de ses doigts autour du téléphone s’accentua, et le plastique gémit. Il n’avait pas le droit de lui faire ça, et elle n’avait pas le droit de craquer encore. Sans quoi il allait falloir tout recommencer… Maximilien s’éloignait déjà du comptoir, et Livia était désormais incapable de dire quoi que ce soit, beaucoup trop perturbée. Elle ne put que l’observer se heurter à la porte, perdre de nouveau l’équilibre, et un éclair de bon sens lui fit se demander le temps d’une seconde s’il était venu en voiture, et qu’il valait mieux ne pas le laisser repartir dans cet état. De sa place, Olivia put vit le sang quitter le visage de Maximilien, et même si une partie d’elle aurait bien voulu qu’il tombe dans les pommes juste pour qu’il se taise, l’autre s’alarmait. « Tu ne pourras jamais comprendre... » Livia s’apprêtait à pousser un soupir de soulagement lorsque Max poussa la porte, mais ça aurait été trop beau qu’il parte sans rien ajouter… Au lieu de ça, il en rajouta encore une couche. « Tu veux réellement que je t'humilie ? Tu lui as tout dit n'est-ce pas ? » Olivia se raidit instantanément quand il posa les yeux sur Seymour. « Atkins… » gronda-t-elle, réellement prête à le pousser dehors si il continuait sur cette voie. Ce n’était certainement pas à lui de tout raconter à Seymour. Elle recommençait tout juste à retrouver le lien qui les avait unis à l’époque, et ce n’était pas du tout le moment pour étaler ce qui c’était passé ces dernières années, et surtout cette erreur qu’elle avait commise avec Maximilien. Cela dit, Olivia n’eut pas le temps de réagir davantage, car l’ancien militaire, en prononçant ses derniers mots, vacilla, mais cette fois il ne put se rattraper. Livia avait déjà fait un pas de côté comme pour contourner le comptoir, et un murmure paniqué agita les quelques clients du magasin, d’abord outrés par l’échange auquel ils venaient d’assister, et qui semblaient désormais aussi impuissants que la jeune femme devant cette scène surréaliste. Elle croisa le regard de Maximilien avant qu’il ne ferme les yeux pour de bon, et cette étrange lueur qu’elle y discerna la poussa à agir, et vite. « Désolée pour tout ça. » souffla-t-elle à l’attention de son patron tout en passant devant lui pour se précipiter vers le corps inanimé d’Atkins, ses doigts soudainement tremblants appuyant sur le bouton rouge du téléphone avant de composer le 000. Le monde autour d’elle devint flou lorsqu’elle s’agenouilla auprès de celui qu’elle avait aimé le temps d’une nuit, comme s’il n’y avait plus qu’eux deux, dans un cocon ouaté. Livia n’entendait plus rien d’autre que son sang qui battait à ses tempes, et la tonalité fataliste qui lui fit prendre conscience une bonne fois pour toute de la situation. Du sang s’étalait sur le trottoir, provenant de l’arrière du crâne du brun. La peur et la panique tordirent son estomac dans une douleur fulgurante, et la jeune femme réalisa que ses yeux s’étaient emplis de larmes ; son visage, jusqu’ici perplexe et fermé, se tordait à présent de peur. Son index et son majeur se posèrent sur le cou de Max pour mesurer son pouls. Une voix à l’autre bout du fil se fit entendre. Olivia déblatéra très vite et sans ciller qui elle était, où elle se trouvait, ajoutant qu’elle était avec un homme inconscient, qui était tombé en se cognant la tête sur une marche. Quand elle reprit son souffle, elle ne put réprimer un sanglot. « Il a bu, et… Dieu sait quelles autres substances il a ingéré. Faites vite s’il-vous-plaît… » poursuivit-elle d’un ton presque suppliant. On lui dit que des secours allaient être dépêchés sur place et qu’il n’y avait qu’à attendre, et qu’elle pouvait mettre quelque chose sous sa tête pour diminuer le saignement, mais surtout, elle devait surveiller la respiration de Maximilien. Il ne fallait pas qu’elle raccroche pour le moment. Alors, la jeune femme tendit le bras en direction des badauds qui s’étaient regroupés autour d’eux, sans un mot, et laissa quelqu’un prendre le relais. Elle retira sa fine veste sans plus hésiter avant de la rouler, soulevant délicatement la tête de l’ex-militaire pour l’y glisser. Ses doigts s’attardèrent sur ses cheveux, son front, sa joue, incapables pour le moment de s’en détacher.
Quelques instants plus tôt, elle avait en horreur la simple idée de l’effleure. Et soudain elle prenait conscience qu’elle ne pouvait pas supporter l’idée qu’il disparaisse. Le trop plein d’émotions que Maximilien lui avait fait vivre jusque-là mêlé à cette angoisse nouvelle l’empêchait de tarir ses larmes. Elle resta là, la main posée sur son cœur comme pour vérifier qu’il battait toujours, les yeux rivés sur son torse, poussant un soupir de soulagement chaque fois qu’elle le voyait se soulever pour laisser entrer de l’air dans ses poumons.

Les secours arrivèrent rapidement, et prirent en charge le jeune homme. Une ambulancière remarqua l’expression sur le visage de Livia, et une fois son patient installé dans le véhicule d’urgence, elle l’amena un peu à l’écart. « Vous êtes une proche de monsieur Atkins ? » Olivia hésita un moment. « Je suis… une amie. » finit-elle par dire avant de tourner les yeux vers les collègues de son interlocutrice qui le privèrent rapidement de la vue de Maximilien en refermant la porte de l’ambulance. « Je crois qu’il n’a pas beaucoup de gens autour de lui. » « Vous voulez l’accompagner ? » La rouquine secoua la tête, essuyant ses joues rapidement. Ses pleurs commençaient à s’arrêter. « Non. J’ai du travail… Mais j’aimerais que l’on m’appelle quand il se réveillera. » La jeune femme acquiesça, et rejoignit ses collègues. L’ambulance démarra en trombe avant de s’éloigner toutes sirènes hurlantes.

******

Trois jours s’étaient écoulés depuis l’incident à la boutique. Olivia avait présenté ses excuses les plus plates à Seymour, se sentant fautive de tout cela. Elle n’avait pas réussi à lui expliquer ce qu’il s’était exactement passé entre elle et Maximilien pour qu’il débarque de nulle part, des mois plus tard, ivre, et qu’il ne mette le bazar au Nerd Herd. Elle s’était presque attendue à se faire renvoyer. Elle avait de la chance d’avoir un patron comme le sien, et ne lui en était que plus reconnaissante de l’avoir gardée avec lui. La rousse n’avait pas encore eu de nouvelles de l’hôpital, et elle n’arrivait pas à savoir si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Elle ne voulait rappeler non plus. Ce n’était pas sa place que de faire la démarche de prendre des nouvelles d’un type dont elle ne savait même plus ce qu’il pensait d’elle. Peut-être avait-il ne s’était-il pas encore réveillé. Peut-être avait-il demandé à ce qu’on ne la contacte surtout pas. Olivia n’en savait rien et préférait laisser couler, profitant de la pseudo tranquillité revenue sur son lieu de travail. Pourtant, elle n’arrivait pas à se sortir toute cette histoire de la tête. La sonnerie salvatrice de son portable lors de sa pause déjeuner, et le numéro qui s’affichait sur l’écran, annoncèrent que toutes ses questions allaient trouver une réponse. Un infirmier du St Vincent’s Hospital à Toowong lui annonçait que Maximilien s’était réveillé le matin suivant l’incident, mais qu’il avait encore besoin de repos et qu’ils avaient dû lui faire quelques examens avant de pouvoir autoriser les visites. Olivia ne put s’empêcher de sentir une pointe de soulagement étreindre son cœur chaleureusement. Mais revenait aussi le problème concernant la façon d’agir à adopter face à lui. Elle ignorait ce qu’elle allait dire ou faire, mais elle savait qu’il fallait qu’elle le revoie. Elle demanda si elle pouvait passer en fin d’après-midi, après le travail. C’est avec le feu vert de l’infirmier qu’elle se rendit donc à l’hôpital lorsqu’elle eut terminé sa tournée. A peine eut-elle mis un pied à l’intérieur du grand bâtiment qu’un frisson la parcourut. Elle détestait cette ambiance si particulière à ces lieux qu’elle avait toujours trouvés sordides. La jeune femme se présenta à l’accueil, demandant la chambre de Maximilien, puis suivit le chemin indiqué, les petits talons de ses cuissardes claquant sur le lino pâle. Le nervosité s’insinuait malgré elle dans tous son corps, un peu comme quand dans un cauchemar, on décide d’affronter ce qui nous terrifie tant. Et en réalité c’est exactement ce que Livia s’apprêtait à faire. Enfin, la porte qui la séparait de son cauchemar à elle se présenta. Une inspiration. Trois coups frappés doucement avant de se mettre à réfléchir trop. La poignée qui pivote.

La rouquine entra doucement, son regard cherchant immédiatement Maximilien tandis qu’elle refermait la porte derrière elle. Allongé dans son lit d’hôpital, il semblait tous juste émerger du sommeil, et Livia se mordit la lèvre en constatant qu’elle venait de le réveiller. Elle le vit cligner des yeux et lui laissa quelques secondes de plus, s’approchant doucement du bout du lit. Elle restait debout, sa main gauche serrée sur la hanse de son sac à main juché sur son épaule, la droite replaçant nerveusement une mèche de cheveux cuivrés derrière son oreille avant de venir retomber le long de sa cuisse. « Désolée de te réveiller. J’aurais dû vérifier avant si tu dormais ou non. » commença-t-elle tout bas, comme pour ne pas le brusquer. Elle ne parvint pas à lui sourire, mais son visage était loin d’être aussi fermé que lors de leur engueulade. « Comment tu te sens ? » Elle avait presque envie de s’excuser de la façon dont leur dernière rencontre s’était passée, parce qu’au fond Maximilien avait tout simplement besoin d’aide. Mais elle voulait d’abord voir comment il la traitait, cette fois, avant de replonger dans un enfer dont elle avait mis tant de temps à sortir autrefois. Question de protection.
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