Je crois que depuis 2018, Priam et moi ne nous étions pas vraiment recroisé. Ce début d’année était passé à fière allure et j’avais manqué à plusieurs obligations. Et me rendre compte que je n’avais pas vu mon meilleur ami depuis, oui je m’en voulais. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir reçu plusieurs messages du jeune homme, je lui répondais à chaque fois, mais jamais nous n’avions pris le temps de nous poser, de nous revoir pour passer un moment l’un avec l’autre. Je savais qu’il avait vu Roman il y a peu de temps en plus. J’avais la chance d’avoir un fiancé et un ami qui s’entendaient à merveille et qui n’hésitaient plus à se rencarder l’un et l’autre, souvent pour faire ce dont j’avais horreur : voir des matchs de rugbys, ou du sport en général, aller boire des verres dans des bars où je ne mettrais sans doute jamais les pieds. Bien conscience de ne pas être une amie en or, la plus folle qu’il soit, je laissais ça pour les autres volontiers. C’est ce qui nous permettait de nous compléter pleinement les uns et les autres : aucune frustration.
Quand Priam m’appela pour prendre un peu de mes nouvelles, je m’étais enfin décidé qu’il fallait qu’on se voit vite et sans trop réfléchir, si non, nous allions encore repousser l’échéance. J’avais coupé court à la conversation. « tiens, tu es dispo là ? Maintenant ? » un mercredi soir, j’imaginais que s’il m’appelait, il n’avait pas d’entrainement. « On se retrouve dans une demi-heure à Street Beach ? Devant Coco-Beach. Enfin, à Coco-Beach même ! » Street Beach, la plage artificielle de Brisbane où il faisait bon vivre un soir de semaine en été. Les différents cafés qui longeait la plage étaient plutôt agréables et nous pourrons nous installer en terrasse facilement. « Je t’embrasse, à tout vite ! » je raccroche sans lui laisser trop le temps de réfléchir et je me met en route. Je n’habitais pas loin, je n’avais qu’à jeter un œil de mon balcon pour être plongée devant ce décors. Cette plage artificielle n’avait rien de spectaculaire, ce n’était qu’un espèce de lac arrangé, mais ca avait le mérite d’être là et d’être plutôt sympa. Rien à voir avec une vraie plage, bien sûre, mais on s’en contente facilement.
Je me rends à Coco-Beach. Pas très original comme nom de bar mais c’était mon préféré. Les cocktails y étaient à tomber et les prix, un peu plus élevés qu’ailleurs, témoignant de la qualité des produits qu’on y trouvait. Et aussi, ça pouvait faire fuir le tout venant. Les beaufs, particulièrement. On y était bien. J’envoie un sms à Priam pour l’informer que je suis bien arrivée, installée et que je n’ai plus qu’à l’attendre.

Lorsque Priam releva son regard vers l’horloge numérique qui trônait au milieu de la salle de sport, il constata que l’après-midi était passé beaucoup plus vite que ce qu’il avait imaginé. Il termina sa dernière série de quinze avant de ranger les poids. Plus de trois heures étaient passé depuis son entrée dans la salle, satisfait de la séance qu’il venait de faire, il se dirigea vers les douches se glissant sous l’eau fraiche qui réveilla les muscles endormis par l’effort qu’il avait fourni. N’ayant pas de programme précis pour sa fin de journée, il traina encore un moment au club, discutant avec l’une des coaches récemment embauché. Priam quitta la salle lorsque l’un des cours collectif commença, il balança son sac à dos sur le siège passager de sa voiture et attrapa son téléphone portable, il se balada sur les réseaux sociaux pendant une bonne dizaine de minutes avant de voir apparaitre dans les souvenirs Facebook, une photo qu’il avait pris avec Eva il y a deux ans déjà, nostalgique de cette époque, il composa immédiatement le numéro de la jeune femme persuadé de tomber sur son répondeur « Eh bien, tu décroches après seulement deux sonneries, on peut être sûr qu’il va neiger demain Adams » avait-il dit sur le ton de la plaisanterie. La conversation débuta rapidement sur des sujets basiques, leur emploi du temps respectif – toujours trop chargé – les empêché de se voir régulièrement mais Eva ne sembla pas décidé à laisser les choses trainer plus longtemps entre eux puisqu’elle prit les devant lui proposant de se retrouver « Tiens, tu es dispo là ? Maintenant ? On se retrouve dans une demi-heure à Street Beach ? Devant Coco-Beach. Enfin, à Coco-Beach même ! Je t’embrasse, à tout vite ! » il n’avait pas hésité une seule seconde, la compagnie de la future mariée lui manquait. Après avoir raccroché, Priam lança un regard dans son rétroviseur, la rue était aussi desserte que lors de son arrivée, il enclencha la marche arrière et pris la direction de Logan City.  Il arriva quelques minutes avant l’heure dites, il déposa son sac dans le coffre n’ayant pas envie de se faire casser une vitre pour des fringues de sport sale laissé en évidence à l’avant de sa voiture puis la verrouilla, longeant la plage artificielle jusqu’à ce que le bar n’apparaisse sous ses yeux. Il balada son regard à droite puis à gauche cherchant la silhouette maigrichonne d’Eva à travers la foule déjà bien présente, jusqu’à ce qu’il ne la repéré à demi-appuyé près du bar probablement en train de parcourir la liste des cocktails proposé « Tu trouves ton bonheur ? » demanda-t-il une fois à sa hauteur avant de l’accueillir dans ses bras, le temps d’une étreinte amicale. « Toujours aussi minus, t’as trouvé les bonnes échasses pour le mariage ? Faudrait pas que Roman se fasse un torticolis… » il n’avait pas résiste à l’idée de la taquiner, les choses étaient ainsi entre eux depuis toujours, une amitié née du hasard entre deux personnes bien différentes qui pourtant s’était renforcé aux fils des années. Priam tira l’un des tabourets libre à côté d’Eva et s’y installa commandant une bière fraîche de saison au serveur qui se présenta à eux avant de tourner son regard et son attention vers la demoiselle « Alors, comment ça se fait que tu sois libre en semaine, la radio arrive à tourner sans toi ? » elle était comme lui, passionnée par son travail, le faisant passer avant tout le reste par moment.

Il faut à peine dix secondes à Priam pour repérer Eva au milieu des nanas qui s’entasse autour du bar ; au même moment, un sourire étire ses lèvres, elle est beaucoup plus petite que les autres filles perchés sur des talons mais la moitié des mecs du bar semble l’avoir remarqué elle. Sans attendre une seconde de plus, Priam la rejoint la coupant dans sa lecture de la carte des cocktails avant de lui lancer une remarque amusante sur sa taille. Il n’y a aucune méchanceté entre eux, les choses son simple et faciles, leur amitié est si ancienne qu’ils peuvent tout se dire sans avoir peur de vexer l’autre. « T’en fais pas, il sait apprécier ma petite taille ! » il n’en doute pas, ce type est unique et l’amour qu’il éprouve pour Eva est au-delà du descriptible. Sans attendre, il tire le tabouret d’en face, déposant sa veste sur le rebord du bar avant de parcourir la carte des boissons qu’elle vient de lui tendre «  Je vais prendre le ‘’cœur d’Emy’’ » il s’arrête dessus mais le mélange lui semble beaucoup trop sucré pour un début de soirée, sans surprise, il opte pour une bière blanche presque glacée avant de rapporter son attention sur la brunette. Le duo ne s’est pas retrouvé depuis un moment, elle lui manque même s’il ne le dira pas à haute voix mais elle le connait assez bien pour savoir qu’il le pense. Rapidement, il entame la conversation « J’ai fait ma journée. Le mercredi, c’est un peu plus tranquille en fait… on n’a pas l’effervescence du début de semaine, pas la panique de la fin de la semaine… donc, je peux partir plus tôt. Et il faut que j’apprenne, petit à petit, à prendre un peu de distance avec mon travail… » il sourit, c’est ce qu’il dit aussi régulièrement mais son rythme et sa passion sont toujours aussi intense. « Vraiment ? Et il y a une raison à tout ça ? Où c’est juste ton mariage imminent qui te donne envie de te poser un peu… » demande-t-il en levant son verre afin de trinquer avec elle. « « Et toi alors ? Tu sors d’où comme ça ? »   « Entrainement, j’étais à la salle depuis plusieurs heures » avoue-t’il avant d’avaler une gorgée de sa bière « Puis j’ai pensé à toi alors j’me suis dit qu’avec un peu de chance tu serais dispo… » et pour une fois la chance semblait lui avoir souris. « …puis j’vais partir plusieurs jours dans les semaines à venir, tournoi de bienfaisance et match amicaux à l’extérieur donc c’était le bon moment » son regard se balade un instant dans la foule avant de se rapporter sur Eva « Et toi, le mariage et les préparatifs ça avance ? » après tout, l’heure tourne.

Bière pour Monsieur, cocktail pour Madame, peut-être un peu trop cliché comme choix mais c’était sans doute une réalité aussi. Je n’aimais pas la bière, je n’appréciais que le vin et les cocktails doux et sucrés, si non tout autre alcool était à proscrire. Trop fort ou trop amer et quand c’est les deux à la fois, c’est encore pire, non merci. Pour le vin, c’était sans doute culturel. Mon père m’avait appris à apprécié cette boisson, je l’aimais rouge ou blanc, pas rosé. Je faisais parfois des écarts en choisissant du champagne mais c’était surtout pour suivre le groupe, faire comme tout le monde et ainsi passer dans la masse, ne pas être stigmatisée. Consommer du champagne, dans certain gala était inévitable, il était signe d’un ralliement, d’adhésion. C’était bête, mais c’était comme ça. Enfin bref, nos boissons étaient commandées et cette fois, un cocktail sucré serait parfait.
« Vraiment ? Et il y a une raison à tout ça ? Où c’est juste ton mariage imminent qui te donne envie de te poser un peu… » bonne question tiens. Priam devait sans doute être le dernier à ne pas savoir pour ma stérilité. Je n’avais pas eu l’occasion de lui dire surtout, enfin… pas ces derniers temps en tout cas, car en effet, depuis un an, les occasions n’avaient pas vraiment manqué mais à ce moment là, je n’étais pas prête. « Peut être oui ! » est ce que je pouvais balancer cette information au milieu d’un bar, au comptoir alors qu’il y avait je ne sais combien d’inconnu qui pouvaient nous entendre ? Non, pas maintenant. « enfin, oui, j’ai beaucoup à faire aussi ! Une tonne de préparatif en cours, si je prends pas un peu de recul au travail, je n’aurai jamais le temps de tout gérer. Donc, pour l’instant, j’ai certaines priorités, et je penses qu’on ne pourra pas vraiment le reprocher. » du moins, j’espère. Comme Priam, je prends mon verre pour trinquer avec lui, sans le lâcher des yeux. Comme on dit, si on trinque sans regarder l’autre personne dans les yeux, on a sept ans de mauvais sexe et maintenant que le sexe ne pouvait pas m’apporter la vie, autant qu’il m’apporte le plaisir. «Entrainement, j’étais à la salle depuis plusieurs heures. Puis j’ai pensé à toi alors j’me suis dit qu’avec un peu de chance tu serais dispo… » j’incline la tête rapidement. « t’as eu de la chance alors ! » je souris et tente de coincer la paille de mon verre entre mes dents. « Et toi, le mariage et les préparatifs ça avance ? » « hm, doucement, mais surement. J’ai l’impression que je n’aurai jamais le temps de m’occuper de tout, mais ca va le faire ! je vais essayer ma robe la semaine prochaine avec Milena !» et puis, j’étais pleine de doute. Est-ce que Roman ira jusqu’au bout ? Ne changera-t-il pas d’avis avant le jour J ? Je n’étais plus certaine de rien.

La meilleure amie avec qui il avait l’habitude de traîner était différente aujourd’hui. Elle semblait nerveuse, légèrement épuisée et un brun stressée, bien évidemment, le brun avait mis tout ceci sur le compte de son mariage à venir sans se douter une seconde qu’il pouvait y avoir plus derrière son état. Malgré tout, Priam avait besoin d’être sûr qu’il n’y avait rien de mauvais derrière les cernes dissimulé sous son maquillage « Peut être oui ! Enfin, oui, j’ai beaucoup à faire aussi ! Une tonne de préparatif en cours, si je ne prends pas un peu de recul au travail, je n’aurai jamais le temps de tout gérer. Donc, pour l’instant, j’ai certaines priorités, et je pense qu’on ne pourra pas vraiment le reprocher » c’était aussi pour ça qu’ils étaient proche, tout comme lui, Eva avait un train de vie intense, elle vivait à cent à l’heure constamment sans prendre le temps de souffler et l’évènement prévu cet été ne faisait qu’augmentait la longueur de ses journées « Personne ne te reproches quoi que ce soit, rassure-toi » dit-il avec le sourire « D’ailleurs, je ne suis pas vraiment un expert dans le domaine mais si je peux t’aider avec le mariage, n’hésite pas » il serait probablement pas de bon conseil concernant le choix des fleurs ou la décoration mais il était prêt à lui rendre service dès qu’elle en ressentirait le besoin. Priam avala une gorgée de sa bière avant de l’interroger sur l’avancement des préparatifs « Hm, doucement, mais surement. J’ai l’impression que je n’aurai jamais le temps de m’occuper de tout, mais ça va le faire ! Je vais essayer ma robe la semaine prochaine avec Milena ! » le brun n’avait jamais été marié, il n’avait jamais vraiment envisagé cet option mais il imaginait aisément la lourde charge de travail qui occupait les journées de sa meilleure amie « Essaie de souffler un peu… tu assureras quoi que tu fasses » dit-il sincèrement avant de poser son verre sur le rebord du bar. « D’ailleurs… puisque tu l’évoques… » il hésita un moment « … j’ai dîner avec Milena la semaine dernière, je sais pas trop si c’était un rencard ou non mais je voulais que tu saches » Priam guetta la réaction d’Eva du coin des yeux, il ignorait si elle trouverait l’idée bonne ou non mais elle était sa meilleure amie depuis si longtemps que lui cacher des choses étaient impassables à ses yeux « Enfin voilà… sinon, comment va ton fiancé ? Je l’ai croisé y’a une dizaine de jour mais on n’a pas eu le temps de discuter des masses… » une fois encore leur emploi du temps s’était interposé.

« D’ailleurs, je ne suis pas vraiment un expert dans le domaine mais si je peux t’aider avec le mariage, n’hésite pas » Mes yeux se posèrent sur lui et je fis une petite moue. « C’est sympa, mais ne t’en fais pas. Je gère… » je gérais tout, un peu trop peut être mais impossible pour moi de déléguer quoi que ce soit. Ce sens du contrôle et l’envie que tout se passe pour le mieux. Au moins, à la moindre faille, la seule coupable sera moi. Je n’aurai personne d’autre à incriminer et justement, pour avoir le moins de faille possible, il valait mieux que je sois aux commandes. Et pour Priam, je le pensais bien plus à l’aise avec un ballon ovale dans les mains plutôt que d’aller commander une pièce montée par exemple. Que chacun reste à sa place. « Essaie de souffler un peu… tu assureras quoi que tu fasses » je hochais la tête. C’est bien ce que j’avais en tête oui mais bon, je me mettais la pression pour que rien ne soit fait au hasard. « Je n’ai pas envie que ce mariage soit aussi catastrophique que le premier… » où je m’étais fais planter le jour même, tout ça grâce à ma charmante sœur. S’il y en avait bien une que je tenais responsable de toutes les catastrophes que j’avais connu, c’était bien elle. Enfin bon, je m’étais bien arrangé pour que cette fois, elle reste loin de tout ça. Si quelqu’un devait lui communiquer la date et le lieu de mon mariage, ce serait encore Simon, dernier électron libre de la famille que j’avais bien du mal à maîtriser. Enfin, j’avais hâte d’une chose pour le moment, c’était l’essayage de la robe. « D’ailleurs… puisque tu l’évoque… j’ai dîner avec Milena la semaine dernière, je sais pas trop si c’était un rencard ou non mais je voulais que tu saches » tiens, mes meilleurs amis se rencardaient et je n’en étais même pas au courant. « Et ? Comment ca s’est passé ? Et pourquoi ce dîner ? » enfin, j’imaginais qu’il s’agissait d’un dîner en bonne et due forme. J’étais bien curieuse d’en savoir plus. Ça m’intéressait d’autant plus que Milena m’avait également parlé de Tony… Priam changea bien vite de sujet. « Enfin voilà… sinon, comment va ton fiancé ? Je l’ai croisé y’a une dizaine de jour mais on n’a pas eu le temps de discuter des masses… » Je secouais la tête. « D'abord Milena, Roman ensuite, tu veux bien. Chaque chose en son temps. »

Cet évènement était un mystère pour le sportif qui n’avait pas encore tenté l’expérience du mariage et qui avait dû assister à deux unions durant toute son existence, malgré tout fasciné par la beauté du geste, il n’en restait pas moins septique face à toute la pression que ce mettait les couples avant de se dire oui. Face à sa meilleure amie, Priam ne pouvait s’empêcher de se poser certaines questions : ses pensées étaient-elles constamment occupées par le jour J ? Etait-elle sûre d’elle ? Incapable d’apporter des réponses concrètes, il lui proposa son aide dans l’espoir qu’elle puisse apaiser ses phases d’angoisses « C’est sympa, mais ne t’en fais pas je gère… » il n’en doutait pas une seconde « N’hésite pas » dit-il avec le sourire. « Je n’ai pas envie que ce mariage soit aussi catastrophique que le premier… » il grimaça en repensant à cette journée, personne ne méritait de vivre ça, il ne l’aurait même pas souhaité à son pire ennemi mais la blonde semblait s’en être remise puisqu’elle avait trouvé la force de retenter l’expérience pour la seconde fois de son existence. « Et j’me demandais comment ça se passe avec ta famille ? » même si la réponse lui semblait être évidente, il n’avait pas osé poser la question au début des préparatifs mais maintenant que le grand jour approchait, il se demandait si sa famille et plus particulièrement sa sœur serait présente à la cérémonie. Alors qu’elle était sur le point de s’unir pour l’éternité, Priam réalisa que sa vie amoureuse n’était pas aussi intense même si dernièrement il se sentait plus optimiste à l’idée de rencontrer de nouvelles personnes. Elle évoqua Milena et il n’envisagea pas une seconde de lui cacher leur dernière rencontre, il lui avait toujours tout dit et ce pseudo rendez-vous n’échapperait pas à la règle « Et ? Comment ça s’est passé ? Et pourquoi ce dîner ? » il haussa les épaules après avoir déposé son verre sur le bar, au fond il n’y avait pas tant de chose à dire sur le sujet « Bien, j’ai cuisiné, on a diné, c’était agréable… c’est une fille super mais tu le sais déjà » après tout elles n’étaient pas amies pour rien. Le brun ne s’attarda pas sur le sujet et interrogea rapidement sa meilleure amie sur son fiancé qu’il n’avait pas vu depuis quelques jours maintenant « D'abord Milena, Roman ensuite, tu veux bien. Chaque chose en son temps » un rire s’échappa de ses lèvres, elle était incorrigible « Dis-moi ce que tu veux savoir, ça ira plus vite » il avala une gorgée de sa bière avant de s’enfoncer dans sa chaise « Mais ne t’emballe pas trop, je ne voudrais pas te décevoir » avoua-t-il en pensant à leur rendez-vous qui était avant tout une manière de se connaitre un peu plus.

Depuis que j’avais enfin été capable d’annoncer à Roman que j’étais stérile et depuis que j’étais allée le voir au domaine de ses parents, qu’on avait pu parler sérieusement de tout ça, je ne doutais plus de rien. J’était cette femme forte à nouveau, celle que j’avais toujours été. Je me sentait comme invincible et rien ni personne ne pourrait me déstabiliser de cette pleine puissance. Les derniers mois et surtout les derniers jours n’avaient pas été simple, bien au contraire. L’éloignement de Roman avait été compliqué à supporter. Tout était mis à plat à présent, j’étais sûre d’une chose : je ne regrettais pas ce mariage, je ne regrettais pas de m’être lancée à nouveau dans cette belle aventure. Bientôt, j’allais m’appeler Eva Brownson et c’était une grande fierté. C’était aussi en grande partie pour cette raison que je me mettais toute cette pression.  « Et j’me demandais comment ça se passe avec ta famille ? »  Avec ma famille au sens large ou avec certaines personnes de ma famille ? La réponse n’était pas la même… « Mes parents sont ravis, ils n’attendent que la cérémonie, j’ai la chance également d’avoir le soutien de Tony. C’est le principal… d’ailleurs, le pauvre, depuis qu’il est papa, il est totalement dépassé par les événements. La mère de l’enfant est partie aussi vite qu’elle n’est apparue dans sa vie… quelle grave erreur d’avoir pu penser fonder une famille avec elle. » dis-je en parlant bien évidement de Tony. Il pouvait bien sûr compter sur mon soutient pour Eliott, mais concernant cette mégère, hors de question que j’en entende parler. Elle est très bien où elle est, espérant qu’elle soit le plus loin possible. Qu’elle ne tente pas de revenir un beau jour en proclamant haut et fort qu’elle est la mère de l’enfant et qu’elle a autorité sur lui, je saurai la recevoir.  « Pour Lene… on s’est croisé chez Tony justement… c’était pas la joie. J’hésite sincèrement à l’inviter à mon mariage… » histoire de faire un pas vers lui et pourquoi pas, tenter d’enterre la hache de guerre… j’ignore même si elle accepterait l’invitation. « Et Simon, égal à lui-même, je me demande s’il a un jour penser avoir des frères et sœurs. » c’était sans doute un problème récurrent lorsqu’il y avait une grande différence d’âge au sein d’une même fratrie. Le plus jeune n’avait sans doute jamais vraiment trouvé sa place parmi nous. « Enfin bref… » dis-je avec un sourire forcé. Bienvenue chez les Adams. La famille où tout va bien, en apparence, mais où tout s’écroule petit à petit derrière la belle peinture.
Concernant le repas de Priam avec Milena… je tentais bien d’en savoir un peu plus. « Bien, j’ai cuisiné, on a diné, c’était agréable… c’est une fille super mais tu le sais déjà » bien sûre que je sais que Milena est la meilleure. « tu trouveras jamais mieux ! » Si j’en étais là aujourd’hui, si je pouvais me sentir si forte, c’était bien grace à elle. « Dis-moi ce que tu veux savoir, ça ira plus vite. Mais ne t’emballe pas trop, je ne voudrais pas te décevoir » j’haussais les épaules, j’avoue que Milena ne m’avait pas parlé de ce repas, ca n’avait sans doute pas autant de sens que je voulais me laisser le croire. « qui sait… vous avez un autre rencard de prévu ? C’était en quel honneur ? »

Pour Priam, famille rimé forcément avec optimisme et positivité. La négativité, la rancœur et la souffrance n’avaient pas lieu d’être au sein de ce groupe de personne. Il avait grandi dans une famille unie et soudée, avec des parents favorisant le bienêtre de leurs enfants avant le leur, tout avait toujours été parfait et la naissance de Mia n’avait fait qu’accentuer cette sensation de bonheur. Sa vision de famille n’avaient rien à voir avec celle de sa meilleure amie probablement parce qu’elle n’était pas aussi chanceuse que lui concernant ses frères et sœurs. Tant bien que mal, elle survivait au sein de ce chaos familial. Il pensa à son mariage, le plus beau jour de sa vie était prévu dans quelques semaines et il savait qu’elle ne serait pleinement heureuse que si ses proches étaient présents ce jour-là. « Mes parents sont ravis, ils n’attendent que la cérémonie, j’ai la chance également d’avoir le soutien de Tony. C’est le principal… d’ailleurs, le pauvre, depuis qu’il est papa, il est totalement dépassé par les événements. La mère de l’enfant est partie aussi vite qu’elle n’est apparue dans sa vie… quelle grave erreur d’avoir pu penser fonder une famille avec elle. » il fit la moue, il n’avait pas parlé à Tony depuis un moment mais il imaginait aisément l’état dans lequel il se trouvait après toutes ses péripéties « Pour Lene… on s’est croisé chez Tony justement… c’était pas la joie. J’hésite sincèrement à l’inviter à mon mariage… Et Simon, égal à lui-même, je me demande s’il a un jour pensé avoir des frères et sœurs » il grimaça, c’était encore plus compliqué que ce qu’il avait imaginé « C’est dans ces moment-là que je suis content de n’avoir qu’une sœur » même si leur relation n’était pas toujours au beau fixe, il savait qu’il pourrait compter sur elle jusqu’à la fin de temps « Mais pour Lene, personne ne peut choisir pour toi… mais tu penses qu’elle viendrait si tu l’invitais ? » il ne la connaissait pas suffisamment pour avoir la réponse lui-même mais elle devait avoir cette réponse dans un coin de sa tête. A son tour, malgré une hésitation certaine, il évoqua Milena, leur rendez-vous, il n’attendait pas son avis ou son approbation mais il lui avait toujours tout dit « Qui sait… vous avez un autre rencard de prévu ? C’était en quel honneur ? » il haussa les épaules « Pas pour le moment, on s’est croisé en ville et je l’ai juste invité…. Je ne sais pas trop si ça mènera à quelques choses mais c’est cool de se remettre à sortir, voir du monde et tout… » dit-il avec le sourire « Qui sait, peut-être qu’elle sera ma cavalière à ton mariage… » il n’avait même pas évoqué l’idée mais le destin ne se contrôlait pas.

Me voilà à me livrer sur ma famille, la catastrophique famille dans laquelle je faisais partie. Cette famille qui n’avait toujours été qu’apparence finalement, il n’y avait rien de plus. Je me rends compte petit à petit que ce qui comptait avant tout, c’était que papa soit bien vu, que maman soit là à ses côtés et que leurs enfants suivent le pas et si ce n’était pas le cas, il fallait les écarter. Et j’étais la première responsable de ça. La première à courir lorsqu’on exigeait quelques chose de nous, simplement parce que moi aussi, je voulais être bien vu, je voulais participer à cette mascarade. Sans pour autant m’en rendre compte à ce moment là. C’était bien pour ça que j’avais fais en sorte d’écarter Lene, l’envoyer sur un autre continent pour mieux faire ma place. Je n’avais aucun état d’âme, qu’elle soit chez notre tante ou ailleurs, tant qu’elle était loin, c’était le principal. Je me souciais complétement de ce qu’elle pouvait penser. Cette histoire de harcèlement n’était qu’un prétexte pour l’éloigner. Une bonne excuse tombée au bon moment. Je me foutais pas mal, malgré ce que j’avais pu dire, cette camarade qui avait perdu la vie. Aucun état d’âme, c’était moi et personne d’autre. Peu importe les conséquences. « C’est dans ces moment-là que je suis content de n’avoir qu’une sœur » Je crois bien qu’en effet, ce soit moins compliqué quand il y a moins de personne dans une fratrie. « Mais pour Lene, personne ne peut choisir pour toi… mais tu penses qu’elle viendrait si tu l’invitais ? » j’ haussais les épaules en sirotant encore un peu du cocktail que j’avais sous les yeux. Bonne question, en réalité, je savais d’avance qu’elle ne se pointerait pas. Elle se demanderait sans doute pourquoi venir faire l’hypocrite au royaume des hypocrites. « Je crois pas. Elle serait bien trop méfiante et elle serait aussi capable de cracher dans tous les plats. » Ou pas, j’en savais rien. « en même temps, elle a déjà eu sa revanche une fois… » En saccageant totalement mon premier mariage.
« Pas pour le moment, on s’est croisé en ville et je l’ai juste invité…. Je ne sais pas trop si ça mènera à quelques choses mais c’est cool de se remettre à sortir, voir du monde et tout… Qui sait, peut-être qu’elle sera ma cavalière à ton mariage… » Pour le moment, Milena ne m’avait pas précisé si elle viendrait accompagnée au non, qui sait. « Vous êtes tous les deux mes témoins déjà, rien ne vous empêche de venir ensemble, au contraire ! » Il ne manquerait plus que Milena m’annonce qu’elle compte venir avec Tony, elle qui m’avait avoué l’avoir connu déjà en Italie. Maintenant qu’ils s’étaient revu, qui sait ce qu’il pourrait se passer. Mais si je pouvais faire en sorte qu’elle soit plutôt avec Priam, ca m’arrangerait.

La seule chose certitude du brun était qu’Eva faisait le bon choix en associant sa vie à celle de Rowan, il la sentait plus heureuse que jamais au côté de cet homme pourtant si différent d’elle. Il mentirait s’il avouait ne pas ressentir un pincement au cœur face à son histoire presque parfaite mais elle lui donnait également l’espoir qu’un jour il vive lui aussi quelque chose d’aussi fort. Une seule chose semblait ternir la vision de sa meilleure amie, les soucis familiaux et les conflits constants avec sa cadette semblaient la rendre nerveuse ce qu’il comprenait parfaitement bien qu’il espérait que sa sœur ne gâche pas le plus beau jour de sa vie pour la seconde fois. Sans être totalement sûr, Priam fit son possible pour la rassurer et pour lui apporter le soutien dont elle avait besoin « Je crois pas. Elle serait bien trop méfiante et elle serait aussi capable de cracher dans tous les plats. En même temps, elle a déjà eu sa revanche une fois… » un sourire gêné étira ses lèvres, il n’osait toujours pas imaginer ce qu’elle avait ressenti ce jour-là « Ça s’arrangera peut-être un jour » avoua-t-il sans grande conviction avant de terminer son verre. Le mariage, l’amour, les sentiments, l’idée d’une potentielle relation le fit penser au dernier rendez-vous qu’il avait eu avec une fille qui n’était pas totalement inconnue aux yeux d’Eva puisqu’elle était également une de ses plus proches amies. Incapable de mettre des mots sur la relation qu’il avait avec Milena, le sportif se contenta de lui raconter ce qui s’était passé entre eux « Vous êtes tous les deux mes témoins déjà, rien ne vous empêche de venir ensemble, au contraire ! » il haussa les épaules, il n’y avait pas pensé une seule secondes « Pourquoi pas… je vais y penser » il jeta un coup d’œil à leurs vides « Tu reprends un truc ? Ou on va se manger un truc vite fait ? J’ai encore des tonnes de choses à te raconter » ses projets, ses envies, ses plans pour le futur en particulier ; sans attendre, il régla leur verre avant de partir avec la jeune femme vers le dernier snack à la mode qui se trouvait à quelques mètres à pieds du bar.