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 le marché noir - Marius&Gabriel

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Message(#) Sujet: le marché noir - Marius&Gabriel le marché noir - Marius&Gabriel  EmptyDim 7 Oct - 19:38


La mère de Bax venait de mourir sur son lit. Un vrai carnage. Trois balles de colt. Une avait fini sa course dans sa gorge, l’autre dans l’épaule droite et la dernière en pleine artère aorte. C’est le vieux Poltron qui a traversé la cour en courant et en hurlant des atrocités qui a fini chez les Baxton, la vieille pelait ses patates quand elle a vu son sang gicler à travers la pièce sombre. Tombée raide par terre, la première balle allait suffire à lui faire quitter ce monde mais deux de plus semblaient être de rigueur pour le vieux fou. « Allez tous crever en enfer ! Ils arrivent. Vous allez périr. » une balle dans le crâne. Plus un bruit dans la baraque en bois. Owen ne l’avait pas entendu venir, il s’occupait de son poney dans le jardin et c’est lorsqu’il entendit les bruits des coups de feu qu’il se rameuta à l’intérieur. C’était déjà trop tard. Un hurlement, de la tristesse, la mort flottait dans l’air. Owen alluma ses cierges et récita plusieurs prières pour faire fuir les mauvais esprits. Soudain, plus rien.
« Jane, nettoie ce carnage tu veux. Et quand t’auras fini, tu m’apporteras ma brosse à dent. » Jane était sa petite sœur. Une petite conne qui servait à faire le ménage. Elle n’avait que ça a faire de ses journées et si d’habitude Owen l’aidait et couvrait ses conneries, cette fois, il ne comptait pas toucher une seule foute de sang qui coulait sur ce vieux parquet en bois. « Tu vas m’aider, hein ? » dit-elle a peine remise de ses émotions. « Frotte et ferme là. » La gamine restait accablée devant les propos de son frère. « T’es devenu comme elle… » comme elle ? Fou et mauvais ? Il ne releva pas et se contenta de claquer la porte. Pris ce foutu lapin qu’il mis dans sa cage et se rendit en ville sur sa monture.
Une fois devant le saloon, il attacha son poney. « Tu restes là, Davy. » Il s’engouffra dans le saloon en question et alla s’installer à côté de deux hommes qui discutaient, il avait sa cage dans la main et la posa sur le comptoir. « Vous avez quoi pour moi ? » les temps étaient durs et le prêtre savait bien qu’un animal était aussi synonyme de repas. Un lapin comme ça pouvait nourrir une famille ou un homme sur plusieurs jours. « Elle est où ta robe Bax ? » lui lança le gérant du saloon, se foutant ouvertement de sa gueule. « Ferme là Barry. » c’était bien la première fois que le prêtre s’adressait ainsi à quiconque le charriait dans ce bar. « Y parait que ta mère s’est fait défoncer le crâne. La folie s’est emparée de toi aussi ! » C’était bien le deuxième à lui faire cette remarque. Owen resta silencieux, se mis à réfléchir et se concentra à nouveau sur ces deux gaillards. « Alors messieurs ? »
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Message(#) Sujet: Re: le marché noir - Marius&Gabriel le marché noir - Marius&Gabriel  EmptyLun 8 Oct - 14:01


Le marché noir

@Owen Baxton, @Marius Warren & Bloody Gaby
"Toujours un plaisir de faire affaire avec vous Messieurs..."



Accoudé au comptoir dont le bois usé témoignait d’une vie déjà longue à soutenir tous les piliers de bar du coin, Gabriel laissait ses doigts pianoter sur la surface lisse et cirée. Le rebord du chapeau enfoncé sur sa tête ombrait le haut de son visage, le camouflant dans les ténèbres, rendant ce type déjà peu avenant plus inquiétant encore. Dans son dos il pouvait sentir chaque regard, méfiant, tendu, se poser sur lui dans ce saloon crasseux. Mais il n’y prêtait pas attention, il se moquait bien de ce que tous ces gens pouvaient penser et dire sur son compte. Les histoires que l’on racontait sur celui qui avait reparu sans crier gare après avoir disparu dans l’outback australien durant bien des lunes, lui étaient, certes, parvenues aux oreilles, cependant peu lui importait. Au fond ce qui angoissait peut-être autant ceux qui le dévisageaient était sans doute qu’il n’avait jamais fait mine d’infirmer ou de confirmer le moindre de ces dires. Il était désormais le demi-vivant, l’âme consumée par l’incendie qui avait ravagé Brisbane, lui arrachant femme et foyer. Après cela plus personne n’entendit parler de « La Tendresse », comme certains l’appelaient alors, un peu moqueurs, celui qui savait parlait aux bêtes, qui savait les calmer, un cowboy discret et un des meilleurs dresseurs de chevaux de la région. Après le drame, deux jours entiers il était resté effondré devant ce tas de cendres qui avait été un jour sa demeure, sous les décombres les restes calcinés de sa femme gisaient quelque part. Il l’avait enterré tant bien que mal. Et puis plus rien, il avait disparu sans un mot. Le dernier à l’avoir vu était le vieux Jackson, l’ivrogne de la ville, enfin l’un d’entre eux… Il avait vu l’irlandais enfourcher un cheval au beau milieu de la nuit et le lancer à bride abattue droit devant, direction le bush, l’outback sauvage et hostile, le territoire des Aborigènes. Quelques jours plus tard on retrouvait sa monture morte, éviscérée, les yeux vitreux, et aucune trace de son cavalier. On avait même fini par le croire mort, emporté par la folie qui l’avait gagné, dévoré avec ses bottes par quelque chacal ou dépecé vivant par les bushmen en quête de vengeance. Et pourtant… Pourtant il était réapparu. Il avait changé, nombreux ceux qui ne l’avaient pas reconnu, ayant oublié jusqu’à l’existence de ce pauvre bougre dont la vie avait été ravagé par la malédiction, comme tant d’autres. C’était toutefois bien lui, mais il avait désormais l’âme desséchée et le regard dur, froid, sans pitié. On disait qu’il avait le diable dans les yeux et le sang d’innocents sur les mains. « On » pouvait bien croire ce qu’il voulait, « on » est un con et depuis son retour « on » savait bien où le trouver quand il y avait besoin. Bloody qu’on l’avait rebaptisé, Bloody Gaby… Ridicule. Ses doigts tambourinaient toujours sur le bar. Le verre de whisky devant lui n’avait pas encore bougé d’un pouce, aujourd’hui il n’était pas venu pour boire. Non il était ici pour voir ce qu’il pourrait bien tirer de ses dernières trouvailles. L’irlandais attendait patiemment, dans ce monde de chaos et de destruction tout se monnayait, tout s’échangeait, tout avait une valeur et ceux qui étaient intéressés savaient toujours où se retrouver pour leur petit marchandage sous le manteau. Enfin deux types vinrent s’installer successivement à ses cotés. Gabriel leva un œil vers eux avant de poser son regard sur le barman. Ses yeux pourtant si bleus semblaient plus sombres qu’un soir d’orage. Et en substance cela appuyait les quelques mots de celui qui venait d’intimer à Barry de la fermer. Il n’avait nulle envie de subir les inepties de cet imbécile qui ferait bien mieux de retourner au nettoyage de ses verres dont l’état de propreté était pour le moins franchement douteux. Sans un mot Gabriel sortit du revers de sa veste un crucifix, de bonne facture il fallait le reconnaître, sûrement dérobé dans une église vu sur quel genre de type il l’avait récupéré. Enfin, de toutes façons ce truand ne l’aurait pas emporté au paradis alors autant que ça serve aux vivants, retour à l’envoyeur, et pour lui c’était le gage de l’échanger contre quelque chose de plus substantiel. Car oui il savait bien à qui il avait affaire ce jour-là, ce type qui venait d’entrer avec son lapin en cage et son air sombre. Le prêtre du coin. Un miracle qu’il y en ait encore un dans cette région infernale. Comme quoi… Gaby observa une seconde l’objet, le faisant tourner dans sa main comme si il cherchait à accrocher un rayon de lumière dessus. Pour lui Dieu n’existait pas, il n’existait plus, pas ici du moins, ici c’était l’Enfer. L’irlandais finit par le poser sur le bar et le fit glisser doucement vers Baxton. « Et vous curé ? »


Dernière édition par Gabriel Carnahan le Mar 13 Nov - 17:29, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: le marché noir - Marius&Gabriel le marché noir - Marius&Gabriel  EmptyMar 9 Oct - 21:18


le marché noir
Gabriel & Owen


Au galop, laissant derrière moi une étouffante nuée de poussière, je chevauchai mon étalon jusqu'à arriver face à la devanture du plus gros commerce de Main street. Sous un soleil de plomb, je chevauchai mon étalon qui, au galop, laissait derrière nous une étouffante nuée de poussière. Ses sabots battaient le sol telle une assourdissante cavalcade qui m'emplissait de fierté. Fallait faire sa place, dans ce trou paumé, et ça faisait belle lurette que la mienne était reconnue. D'une main ferme, je saisis les rênes que je tirai en arrière pour m'arrêter. Mon autre main, quant à elle, ne se tenait jamais bien loin du colt qui m'avait maintes fois sauvé la vie... en volant celles des autres. Oeil pour oeil, comme on dit. Une valse des jambes et je regagnai le sol, accrochant dans la foulée les rênes de mon cheval à la longue poutre de bois devant l'édifice. Je fouillai ensuite dans la sacoche accrochée à ma selle pour en sortir en certain gros livre, objet de ma venue ici. Je tâchai de le camoufler sous ma veste en cuir et, foulard noué autour du cou, m'avançai sur le perron au rythme rassurant du cliquetis de mes éperons. Je poussai la double porte à claire-voie du saloon et, armé d'un regard fier, balayai la scène : que des hommes - les femmes ont bien mieux à faire à la maison - dont la plupart buvaient du whisky au bar, la bouteille posée entre eux sur le comptoir. Les autres, assis de part et d'autre d'étroites mais épaisses tables rondes en bois, refaisaient le monde : Pat, le vieux maréchal ferrand, tenait des propos incohérents, Bat l'épicier se plaignait des pilleurs de farine et Jerry le dentiste, qui n'avait guère pris soin de retirer son tablier tâché de sang, en venait aux mains avec son voisin de table. Une soirée des plus normales. Impassible, j'ôtai mon chapeau de cuir, le posai sur un coin de bar, et tapai du poing sur la table pour commander un whisky fort qui me parvient dans la minute. Je bus une bonne gorgée, réhydratant ma gorge asséchée par la poussière extérieure et claquai mes bottes de cuir sur le bar sans la moindre retenue, quand on se joignit à moi. Le premier homme, certainement déjà éméché, s'installa, bientôt suivi du second. Comme le trio du bon, la brute et le truand, nous étions prêts à entamer l'aventure d'un marché noir que nous ne serions pas prêts d'oublier. « Alors messieurs ? » « Et vous curé ? » Pour ma part, j'adressai un signe de tête silencieux, bus une nouvelle gorgée d'alcool fort et me raclai bruyamment la gorge. « Z'avez l'butin ? » Droit au but, on est cowboy ou on l'est pas.
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Message(#) Sujet: Re: le marché noir - Marius&Gabriel le marché noir - Marius&Gabriel  EmptySam 13 Oct - 17:52


 Le prêtre n’avait pas l’habitude de mettre les pieds dans ce saloon mais il connaissait bien Barry qui allait souvent à l’église. Le dimanche, tous les commerces de la ville fermaient et tout le monde se rendait à l’église. Owen était peut être le gars le plus connu de Brisbane après le sheriff. Il savait se faire discret. Il était apprécié de tous et ces derniers temps, c’était compliqué pour lui. Sa mère malade, elle devenait complètement tarée c’est vrai. Barry avait raison. Elle avait fini par perdre la boule avant que Poltron vienne lui exploser la gueule dans sa cuisine. C’est alors que Bax avait perdu connaissance, se réveillant plus tard dans le sang de sa mère, il avait presque été satisfait de la voir ainsi. Sourire sur les lèvres, il s’en était ensuite pris à sa sœur, la sommant de nettoyer le carnage et l’odeur de la mort qui régnait dans la baraque.
Lapin sous le bras, brosse à dent dans la poche, il s’en allait vers le vieux saloon prêt à en découdre. L’heure des négociations approchaient, Owen avait besoin de nouveau matériel pour pouvoir exercé et le but de Dick était de récupérer un maximum d’objet sacré pour les faire bruler et s’en débarrasser à tout jamais. Le brigand avait fait fort, il ne pouvait espérer mieux que venir hanter le curé du village. Mais c’était moins évident qu’il ne le pensait. Si la mère de Baxton avait été si facile à pénétrer pour Owen, c’était une autre paire de manche. Tantôt il avait le dessus, tantôt, il était impossible de se faire remarquer. Mais à l’heure qu’il était Dick était bien présent dans les yeux de Baxton. « Et vous curé ? » qu’il osa lui demander en faisant glisser discrètement le crucifix sur la table. Les yeux brillant de Baxton se posèrent dessus mais le soucis pour l’instant, c’est qu’il était bien incapable de se saisir de l’objet. Dick avait tout intérêt à disparaitre ou Bax ferait marche arrière  dès qu’il toucherait la croix sacrée. Elle le brulerait instantanément. Alors qu’il allait répondre, il fit interrompu par la porte qui s’ouvrit violemment et laissa entrer Warren, c’est là qu’il savait que les choses sérieuses allaient commencer. « Z'avez l'butin ? » Owen glissa sa main dans son boléro en poil de chèvre et en sortie une brosse à dent usager mais une fois taillée, qui pourrait faire une arme redoutable que l’adversaire n’oserait même pas soupçonner. « Ca et le lapin. Vous choisissez… j’ai besoin du crucifix et du putain de livre que tu caches sous ta veste ! » Owen guetta autour, il fallait rester discret, ne pas attirer l’attention mais à lui seule, il titillait la curiosité de chaque personne présente dans ce bar. Passant de Bat l’épicier à Jerry le dentiste…
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Message(#) Sujet: Re: le marché noir - Marius&Gabriel le marché noir - Marius&Gabriel  EmptyMar 6 Nov - 9:10


Le marché noir

@Owen Baxton, @Marius Warren & Bloody Gaby
"Toujours un plaisir de faire affaire avec vous Messieurs..."



Un curé visiblement ombrageux, un cowboy bruyant et un chasseur de primes maudit. C’était pour le moins un étrange trio qui venait de se former dans un coin du Saloon. Il était à parier que leurs chemins n’avaient que peu de chances de se croiser en temps normal. Oui mais voilà, ils étaient là pour affaires et dans ces cas là on était tout de suite moins regardant sur l’identité et la nature de ses interlocuteurs. Cependant ils attiraient les regards. Gaby en avait l’habitude, les histoires les plus folles et sinistres couraient sur son compte et alimentaient une certaine crainte à son encontre, aussi passait-il rarement inaperçu. Il avait toutefois pris l’habitude de faire se retourner les bonnes gens sur son passage, de les voir se signer et murmurer quelques prières lorsqu’il mettait pied à terre ou entendre les crachats insolents lancés dans son dos. Autant dire que tout cela ne lui faisait absolument ni chaud ni froid et qu’il n’y accordé pas même un soupçon d’attention. En revanche Baxton semblait fort agité, balayant à intervalles réguliers la pièce des yeux. Gabriel l’observa avec attention, son instinct lui soufflait que quelque chose ne tournait pas rond et le regard du curé avait un éclat étrange, plus encore lorsqu’il se posa sur le crucifix qui trônait sur le bois brut. Mais ses pensées furent interrompues par le sonore raclement de gorge du second homme, de toute évidence bien décidé à aller droit au but et ce le plus vite possible. Gabriel laissa le curé exposait ce qu’il avait à échanger. Un lapin, synonyme de repas, après tout le gibier se faisait rare et les troupeaux de bêtes tombaient malades, plus que de raison, faisant chuter drastiquement les cheptels. Il fallait sans le moindre doute y voir la marque de cette malédiction qui pesait sur la région. L’irlandais leva un sourcil circonspect en découvrant l’autre objet que Baxton sortit de sa poche. Une brosse à dent. Et à en croire son aspect, elle n’était franchement pas de première jeunesse. Honnêtement il ne voyait pas bien quelle utilité elle pouvait bien avoir dans un pareil état. Ce fut la voix irritée du curé qui coupa court à sa réflexion. Gaby posa alors ses pupilles céruléennes sur ce dernier. Non vraiment quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Il avait beau ne pas le connaître plus que cela personnellement, il le pressentait au fond de lui. Et à ce niveau-là son instinct lui jouait rarement des tours. Le chasseur prit un air détaché tandis qu’il coinçait un cigarillo au coin de ses lèvres et sortait un vieux briquet pour l’allumer. Il voulait en avoir le cœur net. « Allons bon curé ne vous agitez pas tant, vous attirez déjà bien trop l’attention. » Une volute de fumée s’éleva dans l’air crasseux du Saloon. « Le lapin m’intéresse. » Gabriel avait posé ses conditions, son ton à lui seul sous-entendait que pour lui ce serait l’animal ou rien. Il n’était pas aux abois et ne comptait pas brader sa trouvaille contre une vieille brosse à dent usagée. Si les choses ne tournaient pas à son avantage il trouverait bien quelqu’un d’autre d’intéressé, ce genre d'objets était plutôt recherché en ces temps troublés. Ses yeux pâles passèrent du curé au cowboy dans l’attente de leur réaction. L'irlandais, lui, avait tout son temps.
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