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 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 1:25


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Il avait le coeur plus léger maintenant qu'il sentait Charlie à ses côtés, libérée du fardeau de la tragédie qu'elle venait de vivre. Ce n'était peut être pas grand chose mais partager sa douleur avait des dons de guérison évidents. Tim ne l'avait pas fait en son temps alors qu'il aurait certainement dû. Évacuer son chagrin, se laisser la liberté de pleurer, ne pas avoir honte de ce qu'on pouvait ressentir, c'était quelque chose d'essentiel mais c'était également ce qui avait fait défaut à Tim. Au lieu d'être sincère envers ses émotions, il s'était tapi derrière lui, avait laissé la vie s'écouler sans qu'il n'agisse contre sa peur. Charlie, elle, y était arrivée plus aisément. L'épisode était encore frais mais elle avait su mettre des mots sur les événements, présenter à Timothy son poignet endolori, accepter même qu'il puisse être là pour elle. Lui n'avait pas su agir ainsi. Il avait attendu dans son coin que la peine passe... Vainement. Son frère avait bien essayé de le faire aller voir un thérapeute mais le jeune homme qu'il était à l'époque était simplement resté mutique. Ce n'était pas à un professionnel qu'il avait besoin de parler mais à une personne de confiance, quelqu'un qui ne le jugerait pas, ne le trouverait pas moins intéressant tout d'un coup ou quelqu'un qui aurait pitié... Non, juste quelqu'un qui le considérerait toujours comme Tim, ni plus ni moins. Il était passé à côté de sa chance alors qu'il n'était encore qu'un enfant mais depuis, il s'était tout de même rattrapé en se confiant à quelques individus qui n'avaient pas changé d'avis sur lui. Un jour, Charlie ferait son entrée fracassante dans cette catégorie, Tim en était sûr et certain mais pour cela, il fallait qu'elle aille mieux avant. C'était justement la priorité de Decastel à ce moment là, lorsqu'il vint l'enlacer étroitement après ce doux moment de silence, leurs visages collés l'un à l'autre. Il n'y avait plus aucun espace autour de lui, juste la présence de Charlie contre lui, le silence apaisant, son coeur non loin du sien, son odeur si enivrante... Ce tout qu'elle représentait à ses yeux et pour lequel il mourrait, assurément. Timothy ne voulait pas en voir la fin, il ne voulait pas se détacher de la belle rousse mais ils ne pouvaient pas rester ainsi pour toujours, même si l'idée était parfaitement intéressante pour lui. Il resta non loin d'elle cela dit, à une distance suffisante pour pouvoir encore sentir son parfum et se délecter de chaque trait de son visage si fin. Tim était perdu, totalement perdu, éperdument perdu pour elle et il le savait. Tout comme il avait su à l'époque qu'Alex changerait sa vision de l'amour. Il n'avait pas aimé beaucoup, mais dans tous les cas, rien n'était comparable à cela, à la pureté de ce qu'il pouvait ressentir pour les magnifiques yeux bleus de Charlie. "C'est impossible ça, Charlie, ça n'arrivera jamais." C'était certainement pour cette raison que sa main s'osa à un parcours délicat dans sa chevelure, le cerveau de Tim se réveillant au milieu de cette traversée pour qu'il se coupe dans son geste. Il fallait toujours demander l'autorisation, surtout à une femme comme elle, qui venait de subir le pire traumatisme possible... Le courroux d'un homme vicieux. Tim ne voulait pas être assimilé à ce genre d'hommes dans l'esprit de Villanelle et il fut quelque peu rassuré de sentir ses mains se poser sur la sienne pour lui indiquer que son contact ne lui avait pas fait de mal, qu'il ne l'avait pas effrayé. Le jeune gardien de cimetière put respirer à nouveau, soulagé de ne pas avoir blessé celle qui avait pris tant de place dans sa vie en si peu de temps, un miracle personnifié. Il la regarda avec tout le respect qu'il lui vouait, écoutant la suite de ses propos, toutes ses révélations lui marquant le coeur à chaque mot asséné. Qu'allait-il faire sans elle? Arriverait-il à vivre une journée normale maintenant qu'il connaissait Charlie Villanelle, maintenant qu'elle avait bouleversé tout ce qu'il était? Tim ne s'osait pas à désirer une réponse. Il pensait simplement à l'instant présent, à la peur de Charlie de le voir s'en aller à nouveau, un doute qu'il effaça bien vite en osant ouvrir sa main pour la serrer dans celle de Charlie. Il ne la laisserait pas tomber, il serait toujours là pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments... Ils n'avaient pas envisagé leur mariage pour rien apparemment. C'était tout à fait le genre de promesses que Timothy était capable de faire, dans un moment de silence comme celui-ci, ses yeux dans les siens, sa tendresse berçant tout son corps. "Je partirai plus, alors. Et je te raconterai tout un jour. Quand tu seras prête à entendre tout ça, Charlie. Là, c'est pas le moment, il faut que tu guérisses d'abord. Après, on parlera de moi. Là, ce qui compte, c'est toi, ok?" Il était à nouveau tout sourire face à elle, masquant un oh de surprise au moment où il dût réceptionner Charlie au creux de ses bras. Il rit directement de sa fougue, rassuré de la sentir moins apeuré par le contact humain maintenant qu'elle s'était ouverte à lui. En tout cas, Timothy préférait la voir ainsi, prête à en découdre dans une maison hantée pour de nouvelles aventures de la sirène et son triton. D'ailleurs, Decastel se releva prestement à ce moment là, se postant de toute sa grandeur en face de Charlie, lui tendant les mains pour l'aider à se relever à son tour. "Je dirais même plus, j'ai des tympans à me faire détruire dans cette fichue maison hantée. J'ai hâte, t'imagines même pas. T'es sûr que tu veux pas manger quelque chose d'abord? Je suis un aussi bon infirmier qu'un faux petit ami, tu sais alors... Parfois, il vaut mieux prendre ses précautions et éviter l'hypoglycémie. Je suis le roi du petit déjeuner en plus, ce serait bête de louper une telle occasion. Enfin, je crois." Il fit semblant de réfléchir, ses yeux pétillants de malice après toutes les émotions qu'ils venaient de vivre tous les deux. Désormais, ils avaient ce lien unique et Timothy en avait parfaitement conscience. Il n'était pas prêt de lâcher Charlie, la preuve vu qu'il tenait encore à prendre soin de sa santé. Il était incorrigible, le faux petit ami idéal, comme quoi, la jeune femme était bien tombée sur ce coup là... En mourant de honte face à un ex petit ami, elle avait trouvé le moyen de rendre le misérable Timothy Decastel totalement épris d'elle. Un véritable exploit.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 2:10


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

La soirée de la veille semble si anecdotique dans le coeur de Charlie, elle n’y pense même plus désormais que Tim lui a apporté tant de bonheur. Il se contente d’être lui, de rester égal à lui même et pourtant il semble capable de guérir tous les maux de l’univers. Elle ne s’imagine plus continuer sans lui, sans ses belles paroles et ses gestes tendres. De toute sa vie aucune relation n’avait débuté de manière si inattendue, si incongrue. Cela n’arrive qu’à la télévision de rencontrer quelqu’un au cinéma et de lui raconter sa vie dans les toilettes avant qu’il ne vous manque comme votre moitié. Cela n’arrive que dans les films et pourtant c’était bien arrivé dans la vie de Charlie. Pendant le cinéma, au delà de vivre au rythme de l’action, elle avait respiré en même temps que Tim le faisait et leurs deux coeurs battaient en harmonie. La jeune femme ne veut pas se l’avouer mais c’est la première fois qu’elle ressent autant de choses pour une seule personne. Au delà de la confusion évidente, tous les sentiments se mêlent pour ne former qu’un. Un seul mot encore interdit, un seul mot qu’elle a associé à Amélia étant enfant et John étant stupide. Deux fois où elle s’était trompée, la première n’étant finalement qu’une amie et le second le plus gros connard de la Terre. Tim n’est ni un ami ni un connard, il est infiniment plus important dans son coeur. « Tu dis ça parce que tu ne m’as pas encore vu arriver avec mon armée de doudous pour passer une seule nuit. » Elle préfère dériver vers les blagues, se sentant faillir à force d’être trop sérieuse, trop concentrée sur ses moindres mots et ses moindres paroles. Elle n’a pas envie de briser leur si belle relation alors qu’elle ne fait que commencer et qu’elle est promise à un avenir prometteur. Les petites blagues pour détendre l’atmosphère font aussi parties d’elle, il doit apprendre à savoir qui elle est car ils semblent être amenés à passer davantage de temps ensemble à l’avenir. « Tu m’en parleras quand tu le voudras, mais ne t’en fais pas pour moi. C’est juste un poignet, j’irai déjà mieux demain et tout rentrera rapidement dans l’ordre. » Elle sait bien qu’il ne parle pas seulement du poignet mais Villanelle ne veut pas une nouvelle fois avoir à parler de John face à lui. Il a déjà dû supporter Alex, il n’a pas non plus à connaître tous les secrets de sa (non) relation avec le barman, ça le briserait sûrement et elle ne veut que son bien. La règle dit qu’on ne doit jamais parler de ses ex et Charlie l’a déjà brisé bien trop souvent en sa présence, maintenant elle doit arrêter de ressasser le passer et se tourner vers l’avenir une bonne fois pour toute, la tête haute et pleine de rêves.
A nouveau pleine de vie et pétillante, elle regarde son vrai faux petit ami se lever d’un bond, le sourire aux lèvres. Le temps des confessions est passé, ils peuvent continuer leur vie et parler de plans sur la comète comme ils le font si bien dans leur bulle. Elle lui tend sa main sans attelle et s’aide de son avant bras pour se lever à son tour, se retrouvant rapidement à côté de lui, une tête en dessous de la sienne. Charlie n’a pas l’habitude de paraître si petite face à quelqu’un d’autre, mais cette hauteur semble davantage rassurante plutôt qu’oppressive. Elle l’aime bien, grand comme ça, avec des yeux bleus et des muscles qu’elle a pu entrevoir sous sa chemise. Tim recèle encore de bien des secrets apparemment. « Le programme de perforation de tympans semble vraiment alléchant c’est vrai, mais le petit déjeuner offert par un chef français … Comment résister ? » Elle n’a pas faim, pas le moins du monde même si elle n’a pas mangé depuis plus de trente six heures, mais à choisir entre se jeter dans la mêlée ou rester dans leur petit cocon, leur refuge, le choix est vite fait. Si elle le pouvait elle resterait ici jusqu’à que son colocataire revienne, elle n’aurait aucun problème à s’endormir sur le canapé devant les programmes de la nuit ou devant une série qu’elle pourrait regarder en fermant petit à petit les yeux. Prenant les devants elle passe à côté de Tim et s’enfonce vers la cuisine, effleurant son bras du bout des doigts sans qu’il soit possible de savoir si c’était prémédité ou non. Elle avance en tournoyant sur elle même, écartant légèrement les bras et oubliant toute sorte de traumatisme. Le passé est le passé, désormais seul Tim lui importe. Ses cheveux roux tournoient dans le vide, son visage affiche un grand sourire et des yeux rieurs. Charlie est de nouveau elle même et se sent comme si elle était à Bayside, seulement déçue de ne pas avoir apporté un coquillage à Tim, lui qui disait pourtant les aimer. Elle s’arrête finalement en plein demi tour sur elle même et chancelle avant de retrouver l’équilibre. « On pourra avoir un chien ? Un peu avant le premier enfant, un chien de berger, comme ça il pourra prendre soin de lui … ou d’elle ? » Ils pourront devenir les meilleurs amis du monde et bébé se perdra dans tout un amas de poils entre deux rires. Ils ne seront jamais laissés sans surveillance, mais Charlie prendrait des millions de photos et vidéos qu’elle enverrait à toutes les mamans rencontrées au parc et même à Léo. Elle aimerait vraiment un chien avec Tim, seulement Tim. « On lui trouvera un super nom simple mais efficace et il dormira dans la maison sur son panier, même si parfois il viendra dans le lit. Par contre il quémandera rien à table ! Il ne mangera que ses croquettes. »

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 2:48


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Elle lui faisait totalement tourner la tête mais Tim n'en avait pas grand chose à faire, au final. Il aimait bien cette sensation, de ne pas être tout à fait en mesure de comprendre ce qui lui arrivait, de l'accepter dans tous les cas et de se laisser porter par le courant qui passait si bien entre eux. Charlie avait ce don de faire s'affoler son palpitant, lui qui avait un rythme cardiaque des plus faible habituellement, peu stressé par la vie maintenant qu'il avait connu le pire. Son angoisse, il l'avait mise derrière lui depuis qu'il s'était en marge de la société, choisissant sa petite vie tranquille au fond d'un cimetière avec un colocataire plus accro aux jeux vidéos qu'à faire la conversation avec lui. Dans cette affaire, il restait Sam qui passait plus de trois fois par semaine en règle générale, se lançant toujours dans un débat interminable sur le célibat de longue durée de son petit frère. Tim ne lui ressemblait pas le moins du monde: il n'était pas capable de se mettre en avant comme il pouvait le faire, il n'aimait pas vraiment le regard des gens depuis le lycée. Alors, il trouvait toujours une parade pour éviter les brimades de son aîné... Il était très bien seul, il était très heureux dans son cocon d'incertitudes. Au fond, l'affaire était tout à fait intéressante: Timothy était inquiet pour son avenir parce que personne n'était apte à l'aimer. C'était en tout cas ce qu'il ressortait à l'aube de ses trente ans. Personne n'essayait de l'approcher et Ivan avait beau lui dire que dans les règles, c'était à l'homme de faire le premier pas, Decastel ne pouvait pas entrer dans les lois ridicules de cette société. Il considérait qu'une relation se construisait à deux, autour de bases saines et pas à partir de vulgaires techniques de drague tirées d'un film à l'eau de rose que personne n'avait vu depuis les années 80. Tim ne voulait pas d'une relation superficielle, il voulait encore moins coucher avec la première venue juste pour se débarrasser de son "petit problème" comme l'évoquait souvent Sam. Certes, il n'avait aucune expérience mais était-ce rédhibitoire pour autant? Il attendait juste quelqu'un qui lui ferait vriller le cerveau, comme Charlie depuis plusieurs semaines déjà. Au moins, le fait de ressentir tout cela lui permettait d'avoir cette certitude: il n'avait pas eu tort de ne pas faire comme tout le monde, d'attendre quelqu'un qui en valait la peine, quelqu'un qui lui ferait tout ressentir en l'espace de quelques minutes seulement. Il ne savait pas ce qui adviendrait de tout cela, de ce lien si doux et si pur au beau milieu de cette guerre sanglante d'egos autour d'eux mais Tim ne voulait pas perdre ce qu'ils avaient. Il se refusait de perdre Charlie alors, oui, il avait peur que cet homme continue de la hanter ou que, pire, il ne vienne la trouver pour la battre à nouveau. Decastel ne savait pas comment il le prendrait si on recommençait à faire du mal à la plus belle femme de cette planète. Il aurait mal, mal comme si c'était lui qu'on avait battu à mort, il en était quasi certain. Ce n'était de toute façon pas vraiment le moment d'y penser puisque Charlie retrouvait tous ses moyens, et surtout son sens de l'humour. "Les doudous, ça ferait une super déco pour l'appart' déjà... Et puis, moi, personnellement, j'adore ça, c'est doux, c'est chaud, ça permet de faire des câlins les soirs d'hiver. C'est pas un souci une armée de peluches, vraiment pas." Il trouverait toujours la parade pour lui signifier qu'elle ne trouverait jamais de quoi le faire fuir ou juste s'éloigner d'elle. Le jeune Decastel était bien plus coriace qu'une simple armée de peluches, il avait vu pire comme menace, très clairement. Après tout, il avait un colocataire de compétition qui parlait dans un casque à longueur de journée alors, il ne devrait pas avoir trop de mal à s'accommoder des effets personnels enfantins de la belle Villanelle. Tout comme de ses états d'âme. Elle en profita d'ailleurs pour minimiser sa blessure mais Timothy ne s'autorisa pas à commenter, elle avait besoin de temps certainement pour se rendre compte de la gravité de sa situation de la veille. "J'espère, oui, que tu seras remise sur pied vite... Sinon, je deviens médecin et je te guéris moi même. Mais promis, oui, t'auras mon histoire, ma sirène." Il ne savait pas vraiment quels mots il pourrait utiliser lorsqu'il devrait tout lui raconter mais Timothy tâchait de ne pas trop s'en faire pour le moment. Il avait encore un peu de temps devant lui, maintenant que la journée s'éclaircissait devant eux. Il n'était plus spécialement question d'évoquer des chagrins ou des tragédies, mais plutôt de profiter de la présence de l'autre, avec une bonne dose d'humour et d'amour, même si celui-ci restait subtil derrière toutes les paroles échangées. Un Tim agile aida Charlie à se remettre sur pied dès lors que la maison hantée fut évoquée, une bien belle idée mais pas la priorité du jeune homme en vue de la frêle santé de sa partenaire. Il ne put que lui proposer de jouer le rôle du chef de petit déjeuner, quelque chose qu'il ne faisait qu'à lui même habituellement puisque Ivan dormait encore et qu'il appréciait sa solitude du matin... Pas aujourd'hui, pas du tout même. Il se colla à l'encadrement de la porte après qu'elle l'eut frôlé en passant à côté de lui, regardant Charlie tournoyer avec un sourire d'amoureux transi, ses cheveux virevoltant autour d'elle, sa beauté transcendant la piètre décoration de son appartement. Voilà une vision qu'il n'était pas prêt d'oublier, une image qu'il aimerait certainement pouvoir partager plus quotidiennement mais ce n'était pas le moment de s'égarer, Decastel. A la place, il s'immisça dans la pièce, passant à côté d'elle avec le même contact que Charlie eut avec lui quelques secondes seulement auparavant. "Un chef français, c'est vite dit... J'ai déjà qu'une moitié génétique de ce côté là et j'ai pas l'habitude de servir un petit déjeuner à d'autres personnes en dehors de moi. Dans mes souvenirs, t'es la première, pression totale." Il s'attela à la tâche ensuite, non sans regarder Charlie de temps à autre, elle qui semblait emballé par ses idées d'adoption d'un chien dans un avenir plus ou moins proche, ou plus ou moins réelle, cela, Timothy n'aurait su le dire. Il souriait toutefois, elle avait l'air d'une enfant le soir de Noël, se prenant au jeu du rêve éveillé, s'imaginant mille scénarios d'une vie qui n'existait pas encore. "Un chien, hein? T'as déjà pensé à tout, même à la chronologie de l'adoption, du bébé, de la maison... Notre vie conjugale n'a déjà aucun secret pour toi et elle n'a même pas commencé. Tu vas me faire rêver Charlie..." Il lui fit un clin d'oeil en terminant de mettre tout un tas d'aliments sur la table, terminant sa tambouille en mettant des couverts en plus. "On prend un chien si j'ai le droit à un avis sur la déco'... Ah et si j'ai le droit de lui faire la lecture quand il sera collé à toi dans le lit. Oui, je serais jaloux mais bon, faut accepter parfois de pas avoir la plus belle femme du monde juste pour soi." Il se rendait compte de ce qu'il disait mais heureusement, cette fois, Tim pouvait mettre le rouge qui perlait sur ses joues sur le compte de la chaleur de la poêle qu'il retirait du feu, servant Charlie de tout un tas de choses, ne sachant pas ce qu'elle aimait le plus. Il s'assit de son côté, avalant quelque chose mais sans quitter des yeux sa belle rousse. Il pouvait s'habituer à cela, à la regarder sourire et s'extasier d'un rien, portant son tee shirt bien trop grand pour elle. Timothy pouvait vivre avec ce cliché en tête, Charlie occupant sans l'ombre d'un doute le moindre centimètre carré de ses pensées... Et pour sûr, de son coeur si ombragé jusque là.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 4:34


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Ils sont redevenus le vrai faux couple qu’ils étaient lors de leurs premières heures au plus grand plaisir de Charlie. Elle peut faire d’invraisemblables plans sans avoir à se sentir coupable de quoi que ce soit, elle sait que le beau Tim qui fait tant battre son coeur lui répondra avec le plus de sérieux du monde. Ils oscillent avec brio entre blague et sérieux, ne sachant pas réellement quand il est question de l’un ou de l’autre. Ils n’ont pas besoin d’apprendre à différencier les deux, tant qu’ils se sourient l’un à l’autre cela leur suffit. Tant qu’ils sont heureux cela leur suffit aussi, peu importe s’il s’agit d’un monde purement imaginaire. Si Tim est dans ce monde imaginaire et encore plus s’ils y sont tous les deux ensemble, alors Charlie continuera cette histoire avec grand plaisir. Elle racontera ses idées par message, de vive voix ou les posera sur papier après un magnifique rêve. Elle annotera ses idées de partout dans l’espoir qu’elles deviennent la réalité un jour. « Enfin quelqu’un de sensé avec les peluches. » Charlie trouve aussi qu’on peut faire de gros câlins aux peluches, qu’elles seront toujours là pour nous même si on a eu une mauvaise journée et qu’on est en colère, même si on est d’humeur exécrable et qu’on crie sur tout ce qui bouge. Les peluches ne nous feront jamais défaut même si des miettes de pizza se logent dans leur cou, même si elles sont brûlées par une cigarette mal éteinte. « Mais pour le moment t’es chanceux elles sont encore toutes bien au chaud à Bayside. » Elle envisage de lui demander de dormir ici ce soir, parce qu’elle ne se voit pas encore tout raconter à Léo. Deux fois en une seule journée cela semble beaucoup trop pour son coeur fragile, et si elle demande à son meilleur ami de dormir chez lui elle lui devra des explications. Cependant Tim est loin d’être un choix par défaut, bien au contraire il est le premier choix qu’elle ferait pour bien des choses. Elle n’ose pas encore aborder le sujet, il est encore trop tôt et ils ont littéralement la journée devant eux. « Tu fais un très bon docteur ne t’en fais pas. Je n’ai pas eu droit au fameux bisous magique qui guérit tout, mais ça va beaucoup mieux quand même. » Ce fameux bisous seulement utilisé sur les plus petits après qu’ils soient tombés de leur quatre vingt centimètres de hauteur, un petit bisous sur les paumes de mains devenues rouges et les voilà repartis à l’aventure. Charlie ne fait qu’un mètre de plus qu’eux et a dépassé l’âge limite depuis quinze ans, mais cela ne reste que des chiffres. Elle est vieux jeux sur certaines choses Villanelle, et reste une enfant sur bien des aspects de la vie : les peluches, les bisous magique, … Charlie aborde volontairement le sujet pour ne pas revenir une nouvelle fois sur la fameuse histoire qu’il lui contera un jour. Il le fera quand il sera prêt, quand il pensera que ce sera le bon moment. Ce jour là sa sirène l’écoutera et lui ouvrira ses bras et son coeur pour recevoir tous les maux que son triton a pu accumuler au fil des âges. Elle le suit du regard quand il la dépasse à nouveau, souriant davantage lorsqu’il frôle par inadvertance sa main comme elle l’avait fait peu avant. Il l’a remarqué. Bien sûr qu’il l’a remarqué. Les yeux de la jeune femme sont brillants, plus épris pour Tim que jamais. Elle aime tant ce jeu auquel ils jouent. C’est un jeu dont ils ont inventé chaque règle, un jeu pour lequel il leur est impossible de perdre parce que ce n’est pas compris dans le codage. Ils ne peuvent que gagner après un chemin plus ou moins long, mais jamais échouer. « Je suis certaine que cinquante pour cent de sang français suffiront pour que tu prépares le meilleur petit déjeuner de ma vie. Mais pas de pression bien sûr. » Elle lui sourit à nouveau, plus fière de sa blague qu’elle ne le devrait. Elle est toujours fière de ses blagues même s’il ne s’agit de rien d’extraordinaire souvent. Il lui en faut peu pour s’extasier, comme toujours, encore plus quand un Tim concentré s’affaire en cuisine sous ses yeux. Son regard se perd sur lui alors qu’il ne peut le savoir, sur cet homme si grand si beau et si fort qu’elle aime tant. Cet homme qu’elle est venue quérir dans un piteux état et qui l’a remise sur pied en moins de deux heures. Deux heures pour réparer un être humain brisé, voilà ce que ça demande à Tim. Il excelle décidément dans tous les domaines, ce qui est une nouvelle raison pour l’aimer davantage. Un sourire bêta sur le visage et sa tête posée dans sa main, elle le regarde être une nouvelle fois aux petits soins pour elle.

Leur relation passe une nouvelle étape avec les paroles de Tim. Ce n’est peut être pas le cas pour de vrai, mais c’est la manière dont Charlie ressent les choses. Il n’emploie pas de conditionnel mais bel et bien le futur. Il parle de “on” mais pas de la même manière qu’avant. "Notre vie conjugale n'a même pas commencé" la fait tressaillir, tant à cause de panique que de la joie qui lui procurent ces quelques mots. Quelque chose a changé, il est devenu sérieux … ou alors c’est elle qui l’est devenue ? Peu importe. Cela ne la dérange pas. Il y a un temps pour la rêverie et un temps pour le sérieux. Cette fois ci elle est sérieuse. « On peut toujours laisser sa place à l’inconnu et au hasard si tu préfères. On s’est plutôt bien débrouillés en jouant avec les deux jusque là. Et si on a le bébé avant le chien c’est pas bien grave ...  » Elle dira tout autre chose quand bébé se réveillera trois fois par nuit et le chiot une fois de plus car tout le monde aura faim, soif, envie de faire ses besoins ou tout simplement parce qu’il se sera réveillé et aura envie de le faire savoir à la Terre entière. Elle le regarde le plus sérieusement du monde, marquant parfois quelques pauses pour venir piquer de la nourriture préparée par ses doigts de fée. Il fait réellement de formidables choses sous la pression, il devrait avoir davantage confiance en lui. « Ta décoration semble de toute façon inclure des peluches alors tu as mon feu vert sur ça. Et pour la lecture … » Elle mime une profonde réflexion alors que chacun sait que la réponse est dans sa tête depuis la première heure. « Marché conclu. Je m’endormirai sûrement au bout de deux minutes et te laisserai en tête à tête avec notre chien plein de poils. » La plus belle femme du monde, c’est bien ce qu’il a dit. Elle rougit et baisse les yeux vers son assiette, soudainement intéressée par l’omelette préparée par ses soins. « La femme dont tu parles a l’air bien incroyable mais tu devras te contenter de Charlie Villanelle, désolée mon amour. » Elle l’appelait comme ça devant Alex parce que la situation l’exigeait mais il faut croire que certains habitudes ont la vie dure et qu’elle ne cherche pas vraiment à éradiquer celle-ci. Ne tenant pas non plus à ce qu’un silence s’ensuive juste après elle rajoute une dernière phrase à la hâte mais non moins véridique. « Je viendrai manger le petit déjeuner chez toi plus souvent, c’est bien mieux que mes chocolats chauds à peine tièdes et mes pancakes oubliés sur le feu. » Ce repas ci est parfait, tout comme tout ce qui émane de Tim.

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 13:55


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Il semblait n'y avoir aucune limite à cette étrange relation qui se nouaient entre Charlie et Tim. Le jeune homme ne savait pas vraiment comment il était censé agir, surtout après tout ce que la rousse venait de lui confessait. Désormais, il avait connaissance qu'elle avait vécu une relation sérieuse et y était peut être même encore confrontée mais le gardien de cimetière faisait tout pour l'oublier. Il ne voulait pas avoir à penser à cet homme qui avait osé faire du mal à la jolie sirène, se refusant de rejouer la scène dans sa tête. Decastel aimait les gens, c'était un fait mais il n'était pas certain de pouvoir apprécier un tel homme, pas un qui trompait une Charlie aussi belle et vive avant de la maltraiter quand les événements finissaient par éclater au grand jour. Timothy trouvait l'affaire totalement surréaliste car c'était lui le fautif, pas sa douce rousse qui n'avait rien demandé. Elle avait juste désiré être heureuse dans son couple et voilà qu'on la punissait doublement, d'une trahison d'abord et de la violence ensuite. Tim avait du mal à s'y faire mais il ne pouvait plus en parler, le moment était de toute manière passé. Il espérait juste que sa présence faisait un peu de bien à la jeune femme après la soirée effroyable qu'elle avait passé. Il l'imaginait dans son lit, dans l'incapacité de rejoindre Morphée par peur de se faire violenter par l'homme qui dormait sur son canapé. Il aurait aimé être là, la bercer dans ses bras protecteurs pour qu'elle lâche prise et finisse par s'endormir. Impossible de revenir en arrière pour autant, Tim ne pouvait que profiter du présent pour amener le bien être chez Charlie. Elle avait l'air plus souriante, certainement heureuse de constater que ce jeu entre eux pouvait encore exister, même si la vérité était désormais présente dans la pièce. Tim n'avait pas l'air de s'en préoccuper, non, car sa priorité restait Charlie, ses longs cheveux qui ondulaient au vent, ses tournoiements excessifs au milieu de son salon alors qu'elle parlait de ses peluches. Comment ne pas sourire, comment ne pas sentir une dose d'amour incommensurable l'envahir? "Je sais pas si je suis sensé mais je suis hyper tolérant... J'ai jamais eu de peluches, moi, mais si tu m'en ramènes, je compte bien me rattraper." Non, sa mère ne lui avait jamais offert ce droit, le forçant à prendre une poupée comme objet rassurant dans l'obscurité, autant dire que cela n'avait pas eu l'effet escompté. Tim avait détesté chaque instant passé en la compagnie de cet objet aux yeux morts, pas doux pour un sou et contre lequel on ne pouvait pas se reposer réellement. Alors, il pensait vraiment que les peluches de Charlie pouvaient être une solution à retardement, trente ans plus tard, il s'y accommoderait aisément en tout cas. "Elles seront toutes bien au chaud aussi à Fortitude Valley, comme tes plantes, hein." Il se targua d'un clin d'oeil joueur en passant à côté de Charlie, la frôlant à nouveau, frissonnant sous l'effet de ce contact si doux. Timothy n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort et il avait l'impression d'en être d'ores et déjà accro. Il arrivait à en sourire avec aisance, son regard se posant sur la belle sirène alors qu'elle évoquait ses aptitudes en tant que médecin de fortune. Autant dire qu'il était meilleur en gardien de cimetière qu'en sauveteur de la race humaine mais l'idée du bisou magique le fit sourire nerveusement... Enfin presque en vue de sa réplique. "Oh bah, hésite pas s'il y a besoin d'un bisou magique à un moment donné. Je suis pas certain du pouvoir du mien mais si jamais, ça peut aider ton poignet, il répondra présent lui aussi." Après cinq minutes de glaçon, une attelle posée soigneusement, Timothy pouvait bien suggérer un bisou magique. Quoi de plus? S'il avait pu s'agenouiller devant elle et lui narrer tout ce qu'elle représentait pour lui, il l'aurait certainement fait mais Tim était bien trop réservé pour ce genre de déploiement de tendresse. Avec lui, tout était toujours subtil: il fallait décrypter les mots, le langage corporel et surtout les regards... Car, oui, c'était dans ses yeux que tout était écrit, dans ses prunelles céruléennes qui lançaient des vagues d'amour à intervalles réguliers. Il s'affairait en cuisine mais son regard, lui, passait le plus souvent possible sur la silhouette de Charlie, peut être simplement pour vérifier qu'elle ne comptait pas le fuir dans la minute suivante. Il aurait certainement cette appréhension pendant un petit moment étant donné la vie que menait la jeune femme ces derniers temps. Et s'il li arrivait encore quelque chose lorsqu'il n'était pas à ses côtés? L'apprendrait-il? Timothy avait conscience de ne pas avoir autant d'importance que d'autres individus au sein de son existence, n'étant que le faux petit ami idéal d'une séance de cinéma mais pourtant, il avait l'impression de compter pour elle. C'était en tout cas ce qu'elle sous entendait en se lançant dans un plan sur la comète avec enfants, mariage, chiots et maison à la clé. Tim réussit à se concentrer tant bien que mal sur la la finition du petit déjeuner, même s'il avait ses pensées totalement obnubilées par le rêve proposé par la belle Charlie. "Je sais même si les cinquante pour cent en question comptent... Aucune idée si mon père était un bon cuisinier ou l'alcoolique du coin. Mais on va dire que la génétique est pas important en cuisine, ce qui compte, c'est l'intention et là, j'ai vraiment envie de faire de mon mieux comme t'as rien avalé depuis bien trop longtemps." Son sourire si innocent aux lèvres, Timothy termina de préparer les vivres, sans savoir si Charlie apprécierait le tout. De temps en temps, il constatait d'un regard en coin qu'elle était tout aussi concentrée sur ses faits et gestes et ses joues rosissaient à vue d'oeil, heureusement qu'il pouvait le camoufler en se retournant vers sa poêle. Timothy n'était pas l'objet de tous les regards habituellement et celui-ci, il le sentait, incandescent dans son dos. Charlie avait le don de l'apaiser mais aussi de l'enflammer comme personne. Il n'en disait rien, continuant de l'écouter parler de leur avenir hypothétique, sur une histoire de chronologie qui ne laissait pas forcément de plus aux aléas de la vie mais qui plaisait à Decastel. Oui, il aimait toutes les images que Charlie lui présentait. "Disons qu'on peut garder l'idée général mais qu'on peut laisser un peu de place à l'imprévu. Après tout, c'est ce qu'on a toujours fait jusqu'ici... Moi qui te sauve de ton ex, toi qui débarque aujourd'hui. On est bons avec le hasard, ça nous porte chance alors je suis certain que ce sera pareil à l'avenir." Tim ne savait pas du tout si celui-ci était réel. Ils étaient bien loin de ce genre de considérations à l'heure actuelle mais le jeune homme ne pouvait que s'autoriser à rêver puisque Charlie avait l'air tout aussi emballée que lui par l'idée d'un chiot qui venait les embêter jusque dans leur lit arrivé le soir. Le gardien de cimetière ne put que rire en imaginant le chiot qui écoutait attentivement son histoire alors que sa sirène dormait à peine la première page terminée. "Des peluches et des plantes vertes, n'oublions pas ça... Si je te crève avec ma lecture, faudra peut être que je pense à autre chose alors, tu trouves pas ça triste un misérable triton qui se retrouve à faire la lecture à un chiot qui comprend pas grand chose? Enfin, on sait tous que j'arrêterai de lire très rapidement pour te regarder dormir." C'était inévitable. Timothy passait déjà le plus clair de son temps à la regarder alors, la voir apaisée, dans un sommeil profond, c'était l'image qu'il préférait voir, surtout après l'avoir vu aussi mal ce matin-là. "J'ai le droit de mettre Charlie Villanelle au niveau de plus belle femme du monde, quand même, du moins, tu m'autorises?" Il avait les joues toutes rouges en commençant à manger son petit déjeuner, se rendant compte qu'il ne posait aucun filtre à ses paroles mais apparemment, ce n'était pas quelque chose de possible entre eux vu que Charlie enchaînait de son côté. "Tu ferais la route jusque là pour un petit déjeuner? Arrête, je vais vraiment avoir des chevilles de dix mètres de largeur pour finir... Mais j'aime bien faire à manger pour toi. T'écouter parler, j'adore ça donc tu reviens quand tu veux." Il lui lança une grimace joueuse en la regardant avaler quelque chose... Enfin. Elle mangeait, elle avait bu, elle s'était douchée et mieux encore, elle avait souri et cela, c'était l'or aux prunelles des yeux de Tim. "Mais vas y, continue de me raconter notre vie en détail, mon amour de sirène, il est absolument passionnant ce récit. Bien meilleur que tous les Stephen King que j'ai lus." Parce que c'était Charlie. Parce qu'elle lui faisait croire qu'il était assez bien pour être avec elle. Timothy n'en avait aucune idée, il avait peur que son secret, une fois dévoilée, fasse changer l'avis de la jeune femme sur lui. Oui, il en était effrayé mais il tâchait de ne pas trembler en remettant ses lunettes bien en place, alternant le regard sur la nourriture et sur le joli minois de sa partenaire. Que ne ferait-il pas pour être témoin d'un tel spectacle chaque matin, que ne ferait-il pas pour lui offrir tout l'amour dont elle avait manqué jusque là... Mon amour de sirène, oui, il était son amour au sens propre puisqu'il l'aimait déjà plus que de raison. La raison, justement, l'avait quittée, celle qui lui avait fait prendre la fuite au moindre signe d'attachement. Avec Charlie, il ne pouvait pas s'enfuir parce que c'était littéralement la plus belle femme du monde. De son monde.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 20:08


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Son corps l’incite à paniquer, à se réveiller, à se rendre compte qu’il est encore bien trop tôt pour ce genre de conneries alors que son coeur lui est déjà bien trop épris. Il est trop tard, on ne peut plus rien pour elle, et quiconque observe le regard attendrissant qu’elle lance à Tim le saurait. Ce regard ne la quitte plus. Tant qu’il sera à ses côtés elle continuera de le regarder de la même manière, les yeux brillants et emplis d’espoir et de rêves. Il est son rêve à elle, son preux chevalier monté sur son cheval blanc. Charlie rêve encore au grand amour quand bien même elle vient de déchanter, elle rêve de pouvoir toucher les étoiles ou, à l’image du peuple de Babylone, toucher le monde des Dieux. La jeune femme ne demande pas monts et merveilles, elle détruira la Tour elle même s’il le faut, la seule chose qu’elle désire c’est être heureuse. Son espoir consiste à ce que ce bonheur se réalise avec un Tim à ses côtés, et par “un Tim” j’entends Tim, tout court, lui et lui seul. Elle en a marre de prendre des portes dérobées, d’emprunter de biens trop nombreux labyrinthes, des impasses et des portes donnant sur le vide. Tout ce dont elle rêve c’est que sa vie soit un long fleuve tranquille sur lequel elle pourrait voguer paisiblement au gré du vent. Son capitaine frôle sa peau, son coeur chavire à nouveau et son sourire divague. Cette fois ci, c’est bien la réalité. « Dans ce cas je t’amènerai mes peluches préférées et te les les présenterai. Maintenant que c’est l’hiver tu pourras leur faire un câlin. » Elle imagine vraiment l’homme faire des câlins à ses douces peluches et bien loin d’elle l’idée de s’en moquer, elle trouve cette image attendrissante. Elle sera heureuse de lui donner ses précieuses peluches lui qui n’en a malheureusement jamais eu. La jeune femme en a reçu une à sa naissance (un lapin, qui ressemble désormais à un tissu en lambeaux) et a rapidement pris l’habitude d’en ramener à chacun de ses voyages ou plus particulièrement à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Un jour elle trouvera la force de donner toute sa collection à des hôpitaux mais il faut croire que l’âge de maturité n’est pas encore arrivé. Tim reste la seule exception à sa radinerie de doudous, d’autant qu’elle lève à nouveau des yeux d’enfants vers lui lorsqu’il ne rejette pas la demande de bisou. Elle n’aura qu’à demander, bien, ça la fait sourire. Il y a bien des gestes et bien des paroles qu’elle garde pour elle même de peur de tomber dans une situation compliquée, mais s’il lui dit lui même qu’elle aura le droit à son bisou un jour elle le croit, comme elle le croit quand il dit que cela ne la dérange pas qu’elle le prenne dans ses bras. Charlie est heureuse que les choses aient changé depuis le cinéma. « Je ne manquerai pas de te demander un bisou en temps voulu alors. » Pour son poignet blessé et son coeur meurtri, elle tâchera de choisir le bon moment. Elle lui rend enfin l’un de ses nombreux clins d’oeils joueurs, restant volontairement vague dans ses paroles. Elle ne précise plus quel genre de bisou ni même quand est ce qu'elle ressentira le besoin de sentir ses lèvres se poser sur son corps. Peut être demain, peut être dans trois ans, elle ne saurait émettre d’hypothèses sur la question. Dans un cas comme dans l’autre elle espère ne plus avoir de plaies à se faire soigner à ce moment là. « Tu sais je divague beaucoup mais tu as raison, tant que Triton et Sirène restent ensemble je serai heureuse. Ils peuvent continuer à avancer ensemble dans le hasard. » Tant que Tim reste à ses côtés elle ne pourra être autre chose qu’heureuse, même s’ils n’ont pas les enfants le chiot et la maison, ce n’est pas ce qui compte réellement. Le bonheur de Decastel visible à travers son sourire ... ça c’est ce qui compte réellement. Ils sont bons avec le hasard, il l’a lui même dit, ils s’en sortiront avec brio et encore plus soudés que jamais. Il n’y a pas d’autres choix possible, pas d’autres réalités parallèles, Charlie n’arrive plus à créer ses beaux plans sur la comète sans Lui près d’elle. C’est trop tôt, c’est incongru, c’est inadapté au contexte, et pourtant … Elle est trop faible pour résister. « Tu vas pas me crever Tim, ta voix sera plutôt comme une berceuse. Je suis certaine que le chien sera heureux de t’entendre aussi même s’il ne comprendra rien. C’est un peu comme les bébés, au début on leur parle mais ils ne comprennent rien ... » Elle parle beaucoup mais n’y connaît pas grand choses aux bébés humains, plutôt habituée aux poulains et aux chiots. Mais ça ne doit pas être si différent que ça quand on y repense, hein ? « Triton n’a pas à penser à autre chose, l’idée est très bonne et très attendrissante. » La seconde partie la fait sourire, lui la regardant dormir alors qu’elle risque vraisemblablement de se tourner et se retourner dans tous les sens du fait que même le chien en aura marre et terminera sa nuit par terre. Elle se dit que Tim en aura déjà marre d’elle après quelques nuits mais que l’inverse ne sera jamais vrai. « Tu peux mettre qui tu veux sur le même pied de qui tu veux Tim mais je doute que ce soit justifié ... » Il y a tant de femmes plus belles qui mériteraient tout son amour, la jeune Villanelle ne se sent pas du tout légitime à ses mots. Prévoir le futur avec lui ne la dérange pas, elle le fait même avec passion, mais quand il s’agit de compliments purs envers elle ce n’est plus pareil. « Je ferai la route jusqu’ici pour de nombreuses raisons tu sais. » Et les raisons qui reviennent à chaque fois sont “Tim”, trois lettres qui la feraient faire tant de choses. Elle pourrait remuer la Terre entière pour elles. « Désolée pour tes chevilles, on peut aussi placer des glaçons si tu veux parce que ça ne risque pas de se calmer. Ou un bisou magique ? » Elle rigole doucement, certaine qu’elle sera incapable d’arrêter ce petit jeu avec tous les compliments qui y sont associés. « Entre nous, Stephen King est incroyable mais j’aimerais autant ne jamais être dans un de ses oeuvres, ça finit toujours mal et … j’en ai marre que ça se finisse mal. On pourra quand même continuer à lire ses livres au chien ou aux bébés … Enfin, on censurera quelques passages pour les bébés quand même. Mais on les emmènera au parc et on fera plein de trucs en famille, hein ? Tous ensemble. J’espère devenir journaliste freelance alors je resterai à la maison et personne n’aura à quitter son travail ni engager de baby sitter louche qu’on voit dans les films d’horreur. Et on jettera du riz quand on sera mariés, avec une super fête le soir même avec tous nos amis. Oh et en parlant d’amis je pense que mon meilleur ami sera le parrain du premier né … Tu veux qu’il ait un second parrain ou une marraine de ton côté ? » Elle revient un peu à la réalité, elle qui parlait avec tant de joie les yeux rivés vers le plafond, un grand sourire sur les lèvres. Elle s’y image déjà, pourvue que la chute ne soit pas rude, pourvue que rien ne vienne troubler ce magnifique tableau.

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 1:20


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

La nouveauté l'effrayait, il en avait toujours été ainsi, depuis aussi longtemps qu'il puisse s'en souvenir. Tim avait besoin de rituels, de faire les choses dans un ordre précis pour s'éviter le moindre moment de panique. S'il avait suivi sa thérapie jusqu'au bout, on lui aurait sûrement dû que c'était le résultat de son traumatisme enfantin. Vouloir tout contrôler, c'était s'éviter de se retrouver de nouveau dans cette situation de victime impuissante. Au moins, s'il décidait tous les jours à tel heure de se lever et organiser sa journée selon un emploi du temps établi à l'avance, rien ne pouvait lui arriver. Decastel était bien stupide de penser ainsi: l'imprévu avait une part importante au sein de toute existence et il était impossible de s'en protéger. Il avait tenu le coup quelques années ainsi toutefois, toujours dans la maîtrise de chaque événement qui devait se passer, pas de surprise, pas de rencontre, rien que cette bonne vieille routine. Tout cela était devenu harassant, le réveil à la même heure, le petit déjeuner toujours ritualisé, le cimetière toujours désert avant onze heures... Même cela, Tim n'en avait plus besoin. A trente deux ans, il était temps qu'il s'émancipe de ses vieux principes qui l'empêchait d'évoluer en tant qu'être humain. L'évidence était là, pourtant, Decastel avait tant à apporter à autrui mais il ne s'y autorisait pas, effrayé de l'intimité, effrayé de la souffrance que celle-ci pourrait lui apporter. Jusqu'ici, oui, Tim avait choisi cela, cette protection futile qui lui bloquait la respiration mais avec Charlie, il avait tendance à s'en libérer. Dire adieu à ce fardeau n'était pas aisé mais avec la jeune femme, le gardien de cimetière ne laissait que peu de place à la réflexion, c'était son coeur qui parlait en premier. C'était déjà lui qui l'avait amené face à elle et son ex au beau milieu du hall du cinéma et aujourd'hui, c'était encore lui qui lui signifiait de toutes les manières possibles à quel point elle était importance à ce monde. Au sien, en tout cas. Il lui souriait, il cherchait son contact, même s'il devait être infime après le mal qu'avait subi la jolie rousse mais Tim se contentait de tout ce qu'on pouvait lui donner, sans rien demander parce qu'il n'avait jamais été ainsi, jamais à quémander de l'attention. Avec Charlie, c'était quelque peu différent, mine de rien, il requérait son regard, aussi subtil qu'il pouvait l'être en vue des circonstances. Alors, oui, Tim accepterait toutes les peluches du monde dans son petit appartement si elles appartenaient à sa sirène, ni plus ni moins. "Super idée, j'ai plus de trente ans de câlins de peluches à rattraper!" C'était une réalité, lui l'enfant qui n'avait eu le droit qu'à des jeux féminins mais jamais à des objets qui auraient pu lui apporter un quelconque réconfort au milieu de sa vie de martyr. Timothy n'avait jamais essayé de se consoler, même après avoir échappé au joug de sa génitrice. Il avait fait comme si rien de tout cela n'était arrivé mais mine de rien, il aimait bien l'idée de pouvoir vivre avec du retard tous ces moments que les enfants adoraient. Clairement, Decastel avait une enfance entière à rattraper et peut être qu'il le faisait en compagnie de Charlie parce qu'elle était insouciante, drôle et partait dans des délires sur leur vie conjugale hypothétique. Timothy aimait cela, ce côté imprévisible de leur relation, ces moments où ils n'étaient plus Charlie et Tim mais juste un sirène et son triton, le couple le plus en vogue des toilettes d'un cinéma de banlieue. Ils étaient plus que jamais crédibles dans ce rôle, à parler de bisous magiques, face à un Tim rougissant mais se contentant de hocher la tête parce qu'il ne savait pas s'il offrirait quoique ce fut à une femme comme elle. Il était évident que Charlie avait l'habitude des contacts physiques, elle n'avait pas l'air d'en avoir peur et un simple baiser sur sa peau ne lui changeait pas la vie: pour Timothy, c'était différent, bien évidemment, mais il voulait le vivre, vraiment. Tout cela viendrait peut être en temps voulu, il n'en savait rien. Pour le moment, il s'extasiait des narrations de la sirène si chère à son coeur, elle qui était persuadée de la force de leurs aventures. Lui aussi, d'ailleurs. Plus que jamais vu le regard qu'il lui lançait. "Sirène et Triton avanceront dans le hasard, ensemble, alors. Cela me va parfaitement." Il souriait encore en terminant sa phrase, il rêvait de cela, oui, d'un parcours à eux deux, une vie partagée avec cette femme qui changeait tout au fond de lui. Tim était déjà un être naturellement tendre mais il était encore plus apaisé avec quelqu'un comme Charlie à chérir. Il le montrait dans la manière dont il servit son petit déjeuner, continuant ses petites attentions de ci de là, subtilement, sans qu'on remarque à quel point il faisait attention à elle. Il enregistrait le moindre de ses remarques dans le même temps, aussi amusé qu'elle par ce futur qui se dessinait. "Ouais, mais au final, je vais parler un peu tout seul... C'est triste, ça, non? Enfin, je m'y ferai. J'ai parlé tout seul jusque là, je pourrais parler à une sirène dormante et un chiot qui comprend rien." Il eut un rire étincelant en imaginant la scène. Lui en train de lire le premier livre qui lui tombait sous la main, une Charlie endormie dès l'introduction, un chien qui le regardait avec des yeux ronds. Pouvait-on rêver mieux comme soirée? "Je sais pas si c'est bien de faire ça... Les gens normaux regardent leur conjoint en train de dormir? Je demande au cas où, je voudrais pas passer pour un psychopathe." C'était une véritable question pour Timothy. Il ne savait pas ce qui relevait du réel et ce qui était de l'ordre de la fiction. Il avait vu des films ou des séries qui montraient ce genre d'images mais les couples faisaient-ils cela dans la vie de tous les jours? A tous les coups, Charlie pourrait le renseigner, entre deux conversations sur leur enfant imaginaire ou leur chiot impétueux... Lorsque ce n'était pas Decastel qui lui contait à quel point elle était belle à ses yeux. "Je trouve ça très justifié à partir du moment où je le pense... T'es pas d'accord?" Il n'avait pas connu beaucoup de femmes, c'était vrai mais il savait reconnaître la beauté. Charlie le bouleversait depuis le premier jour et il se rappelait encore du moindre geste qu'elle avait pu avoir envers lui, même s'il avait paniqué. Il avait regretté d'être aussi peu expérimenté, aussi peu à l'aise en société mais il avait envie de s'améliorer, pour être digne d'elle. "Pour visiter tes plantes aussi, c'est vrai... Ça fait plusieurs raisons ça déjà. Petit déj', visite conjugale de plantes vertes, la douche aussi est pas mal. J'ai le compte là?" Il faisait l'andouille, en omettant sa présence dans l'équation mais il ne voulait pas paraître présomptueux si ce n'était pas ce que Charlie pensait. Au fond, il ne savait pas quelle place il pouvait bien avoir dans sa vie, surtout en aussi peu de temps. Tim préférait jouer la prudence, il était hors de question de paraître trop envahissant, elle avait déjà souffert des foudres d'un homme qui se comportait comme cela. Lui n'était pas ce genre de garçons. "Vraiment? Tu veux que je me retrouve en fauteuil avec mes chevilles trop enflées? Je te préviendrai au moment où ça deviendra trop douloureux alors, tu choisiras le traitement approprié pour moi, ma sirène infirmière." Encore une fois, un sourire. Encore une fois, un rire. Encore une fois, un regard franc et d'une beauté sans égal. Encore une fois, son coeur qui battait la chamade en imaginant Charlie aussi folle de lui. Timothy perdait pied de plus en plus aisément, au beau milieu d'un petit déjeuner qui n'avait pas été prévu dans son emploi du temps, mais il ne paniquait pas. Il plaçait son coude sur la table et posa sa tête sur sa main en écoutant les dires de la belle rousse, enflammée par les perspectives de sa propre histoire. "Pas d'overdose de Stephen King, noté. Le riz au mariage, noté. Les balades au parc, une évidence. Une femme journaliste freelance? Très classe. Est-ce que je dois envisager une reconversion professionnelle pour pas faire tâche à tes côtés? Pour ce qui est du parrainage du bébé... Ton meilleur ami me convient parfaitement, je suis sûr que c'est quelqu'un de très bien. Pour ma part, je sais pas trop, à part mon frère et Ivan, j'ai pas grand monde à proposer. J'ai retrouvé une vieille amie récemment mais ça faisait huit ans qu'on s'était pas vues alors... Franchement, je sais pas. Enfin, mon frère risque de me torturer si je le nomme pas parrain, il attend ça depuis mes dix huit piges, je crois. Enfin, il attend aussi que je le lui présente quelqu'un depuis... Olala, je sais pas plus de quinze ans. Pourquoi je dis ça déjà?" Ce n'était pas vraiment dans ses plans d'annoncer de but en blanc qu'il n'avait jamais présenté qui que ce fut à sa famille mais avec Charlie, Tim ne contrôlait rien, vraiment rien. "Tout ça pour dire qu'on prendra qui tu voudras, moi tout ce que je veux, c'est avoir une vraie famille, et une heureuse. Je ferai tout pour ça, en tout cas." Timothy était assez mature pour exposer un de ses rêves les plus évidents, oui, c'était ce qu'il voulait, un jour. Là, tout ce qu'il désirait, c'était regarder Charlie et se noyer dans la beauté de son visage. S'il pouvait mourir ainsi, son regard dans le sien, il serait le plus heureux des hommes.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 2:21


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Charlie tente au mieux de décrypter ses mots en y impliquant toute sa concentration, mais son manque d’informations sur Tim et toute la fatigue accumulée d’une nuit à regarder le plafond de sa chambre n’aident pas. Elle amasse tous les indices dans un coin de son cerveau dans le seul espoir qu’ils s’éclairciront le jour où il se sentira prêt à lui raconter toute l’histoire. La seule chose qu’elle puisse dire sur Tim aujourd’hui c’est qu’il est un être torturé n’ayant pas reçu autant d’affection qu’il aurait dû, voir peut être aucune affection tout court. Elle envisage le mariage avec plaisir cependant la rencontre avec les beaux parents s’avère déjà … compliquée. Si elle le pouvait elle passerait bien volontiers cette étape, épargnant à Tim le regard accusateur de sa mère, déçue qu’elle n’ait pas choisi un Irlandais. Eh bien maman Atwood pourra être déçue autant qu’elle le désire car sa fille ne risque pas d’échanger Tim contre n’importe quel roux du monde, ni contre aucune autre personne. Elle compte bien le garder auprès d’elle et le protéger comme il le fait si bien, n’hésitant pas à sortir les crocs comme le ferait une lionne. Elle pourrait devenir une lionne pour lui, apprendre à se battre et à se défendre seule pour ensuite pouvoir défendre ceux qu’elle aime. Cela semble être un bon plan pour recommencer sa nouvelle vie sans un John fou allié dans les parages. Elle offrira à Tim les trente ans de câlins qu’il a à rattraper avec plaisir … quand elle sera prête. Elle lui offrira tout ce qu’elle peut lui offrir et s’efforcera de lui donner le reste du monde en échange d’un peu de temps. Il lui laissera tout le temps dont elle a besoin, c’est certain, il ne faut seulement pas qu’ils restent bloqués à ce stade là. Il doit y avoir une suite. Les montagnes russes ça monte et ça redescend, comme leurs émotions face à Endgame entre rires et pleurs. Elle ne peut pas éternellement rester dans cette zone de confort où elle reste près de Tim sans pour autant l’approcher de trop près, c’est inenvisageable. Un jour elle lui demandera s’il l’accepte à ses côtés et selon sa réponse elle deviendra la femme la plus heureuse du monde, pouvant à jamais profiter du sourire de Tim Decastel. « Tu ne parleras jamais tout seul désormais, pas tant que je serai là en tout cas. Enfin, je n’exclue pas la possibilité de m’endormir en un claquement de doigt … mais tes mots seront quand même analysés par mon esprit, je t’écouterai sans même le savoir. » Le cerveau humain est incroyable, cette fonctionnalité doit sûrement exister. Elle ne veut pas avoir à rater un seul mot de Tim, elle a déjà vécu loin de lui pendant plus d’un mois et a trouvé le temps affreusement long. Sa capacité à s’endormir d’un claquement de doigt est plutôt déconcertante mais elle s’efforcera d’écouter chacun de ses mots parce que Tim en a besoin. Il dit avoir parlé pendant trente ans sans ne jamais avoir été écouté et cette situation enrage Charlie. Comment personne n’a-t-il pu écouter cet ange tombé du ciel, lui qui n’ose même pas demander l’attention qu’il mérite tant ? « Peut être qu’on a pas à être des gens normaux ? C’est ennuyant d’être normal, et à mes yeux tu ne seras jamais autre chose que mon Triton préféré et mon preux chevalier. Un preux chevalier ça a le droit de faire tout ce qu’il veut, même regarder sa sirène dormir. » Elle ne sait pas si c’est normal de regarder son conjoint dormir car elle ne sait pas ce à quoi une relation normale devrait ressembler. Les trois dernières (et seules) relations qu’elle a eu étaient de monumentales flop, entre Amélia qui n'a toujours été qu’une amie, Alex qui avait oublié son cerveau dans son berceau et John qui était totalement fou … Elle n’est pas un véritable exemple de relation sérieuse et saine. Cependant si c’est Tim qui la regarde avec ses yeux doux et ce même regard attendri qu’il a aujourd’hui, il ne passera jamais pour autre chose que le petit ami parfait qu’il a déjà prouvé être. Elle ne pourra jamais le voir autrement. « C’est vrai que le critère douche est pas mal non plus … Il faudrait que je vienne ajouter mes shampooings ceci dit, ça manque de plein d’huiles dont je ne sais jamais à quoi elles servent. » Si laisser trois plantes et un tee shirt lui faisait peur auparavant, désormais elle appréhende le futur avec beaucoup moins de crainte et une joie de vivre retrouvée. Qu’elle fasse réellement ce qu’elle dit ou pas lui importe peu, elle veut seulement tenter de faire comprendre à Tim qu’elle ne compte pas s'éclipser de sa vie. S’il l’accepte à ses côtés elle restera, avec son sourire bêta et transit d’amour. Charlie pose sa fourchette pour énumérer à nouveau toutes les raisons de se rendre chez Tim. « Douche, plante verte, petit déjeuner de champion, Tim et ses lunettes, ... » Elle laisse son auriculaire se débattre dans tous les sens, signe qu’elle cherche une cinquième raison pour parfaitement compléter sa liste. « et les futurs doudous pour la déco / leur faire des câlins. Ca me semble être cinq bonnes raisons de revenir assez souvent, oui. » Elle a casé la raison “tim et ses lunettes” de manière stratégique, engloutie entre bien d’autres réponses mais pourtant bien présente. Si elle avait utilisé l’ordre d’importance décroissant il aurait été la première réponse. Si elle souhaite revenir encore et encore dans cet immeuble et plus précisément dans cet appartement c’est pour Tim. Il est le seul qui compte à ses yeux en ce moment, Léo lui même semblant être devenu temporairement anecdotique. « Si tu termines en fauteuil roulant alors je deviendrai ton infirmière qui te pousse où que tu veuilles aller. Bon … j’espère que tu n’auras pas besoin de médicaments car je risque de t’empoisonner … Mais je suis certaine d’être capable de te faire rouler droit par contre ! Je te devrais bien ça. » Non elle n’est même pas certaine de ça à vrai dire parce qu’elle n’a jamais été amie avec tout ce qui comporte des roues, surtout les voitures. Ceci dit, s’accrocher au fauteuil et se laisser aller sur une pente bien trop glissante, cheveux aux vents avec un Tim effronté avec d’énormes chevilles devant elle … Ca ne semble pas si repoussant que ça comme tableau. « Pas de reconversion professionnelle si ce n’est pas ce dont tu as envie Tim, tu ne feras jamais tâche aux côtés de qui que ce soit, sois-en certain. Tu peux choisir le parrain que tu veux pour le bébé tu sais, tu as encore quelques années pour y réfléchir. J’aimerais que tu choisisses quelqu’un qui fait sens pour toi, que ce soit ton frère, ton coloc, ou ton amie. Ce sera notre bébé à tous les deux. » Elle est parcourue d’un frisson démarrant de son cou et remontant jusqu’à ses oreilles. Ces mots sont venus avec tant de naturel qu’elle ne se rend même pas compte de leur portée. Ce sera notre bébé à tous les deux. Cela semble si réel … « Mais si ton frère te torture il vaut peut être mieux lui laisser le premier né … mon meilleur ami me torturerait aussi si je ne le choisis pas, ils devraient bien s’entendre. » Le nouvel indice de son frère attendant qu’il lui présente quelqu’un s’ajoute à la liste de tous les autres, mais cette fois ci elle est stupide et continue de bavarder dans sa lancée ; elle aurait dû apprendre à se taire, stupide Charlie. « Ton frère est si terrible que ça pour que tu ne lui ais jamais présenté personne ? » Stupide Charlie. Même si elle rigole doucement à ce qu’elle pense être une blague, elle se rend rapidement compte qu’elle aurait dû se taire. « J’ai autant envie de cette famille heureuse que toi, mais tu sais qu’il n’y a pas que l’avis de maman qui compte, hein ? Tu la voyais comment la famille parfaite toi ? J’ai envie que tu sois heureux aussi Tim, tu fais parti de l’équation et tu n’as pas à être négligé. Je veux que tu sois heureux avant tout. » Si elle devait choisir entre le bonheur de Tim et le sien, il passerait bien avant elle, sans aucune hésitation. La seule raison qu’elle serait capable de donner c’est “parce que c’est Tim” et à ses yeux cela résume tout. Elle a besoin de savoir ce qu’il désire parce que de son côté la seule chose qu’elle aimerait c’est lui. Même s’il n’y a pas d’enfant, pas de mariage, pas de riz, pas de chiens ni même de plantes, ça lui importe peu. Si il est à ses côtés elle est certaine que rien de mal ne pourra leur arriver.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 17:13


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Timothy n'avait jamais rêvé de rien, pas même d'un avenir. Etant gamin, il n'avait jamais vraiment eu de raisons d'y croire, la plupart du temps enfermé au fond d'un placard ou face à un miroir pour regarder ce qu'il détestait le plus au monde... Lui-même. Il n'avait plus autant la haine envers sa propre personne depuis et heureusement d'ailleurs, mais Tim n'avait pas pour autant commencé à croire qu'il pouvait avoir un avenir heureux s'il s'en donnait les moyens. Non, il était plutôt de ceux qui donnaient tout d'eux mêmes, sans concession, pour que d'autres individus trouvent le véritable bonheur. Tim était la définition même du sacrifice et il le montrait au quotidien puisqu'il se mettait toujours dans un coin, à tenter de faire le moins de bruits possibles pour qu'on ne le remarque pas. Parfois, il tenait une journée entière sans que quiconque n'ose lui adresser la parole tellement il devenait un des murs d'une pièce. Il n'avait pourtant pas envie de suivre ce schéma de solitude pour le reste de son existence: il était peut être temps qu'il se mette à rêver justement. C'était en tout cas ce que son frère aîné attendait de lui puisqu'il ne faisait que lui répéter de se libérer du fardeau de la culpabilité qui l'habitait depuis son adolescence. En général, la seule réponse de Tim était un simple haussement d'épaules avant de reprendre le cours de sa vie, aussi morne qu'auparavant, sans rien attendre de plus... Jusqu'à ce que Charlie chamboule tout. Littéralement tout. Ses rêves, ses pensées, son coeur. Il ne savait plus où il en était, le pauvre Decastel, mais il voulait absolument tout faire pour que Charlie reste au sein de sa vie. Il se doutait bien que tout cela n'allait pas être facile à réaliser parce que Villanelle n'avait pas le même vécu que lui et sa vie n'était pas très joyeuse ces derniers temps mais justement, Tim avait la sensation qu'il pouvait li apporter cette dose de bonheur qui lui manquait tant. Il était doux, il était tendre, il était généreux et il lisait assez aisément dans le coeur des gens. Il avait lu dans celui de Charlie et il avait vite constaté que le tour que lui avait fait cet homme ne serait pas si facilement oublié et elle avait raison de se méfier des gens désormais. Subir une telle violence ne devait pas être pris à la légère, Timothy en savait quelque chose et il était nécessaire qu'elle prenne son temps pour s'ouvrir aux autres à nouveau. Cela dit, elle n'avait pas l'air suffisamment traumatisée pour se cacher de Tim et de cet avenir qu'elle voulait pour eux... Il ne savait pas si c'était quelque chose qu'elle envisageait réellement ou un fantasme digne de celui qu'ils avaient fait vivre au cinéma mais Tim espérait sincèrement que c'était la première option. "Je note. Du coup, il va falloir que je fasse attention à ce que je dis quand tu dors si ton cerveau enregistre tout. Je choisirai mes mots avec la plus grande précaution." Il n'irait pas lui dire qu'il l'aimait alors qu'elle avait les yeux fermés, même s'il pensait que ce serait plus facile sur le coup parce qu'elle ne l'entendait pas et ne pouvait réagir. Tim avait du mal à confesser ses sentiments en règle générale, il ne disait déjà pas à son frère aîné qu'il l'aimait après tout ce qu'il avait fait pour lui alors comment pourrait-il oser énoncer ce qu'il avait au fond du coeur à une femme aussi précieuse que Charlie? La réponse restait un mystère. "Bon, j'accepte alors. On fera comme on veut, pas de règles, pas de conventions et si j'ai envie de te regarder dormir, je le ferai et si t'as envie de m'ensevelir sous une armée de peluches, tu le feras." Le deal avait l'air particulièrement charmant vu sous cet angle, en tout cas, Tim ne voyait pas les choses autrement. Tout ce qui comptait pour lui, de toute manière, c'était d'avoir Charlie à ses côtés, peu importe la formule. A l'heure actuelle, ils naviguaient entre deux eaux, entre cette réalité difficile et ces rêves si beaux ce qui chamboulait Tim au plus haut point mais il n'avait pas envie de se diriger vers l'un ou l'autre de ces deux univers. Si tout était mélangé pendant quelques temps, il l'accepterait avec grand plaisir, tant que Charlie ne le quittait pas. "Envahir ma salle de bain... Je note ça aussi. Une sirène avec plein de produits de bain, un bien beau paradoxe." Il riait encore parce qu'il se faisait à cette espèce de facilité domestique qui s'installait entre eux, la confiance était si forte et si belle. "J'ai déjà cinq raisons pour que tu viennes, quel chanceux je suis. Je vois que mes lunettes te perturbent au plus haut point... Du coup, je veux voir ce qu'elles donnent sur toi, attends." Tim détacha l'objet de ses yeux et vint délicatement les poser sur le bout du nez de Charlie, amusé. Bon, il ne voyait pas totalement nettement, mais elle était tout de même jolie, il en était persuadé. "Je confirme, ses lunettes sont hypnotisantes... Enfin, la personne qui la porte y est pour beaucoup, je crois." Charlie pouvait avoir du mascara qui coulait sur ses joues, des cheveux en bataille ou bien un sac poubelle en guise de vêtements que Timothy serait totalement sous son charme alors la voir avec son tee shirt et ses lunettes, c'était un véritable envoûtement pour Decastel. "On fera des courses en fauteuil dans les rues? C'est génial, ça! Non, mais je te fais totalement confiance en tant qu'infirmière personnelle, j'ai pas peur des médicaments ni de ta capacité à me faire rouler droit." Du moment qu'il était avec elle, à cent pour cent avec elle, Tim serait encore ce garçon qui souriait jusqu'au plafond, ses yeux bleutés perdus dans l'immensité de cette beauté unique que la jeune femme représentait. Que ne ferait-il pas pour avoir cette image en face de lui jusqu'au bout... Jusqu'à ce qu'il en devienne totalement aveugle même. Ce n'était pas son heure pour le moment, mais il était réellement en train de discuter parrainage de bébés avec un air sérieux en compagnie de Charlie et le pire, c'était qu'elle arrivait à l'émouvoir et cela se lisant dans son regard si doux. "Je te remercie. J'ai le temps d'y réfléchir de toute façon, à un autre métier ou au parrain du bébé... Enfin, je dis ça mais je crois que mon frère sera de rigueur comme pour toi, ton meilleur ami. S'ils sont aussi chiants tous les deux, on les laissera se battre pour le titre de meilleur parrain puis nous, pendant ce temps là, on ira... Je sais pas, se balader tous les deux." main dans la main avec Charlie, n'importe où. Loin de toute autre personne. Il rêvait de cela, de l'avoir à nouveau dans ses bras, de pouvoir sentir son souffle non loin du sien, de pouvoir caresser sa joue et sa douce chevelure mais Tim arrêta le flot de ses pensées, tout de suite un poil paniqué par l'interrogation de la jeune femme. Si seulement elle savait qu'il n'avait jamais eu personne, elle rirait sûrement de lui ou fuirait le plus rapidement possible. Une ombre passa sur le visage de Decastel avant qu'il ne trouve le courage de répondre. "On peut dire ça, ouais, un véritable tyran... Mais, de toute façon, je n'ai jamais trouvé qui lui présenter." Comme cela, il ne mentait pas mais ne lui disait pas totalement qu'il était le plus inexpérimenté des hommes qu'elle avait pu rencontrer jusque là. A son âge, Timothy savait que c'était éliminatoire et cela l'effrayait. Il ne voulait pas perdre Charlie, perdre sa seule chance parce qu'il ne répondait pas à tous ses critères. "T'en fais pas, l'image que tu donnes de cette famille me convient parfaitement. Ce que je veux, moi, c'est juste avoir quelqu'un à aimer et qui m'aime et ça... Je pense que ce sera évident. Des enfants avec leurs deux parents qui s'aiment et qui ne les abandonnent pas. Mon bonheur, c'est juste ça. Tout le reste, c'est un plus, tu vois, je suis pas très difficile." Il la regarda avec tendresse, sa main passant dans sa propre chevelure avant de débarrasser les restes du petit déjeuner, histoire d'évacuer cette tension nerveuse au fond de lui. Il ne voulait pas qu'elle croie qu'elle devait forcément tomber amoureuse de lui... Non, ce n'était qu'un fantasme qu'elle proposait, n'est-ce pas? "Après, tu seras pas obligée de m'aimer, hein. Là dessus, t'as le choix car, comme on dit, il y a plein d'autres tritons dans l'océan." Il réussit à lui sourire avec des joues rosies en posant les couverts dans l'évier, osant finalement la regarder en se retrouvant de nouveau à sa place. Lui l'aimerait, c'était une évidence mais Tim se contenterait de ce qu'elle lui offrirait... Peu importe la formule, du moment qu'elle était dans sa vie.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 18:52


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Parfois l’inattendu a du bon. Charlie n’avait rien prévu de cette journée et encore moins de cette discussion, elle se voyait broyer du noir pour les semaines à venir avec un Léo tentant de la rassurer au mieux à ses côtés mais la réalité vient de dépasser toutes ses espérances. Tim est la présence la plus rassurante qu’elle ait connue de toute sa vie, ce qui semble paradoxal au vu du peu d’informations qu’il a sur elle. Il ne connaît que les malheurs récents de sa vie et ne sait pas que jusque là (mise à part quelques morts par ci par là) tout n’a été qu’un long fleuve tranquille. Avec le peu d’informations qu’il possède il réussit à ne pas la prendre en pitié, à ne pas avoir de mots trop déplacés ou incongrus. Il reste seulement fidèle à lui même, cet homme au doux sourire rencontré dans une file d’attente sentant le popcorn et les soda à plein nez. Lui qui était arrivé triomphant avec ses M&M’s, les mêmes avec lesquels elle avait trinqué à leur santé en tant que Triton et Sirène. Le couple le plus loufoque de la galaxie, créé à partir d’une réunion secrète dans les toilettes handicapés. Cette nuit était impossible à prévoir et avait encore une fois commencé par des mots plus hauts les uns que les autres avec John ; étaient-ils voués à se rencontrer après une énième dispute avec le barman ? Non, ce n’est pas ce qu’elle désire. Tim n’est pas un second choix, il n’est pas celui chez qui elle veut aller quand elle perd pied. Elle veut aller chez lui quand elle va bien, quand elle est heureuse et souriante, quand elle a seulement envie de le voir et qu’elle veut partager sa journée. Elle veut aller chez lui pour bien des raisons, pleurer ne fait plus parti de ses plans. Il n’a pas à la consoler à chaque fois, parce que ce rôle est nul. Elle préfère rigoler avec lui à des blagues qu’eux seuls pourront comprendre, elle préfère amener son fameux livre des prénoms qu’ils pourront feuilleter éternellement en attendant le grand jour. Il y a tant de choses qu’elle préférerait faire avec Tim, bien plus que ce qu’elle n’a jamais espéré faire avec John. Charlie s’en veut d’avoir de telles pensé pour celui qui eût partagé sa vie pourtant il s’agit bien de la réalité. Il est encore trop tôt pour le lui avouer mais elle veut déjà passer toutes ses journées auprès de son demi français préféré, l’homme le plus doux qu’elle n’ait jamais connu. Villanelle n’aurait jamais pu prévoir cette rencontre et c’est ce qui la rend encore plus incroyable. Le hasard les attend, tous les deux, main dans la main. « Mon petit doigt me dit que tu choisis déjà tes mots avec la plus grande précaution Tim. » Cette phrase aurait pu sonner comme les reproches d’une femme à son homme qu’elle pense être le gardien de terrible secrets, mais il s’agit seulement des mots d’une femme à un homme qu’elle essaye de connaître un peu plus chaque jour. Ce sont les mots d’une femme dont le corps est parcouru de frissons à chaque fois qu’elle prononce le nom de Tim à haut voix, lui prouvant ainsi qu’il s’agit bien de la réalité. Il s’agit de leur réalité à eux, de leurs rêves et de leurs escapades en binôme, mais de la réalité quand même. Pour une fois, Charlie ne se la jouera pas tatillonne. « Marché conclu. On vit la vie qu’on veut, juste nous deux, et on se moque de ce que les gens peuvent penser. » Dans un sourire elle tend vivement sa main vers lui, paume ouverte et doigts légèrement écartés. Elle veut sceller leur accord pour de vrai, parce que c’est ce qu’il doit de passer. « Je préférais quand on scellait nos accords à base d’entrechoquage de M&M’s mais tant pis ... » Elle se donne le droit de devenir une adulte ennuyeuse pour quelques secondes, parce que les adultes ennuyeux se serrent la main les uns aux autres à peu près toutes les cinq minutes. Ca leur donne un air sérieux, encore plus que leur mine fermée et leur sourire inexistant. C’est nul, d’être un adulte. Heureusement que Tim n’est pas comme tout le monde et qu’il ne cesse de sourire depuis qu’elle est rentrée dans sa vie. Heureusement que Tim est vraiment quelqu’un à part, parce que tous les hommes qu’elle a connu jusque là avaient malheureusement bien trop de points communs, le premier étant de briser le coeur de Villanelle à la moindre occasion. « Tu ne t’es jamais demandé pourquoi Disney n’avait jamais montré la salle de bain d’Ariel … ? Tu as la réponse maintenant. » Son rire arrive naturellement et traverse la pièce avec une rapidité fulgurante. Faire des références à Disney ne fait pas parti de ses habitudes mais elle se souvient encore regarder les aventures d’Ariel la petit sirène sur cassettes, c’est pour dire que cela commence à dater. Toute blague est bonne à prendre, surtout en présence de Tim qui lui redonne tant de joie de vivre, encore plus maintenant qu’il a officiellement accepté qu’elle empiète sur sa salle de bain. Si seulement il savait dans quoi il s’embarquait … Elle serait capable de venir prendre toutes ses douches ici si jamais Léo lui apprenait avoir couché avec Clément dans la douche, chose que les deux chauds lapins seraient réellement capable de faire. Tout comme le canapé, la douche deviendrait alors une nouvelle zone d’exclusion à éviter à tout prix. Lorsqu’il décide de poser ses lunettes sur le visage de Charlie elle ne peut s’empêcher de froncer légèrement le bout de son nez, comme elle le fait si souvent. La seule chose qu’elle trouve à répondre à ce geste tendre est un nouveau rire amusé. Loin d’ête gênée par ce geste comme elle l’aurait pu être une heure avant, elle en rie gaiement tout en pensant qu’elle doit être horrible avec une paire de lunette n’allant pas de pair avec les traits de son visage. Elles sont bien mieux sur le nez de Tim. « Tu as raison, la personne qui les porte y est pour beaucoup et c’est pour cette raison que je te les redonne. » Elle attrape délicatement les branches juste à côté des verres et s’avance vers le centre de la table pour les reposer délicatement sur Tim. Il doit plus en avoir besoin qu’elle. Dans sa chute, la main de Charlie caresse doucement le contour de son oreille et sa mâchoire avant de retourner se poser près des couverts. Pendant tout ce temps elle n’a cessé de sourire et ne cesse toujours pas. Sa vue troublée par les verres, elle se frotte les yeux quelques secondes pour recouvrer la vue qui est réellement la sienne. « Les courses de fauteuil roulant c’est une super idée ! Je suis certaine que ça doit exister, on pourrait vraiment gagner tout le monde avec notre cohésion d’équipe, c’est certain même. » Il pourrait être le Philippe de son Driss ? Ou peut être le Will de sa Lou ? Dans un cas comme dans l’autre cela ne paraît pas très réaliste … Ils se contenteront donc d’être Tim et Charlie, cela leur donne déjà bien assez de choses à gérer. Cela ne les empêche pas de vivre heureux pendant très longtemps, la main dans la main, avec le même genre de regard qu’ils ont aujourd’hui et ce jusqu’à la fin des temps. « Tu as le temps d’y réfléchir et ton frère et mon meilleur ami de préparer leurs arguments du meilleur parrain, oui. J’ai envie d’avoir un métier stable avant d’impliquer un petit être dans ma vie, enfin notre vie. On pourra faire toutes les balades que tu veux en attendant. » Charlie aimait beaucoup se balader sur la plage alors qu’il n’y avait encore personne, mais si cette personne se révèle être Tim elle ne sera que d’autant plus heureuse de le retrouver. Ils fouleront le sable main dans la main, s’amuseront à s’en lancer l’un sur l’autre dans des éclats de rire et ensuite ramèneront tous les grains dans leur petit cocon commun puis dans la douche et enfin dans la machine à laver. Quelle galère ! Tant pis, leur bonheur peut survivre à du sable partout dans la maison … le chien aussi aura eu l’occasion de se secouer en plein milieu du salon après être allé chercher un bâton dans la mer puis s’être allégrement roulé dans le sable. Les éclats de rire de la jeune femme se font progressivement plus discrets au fur et à mesure que Tim redevient sérieux, avouant qu’il n’a jamais trouvé quelqu’un à lui présenter. Charlie se contente de penser qu’il n’a jamais vécu de relation assez sérieuse pour présenter son conjoint à quelqu’un de sa famille, tout comme elle n’a jamais présenté personne à ses parents. Qu’est ce que ça pourrait bien être d’autre ? « Tu pourras nous présenter quand tu veux, je m’efforcerai de ne pas fuir devant ce frère-tyran, parce qu’il reste ton frère avant tout. » Dans un élan de compassion elle vient caresser le dos de sa main, paroles sourdes signifiant “ne t’en fais pas, tout ira bien” qu’elle s’efforce de croire. Elle n’en sait rien, elle ne sait pas si tout ira réellement bien ou si elle se réveillera demain matin en se rendant compte que ce n’était qu’un rêve. Charlie ne sait pas ce qu’elle peut croire ou non, mais à cet instant elle a vraiment envie de croire tout ce qu’ils se disent, elle a vraiment envie de croire en leur talents de devin même si Tad l’a prévenue qu’elle était exécrable à ce jeu. Après Tim, c’est au tour de la jeune femme de devenir un peu plus sérieuse alors qu’il commence à débarrasser la table. Il débarrasse la table comme elle elle se serait affairé à ranger, c'est sa façon à lui de décompresser. « Peut être que tu devrais être plus compliqué Tim … Si jamais on est pas d’accord sur quelque chose, je veux pas que tu me laisses gagner pour que je sois heureuse. Pour que je sois heureuse il faudra que tu le sois toi aussi tu sais, je ne chercherai pas d’autres tritons sous prétexte qu’une fois dans notre vie tu n’auras pas cédé à mes caprices … Tu vois ? Tu es le seul triton que j’aimerai, mais ne change pour personne, surtout pas pour moi. S’il te plait. » Elle n’est encore qu’une gamine incertaine de ce qu’elle veut manger le soir, et Tim est déjà un homme. Peut être que son coeur se trompe et que leurs routes se séparent à un moment, et malgré toute la tristesse que ça lui procurerait elle ne veut pas que Tim en souffre trop. Elle l’aime trop pour qu’il lui arrive malheur, et elle l’aime trop pour qu’il reste en retrait seulement parce qu’il veut lui faire plaisir à elle. Il mérite d’être heureux pour lui seul, il mérite d’être aimé pour qui il est. Quand elle aura le recul nécessaire, Charlie saura remplir ce rôle avec passion.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 22:33


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Il aurait certainement dû se montrer plus orgueilleux par le passé, il aurait dû oui, mais Timothy n'avait pas fait partie de la catégorie des gens qui s'appréciaient particulièrement. La vérité était terrible mais le pauvre garçon n'avait pas eu vraiment le temps de se concentrer sur lui même, sur ses espoirs et ses envies, toujours enfermé dans une situation qui le faisait atrocement souffrir. Bien sûr, aujourd'hui, il avait envie que les choses changent, qu'il arrête d'être si timide et accepte d'être la personne qu'il regardait dans le miroir. Ce n'était pas faute de lui répéter pourtant, qu'il était beau, qu'il était intéressant et qu'il méritait d'avoir une meilleure vie que celle qu'il s'était construit mais Decastel avait du mal à y croire. Voilà ce que cela donnait lorsqu'on ne laissait pas un enfant construire sa propre identité: il en venait à douter de tout, constamment, même de ses qualités. Pourtant, Tim se savait travailleur et près des gens mais il n'arrivait pas réellement à concevoir qu'on puisse l'apprécier pour tout ce qu'il était. C'était encore trop frais dans son esprit: tout ce dont il se rappelait, c'était les regards froids de ses camarades de classe, leurs rires et leurs insultes. Les compliments qu'il avait pu recevoir, le courage qu'on lui dédiait, Tim ne le voyait plus du tout. Il ne ressentait que cette souffrance de ne pas être un cliché ambulant mais qui pouvait s'intégrer au sein de la société, que ce fut celui du sportif ou de l'intello coincé à la bibliothèque. Lui ne faisait partie d'aucune catégorie et il avait vite fait d'arrêter ses études pour stopper tout de suite cette douleur de n'appartenir à aucun monde. A son âge, désormais, ce n'était plus si grave. Le lycée était loin et il n'avait gardé des contacts qu'avec les gens qui avaient été agréables avec lui mais Tim n'oubliait rien. Les souvenirs, eux, restaient coincés dans sa sphère cérébrale et il n'arrivait pas à s'en débarrasser. Il voulait devenir quelqu'un de meilleur pourtant, quelqu'un qui pourrait mériter une personne comme Charlie, plus confiante et moins réservée que lui. Tim savait qu'il n'en était pas encore là, qu'il allait encore devoir fournir un certain nombre d'efforts pour trouver sa place au beau milieu de la photographie de leur duo. Charlie, pourtant, avait l'air de l'apprécier malgré tout, en témoignait ses regards et ses contacts de temps à autre. Decastel aurait dû ressentir une certaine pression de convenir à l'image que la jeune Villanelle se faisait de lui mais il essayait de ne pas y penser, pour se concentrer uniquement sur l'ici et le maintenant. Ce qu'ils formaient ensemble, quand personne ne les regardait pour les juger. Et justement, qu'ils étaient bons l'un pour l'autre. Timothy apportait ce vent de douceur dans la vie de Charlie, tout comme la jeune rousse lui donnait toute l'attention qu'il n'avait jamais eu de la part du sexe opposé. "C'est vrai. Je suis pas tellement impulsif quand il s'agit de parler. Je ne connais que trop bien la portée des mots quand ils sont mal choisis." Je suis un garçon, maman. Quelques petits mots qu'il avait laissés échapper sans crier gare lorsqu'il était au bout du rouleau, Timothy n'avait pas réfléchi à la réaction dont sa génitrice réagirait face à cette réalité. Une gifle, un coup, une interdiction de manger, un pétage de plomb en bonne et due forme, Decastel avait dû tout supporter alors, il ne s'autorisait plus ce genre de dérapages. Comme on disait si souvent, il tournait toujours sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler et s'évitait ainsi pas mal d'ennuis. Avec Charlie cependant, cette réalité avait tendance à ne plus être si nette, la frontière entre fiction et moment présent s'entrechoquant sans qu'il n'ait pu y faire quoique ce fut. Alors, il sourit au moment de conclure qu'ils pourraient être n'importe quoi du moment qu'ils étaient ensemble.l'idée convenait fort bien à Timothy, lui qui n'avait jamais eu cette chance, être avec quelqu'un sans avoir à se cacher derrière une belle couche de maquillage. Decastel attrapa donc délicatement la main de sa partenaire et la serra avec une détermination non entachée, heureux d'en arriver là avec Charlie. "Je me disais bien que j'aurais dû en acheter en faisant mes courses. Zut, si j'avais su..." Il n'y avait pas de M&M's cette fois là mais cela n'avait pas l'air si grave. L'important, c'était de se retrouver ensemble, de se promettre de continuer à vivre dans leur bulle sans forcément faire attention aux regards extérieurs. Pour Timothy, ce n'était pas toujours facile, lui qui était pris d'angoisse quand le soleil se couchait ou quand il y avait trop de monde qui l'entourait; Tant de souvenirs l'exposaient à une phase de douleur qu'il devait toujours être sur garde, mais avec Charlie, il ne se sentait pas en danger, pas du tout même. "Ah, tout s'explique, ma sirène est Ariel de Disney, wow quel privilège que de t'avoir dans mon humble demeure!" Non, Tim n'était pas angoissé de devoir gérer cette conversation avec la belle rousse. Il s'autorisa même à lui faire essayer ses lunettes, riant de constater qu'elle n'était pas nécessairement à son aise. Les yeux de Timothy s'était fragilisés avec l'âge, peut être avait-il passé trop de temps à observer les autres, cela expliquerait en tout cas pourquoi sa vision était devenue trouble mais il resta là, pantois, alors que Charlie lui remit délicatement ses lunettes sur le bout du nez. Il sentit ses doigts contre sa mâchoire, frissonnant doucement à ce contact avant de transformer sa réaction en un large sourire d'amusement. "Pourtant, elles t'allaient à merveille... Mais, je les garde oui, je préfère te voir nettement. Enfin, je retenterai quand même l'expérience quand j'aurai mes lentilles, je constaterai mieux ce que ça donne sur toi." Elle était bien plus jolie lorsque les contours de sa silhouette n'étaient pas troubles, forcément. Timothy s'amusait de leur duo, mais il en était tout autant ému. Ils avaient tant à partager et comme le disait si bien Charlie, ils avaient une cohésion que beaucoup de personnes pouvaient envier. "Ce sera un peu comme Mario Kart mais dans la vraie vie... On gagnera tout, vu comme on se complète bien. C'est vrai qu'on est différents mais pourtant... Je me sens bien avec toi, c'est fou." C'était un véritable compliment venant de la bouche de Decastel. Il ne se sentait que rarement bien accompagné parce qu'il avait besoin de plusieurs années pour faire totalement confiance à quelqu'un. Avec Charlie, tout cela était venu le plus naturellement du monde, certainement parce que son coeur battait la chamade lorsqu'il se retrouvait en sa compagnie, cela devait jouer énormément même s'il ne s'en rendait pas forcément compte. "C'est vrai, t'es encore jeune de toute manière, t'as le temps de voir venir et de devenir la meilleure journaliste freelance de la ville. Quant à nos deux futurs parrains, ça leur laissera le temps de pondre une thèse pour qu'on les choisisse!" C'était tout à fait le genre de Sam, de pondre un discours de trois mille kilomètres pour indiquer qu'il était le choix de l'évidence puisqu'il avait élevé son petit frère alors qu'il avait à peine dix huit ans. Au moins, il avait réellement l'âme d'un père et Tim savait qu'il pourrait toujours lui faire confiance. Enfin, il y avait tout de même un domaine dans lequel Timothy ne savait pas à quoi s'attendre... La rencontre d'une personne importante dans la vie de son cadet. Forcément, Tim n'avait jamais eu personne mais Sam lui mettait une pression constante pour qu'il trouve chaussure à son pied alors, il le voyait déjà poser mille questions à Charlie sur ses aspirations et la menacer de s'occuper de son petit frère comme s'il était la prunelle de ses yeux. L'angoisse. "Je t'en voudrai pas trop si tu fuis. Sam sera surexcité et donc chiant à te harceler et d'un autre côté, il voudra vérifier que tu comptes pas me briser le coeur dans la minute qui suit alors... Je sais pas si ce sera une partie de plaisir pour toi." Tim rit, les joues à nouveau rosies, à croire que cela devenait une sale habitude pour lui. Néanmoins, il n'avait pas l'habitude de penser à tout cela, de s'imaginer que cela pourrait être sa vie, en compagnie de Charlie, un jour. Il ne voulait pas lui demander mais il avait tout de même peur de se réveiller le lendemain pour constater que tout cela n'était qu'un doux rêve qu'il devait jeter à la poubelle avant de se détruire l'âme. Il déglutit d'ailleurs tant bien que mal en constatant que Charlie avait peur de cela également, de ne pas lui rendre tout ce qu'il lui donnait, le forçant alors à lui répondre quand il n'était pas d'accord avec ses choix. Tim n'avait jamais pensé à cela, forcément. "Promis. Je te dirais quand ça colle pas pour moi, je ferai mon triton mécontent et tu me hurleras dessus. Mais au final, on trouvera un compromis et on sera très heureux comme ça, j'en suis certain." Timothy ne se battait jamais avec personne alors, il ne savait pas s'il était capable d'avoir des dizaines d'arguments pour marquer son point de vue dans une vie conjugale qu'il n'avait pas expérimenté. Cela dit, il apprendrait en temps voulu, avec l'expérience, il évoluerait, assurément. Il se rassit sur son tabouret, les yeux dans ceux de Charlie, ses doigts tapotant le comptoir avec une certaine nervosité. Que faire, que dire? Qu'est-ce que son cerveau lui faisait? Tim ne savait pas à quoi s'attendre, il ne comprenait pas tout à fait comment on gérait la belle et grande vie... Encore moins l'amour. Fait avéré. "Charlie, je..." Il dût s'y reprendre pour parler. Que faisait-il exactement? "Je voulais juste te dire que... Si un jour tu voulais vraiment vivre tout ça, si un jour t'es prête pour ça, enfin que ce soit pas un rêve, un délire entre nous deux ou quoique ce soit de ce genre... Et que si tu viens me demander si je voudrais bien partager ça avec toi, je..." Il baissa les yeux, maudite timidité. "Je dirais oui." Il étouffa un rire nerveux, manquant de s'étouffer en avalant sa salive, relevant le regard vers elle une fois que la crise était passée. Fichu Tim, à quel point tu peux être ridicule. "C'est absurde ce que je dis, je suis désolé, j'arrête." Il se gratta la joue, ses doigts continuant de tapoter nerveusement la table, son regard fuyant celui de Charlie soudainement. Lui avait-il suggéré qu'il voulait vivre quelque chose avec elle? Peut être, mais avec Tim, c'était subtil. Toujours discret et toujours sujet à interprétation. Toujours difficile à gérer pour lui, surtout.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyJeu 20 Juin 2019 - 1:22


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Plus leur discussion avance et plus Charlie se sent perdre pied dans le bon sens du terme. Elle se sent voler, elle se sent avancer dans l'atmosphère petit à petit et ne contrôle plus rien. C’est effrayant, infiniment effrayant, mais les sensations que ça lui procure sont indéfinissables. Ses pieds ne touchent plus le sol, ses mains ne peuvent plus s’aggriper à quoi que ce soit, elle tourne et retourne sur elle même … pourtant elle se sent bien. Elle ne contrôle plus aucun aspect de sa vie, pour la première fois depuis toujours, mais elle se sent en sécurité. Quoi qu’il puisse lui arriver, elle a l’impression que ce ne sera qu’une suite de bonnes nouvelles et elle espère que cette fois ci son impression sera la bonne. Quand on est en train de voler à des centaines de mètres au dessus du sol, la chute risque d’être douloureuse. Mortelle.
Les discussions se clôturent une à une comme ça avait été le cas dans les toilettes et Charlie sent son coeur se pincer. Si les discussions se clôturent alors cela veut dire qu’ils devront sortir de leur bulle à nouveau, affronter la rigueur du monde une nouvelle fois … Ils sont bien juste tous les deux dans leur bulle, sous leur cabane invisible. La jeune femme reste égale à elle même, tentant d’analyser chacune des réactions de Tim et essuyant les échecs cuisants les uns à la suite des autres. Elle a toujours aimé observer les réactions des gens qui l’entouraient, leurs micro expressions, leur gesture, le mouvement de leurs yeux, les mots qu’ils choisissaient … C’était intéressant à observer car personne ne semblait faire attention, tout était si naturel pour eux. Avec Tim c’est différent, impossible de lire en lui comme dans un livre ouvert. Il semble imperméable au reste du monde et cela ne fait qu’attiser la curiosité de la rousse. Sa douceur et toutes les attentions qu’il lui porte semblent sincères, tout comme ces élans d’affection qu’il ne semble parfois pas contrôler. Seulement, quand il s’agit de parler de lui, de son passé, de ce qu’il désire … Sa mine change, il se referme sur lui même, un voile se pose sur ses beaux yeux bleus. Il lui parlera en temps voulu, il le lui a promis. Elle a besoin de temps pour se reconcentrer un peu et lui pour apprendre à se confier, cela semble justifié. Elle attendra le temps qu’il faut, respectera son intimité et n’outrepassera jamais ses droits. Elle se le promet, et elle tiendra paroles. Charlie a déjà fait tant de frasques avec lui qu’il est hors de question de recommencer. Même s’il est un être qu’elle ne peut pas analyser ses yeux le trahissent, tout passe par ses yeux ; tout son amour. « Tu n’as pas à être parfait tout le temps Tim. Si tu fais des erreurs c’est normal, si tu choisis un mot au lieu d’un autre c’est normal aussi. Je ne pourrais pas t’en vouloir pour ça. » Il n’aura jamais les mots qu’a pu lui balancer John ; il ne sera jamais cet homme là. Elle aurait dû se douter que quelque chose n’allait pas chez le barman mais elle était Obnubilée. Elle s’est rapprochée de lui parce qu’il lui a fait des confessions et dès cet instant elle s’est sentie piégée, elle était un loup avec la patte prise dans un piège. Un loup qui s’est amouraché de son chasseur avant que celui ci ne s’amuse à le relâcher pour mieux le courser. Voilà tout ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, la proie et le chausseur. Tous les indices étaient présents depuis le premier jour et bien avant mais Charlie avait choisi de les ignorer car il est toujours plus simple d’ignorer les problèmes plutôt que de les affronter. Un jour un grand homme a dit “ma philosophie c’est d’ignorer le problème jusqu’à en être totalement débarrassé”. Ok, c’était Stiles à vrai dire. Mais il reste un modèle de nihilisme pour elle. « Sam fera sans doute une super thèse mais de son côté Léo se contentera sûrement de dire qu’il sait faire des couettes et il aura un énorme sourire de bêta. » Et c’est pour ce même sourire qu’elle serait prête à tout pour son meilleur ami, tout comme elle serait prête à tout pour Tim. Charlie rigole en imaginant un Tim numéro deux devant un bureau à écrire nuit et jour sa fameuse thèse, quand bien même les jeux semblent être faits avant même que le bébé naisse, avant même qu’ils soient en couple. Les jeux semblent être faits pour beaucoup de choses déjà, même s’ils laissent sa place au hasard, son champ d’action reste assez limité. « Je peux déjà te dire que je ne compte pas fuir ni même te briser le coeur dans la minute qui suit. Je te le promets … sur la tête de mon doudou préféré. » Qu’elle a oublié en Suisse et que sa mère a dû faire rapatrier, tu parles d’un doudou préféré toi. « Et je passerai même au détecteur de mensonge s’il le faut, ne t’en fais pas pour ton frère. Ceci dit, en parlant d’interrogatoire … Tu devras sûrement en passer un avec Léo, et la première question sera de savoir si tu préfères les popcorn sucrés ou salés. » La jeune femme détend l’atmosphère avec un nouveau rire, tentant de jauger la réaction de Tim dans ses yeux avant de continuer sur la lancée du semi-sérieux. « En fait son test ça sera surtout pour savoir s’il t’apprécie je crois ... » Être apprécié de Léo est une condition sine qua non pour devenir plus qu’un ami et la jeune femme ne se fait aucun soucis pour Tim. Elle sait qu’il réussira le test avec brio, il se montrera aussi courageux qu’il l’a été face à un Alex gros bêta. Au fond, elle craint seulement qu’ils soient trop différents du point de vue du caractère et qu’il y ait un malaise … Si jamais Léo tente une tappe dans le dos ou quoi que ce soit, elle a vraiment peur de la réaction de Tim ou plutôt de l’absence de réaction. Elle a encore beaucoup de choses à apprendre sur lui et c’est bien pour ça que les speed dating avec le frère et le meilleur ami ne sont pas prévus au programmes encore. « On a encore le temps pour ça, et de toute façon je serai là pour toi. Comme tu le seras pour moi. Pas vrai ? » Elle n’hésitera pas à lui souffler quelques réponses notamment quand Léo se lancera dans un N’oubliez pas les paroles d’une des rares chansons de Queen que personne n’a jamais entendu de sa vie. « Et … je ne te hurlerai jamais dessus, ok ? Une sirène ça peut s’énerver, c’est vrai, mais ça ne crie pas. » Ca pleure dès que le ton monte ou dès qu’il y a un problème parce que c’est une hypersensible par contre, et parfois on préfère les cris à la place d’un torrent de larmes incontrôlables. Que ce soit l’un ou l’autre de toute façon ce sera incontrôlé, inopiné, et tout sauf attendu. Pourquoi diable en viendraient-ils à se disputer ? Leur vie semble déjà si parfaite avant même qu’elle n’ait commencé. La table enfin vidée, Tim ne semble plus pouvoir vider son stress en s’occupant les mains. Elle comprend ce qu’il est en train de vivre, elle même en ayant bien trop l’habitude. Il est face au mur et il doit se lancer, son stress s’entendant avec le tapotement de ses ongles sur le bois. C’est un bruit que Charlie aurait détesté en temps réel mais à cet instant précis elle est trop préoccupée par la mine de Tim pour s’occuper de son problème de misophonie. Il commence puis s’arrête, faisant monter la tension. La jeune femme commence peu à peu à paniquer à son tour, n’ayant aucune idée de ce qu’il veut lui raconter. Son pied tremble, faisant vibrer tout le reste de sa jambe qui vient se cogner contre le bois à intervalle régulier. Elle ressent l’angoisse de Tim, le vit avec lui quand bien même elle n’a aucune idée des raisons qui le mettent dans un tel état. Elle aurait dû prendre ses doigts dans sa main pour les calmer mais elle ne l’a pas fait ; elle n’y a pas pensé. Ses réactions sont perfectibles encore. Lorsqu’il se sent enfin prêt à parler le regard de Charlie oscille d’un oeil vers l’autre, s’attendant à ce qu’il rigole à tout moment, à ce qu’il relève la tête et lui offre ce sourire rieur qu’elle aime tant. Il n’en est rien. Il est sérieux. Ses deux jambes se mettent immédiatement à trembler, elle sent son coeur manquer quelques battements et son corps s’irradier de chaleur. La panique arrive immédiatement, ce n’est pas le genre de discours auquel elle s’était préparée. Elle pensait qu’il allait parler de lui, de son passé, de son histoire … Pas d’eux. Eux comme un duo dans la réalité imminente. C’était plus simple de parler de leurs enfant et du chien, des repas en famille au coin du fond lors des longues nuits d’hiver. Ne sachant comment réagir, sa première réaction est de fermer les yeux et d’enfouir sa tête dans ses mains tout en prenant une grande inspiration. Son coeur va sortir de sa poitrine d’un instant à l’autre, c’est certain. Il bat trop vite pour un être humain normal, il est devenu incontrôlable. Plus rien ne l’est désormais. Les scénarios se chamboulent dans son esprit, ils sont tous flous. Elle ne peut pas prévoir ce qu’il se passera, peu importe ce qu’elle dit. Ses mains sont déjà moites, elle les sent sur son front. Tant pis, elle doit y aller. Elle doit faire ce qui lui semble être le plus juste. Serrant la mâchoire elle relève les yeux vers Tim, innocente petite chose. Son tabouret grince sur le sol, Charlie repose à nouveau ses pieds sur le carrelage sans quitter Tim des yeux. Il est son point d’ancrage alors qu’elle avance dans l’inconnu et s’arrête face à lui, tête relevée. Elle ne sait pas si ses joues sont réellement rouges ou si cette chaleur est la même que celle qui irradie chaque parcelle de sa peau. Elle a peur de brûler Tim en le touchant et pourtant, dans un élan d’égoïsme pur elle se met sur la pointe des pieds pour venir passer ses bras autour de ses épaules et l’enlacer à nouveau. La front de la jeune femme est posé sur la clavicule de Tim, elle sent l’os s’enfoncer sur son crâne et ça lui importe peu. Elle est littéralement enfouie dans son tee shirt, le collant plus qu’elle ne le devrait, le serrant plus qu’elle ne le devrait aussi. Cette situation là n’était dans aucun de ses plans d’avenir, il n’y a pas de réponse toute faite. « Je te le demanderai un jour Tim. Je te le promets. » Elle ne sait même pas s’il peut l’entendre, son tee shirt est collé à sa bouche et elle parle si doucement … Elle a l’impression d’être revenue au collège, d’avoir à exprimer ce qu’elle ressent pour la toute première fois de sa vie. « Mais ... » Merde. Il y a toujours un mais. Il ne devrait pas y en avoir, il n’y a pas de “mais” dans les plans qu’ils construisent. « J’ai juste besoin de temps, d’accord ? Je veux tout ça, je veux déjà tout ça, mais je ne suis pas encore prête. » Les traumatismes de John sont encore bien trop présents, sa peau en porte littéralement les stigmates encore. Comment est ce qu’elle pourrait décemment passer à autre chose alors que tout ça est arrivé la veille ? « On peut y aller petit à petit ? Je suis désolée, tu as passé l’âge de supporter mes enfantillages … Si tu veux passer à autre chose je comprendrais, t’es pas obligé de m’attendre et … je comprendrais. » Elle en aurait le coeur brisé, mais elle comprendrait réellement. Il a presque dix ans de plus, il a passé l’âge de l’appréhension, des “oui non je sais pas”. Il a passé l’âge de jouer aux enfants, il est à l’âge où il a des enfants, pour de vrai, des enfants qui courent partout … Mais Charlie ne veut pas arrêter d’y croire, elle place tant d’espoir en eux. Elle ose enfin desserrer son étreinte et lever les yeux vers lui sans pour autant s’en éloigner, leur nez se touchant presque. « On peut juste être Tim et Charlie et voir ce qu’il se passe ? Si tu veux toujours de moi, j’aimerais beaucoup qu’on fasse ça. »

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyJeu 20 Juin 2019 - 2:49


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Il ne faisait que sourire, jamais triste en apparence, jamais méchant, jamais en colère. Timothy avait passé le plus clair de sa vie à se battre contre ses démons, mais en silence. Jamais en public. Jamais devant les gens qu'il aimait. Il était sensible, évidemment, mais il faisait toujours en sorte de ne pas le montrer. Voir Tim pleurer n'était pas un événement fréquent, il attendait toujours de se retrouver face à lui-même pour craquer. On ne lui avait jamais appris à montrer ses émotions: on ne lui avait simplement jamais dit que c'était normal d'avoir des sentiments. Il en avait toujours eu mais forcément, la honte l'avait emporté face à l'évidence. Lorsqu'il avait été en colère contre sa mère, il avait tout gardé en lui et s'était contenté de continuer à aller lui rendre visite, deux fois par mois, en bon fils qu'il était. Lorsqu'il avait été triste de ne pas avoir le moindre souvenir de son géniteur, il avait regardé quelques photos et avait paru totalement insensible face à cette perte. Tim avait peur des émotions, des vraies sentiments, de ce qui lui apparaissait comme une montagne infranchissable par manque d'expérience. Il aurait aimé avoir les parents d'Ivan, des parents patients qui l'avaient soutenu dans es choix, même douteux. Decastel, lui, avait nagé seul dans une mer décidément agitée, sans connaître réellement sa destination. Cela faisait plus de trente années déjà qu'il était sur cette terre et il n'avait toujours pas connaissance de son but. Tim continuait de le chercher cela dit: pendant un temps, il avait pensé qu'il était arrivé ici pour faire le bien, sans rien attendre pour sa propre personne... Mais était-ce viable? Il voyait tous les jours les prêtres sacrifier leur vie personnelle pour donner la vie éternelle aux croyants de sa paroisse. Tim, lui, n'avait jamais été un fervent croyant pour être honnête. Après tout, il avait attendu Dieu bon nombre de fois durant son enfance et il n'était jamais venu le sauver, à moins que cet homme là se fut déguisé avec les vêtements de son frère aîné bien plus tard. Dans tous les cas, Tim avait abandonné l'idée d'entrer dans les ordres pour cette simple raison: Dieu n'aidait personne, il entretenait simplement une image dont l'humanité avait besoin pour se sentir légitime dans la mort. Quel chemin prendre alors? Il désespérait,lui l'adulte encore enfant dans son coeur. Tim avait tellement de traumatismes à faire disparaître, tant de douleurs terrées au fond de lui. Il attendait qu'elles disparaissent toutes, d'un claquement de doigts mais ce n'était jamais aussi simple. Il fallait déjà qu'il se libère de tout ce fardeau, qu'il ose tout raconter une bonne fois pour toutes et sourire, oui, comme il le faisait toujours pour évacuer ce surplus d'émotions qui l'enchaînaient. Avec Charlie, il y avait des dizaines d'émotions qui s'entrechoquaient: de la peur de ne pas être à la hauteur, de la tristesse de la voir si peinée, de la tendresse parce qu'elle était si douce mais surtout de l'amour. Ce fichu amour qui emportait tout sur son passage, la raison avant tout. Comment tout cela avait-il pu arriver aussi vite? Comment avait-il pu ne rien voir venir? Timothy se retrouvait dans le rôle de l'enfant de l'école maternelle qui découvrait les joies d'un amour pur et infaillible, presque à attendre le fameux bisou qui l'enchanterait pour l'éternité. Quel idiot il faisait par moments, mais il se devait d'y croire et surtout, de ne jamais abandonner parce que tout était possible désormais. Charlie rendait tout possible pour lui. "Oh crois moi, je suis loin d'être parfait. Déjà, je suis timide à en mourir et rien que ça, c'est un défaut hors norme dans cette société. Après, je te fais pas le compte du reste, tu finiras bien par le découvrir." Il était trop exigeant avec lui même,parfois jusqu'à s'en rendre malade, angoissé pour un rien, la foule était une agression à ses yeux et il n'était très certainement pas très équilibré dans ses pensées. Cela dit, il donnait l'impression d'être quelqu'un de stable et ce mélange étrange faisait de lui un être auquel on pouvait aisément s'attacher... Si Tim laissait entrer la personne en question. Oui, le fond du problème était là en réalité: le jeune gardien de cimetière ne laissait que très rarement un individu pénétrer dans sa sphère, trop peureux des conséquences. C'était trop tard avec Charlie, elle avait mis en miettes toutes les barrières, réduit en cendres son envie de solitude. Non, il ne voulait plus être seul depuis qu'il savait qu'elle existait. Tim voulait rêver nuit et jour en sa compagnie, créer un autre monde avec une personne qui en valait la peine... La seule avec laquelle il avait envie d'être en tout cas. "Egalité. Balle au centre. Ils se départageront eux mêmes en faisant un bras de fer ou un concours de divisions, ou autre chose. Ce qu'ils veulent." Tim imaginait bien son frère aîné en train de souffrir en comptant des retenues. Il aurait de quoi rire de lui jusqu'à a mort et cela, c'était un concept qui plaisait énormément au jeune Decastel. Il n'en était pas là, cela dit, très loin même, vu qu'aucun bébé n'était dans les cartes pour le moment... Perdre sa virginité n'était déjà pas dans ces fameuses cartes alors, hors de question d'aller voir encore plus loin. A ce moment là, de toute manière, Tim n'y pensait pas outre mesure, bien trop concentré sur les doux mots de sa compagne, elle qui lui redisait qu'elle ne comptait pas lui briser le coeur et cela attendrit Decastel. Un sourire. Encore un. Puis, le silence, jusqu'à ce que Tim essaye d'imaginer un interrogatoire en simultané avec son frère et le meilleur ami de Charlie, que de belles perspectives. "Et il a quelle tête ce doudou? J'ai la pression là, déjà. Faudra que je prépare mes réponses, tu crois? J'espère qu'il m'appréciera, j'ai conscience de pas être tout à fait comme les autres gars alors..." Il s'attendait certainement à subir des remarques sur son travail, à des rires en le voyant rougir après une question gênante pour lui. Timothy serait très certainement dans une situation chaotique, lui qui était si peu à l'aise en société. Au moins, lorsqu'il était seul avec Charlie, il n'avait pas toutes ses interrogations sur le bout de la langue, pas toutes ses peurs non plus... Enfin, en apparence. A l'intérieur, c'était une autre histoire. Il mourait de peur, il mourait du rejet qui pouvait arriver à tout moment. Tim ne voulait pas avoir de faux espoirs, c'était ce qui le travaillait le plus et la raison pour laquelle il osa poser une terrible question à Charlie. Il savait pourtant que ce n'était pas le moment, que la jeune femme n'était pas prête pour ce genre de propositions mais Timothy avait besoin de savoir s'il devait s'accrocher ou bien abandonner pour se retrouver brisé une fois de plus. Il essayait d'être clair et concis mais ce n'était pas gagné d'avance. Cela dit, la jolie rousse sembla comprendre le message puisqu'elle se retrouva à faire trembler la table avec ses genoux, Tim se mordant l'intérieur des joues en regrettant instantanément ses paroles. Il était en train de tout faire capoter parce qu'il oubliait sa première qualité: la patience, mais quel idiot, quel idiot. Il se sentit mal instantanément, vingt ans en arrière de nouveau, le jour où sa mère avait "accidentellement" écrasé une de ses cigarettes encore allumées sur son bras parce qu'il avait fait un trou dans une de ses plus belles jupes. Tim n'avait pas pleuré, il n'avait pas crié mais dieu qu'il avait eu mal à l'intérieur. C'était la même sensation qui l'habitait parce qu'il était persuadé que Charlie allait le fuir. D'ailleurs, au moment où elle se releva de sa chaise, Tim s'apprêtait à la voir quitter les lieux sans sommation... Ce ne fut pas le cas. A la place, elle s'approcha de lui tout doucement, avant de l'enlacer comme quelques minutes plus tôt dans la chambre, sa tête sur son épaule. Timothy se retrouva à poser sa main sur son bras, cherchant le réconfort tant attendu puis une brise de soulagement souffla jusqu'à ses poumons. Elle lui promettait que ce serait le cas, que ce moment béni arriverait et le regard empli d'émotions du trentenaire se baissa vers le visage de Charlie, caché dans sa chemise. Il ressentait sa peur lorsqu'elle continua son discours mais Tim, lui, ne ressentit que le bonheur de l'espoir qu'elle avait distillé au creux de son âme. Il savait que ce ne serait pas tout de suite, d'ailleurs, était-il prêt pour tout de suite? Certainement pas vu que le mois dernier, il avait presque suffoqué d'un contact trop intime de la part de la belle. Il avait besoin de tout lui dire d'abord, de mourir de honte de sa situation aussi et après, il verrait si elle voudrait de lui, ou non. En attendant, sa main vint caresser sa longue chevelure brillante et encore humide, un sourire encore perceptible sur son visage alors que celui de Charlie se relevait vers le sien, si proche, si beau, si éternel de beauté. "Eh, ça me convient tout à fait comme réponse, tu sais. Je demandais pas de l'instantané, surtout pas après ce que t'as vécu là... Je veux que tu prennes ton temps, que tu sois bien avant tout. C'est juste que... On parle beaucoup de futur mais on en a aussi beaucoup parlé au cinéma et tout ça, c'était pour de faux alors je crois que j'avais juste besoin de savoir où était la fiction et où était la réalité." Effectivement, la limite avait toujours été fine entre ces deux univers pour eux deux et Timothy ne savait pas vraiment où se placer en conséquence. "Qu'on soit Charlie et Tim, c'est tout ce que je souhaite aussi, doucement. Pas à pas. On a tellement de choses à apprendre l'un de l'autre et crois moi, je suis prêt à t'attendre un nombre d'années impressionnante, je suis très patient. Très très patient." Il lui sourit, ses yeux balayant son visage à nouveau. "Et je crois que j'ai besoin que tu sois aussi patient avec moi de toute façon. Je suis pas comme les autres, Charlie, tu sais et je dis pas ça dans le genre je suis meilleur qu'eux ou quelque chose comme ça, vraiment pas. Je serai jamais le garçon sûr de lui à la Alex. Pas plus que je serai le tombeur de ces dames. Je suis pas le plus volubile non plus quand il s'agit de parler de moi et pourtant... Je veux le faire avec toi. J'ai juste peur que tu me vois autrement. J'ai pas envie de ça, que tu veuilles plus rêver avec moi après ça. Que tu veuilles plus envisager un avenir lointain avec moi tout court." Il avala sa salive avec difficulté parce qu'il avait contenu l'émotion tant bien que mal, même ses yeux brillaient d'une rare intensité à cet instant présent, ce bleu si éternel que portait ses prunelles criait à celles de Charlie de l'aimer quoiqu'il arrive, quand elle le pourrait mais de ne jamais arrêter de croire en eux. En lui. Car Tim, à cet instant précis, tremblait vraiment. Autant d'amour que d'angoisse. Il eut assez de force néanmoins pour frôler la joue de Charlie de son doigt, un geste fugace mais qui le calma un peu avant qu'il ne pose ses deux mains sur ses genoux. Qu'elle le chamboulait, qu'elle le rendait beau, oui, Charlie, son resplendissant soleil.
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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyJeu 20 Juin 2019 - 4:20


La nuit j'écrirai des soleils

@Timothy Decastel

Ce câlin signifie tellement pour Charlie. Il ne s’agit que de deux corps qui se rapprochent l’espace de quelques secondes mais bon sang, comment est ce qu’il peut se passer autant de choses en quelques secondes ? Elle n’arrive pas à se calmer ni à faire redescendre la température de son corps. Elle a toujours l’impression que son coeur risque d’imploser à tout moment, qu’elle risque de mourir dû à un trop plein d’émotions. Il y a trop d’émotions qui s’entrechoquent pour un seul corps humain, surtout un corps aussi frêle que celui de la jeune femme. Elle n’est pas habituée à ce genre de choses, cela ne lui est même jamais arrivé … Pourquoi est ce qu’il a fallu que tout se passe maintenant. Pourquoi si tôt. Si ça avait été quelques mois plus tard, tout aurait été plus simple … Si ça avait été quelques mois plus tôt, tout l’aurait été encore plus. Pourtant le destin leur a joué des tours, il ne peuvent que vivre avec. Charlie se sent illégitime à tout cet amour qu’il lui offre sur un plateau d’argent, elle qui vient de faire valser toute sa vie la veille au soir. Il est trop clément avec elle, il lui pardonne toutes ses frasques et elle elle se perd dans ses yeux, entre rires et sourires. Ce n’était pas prévu, rien ne devait arriver, elle devait juste aller voir un film. Un film d’action, un film de super héro, ce n’était même pas le dernier roman à l’eau de rose adapté sur grand écran … Cela n’aurait pas dû arriver. Elle qui avait pourtant été si rude avec cet être si fragile, il aurait pu se briser en deux. Il est ce colosse aux pieds d’argile qu’elle remodelera autant de fois qu’il le faut, autant de fois dont il aura besoin. Il a besoin d’elle et elle de lui, deux âmes perdues dans ce monde de brutes. Deux agnus dei. Elle se promet d’être là pour lui quoi qu’il se passe, même s’ils ne deviennent jamais un couple, même si le destin se décide finalement à les séparer. Quoi qu’il se passe, elle sera là pour lui, encore plus que lui l’a été pour elle (est ce vraiment possible ?). Il mérite tant de choses bien plus belles qu’elle, pourtant il semble avoir fait son choix. Il semble vouloir se contenter de l’oiseau blessé qu’elle est, l’oiseau blessé qui ne s’avouera jamais en être un et qui persistera à vouloir aider les autres de son espèce. Le serpent qui se mord la queue.
Elle aurait aimé bien plus que simplement l’enlacer, elle aurait aimé être sienne, là, maintenant. Mais c’est la fatigue qui parle, sûrement, c’est l’esprit embrouillé qui fait son chemin entre ses neurones. C’est trop tôt, elle n’est pas encore prête et bien qu’elle ne le sache pas, lui l’est encore moins. Ils se donneront l’un à l’autre, un jour, dans un échange passionné. Ils le feront, tôt ou tard, sûrement plus tard que tôt. Ce jour là ils auront franchi toutes les barrières une bonne fois pour toute et le monde entier semblera être à leur portée. Tim et Charlie contre le reste du monde, Tim et Charlie follement amoureux. Les indices sont déjà distillés mais la jeune femme ne les accepte pas. Elle ne se dit pas amoureuse de lui quand bien même son coeur s’emballe quand elle voit son visage. Sa dernière relation vient de se terminer dans les cris et les larmes, elle a besoin de reprendre confiance en l’humanité avant tout, parce qu’une fois que ce sera fait elle espère que tous leurs plans sur la comète seront des plans sur Terre, qu’ils se réaliseront un à un. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte et sans doute s’emballe-t-elle déjà beaucoup trop, mais elle reste cette jeune femme qui aime la vie, qui aime les gens. Elle est aussi cette jeune femme qui s’obstine à choisir les mauvaises personnes dans les pires moments mais … mais Tim ne peut pas être une mauvaise personne. Il est juste Tim. Il représente les trois mots qu’elle veut mettre sur son petit calepin avec les critères à cocher pour trouver l’homme parfait. Sans qu’elle ne contrôle ses émotions c’est vers lui qu’elle s’est instinctivement tournée après cette nuit d’horreur ; c’est un signe qui ne trompe pas.
Ses doigts se décrochent entre eux et elle vient passer ses bras le long de ses épaules puis de ses bras. Il est grand, elle ne peut pas l’enlacer aussi haut, ses mains se retrouvent alors sur ses hanches, ses pouces massant légèrement les os de son bassin dans un élan maternel. Ils sont encore collés l’un à l’autre, le sommet bassin de Charlie venant toucher le bas de celui de Tim ; elle n’a pas l’habitude d’être la petite de l’histoire. Se sentir frêle a parfois du bon, surtout quand il s’agit de lui, qu’elle sent ses doigts se débattre avec les quelques noeuds de ses cheveux et qu’elle en rigole naturellement. Elle ne quitte pas les yeux de son compagnon, totalement éprise de lui et soulagée qu’il soit d’accord pour attendre. Il est tellement incroyable … Si patient, si doux. Si beau aussi, bien sûr. Comment cela se fait-il qu’il n’ait pas déjà de bague au bout du doigt ? Il mériterait déjà d’avoir la femme et les enfants et de mener une vie parfaite plutôt que d’attendre que Charlie apprenne à grandir. Il a déjà tout vécu, elle ne sera qu’un poids qui découvre la vie, elle l’ennuiera avec ses questions … Pourtant c’est elle qu’il a choisi. Elle et personne d’autre, et son ego est flatté. Elle ne le partagera pas, tant pis pour le reste de l’humanité. « Si c’est le moment confession, alors sache qu’au cinéma ce n’étaient pas que des paroles en l’air. Enfin, j’étais perdue, je ne pensais pas qu’on se reverrait un jour et … tout était confus. Mais ce que je te disais, je le pensais vraiment Tim. » Maintenant que tout est passé elle aurait du mal à répéter l’entièreté de leur discussion mais elle serait prête à en assumer chaque mot. « La vérité c’est que j’étais effrayée. J’avais peur que tu ne penses pas du tout comme moi, et ça peut sembler bête mais j’étais vraiment tétanisée. » Elle ose se livrer à coeur ouvert comme lui vient de le faire, sans peur du jugement. Maintenant elle sait que ce n’est pas une blague, un jeu d’enfants entre deux adultes. Ce sont deux adultes terrifiés qui tentent d’appréhender le futur comme ils le peuvent et avec le peu d’outils à leur disposition. « Pour moi il a toujours été question de réalité … Dans un futur proche ou lointain, mais de réalité quand même. » Elle se sent toujours aussi brûlante mais est réellement rassurée de pouvoir enfin poser des mots sur ce qu’elle ressent, encore plus à voix haute, encore plus face à Tim directement. Elle espère qu’il ne fuira pas face à toutes ces révélations arrivant au compte goutte. Elles signifient tellement pour elle. Désormais elle n’aura plus à utiliser des allusions, des métaphores, des litotes, des euphémismes, des comparaisons en tout genre … Elle se contentera d’être Charlie parlant à Tim à coeur ouvert ; et elle trouve ça incroyable.
Elle rigole doucement quand il parle d’attendre plusieurs années et revient se blottir contre lui instinctivement, juste sous son cou. L’esprit serein, en sécurité, elle s’autorise à fermer les yeux et faire remonter ses mains dans son dos pour mieux s’y appuyer. « Tu n’auras pas à attendre des années. Je ne sais pas combien de temps il nous faudra mais pas des années, j’espère qu’on aura au moins notre super chien plein de poils d’ici là. » Elle réfléchit en semaine, en mois, mais elle n’arrive pas à se décider. Ce n’est pas quelque chose qui peut être compté scientifiquement. Un coeur brisé ne guérit jamais réellement, ce n’est pas comme un hématome sur un poignet. Elle ne veut pas que Tim soit dans sa vie dans le seul but d’oublier John, non, bien sûr que non. Tim sera un être à part, l’homme de sa vie, son mari, le papa du chien et de ses enfants. Elle veut qu’il soit tout ça parce qu’elle est une traditionnaliste sur certains points, et qu’elle garde toujours foi en l’avenir. Pour l’instant tout est confus mais ce n’est que passager.
A ses dernières paroles elle relève la tête, intriguée. Tim a un air si soucieux, ses sourcils se froncent et il semble tellement souffrir. Pourquoi ? Charlie a beau essayer de comprendre, de se repasser ses mots dans la tête encore et encore elle ne comprend pas. Elle aussi elle veut le faire avec lui, mais pourquoi est ce qu’il a peur que ça les change ? Ils ne sont que deux êtres humains, c’est normal de ressentir des besoins, d‘avoir envie de certaines choses et de céder à la tentation. Ils n’ont pas à en avoir peur, bien au contraire. Soucieuse que ses mots ne soient que la partie immergée de l’iceberg sa main blessée vient instinctivement caresser les traits crispés de son visage, de sa mâchoire. « Chacun attendra l’autre alors, cela me semble être un bon plan, ne t’en fais pas. Je te dirai quand je serai prête, et toi quand tu le seras aussi. C’est pas grave si ce jour là arrive en décalé, on s’attendra l’un l’autre, d’accord ? » Elle a une voix mielleuse, douce, attendrissante. Ces mots sont presque chuchotés, de peur qu’une oreille distraite ne traîne dans le coin. Ce sont des confessions de compagnons à compagnons. « Tu n’as pas à être comme tout le monde Tim. Tu es parfait comme ça, sans être volubile, sans être le tombeur de ses dames ni celui qui a une grosse estime de soi ou encore celui qui est sûr de lui. Ces hommes là n’étaient pas toi, ils sont rentrés dans ma vie et chacun en est vite ressorti. Nous deux … Nous deux on a de plus grands projets. » Elle n’aurait jamais parlé enfant et mariage avec John, alors qu’avec Tim ça a fait parti de leur premier sujet de discussion. « Je sais pas où tu veux en venir mais je continuerai à rêver avec toi, à rêver de toi. Je … ne te verrai pas autrement non, quoi qu’il se passe. Il n’y a pas de raison pour que ça change, on aura notre avenir lointain. Je t’en fais la promesse Tim. » Elle se sent bête à ne pas comprendre ses allusions mais autant jouer franc jeu avec lui. Ils sont encore en équilibre instable, ce n’est pas le moment de tout faire basculer … Pas déjà.

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Message(#) Sujet: Re: La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 La nuit j'écrirai des soleils | timlie #2 - Page 2 EmptyJeu 20 Juin 2019 - 16:01


La nuit j'écrirai des soleils

@Charlie Villanelle

Il chavirait, non, il se noyait. C'était en tout cas la sensation qui persistait chez Tim, complètement happé par la douceur de cet instant. Lorsqu'il était arrivé seul au cinéma pour regarder ses héros préférés une dernière fois sur grand écran, il ne s'était clairement pas attendu à rencontrer une femme qui bouleverserait la moindre parcelle de son coeur. Pourtant, c'était le cas. Dès les premiers instants, les premiers bégaiements, Timothy avait senti son rythme cardiaque s'emballer parce qu'elle était si jolie et lui ne savait pas ce qu'il était censé dire à quelqu'un comme elle. Le fait était destructeur mais ce cher Decastel avait instantanément eu la sensation qu'elle n'évoluait pas dans la même cour que lui, elle si belle et si vive, si charmante et si drôle, lui le réservé, lui le solitaire. Ils s'étaient trouvés quelque part au milieu: oui, ils s'étaient rejoints pour former ce duo hors du commun. Ils étaient certes différents mais en vérité, ils se complétaient à merveille. Tim était la douceur que Charlie n'avait pas connu avec l'homme qui avait fait partie de sa vie ces derniers temps, elle était la flamme qui ravivait le coeur si désespérément vide du jeune homme habituellement. Il n'avait jamais ressenti tout cela: comme si toucher Charlie était un besoin vital auquel il devait succomber avant de disparaître d'un manque trop cruel. Il n'aimait pas qu'on le touche habituellement, il avait juste peur qu'on lui fasse du mal, qu'on lui brûle la peau en s'approchant trop près de lui mais avec la jolie rousse, cette appréhension disparaissait totalement. Timothy ne voyait que le bonheur qu'elle lui apportait, que cette sensation qui le faisait frissonner au moment où ses bras entouraient son corps. Il sentait son corps battre tellement vite parce qu'elle était collée à lui et qu'il faisait passer ses doigts entre ses mèches de cheveux, instinctivement, sans même se contrôler. Une telle douceur lui faisait tellement de bien et le gardien de cimetière commençait à réaliser ce à côté de quoi il était passé toutes ces années. Il n'avait jamais compris jusque là: lorsque son frère lui parlait des bienfaits du contact physique, des câlins, des baisers, des caresses, Tim ne pouvait que rire d'aigreur ou bien d'amertume, se demandant bien où il avait pu trouver tous ces arguments. Cette fois, il comprenait. Mieux encore, il le vivait, oui, sentant les bras de Charlie descendre vers son bassin, lui qui sentait sa peau se traverser de frissons incontrôlables. Voilà ce qu'était l'attraction, voilà à quoi pouvait ressembler le désir mais Timothy n'était pas encore prêt pour se laisser totalement submerger par de telles réactions de la part de son épiderme. Il reprenait vite le flot de ses pensées, non sans sentir son myocarde qui continuait de s'affoler sans lui avoir demandé son avis auparavant. Il voulait conserver ce souvenir pour l'éternité, la tête de Charlie contre ses bustes, ses doigts serrés dans son dos et les yeux de Tim qui paraissaient si bleus sous le coup d'une émotion trop intense pour lui. Il avait peur de l'avenir soudainement, peur que Charlie lui échappe puisqu'il n'était pas à l'image des hommes communs qu'elle avait dû côtoyer par le passé. Le gardien de cimetière n'était pas un de ceux qui allaient draguer dans les bars, qui joueraient les cow boys pour marquer leur territoire... Non, il était le garçon près du jukebox qui regardait la vie défiler autour de lui, observant les sirènes comme elle recevoir des centaines de regards de personnes intéressées par ce qu'elle avait à proposer. Or, pour Tim, ce qu'elle avait à proposer ne se réduisait pas à un corps, pas à une jolie chevelure rousse ou un sourire angélique avec des yeux bleus rieurs, ce qui le transportait plus encore que ces évidences, c'était son âme. La manière dont elle le regardait, dont elle lui criait qu'elle avait besoin de lui, non qu'elle avait envie d'être avec lui envers et contre tout, même si le moment n'était pas indiqué pour cela. Entendre ces paroles là, elle qui lui soulignait qu'elle ne lui avait jamais menti, pas même au cinéma lorsqu'ils prenaient le rôle du faux couple idéal, tout cela réveillait encore plus le coeur du timide porté contre elle. Lui non plus n'avait pas menti. Jamais. Lorsqu'il avait ri avec elle, lorsqu'il avait parlé de lui, rien de tout cela n'avait été de l'ordre du détail insignifiant aux yeux de Decastel. Pire encore, la quitter lui avait détruit le palpitant. Il avait pensé à elle plusieurs fois entre leurs deux rencontres, nourrissant d'intenses regrets de ne pas avoir été à la hauteur de l'événement. Et s'il ne la revoyait jamais? Si la prochaine fois qu'il était amené à croiser sa route, elle se retrouvait au bras d'un autre Alex qui lui apporterait tout ce dont elle avait besoin? Qui était Tim pour espérer être suffisamment pour une âme de bonté comme celle de sa sirène? Apparemment, il était tout à fait à l'image de ce que Charlie désirait pour son futur et s'il n'avait pas été autant enivré par ses révélations, Tim aurait une nouvelle fois laissé échapper quelques larmes, si sensible qu'il était. "Je pensais pas non plus avoir cette chance incroyable de te revoir. Et j'ai regretté, tu sais, tellement regretté de ne pas être à la hauteur de l'événement mais... Je t'ai pas menti non plus. J'avais juste très peur moi aussi. Tout ça, ça m'était jamais arrivé et parler d'avenir avec quelqu'un, c'est... Pas quelque chose qui m'arrive et pourtant, j'ai jamais été aussi heureux que d'en parler avec toi." C'était encore plus le cas aujourd'hui, même si la nervosité était encore là face à une telle pression, Timothy ne désirait que cela, un futur avec elle. Il s'en fichait bien que leurs routes avaient été radicalement différentes: tout ce qui importait, c'était qu'ils se retrouvent ensemble à partir de maintenant. Alors, oui, Decastel était tout à fait prêt à l'attendre un an, deux, un quart de siècle, plus encore, même s'il finissait par se bousiller le coeur parce qu'il était trop patient. Il se doutait bien qu'elle n'était pas prête pour une nouvelle histoire et lui n'en avait tout simplement jamais connu jusque là. Quel duo formait-ils, à dire vrai. Timothy la serra encore plus contre lui au moment où elle entendit un rire léger s'échapper de la gorge de sa belle sirène, elle qui lui promettait d'être prête pour lui à un moment donné. Si seulement elle savait à quel point tout cela était trop beau pour le gardien de cimetière, à quel point il sentait ses pieds quitter la terre ferme depuis qu'elle s'était blottie contre lui... Mais Tim n'avait pas les mots pour lui expliciter tout cela, il n'avait de toute manière jamais été doué pour les utiliser. Ses gestes valaient bien plus, cette tendresse, cette douceur, cette patience qui lui montrait, voilà les indices qu'elle devait récupérer pour comprendre à quel point il était sincère envers elle. "Tu y tiens vraiment à ce chien, j'admire ta persévérance... Peu importe le temps, Charlie. Vraiment. Pas de pression." Non, il ne voulait pas lui en mettre sur les épaules puisqu'il était même probable que ce soit elle qui doive l'attendre en vue de son passé si douloureux. Timothy lui en parlerait bientôt, il le savait. Pour l'heure, il désirait simplement profiter de ce moment de paix,de ces quelques secondes où ils étaient simplement Charlie et Tim, le duo hors pair, le duo du futur. Il était soucieux, oui, et la jeune femme n'était clairement pas dupe au moment de relever son regard vers le sien. Bleu contre bleu. Appréhension contre réconfort. Tim se retrouvait à lui exprimer ses doutes quant à ce qu'il pouvait être... En l'occurrence, moins bien que tant d'autres. Charlie ne le laissa pas faire pour autant et une toute petite larme s'échappa des yeux de Tim au moment où elle lui indiqua qu'elle n'arrêterait pas de rêver avec lui, non de rêver de lui. Ce n'était pas une larme de peur ou de tristesse, non, mais une larme de bonheur qu'il accompagna d'un si doux sourire qu'il aurait pu effriter chaque mur de l'appartement. Ce sourire d'amour, Timothy ne l'avait jamais offert à qui que ce fut apparemment, tout comme cette caresse éphémère contre la joue de Charlie. Il en tremblait, tout son corps n'était que flammes et pourtant, son coeur, lui, n'était que douceur et amour. Comment pouvait-on survivre à un tel paradoxe? Tim se demandait comment les autres avaient fait avant lui pour subsister face à une telle vague de bonheur, une telle vague de passion. "D'accord, oui... Tu me rends tellement heureux, Charlie, je sais pas comment gérer ça, je... Merci." Il ne put que lui dire cela avant de la prendre dans ses bras à nouveau, son visage se perdant dans son cou. Voilà ce qu'il voulait vivre pour le restant de ses jours, ce pour quoi on l'avait affublé de la patience la plus infinie au monde: pour qu'il la rencontre, elle. Qu'il l'attende. Qu'il rêve d'elle. Qu'il se transforme pour être à sa hauteur. Pour que Tim soit simplement à elle, irrémédiablement. "Je te promets de faire tout mon possible pour être celui que tu mérites dans ce cas." Il lui murmura ces quelques mots contre sa peau avant de se détacher d'elle totalement et la regarder avec un sourire des plus joyeux. "Maison hantée pour finir la journée?" Il lui fit un clin d'oeil après cette proposition, tâchant de calmer son rythme cardio-vasculaire avant de faire une syncope. Tim se sentait comme sur un petit nuage, ayant évacué momentanément ses angoisses... Tout cela serait beau. Tous les deux ensemble, ils seraient parfaits.
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