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 We're on a highway to hell (Road-trip)

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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyLun 19 Aoû 2019 - 21:23


HIGHWAY TO HELL

→ Tu t’attendais à quoi, boy ? Est-ce que tu pensais sincèrement que ta seule belle gueule suffirait à restaurer la confiance que tu as brisé bêtement en t’enfermant avec tes démons depuis quinze jours ? Es tu stupide à ce point ? Il faut croire que oui, je le suis. L’affront silencieux de Terrence brise mon cœur qui éclate en morceaux sur le bitume du parking de la station essence. J’ai un trou dans la poitrine maintenant. Et ça serre, ça fait mal, je le vois se placer derrière John, s’accrocher à lui fermement avec un air faussement déterminé. Et j’entends, je lis la supplique non formulée dans ses gestes tremblants, dans son regard larmoyant mais toutefois déterminé. J’entends ce que tu ne me dis pas, Terrence, mais je ne suis pas à la hauteur. Et mon visage se ferme, je m’installe sur Daisy rapidement, ne pensant plus qu’à avaler les kilomètres et annihiler la peine. Lexie fait les frais de mon humeur exécrable tout le long du trajet. Je m’en veux car elle est vraiment gentille Lexie. C’est le genre de personne toujours souriante, toujours avenante, qui fait du bien autour d’elle. Le genre de personne que je fuis par crainte d’entacher leur bonne humeur, et d’éclipser leur soleil par ma noirceur. Alors je ne la connais pas beaucoup, Lexie, tout comme la plupart de mes collègues d’ailleurs. Elle fait de l’humour et elle sourit mais je suis incapable de lui sourire en retour. Ours bourru, peu plaisant et renfermé sur lui-même, mes efforts de socialisation sont généralement anéantis par mon tempérament amer. J’arrive néanmoins aisément à lire dans son regard la compassion qu’elle ressent très certainement pour moi... pour nous surtout. Car nous ne sommes pas discrets, non. A quoi bon de toute façon ? Ce qui s’est passé entre nous m’a entièrement bouleversé, j’ai remis en doute mes plus profondes convictions après cette journée merveilleuse à la fin bien trop sinistre pour moi. C’est toi qu’a merdé, pourtant. C’est toi qui t’es laissé aspirer par le vortex de tes démons, les coups de ceinture qui résonnent encore contre tes tympans ainsi que sa voix, sa voix qui te crie que tu ne vaux rien, que tu n’es rien, sa voix que tu continues de croire malgré qu’elle se soit éteinte. Tu continues de la faire vivre néanmoins. Parce que t’as besoin de le croire à présent, t’en as besoin, malheureusement. Pour mieux me cacher, pour avoir un alibi, un prétexte parfait qui me déculpabilise de mes propres échecs, m’évite de nouvelles souffrances, déceptions. J’ai peur, peur d’aimer, peur de souffrir, peur de découvrir ce que ça fait d’être dépendant d’un autre, dépendant à en crever, dépendant jusqu’à devoir le tuer pour s’en affranchir. Et ses pensées me font mal, elles butent contre mes cotes, elles explosent dans ma tête, ma cervelle est en charpie. J’ai mal. Un peu partout, et je ne sais plus, si c’est à cause de moi, à cause de toi, à cause de nous... sûrement à cause d’un peu tout. Mais de quoi tu te plains boy ? Tu devrais être habitué pourtant non ? Tu fous toujours tout en l’air, alors chiale pas. C’est toi qu’a merdé, tu ne peux t’en prendre qu’à toi. Et tu peux pas demander aux autres d’encaisser tes coups sans arborer quelques blessures. Tu blesses maintenant, boy. Tu blesses un peu trop, avant d’être blessé. Enfant tétanisé qui se replie en lui, se ferme à tous, malheureux et éternellement insatisfait. Enfant miséreux, né de la colère, victime du mal, qui se terre, coupable et solitaire. T’as pas de quoi te plaindre, t’as juste la vie qui était destiné à un chien comme toi...

Sitôt arrivé au motel, je m’éloigne avec une clé des deux chambres. Je suis épuisé, tant physiquement que moralement. Une fichue migraine est en train de me ravager les tempes et je préfère m’éloigner plutôt que de faire subir mon humeur exécrable à mes pauvres compagnons de route. Et puis, ça fait trop mal de te contempler, de voir les petits bouts de ce que nous aurions pu être éparpillés et saccagés tout autour, notre histoire à peine commencée, déjà réduite en cendres et en poussières. Je n’ai pas eu la sensation de brûler pourtant, c’était si doux, si doux... La porte de la chambre grince sur ses gongs en se refermant et je pose ma main sur l’interrupteur qui éclaire d’une lumière jaunâtre la pièce au confort précaire et à l’hygiène douteuse. Deux lits simples sont posés l’un à côté de l’autre et font face à un mur sur lequel une télévision est fixée. Une table basse repose sur un tapis dont les couleurs délavées laissent à penser qu’il est là depuis le début, tout comme les poutres pleines de poussières et les rideaux hideux recouverts d’une fine pellicule de crasse. La moiteur ambiante laisse à penser que le système d’isolation est à chier, et je m’écroule de tout mon long, tout habillé sur le couvre-lit douteux en fixant le plafond. Bouteille de whisky à la main, je vide cette dernière et ferme les yeux. Une main posée sur mon ventre, l’autre qui pend dans le vide sur le côté, les doigts encore serrés autour de la bouteille vide, je me laisse gagner par la torpeur et sombre dans un sommeil lourd et sans rêve.

« Harvey... réveille toi s’il te plaît... » Et ça picote, je sens que ça remue autour de moi, une perle de pluie tombe sur ma joue, glisse dans les poils de ma barbe, un léger souffle sur mon visage, et puis une pression sur mon thorax et les effluves d’un shampoing à la noix de Coco... Terrence, es tu vraiment là ou suis-je en train de rêver de toi ? Tu chasses les cauchemars, tu es le plus doux des rêves... instantanément je m’apaise, ma respiration est plus légère et je grogne légèrement en me replaçant sur le lit de fortune, pour trouver une position plus confortable qui apaisera les douleurs de mon dos. Et c’est alors que je sens la pulpe de son index sur mes phalanges meurtries et ce geste me fait trembler tout entier. J’ai mal, Terrence, si mal. Brusquement, ma main emprisonne la sienne et mes paupières s’ouvrent pour faire face à la beauté des siennes. Et c’est tout mon corps qui s’embrase, mon palpitant qui bute contre mon thorax, mon ventre qui se tord, ma gorge qui se resserre. J’ai du mal à respirer, je me mets à transpirer et je n’arrive plus à bouger. La tête légèrement penchée en avant, le regard fixe sur le sien, je l’observe en silence, interdit. Pourquoi est-ce que ça me terrifie ? Pourquoi est-ce que j’ai la cruelle impression que je ne suis pas fait pour ça ? Je vais te faire du mal Terrence, c’est tout ce que je sais faire, un peu malgré moi. Et pourtant j’ai terriblement envie de toi.  J’ai envie de tout de toi. Envie de tout ce que tu es : ton sourire, ton corps fin, tes lèvres sensuelles, tes sourcils épais, tes boucles folles, tes épaules frêles mais si fortes, ton corps tremblant et si résistant, tes yeux dans lequel je pourrais plonger inlassablement et me perdre à jamais.J’ai envie d’être dans tes bras, de sentir la caresse de tes lèvres sur ma peau, la morsure de tes dents dans mon cou, tes doigts courir sur ma peau, tes hanches se presser contre les miennes... J’ai terriblement envie de toi, Terrence, mais je ne suis pas sûr d’en avoir le droit. Et ma main n’a pas lâché la sienne, le silence qui s’installe devient embarrassant alors je me racle la gorge, faisant fi de toutes les émotions qui me traversent et m’entraînent dans un tourbillon incompréhensible de sentiments. Je suis perdu, Terrence. Mais quand tu me regardes, j’ai la sensation d’être au bon endroit.  Je me redresse légèrement sans lâcher sa main, m’appuie sur un coude sans lâcher son regard. « Qu’est-ce que... » Ma voix est rauque, encore un peu endormie. Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi t’es la ? Questions stupides qui ne servent à rien. J’humidifie mes lèvres, remarque les coulées de larmes sur ses joues et mon cœur éclaté se déchire encore davantage, si cela est possible. « J’suis désolé. » Que je lâche dans un souffle. « J’ai pas voulu te faire du mal, Terrence, jamais... » Et les mots se bloquent dans ma gorge enrouée. Les sanglots viennent à leur rencontre, mon visage se tord sous la douleur et la peine. Je détourne le regard, honteux, affreusement triste. Et puis je balaie l’air du bras en exposant avec fatalisme « C’est juste que j’suis foutu, j’suis bousillé Terrence. Je... T’as pas envie de ça, tu peux pas... » Et c’est bien trop douloureux à dire, je n’en ai même pas la force. Je devrais le rejeter, me montrer méchant. Mais je suis juste détruit, Terrence. Depuis toujours. Je ne suis pas plus méchant qu’un autre, sûrement bien moins que certains, mais je suis une coquille vide, je me traîne, l’âme en peine sans savoir quoi faire... J’aimerai tant arracher la douleur, ne plus ressentir la peine, j’aimerai disparaître parfois et qu’aucune parcelle, qu’aucun résidu de moi ne subsiste. Tout est à jeter de toute façon. Tout. Pourtant, mes yeux viennent s’accrocher à nouveau aux siens et parce que ça pulse contre les cotes, parce que ça hurle à l’intérieur, j’avoue. « Je ne veux pas que tu m’abandonnes. » Mais tu devrais le faire. Oh oui, tu devrais. Parce que je risque fortement de te bousiller toi aussi. Et ce serait tellement dommage, je ne m’en remettrai pas je crois...

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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyMar 20 Aoû 2019 - 17:43


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Ce road trip entre collègues, vous en parliez depuis quelques semaines. Il a fallut que vous fassiez des pieds et des mains auprès de votre patron pour que ce dernier accepte de vous mettre en repos tous les quatre en même temps. Peut-être lui ramènerais-tu un cadeau de ce voyage pour le remercier, c'est la moindre des choses non ?! Ce voyage tombait à pic. T'en as besoin plus que jamais. Tout se bouscule dans ta tête. L'histoire avec Charlie est loin derrière toi désormais. Cela dit, la blessure ne cicatrice que très lentement. Maddie occupe l'intégralité de tes pensées. Même lorsque tu es penché sur ta bécane, traversant les routes australiennes, la brunette est toujours présente dans ta tête. Elle est ancrée en toi. Elle t'aime, elle te l'as dit. T'as mis un certain temps avant de le lui avouer en retour mais oui, tu l'aime également. Tu l'aime à en crever. Tu serais prêt à mourir pour elle. Tu ne t'attendais pas à ce que Terrence veuille monter sur ta moto. Honnêtement, tu m'en moque de savoir s'il s'agit de Terrence ou de Lexie derrière toi. L'un ou l'autre, ça te va tout autant. Les bras de Terrence encercle ta taille, peut-être un peu trop fort mais tu mets cela sur ta conduite sûrement un peu trop brusque. Harvey et Lexie vous doublent. Il roule vite, bien trop vite. Tu tentes de le rattraper mais en vain. T'abandonne, restant derrière lui. Loin derrière lui. Harvey et Lexie ne sont plus qu'un vague point très loin devant vous. Peut-être vas-tu trop lentement u goût de Terrence, tu refuse d'avoir un accident. Tu te vois mal blesser Terrence à cause de la vitesse.
Vous arrivez à destination, votre halte pour la nuit. Durant tout le trajet, ton esprit divague. Coup d'oeil sur ton smartphone, tu envoie un message texte à Maddie afin de la rassurer que t'es encore en vie. Tu lui as promis de lui donner des nouvelles régulièrement, ou du moins ausis souvent que possible. Aussitôt arrivés, deux chambres vous sont attribués. Il ne reste qu'à déterminer qui dort avec qui. L'air est un peu frais pour dormir dehors, dommage. Harvey s'en va dans l'une des chambres tandis que Lexie, Terrence et toi vous restez là, dehors à papoter banalités. « Je vais prendre une douche et je pensais aller manger un burger dans le fast-food qu’on a vu un peu plus loin. Je pense qu’on en a pour dix minutes de marche pour y aller à partir d’ici, enfin, si ça vous dit ? Perso, que vous le vouliez ou non, j’ai trop la dalle alors j’irais seule s’il le faut !  Si quelqu’un veut bien prévenir Harvey… Pour les intéressés, on se rejoint là d’ici vignt minutes, à toutes les gars ! » Si Lexie propose de manger burger, tu ne vas pas cracher dessus. Tu ne cracheras sur aucune nourriture d'ailleurs. "Moi ça m'va un burger. Jsuis toujours partant pour ce genre de malbouffe !" T'exclame-tu haut et fort. Harvey est parti s'enfermer dans la première chambre, Lexie est partie dans la seconde. Restera donc à savoir de qui entre Terrence et toi dormira avec Harvey et qui dormira avec Lexie. Ça ne t'effraie pas de dormir avec ta collège serveuse. Vous êtes juste amis, aucun risque que vous vous sautiez dessus et au vu de ce que tu ressens entre Harvey et Terrence, c'est peut-être plus sage de les laisser se retrouver. Lexie s'en va. Il ne reste que Terrence et toi. Un silence gênant s'installe entre vous. Ton ami semble dans les nuages. Son esprit divague tout comme le tien. Depuis que tu l'as récupéré devant chez lui, le serveur du Confidential semble ailleurs. Lui qui est toujours souriant, gai comme un pinson et toujours un mot agréable pour tout le monde, tu ne le reconnais plus. Vous n'êtes que des êtres humains, vous ne pouvez pas être toujours au meilleur de votre forme. C'est impossible. Tu t'approche de ton ami, posant une main réconfortante sur la sienne. La dernière fois, c'est lui qui a écouté tes états d'âmes. Aujourd'hui, c'est à ton tour. Sous réserve que le jeune homme veuille se confier à toi, bien entendu. Y a deux semaines, Harvey et moi on a fait l'amour. Et depuis, il ne me parle plus, et je sais pas pourquoi. J'ai envie qu'il vienne vers moi mais je sais qu'il ne le fera pas. Alors je... Je pense que... Soudainement, tu comprends mieux le malaise du serveur. C'est jamais simple de coucher avec quelqu'un qui te fait battre ton coeur. T'es bien placé pour le savoir. Dans cette chambre d'hôpital, tu t'es envoyé en l'air avec Maddie, juste après que la jeune femme t'ai avouée ses sentiments à ton égard. C'est à partir de de moment-là que tout a commencé. "Je comprends Terrence.. Mais il faut que tu trouves la force d'aller lui parler. Si lui ne le fait pas, il faut que t'aille le trouver et que tu lui demande ce qu'il se passe." T'es assez mal placé pour lui donner des conseils en ce qui concerne les relations amoureuses. Toi qui a demandé à Maddie de t'attendre alors que tu n'as qu'une seule pensée en tête : la retrouver et lui dire que tu l'aime, que tu ne veux qu'elle dans ta vie. Pardon John je... Je dois aller le voir. Dis à Lexie qu'on viendra manger le burger Harvey et moi. J'vais le trainer en dehors de cette chambre s'il le faut. Pas le temps de répondre, Terrence monte jusqu'à la porte de la chambre où Harvey s'est réfugié. Tu reste un certain temps dehors encore, terminant tranquillement ta clope. Tu la jette plus loin puis, sac sur le dos, tu rejoins Lexie dans la seconde chambre. En espérant qu'elle ne soit pas nue au milieu de la chambre. TOC. TOC/. TOC. Tu frappe puis pousse la porte, laissant un oeil dépassé. Le bruit de l'eau se fait entendre, elle se prélasse donc encore sous la douche. T'entre et referme la porte. Ton sac à dos au pieds du lit, tu ôte tes chaussures et prends place sur le lit. Après cette longue route de Brisbane jusqu'aux abords de Sydney vous avez bien mérités cette halte. Un petit massage ne serait d'ailleurs pas de trop. Avant d'aller chercher de quoi se ravitailler, t'espère pouvoir te doucher un peu enlever toute cette crasse et cette transpiration dû à la route que vous venez de parcourir. En espérant que Lexie ne prenne pas toute l'eau chaude. Ton amie sort enfin de la salle de bain vêtue seulement d'une serviette recouvrant son corps. "La place est libre ?" T'attrape ta serviette ainsi que ton nécessaire de toilette et file à la salle de bain. "au fait, on partage le lit ce soir. Ça te gêne pas ?" Tu souris et files prendre une douche avant de ressortir chercher à manger. L'eau chaude coule sur ton corps. Dans la précipitation, tu as oublié ton traitement pour ton coeur malade. Jusqu'à présent ton coeur ne t'as pas fait de misère mais c'était en grande partie grâce au traitement. Maddie va te tuer lorsqu'elle va s'en rendre compte. Un caleçon propre sur toi, t'enfile ton jean ainsi qu'un tee-shirt noir à l'effigie de l'un de tes groupes de rock préféré. Tu rejoins ton amie dans la chambre, t'aspergeant d'eau de toilette. Tu te cache bien de lui révéler l'oubli de ton traitement; aucun d'eux n'est au courant de ta maladie par ailleurs."On les attend dehors ? Terrence m'a dit qu'il emmènerait Harvey de gré ou de force !" Tu remets tes chaussures, veste sur le dos. Tu te garde bien d'avouer ton omission par rapport à ton traitement à ton amie. Vous sortez de la chambre, l'air considérablement rafraichis. Heureusement que t'as pris des pulls, ils ne seront pas de trop.

@Harvey Hartwell @Lexie Miller @Terrence Oliver


Dernière édition par John Williams le Jeu 29 Aoû 2019 - 10:10, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyMer 21 Aoû 2019 - 5:40


Deux semaines. Deux semaines sans lui et le retrouver c'était comme un coup de poignard donné sous une caresse. Deux semaines qu'il crevait littéralement, Terrence, à se demander "pourquoi" en boucle, à pleurer allongé contre son morceau de tapis ou la tête mollement posée sur l'épaule de Léo, deux semaines à penser qu'il avait surement dû faire un truc de travers, un truc qui l'aurait fait fuir. Peut être que c'était un menteur Harvey, un sacré bon d'ailleurs, peut être qu'il s'était joué de lui comme beaucoup d'autres l'avaient fait avant. Peut être qu'il n'était pas ce qu'il montrait, masque parfaitement travaillé, qu'il n'avait rien du coeur pur que Terry avait cru voir en lui et c'est peut être ce qui lui avait fait le plus mal, finalement: avoir pensé qu'il était différent. Et il l'a détesté. Il l'a détesté si fort qu'il en a vomi, parfois. Pendant des jours il l'a détesté, maudit même, il a pleuré des larmes acides à s'en cramer littéralement les yeux, a écrit son prénom mille fois dans son journal jusqu'à ce que les lettres ne veuillent plus rien dire avant de tout barrer rageusement, à eu envie de balancer le t-shirt qu'Harvey avait oublié chez lui à la poubelle, dernier vestige de cette rencontre aussi douce que léthale. Mais il l'avait gardé. Peut être qu'Harvey était un connard ouais, mais il ne pouvait s'y résoudre, Terrence. Parce qu'il se faisait peut être finalement confiance sur ça, confiance en son propre coeur qui ne mentait surement pas, parce qu'il avait la conviction profonde que ce qu'il avait vu en lui ne pouvait pas s'inventer, ne pouvait pas se falsifier ou se feindre. Alors il s'était accroché à cette idée comme un désespéré tiendrait du bout des doigts le dernier bout de rocher tout en haut de la falaise en priant pour qu'il ne lâche pas. Pourquoi pourquoi pourquoi. Pourquoi t'es parti Harvey, alors que j'ai fait comme t'as dit sans jamais que tu aies eu besoin de me le prononcer. Je t'ai retenu. Je t'ai retenu quand tu m'as repoussé, en tailleur sur mon lit. Je t'ai ramené à moi à Gold Coast quand tu tentais de me rejeter alors que tes yeux me criait de t'embrasser. J'ai compris que tu m'as fuit souvent pour que je vienne te prouver que je reviendrais à chaque fois mais là, tu m'as poussé trop loin je crois. Harvey, pourquoi? Tu ne veux plus de moi? J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas?

Et il a l'impression que tout fout le camps, Terry. Pourtant, ça avait été si facile en Grèce de taper du poing sur la table avec Léo, la bouche pleine de saganaki en lui promettant de ne pas s'apitoyer plus longtemps. Ca avait été si simple de vouloir avancer en rangeant son souvenir dans une petite boite, en oubliant le touché de ses mains, son odeur enivrante, sa voix grave et la profondeur de son regard. Il ne l'a pas dit à Leo, mais il avait rêvé d'Harvey les trois nuits durant leur périple et avait été pleurer dans la salle de bain de leur hôtel à 3h du matin parce qu'il ne comprenait pas pourquoi il était désormais incapable de dormir sans lui. Mais la réalité était encore plus douloureuse que toutes les larmes versées; Harvey ne voulait peut être simplement pas de lui. Il vogue dans ses pensées, assis au sol tandis qu'Harvey s'est barré dans une chambre et que Lexie va prendre une douche. Quand John fini par le rejoindre il décide de finalement tout lui raconter, parce que ça ne sert à rien de cacher ça, parce qu'il a le coeur un peu trop lourd et qu'il lui faut lâcher du lest. "Je comprends Terrence.. Mais il faut que tu trouves la force d'aller lui parler. Si lui ne le fait pas, il faut que t'aille le trouver et que tu lui demande ce qu'il se passe." Il regarde John et il réalise qu'il a raison, qu'il doit aller le trouver, que s'il ne le fait pas Harvey ne le fera jamais. Revenir à lui, encore. Alors il s'excuse et se redresse en promettant qu'il ramènerait Harvey et qu'ils iraient tous ensemble manger des burgers. Il avance et pendant le trajet qui le sépare de la chambre il se dit que s'il pouvait crier tout ce qu'il avait sur le coeur, Terrence, il crierait son prénom, il le laisserait claquer dans l'air pour relâcher le poids des jours sans lui. S'il pouvait dire tout, il dirait qu'il meurt un peu plus chaque seconde de ne pas comprendre, qu'il voudrait savoir si Harvey s'est moqué de lui ou s'il a raison de croire que non, il voudrait savoir si lui aussi il lui a manqué, si ça a été dur de faire semblant de l'ignorer ou s'il a réussi à l'oublier. Et il entre alors, il entre et tout revient lui frapper le coeur. La beauté d'Harvey, sa barbe contre laquelle il voudrait frotter son nez, ses cheveux, ses sourcils toujours un peu plus tristes. Et la douleur contenue dans la bouteille de Whisky lui donne envie de pleurer. C'est ce qu'il fait, la tête contre le torse d'Harvey, il pleure, et quand ce dernier se réveille et lui attrape brutalement la main il sursaute, les yeux écarquillés. Harvey a eu peur, il a eu peur et ça se voit au fond de ses iris azures et Terrence voudrait lui dire que ses cauchemars il pouvait les chasser à coup d'amour, comme il l'avait chez chez lui, qu'il pouvait le prendre dans ses bras pour le rassurer et ne plus le lâcher. Mais il ignore s'il en a encore le droit alors au lieu de ça il reste là tandis qu'un silence s'installe. Leurs yeux dialoguent mais il ne sait plus ce qu'ils veulent se dire alors il les détourne, soudain terriblement gêné d'être entré sans y avoir été invité. Et puis il fini par les entendre, ces mots qu'il avait tant attendu: « J’suis désolé. » Et c'est étrange mais maintenant qu'ils ont été formulés, il aurait presque envie de répondre "mais non, c'est rien" alors que c'était faux. Il continue, Harvey, il lui dit qu'il ne voulait pas lui faire du mal, qu'il est bousillé et qu'il voulait juste s'éloigner pour le préserver de lui. Tu m'as pas fait mal. Et c'est l'égo qui parle, la fierté d'avoir peut être survécu à ces deux semaines intolérables. C'est peut être aussi l'envie de l'épargner, de lui dire que ça va. Mais ça non plus ce n'est pas la vérité. Il fini par relever rapidement son visage, une moue triste plaquée contre ses lèvres. En vérité.. si. J'ai eu mal. J'ai eu très mal, Harvey.

Il le regarde, l'entend lui demander de ne pas l'abandonner et soudain il a le souffle coupé, Terrence. Parce que ça ne doit pas être quelque chose qu'Harvey dit souvent, ça ne doit pas être tous les jours qu'il s'ouvre le coeur au canif pour laisser éclater sa vulnérabilité. Il dit "ne m'abandonne" mais pourtant c'est lui qui abandonne et il sait pourquoi finalement, Terry. Il sait que c'est un test qu'il est en train de passer, il réalise qu'il l'attend en vérité, qu'il attend qu'il revienne le chercher, qu'il lui tienne la main et qu'il lui montre qu'il ne va pas la lâcher. Est ce que je peux te retenir encore un peu, Harvey? Parce que moi j'ai pas abandonné, j'ai pas abandonné. Alors plutôt que de lui expliquer avec des mots toutes les raisons pour lesquelles il ne pouvait pas l'abandonner il expire un peu plus fort, les yeux qui cherchent sur le visage d'Harvey quelconque indice sur la marche à suivre. Mais il n'y voit rien d'autre que de la peur et de la tristesse alors il se lève et lui fait face, détourne le regard parce qu'il commence à se remplir de larmes mais n'a pas envie de pleurer maintenant alors il grimace, les retient et finalement retire son pull, doucement, les boucles qui valsent autour de son visage. Il retire son pull parce qu'en dessous il porte le t-shirt qu'Harvey avait oublié chez lui et il se dit que peut être, c'était une preuve suffisante pour lui montrer qu'il ne l'avait pas zappé de sa vie, qu'il ne l'avait pas abandonné. Il reste là, la mâchoire crispée et les yeux posés sur la fenêtre qui dérivent doucement, hésitants, vers ceux d'Harvey. C'est le tien. Tu l'as oublié dans la serre et je... Il déglutit, ravale une nouvelle vague de larmes qui tentait de se frayer un chemin jusqu'à ses joues. Je.. j'lai porté pour dormir parce qu'il y avait ton odeur et que ton odeur me rassure. Je l'ai porté et j'ai pas envie que l'odeur s'efface, Harvey. J'ai pas envie. et l'idée qu'il ne puisse plus la respirer le terrifie plus qu'il ne saurait l'admettre. Il a gardé le t-shirt parce que c'est un bout de lui, le dernier bout auquel il avait droit, peut être. Il l'a conservé précieusement, comme un trésor parce que c'est tout ce qu'il possédait encore. Il reste debout, le torse qui se soulève rapidement au rythme de ses inspirations et il soupire, le regard un peu dur et triste qui affronte celui d'Harvey. Il voudrait pouvoir le rassurer, lui dire qu'il ne l'abandonnera pas mais il souffre lui aussi, il est celui qu'on a abandonné dans l'histoire alors il ferme les yeux parce que la vérité qu'il s'apprête à dire est brutale, mais il veut la laisser sortir, lui faire comprendre qu'il a morflé mais qu'il est là, devant lui, et que malgré la bourrasques il se tient droit, affronte les vents sans sourciller. C'est toi qui m'a abandonné. C'est prononcé dans un murmure, la gorge qui brûle et le coeur qui pulse à tout rompre. Il rouvre les yeux. Mais Harvey, je t'en veux pas, et si tu veux pas m'expliquer pourquoi, t'as le droit. Parce que personne n'a aucun droit sur lui, il est libre Harvey. Libre de lui dire pourquoi ou pas, libre de lui dire reste ou dégage. Il l'observe, l'air grave, le souffle chaud et c'est soudain plus fort que lui, il fait un pas en avant, puis un autre et lui serre le poignet pour qu'il se lève, le tire à lui et laisse glisser ses mains contre ses cotes avant de les joindre dans son dos, la tempe qui repose sur son épaule, les yeux qui se ferment et un soupir sort de sa bouche sans qu'il ne veuille même le retenir. Il est là, contre lui. Il est là contre lui et tout devient frisson, le monde cesse à nouveau d'exister. Tout reprend forme, tout se réaligne, l'univers a enfin un ordre logique. Il est là, contre lui, et sa peau se couvre d'une chaleur que lui seul savait lui faire ressentir. Il relève la tête, passe sa langue sur sa bouche avant que ses dents ne viennent mordre sa lèvre et il fini par inspirer, les poumons qui manquaient d'air. Je t'abandonne pas. Mais m'abandonne pas, toi... Il plonge son regard dans le sien. M'abandonne pas, je veux plus revivre un seul jour sans toi. Il inspire et se contient parce qu'il le sent, le désir qui pointe et fait sa place dans tout son corps. Il meurt d'envie de l'embrasser, de toucher son corps, qu'il touche le sien, de retrouver tous ces reflexes innés qui s'étaient installés entre eux il y a deux semaines de ça. Et puis pour changer de sujet parce qu'il a peur de ce que va répondre Harvey il sourit doucement. T'as faim? Lexie a proposé qu'on aille manger des burgers, c'est pas loin d'ici. Il ne sait pas pourquoi il balance ça comme ça, peut être parce qu'il a besoin de rationaliser alors que tout en lui se perd, qu'il aspire déja son odeur parce qu'il a peur qu'il ne s'éloigne et la lui retire, et ses doigts qui s'agrippent à son dos et ses yeux qui le dévorent. Harvey, je partirai pas. Mais ne m'abandonne pas. Tu m'as manqué tu sais? Et il aura fallu dix heures de route, deux semaines de douleur et une chambre d'hotel dégueulasse pour qu'il puisse formuler ces mots..




Dernière édition par Terrence Oliver le Mar 26 Nov 2019 - 3:56, édité 6 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 2:13


Road Trip {ft. Harvey, John & Terrence}
« La place est libre ? »

Je sursautais violemment et fis un bond en arrière. Ma serviette commençait à glisser le long de mon corps et j’eu tout juste la bonne idée de la maintenir un minimum avec mon bras pour éviter la catastrophe.

« Putain John, tu m’as fait peur ! Reste pas dans la pénombre comme ça ! »

Je portais une main à mon cœur qui palpitait à une vitesse telle qu’il aurait pu transpercer ma cage thoracique, si tant était que ça soit possible. Je m’accroupissais alors près du lit pour me cacher un peu et récupérer les derniers vêtements dont j’avais besoin. Ce fut à cet instant qu’il évoqua le lit double.

« Tant que tu restes un parfait gentleman, ce dont je ne doute pas, je n’ai aucune raison de m’inquiéter ! »

L’idée de dormir avec John ne m’inquiétait pas le moins du monde. A vrai dire, même si passer la nuit avec un homme me serait étrange – puisque depuis mon ex-fiancé je n’avais côtoyé personne – c’était à peu près comme si j’allais dormir dans la même pièce que l’un de mes frères. D’ailleurs, c’était étrange que nous ayons une chambre double dans ce genre de motel. Il me semblait bien que nous eussions demandé deux lits simples… Le gérant avait probablement dû sauter à certaines conclusions hâtives… En était-il de même avec la chambre d’Harvey et Terrence ?

J’eu à peine le temps de me relever que le barman partait déjà en direction de la salle de bain. Eh beh, il devait être bien pressé de se doucher celui-là ! Remarque, je pouvais tout à fait comprendre ce besoin d’hygiène, notamment après avoir pris le temps de détailler la chambre que nous allions occuper. Question confort, j’avais connu mieux ! Mais nous étions en road trip, pas en croisière, autant profiter d’avoir au moins un toit au-dessus de notre tête pour cette nuit. Il faisait un peu trop frais pour oser dormir à la belle étoile en ce moment mais j’étais persuadée que nous serions quand même mieux lotis en pleine nature que dans ce motel douteux. Exception faite de la douche ! Sérieusement, ils s’étaient passé le mot pour assortir les rideaux kitch au couvre-lit ? Et c’était un rituel chez eux de faire en sorte que tout ce qui se trouvait dans cette pièce ait l’air crasseux ou douteux ? Est-ce que les draps avaient réellement été changés avant notre arrivée ? Je frissonnais et cela n’avait rien à voir avec la fraîcheur de la pièce. En cet instant précis, je m’imaginais dans une des villas luxueuses que j’avais eu l’occasion de visiter et cela me faisait rêver. Je redescendis très vite sur terre en entendant mon collègue allumer l’eau de la douche. Peut-être était-il plus sage de profiter de ce moment pour s’habiller, non ? J’enfilais alors des sous-vêtements propres ainsi qu’un jean et un débardeur blanc. C’était relativement simple mais pour la soirée que nous allions passer, c’était largement suffisant. Qui se préparait vraiment pour aller au fast-food ? J’attrapais mes chaussures et les enfilais puis le verrou de la porte se fit entendre.

« Mademoiselle Williams a enfin libéré la salle de bain ! » Le taquinais-je en levant les bras pour faire la ola.

Il m’avait vannée toute la journée, je pouvais bien lui rendre la monnaie de sa pièce, non ? Et puis il savait que je ne disais jamais les choses méchamment. Je démêlais mes cheveux et les tressais tout en ajoutant :

« Bonne idée ! J’espère qu’ils ont enfin pu discuter, la journée était… comment dire… légèrement pesante, non ? »

J’enfilais ma veste en cuir et je quittais la pièce en laissant le soin au barman de fermer la porte à clef. Je remontais ma fermeture éclair et descendis les quelques marches qui nous séparaient du rez-de-chaussée. Pourvu que les gars ne mettent pas des plombes à descendre, le petit vent frais n’était pas spécialement agréable, surtout avec les cheveux à peine secs… Je levais les yeux vers le numéro de leur chambre puis sur mon téléphone.

« On attend cinq minutes, s’ils ne sont pas descendus, on part devant ! »

Mon estomac grogna au même moment, comme pour approuver. Je pianotais alors sur mon téléphone et le pointais sous le nez de John :

« Il y a un bar à côté du fast-food, est-ce qu’on tente le diable ou on va juste manger et se coucher pour ce soir ? »

Après tout, lui et Harvey avaient conduit toute la journée. Je comprendrais tout à fait qu’ils veuillent manger en vitesse avant d’aller se coucher. D’un autre côté nous étions là pour en profiter un maximum et puis nous étions jeunes… Je scrollais les commentaires pour m’assurer du plan que je proposais et ils étaient quasiment tous élogieux.

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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptySam 24 Aoû 2019 - 11:18


HIGHWAY TO HELL

→ C’est la deuxième fois que j’ai la chance de me réveiller à ses côtés, et la seule chose à laquelle je pense à cet instant, c’est à ne pas foutre en l’air ce qui semble pouvoir être réparé. Est-ce le mieux cela dit ? Ai-je le droit de continuer à te faire souffrir Terrence ? Car, inévitablement, c’est ce qui va se produire. Mes yeux sont ancrés dans les siens et je n’arrive pas à me détourner de cette vision angélique. Je crois que je pourrais écrire des poèmes sur ses yeux à Terrence. « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, un rond de danse et de douceur, auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu, c’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu » a écrit Paul Eluard et ces quelques mots sont criants de vérité lorsque je plonge dans son regard océanique. Il me voit, Terrence. Tel que je suis. Il me l’a dit et je le crois sans douter une seule seconde, je le crois car son regard ne me ment pas, jamais. Il y a de la pureté dans ses yeux, un peu d’innocence aussi et un océan de doute et de peurs, de douleur et de terreur. Je le vois, lui aussi, tel qu’il est. Je vois l’homme et non le petit garçon, je vois la lutte et les sanglots, je vois les cauchemars et les idées noires, je vois le courage et la force, la tête haute malgré le dos vouté, les boucles qui volettent tout autour soulevées par le vent de l’espoir ; et c’est ce qui fait battre son cœur à Terrence, l’espoir qu’une personne puisse le voir un jour. Miroir de l’âme, nous sommes entrés en collision brutalement après nous être observés durant de longs mois, comme deux étrangers un peu inquiets de se reconnaître et de ne pas savoir quel comportement adopter. Et puis, nous nous sommes révélés l’un à l’autre, ça nous est tombé dessus sans que nous ne l’ayons prévu véritablement, les corps ont vibrés et les âmes se sont liées. Et peut-être que tous nos matins auraient été parfaits, peut-être que mon cœur serait plus léger à l’heure actuelle, si je n’avais pas bêtement décidé de tourner le dos à sa lumière pour m’enfoncer dans les ténèbres. J’ai couru vers les abysses, vers la noirceur, je me suis oublié dans mes souvenirs, pétrifié par l’idée de devoir faire face à ma génitrice, d’affronter ce que je fuis depuis toujours. Je lui ai tourné le dos, Terrence et malgré ça le voilà face à moi. J’ignore quelle force l’habite, mais je l’admire tellement et j’aimerai savoir me battre comme lui. Mais tout ce que je fais, c’est sombrer, chaque jour un peu plus. Je m’enlise dans la boue gluante du désespoir, dans les sables mouvants de l’apitoiement et du repli sur soi et je me débats de moins en moins. Je laisse bien trop souvent mes démons gagner, ils me submergent, m’oppressent et saccagent tout à l’intérieur. Ils m’arrachent la vie peu à peu, et je les aide en accélérant le processus, en me cachant derrière les bouteilles et le liquide brûlant qui infiltre mes veines tous les jours. T’es qu’un lâche, boy. Un lâche parce que l’alcool annihile les sensations, solution éphémère contre la douleur, un lâche parce que je préfère tourner le dos à mes problèmes plutôt que de leur faire face, un lâche parce que je hurle si fort mon envie de crever sans jamais y céder. Et alors que je fais face à ses magnifiques yeux verts, la honte me broie lentement, ses serres griffues lacèrent mon palpitant et les excuses prononcées me semblent bien médiocres. Pourtant, elles sont nécessaires aussi car il ne mérite pas mon abandon Terrence, il ne mérite pas ce que je lui ai fait, et je le réalise lorsqu’il me répond avec amertume – Tu m’as pas fait mal. Si, je t’ai fait mal. Je me suis fait mal aussi, et c’est bête mais c’est ainsi que je fonctionne. Je fuis le bonheur, car j’ignore tout de lui et c’est effrayant. C’est effrayant de se sentir bien lorsque cette sensation est totalement inconnue. – En vérité… si. J’ai eu mal. J’ai eu très mal, Harvey. Et je baisse les yeux. Les mots, violents et terriblement vrais, s’abattent sur moi et mes épaules s’affaissent. Mes doigts se desserrent autour de sa main. Sans pour autant le lâcher, je lui laisse le choix de me quitter, de s’éloigner, de me laisser aux limbes et aux ombres, à la fois berceau et tombeau. C’est quelque chose de savoir un fait avéré, autre chose de l’entendre. Et ce n’est pas prononcé sous forme de reproche, car il n’est pas comme ça Terrence, il a l’habitude d’encaisser, il a les épaules suffisamment solides pour ; alors il n’est pas du genre à reprocher les comportements des autres, même lorsqu’ils sont maltraitants envers sa propre personne. Non, ce n’est pas un reproche, juste la vérité. Je lui ai fait du mal, il me le confirme simplement car la fierté n’a pas sa place dans notre échange. Et les égos ne sont pas présents non plus, ils s’effacent au profit des confidences qui s’installent. Et la sensibilité est accrue, les nerfs sont à vif, je laisse soudain échapper un désir profond, violent, inscrit en moi. Mes yeux hurlent mon désespoir, ma main est toujours accrochée à la sienne sans l’emprisonner pour autant. Ne m’abandonne pas, mais si tu le fais, je comprendrais. Parce que moi non plus, je ne donne pas dans les reproches. Je suis du genre à prendre la faute, même lorsqu’elle ne m’incombe pas réellement. Tout comme je porte la peine de ma mère sur mes épaules, tout comme je me fustige de n’avoir pas eu le cran d’être celui qui appuie sur la détente, tout comme je me rends coupable des coups que Lonnie a reçu enfant ; je ne peux pas reprocher aux gens de s’éloigner et de m’abandonner. T’es qu’un chien dont personne ne voudrait, qu’on abandonnerait sur le bas-côté en se fichant bien qu’il crève ou non, parfois en espérant qu’il crève même.

Et sa main me quitte alors qu’il se lève et s’éloigne. Je ne le quitte pas du regard, mon cœur écarlate saigne au sein de ma poitrine. J’ai mal, Terrence, si mal putain. Ses yeux se détournent des miens, et j’ignore comment interpréter sa gestuelle car il ne se dirige pas vers la porte, Terrence. Mes sourcils se froncent alors que je le vois retirer son pull, et je ne cache pas vraiment mon étonnement en découvrant mon t-shirt sur lui. Bien trop grand et tombant maladroitement sur son torse fin, cette vision fait battre mon cœur un peu plus fort. Alors, est-ce que tu m’aurais piqué mes vêtements tous les jours si j’étais resté ? Si je n’avais pas quitté le travail précipitamment ce soir-là pour aller danser avec les ombres du passé, est-ce que tu aurais revêtu mes autres t-shirts, peut-être même mes sweats qui sait ? Et est-ce que la chaleur qui s’installe dans mon bas-ventre lorsque je te regarde vêtu de ce bout de tissu qui m’appartient serait devenue constante ? C’est si bon de t’aimer, Terrence, pourquoi ai-je décidé de m’en priver ? Suis-je con à ce point ? – C’est le tien. Tu l’as oublié dans la serre et je… Je.. J’l’ai porté pour dormir parce qu’il y avait ton odeur et que ton odeur me rassure. Je l’ai porté et j’ai pas envie que l’odeur s’efface, Harvey. J’ai pas envie. Ces révélations me bouleversent. Elles me percutent, viennent s’écraser sur les montagnes de honte et de culpabilité érigées tout autour de moi, elles se fracassent, et ça remue tout à l’intérieur. Qu’est-ce que j’ai été con putain ! Suffisamment con pour ne pas voir que si moi  je souffrais, lui aussi. Et peut-être bien plus que moi finalement. Obnubilé par ma propre souffrance, j’ai oublié la sienne et ne l’ai carrément pas considéré. Quel putain d’égoïste ! Les larmes franchissent la barrière des paupières et coulent, silencieuses sur mes joues alors que j’affronte son regard péniblement. Lui finit par fermer les yeux, comme si la tension installée dans la pièce était devenue trop dure, trop intolérable. Et je suis au supplice, en attente des prochains mots qu’il prononcera, incapable de réagir par peur de tout foutre en l’air. Tout est déjà foutu en l’air, pourquoi j’assiste toujours impuissant à l’échec de ma vie ?  Est-ce que subir a été inscrit si fortement dans mes veines que je suis devenu un véritable bon à rien ? Le paternel avait-il raison ou m’a-t-il forgé ainsi ? – C’est toi qui m’a abandonné. Murmure à peine audible qui résonne pourtant férocement contre mon tympan. Ça explose à l’intérieur, ça me serre le cœur, et les sanglots s’échappent. Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. C’est exactement ce que j’ai fait. Il a raison de me le rappeler, je n’ai été qu’une merde avec lui. Je baisse le regard, le pose sur mes mains dégueulasses, un peu trop gonflées, un peu trop éraflées, témoins de tous les sentiments qui bouillonnent et qui menacent de faire s’écrouler l’équilibre précaire sur lequel repose le tout. Et je me hais, je me hais, je me hais. Tellement. Il me dit qu’il ne m’en veut pas, que je n’ai pas à m’expliquer, que j’ai le droit de me terrer dans le silence, encore. Mais je suffoque dans le silence de ma honte, je suffoque tant. Les larmes brouillent totalement ma vision, je suis abattu, dans un état de vulnérabilité rare. Je n’aurai pas dû venir. Fuir, encore et toujours. Ne pas être là, jamais à ma place, toujours inapproprié. Mais elle est où ma putain de place bordel ? Je suis en train de m’écrouler, prêt à me répandre en larmes de désespoir, à me jeter sur la première bouteille qui m’accordera quelques heures de survie avant de retrouver ma conscience et mes regrets, quand sa main se pose sur mon poignet pour me tirer légèrement vers l’avant. Je renifle, me relève sans comprendre et lui fait face. Et alors, la vague me submerge à nouveau lorsque son corps frêle se blottit contre le mien, en quête de chaleur, en quête de douceur, en quête d’amour et de réassurance. Je ne comprends pas, je ne comprends rien, je ne comprends plus. Mais je prends, oh je prends toute cette tendresse, je la laisse me posséder, se déverser sur moi, en moi, parce qu’elle me nourrit et me fait un bien fou. Et mes bras se resserrent, instinctivement sur son corps. Je le serre contre moi, Terrence. Son odeur s’imprègne à nouveau sur mes vêtements et je retiens mes sanglots avec la crainte que cette étreinte soit la dernière à laquelle je puisse avoir droit. Bordel, je crois que je t’aime Terrence.

Son visage se redresse, et j’essaie de prolonger le câlin en m’accrochant fermement à lui, redoutant le moment où je croiserai son regard à nouveau. J’ai si peur de m’effondrer, si peur de me briser. Ne me brise pas, s’il te plait, aie pitié de moi. – Je t’abandonne pas. Mais m’abandonne pas, toi… Mon cœur rate un battement. Mon regard plonge dans le sien, perdu. Tu ne me quittes pas ? Pourquoi est-ce que tu ne me quittes pas ? Interdit, quasiment immobile, les bras toujours serrés autour de lui, je n’arrive pas à y croire. Totalement éberlué, je me contente de l’observer comme s’il était fou, comme s’il n’avait pas prononcé ces paroles, comme si tout cela n’était qu’un rêve bien trop beau pour être vrai. Et il me parle de Lexie, de burgers, mais je ne vois que ses lèvres qui bougent, je n’entends plus les sons. Seuls les battements frénétiques de mon propre palpitant me proviennent, et je suis dévoré par le désir puissant qui infiltre la moindre parcelle de mon corps, ainsi que par le doute qui m’empêche furieusement d’y croire. – Tu m’as manqué tu sais ? Je reviens à moi en l’entendant. Et comme s’il était un mirage, je l’observe avec grande curiosité durant quelques trop longues secondes. Le souffle court, le cœur au bord des lèvres, je me fige alors que tout son corps, ses yeux et ses lèvres m’appellent. Tout lui me crie que j’ai le droit d’y croire, qu’il s’accroche en dépit de la noirceur, en dépit de mes démons. Il s’accroche, et je tremble de terreur, la peur de ne pas être à la hauteur toujours bien présente, mais elle s’efface alors que je tremble aussi d’extase, le bonheur envahissant mes membres brutalement. Et mes mains se plaquent sur ses joues, mes lèvres s’écrasent sur les siennes sans plus attendre, ma langue s’engouffrent entre la barrière de ses lippes, vient caresser chaleureusement la sienne. Je l’embrasse comme un affamé. Je l’embrasse comme si nous allions mourir dans la seconde qui  suit. Je l’embrasse comme un possédé, comme s’il n’y avait rien de plus urgent sur Terre, comme si ma vie en dépendait. Et j’ai le souffle court, la tête qui tourne, le corps qui vacille lorsque je mets finalement fin au baiser. Mon front se colle au sien, je reprends difficilement mon souffle et répète en murmurant – Tu ne pars pas… Tu ne pars pas… Et s’il savait Terrence ! S’il savait à quel point son abnégation me bouleverse, à quel point le don qu’il me fait aujourd’hui m’est précieux ! S’il savait, s’il avait la moindre conscience du bien qu’il me fait ! – Je suis si désolé, si désolé… J’voulais pas, j’ai juste… J’ai perdu pied, Terrence. J’voulais pas t’abandonner mais ce soir-là j’ai… Et les mots se bloquent, les mots se bloquent car tout se mélangent brutalement. Les larmes reviennent, sous l’émotion et j’inspire profondément, aspirant les sanglots, les ravalant à l’intérieur et les bloquant pour qu’ils ne m’empêchent pas de parler. Parce que j’ai besoin de tout lui dire, j’ai besoin d’avouer tout, de me mettre à nu. – Mon frère est venu au club et il m’a annoncé une nouvelle bouleversante ce soir-là. Ma mère… Je grimace, les traits de mon visage se déforment sous la douleur. J’ai mal, bordel. J’étouffe, mais je manque d’air parce que je n’expulse pas le mal. Je le sais, je l’ai compris finalement alors je crache la vérité, brutalement. Je la crache vulgairement, sans réfléchir, et sous sa forme la plus brute j’évoque le drame de ma vie – Ma mère est en taule depuis vingt ans et y’a possibilité qu’elle en sorte. Et je ne sais pas si je veux qu’elle sorte ou non, mais j’ai promis à mon frère de l’aider. Soudain, mes épaules s’affaissent et je souffle, un long et profond soupir de soulagement, comme un coureur sur la ligne d’arrivée du marathon, je me sens vidé. Les yeux fermés, le front posé contre la tempe de Terrence, je poursuis, fébrile, sans pour autant le lâcher. – Je me suis tiré après ça, j’ai quitté mon service parce que je n’avais plus la tête au taf. Il fallait que je souffle, que je parte… Je t’ai laissé, et je me suis persuadé que c’était mieux de te tenir à l’écart de tout ça. De ma vie de merde. De moi. Alors je t’ai évité, et plus je t’évitais plus c’était douloureux. Plus c’était douloureux, plus c’était difficile de revenir vers toi. Mes mains se posent délicatement sur ses hanches, je garde les yeux fermés et je m’apaise à force de parler, les barrières tombent, la vérité sort enfin. Ça fait du bien d’exorciser ses démons. – Et puis, t’es plus venu. T’es plus venu cette semaine et ça m’a buté tu sais. Car même si je te parlais pas, je te regardais… Sauf que là, tu m’as privé de toi et… C’était trop dur. T’étais pas chez toi non plus, ta voisine m’a dit que t’étais parti en voyage avec un autre. Les sanglots reviennent alors que l’idée, la douloureuse et terrifiante idée qu’il ait pu me remplacer avec un autre me défonce le palpitant. Je ferme les yeux plus fortement, grimace et m’oblige à tout dire – J’ai cru que c’était fini. Que tout était fini. Jusqu’à ce matin sur le parking. Et je t’en veux pas, Terrence tu sais. Je t’en veux pas non plus, c’est juste que… Je crois que j’ai besoin de toi maintenant. Tu peux pas me priver de toi, tu peux pas. Je vais en crever, bordel. Je vais tellement en crever.





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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyDim 25 Aoû 2019 - 13:08


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Lorsque tu viens demander à Terrence ce qu'il se passe afin de comprendre ce qui peut bien tourmenter ton ami, tu ne t'attendais pas à cette réponse. Tu sais que Terrence est différent des autres, cela dit tu l'apprécie quand même. Il n'a pas l'air dans ce monde et tu ne compte plus le nombre de fois où tu as dû aller remettre des connards parce qu'ils ont jugés bon d'emmerder ton collègue et ami. Tu n'as jamais pris le temps de parler avec Harvey, vous vous contentez de vous saluer et parler de banalités lorsque le temps vous le permet. Le plus souvent, c'est en fin de journée après une longue et épuisante nuit de travail. Tout le monde ne pense qu'à une chose : rentrer chez soi et retrouver. Jamais tu ne te serais douté qu'Harvey aimait les garçons. Ça ne te dérange pas, au contraire, tu l'accepte. Tu n'es personne pour juger qui que ce soit. Tu comprends mieux le malaise que tu as pu ressentir -et certainement que Lexie aussi- entre tes deux collègues masculins. Terrence est parti rejoindre Harvey dans l'une des chambre, toi, tu rejoins Lexie partit prendre sa douche. Tu dois avouer que tu meurs d'envie de prendre une douche afin de retirer toute cette crasse sur toi. Tu roules sur ta bécane depuis ce matin, l'hiver australien a beau être assez doux, au volant de ta bécane le vent semble glacial. Il te fouette le visage. Tu ne peux t'empêcher de sourire lorsque la demoiselle sursaute, se retrouvant à moitié nue devant toi. Lexie est le cliché de la femme parfaite, faisant fantasmer tous les hommes. Dans l'absolu, elle pourrait te plaire et dans d'autres circonstances tu aurais certainement tenté quelque chose avec elle mais tout est différent aujourd'hui. Il y a Maddie dans ta vie et dans ton coeur également. Maddie tu l'aime à en crever, à l'hôpital, tu lui a promis fidélité. La jeune femme va même attendre que tu sois prêt. Il ne se passera rien entre Lexie et toi, même si Terrence vous embête avec cela chaque fois que vous travaillez tous les trois. Tu ne le prends pas mal, c'est bon enfant. Lexie ne semble pas inquiète de dormir dans le même lit que toi. Tant mieux, tu ne tenteras rien avec elle. C'est une amie, un pote au même titre qu'Elwyn par exemple. Aussitôt la salle de bain libérée, tu t'empresses de prendre la place avant que ta collègue ait l'idée de s'y installer. Tu laisses l'eau brûlante te couler sur le corps. C'est agréable après avoir passé toute la journée à rouler. Tout tes muscles en ont grandement besoin, tu restes donc un certain temps sous la douche. Lorsque tes doigts deviennent tout fripés et que tes muscles ne te font plus aussi mal qu'en entrant, tu sors et enroule une serviette de la taille. Tu enfile un caleçon propre et remet le jean que tu as porté toute la journée ainsi qu'un pull. La nuit approche, l'air va être bien plus frais que durant la journée. « Mademoiselle Williams a enfin libéré la salle de bain ! » Tu fronce les sourcils en tirant la langue à ton amie. "Qui a dit que la salle de bain était la pièce réservée aux filles ?" tu viens étendre ta serviette comme tu peux afin qu'elle sèche et ne trempe pas l'entièreté de ce que ton sac à dos contient. Tout en discrétion, tu viens prendre rapidement tes médicaments pour le coeur. T'as toujours une plaquette sur toi mais là, t'en auras pas assez pour tout le road trip. En espérant que ton coeur te laisse tranquille durant ces petites vacances. T'enfile ta veste en cuir datant d'un autre siècle vu son état déplorable. Lexie passe devant, tu fermes la porte à clé et la donne à ton amie. "Vaut mieux que tu la gardes. Jsuis fichue de la perdre." Arrivé en bas du motel, vous attendez un peu qu'Harvey et Terrence ne reviennent. Tu te garde bien de révéler ce que le serveur t'as dit avant de rejoindre le videur dans la chambre qui sera la leur. "Ouais ça me va. Terrence m'a dit qu'il le trainerait de gré ou de force !" Tu ne doute pas des capacités de persuasion de ton ami. Le téléphone de Lexie se balade devant ton nez. "Ah mais arrête de bouger. Je peux pas lire moi !" Tu prends son cellulaire entre tes mais et regarde ce qu'elle essaie de te montrer depuis trente secondes. « Il y a un bar à côté du fast-food, est-ce qu’on tente le diable ou on va juste manger et se coucher pour ce soir ? » L'idée semble tentante mais tu te souviens qu'Harvey a mentionné le pont de Sydney, c'est un truc à voir. Et merde, t'as oublié ton appareil photo dans ton sac. Tant pis, t'as fait de la place exprès dans ton smartphone avant de partir de Brisbane. "Il me semble qu'Harvey avait parlé d'aller sur le pont de Sydney .. On peut aller s'prendre de quoi se ravitailler au fast food et pis on s'pose là-bas, histoire de passer un bon moment entre potes tout en admirant ces monuments qui peuplent notre joli pays." Oui, tu es fier de tes origines. Fier de l'Australie. Tu n'as pas vu autant de pays que tu le voudrais mais, pour toi, l'Australie reste le plus beau pays du monde. Sûrement que t'es loin d'être objectif. Patiemment, t'attends que Terrence et Harvey arrivent enfin. Allaient-ils se réconcilier lors d'un échange charnel torride ? Quitte à vous abandonner Lexie et toi ? Assis sur les marches, tu regardes rapidement ton cellulaire. Maddie t'as envoyée des messages plus tôt dans l'après-midi lors de la dernière halte avant le motel. Elle est mécontente de toi et du fait que t'as oublié tes cachets pour le coeur. Tu la déçois et ça te brise le coeur. Tu ne montre rien à ta collègue qui semble impatiente de voir vos collègues revenir.

@Harvey Hartwell @Lexie Miller @Terrence Oliver


Dernière édition par John Williams le Jeu 29 Aoû 2019 - 10:11, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyLun 26 Aoû 2019 - 0:35


Pulsations erratiques, son coeur se noie. Il se débat. Ca cogne cogne et cogne avec fureur contre ses côtes et sa respiration s'accélère parce que l'air commence sérieusement à manquer, parce que l'instant est solennel, parce que dans cette petite chambre miteuse aux rideaux poussiéreux et à la moquette dégueulasse se joue surement quelque chose de bien plus grand qu'eux, quelque chose qui les dépasse, quelque chose qui prendra un virage d'un côté ou de l'autre. Terrence, il venait de passer deux semaines à tenter de survivre sans lui, deux semaines à essayer de comprendre pourquoi Harvey avait tout chamboulé, pourquoi il avait pris toute la place, pourquoi il s'était installé dans son coeur sans vouloir s'en déloger. Il avait passé deux semaines à le voir de loin et désormais il est juste là, Harvey, si proche, si proche, la main abimée qui agrippe la sienne et ça fait un bien fou. Mirage ou réalité il ne sait pas, Terry mais il boit chaque seconde comme s'il avait traversé le désert sans une seule goutte de pluie et la gourde vide. La métaphore est éloquente mais elle lui fait réaliser que c'est ce qu'il était devenu pour lui : essentiel. Vital. Absolu. Il l'observe un moment qui semble durer une éternité, les larmes qui s'échappent de sous ses paupières fatiguées et qui coulent sans retenue aucune le long de ses joues dans un silence assourdissant comme une réponse aux siennes. Et c'est difficile de voir Harvey dans cet état, douloureux de le sentir aussi exténué, crucifié par la culpabilité comme un condamné enchainé à sa croix. Si tu savais comme je te lave de cette culpabilité qui te ronge, parce que je ne t'en veux pas. Et même si je t'ai détesté, je ne t'en ai jamais voulu. Oui, Harvey lui a fait du mal. Et il le lui avoue parce qu'il ne sait pas mentir, Terry mais ce n'est qu'un constat, rien de plus. Pas un clou qu'il lui enfonce dans le coeur, pas une faute qu'il ajoute à son compteur. Un constat. Juste ça. Il lui a fait mal et il sait qu'il minimise ce que son chagrin avait engendré comme répercutions pendant deux semaines mais il n'en parle pas, et même s'il avait passé des jours à le détester, face à lui il avait déjà tout oublié.

Puis il l'attire à lui, c'est animal et pulsionnel, parce que son corps manque à son corps, que sa peau a besoin de sa peau, que son odeur s'estompe déja trop sur ce t-shirt qu'Harvey avait oublié chez lui et Terry, il refuse de laisser ça arriver. Alors il le serre comme si sa vie en dépendait, pour récupérer son odeur au cas où c'était la dernière fois, comme s'il menaçait de s'écrouler sans cette étreinte qu'il ne voulait pas considérer comme la dernière. Et quand les bras d'Harvey l'encerclent il ferme les yeux et inspire fort parce que l'air entre à nouveau, les poumons se gonflent et il revit. Enfin. Lorsque Terry avoue un peu timidement qu'il lui a manqué il y a un instant suspendu qu'ils comblent par un jeu de regards avant qu'Harvey plaque ses mains contre ses joues et l'embrasse à pleine bouche. Il l'embrasse comme s'il n'avait attendu que ça pendant deux semaines et dans le petit corps de Terrence ça éclate immédiatement dans un feu d'artifice qu'il ne maitrise pas, le corps qui réagit, explosion qu'il ne veut pas contenir, la chaleur qui lui chatouille le coeur et le désir qui gonfle derrière son nombril. Instinctivement il vient s'accrocher aux mains d'Harvey et répond à son baiser avec force et envie, parce qu'il en crevait, de ce baiser, il en crevait. Le baiser prendp fin et il gémit, Terrence, râle le menton qui s'avance parce que c'était trop court, parce qu'il en veut encore. Mais ce sont leurs fronts qui se percutent. Tu ne pars pas… Tu ne pars pas… Non, je pars pas... soufflé dans un murmure. Maintenant tais-toi et embrasse-moi encore.... Il s'avance pour le retrouver, les yeux toujours fermés mais Harvey parle contre ses lèvres et il l'aime sa voix, Terry. Il l'aime. Alors il la laisse s'exprimer, s'écarte et écoute avec attention. Il ne dit rien. Il ne dit rien du tout, l'écoute jusqu'au bout parce qu'il sent qu'il en a besoin, Harvey. Besoin de décharger les sac de cailloux, besoin de vider la peine coincée au fond des tripes, besoin de purger la culpabilité. "Je suis parti oui, mais".
Ils se sont fait du mal. Parce que l'amour, ils ne connaissent pas tous les deux. Ils tâtonnent et trébuchent. Parfois l'égratignure devient foulure, la foulure devient cassure, la cassure devient gangrène et on ne sait plus comment sortir la tête de la vase sans s'embourber d'avantage. Il ne respire plus, Terrence, absorbe ses paroles, ses iris vertes qui flottent d'un oeil à un autre. S'il savait Harvey, la tempête qu'il a provoquée, les démons qu'il a déjà chassés, les forces qu'il a su transmettre sans même le réaliser. S'il savait que Terrence n'était comme ça qu'avec lui, juste avec lui, prêt à partir au combat sans jamais lui lâcher la main et il ignore pourquoi il ne s'agit que de lui, il ne comprends pas pourquoi c'est lui que son coeur à choisi mais il ne veut pas savoir, il pense, parce qu'il comprend qu'au fond, c'est n'est pas réellement un choix. Ils se sont juste trouvés. Et ça a percuté dès le premier regard. Il l'observe, Terry et il réalise qu'ils ne seront plus jamais de simples amants, que désormais ce serait beaucoup plus que ça, parce qu'Harvey vient de lui confier un morceau de lui, lui a dévoilé une parcelle d'ombre, lui a ouvert une porte sur ses démons, une porte qu'on préfère d'ordinaire cacher, fermer, verrouiller. Et ça le touche tellement, Terry, qu'il a l'envie folle de le serrer aussi fort qu'il le peut. Pour le protéger, pour le rassurer. Pour le remercier. Soudain, gonflé de courage, il se surprend à vouloir construire des forteresses, des murailles, à recouvrir son corps de sa propre armure pour qu'il ne lui arrive plus jamais rien. Parce que tu mérites le monde, Harvey, et que je te l'offrirai de mes mains.
Tout s'éclaire et les ombres se dissipent. Il apprend qu'il a un frère, qu'il a remarqué son absence des derniers jours au club, il apprend que ça lui a fait mal mais surtout, surtout, il apprend qu'il est venu. Il est venu chez lui et a surement sonné, peut être même qu'il a toqué fort parce que Mme Sanders du rez-de-chaussée avait dû l'entendre et lui dire qu'il était parti avec Léo. Il comprend maintenant, Terrence. Il comprend pourquoi Harvey s'était enfuit. Pourquoi il l'avait évité furieusement pendant des jours, pourquoi il s'était appliqué à fuir son regard. Et ces révélations lui font mal parce qu'il réalise que ce n'était qu'altruisme et abnégation, qu'il n'y avait pas but de le blesser ou de l'ignorer réellement. Et protéger quelqu'un du mal pour qu'il aille bien quitte à souffrir soi-même, on appelle ça comment déja, Terrence? Oh...

Terry tremble en écoutant la voix d'Harvey résonner partout, partout dans la chambre, partout en lui, incapable cependant de prononcer le moindre mot, ébranlé au plus profond, suspendu à ses lèvres. Y a ses mains qui glissent contre ses hanches et il frissonne, le coeur sur une balançoire et les émotions en équilibre. Tout est si doux et il ne le lâche pas des yeux parce qu'il redoute de le perdre à nouveau et quand Harvey dit que désormais il pense avoir besoin de lui c'est dix-mille tonnes de doutes qui s'envolent d'un seul coup et qui libèrent son corps de son enveloppe de plomb. Comme un lâché de ballons, son estomac s'envole et sa bouche inspire en saccades discrètes, le coeur qui hurle son prénom. Harvey. Harvey. Harvey. Si tu savais. Tu as voulu me protéger. Tu as souffert si fort et moi j'ai rien vu. J'ai rien vu. Dire que je pensais qu'en partant loin de toi je t'oublierais. Dire que je pensais ne pas être assez bien quand tu pensais la même chose de ton côté, dire que j'ai pris ton amour pour de la malfaisance, que j'ai été stupide d'avoir pu douter. Harvey... je crève sans toi. Me force plus à devoir composer tout seul. Ne pars plus. Ne pars pas. Il S'approche doucement, Terry, les paumes agrippées aux côtes de son amant et il lève légèrement la tête en fermant les yeux, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. Il ne l'embrasse pas, profite de son souffle et dégluti, le corps qui tremble et la gorge qui brûle de tous ces mots qu'il a accueilli et de ceux qu'il ne sait pas dire. Ne pars plus je t'en prie.. j'ai besoin de toi moi aussi. Murmure sensuel, supplication, il préfère baisser la tête et coller son front contre sa clavicule dans un soupir en tirant sur son sweat pour le ramener à lui. Il baisse la tête parce qu'il est trop bouleversé et que ses joues sont roses d'émotion, parce qu'il a honte d'avoir pu le détester en sachant désormais les raisons de son abandon. Il a l'impression d'être en coton, d'être un bout de guimauve dans une machine à malaxer et il ferme les yeux, pris d'un vertige qu'il met sur le compte de l'émotion. Harvey, tu me plais. Et c'est lancé comme ça, doucement, étouffé contre ses vêtements sans qu'il ne cherche à retenir quoi que ce soit. Parce qu'il voulait le formuler, pour le réalise et pour qu'il le comprenne, lui aussi. Et quand il relève la tête il le fixe, leurs yeux qui se parlent en même temps que ses mots. Merci. Pour tout. De m'avoir dit pour ta mère, pour ton frère, pour la prison, pour ce petit bout de ton histoire. Mais j'ai pas besoin d'être protégé de toi tu sais, c'est loin de toi que j'ai mal, moi, en vérité. J'arrivais plus respirer, Harvey si tu savais. C'était.. si dur. J'suis parti en Grèce avec mon ami Léo. Il est venu chez moi un soir, j'étais.. enfin.. j'étais pas beau à voir et il a voulu me changer les idées. Je mangeais plus, je dormais plus, je savais plus quoi faire. J'ai pas couché avec lui tu sais, parce que sur mon corps y a plus que toi. Maintenant y a plus que toi. J'ai rien fait. J'ai rien fait. J'aurais pas pu, ni avec lui ni avec personne d'autre. Y a rien qui est fini. Rien. Tu m'trouves con, Harvey? Pardon si je dis n'importe quoi je... tes yeux.. Harvey, tes yeux...Ils me.. font... beaucoup trop d'effet et dire n'importe quoi. Il déglutit, l'envie féroce de l'embrasser qui lui vrille l'estomac mais il se retient, le souffle court. Il s'éloigne pour garder contenance, baisse un instant les yeux pour éviter ceux d'Harvey avant de revenir à eux, comme aimanté, hypnotisé. Il sera toujours incapable de leur résister, de lutter. Y a deux semaines quand tu t'es réveillé dans mon lit, tu m'as dit que dans mes bras t'avais plus peur. C'est toujours le cas? T'as plus peur dans mes bras, là? Et n'y tenant plus il le serre contre son coeur, les bras enroulés autour de sa tête, le corps sur la pointe des pieds et les larmes qui recommencent à couler parce que la douleur d'Harvey s'est infiltrée en lui et il lutte lutte lutte pour la chasser, la faire sienne si c'est tout ce qu'il peut faire, du moment qu'elle ne l'effleure plus lui. Il n'attend pas de réponse, fini par retomber sur ses talons et l'embrasse délicatement parce qu'il ne peut plus s'escrimer contre l'envie qui lui bouffe les tripes. Leurs lèvres se séparent, il s'abaisse pour ramasser et remettre son pull les jambes qui tremblent, s'essuie les yeux en passant distraitement une main sur ses pommettes, l'autre main qui glisse dans la sienne et qui le traine doucement vers l'extérieur. Viens manger, tu dois avoir faim. Pleurer ça creuse. Il sourit au travers de ses propres larmes en ouvrant la porte tout en trainant Harvey dehors. Il fait froid et il frissonne, la tête qui rentre entre ses épaules frêles et les boucles qui dansent sous le petit vent frais. Ses doigts se mêlent aux siens et après avoir refermé la porte il rougit parce que les collègues sont là, les voient sûrement et que lui, il tient Harvey dans sa main. Il le tient dans sa main, il en est terriblement fier et desormais c'est officiel: il est sien. Lui qui a horreur des démonstrations affectives en public, lui qui déteste quand les amoureux se bécotent devant lui, comprend enfin pourquoi parfois on ne peut pas se retenir. Il faut le comprendre, c'est la première fois qu'il vit un truc pareil, Terry, avoir un mec au creux de sa paume de main, contre son coeur, dans ses pensées, dans sa vie. Partout. Alors il se laisse porter, le bonheur qui le chahute dans tous les sens et son sourire qu'il ne peut réprimer. Même si ses yeux sont un peu rouges, il est heureux et ça se voit. On est là ! Il renifle, hausse les épaules et se mord la lèvre en levant les sourcils, l'air de dire "les gars, bon sang, je crois que je l'aime"."Je" est devenu "on" et ça sonne comme la promesse que peut être il ne sera plus seul désormais. Ils ne seront plus seuls désormais. Peut être. Parce qu'on est jamais sûr de rien, pas vrai?


Dernière édition par Terrence Oliver le Mar 26 Nov 2019 - 3:57, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 3:22


Road Trip {ft. Harvey, John & Terrence}
« Vaut mieux que tu la gardes. J’suis fichu de la perdre.
- Ah ouais, t’es le cliché du mec qui file ses affaires à sa nana mais qui se plaint qu’elle trimballe un grand sac à main en fait ! » Raillais-je.

A ceci près que je n’étais pas sa copine et que je ne portais pas de sac ce soir. Je me contentais donc de glisser la clef dans la poche de mon jean.

« Ouais ça me va. Terrence m'a dit qu'il le trainerait de gré ou de force ! »

Je haussais les épaules, peu convaincue. Autant je croyais en la volonté de Terrence et à ses capacités de persuasion, autant j’étais quasiment certaine qu’Harvey serait bien plus têtu que lui, sans oublier sa force. N’en déplaise à mon collègue serveur mais au vu de leur carrure respective, je ne misais pas tellement sur lui s’ils venaient à se servir de leur robustesse. La morosité ambiante qui s’était emparée d’eux toute la journée durant ne me donnait pas plus d’espoir. Une très longue discussion les attendait et le temps imparti avant de nous rejoindre ne leur permettrait sans doute pas ce luxe. Je soupirais, dépitée. De toute façon, le chrono était lancé pour le plus grand plaisir de mon estomac. Je proposais alors l’idée du bar sans trop réfléchir au programme donné par Harvey devant le Confidential Club. J’en avais eu envie en songeant que, peut-être, le fait de se retrouver dans un milieu festif et – un peu – alcoolisé aurait aidé tout le monde à se détendre. John me le rappela néanmoins :

« Il me semble qu'Harvey avait parlé d'aller sur le pont de Sydney .. On peut aller s'prendre de quoi se ravitailler au fast food et pis on s'pose là-bas, histoire de passer un bon moment entre potes tout en admirant ces monuments qui peuplent notre joli pays. »

Effectivement, vu comme ça, ça vendait bien plus de rêve que ma proposition de base. Je souriais en me mordant les lèvres pour ne pas continuer à le taquiner. Jamais je n’aurais imaginé John si patriote. Disons que ça ne semblait pas coller à l’esprit du personnage et c’en était comique mais quelque part, c’était touchant. Je ne le connaissais pas beaucoup mais il me renvoyait l’image d’une personne insouciante et quelque peu détachée, d’où mon étonnement. Ce fut cet instant que choisirent les deux retardataires pour sortir de leur chambre.

« On est là ! »

Enfin ! Que j’aurais aimé dire. Mais je restais bouche bée devant l’expression qu’arborait fièrement Terry. Mon regard navigua entre ses yeux brillants et encore humides à son sourire resplendissant, sans oublier la main qu’il tenait fermement dans la sienne comme pour dire qu’elles seraient scellées pour l’éternité. Ils descendirent tout deux les escaliers et je sortais enfin de ma torpeur :

« C’est pas trop tôt ! » Répondis-je en laissant volontairement ma phrase prendre un double sens.

J’adressais un sourire à Harvey qui, lui aussi, avait le visage représentatif de leur conversation précédente et probablement bien plus si je me fiais à ses lèvres plus gonflées que d’ordinaire. Je commençais alors à avancer, les garçons sur mes talons. Nous rejoignîmes bien vite le fast-food recherché et, au vu des commandes de mes comparses, je n’étais pas la seule à être affamée. Je paraissais même pour une petite joueuse à côté d’eux, pour dire ! Ce repas me confirmait bien que le road trip ne serait pas light du tout mais aucun de nous n’en aurait quelque chose à faire. Sauf moi à notre retour probablement. Pour l’heure, c’était la joie de la malbouffe qui primait sur tout le reste. J’arrêtais le petit groupe un instant en sortant de l’établissement :

« Quelqu’un veut bien prendre mon repas dans son sac ? J’ai un truc rapide à faire et promis vous saurez très vite pourquoi ! »

Je transvasais alors ma nourriture dans le sac de mon volontaire et continuais une fois la chose faite :

« Partez devant, j’en ai pas pour longtemps ! Et personne touche à ma bouffe ou je le tue ! »

Je commençais alors à marcher en sens inverse tout en tapant l’adresse recherchée dans mon téléphone. Je suivais ensuite docilement les instructions de Google Map. Fallait dire que j’avais un piètre sens de l’orientation. Chose qui n’était absolument pas inquiétante pendant ce voyage puisque j’étais bien encadrée et que – scoop ! – je ne conduisais pas. Mais là, j’étais seule et même s’il ne s’agissait que de quelques mètres, je ne voulais pas prendre le risque de me perdre. Sans parler du ridicule que je m’infligerais, je comptais bien épargner une nuit de recherche et de stress à mes collègues ainsi qu’à moi, accessoirement. Quelques minutes plus tard, la devanture de la supérette fit son apparition. Ce fut donc naturellement que j’entrais à l’intérieur, mon sac en kraft vide dans la main. Je me dirigeais droit vers les réfrigérateurs et je récupérais douze bières fraîches sans hésiter. La cliente à ma droite me fixait d’un drôle d’air. A vrai dire, j’en avais rien à faire de ce qu’elle ou quelqu’un d’autre pourrait bien en penser, je ne les reverrais jamais. La vision du patron posant chacune des bières sur le comptoir était tout de même un peu amusante mais sans doute bien moins que la mienne en train de les ranger dans mon contenant improvisé. Je réglais le tout et sortis du magasin sans demander mon reste.

Il me fallut plus de temps que prévu pour trouver le bon chemin vers le pont. Par chance, les illuminations rendaient le point de rendez-vous bien plus facile à trouver et je rejoignais la petite équipe. Le spectacle du pont de Sydney de nuit était vraiment magnifique. J’ignorais si c’était ma présence ou le tintement des bouteilles mais mon arrivée ne fut pas inaperçue. J’ouvrais alors mon contenant pour le leur tendre en souriant :

« Si on ne va pas dans un bar, alors le bar viendra à nous. Low-cost certes, mais on a de quoi boire quand même ! »

Je récupérais mon repas sans plus tarder et je mordais dans mon burger comme si ma vie en dépendait.

Codage par Libella sur Graphiorum


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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 9:30


HIGHWAY TO HELL

→ Et voilà, Terrence. Je viens de déposer à tes pieds la montagne de mes problèmes tout en tentant d’occulter la crainte que sa taille impressionnante te donne envie de fuir. Es-tu prêt à la gravir cette montagne ? L’ascension sera longue et pénible tu sais, il y aura des crevasses et des éboulements, des chutes de pierre et des vents violents et si tu atteins le sommet, je ne peux pas te garantir que tu pourras te reposer. Tu vois, Terrence, ça me parait insurmontable à moi, tout ce que je porte chaque jour, ce fardeau qui me fais me tasser sur moi-même, je courbe l’échine et mon dos souffre car c’est lourd, c’est si lourd à porter. Je m’en rajoute qui plus est, je m’en rajoute dans l’espoir de finir écrasé, le corps meurtri, les poumons à secs, à bout de tout. Crois-tu réellement que ça en vaut la peine ? Que tout ça en vaut la peine ? Souffrir pour moi ? Souffrir à cause de moi ? Il n’y a rien à gagner, je n’ai rien à offrir de plus que moi-même et cela ne me semble pas suffisant. Je ne serais jamais suffisant. J’ai entendu dire, ou j’ai lu un jour, que le courage, le vrai, c’était de savoir le combat perdu d’avance et de malgré tout, se battre jusqu’au bout. Est-ce de ça dont il s’agit, Terrence ? Vas-tu te battre à mes côtés dorénavant ? Je crois que tu me donnes l’envie de me battre plus fort en tout cas. Et j’ai déconné tu sais, j’ai tellement déconné ces derniers jours. T’as le droit de m’en vouloir, Terrence, t’as même le droit de te barrer, de me laisser seul et je ne t’en voudrais pas. Peut-être qu’il y a une partie de moi qui le veut, que tu me rejettes, que tu t’en ailles, que tu me laisses… Peut-être que j’ai besoin de ça pour partir, pour cesser de lutter en vain et de m’accrocher à cet espoir qui me détruit plus qu’il ne me porte. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu…

Mais il ne s’en va pas, Terrence. Il reste, et je vois dans son regard qu’il compatit, que la réalité est bien différente de celle qu’il s’était sûrement imaginé et qu’il ressent de la peine pour moi. C’est ma vérité, celle d’un homme torturé par les démons du passé qui n’arrive pas à s’extirper de la boue gluante de ses problèmes. Et si je lui ai tourné le dos, c’est parce que j’ai perdu pied. Mais je n’ai pas cessé un seul instant de penser à lui. Je me suis fait du mal pour oublier. L’alcool, les combats, les mauvaises fréquentations, tout ce qui bousille mon corps, mon esprit et mon cœur. Rien n’y a fait, ma conscience me ramenait toujours, inlassablement, vers lui, vers cette matinée à Gold Coast et cette journée passée en sa compagnie. Il y a eu cet électrochoc inattendu, cette discussion avec Sid qui m’a fait réaliser que parfois, le bonheur se trouve devant nous et qu’il suffit de tendre la main pour l’atteindre. J’ai tendu la main mais il était trop tard. Terrence était déjà parti, avec un autre, loin d’ici, loin de moi… Une nouvelle fois, j’avais bousillé la chance qui  m’était donné à cause de mes propres inhibitions, mes craintes irascibles que je ne peux pas vaincre, enchaînées à mon être tout entier. Plus je lutte, plus les chaînes se resserrent. Elles m’étranglent et je me meurs, doucement. La lutte me semble vaine. Mon cœur se serre alors que mes confessions prennent fin. Je n’ai pas le droit de lui en vouloir, je suis l’unique fautif de la façon dont notre histoire s’est terminée. Page déchirée, histoire inachevée, l’encre se déverse comme le sang qui s’écoule de mes plaies. Douloureuse, lancinante, la perspective qu’il puisse se trouver mieux avec un autre fait des ravages à l’intérieur de moi. Et paradoxalement, je lui souhaite aussi. Car tout ce qu’il mérite, Terrence, c’est qu’on prenne soin de lui et qu’on l’aime à la hauteur de sa gentillesse, de sa tendresse et de sa force. Je ne suis pas sûr de réussir à l’aimer convenablement. J’en ai le désir pourtant … Lorsque je me tais enfin, moi qui d’ordinaire ne parle pas tant, je me sens vidé et déchargé, comme si je venais d’arriver à la fin d’un long et pénible voyage de plusieurs jours. Mes valises sont posées, le repos m’appelle. Et j’ai peur de ce qu’il va me dire, des prochains mots qui s’échapperont de ses lèvres mais je ne me fais pas d’illusions. Je les accepterais de toute façon. Tu renonces, boy, c’est le début de la fin ça, tu sais.

Ses prunelles océaniques m’enferment dans son regard, captivantes, envoûtantes… Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu, c’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu… - Ne pars plus, je t’en prie… j’ai besoin de toi moi aussi… Prononcés sur le ton du murmure, ces quelques mots forment une supplique qui me bouleverse. Mes bras se resserrent légèrement autour du corps de Terrence lorsqu’il appose son front contre mon épaule et c’est l’émotion qui me gagne, me fait cligner des yeux en les levant vers le plafond. Et soudain la toile d’araignée bien épaisse qui entoure le lustre plein de poussière est l’unique chose qui me permet de ne pas m’effondrer en larmes. Je n’ai plus envie de partir, Terrence. J’ai tant souffert loin de toi… Je ne pensais pas pouvoir souffrir autant. – Harvey, tu me plais. J’accueille ses mots en prenant une courte inspiration, le cœur qui se gonfle brutalement, les poumons qui enflent eux-aussi sous l’effet de la surprise car j’inhale trop d’air. Et tout se bouscule, les battements de cœur s’intensifient et viennent marteler mon crâne alors que ces trois petits mots ‘tu me plais’ me font l’effet d’une véritable bombe. Je te plais, Terrence. Si tu savais comme tu me plais aussi… – Tu me plais aussi. Que j’avoue, le cœur au bord des lèvres, le palpitant au bord de l’explosion. Je n’ai pas l’habitude de dire ce que je ressens, mais Terrence me pousse à changer, pour lui. Et le temps se fige à nouveau, comme à chaque fois en sa présence, il défile mais nous n’appartenons plus à son rythme, affranchis mystérieusement de la roue du temps, tout autour s’efface car plus rien n’a d’importance. Seul lui, ses bras, son souffle sur ma peau, son odeur et sa voix… Et le monde pourrait bien s’éteindre que je n’en aurais rien à faire. Mon monde à moi, il se trouve dans tes bras Terrence. Il relève la tête et ses yeux verts d’opaline m’étreignent, je me laisse bercer par leur douce caresse et plonge dans leur infinité. Je me noie dans l’océan de tes yeux, délicieuse addiction, abandon doucereux. Et il me parle alors, il me remercie de lui avoir confié un peu de ma vie, un peu de ma vérité et peut-être que ça l’apaise, je ne sais pas mais je l’espère ; j’avais besoin de le lui dire, qu’il comprenne que ce n’était pas sa faute mais bien la mienne si je m’étais renfermé avec mes démons. Et il soutient n’avoir pas besoin d’être protégé de moi, mais ça je ne sais pas, Terrence car je suis si noir tu sais… Je n’ai pas envie d’obscurcir ta lumière. Il m’explique qu’il était au plus mal durant mon absence, Terrence, au plus mal, et que l’un de ses amis l’a emmené en Grèce. La curiosité me fait froncer les sourcils alors que je l’imagine en train de voyager, si loin de moi, si loin du pays. Sur mon corps y’a plus que toi. Cet aveu me permet de respirer à nouveau, moi qui étais en apnée depuis tant de jours. Il n’a rien fait, avec personne. Ça me rassure de l’entendre et ça me confirme que ce que nous avons vécu tous les deux était réellement unique. Osmose parfaite, étreinte inoubliable, un très léger sourire s’installe sur mes lèvres alors qu’il m’émeut Terrence. Car il perd ses moyens, bafouille et s’excuse alors qu’il n’a pas à le faire. Mon cœur s’embrase et s’affole, ça tambourine fort dans la poitrine. Je sens que tu fatigues, je sens que ces deux dernières semaines t’ont mises à mal, Terrence. Pardon, c’est ma faute tout ça. Ma main vient se poser sous son menton délicatement pour lui faire relever ma tête. Ne détourne pas ton regard de moi, je n’ai rien d’impressionnant. Mes yeux n’ont rien d’impressionnants, tu ne devrais pas être embarrassé en les regardant, surtout pas toi. Je veux que tu ne sois jamais gêné face à moi, jamais. – Je te vois, Terrence. Je te vois c’est tout, et t’es loin d’être con et de dire n’importe quoi. Et j’ai pas peur, non. Dans tes bras, j’ai peur de rien Terrence. Et mon visage se coince dans son cou alors qu’il m’enlace avec force et ferveur comme personne ne l’a jamais fait. Gosse perdu qui a rarement eu droit au câlin, persuadé qu’il ne méritait pas ses marques d’affection, que ce n’était pas pour lui ce genre de tendresse et pourtant… ça fait un bien fou ! ça pulse à l’intérieur, des décharges électriques qui me parcourent et je me mords la joue avec force pour résister à l’envie de m’effondrer alors qu’il me touche Terrence, il me touche au plus profond de moi et je le serre, je le serre si fort contre moi, si fort que nos corps pourraient se fondre l’un dans l’autre. Et ce serait indolore, car tout avec lui se révèle doux et agréable. Ses lèvres se posent sur les miennes, délicatement alors que l’étreinte se desserre lentement, naturellement… Puis, il s’échappe. Il s’écarte, remet son pull et je l’observe, totalement désœuvré, sans savoir ce que je dois faire ou non. Il prend ma main et commence à vouloir m’entraîner au-dehors, mais je prends peur alors et je le retiens, freinant avec les pieds. – Attends, attends, Terrence… Je… Un coup d’œil furtif, un peu affolé, au-dehors, puis je retrouve ses yeux et lui avoue brusquement – J’ai couché avec personne moi non plus. Depuis notre journée. J’ai rien fait et… j’ai eu envie de te voir tous les jours. Je m’arrête, me mordille l’intérieur des joues, les larmes ne sont pas loin. Elles ne sont jamais loin. J’ai besoin d’avoir sa confirmation tant cela me semble irréel. – T’es sûr de toi, c’est ce que tu veux tout ça ? Moi ? Je ne veux pas te faire souffrir, je l’ai déjà trop fait… T’as maigri et… Mes mains se posent sur ses joues, encadrent son visage et mes pouces viennent sécher ses larmes grossièrement. Est-il possible que tu veuilles réellement de moi Terrence ? – Je ne veux pas que tu pleures, pardon. Pas à cause de moi. Et mes lèvres se posent à nouveau doucement sur les siennes, dérivent sur sa joue, avant que je l’étreigne à nouveau, torse contre torse, comme un besoin, comme si je m’injectais de l’énergie vitale en le serrant ainsi. Et c’est le cas, Terrence m’insuffle toute la force dont j’ai besoin pour tenir debout et affronter la tempête, bien droit et campé sur mes jambes. Les vents violents ne peuvent pas m’atteindre lorsqu’il est à côté de moi. Fais attention, boy, ne prends pas tout, laisse-lui en un peu. Enfin, je sèche mes larmes, me redresse et hoche la tête, pour signifier que je suis prêt. – On y va.

Mes épaules roulent un peu sur elles-mêmes et je me redresse tandis qu’il ferme la porte de la chambre miteuse. Mes yeux se fixent sur Lexie et John qui nous attendent à quelques mètres de là, et je ne bouge pas, j’attends. Pour avancer ensemble désormais, affronter le monde à deux car dorénavant, je ne serais plus seul. Et même si je n’ai jamais été en couple, tout devient naturel à ses côtés. Lorsque sa main douce aux longs doigts fins et délicats vient se coller contre la mienne, c’est un léger sourire qui s’installe sur mes lèvres. Fierté. Bonheur. Mon cœur s’emballe, je serre sa paume contre la mienne avec douceur, grimaçant un peu à cause de mes phalanges meurtries. Je remarque alors le frisson qui le parcourt et décide de passer mon bras autour de sa taille en me penchant vers lui. Les lèvres au plus proche de son oreille, je demande d’une voix rauque – Si t’as froid, je te file ma veste, le cuir c’est un bon coupe-vent. Et parce que je fais partie de ces gens qui ont éternellement chaud, je commence à faire tomber la veste sans qu’il me confirme son besoin de la récupérer. Et lorsque nous arrivons devant John et Lexie, je lui passe la veste sur les épaules, embrasse sa joue discrètement et hausse les sourcils en demandant – On va l’manger ce burger alors ? Et je souris, le bras qui se glisse entre la veste et le pull sur sa hanche doucement et la sensation de bien-être qui m’envahit de la tête aux pieds. Oh Terrence, j’ignore ce que l’avenir nous réserve mais tant que je serais avec toi, tout ira bien. Sur le trajet, je me grille une clope et en allume une pour Terrence. Je remarque son teint plus pâle qu’à l’accoutumée mais ne dit rien, fout ça sur le compte de notre discussion éprouvante et je blague avec John sur le menu, me décidant pour un burger double steak avec autant de fromage que le pain puisse en contenir – et du bacon fris. En plus des frites et du coca, je commande des oignons fris, car j’adore ça et je mange comme un affamé, avalant plus que je ne mâche. Je sais que j’ai de gros progrès à faire à ce niveau mais chaque problème à la fois. Lorsque Lexie s’éclipse, je fronce les sourcils ne voyant pas d’un très bon œil que la seule nana du groupe décide de se la jouer solo dans une ville inconnue un soir de weekend. – Si elle n’est pas de retour dans dix minutes, on va la chercher. Ignorant là où elle est partie, cela s’annonce plus compliqué que prévu mais j’aime à penser que c’est dans nos cordes – qui plus est, elle n’a pas pu partir trop loin. Nous nous dirigeons donc à trois vers le pont de Sidney et je nous inscris pour l’ascension. Le temps de fumer une clope et voilà Lexie qui réapparait avec un sac rempli de canette de bières. Je ne masque pas mon étonnement en la regardant et pouffe un peu en secouant la tête. – Quand j’pense que je me faisais du souci… Et je lève les yeux au ciel, me sent un peu bête avant de prendre une bière et de l’ouvrir derechef. – Merci Lexie. La bière, c’est comme du petit lait pour moi et oui, c’est pas très glorieux en réalité. – Mais va falloir laisser ton sac en bas, y’a des casiers pour laisser les affaires. On doit mettre les combinaisons spéciales pour grimper là-haut. Ça va être trop beau ! Prendre de la hauteur, observer au loin, se sentir tout petit devant l’immensité du monde… Je rêve les yeux ouverts en regardant la pointe du pont au loin. Mon regard cherche alors celui de Terrence, mon petit-ami, et je lui souris, heureux de partager cette aventure avec lui tout en ayant hâte de retrouver notre intimité. J’ai tellement de choses à te dire, Terrence… On a tellement de choses à vivre toi et moi. Puis, l’activité commence. Nous enfilons les combinaisons tout en essayant de ne pas rire de nos accoutrements spéciaux et nous écoutons les consignes de sécurité. Je me glisse dans le dos de Terrence et passe mes bras autour de sa taille. Sale gosse, je pose mon menton sur mon épaule en écoutant d’une seule oreille toutes les recommandations, préférant m’enivrer de son odeur. 1h30 d’ascension, l’effort s’avère intense, surtout après les dix heures de route. Mais arrivés au sommet, c’est le monde qui s’étale sous nos yeux et nos pieds et la sensation magique d’être là, au beau milieu de la vie, nous happe. C’est si beau, si intense. Toutes les lumières brillantes, éclatantes, qui dévoilent une ville magnifique, resplendissante. L’Opéra brille de mille feux et nos yeux reflètent les étincelles. C’est à couper le souffle. Ma main se serre dans celle de Terrence, avec que nos regards ne se trouvent et je m’approche pour le serrer contre moi. – J’ai envie de tout vivre avec toi, Terrence. Que je murmure alors que mon cœur éclate, que la vie me percute et que je réalise qu’aujourd’hui n’est pas la fin mais le début. Et je respire à nouveau.



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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 12:02


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- Ah ouais, t’es le cliché du mec qui file ses affaires à sa nana mais qui se plaint qu’elle trimballe un grand sac à main en fait ! » Lexie ou cette fille qui n'a pas sa langue dans sa poche. Tu l'apprécie réellement Lexie, c'est d'ailleurs toi qui a soumis l'idée à tes deux acolytes d'emmener Lexie avec vous. Ça reste une fille certes mais tu es très attaché à elle. Lexie, c'est ton pilier au Confidential. C'est grâce à elle que tu as appris certaines rumeurs qui circulaient sur toi au club, ça ne t'étonne pas. Les gens ont tendance à se mêler de ce qui ne ls regarde pas. Tes trois acolytes sont différents, tu leur fait confiance d'où ce road trip sur les routes australiennes. De toute façon, tant que tu peux rouler sur ta bécane, toutes les excuses sont bonnes. Assis sur les marches du motel, vous attendez patiemment la venue de Terrence et d'Harvey. Tu ne doutes pas de la force de persuasion du serveur mais Harvey a l'air de savoir ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas surtout. La chose que tu apprécie le plus avec tes acolytes c'est qu'ils ne savent rien de ton passé et de ce que tu as pu faire. Ils ne connaissent pas la vraie raison qui t'as poussé à intégrer le club, au début réticent, tu ne regrette plus de faire partie de ce club. L'ambiance entre collègues est différente du MacTavish mais ce n'est pas si horrible que ça. Souvent, Terrence te rejoint derrière le bar te filant un coup de main avec la vaisselle. Lexie te rejoint également, tu parles avec elle comme avec Terrence ou Harvey ou Elwyn, ton ami d'enfance. C'est une belle femme, tu ne peux pas le nier mais tu n'as jamais imaginer qu'il puisse arriver quelque chose avec elle. Un dérapage est si vite arrivé. Lexie semblait avoir oublié la proposition d'Harvey se de rendre au pont de Sydney. Toi, t'as toujours voulu visiter la capitale australienne. Tu meurs d'envie de visiter ce pays, ton pays où tu es né. T'as la chance de pouvoir faire quelques voyages humanitaires grâce à diverses organisations, tu ne peux pas voyager très loin faute de budget. Tu comptes bien en profiter durant ce road-trip. Clope au bec, le regard perdu dans le vide et fixant un point imaginaire, la vois de Terrence se fait entendre. Tu relève la tête, jetant te clope un peu loin. "Ah bah c'est pas trop tôt !" Réponds-tu histoire de les taquiner. Ce qui te fait doublement rire puisque Lexie et toi vous venez de le dire exactement en même temps. Trop connectés tous les deux, on dirait presque des âmes soeurs. Terrence sourire béatement, il n'a plus son air de dépressif sur le visage et ça fait plaisir à voir. T'imagine donc que la conversation qu'il vient d'avoir avoir avec Harvey a été bénéfique, autant pour lui que pour ton collègue videur. Le bras d'Harvey se trouve autour de la taille du serveur, il ne sait plus où se mettre et tu trouve ça tellement mignon. Pour la blague, tu t'approche de Lexie et passe ton bras autour de sa taille également, une main se glissant sur les fesses de la jeune femme. "Allez, on se bouge ? J'ai la dalle moi !" Le fast food n'était pas loin du motel, vous y arriviez rapidement. Tu passes une commande assez conséquente, la route t'as affamée. Tu prends la commande de Lexie dans ton sac à dos tandis que la demoiselle s'en va en mission. Tu arque un sourcil. Où est-elle allé ? Tu crains le pire avec elle, tu crois avoir une petite idée mais tu ne dis rien aux deux tourtereaux. Ça se voit qu'ils s'aiment à en crever, tu peux le lire aussi bien dans les yeux de Terrence que dans ceux d'Harvey. "Vous êtes ensemble ? Premier couple du Confi', va falloir fêter ça !" Tu ne plaisante qu'à moitié, toutes les excuses sont bonnes pour boire une bière ou un whisky. T'aimerais éprouver ce que tes acolytes sont en train d'éprouver en ce moment, être autant attacher à quelqu'un, avoir le coeur qui s'emballe quand tu vois la personne aimée en face de toi ou lorsque tu reçois un appel, un simple message sur ton cellulaire. Harvey s'inquiète de ne pas revoir Lexie revenir, t'es pas non plus très serein de la laisser s'aventurer seule dans une ville inconnue mais c'est une grande fille, elle est capable de se défendre. "Je dirais même cinq !" Ajoutes-tu pour accompagner ton ami dans ses inquiétudes. La chevelure de la blonde réapparait, ton inquiétude disparait laissant place à un sourire idiot. Un sac rempli de canettes de bières à son épaule, tu souris. Tu le savais, t'en étais certain qu'elle était partie chercher de quoi boire afin de passer une bonne soirée entre potes. Si tu ne te retenais pas, tu l'embrasserais. "t'es parfaite, tu le sais Lex' ?" Tu t'approches de la demoiselle, tes deux mains de chaque côté de son visage et dépose un baiser sur ses lèvres. La pauvre, elle ne va pas comprendre ce qui t'arrive, l'adrénaline certainement. Le gout de l'interdit, du danger. Tu laisses Terrence et Harvey seuls, toi tu te rapproches de Lexie, un bras par dessus son épaule. La grande expédition commence, vous enfilez les combinaisons que l'on vous tend. "T'as un look d'enfer avec Lex !" Toujours de la taquinerie entre elle et toi, l'amour commence toujours comme ça pas vrai ? Une heure et demie de montée, t'es en panique. Tu ne sais pas si ton coeur va tenir, tes mains deviennent moites. Ton vertige te reprend subitement, ton coeur s'afole. Tu place ta main dans celle de Lexie, "J'ai le vertige .." Leur avoues-tu en déglutissant difficilement. Ton regard se tourne vers Terrence, son visage est presque aussi pâle que le tien. Dans le pire des cas, vous ferez un malaise ensemble en espérant que Harvey et la blonde aient leurs brevets de secourisme. Une tape sur l'épaule de ton ami, tu lui lance un faible sourire "Hey ça va ? Tu nous fais pas un malaise hein ?!" T'essaie de le faire rire malgré le fait que ça soit toi qui soit certainement le plus angoissée dans cette histoire. Arrivé au sommet, tu te tiens derrière Lexie, tes mains sur sa taille. Tu ouvres difficilement les yeux. Lorsque tu y parviens, tu reste bouche bée devant le magnifique paysage s'étalant de part et d'autres de vos yeux. Tu ne regrettes pas d'être monté jusqu'en haut et de partager ce moment avec eux. T'attrape ton cellulaire et vient faire un selfie de Lexie et toi, histoire de garder un souvenir. Tu contemples le paysage un moment avant que vous ne décidiez tous de redescendre. Étrangement, la descente se fait plus aisément que la moto. Ton coeur te fait souffrir, il faut dire que tu ne l'as pas épargné depuis six heures ce matin. Arrivé en bas, tu reprends ton souffle et retire cette combinaison anti sexy. "on rentre ? Ou on s'pose pour manger ?" Au même moment, ton ventre se met à gargouiller. Tu as pour habitude de manger tard, parfois après ton service au club. Tu viens t'assoir dans l'herbe, content de retrouver la terme ferme.

@Harvey Hartwell @Lexie Miller @Terrence Oliver
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyVen 30 Aoû 2019 - 21:43


Boom.
Il lui plait. Il lui plait. Il lui plait. Il lui plait. Il ne s'attendait à aucune réponse en se confessant si honnêtement à Harvey mais quand les mots lui reviennent en miroir il sent son coeur se casser la gueule en loupant mille battements. Il expire, le souffle lourd. Je te plais...? Il le répète dans un murmure parce qu'il veut l'imprimer, c'est une question mais elle n'appelle aucune réponse parce qu'elle ne sert qu'à constater, à vérifier. Alors je te plais aussi, malgré tout? Malgré mes cheveux moches, mon nez, mon corps trop maigre, malgré mon rire trop aigu, mes démons, mes humeurs et mes fragilités? Apparemment, oui. Et son coeur se gonfle alors qu'il le réalise. Il lui plait. Il plait à Harvey.

Puisqu'Harvey s'est confié il sent le besoin irrépressible de le faire en retour, de lui dire pour Léo, pour la Grèce, et surtout pour le sexe et ses inquiétudes. Tu me trouves pas con alors? Non, il ne le trouve pas con. Harvey le voit et confirme que dans ses bras il n'a plus peur alors il le serre, Terry, il l'encercle de ses petits bras qui deviennent soudain aussi forts que des murailles, aussi infranchissables que des châteaux forts et il comprend que ses câlins ont le pouvoir de repousser la nuit alors il reste là un instant, essaye de retenir cette information pour l'a réutiliser quand tout ira mal avant de reposer les talons au sol et de l'entrainer avec lui pour aller manger. Le tenir par la main, ça lui fait quelque chose de tout tendre sous le nombril, un bonheur encore inconnu qu'il sent s'insuffler partout en lui et qu'il ne contrôle pas. Ca fait ça alors, quand on se sent enfin à sa place dans le monde? Dans mes bras tu n'as plus peur ? Alors je te serrerai tout le temps. Ca ne lui fait pas peur, à Terrence, ce qu'il voit d'Harvey. Mieux : il est prêt à tout affronter maintenant qu'il sait, gonflé d'un espoir nouveau. Il a conscience qu'ils sont tous les deux torturés, écorchés, que la vie ne les a pas épargnés mais il est prêt à tout pour ce mec sans même comprendre pourquoi. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, pas vrai?

Quand il ouvre la porte, il se fait retenir. Harvey a encore une chose à lui dire et il le regarde, observe ses lèvres remuer, entend ses mots et sa voix aussi, essaye de comprendre, sourcils froncés, avant que ça ne le percute d'un coup: il n'a rien fait. Harvey, il n'a rien fait. Pendant ces deux semaines il n'a pas touché d'autres corps et ne s'est pas laissé touché non plus. Il lui a été fidèle sans lui avoir jamais rien juré et c'est comme un je t'aime qu'il voudrait peut être lui crier mais qu'il serait trop tôt encore de dévoiler. Harvey, tu m'as gardé intact contre ta peau. Y a peut être encore mon odeur tatouée quelque part? Dans ton cou ou dans tes cheveux? Peut être que tu voulais garder ça? Un peu de moi? Dis, Harvey, t'as eu l'occasion de coucher avec quelqu'un d'autre et t'as refusé pour ne pas gommer les bouts de moi sur toi? Moi j'ai pas pu t'effacer... Harvey n'a rien fait et dans son coeur y a des morceaux brisés qui tentent de se recoller, doucement. J’ai eu envie de te voir tous les jours. T’es sûr de toi, c’est ce que tu veux tout ça ? Moi ? Je ne veux pas te faire souffrir, je l’ai déjà trop fait… T’as maigri et… Je ne veux pas que tu pleures, pardon. Pas à cause de moi. Il baisse la tête et la relève, sourire triste scotché aux lèvres alors qu'Harvey revient se poser contre sa bouche. C'est doux et il aime ça quand il l'embrasse, voudrait que ça ne s'arrête jamais ou qu'il recommence en boucle pour l'éternité parce qu'il vibre de la tête au pieds dans un tourbillon d'euphorie et de félicité. Oui, je suis sûr. Tu sais, j'aurais peut être dû venir te parler. Te demander de m'expliquer, te forcer à tout me dire. Mais je sais pas si ça aurait été la solution. On saura jamais de toute façon. J'veux effacer tout ça, oublier. Je t'en veux pas, parce que t'as rien fait de mal, d'accord? T'as survécu comme t'as pu avec ce que la vie t'a donné comme emmerdes, c'est ce que j'ai fait aussi, on a tous des automatismes de survie. Je veux juste avancer avec toi. J'ai maigri mais ça ira. Ca va toujours. Ce qui importe désormais, c'est maintenant. Maintenant t'es là. Et moi, j'suis à toi. Tu sais, peut être que personne n'a vu tes larmes, Harvey, peut être que personne n'a pris le temps pour remarquer ta douleur, y avait peut être personne pour toi, pour calmer tes peurs et te serrer fort pour tout effacer. Y a personne qui a vu au fond de tes yeux que t'étais sur le point de crever. Mais c'est terminé, tu peux lâcher les armes. Je prends le relais. Je te plais, c'est ce que tu as dis. Et j'ai pas besoin de plus que ça pour me battre à tes côtés. Pour essayer de te sauver. Il sent les mains d'Harvey quitter ses joues et il a froid sans sa chaleur voudrait qu'il revienne mais il ne dit rien, ne veut pas abuser, ne veut pas insister, et tandis qu'il essuie ses larmes il se jette contre son torse pour l'inspirer pleinement une dernière fois. Six moi à t'observer de loin, une nuit à te découvrir, deux semaines à te pleurer et la vie pour t'aimer.

Alors qu'ils sortent de la chambre, il se sent emplis de fierté mais il ne connait pas les codes encore, ne sait pas comment se comporter avec un petit ami contre lui, leurs mains unies qui gueulent au monde qu'ils s'appartiennent et que désormais ils sont un "on", un "nous". « C’est pas trop tôt ! » leur lancent Lexie et John à l'unisson et il rougit, Terrence, observe son petit ami et il se demande s'il s'est déjà senti aussi intimidé et heureux à la fois. Il est fier comme un fou et ça lui chatouille les côtes mais il ne sait pas comment réagir quand il le serre comme ça devant leurs collègues alors il se laisse simplement faire; il doit surement mieux savoir que lui, Harvey. Il a dû en avoir eu des petits copains (ou des copines?), a dû en tenir d'autres de paumes de main et soudain il se sent incroyablement petit et insignifiant. Retombée, la belle confiance ! Il camoufle son inexpérience en se recroquevillant sous le blouson que son petit ami glisse sur ses épaules en laissant son odeur le rassurer. Merci.. J'ai peur. Je sais pas si je serai un bon copain, Harvey, je l'ai été une fois, j'étais jeune et ça s'est mal passé. Tu sais, moi j'fais toujours tout foirer. J'veux pas tout faire foirer avec toi. J'vais m'appliquer, je veux te rendre heureux. Parce qu'Harvey lui, il fait un sans faute. Plein de jolies attentions, de regards langoureux, de gestes tendres. Il n'a pas peur, lui embrasse la joue devant Lexie et John, et Terrence ouvre des yeux ronds, confus, incapable de bouger, de réagir, une chaleur encore inédite qui le brûle de la tête aux pieds. Est-ce qu'il fallait lui rendre un baiser ? Est ce qu'il avait le droit de se laisser aller totalement devant les autres sans les mettre mal à l'aise? Est-ce qu'il saurait faire tout ça, Terrence, d'instinct, sans se torturer l'esprit? Il perd un peu pieds, le sol qui se dérobe mais la main d'Harvey autour de sa taille le rassure, le maintient. Il est là. Et il lui fait confiance. Tout chamboulé il remarque à peine le rapprochement entre ses deux autres collègues, mais se pose quand même des questions et lance un regard interrogateur à Harvey. Tu sais ce qui se passe entre eux, toi?   qu'il lui glisse à l'oreille tandis qu'ils se mettent en route.

Il se laisse porter, se retrouve quelques minutes plus tard à devoir choisir son diner dans le fast food du coin. Il ne fait pas partie de ses gens qui ont un appétit d'ogre, Terrence, ne mange jamais vraiment beaucoup, saute même parfois des repas parce qu'il n'y pense pas, se contente de ce qui passe et qui parvient à remplir son petit estomac. Il n'a pas commandé beaucoup, au fast food. Un Sprite et un cheeseburger. Harvey avait raison, Terrence avait perdu du poids et même s'il était parti en Grèce et s'était régalé de certains plats locaux, il avait fait attention de ne pas trop manger. Une semaine sans nourriture, ça laissait des séquelles et c'est donc prudemment qu'il croque dans son sandwich, silencieux, tandis qu'ils avancent en direction du pont, sa boisson dans l'autre main. "Vous êtes ensemble ? Premier couple du Confi', va falloir fêter ça !" Il sursaute, s'etouffe dans sa bouchée, ne répond pas tout de suite, mâche avec application pour gagner du temps mais il n'arrive pas à terminer alors il fini par enrouler le reste de son repas dans le papier d'emballage et le fourre dans sa poche, les yeux qui se dirigent vers Harvey. Ouais on.. sort ensemble. Je crois? Il cache furtivement son visage dans ses mains en esquissant un sourire puis va glisser son bras sous celui de son petit ami et sans réfléchir, sans comprendre pourquoi ça ne le fait pas rougir il lui embrasse l'épaule et y frotte son nez, marque d'appartenance, terriblement heureux de formuler à voix haute leur relation, de la matérialiser, de la concrétiser. Ils sortent ensemble...et il aime follement ça. Emporté par un élan d'affection et surement pour le taquiner il chipe l'oignon fris qu'Harvey tenait dans sa main et qu'il s'apprêtait à manger. Il rit, Terry, alors qu'il le croque du bout des dents, il sourit parce qu'il ne se savait pas si facétieux et que malgré la fatigue, ça lui fait du bien. Harvey est désormais son petit ami. A lui. Il avait lu une fois qu'un couple qui partageait sa nourriture était un couple fait pour durer. La phrase dans le magazine ressemblait à "un couple qui mange ensemble, reste ensemble". Alors c'est con, il n'y croit pas une seconde mais tandis qu'il mâchouille l'onion ring il adresse un coup d'oeil à Harvey pour voir si ça l'a dérangé, juste au cas ou, pour vérifier.
Ses pensées sont rapidement interrompues par Lexie qui s'excuse et qui s'en va et il se demande où elle part, Terry, est d'accord avec Harvey puis avec John quant au temps d'attente avant d'aller s'assurer qu'elle n'avait rien mais heureusement elle fini par les retrouver avec... de la bière. « Si on ne va pas dans un bar, alors le bar viendra à nous. Low-cost certes, mais on a de quoi boire quand même ! » Instinctivement, il lance un regard vers son petit ami, inquiet. Il s'était déjà sifflé une bouteille de whisky tout à l'heure et il ne savait pas si c'était fraichement conseillé de se finir à la bière mais ce n'est pas à lui de décider alors il ne dit rien. En vérité, Terry ne parle plus beaucoup depuis qu'ils ont quitté le motel, la fatigue qui commence à prendre trop de place, le corps lourd ou léger il n'arrive pas à savoir, des vertiges qu'il refuse de laisser s'installer (surement des effets secondaires de la méthadone, aussi). Il est un peu en retrait, les pensées qu'il ne parvient plus à rassembler mais les bras d'Harvey autour de lui, encore une fois, lui font un bien fou. Il aime savoir qu'il le retient sans cesse, qu'il cherche sa présence et son contact, qu'il peut prendre les choses en mains quand il flanche, quand les forces s'amenuisent. Et il essaye d'écouter les consignes, Terrence, non vraiment, il essaye. Mais le corps de son petit ami pressé contre son dos, ses bras autour de son ventre, son menton posé sur son épaule, son nez qui inspire ses boucles et la fatigue extrême ont raison de sa concentration. Alors il ne cherche pas à lutter, se laisse aller en arrière contre la chaleur de son torse, les yeux qui tentent de rester dans l'axe et le coeur qu'il ne retient plus de battre. Tout est si neuf, si nouveau, si beau qu'il a l'impression que ça s'échappe déjà trop vite, que demain il aura fatalement tout oublié. Ce moment en particulier par exemple, il aimerait l'imprimer derrière ses paupières pour toujours, graver ce qu'il ressent, les frissons et tout le reste, aimerait garder l'empreinte de son odeur suave quelque part, ou immortaliser le son de son souffle chaud contre sa mâchoire et dans ses cheveux. Il voudrait que le monde s'arrête de tourner juste une minute, qu'il ait le temps d'en profiter sans devoir le partager, sans que d'autres les regardent, qu'il n'y ait que lui et Harvey, juste une minute, pour l'éternité.

L'ascension est compliquée. Il n'est pas essoufflé mais ses jambes refusent de le porter, il sent ses chevilles et ses genoux trembler, son coeur lutter à l'intérieur et il flippe un peu, la main sur la rambarde et l'autre dans celle d'Harvey, qu'il se refuse à lâcher. La vue est magnifique mais il a le vertige, essaye d'empêcher les nausées et le malaise général dans son corps de gagner du terrain et se concentre, les yeux perdus dans l'immensité de ce ciel charbonneux, le coeur au bord des lèvres. Puis ils arrivent en haut, font une photo de groupe, John emballe Lexie en prenant un selfie et lui adresse quelques mots. Son attention se reporte vers Harvey, tout tourne trop vite, il doit rapidement se raccrocher visuellement à quelque chose sans quoi il a la sensation qu'il va s'écrouler. J’ai envie de tout vivre avec toi, Terrence. Harvey... Il murmure, le ventre en vrac et la tête qui tourne vraiment trop. Harvey je.. Il le tire par la manche et a envie de lui avouer que ça ne va pas. Qu'il ne tient plus debout. Qu'il a passé une semaine à se droguer, à pleurer, à hurler, passé 42 heures en avion, 48 heures à vadrouiller en Grèce, avait effectué un déménagement un peu rapide le jour même de son retour, une visite chez le médecin, l'arrêt de la drogue, le manque de nourriture, dix heures de route pour arriver à sydney et un ascenseur émotionnel subit depuis quelques heures.. ca faisait beaucoup. Il tient bon, Terry, et il peut tirer sur la corde mais il sait aussi qu'il a des limites. Et visiblement, il venait de les atteindre. Harvey serre-moi. Terrassé par la fatigue, le corps secoué de spasmes, il ferme les yeux fort fort et tente de ne rien montrer mais y a ce courant froid qui lui picote les épaules et le dos, qui monte jusqu'à la nuque et rentre sous son crâne. Il pourrait s'évanouir, il pense, mais il garde le cap, fait bonne figure. Il se colle à lui, le nez qui se cache dans son cou. Il ne veut pas qu'il le regarde et qu'il voit ses yeux qui tremblent. Il ne veut pas qu'il le voit et que ça l'inquiète. Il veut juste être contre lui et respirer son odeur et entendre sa voix. Mais il a une absence, Terrence, furtive, dérangeante, puis une deuxième. T'inquiète pas, ça va je.... non en fait ça va pas du tout.. Et c'est murmuré juste avant qu'il ne s'effondre, inconscient, au creux des bras forts de son petit ami, le corps désormais chiffon. Quand il se réveille quelques minutes après il voit Harvey qui le surplombe et il a du mal à émerger. On lui file une barre énergisante et il sent Harvey le hisser sur son dos. "on rentre ? Ou on s'pose pour manger ?" Terry s'accroche à ses épaules, honteux qu'il soit obligé de le poster comme ça et répond à John moi je vais rentrer si ça ne vous ennuie pas. Je tiens plus... Mais il n'avait pas besoin de le préciser, ça semblait évident. A mi-chemin de la descente du pont il demande à Harvey de le reposer à terre, le remercie de l'avoir porté alors que lui aussi doit être épuisé et ils finissent tant bien que mal par tous retourner au motel. Pardon d'avoir un peu gâché la soirée avec mon malaise. Il rit doucement, s'assoit à même le sol contre le mur de la chambre de Lexie et John et allume une cigarette pour Harvey puis une autre pour lui. Vous voulez qu'on papote un peu? Ou on va tous se coucher? Se penchant sur le côté il sort le reste de son cheeseburger de sa poche et s'applique à le manger doucement pour reprendre quelques forces, le regard un peu fatigué. Il n'a pas envie de papoter en verité, Terry, il voudrait juste dormir, mais il se sent terriblement responsable de leur soirée pourrie, alors il essaye tant bien que mal de se rattraper.



Dernière édition par Terrence Oliver le Mar 26 Nov 2019 - 3:58, édité 8 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyMar 3 Sep 2019 - 23:17


Road Trip {ft. Harvey, John & Terrence}
Les réactions des hommes ne se firent pas prier. Harvey se moquait gentiment de moi en se prenant une bière sous le regard réprobateur de son petit ami tandis que John… me surprit totalement ! Je le fixais, les yeux ronds comme des billes, tandis que ses lèvres effleuraient les miennes dans un baiser. A croire que c’était anodin puisqu’il riait juste après !

« Wouah, je ne savais pas que les bières te faisaient cet effet-là ! » Riais-je nerveusement pour masquer mon trouble.

J’avais peut-être un peu trop tendance à vouloir tout rationnaliser mais il n’avait jamais été comme ça avec moi auparavant. Et puis le voir tout le temps collé à son smartphone pendant nos haltes me laissait facilement croire qu’il n’était pas célibataire. C’était un sujet que nous n’avions jamais abordé. A vrai dire, je n’avais jamais pensé à lui de cette manière non plus. Je n’avais jamais pensé à aucun autre homme depuis Aiden en fait. Exception faite d’un certain brun en Angleterre mais il avait été le seul depuis presque deux ans et ça n’était pas la même chose. J’avais toujours cru qu’après ma rupture je me serais amusée avec les hommes mais je n’avais jamais vraiment ressenti le besoin ni l’envie de les fréquenter. Il fallait dire que ma vie n’était pas aussi stable que je l’aurais souhaitée non plus. Oui j’avais un appartement et oui j’avais un travail mais quel travail ! Et quel milieu ! En réalité, je m’étais toujours imaginé une vie de rêve avec un « vrai job », quelque chose dont je pourrais réellement être fière et que je n’aurais pas à cacher à ma famille ; ainsi qu’un bel appartement bien décoré, une bande d’amis et probablement un chat. Les conditions auraient alors été réunies pour rencontrer l’homme qui partagerait ma vie et je serais heureuse mais n’aurais pas beaucoup d’enfant ! Fallait pas déconner non plus ! En avoir un serait déjà un miracle et je l’aurais sûrement appelé « Warrior » pour avoir tenu les neuf mois en ayant une mère telle que moi. Blague à part, depuis le chaos de ma dernière relation, j’avais eu tendance à ressasser le passé, qui j’étais et ce que j’étais devenue. Je n’étais pas mécontente de mon évolution personnelle en soit mais j’aurais aimé que ma vie se déroule un peu plus de la manière dont elle le faisait lorsque j’étais au lycée.

Je laissais tout de même le barman passer un bras sur mes épaules pour m’entraîner vers le pont, Harvey et Terrence nous suivant de près. Autant ne pas gâcher la soirée de tout le monde en posant certaines questions à John tout de suite, j’attendrais que nous soyons rentrés au motel pour ça. Je me recomposais un sourire en déposant les bières dans un casier avant de rejoindre les autres pour enfiler la fameuse combinaison. Nous avions tous l’air de clowns et je ne pus m’empêcher de pouffer devant nos dégaines.

« T'as un look d'enfer avec Lex !
- Tu peux parler ! Tu comptes nettoyer les vitres de quel immeuble avec ça ? »

Malgré nos taquineries, nous restâmes sages toutes les explications durant. Je bondissais presque en avant lorsque le moment fut venu de commencer l’ascension du pont. J’adorais les sensations, l’adrénaline… ce soir, j’allais être servie ! Je m’engageais la première, John sur mes talons et j’oubliais tout. La fraîcheur de la nuit et la magie des lumières m’hypnotisaient et me vidaient la tête tandis que mes muscles s’attelaient à me mener toujours plus haut. Je ressentais à peu près la même sensation lors de mes joggings matinaux, à ceci près que le cadre était loin d’être aussi époustouflant ! J’avançais d’un bon pas avant d’entendre mon collègue se plaindre de vertiges. Sérieusement ? Il avait peur du vide ? Je me retournais et, effectivement, il était bien pâlot !

« Un grand gaillard comme toi ? Même ma grand-mère grimperait sur ce pont et en funambule ! » Me moquais-je pour lui faire penser à autre chose.

Je lui tirais la langue en riant. Je ralentissais le pas pour qu’il puisse me suivre mais nous gagnâmes le sommet bien assez vite ! J’ouvrais alors grand les yeux remplis d’étoiles et le sourire plaqué sur mes lèvres. De si haut, il était tellement facile de se rendre compte que nous étions insignifiants. Je levais les bras, accueillant le vent qui fouettait mon visage tel un présent, un détail qui immortaliserait davantage cet instant.

« C’est tellement beau… » Murmurais-je en ayant presque les larmes aux yeux.

John ne partageait pas vraiment mon avis puisqu’il s’agrippait à moi comme à une bouée. Un regard vers nos comparses me signalait que Terrence ne se sentait pas beaucoup mieux. Et dire que c’étaient ces deux-là qui voulaient absolument venir à la base ! Je souriais à Harvey qui semblait aussi à l’aise que moi et puis, une fraction de secondes plus tard, le serveur s’effondra. Panique générale, je me précipitais vers Terrence avec un « Oh mon Dieu ! » de rigueur mais gardais une certaine distance pour ne pas l’encercler et l’empêcher de bien respirer. Heureusement, son absence fut de courte durée et il reprit connaissance sous nos airs inquiets. Ce fut ce qui marquait le début de notre descente.

De retour au motel, Terry ne put s’empêcher de s’excuser :

« Pardon d'avoir un peu gâché la soirée avec mon malaise. Vous voulez qu'on papote un peu ? Ou on va tous se coucher ?
- Tu rigoles ? C’est pas comme si t’avais fait exprès de tomber dans les vapes ! On a eu une grosse journée, je pense qu’il vaut mieux qu’on aille tous se coucher si on veut tenir demain et toi d’autant plus ! »

J’avais l’impression de passer pour la rabat-joie de service mais il m’avait vraiment fait peur à tomber sur le pont. Le road trip n’avait aucun intérêt si l’un de nous n’était pas dans son assiette !

« D’ailleurs je vais montrer l’exemple, bonne nuit les gars ! »

Je leur fis un signe de main en guise de salut et rejoignais la chambre en première. Encore une fois, je profitais qu’ils soient tous dehors pour me changer et je troquais jean et débardeur contre un vieux tee-shirt et un short de pyjama. Je n’avais pas de tenue de nuit sexy dans ma garde-robe puisque je n’en avais jamais eu besoin sauf à mes débuts en Australie mais j’avais confié la seule que j’avais à mon ancienne colocataire. De toute façon, la situation ne changeait pas aujourd’hui, ça ne m’aurait été d’aucune utilité. Je passais par la salle de bain pour m’asperger le visage et me brosser les dents avant de retourner dans la chambre. Maintenant j’étais nerveuse. John m’avait promis de ne rien faire et je l’avais cru jusqu’ici mais les gestes qu’il avait eus envers moi ce soir ne me rassuraient pas. Ce fut la raison pour laquelle je n’étais toujours pas couchée lorsqu’il entrait dans la pièce.

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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyMer 4 Sep 2019 - 14:41


HIGHWAY TO HELL

→  ‘Dans mes bras, tu n’as plus peur ? Alors je te serrerai tout le temps.’ Mon corps tout entier se réchauffe à l’entente de cette promesse prononcée avec détermination, et j’y crois. Je le crois Terrence lorsqu’il me dit que ses bras se serreront toujours autour de moi pour m’aider à me rassembler, à me contenir en un seul bloc, morceau de moi robuste pour affronter les tempêtes et les ouragans à venir. Et c’est le cruel et tant désiré espoir qui s’engouffre dans toutes mes failles, toutes mes cicatrices ouvertes pour venir nourrir mon être d’un optimisme qui ne me ressemble pas. Je ne sais pas ce que tu m’as fait, Terrence, je n’ai pas bien compris ce qu’il s’est passé sur la jetée, ni dans l’eau, ni dans la serre. Je me suis laissé porter, par ta fraîcheur, ta sincérité, ta beauté et ta singularité. Et la vie m’a frappé brutalement lorsque tu m’as lancé avec cette petite lueur de défi au fond de tes prunelles aux couleurs de l’océan ‘Rejoins-moi  si tu veux…’ Et je t’ai rejoint, Terrence. J’ai affronté les eaux glaciales de Gold Coast à tes côtés, non sans râler, mais je suis venu. Je n’ai pas pu résister à ton appel, je n’ai pas pu résister à la douceur de ton regard sur moi, je n’ai pas pu résister à l’envie de vivre, de vibrer, d’exister enfin. Parce qu’il n’y a que toi qui me voit, Terrence, il n’y a que toi qui me voit au-delà de la douleur, de l’alcool et des peurs. J’ai envie de croire que moi-aussi, je te vois tel que tu es et non tel que les autres et le monde te voient. Pourtant, je t’ai laissé. Je t’ai suivi pour mieux t’abandonner juste ensuite. Est-il possible de se sentir plus pitoyable qu’à cet instant ? Comment peux-tu avoir encore envie de moi, Terrence ? Alors je le retiens avant de rejoindre les autres, parce que cela me semble bien trop surréaliste pour être réel. Comment pourrait-il accepter d’être avec un lâche comme moi ? J’suis trop bousillé pour toi, Terrence, j’suis trop bousillé pour ce putain de monde. Je ne sais pas y vivre, je suis en apnée à chaque instant, je suffoque et j’ai mal. Les chaînes se resserrent continuellement, ma prison c’est la vie elle-même et je ne m’en échappe pas, je n’y arrive pas. Arriveras-tu à faire sauter tous les cadenas ? A exploser tous les verrous ? Dynamiter les murs solides qui m’entourent et m’empêchent de regarder l’horizon ? J’essaie tu sais, j’essaie tellement fort. Je regarde au loin, mais l’immensité trop vaste ne me donne aucune réponse. Je ne trouve aucune réponse dans ma vie, aucune réponse si ce n’est au fond de tes yeux, Terrence. – Oui, je suis sûr. Mes épaules s’abaissent, mon regard triste se voile alors qu’un nouveau souffle m’embrase. Tu me choisis moi, avec toutes mes plaies ouvertes suintantes et dégueulasses, mon cœur déchiqueté, mes pensées éparpillées et mon esprit désorienté. Tu me choisis moi, le mauvais gars, l’esseulé, l’alcoolique, le combattant de l’ombre, le lâche, l’oublié, le méprisé, le grognon, celui dont personne ne veut. Tu me choisis moi et je ne sais pas si c’est le bon choix, Terrence, je ne sais pas. Mais ça réchauffe les bouts de mon cœur meurtri ce que tu me dis, et tes paroles sont un baume réconfortant sur mes blessures et ma souffrance. - Je t’en veux pas, parce que t’as rien fait de mal  d’accord ? T’as survécu comme t’as pu avec ce que la vie t’a donné comme emmerdes, c’est ce que j’ai fait aussi, on a tous des automatismes de survie. Je veux juste avancer avec toi. J’ai maigri mais ça ira. Ça va toujours. Ce qui importe désormais, c’est maintenant. Maintenant t’es là. Et moi j’suis à toi. Et il comprend, Terrence. Il comprend que je suis enchaîné à mes problèmes et ne m’en tiens pas rigueur. Aussi simplement que ça, il décide de me pardonner et d’aller de l’avant. Aussi simplement que ça, il  me croit et ça me réconforte automatiquement, il y a cette chaleur nouvelle qui ne me submerge qu’en sa présence et elle s’insinue partout, me fait vibrer et sentir important. J’suis à toi. Si tu savais, Terrence, comme ces mots me percutent, comme ils me font du bien et comme je saisis le cadeau que tu me fais ainsi. Tu t’en remets à moi, malgré mes défauts, malgré mes difficultés. T’as décidé de t’en remettre à moi et tu me fais suffisamment confiance malgré ton cœur meurtri, malgré que je t’ai déjà déçu, malgré que je t’ai déjà abandonné. Tu t’offres, tu t’abandonnes et quelle plus belle preuve d’amour pourrais-je recevoir. Je ne te mérite pas, Terrence, tellement pas. Mais je t’aime, car mon cœur se ranime en ta présence et j’aime te serrer contre moi comme à cet instant précis. Mon nez s’enfonce dans tes boucles folles qui sentent la noix de coco et j’inspire son odeur. – J’suis à toi aussi. Léger murmure flottant au milieu de sa chevelure brune. Promesse d’éternité et d’abandon. Tu vas rafistoler mon cœur, Terrence, n’est-ce pas ?

Une fierté incroyable s’empare de moi alors que nous rejoignons nos deux collègues impatients et affamés. – Tu sais ce qui se passe entre eux toi ? J’hausse les épaules en guise de réponse, ignorant totalement si mes deux collègues éprouvent une quelconque attirance l’un pour l’autre à vrai dire. – Peut-être qu’il s’passe un truc ouais. J’sais pas. J’m’en fous, c’est le truc entre nous qui m’plait. Car nous sommes ensembles, tous les deux, en couple. Je crois. En tout cas, c’est ainsi que je le ressens pour ma part car même si le mot n’a pas été prononcé, les promesses d’appartenance le signifient bien, non ? J’ai le cœur un peu plus léger, les larmes se sont éloignées au profit des sourires tendres et des envies de toucher et de rapprochement. Je le garde près de moi, Terrence, à chaque instant. En marchant, dans la liste d’attente pour passer commande, en passant commande et en attendant de récupérer la bouffe. Je l’observe du coin de l’œil, je perçois ses hésitations, par moment il semble apeuré et perdu, sur la réserve. Et je tente de percer le mystère qui l’entoure en le couvant d’un regard rassurant et captivé, un brin admiratif aussi. – Vous êtes ensemble ? Premier couple du Confi’, va falloir fêter ça ! Je fronce automatiquement les sourcils, reprenant tout de suite une attitude bien plus distante et tourne mon visage vers John en me demandant ce qu’il entend par ‘fêter ça’. Il faut dire que les rituels sociaux me sont bien inconnus et que j’ignore si le bougre est en train de nous féliciter gentiment ou de nous embarquer dans une galère bien moins drôle. Aussi, sur la défensive, je ne me prononce pas et c’est Terrence qui brise le silence en répondant – Ouais on… sort ensemble. Mon visage se radoucit brusquement en le voyant faire, timide et ému. Il se cache derrière ses mains, puis vient frotter son visage contre mon bras dénudé et ça me fait fondre. Alors, je souris d’un coup plus franchement et hoche la tête, fièrement, en regardant John. Au même moment, Lexie apparaît avec son sac rempli de bouteilles qui tintent les unes contre les autres et la coïncidence me frappe alors, d’un ton plutôt enjoué je déclare – Faut croire que Lexie avait anticipé de fêter ça ! Et je tire la langue, amusé avant d’observer Terrence qui grignote un oignon fris. – Sont bons hein ? Que je lui demande simplement, ravi qu’il mange et qu’il s’autorise à venir piocher dans mon assiette. J’embrasse furtivement sa tempe et nous nous dépêchons tous vers le pont afin d’arriver à l’heure pour les ascensions de nuit. Après les consignes écoutées d’une oreille distraite, nous démarrons l’ascension. Celle-ci s’avère longue et quelque peu pénible par moment, surtout après une journée à moto dans les pattes. La courte sieste faite cette après-midi ne m’aura pas permis de franchement me reposer alors j’avance d’un pas lourd, tout en me faisant totalement happer par la vue et son intensité. Au fur et à mesure qu’on s’élève, la ville s’étale à nos pieds et le spectacle est ahurissant. J’avance juste derrière Terrence, et sa main serre la mienne. Absorbé par l’ascension, je ne fais pas très attention au malaise qui s’installe doucement et à sa peau qui pâlit au fur et à mesure. Prendre une photo de groupe me met mal à l’aise, n’aimant guère afficher ma tronche sur les photos en général, mais je dois avouer que cela pourrait faire un bon souvenir. – J’ai le vertige. Mon attention se tourne vers John et je fronce les sourcils. Le vertige ? Mais pourquoi grimper tout en haut de ce pont alors ? L’incohérence me frappe, mais lorsqu’il demande à Terrence si ce dernier ne va pas faire un malaise, brusquement je m’affole.  

Toute mon attention se retrouve brutalement fixée sur lui et je remarque alors, ses lèvres à peine teintées, son teint bien trop pâle et la transpiration sur son front. Il a, en effet, tous les signes distinctifs du malaise. Et soudain c’est la panique. Je cherche du regard le guide, prêt à lui sauter à la gorge pour qu’il nous aide à descendre au plus vite – ils doivent bien avoir prévu des évacuations d’urgence, non ? Et si nous avions écouté les consignes de sécurité, nous aurions su qu’il valait mieux éviter de faire l’ascension sans les conditions physiques adéquates, ou en ayant la peur du vide. – Harvey… Harvey je… Harvey serre-moi. Mes bras s’enroulent autour de son corps frêle et je sens qu’il commence à partir, ses jambes ne le tiennent presque plus alors je le soutiens et passe une main sur son visage, affolé. Pour essayer de le retenir, pour essayer d’avoir son attention. – Bébé… Bébé, reste avec moi… Et mon cœur se met à battre à tout rompre dans ma poitrine, l’inquiétude me ronge alors qu’il me répond d’une voix tremblante – T’inquiète pas, ça va je… non en fait ça va pas du tout… - PUTAIN ! Que je gueule alors que mon petit-ami s’effondre, inconscient, dans mes bras. – Ecartez-vous Monsieur… Commence à me dire le guide, ce à quoi je rétorque, furieux. – Surement pas ! Bougez-vous, faut l’allonger là. Il a fait un malaise, il a pas beaucoup mangé en plus. J’aurai dû insister pour qu’il mange plus, putain. Mais qu’est-ce que je suis con. Et, maugréant dans ma barbe, je m’agenouille et allonge Terrence au sol tout en m’asseyant de sorte à ce que sa nuque puisse reposer sur ma cuisse. Hors de question qu’il s’allonge par terre. – Il faut le mettre en position latérale de sécurité. – Et bah faites alors ! Comme si je savais ce que cette merde voulait dire ! Je ne me rends pas vraiment compte de mon agressivité, renforcée par la peur que j’éprouve à observer le corps inconscient de Terrence. Et ça me serre le cœur, ça me bouffe, je prends conscience de sa fragilité à cet instant. Ça me percute. Je le ressens au fond de mes tripes : il a besoin de moi. J’vais assurer, bébé. J’vais assurer pour toi, t’en fais pas.  Je t’abandonne plus. Jamais. J’aide le guide à positionner Terrence correctement et je guette, le palpitant à deux doigts d’exploser, les premiers signes d’éveil. Ceux-ci ne tardent pas, et nous convenons avec le guide qu’il ne faut pas trop s’attarder en haut du pont. Lentement, doucement, je soulève Terrence avec l’aide du guide, après qu’il ait pris une barre énergisante censée lui redonner de l’énergie et le place dans mon dos. – ça va aller monsieur ? Demande le guide, inquiet. – Ouais. Ça va. J’ferais des pauses. – Je reste à côté de vous, je prendrais le relais s’il faut. Je hoche la tête et ne réponds pas, m’apprêtant à effectuer la descente seul. Je n’ai pas envie de le lâcher, Terrence. S’il faut te porter jusqu’au bout du monde, je le ferais. Déterminé, je me mets en condition, bande mes muscles et m’apprête à réaliser un effort quasi-surhumain. – On rentre où on s’pose pour manger ? Manger ? Je ne tourne pas la tête vers John, trop concentré sur la descente du pont mais sa question m’exaspère. Terrence vient de faire un malaise, et tout ce à quoi il pense c’est  bouffer ! Je lui enfoncerai bien un cheeseburger en travers du gosier pour la peine, mais je ne dis rien. Je me contente d’avancer et j’économise ma salive. – Moi je vais rentrer si ça ne vous ennuie pas. Je tiens plus… - Bien sûr qu’on rentre, t’as besoin de te reposer. Et ce n’est pas négociable, évidemment ! Si John a envie de manger, qu’il y aille. Moi je ramène mon mec au motel et on va se reposer, un point c’est tout. Il n’y a même pas à discuter. Visage fermé, je souffle comme un buffle alors que l’effort me fait énormément transpirer. 1heure plus tard, Terrence descend de mon dos et c’est épuisés que nous retournons sur la terre ferme. Putain, je m’en souviendrais de ce pont de merde ! Éreinté, je ne peux cependant pas m’empêcher de m’inquiéter et sitôt nos combinaisons enlevées, je me rapproche de lui, l’entraîne un peu à l’écart. Mes mains se posent sur son visage, l’encadrent en douceur et je sonde ses yeux du regard – ça va aller ?  Y’a dix minutes de trajet pour rentrer, si t’es pas bien je te porte encore ok ? Encore une fois, ce n’est pas négociable. Je suis inquiet. Mon cœur tremble dans ma cage thoracique et mes lèvres se posent furtivement sur les siennes, avant de saisir ma main, nouer mes doigts aux siens et prendre la direction du motel.  Le trajet se fait dans le silence et je me perds dans mes pensées.

- Pardon d’avoir un peu gâché la soirée avec mon malaise. Vous voulez qu’on papote un peu ? Ou on va tous se coucher ? Il s’est assis, Terrence, contre le mur de la chambre de ce motel pourri. Il s’est assis et il rit, mais son rire n’est pas communicatif ce soir. J’attrape la cigarette qu’il me tend, un peu perdu et décontenancé devant ses réactions. J’ai du mal à suivre, j’ai  du mal à comprendre.  Pourquoi tu fais ça Terrence ? Qu’est-ce qu’il se passe dans ta tête là ? Qu’est-ce que tu es en train de te dire ? Pourquoi tu te forces alors que t’es au bout ? Repose-toi… J’suis là maintenant. Et je souffle la fumée en observant au loin, détournant mon regard alors que la douleur s’empare de moi.  Je suis soulagé néanmoins d’entendre Lexie, et je soupire doucement en la regardant s’éloigner. Étrangement, elle semble la seule raisonnable parmi nous tous.  Et j’ai la sensation d’avoir réussi à foutre en l’air toute sa bonne humeur après cette journée rocambolesque. Peut-être qu’on devrait faire plus attention à elle… Je jette un regard à John avant qu’il ne la rejoigne et je l’arrête d’un geste sur l’avant-bras. Mec. Va-s-y molo avec elle, ok ? La journée a été suffisamment éprouvante comme ça.  Et c’est un avertissement à peine voilé, car je connais la réputation de mon collègue. Les bruits de couloir me parviennent rapidement, et c’est mon job de connaître un peu tout au CC alors, si John pouvait, pour une fois, réfréner ses pulsions pour le bien-être de Lexie, ce serait bienvenu. Je me tourne ensuite vers mon petit-ami et me penche pour lui attraper les mains – Viens, on va se coucher bébé.  Je le tire vers moi, pour qu’il se mette debout et lorsqu’il atterrit contre mon torse, je souris. Mon nez effleure le sien alors que mes mains se glissent sur ses hanches de manière possessive. – T’as un peu repris des couleurs, mais je veux que tu te reposes… Que tu manges un peu plus aussi, si tu peux.  Viens. Et j’ouvre la porte de notre chambre, l’entraîne avec moi et pousse le verrou une fois  à l’intérieur tout en appuyant sur l’interrupteur. J’enlève ma veste, la balance sur le petit bureau poussiéreux et m’étire légèrement, avant de me diriger droit sur le minibar. J’en ressors deux petites bouteilles d’eau et lui en envoie une dans les mains. – Tiens, bois. Tu veux aller à la douche ? Faut que j’en prenne une, j’ai sué comme un porc sur ce fichu pont là. Et la fatigue m’empêche de mettre les formes, mais je m’en fiche. Je n’y prête pas vraiment attention car il y a des milliers de questions qui trottent dans ma tête à cet instant et mon cerveau est en vrac. Je me frotte le visage, paumes contre mes yeux fermés et souffle, de fatigue, avant de balancer – Waaw, quelle journée ! Et je n’ai qu’une hâte : dormir, dormir en le serrant contre moi, son odeur et sa chaleur sur moi, sa douceur qui m’enveloppe comme de la soie. C’est tout ce dont j’ai envie là… De lui aussi simplement que ça.




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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyDim 8 Sep 2019 - 1:07


Le torse qui bute contre le dos d'Harvey à la cadence de ses pas, il ne se souvient pas de grand chose, Terrence, la tête un peu paumée quelque part entre les nuages et les étoiles, un truc comme ça. Il se souvient de la chaleur de ses mains contre ses pommettes trop froides, se souvient d'une mèche de cheveux qui se balançait devant les yeux bleus d'Harvey au moment où il ouvrait les siens, il se souvient de la panique dans sa voix et dans celle de Lexie, et de son corps si léger qu'il avait l'impression de s'envoler. Désormais il se sent plomb, posé sur son dos solide, se sent plomb, charge, poids mort. Il a la gorge sèche aussi, et un goût de chocolat dans la bouche. Ah oui, la barre énergétique. Il croit? Tout se mélange, spectre nébuleux d'un passé pourtant tout proche qu'il peine à se remémorer. Il se souvient d'avoir senti le froid s'emparer de lui, des picotements au bas de son crâne, derrière ses yeux, des épaules qui tremblent et puis c'est le trou noir. Il flotte un peu, Terrence, malgré son impression de peser trois tonnes, il flotte entre le haut et le bas, entre ici et là bas, le temps qui arrête sa course pour le laisser reprendre un peu son souffle et ses esprits. Il a pourtant conscience que le chemin est long, que les avant bras de son petit ami glissés sous ses genoux tremblent un peu alors il essaye de s'accrocher fort à ses épaules, se soulever pour l'épargner un maximum mais c'est perdu d'avance parce qu'il n'a plus une once d'énergie, Terry. A trop vouloir faire le fort, il avait fini par chuter tête la première de la falaise. Alors il arrête simplement de réfléchir, arrête de penser qu'il doit absolument faire quelque chose et se laisse tout bonnement porter, l'esprit qui se perd dans des micro sommeils déstabilisants. Il veut rentrer, il a dit, et Harvey est d'accord. Il croit d'ailleurs que c'est ce qu'ils font quand soudain ses deux pieds touchent mollement le sol; ça y est ? ils sont arrivés? Il vacille un peu, se raccroche au bras d'Harvey, les yeux qui tentent de rester dans leurs axes.

Ca va aller ?  Y’a dix minutes de trajet pour rentrer, si t’es pas bien je te porte encore ok ? Ah bah non, ils ne sont pas arrivés. Quelqu'un lui a retiré sa combinaison ou l'a t'il fait lui même? Il ne sait pas, il se laisse un peu guider en vérité, pantin désarticulé. Harvey l'a emmené à l'écart du groupe pour lui parler, les mains sur ses joues et il ferme les yeux, Terrence, fatigué. Oui oui, ça va aller. Je.. merci. Il voudrait avoir l'énergie de le serrer dans ses bras mais il n'en fait rien, garde les seuls parcelles de carburant qui lui reste encore pour alimenter les organes vitaux. Tu m'as assez porté, t'es bras.. ton dos.. et toi Harvey, qui s'occupe de toi quand moi j'peux pas? En temps normal, certainement qu'il se sentirait coupable mais là, il n'y pense même pas, trop lointain, trop exténué, trop absent.
Y a des petits flash qui lui reviennent doucement tandis que ses jambes se font moins cotonneuses. Il revoit Harvey dans ses bras au coeur de cette chambre de motel, Harvey et lui qui se font des promesses, des mots doux glissés contre l'oreille et le coeur, et il se demande s'il l'a rêvé ou si c'était vrai. Ce n'est que lorsque les lèvres d'Harvey viennent se poser sur les siennes que ça lui revient. C'était vrai. Encore.. Il souffle. Les mains fébriles, il saisit délicatement les joues de son petit ami et y colle sa bouche un peu froide encore, surement, parce qu'il veut vérifier encore que ce n'était pas un tour de son imagination. La moustache qui lui pique la peau, la barbe sous ses doigts et le bout de son nez qui frole le sien. Pas un rêve. Pas un rêve... Puis il sent une main se glisser dans la sienne et il se colle à son corps, l'autre paume qui vient saisir son biceps musclé pour ne pas flancher. Il frissonne et claque des dents parce que le malaise a fait chuter sa tension, qu'il est encore très faible et qu'il doit surement être en hypoglycémie. Il s'accroche à lui comme si sa vie en dépendait jusqu'à ce qu'ils arrivent au motel et il étrangement soulagé de réaliser qu'il a réussi à tenir tout le trajet sans avoir eu à obliger son mec à le porter.
Epuisé, il se pose au sol, Terrence, s'allume une clope pour se redonner un peu contenance et comme il se sent coupable d'avoir gâché la soirée, il propose de discuter un peu, de rattraper les conneries, d'apprendre à se connaitre. Idée de merde, au moment le moins opportun. En vérité, il voudrait juste dormir. Se reposer. Arrêter de tanguer comme un bateau en pleine tempête, comme s'il allait de nouveau tomber dans les pommes à chaque seconde, le corps en sédition. Son coeur rate des battements, il le sent. - Tu rigoles ? C’est pas comme si t’avais fait exprès de tomber dans les vapes ! On a eu une grosse journée, je pense qu’il vaut mieux qu’on aille tous se coucher si on veut tenir demain et toi d’autant plus ! D’ailleurs je vais montrer l’exemple, bonne nuit les gars ! » Il observe Lexie retourner dans sa chambre, et de nouveau il se laisse guider, entend vaguement Harvey parler avec John et il n'a pas le temps de souhaiter bonne nuit à qui que ce soit qu'il sombre de nouveau dans un état semi-conscient.

Viens, on va se coucher bébé. Bé..quoi? Il ouvre soudain des yeux ronds, Terrence, parce qu'on ne l'avait jamais appelé comme ça et que ça sonnerait presque faux. Ca le percute d'un coup, fait repartir son coeur et répandre une chaleur salvatrice dans ses os trop usés. Bébé? Il l'a vraiment appelé comme ça? Il ne réagit pas mais aurait envie d'éclater de bonheur, de lui dire pince-moi, dis-moi encore que je rêve pas, dis-moi que c'est moi que t'as appelé comme ça! mais comme trop souvent ce soir, il se tait. Le pas leste et incertain, il se laisse emmené, Harvey qui le tire contre lui doucement. – T’as un peu repris des couleurs, mais je veux que tu te reposes… Que tu manges un peu plus aussi, si tu peux.  Viens. Je ferai ce que tu voudras... Y avait-il des personnes pour les voir? Il s'en fichait pour une fois, Terry, trop éreinté pour être gêné. Il lui adresse un sourire un peu froissé et le suit, s'installe sur le lit, le corps instable et les forces qui s'étiolent. Il a juste le temps de voir Harvey lui lancer une bouteille qu'il lève les deux mains pour s'en saisir. Elle rebondit contre ses paumes, il tente de la rattraper à nouveau mais elle glisse de ses mains sur ses genoux puis à terre et il pouffe de rire parce qu'il pense qu'il a l'air idiot. Maladroit. Gauche. Il se penche pour la ramasser. Bois. Tu veux aller à la douche ? Faut que j’en prenne une, j’ai sué comme un porc sur ce fichu pont là. Dans un effort surhumain il décroche le bouchon et boit quelques gorgées en savourant l'effet du breuvage dans sa gorge trop sèche. Il a l'impression que tout se déroule un peu sans lui, qu'il ne décide de plus rien et il observe Harvey comme s'il le voyait pour la première fois. T'es beau, t'es grave beau Harvey, tu sais? Et c'est sorti de nul part, surement parce qu'il a zero barrière là tout de suite et que le corps et l'esprit sont en train de lâcher. Va prendre une douche si tu veux mais moi.. je crois que... Il se laisse tomber en arrière, les mains sur le ventre et les boucles en auréole ..que j'vais juste dormir. Il ferme les yeux mais y a le jet d'eau chaude qui s'imprime derrière ses paupières et qui soudain lui fait terriblement envie alors il grogne en se laissant rouler jusqu'au sol avant de se relever péniblement. Ok. Douche. Il retire ses vêtements avec lenteur, les gestes ensuqués, puis il regarde Harvey. Viens ? Et il entre dans la douche dégueulasse, le corps recouvert de chair de poule et la main qui cherche le robinet pour actionner l'eau chaude. Mais c'est de l'eau gelée qui lui percute la peau et il sort précipitamment de là, les pieds qui glissent et les bras qui se rattrapent à son petit ami. Ca a eu le mérite de le réveiller. PUTAIN. Il y a un temps de rien avant qu'il n'explose d'un rire cristallin, les nerfs qui lâchent parce que tout ça c'est un peu trop. Motel de merde...road trip de merde. J'en peux plus. Et tandis que l'eau continue de couler il regarde Harvey, un sourire au fond des yeux. Road trip de merde? Il plisse le nez et fait non de la tête. Pas de merde non, parce qu'il l'a retrouvé. Lui.


Dernière édition par Terrence Oliver le Mar 26 Nov 2019 - 3:59, édité 4 fois
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Message(#) Sujet: Re: We're on a highway to hell (Road-trip) We're on a highway to hell (Road-trip) - Page 2 EmptyDim 8 Sep 2019 - 20:01


Dire que tout allait bien pour toi en ce moment serait un mensonge. Tout va mal, c'est le bordel dans ta tête. Depuis ta sortie de l'hôpital , tout se bouscule. Tes sentiments envers Maddie sont de plus en plus fort. Elle a dit qu'elle t'aimait alors que toi, t'en es pas encore capable. Elle a promis d'attendre que tu sois prêt à t'engager de nouveau. Le serais-tu un jour ? Rien est moins sûr. Pour toi, ton seul et unique amour fut Mina Farrel. Une petite tornade à la chevelure brune, une princesse née avec une cuillère d'or dans la bouche. Ce genre de filles ne t'attirent pas vraiment habituellement, tout a été différent entre Mina et toi. Elle n'avait que seize ans, toi t'en avais trente. Ce fut le coup de foudre entre vous bien que tu savais que c'était mal de la fréquenter. Tu l'as fait quand même. Tu t'es moqué des conséquences comme bien souvent, comme la fois où tu as trompé Charlie avec Primrose. Tu ne sais pas où tu vas avec Maddie. C'est assez étrange entre vous ces derniers temps. Vous vous aimez mais pas assez pour dire que vous êtes réellement un couple. Depuis plusieurs heures, tu caches les messages de la jeune femme à tes amis. Tu ne leur avoue pas que tu as oublié tes médicaments pour le coeur chez toi ou que ta colocataire vient de t’enguirlander face à cette omission. Tu ne mesure pas les conséquences de cet acte. Ton coeur est malade, tu risques de te retrouver encore une fois à l'hôpital ou pire, tu risques de mourir. Tes trois acolytes et toi êtes enfin arrivés tout en haut du pont de Sydney, la ve est à couper le souffle. Tu sers fort la main de Lexie, lui avouant ton vertige. Le simple fait de regarder droit devant toi te fait tourner la tête. Pour une fois que ce n'est pas la faute de l'alcool. Ton coeur bat vite et trop fort. Ta respiration est saccadée mais tu tentes de faire bonne figure devant tes trois compères. Faible sourire sur tes lèvres, tu peux enfin respirer de nouveau lorsque vous venez à redescendre du pont. Une fois en bas, ton regard s'attarde sur Harvey et Terrence toujours aussi proche l'un de l'autre. Tu n'arrive pas à croire qu'ils puissent ensemble mais ils ont l'air heureux tous les deux. Ça c'est l'amour, le grand et le vrai amour. Celui qui te prend aux tripes, te collent des papillons dans le ventre et un sourire idiot sur le visage. Terrence a retrouvé son sourire, ça lui va mieux que son expression qu'il avait ce matin lorsque tu l'as récupéré devant chez lui. Si Harvey et Terrence se sont rapprochés, toi, tu deviens étrangement proche de Lexie. Tu as toujours vu en elle une amie, cela dit tu es très proche d'elle ce soir. Sûrement est-ce dû à la fatigue accumulée depuis ce matin. Tu n'as pas pour habitude de te lever si tôt, tu ne te lèves jamais avant midi la plupart du temps. Autant dire que tes journées sont bien écourtées. Tu fais une remarque au serveur du confidential, tu le trouve bien pâle et, alors qu'il vient de finir de te répondre, le jeune homme s'effondre dans les bras d'Harvey. Pile au moment où tu propose de se poser quelque part afin de manger encore un peu, oui tu es un estomac sur pattes. Mauvais timing. "Arrête de dire des conneries Terrence. C'pas comme si t'avais fait exprès de t'évanouir !" Dis-tu un petit sourire réconfortant, tu ne lui en veux pas. Il est pas bien ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Lexie décide de rentrer se coucher, Harvey et Terrence la suivirent de près en se rendant dans la seconde chambre qu'ils ont choisis d'occuper. "Bonne nuit les gars. On s'voit demain de toute façon !" Tu souris faiblement. Avant de partir, Harvey te menace -gentiment- de prendre soin de Lexie. Comme si t'allais lui faire du mal. Pendant que tout le monde part se coucher, toi, tu restes là tout seul. Il reste quelques bières achetées par Lexie un peu plus tôt dans la soirée. Dehors tout est calme, le vent est frais mais tu te sens bien. L'alcool commence à couler à flots dans tes veines. Tu veux tout oublier, cette dispute entre Maddie et toi et aussi le fait que tu ne sois qu'un idiot. Il est environ trois heures du matin lorsque tu pénètre dans la chambre que tu occupes avec Lexie. Tu titubes dans la chambre en te cognant dans la petite table près de la table. Tu tiens à peine debout, t'empeste l'alcool. Tu retires, non sans mal, ton jean ainsi que ton pull et viens te glisser dans le lit. Manque de bol, tu te retrouve les fesses par terre après avoir râté le bord du lit. Un rire nerveux s'en suivit, tu vas réveiller Lexie si tu continues ton cirque. Après les éclats de rire, ce sont les larmes qui se mettent à couler le long de tes joues. Recroquevillé dans un coin, tu as bien du mal à respirer. T'as chaud, malgré le fait que tu sois en caleçon dans un coin de la chambre, tu ne sais plus où tu es et tu peine à retrouver comment tu t'appelles. Ton coeur se serre dans ta poitrine. Tu t'allonge par terre en espérant que la douleur s'estompera en dormant mais le sommeil tarde à venir.
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