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 free as the birds that fly past me ▲ mcjen

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Message(#) Sujet: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyDim 10 Nov 2019 - 21:02


J’étais sûre qu’on avait pris la bonne ligne de métro.

La carte me disait l’inverse, Google maps pareil. Mais un orgueil que je ne me reconnaissais pas me jurait que je connaissais un chemin plus rapide, que les huit ans passés ici avaient eu tout de même quelques éléments positifs. Comme celui de croire pouvoir arriver à battre la montre, d’être assez en contrôle de mon sens de l’orientation (lol, à d’autres Gin) pour être en mesure de nous orienter dans le métro mieux, plus vite et plus efficacement vers l’arrêt du jour. Vers l’arrêt qui, si je me fie au tableau de bord, est totalement à l’extrême opposé de la direction vers laquelle on se dirige.

« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. » que je finis par annoncer fatalement à Isy, quand j’ai enfin réussi à prendre sur moi, quand j’ai complètement capté que je ne pourrai pas gagner contre le moyen de transport ni contre les dizaines d’applications qui me confirment toutes que mon idée de base était nulle. « Je commence par la mauvaise. » let's get this over with. « On va devoir racheter des billets pour la représentation de 23h30. » j’ai la voix d’une gamine prise en faute, le regard pareil, lorsque je lève la tête vers Jensen qui jusqu’à maintenant n’avait probablement aucune idée que le petit cinéma de quartier complètement isolé que je voulais tant lui montrer ne serait pas une option pour les trois prochaines heures. « J’ai mélangé les arrêts, il faut refaire la ligne au complet. » je jure que j’ai exactement le même ton que Noah, quand il a fait un mauvais coup.

J’inspire, visiblement désolée, franchement fâchée contre mon inhabilité à retrouver mon chemin même dans une ville que j’ai sillonnée autant il y a une vie de ça. « Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on a tout ce temps pour perfectionner nos techniques de négociation et espérer s’en sortir avec un popcorn gratuit en dédommagement. » j’hausse l’épaule, essayant toujours de voir le bon dans tout, salivant déjà sans étonner personne à la simple mention du fameux popcorn de consolation.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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POSTS : 28487 POINTS : 180

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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(roa, juin 2020)
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grisy
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(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Julian Morris
CRÉDITS : eternal-lust (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), am (tinder), harley (gifs), Drink Positive (gif maddy/isy), may0osh (gif olivia), wcrldofresources (gif matilda), truelove (gif grisy)
DC : Kai Luz & Max Novak
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyMar 19 Nov 2019 - 2:28



« Je vais à Londres voir mes parents le mois prochain. Veux-tu venir avec moi?  »

Le choix m'était apparu évident, l'engagement s'était entremêlé à mon unique parole sans scrupule aucun, même si les ombres des nombreuses modalités à régler avant de pouvoir m'envoler vers Londres avec Ginny dansaient en arrières-pensées. Bien sûr que j'acceptais derechef d'accompagner la jeune femme ; elle composait ma priorité. Je n'avais ni l'audace, ni l’orgueil d'assurer connaître toute l'histoire qui se tramait entre la McGrath et ses géniteurs, si l'artiste me souhaitait à ses côtés, c'est exactement là où je me tiendrais. Je l'épaulerais, sous ses conditions, mon amour inconditionnel veillant sur elle et ne désirant que s'assurer que les flots sur lesquels elle vogue ne la fasse jamais totalement chavirer vers de cruelles abysses. Alors oui, même si je songeais à Joy, au boulot et à Oakley et que j'ignorais comme je conjuguerais mon absence avec ces besoins et ces devoirs, il était inconcevable que je ne joigne pas la femme que j'aimais dans le pays où elle avait dû s'exiler, un monde plus tôt.

Je n'avais jamais quitté l'Australie, je n'avais jamais réellement emprunté un avion commercial de si grande ligne. Pour être honnête, j'avais dû demander à Nicolas quels documents m'étaient nécessaires pour pouvoir me rendre jusqu'en Angleterre en toute légalité, les seuls engins volants que j'avais pris étant ceux possédés par les Flying Doctors pour se rendre sur des lieux d'urgences médicales. Je n'avais jamais cru tenir aussi longtemps installé dans le même siège et j'étais persuadé de m'être ridiculisé à de multiples reprises dans les aéroports en tentant d'assimiler leurs dizaines de procédures. Manifestement, Ginny avait su me tolérer jusqu'ici et quelques jours londoniens nous avait menés à une nouvelle escapade dans le tube.

Les arrêts s'enchaînaient, je m'amusais à retenir leur nom. Un énième stop, nous voilà sur le quai et la brunette qui analyse le méli-mélo de lignes une énième fois. Je ne peux m'empêcher de sourire, aussi attendri que moqueur et acquiesce gravement tandis qu'elle annonce « J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. » Je retiens mon sourire de s'élargir. Bien sûr que j'ai deviné que Ginny nous a égarés, mais en aucun cas ne désirais-je émettre le moindre commentaire sur ce point. J'aimais beaucoup trop passer tout ce temps avec elle et découvrir Londres à sa manière particulière : débordante de maladresses. « Je commence par la mauvaise. » Mes yeux pétillent de malice, je faufile mes doigts entre les siens tendrement, amoureusement. « On va devoir racheter des billets pour la représentation de 23h30. » Et le sourire en coin que je ne peux retenir plus longtemps, parce que vraiment, ça m'amuse beaucoup trop comme circonstances. « J’ai mélangé les arrêts, il faut refaire la ligne au complet. »

Elle inspire, je sens la contrariété croître en elle. Délicatement, je l'attire légèrement vers moi de manière à déposer un baiser sur sa tempe avant de certifier : « C'est pas grave. Je suis sûr que ça nous permettra de découvrir de nouveaux trucs sur la ligne. Qui sait, on aura peut-être une belle surprise. » Je conjecture, optimiste, extrayant le positif d'une situation qui titille Ginny pour chasser autant que possible ses mauvais sentiments. « Puis j'aurais pas pu espérer découvrir Londres autrement que comme ça. » J'avoue, sincère. J'appréhendais la ville à sa manière si spéciale et j'emporterais ce souvenir précieusement. Londres était désormais épris de l'essence de Ginny, sa maladresse teintant le souvenir de magique. Rien ne pouvait être mieux à mes yeux et je chérissais ces instants. « Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on a tout ce temps pour perfectionner nos techniques de négociation et espérer s’en sortir avec un popcorn gratuit en dédommagement. » Cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de rire. « Je pensais que tu avais atteint le niveau maximal en cette capacité-là. » Je jette un coup d’œil à l'heure affichée sur mon téléphone, calculant que nous avions trois heures devant nous avant la représentation théâtrale ambitionnée par Ginny. « Et si on voyait ce que cet arrêt a à nous offrir ? Tu penses qu'on a le temps ? » Je suggère, laissant à la jeune femme le choix de m'emboîter éventuellement le pas vers la sortie du métro. Il ne nous faut que marcher quelques minutes avant que les lumières néons d'une arcade attire mon attention. « Et si tu testais tes pouvoirs de négociations dans cette arcade ? » Je soumets, proposition malhonnête. J'apercevais d'ici de nombreux joueurs s'esclaffant ou s'agaçant auprès de consoles. Par ailleurs, à voir ce que projetait un écran, des tournois de différents jeux vidéos se tenaient.



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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyMer 20 Nov 2019 - 3:23


Le métro qui passe derrière moi, le bruit du wagon et la brise qu’il entraîne. Mes cheveux partent dans tous les sens et bouchent ma vue, mais j’arrive tout de même à apercevoir à travers mes mèches le sourire en coin d’Isy qui n’arrête pas de grandir au fil de mes paroles. « Tu savais! » et elle s’insurge la gamine, j’éclate de rire quand il se mure dans son silence une seconde de trop, ma tête que je secoue de la négative, faussement outrée qu’il me connaisse assez pour savoir qu’à la seconde où on me met en charge des directions, c’est assuré que je mélange tout, qu’on finira plus rapidement qu’autre chose bel et bien perdus. « Tu savais tellement! » et c'est à ce moment-là qu’il choisit de me rapprocher de lui, d’embrasser tendrement ma tempe au passage. Je fronce du nez et des sourcils, mon regard animé d’une lueur de malice qui se niche dans ses prunelles amusées. « Essaie pas de te racheter ; ça marchera pas. » « C'est pas grave. Je suis sûr que ça nous permettra de découvrir de nouveaux trucs sur la ligne. Qui sait, on aura peut-être une belle surprise. » mais Isy étant Isy, bien sûr qu’il relativise, qu’il voit le verre à moitié plein. Il sourit encore bien trop, reste le plus beau d'entre tous à mes yeux avec son coeur d'or, ses doigts contre les miens et mon pouce qui redécouvre le revers de sa paume.

« Puis j'aurais pas pu espérer découvrir Londres autrement que comme ça. » « Je suis pas une si pire guide que ça, finalement? » ma voix qui prend une note un peu plus aiguë, la curiosité mal placée qui nous attire quelques regards des gens autour de nous attendant le prochain passage. Dehors la ville s’anime déjà, dehors, il y a une poignée d’endroits qui vaillent la peine. Dehors, on est à quelques mètres d’un de mes points de vue préférés sur la Thames. Et il se moque Isy, quand on finit par s’engager à l’extérieur de la station de métro. « Je pensais que tu avais atteint le niveau maximal en cette capacité-là. » mon coup d'oeil se perd sur la rue que je reconnais d’une vie d’avant, les repères qui me semblent être noyés dans du coton tellement je me souviens des détails, autant la totale me semble vague. « Jamais s’asseoir sur ses lauriers Jensen ; y’a toujours de nouvelles tactiques à maîtriser. » de l’index, je le gronde en tapotant son torse, avant de laisser mon attention filer là où il semble avoir repéré quelque chose d’intéressant. « Et si tu testais tes pouvoirs de négociations dans cette arcade ? »

Complètement stimulée, surexcitée, il me faut une bonne minute pour finir par articuler quelque chose lorsque je passe à ses côtés la porte du commerce, une arcade inspirée des 90’s qui semble avoir accumulé tous mes jeux préférés d’enfance sous forme aussi vintage que bruyante et illuminée. « T’es à l’aube de voir mon côté sombre se manifester, je sais pas si t’es prêt pour la grande révélation. » mis à part les compétitions sanglantes du dimanche matin entre Noah et moi à Mario Kart, et la concentration inébranlable dont je faisais preuve à chaque nouvelle partie de Zelda, Isy n’avait pas eu le plaisir (malheur) de voir à quel point je pouvais être intense ? mauvaise perdante ? investie ? dès l’instant où on me glissait une manette entre les mains. Tous les bruits piquent mon intérêt, tous les sons me rappellent mon adolescence à brûler de précieuses heures de soleil et de vie sociale à travailler ma dextérité à la console.

« Je vais nous chercher un truc à boire et/ou manger, ton job, c'est de noter mentalement toutes les attaques qu’ils font l'un contre l'autre que je puisse juger en revenant. » j’arrive à m’arracher à la contemplation d’une joute particulièrement sauvage de Mortal Kombat pour lui pointer le petit bar, pour être assez conciliante et penser à lui acheter une bière question de rendre la scène un petit peu plus intéressante pour lui. Un baiser se perd sur sa joue, mes pas se faufilent jusqu’au comptoir, et je ne réalise qu’à la dernière minute que c’est son portefeuille, mélangé avec le mien sans que je ne le réalise avant maintenant, qui se retrouve entre mes paumes. Il est ouvert, les cartes à son nom le trahissent, un coin retroussé d’une photo que je ne m’autoriserai jamais pleinement à regarder qui en dépasse, je l’ignore, je fais tout en mon pouvoir pour l’ignorer. Pourtant, je tire maladroitement dessus du bout d’un index que je déteste, rien que pour voir, rien qu’en me disant que ce n’est pas grave, que ça arrive. Que c’est elle, que c’est bien elle. Et je range la photo aussi vite, refermant le portefeuille d’un geste vif, payant du billet que j’ai dans la poche arrière de mon jeans pour revenir auprès d’Isy en laissant tout derrière, en ravalant naïvement.  « Pardon, j’ai… je me suis trompée, c’est le tien. » la seconde d’après, je lui tends son portefeuille et sa bière, fautive, la paille de mon cocktail multicolore que je glisse entre mes lèvres et dérivant mes iris sur la première machine de Miss Pacman à proximité.
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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyDim 24 Nov 2019 - 19:41



Je me perdrais dans Londres et conserverais mon silence quitte à passer dix fois devant le même élément si cela signifie vivre au train de Ginny, explorer l'environnement à travers son regard pétillant et son sens de l'orientation un peu fou. Bien sûr que ça m'amuse de voir son nez se froncer, douteuse de ses choix, pour opter éhontément vers un autre de ces derniers. Bien sûr que je m'en fiche de perdre des minutes et un rendez-vous car je préfère mille fois passer du temps avec elle de cette manière, celle où elle est en contrôle et je peux l'admirer dans son mécanisme de prise de décisions, celle où je découvre une autre part de son authenticité.

Et même si elle élucide promptement le pot-aux-roses, qu'elle m'accuse d'avoir mené une mascarade sans vergogne puis qu'elle menace des réprimandes suite à mon comportement, je ne sais réprimer ce sourire amusé et ce regard malicieux de la couvrir amoureusement. Je l'attire contre moi, dépose un baiser tendre contre sa tempe puis relativise, persuadé qu'à suivre le chemin dressé par Ginny, l'on découvrira des merveilles anglaises. Je lui ai toujours fait confiance pour greffer des étoiles à tous les tableaux.

« Je suis pas une si pire guide que ça, finalement? » « La meilleure à mes yeux. » J'assure derechef. La McGrath évoque la possibilité de négocier du pop corn gratuit à la prochaine représentation théâtrale ambitionnée, le plan de s'extraire du tube est acté, l'arcade en lieu de test de nouvelles techniques de marchandage est désignée. Et elle rajeunit alors de décennies, Ginny, à mesure que l'on s'approche du lieu de distractions. Son engouement est palpable, son excitation indétrônable. « T’es à l’aube de voir mon côté sombre se manifester, je sais pas si t’es prêt pour la grande révélation. » Un rictus songeur apparaît sur mon visage, j'impose quelques secondes de faux suspens avant de trancher : « J'vais prendre le risque. » Le sourire en coin qui s'incruste sur mon minois balaie toute once de crainte, mon regard examine les différents jeux du regard, mon ignorance plutôt embarrassante dans ce domaine. « Je vais nous chercher un truc à boire et/ou manger, ton job, c'est de noter mentalement toutes les attaques qu’ils font l'un contre l'autre que je puisse juger en revenant. » J'acquiesce, mal assuré, le fantôme de son baiser sur ma joue m'incitant à ne pas contrarier son plan. Je me concentre sur une partie, tentant de faire de mon mieux à décrypter ce qui s'y trame, ne cesse mon observation féroce que lorsqu'elle revient à mon niveau, apparemment confuse. « Pardon, j’ai… je me suis trompée, c’est le tien. »

Je décroche mon regard de l'écran, prends doucement le porte-feuille qu'elle me tend pour le glisser machinalement dans la poche de mon blouson. « T'inquiètes, y'a pas de mal, » je promets, son regard dérivant vers une machine de Miss PacMan, son comportement énergique me semblant altéré brutalement. Je peine à croire que cette chute de dynamisme ne relève que de mon porte-feuille retrouvé en sa possession, mais tiens à clarifier le fait que je lui fais entièrement confiance à ce niveau et ne lui en voudrais absolument pas : « Y'a vraiment pas de mal. » Les secondes se faufilent, j'étudie son teint et regard rivé sur la même machine, remonte les souvenirs d'attitude possiblement similaire pour soupçonner : « T'as l'air d'avoir vu un fantôme, » Boo ? « T'as vu quelqu'un que tu connaissais ? » j'interroge par la suite, soucieux que Ginny ait pu poser son regard sur une connaissance dont elle aurait pu se passer. Après tout, Londres n'abritait pas nécessairement ses meilleurs souvenirs, ni n'hébergeait ses personnes préférées.



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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyMar 26 Nov 2019 - 2:31


« T'inquiètes, y'a pas de mal, » alors, pourquoi est-ce que je me sens comme si j'avais bafoué son intimité? J'ai les mains moites et la bouche sèche, persuadée d'avoir en grosses lettres, surlignées, rouge écarlate, tatoué partout sur le front, les joues et au plus creux de mon regard que j'ai fouillé dans ses choses, que j'avais pas du tout le droit, que je l'ai pris sans lui demander la permission.

C'est particulier, parce que je ne suis pas dans tous mes états à cause d'une jalousie déplacée, d'une possessivité que je ne me connaîtrais jamais. D'avoir vu son visage, à elle, son visage doux, son sourire rieur, sa plastique parfaite à même le porte-feuille d'Isy. C'est un malaise d'avoir glissé mes yeux sur son jardin secret à lui, de m'être imposée dans un passé, dans un présent même, qu'il ne me partage pas pour des raisons qui lui appartiennent, des raisons que je ne gratterai pas parce que je ne me l'autorise pas. « Y'a vraiment pas de mal. » il insiste, mon mal-être empire, tout dans ma posture est désolé, tout dans mon expression l'est également lorsque je détourne enfin bravement mon attention forcée de la machine à nos côtés pour trouver ses iris, pour détester y avoir provoqué une once d'inquiétude. « T'as l'air d'avoir vu un fantôme, » je secoue la tête de la négative, chasse tout potentiel d'avoir croisé mes parents ou quiconque faisait partie de ma vie d'avant, de ma vie d'ici, lorsque le Jensen questionne un peu plus « T'as vu quelqu'un que tu connaissais ? »

J'inspire, parce que je n'ai pas envie de le laisser pantois à attendre une explication qui ne viendra pas sous prétexte que je suis inconfortable de mes propres agissements. J'inspire aussi, surtout, parce que j'ai décidé d'être toujours honnête avec lui, et que ce ne sera pas ce soir que je risque de faillir à ma promesse. « Non, je... je la connais pas. » mes lèvres que je presse, mes doigts qui improvisent une pièce de piano sur mes paumes, désordonnée, désorganisée et encore trop précipitée pour que ce soit une vraie mélodie, pour que ça ne soit pas inventé.

« J'ai vu un truc et c'est pas du tout mes affaires et on a pas besoin d'en parler, et ça t'appartient et ça va, je... ça va. » les mots qui défilent, qui découlent, mon regard qui s'excuse d'avance et pour très, très longtemps, et mes paroles qui font le pont lorsque je tente une nouvelle approche, lorsque je pense à la première chose positive, au premier compliment que je peux trouver. Élément absurde et superficiel, mais qui me donnera, pour un motif que j'ignore et que je ne m'explique pas, une brève dose de courage et le sentiment que je ne suis pas une petite amie fouineuse, que je ne lui impose pas ça en plus du reste. « Elle rayonne quand elle sourit. » du menton, je pointe la poche de son blouson, où sied sagement la preuve de mon intrusion, bariolée de mes empreintes digitales.
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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyJeu 28 Nov 2019 - 4:25



Spontanément, instinctivement, je discrédite toute notion de tort que Ginny pourrait ressentir quant au fait que mon porte-feuilles se soit retrouvé en sa possession. J'accorde une entière et irrémédiable confiance en la jeune femme et n'estime absolument aucun argument valable pour lui tenir rigueur d'un tel agissement. Cependant, le malaise qui paraît éprendre la brune me semble perdurer, et à mesure que je lui confirme qu'elle n'a aucune raison de culpabiliser, l'impression d'empirer la situation me tiraille. Y a-t-il vraiment que le porte-feuille égaré qui impose l'artiste dans un tel état ? Je l'étudie, pose aussi précautionneusement qu'affectueusement une main délicate dans son dos, le souci suivant une courbe désormais exponentielle en mon être tandis que la McGrath abrite son regard vers une machine de l'arcade.

Elle secoue la tête à la négative lorsque je soupçonne qu'elle ait vu un fantôme. Je l'interroge sur la possibilité qu'elle ait pu poser son regard sur un individu dont elle aurait pu se passer, mon enquête se mène naturellement et avec détermination pour annihiler le mal-être qui range la jeune femme ; cet objectif propulsé en tête de liste de mes priorités.

Elle inspire profondément, j'ai l'impression de lui faire vivre un véritable calvaire et une pointe de désolation écorche mon cœur. « Non, je... je la connais pas. » Je fronce doucement les sourcils, perplexe. L'absence de clarté me rend de plus en plus nerveux et j'espère, muni d'autant de respect que d'impatience, des précisions. « J'ai vu un truc et c'est pas du tout mes affaires et on a pas besoin d'en parler, et ça t'appartient et ça va, je... ça va. » Je détourne légèrement le regard du sien, rejouant activement les dernières scènes à la recherche de la cause de ce désarroi. « Elle rayonne quand elle sourit. » Mes pupilles se reposent sur ma prunelle, mes lèvres retiennent tout juste un « Qui ? » que le mystère s'éclaircit enfin brusquement quand elle désigne à nouveau la poche de mon manteau où repose le porte-feuille.

« Ah. » Le soulagement est la première sensation qui me happe, tant qu'elle se glisse entre nous. Je me remémore l'existence de la photographie de Chloe, fourrée précieusement dans une des poches discrètes du porte-feuille, et bien vite, le problème me paraît si facile à résoudre. Chloe appartient au passé, quand d'éventuelles connaissances londoniennes auraient pu être plus difficiles à gérer, par exemple, ou tout autre élément s'invitant dans la continuité de notre histoire. Mon ex fiancée, ne faisait définitivement plus partie du tableau, si bien que j'avais totalement oublié sa présence parmi mon argent. A mon sens, elle était incapable d'inciter le moindre mal, sa présence dans ma vie étant révolue... Mais pourtant. « Ah. » Je répète, de nouvelles conjectures apparaissant sournoisement, anxiogènes. J'élucide, assimile, la raison comme la teneur des émotions que peut ressentir la jeune mère. Comment interpréter la présence d'une telle photographie qui m'accompagne dans tous mes déplacements ? La vérité me paraît bien neutre et facile pour justifier un tel tort et soudain, je suis convaincu que par cet oubli, j'ai causé un grand mal duquel je risque férocement de subir d'acides regrets.

« Je. J'ai oublié qu'elle était encore là. » Et j'espère naïvement qu'elle lira dans mon regard à quel point je suis franc, à quel point mon amour lui est totalement, intégralement dédié. Quand bien même j'ai énormément souffert par ma rupture avec Chloe, celle-ci n'invoque désormais qu'une pure indifférence de ma part. Bien sûr, l'assistante sociale représente une période très forte de ma vie et je l'ai tant aimée que j'ai longtemps espéré vieillir à ses côtés. Toutefois, toutes ses ambitions ont dorénavant connu un grand, salutaire, merveilleux et meilleur coup de neuf, elles se sont vus rénovées, rectifiées, améliorées, parfaites, au rythme de mes sentiments qui se dévoilent à l'égard de Ginny et de mon bien-être qui se forme inéluctablement qu'à ses côtés. Pour rien au monde je ne souhaiterais revenir en arrière et poursuivre une histoire avec mon ex si l'opportunité m'était présentée. Pour rien au monde je n'échangerais ce que j'ai avec Ginny aujourd'hui ; tant que je suis mortifié à l'idée de tout faire voler en éclats par cette maladroite neutralité qui m'a inhibé de me débarrasser de cette photographie ; tant que je me méprise avec ardeur de déstabiliser l'artiste de la sorte quand j'aurais pu aisément l'éviter.

Habilement, machinalement, mes doigts tirent sur le cliché pour l'extirper de l'accessoire de cuir. « Je suis désolé. Ça veut vraiment rien dire. J'ai oublié de l'enlever, et puisque je ne la voyais plus, j'y pensais plus. Je vais la jeter. » Et j'hésite, stupidement, à la mettre dans une poubelle, parce que j'ignore si c'est même autorisé de se défaire d'une photographie de la sorte, mon esprit méfiant des éventuelles usurpations d'identité ou que sais-je. J'hésite aussi à m'en déposséder en la déchirant, parce que j'ai l'impression que ça passerait un message violent et hargneux quand la personne représentée sur le souvenir n'a jamais su régir de la véritable haine en moi. « Je sais pas comment on se débarrasse d'une photo, » j'avoue enfin, me condamnant instantanément imbécile, le cliché détenu en suspens entre mes doigts. « Je ne veux pas la garder, je te promets, mais je sais pas si on a le droit de juste jeter ça dans une poubelle. » Mon interrogation se lit sur mon front qui se plisse, douteux et extrêmement soucieux de la réaction de mon interlocutrice face à mon comportement que je considère de plus en plus lamentable malgré son authenticité. Je m'afflige intensément d'être inapte à éradiquer ce problème dans les secondes qui suivent, quand il est l'origine même du malaise de mon aimée. « Je suis désolé, j'avais vraiment oublié qu'elle était encore là. » Je réitère, honnête, profondément navré. « Ça veut vraiment rien dire. Ça fait des années qu'elle est là. » Et je décide de m'arrêter là, persuadé que je m'enfonce à mesure de mes paroles, mon souffle court d'appréhensions, mon cœur lourd de remords, la mine décomposée et horrifiée révélant aisément dans quelle mesure je me maudis intérieurement d'avoir ainsi heurté la femme la plus importante de ma vie.



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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyDim 1 Déc 2019 - 22:03


Les bruits des machines résonnent derrière nous, les néons filent à droite et à gauche et donnent de drôles de teintes à son regard qui passe du curieux à l'inquiet en un claquement de doigt. « Je. J'ai oublié qu'elle était encore là. » je déteste qu'il perdre ses mots et qu'il fronce à ce point des sourcils, ravale difficilement lorsqu'il en vient à croire qu'il me doit la moindre esquisse d'excuse. « Je suis désolé. Ça veut vraiment rien dire. J'ai oublié de l'enlever, et puisque je ne la voyais plus, j'y pensais plus. Je vais la jeter. » et il s'active à dégainer la photo, photo à laquelle je n'accorde même plus la moindre attention, mes iris qui cherchent les siens, effrayée de ce que j'y verrai en culpabilité, en regrets, en remords. « Je sais pas comment on se débarrasse d'une photo. Je ne veux pas la garder, je te promets, mais je sais pas si on a le droit de juste jeter ça dans une poubelle. » il cherche et il se triture et il pense si fort que je jurerais être capable de l'entendre réfléchir à voix haute. « Je suis désolé, j'avais vraiment oublié qu'elle était encore là. Ça veut vraiment rien dire. Ça fait des années qu'elle est là. » ma main trouve la sienne dans la seconde, j'inspire en espérant qu'il suive le mouvement lui aussi. « Pas besoin de jeter quoi que ce soit, ou qui que ce soit. »

J'attends qu'Isy cesse de laisse ses démons remonter à 100 à l'heure avant de finir par reprendre la parole. Autour, ça change de playlist rétro, ça encourage les gens à s'inscrire à un tournoi de Mario Kart qui débutera dans 30 minutes. Si dans n'importe lequel des autres scénarios de ma vie j'aurais tout abandonné pour apposer mon nom sur la fiche d'inscription, là, ma seule et unique priorité reste de le calmer, de le retrouver à travers. « Si j'ai paniqué, c'est juste parce que j'ai fouillé, et j'aurais pas dû. » je finis enfin par expliquer, le plus doucement possible. J'avais pas fait attention, j'avais pris pour acquis, j'avais tout sauf fait exprès, aussi. « Je veux pas être celle qui va creuser dans des endroits qui sont à toi, je me l'autorise pas. » il ne méritait pas d'être avec quelqu'un qui lui couperait toute liberté, qui le mettrait dans cet état pour une photo trouvée - et je me maudissais d'avoir non seulement mal géré la situation, mais laissé transparaître mon trouble devant lui. Isy m'avait vu dans mes pires jours, il ne méritait que du bon maintenant.

« Tu peux avoir toutes les photos de toutes les personnes que tu veux, où tu veux, et j'ai pas mon mot à dire là-dessus. » que je réitère. Je savais bien que Chloe avait été importante pour lui, probablement même qu'elle l'était encore. C'était pas à moi de dessiner le portrait de celles & de ceux qui jouaient ou avait joué ou joueraient toujours des rôles cruciaux dans sa vie, et ma main qui se resserre un peu plus dans la sienne ne fait que tenter de le confirmer un peu plus. S'il était ici, s'il avait accumulé tout un bagage au fil de sa vie, c'était grâce et à cause d'elle, elle faisait partie de lui en un sens qui leur était propre. Jamais je n'y toucherais, ou je ne tenterais de l'altérer de mes opinions ou énièmes jugements inutiles.

Mes lèvres viennent se poser sur son front, mon regard dévie vers la machine de Street Fighters derrière nous et je me hais d'avoir une seconde de distraction. Du menton, lorsque je reviens me poster sur mes pieds et délaisse leurs pointes, je propose d'aller dehors, d'aller prendre un peu l'air, de changer d'ambiance, ou du moins de l'alléger un peu. J'ai laissé de côté ma panique de gamine, cette même panique qui l'a mise dans un état que je ne pardonnerai jamais de provoquer.

Ce n'est que lorsqu'on est enfin à l'extérieur que mes doigts retrouvent leur place confortablement entre les siens. « Je suis pas douée, pour ces choses-là. » j'avance, repassant mentalement sur toutes les fois où mon maigre potentiel d'expérience amoureuse m'avait nuit. Toutes les fois où j'avais subtilement disposé des coussins à des endroits stratégiques dans son lit. Tous les baisers que j'avais retardés parce que j'étais pas préparée, parce que j'avais peur de pas être suffisante. Y aller lentement avait été notre seule et unique façon de faire depuis le début et c'était pour le mieux, vraiment. J'ignorais s'il savait à quel point son calme et sa patience avaient suffit à me rendre à l'aise, pleinement, désormais. « Tu dirais que je suis pire en guide touristique, ou en bonne petite amie? » à nouveau, ils reviennent. Les doutes que tout ce qu'il me donne, je lui rends comme il le mérite.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
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POSTS : 28487 POINTS : 180

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyDim 1 Déc 2019 - 23:10



Le cliché d'identité de Chloe demeure en suspens dans ma main, photographie à connotation d'interdit que j'ignore comment déposséder, mon esprit nébuleux de potentiels mythes et règles à respecter lorsqu'il s'agit de propriété individuelle. Son portrait me brûle la chaire tandis que je la regrette, que je me maudis férocement de l'avoir laissée traîner au fond de mon portefeuille quand mon cœur entier se veut dédié à Ginny. Tant, qu'elle m'a rendue impeccablement indifférent de celle que j'aurais pu épouser. Tant, qu'elle est parvenue à panser une quantité phénoménale de plaies que la rupture avec Chloe avait généré, comme d'autres chapitres la précédant, et ceci sans même s'en douter. Tant, que les jours ont fini par se suivre sans que je n'accorde une seule seconde de mes songes à l'assistante sociale, et que je n'ambitionne qu'un future avec l'artiste. Et présentement, je redoute que cette insouciance de ma part conduise à la perte de l'essence même de ce bonheur, mouvée par une cruelle ironie.

Je me confonds en excuses, je me justifie péniblement, je déblatère dans l'espoir que la McGrath comprenne toute la sémantique de mon désarroi comme de ma désolation. J'ai fauté, j'ai failli, je l'admets sans orgueil aucun et sollicite son pardon bienveillant ; ce n'est que lorsqu'elle faufile ses doigts entre les miens que mon souffle entame une cadence normalisée. « Pas besoin de jeter quoi que ce soit, ou qui que ce soit. » « Mais j'ai pas envie de la garder, » je m'entends répliquer derechef, l'état d'urgence toujours sommé en moi. J'ai l'impression que l'attitude de Noah et Joy ont déteint sur mon instinct, avec ce prompt come back visant à solutionner un tort. Je me presse doucement les lèvres, favorisant apaiser mes remords, regrets et peurs, sous bande-sonore de Mario Party. J'inspire discrètement, profondément, oriente mon regard vers le bureau où des joueurs s'inscrivent au tournoi de Mario Kart imminent, saisissant tous les éléments à disposition de sorte à éradiquer les bribes d'angoisse qui s'imposent sournoisement en moi.

« Si j'ai paniqué, c'est juste parce que j'ai fouillé, et j'aurais pas dû. Je veux pas être celle qui va creuser dans des endroits qui sont à toi, je me l'autorise pas. » Mes yeux quittent l'employé pour se poser sur mon interlocutrice. « Tu peux avoir toutes les photos de toutes les personnes que tu veux, où tu veux, et j'ai pas mon mot à dire là-dessus. » Et de nouveau, mon regard se voile, se décroche. Je rejoue la scène de cette promesse nocturne de se dire l'un l'autre si nous allons mal et la mène vers cette confiance qui subsiste entre nous depuis si longtemps qu'elle en est devenue naturelle. J'approuve entièrement le fait qu'il faille laisser à l'autre son espace intime, ce jardin secret qui lui permet d'analyser en paix les situations et d'en évoluer, ces méandres mystérieuses qui nous façonnent en tant qu'individu propre sans nous lier à nos relations. La confiance est une denrée néanmoins rare et fragile. Si elle coulait de source avec Ginny, Chloe a accablé, par ses mensonges et trahisons, ma capacité à ne pas douter constamment de mon impact dans une relation amoureuse. Il en est injuste que les conséquences de cette histoire se répercutent aujourd'hui sur la McGrath, et j'ai pleinement conscience que je dois mener un travail pour ne pas constamment me dévaloriser et être persuadé que je ne suis pas suffisant à la jeune mère. Pourtant, il n'en demeure que jamais, je n'ai douté de Ginny, comme je suis convaincu qu'elle me respecte et n'agirait en aucun cas dans l'ambition de me causer volontairement du mal.

Ses lèvres se posent sur mon front, comme pour susurrer à mon esprit de cesser de se torturer à si fort régime. Un rictus conciliant étire mes lippes alors qu'elle suggère de sortir de la boutique. Je la suis à contrecœur, me promettant qu'on y reviendra si la photographe souhaite exhiber ses talents en matière de jeux vidéos. « Je suis pas douée, pour ces choses-là. » Elle annonce, ses doigts entremêlés aux miens, mon pouce qui caresse affectueusement, comme à l'accoutumée, le dos de sa main. Je fronce doucement les sourcils, intrigué, avant qu'elle ne développe : « Tu dirais que je suis pire en guide touristique, ou en bonne petite amie? » Je l'analyse quelques secondes puis l'attire délicatement, amoureusement, vers moi dans une étreinte discrète. « T'es la pire de ceux que j'ai jamais autant aimé et qui m'ont jamais rendu aussi heureux. » J'affirme, nos positions initiales retrouvées, la pudeur des lieux publics s'imposant. Je n'étais pas doté d'un palmarès amoureux faramineux, mais j'estimais qu'il était d'une richesse incroyable pour détenir, en troisième petite amie, une précieuse merveille qui m'aura sauvé de moi-même tout en m'apprenant progressivement à apprécier et favoriser ce que la vie a à offrir. Ginny avait eu cette capacité à orchestrer la reconstruction de mon cœur et souder mon âme morcelée depuis des décennies. Bien sûr, je restais encore un homme bancal, mais il n'en demeurait que par sa patience, sa sagesse et son affection, j'étais à mes yeux méconnaissable, trouvant du confort dans ma propre peau comme je ne l'avais jamais connu, instaurant un véritable tremplin à être heureux à ses côtés ainsi que dans d'autres volets de mon histoire. Je lui devais les couleurs et les mélodies de ma vie, quand avant de partager mon quotidien avec elle, j'avançais dans une pénombre muette et lancinante. « Je t'aime et Chloe m'indiffère. C'est pour ça, que je ne veux plus la garder, et éventuellement avoir une photo de toi plutôt que d'elle. » Je lui souris doucement, malicieusement, bien que je n'insisterais jamais sur ce souhait de peur de causer un éventuel malaise. « Je te fais confiance et je n'ai rien à te cacher. Je t'aime pour mettre un point d'honneur à respecter mon intimité, mais t'as pas à t'en vouloir pour le portefeuille, surtout que je sais que tu es tout sauf mal intentionnée. Ne t'en veux pas, s'il-te-plaît, tu n'es que positive dans ma vie, peu importe les circonstances. » Les soirées au théâtre désastreuses, les journées à l'hôpital éreintantes, les balades en montagne doublées de virées géocaching, les plans familiaux foireux, les parcours en voiture avec Noah et Joy, les soirées tranquilles après les combats sur la console ; les pires comme les meilleurs épisodes n'étaient que sublimés à mon cœur par la présence de Ginny, quoi qu'elle puisse en dire. Ma main libre vient abriter la sienne nouée à la mienne et je la porte tendrement à mes lèvres pour y déposer un baiser. « Maintenant, Ginny McGrath, veux-tu participer au tournoi de Mario Kart ? » Je la questionne, solennelle.



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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyMer 4 Déc 2019 - 1:41


« Mais j'ai pas envie de la garder, » j'en ai jamais douté. J'ai jamais douté qu'une simple photo cachée dans son porte-feuille, pliée, oubliée apparemment, ait plus de valeur que nous deux, que ce qu'on construit ensemble depuis plus d'un an déjà. J'ai jamais douté être dans sa vie en attendant qu'elle revienne, j'ai jamais même pensé que cela pouvait être une option. On pourra me reprocher d'être naïve des centaines de fois, de faire trop confiance à la planète entière des dizaines d'autres, n'en restait que jamais cela n'avait même effleuré mon esprit que Chloe supplantait ma place, au même sens où je ne supplantais pas la sienne. Elle avait été dans la vie d'Isy à un moment bien précis, elle avait fait partie de son quotidien comme de multitudes de souvenirs qu'il rattachait encore à elle et strictement à elle ; qui étais-je pour lui demander d'effacer, d'annihiler tout ce qui était déjà passé, de toute façon? J'anticipais que la photo n'était pas la seule trace de son ex-copine dans sa vie et pour être totalement honnête, ça ne me dérangeait absolument pas. Sa maison qu'il avait totalement rénovée ne me semblait pas être une tentative de rayer Chloe mais bien une réussite à évoluer vers une meilleure version de lui-même. Rien dans ses actions ou dans ses gestes ne me soufflaient à l'esprit qu'il voulait la jeter, l'effacer, la nier, l'oublier ; il ne le pourrait jamais entièrement, et se ferait beaucoup trop de mal si qui que ce soit, moi comprise, lui demandait de le faire. Ainsi les dés étaient joués : et tout n'avait qu'un peu plus de sens.

L'air frais fait du bien, et à nos esprits, et à nos coeurs. Évidemment que ma main trouve la sienne, que je tente le plus doucement du monde d'appliquer une fine pression, celle-là même qu'il me dédiait lorsque j'avais besoin d'être ramenée à ici, à maintenant. Celle qui m'avait sauvée des envolées de panique, des élans d'introspection nocive. « T'es la pire de ceux que j'ai jamais autant aimé et qui m'ont jamais rendu aussi heureux. » « Le titre est un peu long va falloir travailler ça, mais autrement j'accepte le rôle avec plaisir. » mes piètres performances de petite amie que je souligne sérieusement, devant lesquelles Isy me rassure comme il sait si bien le faire. J'étais consciente d'être beaucoup plus belle et beaucoup plus parfaite dans ses yeux que je ne l'étais réellement, mais il ne manquait jamais l'occasion de renchérir sur sa propre vision de moi, celle qu'il tentait de me faire accepter une bonne fois pour toutes. J'espérais tant qu'un jour il réussisse. « Je t'aime et Chloe m'indiffère. C'est pour ça, que je ne veux plus la garder, et éventuellement avoir une photo de toi plutôt que d'elle. » mes yeux trouvent les siens, y dénotent la malice d'une demande cachée, lui qui ne me forcera jamais à me transformer en mannequin désarticulée format cliché passeport. Il sait très bien à quel point mon malaise est présent quand je dois jouer à la jolie poupée pour la caméra, comment rester statique, figée, m'est simplement impossible - d'où les nombreux selfies aux grimaces variées accumulés dans son portable et le mien qui correspondent beaucoup mieux à une photo de moi réaliste à mes yeux. « Et une photo de nous? » je propose tout de même, conciliante, imaginant déjà l'étendue de langues tirées et d'yeux qui louchent que je pourrai ajouter au portrait de notre duo le jour venu.

Sa voix prend une tonalité un peu plus grave, j'ai complètement oublié le monde extérieur tellement je suis connectée à sa fréquence, tellement je ne vois et n'entends que lui. « Je te fais confiance et je n'ai rien à te cacher. Je t'aime pour mettre un point d'honneur à respecter mon intimité, mais t'as pas à t'en vouloir pour le portefeuille, surtout que je sais que tu es tout sauf mal intentionnée. Ne t'en veux pas, s'il-te-plaît, tu n'es que positive dans ma vie, peu importe les circonstances. » j'hoche tranquillement de la tête, mes iris qui tentent de faire le point sur tout ce que lui m'a apporté depuis qu'il est dans ma vie. Isy qui ne cesse de m'énumérer sa liste bien précise me concernant, les mots qui se bloquent dans ma gorge à mon tour, parce que je ne sais pas par où commencer tant il m'a fait du bien, tant il fait, chaque jour et même dans les plus minimes détails, tout ce qu'il faut, tout ce qu'il doit faire pour que je sois heureuse, sincèrement, à ses côtés. J'en aurais tant à dire, j'en aurais tant à remercier, j'en aurais pour cette vie et pour les prochaines. Et pourtant je reste tétanisée à l'idée de le faire, de peur qu'il n'entende pas volontairement, qu'il diminue ce que je lui partagerai, qu'il n'ose pas se voir comme moi, justement, je le vois.

« Maintenant, Ginny McGrath, veux-tu participer au tournoi de Mario Kart ? » ses lèvres se perdent sur ma main, j'hausse le regard de force rien que parce que je pourrais m'égarer dans ses sourires en coin longtemps, très longtemps. « Malgré tout l'amour et tout le respect et toute l'admiration que je te porte : c'est mort, jamais je te laisserai gagner. Tu le sais n'est-ce pas? » l'avertissement donné, j'initie notre retour à l'intérieur des arcades, la volonté de gagner infiniment calmée par sa présence à mes côtés.

▲▲▲

Il se réveille doucement, je le sens bouger à ma gauche, sa silhouette un peu moins au ralenti quand la mienne est enfouie dans les draps, masse d'oreillers contre mon dos. La manette de la télévision qui joue en sourdine, ambiance sonore de fond cachant le bruit des voitures passant dans la rue avoisinante à l'hôtel. « Des cinémas, y'en a partout à Brisbane de toute façon. » que je laisse glisser le long de mes lèvres, candide piqûre de rappel à hier, quand on a complètement oublié le plan originel pour finir la soirée au bord de la Thames à manger des frites - extra vinaigre, Levi serait fier que j'ai initié Isy à la tradition - et à parler jusqu'à ce qu'on soit incapables de tenir éveillés correctement. On était rentrés, endormis, pour finir par discuter de ceci. « Mes parents m'ont téléphoné. Y'a un petit moment. » quand il dormait encore, quand j'ai fait tout en mon possible pour sortir de la chambre sans le réveiller, sur la pointe des pieds, la voix encore enrouée d'un sommeil que je leur cachais futilement comme si ça comptait encore d'être parfaite à leurs yeux, en tout point, à toute heure.

« Ils proposent qu'on passe à la maison. Avant de partir. » j'ai inspiré un peu avant de parler, mais surtout après. J'aurais préféré lui éviter tout contact avec eux durant tout notre séjour, mais apparemment, après ma seule et unique visite en solo au manoir familial, ils avaient de nouveaux des comptes à régler - et souhaitaient que le Jensen soit des nôtres à ce moment-là. Je détestais déjà la scène d'avance. « Papa a rien dit, maman veut te rencontrer, j'ai arrêté d'écouter quand ils ont commencé à me lister tous les moments où ils ne pouvaient pas autre qu'après-demain, avant qu'on parte pour l'aéroport. » un léger rire glisse sur mes lèvres, il est triste, un peu comme mon regard, un peu comme mon ton aussi. Je déplorais tellement nos rapports, quand ma famille avait été tout pour moi fût un temps, pour être réduite à une maigre poignée de gens en qui j'avais confiance, contre multitude de personnes qui m'avaient tellement trahie. « Alors j'ai prévu deux jours complets à faire juste des trucs fun pour toi, rien que des activités que tu aimes, comme ça, le futur calvaire aura l'air de rien du tout quand on ira les voir. » le regain viendra ensuite, quand je me tourne pour le voir un peu mieux, et que je m'assure d'avoir suffisamment de motivation dans mes gestes et mes paroles pour lui éviter de voir le pire arriver lui aussi. Un planning que j'ai moulé sur ses préférences, sur ses goûts, prête à faire de cette fin de voyage tout ce dont il a besoin, tout ce qu'il espère, oubliant volontairement la raison de base de notre venue sur le continent.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
free as the birds that fly past me ▲ mcjen FQgUS3L Présent
ÂGE : 38 ans (13.05.85)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, vice-président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
free as the birds that fly past me ▲ mcjen 90374fe4c7cf647c214f3d806c6aaa253436d73e
POSTS : 28487 POINTS : 180

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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RPs EN COURS :
RPs EN ATTENTE :
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(roa, juin 2020)
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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyLun 6 Jan 2020 - 1:55



Je les rejette sans merci ni cérémonie, tous ses doutes sur son rôle de petite amie avec option de guide touristique. Je les nargue et les annihile armé d'une évidence cuisante, intransigeante, quand à mes yeux, elle m'a conquis tout entier et mon cœur lui est dévoué. Il est impossible qu'elle échoue à ce rôle, quand ses défauts et ses failles me sont admirables, ses qualités et ses réussites remarquables. C'est l'essence de Ginny que j'aime et pas seulement la personne qui se présente à moi aujourd'hui ; c'est ses racines, son naturel, celle qu'elle est dans toutes les situations, ses masques et ses éclats. Je n'ai jamais su l'expliquer parce que cette affection et cet engouement que je lui voue ne ressemble à aucun amourachent que j'ai pu connaître avant elle ; Ginny, elle est celle qui a des nuances de changement mais des canevas d'éternité, celle qui a des teintes d'évolution et un goût d'infini à la fois. Elle signifie pour moi un fleuve, la vie, la vérité : les surprises et l'être qui se développe, mais aussi cet amour à son attention qui ne cesse de croître en ma personne, inexorablement, nourrit par nos instants ensemble et ceux déroulés séparés, nos retrouvailles rythmées de confidences et d'enthousiasme, nos discussions sincères et légères. « Le titre est un peu long va falloir travailler ça, mais autrement j'accepte le rôle avec plaisir. » « Ta bonté te perdra. » Je souris, caressant tendrement son dos avant de reprendre sur un ton aussi sérieux qu'honnête, de lui dévoiler le fait que même si Chloe a partagé cinq ans de mon quotidien, même si l'amour que je lui louais était ardent et fort à m'en rendre sans doute trop conciliant, elle ne lui est aucunement comparable et m'indiffère prodigieusement. La Cohen constituait cinq années de ma vie, une période que je chéris encore et durant laquelle j'ai grandi, aspiré, rêvé, savouré. Mais Chloe, jamais je ne l'ai aimée comme la jeune mère ; je ne soupçonnais même pas être capable d'aimer quelqu'un comme j'aime Ginny. Et ça, ça enlace mes volontés et ambitions d'un clair absolu.

La vérité, Ginny, c'est que Chloe, à un moment de ma vie, je l'ai tant aimée que je voulais faire ma vie avec elle. J'aspirais à vieillir à ses côtés, dérouler la totalité de mon histoire auprès de sa personne.
Je ne veux pas passer ma vie à tes côtés, Ginny. Une vie ne serait jamais assez. Je désire la vie et toutes celles qui suivent, je convoite l'éternité et l'univers. Avec toi, il y a cette sémantique d'infini et d'au-delà que j'ai jamais connu avec Chloe, ni même soupçonné d'exister.
Mon amour pour toi est trop grand pour tenir dans une seule vie.


« Et une photo de nous? » Elle propose, marchande, quand jamais je ne la forcerai à quelconque agissement ou cadeau, jamais je ne lui arracherai quoi que ce soit d'elle nuancé de contre-cœur. « J'en serai ravi. » Je lui confirme, sourire enchanté. Puis, sans davantage de préavis, j'inspire profondément, emprunte tout le solennel que mon être possède. Un tournoi de Mario Kart se prépare et il est inconcevable que l'offre d'y participer ne soit pas soumise à ma petite amie. « Malgré tout l'amour et tout le respect et toute l'admiration que je te porte : c'est mort, jamais je te laisserai gagner. Tu le sais n'est-ce pas? » « J'visais la deuxième place. » Je consens, rictus amusé, éclat malicieux. « Et peut-être un élément de surprise... » Je rajoute, taquin, défiant.
Mon trophée final de cette journée inestimable aura été une fin de soirée au bord de la Thames, notre couple abrillé d'un drap étoilé, frites au vinaigre en offrande.

▲▲▲

« Des cinémas, y'en a partout à Brisbane de toute façon. » Mes yeux sont ouverts, calculent de nouveau l'endroit où nous nous trouvons, se déposent naturellement sur la silhouette enfouie dans les draps de Ginny. Ma main se pose délicatement sur sa silhouette, tentative naturelle de l'effleurer, de chérir sa présence à mes côtés, un matin de plus. « Mh-mh. » « Mes parents m'ont téléphoné. Y'a un petit moment. » Et toute trace de sommeil est chassée de mes traits. Je saisis toute la sémantique qu'apporte le sujet des parents et aussi attentif que réfléchi, je me redresse sur un avant-bras, yeux rivés sur mon interlocutrice. « Ils proposent qu'on passe à la maison. Avant de partir. » On ? Je m'étonne intérieurement, bien que j'accompagnerais indéfectiblement l'artiste dans toutes les circonstances où elle me souhaitera. Seulement, ses parents me semblaient être ceux avec qui elle avait des comptes à rendre seule, des pendules à remettre à l'heure, des conversations qui lui étaient nécessaires d'entretenir, en tête à tête. « Papa a rien dit, maman veut te rencontrer, j'ai arrêté d'écouter quand ils ont commencé à me lister tous les moments où ils ne pouvaient pas autre qu'après-demain, avant qu'on parte pour l'aéroport. » Son léger rire ricoche en sourire compatissant sur mes lippes. Je la ressens, sa tristesse immuable, son regret d'une famille transformée d'indispensable à quasiment ennemie. Ma main vient retrouver la sienne, l'enlacer en ambitionnant de la réconforter, lui assurer mon soutien. Je savais que Ginny voulait renouer avec sa famille et j'étais prêt à tout pour l'aider en ce sens, que ce soit en organisant des brunchs ou en l'accompagnant en tant que soutien moral à Londres. Cependant, elle comme moi savions également que parfois, vouloir ne suffit pas et les gens ne se contrôlent pas, même muni des meilleures intentions du monde. « Alors j'ai prévu deux jours complets à faire juste des trucs fun pour toi, rien que des activités que tu aimes, comme ça, le futur calvaire aura l'air de rien du tout quand on ira les voir. » L'attention élargit mon sourire, j'en profite pour tenter d'alléger l’atmosphère et le poids de la nostalgie et de l'appréhension du futur qui pèse sur son cœur : « Alors ça veut dire qu'on va partir en camping et qu'on va faire de la randonnée ? Qu'on va cuire plein de truc sur le feu de camp improvisé, surtout des guimauves et du chocolat chaud ? Qu'on va enfin pouvoir tester l'association de crème glacée menthe poivrée-chocolat-érable-framboise et qu'on ira au cinéma en plein-air pour regarder un film sous les étoiles, puis le film des étoiles ? » Je me redresse davantage, dépose précautionneusement un prompt baiser sur la joue de la peintre. « C'est un calvaire que si on lui donne tant de force. Et si t'es là, rien ne sera jamais un calvaire pour moi. Je serai heureux de rencontrer tes parents, en dépit de tout, si c'est ce que tu veux. » Je m’assois, de manière à être dans la même position qu'elle, face à la petite télévision mise en sourdine, bien que mon attention soit totalement dévolue à la McGrath. « Ce que toi tu veux, et seulement toi. Pas ta mère. » Parce que j'estimais que Ginny ne devait rien à ses parents, qu'elle n'avait pas à se soumettre à leurs désirs ou exigences mais écouter que ses besoins. Je considérais qu'elle était libre d'être qui elle était et si revoir ses parents ne figuraient pas sur sa liste de choses à faire, si cette rencontre ne résulterait pas de son bonheur à elle, nous n'avions par conséquent pas à honorer ce rendez-vous.

Je marque une pause, laisse le silence nous envelopper confortablement, m'inviter à enchaîner sur un autre sujet sans banaliser toutefois celui de la famille de Ginny, ni l'arrêter prématurément. « T'aimerais rencontrer mes parents ? Enfin, j'veux dire, dans un autre contexte que le marché fermier ? » Je n'y avais jamais songé, précédemment. Ginny et la relation que j'entretenais avec elle n'était un secret pour absolument personne de mon entourage, toutefois, il était vrai que si mes amis et deux membres de ma fratrie conversaient assez fréquemment la McGrath, il n'avait jamais été question d'une discussion excédant la quinzaine de minutes avec mes parents. Ceux-ci vivaient en campagne, à 80 kilomètres de Brisbane, sur une ferme où la betterave était reine. Ma sœur aînée, Hannah, y résidait également, avec son époux et Joy, qui connaissait elle très bien Ginny et l'admirait de tout ses grands yeux rêveur. « T'aimerais aller à Laidley, un jour ? » Je propose, questionne, sans pour autant inciter la jeune femme à répondre par l'affirmative comme la négative. Ce choix lui appartenait, tout comme la date de cette éventuelle excursion dans le village de mon passé.



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Message(#) Sujet: Re: free as the birds that fly past me ▲ mcjen free as the birds that fly past me ▲ mcjen EmptyDim 19 Jan 2020 - 3:04


Elle était confortable, la chambre. Elle l'était parce qu'on était blottis, parce qu'on était loin du reste, parce qu'on s'était bâtis un cocon et que ce cocon-là était inatteignable par mes parents. Du moins, c'était ce que je croyais ; bien naïvement. Parce que le coup de téléphone m'est encore resté en travers de la gorge. Et parce que je déteste lui imposer la dure réalité qu'est celle d'être amoureux d'une McGrath dans un monde où apparemment ça signifie braver des combats, des drames et des tempêtes à chaque nouvelle journée qui se lève. « Alors ça veut dire qu'on va partir en camping et qu'on va faire de la randonnée ? Qu'on va cuire plein de truc sur le feu de camp improvisé, surtout des guimauves et du chocolat chaud ? Qu'on va enfin pouvoir tester l'association de crème glacée menthe poivrée-chocolat-érable-framboise et qu'on ira au cinéma en plein-air pour regarder un film sous les étoiles, puis le film des étoiles ? » il se moque, je contre-valide tous les items sur sa liste pour en faire des rapprochements avec ceux sur la mienne. Il me donne toutes les bonnes réponses, il me faciliterait la tâche, si je ne réalisais pas au même moment à quel point j'ai réussi à cerner la grande majorité des points, à ma façon. « Est-ce que je peux troquer ça par une visite guidée de cinq heures à Westminster et trente-trois tours dans la grande roue à la place? » mais bien sûr que je me moque moi aussi. Ça ne surprendra personne, et certainement pas lui.

« C'est un calvaire que si on lui donne tant de force. Et si t'es là, rien ne sera jamais un calvaire pour moi. Je serai heureux de rencontrer tes parents, en dépit de tout, si c'est ce que tu veux. » j'inspire, profondément. Son pauvre air endormi a doucement mais sûrement pris celui de quelqu'un qui se réveille, et pas juste d'un long sommeil. Il réalise au fur et à mesure, il s'adapte, il prend ce que je lui donne, il apprivoise Isy. « Ce que toi tu veux, et seulement toi. Pas ta mère. » ça en a pris, des années, avant qu'on me l'autorise ça. Le choix de prendre ce que je veux, de faire ce que je veux. Même encore aujourd'hui, même sans personne qui respire trop fort et trop prestement derrière ma nuque, j'y arrive pas toujours suffisamment à mon goût. À choisir. À me choisir, avant le reste. Les habitudes restent, apparemment. Trop longtemps. « Ça a l'air si simple quand c'est toi qui le dit. » et j'aurais eu besoin de l'entendre, à l'époque. J'aurais besoin de l'entendre encore aujourd'hui et il le mentionne si naturellement et si facilement qu'il me donne envie d'y croire Isy, de toutes mes forces.

Le fantôme de son baiser sur ma joue chatouille encore quand je pose ma tête sur son épaule, me cale un peu plus confortablement entre les draps et les oreillers, mes doigts s'enlaçant instinctivement aux siens par-dessus les couvertures. « T'aimerais rencontrer mes parents ? Enfin, j'veux dire, dans un autre contexte que le marché fermier ? T'aimerais aller à Laidley, un jour ? » et d'office je me redresse, pose mon menton là où se complaisait ma joue un peu plus tôt. J'ai l'oeil qui brille de malice, le temps de chasser mes parents pour parler des siens un temps. « Est-ce que ça veut dire que j'ai passé le test? » je m'enthousiasme, sourire en coin qui monte de plus en plus, l'air taquin de la gamine qui s'en étonne faussement, qui agace de bon coeur. « Que je te fais officiellement pas trop honte? » je renchéris sans qu'il puisse en placer une, beaucoup trop investie pour arrêter de jouer si tôt. « Même quand je grimace comme ça? » mes yeux visent mon nez, ma langue sort pour tenter de le toucher. C'est hideux et c'est probablement le genre de vision divine à laquelle il ne s'attendait absolument pas au réveil, but oh well, that's me. « Même quand je parle comme ça? » le coup de grâce, l'accent anglais que je force au possible, que je casse volontairement aussi, voix nasillarde à la clé.

Même si je pouffe, même si je rigole, même si la vie semble plus douce pendant un moment, lorsque je retrouve docilement ma place appuyée contre son bras, la réalisation remonte d'elle-même.« Je leur ai jamais présenté de petit ami. Officiellement. » parce qu'officieusement, ils ont côtoyé Ezra pendant des années, derechef ils l'ont rencontrés, sans la notion classique du terme. Le moment où ils ont su pour nous deux par contre, ça, c'est pas digne de mention comme une potentielle rencontre. « J'ai l'impression d'avoir 16 ans à nouveau, c'est drôle. » à amener un garçon à la maison. À espérer que tout se passe bien.
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