No place in heaven | jeremiah

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No place in heaven

On était enfermé dans cet espace confiné, elle qui s'agrippait si fort à mes chevilles que le sang n'atteignait plus correctement. Je ne disais rien, je savais qu'elle était en panique et j'étais aussi inquiet, on était dans le noir et je trouvais aucune issue, j'avais déjà tourné plusieurs fois et je trouvais rien, aucune putain de sortie. Elle râle derrière moi histoire de rien arranger. « C'est vraiment une idée de merde putain », je secoue la tête tournant une nouvelle fois, et pour la première fois depuis plusieurs minutes je sentais un courant d'air, un petit espoir. « Moi au moins j'ai des idées, si je t'avais écouté on se serait fait bouffer ! ». Et je soupire longuement en espérant que cette dernière remarque la fera taire pour une fois. Hypothèse très peu probable. Même terrorisée elle n'arrêtait pas de jacasser. Je trouve enfin une sortie après ce calvaire. Une nouvelle bouche d'aération. « Lâche mes pieds blondy ! », elle met du temps avant de me lâcher. Je tape 3 fois assez fort et bruyamment sur notre future sortie avant que la protection ne tombe. Je passais ma tête et ça tombait sur la ruelle à quelques mètres du magasin, un bon nombre de zombies se déplaçaient encore vers le magasin où on avait fait tant de bruit. « Ouvre les yeux j'ai trouvé une sortie ». Je saute en premier, la bouche d'aération était à 2 mètres du sol à peu près. Et j'aide ensuite Charlie à descendre avant qu'on se retrouve caché derrière une poubelle. Je la tire vers le sol et je regarde dans l'espace qu'il y a entre le mur et cette poubelle. « On va devoir faire le sprint de notre vie Charlie ! T'es prête ? ». Je l'attrape par la main en la regardant dans les yeux, serrant un peu plus fort sa main que d'habitude. Soit on courait assez vite et on pouvait survivre, soit on mourrait.

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Les membres de la jeune femme sont tétanisés et cela relève du miracle qu’elle puisse avancer centimètre après centimètre. Son corps entier lui fait mal et la lance, ses oreilles bourdonnent et elle ferme ses yeux tellement fort qu’elle en a mal. Non, vraiment, cela ne fait pas bon ménage claustrophie et fin du monde. Charlie n’a même plus al force de répondre aux railleries de Jeremiah, c’est donc pour dire à quel point elle commence à despérer et se raccrocher toujours plus à ses chevilles comme s’il avait les bottes de sept lieues cachées quelque part. Si tel était vraiment le cas, il les aurait sûrement déjà utilisé et ce depuis bien longtemps. Il lui ordonne quelque chose à nouveau et elle a besoin de longues secondes d’intense réflexion pour comprendre ce dont il s’agit. Elle retire ses griffes de ses chevilles, à regret, et ses poings se ferment sur la bouche d’aération métalisée et sans vie. Elle croirait entendre un bruit, là bas, au fond, mais se souvient rapidement qu’elle ne peut plus aucunement faire confiance à son esprit torturé. Il parle à nouveau, lui ordonne d’ouvrir les yeux et c’est ce qu’elle fait en même temps que le bruit de ses poings contre la taule résonnent encore et encore jusqu’à ne plus s’arrêter. Elle a envie de le traiter d’imbécile à s’énerver ainsi alors qu’ils ne savent pas où ils sont, mais sa tactique finit par marcher et un vent frais balaye le cou en sueur de la blonde.
Jet pose en premier les pieds au sol, Charlie lui fait un doigt d’honneur alors qui se la joue sauveur de ses dames à vouloir essayer de l’aider à descendre. S’il a réussit alors elle peut réussir aussi. [...] “Le dernier arrivé est un looser.” Elle raille alors que ses membres cessent de trembler et qu’elle arrive à se tenir droite sur ses mains chancelantes. Sans doute que la main de Jet posé dans la sienne y est pour beaucoup dans cette prise de confiance soudaine. Un dernier regard, un hochement de tête et les voilà tous deux élancés dans la course de leur vie et personne n’a pensé à s’échauffer. Les bad boyz. Ils rasent les murs, jetent des regards paniqués en arrière alors que le plus important de la masse continue sa route vers le magasin. Au bout d’une centaine de mètres seulement, Charlie ralentit le rythme et enjoint Jet à en faire de même. Le danger est derrière eux et ils doivent garder leurs forces pour tous les combats à venir. La blonde ne lâche pas pour autant sa main et, au contraire, entremêle ses doigts aux siens. Juste au cas où. “On a qu’a trouver un abri pour ce soir, il nous reste des barres dans le sac encore. On verra demain pour la nourriture.” Il se fait tard, déjà.

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On est assis derrière cette poubelle. Il est possible qu'on meurt tous les deux dans quelques minutes et elle arrive encore à faire de l'humour. « Le dernier arrivé est un looser ». Si ils sont trop lent à arriver le dernier sera surtout celui qui se fera bouffer en premier, mais bon, je vais essayer de rester positif. Je la regarde en souriant, je vois de l'inquiétude dans son regard, et j'essaie de la rassurer comme je peux. « Je te lâche pas, mais t'as intérêt à courir vite blondy ! ». Je me décale pour regarder la masse qui s'avance rapidement vers le magasin. Je la regarde. « 3, 2, 1 GO ». Je me lève et cours le plus vite possible sans lâcher la main de Charlie.

Une centaine de mètre plus loin elle m'arrête, on est essoufflé et fatigué, et on a toujours rien de vraiment consistant à manger. Je me maudis d'avoir fait tomber cette putain de boite, on a failli de mourir à cause de moi. « C'est toi la looseuse Charlie t'es restée derrière moi tout le long ! ». Et je ris malgré la situation. Ma main est toujours dans la sienne. Je ne la lâche pas et elle ne me lâche pas non plus. Elle enlace nos doigts et je la laisse faire, je serre sa main en la regardant, « On a qu'a trouver un abri pour ce soir, il nous reste des barres dans le sac encore. On verra demain pour la nourriture. ». Je hoche la tête. On ne risquait pas de retourner vers le magasin, toute la population des zombies de la ville devait être à l'intérieur en train de nous chercher. « On va où ? Il va bientôt faire nuit ». On marchait dans les rues qui devenaient de plus en plus sombre, à la recherche d'un endroit pour passer une nouvelle nuit. On avait encore réussi à survivre une journée de plus, même si on avait failli y passer à plusieurs reprises. « Cette journée aura été mouvementée... ».

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