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 Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel

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Message(#) Sujet: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyMar 3 Déc 2019 - 23:44



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

Les jours passent, identiques, et je pense que j’ai été assez patiente. Je me suis convaincue que tout allait s’arranger, que la douleur allait s’estomper et que j’allais l’oublier mais deux semaines plus tard, rien n’a réellement changé. Ma dispute avec Abel m’occupe encore l’esprit, je me souviens de chaque parole prononcé, des mots piquants et blessants qu’il a employés et de mon incapacité à me défendre. J’oscille chaque jour entre la tristesse et la colère, incapable de comprendre comment il a pu ignorer ma supplication et m’abandonner de la sorte, mais également consciente de l’avoir infiniment déçue en lui mentant sur ce que je faisais réellement de ma vie. Se serait-il montré plus compréhensif si j’avais dit la vérité dès le départ ? Je suis certaine que non, il n’aurait même pas fait l’effort de m’adresser un regard et la belle histoire que nous avons construit – ou plutôt que nous avions construit avant qu’il décide d’y mettre un terme – n’aurait jamais existé. Peut-être que ça aurait été mieux finalement, parce que sans cet attachement évident, je n’aurais pas autant souffert de son absence, j’aurais accepté ce silence auquel j’ai eu droit ces quinze derniers jours et je serais passée à autre chose aussi facilement qu’avec n’importe quelle connaissance non indispensable à mon quotidien. Le problème est bien là, il m’est devenu indispensable et chaque geste du quotidien, chaque pensée et chaque tâche à accomplir me ramène à cette pesante absence que je n’arrive pas à accepter. J’ai tellement voulu me convaincre que ce n’était rien, que je finirais par passer à autre chose, mais je vois bien que ce n’est pas le cas, parce que cette histoire me laisse un goût amer d’inachevé. Malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à envisager que cette petite flamme puisse s’éteindre, que ce truc spécial qu’il y avait entre nous disparaisse et que je sois obligée de le faire sortir à tout jamais de ma vie.

C’est parce qu’il m’est impossible d’accepter ce mot « fin » que j’ai mis ma fierté de côté ce soir et dans l’ascenseur qui monte jusqu’à l’appartement d’Abel, je contemple mon visage dans le miroir impeccable. Mes traits sont tirés, les cernes sous mes yeux attestent de mon manque de sommeil et mes joues creusées témoignent d’une perte d’appétit que je ne veux pas vraiment m’avouer. Le fond de teint et le blush n’ont pas suffi à rendre à mon visage cet air joyeux qui ne me quittait pas depuis quelques semaines et mes yeux reflètent parfaitement l’angoisse que j’éprouve à l’idée de provoquer cette confrontation dont j’ai envie autant que je l’appréhende. Je n’ai fait aucun effort vestimentaire, me contentant d’une jupe et d’un T-shirt adaptés à cette période estivale assortis de ballerines toutes simples. Ce n’est peut-être pas grand-chose pour n’importe quelle personne lambda, mais pour moi, ne pas me cacher derrière une apparence impeccable relève de l’exploit. Je veux qu’il comprenne que je peux être différente, je veux qu’il sache que je suis désolée et je veux lui dire que je peux être transparente et totalement moi-même à ses côtés. J’ai préparé ce que j’allais dire, allant même jusqu’à écrire sur une feuille tous les arguments que j’ai prévu de lui donner pour le convaincre de nous laisser une seconde chance. Je n’oublie pas les excuses que je vais devoir présenter et les éventuels adieux que nous nous ferons, parce que finalement, c’est de ça qu’il s’agit aujourd’hui, de cet instant de vérité où tout peut encore recommencer ou s’évanouir à jamais. J’ai incroyablement peur du résultat et je suis évidemment effrayée à l’idée de ne pas être à la hauteur, comme la dernière fois que nous nous sommes vus. J’aimerais savoir ce qu’il attend de moi, ce serait tellement plus simple, je pourrais adapter mon discours à sa manière de penser, lui dire ce qu’il veut entendre et tout rentrerait dans l’ordre. Au lieu de ça, je vais devoir me contenter de lui ouvrir mon cœur en espérant qu’il n’en profite pas pour le piétiner. Encore.

L’ascenseur s’immobilise et lorsque la porte de l’appartement se matérialise devant moi, les battements de mon cœur s’accélèrent. Je peux tout perdre aujourd’hui, ou en tout cas ne rien réparer et ça me terrifie, parce que pour le moment, j’arrive encore à me raccrocher à ce mince espoir que tout n’est pas encore terminé entre nous et qu’il y a une chance, même minime, de recoller les morceaux. Immobile devant la porte, je laisse les doutes et les questions m’assaillir de toutes parts sans vraiment tenter de les maitriser. Et s’il n’est pas là ? Et s’il ne veut pas me parler ? Et s’il me claque la porte au nez ? Et s’il n’ouvre même pas la porte ? Et s’il m’insulte ? Et s’il se met à hurler ? Et si je n’existais déjà plus pour lui ? Je ne devrais peut-être pas sonner. Je devrais écrire une lettre et la glisser sous la porte. Je devrais lui envoyer un message. Je devrais lui téléphoner. Je devrais attendre qu’il sorte pour lui parler sur le palier. Je devrais essayer de le trouver à la fac, ce serait un endroit plus neutre et plus adapté. Je ne devrais pas être ici. C’est sans doute vrai, je n’aurais pas dû me déplacer alors qu’il l’a dit, tout est fini entre nous et il ne s’attend certainement pas à ce que je revienne dans sa vie de cette façon. Est-ce égoïste de ma part de vouloir à tout prix avoir cette discussion pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être ? Je n’ai pas la réponse à cette question mais je n’ai pas fait tout ce chemin pour renoncer alors que je m’approche du but. Mon doigt se pose sur la sonnette et je l’entends retentir à l’intérieur de l’appartement, puis le silence, un silence qui me parait interminable. Le soulagement m’envahit lorsque j’entends des bruits de pas à l’intérieur, vite remplacé par une nouvelle vague d’angoisse alors que j’attends que la porte s’ouvre – ou pas – pour que nous nous retrouvions face à face pour la première fois depuis deux semaines. Lorsque le visage d’Abel apparait devant moi, j’ai l’impression que mon cœur s’arrête de battre et mon premier réflexe est de tendre la main pour la poser entre le mur et la porte de sorte qu’il ne puisse pas la refermer sans me broyer les doigts. « Tu me manques, Abel. » Ce n’était pas du tout le discours prévu mais peu importe, c’est ce que j’ai envie de lui dire parce que c’est la vérité et c’est ce qu’il veut, non ? La vérité. « J’y arrive pas sans toi. » Laisse-moi te parler, je t’en prie. Tout repose sur lui à présent et je n’ai jamais été aussi effrayée.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyDim 8 Déc 2019 - 12:37


YOUR SILENCE IS KILLING ME SO SHOUT AT ME
"I WALKED THE STREETS ALL DAY, RUNNING WITH THE THIEVES. ‘CAUSE YOU LEFT ME IN THE HALLWAY, GIVE ME SOME MORE. JUST TAKE THE PAIN AWAY. JUST LET ME KNOW I’LL BE AT THE DOOR, AT THE DOOR, HOPING YOU’LL COME AROUND. JUST LET ME KNOW I’LL BE ON THE FLOOR, ON THE FLOOR, MAYBE WE’LL WORK IT OUT. GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER…► HARRY STYLES, MEET ME IN THE HALLWAY."
→ → Il fait sombre dans ma chambre, et l’air est froid. Je suis seul, recroquevillé avec toutes mes pensées, la fumée de cigarette qui se perd et s’écrase contre le plafonnier, l’air absent et plutôt tourmenté. Quinze jours ont passé depuis ma terrible rupture avec Anderson, et en quinze jours, j’ai sombré. Attiré par le noir, j’ai disparu de la circulation et me suis enfermé dans un état apathique où je me complais. Parce que je ne vaux rien de mieux, je le sais. J’ai prévenu Jess, elle tient Morgane loin de moi pour le moment. C’est une rechute. Un saut délibéré dans le vide, je suis en attente de la chute, de l’instant où je me fracasserai brutalement et violemment la tête contre le sol et où je perdrai encore un peu de moi. Toujours un peu plus de moi… Des filaments de ma personne qui s’effilochent d’années en années. Déception amère, violence coutumière. Je me fustige, je m’insulte et me flagelle constamment, ne pouvant m’en prendre qu’à moi-même finalement. Car je le savais. Je savais qu’Anderson me ferait mal, je savais que son regard de biche et sa petite moue triste étaient en train de me faire succomber, délices futiles, plaisirs insipides. J’aurai aimé être tellement plus pour elle, et j’y ai cru à cette putain de connexion. J’ai cru qu’elle et moi nous nous étions trouvé, au milieu du magma en fusion, des bourrasques violentes, des raz de marée, des émotions persécutrices et de tous nos tiraillements internes. J’ai voulu y croire si ardemment que j’ai fini par me cramer tout seul, comme Icare et le soleil, je me suis brûlé les ailes et je chute désormais, rêvant du moment où enfin, je serai libéré. Mais ça n’arrivera pas, pas vrai ? Non, ça n’arrivera pas, je le sais. Il faudra me relever, me redresser et lever la tête bien haut. Il faudra affronter les regards qui ne voient rien, supporter les sourires qui ne s’attendrissent pas, accepter les remarques qui ne m’épargneront pas. Et puis, au milieu de tous ces faux-semblants, au milieu de la foule d’opportunistes et de connards en tout genre, il y aura sa petite frimousse et ses yeux innocents qui me regarderont avec une confiance infinie avant qu’elle ne glisse sa petite main dans la mienne et m’entraîne à nouveau vers la vie. Ça ne devrait pas être ainsi, n’est-ce pas ?  Suis-je à ce point foutu pour compter sur ma petite-fille pour me sauver ? Ne suis-je pas en train de lui imposer une charge bien trop lourde en agissant ainsi ? Culpabilité éprouvante, douleur poignante, je souffle et soupire, un bras posé en travers de mon visage, les yeux fermés alors qu’un poids écrase ma poitrine et me cloue au matelas. J’ai mal à la tête. J’ai mal dans tout mon corps. Je le mérite sûrement : si tu cherches le noir et que tu finis par le trouver, ne viens pas te plaindre parce qu’il t’a absorbé. C’est ce que font les trous noirs, ils absorbent les êtres et les font disparaître. Est-ce que je disparais ? De sa vie, certainement oui… Elle doit être occupée, Anderson. Occupée à rattraper l’argent que je lui ai fait perdre, occupée à s’excuser pour mon comportement, occupée à remettre de l’ordre dans sa vie après mon passage tonitruant. Au moins, je t’aurai un peu marquée… Au moins, tu garderas ça de moi : le souvenir d’un mec un peu taré, un peu flingué que t’as détruit encore un peu plus. Toujours un peu plus…

Je ne sais pas quelle heure il est, ni quel jour emprisonne mes pensées négatives. Je n’ai rien mangé depuis la veille, et j’ai beaucoup bu. La migraine qui martèle mon crâne m’extirpe d’un sommeil agité mais mon corps, trop lourd et ankylosé, n’a pas envie de quitter le matelas sur lequel je me suis écroulé au petit matin. Il faisait jour lorsque  je suis rentré… Il me semble.  La sonnette de l’appartement résonne, stridente, violente. Ma mâchoire se serre et je grimace en me demandant bien qui peut me rendre visite. Un livreur, peut-être. Sûrement que Maman me fait livrer ma bouffe à distance, vu que j’ai décidé de prolonger mon jeûne. J’écrase la cigarette dans le verre de whisky posé sur la table de chevet et retire l’épaisse couette blanche et mes jambes nues. Lentement, mollement, je me lève et gratte mes cheveux tout en avançant, les yeux mi-clos jusqu’à la porte d’entrée. Je ne fais pas d’effort, je suis en caleçon avec un vieux t-shirt et je pue la clope n’ayant pas aéré de la journée. Ma dégaine est celle d’un mec qui se laisse complètement aller, d’un mec détruit et fatigué, d’un mec qui n’attend aucune visite aujourd’hui. Machinalement, je tourne le verrou, pose ma main sur la poignée de la porte que j’ouvre en grand avant d’écarquiller les yeux de surprise. L’envie de refermer la porte dans un claquement brutal me prend et ce sont ses longs doigts fins posés sur le chambranle qui m’en empêche. – Tu me manques Abel. J’y arrive pas sans toi. Mon cœur mort s’agite, il prend peur et se met à caracoler dans tous les sens. Mon souffle se meurt au fond de ma gorge et c’est l’air qui me manque, je suis asphyxié. Je flottais à la surface et on vient de poser une main rustre sur mon crâne pour me plonger sous l’eau. Putain. Anderson est là. J’ose à peine la regarder, j’ose à peine bouger. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi  dire. Je suis inerte, immobile, et ce n’est que lorsque ma voisine de palier ouvre sa porte d’appartement que je réagis et reviens au moment présent. Alors, mon regard devient furieux car la colère est toujours là, sous-jacente mais bien vive et ma main se pose sur son avant-bras pour que je la tire à l’intérieur. Une fois entrée, je claque cette porte comme je l’entends et viens coller mon dos contre, soufflant bruyamment. Putain, elle est là… Elle est là et mon cœur s’affole, elle est là et je sens l’envie, le plaisir et l’excitation s’éveiller en moi. Elle est là, et toutes mes belles résignations sont envoyées en l’air. Elle est là et je suis le plus heureux du monde car j’ai son attention. Elle n’y arrive pas sans moi. Je lui manque. Vais-je profiter de cet avantage pour me montrer cruel ? Assurément. Aussi cruel qu’elle a pu l’être, pour bien qu’elle comprenne à quel point je crève sans elle. – Tu veux quoi ? Que je demande, le regard interrogateur posé droit sur elle. Elle est belle, sans artifice… Elle est belle, Anderson… Elle est belle et je l’aime, cette douce rose aux épines tranchantes. Elle m’a écorché et putain, je suis loin d’être guéri. Ecorche-moi encore ! J’en ai terriblement envie… - T’as personne à brancher ce soir ? Pas de rendez-vous de la plus haute importance à honorer ? T’es libre, Anderson ? Je veux dire…  est-ce que tu es vraiment libre ?  Ou es-tu, enchaînée à une vie qui te déplaît et dont tu n’arrives pas à te dépêtrer ? Veux-tu être libre ? Ou continuer d’en baver ?

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyJeu 12 Déc 2019 - 22:32



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

Je suis paniquée à l’idée qu’Abel me rejette encore une fois, alors que j’ai déjà fait un effort qui me semblait normalement insurmontable en venant le retrouver. Pourtant, je sais qu’il y a de grandes chances que ça se termine de cette manière, parce qu’il est déçu de moi et qu’il ne m’accordera sans doute jamais plus la confiance qu’il a pu me donner ces derniers mois. Il me manque tellement. Tout me manque, de ses remarques bougon du matin au regard pétillant qu’il posait sur moi. Maintenant, tout ce dont je me souviens quand je repense à son regard, c’est la colère et le dégoût que je pouvais lire dans ses yeux au moment où il a décidé de mettre un terme à notre relation. Etait-ce vraiment une relation finalement ? Peut-on parler de relation lorsqu’elle est basée sur des mensonges ? Je sais que tout ceci est de ma faute et je n’ai pas l’intention de le nier. Si je suis venue, aujourd’hui, c’est pour avoir cette conversation que nous n’avons pas eu la dernière fois que nos chemins se sont croisés, parce que la colère d’Abel était trop grande pour qu’il puisse entendre et encore moins écouter les mots qui sortaient de ma bouche. Je n’ai pas assuré non plus, j’en ai conscience, parce que j’étais sous le choc, incapable de réaliser qu’il savait tout, qu’il avait tout découvert et je n’ai pas été capable de lui dire à quel point je tenais à lui et à quel point j’étais désolée de lui avoir menti. Il a cru que je me foutais de sa gueule, que je n’avais jamais eu la moindre intention de construire quelque chose avec lui mais il se trompe. Il ne peut pas imaginer à quel point il se trompe. C’est la première fois que je ressens le besoin de m’accrocher à quelqu’un pour ne pas le perdre, la première fois que j’ai l’intention de me battre pour obtenir un pardon que je ne mérite pas et la première fois que je meurs de trouille à l’idée que tout soit définitivement cassé entre nous et qu’il n’y ait plus rien à réparer.

Devant la porte close, je panique, je me passe des milliers de films dans ma tête et imagine tous les scénarii possibles et imaginables. La porte s’ouvre, Abel apparait, cheveux en bataille, un caleçon et un T-shirt froissé en guise de tenue à une heure où il est normalement peu vraisemblable qu’il vienne de sortir du lit. Une odeur d’alcool et de tabac froid se dégage de ses vêtements, ou peut-être est-ce carrément sa peau et ses yeux encore gonflés de sommeil semblent peiner à distinguer ce qui l’entoure. Il a l’air mal, vraiment mal et pour une raison qui m’échappe, je me surprends à espérer que je sois responsable de tout ça, parce que je souffre, parce qu’il m’a fait souffrir en me quittant comme il l’a fait, parce que ça fait deux semaines que je n’arrive pas à avancer dans ma vie en espérant qu’il en fasse de nouveau partie. Pendant ce laps de temps, j’ai toujours imaginé qu’il n’avait aucun mal à aller de l’avant, de son côté, que ce n’était pas difficile et qu’il n’avait pas à se forcer pour reprendre sa vie là où il l’avait laissée avant de me rencontrer. D’ailleurs, c’est peut-être le cas finalement, peut-être que dans ce lit dans lequel j’ai si souvent passé la nuit ces derniers temps, se trouve désormais une jolie blonde aux courbes parfaites qui l’attend avec impatience ? Ou peut-être est-ce la sexy brune du cours du mercredi matin qui le dévisage en mordillant son crayon avec un air suggestif ? Ou encore la barmaid que nous avons rencontré lors de notre dernière sortie et qui avait lourdement envisagé de lui donner son numéro avant notre départ ? Je n’ai pas envie d’imaginer qu’Abel puisse partager la vie de quelqu’un d’autre que la mienne, alors je me lance, je lui avoue que c’est trop difficile sans lui et il ne réagit pas, ne montre aucune émotion, et pendant de longues secondes, je crois qu’il ne m’a pas entendue.

Une porte qui claque de l’autre côté du couloir me fait tourner la tête et lorsque je reporte mon regard sur Abel, il a changé, et c’est encore cette même colère tellement déstabilisante que j’ai pu observer lors de notre rupture qui l’anime désormais. Il m’attrape par le bras et me tire dans l’appartement, claquant la porte derrière nous. Mon cœur bat trop vite, j’ai l’impression de ne pas réussir à conserver une respiration régulière. Il m’a fait venir chez lui. Je veux y voir un signe positif mais son agacement est palpable et j’ai la nette sensation qu’il est sur le point d’exploser, une nouvelle fois. Appuyé contre la porte, Abel me dévisage avec toute la haine dont il dispose et je reste là, à quelques centimètres de lui, soutenant son regard avec tout le courage dont je suis capable. Tu veux me faire fuir, mais je n’irais nulle part, Abel, pas sans toi. Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable mais je n’ai pourtant jamais été aussi déterminée. Je veux qu’il m’entende et qu’il comprenne que je n’ai jamais voulu le faire souffrir. J’ignore ses piques et me contente de répondre à la première question qui me parait bien plus essentielle. « Je te veux, toi, ou plutôt nous, comme avant. » Bien sûr que mon souhait ne sera pas exhaussé, bien sûr qu’il n’a pas envie d’accéder à ma demande mais il me pose la question et j’ai juré de faire preuve de transparence et d’honnêteté alors je me plie aux règles que je me suis fixée. « Quand je me suis embarquée dans tout ça, je n’avais pas prévu de te rencontrer, je ne pensais pas que j’aurais un jour dans ma vie quelqu’un que je voudrais préserver de tout ça. » Et pourtant, c’est le cas, je voudrais le tenir à distance de ce monde dans lequel il n’a pas sa place, et c’est déjà trop tard, Raelyn me l’a bien fait comprendre. Elle le connait, elle sait tout de lui et au moindre faux-pas de ma part, elle saura à qui s’attaquer, si elle n’a pas déjà prévu de s’attaquer à lui dès à présent. « J’ai eu tort de te mentir, j’aurais dû être honnête avec toi depuis le début et te dire toute la vérité. » Le problème, c’est d’assumer cette vérité dont je ne peux pas être fière, pas face à l’homme qui partage ma vie et mon lit et qui vient d’apprendre que je partageais celui d’un tas d’autres personnes lorsqu’il n’est pas avec moi. « Je ne veux pas te faire de mal et si je pouvais tout arrêter, je le ferais, je te le jure, j’aimerais que ce soit aussi simple que ça. » Est-ce que je le ferais vraiment s’il me le demandait ? Je crois que j’en suis capable. Le reconquérir est essentiel à mes yeux, ces semaines passées sans lui ont certainement été les plus longues de ma vie. « Tu me manques, Abel, tu me manques vraiment. » Je répète, réitérant mes précédents propos parce que c’est tout ce que je peux dire de pertinent. « Tu représentes bien plus à mes yeux que tu ne le penses. » Je ne suis pas douée pour exprimer mes sentiments, je ne suis pas douée pour fournir des explications ou pour m’excuser mais pourtant, ce soir, je suis prête à répondre à toutes les questions et à lui donner toutes les vérités dont il a besoin si ça peut lui permettre de faire un pas, ne serait-ce qu’un microscopique petit pas, vers moi.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyDim 15 Déc 2019 - 1:07


YOUR SILENCE IS KILLING ME SO SHOUT AT ME
"I WALKED THE STREETS ALL DAY, RUNNING WITH THE THIEVES. ‘CAUSE YOU LEFT ME IN THE HALLWAY, GIVE ME SOME MORE. JUST TAKE THE PAIN AWAY. JUST LET ME KNOW I’LL BE AT THE DOOR, AT THE DOOR, HOPING YOU’LL COME AROUND. JUST LET ME KNOW I’LL BE ON THE FLOOR, ON THE FLOOR, MAYBE WE’LL WORK IT OUT. GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER…► HARRY STYLES, MEET ME IN THE HALLWAY."
→ → Elle est là, l’épineuse Primrose. Elle est là et ce n’est pas un mirage, ni une de ses putains d’hallucinations qui sont revenues avec la drogue et l’alcool. Elle s’est enfoncée si profondément en moi que je ne suis pas sûr de réussir à l’extirper, ni même de réellement le vouloir. Car son souvenir me fait mal, son souvenir me hante, ses douces caresses et ses lèvres sensuelles ont marqués ma peau pour toujours, si bien que je ne peux pas l’oublier. Passer à autre chose, c’est bien trop tôt. J’en ai pas envie, pas encore. Alors je me bute le cœur aux souvenirs dès que je le peux. Dès que je suis seul, dès que je peux pleurer toutes les larmes de mon corps sans que personne ne puisse en être témoin, dès que le rideau tombe et que le spectacle prend fin. Je pleure, amer et rempli de regrets. Je pleure sur cette relation si particulière qui m’a procuré tant de joie et tant de tristesse. Putain Primrose, si tu savais à quel point je suis raide dingue de toi. T’es là et mes yeux ne voient que toi, t’es là et mon cœur s’anime et bat, t’es là et mes sentiments se noient… Dans le tourbillon de mes émotions, plus explosives les unes que les autres, je me perds et ne sait plus comment réagir. Tu veux quoi, Primrose ? Tu viens pour constater les dégâts ? C’est pas beau à voir, ça non. Ça te fait plaisir de voir le mal que tu m’infliges ? – Je te veux, toi, ou plutôt nous, comme avant. Mes yeux s’écarquillent d’étonnement. Est-ce une farce ? Je n’en crois pas mes oreilles, vient-elle réellement de prononcer ces mots ? Comment pourrions-nous redevenir comme avant après ces révélations ? Il en est hors de question. D’abord surpris, je me mets à ricaner légèrement en secouant la tête et en frottant mon torse. – Okkkk… Elle délire. Elle se fout de ma gueule. Elle me prend pour un pigeon ou je ne sais quoi. – Quand je me suis embarquée dans tout ça, je n’avais pas prévu de te rencontrer, je ne pensais pas que j’aurais un jour dans ma vie quelqu’un que je voudrais préserver de tout ça. Je crois que je ne suis pas prêt pour ce genre de discussion. J’ai la tête en feu, une migraine infernale qui explose contre mes tempes : clairement je ne suis pas suffisamment frais. Je recule alors jusqu’au bar tout en l’écoutant et ouvre mon frigo pour attraper une canette de red-bull dont la fonction première sera de me réveiller. – J’ai eu tort de te mentir, j’aurais dû être honnête avec toi depuis le début et te dire toute la vérité. Certes, je fais une petite moue en me concentrant sur ses paroles, sourcils légèrement froncés alors que j’essaie de comprendre où elle veut en venir tout en vidant le contenu de la canette dans ma gorge. – Je ne veux pas te faire de mal et si je pouvais tout arrêter, je le ferais, je te le jure, j’aimerais que ce soit aussi simple que ça. Et là, je tique. ‘Si je pouvais’… Parce que tu ne peux pas ? Mes sourcils se froncent, je pose les coudes sur mon plan de travail et l’observe avec curiosité. Tu travailles pour qui ? Ils te font chanter ? J’ai l’impression d’atterrir au beau milieu d’un mauvais film policier et je n’aime pas vraiment ça. L’illégalité, je flirte avec mais je n’ai jamais fait rien de réellement dangereux (à part ingérer de la drogue). – Tu me manques, Abel, tu me manques vraiment. Tu représentes bien plus à mes yeux que tu ne le penses. La douleur réapparaît. Plus aiguë, plus incisive. Je me redresse, grimace et balaie du revers de la main ses dernières paroles. Je ne veux pas entendre ça, mon cœur saigne encore trop abondamment pour ça. Pourquoi faut-il que tu tournes le couteau dans la plaie, hein ? T’es une sacrée bourreau, Primrose tu sais… Y’a cette douleur au fond de mon cœur que tu ranimes par ta simple présence, y’a ces regrets qui ne font qu’enfler et qui sont en train de m’étouffer, y’a ton regard qui m’implore si fort et je sais que je vais céder. Car je ne peux pas vraiment résister, pas vrai ? J’suis foutu, complètement con de t’aimer encore malgré tout le mal que tu me fais. Alors je termine la canette et prends le temps de m’allumer une clope, savourant ses quelques secondes de répit, quelques secondes où le silence s’installe et ou la discussion reste suspendue en l’air… - T’as dit ‘si tu pouvais’… ça veut dire que tu ne peux pas ? J’attaque directement par le sujet qui fâche. Je ne suis pas du genre à palabrer durant des heures, ou à éluder le problème. Non, je fais face et je la regarde droit dans les yeux. – Pour qui tu travailles et pourquoi tu ne peux pas arrêter de faire ça ?  Si tu veux être honnête, Prim, c’est le moment où jamais. Dis-moi enfin tous tes secrets…  

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyVen 20 Déc 2019 - 21:48



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

Les minutes passent à une lenteur effrayante et à chaque instant j’ai l’impression qu’Abel va se mettre à hurler pour finir par me jeter. Je me sens affreusement seule alors que nous sommes pourtant tous les deux et que j’ai envie la possibilité d’être en sa présence après de longs jours sans avoir la moindre nouvelle. J’aimerais tellement tout lui expliquer, j’aimerais qu’il comprenne ce que je fais, pourquoi je le fais et surtout qu’il accepte que ma vie ne soit pas parfaite, mais je ne sais pas par où commencer. Je m’embrouille, je patauge, je reste vague et surtout je guette la moindre de ses réactions comme un enfant ayant fait une bêtise qui craint la punition qui va s’abattre sur lui. Sauf que je ne suis plus une enfant et Abel n’est pas ce parent en colère qui finira de toute façon par pardonner parce que sa progéniture est l’élément central de son existence. Je ne suis plus rien pour lui, il me l’a bien fait comprendre et alors que mon cœur se déchire à l’idée de le perdre définitivement, il reste là, devant moi, incapable d’avoir la moindre réaction ou de prononcer une seule parole qui ne me renvoie pas à l’erreur que j’ai commise. Je le comprends, évidemment, je n’ose même pas imaginer comment j’aurais réagi en apprenant qu’il se retrouvait tous les soirs dans le lit d’autres femmes mais je sais que ça m’aurait fait mal, vraiment très mal, tant le fait qu’il me soit infidèle que celui qu’il ait passé ça sous silence et m’ait tenu à l’écart de quelque chose d’extrêmement important. Le pire, dans tout ça, c’est que je le mets en danger, c’était déjà le cas lorsque nous avons commencé à nous voir parce qu’il représentait un superbe moyen de pression dont beaucoup de personnes peu scrupuleuses auraient pu vouloir se servir, mais c’est encore pire maintenant qu’il a montré de quoi il était capable. Il a énervé le Club, il s’est mis à dos des gens puissants avec des yeux et des oreilles dans tout Brisbane et le simple fait que je sois venue le voir ce soir au lieu de le tenir à l’écart pour le préserver de la rancœur de mes supérieurs hiérarchiques le met en danger. C’est comme si j’avais franchi les portes de cet appartement avec une grande cible à lui épingler dans le dos. Je ne suis qu’une égoïste, j’ai profité de sa gentillesse et de l’amour qu’il avait pour moi, je lui ai dissimulé une partie de ma vie pour vivre cette histoire d’amour qui me faisait tant rêver et je suis prête à le mettre en danger parce que je suis malheureuse de ne plus l’avoir dans ma vie. Je me fais horreur et pourtant, je suis incapable de renoncer, incapable de le laisser m’échapper, incapable d’imaginer que le reste de ma vie se poursuive sans lui, ou en tout cas, pas sans avoir essayé de nous sauver. Je regrette d’avoir mis aussi peu de maquillage, je me sens presque nue et complètement vulnérable face à une colère qui ne l’a pas quittée et contre laquelle je ne suis pas sûre de pouvoir lutter.

Cette fois, pourtant, je ne me laisse pas submerger par mes émotions et je ne me renferme pas comme j’ai l’habitude de le faire dès que les émotions me submergent. Il se montre plus ouvert à la conversation et je fais abstraction de l’état lamentable dans lequel il se trouve et de la canette de red-bull qu’il tient à la main pour me concentrer sur l’explication qu’il attend et que je dois lui fournir. « Non, je peux pas. » J’admets, avec franchise, parce que je sais que c’est la vérité et que je ne peux plus lui mentir, pas sur un sujet aussi grave et aussi important. « Ce n’est pas le genre d’activité où tu peux tout simplement poser ta lettre de démission sur la table, et partir avec un joli chèque et un super pot de départ. » Je ne suis pas sûre que partir soit une option, d’ailleurs et à j’avais accepté cette règle quand je me suis lancée là-dedans. Maintenant, il est trop tard, ma vie entière s’est construite autour de ça, les gens que je fréquente font partie de ce monde, les gens me connaissent comme appartenant à ce milieu fermé et jamais je ne pourrais réussir à rebondir. Est-ce que c’est ce que je veux vraiment ? Est-ce que j’ai envie d’abandonner cette perspective d’avenir qui serait susceptible de m’apporter pouvoir, puissance et richesse ? A dire vrai, je ne m’étais jamais posé cette question avant, parce que continuer était une évidence. Je croyais pouvoir tout avoir, Abel, ma famille, mes amis, une vie universitaire et cette vie parallèle qui m’apporte tellement plus que je ne veux bien l’admettre. Je me sens forte parmi eux, parce que je peux aller à l’encontre des lois, braver les interdits, être celle que je veux. J’ai une autre identité, un autre visage, je joue de mes charmes, je plais et j’adore me rendre compte que je peux manipuler les gens si facilement, mais ce n’est pas moi tout ça, je ne pourrais jamais être fière de ce que je fais et de la vie que je mène. « Je travaille pour une organisation bien plus grande que tu l’imagines, mais c’est très récent. » Je commence, il veut la vérité, il va être servie parce que je n’ai pas l’intention de lui dissimuler quoi que ce soit. « Jusqu’à juillet, je travaillais pour un club de striptease, mon patron était un connard mais j’étais bien payée, sauf que la nouvelle copine de mon frère est venue faire un scandale suivie de près par un client qui a essayé de me tuer parce que j’ai révélé à sa copine qu’il faisait appel à mes services. » Mauvais plan, je le reconnais, et je n’ai eu aucune nouvelle de Charlie depuis et j’avoue qu’à l’heure actuelle, l’avancement de sa vie est le cadet de mes soucis. « Les marques sur ma peau, tu te souviens ? C’était lui. » Je lui avais plus ou moins expliqué cette agression, à l’époque, mais en me gardant bien de révéler ma profession et j’imagine que tout ceci a plus de sens, désormais. « Je me suis fait virer, du coup et j’ai appelé une femme pour qui je vendais régulièrement des médicaments à la fac. » De la drogue, plutôt que des médicaments, mais finalement c’est juste un joyeux mélange de substances plus ou moins légales destiné à détendre les étudiants un peu trop stressée. « Elle m’a proposé de bosser pour elle et c’est comme ça que je les ai rejoint. » C’était la meilleure option pour moi, elle m’a ouvert une voie toute tracée, m’a permis de gagner plus, de rembourser davantage mes dettes, de remettre ma vie sur les rails et de ne plus avoir à me soucier de tous ces problèmes financiers qui me poursuivaient depuis si longtemps. Enfin, ça, c’était avant le scandale d’Abel, avant que mon efficacité et mon utilité ne soient remises en question. « Ils sont très forts, tu sais, ils ont des yeux et des oreilles partout. » Je ne dis que la vérité, je ne veux pas lui faire peur mais moi j’ai peur et je veux qu’il se rende compte que tout ceci n’a rien d’un jeu, bien au contraire. « Après ce qu’il s’est passé l’autre soir, je savais que j’allais avoir des comptes à rendre et un jour, je suis rentrée à la maison et elle m’attendait… Elle était chez Caleb, elle était entrée chez lui, elle le connaissait, elle te connaissait. » La panique se fait entendre dans ma voix que je tente de contrôler. Ce n’est pas sa pitié que je veux, mais simplement lui faire comprendre que ce n’est pas moi qui dicte les règles, je me contente simplement de les suivre. « Ce ne sont pas des gens à qui on peut tourner le dos ou faire de fausses promesses, et si jamais je décidais d’aller à l’encontre de ces règles, j’aurais plutôt intérêt à partir très vite et très loin. » Mais j’en suis incapable, parce qu’il y a tellement de gens que je ne me sens pas capable de laisser derrière moi. « Tu me crois ? » Je demande finalement, plantant mon regard dans le sien, à la fois impatiente et terrorisée de tout ce qu’il pourrait avoir envie de me dire maintenant qu’il sait que ma situation est pire que ce qu’il avait pu imaginer.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyJeu 2 Jan 2020 - 22:04


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"I WALKED THE STREETS ALL DAY, RUNNING WITH THE THIEVES. ‘CAUSE YOU LEFT ME IN THE HALLWAY, GIVE ME SOME MORE. JUST TAKE THE PAIN AWAY. JUST LET ME KNOW I’LL BE AT THE DOOR, AT THE DOOR, HOPING YOU’LL COME AROUND. JUST LET ME KNOW I’LL BE ON THE FLOOR, ON THE FLOOR, MAYBE WE’LL WORK IT OUT. GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER…► HARRY STYLES, MEET ME IN THE HALLWAY."
→  Il est venu le temps des révélations. Terminé les mensonges, les masques tombent finalement et j’ai besoin de savoir qui tu es, Prim. Car si tu veux réellement qu’un ‘nous’ soit possible, alors il va falloir que tu étales la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur mon plan de travail aujourd’hui. Un bref regard vers la baie vitrée m’indique que le soleil décline, donc qu’on doit être en fin de journée. J’ai passé ces derniers jours le cerveau totalement enfumé, à me mettre la tête à l’envers et à sécher les cours si bien que j’ai encore un peu de mal à émerger. Elle me sort du lit, Primrose et elle m’oblige à me concentrer, à me sortir de mon apathie pour l’écouter, pour la comprendre, pour saisir les raisons pour lesquelles elle s’envoyait en l’air avec d’autres types pendant qu’on sortait ensemble. Ai-je réellement envie de le savoir ? Est-ce que je ne préfère pas la détester encore longtemps pour ça ? Pour mieux l’oublier… Pour oublier le fait qu’elle m’a déchiré le cœur, qu’elle l’a saccagé, écharpé, mis en pièce. – Non, je peux pas. Ce n’est pas le genre d’activité où tu peux tout simplement poser ta lettre de démission sur la table, et partir avec un joli chèque et un super pot de départ. Mordante, toujours. Elle ne change pas de tactique, Primrose et même acculée, même peu maquillée, même sans artifice et au naturel, elle ne perds pas de sa superbe, de son impétuosité et de son caractère agressif. Et j’aurai un millier de questions à lui poser, un millier de pourquoi à lui demander, un millier d'interrogations mais je me tais. Je me tais, car c'est sa vérité que je veux connaître, sans influence, juste sa vérité à elle. Je me demande si elle a une dette, et auprès de qui elle l’a contracté car suivant les malfaiteurs avec lesquels elle fait affaire, on ne peut pas agir de la même façon. J’attends patiemment les explications qui ne tardent pas mais qui restent un brin trop énigmatiques. Quelle est donc cette organisation dont je ne peux imaginer la grandeur ? Que fais-tu exactement pour gagner ta vie, Primrose ? Intrigué, je ne la coupe pas et m’assois simplement sur mon canapé, le cendrier posé sur la cuisse. Ainsi donc, celui qui t’a violenté est un mec que tu t’es tapé. Difficile à suivre, difficile de ne pas s’énerver, de ne pas l’envoyer se faire foutre et de ne pas lui montrer la porte du doigt. Les marques sur ta peau, Prim, je m’en souviens très bien… Tu m’étais apparue si vulnérable ce jour-là et tu ne m’as pas laissé réellement t’aider. Je me suis senti incapable, rejeté et méprisé. Et je t’ai ramené chez moi. Je ne ramène aucune fille ici, aucune qui n’a pas d’importance pour moi. Tu es importante pour toi, encore un peu trop à mon goût. Bien trop. Je me souviens de ce jour, oui, mieux que tu ne l’imagines. Car ces marques j’ai souhaité les effacer avec mes baisers et mes caresses, j’ai voulu prendre ta peine et la faire mienne, te faire oublier qu’on t’avait fait du mal et te faire du bien à la place… Quel con j’ai été, n’est-ce pas ? Mais j’ai réussi… Je t’ai fait du bien, Primrose, sinon tu ne serais pas là, à tout me déballer dans un fouillis d’informations bordéliques quasi-incompréhensible car maintenant j’apprends que tu vends des médicaments à la fac. T’es dans le trafic illégal de médocs aussi ? Putain mais c’est quoi ce bordel ? Jusqu’où tu t’es enfoncé dans la merde Anderson ? Et tout ça pour quoi ? Le fric ? Sérieusement ? J’avoue ne pas comprendre… Faut dire que j’ai jamais manqué d’argent donc peut-être que ça ne joue pas en ma faveur mais tout de même… - Ils sont très forts, tu sais, ils ont des yeux et des oreilles partout. A notre époque, ce n’est pas très difficile d’en avoir, chacun étale sa vie sur les réseaux sociaux et donne des informations capitales aux voleurs et aux truands qui passent par là… Je ne suis pas impressionné, même si je comprends que Primrose a très peur de ces gens-là. – J’aurais plutôt intérêt à partir très vite et très loin, tu me crois ? Je ne bouge plus depuis un petit moment, complètement perdu dans mes réflexions, la cigarette entièrement consumée dans le cendrier. Je me redresse, pose les coudes sur mes genoux et frotte mes paumes l’une dans l’autre. – Ces… Cette organisation, dont tu tais encore le nom, elle a quoi sur toi ? Des choses qui pourraient t’incriminer sans qu’on puisse établir de lien entre elle et toi ? Ce qu’il faut maintenant, c’est trouver le levier qui va tout faire sauter. Le moyen de pression. Chaque personne, chaque association, chaque groupe, tout le monde a des failles. Et partant de ce principe-là, il suffit simplement de mettre le doigt au bon endroit et d'appuyer pour obtenir ce qu’on désire. – Tu sais, c’est pas difficile de savoir qui j’suis. Ma face était il y a quelques années placardée dans tout Londres et j’ai fait une campagne assez importante ici aussi. S’ils ont des moyens de pression sur toi, il faut juste que tu trouves un moyen de pression équivalent, sinon plus important. J’allume une nouvelle cigarette, tire dessus avec un air soucieux et reprends en soufflant la fumée dans la pièce. – La question qu’il faut que tu te poses surtout, Prim, c’est ce que tu veux toi. Te sortir de cette merde ou y rester ? Parce que t’y as bien trouvé ton compte à un moment non ? Alors c’est quoi qu’a changé ? Je peux pas croire que ce soit juste moi. J’y arrive pas. Moi je pense juste que tu détestes la personne que tu deviens, et que tu t’accroches au seul abruti qu’il te reste, au seul pauvre con tellement amoureux de toi qu’il se jetterait dans les flammes pour te sauver de l’enfer.  

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyJeu 9 Jan 2020 - 21:42



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

J’ai tellement envie de me racheter à ses yeux et tellement envie qu’il me comprenne et pourtant, encore une fois, j’ai du mal à m’exprimer clairement, à avouer la réalité et à mettre des noms sur les personnes que je mentionne. J’ai peur qu’il veuille se prétendre plus fort qu’il ne l’est, ou qu’il ne les croit plus faible qu’ils ne le sont et jamais je ne pourrais me pardonner de lui avoir attiré des ennuis. Il m’a déjà prouvé qu’il pouvait être impulsif et irréfléchi en débarquant à ce gala de charité, prêt à en découdre avec toutes les personnes présentes si je refusais de le suivre et rien ne me dit qu’il ne fera pas autre chose d’encore plus stupide une fois qu’il saura réellement à quelle organisation j’appartiens et qui tire les ficelles du pantin que je suis devenue. Malgré tout, je sais qu’il faut que je lui en dise plus, ou en tout cas suffisamment pour qu’il comprenne pourquoi je lui ai menti et pourquoi je me tiens devant lui aujourd’hui. Je ne peux pas m’imaginer sans lui, je n’ai peut-être pas réussi à lui dire à quel point je l’aime, mais je suis prête cette fois à jouer le tout pour le tout et éviter de le perdre. Ou peut-être que je l’ai déjà perdu finalement ? C’est en tout cas ce que je pensais avant d’arriver ici mais puisqu’il m’a laissé entrer, ça doit vouloir dire que je peux encore changer les choses et je compte bien ne pas laisser passer ma chance. « Je pense pas qu’ils s’embarrasseraient à m’incriminer pour quoi que ce soit, si je deviens gênante pour eux, j’imagine qu’ils trouveront un moyen de se débarrasser de moi, c’est en tout cas ce qu’ils m’ont fait comprendre après… la dernière fois. » Je me souviendrais toute ma vie avoir entendue Raelyn Blackwell dire qu’elle avait reçu l’ordre de se débarrasser de moi, ce n’est pas quelque chose qu’on oublie facilement. « Tu sais, ce n’est pas un jeu pour eux, ils ne s’amusent pas à prendre des risques inconsidérés et si jamais ils considèrent que je les dessers plus que je les sers, je ne recevrais pas d’autre avertissement. » Je ne suis pas claire, je m’en rends bien compte, mais je fais vraiment de mon mieux pour lui expliquer ce qu’est la réalité de ma vie. Il faut qu’il se rende compte que chacun de mes mouvements est calculé puisque contrôlé par des personnes que je ne pourrais jamais atteindre même avec les meilleurs plans du monde. « Mais si tu veux savoir pourquoi est-ce que je reste dans tout ça, c’est parce que j’ai peur de ne pas avoir le choix. » Et parce que je veux croire que j’appartiens au Club parce que je l’ai décidé et non pas parce qu’on l’a décidé pour moi, je n’ai encore jamais envisagé de partir ou de mieux équilibrer ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Il se veut rassurant mais moi j’ai surtout l’impression qu’il ne comprend pas la gravité de la situation ou qu’il tente de la minimiser. Certes, sa notoriété a dû aider à l’identifier, mais est-ce qu’il se rend compte de ce que ça veut dire ? Le Club peut le retrouver à n’importe quel moment et lui faire payer son geste, ou se servir de lui pour m’en demander encore et toujours plus. Est-ce qu’il réalise tout ça ? Est-ce qu’il se rend compte à quoi il s’expose ? Probablement pas. « Et ça ne t’est pas venu à l’esprit que parce qu’ils avaient pu voir ta tête placardée dans tout Londres, ta sécurité était compromise ? Ça ne te fait ni chaud ni froid ? » Moi ça m’inquiète en tout cas et j’aimerais qu’il s’inquiète un peu plus de ce qui peut lui arriver. « Et tu vois, toi, comment je suis censée trouver un moyen de pression sur eux ? Si je les menace de parler à la police, ils me tuent, si j’essaie de partir, ils me retrouveront et si jamais par miracle j’arrive à les faire plonger, je plonge avec eux. Tu ne crois pas que j’ai déjà envisagé toutes les solutions possibles, Abel ? » J’ai eu deux semaines pour les imaginer toutes une par une, parce que le retrouver me paraissait plus important que toutes les missions du monde et de tout l’argent que je pouvais gagner grâce à ça. Je crois qu’il n’y a rien que je pourrais faire contre le Club qui me permettrait de m’en sortir sans problème, tout simplement parce que je fais partie de cette organisation et qu’il est donc absolument impossible que je m’en sorte si jamais il devait arriver quelque chose. Je ne suis qu’un petit soldat, ils n’hésiteraient pas à me sacrifier pour survivre, c’est évident. Je soupire alors qu’il ne me questionne encore. Il ne comprend pas, comme toujours, il doute de l’importance qu’il a à mes yeux alors qu’elle est pourtant évidente. J’aime ce garçon, je veux être avec lui et ma vie au sein du Club n’est pas compatible avec notre histoire, il me l’a très bien fait comprendre. « Je te l’ai déjà dit Abel, je veux qu’il y ait un nous. » Evidemment, ce n’est pas la seule raison, j’ai toujours su que je devrais sortir de tout ça sans jamais trouver la force de le faire. Il est celui pour qui j’ai envie de trouver le courage de changer les choses, c’est tout, et ça devrait lui suffire. « Je veux te rendre heureux. » Jusque-là, on peut dire que j’ai échoué mais une relation basée sur un mensonge ne peut pas vraiment donner quelque chose de positif, j’en prends bien conscience maintenant. « Et je veux me rendre heureuse, aussi. » J’aurais peut-être dû commencer par-là, d’ailleurs, parce que je suis intimement convaincue qu’on peut changer pour soi-même mais qu’il est impossible de changer pour les autres si ça ne nous convient pas. « Je pense que c’était facile pour moi de me convaincre que c’était ce qui me convenait tant que je réussissais à préserver mes proches, maintenant que ce n’est plus le cas et que je suis obligée de prendre une décision, je sais que ce n’est pas la vie que je veux. » Ce n’est peut-être pas suffisant pour lui mais c’est ce que je peux lui dire de plus sincère. Il n’a plus le droit de me repousser maintenant, je ne supporterais pas qu’il le fasse.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyVen 10 Jan 2020 - 13:19


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"I WALKED THE STREETS ALL DAY, RUNNING WITH THE THIEVES. ‘CAUSE YOU LEFT ME IN THE HALLWAY, GIVE ME SOME MORE. JUST TAKE THE PAIN AWAY. JUST LET ME KNOW I’LL BE AT THE DOOR, AT THE DOOR, HOPING YOU’LL COME AROUND. JUST LET ME KNOW I’LL BE ON THE FLOOR, ON THE FLOOR, MAYBE WE’LL WORK IT OUT. GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER…► HARRY STYLES, MEET ME IN THE HALLWAY."
→ Ces fichues révélations sont en train de tout foutre en l’air car je réalise au fur et à mesure de notre échange qu’elle s’est sérieusement enfoncée dans la merde, Prim et par conséquent, j’ignore si je suis en capacité de l’en sortir – j’en doute fortement. Après tout, je ne suis qu’un petit con de mannequin au rabais dont le plus grand exploit soit d’avoir mis une de ses collègues enceinte. Je n’ai pas une grande estime de moi-même mais je préfère être réaliste : je n’ai rien du prince sur son cheval blanc, valeureux guerrier prêt à affronter les pires démons pour  voler au secours de sa belle enfermée dans sa tour d’ivoire. Loin de moi l’envie de me complaire dans ma médiocrité, je suis simplement conscient de mes limites et en l’entendant parler et évoquer ce mystérieux groupe de malfrats, j’en viens à penser qu’il s’agit de la pègre, la pire espèce de voyou qui puisse exister sur cette terre. Si c’est le cas, je ne suis pas de taille et même avec toute la bonne volonté du monde, je finirais mort au fond d’un caniveau avant d’avoir pu faire quoi que ce soit. Si Primrose s’est enrôlée au sein de la mafia, je n’ai aucune putain d’idée de comment l’en faire sortir et c’est avec un regard affligé, meurtri et désemparé que je la fixe désormais. Bien sûr que tu n’as plus le choix, Prim. Tu pensais à quoi quand t’as fait ce deal ? Tu pensais qu’ils seraient cléments avec toi, qu’ils t’accorderaient des faveurs ? Tu n’es qu’une ressource de plus pour eux, qu’un moyen supplémentaire d’entasser du fric, tu n’es qu’une marchandise exploitable avec une durée de vie limitée. A quel moment en as-tu perdu conscience ? A quel moment as-tu cru pouvoir te jouer de tous facilement ? Elle ne peut pas tout avoir, et c’est aussi ce qu’elle réalise en ce moment, mais le choix je ne peux pas le faire pour elle. S’il s’avère trop compliqué, je finirais par décider à sa place, évidemment et je connais déjà la fin. Tu la connais aussi, Prim, non ? C’est juste qu’elle te fait mal au cœur, qu’elle te brise cette fin et que tu n’avais pas envie de souffrir autant… Je comprends, j’ai mal aussi même si là, je m’efforce de te le cacher du mieux que je peux. Mais j’suis anéanti. Tes mauvais choix de vie nous ont menés vers cette impasse et nous sommes bloqués maintenant, comme deux cons qui sont malheureusement tombés amoureux dans les mauvaises circonstances. Ouais, ça me bousille le cœur, clairement.Et ça ne t’es pas venu à l’esprit que parce qu’ils avaient pu voir ta tête placardée dans tout Londres, ta sécurité était compromise ? ça ne te fait ni chaud ni froid ? Je m’en tape. Je m’en tape, je m’en tape, je m’en tape. C’est ce que je me répète pour m’en persuader, car la vérité c’est que brusquement la possibilité qu’ils s’en prennent à Morgane vient de me foudroyer sur place. C’est trop risqué putain, tu ne peux pas faire courir de risques à ma fille Prim, même si tu ignores son existence. – Tu ne crois pas que j’ai déjà envisagé toutes les solutions possibles, Abel ?  Je balaie l’air de la main, agacé par cette discussion qui tourne en rond et les solutions qui nous échappent. Putain, mais c’est quoi alors ce que tu veux Prim ? Tu veux que je fasse quoi alors que je suis pieds et poings liés ? Elle a mis un nœud coulant autour de ma gorge et elle tire dessus. Moi je m’étrangle, je suffoque, je manque d’air et je deviens bleu, asphyxié, en train de crever, la gueule ouverte, comme un con. Je crève à cause de l’amour. Je crève et chaque seconde est un putain de supplice.  – Je te l’ai déjà dit Abel, je veux qu’il y ait un nous. Abattu, je ferme les yeux et grimace, pose une main sur mon front que je frotte durement. Elle veut qu’il y ait un ‘nous’. Et t’imagine ça comment, Prim ? Toi et moi, main dans la main en allant à la FAC, les yeux dans les yeux au déjeuner, les corps qui se frôlent toute la journée pour mieux s’éloigner une fois la nuit tombée ? Tu imagines que je te laisserais filer pour assurer tes ‘rendez-vous’ de la soirée, peut-être même que je te ferais un petit bisou accompagné d’un mot d’encouragement, peut-être même une petite recommandation aussi, du style « n’oublie pas les capotes ». Le nous, avec ton style de vie, il n’est pas possible Primrose, ouvre les yeux.Je veux te rendre heureux. Et je veux me rendre heureuse, aussi. Malheureusement, je pense que cela est fortement compromis. Je soupire, fortement attristé par tout ça et alors que je me sentais il y a quelques instants l’âme d’un combattant, je suis désormais abattu et désemparé avec la forte envie de disparaître et d’aller m’enterrer quelque part. – Je pense que c’était facile pour moi de me convaincre que c’était ce qui me convenait tant que je réussissais à préserver mes proches, maintenant que ce n’est plus le cas et que je suis obligée de prendre une décision, je sais que ce n’est pas la vie que je veux. Mon corps s’étend sur le canapé et ma nuque vient se reposer sur le dossier de ce dernier alors que je tourne mon visage vers elle. Je la regarde, elle et ses grands yeux tristes, elle et son visage de poupée, elle et son air de petite fille timide qui ne l’est pas vraiment, elle et ses lèvres pincées dans une expression contrite et profondément désolée. T’as sacrifié ta liberté et ta beauté, Prim… ça me désole, mais je ne suis pas celui qui pourra te les rendre. J’suis rien moi  tu sais, juste rien. Et tu finiras par t’en rendre compte. J’en vaux pas la peine.Tu veux faire quoi alors ? Continuer à travailler pour ces connards et entretenir ta double-vie ? Tu veux … que je me taise et que je fasse comme si j’ignorais tout ? Tu veux que je ferme les yeux ? Quand mes lèvres sont sur ton corps, quand mes mains caressent tes courbes, quand je me glisse en toi avec délice et que nous ne faisons plus qu’un ? Je peux pas faire ça, j’suis pas assez fort pour ça. J’suis peut-être pas assez fort pour toi après tout, pas suffisant pour que tu sacrifies tout ce que t’as construit jusqu’à présent. J’suis qui après tout, hein ? J’suis rien, une pièce hors du puzzle, un caillou dans ta chaussure, une gêne dans ton ascension vers le sommet. Je ne peux pas te protéger, je ne peux pas t’aimer dans ces conditions, je ne peux pas être quelqu’un d’autre que moi et je crois… Ouais, j’crois que je ne suis pas suffisant. Mais j’aimerai savoir ce que tu veux clairement, ce que t’attends de moi alors je laisse mes questions en suspens et j’attends que t’y répondes pour savoir comment je dois agir. Dis-moi, Prim, dis-moi quel avenir il y a entre toi et moi…  

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyMar 21 Jan 2020 - 22:10



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

Je crois que je commence doucement à réaliser que j’ai eu tort de venir jusqu’ici. Qu’est-ce que j’espérais au juste ? Qu’il accepte de revoir sa position alors que rien n’a vraiment changé ? Je n’ai rien d’autre à lui raconter que les faits et il les connaissaient déjà plus ou moins sinon il ne serait pas venu faire un scandale devant un foule réunie pour un gala de charité. Je prends conscience que connaitre réellement mon activité ne lui suffit pas, il a besoin de savoir que je veux arrêter de faire ça mais surtout que je connais déjà les moyens que je vais pouvoir employer pour m’en sortir. La vérité est que je n’en ai pas la moindre idée, j’ignore si Raelyn me laisserait faire ce retour en arrière ou si, au contraire, elle chercherait à avoir encore plus d’emprise sur moi parce qu’elle aurait conscience que je lui échappe. Je crois qu’elle se rend déjà compte que je ne suis plus aussi emballée par l’idée d’être son esclave que j’ai pu l’être quelques mois auparavant et ça n’a pas l’air de lui plaire du tout. J’ai déjà reçu un avertissement de sa part et je me tiens bien depuis parce que je sais pertinemment que j’aurais tort de faire des vagues. Toutefois, je sais aussi qu’elle s’attend à ce qu’Abel sorte de ma vie parce qu’elle ne croit pas qu’il soit capable de se tenir à distance de mes agissements et, à dire vrai, j’en suis convaincue moi aussi. Jamais il n’acceptera ce que je fais pour gagner ma vie et je peux le comprendre, je crois même que j’ai de plus en plus de mal à l’accepter, moi aussi. Pour la première fois, mes actes se mettent en travers de mon bonheur et gâche le futur que j’essaye de construire. Jamais ils n’avaient été un frein à mon épanouissement parce que j’avais toujours réussi à mener deux vies bien séparées sans qu’elles ne viennent s’entrechoquer et avoir une influence négative l’une sur l’autre. Pourtant, je savais que je serais au pied du mur un jour et que je ne pourrais plus faire semblant d’être celle que je ne suis pas. Le seul problème dans tout ça, c’est que je ne sais toujours pas qui je suis, au fond, et j’espère tellement que la main tendue d’Abel me suffise à prendre une décision. Malheureusement pour moi, il n’est pas décidé à me tendre cette main et au fur et à mesure que nous poursuivons notre conversation, je le sens prendre encore plus de distance que lorsqu’il m’a quitté, emporté dans un tourbillon de haine et de tristesse qu’il n’arrivait pas à contrôler. Il est calme maintenant, il a mis de côté sa rancœur, ou en tout cas c’est l’image qu’il renvoie, mais pourtant sa décision n’a pas changé et je ne suis plus la bienvenue dans sa vie. Le reconnaitre me brise le cœur une nouvelle fois et j’aimerais tellement trouver les mots pour qu’il revienne sur sa décision. Ce ne sont pas les sentiments, le problème, j’en suis persuadée, car s’il accepte d’être là, avec moi, d’avoir cet échange qui ne mène à rien et de m’écouter parler, c’est probablement parce que son cœur lui ordonne de le faire alors que sa raison s’y oppose. Je lui suis reconnaissante de m’accorder encore ce moment, mais je sais aussi que je devrais me résoudre à partir, parce que nous n’arriverons pas à une conclusion positive tous les deux et que continuer ce débat stérile nous fera forcément plus de mal que de bien. Prendre cette décision me parait pourtant insurmontable pour le moment, parce que j’ai peur que cet aurevoir soit un adieu et que je n’ai plus jamais l’occasion de recroiser sa route après cela. Finies les engueulades à la fac, finies les joutes verbales que nous apprécions temps, finies les matinées lovées contre lui et finies les nuits passées à se découvrir enlacés l’un contre l’autre. Je sais que je dois le laisser partir, que si je tiens à le retenir à ce point, c’est pour moi, pour mon propre bonheur et non pas pour le sien. J’ai toujours eu pour habitude de me faire passer avant les autres, de tout faire pour exhausser le moindre de mes désirs, peu importe le nombre de personnes que je dois écraser pour arriver à mon objectif. Je ne peux pas agir comme ça avec Abel, parce que je tiens à lui plus qu’à n’importe quel garçon auparavant. « Non, ce n’est pas ce que je veux, j’essaie juste de t’expliquer qu’il n’y a pas de solution miracle qui me permettra de tout abandonner du jour au lendemain pour que tu n’aies plus envie de te débarrasser de moi. » Le problème, c’est que j’ai du mal à envisager une solution qui fonctionne sur le long terme, également. Bien sûr, je suis convaincue qu’il y en a une, au fond, et que je finirais par la trouver, d’ailleurs, mais il est évident qu’Abel ne passera pas les prochains mois ou les prochaines années à attendre que je me sois débarrassée de toutes mes casseroles. « Je ne te demanderais jamais d’accepter ce que je fais et tu sais très bien que si je dois faire un choix, c’est toi que je choisis, j’ai juste peur que ce choix ne m’appartienne pas. » J’ai tout dit, à présent, il sait ce que je fais, il sait pourquoi je le fais, il sait l’emprise que le Club a sur moi et le danger qu’il court. Je ne peux pas faire plus. Je ne peux pas regretter de m’être déplacée parce qu’il y avait trop de non-dits à éclaircir et je suis heureuse d’avoir pu le faire, mais je me rends compte que la vérité ne résout rien, dans notre cas. « Je sais que ce que je te dis ne change rien, mais ça ne pouvait pas se finir comme ça, il fallait que je vienne. » Et j’aurais tellement aimé qu’il me tende cette main, mais plus le temps passe et plus ça me parait impossible.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyDim 26 Jan 2020 - 9:12


YOUR SILENCE IS KILLING ME SO SHOUT AT ME
"I WALKED THE STREETS ALL DAY, RUNNING WITH THE THIEVES. ‘CAUSE YOU LEFT ME IN THE HALLWAY, GIVE ME SOME MORE. JUST TAKE THE PAIN AWAY. JUST LET ME KNOW I’LL BE AT THE DOOR, AT THE DOOR, HOPING YOU’LL COME AROUND. JUST LET ME KNOW I’LL BE ON THE FLOOR, ON THE FLOOR, MAYBE WE’LL WORK IT OUT. GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER, GOTTA GET BETTER…► HARRY STYLES, MEET ME IN THE HALLWAY."
→ Un sentiment d’inachevé flotte dans l’air autour de nous. L’atmosphère est pesante et les vérités ont du mal à sortir. Nous savons tous les deux qu’une histoire n’est pas envisageable avec de telles pratiques sur le côté. Et puis quoi ? Je devrais accepter d’être la risée de tous mes potes parce que ma meuf fait l’hôtesse au bras de gros bonnets dégoutants ? C’est impossible, je ne peux pas me contenter d’être dans mon coin et de l’attendre gentiment, sage toutou qui se satisfait d’une caresse de temps à autres et qui n’ose se plaindre de sa propre misère. Silencieux, apeuré, dépendant… Je ne l’ai jamais été et je ne le deviendrais pas maintenant, aussi amoureux que je sois. Je le savais que tu m’écorcherais, Prim mais j’ignorais que tu me demanderais d’intégrer ta propre prison. Les chaînes ne m’ont jamais attirées, j’ai besoin de me sentir libre pour avancer et si j’étais prêt à construire quelque chose avec toi, à bâtir un avenir, tout s’effondre dès la seconde où je me rends compte qu’il n’y a pas que toi. Il y a toi et tes activités, toi et ces gens qui te tiennent en laisse, toi et ton incapacité à faire un réel choix. Alors j’essaie de t’y pousser malgré tout, car tu tournes autour du pot là, Prim. Tu tournes, tu virevoltes, tu souffles le chaud puis le froid mais ça ne marche plus tout ça, ça ne marche plus. Viens un temps où la sincérité est contrainte, si on ne veut pas perdre ce qu’on a. – Non, ce n’est pas ce que je veux, j’essaie juste de t’expliquer qu’il n’y a pas de solution miracle qui me permettra de tout abandonner du jour au lendemain pour que tu n’aies plus envie de te débarrasser de moi. Quel joli façon de retourner le problème ! T’es tellement habitué à mentir Prim, que c’est devenu un réflexe chez toi et ça entache tout. J’allume une cigarette et souffle la fumée vers le plafond à plusieurs mètres au-dessus de nous. Alors, de son point de vue, c’est moi qui veux me débarrasser d’elle maintenant. C’est moche de faire ça, Prim, c’est moche d’accuser le pauvre mec que t’as déjà foutu à terre, putain c’est moche. Et ça fait monter en moi un puissant sentiment de révolte, accusé à tort d’un échec qui ne vient pas de moi. Alors, je ricane d’un air mauvais et reprends ses mots – J’ai envie de me débarrasser de toi ? C’est ce que tu dis ? C’est aussi ce que tu penses ou il ne s’agit là que d’une tactique pour me faire culpabiliser et te dédouaner de tes fautes ? Dis-moi, Prim… Entre toi et moi, c’est qui qu’a trompé l’autre ? Il faut rendre à César ce qui appartient à César, ne crois-tu pas ? Je veux bien prendre le blâme pour beaucoup de choses, mais je déteste qu’elle remette en doute mon implication dans notre relation. Et ses indécisions me fatiguent et me blessent davantage. T’es là pour quoi Prim à part pour ouvrir les plaies et pour insérer plus profondément le couteau ? Tu veux me déchirer ? Tu veux me voir souffrir ? – Je ne te demanderais jamais d’accepter ce que je fais et tu sais très bien que si je dois faire un choix, c’est toi que je choisis, j’ai juste peur que ce choix ne m’appartienne pas. Blasé, mes yeux la fixent sans savoir quoi penser de ce discours qui veut dire tout et rien à la fois. T’as plus le choix, c’est ce que tu dis, alors dans ce cas pourquoi tu viens me faire miroiter un avenir à deux Prim ? C’est quoi le but de cette putain de rencontre là ? Intérieurement, je bouillonne et je crois que si je n’avais pas de l’affection pour elle, je serais déjà en train de m’égosiller pour qu’elle sorte hors de ma vue, qu’elle arrête de me foutre de la merde dans le crâne avec ses fausses excuses, ses ressentis bidons et toutes ses explications qui n’ont ni queue ni tête ! La franchise, Prim, putain ! La franchise, c’est trop demandé ? Tu viens sur le lit de mort d’un mec et tu fais cramer son cercueil : mais quelle genre de fille es-tu ? – Je sais que ce que je te dis ne change rien, mais ça ne pouvait pas se finir comme ça, il fallait que je vienne. Oh… je vois. C’est donc pour soulager ta conscience que tu es venue me trouver. Si je lui donne une explication, il m’e voudra certainement moins. Petite fille sage qui fait les yeux doux pour obtenir les faveurs de ses parents, et qui n’hésite pas une seule seconde à accuser sa sœur ou son frère à sa place. Mon ton est froid et mesuré alors que je lui demande posément tout en continuant de fumer ma cigarette – Fallait que tu viennes pour quoi, Prim ? Pour soulager ta conscience ? Pour me foutre tes propres responsabilités sur la gueule et m’enfoncer un peu plus sous l’eau ? Est-ce que ça va mieux ? Dis-moi, ça t’a soulagé de me dire tout ça ? Parce que ce n’est pas ‘vraiment ta faute’ si tu ne peux pas arrêter ce que tu fais, c’est ça ? Et parce que t’es à la solde d’une putain de mafia, je devrais te plaindre, c’est ça ? Je me redresse, écrase ma clope dans le cendrier nerveusement et poursuis sur ma lancée, le venin au bord des lèvres, je passe à l’attaque à mon tour, épuisé de prendre toute la faute sur mes épaules alors que je ne suis pas responsable de tout ce qui s’effondre. – Tu veux passer pour une ingénue ? Pour une tebée qui ne savait pas dans quoi elle s’engageait en trafiquant avec ce genre de malfrats ? Tu crois vraiment que je vais y croire à ton histoire de petite fille bien sage qui regrette ses mauvais choix ? La vérité c’est que tu t’es fourrée toute seule dans cette putain de situation de merde, Prim et il ne tient qu’à toi de t’en sortir ! Tu ne peux pas blâmer les autres pour TES PROPRES PUTAINS D’ERREURS ! Tu ne peux pas venir ici la bouche en cœur et m’accuser de mettre fin à notre relation ALORS QUE TU L’AS BOUSILLE DES LE DÉPART ! Putain, mais tu t’entends ? Tu t’entends mentir ou c’est devenu un réflexe qui surpasse tout chez toi ? Tu mens tellement que je paris que t’y crois à tes putains de mensonges ! Bordel de merde ! Et d’un geste agacé, j’envoie mon poing s’éclater sur le plan de travail, après m’être levé et avoir tournoyé dans ma cuisine en vociférant ma colère et ma haine. Je lève un regard larmoyant et plein de souffrance vers elle – Tout ce que t’as réussi à faire là aujourd’hui, c’est me renvoyer une image encore plus détestable de toi, alors bravo. Le jour où tu seras devenue adulte et responsable et où tu arrêteras de te cacher derrière les jupes de je-ne-sais-qui, tu sauras où me trouver. En attendant… Je désigne la porte d’un geste de la main, avant de poser les deux à plat sur mon plat de travail et de la fixer avec rage. Dégage, Prim. Je ne supporterais pas d’entendre un mensonge de plus, ils me lacèrent le cœur, me défoncent le bide et me démontent la gueule. Tes mensonges, tes esquives, tes indécisions, tes lacunes… C’est trop pour moi tout ça, et je ne prétends même pas être un mec bien, je ne prétends pas être meilleur que toi en réalité, c’est juste que la vérité mérite d’être dite et révélée et qu’il faut aussi savoir assumer sa part de responsabilité. La tienne, dans notre couple, elle me semble évidente : t’es à l’origine de son échec.

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Message(#) Sujet: Re: Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel Your silence is killing me, so shout at me ஐ Primbel EmptyVen 7 Fév 2020 - 21:28



 
Abel & Primrose

Your silence is killing me, so shout at me.

Notre conversation tourne mal, très mal même, alors que j’étais sincèrement venue le voir, pleine de bonnes intentions, espérant que mes explications et mon honnêteté changeraient la donne. Je suis obligée de constater que ce n’est pas le cas, parce qu’il juge mon discours insatisfaisant et que la colère qu’il a ressentie près de deux semaines auparavant en apprenant ce que je faisais de ma vie est loin de s’être éteinte finalement. Je suis triste de constater que tous mes espoirs se réduisent au fur et à mesure que la discussion avance. J’ai la nette impression que, plus j’en dis, plus les choses deviennent compliquées entre nous. J’aime ce garçon, bien plus que j’aurais pu un jour l’imaginer, mais je savais depuis le début que ce rapprochement entre nous était une mauvaise idée et j’en ai la preuve aujourd’hui. J’ai eu raison de le repousser alors qu’il cherchait à mieux me connaitre et maintenant qu’il me connait réellement, parce que je n’ai pas su lutter contre cette attirance et contre mes sentiments, il ne veut plus de moi. C’était attendu, finalement, je connaissais l’issue avant même d’avoir vécu le début mais ça ne me fait pas moins mal pour autant. Pourquoi n’ai-je pas le droit au bonheur, moi aussi ? Pourquoi mes choix doivent-ils toujours m’éloigner des personnes que j’aime et auxquelles je tiens ? J’aimerais que ce soit plus facile, j’aimerais que mes proches ne me voient pas juste comme une prostituée mais comme la sœur, l’amie, la copine qu’ils ont toujours eue. Je ne suis pas différente de celle que je prétends être de prime abord et ce n’est pas en connaissant cette profession que je dissimule du mieux que je peux, que ça fait de moi une toute autre personne. Abel ne le comprend pas. Caleb ne le comprend pas non plus. Le reste de ma famille ne le comprendrait pas s’il le savait. Je suis seule au monde, je commence à en avoir l’habitude mais ces piqûres de rappel me blessent et je ne peux les ignorer. « C’est ce que je pense. » Je confirme, calmement alors qu’Abel hurle au scandale, m’accusant de vouloir le faire culpabiliser. Ce n’est pas le cas, je me contente d’être factuelle, il a découvert quelque chose chez moi qui ne lui plaisais pas et ça supprime tout le reste, comme si tous les bons moments n’avaient jamais existé, comme s’il n’y avait eu jamais d’amour ou d’attirance entre nous. J’appelle ça un abandon et tant pis si ça ne lui plait pas, j’imagine que si ça le pique autant, c’est que je touche du doigt la vérité, rien de plus. « Je sais très bien que je suis la coupable, mais tu fais le choix de m’abandonner, tu essaies juste de me rejeter la faute parce que c’est plus facile de ne pas assumer tes responsabilités. » Il ne veut pas se battre pour dépasser sa rancœur, il ne veut pas se battre pour que nos sentiments perdurent, il ne veut pas se battre pour moi parce que je n’en vaux certainement pas la peine à ses yeux et il ne peut pas prétendre que je suis responsable de cette décision parce que je déteste le choix qu’il fait. Le pire reste à venir malheureusement, et alors que je ne pensais pas pouvoir avoir plus mal au cœur, il en rajoute une couche de nouveau, enfonçant le clou encore davantage, me traitant comme si je n’avais jamais eu d’importance pour lui et comme si j’étais le pire déchet que l’humanité ait jamais connu. Mon cœur se serre en entendant ses paroles et si j’avais encore des larmes à faire couler, j’éclaterais sans doute en sanglots devant des paroles aussi dures, mais j’ai passé ces derniers jours à pleurer, mon frère perdu et un amour envolé. Je pensais arranger les choses, je pensais réussir à nous faire aller de l’avant, je pensais que ce qu’il y avait entre nous était trop fort pour pouvoir être brisé et je me suis trompée. Alors je recule vers cette porte qu’il me montre, je ne réagis pas à la violence de ses actes et de ses mots, j’occulte son attitude et j’essaie tant bien que mal de ne pas imprimer chacune de ses paroles dans ma tête. Je sais que ses mots tourneront en boucle, encore et encore, parce qu’il me sera impossible d’oublier que quelqu’un d’aussi important pour moi m’ait traitée de cette façon. Il dit que l’image qu’il a de moi est encore plus détestable que celle qu’il a pu avoir lorsqu’il a appris mon secret, mais l’avantage, c’est qu’on est deux à avoir cette image de l’autre, à présent. Se rend-il compte de ce qu’il me dit ? De ce qu’il me fait ? Bien sûr que j’ai fait des erreurs, d’énormes erreurs et oui je lui ai menti, mais j’ai été honnête et sincère depuis que j’ai mis les pieds dans cette pièce et s’il n’a pas été capable de le comprendre, alors je n’ai plus rien à faire là. Il me parle de venir le retrouver lorsque j’aurais trouvé les mots qu’il veut entendre et lorsque j’aurais adopté la vie qu’il veut que je mène mais nous savons tous les deux qu’il n’y aura pas de retour en arrière cette fois, et que, lorsque j’aurais franchi cette porte, je ne reviendrais plus. Pourtant, cette fois-ci encore, je décide de ne pas m’accrocher parce que je souffre trop pour continuer à l’affronter, alors je tourne les talons sans prononcer un mot de plus et je franchis cette porte qu’il me montre. Je ne me retourne pas alors que je disparais à l’extérieur, laissant la porte claquer derrière moi, je refuse d’affronter son regard plein de colère et de lire le dégoût et la déception dans ses yeux. Je me sens vidée, une fois de plus mais désormais je n’ai plus aucun espoir auquel me raccrocher.

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@Abel White

THE END.
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