Pensive. Elle se demande si c'est une bonne chose de ... Et bien, disons qu'elle essaie de voir, avec Ethan. Ils essaient de voir si ça pourrait repartir comme en l'an quarante, si on peut dire ça ainsi. Elle a toujours été très attachée à Ethan. Et sans doute que c'est l'effet Noëllie. Après tout, hein, c'est normal. Ils ont une fille ensemble. Et c'est tout à fait normal qu'ils soient restés proches pour le bien de la petite fille. Mais elle a failli le perdre. Elle a failli perdre Ethan dans un stupide accident de la route. Alors, Delilah se demande si ... s'il peut y avoir plus entre eux. S'il pourrait y avoir plus. S'ils pouvaient se remettre ensemble. Mais elle s'interroge. Elle se questionne à ce sujet. Ca n'a pas fonctionné entre eux. Parce qu'il voulait certaines choses. Elle en voulait d'autres. Son boulot passait avant tout et Ethan ne semblait pas avoir envie de revenir définitivement dans le coin. Alors, oui, elle s'est lassée. Un peu. Et c'est normal d'ailleurs. Elle, ce qu'elle voulait, c'était une famille. Une vraie vie de famille. Ethan était pas prêt à l'avoir. Mais c'est pas pour autant qu'elle ne l'a pas accepté dans sa vie quand il a décidé de poser ses bagages dans le coin. Ils sont passés à côté de l'un et de l'autre durant tellement de temps. Un peu de bonheur dans leur vie, ça ne leur ferait pas de mal, non ? Et peut-être que ... peut-être que leur bonheur, c'est d'être ensemble. Même s'ils ont mis plus d'une décade à ... Et bien, à s'décider. Peut-être que l'accident d'Ethan ... Ouais, peut-être que l'accident d'Ethan, c'est ce qu'il leur fallait. Un bon coup de pied au cul. Pour voir si les sentiments sont toujours là. Ou bien si c'est peine perdue. Elle sait très bien que tout ne va pas se faire en un claquement de doigts. Non. Ca leur prendra un peu de temps. Et peut-être que ça ira. Ou pas.

Quoi qu'il en soit, elle a bien besoin de ces quelques jours qu'elle a pu avoir. Ca lui fera du bien. Elle en profite pour faire la grasse matinée, même si c'est clairement pas son truc. Elle passe du temps avec sa fille, également. Avec Ethan. Tous les trois. Ou tous les deux. En fait, ça dépend un peu. Mais oui, elle avait besoin de ces jours. C'est certain. Faut dire que la quarantenaire n'est pas du genre à ... Et bien, elle ne lésigne pas sur le boulot. Clairement pas d'ailleurs. Non. Elle enchaîne les heures. Et pas qu'un peu. Pas qu'elle aime passer du temps à étudier des preuves ou bien des petites choses dans le genre. Mais c'est son job. Et mieux elle le fait, plus vite elle peut mettre en prison des criminels. Avec l'aide de ses collègues. Et la ville de Brisbane, ou bien de ses alentours, est un peu plus sécurisée, si on peut dire ça ainsi. BIen sûr, parfois, elle a l'impression de ... s'épuiser. Et c'est pour ça que lorsqu'elle s'arrête, c'est pour trois à quatre semaines. Comme ça, au moins, elle est sûre que ... Elle est sûre qu'elle peut se reposer. Tranquillement. Là, elle a juste pris trois ou quatre jours. Ca lui sera suffisant. Elle a envie de garder du temps pour les fêtes de fin d'année. Et faire quelque chose ... de bien. Ouais. De bien avec Noëllie, avec Ethan aussi. Elle passe une main dans ses cheveux. Il y a un peu de queue au starbuck. Tant pis. C'est pas grave. Elle va attendre. Elle veut son café. Son grand expresso. Après, elle ira faire un tour. Oui. Se promener. Flâner, comme ça. Elle sait que c'est pas forcément le meilleur moment pour le faire. Mais le temps est clément. Il fait pas si froid que tout ça aujourd'hui. Alors, pourquoi pas après tout.

La blonde tourne la tête quand elle entend une voix qui ... et bien, qui l'interpelle. "Oui ?" Ces yeux. Ces yeux bleus. Elle les reconnaîtrait entre mille. Ce regard. Cette carrure. "Paul ?" Elle n'en croit pas ses yeux. Elle secoue légèrement la tête. Elle a envie de se pincer pour être sûre de ne pas rêver. Mais non. Ce n'est pas un rêve. Il est là. Il est bien là. Oui. "Mais ... Tu es revenu en ville ?" Elle sort un peu de la queue, quitte à se faire piquer sa place, mais elle s'en fiche. Parce qu'elle lui fait une franche accolade. "Ca fait quoi ... Quinze ans au moins ?" Oh oui. Ca fait bien autant de temps. Eux qui étaient super proches quand ils étaient petits. Quand ils étaient jeunes. En grandissant, ils se sont perdus de vue. Ca arrive. Bien malheureusement. "En tout cas, j'suis ravie de te revoir ! T'as l'air de bien te porter." Elle a un hochement de la tête.

Delilah se prend quinze ans dans la gueule d'un seul coup. En un regard. Ou presque. Paul. Il est là. Et ça fait ... Ca fait tellement longtemps qu'ils ne se sont pas vus ! Eux qui étaient soudés comme les doigts d'une main ! La vie les a plus ou moins séparés. Elle l'a perdu de vue. Et inversement. Mais il est là. Devant elle. Bon, il a pris de l'âge. Il n'a plus ce visage de jeune adulte sorti de la fac. Elle non plus d'ailleurs. Ils ont pris de l'âge. Tous les deux. C'est dingue. "Une semaine ?" répète-t-elle. Bon, c'est pas comme si ça faisait des mois et des mois qu'il était revenu. Ca fait juste une petite semaine. Elle peut pas le blâmer de ne pas être venu la voir. En même temps, quelle était la chance qu'elle soit toujours en ville ? Elle aurait pu partir. Faire sa vie ailleurs. Paul la serre dans ses bras. Et elle en profite un peu d'ailleurs. Ca fait tellement plaisir de le voir. "Carrément ouais." Elle secoue la tête. Vieillir, c'est normal. Il aurait gardé son visage de gamin, elle pourrait s'inquiéter. La vie, ça abime un peu les gens. Ouais. "La vie a été sympa avec nous et elle ne nous a pas trop changés." dit-elle en se mettant à rire quelque peu. Il est vrai que s'ils avaient totalement changé, et bien ... Ils auraient pu passer l'un à côté de l'autre sans se reconnaître. Et Delilah serait passée à côté de lui sans savoir qu'il était revenu en ville. Ca aurait été triste quand même. Carrément. Oui. Sans attendre, Paul lui demande si elle a des choses à faire. Il lui montre la table où il est installé. "J'ai quelques jours de repos. Donc, j'ai du temps devant moi." Elle a un hochement de la tête. "Juste le temps de me prendre un petit quelque chose et je te rejoins." Elle a de la chance. Le fait qu'elle soit sortie de la file d'attente un moment pour parler brièvement avec Paul a permis qu'elle se désemplisse un peu. C'est plutôt une bonne chose. Elle va pouvoir commander rapidement son café pour le rejoindre ?

Quelques minutes après, la voilà donc à la table de Paul avec son gobelet de café fumant qu'elle dépose sur la table. "Qui aurait cru qu'on se croise ici !" réplique-t-elle dans un sourire. "Quand tu m'as dit que tu quittais Brisbane, je pensais pas que tu reviendras dans le coin." Pas après tout ce temps. En tout cas, ça mérite quelques réponses. Oui. Pas que c'est ultra important de savoir ce qui l'a ramené ici. Mais un peu quand même. Pourquoi est-il là ? Pourquoi est-il revenu ? Qu'a-t-il fait ces dernières années ? Est-ce qu'il est marié ? Est-ce qu'il a des enfants ? C'est tout un tas de questions qu'elle se pose. "APrès tout ce temps, j'pense qu'on a pas mal de choses à se dire toi et moi." Elle a un hochement de la tête. Ca serait étonnant que ... qu'ils n'aient rien à se dire d'ailleurs. "Je commence ou tu le fais ?" lui demande-t-elle. "J'suis pas sûre qu'on ait assez de toute la matinée pour tout s'raconter." Parce que la matinée est bien avancée mais bon. Maintenant qu'il est dans le coin, dans les parages, et qu'elle sait qu'il est là, Delilah ne va pas vraiment le lâcher. Non. Ils vont s'revoir. C'est obligé.

Delilah a du temps devant elle. Elle a quelques jours. Et elle peut bien passer quelques heures avec un de ses amis. Après tout, ils ont été proches par le passé. Vraiment proches. La vie les a séparés pendant un moment. Mais les voilà. Ils se sont retrouvés. Par le plus grand des hasards, d'ailleurs. Mais ils sont là. L'un en face de l'autre. C'est comme ... Elle ne dira pas que c'est comme dans un rêve. Mais ça lui fait bizarre quand même. Et elle apprécie qu'il soit là. C'est chouette. C'est vraiment chouette, et pas qu'un peu. En tout cas, elle ne compte pas le laisser filer. Non. Elle compte bien passer un peu de temps avec lui. Elle va quand même commander un petit quelque chose. Parce qu'à la base, elle était là pour ça. Et elle finit par le rejoindre assez rapidement. Elle s'installe en face de lui. Bien sûr, elle a des interrogations. Et bien sûr, ça prend le dessus assez rapidement. Elle est flic après tout. Elle a l'habitude de poser des questions. Elle a l'habitude d'engager la conversation et de faire parler les gens, si on peut dire ça ainsi. Et ça va pas vraiment changer avec le temps. Non. Elle sera toujours comme ça. Et pas qu'un peu. "Tu te la joues gentleman, c'est ça ?" Elle se met à rire avant de porter à ses lèvres sa boisson caféinée. Elle indique, toutefois, que ça sera peut-être un peu juste. Après tout, la matinée est déjà un peu avancé. "Oh, tu m'invites à déjeuner alors, c'est ça ?" Est-ce qu'elle se moque un peu de lui ? Non. Pas du tout. Mais il est vrai que s'ils doivent rester ensemble un petit moment, c'est pas un simple café, une simple boisson qui leur permettra de tenir. Non. Pas vraiment. Clairement pas d'ailleurs. "J'ai fini l'académie de police. Comme tu peux t'en douter. Et j'me suis tournée vers la section scientifique. Madame Analyse des preuves, c'est moi. Et mon équipe." ajoute-t-elle dans un sourire tout en regardant Paul. "J'ai pris la tête du service il y a quelques années maintenant. Mon chef s'en allait et il a été assez sympathique pour me recommander." Et elle a eu le poste. D'ailleurs, elle s'est demandée, au départ, si on ne lui faisait pas une blague. Pas qu'elle n'avait pas confiance en elle ou bien ses capacités. Mais en règle générale, hein, ce sont plutôt des hommes. Mais elle a été embauchée. Elle a été prise. Et ça, c'est plutôt chouette. Et pas qu'un peu.  "J'ai pas grand chose à dire de plus niveau boulot. A part te raconter les quelques bricoles qui a pu m'arriver durant toutes ces années." Parce qu'il y a eu ... oui, quelques incidents d'ailleurs. Prise pour cible, on avait cherché à la descendre parce qu'elle travaillait sur l'enquête qu'il fallait pas et que ça en emmerdait plus d'un d'ailleurs. L'explosion de l'immeuble où elle a perdu quelques uns de ses collègues. Et toutes les balles ou les égratignures qu'elle a pu recevoir au fil des années. Oui. "Si tu veux que j'te raconte toutes mes petites péripéties, j'le ferais." Oh, bien sûr, elle en occultera, sans doute, certaines. Genre les plus honteuses. Sauf s'ils se font un concours de la pire aventure, si on peut dire ça ainsi.

Elle a un sourire. "Oh, tu sais, t'es pas obligé." Elle secoue la tête. "D'autant plus si tu as d'autres choses de prévue par la suite." Elle le regarde. Normalement, ils n'ont rien de prévu. Ni elle. Ni lui. Mais bon. Il peut avoir ... il peut avoir oublié de faire quelque chose à la dernière minute. Delilah est organisée. Dans la mesure du possible. C'est pas à elle que ça arrivera. Mais comme on le dit, un accident de parcours est si vite arrivé. Oui. Delilah lui parle d'elle. De ce qu'elle a fait, principalement, au niveau job. Et du fait que ... Et bien, du fait qu'elle a eu quelques incidents. Dont elle va taire. Après, il peut s'en douter. Il peut se douter qu'un flic va sur le terrain et parfois, y'a des étincelles. Y'a des dommages collatéraux. Si on peut dire ça ainsi. "Attends ..." Elle se pince, pour blaguer un peu. "Non, c'est bon, je suis bel et bien là." Elle se moque. Mais y'a bien eu quelques fois où elle aurait pu passer l'arme à gauche. Mais elle est là. Une chance. Elle fait attention. Elle n'a pas forcément envie de laisser Noëllie. Elle a son père. Elle a ses oncles. Ses tantes. Ses cousins. Ses cousines. Mais elle ne veut pas la laisser. Non. Elle ne le peut pas. "Au départ, tu te doutes bien que j'ai eu le droit à des railleries." Elle hoche la tête. "Et puis, ça a changé, petit à petit. j'ai trouvé ma place. Et je commande même maintenant." Elle porte sa boisson à ses lèvres. "J'ai pas de quoi me plaindre franchement. Après, y'a des affaires plus dures que d'autres. J'l'avoue volontiers. Mais j'm'en sors." Elle sourit. "Et mon équipe s'en sort bien également. Que demander de plus ?"

Niveau boulot, donc, elle lui a tout raconté. Après, il lui reste encore des petites choses à dire. "Et bien, vas-y. J'aurais encore quelques petites choses après." Oui. Paul lui avoue qu'il a passé le concours pour devenir professeur des écoles. "Je me souviens quand on était petits. Dès qu'on avait un tableau, tu pouvais pas t'empêcher de jouer les profs." Petite, elle n'aurait jamais pensé que ... Et bien, elle n'aurait jamais pensé qu'elle deviendrait flic. Et qu'elle travaillerait dans la section scientifique. Les goûts changent, parfois, en grandissant. Enfin, pas toujours. Il a vécu sur Toowoomba. Il a eu des enfants. Deux. Et il a adopté un autre enfant. "Trois ... Et bien et bien, tu ne fais pas les choses à moitié !" Non. Elle apprend qu'il est divorcé. "J'suis désolée pour toi." Oui. Elle ne lui posera pas la question de savoir pourquoi ils ont divorcé. Parfois ça passe, parfois ... ça casse. Tout simplement. Elle attrape son téléphone et cherche une photo. Qu'elle finit par montrer à Paul. "Ma fille. Noëllie. A quelques années près, tu aurais pu l'avoir comme élève." Elle est au collège maintenant. "Tu te souviens d'Ethan Scott ? Il traînait avec nous quand on était petits." Enfin, pas toujours. Mais il était là, parfois. En quelques occasions. "C'est son père. Mais on est pas ensemble." Elle secoue la tête. "Ou tout du moins ... Ca a toujours été compliqué entre nous." La relation en montagnes russes. Ils ont été ensemble. Ils ne le sont plus. Mais ils vivent sous le même toit. Pour le bien de Noëllie, et ce depuis qu'Ethan est revenu en ville. Ca peut paraître bizarre. Mais ça fonctionne. "Des photos de tes petits démons ?" demande-t-elle, curieuse.

Elle a un sourire. "Oh, tu sais, t'es pas obligé." Elle secoue la tête. "D'autant plus si tu as d'autres choses de prévue par la suite." Elle le regarde. Normalement, ils n'ont rien de prévu. Ni elle. Ni lui. Mais bon. Il peut avoir ... il peut avoir oublié de faire quelque chose à la dernière minute. Delilah est organisée. Dans la mesure du possible. C'est pas à elle que ça arrivera. Mais comme on le dit, un accident de parcours est si vite arrivé. Oui. Delilah lui parle d'elle. De ce qu'elle a fait, principalement, au niveau job. Et du fait que ... Et bien, du fait qu'elle a eu quelques incidents. Dont elle va taire. Après, il peut s'en douter. Il peut se douter qu'un flic va sur le terrain et parfois, y'a des étincelles. Y'a des dommages collatéraux. Si on peut dire ça ainsi. "Attends ..." Elle se pince, pour blaguer un peu. "Non, c'est bon, je suis bel et bien là." Elle se moque. Mais y'a bien eu quelques fois où elle aurait pu passer l'arme à gauche. Mais elle est là. Une chance. Elle fait attention. Elle n'a pas forcément envie de laisser Noëllie. Elle a son père. Elle a ses oncles. Ses tantes. Ses cousins. Ses cousines. Mais elle ne veut pas la laisser. Non. Elle ne le peut pas. "Au départ, tu te doutes bien que j'ai eu le droit à des railleries." Elle hoche la tête. "Et puis, ça a changé, petit à petit. j'ai trouvé ma place. Et je commande même maintenant." Elle porte sa boisson à ses lèvres. "J'ai pas de quoi me plaindre franchement. Après, y'a des affaires plus dures que d'autres. J'l'avoue volontiers. Mais j'm'en sors." Elle sourit. "Et mon équipe s'en sort bien également. Que demander de plus ?"

Niveau boulot, donc, elle lui a tout raconté. Après, il lui reste encore des petites choses à dire. "Et bien, vas-y. J'aurais encore quelques petites choses après." Oui. Paul lui avoue qu'il a passé le concours pour devenir professeur des écoles. "Je me souviens quand on était petits. Dès qu'on avait un tableau, tu pouvais pas t'empêcher de jouer les profs." Petite, elle n'aurait jamais pensé que ... Et bien, elle n'aurait jamais pensé qu'elle deviendrait flic. Et qu'elle travaillerait dans la section scientifique. Les goûts changent, parfois, en grandissant. Enfin, pas toujours. Il a vécu sur Toowoomba. Il a eu des enfants. Deux. Et il a adopté un autre enfant. "Trois ... Et bien et bien, tu ne fais pas les choses à moitié !" Non. Elle apprend qu'il est divorcé. "J'suis désolée pour toi." Oui. Elle ne lui posera pas la question de savoir pourquoi ils ont divorcé. Parfois ça passe, parfois ... ça casse. Tout simplement. Elle attrape son téléphone et cherche une photo. Qu'elle finit par montrer à Paul. "Ma fille. Noëllie. A quelques années près, tu aurais pu l'avoir comme élève." Elle est au collège maintenant. "Tu te souviens d'Ethan Scott ? Il traînait avec nous quand on était petits." Enfin, pas toujours. Mais il était là, parfois. En quelques occasions. "C'est son père. Mais on est pas ensemble." Elle secoue la tête. "Ou tout du moins ... Ca a toujours été compliqué entre nous." La relation en montagnes russes. Ils ont été ensemble. Ils ne le sont plus. Mais ils vivent sous le même toit. Pour le bien de Noëllie, et ce depuis qu'Ethan est revenu en ville. Ca peut paraître bizarre. Mais ça fonctionne. "Des photos de tes petits démons ?" demande-t-elle, curieuse.

Un divorce. Ca doit pas être simple à gérer. Surtout quand il y a des enfants au milieu. Non. Elle n'aurait pas aimé vivre une telle chose. Avec Ethan, ça ne s'est pas passé comme ça. Il était loin, c'était normal qu'il laisse Delilah s'occuper de leur fille. Même s'il aurait pu se battre d'ailleurs. Oui. Il aurait pu se battre pour elle et faire en sorte de pourrir l'existence de la blonde. Mais il n'en a rien fait. Non. Il a accepté les choses de cette façon. Et ils ont pu s'entendre. Oui. C'est une bonne chose. Delilah pourrait lui poser un peu plus de questions sur ce divorce. Mais elle ne veut pas le faire. Elle ne veut pas le mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit dans le genre. C'est pas ce qu'elle veut faire. Non. S'il veut lui en parler, alors, elle part du principe que Paul lui en parlera. Dans le cas contraire, tant pis. Ouais. C'est pas ... C'est pas grave. Tout simplement. Alors, Delilah préfère lui parler de sa fille. POur que lui-même lui parle de ses enfants. Un peu plus. Oui. Elle lui montre une photo de sa fille. Qu'il trouve mignonne. "Pourquoi ? T'es plutôt maternelle ?" Ou école primaire. Il est vrai qu'elle est rentrée au collège il y a peu de temps. Delilah en profite pour parler d'Ethan. Pensant que Paul pourrait se souvenir un peu de lui. Mais il faut croire que ce n'est pas le cas. "Compliqué, oui. Disons que ... On n'est pas vriament ensemble." Elle secoue la tête. "Mais on vit sous le même toit. Pour Noëllie." Elle a un sourire. Elle peut comprendre que ça soit un peu bizarre. Beaucoup même. Elle-même, quand elle a proposé ça au départ, elle ne savait pas trop ... ce que ça pourrait donner. "Il revenait de l'étranger. Il avait décidé de se poser. Il cherchait un pied à taire. Alors, j'ai proposé qu'il vienne à la maison. Noëllie était contente. Ca lui permettait d'avoir son père pas loin." Elle a un sourire. "Et moi une baby-sitter gratuite." Elle se met à rire. Oui, bon, c'est pas uniquement pour ça qu'elle lui a proposé de venir. Mais c'est principalement pour Noëllie qu'elle l'a fait. "J'avais pas envie de me battre avec Ethan alors qu'il revenait dans le coin pour la garde de Noëllie." Elle a fait ça en bonne intelligence, si on peut dire ça ainsi. Ca allait à Ethan. Ca lui convenait à elle, également. C'était pas plus mal d'ailleurs. Elle a vu des couples se déchirer à cause des enfants. Se faire la guerre. Et ça se terminait pas forcément bien. Non. Et elle a voulu s'éviter ça. Et puis, il était normal que ... Et bien, il était normal que Ethan se fasse une place dans leur vie. Paul finit par sortir son téléphone et lui montrer quelques photos de ses enfants. "Ils sont mignons." Ouais. En fait, tous les enfants sont mignons. Enfin, la plupart du temps. "Je sais ... C'est ce que je me dis souvent." Elle hoche la tête. "Et après, faut qu'on les laisse voler de leurs propres ailes." Elle soupire un peu. "Mais qu'est-ce qu'on ferait sans eux." Elle aurait vécu sa vie, tout simplement. Mais il lui aurait manqué quelque chose. Pour sûr. "Noëllie est peut-être arrivée par accident pour ma part. Mais c'est un accident que je ne regretterais pour rien au monde." Clairement pas d'ailleurs.

Elle penche la tête sur le côté. "Hmmm ... C'est le moment où ils sont pas encore rebelles et où ils écoutent encore ce qu'on leur dit." ajoute-t-elle dans un sourire. Elle ne dira pas que sa fille est difficile. Mais disons que ... Et bien, disons que c'est pas toujours simple. Sa petite princesse, comme elle l'appelle parfois, grandit. Oui. Elle cherche à s'imposer. A faire ... Et bien, à indiquer ce qu'elle veut. Et tout ça. Bien sûr, Delilah impose des limites. Il n'est pas question non plus que sa petite tête blonde fasse tout ce qu'elle désire sans en subir les conséquences si jamais elle fait des bêtises. Enfin, passons, là n'est pas vraiment le sujet. Non. Delilah lui explique sa relation ... un peu compliquée avec le père de sa fille. Sur le fait que ... Et bien, oui, ils ne sont pas ensemble. Mais ils vivent sous le même toit. Peut-être que c'est une relation étrange. Peut-être que Paul doit se demander si ... et bien, si c'est une bonne chose. Si c'est pas malsain ou quoi que ce soit dans le genre. Mais ça fonctionne bien entre eux comme ça. Et c'est pas plus mal d'ailleurs. En fait, tout ce qu'ils font, c'est pour le bien-être de leur fille. Tout simplement. La situation aurait pu ... aurait pu partir en vrille si jamais ils avaient fait des rencontres. Ou bien s'ils avaient cherché à refaire leur vie. Mais ça n'a jamais été le cas. Au contraire. Non. Maintenant, ils essaient. Ils essaient de voir s'ils peuvent construire quelque chose. Ou bien si c'est voué à l'échec.

La blonde lui fait voir des photos de sa fille. Et Paul en fait de même. Oui. Elle se met à sourire tandis qu'il avoue qu'ils grandissent trop vite; Elle ressent la même chose. C'est normal. A entendre Paul, elle comprend que ce n'est pas simple pour lui. Que cet éloignement le tue à petit feu. "J'comprends, même si j'suis pas dans la même situation que toi." Elle secoue la tête. "J'ai toujours eu ma fille auprès de moi." Et c'est Ethan qui faisait le déplacement quand il avait une permission. Quand il était au loin et que ça faisait longtemps. Oui. Elle n'ose pas imaginer le manque qu'elle aurait pu ressentir si elle avait été loin de sa fille. Oui. Mais elle ne connaît pas ça. Non. Noëllie est proche d'elle. Et elle espère qu'une fois adulte, la petite saura qu'elle peut compter sur ses parents. Oui. Une question lui brûle les lèvres. En fait, elle aimerait savoir ... pourquoi il a déménagé. Oui. Il aime ses enfants, ça, Delilah n'a aucun doute à ce sujet. Mais il aurait pu rester ... dans le coin. Pour eux. Alors, pourquoi revenir sur Brisbane ? Quoi que ... ils sont peut-être dans le coin. En fait, la blonde n'a pas posé la question. Et elle ne sait pas vraiment si elle doit la lui poser. Non. Est-ce qu'elle met les pieds dans le plat ? Ou bien elle fait taire son côté flic et elle accepte de ne pas avoir toutes les réponses aujourd'hui ? Peut-être qu'il n'est pas prêt à lui livrer tous les secrets de sa vie. Pas aujourd'hui en tout cas. Ce qui est normal. Oui. Ils viennent juste de se retrouver. Ils ont pas mal de choses à rattraper. Ouais. Clairement.

Paul lui donne sona vis sur le fait que les enfants, ça n'arrive jamais par accident. "Peut-être bien." Elle se contente d'un haussement des épaules tandis qu'elle termine sa boisson. "En tout cas, m'est d'avis qu'ils restent les plus belles choses qu'on peut avoir au monde." Elle n'avait pas vraiment prévue de tomber enceinte à ce moment là. Non. Mais elle ne regrette pas. Et elle ne regrettera jamais, c'est certain. Elle aime cette vie qu'elle mène. Même si certains disent que c'est bizarre. Mais elle la voit pas autrement. Non. Son ami s'inquiète quelque peu de ce qu'il se passera une fois qu'ils seront adultes. "J'pense qu'on pourra pas vraiment s'empêcher de veiller sur eux, même si c'est à distance." Et leur prouver qu'ils peuvent encore compter sur leurs parents, même s'ils sont grands et que tout va bien pour eux.

Paul est triste. Nostalgique. Même s'il ne le montre pas, elle voit très bien qu'il semble ... souffrir du manque de ses enfants. Et elle aimerait tant lui poser la question. Elle aimerait tant lui demander ce qui est si compliqué avec son ex-femme pour qu'ils se déchirent de la sorte. Et qu'ils ne soient plus ensemble. Mais il y a des choses ... dont il vaut mieux taire, parfois. Oui. Elle est curieuse. Ca, c'est à cause de son boulot. Elle l'avoue volontiers. Est-ce que ça fait d'elle une meilleure flic ? Difficile de dire. En tout cas, oui, elle comprend qu'il ne doit pas forcément apprécier la situation. Ses enfants ne sont pas là. Il n'a pas l'occasion de les serrer dans ses bras tous les jours. Il doit pouvoir les voir, de temps à autre, du moins, c'est que Delilah se dit. Mais elle n'en est pas certaine pour autant. Elle ne sait pas vraiment quel genre de relation il entretien avec son ex. "Tu veux ... qu'on en parle ?" Elle préfère le question. Du moins, lui demander si ça l'intéresserait de se confier. De se livrer. Dans le cas contraire, elle passera à autre chose. La blonde ne veut pas l'acabler pour autant. Non. Elle n'a pas envie ... Et bien, elle n'a pas envie qu'il se sente mal ou quoi que ce soit dans le genre. Non. S'il souffre déjà de la situation, elle n'a pas envie de pousser le bouchon trop loin, si on peut dire ça ainsi.

Delilah se met à rire. Ils semblent tous les deux d'accord sur le fait qu'ils seront là pour leurs enfants. Toujours. Derrière eux. Un peu en retrait. Ou carrément dans leur vie. Ca fait sourire la quadragénaire. "A vouloir tout surveiller et contrôler leur vie." Elle a un hochement de la tête. "J'pense que j'serais pareil. Même si ... même si j'lui lâcherais un peu la bride." Elle ne veut pas non plus empoisonner Noëllie ou quoi que ce soit dans le genre. Elle ne veut pas la harceler. Elle ne veut pas non plus ... Elle ne veut pas l'oppresser. Ou bien l'empêcher de faire ses propres choix. C'est par l'expérience et les erreurs qu'on apprend la vie. Et Delilah, quand bien même elle est flic et souhaite que Noëllie ait la meilleure vie possible, elle souhaite qu'elle fasse ses propres expériences. Ses propres erreurs. Pour qu'elle s'en ressorte grandie. Tout simplement.

Paul préfère changer de sujet, complètement. Et il demande à Delilah si elle a revu certains de leurs camarades de classe. "J'ai gardé le contact avec certains d'entre eux. Du moins, on se croise de temps à autre." Elle a un hochement de la tête. "Mais tous les retrouver ..." Elle secoue la tête. Elle pourrait le faire. Elle est flic. Si elle s'y mettait, elle pourrait retrouver toute sa classe. Seulement, elle le veut pas. Elle s'en fiche un peu à dire vrai. Et puis, elle n'en oublie pas que certains d'entre eux jouaient les véritables diva. Et ceux là, elle n'est pas vraiment pressée de les revoir ou bien de savoir ce qu'ils deviennent.