Voilà seulement 12h que je suis en ville et une de mes premières pensées en ce lendemain de journée ensoleillé est de savoir ce qu’est devenu Charlie Villanelle. Lorsque j’ai quitté la jeune femme en 2017, j’avoue que je me sentais un peu mal. Si ça n’avait tenu qu’à elle, je serais resté, clairement. Charlie, c’est ce genre de gamine plus ou moins passe partout, douce et joyeuse, mais qui avait, au fond d’elle, une certaine rage qu’elle ne pouvait que difficilement canaliser. Nous nous sommes rencontré par hasard en 2015 lors d’une manifestation contre l’utilisation excessive de pesticide de Monsanto près de Brisbane et j’ai tout de suite vu en elle l’envie de changer le monde par tous les moyens possible. Je l’ai donc prise sous mon aile pendant un an ou deux, enchaînant les manifestations et lui inculquant les valeurs de l’activisme. En quittant la ville deux ans auparavant, je lui ai laissé le choix de continuer sans moi et d’arrêter.

Et c’est, en passant les portes du Death Before Decaf, que je me demande sincèrement quelle vois elle a choisi. S’est-elle rangée ? A-t-elle continuée de démontrer son mécontentement ? A-t-elle laissé les autres générations s’engager pour elle ? J’avoue que, malgré le fait que nous ayons gardé contact, nous n’avons jamais réellement parlé de ce qu’elle a fait ou ce qu’elle n’a pas fait. J’ai sincèrement envie d’avoir les réponses et c’est dans cette optique que je m’approche du comptoir derrière lequel se trouve la jeune femme. Bien évidemment, malgré le fait que sa couleur de cheveux n’est plus la même, je reconnais sans mal la silhouette de Charlie et c’est, souriant, que je m’approche d’elle.

« bonjour » lançais-je « Je prendrais un cappuccino avec du lait d’amande à la place du lait, un de vos cookie vegan et un peu de ton temps si tu veux bien» j’ai toujours été connu pour être du genre direct. Et là, j’avoue, que la boisson et le gâteau ne sont que des excuses. La vraie raison de ma venue c’est l’envie de retrouver ma Charlie.

@Charlie Villanelle

Le coude sur le comptoir, son poing perdue dans sa joue et tout le poids de son corps ramené à l’avant de son corps, elle attend avec un sourire que Martin réduise l’espace entre eux jusqu’à venir à elle. Son visage s’est illuminé à la seconde où il est entré au Death Before Decaf’, quand bien même il n’avait encore rien dit ou fait de particulier. Sa simple présence a suffit à la rendre heureuse, en souvenir du bon vieux temps et de tout ce qu’ils ont fait ensemble ; ces actions à le frontière entre légalité et illégalité. Ils ne se posaient souvent pas la question de savoir s’ils avaient le droit de faire ce qu’ils faisaient, seulement si leur monde en avait besoin. La réponse était oui et elle est toujours oui. Ses mains s’activent à lui préparer le cappucino au lait d’amande alors qu’elle garde toujours ce sourire en coin. Il n’a pas changé d’un pouce, d’un cheveu, ni de quoi que ce soit. Elle a l’impression de l’avoir quitté la veille et de ne jamais lui avoir demandé quel temps il faisait en Irlande. Ils sont restés éloignés des mois durant et elle a l’impression que tout ceci s’est écoulé en un claquement de doigts, sûrement à cause de son train de vie qui n’a fait que s’accélerer depuis. Elle finit par piocher un cookie vegan parmi toute la gamme proposée par le café et elle prend bien soin de choisir le plus gros qu’elle trouve, parce que Martin au moins n’est pas un de ces connards de bobo qui prend un truc vegan pour se donner bonne conscience. ”Seulement un peu de mon temps ? Je t’ai connu plus ambitieux.” Surtout quand il fallait préparer de nouvelles actions coup de poing ; là personne ne manquait d’ambition ou de grande gueule.

Le café et le cookie glissent au bout du comptoir et elle ne lâche pas son sourire malgré ses paroles qui se veulent joueuses. La blonde n’avait aucune idée qu’il revenait maintenant à Brisbane ni même qu’il allait revenir tout court, alors elle est réellement heureuse de le retrouver par surprise dans le bar - lequel elle n’est même pas certaine de lui avoir dit qu’elle y travaillait. ”De retour au pays ? De passage ? En plein recrutement ? Raconte, les sms étaient trop courts. On a beaucoup de choses à rattraper.” Personne ne pourrait le nier et elle a hâte de l’entendre conter ses aventures à l’autre bout du monde alors qu’elle s’est assagie dans sa grande ville.

Je laisse échapper un petit rire lorsque Charlie joue sur mes mots et me répond, joueuse et presque malicieuse, qu’elle me connaissait avec beaucoup plus d’ambition que le fait de vouloir seulement un peu de son temps. « Eh, j’connais pas tes horaires hein » dis-je en levant les mains en signe d’innocence «Mais bon, si tu as genre beaucoup de temps, style toute la soirée et la nuit à m’accorder alors j’accepte aussi » dis-je en attrapant mon biscuit «je prends tout ce que tu as a m’offrir, Charlie Villanelle » ajoutais-je avec un clin d’œil.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire en nous voyons, je ne suis pas entrain de la draguer. Nous avons très rapidement mit en place les limites jusqu’auxquelles nous pouvons pousser notre relation, mais nous ne les franchiront jamais. Même si, avouons-le, ça ne me dérangerais pas d’aller au-delà de la simple relation amicale avec Charlie. Mais là n’est pas la question.

Voyant que le café est quasiment vide, je m’autorise à m’accouder au comptoir et commence à briser le cookie sur la petite assiette pour en prendre un petit bout entre mes dents, observant Charlie qui s’affaire à préparer mon cappuccino avant qu’elle ne revienne vers moi pour enchaîner un certain nombre de questions. « C’est pour ça que je te propose la soirée et la nuit, parce qu’on peut pas simplement discuter entre deux cafés et trois clients» dis-je en me redressant, sortant mon porte feuille de la poche arrière de mon jeans « Mais sinon je suis de retour pour une durée indéterminée» dis-je en hochant la tête, faisant glisser un billet vers Charlie « En mai dernier j’ai décidé de quitter ma femme en Irlande et je me suis lancé le défis de partir de notre village près Galway et rejoindre Brisbane sans prendre l’avion. » expliquais-je en haussant les épaules «C’était si cool, t’imagine même pas » je sais parfaitement que mon regard se met à briller, comme à chaque fois que j’évoque mes voyages et mes projets «Bon du coup … tu as combien de temps devant toi ? Que je sache si je dois te raconter la version longue ou la version courte » je sais, quelque part, que la curiosité de Charlie est sans doute piquée au vif et qu’elle souhaitera probablement connaître toute l’histoire et les détails qui m’emmènent ici.

@Charlie Villanelle

« Je prends tout ce que tu as a m’offrir, Charlie Villanelle. » ”Et je t’offre tout ce dont tu as besoin, Martin Murphy.” Qu’elle répond du tac au tac dans un sourire suivi d’un clin d’oeil car elle serait bien incapable de le couper dans n’importe laquelle de ses histoires qu’elle attend depuis tant de mois qu’il lui conte. Elle redevient une enfant attendant les histoires des différents voyages de son oncle et Martin lui ressemble dans de nombreux aspects. Même s’il n’est pas de son sang, cela ne change pas le fait qu’elle ait un immense respect pour le brun et tous les deux savent très bien qu’il n’y a rien d’autre qu’une amitié forte et durable entre eux, créée dans des circonstances assez atypiques. La cause environnementale créé de belles rencontres car c’est ainsi qu’elle a aussi rencontré Yoko, maintenant devenue sa meilleure collègue de potins en tous genres. Voyant qu’il insiste pour qu’elle lui accorde plus de temps pour raconter ses histoires, elle ne résiste aucunement, jetant un simple coup d’oeil à sa montre pour calculer dans combien de temps son service se termine. ”C’est bientôt l’heure du shift. Une demie heure. Après ça je te donne tout mon temps sans aucun client entre nous.” Et en même temps qu’elle lui propose cette solution, un client souhaite en même temps dévaliser le stock de cookies et muffins - les deux stocks, oui. Elle le sert avec un sourire en coin et son regard tourné vers Martin qui mange sagement son cookie. La jeune femme finit par les encaisser tous les deux et repose toutes son attention vers le globe-trotter.

Son divorce ne semble pas l’avoir affecté (le genre d’homme marié à sa cause, vous voyez) et elle décide de ne pas enquêter davantage sur le sujet, préférant largement prendre le temps de divaguer lentement. ”Galway. C’est là d’où vient ma famille … les coïncidences nous font toujours nous rencontrer.” Sa terre natale qu’elle n’a jamais connu, surtout. Elle a cette pointe de tristesse dans la voix, incapable d’être fausse face à lui.
Leurs yeux à tous les deux se mettent à briller ensemble alors que Martin tease le début d’un voyage d’un côté du monde jusqu’à l’autre bout. Littéralement. Elle trouve ça beaucoup entraînant, elle qui n’a pas quitté le pays depuis plusieurs années déjà. ”Allez accouche, tu sais bien que t’as tout le temps du monde pour me raconter tout ça dans les moindres détails, tant que ça ne me donne pas le mal de mer.” Entre la grossesse et le mal de mer, il aurait droit à son meilleur vomi assuré, et elle n’est pas certaine qu’il serait ravi de telles retrouvailles - elle non plus, par ailleurs. Désormais elle espère seulement que n’importe quel autre zigoto supposé la remplacer pour la soirée arrivera plus tôt que prévu puisqu’elle souhaite seulement s’asseoir avec un chocolat chaud entre ses mains gelée pour mieux écouter le militant. Comme au premier jour. "T'es heureux d'être rentré, au moins ?" Parce qu'elle espère que ce n'est pas une destination par défaut après son divorce. Elle veut seulement qu'il soit heureux lui aussi.

La répartie de Charlie est légendaire et n'a pas été affectée par les années qui nous ont séparé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Je laisse échapper un petit rire amusé lorsqu'elle me répond, sur le même ton de drague lourdingue qu'elle me donnera tout ce dont j'ai besoin. «Parfait » concluais-je cet échange insensé avec un clin d’œil. Je fini par demandé  à mon amie quand son shift fini car je sais pertinemment qu'une fois notre conversation lancée nous ne pourrons pas nous arrêter facilement. Apprenant ainsi qu'elle ne fini pas dans trop longtemps, j'hoche la tête et me décale lorsqu'un client décide dévaliser les deux stock de cookie et muffin. Je fini par donner la monnaie pour ma commande puis croise à nouveau le regard de Charlie qui m'annonce que sa famille vient de Galway. « Coïncidence ou ais-je choisi cette ville en toute connaissance de cause ? Je ne sais pas ... » répondais-je, mystérieux avant de briser un nouveau bout de mon cookie en rigolant doucement « Non en vrai j'ai habité dans un petit village côtier par très loin de la ville »

Je tease ensuite le début de mon grand voyage et je vois bien la réaction que ceci engendre chez Charlie. Celle-ci me presse en me faisant comprendre que j'ai réellement tout le temps du monde pour tout lui expliquer jusque dans les moindres détails. Hochant doucement la tête, je me redresse et prend une gorgé de mon café « Alors … oui je suis heureux d'être de retour. Je ne sais pas pour combien de temps et si j'arriverais réellement à me poser totalement, mais je suis content d'être de retour dans mon pays d'adoption» déclarais-je avec sincérité « Pour ce qui est du voyage eh bien … j'ai traversé l'irlande puis l’Angleterre en stop, j'ai prit le ferry grâce à une famille qui a bien voulut m’accueillir dans leur voiture et avec qui j'ai fait toute la route de Calais jusqu'à Amsterdam. Puis je suis parti à Berlin, puis a Poznan en Pologne, de là j'ai rejoins Riga en Estonie puis j'ai trouvé un gentil Moldave qui habite à Tallinn et qui m'a emmené jusque là. Il m'a aussi hébergé et m'a montré sa ville d'adoption pendant plusieurs jours jusqu'à ce que je ne décide de partir pour rejoindre Moscou d'où j'ai prit le transsibérien jusqu'à Pekin. J'ai fait un arrêt de deux semaines en Mongolie où j'ai passé deux semaines horribles. Et une fois à Pekin j'ai retrouvé, par hasard, mon anciens crew des Sea Shepherd qui étaient en escales après leur mission au Japon et avec qui je suis donc revenu à Brisbane» j'hausse les épaules comme si c'était l'histoire la plus banale jamais racontée. Pourtant je vois bien la surprise et l'admiration dans le regard du client que Charlie venait de servir et qui a décidé d'écouter mon récit.

«vous en avez de la chance de pouvoir faire ça » qu'il commente. De toute les phrases de compliments qu'il aurait pu dire, il aura fallut qu'il me sorte celle que je déteste le plus. «Je n'ai pas la chance, mais de la volonté, nuance » dis-je sobrement « Si j'ai réussi à faire tout ça c'est parce que je me suis donné les moyens. J'ai travaillé dur pour réussir à faire ça, il n'y aucune question de 'chance' là-dedans. » l'homme arque un sourcil «ben pas tout le monde n'a cette chance de ... » « la volonté» le corrigeais-je « de faire ça ? Eh bien, tant pis pour lui, j'ai envie de dire» haussais-je les épaules «Après oui, ça demande un certain courage qui n'est pas donné à tout le monde. Car il en faut un sacré pour tout abandonner et reprendre sa vie de zéro » je lance un coup d'oeil à Charlie puis reporte mon attention sur l'inconnu «voilà. Je parlerais plus de courage et de volonté que de chance, car ce genre de voyage, finalement, ce n'était vraiment pas de tout repos. Et je ne raconte pas tous les points négatifs que j'ai vécu car je les oublies facilement et je n'y repense pas. »

@Charlie Villanelle

Un sourire sur le coin des lèvres et les coudes appuyées sur le plan de travail, elle écoute l’aventure contée par Martin. Une partie d’elle voudrait qu’il ralentisse le flux de ses paroles et pense à respirer de temps à autres mais elle n’a même pas le temps de lui donner ses tips pour rester en vie tellement qu’il enchaîne les mots rapidement. Les informations sont nombreuses et la blonde fait de son mieux pour jongler entre tout ce qu’elle doit emmagasiner et les autres clients du café qu’il faut servir. Heureusement que Léo parle aussi vite que lui, elle est rôdée à l’exercice bien que quelque peu rouillée.
La partie rationnelle d’elle même se garder bien de demander s’il avait au préalable obtenu un visa pour Moscou ou comment diable l’équipage a-t-il pu se retrouver à Pekin alors que la ville est au milieu des terres. La ville est certes traversée par le plus grand fleuve du pays mais ils ont sacrément dû en vouloir pour s’aventurer aussi loin. Sans doute que leur coeur leur disait que Martin était là bas à les attendre ; la partie de son cerveau prédestinée à inventer des nouvelles histoires à raconter à son enfant pense que c’est le cas. Son aventure a l’air de lui avoir plu et si tel est le cas alors elle est heureuse pour lui, encore plus d’être bien restée au chaud sur la côte australienne pendant tout ce temps.

Un client commente les aventures de Martin avant elle et Charlie se pince les lèvres par réflexe pour ne rien rétorquer, anticipant déjà l’expression d’étonnement sur le visage du globetrotter. Si elle s’amuse du spectacle pendant quelques secondes elle n’en oublie cependant pas qu’elle est sur son lieu de travail et que même les meilleurs choses ont une fin. Le couvercle du gobelet clipsé sur le sommet, la blonde tend ce dernier, encore brûlant, à l’inconnu avec un sourire sur le visage et un bonne journée souhaité du bout des lèvres. Il semble la remercier elle mais jeter un regard de quasi-dédain à Martin avant de finalement s’en aller sans demander son reste.
Ses yeux bleus bifurquent vers le marin. "Tu ne lui as pas laissé le temps d'en placer une, le pauvre." Les reproches sont présents mais ils savent tous deux qu’elle ne lui en veut pas réellement. Il s’agit seulement de remettre les choses à leur place en douceur. "Alors, monsieur Volonté, t’as préféré quel endroit ? Pas trop froid au pays des tsars ? T’as goûté l’alcool de riz en Chine ? Le transsibérien, aussi cool en vrai que sur le papier ?"

J’aurais dû me taire. J’aurais du me retenir et ne pas me lancer dans de telles explications et encore moins émettre des jugements de valeurs et des critiques ad personam envers ce pauvre monsieur qui n’a rien demandé. Malheureusement, il était là au mauvais endroit au mauvais moment et a simplement prit pour tous les autres qui m’ont déjà fait ce genre de remarques. Je suis comme ça, moi. J’arrive à me retenir pendant longtemps et à ne pas réagir à des remarques de ce genre pendant plusieurs semaines, mais il suffit parfois malheureusement d’une seule parole un peu déplacée pour que je remette la personne à sa place et ce parfois de manière un peu trop brusque. Et en plus devant d’autres clients et mon amie !

C’est d’ailleurs lorsque cette dernière reporte son attention sur moi et m’indique, de manière détournée, que je suis allé trop loin, le tout agrémenté d’un regard plein de reproches, que je me rend compte de ce que j’ai dit et fait. Je pince les lèvres, contrit, affichant une moue désolée. Même si je pense réellement tous les mots qui sont sorti de ma bouche, je me sens quand même un peu con et idiot d’avoir perdu mon sang froid.

« J’ai eu un énorme coup de cœur pour l’Europe de l’est » répondais-je finalement à charlie, la remerciant intérieurement de changer de sujet «Tallin et Riga sont des villes incroyables, magnifiques au niveau architectural et au niveau de la population. Je pense que j’ai rarement été en contact avec des gens aussi adorable et merveilleux qu’en Lettonie et Estonie » je souris et prend une gorgé de mon café «La mongolie par contre j’ai vraiment pas aimé. La façon dont ils traitent les animaux m’a écoeuré et pis en plus tout est à base de viande et lait de Yak. Ils ont rien d’autre là-bas et …bon, j’ai très peu mangé donc mon humeur et mon expérience générale ont aussi été mis à mal » je pince les lèvres en haussant les épaules avant de me redresser en voyant un groupe de clients bruyant et nombreux qui débarquent dans le café «bon … je vais te laisser à ton travail » soufflais-je «On reprendra la discussion plus tard, quand tu veux. » j’attrape une serviette et un stylo et griffonne mon numéro de téléphone dessus «ça me ferais plaisir de te revoir autour d’une bière ou autre boisson pour qu’on continue de rattraper le temps perdu » concluais-je avant de me redresser et me détourner en soufflant un dernier «bon courage » avant de partir et quitter le café.

@Charlie Villanelle