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 Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel

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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyLun 30 Déc 2019 - 0:48


Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it.

Wreniel


Il y avait un tel sérieux qui émanait du libraire à l’instant où il accrochait le regard de Wren, une telle détermination dans ses paroles, une telle fermeté dans son ton. Il ne mentait pas, et même au-delà de ça, il y croyait à ce qu’il disait. Intimement. Il avait foi dans les capacités du suédois, il pouvait s’en tirer. Et lui mettrait toute son énergie pour l’y aider. Parole d’irlandais. Face à lui le grand brun souriait, alors peut-être que tout n’était pas perdu. « Et si tu refuses ? Qu’est-ce que tu deviens si tu refuses, hein Wren ? » Un futur macchabée ? Une ligne dans les faits divers ? Un ancien pompier retrouvé mort d’une overdose dans un squat. Il l’imaginait d’ici Gabriel, et il ne permettrait pas qu’une telle chose arrive. Ca non. Et ce même s’il devait affronter vents et marées pour l’en empêchait. Car il savait que chacun des mots du suédois transpirait de vérité au sujet des épreuves à venir, c’était un véritable combat qui les attendait, il en avait conscience. Pourtant il n’en éprouvait aucune crainte, parce qu’il savait pourquoi et surtout pour qui il se lançait dans tout cela. Alors Gaby s’interdirait tout découragement, il refuserait de baisser les bras, quelles qu’en fussent les conséquences, même s’il devait mettre sa propre existence entre parenthèse. Il le faisait pour une excellente raison, la meilleure, venir en aide à quelqu’un qui lui était cher et qu’il ne laisserait jamais tomber. « Je le sais oui et je suis prêt à courir ce risque. » Il était prêt à tous les courir. « J’ai fait une promesse. » Et il la tiendrait quoiqu’il lui en coûte, quelques soient les épreuves qui les attendaient, il ne se défilerait pas. Il savait qu’il se préparait à des moments terrifiants, extrêmement difficiles et éprouvants, mais le jeu en valait largement la chandelle non ? « Alors oui je suis prêt à accepter tout ça, Wren. Si ça peut te tirer de cette merde là. » Bien qu’il n’en connaissait pas encore le moyen, mais il le trouverait. Il le ferait pour le trentenaire. Il ne le laisserait plus se débattre tout seul dans ce monde, il serait à ses cotés même s’ils devaient se préparer à affronter le pire. Ca n’avait pas d’importance, pas la moindre. Parce qu’il s’agissait de ramener le grand brun à la vie, le faire remonter à la surface. Gaby était prêt à ça. « La question que je te pose maintenant, c’est est-ce que toi tu es prêt à supporter tout ça ? Est-ce que tu es prêt à souffrir le martyr dans le seul espoir de t’en sortir Wren ? Dis moi que oui et je jure que je ne te laisserais pas affronter ça tout seul. Plus jamais. » Et il n’avait toujours pas bougé d’un pouce Gabriel, son regard sévère toujours plongé dans celui vert d’eau du suédois et une seule question qui y luisait. Es-tu prêt à signer ce pacte-là ?
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyLun 30 Déc 2019 - 1:09


Est-ce qu'il était prêt pour les instants les plus douloureux de sa si courte existence? C'était difficile à dire. Wren aurait beau répondre oui, il savait que la réalité serait bien plus cruelle que ses intimes convictions. Il en avait vu des junkies à peine sortis de cure, dans une souffrance terrible, venir lui quémander une dose comme si le messie leur avait parlé. On n'en sortait pas indemne d'une violence aussi forte et Doherty le savait mieux que quiconque pour avoir passé une bonne partie de sa vie à en vendre aux plus offrants. Aujourd'hui, c'était lui le consommateur, lui la poupée aux mains d'un diable qui le commandait sans avoir énormément d'efforts à faire et c'était le plus terrible à vivre pour un homme qu avait été aussi longtemps l'indépendance incarnée. Ne lui restait plus que Gabriel comme lien tangible avec la réalité, lui qui lui soutenait qu'il agirait comme il le pourrait pour le conserver dans leur univers, même si l'image ne serait pas belle à voir. Wren hocha la tête, apeuré d'offrir une réponse claire à son futur bourreau mais il savait qu'il n'avait plus le choix. C'était cela ou la mort, il n'y avait aucun compromis entre les deux, aucune façon de s'en sortir sans souffrir, ce n'était pas ainsi qu'un junkie pouvait voir un nouveau jour se lever. Alors, le suédois osa relever un regard quoique hésitant sur Carnahan et il hocha la tête, tremblant, sans avoir encore le manque qui lui tranchait les veines. Il anticipait déjà, il demandait sa dose par avance parce qu'il se refusait à tout lâcher maintenant et c'était égoïste de la part de son cerveau, Wren le méprisait. "S'il m'arrive quelque chose... N'importe quoi, que je perde la boule, que je... Meure, est-ce que tu pourrais dire à Lizzie Potter que je suis désolé de pas avoir été à la hauteur de ses espoirs?" Elle saurait de quoi il parlait bien évidemment mais là, tout de suite, l'urgence résidait dans ce qu'il allait se faire subir, observant les stigmates de la drogue sur ses bras si pâles, un bien triste spectacle. "Je crois qu'il faut qu'on prépare le terrain, l'enfer risque de durer des jours." Wren allait être le démon incarné durant ce laps de temps mais si Gabriel lui soutenait qu'il avait la force nécessaire pour le porter dans cette entreprise, le nordique le croyait et c'était déjà un premier pas vers cette fiche rémission qui lui tendait les bras.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyLun 30 Déc 2019 - 10:40


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Wreniel


Ils jouaient tous les deux cartes sur table, Wren avec ses mises en garde, Gabriel avec ses confrontations. Parce que pour affronter ce qui les attendait il fallait qu’ils soient sûrs de là où ils allaient, certains que chacun en connaissait les conditions et les risques. Les choses se devaient d’être claires entre eux. Et elles l’étaient. Le suédois tremblait déjà, pourtant il leva ses yeux verts d’eau vers l’irlandais et acquiesça. Le pacte était signé. Il n’y avait plus de retour en arrière possible, aucun d’entre eux ne pouvait plus se défiler, ils venaient d’embarquer d’un commun accord sur la même galère qui se dirigeait droit vers la tempête. Ne leur restait plus qu’à se serrait les coudes pour y survivre. Gabriel la voyait, l’appréhension qui brillait dans le regard de son ami, elle faisait si férocement écho à celle qui saisissait son cœur. Pourtant il se refusa à la laisser s’exprimer ou transparaître plus que de raison. Il avait promis de tenir le cap pour Wren, il le ferait, il ne s’en détournerait pas, quitte à faire taire ses craintes aussi longtemps que nécessaire. Il pouvait le faire. Le grand brun, lui, envisageait déjà les pires scénarios, à raison sans doute, mais Gaby se refusa à y songer. Et cette fois il tiqua plus franchement lorsque le nom de Potter lui parvint aux oreilles. « Lizzie… » Et pour la première fois depuis qu’il avait presque littéralement ramassé Wren dans la rue il s’autorisa à laisser ses pensées s’égarer. Juste un instant. Le monde était donc vraiment si petit ? Gabriel souffla doucement. C’était bien de la Lizzie qu’il connaissait dont il était question, la prunelle des yeux de Moïra, celle qui s’était faite une place dans leur vie, dans leur famille. Celle sur qui il s’était juré de veiller, celle à qui il avait promis avec la même sincérité qu’à Wren de la soutenir, d’être toujours là pour elle et de faire tout ce qui était en son pouvoir pour lui apporter son aide. Celle pour qui il avait fermé sa librairie lorsqu’elle était au plus mal, celle dont il ferait toujours une priorité sur tout le reste chaque fois que nécessaire. Et il passa une main dans ses boucles brunes, conscient que dans ce puzzle là il lui manquait des pièces pour pouvoir en saisir la globalité, mais pour l’heure la question n’était pas là. Pour l’heure la priorité était Wren, et Gaby savait qu’il aurait besoin de toute son énergie pour affronter ce qui les attendait. Le reste viendrait en temps voulu, encore et toujours. « Tu ne vas pas mourir Wren, je ne le permettrai pas, et tout ce que tu as à lui dire, tu lui diras en personne, parce que rien ni personne ne peut remplacer ça tu sais. » Dire les choses aux gens, surtout ceux qui comptent, avant qu’il ne soit trop tard. Le libraire n’en savait que trop bien l’importance, il l’avait appris à ses dépends, de la plus violente des manières, privé du jour au lendemain de la femme qu’il aimait tant, sans qu’il y fut le moins du monde préparé, et tant de choses encore à lui dire. Désormais il ne le pourrait plus jamais. Ses yeux couleur de ciel se posèrent de nouveau sur le grand brun lorsque ce dernier évoqua des questions plus pratiques. « Ca durera le temps qu’il faudra. » Et par là Gabriel soulignait que seul la finalité comptait, la réussite était leur seule option alors qu’importait les heures, les jours, le temps qui s’écouleraient dans ce cauchemar-là, ils n’avaient de toutes façons guère d’autres choix. « Par quoi commence-t-on ? » La détermination toujours solidement chevillée au corps malgré tout ce qu’il savait les attendre, laissant de coté tout ce qui le bouffait lui, mettant entre parenthèses sa propre vie, il était prêt à préparer ce qu’ils devraient surmonter. Et pour ce faire il ferait preuve de toute la force qui demeurait en lui, et elle était sans doute plus grande que lui-même ne le soupçonnait, il tiendrait bon pour deux, pour que du pire renaisse le meilleur, que de l’enfer revienne la lumière.
@Wren Doherty & Gabriel
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyLun 30 Déc 2019 - 15:40


Reprendre une grande inspiration et essayer de collecter ses pensées avant que son cerveau ne réponde plus de rien. Wren savait quelle était la marche à suivre mais ce n'était pas pour autant qu'il appréciait ce qui l'attendait dans les jours à venir. Beaucoup de sevrages ne se déroulaient pas comme prévu: certains junkies rechutaient, d'autres décidaient d'en finir et le peu qui restait espérait tenir cette nouvelle résolution plus que quelques mois, ce qui n'était pas souvent le cas. Avoir du soutien aidait beaucoup et Doherty savait qu'il en avait en voyant le regard ambré de Carnahan se poser sur lui alors qu'il lui assurait qu'il avait encore de beaux jours à vivre et qu'il reverrait Lizzie pour lui parler en personne de tout ce qui le hantait. Le suédois n'en savait pas grand chose en réalité, il n'était pas l'heure d'y penser mais plutôt de réfléchir aux recommandations qu'il allait devoir donner au brun parce qu'il avait conscience qu'il serait insupportable dans les heures à venir. "Tu vires tout ce qui pourrait m'intéresser: alcool, drogue, même des aspirines, il faut qu'il reste que dal que je puisse atteindre. Sûrement des couvertures et un seau au cas où j'aurais besoin de gerber. Faudra me forcer à boire de l'eau, même si je t'insulterai à chaque fois que tu m'en proposeras... Et surtout, tu réagis à aucune de mes provocations, tu me laisses pas gagner ni te manipuler, ok?" Le libraire devait déjà avoir le tout en tête mais cela faisait du bien à Wren d'avoir un plan à suivre, alors qu'il se laissait aller au fond du canapé, fermant les yeux, sentant l'horreur qui se reposait au dessus de son crâne. Dormir, une dernière fois, avant de risquer sa vie pour une survie qui n'était pas gagnée d'avance...

Il se réveilla en sueur à peine quatre heures plus tard. La nuit était toujours noire et tous ses muscles étaient contractés. Bon sang, il délirait, la terre tournait, les vertiges, la nausée, il avait besoin d'une dose et comme un bon idiot, il fouilla dans toutes ses poches alors qu'il savait que tout avait été viré comme il fallait peu de temps auparavant. Wren n'avait rien pour passer le mal et la crampe qui l'attrapa le plia en deux, hurlant à la mort. Est-ce que c'était cela alors, s'approcher de la mort? "Gaby... J'ai besoin d'un truc là, ça fait trop mal, juste un petit truc, un minuscule, s'te plaît, le dernier, promis..." Entourloupe de drogué notoire, il n'allait pas l'avoir ainsi et Doherty sentait les larmes monter, il se rendait compte de son état et putain, que cela lui faisait mal. "Je vais crever, Gaby, je vais pas tenir là, fais quelque chose, bon sang, mon coeur va exploser. Pourtant, j'en avais plus, putain, c'est les femmes, c'est des monstres, faut pas les laisser nous avoir. La drogue, c'est tellement mieux, tu veux pas essayer avec moi, dis?" Manipulation des plus fourbes, qu'il était vil, qu'il était fourbe et il tremblait comme un pauvre déluré, ses pensées lui offrant une migraine des grands jours. Au milieu de ce flot intarissable, il y avait Lizzie et alors qu'il fatiguait de se tordre dans tous les sens, il murmura son prénom et quelque part, il espérait que le paradis serait assez gentil pour l'accueillir en retour parce qu'il n'en pouvait plus. Qu'il avait trop donné.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyMer 8 Jan 2020 - 23:35


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Wreniel


Gabriel les connaissait, les évidentes instructions nécessaires à ce qu’ils s’apprêtaient à vivre. Il les connaissait d’autant mieux qu’il avait dû se les appliquer dans une certaine mesure à lui-même quelques années plus tôt. Ils étaient rares ceux qui avaient connaissance de toute l’étendue des gouffres dans lesquels il s’était laissé sombrer dans les pires instants de sa vie. Et parmi ceux-ci les savants mélanges de morphine et d’antidépresseurs dont il s’assommait dans l’espoir d’oublier un tant soit peu ses cauchemars et sa douleur, jusqu’au jour de trop, celui où il avait dépassé, volontairement, les doses prescrites. Cet épisode dont le dénouement aurait pu s’avérer bien plus tragique et qui avait marqué sa prise de conscience de son état déplorable. Cela avait sonné le départ d’un long et difficile processus de reconstruction, il avait touché le fond des abysses, il avait fallu en remonter. Et si aujourd’hui tout n’était pas gagné, ses blessures encore douloureuses, il était néanmoins des démons dont il avait réussi à se débarrasser. Alors bien sûr qu’il ne pouvait pas laisser Wren dans cet état, le laisser continuer cette autodestruction consciencieuse. D’autant moins quand il s’agissait de celui qu’il considérait comme un ami, comme un frère, celui auquel il s’était tant attaché, celui avec qui tout retentissait d’une limpide évidence. Ca n’était pas envisageable, pas une seule seconde, qu’importaient les obstacles, les épreuves, qu’importaient tous les moyens que le suédois chercherait à employer pour le faire céder, il tiendrait. Pour lui il s’emploierait à le faire. Il l’avait promis. Et Gaby ne faisait jamais de promesses en l’air. Jamais. Il avait donc acquiescé aux propos du grand brun. De toute façon il n’avait jamais été dans ses habitudes de perdre patience, et il comptait plus que jamais sur sa nature posée, calme, pour gérer au mieux la situation qui s’imposait d’ores et déjà à lui. Il pouvait le faire. Il devait le faire. Il n’avait pas le droit à l’erreur, moins encore à l’échec.

Wren avait fini par s’endormir. Quelques heures tout au plus. Une éternité tout autant qu’une fraction de seconde. Un temps durant lequel Gabriel, lui, n’avait pas un instant fermé l’œil, assis dans l’un des fauteuils de la pièce. Perdu dans ses pensées, caressant distraitement la barbe naissante sur son menton et ses joues, il avait attendu dans l’étrange silence de son appartement plongé dans une demi-pénombre. Et puis l’ancien pompier avait commencé à s’agiter au milieu de son sommeil. Ce dernier qui le quitta bien vite alors qu’il se tordait soudain en hurlant comme sous le coup d’une effroyable douleur. L’irlandais savait que c’était le cas, que le corps se faisait violence sous l’effet du manque et qu’il n’y avait rien de plus douloureux. Il se leva aussitôt Gaby, venant s’accroupir au pied du canapé dans lequel Wren gisait plus qu’autre chose, passant une main sur son front, constatant qu’il était tout aussi gelé que trempé de sueur, son être visiblement incapable de savoir quelle stratégie mettre en place afin de lutter contre le mal qui l’envahissait. « C’est impossible ça, tu le sais. » Son ton était posé, et pourtant il ne souffrait nulle contradiction. Le libraire en avait mal au cœur de le voir dans un tel état, mais il garda ses émotions pour lui car là, il aurait besoin de tout l’ancrage dont il était capable, de toute sa force pour soutenir le suédois. « Tu ne vas pas mourir Wren, je te le promets. Ce n’est pas ça qui te tueras, crois moi. » Cette fois sa voix avait gagné un peu en fermeté. « C’est précisément à cause de la drogue que tu es dans un tel état. » Et il continuait de parler Gabriel, toujours calmement, moins pour entretenir la conversation réellement que pour garder un contact avec le grand brun, prouver qu’il était présent près de lui, et le garder conscient, car tant qu’il parlait c’est qu’il était toujours bien là. « Qu’est-ce qu’elles t’ont fait les femmes pour que tu te tues ainsi ? » Il l’avait murmuré cette question, presque plus pour lui que pour Wren. Qu’est-ce qui pouvait bien mériter de s’imposer tant de souffrances, tant de haine, de destruction ?
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Jeu 9 Jan 2020 - 15:03, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 0:16


Souffrir le martyr, ne plus avoir envie de continuer à errer sur cette planète sans avoir cette fichue drogue dans son système, tout junkie en passait par là. Même Wren Doherty. Il avait la haine forcément parce qu'il savait qu'il ne répondait plus de rien, qu'il n'était même plus maître de son corps à l'heure actuelle. C'était ses envies qui le dirigeaient et bon sang, il tuerait pour une dose, là, maintenant. Tout son être tremblait, il suait mais il avait aussi tellement froid et rien de tout cela ne l'aidait à calmer son esprit. Bien au contraire, il était en ébullition et Doherty avait besoin de se sortir de là, il avait besoin à tout prix de sentir l'aiguille pénétrer son épiderme et lui transférer ce sentiment de plénitude qui l'attachait tant à elle. C'était une nécessité absolue et les crampes de son estomac lui faisaient bien comprendre qu'il n'avait, de toute manière, plus aucun autre choix, c'était cela ou la mort. Oui, tout junkie qui se respectait se devait d'être un peu mélodramatique dans ce genre d'instants parce que le sevrage n'avait rien de glamour, personne ne le voulait mais chacun essayait de le supporter. Il y avait peu de chances de réussite, peu de chances qu'aucune rechute n'advienne dans les heures à venir et c'était un suédois suppliant qui se présentait déjà devant Gabriel. Il se savait manipulateur, capable de tout pour obtenir son dû et le libraire devait s'y préparer. Forcément qu'il allait lui proposer un duo, un partage sans fin de n'importe quelle drogue qu'ils pourraient trouver, c'était ce qu'ils faisaient tous quand le manque les appelait. L'ancien pompier n'était pas différent et il méprisait chaque seconde passée en étant sobre et parfaitement en éveil face au monde. Ce n'était pas la sensation qu'il recherchait, il voulait tout oublier, la moindre source de joie, la moindre preuve de son existence et il ne pouvait pas le faire en ayant les yeux en face des trous, c'était ce que le brun face à lui devait comprendre. "Non, tu comprends pas, la drogue me sauve. Tu dois m'en donner, Gaby ou tu seras responsable de ma mort, tu dois le réaliser. Tu seras un assassin." Aller jusqu'au bout du vice, jouer sur la corde sensible avec son ami, comme si Carnahan avait besoin d'un tel monstre dans sa vie ces derniers temps. Wren ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait, il se contentait de le regarder avec des yeux noirs, persuadé que s'il l'effrayait assez, le libraire lui donnerait ce qu'il désirait ardemment. "Ma mère est dépressive. Ma soeur bipolaire. Mon ex copine est devenue accro aux pilules et veut plus de moi, je crois qu'on a fait le tour. Aucune d'elles n'est fiable, l'héroïne, par contre, elle te déçoit jamais. Elle fait plus mal, tu peux pas m'empêcher ça, Gab, sinon je vais te haïr et putain, je pourrais te ruiner. J'en ai besoin, c'est tout." Pourquoi haussait-il la voix? Certainement parce que la douleur se fut plus aigu et le misérable nordique ne put que dégobiller dans le seau prévu à cet effet, complètement hagard. Drogue, drogue, drogue, il ne pensait qu'à cela et c'était un parfait enfer.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 16:39


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Gabriel le savait que Wren essaierait tout pour le faire céder, lui accorder ce qu’il voulait. Il ne cherchait après tout qu’un peu d’apaisement, qu’à effacer sa douleur, pourquoi l’en priverait-il ? Parce qu’il le fallait, parce que le suédois était en train de se tuer et pas à si petit feu que cela, parce que s’il continuait à ce rythme-là il serait mort, dans un jour, une semaine, un mois peut-être. Et ça l’irlandais refusait catégoriquement de l’envisager. C’est pourquoi il était prêt à tout supporter, tout encaisser, à absolument tout, du moment que c’était pour arracher son ami aux ténèbres abyssales dans lesquelles il semblait s’enfoncer de jour en jour. Il ne le laisserait pas affronter ça tout seul, il l’avait promis, et sa parole avait une vraie valeur. Il s’effondrerait sûrement quand tout cela serait fini, lorsqu’il serait seul, il tomberait pour sûr, mais ce moment n’était pas arrivé, il n’arriverait pas tant qu’il devrait tenir le cap pour deux, il ne l’autoriserait pas. Elle était sans doute là, la principale force du libraire, dans l’inébranlable détermination dont il faisait preuve dès qu’il était question de soutenir ceux qui lui étaient chers, de leur venir en aide, dans sa façon d’y mettre tout son cœur, quitte à s’oublier lui. Wren était de ceux-là. Alors Gaby était là. C’était aussi simple que cela. Et dans ses yeux bleus transparaissait un peu de la peine qu’il éprouvait en le voyant ainsi, si pâle, si mal, le corps abîmé, amaigri, et l’esprit dévasté. « Elle te sauve ? Regarde-toi, ça détruit, c’est tout ce que ça fait. » Il n’y avait qu’à poser le regard sur le suédois pour s’en apercevoir, superbe preuve vivante, tant bien que mal, des dégâts que pouvait engendrer la drogue sur une personne. « Un assassin. Ne parle pas de choses dont tu ne sais rien Wren. » Car le poids de la mort Gabriel le portait déjà sur ses épaules, depuis cinq ans. Son ton n’avait souffert aucune modulation, il n’y avait que de la fermeté dans ses mots, nulle colère, nulle rancœur. « Et tu crois rendre service à qui en te foutant dans un état pareil ? Elles, toi, le monde entier peut-être ? » A personne, voilà la réalité, il ne rendait service à personne en se consumant comme il le faisait. « Tu veux me haïr ? Fais-le si ça te chante. » La haine, la vraie, Gabriel l’avait rencontré une bonne année plus tôt, quand il s’était retrouvé nez à nez avec celui qui avait été son beau-frère, celui qui l’avait confronté de la plus cruelle des manières, qui l’avait frappé jusqu’à le laisser pour mort sur le sol de la librairie. A l’époque même où Wren portait encore l’uniforme des pompiers de Brisbane, ce soir où il était de garde, cette fois où il avait fait partie de l’équipe d’intervention qui l’avait évacué vers le service des urgences. Et il était certain d’une chose le libraire, c’est que cette expression-là, cette intention-là, il ne les retrouverait pas chez le suédois, quelques fussent les mensonges que ce dernier pouvait bien se raconter à lui-même à ce sujet. « Me ruiner hein… Je doute qu'il y ait encore de quoi faire pour ça. » En d’autres circonstances peut-être aurait-il pu en rire ironiquement, mais il n’en avait pas le cœur en cet instant. Ruiné il l’était déjà, son corps, son âme, son cœur, rien n’avait été épargné, alors franchement il ne voyait pas ce que le grand brun pourrait bien faire de pire. Et il avait beau hausser le ton ça n’y changerait rien. Car c’était ce qu’il faisait à ce moment l’ancien pompier, il élevait la voix et tout dans son attitude se faisait plus dur, plus rêche, plus sombre. Pourtant l’irlandais n’en éprouvait aucune crainte, tout ça ne l’impressionnait pas, il n’avait après tout jamais été rebuté par l’aspect volontiers peu avenant dans lequel se drapait le suédois, alors ce n’était pas maintenant qu’il allait flancher, pas même face à ses pires démons, pas à présent qu’il le connaissait, pas après les instants qu’ils avaient partagés. « Et après quoi ? La prochaine menace c’est de me tuer c’est ça ? » Wren voulait tirer sur la corde ? Gabriel la tendait davantage. Ça ne lui faisait pas peur. Et alors que le suédois était pris de violents hauts le cœur il se contenta de le soutenir par l’épaule afin d’éviter qu’il ne passe par-dessus bord du canapé. Il arborait un tel calme le libraire, un tel sang-froid, comme s’il avait tout mis sur pause à l’intérieur pour ne se concentrer que sur la situation actuelle. C’était précisément le cas.
@Wren Doherty & Gabriel
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 17:01


La colère faisait sa place au fond de lui et Wren en connaissait pertinemment les raisons. On lui refusait sa drogue alors il laissait sa haine le diriger vers quelqu'un qui devait être le responsable indiqué de toutes ses douleurs du moment. Doherty voulait jouer à l'idiot, tout simplement, en bon junkie qui se respectait, il ne pouvait que retourner en enfance avec ses beaux caprices et ses mots assassins. Le but était, bien sûr, de blesser Gabriel et qu'il finisse par le virer de chez lui, lui demander gentiment de partir pour qu'il n'ait plus qu'à se retrouver dans la rue et courir vers le premier dealer venu. C'en serait fini de ce sevrage, de cette bien noble intention qui était censée le remettre sur le droit chemin, le ramener à la vie mais à cet instant précis, le suédois ne montrait pas une once d'envie de revenir parmi le reste de l'humanité. Il voulait juste qu'on le laisse s'enrager dans un coin, perdu entre ses crampes et ses nausées, écoeuré par ses tremblements et le suées qui n'en finissaient plus. Pourquoi le libraire ne le laissait-il pas en paix? Qu'avait-il à y gagner à vouloir jouer le rôle du bourreau cette nuit là? Gabriel n'attendait certainement pas de récompense, ce n'était pas son genre de toute manière, mais Wren était un vil manipulateur quand la drogue l'appelait et il fallait qu'il appuie où cela faisait mal, sachant pertinemment le parcours de son ami. Il se méprisait pour cela, il se serait foutu la tête contre le mur si ses neurones n'avaient pas tous été avalés par son addiction. Là, le nordique n'était pas capable de faire preuve de restriction, encore moins de gentillesse, il ne pouvait que porter un regard malsain vers son compatriote en espérant qu'il en aurait peur. Hors de question. Gabriel restait campé fermement sur ses positions et Doherty se retrouvait dans une belle impasse, en conséquence. "Quoi, tu m'aimes pas comme ça? Je sais des choses, Carnahan, j'en sais beaucoup même." Lui aussi avait condamné quelqu'un, même si elle mettait du temps à disparaître. Gabriel avait fait périr sa femme et Wren en faisait de même avec sa mère, ils étaient deux sacrés numéros qui récoltaient certainement les fruits de ce qu'ils avaient semé. "Exactement, ouais. Je m'en donnerai à coeur joie." Il ne pouvait même pas surenchérir, pas quand il avait si mal, partout, tout le temps. Plus rien ne laissait transparaître qu'il était en vie, non, Wren était juste un cadavre parmi tant d'autres, abruti par les litres de ce qu'il avait ingéré dans les semaines précédentes. "Je crois que ça sert à rien de parler. Laisse moi gerber en paix. Ou laisse moi partir et on en parle plus." Il retournait à son seau, complètement hilare de toute cette situation parce qu'il avait juste envie de trouver le premier flingue et se le poser contre la tempe pour arrêter tout ce manège. A la place, Doherty s'allongea de nouveau dans le canapé, la respiration sifflante, replié sur lui-même, espérant qu'on le laisserait à souffrir en paix. Il ne méritait que cela après tout, non?
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 22:29


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De la pitié à la colère, Wren jonglait entre les armes dont il disposait. Et il usait à présent de cette dernière pour tenter de pousser Gabriel à bout, le pousser à réagir, de la même manière sans doute. Mais c’était peine perdue, tant il demeurait de marbre, toujours ferme, toujours calme. Il ne s’énervait pas, ne s’offusquait d’aucune des provocations du suédois, sachant pertinemment qu’il n’était pas dans son état normal, que c’était le manque qui parlait avant tout, sa douleur qu’il savait insupportable. Non il ne lui en tiendrait pas rigueur, n’en éprouverait aucune rancœur, de ce qu’il lui balançait consciencieusement au visage. Il passerait l’éponge, ça ne lui coûtait même pas. Pas plus que le regard sombre que lui adressait le suédois ne l’effrayait. Il en faudrait plus pour l’impressionner, pour démonter ce calme qui était le sien. « Franchement ? Je déteste te voir comme ça. Tu n’as même pas idée. Je sais que tu vaux bien mieux que ça, même si tu n’y crois pas. » Il y croyait pour deux Gabriel, ça suffisait pour l’instant. Ca devait suffire, le temps que Wren accepte de le faire à son tour, pour pouvoir rebâtir une existence à partir des ruines d’une vie passée. « Tu sais des choses, grand bien t’en fasse alors. » Il n’avait pas réellement envie de plus de joutes verbales stériles Gaby, alors il ne l’encourageait pas davantage, se contentant d’assimiler chaque mot que prononçait le grand brun, de les laisser glisser, sans les autoriser à l’atteindre. « Haïs-moi, balance-moi tes pires crasses, si il faut en passer par là, ça m’est égal. J’en ai pris le risque à la seconde où je t’ai amené ici, je le savais pertinemment. Alors vas-y fais-toi plaisir. » Et il en pensait absolument chaque mot le libraire, sincèrement. Il savait parfaitement dans quoi il s’était embarqué, il savait encore mieux pourquoi il l’avait fait. Il encaisserait tout ce qu’il fallait encaisser. Il le ferait pour Wren, pas pour lui, ça n’était jamais pour lui qu’il faisait ce genre de choses, il n’attendait nulle reconnaissance, nul remerciement, il n’en avait pas besoin, il se contentait de faire ce qui lui paraissait juste. Voilà ce qui guidait ses faits et gestes, encore et toujours. C’était ce qui l’animait ce jour encore. « Tu as raison tu ferais mieux de te taire, ce serait dommage que tu t’étouffes entre deux insultes. » Il ne perdait pas patience Gaby, mais c’était sa manière de rappeler au suédois que l’agneau avait lui aussi son caractère. Il n’était pas irlandais pour rien. « Il va sans dire que la seconde option est exclue. Alors va pour le silence. » Il s’en contentait très bien après tout le libraire. Le silence, le calme, c’était son domaine, loin du bruit et de l’agitation alors si Wren ne voulait plus décrocher un mot alors soit, il en serait ainsi. Et tandis que celui-ci se réinstallait dans le canapé, Gabriel déplia une des couvertures qu’il avait préparées pour lui sur sa grande silhouette recroquevillée, se contentant de poser l’espace d’une seconde une main amicale sur son épaule, comme une manière de lui rappeler silencieusement qu’il était là et qu’il ne lui tiendrait pas rigueur de ce qu’il pouvait bien cracher comme venin. Les mots ne faisaient pas tout, les gestes suffisaient parfois. Il n’avait besoin de rien de plus l’irlandais. Et il était retourné s’asseoir dans son fauteuil, pensif, gardant un œil sur le grand brun et le moindre de ses gestes. Il faut croire qu’il dut s’apaiser aux dernières heures de la nuit, car Gabriel relâcha un peu sa vigilance, à tort il le découvrirait bien vite. Et il s’était endormi, le libraire, déjà épuisé par les récents événements, achevé par cette première nuit à se battre.  Le sommeil le saisit en traître, le plongeant dans des songes si profonds qu’il n’entendit rien de ce qui se tramait autour de lui. Il s’en mordrait les doigts pour sûr. Mais pour l’heure il profitait de quelques instants de calme. Probablement les derniers avant longtemps.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2020 - 22:50


Il avait tout oublié en quittant la pièce, les mots cruels qu'il avait prononcés envers Gabriel, l'envie de se taper la tête contre un mur d'être une personne si vile et en qui on ne pouvait absolument pas faire confiance, Wren avait tout laissé de côté. Il l'avait fait parce qu'il avait retrouvé Lizzie au pire moment, qu'il s'était jeté dans l'océan et voilà qu'il escaladait l'étage pour passer par la fenêtre qu'il avait déjà traversé quelques heures plus tôt. A peine dix secondes plus tard, il jetait les clés de son appartement à la jolie brune en bas, non sans un sourire, même s'il ressentait déjà le manque se faire ressentir. Impossible pour lui de savoir si c'était le manque de drogue ou le manque d'elle qui le faisait déjà disjoncter. Quoiqu'il en fut, Wren finit par se retourner, fin prêt à retourner sous les couvertures chaudes que Gabriel avait préparées pour lui la veille mais il n'eut pas vraiment le temps d'agir puisqu'il constata que le brun avait les yeux ouverts juste en face de lui. Il était pris au piège et bien sûr, avec la fenêtre ouverte, le libraire allait savoir qu'il était sorti cette nuit et qu'il avait consommé une dose alors qu'il était censé s'approcher du but. Le suédois avait encore échoué, c'était devenu une très mauvaise habitude et il lisait déjà la déception sur les traits de l'irlandais. A raison, pour sûr. "Désolé, Gab'. J'ai été faible et ça s'arrêtera pas si tu m'attaches pas quelque part... Je sais que je dois arrêter tout ça, tenir le coup et essayer de ne pas me laisser emporter par cette saloperie de haine qui traîne au fond de moi. Tu mérites clairement pas tout ce que je te fais subir et je comprendrais que tu veuilles plus m'aider... Y a que toi qui peux le faire, pourtant, Lizzie le pense autant que moi et si je le fais pas, je crois que je vais mourir. J'en suis sûr même parce que je me suis jeté dans l'océan en étant défoncé, Gaby, j'ai sauté et j'étais heureux de me laisser crever. Est-ce que tu veux me laisser une autre chance?" Il avait des yeux suppliants parce qu'il avait conscience qu'il n'en méritait aucune, le suédois. Il avait juste profité de la bonté du meilleur homme qui puisse exister et lui, et bien, il n'avait rien fait pour lui rendre toute cette générosité. Wren allait essayer pourtant, pas tout de suite, sûrement pas dans les jours à venir parce qu'il souffrirait trop mais plus tard, quand il irait mieux. Il se le promettait à ce moment là, priant pour que cet ami si précieux ne l'abandonne pas au beau milieu de cette route chaotique... Ou alors, il n'y survivrait pas.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptySam 11 Jan 2020 - 8:09


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Ce furent les jappements de Sirius qui réveillèrent Gabriel. Un éveil difficile, vaseux, presque migraineux. Il faut dire que la nuit avait été pour le moins compliqué. Les dernières semaines aussi l’avaient été, éprouvantes. Et c’était le cumul de cette fatigue, avant tout psychologique, nerveuse, qui l’avait entraîné dans un sommeil lourd, comateux. A tort. Car la réalité lui sauta instantanément, brutalement, aux yeux. Un canapé vide, une fenêtre ouverte et un appartement désespérément silencieux. Soudain totalement conscient, l’irlandais se leva vivement, gagnant la fenêtre à grands pas, non sans sentir monter une certaine appréhension quant à retrouver le suédois aplati sur le bitume. Heureusement, dans une certaine mesure, il n’en fut rien. Mais ça ne pouvait évidemment pas lui suffire à Gaby, ça ne pouvait pas le rassurer, parce qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où pouvait bien se trouver Wren à présent, ni dans quel état, surtout dans quel état. Ni une ni deux il avait quitté son appartement, sans même prendre la peine de fermé la baie ayant servi d’échappatoire, pour arpenter la rue, puis la suivante, jusqu’à battre le pavé de tout le quartier en de rapides enjambées, d’allers en retours, sans le moindre succès. Qu’espérait-il ? Evidemment que c’était peine perdue. Il devait se faire une raison, Wren avait disparu, et lui avait perdu sa trace. Le libraire avait fini par regagner sa demeure, le cœur lourd et un goût amer au fond de la gorge, un mélange de tristesse et d’inquiétude. C’est vrai, il était déçu, mais de lui, surtout de lui. Il avait merdé, s’était vautré en beauté, et ça le bouffait, de ne pas avoir su mieux veiller sur cet ami qui lui était si cher. Et, alors qu’il venait de franchir la porte de son appartement, il se sentit soudain bien trop usé Gabriel, bien trop impuissant face aux événements de cette vie. Trop fragile, quand toutes les petites failles qui le composaient se ravivaient tout à coup. Alors il se laissa glisser au sol, dos contre la porte, ses mains courant de son visage à ses mèches brunes. Il les sentit monter ces quelques larmes, amères de tristesse et de lassitude, qui roulèrent sur ses joues dans le silence, devenu pesant, des lieux. L’irlandais crut bien entendre un bruit, un son feutré, lui rappelant que la fenêtre était toujours ouverte. Il se leva alors tant bien que mal, et il aurait sans doute amorcé un pas dans cette direction si la vision qu’il eut soudain ne l’avait pas cloué sur place. Le suédois se tenait là, passablement défait mais vivant, un air profondément désolé vissé au visage lorsqu’il se tourna vers lui. Gaby n’aurait su dire si son cœur venait de cesser de battre ou si au contraire il venait de recommencer, toujours est-il que ça lui fit un sacré coup dans la poitrine. « Tu fais chier Wren, tu fais vraiment chier ! », qu’il gronda, son ton pourtant bien plus gonflé de la peur éprouvée que d’une réelle colère. Et ce n’était peut-être pas ce qu’il aurait voulu lui dire en premier, surtout après un tel discours, mais voilà, il avait eu peur, c’était un fait. A juste titre, cela étant, à en croire les propos du grand brun. Gaby savait ses craintes justifiées. Il ne put pourtant se résoudre à élever davantage le ton en croisant le regard vert de son ami, parce qu’il y avait tout dans ces yeux là, les excuses, les doutes, les peurs, et peut-être le peu d’espoir qui lui restait et l’avait poussé à revenir. Il avait envie de s’en sortir pas vrai ? « Ne me refais jamais un coup pareil. » Son ton était encore ferme alors qu’il mettait en garde, une dernière fois, et il finit par soupirer lourdement comme pour évacuer cette tension qui tiraillait son être, alors qu’il se décidait enfin à s’avancer vers Wren, couvrant les quelques pas qui les séparaient. Il le détailla un instant, notant son état un peu plus désastreux encore et ses traits tirés. « Mais je suis content de te voir. » Il l’avait vu l’énième trace qu’avait laissée la dernière seringue. « Vraiment. » Rien n’aurait pu sonner d’autant de vérité. « Tu n’écoutes vraiment pas quand je te parle, toi », qu’il soupira en secouant doucement la tête, son regard couleur ciel venant trouver celui vert d’eau du suédois. « Je t’ai fait une promesse pas vrai ? Je ne vais pas la retirer à la première difficulté. Je vais t’aider, et je ne te laisserai ni tout seul ni mourir, compris ? » Il y avait une telle sincérité qui s’imprimait dans chacun de ses mots. « Tu as droit à toutes les chances du monde Wren. » Parce que l’existence ne lui en avait guère laissé jusque là, alors oui, Gaby la lui accordait cette seconde chance, ici, maintenant.
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Dernière édition par Gabriel Carnahan le Dim 12 Jan 2020 - 10:42, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptySam 11 Jan 2020 - 18:22


Il n'allait pas le faire passer par la fenêtre finalement, Gabriel avait réellement un coeur en or et Wren s'en voulait d'en avoir abusé. Il était évident que le bouclé avait dû s'inquiéter en se réveillant sans le voir sur le canapé à l'autre bout de la pièce. Doherty, comme à son habitude, n'avait pensé que sa petite existence, q'à son besoin pressant de se foutre en l'air, tout seul, sans que personne ne vienne le cueillir quelque part. Son égoïsme était impressionnant mais là encore, c'était le lot quotidien de tout junkie qui se respectait. Il fallait qu'il change absolument sinon ce misérable suédois n'aurait plus la chance de confronter le jour à nouveau mais qu'il était malheureux, cela dit, profondément malheureux. Dire qu'avant tout cela, Wren ne se posait jamais aucune question, toujours pris dans la folie de l'instant, happé par ce besoin persistant de se jeter dans les flammes pour ne plus avoir à vivre avec le flot de ses pensées. Il en était loin désormais, il n'en restait plus que des bribes de souvenirs, rien d'autre, cette honte attachée à ses entrailles en tâchant de garder son regard vert dans les yeux de Gabriel. "Je sais. Ça risque pas, je vais m'attacher là. Faut pas me laisser recommencer." Il avait au moins le mérite de vouloir y croire, de tout mettre en oeuvre pour s'empêcher de repartir en vrille parce que l'héroïne le commandait. Doherty n'était plus lui-même, il n'était qu'un esclave de ces putains de doses et évidemment que le bouclé avait raison, rien de tout cela ne pouvait li faire de bien. Il se créait simplement un monde illusoire, une paix plus que relative qui n'existait que dans son esprit malade. "J'écoute personne, c'est ce qu'on te dira le plus souvent. Je suis pas sûr que t'aies raison mais bon... Merci. Vraiment." Il lui lança un sourire, las toutefois après autant d'aventures, s'écroulant bien vite dans le canapé, sentant que la douleur reviendrait le quérir après quelques heures à peine. Effectivement, il s'assoupit mais pas au fond d'un sommeil empli de cauchemars puisqu'il s'agita sans arrêt, perdu dans les limbes de sa détresse. Ses muscles étaient contractés et lorsqu'il ouvrit les yeux à nouveau, force était de constater qu'il n'était plus en force de parler, à peine de respirer. Il se sentait mort, Wren.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyDim 12 Jan 2020 - 19:13


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Quelques minutes plus tôt encore, alors qu’il arpentait en long et en large les rues alentours, Gabriel l’aurait maudit, Wren, bouffé par l’inquiétude, par la peur de ne pas le retrouver, de ne plus jamais avoir de ses nouvelles, ou bien d’en avoir, de tragiques. Il ignorait ce qui était le pire, et espérait n’avoir à vivre aucune de ces options. Parce qu’il n’en supporterait aucune, parce qu’il y était bien trop attaché à cet ami pour imaginer le pire sans que cela ne l’affecte. D’autant plus alors même qu’il en allait quelque part de sa responsabilité, qu’il avait promis d’être là pour lui et qu’il s’était endormi comme un imbécile, qu’il n’avait pas été là pour le retenir. Quelques minutes plus tôt il y aurait pensé, à élever le ton, lui dire qu’il faisait n’importe quoi, qu’il lui avait foutu la trouille de sa vie, que s’il voulait repasser le pas de cette porte – ou de cette fenêtre en l’occurrence – il fallait qu’il s’y tienne à ce sevrage. Mais à présent qu’il avait le suédois en chair et en os sous les yeux, bien vivant qui plus est, l’idée ne l’effleura même pas un instant. Il y avait quelque chose de si bouleversant au fond de ces yeux verts face à lui, de si perdu, quelque chose qui ne demandait qu’à être pardonné, qui craignait l’abandon. Evidemment que Gaby ne pouvait pas rester de marbre face à une telle supplique silencieuse, portant bien au-delà encore des excuses et des mots que le grand brun prononça. Et malgré sa voix qui s’éleva en premier lieu une seule vérité demeurait au fond de son cœur, il était heureux de le revoir, vraiment heureux, malgré les confessions du trentenaire, malgré l’évidente trace qu’avait laissé l’aiguille. Et ses paroles en furent criantes de vérité. Ca lui crevait tellement le cœur, ça lui écorchait si vivement l’âme de le voir dans un tel état, mais il remerciait la vie de l’avoir ramené en un seul morceau, si amoché soit-il. « Je ne te laisserai pas Wren, je ne te laisserai pas », qu’il assura, son ton redescendu bien vite, redevenu plus doux bien qu’encore abîmé par l’inquiétude et les larmes qui avaient enflé dans sa gorge quelques instants auparavant. Ces mots là sonnaient comme un rappel de sa promesse. Il ne le laisserait pas recommencer. Il ne le laisserait pas continuer à se détruire. Il ne le laisserait pas disparaître. Il ne le laisserait pas. Ni mourir, ni affronter tout cela tout seul. Non, plus jamais. Et puis il était revenu malgré tout, quelque qu’en fussent les raisons, alors l’espoir était permis. Gabriel en était certain. « Je me moque de ce que ‘‘on’’ peut bien dire. » Rien n’était plus vrai, il préférait toujours se faire son propre avis sur les choses, les événements et les gens. La société avait le jugement bien trop facile à son goût. Très peu pour lui. L’irlandais avait souri en retour aux remerciements de son ami, un sourire doux, sur lequel il tenta de ne pas imprimer la marque de sa propre fatigue. Wren n’en avait pas besoin. Ce dernier regagnant rapidement le confortable canapé, visiblement épuisé puisqu’il s’endormit bien vite. Gabriel se contenta d’étendre une couverture sur lui, le laissant aux songes qui l’agitaient. Le libraire eut beau vaquer silencieusement à quelques occupations dans l’appartement, il gardait toujours un œil sur le grand brun, surveillant ce sommeil bien trop troublé pour être reposant. Il ne le savait que trop bien, habitué aux cauchemars et paniques nocturnes après son accident. Gaby avait fini par se mettre à cuisiner, voilà qui lui offrait de quoi occuper parfaitement son esprit autant que ses mains, tout en lui permettant de jeter un regard régulier au canapé, privilège offert par une cuisine ouverte sur le reste la pièce de vie. Il le vit alors, que le suédois s’était éveillé, son regard vert perdu devant lui. Il ne bougeait pas, sa poitrine se soulevant à peine au rythme de sa respiration, ne parlait pas davantage. Et bien sûr que Gabriel se devait de laisser la cuisine en plan, de s’approcher de lui jusqu’à s’asseoir à même la table basse qui faisait face au divan, de l’observer une seconde, cherchant à capter son attention, de poser une main sur son avant-bras comme pour recréer du contact avec le monde. Il était comme gelé le nordique, malgré la douceur qui régnait à l’intérieur, malgré le climat australien. « Wren. » Il attendait une réponse, un geste, un clignement de paupières même, le plus infime mouvement qui lui aurait assuré qu’il l’avait entendu, qu’il était bien conscient. L’irlandais avisa le verre d’eau posé sur la table. Ca devait bien faire des heures que son jeune ami n’avait rien bu, rien avalé du tout. Et il savait qu’il fallait éviter une déshydratation qui ne ferait qu’aggraver son état. « Wren aller, il faut que tu boives un peu. » Et il chercha à l’aider à se redresser, voir si le corps du grand brun répondait encore.
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyDim 12 Jan 2020 - 21:16


Le réveil était encore plus difficile que celui qu'il avait dû vivre quelques heures auparavant parce que Wren savait qu'il ne pouvait plus fuir cette réalité, désormais. Il était coincé là, entre les quatre murs de l'appartement au dessus de la librairie de Gabriel, pris au piège par sa propre dépendance et son incapacité à s'en défaire aisément. Il ne pouvait plus parler, même plus réagir alors qu'il avait les yeux ouverts. Le suédois se sentait juste vidé de toute énergie, essayant de se remettre en mémoire les mots prononcés par son ami quelques heures auparavant: il n'allait pas l'abandonner, il allait l'aider au maximum de ses capacités. Les mots étaient encourageants et Doherty savait qu'il pouvait compter sur ce genre de promesses venant du littéraire mais le combat était si rude, si solitaire également. Il avait pourtant un avenir auquel réfléchir parce qu'il était censé retourner auprès de Lizzie une fois que leur lutte respective serait terminée, il fallait juste qu'il trouve les ressources au fond de lui pour survivre aux quelques jours à venir. Il ne faisait même pas attention que Gabriel s'était rapproché de lui, ses yeux étant ouverts sans qu'il ne puisse rien voir de concret, juste ce fichu désespoir qui lui faisait mal au coeur autant que son estomac criait à l'agonie sans sa dose. Wren devait à tout prix retenir ses crampes, faire comme s'il ne ressentait rien sinon il allait vomir pour la première fois de la journée et ce ne serait certainement pas la dernière, il en avait conscience. "Je veux pas." Non, il ne voulait rien, il voulait juste dormir jusqu'à ce que le tout s'arrête parce qu'il avait besoin de sortir de ce cocon duveteux, il avait besoin de se jeter dans la mer et se libérer du poids de la vie. Néanmoins, le géant suédois restait là, sa main s'accrochant à son ventre alors qu'il claquait des dents parce qu'il avait froid et que la nausée le happait. A peine dix secondes plus tard, en effet, il se laissait aller dans le seau à ses pieds, complètement hagard et en proie à un mal être incommensurable. "Me regarde pas quand je suis comme ça, Gaby. J'ai trop honte. J'ai trop mal. Je veux juste tout arrêter." C'était un fait qu'il ne pouvait pas cacher alors que son regard vert se releva vers le brun mais il y avait quelques larmes qui perlaient au fond de ces beautés dorées. Wren devait tenir le coup, oui, mais à quel prix exactement?
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Message(#) Sujet: Re: Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel - Page 2 EmptyLun 13 Jan 2020 - 0:40


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Gabriel n’avait guère attendu avant de gagner le chevet de Wren alors que celui-ci s’était éveillé. Il ne bougeait pas pourtant, comme tétanisé, et le contact gelé de sa peau indiqua au libraire la détresse retrouvée par son corps ne sachant comment lutter contre le mal qui l’habitait. Wren semblait ailleurs, immobile, figé dans l’espace et le temps, le regard vide et le corps lourd. Et il fallut un moment pour qu’enfin sa voix abîmée s’élève pour répondre aux sollicitations de l’irlandais. Il était plus blanc qu’un linge, un teint à faire peur sur lequel se démarquaient ses yeux cernés, le front luisant de sueurs froides. « C’était pas vraiment une question. » Il y avait toujours cette douceur. Constante du ton de Gaby, de son tempérament aussi. Pourtant il ne laissait à cet instant guère de place à la discussion. Il fallait que le grand brun boive, ou il ne ferait que se déshydrater, et le cercle vicieux ne ferait que s’amplifier, s’empirer. Déjà qu’il ignorait depuis combien de temps le suédois n’avait pas bu d’eau, ni depuis combien de temps il n’avait pas mangé quelque chose de consistant. Car c’était là l’un des nombreux fléaux de la drogue, cette fâcheuse tendance à se substituer à une alimentation à peu près correcte, financièrement d’abord, parce que l’addiction passait avant l’alimentation, physiquement ensuite, comme une dose pouvait parvenir à combler la sensation de faim. Quel terrifiant pouvoir dans de telles choses, de si petites choses, une seringue, un rail, un tube de pilules, des quantités insignifiantes en apparence pour des dégâts incommensurables sur les êtres, les corps et les vies. Gabriel désigna le verre trônant toujours à coté de lui sur la table. « Une gorgée, c’est tout ce que je te demande. » Commencer petit, y aller à coup de miettes, en grappiller un peu plus chaque fois que possible. Mais la nausée fut la plus rapide et l’irlandais ne put que regarder son ami se plier en deux sous ses hauts le cœur. Et Gaby attrapa une serviette posée non loin expressément, épongeant le front de Wren, trempé sous le coup des nausées, avant de poser ses mains sur ses épaules pour le pousser à se redresser un peu, à croiser son regard. « Tu n’as pas à avoir honte, tu sais ce que je vois quand je te regarde ? Le courage que toi tu ne vois plus, celui d’encaisser ça pour t’en sortir. » Et il était sincère le libraire. Il le regardait et il voyait cet espoir qui n’était pas mort, il voyait l’homme qu’il pourrait devenir après avoir enduré pareilles épreuves. Il voyait cette force que le suédois ne se soupçonnait pas. « Et puis toi aussi tu m’as vu dans un drôle d’état, alors on est quitte comme ça », qu’il dit avec un sourire, histoire de détendre une seconde l’atmosphère. Mais le sérieux revint bien vite. « Je sais Wren, je sais comme ça fait mal, tu n’as même pas idée. » L’horrible sensation du manque, celle du vide, la douleur insupportable, il les connaissait toutes. La violence de l’arrêt de prise de morphine il s’en souvenait encore. Parce qu’il en avait été dépendant. Et sa drogue à lui avait tout de légale qui plus est, délivrée si aisément pour lui le grand accidenté. Pourtant il avait fallu en passer par là pour espérer tout reconstruire ensuite. C’était tout ce que Gabriel souhaitait pour son ami, que tout cela marque le début d’une vie renouvelée, d’une existence à construire, un futur à imaginer. Pour l’heure il se devait d’y croire pour deux, jusqu’à ce que Wren puisse porter cet espoir là seul ensuite. « Ca va s’arrêter, ça s’arrêtera, mais pas de la manière dont tu l’envisages. » Pas en arrêtant de vivre. « Et après ça tu pourras revivre, il y a encore tant de choses que tu dois voir. » Tant de choses à faire, parce qu’il était encore jeune et qu’il y avait toute une vie prête à se tracer à ses pieds. « Ce n’est pas la fin là Wren, ce n'est pas ta fin, c’est le début. » Si douloureux fut-il. C’est tout cela qu’il voyait en regardant ces yeux verts si brillants, si perdus, et il fallait y croire.
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Comfort is beauty muted by heroin. Sadness is beauty drained by lack of it. ¤ Gabriel

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