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 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2

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Message(#) Sujet: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyMer 19 Fév 2020, 18:57


Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas@Molly Oakheart
« Je le veux. »

Je claque la porte de la vieille voiture anglaise dans laquelle on doit monter pour rejoindre une destination inconnue - sans doute un aéroport, ou peut-être, avant, une salle de réception. Les caméras me filment lorsque je claque la porte arrière derrière Molly, désormais Madame Ivywreath.

C'est insensé.


Les caméras nous suivent partout, désormais. On entend les gens, devant la mairie, ces mêmes personnes qui ont dispersé sur nous toute une pluie de trucs comme du riz, des pétales. Ils n'ont pas su se décider. Je suis certain d'avoir reçu du popcorn, et j'ai hésité à aller prendre Charlie dans mes bras. Mais peut-être que le geste aurait été trop désespéré, du genre "s'il te plaît, s'il te plaît me laisse pas partir, je veux rentrer et regarder une série avec toi sous la couette". Échec. Je suis enfin assis à côté d'elle, Molly, au voile rabattu derrière la tête. Mes yeux ne la quittent pas. Je m'interroge, voudrais savoir si elle en sait - si elle en sent - plus que moi. A travers les vitres de l'automobile, on peut distinguer le paysage qui défile. Je tourne la tête du côté de la plage arrière, aperçoit les gens qui paraissent, d'ici, aussi petits que des fourmis. Le silence s'étire encore quelques secondes dans l’habitacle, avant que je ne me décide enfin à engager la conversation. « C'est l'heure des hostilités, alors ? » Pire manière de démarrer une conversation. « Enfin pas des hostilités genre... Enfin, t'as compris. » Non, elle n'a probablement rien compris. Je torture, entre mes doigts, le tissus de mon pantalon. Je déteste être enfermé en voiture. C'est nerveux, il faut que je sorte. Que je m'échappe de là.

Elle est toujours aussi jolie, Molly, et j'ai peur de la déranger rien qu'en la regardant. Elle paraît vraiment prête à tenter l'expérience et j'ai déjà peur de la décevoir un peu, moi qui ne met pas une once d'espoir dans ce truc qu'ils appellent "scientifique". Moi, j'ai des années de psychologie derrière moi. Je sais que c'est la télé. Je sais qu'on ne peut pas mettre les gens ensemble en se basant sur des questionnaires. C'est complètement impossible, on se croirait dans un truc de science fiction - genre, repeuplons la planète en forçant les gens à se mettre ensemble. Quelle horreur. « Alors tu... Ça va ? Comment t'as trouvé ça ? » Je retiens environ une centaine de questions dans ma tête. Je me suis préparé mentalement : ne pas la harceler, paraître le plus détendu possible, même si j'ai envie de m'évader par la fenêtre de cette voiture - de ce corbillard. Dans un truc pareil, on se prendrait presque pour un prince et une prince. Mes yeux arrêtent enfin de se perdre sur la robe de Molly, et viennent trouver ses prunelles. « Elle est très belle. Ta robe. » Je crois que je lui ai déjà dit, ou peut-être pas. Je ne sais plus.

Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 3956312242


Dernière édition par Léo Ivywreath le Mer 19 Fév 2020, 20:20, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyMer 19 Fév 2020, 19:29


On a dit oui. Vraiment. Je suis mariée, officiellement. J'ai même changé de nom de famille. Je m'appelle Molly Ivywreath, pour une durée indéterminée. Je crois que je vais devoir m'entrainer à le prononcer, je ne veux pas écorcher son nom.

Je ne vois plus les minutes passer, je lance un dernier regard à Allie quand nous sommes tous les deux devant la grande porte. Je crois que je suis encore plus stressée que quand je suis arrivée seule. Mais je rassure ma sœur, d'un regard. Elle va me faire confiance, et je vais essayer de faire confiance en cette nouvelle personne qui vient de rentrer dans ma vie. Une personne qui finira peut-être par devenir une des personnes les plus importante de cette vie.

Une minute plus tard je me retrouve dans une voiture, je ne suis pas très à l'aise, ma robe prend bien trop de place. Mais j'ai pas envie de bouger, je ne veux pas le déranger. Et je regarde quelques secondes par la fenêtre. Je profite du silence, je trouve ça bénéfique parce que j'ai besoin de calme après tout ce brouhaha. Mais ça m'angoisse. Je sais pas si je dois parler en première, qu'est ce qu'on est censé faire quand on se retrouve dans une voiture avec son mari qu'on ne connait pas ? Il me sort de mes pensées, il parle d'hostilités et je vois qu'il est nerveux. Et je ris quand il essaie de justifier ses mots. Je pose une main sur son avant bras, j'essaie d'être rassurante mais je l'enlève rapidement, parce que je ne sais pas si il est à l'aise avec ça. Je continue de sourire, il est assez attendrissant. « Je vois ce que tu veux dire, une salle remplie d'inconnus et de caméras qui vont regarder nos moindres faits et gestes, on peut peut-être appeler ça des hostilités ! » Je ne vais pas me vexer pour ça alors qu'on a l'air de vivre la situation de la même manière. Et ça, ça doit être le plus rassurant dans toute cette histoire.

C'est lui qui pose les questions, parce que je m'en pose bien trop pour pouvoir les exprimer à voix haute. Je pense que je suis un peu moins tendue. « C'était pas comme je m'imaginais mon mariage à la base, mais je sais pas. C'était... intense, et étrange aussi. » Mes phrases sont certainement bien trop longues, mais je parle trop quand je suis nerveuse et qu'on me pose des questions, ça doit être un de mes défauts. « Mais à part le stresse je crois que ça va ! ». Mais j'ai une question qui me brûle les lèvres. « Et toi ça va ? Pas trop déçu de... tout ça ? » y compris moi. Je pourrais ne pas lui plaire, c'est quelque chose de possible. « Merci... » Et je jette un nouveau regard sur ma robe avant de relever les yeux vers lui. « T'es vraiment très bien habillé aussi ! » Mais ces deux tenues ne sont pas vraiment confortables à première vue. « T'as pas l'air très à l'aise dans ce costume ! » et je souris de nouveau, toujours la plus rassurante possible. Il faudra bien qu'on arrive à se détendre, sinon ce voyage de noces allait être très long.

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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyMer 19 Fév 2020, 20:14


Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas@Molly Oakheart
Je l'ai sentie, sa main sur mon bras. Trop rapide pour y réagir. Trop fugace pour relever. Mes yeux se sont simplement posés dessus, traduisant ma surprise. Comme si soudain, tout devenait réel. Comme si soudain, nous étions réellement faits de chairs, et plus seulement de "et si" et de "peut-être". « Je vois ce que tu veux dire, une salle remplie d'inconnus et de caméras qui vont regarder nos moindres faits et gestes, on peut peut-être appeler ça des hostilités ! » Elle a compris. J'ai dit n'importe quoi, et elle a compris quand même. Je lui rends un maigre sourire un peu gêné, concentre toute mon attention sur elle pour éviter de penser que là, tout de suite, mon annulaire gauche est plus lourd. Ma main semble plus austère. Vraiment plus gauche, avec cet anneau en or. « C'était ta famille ? Dans la salle. » Je n'ai pas bien observé. Je les ai à peine salué en sortant de la mairie, pendant les quelques secondes de flottement qui ont suivi le lancé de riz-pétales. J'imagine que je vais devoir faire connaissance à la réception. En espérant que personne ne crève de gêne. Et puis, surtout, surtout - oh mon dieu - je ne sais pas danser de valse. J'ai su, et j'ai oublié. C'est pas le truc des premières danses, ça, la valse ?

La voiture est lancée sur l'asphalte depuis quelques minutes, et je ne reconnais rien autour de nous. Ces caméras sont un peu oppressantes. Beaucoup, en fait. J'ai l'impression de jouer une pièce de théâtre dans laquelle personne ne nous dit quoi faire. Et pourtant, on peut sentir que sur nous reposent des attentes implicites. Une sorte de pression un peu mesquine. « C'était pas comme je m'imaginais mon mariage à la base, mais je sais pas. C'était... intense, et étrange aussi. » Intense. Étrange. Oui, ce sont les mots que j'aurais employé. J'opine du chef en remettant en place une mèche de cheveux qui vient de s'échapper du léger cadre que j'ai essayé de leur donner. « Mais à part le stresse je crois que ça va ! » Sa voix me rassure un peu. Elle a l'air visiblement moins angoissée que moi, que le mariage rend tendu comme une crampe et qui a en sainte horreur toute forme d'engagement. Quelle idée, alors, de poursuivre ces drôles de péripéties ? Le goût pour l'aventure, je suppose. Et une envie d'ailleurs. Une envie d'oublie son visage, ses cheveux, ses mains, à lui. « Et toi ça va ? Pas trop déçu de... tout ça ? » « Déçu de quoi ? », que je relance du tac au tac. Comme si je pouvais être déçu de quoi que ce soit. Tout est parfait, étrangement parfait. Trop parfait pour que je m'y sente à l'aise.

Un compliment s'échappe d'entre mes lèvres. « T'es vraiment très bien habillé aussi ! » « Je déteste ce nœud papillon ridicule. », que je ricane en me grattant l'arrière de la tête. Même s'il est rouge. Et que le rouge... « C'est ma couleur préférée. Le rouge. » On n'est pas censés se donner ce genre d'informations ? « T'as pas l'air très à l'aise dans ce costume ! » Si elle savait. « C'est ton truc, à toi ? Les grandes robes, les costumes... » Ce genre de truc que j'ai fui en partant de chez moi, que j'ai en sainte horreur. Ma mère, ses robes fleuries, jamais aucuns pantalons, toujours pincée, le chignon fait et serré - et mon père, costume et cravate, montre, air impénétrable. Un monde que j'exècre. Pas son monde à elle, je l'espère. Parce que ça ne sera pas notre monde à nous - si monde il devait y avoir. Mes yeux se reposent sur mon alliance, puis vont sur la sienne. « Elles sont jolies, ces alliances. » Elles me font peur. « Je peux voir la tienne de plus près ? » Elle semble plus travaillée que la mienne. Avec un brin d'hésitation, je tends la main à Molly, juste pour pouvoir saisir la sienne.
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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyMer 19 Fév 2020, 20:47


C'est comme si c'était pas moi qui vivais cette expérience. Comme si j'avais vu ça de l'extérieur mais que je n'étais pas vraiment celle qui avait dit oui. C'était tout sauf ce que je pouvais imaginer, tout sauf ce que j'aurais pu prévoir. Mais on est là finalement. Collé dans cette voiture pas assez grande pour qu'on soit à l'aise lui, moi et cette foutue robe. Mais il a parlé, il a fait le premier pas, il a brisé ce silence qui me faisait un peu peur. Parce que je ne sais pas faire les premiers pas, je suis toujours bien trop maladroite pour ça, je ne dis jamais les choses correctement. Et je vois qu'on est sur la même longueur d'onde. Il n'a pas vraiment l'air de placer trop d'espoir dans ce mariage, et ça aussi c'est rassurant. Parce qu'on se laisse le temps d'apprendre à se connaître. Parce que je ne veux plus donner mon cœur à n'importe qui, et qu'il a certainement pas envie de ça non plus. Alors on a le temps. Maintenant qu'on est là, autant laisser faire les choses non ? « Y'avait ma sœur, ma grande sœur que j'aime vraiment beaucoup. Et ma meilleure amie, et coloc, c'est elle qui m'a inscrite à cette émission... » Je ne sais pas si ça peut le vexer que ce ne soit pas moi qui ai fait un pas vers cette idée. Que je ne sois pas celle qui se soit extasiée devant une pub à la télé parce que j'avais terriblement besoin de trouver l'amour. Parce que, je le redis, tout ça manque de naturel à mes yeux. « T'avais invité quelqu'un toi ? » Il aurait pu aussi ne rien dire à personne, qu'aucun membre de son entourage ne soit au courant de tout ça.

« Déçu de quoi ? » De moi ? Mais ça reste coincé dans ma gorge. Les mots ne veulent pas vraiment sortir, certainement parce que si la réponse est qu'il est déçu ça me ferait un peu mal au cœur. Je me contente de lui faire un petit sourire en coin avant de détourner les yeux vers le paysage. C'est ma seule échappatoire dans cette voiture. « Tout est tellement parfait, je trouve que c'est impersonnel. » Je n'ai rien choisi à part ma tenue et je pense que c'est pareil pour lui. Mais je ne veux pas paraître négative, ou sans espoir, c'est pas du tout mon genre. « Mais c'est beau, pour l'instant tout ce qu'ils ont préparé, c'est magnifique. » Un peu trop à mon goût. C'est comme si j'étais posée dans un endroit au hasard, et je ne m'y sentais pas du tout à ma place.

Je ris de nouveau en l'entendant se plaindre de son nœud papillon. Je suis rassurée qu'il ne soit pas vraiment dans son élément. On avait peut-être des choses en commun finalement. « Tu peux toujours l'enlever et dire que tu l'as perdu parce qu'on courait vers la voiture ! » Et je ris de nouveau en essayant d'imaginer la scène. « Moi c'est le violet. » Des informations anodines comme ça, mais c'était quelque chose qui me permettait d'apprendre à le connaître à chaque mot un peu plus. Il me demande si j'aime les costumes, les robes, et je secoue la tête à lé négative. « Non pas du tout... Je suis plutôt du genre simple d'habitude. J'aime prendre soin de moi de temps en temps, mais en général je m'habille confortable pour pouvoir courir partout » Parce que oui je suis occupée en général. Entre le travail, les pompiers, et mon bénévolat à l'hôpital, je n'avais que très peu de temps pour moi. Heureusement que je ne dors pas beaucoup . « Et toi c'est quoi ton truc ? » Elle secoue la tête, elle sait que ce qu'elle dit n'est absolument pas clair. « Pas en vêtement, mais dans la vie de tous les jours, qu'est ce que t'aime faire ? » C'est le genre de choses qui m'intéresse. Vient le sujet des alliances, je les avais presque oublié, j'avais presque oublié tout ça le temps d'une seconde. Je lui tends ma main gauche pour qu'il puisse regarder la bague qui a pris place autour de mon annuaire. « J'ai l'impression qu'elles sont énormes ! Mais oui, elles sont jolies » Même si, là encore, on a rien choisi.

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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyJeu 20 Fév 2020, 16:57


Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas@Molly Oakheart
« Y'avait ma sœur, ma grande sœur que j'aime vraiment beaucoup. Et ma meilleure amie, et coloc, c'est elle qui m'a inscrite à cette émission... » « Sérieux ? C'est ma meilleure amie qui m'a inscrit aussi. » C'est drôle comme coïncidence. Les meilleurs amis qui nous maquent d'une drôle de façon, quand même. Comment passer de "en couple une fois" à "marié à une inconnue". Plus précipité, tu meurs. « T'avais invité quelqu'un toi ? » « Ma meilleure amie. » Charlie, qui ne portrait pas la super-parfaite-géniale robe qu'on avait choisi ensemble. Je l'excuse. Elle était magnifique quand même. Tim doit se battre avec les couches des bébés, en ce moment même. « Et la marraine des enfants de ma meilleure amie. C'est moi le parrain. » J'adore donner cette information, je ne manque pas une seule occasion de la placer. Les seuls gosses que j'aime bien sont ceux de Charlie, et ça ne changera probablement jamais. J'omets de préciser que j'ai vaguement parlé de l'idée à ma mère, en privé, pas devant les caméras. Mais je crois qu'elle n'a pas compris le sous-entendu. Et de toute façon, même si elle avait compris, elle n'aurait pas voulu venir. Je la connais.

Je crois que j'ai bien répondu à sa question sur la déception. Je crois. Ses yeux dévient vers le paysage, les miens font de même. Une poignée de secondes plus tard, c'est à son tour de reprendre la parole. « Tout est tellement parfait, je trouve que c'est impersonnel. » Je ne pourrais pas être plus d'accord. Il me semble que d'habitude, toute l’excitation du mariage consiste en la préparation dudit mariage. Là, j'ai l'impression de mettre les pieds sous la table. Au final, je ne sais pas si ce n'est pas un point plutôt positif. Rien qu'à la mention d'un potentiel plan de table, je me sens défaillir. « Mais c'est beau, pour l'instant tout ce qu'ils ont préparé, c'est magnifique. » « Très beau, oui. Même si je ne suis pas fan du lancé de riz. Ça en fout partout. » Et pour preuve, je parviens encore à en trouver dans mes cheveux. Elle aussi, en a dans les cheveux. Et je n'ose pas le lui retirer. Les mots franchissent presque mes lèvres, à deux ou trois reprises. Manqué. Plus tard. On ne se connaît pas assez, je suppose. Et même si je suis du genre extraverti et tactile, il y a des sortes de limites que je ne suis pas encore prêt à franchir.

Elle ne croit pas si bien dire, Molly, à se moquer du côté décalé de l'image que je dois renvoyer dans mon costume. Rien de tout ça n'est dans mes habitudes. Je n'ai pas porté ce genre de trucs depuis que j'ai quitté mon chez-moi. C'était il y a bientôt dix ans. « Tu peux toujours l'enlever et dire que tu l'as perdu parce qu'on courait vers la voiture ! » Je ris avec elle, secoue doucement la tête. « Ils vont dire quoi, à la réception, si je me pointe sans nœud papillon ? » Et il faut croire que je m'en fiche, parce que je suis déjà en train d'essayer de l'enlever, ce nœud rouge - ma couleur préférée. « Moi c'est le violet. » Pour faire du violet, il faut du rouge et du bleu. « Je retiens. » Je continue de me battre avec ce nœud, dont je ne parviens plus à retrouver le bouton pour le détacher. Trop tard, j'abandonne dans un soupir, repose l'arrière de mon crâne contre le repose-tête sur le siège de la voiture. Le temps passe doucement, et nous arrivons même à échanger quelques questions. « Non pas du tout... Je suis plutôt du genre simple d'habitude. J'aime prendre soin de moi de temps en temps, mais en général je m'habille confortable pour pouvoir courir partout » Courir partout. Un sourire fleurit sur mon visage, de lui-même, sans que je ne le sente venir. « Courir partout. », que je répète doucement, après elle, comme un échos. « Et toi c'est quoi ton truc ? » Je hausse les épaules. Courir partout, aussi. « Pas en vêtement, mais dans la vie de tous les jours, qu'est ce que t'aime faire ? » Squatter l'atelier de Auden et Ginny. Ne parler à personne pendant des heures. Regarder des documentaires sur Youtube en mangeant du chocolat. « J'aime bien dessiner. Et je fais du violon. Qu'est-ce que tu fais, toi, à part courir partout ? » Je ne veux pas qu'elle prenne ma question pour une méchante pique. Je n'aurais pas dû la formuler comme cela.

Sa main gauche dans la mienne, je détaille du regard nos alliances. « J'ai l'impression qu'elles sont énormes ! Mais oui, elles sont jolies » Elles sont étranges. « Très jolies. » C'est un premier contact, autre que celui de la mairie. Mon pouce passe sur son alliance, avant que ma main ne lâche la sienne. De nouveau me vient l'envie de me battre avec ce nœud papillon. « Tu veux bien m'aider à l'enlever ? J'en peux plus, tu diras que je l'ai perdu. » C'est son idée. Je me tourne dos à elle pour lui laisser le champ libre, en espérant qu'elle accède à ma requête, un léger sourire toujours accroché aux lèvres.
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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyJeu 20 Fév 2020, 18:15


Finalement, on ne reste plus trop silencieux. La conversation se fait assez naturellement. Elle garde ce sourire ancré sur le visage. On a quelques points communs, ça me fait rire, j'aime beaucoup l'idée qu'on puisse se ressembler un peu. Après tout, ils ne nous ont pas marié vraiment au hasard. Je n'ai toujours pas vraiment confiance en tout ce jeu, mais j'apprends à le connaître, c'est ce qu'on est censé faire non ? « C'est marrant... » Quelle était la probabilité que quelqu'un d'autre quê moi vive la même expérience ? Finalement je peux parler sans gênes du fait que je n'ai pas choisi cette émission, et que donc, je ne place pas tous mes espoirs dans cette relation. « Elle a aussi décidé que t'avais besoin d'aide dans ta vie sentimentale ? » Parce que c'est pour ça que Sky l'avait fait. Parce qu'elle voulait que j'oublie Pete, que j'oublie tous les mecs qui sont entrés dans ma vie et qu'elle ne jugeait pas à la hauteur. Puis on parle des invités, on en avait apparemment pas énormément, mais que des gens qui nous étaient chers. « J'ai même pas eu le temps de chercher qui tu aurais pu inviter ! » Tout s'est passé bien trop vite, c'est comme si ça n'avait été qu'un rêve. « J'ai aussi une filleule ! Il ou elle a quel âge ? » Parce que j'adore les enfants, tous les enfants. Je les aime presque autant que les animaux je crois bien. Il n'y a pas eu de discussion sur nos parents, parce qu'apparemment, ils n'étaient pas là. Pour aucun de nous deux.

On parle même du mariage, on en parle comme si on était extérieur à tout ça, alors que vraisemblablement, on est les mariés. J'arrive toujours pas à réaliser, c'était bien trop fou comme situation. Il y a une semaine, je retrouvais Pete, et aujourd'hui, je suis mariée à un autre homme. Et je ne sais pas comment il pourrait réagir, comment mon premier amour réagirait à tout ça. Parce que je ne lui en ai pas parlé. Et je ne lui en parlerais pas, j'ai bien trop peur de sa réaction. « Je préférais les pétales de roses, c'était bien plus gros et pratique à enlever ! » et c'était plus jolie aussi. « Je crois que j'ai failli glisser une bonne dizaine de fois à cause du riz et de ces chaussures. » Je ne portais que très rarement ce genre de chaussures, ça me faisait mal, et c'était vraiment pas pratique. J'étais admirative devant les femmes d'affaires qui étaient capable de porter des talons aiguilles pendant toute une journée. Je crois que j'en serais incapable. J'étais encore bien trop une enfant certainement.

La réception, j'aurais presque pu oublier. Mais j'ai hâte de pouvoir voir ma sœur, et Sky. Mais aussi de rencontrer les personnes qui sont venues soutenir Léo, parce qu'il n'y avait pas que lui que je devais apprendre à connaître. « Je peux toujours le mettre autour de mon poignet, tu crois que ça peut passer comme un cadeau de première rencontre ? » Je souris, j'essaie de l'aider parce que je veux qu'il arrive à être à l'aise. Que au moins un des deux se sente bien dans cette voiture. Il retient ma couleur préférée, et ça aussi ça me fait sourire, parce que je trouve ça mignon. C'est une information simple, mais ça a quand même l'air de l'intéresser. Je lui dis aussi que je suis du genre à courir partout, pour pas lui dire hyperactive. Parce que ça peut faire peur, parce que ça veut dire que j'ai tout le temps besoin de bouger et de m'occuper, il est peut-être bien plus calme que moi. « J'aime bien cette expression. » Et je réponds encore une fois à son sourire. À croire que finalement je ne suis pas si mal à l'aise que ça avec lui même si on se connait seulement depuis quelques minutes. Il dessine, et il joue de la musique. Je le regarde dans les yeux, très intéressée, parce que c'est deux domaines que j'aime beaucoup aussi. « Je dessine aussi, ça m'arrive de prendre des cours dans un atelier de Brisbane mais je suis pas très douée... » Je ne parle pas souvent de ça. Parce que je ne suis pas du genre à me vanter de ce que je fais quand je ne crois pas en moi. Je ne suis pas du genre à me vanter en général. « J'adore la musique, mais j'ai jamais eu l'occasion d'apprendre... » Une des choses que je regrette. « Et je suis vétérinaire, donc je m'occupe en grande partie de pleins d'animaux, je passe des heures au refuge de Brisbane... Et toi ? Tu fais quoi dans la vie ? » Je voulais tout savoir.

On regarde ces bagues, premier contact vraiment naturel de cette journée. Et ça ne me dérange pas, je ne bouge pas, je le laisse observer ma bague en détail. « T'aurais préféré les choisir ? » Et je pense que je parle trop vite, je parle trop tout court. Je ne réfléchis pas à ce que je dis alors que je devrais. Je secoue la tête et regarde par la fenêtre. Pourquoi il aurait voulu choisir des alliances pour un mariage qui n'est pas vraiment le sien ? Il me demande d'enlever son nœud papillon et je hoche la tête. Je trouve le bouton et je l'enlève rapidement. « Tu l'as perdu ou j'essaie d'en faire un bijou ? » Je souris en le regardant mieux, j'adore cette couleur vive. « Je rêverais de pouvoir perdre ces chaussures aussi ! » Mes pieds étaient déjà bien trop douloureux. « Tu veux que j'enlève les grains de riz qui sont bloqués dans tes boucles aussi ? » Je ris légèrement, parce que je pense que mes cheveux doivent être à peu près dans le même état.  

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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyJeu 20 Fév 2020, 19:25


Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas@Molly Oakheart
C'est drôle, quand même, comme la vie est faite. Ces petits trucs en commun que l'on ne soupçonne pas. Mais je me méfie, je sais que c'est un truc qu'on a tous dans la tête. On voit plus facilement les choses qui nous ressemblent et on évacue le reste. C'est psychologique. « Elle a aussi décidé que t'avais besoin d'aide dans ta vie sentimentale ? » Outch. Ma vie sentimentale se porte super bien, en plus, je ne vois pas de quoi elle veut parler. Et si Charlie était encore plus désespérée que moi, au final ? Mon cas inquiète même sa majesté la spécialiste - Charlie, donc. « Peut-être. » C'est tout ce que je répondrais à cette question là. Ça et un petit sourire, un peu plus contrit que les précédents. « J'ai même pas eu le temps de chercher qui tu aurais pu inviter ! » Moi non plus, pour elle. Sa famille, j'aurais pensé. Mais il faut croire que ça aussi, nous l'avons en commun. Sauf qu'elle, elle a une sœur. « J'ai aussi une filleule ! Il ou elle a quel âge ? » Et mon sourire grandit à nouveau, alors que le terrain de la discussion me plaît un peu plus. « Il a quelques semaines. » Gabriel, le bébé incroyable, dont j'adore m'occuper.

Nous revoilà à parler de la cérémonie comme si nous ne l'avions pas vécue, comme si nous n'étions pas les mariés. C'est peut-être mieux comme ça pour l'instant, de rester un moment encore dans le déni. « Je préférais les pétales de roses, c'était bien plus gros et pratique à enlever ! » J'opine du chef, tout à fait d'accord. Et j'aime bien l'odeur des pétales. Le riz, c'est sec, mort. « Je crois que j'ai failli glisser une bonne dizaine de fois à cause du riz et de ces chaussures. » « Ok, je note, pas de riz sur le sol pour l'hôtel du voyage de noces. » Je prends un calepin imaginaire dans les airs, mime l'écriture de la note en hochant largement la tête.

Le nœud, je vais bientôt m'étouffer avec. « Je peux toujours le mettre autour de mon poignet, tu crois que ça peut passer comme un cadeau de première rencontre ? » « C'est une excellente idée ! » Encore faut-il que je réussisse à m'en débarrasser, de ce fichu nœud, puisqu'il a l'air de vouloir rester bien en place. La production a peut-être flairé mon envie pressante de m'arracher à tous ces trucs qui font de moi le marié idéal. Nous voilà partis pour la découverte mutuelle, qui se fait plutôt naturellement. Ma grande angoisse, c'est le silence. C'est qu'après toutes ces questions ne nous vienne plus rien du tout, que l'on se retrouve à nouveau comme deux inconnus qui ne savent plus quoi se raconter. « J'aime bien cette expression. » Et je crois qu'au final, elle dissipe ma peur de me retrouver sans rien dire. D'habitude, cela ne me dérange pas. Je trouve toujours de quoi raconter, ou alors je me tais et je me distancie des autres, dont je me lasse si vite. Ici, c'est différent. Nous sommes mariés.

« Je dessine aussi, ça m'arrive de prendre des cours dans un atelier de Brisbane mais je suis pas très douée... » Et ma bouche s'assèche aussitôt. Mes yeux se posent dans les siens, s'y accrochent avec un brin de surprise. Je tente de camoufler le tout, pince doucement les lèvres pour paraître un peu plus naturel, un peu moins stressé. L'angoisse revient fort, très fort, alors que le visage de Auden passe devant mes yeux. Je n'entends plus vraiment ce qu'elle me raconte, trop distrait par les "et si" qui se bousculent dans ma tête. « -toi ? Tu fais quoi dans la vie ? » Je refais surface, battant des cils. « Etudes. Je- fais des études de psychopathologie. Je fais une thèse sur une maladie qui a un nom à coucher dehors. C'est cool. » Mais en fait, j'aimerais faire tout autre chose. J'aimerais dessiner, jouer de la musique, composer. Tout le temps. Une petite voix, au fond de ma tête, tente de me remettre sur les rails. Le mariage. La voiture. Je suis dans la voiture. On roule vers la réception. Fort heureusement, je suis distrait par nos alliances, celles qui pèsent à nos doigts et qui rendent les petites lignes du contrat d'épousailles beaucoup plus... tangibles. « T'aurais préféré les choisir ? » Mes pupilles se posent à nouveau sur nos alliances. « Je suis sûr que j'aurais pu nous les dessiner. » Mais comment savoir ? Comment être certain de ses goûts à elle ? « Enfin, non, pas sûr. T'aurais pu ne pas aimer. »

On en revient à la vaine bataille contre le nœud, que Molly consent à m'enlever. Je respire enfin, lorsque ce foutu morceau de tissus ne serre plus mon cou. J'ouvre la chemise d'un bouton ou deux, prends une grand inspiration. « Tu l'as perdu ou j'essaie d'en faire un bijou ? » « Un bijou ! » « Je rêverais de pouvoir perdre ces chaussures aussi ! » « Oh mais ça peut encore arriver. » Mon sourire communique enfin à nouveau à mes yeux, à mesure que mes pensées retrouvent enfin un fil que je juge correct. « Tu veux que j'enlève les grains de riz qui sont bloqués dans tes boucles aussi ? » J'opine du chef, me penche en avant pour qu'elle puise s'exécuter. « Tu risques d'avoir de la peine à tout retirer. Ces cheveux attrapent absolument tout ce qui passe. » Et alors qu'elle termine de retirer le tout, mes yeux louchent sur ses chaussures. J'ai soudain l'idée la plus saugrenue de la planète, mais je suis certain que cela plaira aux caméras, en plus de lui plaire à elle - cette deuxième option est moins sûre. Me voilà un peu plus penché en avant, occupé à lui retirer ses souliers. Avant qu'elle n'ait le temps de dire quoi que ce soit, je les bazarde par la fenêtre ouverte de la voiture, le visage hilare. « Oh, mince, elles sont tombées. Ce doit être la gravité. » Je secoue une dernière fois mes cheveux, attrape délicatement son poignet sans vraiment la consulter pour y accrocher le nœud papillon. « Voiiiilà. » Et peut-être que je signe ici la fin de la considération qu'elle pouvait avoir un peu développé pour ma personne, juste avec ces gestes. Car après tout, nous ne restons que des inconnus.
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Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Empty
Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyJeu 20 Fév 2020, 21:41


Je lui parle de sa vie sentimentale, mais pourquoi je fais ça ? C'est certainement un peu trop tôt pour aborder ce genre de sujets. Parce que je sens que son sourire est crispé quand il me répond. J'ai peur d'avoir fait une erreur alors je m'excuse rapidement. « Pardon... Je voulais pas te mettre mal à l'aise... » J'ai juste parlé trop vite, comme je le fais toujours. Je vois qu'il préfère qu'on change de sujet, on va donc le faire. Parce que j'aime bien cette conversation, j'aime voir que notre discussion est fluide, que plus la voiture avance et plus c'est naturel. Donc on change, et on parle de nos filleules. « Oooooh mais c'est un tout petit bébé, j'adore les bébés ! Il s'appelle comment ? » Je pose beaucoup de questions, je ne sais pas si il aime ça, peut-être qu'il fait partie des gens qui n'aiment pas parler. De ceux qui n'aiment pas dévoiler des petits détails de leur vie à une parfaite inconnue. « Tu me le dis si je pose trop de questions ! » Et je le regarde en souriant malgré moi encore. Je ne lui en voudrais pas si il a besoin de calme, de silence pour penser à absolument ce qu'il veut.

Cette cérémonie paraît un peu lointaine. Pourtant ce n'est même pas fini, il y a beaucoup de choses qui nous attendent. Je me surprend à vouloir rester dans la voiture, finalement, j'aimerais que ce trajet dure le plus longtemps possible. Parce que je commence à me sentir à l'aise, je pourrais presque oublier qu'on est filmé, qu'on est pas juste tous les deux. Le voyage de noces, on aurait pu l'oublier ça aussi, on ne sait même pas où on part. Je pouffe de rire quand il sort son calepin imaginaire. « T'as noté ma couleur préférée dans le même calepin ? » J'aime jouer le jeu, je trouve ça amusant. « Non je pense qu'on va être sur le classique : pétales de rose sur le sol et sur le lit, et les serviettes pliées en forme de cygnes qui forment un cœur ! » C'était cliché, mais je suis presque sûre qu'on allait avoir le droit à tout ça.

Je parle du dessin, de l'atelier, et je sens que je le perd un peu. Il perd son sourire quelque temps, il part dans ses pensées et je ne sais pas ce que je dois faire. Alors je continue de parler, je ne le connais pas encore assez pour être sûre de moi. J'essaie juste de le distraire, et de continuer à sourire. Peut-être que c'est ce que je peux faire de mieux pour le moment. « C'est ton truc de faire de longues études ? J'ai toujours trouvé ça intéressant la psychologie. » Moi j'étais une fille qui aimait les études, j'adore apprendre et étudier. Depuis toujours. Mais je sais que ce n'est pas le cas de beaucoup de monde. Et j'ai l'impression que le fait de regarder les alliances le ramène dans la voiture, qu'il est de nouveau là et qu'il se concentre sur ce qui se passe. Je suis soulagée, je n'ai pas dû faire une si grosse connerie que ça finalement. « Je suis sûre que ça aurait été parfait. » Je le regarde un instant avant de poser mes yeux sur mon alliance. « ça aurait été unique, personnel, j'aurais pu que aimer ça ! » Parce que je ne suis pas une fille compliquée, et que je suis sûre qu'il aurait dessiné quelque chose de simple et de beau. Exactement comme je l'aime.

J'arrive à le libérer de ce nœud papillon. Il a l'air de respirer de nouveau. Je lui pose dans la main et il pourra décider de ce qu'il veut en faire, mais je vais apparemment me balader avec son nœud papillon et j'adore l'idée. Je rêve d'enlever ces chaussure, et je lui dis. Il me dit que ça peut encore arriver et je fronce les sourcils. Comment est ce qu'il veut que je me débarrasse de ces chaussures ? Mais j'oublie un peu ça alors qu'il me dit qu'il veut bien de mon aide pour enlever les grains de riz qu'il a des les cheveux. « Je te promets que j'aurais chacun de ces grains de riz pour que tu sois parfait pour la réception ! » Je lève la main droite pour aller avec ma promesse et je ris en le regardant pencher la tête pour me donner accès à toute sa tête. Je mets un peu de temps mais j'enlève enfin le dernier grain de riz. « Victoiiiiire ! » Et je sens ses mains sur mes pieds. « Qu'est ce que tu fais ? » Je suis légèrement étonnée mais je le laisse faire. Il enlève mes chaussures et les jette par la fenêtre. Et c'est le fou rire, je secoue la tête pendant de longues secondes. « Mes pieds sont enfin libres ! » Je bouge mes orteils qui étaient déjà douloureux. « Merci, tu viens de sauver ma journée, j'aurais souffert pendant toute la réception sans toi ! ». Il attrape mon poignet et je le regarde entourer son nœud. « Magnifique ! » Je tend la main en avant et la secoue un peu pour être sûre qu'il tienne. « Tout le monde va se demander ce qu'il a bien pu se passer ! T'as plus ton nœud, j'ai plus mes chaussures ! » Et je pouffe de rire de nouveau. Ce trajet se passe bien mieux que ce que je pouvais prévoir. Je suis détendue, et bien plus à l'aise. « T'es prêt pour la réception ? » C'est pas une question piège, je veux juste savoir dans quel état l est, pour savoir si je peux l'aider, si je peux faire quelque chose pour qu'il se sente bien.  

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Message(#) Sujet: Re: Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas | Ivyheart #2 EmptyMar 25 Fév 2020, 17:09


Baby si tes lèvres, ont dit la chose que l'on n’ose pas@Molly Ivywreath
« Pardon... Je voulais pas te mettre mal à l'aise... » Un sourire s'étale malgré tout sur mon visage. Un sourire qui ne monte pas jusqu'aux yeux. « Tout va bien. », que je dis simplement, en espérant que le sujet de la discussion change - tout simplement. Très naturellement, la discussion glisse sur tout autre chose. « Oooooh mais c'est un tout petit bébé, j'adore les bébés ! Il s'appelle comment ? » « Gabriel. Il a une sœur jumelle. Mais je ne suis pas le parrain. » Il faut le préciser. C'est important, je crois. Pas sûr, en fait. « Tu me le dis si je pose trop de questions ! » « Tout va bien. », que je répète, avec un vrai sourire, cette fois-ci. Le sourire de Duchenne, celui qui contamine le regard, fait s'étirer la peau des joues et qui ride le coin des yeux. Celui qui détend vraiment, qui me fait un peu oublier que nous avons failli nager en eaux troubles. Pour l'instant, je préfère largement naviguer là où le vent me porte, sans penser au reste. Nous aurons bien le temps d'y revenir.

Mon petit cirque l'amuse, je crois. Peut-être qu'elle fait exprès, juste pour gagner du temps. Juste pour ne pas paraître étrange devant les caméras. Peut-être qu'elle ressent un profond malaise juste à me savoir là, assis près d'elle. Peut-être qu'elle attend simplement un moment de creux pour annoncer à la production qu'elle préfère arrêter là. C'est dans le contrat, dans les petites lignes, celles que j'ai toujours la flemme de lire et que j'ai pourtant bien en tête, cette fois-ci. J'ai déjà relevé ce détail. Il suffisait d'être attentif. « T'as noté ma couleur préférée dans le même calepin ? » J'hoche lourdement le menton, pas peu fier de mes drôles de manières. « Non je pense qu'on va être sur le classique : pétales de rose sur le sol et sur le lit, et les serviettes pliées en forme de cygnes qui forment un cœur ! » « C'est méchant, en plus, les cygnes. » Je me suis déjà fait courir après par l'une de ces bestioles. Je ne comprends toujours pas pourquoi elles symbolisent l'amour, d'ailleurs. L'un des plus grands mystères de l'humanité.

Et nous revoilà à nager à vue, dans la brume. Je déteste penser au reste maintenant. La voiture est une bulle, même équipée de caméras. Et Molly vient de m'en sortir, bien malgré elle. « C'est ton truc de faire de longues études ? J'ai toujours trouvé ça intéressant la psychologie. » Je souffle du nez dans un simulacre de rire. « J'aime bien, oui. Mais je... Ouais, si, c'est cool. » Pas tout de suite. Ne pas parler de la peinture tout de suite. J'ai le temps - on a le temps. Il reste bien des questions qu'il faut que l'on se pose. Je décide de ne pas mettre mes réponses sur le tapis. « J'aimerais bien qu'on discute de tout ça plus tard, dans l'avion on aura tout notre temps. » Parce que je sais que là-haut, ils ne nous filmeront pas. Nous prenons un avion qui n'est pas réservé par l'équipe de production, ça aussi ils l'ont dit. Là haut, pour quelques heures, nous serons seuls. Seuls ensemble. Elle ne comprendra peut-être pas le sous-entendu, nous ne nous connaissons pas encore assez pour avoir développé notre propre code. Le développerons-nous seulement un jour ?

Observer les alliances me ramène sur la planète Terre. Et de nouveau, je suis dans l'ambiance stressante du mariage. Je ne suis plus dans l'angoisse tenace de devoir parler du reste qui me mord le ventre d'anxiété. « Je suis sûre que ça aurait été parfait. » Mes yeux retrouvent les siens, à nouveau. Elle ne sait pas. Comment peut-elle faire confiance à ce point à un type qu'elle ne connaît que depuis quelques dizaines de minutes ? « Ça aurait été unique, personnel, j'aurais pu que aimer ça ! » « Arrête, je vais rougir. » C'est dit sur le ton de la plaisanterie, mais je suis persuadé d'être trahi par mes lèvres qui s'étirent doucement, contre ma volonté.

Le nœud papillon vogue vers de nouveaux horizons - son poignet, bientôt - et je respire de nouveau. J'étais à ça de la crise d'angoisse. Elle attise ma malice, à parler de ses chaussures, splendides instruments de torture. « Je te promets que j'aurais chacun de ces grains de riz pour que tu sois parfait pour la réception ! » Et voilà que je me penche légèrement, pour qu'elle puisse atteindre mes cheveux. J'adore cette sensation, celle qui glisse le long de ma nuque lorsque quelqu'un s'occupe de mes boucles. Dans une autre vie, j'étais un chat, pour sûr. Et mes yeux se posent sur ses pieds, alors qu'elle crie sa victoire. Sa voix résonne dans la voiture, me donne encore à sourire alors que le petit démon sur mon épaule me souffle à l'oreille un plan machiavélique que nous regretterons assurément. Lorsque mes mains se posent sur ses escarpins, qu'enfin le dernier grain de riz est retiré de ma tignasse, je commence à sentir que la réception sera un plus moins stressante qu'annoncée. « Qu'est ce que tu fais ? » « La justice. » J'ai toujours rêvé de dire un truc comme ça. Les chaussures passent par la fenêtre alors que je blâme la gravité. « Mes pieds sont enfin libres ! » Un regard à l'asphalte, derrière nous, m'indique que les chaussures risquent de ne pas y rester longtemps. La route est passante. Tant pis, tant mieux. Adieu, contraintes. Vous n'allez pas nous manquer. « Merci, tu viens de sauver ma journée, j'aurais souffert pendant toute la réception sans toi ! » Je m'incline à nouveau dans un simulacre de révérence princière, la moue amusée.

Dix secondes plus tard, Molly est parée d'un accessoire supplémentaire - mon nœud rouge. « Magnifique ! » « On me le dit souvent. » Une main dans les cheveux, je me roule dans la flatterie, tout à fait au courant qu'elle ne m'était pas destinée. « Tout le monde va se demander ce qu'il a bien pu se passer ! T'as plus ton nœud, j'ai plus mes chaussures ! » « Il ne verront pas, pour tes chaussures. Ta robe est longue. » J'ai probablement pris un ton bien trop sérieux pour la situation.

« T'es prêt pour la réception ? »

Non.

« Je crois. »

Je sais que non. Mon estomac est noué. J'ai envie d'ouvrir la porte de cette voiture et de filer me réfugier dans mon appartement, ou à l'atelier. Ce fichu atelier. La présence de Molly a beau être des plus rassurantes, j'ai du mal à lutter contre toute l'anxiété qui m'habite.

« On arrive. Tu es prête ? »

Sois le. Pour toi.

Pour moi.
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