ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Jeu 13 Fév 2020 - 5:26
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
Haut dans le ciel, le soleil de midi tape fort sur le square. Pour échapper à ses rayons, Sid s’est réfugié sous un arbre. Malgré l’ombre de son feuillage qui le protège, il sue à grosses gouttes. En repoussant machinalement la mèche noire qui colle à son front moite, il observe d’un œil morne le square presque désert. La chaleur quasi insupportable a fait fuir les passants. La plupart d’entre eux sont rentrés chez eux ou se sont engouffrés dans les cafés et les restaurants pour profiter un instant de la fraîcheur agréable de la climatisation. Il a sérieusement envie de faire comme eux. De toute façon, ce n’est pas comme si les affaires étaient bonnes. Pour réussir à vendre des portraits, il faut encore trouver des sujets prêts à payer pour prendre la pose. Or, même ses meilleurs clients, les touristes qui cherchent par tous les moyens à immortaliser leur voyage en Australie, ont décidé que ça ne valait plus la peine de braver le soleil. En poussant un soupir de découragement, Sid referme le cahier aux feuilles épaisses sur lequel il dessinait pour passer le temps des créatures sorties tout droit de son imagination, ni tout à fait monstrueuses, ni tout à fait humaines. Il le glisse dans son sac à dos avec sa trousse de crayons et les quelques bâtonnets de fusain qu’il lui reste. Il devra en acheter bientôt. Le problème, c’est que ça coûte bien une trentaine de dollars pour un produit de bonne qualité, c’est-à-dire à peu près autant qu’une nuit à l’auberge de jeunesse miteuse où il dort depuis son arrivée à Brisbane. En quittant Melbourne, il n’emportait pas de quoi vivre la grande vie. Il n’avait en poche que les quelques centaines de dollars qu’il avait accumulés en faisant des petits boulots pour les amis motards de son père et la dizaine de billets de 20 $ supplémentaires qu’il avait trouvés dans le portefeuille de son père juste avant de partir. Le billet d’autocar a déjà bouffé une bonne partie de son budget et le petit lit qu’il occupe à l’auberge, s’il n’est pas terriblement coûteux, a bien entamé ce qu’il lui restait. Il a intérêt à se trouver un job, un vrai, parce qu’il ne lui restera bientôt plus de quoi habiter à l’auberge, une possibilité qui l’inquiète plus qu’il ne veut l’avouer. Au début, l’idée de partager une chambre avec d’autres jeunes lui plaisait pas mal, d’autant plus qu’il avait eu l’agréable surprise de découvrir qu’il s’agissait d’un dortoir mixte. S’il en a bien profité dans les premiers jours, la proximité obligée avec tous ces gens a rapidement fini par lui taper sur le système et il en a bien marre d’entendre les matelas grincer, les dormeurs ronfler et les fêtards rentrer à pas d’heure complètement saouls. Sauf que tout ça est nettement préférable à la rue où il risque fort de se retrouver.
Avant de se mettre debout, il attrape la casquette décorée du logo de Batman qu’il avait posée sur le sol devant lui pour recueillir les paiements de ses clients. Au fond, une misérable poignée de pièces le nargue, cadeau des quelques passants qui, même s’ils ne voulaient pas d’un portrait, ont pris pitié de son air débraillé et de ses joues creuses. Sa dernière poussée de croissance, celle qui l’a presque catapulté jusqu’aux deux mètres, avait déjà eu raison du reste de son enrobage d’enfant grassouillet, mais tous les repas qu’il a sautés depuis un mois ont achevé de lui donner la stature d’une asperge aussi dégingandée que maladive. D’ailleurs, la faim, c’est bien la seule chose qui pourrait le convaincre de rentrer à Melbourne. La veille, roulé en boule dans son lit pour ignorer son estomac qui criait famine, il s’était pris à rêver aux sachets dégueulasses de nouilles ramen qu’il préparait à Caroline quand il n’y avait rien de mieux à manger à la maison. Il les détestait lui-même avec passion et n’osait y goûter que du bout des lèvres. Son envie soudaine de manger cette horreur à saveur de poulet ou de bœuf chimique n’est pas le seul signe que tout s’oublie, même ses principes, quand on n’a presque rien à se mettre sous la dent : à son arrivée, il n’aurait jamais accepté que des passants lui donnent de l’argent pour rien, comme s’il mendiait. Aujourd’hui, cependant, il compte sans sourciller la petite collection de pièces avant de la glisser dans la poche de son jean. Ce n’est pas grand-chose, quelques dollars à peine, mais ça lui permettra d’acheter un petit repas et ça lui suffit.
Après s’être assuré de n’avoir rien oublié sous l’arbre, le gamin quitte son îlot de verdure. Depuis ce matin, il lorgne un petit café de l’autre côté de la rue et c’est dans cette direction qu’il se dirige sans hésiter. Son sac à dos accroché à son épaule gauche, il entre dans l’établissement. La vague d’air frais qui lui fouette le visage lui arrache un soupir de soulagement. Vu l’heure, l’endroit est assez bondé, même s’il reste tout de même quelques tables libres. Cinq ou six personnes attendent devant le comptoir. Sid se place poliment derrière eux. L’odeur alléchante de la nourriture vient réveiller sa faim et lui rappelle qu’il n’a encore rien mangé aujourd’hui. Du bout des doigts, il effleure les pièces dans sa poche. Il y a cinq dollars environ, assez pour qu’il puisse se payer un sandwiche. Tendant le cou pour mieux voir, il dévore du regard la variété de panini étalés derrière la vitrine réfrigérée. Avant de s’autoriser à rêver à celui qu’il choisira, il élimine tous ceux qui lui semblent un peu trop chers. Il n’y en a que deux qui respectent son budget, celui au fromage et son cousin, celui au fromage-bacon. « Bonjour ! Qu’est-ce que t’aimerais ? » lui demande la jeune femme derrière le comptoir avec un grand sourire. « Un sandwiche fromage-bacon s’il vous plaît. » Elle hoche la tête avec enthousiasme. En posant sa commande sur le grill à panini, elle lui propose de prendre aussi une salade et un jus de fruits ou un soda pour trois dollars de plus. Il hésite, mais une seconde à peine, car son ventre qui gargouille brutalement le ramène à l’ordre et le convainc d’accepter. En s’avançant vers le bout du comptoir où un homme dans la cinquantaine à l’air résolument moins sympathique que son employée fait payer les clients, installé derrière sa caisse enregistreuse, Sid enfonce la main dans son sac à dos pour en tirer la pochette en cuir où il garde son argent, sachant qu’il aura besoin d’un billet supplémentaire pour couvrir le coût de son repas. Elle lui semble bien légère. Trop, même. Son cœur fait un bond désagréable lorsqu’il constate qu’elle est vide. Ses derniers billets ont disparu.
En panique, il referme la pochette et la rouvre, la secoue dans tous les sens comme si son argent allait magiquement réapparaître. Au bout de quelques trop longues secondes, il se rend à l’évidence : il ne lui reste plus rien. Il revoit en un flash désagréable le type à l’air louche qui rôdait autour de son lit quand il était revenu des douches hier. Il s’était éloigné d’un pas rapide en voyant approcher Sid. Ce dernier avait vérifié ses affaires, mais comme tout semblait être en ordre, il n’avait pas été jusqu’à regarder si son argent était toujours à sa place. « Suivant ! » La voix sèche de l’homme le tire momentanément de ses angoisses avant de lui rappeler qu’il doit toujours payer un repas qui est maintenant assurément au-dessus de ses moyens. En grimaçant, il s’avance jusqu’à la caisse. « Ça fait 7,50 $. » Les joues rouges de honte, Sid repousse nerveusement la mèche qui lui tombe dans les yeux. « J’ai... euh... changé d’idée en fait. J’prendrai rien. » L’homme a un mouvement d’impatience et laisse échapper un petit rire méprisant. « Tu ne peux plus changer d’idée. La bouffe est dans l’assiette, je ne peux plus la vendre à un autre client. Tu fais ce que tu veux avec après, mais il faut payer. » La colère n’est jamais très loin de la honte, surtout ces jours-ci, alors que Sid a la rage à fleur de peau. Les poings serrés, il redresse l’échine et bombe le torse. « J’peux pas payer, j’ai plus rien, » siffle-t-il entre ses dents serrées. S’il espérait rencontrer un peu de sympathie, il se trompait amèrement. L’homme se contente de le dévisager d’un regard froid. « Alors t’as intérêt à dégager avant que je te sorte d’ici à grands coups de pied au cul. On sert pas les clochards ici. » Ils se toisent en silence un instant qui dure une petite éternité. Sid a une envie folle de mettre son poing à la figure, de lui faire ravaler à grands coups son arrogance et ses paroles suffisantes qui, dangereusement proches la réalité, lui font plus mal qu’il ne le voudrait. Il se ravise cependant à la dernière seconde en songeant que, s’il se fait choper par la police, il peut dire adieu à son argent pour de bon parce que, lorsqu’il sortira enfin de cellule, le mec qui le lui a volé sera certainement parti de l’auberge… s’il ne s’est pas déjà fait la malle. Même si ça lui coûte, il laisse la tension qui s’était accumulée dans ses épaules se relâcher. « C’est bon, j’m’en vais. Fils de pute, » ajoute-t-il un peu plus bas, mais pas assez pour empêcher l’homme et quelques clients de l’entendre, avant de tourner les talons. Mal à l’aise, il constate que l’altercation a attiré l’attention de la majorité des clients. Et, à voir les visages désapprobateurs tournés vers lui, ils prennent plutôt le parti de l’enflure aux sandwiches que celui du gamin maquillé et tatoué. Bande de connards. Il s’attarde un instant sur un regard bleu perçant qui ne lui est pas inconnu. La crinière en bataille et la barbe blonde confirment son impression fugace. Malgré les lignes fines qui soulignent ses traits carrés et qui n’étaient pas là la dernière fois où il l’a vu, Sid reconnaît immédiatement le motard. « Phoenix. » Ce n’est pas vraiment une question, plutôt une exclamation de surprise, car il est totalement certain de son coup.
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
Phoenix Ellsworth
ÂGE : Trente-neuf années estampées sur la gueule. STATUT : Marié depuis mes vingt-quatre ans, veuf depuis mes trente-trois, le cœur six pieds sous terre et la bague toujours au doigt. MÉTIER : Ancien boxeur pro, neuf fois champion du monde. Aujourd'hui boniche dans un club de boxe de quartier. Mon ego a prit cher. LOGEMENT : Redcliff, studio de merde qui part en ruines. Tout seul comme un con depuis que les services sociaux ont embarqué ma petite. POSTS : 1053 POINTS : 140
PETIT PLUS : Né à Bristol, j’ai grandi dans les rues de Brisbane, ses foyers d’accueil à chier, ses bancs d’école parfois, ses mitards souvent ≈ Tête brulée invétérée bourrée de rage et d’affliction, je courbe pas l’échine, je fonce dans le tas. Certains diront même que je vais chercher l’embrouille ≈ Dixit Leila je suis vieux jeu, campé sur mes valeurs chevaleresques ≈ Ma came c’est rouler, enfourcher ma bécane, tracer la route ≈ Mes années sur le ring m’ont laissé balafres et séquelles niveau mémoire à court terme ≈ Depuis la mort de Paige je suis rarement sobre.RPs EN COURS : Jaimie (fb) › Robin #2 › Sid #2 (fb) › Aisling #3 › Jaimie #3 ›
Leila › i'm sorry daughter but your father's not the same. I can look into your eyes, and I'll swear that I will change. But tomorrow is tomorrow so forgive me if I stay. You can hide beneath the covers while I hide behind the pain.
Robin › i'm tired of being what you want me to be, feeling so faithless, lost under the surface. Don't know what you're expecting of me, put under the pressure of walking in your shoes. Every step that I take is another mistake to you and every second I waste is more than I can take. I've become so numb, I can't feel you there. › 1 (fb) ›
Jaimie › follow me tonight, I'll show you what's it like, to be alive. I know it seems like we're all lost, we see the secrets, we know the unknown. Keep close, hold my hand now, just be strong. We can follow this river right back to your home. › 2 ›
Sid › another clever word sets off an unsuspecting herd and as you step back into line, a mob jumps to their feet. now dance, fucker, dance, man, he never had a chance, and no one even knew it was really only you, and now you steal away, take him out today, nice work you did, you're gonna go far, kid › 1 (fb) ›
Aisling › we've been chasing our demons down an empty road, been watching our castle turning into dust escaping our shadows just to end up here, once more › 1 (fb) › 2 ›
there's an old saying - that which doesn't kill you makes you stronger, i don't believe that. i think the things that try to kill you make you angry and sad. strength comes from the good things, your family, your friends, the satisfaction of hard work. those are the things that will keep you whole, those are the things to hold onto when you're broken.
RPs EN ATTENTE : Sohan › Jaimie (ra) › Sid #3 AVATAR : Charlie Hunnam INSCRIT LE : 22/03/2016
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Sam 20 Juin 2020 - 5:05
ain't it fun, living in the real world?
success is my only motherfuckin option, failure's not. // Sid & Phoenix, Brisbane, 2008
Le réveil sonne à cinq heure du mat’ comme tous les matins et comme tous les matins le réveil c’est Leila. Je crois que mon corps se redresse avant que mon cerveau se soit rebranché au monde des vivants. « I got this » j’annonce avec la voix rauque et grave du héro prêt à se sacrifier. Couchée sur le côté presque complètement sur mon coussin, Paige me retient pas, un bras autour de moi, elle me pousse quand même du bout du pied pour m’encourager à dégager. A moitié éclaté, je ricane et je dépose un baiser dans ses cheveux. Ensuite je me passe les mains sur le visage, je frotte vigoureusement pour me réveiller et, le corps en autopilote, je vais retrouver le p’tit monstre brailleur qui est réglé comme une foutue horloge démoniaque pour nous empêcher de pioncer plus de deux heures d’affilés. Trois semaines que la vie a complètement basculé. Qu’on est passé dans une autre réalité plus bordélique que jamais et pourtant putain le bordel ça me connaît ! Je peux pas réprimer un sourire : elle est magnifique ma môme. Je galère à la changer, je la berce, elle continue de brailler, je lui cloue une tétine dans le bec. Ensuite je fais un brin de toilette, enfile un jogging, laisse un mot pour Paige dans la cuisine contre le téléphone en forme de bouche rouge qu’elle adore pour une raison inexplicable et comme ça, aux aurores, je m’élance sur les routes les plus longues de Brisbane.
C’est le truc qui a pas changé : la routine sportive. Je viens de gagner au national, je m'entraîne déjà pour la suite comme un acharné qui en a jamais assez de pisser le sang. En amateur je pouvais enchaîner 12 combats par mois, là je dois calmer le jeu, être plus précis, avoir une condition physique au top et garder le même poids parce qu’un changement peut faire la différence et basculer. C’est plus relou, mais je gagne aussi beaucoup plus. Merde je gagne tellement qu’on a pu se payer un immense appart que j’ai même pas visité avant de l’acheter. Il est loin le temps où je faisais le clochard à crécher dans mon local de boxe. Ça fait des années que je prends ma carrière au sérieux, que j’ai arrêté la clope, la tise (enfin, plus ou moins), que je m’entraine tous les jours et que j’enchaine les victoires, mais depuis que Paige est tombée enceinte j’ai mis les bouchée double - entrainement cinq heures par jour, cinq jours sur sept, course, sac, corde, shadow-boxing, pompes, abdos, renforcement musculaire, sparring, étirement, calcul de tout ce qui rentre dans mon gosier, je gère à fond. Enfin sauf le sommeil équilibré ça putain je gère pas du tout mais sinon je gère à fond ! Sauf que quand ça fait cinq heures que tu t'entraines comme un acharné avec deux heures de sommeil à tout casser et que tu vois pas venir le direct qui t'arrives droit dans la gueule, tu sais que la concentration commence à flancher. « Ta garde Phoenix, bon Dieu verrouille ta garde ! » Je secoue la tête pour me remettre les yeux en face des trous, esquive, enchaine des crochets, repart en sautillant sur la pointe des pieds, martèle les côtes de Jack, me dérobe sous les encouragements / coups de gueule de mon coach en arrière fond. On continue de se foutre sur la gueule avec la meilleure volonté du monde jusqu’à ce que le vieux décrète que l’entrainement est terminé. Mon gant vient rencontrer celui de mon sparring-partner et puis je les retire ainsi que mon protège dent et j’attrape au vol la serviette que le vieux me lance sans prévenir. « C’était quoi ça ? » Mon t-shirt blanc est devenu gris tellement il est trempé. Je m’essuie la gueule. « Tu veux dire le seul sale coup que j’ai pas esquivé de la matinée ? Faut bien mettre un peu d’action, sinon on s’fait chier » J'esquive comme une anguille, je frappe comme un enragé, la garde ça a jamais été mon fort. Mais ça fait le show, les gens adorent ça les giclements de sang, et moi ça me dérange pas d’en prendre plein la gueule, alors c’est tout bénéf, en somme. Mais ça le fait pas sourire. « Un coup comme ça avec Tsekhov c’est le KO direct, ça pardonne pas ! Surveille ta garde, bon Dieu ! T’as dormi cette nuit ? » Je bois l’eau fraiche de ma gourde. « J’ai la tête dure, j’vais l’défoncer Tsekhov » Il grommèle « T’as une putain de tête de mule surtout ouai ! » Il me parle comme si j’étais un sale mioche inconscient, c’est peut-être le cas. Pendant son dernier combat, Tsekhov (dit ‘l’exécuteur’) avait envoyé Halger au tapis à la septième reprise et on cru qu’il allait y rester définitivement. Je suis peut-être trop taré mais d’un autre côté le jour où j’ai peur de monter sur le ring, je changerais de métier. En face, celui qui m’appelle le Shakespeare de la boxe dans ces bons jours a apparemment décidé qu’aujourd’hui son job c’est de secouer la tête à la négative en râlant : « Je le savais, bon sang je le savais, t'es pas prêt pour un truc comme ça, pourquoi t’as signé ? » il radote en tournant en rond, le vieux. J’dis « le vieux » mais en vrai Trevon a à peine cinquante ans, il a juste morflé sévère avec tous les coups qu’il s’est pris dans la gueule et avec ses cheveux crépus blanc en prime il fait facile vingt ans de plus. Moi je sais très bien pourquoi j’ai signé quand mon manager m’a présenté le contrat : c’est pour gravir les échelons, c’est pour la thune. J’ai même pas lu, comme d’hab. Je me plie pour passer entre les cordes, saute sur le sol et prend mon coach par les épaules pour l'empêcher de tourner comme une foutue toupille. « Trev ! Calme ! Tu fous la gerbe ! Je gère okay ! Combien de combat j’ai perdu ? » Aucun, la réponse c’est aucun. 22 combats, 22 victoires, 19 par KO. Il me regarde avec des yeux de cocker puis soupire et entreprend de dérouler mes bandes. « T’endors pas sur tes lauriers fiston, c’est tout, tu boxes en marche arrière, c’est bon, la plupart des tocards foncent tête baissée, Tsekhov compris. Tu sais rester sur la défensive, remiser au moment juste. Ta boxe est claire, c’est presque de la danse, tu frappes fort, tu connais l’art des rotatives, tu sais te désaxer quand il faut, foutre le vertige à ton adversaire, t’appuyer sur lui au besoin, le fatiguer. Ça va t’aider. Et avoir de l’instinct sur le ring c’est un art… mais tout ça, ça sert à rien si tu te fais allonger à la première minute parce que t’as pas protégé ta putain de cervelle ! Tu joues dans la cours des grands maintenant. » « Et t'as devant toi le futur plus grand champion du monde de tous les temps mon pote, faut t'y faire ! Allez, à nous deux, on est invincible ! » Il soupire mais je vois bien qu’il se retient de sourire alors pour pas perdre la face il râle encore un coup et me congédie. Je ricane et je m'éloigne en dansotant presque, je suis de trop bonne humeur pour laisser quoi que ce soit me déphaser. En boxe, soit t’es pas un champion, soit t’es un raté. Je vais gagner parce que j'ai trop à perdre. Je vais gagner parce que ma famille a besoin moi. Je vais gagner parce qu’elle a cru en moi et que je vais lui offrir le putain de monde sur un plateau d’argent. Je tourne les talons et je me fais accoster par Jack et quelques potes qui boxent au club : « On va au Pig, t’en es ? » Le Pig, leur QG invétéré, aka un pub anglais par excellence avec toutes les télés et tous les matchs de foots de merde que ça implique. « Putain mec, j’ai bien mieux à foutre ! » « Tu fais hontes à tes racines tête de con, allez va retrouver ta gonzesse, à demain ma poule ! » Ils ont mimé les canards alors que je m'éloignais en les saluant amicalement de mon majeur. Trevon a jugé bon de rappeler, au cas où j’avais oublié : « Et dors cette nuit, bon Dieu ! »
Écouteurs dans les oreilles, je repars en courant, increvable. Je suis explosé et paradoxalement je pète la forme. Un jour ça va peut-être me casser les couilles tout cet acharnement, mais pour l’heure je rechigne même pas, je suis payé pour faire ce que j’aime, j’vais pas me plaindre. Et merde je suis tellement heureux que j’dis même bonjour aux voisins ! Sauf qu’après ils se disent qu'ils peuvent taper l'amitié alors je dois faire la gueule à nouveau pour les calmer. Si ça tenait qu'à moi, on aurait pris une baraque dans la cambrousse, avec personne en vue, mais Paige elle aime la ville, aime les gens, aime le bruit, aime les grands apparts lumineux dans le centre ville. Alors on a un grand appart lumineux dans le centre-ville.
Quand je reviens dégueulasse dégoulinant de sueur, l’appart sent le café, la poudre pour bébé et le shampoing à la pèche de Paige. Elle est devant la fenêtre avec ses longs cheveux bruns et sa robe rouge à pois blanc qui voltigent au vent, Leila endormie dans ses bras, et elles sont tellement belles qu’on dirait un rêve ma parole. Elle a un sourire fatiguée, des cernes pas possible sous les yeux, elle a jamais été aussi belle. J’embrasse son cou, elle glisse sa main sous mon t-shirt, Leila braille, je vais prendre ma douche. Mon téléphone arrête pas de vibrer, je m’en fou. L’eau froide est limite brûlante, j’appuie mon front contre le mur marbré, ferme les yeux, aurais pu y rester des heures probablement. Sauf que non. Cri dans le salon. Je sors en trombe, manque de me casser la gueule, cherche le regard de Paige en panique. Elle me regarde avec une moue vexée : « Elle m’a mordu » Je souffle. Putain faut que je me calme. Je me suis jamais senti aussi con incompétent désarmé stressé du cul de toute ma foutue vie que depuis que Leila est née, soit exactement le moment où je devrais gérer à fond. Je suis tellement parano que pendant mon dernier match j’ai payé des potes des Sons pour qu’ils rôdent dans le coin, bon sang, juste au cas où elle aurait besoin. Je me penche sur le canapé et je l’embrasse : « Elle a pas de dent » Elle me regarde droit dans les yeux avec la plus profonde lassitude. « Elle m’a pincé » « Pince pas ta mère sale mioche » Je dépose un baiser sur le crâne de la petite que Paige s’acharne à coiffer soigneusement sur le côté alors qu’elle a que trois cheveux. Ensuite mon regard s’arrête sur le magazine qui traine sur sa table basse où ma gueule apparaît accompagnée du titre « Pretty Boy : tout dans les muscles, rien dans la tête » et j’hausse les sourcils. Je me fais un nom pour sûr. Elle éclate de rire. « On les emmerde ». Paige a pour principe d’acheter tous les trucs qui parle de moi, même les plus cons. Ça lui fait plaisir, j’suis qui pour l’arrêter ? « Ok j'y vais » Du bout des doigts elle caresse le coquard qui décore ma gueule. « T'as aimé ton smoothie ? » Non. « Yep » « T'oublie pas mon éclair au chocolat hein ? » « Nope » « T’es mon héro » « Je sais » Je fini d’enfiler mon fut et mon t-shirt et j’embrasse la main qu’elle me tend avant de remonter ma capuche sur ma tête et de m’arracher. Derrière, Paige chantonne : « We love you daddy! Leila, say I love you daddy, I love you daddyyy, I loooooooo-» et elle est partie, fondant devant les gazouillements intelligibles de la gamine avec qui elle se lance dans une longue conversation. Je souris comme un con. Ensuite je suis dehors.
L'autre truc qui a pas changé : l’habitude qu’elle a pris pendant sa grossesse de m'envoyer cavaler à droite à gauche pour chercher de quoi combler ses fringales. Je suis un régime strict à base de feuilles cuites à la vapeur et de fruits secs mais je vais lui chercher ses éclairs au chocolat pas de problème bordel qu'est ce qu'on fait pas par amour ! Il est midi quand je pousse la porte du café avec les écouteurs dans les oreilles et aussitôt l’air frais de la climatisation qui contraste avec la chaleur de fin du monde de l’extérieur me fait souffler de soulagement. Ensuite une voix de crécelle me vrille le tympan et je sors mon iPod de ma poche pour zapper la chanson d’Aerosmith de la playlist que Paige m'a amoureusement concoctée. C’est pas que j'aime pas hein, mais ces ‘crAaAzY’ d’hystériques je les écoute déjà avec elle, ça suffit bien. « X gon’ give it to you » de DMX commence, c’est mieux. Je regarde ma montre. Y a de l'agitation, autour. Un gamin gothique s'embrouille avec Barry (je crois qu’il s’appelle Barry), j'en ai pas grand chose à foutre, je fais pas attention. Jusqu’à ce que - « Phoenix » je relève les yeux. Ouai. Je les relève. Parce que devant moi y a une grande perche de deux mètres qui me fixe avec ses gros yeux pâles de cabots et sa grosse frange noire pareille exactement comme avant, dans une autre vie, les tatouages en plus, les joues de poupons en moins - sacrément en moins même. Ma gueule de clebs pas commode se transforme et mon regard s’allume quand je reconnais le p’tit morveux en personne : « Putain Sid ! R’garde toi mec tu touches le plafond ! » Je le chope par le cou et je l'écrase contre moi pour lui donner une grande accolade de l'amitié avant de l’écarter et de le regarder de bas en haut comme un vieux paternel fier de son rejeton, mais en vachement plus con et railleur quand même : « Merde j’ai failli pas te reconnaitre avec cette voix, your balls finally droped innit! (Si je lui en foutais pas plein la gueule il pourrait pas savoir que je suis content de voir sa sale trogne. Bon sang, je le revoyais encore le jour de notre rencontre quand il avait dix ans (ou treize, selon ses dires, mais il était roulé comme un môme de dix alors j’ai totalement pas tord), avec sa voix de mioche et sa tête de mioche et son attitude de mioche, bordel on était vraiment pas parti du bon pied. Je peux pas m’empêcher de sourire et je fais un mouvement de tête dans sa direction) Qu'est ce que tu fous là ma gueule ? T’as rode bitch avec les Devils ? Ou t’avais juste envie de t’faire de nouveaux ennemis ? »
The pictures tell the story, this life had many shades. I'd wake up every morning and before I'd start each day I'd take a drag from last nights cigarette that smoldered in it's tray, down a little something and then be on my way.
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Dim 6 Juin 2021 - 4:49, édité 3 fois
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Sam 25 Juil 2020 - 4:21
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
D’abord, il n’y a que de l’incompréhension dans les yeux bleus du motard, jusqu’à ce qu’un éclair de surprise les traverse et se répande sur son visage. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, il dévisage Sid. Toutefois, avant qu’il n’ait le temps de se sentir embarrassé d’être scruté aussi intensément, le grand blond s’exclame : « Putain Sid ! R’garde toi mec tu touches le plafond ! » C’est vrai que quelques années se sont écoulées depuis qu’ils se sont vus pour la dernière fois. Sid en a profité pour pousser comme une asperge, tant et si bien qu’il surplombe maintenant Phoenix d’une bonne dizaine de centimètres, ce qui n’empêche pas le motard de l’entraîner aussitôt dans une étreinte à lui broyer les côtes. À serrer aussi fort, il doit comprimer un truc bizarre chez Sid parce que ce dernier sent une espèce de brûlure étrange s’allumer derrière ses yeux, presque comme s’il allait se mettre à chialer. Ouais, sûrement que c’est une réaction physiologique louche. Ce n’est certainement pas parce que c’est la première marque d’amitié sincère qu’il reçoit depuis son arrivée à Brisbane. Ni parce que ça lui fait un bien fou de voir un visage familier, même si c’est la tête de con de Phoenix. (Si on lui avait dit le soir de leur rencontre qu’il aurait presque envie de pleurer de joie en le croisant par hasard, il se serait bien foutu de la gueule de l’halluciné de prophète qui aurait prédit une telle chose.) Vraiment, leur rencontre surprise n’a aucune raison de provoquer ce cocktail d’émotions indéfinissables. Il n’est tout de même pas si sensible que ça. D’ailleurs, ça ne lui fait ni chaud ni froid que Phoenix s’écarte, ni que ses mains fassent comme un poids bienveillant sur ses épaules tandis qu’il le détaille d’un regard ébahi. « Merde j’ai failli pas te reconnaître avec cette voix, your balls finally dropped innit ! » Normalement, il roulerait des yeux en soupirant pour bien faire comprendre à son interlocuteur qu’il le fait chier (et pour cacher l’amusement qui pétille malgré lui au fond de sa poitrine), mais il se sent tellement déphasé qu’il réussit à peine à pousser un petit ricanement vaguement embarrassé. « Qu'est ce que tu fous là ma gueule ? T’as rode bitch avec les Devils ? Ou t’avais juste envie de t’faire de nouveaux ennemis ? » En se mordant l’intérieur de la joue, il secoue automatiquement la tête pour faire signe que non, même si Phoenix n’a pas tout à fait tort pour les ennemis. Quelque part derrière lui, il entend le patron du café se plaindre plus ou moins discrètement de sa présence à l’une de ses employées. Pour se retenir de lui lancer une autre insulte, il inspire profondément et se concentre sur le grand blond, qui attend toujours une réponse. « J’suis venu seul. Je… Personne sait qu’j’suis ici en fait. J’suis parti y’a un mois environ. Après- » Brusquement, il s’interrompt. C’est qu’il vient de se rendre compte qu’il doit expliquer à Phoenix qu’Adele est décédée. Ça devrait être si simple. En théorie, il n’a qu’à desserrer les dents, ouvrir la bouche et prononcer cinq petits mots. Après la mort de m’man. Mais ils s’agglutinent et se carambolent dans sa gorge, se transforment en goudron visqueux qui l’empêche de parler. C’est la première fois qu’il doit annoncer la nouvelle à quelqu’un. Mais comment pourrait-il y arriver à voix haute alors qu’il ose à peine le faire tout bas, dans la sécurité relative de son esprit malmené par le deuil qu’il se refuse de faire et la culpabilité qui le ronge de l’intérieur ? En fuyant la maison familiale au petit matin, il était convaincu de fuir en même temps sa douleur. Sauf qu’elle n’a jamais cessé de le talonner et qu’elle menace de l’envahir maintenant que Phoenix, sans le vouloir, a rouvert une porte sur ce passé qu’il essayait désespérément d’oublier. « Faut pas qu’tu leur dises, okay ? J’veux pas qu’ils sachent où j’suis. J’veux pas qu’ils me retrouvent. » En supposant qu’ils te cherchent… Malgré cette pensée qui lui transperce le cœur comme une lance effilée, ça lui paraît tout à coup essentiel d’arracher cette promesse au motard. Il doit absolument lui faire comprendre qu’il n'est pas prêt à retrouver sa famille ni à affronter leur douleur. Il ne veut pas revoir Randy, son teint gris, son visage marqué de rides qui semble avoir vieilli de dix ans en quelques jours. Il ne veut pas revoir Caroline non plus, ne pourrait pas supporter une seconde de plus la vue de ses yeux hagards et rougis, de son mutisme forcé que seules ses violentes et imprévisibles crises de larmes viennent briser. De toute ses forces, il appuie sur le mur qu’il a construit pour dissimuler ces souvenirs désagréables. Il doit l’empêcher de s’écrouler, coûte que coûte. « Faut qu’tu m’le promettes, Phoenix, il faut ! » réitère-t-il, une certaine urgence dans la voix, en lançant un regard implorant à son interlocuteur. Avoue qu’ça non plus, tu l’avais pas vu venir. Qui aurait cru que tu le supplierais comme ça un jour ? Mais avant que le motard n’ait pu répondre quoi que ce, la voix furieuse du proprio retentit dans le dos du gamin et le fait sursauter. « Qu’est-ce qu’tu fous encore ici, p’tit con ? T’as rien de mieux à faire que d’faire chier mes clients payants, hein ? » Il ponctue son attaque verbale en nouant ses doigts épais dans le collet de Sid. Sans se soucier le moins du monde d’être en train de l’étrangler à moitié avec son propre t-shirt, il essaie de l’entraîner vers la porte. Déterminé à ne pas se laisser faire, le jeune homme se débat comme un diable dans l’eau bénite, les talons enfoncés de son mieux dans le sol pour résister, tandis qu’il enroule ses mains autour du poignet du proprio pour l’inciter à lâcher prise.
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
Phoenix Ellsworth
ÂGE : Trente-neuf années estampées sur la gueule. STATUT : Marié depuis mes vingt-quatre ans, veuf depuis mes trente-trois, le cœur six pieds sous terre et la bague toujours au doigt. MÉTIER : Ancien boxeur pro, neuf fois champion du monde. Aujourd'hui boniche dans un club de boxe de quartier. Mon ego a prit cher. LOGEMENT : Redcliff, studio de merde qui part en ruines. Tout seul comme un con depuis que les services sociaux ont embarqué ma petite. POSTS : 1053 POINTS : 140
PETIT PLUS : Né à Bristol, j’ai grandi dans les rues de Brisbane, ses foyers d’accueil à chier, ses bancs d’école parfois, ses mitards souvent ≈ Tête brulée invétérée bourrée de rage et d’affliction, je courbe pas l’échine, je fonce dans le tas. Certains diront même que je vais chercher l’embrouille ≈ Dixit Leila je suis vieux jeu, campé sur mes valeurs chevaleresques ≈ Ma came c’est rouler, enfourcher ma bécane, tracer la route ≈ Mes années sur le ring m’ont laissé balafres et séquelles niveau mémoire à court terme ≈ Depuis la mort de Paige je suis rarement sobre.RPs EN COURS : Jaimie (fb) › Robin #2 › Sid #2 (fb) › Aisling #3 › Jaimie #3 ›
Leila › i'm sorry daughter but your father's not the same. I can look into your eyes, and I'll swear that I will change. But tomorrow is tomorrow so forgive me if I stay. You can hide beneath the covers while I hide behind the pain.
Robin › i'm tired of being what you want me to be, feeling so faithless, lost under the surface. Don't know what you're expecting of me, put under the pressure of walking in your shoes. Every step that I take is another mistake to you and every second I waste is more than I can take. I've become so numb, I can't feel you there. › 1 (fb) ›
Jaimie › follow me tonight, I'll show you what's it like, to be alive. I know it seems like we're all lost, we see the secrets, we know the unknown. Keep close, hold my hand now, just be strong. We can follow this river right back to your home. › 2 ›
Sid › another clever word sets off an unsuspecting herd and as you step back into line, a mob jumps to their feet. now dance, fucker, dance, man, he never had a chance, and no one even knew it was really only you, and now you steal away, take him out today, nice work you did, you're gonna go far, kid › 1 (fb) ›
Aisling › we've been chasing our demons down an empty road, been watching our castle turning into dust escaping our shadows just to end up here, once more › 1 (fb) › 2 ›
there's an old saying - that which doesn't kill you makes you stronger, i don't believe that. i think the things that try to kill you make you angry and sad. strength comes from the good things, your family, your friends, the satisfaction of hard work. those are the things that will keep you whole, those are the things to hold onto when you're broken.
RPs EN ATTENTE : Sohan › Jaimie (ra) › Sid #3 AVATAR : Charlie Hunnam INSCRIT LE : 22/03/2016
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Mer 16 Sep 2020 - 4:27
ain't it fun, living in the real world?
success is my only motherfuckin option, failure's not. // Sid & Phoenix, Brisbane, 2008
Je raille, je le chahute, je lui broie l’épaule, c’est de bonne guerre. Mais contre toute attente en face y a pas de répartie cinglante, pas de roulement des yeux exaspéré, juste un petit ricanement tremblotant qui ressemble pas franchement au morveux récalcitrant et plein d’esprit que je connais. Je mets ça sur le compte de sa phase ado ingrate qui pousse n’importe comment et je laisse couler. Sauf qu’après il commence à parler et bon sang, il a l’air vraiment flippé le gamin, comme si un truc vraiment moche s’était passé. Les yeux brouillés, la voix pressante, il dit que personne sait qu’il est là, que personne doit savoir. Je fronce les sourcils, ça sent pas bon cette histoire et j’aime pas ça. « Faut pas qu’tu leur dises, okay ? J’veux pas qu’ils sachent où j’suis. J’veux pas qu’ils me retrouvent. » Putain qu’est ce que ce moule à merde de Roger (Randy ? Rudolf ? Rien à foutre) a encore branlé ? Je savais qu’il était pas net cet enfoiré. Ou alors c’est le gamin qui a mouchardé ? Qui a viré drogué ? Un dealer lui colle au cul parce qu’il a pas payé ? Putain je comprends que dalle et ça me fait chier. « Faut qu’tu m’le promettes, Phoenix, il faut ! » Il insiste, comme si j’avais gardé contact avec les Devils, comme si mon premier réflexe là après l’avoir croisé ça aurait été de me précipiter sur un téléphone comme une tafiole pour tout rapporter côté ragots croustillants. Putain Sid c’est quoi cette merde ? Pas le temps d’ouvrir la bouche que Barry décide de s’octroyer un rôle plus important dans l’histoire et se met subitement à brailler je sais pas quelle insanité dans le genre tout fâché. Je tourne à peine la tête qu’il s’est matérialisé de l’autre côté du comptoir et le voilà qui chope Sid par le cou, commence déjà à l’embarquer vers la sortie. Putain et il lui arrive quoi à lui maintenant ? Pourquoi tout le monde est chelou aujourd’hui ? « Woh woh okay on s’calme » je tempère derrière, pacificateur émérite que je suis. Je m’attends à voir Barry se fondre en excuses vu qu’il s’imagine que je suis un genre de célébrité depuis qu’il a vu ma gueule sur un panneau publicitaire et que ça le rend vachement dégoulinant de miel apparemment mais le gars a du craquer, vieux boulanger transformé en molosse carabiné, le voilà qui continue de s’exciter comme un aliéné : « Vous inquiétez pas The Phoenix, ce p’tit con de merdeux ne va pas vous emmerder plus longtemps ! Allez dégage de là enfoiré ! » Read the room ducon à quel moment t’as cru qu’il m’emmerdait ? « Tranquille mec, j’le connais. » Mais il entend rien ce fondu. Et Sid vacille, essaie de se défaire de l'enragé, ses mains s’afférant autour des poignets de l’autre sans succès. Merde Bauer je t’ai appris quoi ? Les bras à l’intérieur des siens et ensuite, tu te dégages. Cogne le biceps, tu peux atteindre sa sale gueule, allez. Sauf que le taré se sent pousser des ailes, commence à lui donner des p’tits coups de pieds de baltringue et j’en ai ras le cul, je le chope par la nuque et en un éclair il se retrouve immobilisé comme une merde avec une clé de bras et sa gueule écrasée contre le mur. Putain Paige va me défoncer, c’est son café préféré. Si je risquais pas de perdre ma licence avec tous les témoins aux yeux hagards autour, je lui aurais probablement éclaté le nez contre les briques pour lui remettre les idées en place. « C’est bon t’es calmé ? » tout rouge et dégoulinant du sueur, il reste figé un moment du genre idiot puis tremblote de la tête pour faire oui et je relâche. « C’est quoi ton problème ? » « Il… ce p’tit salaud n’a pas voulu payé sa commande et maintenant elle est gâchée ! Il a foutu le bronx dans mon établissement ! » Il est tout colère le gars, je lui jette un regard las « T’es sérieux ? T’es complètement allumé toi, faut pas s’taper un infarctus pour ça. » Exaspéré, je sors des billets de ma poche arrière, bon seigneur. « Il t’faut combien pour les dommages et intérêts ? » « Euh… euh… 10 ! » J’hoche la tête, je lui colle deux billets de cinq dans la main, il semble satisfait et d’un coup sec je le chope par le col et je le rapproche de ma gueule d’enfoiré « La prochaine fois que tu lèves la main sur mon pote j’te défonce la gueule jusqu’à ce que tu saignes des yeux » Il perd quelques couleurs, les yeux exorbités « T’as compris ? » quand il se met à hocher la tête en tremblant je le relâche sur le sol et il manque de se casser la gueule. « Va chercher ta bouffe et ramènes-toi » je lance à l’intention de Sid en tournant les talons et je remarque pas les bonnes gens qui s’écartent rapidement sur notre passage. Maintenant faut que j’trouve une autre boulangerie. Fait chier. Paige va vraiment me défoncer. « T’as oublié tout c’que j’t’ai appris ou quoi ? S’faire maitriser par un vieux gargotier de cinquante balais c’est pas glorieux mon morveux ! » je lance gentiment avec un sourire pour essayer de dédramatiser même si en vrai ce putain de Barry doit peser une tonne de plus que Sid, environ. N’empêche, j’espère que le délire efflanqué en rad de thune et discours déstructuré c’est pas une histoire de camé. Après tout ce qui est arrivé avec sa mère, j’espère que c’est pas lui qui a fini par basculer… « Bon c’est quoi l’embrouille ? T’es dans la merde ? » Faut buter qui ?
The pictures tell the story, this life had many shades. I'd wake up every morning and before I'd start each day I'd take a drag from last nights cigarette that smoldered in it's tray, down a little something and then be on my way.
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Ven 23 Oct 2020 - 4:32
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
Malgré tous ses efforts, Sid ne fait pas le poids contre l’énorme Barry qui, trop fier de montrer à quel point il est un dur à cuire en tapochant un grand gosse maigrichon, n’est pas près de relâcher sa poigne de fer. Dans sa hâte, il s’arrête à peine le temps d’offrir des excuses bizarres à Phoenix… (The Phoenix, vraiment ? J’savais que t’avais un sacré ego, mais de là à te faire appeler comme ça…) …qui s’est immiscé dans la conversation avec une nonchalance impressionnante vu l’urgence de la situation. Le motard a beau protester, affirmer qu’ils se connaissent, Barry s’en fiche complètement. Même que ça le fait presque redoubler d’ardeur et Sid est à peu près certain qu’il vient de lui coller son pied au cul. Emmerdé et humilié tout à la fois, il se débat un peu plus, tente d’utiliser ses longues jambes pour faire trébucher son adversaire. Enfin, la main costaude qui le tenait au collet disparaît. Maintenant libre de ses mouvements, le gamin se retourne vivement, convaincu que Barry-le-connard ne l’a pas relâché de son plein gré et prêt à se battre pour éviter d’être surpris une deuxième fois. Cependant, il constate rapidement qu’il ne risque plus rien car Phoenix l’a maîtrisé en le plaquant contre un mur. Le nez à quelques centimètres à peine de son visage exorbité, le motard tente d’éclaircir la situation à grands coups de questions auxquelles Barry répond par un mélange de hochements de tête et de gémissements plus ou moins audibles. Incroyablement satisfait de le voir morfler, Sid croise les bras, un sourire narquois aux lèvres tandis qu’il observe la scène. Il perd néanmoins un peu de sa superbe quand le propriétaire du café révèle la raison de sa colère, en l’occurrence le fait qu’il a été incapable de payer son repas.
Les joues brûlantes, il se raccroche de toutes ses forces à son air insolent pour éviter de laisser paraître son embarras devant la charité de Phoenix, qui sort sans hésiter de quoi couvrir le repas et les dommages. « La prochaine fois que tu lèves la main sur mon pote j’te défonce la gueule jusqu’à ce que tu saignes des yeux. » Nul doute que la nuance échappe à Barry, mais Sid perçoit bien l’affection qui se cache derrière le ton menaçant de Phoenix. Ça ne devrait pas être si étonnant, mais ça lui fait quand même tout drôle. Assez pour qu’il sursaute vaguement quand le grand blond se tourne vers lui : « Va chercher ta bouffe et ramènes-toi. » Après avoir adressé un regard dédaigneux au proprio qui se masse le cou d’une main tremblotante, Sid obéit et retourne vers le comptoir. La jeune femme sympathique qui a pris sa commande lui tend aussitôt son repas. Tout sourire, elle lui souffle comme si elle lui confiait un secret que le petit sachet qu’elle a placé par-dessus la boîte de carton contient un biscuit aux pépites de chocolat. « Mais- » Elle l’interrompt d’un hochement de tête discret mais déterminé. Amusé, il en conclut que son patron la fait probablement autant chier qu’il a fait chier Sid lui-même et se contente de la remercier avant de tourner les talons.
À grandes enjambées, il rejoint Phoenix, qui se tient déjà sur le pas de la porte. En la poussant, il se tourne vers Sid. « T’as oublié tout c’que j’t’ai appris ou quoi ? S’faire maitriser par un vieux gargotier de cinquante balais c’est pas glorieux mon morveux ! » Une moue au bord des lèvres, le gamin hausse une épaule. « J’ai pas oublié. » C’est la vérité. Si les bleus qu’il s’est mérités pendant les leçons pratiques où le motard l’envoyait plus souvent qu’autrement au tapis ont finit par pâlir et disparaître, les conseils qu’il lui a répétés ad nauseam sont toujours bien imprimés dans son esprit. « M’a eu par surprise, le salaud, » ronchonne-t-il en traçant du bout de sa Converse noire une ligne invisible sur le trottoir où ils viennent de s’arrêter. Relevant la tête d’un coup sec pour écarter la mèche foncée qui lui tombe devant les yeux, il croise le regard de Phoenix. Ses iris bleus sondent les siens et Sid doit se retenir de gigoter devant cet examen intense. Enfin, la question qu’il craignait tombe : « Bon c’est quoi l’embrouille ? T’es dans la merde ? » Bonne question. « Non. Oui ? » Il soupire, baisse le nez vers ses chaussures. « C’est dur à dire, » marmonne-t-il avec une grimace embarrassée.
Du coin de l’œil, il remarque la petite terrasse du café. De l’index, il pointe l’une des petites tables en fer forgée. « J’veux bouffer. » En prime, c’est l’occasion parfaite de faire chier Barry. Il ne leur faut que quelques pas pour rejoindre la table. Sid se pose le premier sur sa chaise et attaque aussitôt le rabat de carton de la boîte-repas. Phoenix s’est à peine assis à son tour que Sid fond déjà sur sa nourriture comme une mouette sur une frite abandonnée dans le parking d’un McDo. La bouche pleine, séduit par l’explosion de saveur bacon-fromage du sandwich, il ferme les yeux et pousse un gémissement de contentement. « C’est l’meilleur truc que j’ai bouffé depuis un mois ! » Les repas surgelés qu’il réchauffe au micro-ondes ne sont pas particulièrement délicieux, pas plus que les concoctions douteuses préparées par les habitants de l’auberge dans la petite cuisine mal équipée. En quelques secondes, il a englouti une pleine moitié du sandwiche. Étourdi par la faim, il s’oblige pourtant à faire une petite pause avant de continuer à manger. Après tout, autant faire durer un peu le plaisir de ce repas durement acquis. Qui sait quand il pourra manger une autre fois à sa faim ?
De toute façon, l’air tranquillement intéressé de Phoenix s’est transformé en quelque chose d’infiniment moins patient et il devine qu’il a intérêt à parler bientôt s’il veut éviter d’être secoué dans tous les sens par les épaules jusqu’à ce que tous ses secrets s’éparpillent comme des billes tombées d’un sac. Après s’être inélégamment essuyé la bouche du revers de la main, il s’adosse contre sa chaise et croise les bras, comme pour se protéger inconsciemment des vérités qu’il s’apprête à raconter. « J’me suis tiré d’chez moi y’a un mois environ. J’vis dans une auberge, ça coûte pas trop cher. » Il hausse les épaules, détourne le regard. Il minimise la situation et il le sait très bien, tout comme il a pleinement conscience de contourner la raison pour laquelle il s’est enfui. Un instant, le souvenir du teint gris et terne de son père et du visage déconfit de Caroline dansent devant ses yeux. « Sauf que j’crois que j’me suis fait voler mon cash. » Incapable de rester immobile, il se penche et appuie ses avant-bras sur la table. En se mordillant la lèvre, il repousse un morceau de brocoli du bout de sa fourchette. Malgré la faim toujours présente, son envie de manger s’est évaporée au souvenir de ce problème inextricable dans lequel il se trouve. Logiquement, il devrait rentrer à la maison s’il n’arrive pas à survivre tout seul. Sauf qu’il est hors de question qu’il se rabaisse à un tel niveau. Parce qu’il n’a pas envie de replonger tête première dans les problèmes qu’il a enfin réussi à fuir, mais surtout parce que, même s’il en avait envie, il n’a plus assez d’argent pour s’acheter un billet de bus jusqu’à Melbourne. N’empêche, s’il se retrouve à la rue, ça risque de compliquer considérablement sa recherche d’emploi. Il n’a déjà pas connu un franc succès en utilisant l’adresse de l’auberge sur les quelques formulaires qu’il a remplis. Il se redresse, s’éclaircit la gorge. « Mais ça va, j’vais trouver une solution. » Ce n’est pas de la naïveté. Ce n’est pas de l’optimisme non plus. Juste un instinct de survie qui le pousse à continuer, même s’il ne sait plus trop dans quelle direction il devrait maintenant avancer. « Tu veux le biscuit ? » propose-t-il en soulevant le sachet de papier brun. C’est un piètre remerciement que d’offrir une pâtisserie presque volée au mec qui l’a techniquement payée, mais ce n’est pas comme s’il avait autre chose à lui offrir en ce moment.
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
Phoenix Ellsworth
ÂGE : Trente-neuf années estampées sur la gueule. STATUT : Marié depuis mes vingt-quatre ans, veuf depuis mes trente-trois, le cœur six pieds sous terre et la bague toujours au doigt. MÉTIER : Ancien boxeur pro, neuf fois champion du monde. Aujourd'hui boniche dans un club de boxe de quartier. Mon ego a prit cher. LOGEMENT : Redcliff, studio de merde qui part en ruines. Tout seul comme un con depuis que les services sociaux ont embarqué ma petite. POSTS : 1053 POINTS : 140
PETIT PLUS : Né à Bristol, j’ai grandi dans les rues de Brisbane, ses foyers d’accueil à chier, ses bancs d’école parfois, ses mitards souvent ≈ Tête brulée invétérée bourrée de rage et d’affliction, je courbe pas l’échine, je fonce dans le tas. Certains diront même que je vais chercher l’embrouille ≈ Dixit Leila je suis vieux jeu, campé sur mes valeurs chevaleresques ≈ Ma came c’est rouler, enfourcher ma bécane, tracer la route ≈ Mes années sur le ring m’ont laissé balafres et séquelles niveau mémoire à court terme ≈ Depuis la mort de Paige je suis rarement sobre.RPs EN COURS : Jaimie (fb) › Robin #2 › Sid #2 (fb) › Aisling #3 › Jaimie #3 ›
Leila › i'm sorry daughter but your father's not the same. I can look into your eyes, and I'll swear that I will change. But tomorrow is tomorrow so forgive me if I stay. You can hide beneath the covers while I hide behind the pain.
Robin › i'm tired of being what you want me to be, feeling so faithless, lost under the surface. Don't know what you're expecting of me, put under the pressure of walking in your shoes. Every step that I take is another mistake to you and every second I waste is more than I can take. I've become so numb, I can't feel you there. › 1 (fb) ›
Jaimie › follow me tonight, I'll show you what's it like, to be alive. I know it seems like we're all lost, we see the secrets, we know the unknown. Keep close, hold my hand now, just be strong. We can follow this river right back to your home. › 2 ›
Sid › another clever word sets off an unsuspecting herd and as you step back into line, a mob jumps to their feet. now dance, fucker, dance, man, he never had a chance, and no one even knew it was really only you, and now you steal away, take him out today, nice work you did, you're gonna go far, kid › 1 (fb) ›
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there's an old saying - that which doesn't kill you makes you stronger, i don't believe that. i think the things that try to kill you make you angry and sad. strength comes from the good things, your family, your friends, the satisfaction of hard work. those are the things that will keep you whole, those are the things to hold onto when you're broken.
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(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Dim 22 Nov 2020 - 6:29
ain't it fun, living in the real world?
success is my only motherfuckin option, failure's not. // Sid & Phoenix, Brisbane, 2008
Non. Oui. C'est dur à dire. Il veut bouffer. Hein ? Pris de court, je fais arrêt sur image dans ma démarche assurée de molosse éternellement prêt à en découdre sans raison particulière et je lève vaguement la main en signe d’incompréhension mais déjà le morveux se dirige fissa vers une chaise au milieu de la terrasse de Barry pour s'y assoir comme un effronté et commence à déballer son sandwich comme un rongeur affamé. Je regarde autour de moi, pas convaincu, j’aurais préféré me casser qu’aller me faire cuir le cul sur une chaise en métal sous un soleil de plomb devant le café du lascar à qui je viens de donner une leçon… mais Sid a décidé de lever son majeur dans la face de l'enfoiré en question à sa façon et c'est tellement tout lui de faire ça, avec son besoin frénétique de faire des pieds de nez à la vie à la mort aux cons qui s'y frottent par dessus tout que je peux pas empêcher un bref sourire de traverser mon visage et, à mon corps défendant mais pas chiant, je le suis. Après tout, derrière mes allures de valeureux daron de vingt-quatre piges que voilà y a toujours ce joyeux fouteur de merde goguenard qu’est jamais mécontent de faire chier les braves-gens alors allons-y gaiement. Quand je m'assois sur la chaise bancale de merde la chaîne de mon jean claque sur l’accoudoir et je me cale en arrière, une basquette sur le genou. En d’autres temps c'est sûrement le moment où j’aurais dégainé mes sèches pour m’en griller une. Mais je fume plus. Du coin de l’œil je repère Sid qui dévore son sandwich avec l’acharnement d’un écureuil vorace se calant le plus de noisettes possibles dans les joues pour faire le plein avant de se carapater comme un fourbe. Il fait régulièrement des mouvements secs de la tête pour virer sa grosse mèche noire de ses gros yeux bleus et je comprends pas pourquoi il s’inflige ça. Je peux déjà voir Paige lui proposer gentiment une barrette ou lui faire un petit palmier sur le haut de la tête. Mais c’est comme mes baggys que je portais tout le temps au lycée j’suppose, ceux que je devais tenir quand je courrais pour pas me retrouver en calbut tellement ils étaient larges et que je tenais tout le temps parce que je passais ma vie à cavaler. Je peux pas trop me foutre de sa gueule non. Mais je le ferai quand même. Il reprend quelques couleurs et c’est tant mieux parce qu’il me rassurait pas, son air blafard déphasé. Il dit que c'est le meilleur truc qu'il a bouffé depuis un mois avec les yeux qui roulent presque dans leurs orbites et je pourrais presque sentir un demi sourire étirer mes lèvres. « Doucement gamin si tu te dégobilles sur son établissement c’est la syncope assurée » je raille comme un gamin justement en m’étirant avant de me frotter le visage pour combattre la fatigue. Je l’avais charrié sur Barry le papy tout à l’heure et il m’avait fait marrer à se défendre en baragouinant qu’il l’avait « eu par surprise le salaud » mais en vrai il s’en était pas mal tiré, Sid. Comme je dis toujours l'important c'est pas de savoir donner des coups, c'est de savoir les encaisser, et Sid, il sait encaisser. Sauf que là je sais pas si je dois me marrer, être fier ou inquiet. Et je commence à avoir la dalle, les muscles endoloris par l’entrainement qui défoncent et alors la lumière de l'impatience doit éclairer ma gueule parce qu'il commence à cracher le morceaux, le gamin, juste après avoir avalé celui qu'il mastiquait encore consciencieusement. « J’me suis tiré d’chez moi y’a un mois environ, il explique. J’vis dans une auberge, ça coûte pas trop cher. » J'ai envie d'être content pour lui, soulagé, l'oisillon a quitté le nid d’emmerdes, cool pour toi ma gueule, parce y a rien de plus normal à son âge que de se casser et voir du pays et se la jouer nomade clochard dans la foulée aussi… mais ses bras tout croisés à la défensive sur sa poitrine et son regard fuyant sous sa mèche et son coup de flippe monumental de tout à l’heure quand j’ai mentionné les Devils, çe le fait pas, y a un truc qui va pas. « Sauf que j’crois que j’me suis fait voler mon cash. » Il gigote, triture sa bouffe, la fourre plus dans ses joues d’écureuil. Je devrais probablement dire un truc sympathique, un truc humain, mais ça a jamais été mon fort, je continue d’écouter. « Mais ça va, j’vais trouver une solution. » Ouai je sais. Il est débrouillard le môme, j’me fais pas de bile pour ça. Je le regarde et mes yeux ils disent que j’ai confiance en lui. N’empêche… « Tu veux le biscuit ? » Bah ouai, toujours, parce que je crève la dalle et que je suis un putain de bec sucré, mais je peux pas et de toute manière je suis sur autre chose là. Je reste silencieux quelques secondes en le regardant et puis : « Tu veux m'insulter ou quoi ? » Je comprends l'honneur, j'ai rien à apprendre sur la fierté et l'envie de se démerder tout seul sans rien demander à personne. Dans la vie faut s'assumer et pas toujours compter sur les autres, je le sais et je le respecte. Mais bordel - « Qu’est ce que tu fous dans une auberge, t'as oublié que je vivais à Brisbane tête de nœud ? » les potes ça sert à ça. Savoir recevoir un ami de passage, ça fait partir des traditions, de la loyauté de l'honneur et du respect. Je suis loin d’être un saint, merde dans le genre pas aimable je suis aussi un sacré solitaire de première dans le genre mais pour les potes la porte est toujours grande ouverte, pour les autres, le poing fermé. C’est la base. C’est aussi un code que les motards ont intégré soit dit en passant, bon sang il lui a vraiment rien appris Rudolf ? La réponse est dans la question. Ça ou alors le gamin a perdu le compte de mes aller-retour en taule et s’est dit que j’étais probablement derrière des barreaux ou sous un pont ou entre deux poubelles la gorge tranchée deux balles dans la tête à l’heure qu’il est. Ça aurait pu, c’est moche mais c’est pas rare de retrouver des connaissances comme ça. Ou aux carrefours à siroter de la bière brune au goulot en faisant des échanges rapides, les yeux vitreux. Heureusement pour ma gueule je m’accroche aux gants comme façon de m’en sortir et je m’en sors pas mal… mais ça il le sait peut-être pas. Sympa, je lui flanque une tape amicale qui se veut encourageante dans le dos mais qui le secoue peut-être un peu trop au passage. « Allez on bouge. Garde le biscuit, tu pourras le filer à ma femme, ça lui fera plaisir. » Je me lève déjà et je me frotte le nez avec le revers de la main. Je suis pas dupe, il a des trucs à cacher, il veut pas en parler, et je vais pas insister, comme tu veux mon pote, je passe sur un sujet plus léger. Ses pupilles sont pas en tête d'épingle, c'est déjà ça. En attendant je perds pas de vue mes objectifs. « J'étais en mission pour lui ramener un éclair au chocolat (avant que papy se réinvente cowboy de vieux western devant dégager à coup de bottes l'étranger qui vient de pénétrer son saloon) et t'sais que je failli jamais à mes missions » même si parfois ça prend des chemins détournés, Sid est bien placé pour le savoir. Je lui jette un coup d’œil et un sourire narquois se dessine sur mes lèvres. « Enfin… sauf si tu préfères rester là avec ton pote Barry, évidemment… » Barry qui nous regarde depuis derrière sa p’tite vitrine avec des p’tits yeux méchants renfrognés. Je sors ma main de ma poche et je lui fais coucou, polis, courtois, diplomate. En face je crois que la fumée va pas tarder à lui sortir par les oreilles. Et moi j’vais pas tarder à lui tourner le dos et tailler la route.
The pictures tell the story, this life had many shades. I'd wake up every morning and before I'd start each day I'd take a drag from last nights cigarette that smoldered in it's tray, down a little something and then be on my way.
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Jeu 7 Jan 2021 - 5:31
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
Phoenix n’a pas l’air particulièrement tenté par le biscuit. Il dévisage Sid en silence, juste assez longtemps pour que ce dernier commence à se sentir mal à l’aise sous le poids de son regard. « Tu veux m’insulter ou quoi ? » Euh… non ? Pas cette fois-ci ? Vaguement dérouté, il fronce les sourcils et laisse mollement retomber le sachet sur la table. S’il avait su que ça le vexerait autant, il ne lui aurait pas offert son dessert presque volé. Sauf que ce n’est pas au sujet du biscuit que le blond se prend la tête : « Qu’est ce que tu fous dans une auberge, t’as oublié que je vivais à Brisbane tête de nœud ? » Oh. De surprise, Sid cille une fois, puis deux, finit par hausser une épaule boudeuse. Il est parti de Melbourne sur un coup de tête, s’est retrouvé par hasard à Brisbane, juste parce que c’était la ville la plus éloignée qu’il pouvait rejoindre sans se ruiner complètement. Il n’a pas songé qu’il y connaissait des gens, encore moins qu’il pourrait leur demander de l’aide. Et puis, même s’il y avait pensé, il n’aurait sûrement pas osé, par peur que sa famille ne découvre où il s’est planqué. Par honte aussi, parce qu’il regrette d’être parti sans laisser de message et de ne pas avoir donné signe de vie depuis son départ. Parce qu’il sait trop bien aussi que Caroline lui en veut à mort de l’avoir lâchement abandonnée, de l’avoir laissée seule avec sa douleur et leur incompétent de père, alors qu’elle aurait tellement eu besoin de soutien. Tout à coup, un nœud désagréable lui barre la gorge et chasse officiellement les bribes d’appétit qu’il lui restait. Convaincu qu’il ne pourra plus avaler la moindre bouchée, il referme la boîte encore à moitié pleine.
Heureusement, Phoenix ne semble pas attendre de réponse à sa question. Il n’a pas trop l’air d’avoir envie de creuser non plus, même si c’est évident que Sid ne lui a pas tout dit. Une bouffée de soulagement mêlée à de l’affection (sérieusement, qui l’eut cru ?) gonfle dans sa poitrine quand il lui ramène une tape amicale et lance : « Allez on bouge. Garde le biscuit, tu pourras le filer à ma femme, ça lui fera plaisir. » Le gamin ne peut s’empêcher d’ouvrir de grands yeux surpris. T’es marié ?! Ça ne devrait probablement pas l’étonner autant. Après tout, Phoenix est un peu plus vieux que lui, assez pour avoir envie de se poser. Et puis, vu sa gueule, ce n’est pas si incroyable qu’une femme ait voulu s’accrocher à lui pour toujours. N’empêche que ça lui fait tout drôle d’imaginer que le motard rebelle et quasi nomade qu’il connait, celui qui ne vivait que pour les kilomètres qu’il parcourait sur sa bécane, puisse avoir envie de se caser. Même en ignorant tout d’elle, Sid est certain d’une chose : ça doit être une sacrée femme si le blond l’a épousée… et s’il accepte de courir les pâtisseries pour elle. « J’étais en mission pour lui ramener un éclair au chocolat et t’sais que je failli jamais à mes missions. » Il ne peut s’empêcher de ricaner en dépliant à son tour son corps longiligne pour se mettre debout. Quelques années auparavant, il a bien failli faire échouer la mission babysitting de Phoenix, mais en dépit de l’engueulade, de la bécane accidentée, du coup de poing et de la fuite mélodramatique de Sid, la soirée s’est quand même bien terminée. Non seulement tout le monde a survécu en un morceau ou presque, le blond a même eu l’honneur de recevoir les avances maladroites d’une Adele défoncée. Cette pensée désagréable menace d’aspirer Sid dans les idées noires qui l’assaillent par à-coups depuis la mort de sa mère, mais Phoenix le repêche une fois de plus avant qu’il n’y tombe. « Enfin… sauf si tu préfères rester là avec ton pote Barry, évidemment… » Les lèvres pincées pour ne pas rigoler en voyant l’air furieux du proprio à qui le blond vient d’envoyer un coucou insolent à travers la vitre malpropre, le gamin hoche vigoureusement la tête. « Nan c’est bon. Tant qu’à me faire taper dessus, j’préfère encore qu’ça soit toi qui le fasse, » réplique-t-il en affichant son plus beau sourire de petit con, celui qu’il adore réserver Phoenix.
Côte à côté, ils avancent sur le trottoir. Sa casquette enfoncée sur la tête pour ne pas avoir les mains trop embarrassées, Sid serre farouchement le reste de son repas contre lui comme s’il craignait de le voir disparaître brusquement. « Quand t’as cessé d’te pointer chez les Devils, j’aurais jamais pensé que c’était parce que tu t’étais marié et qu’tu chassais les éclairs au chocolat. Tu deviens soft en vieillissant. » Il n’y a pas de malice dans sa voix, que de l’amusement. Il offre un sourire en coin au blond, soulagé de renouer avec la dynamique légèrement mordante de leur relation. Même si ce n’est qu’une parenthèse temporaire dans sa vie merdique actuelle, c’est rassurant et familier. Et puis, la curiosité prend le dessus et le pousse à retrouver son sérieux. « Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Elle s’appelle comment ? Elle est canon ? » Une autre pensée s’impose dans son esprit, le distrait de son interrogatoire sur la mystérieuse femme de Phoenix pour lui rappeler le souvenir de ce surnom bizarrement pompeux dont Barry l’a affublé tout à l’heure, juste avant de se retrouver le visage écrasé contre les briques factices du décor. « D’ailleurs, c’est quoi ce délire de te faire appeler The Phoenix ? » Sid se rend bien compte que ses questions débordent dans tous les sens et qu’il ne laisse pas à Phoenix le temps d’y répondre, mais c’est plus fort que lui. Non seulement il est sincèrement avide de découvrir à quoi ressemble la vie de son ami maintenant, ça lui semble aussi être le moyen idéal de détourner l’attention de sa propre histoire. Car, même si pour l’instant le motard n’a pas l’air d’avoir envie de déterrer ses secrets, il se dit qu’il n’y a pas de mal à le distraire aussi longtemps que possible.
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
Phoenix Ellsworth
ÂGE : Trente-neuf années estampées sur la gueule. STATUT : Marié depuis mes vingt-quatre ans, veuf depuis mes trente-trois, le cœur six pieds sous terre et la bague toujours au doigt. MÉTIER : Ancien boxeur pro, neuf fois champion du monde. Aujourd'hui boniche dans un club de boxe de quartier. Mon ego a prit cher. LOGEMENT : Redcliff, studio de merde qui part en ruines. Tout seul comme un con depuis que les services sociaux ont embarqué ma petite. POSTS : 1053 POINTS : 140
PETIT PLUS : Né à Bristol, j’ai grandi dans les rues de Brisbane, ses foyers d’accueil à chier, ses bancs d’école parfois, ses mitards souvent ≈ Tête brulée invétérée bourrée de rage et d’affliction, je courbe pas l’échine, je fonce dans le tas. Certains diront même que je vais chercher l’embrouille ≈ Dixit Leila je suis vieux jeu, campé sur mes valeurs chevaleresques ≈ Ma came c’est rouler, enfourcher ma bécane, tracer la route ≈ Mes années sur le ring m’ont laissé balafres et séquelles niveau mémoire à court terme ≈ Depuis la mort de Paige je suis rarement sobre.RPs EN COURS : Jaimie (fb) › Robin #2 › Sid #2 (fb) › Aisling #3 › Jaimie #3 ›
Leila › i'm sorry daughter but your father's not the same. I can look into your eyes, and I'll swear that I will change. But tomorrow is tomorrow so forgive me if I stay. You can hide beneath the covers while I hide behind the pain.
Robin › i'm tired of being what you want me to be, feeling so faithless, lost under the surface. Don't know what you're expecting of me, put under the pressure of walking in your shoes. Every step that I take is another mistake to you and every second I waste is more than I can take. I've become so numb, I can't feel you there. › 1 (fb) ›
Jaimie › follow me tonight, I'll show you what's it like, to be alive. I know it seems like we're all lost, we see the secrets, we know the unknown. Keep close, hold my hand now, just be strong. We can follow this river right back to your home. › 2 ›
Sid › another clever word sets off an unsuspecting herd and as you step back into line, a mob jumps to their feet. now dance, fucker, dance, man, he never had a chance, and no one even knew it was really only you, and now you steal away, take him out today, nice work you did, you're gonna go far, kid › 1 (fb) ›
Aisling › we've been chasing our demons down an empty road, been watching our castle turning into dust escaping our shadows just to end up here, once more › 1 (fb) › 2 ›
there's an old saying - that which doesn't kill you makes you stronger, i don't believe that. i think the things that try to kill you make you angry and sad. strength comes from the good things, your family, your friends, the satisfaction of hard work. those are the things that will keep you whole, those are the things to hold onto when you're broken.
RPs EN ATTENTE : Sohan › Jaimie (ra) › Sid #3 AVATAR : Charlie Hunnam INSCRIT LE : 22/03/2016
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Dim 6 Juin 2021 - 3:48
ain't it fun, living in the real world? success is my only motherfuckin option, failure's not. Sid & Phoenix, Brisbane, 2008
Sid se déplie de sa chaise de la provocation et on va pas se mentir ça m’fait drôle de devoir lever les yeux encore pour maintenir le contact avec sa trogne. Merde je m’y ferais jamais. Je secoue la tête et je donne un coup dans mes lunettes de soleil pour qu’elles tombent sur mon nez. Dix-huit ans dans ce patelin et le soleil blafard australien agressent toujours autant mes pauvres rétines d’anglais pluvieux. J’ai qu’une envie : rentrer chez moi. Et à l’évidence Sid ça le botte pas plus que ça de rester avec Barry pareil : « Nan c’est bon. Tant qu’à me faire taper dessus, j’préfère encore qu’ça soit toi qui le fasse » Je tourne la tête vers lui. Il a son sourire de gamin insolent et je réponds en me marrant. Distributeurs de raclées professionnel, on s’refait pas. « Ouai ? T’en as gardé un si bon souvenir hein ? » Ce serait bien le premier. Je lui frotte les cheveux sur sa petite tête de fouine. « Quand tu veux morveux »
Et on s’arrache. Moi avec ma dégaine de swagger qui roule des épaules et mon jean trop large, Sid avec ses longues pattes un peu raides et son jean trop serré. Aucun doute, on a une sacrée allure comme ça à marcher à côté.
N’empêche, je réalise qu’il doit avoir aujourd’hui plus ou moins le même âge que moi à l’époque, quand on s’est rencontré, quand je me prenais pour Kerouac à parader avec mon MC tout plein de fierté d’insolence et de liberté, et c’est sacrément chouette de le retrouver. Ça fait presque comme un rite de passage, je vais dans sa ville pour mon premier roadtrip, il passe dans la mienne pour le sien et ça fait comme un joli pont avec le passé, avec tout ce qui nous a conduit ici, à tout le chemin parcouru depuis. J’aurais aimé me dire qu’il était là pour bourlinguer comme moi, ouai. Parce qu’il trouvait pas sa place dans la société ou parce qu’il voulait mettre le plus de distance possible avec son vieux, pour larguer les amarres ou juste pour bouffer de la route, se faire kiffer et vivre un peu. Parce que Sid fallait pas être un génie pour voir que sa vie à Melbourne elle le crevait à petit feu. Ça se voyait dans le ton de sa voix qui était beaucoup trop mature quand il parlait à sa sœur et ça se voyait dans son regard bleuté déjà hanté de gravité quand il savait pas où était sa mère et qu’il savait que c’était à lui de la retrouver. Alors il serait parti du jour au lendemain, comme ça, pour l’aventure.
Sauf que quelque chose me dit qu’on s’est pas barré pour les mêmes raisons. Que là où moi je cherchais à trouver quelque chose, lui cherche plutôt à en fuir une autre.
Du coin de l’œil je vois ses doigts cramponnés à son sandwich comme à une bouée de secours et sa pomme d’Adam qui monte et descend trois-quatre fois parce qu’il en fini pas de déglutir et je fais mine de pas avoir remarqué, normal, question honneur, n’empêche que je garde un œil sur les alentours, des fois que des tocards s’amusent à venir le faire chier, des fois qu’il y ait des beignes à distribuer.
Je remarque d’ailleurs un grand gaillard efflanqué avec la boule à zéro derrière nous qui était déjà près de la boulangerie tout à l'heure et qui a l’air de nous regarder à distance en faisant mine que non. Il reluque quoi ce con ?
La voix de Sid (trop grave par rapport à sa p’tite tête ça nous plu j’m’y ferais pas) me tire de mon observation : « Quand t’as cessé d’te pointer chez les Devils, j’aurais jamais pensé que c’était parce que tu t’étais marié et qu’tu chassais les éclairs au chocolat. Tu deviens soft en vieillissant. » Je le regarde en biais avec un sourire au coin des lèvres. Gros t’as pas idée. Attends de voir que j’ai aussi troqué les clopes du matin pour les protein shakes et qu’au lieu de me mettre la tête à l’envers avec les potes je change des couches culottes. Wild life.
Pour autant je les ai pas oublié, lui et sa sœur. Les virées qu’on faisait jusqu’à Melbourne avec le club c’était même devenue un genre de rituel que j’attendais avec impatience. Parce qu’ils avaient des tas de bars de motards sacrément chouettes et que dès que je suis passé membre j’ai enfin pu rejoindre les autres pour les missions et m’en mettre plein les poches pour de vrai, mais aussi parce que ça me faisait sincèrement plaisir de revoir les morveux Bauer. Je suis le premier surpris, vous inquiétez pas. Chaque fois que j’y retournais, je leur ramenais même des petites merdes trouvées en chemin, une poupée flippante pour Caro, comme elle les aimait, un poignard stylé tiré à un enfoiré pour Sid, comme j’imaginais qu’il aimerait. Ou une bombe pour aller graffer sur les murs comme le hooligan artistique en short que je l’encourageais à être. Parfois je ramenais même des fleurs pour leur mère, pour lui faire plaisir, puis pour faire hurler Sid, un peu aussi. Je leur apprenais des trucs de self-defense et de MMA. Enfin surtout à Sid. Caro rapidement elle se lassait et elle préférait aller décapiter ses poupées. Fair enough. Puis par dessus tout j’oublie pas que ces deux-là sont les premiers mouflets avec qui j’ai réussi à m’entendre plus ou moins. Avant ça les gamins ça me mettait salement mal à l’aise dans le genre, voir - qu'on se le dise - ça me foutait la frousse façon film d’horreur putain ! Alors c’est peut-être grâce à eux que ma fille me fera pas flipper, vous imaginez ?
Je pousse la porte d’une supérette et je remonte mes lunette de soleil dans mes cheveux qui ont largement eu le temps de séché depuis. L’air climatisé me fait souffler de soulagement et je m’apprête à demander un « ça va Caro ? ta mère ? » quand d’un coup Sid se remet à parler : « Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Elle s’appelle comment ? Elle est canon ? » Il enchaîne ses questions à toute allure avec ses gros yeux braqués sur moi et la tête du gars qui veut pas y croire et je me marre. Frérot on est deux. Mais avant que je puisse répondre le voilà qui demande encore : « D’ailleurs, c’est quoi ce délire de te faire appeler The Phoenix ? » « Ah, ça… » Je sais pas si je dois grincer ou me marrer. Quelle idée de merde putain. J’attrape une brique de lait dans le frigo quand d’un coup mon regard est attiré par une silhouette dans le reflet de la vitre. Je tourne la tête et je vois quoi ? L’autre rasé du bulbe de t’aleur qui est juste derrière Sid. Putain cette fois je me redresse et y a pas la fumée qui me sort par les narines mais presque. Lui il commence à me casser les couilles, j’vais pas me le trainer jusqu’à chez moi. « Attends, reste là » je dis à Sid et puis j’avance vers le gars « Tu veux quoi toi ? » « Wow mec ! C’est vraiment toi ! J'prenais des fleurs pour ma mère frère t’as vu et là j’te vois éclater l’autre gars ho ho ho mec ! Attends attends ça va si on fait une tof ? Sinon les potes vont pas m'croire ! » Je suis trop parano pour me faire reconnaître par des gens relativement pas chelou dans la rue. « Ouai vas-y » il sort son clip-clap, souri avec toutes ses dents et click.. Je tape son dos, il achetait des fleurs pour sa mère, c'est un brave type « J’y vais, on m'attend » « Merci mec, respect ! »
En revenant vers Sid je chope une main de banane et je le vois qui me regarde d’un air drôle. « C’est ça The Phoenix » Vas-y tu peux rigoler. Moi je me prive pas. Je me frotte le nez avec le revers de la main. « C’est marketing, c’est pour les rencontres. Les combats. » Je précise des fois que le jargon de la boxe ce soit pas son délire. J’attrape une barquette d’épinards et je lui fous dans les mains histoire qu’il aide un peu. « Mon manager s’est dit que ça en jetait. Le délire oiseau de feu qui renait de ses cendres et tout le bordel, ça le faisait bander. » Je lui rajoute des pommes et des cerises sur les bras « Et j’veux dire ouai, Phoenix indubitablement c’est stylé. Mais cet enfoiré a un nom de merde alors il peut pas piger ! Va te faire appeler Le Travis putain ! Le Sid. T’imagines ? C’est complètement con ! » Et là encore je sais pas si je dois rager ou me fendre la gueule alors je fais un peu des deux et puis j’hausse les épaules. « C’est toujours mieux que le ‘Knight terror’ qu’il avait envisagé, ce fondu. Mais c’est moins cool que le ‘Shark’ de mon coach. Qu’est-c-t’en dis ? Pour la mâchoire de requin » joignant le geste à la parole je fais mine de lui coller mon poing dans la mandibule et puis je ricane en chopant un éclair au chocolat au niveau de la caisse. J’essaie de prendre le moins moche mais c’est pas du Barry, ça c’est sûr… « J’commence à peser dans l’milieu, gros » je lui dit finalement en le regardant de côté avec un brin de fierté alors que le gars derrière la caisse me tend le sac en plastique blanc. Sid savait déjà que j’avais été signé pro à dix-neuf ans, il savait pas que depuis deux ans ma carrière continuait d’exploser. Je suis pas aussi connu que Barry, le rasé du bulbe ou moi-même on essaie de le prétendre, mais quand j’aurais laminé Tsekhov je serais un foutu Dieu vivant ! « Tiens r’garde ça » je fais en prenant le magazine que Paige a acheté en fourbe où on voit ma gueule sur le ring en mode beau gosse avec la légende flatteuse : « Pretty boy : tous dans les muscles, rien dans la tête » « Téma ces gros rageux frère ! » je commente sans pouvoir m’empêcher de me marrer et je tourne les pages pour montrer la gueule de Tsekhov, dit « l'exécuteur » (ce qui en jette plus que « The » putain de Phoenix ou « Pretty Boy », on va pas s’mentir). « Ce type cogne comme une tonne de brique. Mon prochaine combat, c’est contre lui. Ça commence déjà à prendre les paris sur le nombre de mois où j’vais rester dans l’coma. Tu viendras ? » Je lance avec le sourire du connard joyeux qui a trop confiance en lui. Dans un reportage, Tsekhov avait dit la télé que Ze Feniks avait quelques années de moins, un bon jeu de jambes et qu’il frappait fort mais que ce serait insuffisant face à lui. Il enverrait Ze Feniks au tapis à la cinquième reprise et il en profiterait pour lui faire un nez conforme à la profession. Le commentateur avait conclu en regardant la caméra « Ce Tsekhov est vraiment impressionnant ! » et avait rappelé que le match était prévu pour le mois d’octobre. « Ce type est un monstre ! » avait commenté Paige. Je pense que c’était en rapport à son arcade sourcière accentuée qui lui donne un air de créature de Frankenstein. Tsekhov, un tiers homme, un tiers gorille, un tiers manipulation génétique qui a foiré. Ou c’était peut-être pour sa prétendue animosité à mon égare. Sa façon de m’appeler Ze Feniks me tape sur le système mais à part ça il a la classe. Les boxeurs font souvent genre ils se détestent à la télé, c'est le showbiz, j'ai rien contre ce type, ça m'empêchera pas de lui refaire le portrait dans les règles de l’art. Même si vraisemblablement à ce stade je suis le seul à y croire. « Allez on y va » je balance le magazine sur les autres et je sors du drugstore, ensuite je lui tiens la porte, sympa, et je le suis des yeux au passage avec un sourire goguenard sur la trogne.
« Trois ans. Paige. Et ouai mec, elle est magnifique » je réponds dans l’ordre à ses questions de tout à l’heure, fier comme un paon. Elle est « canon », ouai, pas de problème. Tout chez elle est attirant. Le genre de beauté qui tu peux pas ignorer, une beauté du passé, féminine, élancée (sacrément élancée même, en talons elle fait quasiment ma taille), le visage long, les lèvres pleines, le petit nez qui se fronce quand elle sourit trop grand, les yeux doux comme t’en as jamais connu… Mais si je veux être honnête, c’est pas vraiment ses yeux que j’ai remarqué la première fois que je l'ai vu, c’est plutôt tout le reste. À l’époque je me la jouais gros bras devant un bar et elle était derrière le comptoir, avec sa cascade de cheveux bruns, son pull qui s’arrêtait au niveau de sa taille, son pantalon en cuir qui la mettait méchamment en valeur et ses moues dédaigneuse qu’elle servait autant que ses shots à droite à gauche. Sur le coup je m’étais dis que c’était une nana incroyablement belle et incroyablement snobe. Je l’avais carrément jugé au premier regard et je m’étais salement planté. Pour la deuxième partie en tout cas. Plus tard elle m’a raconté que c’était un rapport avec sa resting bitch face, ou un truc comme ça. Elle avait une attitude qui me fascinait, elle avait aussi le rire le plus tonitruant que t’as jamais entendu, une voix basse tellement sensuelle que quand elle rembarrait les dalleux ils mettaient toujours quelques secondes avant de réaliser qu’elle leur faisait pas un compliment (depuis, les plus lents c’est moi qui m’en charge), elle sautait de joie et offrait des verres gratuits aux clients qui mettaient Aerosmith sur la jukebox, parfois elle montait carrément sur le bar pour renverser l’alcool directement dans leur bouche et elle savait décapsuler une bouteille de bière avec ses dents. J’étais fasciné ouai. Mais j’étais trop barré pour m’imaginer avoir une chance. Ça faisait des semaines que je la reluquais en faisant mine que non quand au final, c’est elle qui était venue me parler. Une cigarette éteinte au bord des lèvres, elle avait planté ses grands yeux bleus dans les miens et elle avait dit : « T’as pas l’air d’un boxeur » Je sais pas ce qui m’avait le plus perturbé, sa beauté, son assurance ou le fait qu’elle me balance ça comme si on se connaissait déjà. « Comment ça ? » j’avais demandé du genre perplexe, presque vexé et elle avait penchée la tête sur le côté. « Tu sais... » « Genre... j’avais baissé les paupières en regardant par le bas, prit ma voix de lascar des cités, qu’esstur’gard’ ? qu’esstur’gard' ? c’moi qu’tu r’gard’? baiss’ les yeux ! » Elle avait explosé de rire. « Exactement... c’est un compliment ! » « J’prends le compliment » Ensuite elle avait demandé si j’avais du feu. J’avais pas pu m’empêcher de baisser les yeux vers ses lèvres et j’avais remarqué que celle du haut était légèrement plus épaisse que celle du bas et qu’elle avait indubitablement une bouche incroyablement sexy du genre à damner un saint. Je lui avais répondu en lui tendant mon briquet, comme un gland, et comme elle s’était juste penchée en avant j’avais allumé sa clope avec la gorge un peu sèche et je l’avais bouffé des yeux pendant qu’elle avait aspiré, renversée sa tête en arrière, soufflé et passé sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre. Ensuite sa pote avait klaxonnait, elle m’avait sourit et elle était partie en me saluant de la main, son briquet entre les doigts. J’étais resté planté sur place comme un con plein de stupéfaction.
Après ça, on avait pas arrêté de se chercher. Elle passait juste à côté de moi quand elle sortait, je soignais ma désinvolture, on s’arrangeait pour se pencher en même temps quand quelqu’un montrait un truc et que nos épaules se touchent, si elle voulait me faire écouter un morceau elle glissait un écouteur dans mon oreille l’autre dans la sienne et nos bras étaient en contact, quand on se croisait dans un couloir il fallait se frôler pour passer, dans une salle bondée de monde on se regardait comme si on était seuls au monde, on se tournait autour, on se disait rien, entre nous c’était tendue comme une corde invisible. Tout le monde y voyait clair dans notre manège.
Et puis un soir elle était sortie en pleurant, les yeux rougis et bouffis, les larmes partout sur les joues. J’avais lâché mon poste sans réfléchir et je m’étais élancé derrière elle. Elle avait caché sa tête en disant qu’elle voulait pas que je la vois comme ça alors j’avais mis mes lunettes de soleil et comme on était en pleine nuit c’était sacrément casse gueule et j'avais l'air sacrément con mais ça l’avait fait marrer. Elle m’avait raconté ses problèmes avec ses parents pour qui rien était jamais assez bien et du patron qui arrêtait pas de la coller et des exams qu'elle avait pas le temps de réviser à cause des horaires qu'il lui mettait et de ce guitariste de merde qui voulait pas la lâcher et de toute sa tristesse humaine et moi j’avais passé la soirée à essayer de la réconforter et trouver des solutions et la faire marrer. On marchait au bord du fleuve quand elle avait demandé « Pourquoi t’es aussi gentil avec moi ? » J’avais pas su quoi répondre, j’avais juste dit qu’elle pouvait m’envoyer ceux qui l’étaient pas pour qu’on parle avec mon poing dans leur gueule. Elle avait rigolé, je plaisantais pas vraiment. Après m’être pris les jambes dans un énième banc j’avais demandé si je pouvais retirer mes lunettes parce que je craignais pour ma vie. Elle avait passé ses deux mains dans mes cheveux en disant que j’étais un crétin. Tout ce qui en moi était douloureux ou vulnérable s’était effacé. Alors c’est elle qui avait retiré mes lunettes et je baissais à peine les yeux vers elle que ses lèvres douces étaient déjà posées sur les miennes. Paradoxalement, c’est le moment où j’ai réellement failli me casser la gueule dans le fleuve tellement mon cœur s’est tapé un putain looping dans le poitrail.
On s’est plus lâché après ça, enchaînant les nuits et les jours à fond dans le roucoulement toi et moi c’est magnétique on aura pas assez d’une vie pour s’aimer tout le temps à chaque instant être avec toi te parler te toucher l’alchimie parfaite pour toujours. Paige a toujours été aussi réservée qu’elle est libérée. Ça m’a perturbé au début, qu’elle puisse glousser timidement une seconde et l’instant d’après retirer son haut les yeux dans les yeux avec un sérieux à tomber à la renverse en se mordant la lèvre l’air de dire « bah alors qu’est ce que t’attends ? » J’étais complètement accro. Même quand je me suis fais virer du bar (parce que j'avais parlé au patron avec mon poing dans sa gueule) je trouvais des excuses pour y retourner le plus souvent possible, j’emmenais des potes et après je leur faisais faux bond comme un enfoiré parce que je passais la soirée penché par dessus le comptoir vers Paige à lui rouler des pelles. Ils me regardaient d’un air drôle, les frangins. Moitié goguenard moitié méfiant. J’étais amoureux, je m’étais transformé en guimauve, j’avais oublié comment une vie sans elle avait été possible. Être avec Paige c’était une évidence à laquelle je me suis totalement abandonné sans la moindre retenue. Elle, la douceur espiègle raffinée, moi, le crétin arrogant enragé, rien ne pouvait coller et pourtant mes nuits ont jamais été aussi apaisées.
Alors si Sid m’avait demandé ça à propos d’une nana que je viens de rencontrer et avec qui j’ai un ticket, s’il m’avait demandé si elle était « canon » pareil, j’aurais pu me la ramener d’un « bah attends qu’est-c’tu crois ? » avec smirck de connard à la clé. Mais c’est pas comme ça, et si je suis fier comme un foutu paon de parader aux côtés d’une nana aussi belle et élégante que Paige, la réduire à une espèce de trophy wife c’est pas tolérable, comme insulte. Alors j’ajoute : « Mais c’est pas qu’ça. Tu vas voir, elle est géniale. »
J'me souviens, une des premières choses qu’elle m’a dit quand on s’est rapproché c’est « Je suis pas du genre doux et obéissant » et j’en doutais pas, et elle me plaisait comme ça, mais je crois qu’elle essayait surtout de se protéger, parce qu’elle a le cœur tellement gros que les gens se sentent souvent inviter à débouler dedans pour prendre tout ce qu'il y a à prendre merci salut. Mais malgré les crasses c’est toujours la première à ouvrir sa porte quand ses proches sont en galère. Son rêve, c’est d’avoir une grande maison pour pouvoir inviter tous les gens qu’elle aime, que personne se sente mis à l’écart. C’est le genre de personne qui fait des gâteaux pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux voisins, et sûrement que Sid y aura le droit pareil. C’est aussi le genre de personne qui part en road trip improvisé dans la décapotable de sa meilleure pote et la gare au milieu de la route juste parce qu’elles ont envie de piquer une tête dans le lac d’à côté. Un jour elle m’avait dit que j’étais un roi et j’avais essayé de faire le mec qui rentre dans le jeu en disant « seulement si t’es ma reine » mais elle avait dit que non, qu’elle était mon château, et j’avais pas compris, mais après elle avait embrassé mon cou sur la moto et j’avais pas cherché à comprendre. Elle a un tas de secrets, elle utilise souvent le mot « parfaite », pour dire qu’elle l’est pas assez, et moi je lui répète que je l’aime et que j’irais nulle part temps qu’elle voudrait de moi et que ça veut dire que je suis là pour tout, pas que pour le beau et le rose et les paillettes, et je crois que ça la rassure un peu. Elle a réussit à baisser ma garde en quelques semaines et moi des années après je continue d’en apprendre sur elle, une vraie boxeuse. Elle adore les trucs et astuces de grand-mères à faire à la maison comme se presser du jus de citron dans les cheveux pour les rendre plus brillants ou je sais pas quoi, et évidemment j’y ai le droit aussi, vous pensez. Dans le même genre sa peau c’est la plus douce de la terre parce qu’elle a environ quinze crèmes hydratantes différentes et bien sûr elle s’amuse aussi en m’en tartiner la gueule alors si un jour je sens la meuf délicatement parfumé à la pêche au citron et à la vanille faudra pas s’étonner. Elle a les larmes aux yeux devant des films qui sont même pas sensé être tristes (pendant sa grossesse je l’ai même entendu renifler devant une pub pour voiture). Elle fait toujours attention aux détails pour montrer aux gens qu’elle les aime. Un jour, elle avait préparé un faux enterrement pour une de ses potes goth qui avait fait une tentative de suicide et tout le monde devait dire des trucs gentils sur elle. Je sais pas comment ça s’était passé mais elle y avait mis tout son cœur à dessiner la stèle et tout le tralala. Elle achète tous les trucs qui parlent de moi, même les plus minables, parfois en plusieurs exemplaires, elle découpe scrupuleusement les pages dans les magazines et les journaux et elle les colle amoureusement dans des énormes classeurs prévues à cet effet. Elle aime les choses bien faites, les serviettes pliées convenablement, les fourchettes à gauche, le couteau à droite. Quand elle rit de bon cœur sa bouche s’ouvre tout grand et elle pourrait réveiller la ville entière, sérieux, j’ai jamais entendu un rire aussi tonitruant. Un jour elle a fait installer une barre de strip tease dans le salon pendant que j’étais en vadrouille. Elle sait pas faire du pole dance, elle est pas hyper calée côté danse tout court, mais ça l’a pas empêché de sautiller dessus autour partout et de me faire marrer au passage, et puis ensuite il a suffit qu’elle s’adosse contre la barre en me lançant un de ses regards par dessus son épaule qui me rend fou et c’est bon je rigolais plus du tout. Les combats la font flipper, c’est pas son milieu et elle aime pas voir son mec couvert de sang, mais elle vient toujours et la joue aux cheerleaders à fond avec son énergie qui irradie de partout. Elle a le jugement facile, faut avouer, mais au final elle a le cœur encore plus gros et alors elle accepte tout le monde, même mes potes les plus barrés, même ma frangine avec qui ça passe moyen à cause de la différence et parce qu’elle est bordélique et que Paige a une sainte horreur du bordel. J’attends toujours qu’elle réalise qu’elle a rien à foutre avec un type comme moi et comme elle réalise toujours pas parfois j’essaie de lui rappeler, c’est les seuls moments où je la vois vraiment s’énerver, où elle cri que je suis un crétin parce que je suis spécial et que j’ai tout ce qu’il faut et que si je sais pas ça je sais rien du tout et elle tape sur mon torse en disant ça avec les larmes aux yeux alors je laisse couler. N’empêche, ça me fout mal parfois, qu’elle réalise toujours pas. Elle met tout son cœur dans ses fameuses crêpes à la protéine de citrouille imbouffables (que tu bouffes quand même sinon j’t’arrache les yeux). Elle adore les journées à la plage, jouer dans les vagues, lire sur le sable, prendre des photos, et moi j’adore l’emmener là-bas (moins poser comme un gland devant l’appareil mais ça lui fait plaisir alors...). Elle adore les petits chiens aussi, parfois on garde celui d’une de ses potes, parfois c’est moi qui doit aller le promener (ce qui est encore plutôt moyen pour mon street cred). Ça lui arrive de dormir avec des bigoudis plein la tête juste pour espérer avoir quelques boucles le lendemain. Elle a pas voulu le faire devant moi au début, ça l’a gêné la première fois qu’elle a osé. Moi bien sûr j’avais fais le mec pas surpris qui a même pas un demi sourire en coin, tout juste un tressautement de sourcil, et puis nos regards s’étaient croisé et on s’était tapé un sacré fou rire. Ça la gêne plus du tout maintenant. Elle adore les vieux films d’Hollywood en noir et blanc, ceux qui sont chiants à mourir avec les voix qui grésillent et les bandes sons poussiéreuses, je crois que c’est Silk Stockings qui lui a donné l’inspiration d’acheter la vieille machine à écrire rose qui décore aujourd’hui notre salon. Elle aimait pas trop que je sois dans un MC au départ, elle répétait souvent des phrases comme « tu es différent toi », parce que ça l’inquiétait, je pense, elle disait que les autres me tiraient vers le bas alors moi je m’énervais parce qu’on dit pas du mal de mes potes mais ça durait jamais longtemps. Elle insistait pas, elle détestait le conflit et moi je détestais m’embrouillais avec elle. Au final elle était toujours sympa avec les gars et eux ils l’adoraient. Elle s’énerve jamais, Paige, ou presque jamais, elle garde tout à l’intérieur, elle encaisse gracieusement, jusqu’à ce qu’elle en puisse plus et que ça finisse par exploser, toute sa rage humaine, mais c’est jamais sur les autres, toujours contre elle-même, ou les objets qui ont le malheur de croiser sa route quand tout se met à valser. Et moi je me sens comme un abruti à essayer de la sauver d’elle-même sans trop savoir comment, et je lui fais couler un bain et je rentre tout habiller dedans et je la serre dans mes bras jusqu’à ce qu’elle recommence à respirer calmement, et après je reste encore. Elle a toujours voulu avoir une grande famille avec beaucoup d’enfants comme dans les contes de fée et appeler sa première fille Leila, comme sa poupée quand elle était petite. Sauf qu’un jour un type en blouse blanche lui avait dit que probablement elle en aurait jamais, des bambins. Alors Leila, c’était un genre de miracle, comme surprise. Elle l’appelle comme ça parfois aussi, mon miracle, quand elle lui chuchote des mots doux pour la calmer à toute heure de la nuit et de la journée. Depuis la naissance elle a arrêté le taf et les études pour pouvoir s’en occuper, c’est pas moi que ça dérange. On est aussi vieux jeu l’un que l’autre, aucun problème. Alors c’est peut-être cliché à dire, mais Paige c’est réellement la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, vrai de vrai, et j’en reviens toujours pas d’être avec une nana comme elle, aussi éduquée, espiègle, la tête sur les épaules, intrépide et généreuse comme c’est pas permis. Et ouai, y a des regards lourds de sous entendus et des sourires railleurs qui s’échangent quand je mentionne son nom ou quand je me barre pour aller la retrouver. Aux clubs (motards, boxe, au choix) leur délire c’est plutôt de raconter comment ils sont soulager de pouvoir passer une heure loin de leur régulière. Ils rient gras, me tapent dans le dos et assure : « ça t’passera, va » comme si c’était un mauvais rhume duquel je devais vite me remettre. Moi j’dis rien mais dedans j’me fous bien de leur gueule en retour. Les pauvres diables ont jamais ressenti ça et ça craint. Je suis raide dingue de ma femme, tu vas faire quoi ?
Mais comme tout ça ça regarde que nous et que même si je décidais de raconter ma vie comme un enfoiré dans deux piges on serait encore là à s'cramer la gueule sur le trottoir, j'opte pour une option plus concise plutôt : « Et puis elle aussi elle s’est barré de chez elle à dix-huit ans et elle écoute du rock avec des mecs qui s’maquillent les yeux, vous allez bien vous entendre » Mecs aux concerts desquels elle me traine pour monter sur mes épaules et brailler façon groupie devant quatre tantouzes qui grattent trois cordes en rampant sur scène putain faut-il que je l’aime. Des mecs qui se maquillent. Truc impensable pour moi y a quelques années encore mais faut croire que je deviens plus ouvert d’esprit avec l’âge. P’t’être que c’est la rencontre avec Sid qui m’a rendu un peu moins con. Parce qu’on peut dire ce qu’on veut, se peindre les ongles à treize piges quand t’es un mec, ça demande une sacrée paire de couilles. Il a jamais eu peur d’expérimenter avec son apparence et quelque part ça impose le respect.
« Mais eh, je reprends en me retournant, le doigt en l’air, j’vais t’dire un truc frérot : les meufs, elles sont toutes belles, elles ont toutes un truc. L’important c’est pas ça (c’est pas que ça) l’important c’est de trouver quelqu’un avec qui t’aimes réellement passer du temps (j’allais rajouter « et avec qui t’as envie de te marrer de parler et de baiser jusqu’à ce que te crèves mais j’sais pas où il en est le loupiot et il s’agirait de pas l’traumatiser non plus. J’enchaine :) et même si c'est juste pour t'éclater, faut toujours qu’tu la respectes. Crois jamais les types qui disent que pour être un homme faut traiter les nanas comme de la merde, c’est des conneries » je lui tapote l’épaule pour conclure la discussion. Il a pas suivi le cour de ma pensée avec les frangins alors il va pas comprendre pourquoi je lui balance ma p’tite leçon de vie à la Claude François mais ça pourra pas lui faire du mal. Même si j’pense pas que Sid ce soit le genre, t’as des types qui jurent que par leur daronne et leur frangine et qui pensent quand même que c’est les seules meufs qui méritent plus ou moins l’respect. Puis avec un exemple comme Rudolph qui est une sacrée merde dans le genre doublée d’une merde de mari, un ou deux p’tits conseils glissés en douce ça peut pas faire de mal non.
Et puis d’un coup je lui donne une tape sur l’épaule « C’m’on, I’ll race ya » et sans attendre je m’arrache en grandes foulées. Comme au bon vieux temps, quand je lui avait dit « si un taré vient vers toi avec un couteau tu fais quoi ? » et qu’avec tout l’aplomb de la jeunesse il avait répondu « je le gère ! » sauf que c’était pas la bonne réponse même si elle m’avait rendu fier de lui, j’avais pas manqué de le chambrer encore une fois « pas avec tes douze kilos tout mouillé tu le gères pas, moi je le gère, toi tu cours ! » et alors on courait un peu ensemble, pour l’entrainer. Sur le chemin on passe devant le kiosque à journaux que je terrorisais quand j’étais môme. Le vieux qui était déjà le vieux du kiosque à l’époque me regarde d’un air mauvais, je le salue joyeusement de la main.
Rapidement, on arrive devant la baraque et je me retourne et je l’attends un peu. « Tu tiens le coup ? Eh, regarde » je fais comme un gamin en lui montrant mon garage que j’avais pris le soin d’ouvrir entre temps pour dévoiler mes béances (ouai, mes) dont « un knuckle de 38 dans son jus, vieux ! Elle en jette hein ? » je tapote fièrement le guidon. Ensuite je remarque qu’il y a un type avec des fleurs devant la porte. Je fronce les sourcils. Il veut quoi lui ? Quand je réalise que c’est un livreur je me détends un brin et je vais à sa rencontre. « J’peux t’aider ? J’récupère ça » Et je prends le bouquet et je lis l’étiquette dedans « Si notre chère fille veut bien se donner la peine de nous laisser passer du temps avec notre petite fille, nous l’invitons à dîner à La Vue Waterfront ce lundi - », je finis pas de lire, je retire l’étiquette. Putain quelle bande de casse-couilles. Comment ils ont eu notre nouvelle adresse ? C’est un coup du frère de Paige ça, fayot de fils à papa je savais qu’on pouvait pas lui faire confiance. La vieille avait déjà réussi à se faufiler dans la chambre juste après l’accouchement comme une vipère dans un nid d’œuf. Elle avait chopé notre petite sans vergogne sans protéger son crâne sans regarder sa fille et elle avait dit « et comment va la petite Faith ? » « C’est Leila, maman » « Faith c’est quand même plus jolie » putain ça avait demandé tout mon self control pour pas récupérer ma fille, la mettre dans les bras de sa mère et balancer la belle doche par la fenêtre. « Take a leap of faith, mamie! »
Je secoue la tête et je pousse la porte. « Hey babe I - woh ! » J’aurais du voir le truc venir. L’entendre plutôt. Parce que d’abord c’était les enceintes qui crachent du careless whispers, et ensuite c’est le petit peignoir blanc en satin dans lequel Paige se trémousse adorablement devant la porte en guise d’accueil. En voyant que je suis pas seul elle pousse un petit cri aigue et ma main passe aussi sec derrière la tête de Sid pour se refermer sur son visage tout entier histoire de lui cacher les yeux et l’attirer en arrière par la même occasion. Rapidement elle file remettre sa robe rouge à pois, arrête la musique et revient vers nous en recoiffant nerveusement ses cheveux, des questions plein les yeux. J’articule un « désolé » inaudible. Merde, elle avait vraiment tout prévu. Je sais pas si je dois la prendre dans mes bras, ricaner comme un petit con immature ou gentiment déposer Sid sur le pas de la porte et la fermer devant son nez. L’idée me traverse l’esprit, on va pas se mentir, mais en bon bro et avec le stoïcisme de l’héroïsme, je reste juste là et je libère son visage en me raclant la gorge. « Bébé, j’te présente Sid, je l’ai récupéré sur l’bord de la route, mais j’vais p’t’être l’y re-déposer... » Elle me flanque une petite tape sur le torse. « On s’est rencontré à l’époque, avec le club. Je me suis retenu de dire « je l’ai connu quand il était haut comme ça » mais mon expression disait quand même tout ça. Sid, j’te présente Paige, ma régulière » elle fait mine de lever les yeux au ciel, elle déteste cette appellation, je ricane en passant mon bras autour de ses épaule et je l’écrase contre moi. Elle colle sa joue à mon épaule avant de se retourner vers Sid pour lui tendre la main avec un immense sourire « Hi Sid! Bet you saw more than you bargained for » elle rigole de son petit rire timide, pas celui qui décape les tympans « J’aime bien ton t-shirt » elle dit en posant son indexe sur le nom du groupe qui me dit rien. Bah voilà qu’est-ce que j’disais ? « Sid s’est barré de chez lui à dix-huit piges pour vivre la belle vie à Brisbane aussi » « Ah ! Bienvenue au club ! » elle dit avec sa voix toute douce, presque cassée, son sourire jusqu’aux oreilles et l’ongle de son pouce entre ses dents. Elle fait souvent ça quand elle connait pas encore les gens « Moi c’était de Sydney, et toi ? » « Melbourne » Elle me regarde et ce regard il veut dire « Phœnix laisse le parler s’il te plaît » « C’est joli, Melbourne. Je finissais de préparer le déjeuner, c’est, um, du risotto brûlé, elle rigole encore, tu te joins à nous Sid ? Oh mais je te laisse debout avec tout ça, rentre, rentre ! Tu veux boire quelque chose en attendant ? Bière ? Jus de pomme ? » « Jus de pomme c’est bien » je réponds encore à sa place comme un connard et j’emboîte le pas de Paige vers la cuisine en plaçant ma main dans le creux de son dos. « Installe toi Sid ! » elle lance en le cherchant du regard par dessus son épaule mais je prends toute la place. J’ai le croc, j’aurais préféré qu’on bouffe direct, mais accueillir quelqu’un avec un verre c’est l’usage faut croire et Paige elle plaisante pas avec l’usage. On rentre dans la cuisine et elle avait pas menti : ça sent le risotto cramé. Sur le plan de travail y a le monitor de bébé « Leila ? » « Elle vient tout juste de s’endormir » ce qui explique la séance de strip tease improvisée. « Il a l’air gentil » « Il cache bien son jeu. » Je pose le sac de course et je me rapproche d’elle « Je t’ai déjà dit que t’étais belle à mourir ? C’était carrément déloyal ton p’tit peignoir… » J’embrasse son épaule, elle roucoule et se blottit contre moi « C’est un kimono mon amour » Ah « C’est pour moi ? » Ah ouai, ça… je lui tends le bouquet, casseur d’ambiance assuré, on va pas y couper « Tes parents sont en ville, ils t’invitent à dîner lundi soir avec Leila, ils ont envoyé ça » son sourire se fane aussi sec « Ils sont... » elle passe ses mains sur son visage et finit en remettant ses cheveux derrière ses oreilles avec un soupir déconfit. Les vieux qui rappliquent à l’improviste et font leur demande passive agressive. La base. Elle relève ses yeux tristes vers moi avec une petite moue « T’es pas obligée d’y aller » Elle s’allume une sèche, aspire la bouffée, je me rapproche, prend la clope « Tu devrais pas fumer cette merde » je tire une bouffée, l’embrasse, la remet dans sa bouche. « Viens avec moi » Ils vont gueuler. Faut dire des trucs cons dans ma vie j’ai ai fais un tas mais défoncer la gueule de mon beau frère le soir de Noël ça reste dans le palmarès de mes plans les plus foireux. Mais ils avaient décidé qu’ils pouvaient pas m’encadrer avant même de me rencontrer de toute manière, j’avais eu beau essayé autant que je pouvais ça avait rien changé. Même sans savoir pour la taule et le MC et tous le reste, ils avaient décidé que la boxe était un milieu de voyous, de vauriens et de crétins. La reine mère faisait un point d’honneur à toujours me tourner légèrement le dos et parler comme si j’étais pas là, elle se donnait du mal pour régulièrement rabaisser Paige et quand je l’envoyais finalement chier elle s’offusquait et alors pendant une seconde son visage et ses cheveux figés par des années de brushing se tournait vers moi et elle me dévisageait. Une seconde. Plus longtemps elle se serait salie la cornée. Alors quand Paige leur avait fait comprendre que leur avis elle avait rien à battre et qu’elle m’avait fait comprendre à moi qu’elle était là pour rester, j’étais devenu le plus heureux des hommes et eux les plus hargneux des vieux. Ils avaient tenté le traitement du silence pendant quelques mois et puis elle était tombée enceinte et comme ils pouvaient décemment pas passer à côté de leur petit enfant, ils avaient trouvé dans leur cœur la bonté de pardonner leur fille afin de garder contact à condition qu’ils ne revoient plus ja-mais leur crétin de gendre. « Ok je viens » Elle glisse ses bras autour de ma taille, appuie sa joue sur mon torse. Elle a l’air soulagée, c’est déjà ça. « Tiens, j’ai tenté un nouveau truc » elle regarde l’éclair au chocolat et me jette un regard suspicieux « Qu’est ce que t’as fais? » « J’peux pas juste avoir eu un coup de cœur pour une p’tite supérette champêtre du coin ? » « ... » « Barry m’a cassé les couilles » « C’est qui Barry ? » « Le gérant d’la boulangerie française là, avec la moustache… » « Il s’appelle Jean-Luc » Je cligne des yeux « … merde j’étais carrément loin du compte ! » Elle pouffe de rire et secoue la tête. Je reprends, les mains dans les poches de mon jean « Hey, Sid va p’t’être crécher ici quelques jours, le temps de retomber sur ses pattes, ça t’va ? » Elle se penche dans le frigo pour ranger le lait, ses cheveux bruns glissant en rideaux sur ses épaules « Ça va pas l’embêter avec Leila ? » J’avais complètement zappé ce détail. J’hausse les épaules « Il mettra des boules caisses » Elle referme la porte et secoue doucement la tête encore avec un sourire moqueur, celui qu’on donne aux gamins quand ils disent un truc idiot, et puis elle se lève sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur mes lèvres « Merci pour l’éclair au chocolat » Ensuite elle se retourne pour présenter les deux bières et le jus de pomme sur un plateau vintage avec au milieu un petit bol de cacahuètes, un autre de crackers et un dernier avec du melon découpé.
Moi je tourne les talons et je rejoins Sid qui est resté planté dans le salon comme une longue tige. « Fais comme chez toi frérot hein, pose ton sac, pose ton cul. Eh, apparemment Barry s’appelle Jean-Luc, tu parles d’un let down ! » « Alors Sid, tu te plais à Brisbane ? » la voix de Paige qui sort de la cuisine et me fait réaliser que je lui ai pas posé la question. Sauf qu’avant qu’il puisse développer sa réponse, y a un braillement du p’tit monstre à l’étage. On échange un regard, elle dépose le plateau sur la table basse. « Elle veut nous rejoindre pour l’apéro. Elle glousse. Je m’en charge. Phœnix pourquoi tu ne fais découvrir la maison à Sid ? » Parce que j’ai la flemme ? Elle s’éclipse en montant rapidement les marches sur la pointe des pieds et je regarde autour de moi. « Là-bas t’as le salle de bain, là c’est la chambre d’ami, là-haut c’est not’ piaule, et là c’est le canap’ » et ce disant je me laisse tomber dedans. Putain ça fait du bien de poser enfin son cul.
La maison il aura largement l’temps de la découvrir s’il décide de rester de toute façon. Il a déjà probablement pu voir les fondations de 1800 dont Paige raffole et qu’elle a essayé de rénover en restant le plus fidèle possible à l’époque sans pouvoir s’empêcher de rajouter des petites touches cosy / chic / rock n roll kitsch de son cru. Y a des photos encadrés partout, de nous, de sa grand-mère, de gens que je connais pas en noir et blanc qui sont probablement des vieux acteurs ou des rock stars, y a le téléphone à fil en forme de grosse bouche rouge, y a les fenêtres sur des murs entier, les grands canapés confortables, les gros rideaux colorés et le parquet en bois. Y a pas grand chose de moi et je m’en tape, ça lui fait plaisir de faire son nid et c’est tout ce qui compte. Enfin si, moi j’ai le garage et tout un putain de mur dédié exclusivement à mes cinquante paires d’air nike - un truc de gamin fauché du system qui a pas pu s’en payer une seule à l’époque et qui se venge maintenant. Puis y a la bibliothèque pleines à craquer de vieux livres aussi, de Jack Kerouac, London et compagnie pour moi, de biographies de musiciens pour Paige, d’histoire de pirates et d’aventures pour Leila.
J’ai déjà commencé à siroter ma bière quand elle revient dans le salon avec Leila dans les bras, coiffant encore tendrement ses trois cheveux sur le côté et le berçant pour la consoler, son petit doigt dans la bouche baveuse de notre bébé. « Sid, je te présente Leila ! » elle dit, toute douce toute fière, avec son sourire jusqu’aux oreilles « Leila, dis ‘coucou Sid’, coucou Sid ! » elle gazouille en agitant la petite main potelée de notre petite dont les immenses yeux bleus tout mouillés se sont fixé sur l’invité d’honneur et elle arrête de pleurer, tendant à présent ses petits doigts boudinés vers la grosse mèche noire pour essayer de l’agripper.
The pictures tell the story, this life had many shades. I'd wake up every morning and before I'd start each day I'd take a drag from last nights cigarette that smoldered in it's tray, down a little something and then be on my way.
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Jeu 10 Fév 2022 - 3:15
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
Le barrage d’air froid qui les heurte de plein fouet dès qu’ils passent la porte du dépanneur de coin de rue fait apparaître une nuée de chair de poule sur les bras de Sid. Il frissonne, sous le choc après la lourde chaleur qu’il a supportée presque tout l’après-midi et que sa petite aventure dans le café de Barry l’enragé n’a pas vraiment réussi à dissiper. Il suit docilement Phoenix qui se dirige tout droit vers les frigos en répondant vaguement à sa question. « Ah, ça… » Mais déjà il s’interrompt, son attention détournée par quelque chose qui le met en alerte. Les sourcils froncés, le regard vigilant, il fait la même tête qu’à l’époque quand il sentait venir le danger. Par réflexe, Sid se tend légèrement en le suivant des yeux tandis qu’il s’approche d’un mec à la tête rasée et à l’air un peu trop enthousiaste pour être parfaitement clean. Il ignore à quoi s’attendre, se prépare à détaler ou à sauter dans le tas s’ils en viennent aux poings… mais au final, ils s’échangent plutôt une accolade avant de se prendre en photo, tout sourire. Perplexe, il observe la scène en plissant les yeux de confusion. Ce n’est que lorsque l’étranger à la tête rasée s’éloigne, visiblement trop content d’avoir eu sa photo et ses fleurs, que l’incompréhension sirupeuse dans laquelle Sid baignait se dilue un peu. « C’est ça The Phoenix. » Il hausse un sourcil dubitatif, se mord l’intérieur de la joue en se demandant si le blond n’est pas en train de se foutre de sa gueule comme il aime le faire parfois. « C’est marketing, c’est pour les rencontres. Les combats. » Le regard brillant d’intérêt, Sid se redresse légèrement en comprenant brusquement que la carrière de Phoenix, qu’il a cessé de suivre au cours des dernières années alors que ses visites à Melbourne s’espaçaient et que ses problèmes familiaux l’accaparaient de plus en plus, a continué à fructifier. « Mon manager s’est dit que ça en jetait. Le délire oiseau de feu qui renait de ses cendres et tout le bordel, ça le faisait bander. » Un sourire au coin des lèvres et une envie de rigoler au fond de la gorge comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps, il continue à suivre Phoenix, qui a décidé de se servir de lui comme d’un caddy humain et lui empile des fruits et légumes dans les bras en lui racontant le processus douteux par lequel il a fini par obtenir son surnom de boxeur. Ça lui fait un bien fou de retrouver son côté grand gueule et son humour mordant. Ça remplit un peu le creux au fond de sa poitrine, chasse la solitude qui le talonne depuis sa fuite de Melbourne même s’il est rarement complètement seul.
Ils atteignent enfin la caisse et il se déleste avec bonheur de ses végétaux sur le petit tapis roulant. « J’commence à peser dans l’milieu, gros. » Sid l’envie un peu. Parce qu’il a manifestement trouvé sa voie, le truc qui lui donne envie de se lever tous les matins pour aller bosser, mais qu’il a réussi à l’accomplir, surtout. Il sent bien que l’art et le tatouage sont sa voie à lui, le milieu qui le rendrait heureux toute sa vie, mais il ignore comment réaliser le moindre de ses rêves, et l’incertitude dans laquelle il flottait à Melbourne n’en est que plus fulgurante encore maintenant qu’il s’est retrouvé catapulté dans une ville qui lui est parfaitement inconnue. Un magazine coloré apparaît brusquement dans son champ de vision. Sur le papier luisant, The Phoenix prend la pose, l’air batailleur et le regard déterminé. Sid laisse échapper un sifflement impressionné qui se transforme en ricanement pour camoufler le tressautement bizarre qui lui agite l’estomac lorsqu’il se concentre un peu trop sur les muscles huilés et bien définis du boxeur. C’est qu’il n’a pas particulièrement envie de confronter la petite voix qui lui souffle depuis longtemps que Phoenix a quand même une sacrée belle gueule et la stature qui va avec. Encore moins alors qu’il se trouve debout au milieu d’une supérette bondée avec le principal intéressé qui se tient à quelques centimètres à peine de lui. De toute façon, la photo a déjà disparu, remplacée par une autre bien moins réjouissante sur laquelle figure une montagne de muscle surmontée d’une tête qui a manifestement souvent servi de punching bag, mâchoire déglinguée et nez en chou-fleur à l’appui. Sid grimace, tourne un regard mi impressionné, mi ahuri vers Phoenix, qui se vante sans la moindre inquiétude apparente d’être sur le point de montrer dans le ring avec lui. « Ce type cogne comme une tonne de brique. Mon prochain combat, c’est contre lui. Ça commence déjà à prendre les paris sur le nombre de mois où j’vais rester dans l’coma. Tu viendras ? » Il semble si fier que Sid n’a pas le cœur de lui répondre qu’il ignore complètement s’il sera encore à Brisbane au moment du combat. Alors il hoche la tête avec un petit sourire convaincu. « J’voudrais pas manquer ça. » Il ne précise pas non plus qu’il est loin d’être certain d’avoir le cœur assez bien accroché pour regarder son ami se faire écrabouiller par une machine à tuer comme Tshekov.
Ensemble, ils émergent du dépanneur et retrouvent la chaleur cuisante. « Trois ans. Paige. Et ouais mec, elle est magnifique. » Pendant une fraction de seconde, Sid nage dans l’incompréhension la plus totale avant de se rappeler brusquement les questions qu’il a posées en rafale tout à l’heure. « Mais c’est pas qu’ça. Tu vas voir, elle est géniale. » Il y a dans la voix du blond une bonne dose de fierté et quelque chose qui ressemble sûrement pas mal à de l’amour. Pas le genre un peu malsain qu’il y avait entre ses parents à la fin, plus comme celui qu’il ressentait chez les Jones, ses voisins, mais en plus fougueux. Ça lui fait un peu bizarre. Parce qu’il reconnaît bien Phoenix, mais qu’en même temps il a irrémédiablement changé depuis la dernière fois où il l’a vu. Et même si ça le rassure d’une certaine façon de retrouver un bout de ce qu’il connaît, il sent aussi que ce n’est pas exactement comme avant. À moins que ça ne soit Sid lui-même qui a trop changé, et pas seulement parce qu’il a fini par le dépasser d’une tête ? Ses questionnements philosophiques échappent évidemment au blond, qui poursuit sur sa lancée avec le même enthousiasme : « Et puis elle aussi elle s’est barrée de chez elle à dix-huit ans et elle écoute du rock avec des mecs qui s’maquillent les yeux, vous allez bien vous entendre. » La petite nervosité qui l’habitait à l’idée de rencontrer la femme de Phoenix alors qu’elle ne sait sûrement rien de lui se résorbe légèrement, remplacée par une pointe de curiosité. Sincèrement ravi d’apprendre qu’ils ont un point en commun, il s’imagine déjà discuter avec elle de ses groupes favoris et débattre de leurs albums incontournables.
Phoenix fait à peine quelques pas sur le trottoir avant de se retourner. Surpris, Sid a tout juste le temps de s’arrêter avant de s’écraser lamentablement contre lui. Sans se laisser perturber une seconde, il prend son air de professeur vénérable, le même qu’il affichait généralement avant de se mettre à lui expliquer en détail une nouvelle technique d’attaque ou d’auto-défense. « Mais eh, j’vais j’vais t’dire un truc frérot : les meufs, elles sont toutes belles, elles ont toutes un truc. L’important c’est pas ça, l’important c’est de trouver quelqu’un avec qui t’aimes réellement passer du temps et même si c'est juste pour t'éclater, faut toujours qu’tu la respectes. Crois jamais les types qui disent que pour être un homme faut traiter les nanas comme de la merde, c’est des conneries. » Perplexe devant la tournure de la conversation qu’il n’avait pas du tout anticipée, Sid fronce les sourcils en hochant la tête. « Euh… ouais, okay, » acquiesce-t-il d’un ton légèrement incertain. Car en dépit de sa bonne volonté, la déclaration de Phoenix soulève plus de questions que de réponses. C’est qu’il n’a pas encore eu trop souvent l’occasion de se retrouver dans l’intimité avec des filles. Quelques fois, dans les placards de l’école, où ils se donnaient rendez-vous pour s’embrasser plutôt innocemment. Et puis cette nuit de rêve à l’auberge avec la jolie blonde qui, elle, n’avait rien d’innocent et s’est assurée deux fois plutôt qu’une que lui non plus. À chacune de ces rares occasions, il savait très bien que ce n’étaient que des amourettes qui ne deviendraient jamais une relation sérieuse, et il ne peut s’empêcher de se demander si c’était respectueux ou non selon ce que Phoenix vient de lui dire. Sauf qu’il est hors de question qu’il essaie d’obtenir des éclaircissements, pas quand il sent déjà son visage le brûler juste en envisageant de lui demander si les coups d’un soir (voire, d’un après-midi, dans le cas de ses conquêtes du lycée) sont un truc de connard et si ça fait une différence si c’était l’idée de la fille de baiser. Il pousse donc un soupir de soulagement quand la main de Phoenix s’écrase sur son épaule pour lui assener une tape pleine d’affection. « C’m’on, I’ll race ya, » s’exclame-t-il avant de s’élancer sur le trottoir. Il lui emboîte aussitôt le pas, émerveillé de constater qu’avec ses jambes qui se sont allongées, gracieuseté de ses multiples poussées de croissance, il n’a plus à travailler trop fort pour suivre le rythme.
Ils marchent pendant environ un quart d’heure, s’enfonçant dans des quartiers de plus en plus en résidentiels aux rues bordées de maisons cossues, jusqu’à finalement s’arrêter devant l’une d’entre elles. Étonné par sa taille imposante, qui doit bien faire trois fois celle de la maison de son enfance, Sid s’arrête net pour l’observer dans toute sa splendeur. En entendant Phoenix qui l’interpelle, il trotte pour le rejoindre devant le garage, dont la porte ouverte laisse apparaître une rangée de bécanes rutilantes, toutes en teintes de noir lustré et de chrome sexy. « Eh, regarde, un knuckle de 38 dans son jus, vieux ? Elle en jette hein ? » Elle a fière allure, oui, mais pas autant que la moto un peu cabossée que Sid avait envoyé s’éclater contre un mur le soir de leur rencontre et qui avait un charme fou précisément parce que ses imperfections témoignaient de son vécu. Il hoche quand même la tête, l’air impressionné, même s’il ne peut s’empêcher de penser que c’est Caro qui s’extasierait devant les bécanes et les apprécierait à leur juste valeur. La connaissant, c’est sûr qu’elle serait déjà pendue au bras de Phoenix pour le supplier de lui laisser faire un tour dessus maintenant qu’elle a son permis d’apprenant. La gorge serrée, il ignore de son mieux la pointe de tristesse lancinante qui lui transperce la poitrine comme une lance brûlante chaque fois qu’il s’autorise à penser à sa petite sœur, qui lui manque terriblement. Depuis sa naissance, ils n’avaient jamais été séparés aussi longtemps. Y’a des chances qu’tu l’aies perdue pour de bon, comment elle pourrait te pardonner d’être parti comme ça ? Heureusement, Phoenix ne s’attarde pas trop longtemps à admirer sa collection. Déjà, il la délaisse pour s’approcher d’un mec à l’air vaguement perdu qui s’apprêtait à sonner à la porte de la demeure. Le bouquet de fleurs massif qu’il transportait passe d’une paire de mains à l’autre, et le livreur s’éloigne tandis que le blond déchiffre la petite carte en soupirant. Il ne dit rien et Sid ne pose pas de question non plus en le rejoignant. La porte de la maison pivote, laissant échapper le son languissant d’un saxophone. Par-dessus l’épaule de Phoenix, il aperçoit la silhouette élancée d’une brune bien roulée qui danse lascivement en négligé. Les yeux ronds, il fige sur place. Attends, mais j’fais quoi moi là ? Il est sauvé par la paluche de son ami qui s’écrase bien peu délicatement sur son visage pour lui cacher les yeux. Ce n’est pas une mauvaise chose : il préfère nettement éviter de reluquer, même par accident, la femme de Phoenix, ce dernier étant certainement plutôt du genre jaloux.
Au bout de quelques longues secondes, la musique s’arrête et il retrouve sa vision. La jolie brune – Paige, sans aucun doute – s’approche d’eux, vêtue d’une robe bien plus modeste que son peignoir translucide et l’air gêné. Sûrement moins que Sid, toutefois, qui n’ose pas trop la regarder en face alors que Phoenix fait les présentations, un bras enroulé autour de ses épaules. Tout sourire, elle se blottit contre son flanc. « Hi Sid ! Bet you saw more than you bargained for. » Il hoche aussitôt la tête, fait signe que non, se ravise en se disant que ce n’est pas le moment de mentir s’il veut faire bonne impression. « Non, non… enfin, si mais j’ai presque rien vu. » Sans se laisser troubler maintenant qu’elle a retrouvé un certain aplomb, elle s’intéresse à son t-shirt, ce qui arrache un petit sourire sincère à Sid. Manifestement, elle a aussi bon goût qu’il l’imaginait si elle apprécie le t-shirt de Fallout Boy qu’il a reçu pour son anniversaire, peu de temps avant… son départ. Comme s’il faisait écho à ses pensées, Phoenix raconte à Paige qu’il a fui Melbourne et s’est retrouvé à Brisbane, ce qui lui vaut un « Ah ! Bienvenue au club ! » enthousiaste de la part de Paige. Même si clairement il a gâché ce qu’elle avait planifié pour la soirée, elle ne semble pas lui en tenir rigueur et lui pose des questions avec une curiosité qui lui rappelle la sienne. Il n’a toutefois pas le temps de répondre à la moindre d’entre elles car Phoenix s’en charge à sa place. En temps normal, il s’en serait offusqué. Cependant, sa journée, qui ne s’est pas du tout déroulée comme il l’avait prév,u l’a pas mal secoué et il se sent un peu déphasé, comme s’il suivait le rythme des événements avec trois ou quatre mesures de retard. Gracieuse, Paige l’invite à s’installer avant de disparaître dans la cuisine, Phoenix sur les talons, jusqu’à ce qu’il ne perçoive plus que le grondement de sa voix grave se mélangeant à celle, plus légère, de la brune. Il n’entend pas trop ce qu’ils se racontent, seulement une rumeur vague ponctuée de temps en temps d’éclats de rire. Incertain, il pose le reste de son repas sur le coin de la table, avec sa casquette, pour se libérer les mains, mais n’ose décrocher son sac de ses épaules. Rationnellement, il sait qu’il ne risquerait rien à le suspendre au dossier d’une chaise, mais la vie chaotique à l’auberge lui a appris à faire attention à la moindre de ses possessions… même si, clairement, il a moins bien intégré la leçon qu’il le croyait, vu ce qui est arrivé à son argent. Un pic d’angoisse le traverse alors qu’il se demande une fois de plus comment il pourra payer le lit trop petit qu’il occupe depuis un mois. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est tout ce qu’il a et c’est mieux que la rue. Heureusement, il n’a pas trop le temps de s’apitoyer sur son sort car Phoenix le rejoint dans la pièce principale. « Fais comme chez toi frérot hein, pose ton sac, pose ton cul. » Cette fois, il obéit, se déleste d’une main un peu tremblante de son sac à dos et le pose sur la chaise devant lui. « Eh, apparemment Barry s’appelle Jean-Luc, tu parles d’un let down ! » Sid hausse une épaule boudeuse. Au fond qu’il s’appelle Barry ou Jean-Luc, ça ne rend pas le coup de pied au cul que le connard lui a décerné plus agréable.
À son tour, Paige sort de la cuisine, un plateau entre les mains. « Alors Sid tu te plais à Brisbane ? » Une moue incertaine aux lèvres, il acquiesce timidement. Tout bien considéré, ce n’est pas si mal. Le soleil est plus chaud et le climat moins capricieux qu’à Melbourne, et les gens sont gentils. Par contre, ça commence à lui manquer d’avoir un toit fixe au-dessus de la tête, un petit coin bien à lui et de la bouffe trois fois par jour. Surtout, il rêve de s’endormir sans être bercé par les grincements évocateurs de lits superposés qui n’ont clairement pas été conçus pour survivre aux baises intensives des voyageurs, qui ne se gênent pourtant pas pour en profiter. Au moins, la jolie blonde et lui avaient eu la gentillesse de se réfugier dans la chambre à occupation unique où elle dormait au lieu de s’en donner à cœur joie dans la pièce principale. Les joues rougies par le souvenir de leurs aventures nocturnes, il sent heureusement sa gêne se dissiper rapidement lorsque les hurlements stridents d’un chat résonnent à l’étage. Vaguement perplexe, il se demande ce qui peut bien lui prendre pour qu’il ressente le besoin de gueuler comme ça. Celui des Jones n’avait certainement pas l’habitude d’être aussi bruyant, même quand il réclamait sa pâté. « Elle veut nous rejoindre pour l’apéro, » affirme Paige avec un petit sourire. De plus en plus étonné, Sid la regarde s’éloigner pour aller chercher le félin. Il cille à quelques reprises, se demande si, comme les starlettes d’Hollywood le font avec leurs minuscules chiens, le chat de Phoenix et Paige refuse de se déplacer autrement que dans les bras de ses humains. Ou alors c’est peut-être qu’ils ont adopté l’un de ces chats en détresse auquel il manque une patte. Weird. En dépit de la suggestion de sa femme, Phoenix n’a pas l’air d’avoir envie de jouer les hôtes chaleureux. Sous le regard amusé de Sid, il se contente de pointer dans la direction générale de chacune des pièces d’un index si vague qu’il ressemble à une boussole cassée et finit par se laisser tomber lourdement sur le canapé. Un peu mal à l’aise, le gamin s’approche à son tour. Il observe le canapé et son tissu pâle d’un air dubitatif, pas convaincu que ça soit l’idée du siècle de s’y poser après s’être assis sur le sol du square tout à l’heure. Surtout que la machine à laver de l’auberge est en panne depuis une semaine et demie et qu’il n’a donc pas pu faire sa lessive. Dans le doute, il reste donc debout à côté de la table basse à boire à petites gorgées le jus de pomme que Paige lui a servi. « J’aurais préféré une bière, » qu’il marmonne et ça le fait sourire un peu, parce qu’il se souvient de la bière qu’il avait bue le soir de leur rencontre et comme il aurait préféré que ça soit du jus de pomme, justement. Un peu curieux, il observe le décor éclectique du salon, s’attarde un instant sur la bibliothèque. De là où il se trouve, il n’arrive pas à lire tous les titres, mais il en reconnaît certains, pour la plupart des favoris de Phoenix, dont plusieurs qu’il lui avait prêtés à l’occasion de ses voyages à Melbourne. Même s’il n’était pas toujours convaincu par ses choix, Sid les avait tous lus. Certains lui paraissaient longs et barbants; d’autres, si passionnants qu’il les relisait obsessivement jusqu’au retour du motard, qui lui refilait alors d’autres bouquins en échange de ceux que Sid avait gardé précieusement à l’abri dans ses affaires. Car même si le blond lui disait que les livres sont faits pour être lus, après tout, il se faisait un point d’honneur de les lui rendre sans un pli de plus qu’ils n’en avaient au début. Il n’a pas lu beaucoup ces dernières années à part les comics qu’il dévorait déjà avant que Phoenix ne se mette en tête de lui donner le goût des classiques. Un peu surpris, il constate en observant les bouquins qui semblent l’appeler que ça lui manque de se plonger dans un roman. Avec une pointe d’espoir, il se dit que peut-être que son ami acceptera de lui en prêter un ou deux maintenant qu’ils habitent la même ville et, si c’est le cas, il se promet de les cacher sous son matelas s’il le faut pour s’assurer de les lui rendre en parfait état, comme autrefois.
Des pas légers attirent son attention. C’est Paige qui revient, un adorable bébé potelé entre les bras. Elle s’arrête devant Phoenix, qui les regarde tous les deux avec un air si gaga que Sid ne se serait pas gêné pour le taquiner un peu en temps normal. Cependant, il est trop occupé à se trouver particulièrement bête d’avoir pensé que c’était un chat qui braillait comme ça tout à l’heure pour avoir envie de se foutre de sa gueule. « Sid, je te présente Leila ! » Comme si elle savait que c’est d’elle qu’on parle, le bébé pousse un gazouillis heureux. Une boule dans la gorge, il répète d’une petite voix incrédule : « Leila ? » Et puis la gamine le salue d’une menotte délicate et boudinée, ses grands yeux bleus trop profonds fixés sur lui, tout comme ceux de Paige qui sourit avec tellement de fierté et de douceur qu’il a l’impression d’étouffer. Alors il se tourne vers Phoenix comme un noyé se tournerait vers une bouée, mais sans succès, parce qu’il a toujours l’air aussi heureux, comme s’il flottait sur un nuage au lieu d’être assis sur son canapé. Les jambes un peu molles, il s’approche d’un pas timide du bébé, s’attendant à moitié à ce que l’image se dissolve comme un mirage à l’horizon. Mais non, Leila est toujours là. « Tu… T’as… un bébé ? » Une envie hystérique de rire enfle dans sa poitrine, se mélange au goût salé de la tristesse qui lui comprime le cœur, parce que malgré tous les détails que Phoenix lui a balancés depuis leurs retrouvailles, il n’a pas pensé à lui mentionner qu’il est papa, qu’il a non seulement une femme mais aussi une fille, une petite famille pleine d’amour à chérir et à cajoler. Il tend une main incertaine vers Leila, s’arrête avant d’effleurer le bras si menu, surpris de vois ses doigts trembler. Et, sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit, la vérité qu’il fuyait depuis un mois le frappe de plein fouet. Il a beau essayer, elle refuse de se laisser écraser, refuse de disparaître, refuse de se confiner à nouveau au recoin sanguinolent de son cœur qu’il lui réservait. « M’man… M’man est… » Elle veut jaillir, le griffe de l’intérieur pour s’échapper, mais il suffoque et s’étouffe sur les mots qui restent irrémédiablement coincés dans sa gorge. Maladroitement, il inspire aussi profondément qu’il le peut, sa poitrine secouée de soubresauts jusqu’à ce que ses poumons soient assez remplis d’air pour qu’il puisse enfin laisser échapper d’un filet de voix cassée : « Morte. » Seul un silence abasourdi lui répond. Il n’ose lever les yeux pour évaluer l’effet de la bombe qu’il vient de laisser échapper au beau milieu du salon. Il craint de croiser le regard de Paige et ce qu’il pourrait y trouver, surtout qu’il a bien conscience de ne pas se comporter comme il le devrait. Mais pire encore, il craint de découvrir la réaction de Phoenix. Alors il se concentre sur le visage rond de Leila, qui l’observe toujours d’un regard curieux en lui offrant un sourire édenté. Sa vue s’embrouille, la gamine ne ressemble plus alors qu’à une silhouette floue, mélange de tons beiges, bleus et roses qui gazouille de temps en temps. « Overdose. Elle a pris un truc qu’elle aurait pas dû prendre. Je sais pas si elle savait qu’elle allait crever. » Les larmes coulent sur ses joues, mais il les sent à peine. Les taches colorées disparaissent, remplacées par le visage distordu de Phoenix qui apparaît dans son champ de vision. « Elle était toute seule. J’étais pas là. Normalement je suis toujours à la maison, mais là j’étais pas là et elle est morte et c’est Caro qui l’a trouvée et je sais pas si elle savait… si elle voulait... si- » Le reste de sa phrase se meurt, noyée dans les sanglots douloureux qui lui déchirent la poitrine. Il voudrait disparaître, se rouler en boule dans un lit, s’envelopper d’une couverture et se fondre dans l’obscurité jusqu’à ce qu’il n’éprouve plus rien. Sauf qu’il n’a plus de maison, plus de famille, plus d’argent et plus de mère et, maintenant qu’il s’autorise à ressentir le poids impossible à porter qui pèse sur ses épaules depuis des année, il ne sait plus quoi faire non plus.
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
Phoenix Ellsworth
ÂGE : Trente-neuf années estampées sur la gueule. STATUT : Marié depuis mes vingt-quatre ans, veuf depuis mes trente-trois, le cœur six pieds sous terre et la bague toujours au doigt. MÉTIER : Ancien boxeur pro, neuf fois champion du monde. Aujourd'hui boniche dans un club de boxe de quartier. Mon ego a prit cher. LOGEMENT : Redcliff, studio de merde qui part en ruines. Tout seul comme un con depuis que les services sociaux ont embarqué ma petite. POSTS : 1053 POINTS : 140
PETIT PLUS : Né à Bristol, j’ai grandi dans les rues de Brisbane, ses foyers d’accueil à chier, ses bancs d’école parfois, ses mitards souvent ≈ Tête brulée invétérée bourrée de rage et d’affliction, je courbe pas l’échine, je fonce dans le tas. Certains diront même que je vais chercher l’embrouille ≈ Dixit Leila je suis vieux jeu, campé sur mes valeurs chevaleresques ≈ Ma came c’est rouler, enfourcher ma bécane, tracer la route ≈ Mes années sur le ring m’ont laissé balafres et séquelles niveau mémoire à court terme ≈ Depuis la mort de Paige je suis rarement sobre.RPs EN COURS : Jaimie (fb) › Robin #2 › Sid #2 (fb) › Aisling #3 › Jaimie #3 ›
Leila › i'm sorry daughter but your father's not the same. I can look into your eyes, and I'll swear that I will change. But tomorrow is tomorrow so forgive me if I stay. You can hide beneath the covers while I hide behind the pain.
Robin › i'm tired of being what you want me to be, feeling so faithless, lost under the surface. Don't know what you're expecting of me, put under the pressure of walking in your shoes. Every step that I take is another mistake to you and every second I waste is more than I can take. I've become so numb, I can't feel you there. › 1 (fb) ›
Jaimie › follow me tonight, I'll show you what's it like, to be alive. I know it seems like we're all lost, we see the secrets, we know the unknown. Keep close, hold my hand now, just be strong. We can follow this river right back to your home. › 2 ›
Sid › another clever word sets off an unsuspecting herd and as you step back into line, a mob jumps to their feet. now dance, fucker, dance, man, he never had a chance, and no one even knew it was really only you, and now you steal away, take him out today, nice work you did, you're gonna go far, kid › 1 (fb) ›
Aisling › we've been chasing our demons down an empty road, been watching our castle turning into dust escaping our shadows just to end up here, once more › 1 (fb) › 2 ›
there's an old saying - that which doesn't kill you makes you stronger, i don't believe that. i think the things that try to kill you make you angry and sad. strength comes from the good things, your family, your friends, the satisfaction of hard work. those are the things that will keep you whole, those are the things to hold onto when you're broken.
RPs EN ATTENTE : Sohan › Jaimie (ra) › Sid #3 AVATAR : Charlie Hunnam INSCRIT LE : 22/03/2016
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Sam 28 Mai 2022 - 3:47
ain't it fun, living in the real world?
success is my only motherfuckin option, failure's not. // Sid & Phoenix, Brisbane, 2008
« J’aurai préféré une bière » Sale mioche. La malice qui luit au fond de ses mirettes disparaît jamais bien longtemps. J’hausse les épaules l'air de dire « déso bro c’est pas d’mon ressort », comme si c'était pas moi qui avait choisit le jus de pomme à sa place. Si ça avait été que nous deux, je lui aurais servi une bière, ou plutôt je l’aurais courtoisement invité à bouger son cul pour aller s’en chercher une. Mais faut toujours que je lui foute la misère c’est plus fort que moi et puis de toute manière Paige l’a regardé et en une seconde son sort était scellé. Faut dire que du haut de ses vingt-deux ans elle a vachement le recul nécessaire pour décréter que Sid, dix-huit ans, est un môme.
Je porte le goulot à mes lèvres. La bière est fraiche, banale, délicieuse. J’ai presque envie de fermer les yeux, la tête reposée contre le dossier du canapé moelleux. Du coin de l’œil, je repère la silhouette efflanquée de Sid qui a les yeux dans le vague et je sens monté en moi l’envie de le vanner parce qu’il est toujours debout comme un gland au lieu de s’être installé comme demandé. Mais je le fais pas. Ça fait drôle de le voir dans ce décor soigné, ce gamin révolté à la mine triste et aux yeux pétillants qui me faisait marrer autant qu’il m’horripilait, ce gamin que je connais autant que c’est un étranger, collision entre le présent et le passé. Je suis son regard jusqu’à la bibliothèque et je veux lui dire qu’il peut se servir si il voit un truc qui le botte, comme au bon vieux temps, mais au même moment Paige réapparait dans la cage d’escaliers avec notre petite dans les bras et on tourne tous les deux la tête vers elles comme un seul homme. Je les couve du regard avec le cœur qui se gonfle tandis que Paige se dandine jusqu’à Sid pour lui présenter fièrement son bébé. « Leila ? » il répète d’une voix blanche. Je sens un sourire étirer mes lèvres, tellement fier que je vois pas le regard paniqué que mon pote me jette. Pourquoi il paniquerait après tout ? Y a pas de raison. Il est surpris, j’comprends mec. Moi aussi la première fois que je l’ai vu je faisais pas l'fier. Merde je crois que j’ai même failli tomber dans les vapes - avec panache cependant, les bras croisés, glissant calmement contre le mur. (A ma décharge voir la femme que t’aimes se faire charcuter ça relève de l’insupportable. Le plus beau jour de sa vie c’était pas loin d’être la pire expérience de la mienne. Plus jamais putain). « Tu… T’as… un bébé ? » la voix grelotante de Sid qui y croit toujours pas m’arrache aux souvenirs des médecins vicelards et me ramène gentiment au présent. Ouai ma gueule, elle est belle hein ? Mon regard passe du gamin à Paige à ma môme. Je vois pas sa main qui tremble quand il la tend vers Leila, je vois que dalle, tout juste le sourire de Paige qui se fige un peu. Mais moi je reste là, pépère, sur mon p'tit nuage. Jusqu’à ce que - « M’man… m’man est.. » Hein ? J’hausse un sourcil. Pendant un moment je me demande pourquoi ce benêt appelle Paige « maman ». J’sais qu’elle est incroyable mais calme tes mommy issues bro. Si j’avais été moins con j’aurais remarqué l’expression de détresse estampée partout sur sa gueule, dans ses yeux braqués sur ma petite, dans ses jambes qui galèrent à pas flancher. J’aurais fait 2+2 et j’aurais vu qu’il y avait un problème. Sauf que j’suis bel et bien con, alors je vois rien du tout, met ça sur le compte de son comportement parfois incompréhensible à mes yeux, au même stade que sa mèche, ses ongles noirs, ses jeans trop serré dans lesquels il flotte mystérieusement, genre, c'est pas grave, il est un peu chelou, je l'accepte comme ça, bon seigneur. Je m’attend à le voir se confondre en excuses, piquer un phare et essayer de se rattraper aux branches en disant « madame » à la place, ce qui serait encore plus hilarant. J’ai déjà le début d’un sourire moqueur qui commence à étirer le coin de ma lèvre… Et puis ensuite il finit sa phrase, et là mon expression vaguement dubitative elle se fige direct « Morte » le mot claque dans le silence de la pièce, reste en suspens dans l’air devenu tout à coup glacial. Je met une seconde à percuter. Deux. Trois. Je lève les yeux vers Paige et elle baisse les siens vers moi, sa bouche ouverte, ses prunelles pleines d’inquiétude. Elle a compris plus vite que moi. Sûrement parce que j’ai aucune envie de comprendre. Les traits durcis, je dégluti. Putain… Il a pas besoin de préciser pour que je devine la suite : « Overdose. » Je me frotte la bouche, la mâchoire crispée, le regard fixe. Eh merde. Sid vivait avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis toujours. Ce truc impensable auquel tu penses trop, à te douter qu’il arrivera, à espérer qu’il arrive jamais. C’est brutal. La nouvelle me fait l’effet d’un uppercut que j’ai pas anticipé. Mais ce coup là je peux pas le renvoyer. « Elle a pris un truc qu’elle aurait pas dû prendre. Je sais pas si elle savait qu’elle allait crever. » La dureté de ses mots clash avec les larmes qui commencent à rouler sur ses joues. Comme si il voulait prendre le plus de distance possible par rapport à tout ça alors qu’il est encore entrain de se noyer en plein dedans. Je sens une boule se former dans ma gorge. Je le lâche pas du regard. Muet comme une putain de statue. Il se retourne vers moi et là son regard plein de détresse de panique et de culpabilité il me déchire le cœur en deux. « Elle était toute seule. J’étais pas là. Normalement je suis toujours à la maison, mais là j’étais pas là et elle est morte et c’est Caro qui l’a trouvée et je sais pas si elle savait… si elle voulait... si-» Je me lève. En deux enjambées je suis à sa hauteur et je l’attrape par la tête pour l’écraser contre moi au moment où il s’effondre en sanglots, le corps cassé en deux, comme s’il en pouvait plus de porter ce fardeau, comme s’il voulait disparaître dans le sol. « J’suis désolé »
C’était ça, depuis le début. Ce truc qui avait l’air de le ronger. Ce raz de marée qu’il peut plus cacher. La peine me serre violemment la gorge. Et moi qui lui étale mon bonheur à la gueule, je suis trop con putain. Dans un coin de ma vision je vois Paige nous regarder avec sa main sur sa bouche et puis Leila lâche un gros sanglot alors elle s’écarte discrètement vers la cuisine en la berçant sur sa hanche, sa façon à elle de nous laisser de l’espace. Ma main toujours autour du crâne de Sid, je sais pas quoi dire d’autre que « j’suis désolé », alors je le serre juste un peu plus fort contre moi. Je sais pas combien de temps on reste comme ça. Sans parole inutile. Parce qu’aucune parole pourrait servir à quoi que ce soit. Je le sais, et pourtant quelque chose me pousse à le faire quand même. Parce qu’il faut qu’il sache : « C’est pas ta faute. » Je sais déjà qu’il me croira pas, qu’il voudra pas le croire, je le sais parce qu’à sa place je l’aurais pas cru, parce que j’ai pas cru le lardu qui m’a sorti le même discours à la Will Hunting de mes deux quand je m’étouffais dans ma morve tout paralysé de stupeur parce que j’avais été trop con pour appeler plus tôt les secours quand j’entendais l’autre enculé s’acharner sur ma mère plus violemment que d’habitude, parce qu’il aurait suffit d’un rien, d’une décision prise plus tôt, parce qu’à quelques minutes près, à quelques choix près, j’aurais pu la sauver. Et ça je me la pardonnerais jamais. Mais là c’est pas pareil, c’est diffèrent, ça a rien à voir même. Parce que c’était pas un accident, c’était une nécrose qui lui rongeait l’esprit, parce que les drogues c’est elle qui les bouffait, parce que c'est Sid qui en paie les frais. J’interdit à mon cerveau de se poser la moindre question, si c’était voulu, si c’était paisible, si au dernier moment elle a souffert paniqué regretté. Je refuse parce que ça sert à rien, qu’on aura jamais les réponses. Tout ce qu’on sait c’est qu’elle avait un problème, et qu’elle avait un fils qu’elle aimait. Ça suffit. Mais pas pour Sid, Sid ça va le torturer, Sid il s’en voudra. Et je veux pas qu’il porte ce fardeau. Viens poto, donne, j’te le prend. Ça va aller, t’inquiètes, j’te promet. Putain le regard qu’il m’a lancé. « T’étais toujours là » et elle savait, elle savait qu’il était là pour elle, qu’il a toujours été là, qu’il en faisait plus qu’un gamin était sensé faire, qu’il aurait fait n’importe quoi pour elle, qu’il a jamais arrêté d’essayer de la sauver d’elle-même. « Ça va aller » J’en dis des conneries moi avec ma voix basse comme si c’était vrai. Bien sûr que non ça va pas aller. Ça va aller merdiquement, mais il sera pas tout seul dans sa merde, c’est ça que j’essaie de dire je suppose. Sauf que j’ai jamais été doué avec les mots. Le réconfort. C’est pas naturel chez moi, alors mon esprit patine. Pour flamber, faire le mariole, causer bécane, y a pas de problème, mais dès que ça devient plus profond y a plus personne. J’ai jamais été doué avec les émotions non plus d’ailleurs. Les miennes, celles des autres, c’est la merde, y a rien qui va. Un homme ça se lamente pas. Si y a un problème, je trouve une solution. Si un type te cherche des embrouilles, bouge pas je lui rentre dans le lard. Ils sont quinze ? T’inquiètes je gère. T’as besoin de thunes ? Tiens voila un taf et éclate toi avec les Rolex cousin. T’as un coup de blues ? Viens on s’graille un truc, on boit un coup, on va rouler jusqu’à ce que t’y penses plus. Je trouve toujours des solutions. Mais là, face à ça, face au deuil, à la mort, à cette putain de mort qui fauche toujours ceux qu’ils faut pas, j’ai rien, je sers à rien. Putain Adele qu’est ce que t’as foutu. Quelque part je lui en veux d’avoir succombé à ces merdes et infligé ça à ses mômes. Mais dans le fond c’est même pas sa faute, elle essayait juste de survivre comme elle pouvait avec tous les démons qui la bouffaient vivante de l’intérieur. Alors si on veut trouver un fautif celui qui a la gueule de l’emploi, faut bien l’dire, c’est Rudolph. Emplafré de Rudolph…. Ça le soulagerait Sid, si j’allais lui défoncer la gueule, là, maintenant ? Moi ça me soulagerait. On y va ? Putain Phoenix reviens là. Dis quelque chose. Mais tout sonnera vide. Pleure pas frérot ? Faut pas pleurer ? C’est de la merde, putain j’sais rien.
« Je suis vraiment désolée pour ta maman mon chéri. (Paige qui est réapparue derrière nous avec sa voix éternellement douce, ses yeux rouges et mouillés, qui tend la main comme pour caresser le dos de Sid mais qui se ravise au dernier moment et fait machine arrière, ré-ajuste Leila sur sa hanche) Je peux pas imaginer… (Elle secoue la tête) Tu… tu sais mon grand, s’il y a quoi que ce soit qu’on puisse faire… Phœnix et moi on est là pour toi. Tu n’es pas obligé de répondre tout de suite bien sûr, prend ton temps. Et puis si une réponse se dégage à un moment, on sera prêt à l’accueillir. En attendant tu es ici chez toi si tu le souhaites, tu peux rester aussi longtemps que tu veux. Ça fera très plaisir à Leila en plus, regarde, elle t’a déjà adopté ! » et pour illustrer son propos, elle se dandine légèrement pour faire rire la petite qui tend encore ses petits doigts potelés et maladroits vers Sid, visiblement attirée à lui comme une mouche vers la lumière.
Ah ouai. C’est pas mal ça. Elle impose rien, lui tends juste la main. Elle le connaît pas encore mais comme ça il fait déjà parti de la famille. Et putain qu’est ce que je l’aime de vouloir aider mon pote comme ça. Sid toujours dans les bras, je la regarde et je murmure un « thank you » inaudible, comme quand je suis entrain de bercer Leila qui vient de s’endormir contre moi et qu’il faut surtout pas la réveiller. Elle a les yeux mouillés et elle les essuie rapidement avec un petit sourire contrit, comme pour s’excuser. Y a rien à faire. Il va en chier. C’est inévitable. Mais il est pas obligé d’en chier tout seul. Un jour après l’autre si il veut. Bienvenue chez toi morveux.
The pictures tell the story, this life had many shades. I'd wake up every morning and before I'd start each day I'd take a drag from last nights cigarette that smoldered in it's tray, down a little something and then be on my way.
Sid Bauer
le tatoueur au coeur tendre
ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990. SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent. STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise... MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink. LOGEMENT : #55, spring hill [appartement] POSTS : 1560 POINTS : 60
GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.CODE COULEUR : #0489B1 RPs EN COURS : [5/5] aisling #14 • aisling #15 • aisling f.b 2 • aisling [r.a. sinling] • shannon • phoenix #2 RPs EN ATTENTE :
wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.
blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
(#) Sujet: Re: ain't it fun, living in the real world? | phoenix Mer 16 Nov 2022 - 1:54
ain't it fun, living in the real world?
I'm not angry anymore. Well, sometimes I am. I don't think badly of you. Well, sometimes I do. It depends on the day, the extent of all my worthless rage. I'm not angry anymore, I'm not bitter anymore, I'm syrupy sweet. I rot your teeth down to the core if I'm really happy. It depends on the day. If I wake up in a giddy haze, well I'm not angry. I'm not totally angry. I'm not all that angry anymore. ► Interlude: I'm not angry anymore, Paramore
Il devine plus qu’il ne voit la silhouette de Phoenix, qui s’est levé d’un bond et s’approche de lui. Une main chaude se plaque sur sa nuque, le guide d’un mouvement déterminé vers une étreinte pleine d’amitié et de compassion. Son menton connecte inconfortablement avec la clavicule du boxeur, mais il le sent à peine. Il se laisse entraîner, certain d’être incapable de résister même s’il en avait envie. « J’suis désolé. » Il hoche vaguement la tête, finit par s’arrêter en enfouissant son visage dans le creux de son épaule, le corps secoué de sanglots nerveux. Il devrait se sentir plus léger. Être soulagé d’avoir enfin révélé ce secret qui le rongeait de l’intérieur. Pourtant, la confession n’a fait que libérer la douleur tapie au fond de ses tripes. Jusqu’à maintenant, il avait réussi à la tenir à distance en refusant de regarder en face la réalité. Il se concentrait sur sa survie au quotidien, consacrait toute son énergie à trouver le prochain passant qui voudrait bien lui jeter quelques pièces, le prochain repas pas trop cher qu’il pourrait engloutir. Et le soir, dans son petit lit inconfortable perdu au beau milieu des autres voyageurs de passage, il plongeait sans avoir l’énergie de penser à quoi que ce soit dans un sommeil de plomb où même ses rêves n’osaient pas troubler sa sérénité factice. Mais depuis qu’il a mis les pieds dans cette maison trop belle, qu’il a rencontré Paige et ses yeux trop doux, que Phoenix lui parle d’une voix plus apaisante qu’il ne l’avait jamais fait auparavant et que la vérité nue a jailli entre eux, il n’arrive plus à lutter contre les émotions qui menacent de l’étrangler.
Maladroitement, il noue ses bras autour du torse de Phoenix, le serre de plus en plus fort sans même s’en rendre compte. Les secondes s’écoulent et se transforment en minutes. Peu à peu, ses sanglots s’estompent, deviennent des inspirations saccadées qui n’empêchent pas les larmes de continuer à tremper l’épaule de son ami. Sa voix s’élève à nouveau, douce mais posée, pleine d’assurance : « C’est pas ta faute. » Il tressaille entre les bras de Phoenix. Depuis le jour de la mort d’Adele, c’est la première fois que quelqu’un prend la peine de lui dire que ce qui s’est passé n’est pas de sa faute. Randy était sûrement trop perturbé par la tournure des événements. Caroline, en état de choc. Même pendant les funérailles, il n’avait reçu de la plupart des gens que des condoléances qui lui semblaient vides de sens. Bear lui avait bien tapoté l’épaule avec l’affection bourrue qu’il lui connaissait et les Jones l’avaient enveloppé tour à tour dans une étreinte qui avait failli faire éclater les barrières qu’il avait dressées autour de lui pour se protéger, mais personne n’avait songé à lui souffler ces mots qu’il crevait d’envie d’entendre. Pourtant, il sent qu’il ne les mérite pas et plutôt que de le consoler, ils font naître une houle rageuse qui veut enfler sans qu’il n’ait vraiment la force de la laisser prendre toute la place en lui. « T’étais toujours là. » Sauf quand il fallait. Sauf au seul moment où ça comptait vraiment. À quoi ça peut bien avoir servi qu’il ait sacrifié son adolescence pour protéger sa famille si, en bout de ligne, tout a fini par exploser de la plus violente des façons quand même ? « Ça va aller. » Ça, ce n’est pas la première fois qu’il l’entend. C’est ce que Randy leur a dit, à Caro et à lui, en les serrant dans ses bras après lui avoir appris la nouvelle. C’est ce que lui ont dit presque tous ceux qui se sont arrêtés devant lui pendant qu’il se tenait à côté du cercueil fermé. Chaque fois, les mots lui semblaient un peu plus creux, si inutiles qu’ils en devenaient coupants comme autant de lames de rasoir parce que rien n’irait jamais plus.
Mais pas maintenant, étrangement. Contrairement à tous ces gens qui lui murmuraient des paroles convenues et pleines de pitié, à défaut de savoir comment l’aider, Phoenix est sincère. S’il ouvre la bouche, c’est pour dire ce qu’il pense et s’il promet quelque chose, c’est parce qu’il tiendra parole. Alors pour la première fois depuis trop longtemps, il ne se sent plus aussi seul. Parce qu’il y a Phoenix qui lui tend la main, et Paige aussi, qu’il sent vaguement tout près d’eux, comme si elle ne savait pas trop où se mettre. « Je suis vraiment désolée pour ta maman mon chéri. Je peux pas imaginer… » qu’elle souffle d’une voix toute pleine d’émotion et de douceur. Une vraie voix de maman, qui fait à la fois comme un baume apaisant sur sa blessure et un pieu enfoncé dans son cœur parce qu’il y a si longtemps que la sienne ne lui avait pas parlé de cette façon et qu’elle ne pourra plus jamais le faire. Un nœud dans la gorge, il l’écoute lui proposer de rester tant qu’il le voudra. Il pense à son argent qui s’est fait voler, à son lit trop petit où il ne se sentira plus jamais vraiment en sécurité. Il a si envie d’accepter son offre qu’il en est presque étourdi et pourtant il hésite. Il aurait l’impression désagréable de salir la petite vie de famille parfaite qu’ils mènent tous les trois en s’y invitant avec son histoire sordide. Il inspire longuement par la bouche pour trouver le courage de s’arracher à l’étreinte de Phoenix dans laquelle il aurait bien voulu chercher à fuir la réalité encore un peu. Même lorsqu’il s’écarte, la main du motard reste sur son épaule, ferme et rassurante. Il renifle pitoyablement, essuie du revers de la paume ses joues encore humides. Il n’a plus la moindre larme à verser. Ses yeux asséchés le brûlent et il a vaguement l’impression d’être un torchon qu’on aurait violemment tordu pour en expulser toute son eau. « Merci, » murmure-t-il d’une voix faible mais remplie de gratitude. Paige est debout tout près de lui et elle le regarde avec de grands yeux tristes. On dirait qu’elle se retient de le serrer tout contre elle à son tour. Leila, elle, sourit toujours en agitant ses petites mains potelées vers lui comme pour réclamer de venir faire un tour dans ses bras. Tout à coup, il a terriblement envie de la prendre. Même si elle est encore si fragile, même s’il ne saurait absolument pas la tenir, même s’il aurait constamment peur de la faire tomber. Parce qu’elle doit être toute douce et sentir bon le savon pour bébé, et qu’elle le regarderait avec ses yeux trop gros pour sa petite bouille et son sourire édenté, et qu’il aurait l’impression que rien de ce qui lui est arrivé n’est réel parce que dans sa tête encore toute neuve, seul le présent existerait.
Mais il ne peut pas. Alors il fait plutôt un pas en arrière, se perche sur le bras du canapé. Les paumes appuyées sur ses paupières fermées, il inspire longuement. Une fois, puis deux, jusqu’à ce qu’il ait un peu l’impression d’avoir repris le contrôle. « C’était pas la première fois. » Il ignore ce qui le pousse à parler. L’envie, peut-être, qu’ils voient clairement tous les deux dans quelle situation merdique il a baigné si longtemps. Au cas où ils décideraient, après tout, qu’il vaudrait mieux qu’il aille habiter ailleurs que sous leur toit. C’est con et il le sait. Phoenix a tout vu : sa mère défoncée, la maison un peu décrépite, la vaisselle sale qui s’amoncelait dans la cuisine, l’absence cruelle de Randy. Il a tout vu, oui, sauf qu’il n’a pas été témoin de la déchéance d’Adele, qui s’est accélérée depuis la dernière fois où il s’est retrouvé en mission chez les Devils. « C’était arrivé y’a trois ans aussi. » Sa voix rauque se déchiquette sur les mots qui tombent de sa bouche comme s’ils cherchaient à s’enfuir. « J’rentrais de l’école, y’avait personne. M’man était pas dans sa chambre, j’pensais qu’elle était peut-être sortie comme elle fait parfois. » Il relève la tête, accroche le regard de Phoenix dans lequel brille une sorte de complicité. Il sait comme elle prenait parfois le large sans donner de nouvelles, l’a déjà aidé à la ramener saine et sauve à la maison. Il détourne rapidement les yeux, incapable d’observer en direct les effets de sa mission d’auto-sabotage inconsciente. « J’ai entendu du bruit dans la salle de bain. » Un son tel qu’il n’en avait jamais entendu, une espèce de râlement d’outre-tombe, doublé d’un cognement sourd comme celui d’un corps qui s’écroule sur le carrelage. « J’suis allé voir. Elle était par terre, elle avait les yeux tout vitreux, y’avait du vomi partout, elle commençait à être bleue. J’ai paniqué, j’savais pas quoi faire. » Il se concentre sur la cuticule abîmée de son pouce, repousse la petite peau qui pendouille et qu’il n’a pas encore grugée comme s’il pouvait repousser en même temps les images qui remontent dans son esprit. « J’ai appelé l’ambulance, ils m’ont aidé. Je l’ai tournée sur le côté pour pas qu’elle s’étouffe, j’ai essayé de la réveiller. Elle me reconnaissait pas trop, mais elle me parlait un peu. » Elle murmurait des paroles incohérentes en boucle, soufflait parfois le nom de Randy comme si elle voyait le visage de son mari sur celui de son fils. « Les ambulanciers sont arrivés, ils l’ont emmenée. À l’hôpital, ils ont réussi à la sauver. » Une gouttelette de sang perle au ras de l’ongle. « Cette fois, personne a pu la sauver. » Le cœur au bord des lèvres, il affronte enfin le regard de Phoenix. « La seule différence entre cette fois-là et celle-ci, c’est moi. Elle était toute seule et j’ai rien pu faire et elle est morte. Et c’est Caro qui l’a trouvée. » C’est Caro aussi qui devra vivre avec le souvenir du visage bleuit de sa mère, des vomissures qui barbouillaient sa bouche et le sol, de son corps tordu par la mort. Le souvenir de son impuissance, surtout, parce que, contrairement à Sid qui combat le même genre d'images, elle n’aura pas réussi à ramener leur mère à la vie. « J’aurais peut-être pas pu la sauver, mais j’aurais au moins dû sauver ma sœur. Alors ouais c’est ma faute et je me le pardonnerai jamais. »
just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes
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