AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Besoin d'un coup de main pour t'intégrer ?
Clique ici pour trouver un parrain et relever les défis du nouveau !
Le forum a besoin de vous pour vivre
N'oubliez pas de voter autant que possible.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 All that was me is gone - Peter#1

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyVen 31 Jan 2020 - 18:40


All that was me is gone


Je sors ce soir. J'ai pas de nouvelles de Tobias, je le harcèle pas. Je commence à comprendre que c'est lui qui va décider de quand et où on va se voir. Je pourrais m'en plaindre, mais non. Parce que j'aime bien le voir, alors j'attends. Je n'en ai pas parlé avec Daisy, elle risquerait de vouloir me protéger. Et pour l'instant, je ne pense pas que ce soit assez important pour lui en parler. Mais j'ai fait des conneries, pour la première fois. J'avais réussi à tenir 28 ans sans rien prendre, sans boire d'alcool, sans fumer, sans prendre aucune drogue. Et ce brun aux yeux bleu a réussi à me faire chavirer en quelques minutes.

J'ai décidé d'aller voir Matt, de passer quelques minutes au DBD après le travail. Je travaille tard. J'ai voulu faire une après midi à la caserne avant de retourner au refuge alors qu'il était déjà fermé. Je ne passais pas une seule journée sans au moins passer 1 heure avec ces boules de poil. Il est presque 22h quand j'arrive au bar. Il est blindé. Ça faisait une éternité que je n'avais pas poussé ces portes. Peut-être parce que ça me rappelait trop son passé, parce que je n'avais pas vu Matt depuis des années. Mais ce soir, j'ai envie de revoir des têtes connues et Allie, Daisy et Elora ne sont pas disponibles.

J'hésite avant de me rapprocher du bar. Je cherche le brun des yeux, J'espère qu'il travaille, je n'ai même pas pensé à envoyer un message pour lui demander si il voulait me voir. C'était pas dans mes habitudes, de débarquer à l'improviste. Et je regrette pendant quelques minutes avant de sourire en le voyant servir un verre à un mec derrière le bar. Je m'approche pour lui dire bonjour avant que mon regard ne s'attarde sur la chevelure du mec qui est en face de lui. C'est pas possible. Il peut pas être là, ça peut pas être Pete assit là. A rire avec son vieil ami. Mon souffle est coupé, je peux plus bouger. Et Matt a aussi arrêté de sourire. Je fais un pas en arrière, je vais devoir sortir de là, sans qu'il ne puisse voir que j'ai mis un pied dans ce bar un jour.
Lire le message Empty


@Peter Mulligan
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyVen 31 Jan 2020 - 22:14




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

Ça fait quoi ? bientôt un mois que je suis de retour et il m’arrive d’avoir des élans de mal du pays. Étrange, quand on sait que c’est ici que j’ai grandi. Je crois qu’au fond de moi, j’ai pris goût à la vie de nomade. J'sais pas si c’est ça ou si c’est juste l’angoisse de revoir le visage de personnes que j’ai laissé derrière-moi. Je rase les murs depuis que je suis revenu, j’essaye tant bien que mal de rattraper le temps perdu auprès de Cadell et Abbie qui ont sacrément grandis. C’était plus facile là-bas, je pouvais prendre l’identité du mec que j’ai toujours voulu être. Je voyais chaque voyage comme une renaissance et je me plongeais dans la peau d’un parfait étranger. Ici c’est différent, je prétends pas être populaire, Brisbane est assez grand pour n’être qu’un simple inconnu aux yeux d’un grand nombre de la population. Je dis juste que les chances de tomber sur un fantôme du passé sont bien plus importantes que lorsque j’étais à l’étranger. Matt est le seul à qui j’ai rendu visite depuis mon retour, il faut dire qu’il en a vu tellement que j’ai même plus honte de montrer ma sale gueule. Il m’a vu dans les meilleurs moments comme dans les plus mauvais et pourtant il est toujours présent. Il a beaucoup changé ce con, enfin non, il a juste évolué. C’est ça de devenir adulte, non ? c’est de passer d’un Pikachu à un Raichu. Quant à moi, je stagne. Je n’ai pas franchement l’impression d’avoir évolué, j’ai élargis mes compétences, j’ai gagné quelques points d’xp par ci, par là mais au fond je suis toujours le même gamin qu’il y a six ans. C’est comme si je m’étais arrêté à l’époque de l’université. Je bois moins, j’essaye ! Disons juste que j’avais pas vraiment le choix lors de ces voyages, je me devais d’être professionnel et on sait tous que l’alcool et le professionnalisme ça fait pas bon ménage. Je sais pertinemment que remettre les pieds ici n’était peut-être pas la meilleure idée du monde. Brisbane et ses habitants ont toujours eu le don de me pousser un peu plus vers la bouteille mais j’en ai eu marre de me cacher. Par moment, j’avais l’impression de vivre la vie d’un criminel en cavale alors j’ai décidé de revenir pour me poser.

Et là je me dirige vers un bar, une résolution en plus que je ne tiendrais pas cette année, prévisible. Je sais pas encore si je vais boire même s’il y a de forte chance que je me paye un verre ou deux. C’est pas ma faute si l’un de mes meilleurs potes est le patron d’un café/bar, si ? D’accord, je plaide coupable. J’ai rien de mieux à faire, j’attends encore la réponse d’un entretien d’embauche que j’ai eu la semaine dernière pour une compagnie de théâtre qui m’a l’air assez conviviale. J’ai pas envie de rester seul ce soir car le verre pourrait se transformer en bouteille et c’est pas comme ça que je veux finir la soirée. Je compte même plus les journées que j’ai perdu à avoir la gueule de bois et j’en ai ma claque de perdre du temps, de perdre mon temps. Le temps parlons-en, j’ai l’impression qu’il prend un malin plaisir à me narguer. J’ai constamment le sentiment d’avoir une pendule au-dessus de la tête qui, par moment, me chuchote le décompte de ma vie comme on gueulerait les dix dernières secondes qui nous séparent de la nouvelle année. J’aime la nuit, je l’ai toujours préféré au jour. J’aime l’excitation des jeunes passants qui s’apprêtent à passer la soirée de leur vie, ça me rappelle le bon vieux temps. L’air frais, le jeu de lumière des lampadaires et la foule qui s’offre à moi lorsque je pousse la porte du DBD. Généralement je ne suis pas un fervent des lieux trop bondés mais là je suis juste fier de voir que le bar de mon pote a du succès et qu’il est devenu le QG des nouvelles générations de l’université. Il me fait signe de la tête en souriant, pas besoin de lui dire ce que je veux boire que le verre est déjà posé sur le comptoir. Je sais au fond qu’il n’adhère pas mais il sait aussi que si c’est pas ici que je me mettrais la mine alors ce sera autre part et je pense qu’il préfère m’avoir dans son viseur plutôt que de me savoir complètement torché ailleurs.

Alors voilà, je me retrouve assis là à lever mon verre à nos années passées à l’université et à notre amitié. Je suis content de le revoir sur Brisbane, son départ pour Londres m’avait beaucoup affecté.  On parle, on se marre, je le nargue plusieurs fois en lui proposant une partie de beer pong post-soirée qu’il ne peut pas refuser lorsque je me rends compte que son rire ne fait plus écho au mien. Il a la gueule du type qui vient de voir un fantôme, je me retourne pour regarder dans la même direction que lui et c’est là que je la vois. Et là, alors que mon regard est posé sur elle, j’ai une montée d’adrénaline qui m’empêche de faire quoi que ce soit. Je pourrais croire que c’est l’alcool qui me fait cet effet ou encore que c’est mon état d’ébriété qui me joue des tours mais j’en suis qu’à mon premier verre, bordel qu’elle est belle. Je ne saurais pas comment l’expliquer mais elle m’a toujours fait l’effet du premier shot, de la première dose. C’est aussi pour ça que le seul moment où j’ai arrêté de boire c’est quand elle était encore à mes côtés parce que j’avais pas vraiment besoin de ça pour me sentir vivant. Je reste là, le cœur qui fait des bonds dans ma cage thoracique. Je n’étais pas prêt à ça, je suis partagé entre l’envie d’aller à sa rencontre et celle de jouer la carte du mec indifférent. Je la vois tourner des talons, je lance un rapide regard à Matt comme on utiliserait « l’appel à un ami » mais il est déjà bien trop occupé à prendre la commande des clients agglutinés devant le comptoir. « Et puis merde ! » beuglais-je avant de vider mon verre d’une traite et de la suivre vers la sortie.

« Molly, attends ! » soufflais-je
j’ai la voix enrouée, je sais pas vraiment pourquoi je lui demande d’attendre parce que j’ai aucune idée de ce que je pourrais bien lui dire. On ne s’est pas quitté en bons termes elle et moi.  Elle pense que je l’ai trompé et je sais même pas si elle est au courant de la supercherie dans laquelle sa sœur m’a foutu.

« Si t’as besoin de voir Matt, tu peux y aller. J’étais sur le point de partir ! » bafouillais-je, encore un mensonge à ajouter sur la liste. Je suis à deux doigts de sortir un post-it de ma poche arrière pour ajouter une croix de plus aux conneries que j’ai bien pu faire aujourd'hui. Au lieu de ça, c’est le paquet de clopes que j’attrape pour en sortir une et la coincer entre mes lèvres.

@Molly Oakheart

(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyVen 31 Jan 2020 - 22:41


All that was me is gone


J'ai fait tout ce trajet jusqu'au DBD pour voir Matt, je voulais lui demander si il faisait toujours du surf. Parce que j'ai toujours rêvé d'en faire et il fait beau en ce moment. J'ai mon week end de libre et je voulais passer mon temps à la plage. Pour passer le temps, parce que j'en ai marre d'être accrochée à mon téléphone comme si ma vie en dépendait. Je veux m'évader, je veux ne pas penser à Tobias pendant quelques heures. Et Matt me semblait être la meilleure solution. Parce que je sais qu'il m'aime bien, on s'est toujours très bien entendu. Il ne me poserait pas de questions, il chercherait juste à m'apprendre tout ce qu'il sait en utilisant son humour un peu lourd mais complètement adorable. Alors je suis entrée en souriant, même si je dois avoir l'air d'un zombi parce que j'ai passé presque une journée sans manger, et je suis sortie du travail il y a seulement quelques minutes. Je ne me suis pas coiffée, ni maquillée, et en plus j'ai fait tout le trajet en marchant.

Et il fallait que ce soit ce soir, il fallait que Pete décide d'aller au DBD le même soir que moi. Je recule, mais je sais que Matt m'a vu. Et quelques secondes après je vois que Pete se retourne. Mais je n'y fais pas attention, parce que je ne vais pas rester là. Je ne peux pas rester aussi proche de lui, parce que je sens déjà que j'ai le souffle court et que je serais incapable de lui refuser quoi que ce soit. Ça a toujours été comme ça. Mais là il m'a fait du mal, ce n'était pas la première fois qu'il me trompait, même pas la première fois qu'il me brisait le cœur. Mais cette fois il avait disparu. Complètement. J'ai perdu tout le monde à quelques semaines d'intervalle. Allie a disparu, Matt aussi, et Pete m'a quitté avant de disparaître. Cette période n'était pas facile, mais je m'en suis sortie. Grâce à Sky en partie. D'ailleurs si elle savait que Pete n'était pas vraiment mort elle viendrait pour pouvoir le tuer elle-même. Elle m'a mise en garde, elle m'a dit que je ne pouvais pas retomber dans ses bras, jamais. Alors je me répète ces mots tout en me faufilant à travers la foule. En gardant un infime espoir qu'il soit resté assis au bar.

Je reconnais sa voix dans mon dos. Et je soupire en fermant les yeux. Je devrais pas attendre, je devrais pas me retourner mais je le fais quand même. Parce que son visage m'a manqué, parce que sa voix n'a pas changé. « J'ai pas vraiment le temps je dois rentrer chez moi ! Une autre fois peut-être ? » Je continue d'avancer à reculons. Je peux pas m'approcher, je peux pas le laisser s'approcher non plus. Je souris légèrement. Parce que je ne suis pas le genre de fille qui hurle, même si l'envie ne me manque pas...

« Je lui enverrai un message, c'est pas important. Retournes-y t'avais l'air occupé. » A boire, parce que c'est ce qu'il faisait toujours Pete. Et ça ne me regarde pas, ça ne me regarde plus. Je le regarde une nouvelle fois dans les yeux avant de tourner les talons une nouvelle fois. Mais je n'arrive pas à partir, mes pied ne veulent plus bouger. Mon cœur entre en contradiction avec ma raison. Comme toujours quand il s'agissait de lui. « ça va toi ? » Je ne me retourne pas, je veux juste savoir qu'il va bien, et que je n'ai pas à m'inquiéter. Même si je n'aurais pas dû parler, J'aurais dû partir sans me retourner, mais tout le monde sait très bien que j'en suis incapable.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptySam 1 Fév 2020 - 21:40




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

Faut croire que j’suis pas le seul à mentir dans ce genre de situation.  J’ai bien cru qu’elle n’allait pas s’arrêter me laissant derrière comme j’ai pu le faire dans le passé. J’ai des flashbacks dans la tête de ces moments passés ensembles. Je nous revois à cette soirée d'intégration, je la revois danser un verre de boisson soft à la main tandis que je la regarde du coin de l'œil ne prêtant guère attention à l'histoire que Jill peut me raconter. Elle a toujours eu cet air insouciant, innocent.  C'est peut-être aussi pour cela que je l'ai remarqué ce soir-là, elle faisait tâche au milieu du décors d'une jeunesse à la débauche ou c’est les autres qui faisaient taches à côté d'elle. C’est bien la première fois depuis longtemps que je m’autorise à y repenser. Non pas que je n’ai plus pensé à elle durant ces années passées à l’étranger mais je me limitais comme des parents peuvent limiter l’accès  internet à leurs enfants. Là, alors que l'univers s'est décidé à nous réunir une nouvelle fois.  J'ai cette vieille musique en tête, celle qu'un groupe de français m'avaient fait écouter avant que je ne quitte le pays pour rentrer au bercail. Une chanson qui parle d’un groupe d’amis qui se donnent rendez-vous dans dix ans.  C'était un peu ça pour nous sauf qu’on ne l’avait pas vraiment décidé. Il faut croire que Brisbane n’a pas dit son dernier mot et que cette ville finira toujours par nous réunir qu’on le veuille ou non. J’ai l’impression de ne plus rien connaitre d’elle et pourtant fut un temps j’étais celui qui pouvait se vanter de la connaitre sur le bout des doigts comme les accords d’une vieille chanson jouée en boucle. J’ai des tas de questions qui me trottent dans la tête, j’aimerais lui proposer de s’asseoir boire un verre et de l’écouter me conter l’histoire de ces années que j’ai loupé Ça me dérangerais pas que le temps s’arrête et qu’on puisse stagner assez longtemps pour rattraper les jours qui nous ont séparés. J’aimerais pouvoir bingwatcher tous les épisodes que j’ai pu rater. C’est plus fort que moi, une autre addiction à me mettre sur le dos. Je tire une latte sur ma cigarette alors que mon regard vient se poser sur elle. Je me demande si elle a quelqu’un dans sa vie, si la page est réellement tournée.

J’acquiesce quand elle me dit qu’elle doit rentrer, c’est pas vraiment ce que je veux maintenant qu’elle se tient devant moi. On avait pour habitude de parler pendant des heures et là c’est à peine si on arrive à échanger deux phrases tout au plus. En même temps, je m’attendais à quoi au juste ? Je reste là à la regarder faire des pas en arrière comme ceux que j’ai pu faire lorsque je l’ai quitté. Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire amer lorsqu'elle me propose de remettre ça à un autre jour. On sait bien que c'est par pure gentillesse et j'ai peut-être fait le con mais j'ai toujours détesté attirer la pitié des gens. " ouais, on se fera ça !" J'hausse les épaules avant de jeter le mégot qui, comme moi, s’est laissé consumer jusqu’à la racine. Retournes-y t'avais l'air occupé. "occupé" je sais bien ce qu'elle entend par là, c’est pas difficile à comprendre. Ça fait longtemps que je ne tiens plus compte de ce genre de sous-entendu même si oui, ça pique. Ça pique toujours un peu surtout quand ça vient d'elle mais au fond je peux m'en prendre qu'à moi puis c’est  pas comme si elle m'avait surpris en train de boire un verre de grenadine, non. Pour ma défense, j’ai jamais tenté de lui cacher, j'avais déjà un verre dans le nez lorsqu'on s'est rencontré et j'ai jamais eu le mérite de me faire passer pour un de ces garçons modèles. Ça doit même faire partie des choses qui l’ont attiré. C'est ça le problème avec les gens en général, au début c'est tout beau, tout neuf puis avec le temps ils s’habituent et ils finissent toujours par se lasser, moi le premier. « Proche et reproche » c’est le titre que je donnerai pour résumer mes relations passées. Et je sais que c'est paradoxal mais je suis quand même assez fier de la voir me piquer sur le sujet parce que ça veut dire que quelque part ça la touche et quand t'es touché en général c'est qu'il reste le fragment d'un attachement passé ou peut-être pas, qui sait. Peut-être que ça veut juste dire que je suis toujours le vieux mec qu’elle a connu et que je changerai jamais.

Elle s'éloigne un peu et je me résigne à la laisser partir. Je tourne les talons pour retourner dans le bar lorsque j'entends sa voix me demander comment je vais. Je me retourne pour la regarder, je veux voir son visage pour tenter de l’analyser mais elle est dos à moi. J’ai besoin de savoir si c’est juste une marque de sympathie ou si c’est parce que ça l’intéresse vraiment.  C'est important parce que ça pourrait changer la donne. Si c'est juste une question bateau alors la réponse est oui, je pète la forme et je m'apprête même à rejoindre cette fille que j’ai eu la chance de rencontrer la veille. Si c'est parce qu'elle tient toujours un peu à moi dans ce cas-là c'est différent. J'ai toujours répondu aux « ça va » par des « je vais bien ». La plupart du temps c'est juste par marque de politesse, c'est un automatisme qu'on nous inculque dès le berceau à tel point qu'on s'est tous déjà retrouvés dans cette situation gênante où on est amenés à poser la question en même temps que notre interlocuteur. "On fait aller et toi ?" elle a l'air exténuée, je ne l’ai jamais vu aussi fatiguée que lorsque sa sœur a décidé de mettre les voiles. Je me pousse, laissant passer une fille devant puis je lâche la porte du bar pour revenir à ma place initiale. Pas trop proche, ni trop loin. Un peu comme quand on est le prochain dans une file d'attente et qu'on se doit de rester derrière la ligne pour respecter la confidentialité de celui qui se trouve devant nous. Je me tiens devant elle, les mains dans les poches de mon pantalon essayant de ne pas empiéter sur sa propriété privée du moins j'espère qu'elle est toujours privée et qu'elle n'appartient pas à quelqu'un d'autre. Je n’ai pas envie de la laisser partir, alors je sors la petite serviette blanche en papier du DBD de ma veste en jean et je l'agite comme on agiterais un drapeau blanc en signe de paix. "Écoute, j'sais que je dois être le dernier mec avec qui t'aurais envie de passer la soirée mais on a le même cercle d'amis. J'ai pas envie que le DBD se transforme en gosse et qu’on devienne ce genre de couples divorcés qui se battent pour avoir la garde alternée. Tu vois ? Et t’es en droit de me dire d’aller me faire foutre même si je sais que tu le feras de manière beaucoup plus distinguée." Voilà, c’est dit. Dans le meilleur des cas, elle accepte ma proposition et dans le pire des cas, je me retrouve une main devant, une main derrière et je fais ce que j’sais faire de mieux c’est-à-dire boire et battre Matt au beer-pong.


(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyDim 2 Fév 2020 - 0:25


All that was me is gone


Je sais pas quoi faire. Je suis juste plantée là après qu'il m'ait demandé d'attendre. Alors que j'aurais dû m'enfuir en courant. Je sais très bien que j'aurais dû m'en aller loin de lui, en essayant de ne plus jamais croiser son regard. Mais c'est en l'apercevant dans ce bar que je me suis rendue compte à quel point il m'a manqué. Mais je ne peux pas faire ça, je ne peux pas revivre tout ce que j'ai vécu avec lui. Mon cerveau tourne à plein régime et mon corps de répond plus. Mes yeux ont envie de capter les siens, mes oreilles ont envie d'écouter sa voix. C'est bien plus fort que moi, bien plus fort que tout ce que je pourrais bien contrôler. Alors je reste debout, et je lui parle. J'essaie de m'enfuir mais je sais que ma voix sonne terriblement faux, et je sens à son rire qu'il le sait lui ici. Parce qu'il me connait, et je le connais. Mais on est loin ce soir, j'ai besoin d'une distance de sécurité. Parce que je lui en veux encore, même si je n'ai pas pour habitude d'être rancunière. J'ai été brisé, par Allie, et achevée par Pete. Je le sais très bien, mais je suis attirée par lui, et je pense que je le serais toujours.

Je me demande pourquoi il m'a suivi dehors, si c'est juste pour me dire qu'on se verra un autre jour. Je voulais l'éviter mais il m'a suivi, il a couru dehors à ma suite. Mais il est toujours aussi difficile à cerner Pete, ses sentiments toujours aussi cachés. Je ne réponds rien, parce que je suis perdue. Parce que je ne m'attendais pas à le rencontrer ici ce soir. Je ne m'attendais pas à le revoir un jour dans ma vie. Même si il était toujours dans ma tête, j'avais enfin décidé de me construire. De chercher quelqu'un qui serait bien pour moi. Mais il est là, comme si le destin avait encore décidé de chambouler ma vie. Mais peut-être qu'on était fait pour ça. Pour se quitter et se retrouver. Mais je ne pouvais pas penser ça, j'avais déjà bien trop souffert, et je ne voulais pas souffrir. Pas encore une fois. Même si la petite voix dans ma tête me dit qu'il a peut-être vraiment changé cette fois.

J'étais prête à partir, et lui prêt à rentrer de nouveau dans le bar pour rejoindre Matt. Mais j'ai posé la question que je voulais poser à l'instant même où ses yeux ont croisé les miens. Est ce qu'il allait bien ? Après toutes ces années sans avoir eu aucune nouvelle. Mes lèvres se pincent à ce souvenir et je déglutis difficilement. Toujours dos à lui. Il fait aller. Est ce que c'est vraiment une réponse ça ? Alors je me tourne, retour à la case départ. Mais il me retourne la question. « Moi je vais toujours bien ! » parce que je sais que je dois rester positive, je suis loin d'être à plaindre et j'aime ma vie, même si tout n'est pas toujours rose. Il était une des seules personnes à être capable de savoir à quel moment je mentais quand je répondais à cette question.

Il y a un silence,un long silence où l'on se jauge. Je dois certainement le regarder comme si il était un fantôme. Ce qui était un peu vrai non ? Pete était le fantôme le plus important de mon passé. Je souris malgré moi quand il compare le DBD à un enfant de parents divorcés. En une phrase j'ai l'impression de retourner des années en arrière, et je me souviens des soirées et des journées pendant lesquelles on a parlé pendant des heures, de tout et n'importe quoi. Et je sais bien que si je rentre avec lui dans ce bar c'est ce qui va se passer. Et je sais aussi que j'aurais certainement Sky sur le dos et qu'elle mettra tout en œuvre pour le retrouver et le faire disparaître elle-même. Je secoue légèrement la tête, je sais que c'est une mauvaise idée, mais je m'approche de la porte du DBD. En posant une dernière question avant de la pousser pour aller trouver une table libre. « Pourquoi tu m'as suivi ? »

Je rentre et je m'assoie. « Je reste pas longtemps...Je dois vraiment pas rentrer tard chez moi ! » Je n'ai pas d'heure, mais je ne veux pas craquer. « Alors ? Qu'est ce que t'as à raconter ? » Il m'a ramené ici, il m'a fait revenir, parce que mon cœur avait décidé que j'avais besoin de le voir un peu plus. Que j'avais le droit de profiter de sa réapparition. Même si c'est juste pour quelques minutes, ou quelques heures. « T'es parti longtemps... » Et je ne contrôle pas ce que je dis, parce que c'est mon cœur blessé qui parle, parce qu'il a laissé un vide dans ma vie que je n'arrive pas vraiment à remplir. On pourrait croire que tout ça pourrait me servir de leçon, mais non. Parce qu'un léger contact, et je suis un peu perdue.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyLun 3 Fév 2020 - 21:48




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

« Moi, je vais toujours bien » Je sais pas si c’est sa tête fatiguée, ses cheveux légèrement en bataille ou le toujours en trop dans sa phrase, mais le bruit du buzzer à mensonge retentit en moi comme celui qu’on entend dans lorsque le participant d'une émission télévisée donne la mauvaise réponse. Je peux me tromper même si je sais que c’est pas le cas parce que je la connais encore un peu, assez pour savoir si elle ment ou pas et qu’aucun être humain ne peut avoir le mérite d’aller « toujours » bien. C’est d’ailleurs ce qui fait de nous des humanoïdes, on a la chance de pouvoir ressentir des choses et le prix à payer c’est de parfois en être peiné.  Un jour quelqu’un a dit « Rappelle-toi, souffrir c’est ressentir, et ressentir c’est vivre. » et c’est exactement ça. Je peux pas lui en vouloir de ne pas répondre honnêtement à la question quand on sait que j’ai le vice de faire de même alors j’hoche la tête, un fin sourire dessiné aux coins des lèves par mimétisme, parce que c’est souvent ce que font les gens quand ils sont satisfait d’une réponse.

J’ai toujours détesté les silences, il faut dire que j’y ai jamais vraiment été habitué. Il y a toujours eu un fond sonore, ce que j’aime appeler la B.O de ma vie. Gamin, c’était les cris de mon géniteur et les pleurs étouffés de ma génitrice puis quelqu’un a décidé de me donner une seconde chance dans la vie – si je dis quelqu’un c’est parce que je suis pas certain de croire en Dieu, j’ai parfois envie d’y croire mais je me dis que ce ne serait pas respectueux de le prendre un peu quand je veux. – Les Mulligan m’ont adopté et j’ai pu ajouter les éclats de rire de ma mère, les blagues beauf de mon père et les disputes des jumeaux à la playlist de ma vie.  J’vais pas citer tous les sons qui m’ont animé pendant des années mais tout ça pour dire qu’il y en a toujours eu à tel point que je suis incapable de m’endormir sans que la télévision soit allumée. Je sais ce que vous devez penser, et oui, vous avez certainement raison. Je vois le silence comme une porte ouverte aux choses qu’on ne veut pas laisser entrer, c’est une invitation lancée à toutes ces pensées refoulées, un diner en tête avec soi-même et j’aime pas ça. Parce qu’en plus de se retrouver avec soi-même, le silence est tellement profond que tout ce méli-mélo fait écho dans le cerveau.  

Elle sourit et j’ai l’impression d’avoir tout gagné. Ça valait le coup de me faire passer pour un con devant les passant à agiter ma serviette en guise de drapeau blanc. Pendant une seconde je pense qu’elle se rapproche de moi et je m’apprête à la recevoir comme quand on pense que quelqu’un nous fait signe sans savoir que son geste est destiné à la personne qui se trouve derrière nous. Elle m’effleure de son épaule mais ne s’arrête pas, au lieu de cela c’est sur la porte du DBD que son attention se pose. Est-ce qu’on a le droit d’être jaloux d’un morceau de bois ? Je lève les yeux au ciel comme pour faire pitié à ce quelqu’un qui a le don de me narguer d’en haut avant de me diriger vers elle. Je lui tiens la porte du DBD comme le parfait gentleman que je ne suis pas. Elle me pose la question à un million d’euros sans prendre vraiment le temps d’attendre la réponse que je garde dans un coin de ma tête tout en la suivant jusqu’à une table et venir m’installer en face d’elle.  J’enlève ma veste en jean que je dépose sur le haut de la banquette parce qu’il fait chaud ou juste pour gagner un peu de temps. « Je t’ai suivi parce que je viens de revenir et j’avais pas spécialement envie qu’on joue au chat et à la souris. » Je la regarde dans les yeux, un peu honteux du comportement que j’ai pu avoir avant de mettre le large. J’ai envie de lui déballer la réelle raison de notre rupture, lui dire que j’étais au courant pour Allie mais que j’pouvais rien lui dire. J’ouvre la bouche avec la ferme intention de me repentir mais sa deuxième question vient me couper dans mon élan. « T’inquiètes, je bosse demain donc j’compte pas rentrer trop tard non plus ! »  Je fais signe à l’un des serveurs qui me répond par un autre signe, signe qui veut certainement dire qu’il sera à nous lorsqu’il en aura terminé avec les commandes en cours. « Bonne question ! » Je me gratte le derrière de la tête ne sachant pas vraiment par où commencer. J’ai pas envie d’être l’un de ces mec chiant qui revient de voyage et oblige toute sa famille à s’assoir pour regarder le nombre incalculable de photos souvenirs qu’il n’a même pas pris la peine de trier. « Je viens de revenir, j’en ai eu marre de la vie de nomade alors j’ai décidé de rentrer pour me poser. J’ai trouvé un appartement sur Fortitude Valley et un job à temps plein qui paye bien. » Je regrette déjà ce que je viens de dire, ce que je peux me montrer con par moment. « Un job qui paye bien », c’est le genre de chose que je sortirai à une fille qui m’a tout l’air d’être matérialiste afin de la mettre dans mon lit mais pas à Molly. Je sais pas ce qui m’arrive, j’ai pas les idées claires et pour une fois ça n’a rien à voir avec la boisson. « T'es parti longtemps... » Longtemps, c’est un euphémisme. Je suis surpris par ce que j’entends, par texto ça aurait pu avoir l’air d’un énième reproche mais son ton de voix laisse à penser tout autre chose. Je me racle la gorge ne sachant trop quoi dire. Je me tiens là, assis face à elle à la contempler et je me dis que l’expression « rester sans voix » prend tout son sens. Fut un temps nous n’avions pas besoin de parler pour se comprendre et au fond de moi j’espère qu’elle a toujours cette faculté à comprendre ce que je veux lui faire entendre sans forcément avoir à le dire. J’ai envie de savoir si je lui ai manqué autant qu’elle a pu me manquer, si elle a pensé à moi parfois mais eu lieu de ça, je décide de changer de sujet parce que j’sais bien qu’aucune réponse ne serait à la hauteur de ses attentes. « Bon, parle-moi de toi ! Tu deviens quoi ? Dis-moi que t’as ouvert ta clinique vétérinaire !» Je serre les dents pour ne pas avoir à poser toutes ces autres questions qui me passent par la tête même si ça me démange de savoir si elle est célibataire, si elle a eu des nouvelles de sa sœur ou bien si elle sait que sa pote m’a menacé. Le serveur arrive finalement après quelques minutes d’attentes.  « Tu veux boire un truc ou manger un bout ? » Je croise les doigts pour qu’elle ait faim, ça me fera toujours quelques minutes en plus à passer en sa compagnie. Mes doigts viennent jouer avec ma lèvre inférieure, fâcheuse manie que j’ai depuis gosse lorsque je suis trop indécis. Boisson soft ou alcoolisée ? Le problème c’est que même si j’avais envie de boire un coca, je sais pertinemment qu’elle trouverait ça faux et j’ai pas envie qu’elle pense que je me moque d’elle. C’est con, parce que je me serais bien contenter d’un coca pour une fois. « Je vais prendre une bière blonde et une assiette de nachos, s’il vous plait ! » Le bar est plein, j’essaye de chercher Matt du regard pour savoir s’il pense que c’est une bonne idée mais impossible de le trouver. Je commence un peu à paniquer, j’ai pas l’impression que ce soit juste. Est-ce que ça fait de moi quelqu’un d’égoïste ?  

(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyMar 4 Fév 2020 - 1:18


All that was me is gone


Ce début de conversation sonne faux. Ces ça va sonnent faux. Comme si on ne se connaissait pas vraiment, comme si j'étais en train de parler à un inconnu. Mais Peter est loin d'être un inconnu. Il est mon premier amour, une des personne que je ne cesserais jamais d'aimer. Une des personne les plus importante de ma vie malgré tout ce qu'il a bien pu se passer entre nous. Mais je ne peux pas retourner vers lui, je ne devrais pas. Parce que je suis pas sûre de m'en sortir une nouvelle fois. Chaque tromperie, chaque rupture a laissé une cicatrice sur mon cœur. Mais j'ai toujours réussi à me reconstruire. Et plus le nombre augmentait, plus je mettais du temps à me reconstruire. Mais je sais que son ça va est faux comme il sait très certainement que le mien l'est un peu aussi. Parce que même si on a été séparé un long moment, il y aura toujours ce lien entre nous, ce lien indescriptible que je n'aurais jamais avec quelqu'un d'autre et ça j'en suis certaine.

Et je finis par céder, parce que je cède toujours quand c'est lui qui me demande. Quand je vois dans ses yeux qu'il a besoin de me voir un peu plus longtemps. Peut-être autant que j'ai envie de le voir moi aussi. Parce qu'il m'a manqué, que tout chez lui m'a manqué et que tout dans cette ville me rappelle ce qu'on a vécu. Je passe juste à côté de lui et j'attrape la porte pour m'éloigner un peu plus vite. Parce que je ne peux pas rester à côté de lui sans avoir envie de le prendre dans mes bras. Je respire calmement. Et je m'assoie en face de lui. Et ce n'est pas lui qui commence la conversation, parce que j'ai toujours été la plus bavarde de nous deux. Et parce que j'ai besoin de savoir tout ce qu'il a bien pu faire pendant toutes ces années sans moi. Peut-être qu'il avait trouvé une fille assez bien pour lui, peut-être qu'il avait un super job, une maison et un chien. Peut-être même des enfants... Je ne savais plus rien de lui alors que quelques années auparavant on se racontait absolument tout. Et ça me fait un pincement au cœurs, bien trop long. Et je suis à deux doigts d'en avoir les larmes aux yeux, parce que je pense à tout ce qu'on a vécu, et à quel point on a pu s'éloigner. Parce qu'il y a quelques années, j'étais persuadée que c'était l'homme de ma vie. Que je ne serais jamais capable de tomber amoureuse une nouvelle fois. Et je dois dire que ce n'est pas arrivé, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je l'ai aimé lui.

Je sens que je ne vais rien contrôler, et que je vais poser toutes les questions qui vont me passer par la tête. Parce que j'ai tellement de choses à lui demander, parce que je veux savoir ce qu'il a bien pu faire de sa vie mais aussi ce qu'il ressent. Et la première question est l'exemple même que je ne suis pas capable de tenir ma langue. « Tu m'aurais contacté ? Je veux dire... Si j'étais pas venue ici... Parce que je viens jamais dans ce bar, c'est marrant le hasard ! » Je baisse un peu les yeux. Le hasard ou le destin ? Ça, personne ne peut y répondre. On ne rentrera pas tard, parce qu'on a tous les deux des choses à faire. Même si je sais très bien qu'on est capable de passer la nuit entière à discuter de tout et de rien. « Wahouu ! Tu travailles où ? Je vais pas souvent dans ce quartier, mais c'est toujours là qu'on m'invite pour faire la fête ! » Même si elle n'y allait pas souvent, elle connaissait bien ces rues. « T'es revenu pour de bon ? » Est ce que je vais devoir te perdre une nouvelle fois sans explications ? Mais ce n'est pas cette question que j'arrive à formuler.

Et il évite Pete, comme il a toujours su le faire. Il y a quelques temps j'aurais pu être capable d'être sûre de ce que je lisais dans ses yeux. Mais aujourd'hui, après tout ce qui c'est passé, je ne peux plus croire que je compte vraiment pour lui, plus autant qu'il compte pour moi. Parce que je suis incapable de me séparer des gens que j'aime, je ne sais pas me détacher. Il détourne la conversation, et je baisse de nouveau les yeux avant de répondre à sa question. « Non je l'ai pas ouverte, mais je travaille dans un refuge. Et je suis pompier volontaire aussi depuis pas très longtemps... » Voilà une grande partie de ce que je fais dans ma vie. Et il ne pose pas toutes ses questions, ça je le sais parce qu'il serre les dents, et qu'il serre toujours les dents quand il s'empêche de parler. Je meurs de faim et il me propose à manger, alors je vais rester plus longtemps que prévu, et ça étonne qui ? Je ne sais même pas si j'arriverais réellement à partir de ce bar un jour si il reste avec moi. « Je vais prendre la même chose ! » Parce qu'elle ne lit même pas la carte, parce que ça ne sera pas la première bière qu'elle va boire au final. Parce qu'ils ont à peu près les même goûts et qu'elle n'est pas compliquée. « Et t'es revenu ici tout seul ? » Ou est ce que tu as trouvé quelqu'un que tu as ramené ici avec toi ? Et je le regarde de nouveau dans les yeux, parce que son regard me happe. « Tu te rends compte que t'as presque fait le tour du monde quand j'ai toujours pas mis un pied en dehors de l'Australie ? » et ça la fait rire. « C'est fou ce qui peut se passer en quelques années... »


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptySam 8 Fév 2020 - 23:51




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

Je la regarde tandis qu’elle a les yeux toujours rivés sur la carte, j’en profite pour ne rater aucuns détails de ce visage qui a longtemps été prisonnier de mes pensées. Est-ce que je l’aurais contacté ? Aucune idée. J’en aurais eu envie, c’est certain. J’ai toujours eu envie de la recontacter, je ne compte plus les sms inachevés que j’ai fini par supprimer, les brouillons de mails qui ont fini dans la corbeille. Mais est-ce que je l’aurais contacté ? Je ne crois pas, parce que même si je suis pas parfait, je suis pas égoïste pour un sou du moins j’aspire à ne plus l’être. Elle mérite mieux que moi et beaucoup plus que ce je peux lui apporter. « Non, je crois pas. » je sais que c’est pas la réponse qu’elle attendait alors je m’empresse de rajouter. « J’en aurais eu envie, vraiment envie. » Le hasard, je crois que c’est surtout cette ville qui se joue de nous où peut-être que l’univers a juste envie de voir les potes de Sky débarquer pour me casser la gueule, qui sait. « Je bosse pour la compagnie du Northlight theater ! En ce moment, je travaille sur les décors de Newsies. C’est une comédie musicale. » Je me retiens de rire, parce que je sais que ça va la faire sourire. Peter Mulligan qui bosse pour une comédie musicale, ça ferait rire même les gens qui ne sont pas bon public. « Je t’assure que c’est cool, j’essayerai de t’avoir une place si ça t’intéresse ? » La fête, alors comme ça elle fait la fête. Il est bien vrai le proverbe qui dit que lorsque les chats ne sont pas là, les souris dansent. Je sais même pas pourquoi ça me touche alors que j’ai justement quitté Brisbane pour qu’elle puisse passer à autre chose. « Oui, pour de bon. Heureuse ? » J’ai toujours aimé la taquiner et même si je me doute de la réponse, j’ai tout de même envie de l’entendre. « Tu y bosses depuis quand ? Ils font des vaccins dans ton refuge ? » Pompier volontaire, alors ça c’est le pompon sur la Garonne. Je me mords l’intérieur de la joue tentant de digérer tant bien que mal la réponse qu’elle vient de me servir sur un plateau d’argent comme on servirait une entrecôte à un végétarien. « Tu dois en avoir du boulot, y’a pas un jour où je ne regardais pas les infos lorsque j’étais à l’étranger même en Nouvelle-Zélande, le ciel était orangé. » J’ai envie de lui dire de faire attention à elle, je n’aime pas la savoir chez les pompiers d’une part parce qu’elle n’est pas en sécurité et d’autre part parce que c’est rempli de mecs. J’attrape les cartes que je tends au serveur en le remerciant tandis que mon attention se reporte sur elle, parce que ça a toujours été elle. « Non, je ne suis pas revenu tout seul » Je jauge sa réaction du regard, car c’est la vérité même si j’omet un détail super important. Je la fais patienter quelques secondes, un coup de poker qui me permettra peut-être d’avoir une quelconque réaction de sa part. « Un chien, je suis revenu avec un chien. » Un doux sourire vient étirer mes lippes, beaucoup trop satisfait ma personne. Si elle savait qu’une partie d’elle avait fait le tour du monde en ma compagnie. « Tu serais étonnée de voir combien de restaurants et de bar portent ton prénom.» J’attrape ma veste en jean pour en sortir mon portable que je déverrouille afin d’accéder à ma galerie photo. Je fais glisser mon pouce sur l’écran pour faire défiler les dossiers photos jusqu’à ce que je tombe sur celui de Molly. « Celui-ci se trouve à Manchester ! » Je lui montre la devanture du Molly House puis je fais défiler les photos vers la droite. « Molly’s Diner au Maroc puis y’a le Molly’s original pancake house à Zurich et le Molly’s Cupcakes à Chicago. » Je m’arrête là parce qu’il y en a d’autres et que ça nous prendrait une grande partie de la soirée d’énumérer tous les lieux qui m’ont fait penser à elle durant ces six années de vadrouille mais aussi parce qu’on a assez manqué de temps. Je pose mon téléphone portable sur la table lorsque le serveur arrive avec notre commande. Je le remercie, puis j’attrape le verre de bière que je lève à nos retrouvailles. « Et toi ? T’habites seule ? » En soi, je m’en fous pas mal de savoir si elle habite toute seule. En revanche, j’ai bien envie de  savoir si elle est toujours célibataire ou si elle a fini par trouver chaussure à son pied. Je suis pas certain que ce soit une bonne idée de connaitre la réponse alors que nos plats viennent à peine d’arriver et que la soirée ne fait que commencer. Il m’est impossible d’anticiper la réaction que je pourrais avoir si j’apprenais que son cœur n’était plus à prendre ou pire encore qu’elle était sur le point de se fiancer. Par réflexe, mon regard se pose rapidement sur sa main gauche l’annulaire n’affiche aucun signe d’engagement. Je bois une gorgée de ma bière, soulagé ce que je viens de voir puis je m’arrête un instant, le regard désormais fixé sur la deuxième pression. « Attends, depuis quand tu bois ? » Et là je me surprends à être froid, parce que c’est plus fort que moi. Je suis mal placé pour lui faire la morale, je sais. D’un autre côté, c’est bien parce que je taquine un peu trop la bouteille que j’ai pas envie de la voir en faire de même. C’est drôle, la situation est à son paroxysme. Il a suffi que je m’en aille pour qu’elle commence à boire, alors t’en dis quoi Sky ? Faut croire que c’est pas de moi que tu devais te méfier et que t’as mal fait ton job de pseudo copine. Je décide de mettre fin à l’animosité qui vient tout juste de s’installer parce qu’on vient de se retrouver et que j’ai pas envie de tout gâcher. « Mes parents ont décidé de renouveler leurs vœux de mariage. Ils seraient contents de te voir à la cérémonie. Abbie et Cadell ont longtemps demandé de tes nouvelles… » Ils seraient heureux de te voir et je serais ravi d’y aller avec elle. C’est une occasion en plus de passer la soirée ensemble et maintenant que je l’ai retrouvé, je vais avoir du mal à m’en détacher.

(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyMar 11 Fév 2020 - 22:55


All that was me is gone


Il ne m'aurait pas contacté. Et mon cœur se brise un peu plus, ça ne devrait pas m'étonner, et pourtant, je garderai toujours ce petit espoir. L'espoir que j'ai autant compté pour lui que ce qu'il a compté pour moi. Mais il en aurait eu envie, et je respire un peu plus déjà. Parce qu'il essaie peut-être de me montrer qu'il tient encore juste un peu à elle. Mais je ne renchéris pas, parce que c'est trop sensible ce sujet. Ou parce que je suis trop sensible pour entendre ce qu'il a à dire sur tout ça. Parce qu'on est pas prêt à avoir cette conversation, pas déjà. J'ai pas envie de gâcher cette soirée.

Une comédie musicale ? Vraiment ? Ça m'étonne, parce que je ne me rappelle pas de lui comme ça. Mais peut-être qu'il a réussi à évoluer, à grandir. Et j'espère qu'il aime son travail. « Je... Et ça te plait tout ça ? Tu fais quelque chose que tu aimes ? » Parce que c'est le plus important. J'espère juste qu'il a réussi à trouver quelque chose qu'il aime faire comme moi j'ai réussi à le faire. « Oui pourquoi pas ! » Est ce que c'est vraiment le spectacle qui m'intéresse ou le fait que je vais avoir une occasion de le revoir. On connait déjà la réponse, mais je vais me dire que c'est uniquement pour le spectacle parce que je ne peux pas déjà lui accorder toute cette importance. Je ne veux pas encore souffrir. « J'adore les comédies musicales. » C'est vrai que je suis une fan de toutes ces histoires d'amour magnifique.

Il me taquine, et c'est comme si je me retrouvais des années en arrière. Quand on était encore juste lui et moi. Quand il était dans le cercle des personnes les plus importantes de toute ma vie. Je rougis certainement, parce qu'il le sait que je suis heureuse. Il le sait très bien que rien qu'à savoir ça je vais avoir un sourire niais ancré sur le visage pour toute la soirée. « Peut-être. » Je m'amuse avec lui aussi, parce que j'aime ça, et que j'ai toujours aimé faire ça avec lui. Et parce que je ne peux pas lui montrer à quel point ça peut me faire plaisir. Je parle aussi de mon travail, parce que ça a l'air de l'intéresser. « Oui j'ai déjà été sur plusieurs incendies, et des accidents de voiture. Mais j'y suis pas depuis longtemps, j'aimerais pouvoir faire plus. Mais j'ai du boulot avec le refuge aussi. »

Mon visage doit certainement perdre un peu de sa gaieté quand il me dit qu'il n'est pas revenu seul. Je soupire. Ça me blesse mais je serais contente pour lui si il a enfin réussi à trouver quelqu'un qui lui correspond. Je n'étais juste pas la bonne. « Je suis contente pour toi. » Mais je sais qu'il lit sur mon visage. Et que je suis sincère, mais que ça touche un peu mon cœur. Il est revenu avec un chien, et je pouffe de rire. De soulagement peut-être. « C'est quoi comme chien ? » Oui je suis incollable, je connais absolument toutes les races de chien, de chats, et d'animaux en tout genre. Mais certainement parce que c'est mon métier.

Il a pensé à moi, pendant toutes ces années. Et mon cœur bat bien trop vite pour que ce qu'il dise n'y soit pas pour quelque chose. Je dois pas craquer, malgré tout ce qu'il peut me dire. Mais moi aussi j'ai pensé à lui, chaque jour de ces 6 dernières années. Il n'y a pas eu une journée sans que je me demande où est ce qu'il pouvait être. Mais je le garde pour moi, parce que je ne pouvais en parler à personne. Et qui ça pourrait bien intéresser ? Je me rapproche de lui pur observer son téléphone, et je souris en voyant le dossier Molly dans ces photos. Des centaines d'images qui sont regroupées dans ce dossier et ça me touche. « T'as vraiment pris en photo tous les établissements qui s'appelaient Molly ? » Est ce que t'as pensé à moi à chaque fois que t'étais dans une nouvelle ville ? Parce que moi j'ai pensé à toi à chaque fois que je marchais dans Brisbane et que je reconnaissais tous nos endroits.

« Non j'habite pas seule... » J'arrive à avoir une mine un peu inquiète. Parce que je vis avec Sky, mais aussi parce qu'elle veut jouer comme il joue lui. Elle veut voir si il réagit. « J'ai un appartement avec Sky depuis quelques temps. » Sky est une de mes meilleures amies, et je l'aime beaucoup, même si je sais qu'elle n'a jamais apprécié Pete. J'ai commandé une bière, parce que ça ne me dérange plus depuis quelques temps. Parce que j'ai déjà goûté des alcools bien plus forts. Mais j'ai oublié qu'il ne savait pas. Et qu'il n'aurait pas dû savoir. Parce que c'est Tobias qui m'a fait boire ma première goutte d'alcool. « Heuuu... » Je ne sais pas mentir, et je ne veux pas le blesser. Mais je lui dois certainement la vérité, parce que c'est le plus important. « J'ai eu un rendez-vous et j'ai goûté, j'ai trouvé ça plutôt bon. » Je ne donne pas vraiment plus de détails. Et j'évite son regard.

Il m'invite au renouvellement de vœux de ses parents. Mon cœur crie oui. Mais ma bouche reste fermée une seconde. Est ce que je peux faire ça ? « Oui d'accord, je viendrai. ça me fera plaisir de les revoir. » Parce que j'ai besoin de le garder dans ma vie maintenant qu'il est revenu, j'ai pas la force de le perdre de nouveau. Donc j'irai avec lui. 
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptySam 15 Fév 2020 - 22:51




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

On semble plus à l’aise, comme si ce début de soirée avait permis de renouer avec le passé. Il m’arrive même de lui décrocher quelques sourires. Ces mêmes sourires qui avaient le don de me faire tourner la tête. J’attrape une des chips triangulaires de la barquette avant de la mettre en bouche. Chips par chips, comme si le nombre de tortillas était synonyme des minutes qu’il me restait à passer en sa compagnie.  « Oui, l’équipe est sympa.  J’ai toujours aimé le style de la Belle Époque. Ça me permet de trouver des excuses pour fourrer mon nez dans les friperies et dégoter des objets rétro sans passer pour quelqu’un de démodé. » Je lui souris, parce qu’au fond je sais que j’ai vieilli et qu’elle aura toujours quelques années de moins que moi ou peut-être parce que sa réponse vient de confirmer que cette soirée ne sera pas la dernière que je passerais à ses côtés. Est-ce un rencard ? Non, je ne pense pas. Une simple invitation, une porte ouverte à la découverte du métier que j’exerce, rien de plus, rien de moins. « J'adore les comédies musicales. » Et moi, c’est toi que j’adore. Too soon ? Oui. Mes lèvres viennent tremper dans la cervoise alors que je la vois rougir en espérant être la cause de ses joues rosées et non l’alcool qu’elle n’a jamais eu pour habitude de consommer. « Peut-être », Je me contenterais de ça. Un peut-être c’est toujours mieux qu’un simple non et il y a quelque chose dans son regard qui ne trompe pas.  « Tu fais déjà bien assez puis t’as l’air exténuée. Il est sympa ton binôme de boulot chez les pompiers ? » parce qu’il me faut plus qu’une pinte pour perdre le nord. Je ne connais peut-être pas le monde de ces soldats du feu mais je suis bien placé pour savoir que Molly n’est pas le genre de fille à passer inaperçu. Il faudrait être aveugle pour ne pas s’intéresser à elle et il me semble qu’un aveugle ne peut, malheureusement, pas prétendre au poste de sapeur-pompier. « C’est un Akita Inu du nom de Bowie. C’est con à dire mais on a beaucoup de points en commun. » Je ris en pensant à la boule de poils qui m’attend sagement à la maison. Il est aussi con et borné que moi, même s’il aurait bien quelques leçons à me donner sur la fidélité. Je repense à tous les établissements qui portent son nom et qu’il m’est arrivé de visiter pendant ces six dernières années. La réponse est oui, oui j’ai pris en photo toutes ces façades parce qu'elles me faisaient penser à toi, à nous. C’était un moyen de te garder près de moi. « Non j'habite pas seule... J'ai un appartement avec Sky depuis quelques temps. »Je devrais être soulagé et pourtant c’est loin d'être le cas. Sky, la nana qui s’est permise de me faire la morale quand je sais à présent qu’elle n’a même pas été capable de surveiller les fréquentations de sa meilleure amie. Est-elle au courant pour Molly ? Elle panique, je la vois baisser la tête. Je connais cette expression, celle qu’elle prend à chaque fois qu’elle s’apprête à me dire quelque chose qui ne va pas me plaire. J’inspire un grand coup, parce que son stress est contagieux et que je redoute les mots qui vont sortir de sa belle bouche. « J'ai eu un rendez-vous et j'ai goûté, j'ai trouvé ça plutôt bon. » J’humecte mes lèvres sans piper mot puis je finis mon verre cul-sec. Là, tout de suite, je serais bien tenté de faire signe au serveur pour qu’il m’apporte un  autre  verre mais j’ai plus trop la tête à la fête. « Cool. » Simple et efficace, j’ai plus mon mot à dire de toute façon. Et je suis pas con, je savais pertinemment qu’elle ne ferait pas preuve d’abstinence en mon absence mais j’aurais jamais pensé qu’elle puisse tomber sur plus tordu que moi. Si elle veut boire, pour se faire bien voir par la gente masculine alors grand bien lui fasse. Bonheur à elle, bonheur à lui. Un rapide coup d’œil à ma montre pour m’indiquer qu’il sera bientôt l’heure de rentrer.  « J’ai oublié de mentionner que les invités ont le droit à un +1. Tu peux ramener ton petit copain si t’as envie. » Oui, ramène-le que je me fasse un plaisir de lui refaire le portrait. Un peu plus ou un peu moins, pour ce que j’en ai à foutre. Je trouverais certainement quelqu’un qui pourra m’y accompagner. « Tu comptes rester avec Matt ou je t’appelle un taxi ? » À présent c’est moi qui n’ose plus la regarder. Je fais signe au serveur de ramener l’addition après avoir pris le soin de sortir mon portefeuille de la poche arrière de mon jean. Mes doigts pianotent rapidement sur le clavier tactile de mon téléphone portable posant à l'écrit toute la colère qui m'anime à ce moment précis.
« Salut Sky,
Tu sais que t’es sacrément culottée de m’faire la morale sur mon histoire passée avec Molly quand je sais que tu la laisses fréquenter un mec qui la fait boire sans rien dire.
Faudrait revoir l’ordre de tes priorités.
À bon entendeur. »

J’appuie sur envoyer et tends ma carte bleue au serveur afin de régler le tout de mettre fin à cette soirée. J’ai pas besoin de ça, c’était une mauvaise idée. Parce que parfois il faut savoir tirer un trait sur le passé. Je mets ma veste et la regarde une dernière fois. « Je suis désolé, mais je dois rentrer. »

(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyDim 16 Fév 2020 - 16:39


All that was me is gone


Il travaille sur Brisbane. Ça veut certainement dire qu'il va vraiment rester ici, qu'il va pas m'abandonner encore une fois. Alors je souffle un peu, je sais pas pourquoi ça me rassure, ça ne devrait pas. Parce que je devais tourner la page. J'avais dit que cette fois j'y arriverais. Mais il est là, et je suis en face de lui à sourire à chaque fois qu'il me parle. Et je lui dis que j'irai voir le spectacle auquel il m'invite. Parce que ça me permet que je vais le revoir. Et j'en ai besoin, parce qu'il est important pour moi, et je sais que je ne peux pas le rayer de ma vie, même après autant d'année d'absence. Je ne peux pas refuser ça, je sais très bien que j'en suis incapable. Peut-être que je finirai par m'en mordre les doigts, mais je n'ai pas envie de penser à l'après, j'ai juste envie de profiter de ce moment le plus longtemps possible. « Je suis sûre que tu passes pas pour quelqu'un de démodé ! » Je sais qu'il est un peu plus vieux que moi, mais j'ai toujours été bien plus à l'aise avec les gens plus âgés. Et j'ai toujours été particulièrement à l'aise avec Pete.

Il me parle des pompiers, et je souris quand il me parle de binôme de travail. Parce que c'est vrai qu'on travaille en groupe, mais je n'ai pas de binôme. Et je sens qu'il y a un sens caché dans cette question. Mais comme toujours, il ne pose pas la question directement. Alors je ne sais pas quoi en penser. « J'ai pas de binôme, mais oui, je m'entends bien avec tous le monde, ils sont tous gentils. » Parce que c'est vrai, je ne mens pas à Pete. Jamais. Il le saurait si j'essayais je le sais très bien. Alors je ne perds pas mon temps à essayer. Et il a un chien, et là, je souris encore plus, parce que j'adore les animaux. Et que je suis contente qu'il en ait un. « J'adore les Akita, un peu têtu mais adorable. Il restera avec toi jusqu'à la fin de ses jours, c'est une race attachante. » Je hoche la tête, je ne peux pas m'empêcher de parler quand il s'agit d'animaux. Parce que c'est ma passion et que j'adore la partager. Il a beaucoup de points communs avec Pete d'après ce qu'il dit. Et je ne peux que le confirmer, on pourrait même se demander si j'étais en train de décrire une race de chien ou le mec assis en face de moi. « Faudra que tu l'emmènes au refuge que je le vois ! » Encore un moment pour le revoir.

Mais la conversation prend un autre tournant. Parce que j'ai commandé une bière, et peut-être que j'aurais pas dû. Parce qu'il change d'expression, parce qu'il redevient distant. A tel point que je pourrais regretter de ne pas être partie en courant en le revoyant. Je lui parle de mon rendez-vous avez Tobias parce que je ne lui mens pas. Je ne lui ai jamais menti et je ne comptais pas commencer aujourd'hui. Mais je ne pensais pas qu'il allait réagir aussi fort. Parce qu'il est jaloux. Mais il n'a pas le droit, il ne peut pas réagir comme ça. Il parle de plus 1 et il commence déjà à remettre sa veste. Je soupire assez fort. J'ai envie d'hurler mais je ne fais jamais ça, parce que je ne suis pas du genre à m'énerver. Pete est vraiment la seule personne qui peut me faire changer d'état aussi vite. « J'ai pas de petit copain. » Je suis sèches, moi aussi j'ai changé de ton parce qu'il n'a pas le droit de se fermer comme ça. « Je... Quoi ? » J'ai du mal à réaliser ce qu'il est en train de se passer. Parce qu'il est déjà debout, prêt à partir loin du bar. Il doit rentrer. Et je ne comprends pas comment c'est possible qu'il arrive à briser un peu plus mon cœur à chaque fois que je le vois. « T'as pas le droit de réagir comme ça Pete. » Je remets aussi ma veste et sors un billet pour le serveur. Je ne veux pas qu'il paye pour ce que je n'ai pas consommé, mais il donne sa carte bien trop rapidement pour que je puisse payer. Donc je fronce un peu plus les sourcils. « Quoi ? Je devais t'attendre pendant toutes ces années ? Pendant que tu faisais le tour du monde et que j'étais TOUTE SEULE ici ? » J'ai les larmes aux yeux, et je m'en veux d'être aussi sensible. Je m'en veux tellement d'être encore touchée à ce point par tout ce qui c'est passé. « Tu m'as attendu toi peut-être pendant tes voyages ? Je suis sûre que non. Alors t'as pas le droit de faire ça. » Je baisse les yeux sur mes doigts avant de relever rapidement la tête et croiser son regard avant de partir. « Je vais rentrer à pied. » Et je me tourne pour aller jusqu'à la porte. Je ne sais pas si il me suivra cette fois, si il aura quelque chose à dire, ni si toutes ces invitations sont encore d'actualité. Mais je ne peux pas rester plus longtemps devant lui quand il me regarde comme ça. Comme si je l'avais trahi.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 EmptyVen 21 Fév 2020 - 0:24




All that was me is gone

Here we go again

◊ ◊ ◊

Debout au milieu du bar, je l’observe s’en aller ne prêtant guère attention aux clients qui me toisent du regard. Le spectacle est terminé, bande de demeurés. Mes yeux balayent la foule à la recherche de Matt qui n’a pas l’air d’être derrière le comptoir. Je maudis l’univers de l’avoir mise sur mon chemin. Pourquoi diable voulait-il à tout prix nous réunir ? J’ai jamais été bon pour elle. J’ai passé six années à voyager en prétendant être quelqu’un que je ne suis pas pour plaire à des inconnus dans le seul but de me faire des contacts à travers le monde. Molly est bien plus qu’un simple business à mes yeux mais si notre histoire n’a pas fonctionné dans le passé, je doute que cette fois ça se passe différement. Pas avec le mensonge sur sa sœur et le casier « d’infidélité » que j’ai à mon actif. Alors à quoi bon ? Si j’ai quitté Brisbane c’est pour qu’elle puisse refaire sa vie avec quelqu’un qui la mérite. Elle a raison sur un point, j’ai pas le droit de réagir de cette façon et pourtant c’est ce que je sais faire de mieux. Pousser les gens vers la sortie, parce qu’un jour elle se lassera de ce comportement alors pourquoi pas maintenant ? Je m’attendais pas à ce qu’elle fasse preuve d’abstinence mais de là à trouver plus tordu que moi, ça non. « Quoi ? Je devais t'attendre pendant toutes ces années ? Pendant que tu faisais le tour du monde et que j'étais TOUTE SEULE ici ? » Touché. Le truc c’est que j’aurais beau faire de mon mieux ça ne sera jamais assez. C’est toujours la même chanson qui tourne en boucle, j’ai pas suffit à mon géniteur ni à ma génitrice alors qu’à l’époque j’étais qu’un simple gosse qui demandait juste l’attention de ses parents donc je vois pas comment on pourrait vouloir de moi à présent. Qu’est-ce que je suis supposé faire ? Prendre le risque de la laisser filer et la voir se mettre avec un mec beaucoup plus tordu que moi ou tenter de la récupérer au risque de nous mettre sa bande de potes à dos et de finir par tout gâcher. Je pense pas pouvoir devenir quelqu’un d’assez bien pour elle et je suis pas certain d’avoir encore l’envie de faire des efforts. J’en vois plus vraiment l’intérêt parce que toutes les histoires ont une fin et que ça sert à rien de se battre contre sa propre nature pour quelque chose d’aussi éphémère. Parce que je sais qu’au fond c’est un mal pour un bien et peut-être qu’elle a fini par changer après tout. La Molly du passé n’aurait jamais bu un verre pour plaire à un garçon, elle avait pour habitude de prôner la consommation de boisson soft et grimaçait lorsqu’elle sentait l’odeur d’un simple verre de rhum. Est-ce qu’on peut rattraper les six années qui nous ont éloigné ? Peut-être qu’on est devenu de simples étrangers. Pourtant les larmes ça trompe pas et j’ai comme l’impression qu’au fond on est bien plus que ça. Je peux plus faire ça, les relations, les disputes, les tensions. On était pas censé se retrouver, pas ce soir et pas dans ces conditions. Faut croire que le temps est contre nous et qu’on est abonné aux mauvais timing. Alors je la regarde s’en aller sans prendre la peine de lui courir après, parce que c’est mieux comme ainsi. Cette fois, j’ai décollé le pansement mais c’est elle qui l’a arraché et mon père avait raison : Je serre les dents et c’est fini.

(c) oxymort

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

All that was me is gone - Peter#1 Empty
Message(#) Sujet: Re: All that was me is gone - Peter#1 All that was me is gone - Peter#1 Empty


Revenir en haut Aller en bas
 

All that was me is gone - Peter#1

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
30 YEARS STILL YOUNG :: 
écrire son histoire.
 :: nouer des contacts :: mémoire du passé
-