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 Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath)

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Message(#) Sujet: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyJeu 23 Jan 2020 - 21:20


Lola savait lacer ses chaussures et compter deux par deux. Elle savait aussi différencier des nuances de couleur très similaires à l’œil nu, préparer les toiles pour des peintres, mener un atelier d’art thérapie, et préparer un chocolat chaud onctueux. En revanche, elle ne savait pas se comporter de façon socialement appropriée, entretenir des relations longues et stables (qu’elles soient familiales, amicales ou amoureuses), ou donner un résumé compréhensible des films et livres qu’elle aimait. Elle s’était toujours dit que ça viendrait avec le temps, et puis depuis le temps, elle avait constaté que ça ne l’avait pas empêchée de survivre. Néanmoins, elle se demandait encore pourquoi une femme aussi épanouie, resplendissante, douée, assurée, et forte que Ginny McGrath lui avait donné sa chance dans sa galerie. Déjà qu’elle avait été surprise de leur longue conversation la première fois qu’elles s’étaient rencontrées... Elle se demandait parfois si Ginny s’était pris pour elle d’une affection teintée de pitié, comme pour un renardeau perdu en forêt.

Depuis quelques mois maintenant, Lola travaillait donc dans une galerie d’art, rien que ça. Ses parents n’étaient pas du tout impressionnés, son frère et sa sœur avaient répondu par un emoji thumbs up, mais elle, elle ne s’en remettait pas de bonheur. Elle se levait tous les matins en chantant comme Blanche-Neige elle-même. Pourtant, tout n’avait pas été évident : après des études de psychologie et de l’expérience d’ateliers en hôpital psychiatrique, elle n’était pas exactement au fait du marché de l’art, et il lui manquait bon nombre de références à l’histoire de l’art. Elle s’était donc mis à étudier sérieusement, et il n’était pas inhabituel qu’elle passe tout son samedi à la bibliothèque à réviser.

En revanche, elle dessinait et peignait peu. Voir les créations de Ginny, Robin et Auden l’avait d’abord inspirée, puis questionnée : qu’essayait-elle de dire à travers ses toiles ? Quelle homogénéité y avait-il ? Quelle voix ? Quel style ? Bref, elle en était revenue à une étape de théorie et de réflexion, et ne faisait des exercices basiques que pour ne pas perdre la main.

Une de ses grandes joies était aussi d’avoir appris à économiser récemment. Ce n’était pas pour du long-terme (elle n’était pas capable de s’attacher à quoi que ce soit, donc un achat d’appartement était loin d’être sa priorité), mais pour un objectif précis : inviter Ginny dans un lieu raffiné et élégant. Elle avait prévenu Ginny avec trois semaines d’avance, avait fait la réservation, avait passé des heures à préparer une tenue qui était au final d’un classique et d’un sobre très étudiés. Et puis, le jour même, un dimanche à midi, l’heure du brunch, Lola avait franchi la porte du restaurant, trente minutes avant l’heure du rendez-vous, pour s’assurer que l’addition serait pour elle. La réceptionniste la rediriga vers la serveuse qui la conduisit vers une autre serveuse qui la regarda avec des yeux de merlan frit agacé, genre ‘pourquoi on me refile le gamin qui a la varicelle’.

« Bonjour madame, en fait, je déjeune avec ma boss aujourd’hui, enfin c’est aussi une amie, bon mais surtout ma patronne, mais les deux au fond, mais je ne veux pas m’avancer, il faudrait lui demander directement. Et c’est vraiment, vraiment important que ce soit moi qui paye l’addition. Non, non, attendez, là vous dites oui, mais c’est parce que vous ne l’avez pas vue. Elle vous regarde et pouf, vous avez oublié le prénom de votre mère, et vous faites tout ce qu’elle dit. Non, mais pas méchamment, c’est comme un charme. Non, c’est pas clair. Bon, vous verrez. L’important, c’est que cette femme m’a donné une chance, vous comprenez ? Une de ces opportunités qui vous changent la vie. Et je peux enfin lui montrer à quel point je suis reconnaissante, avec un repas, un tout petit repas, c’est un début, c’est rien, mais vous voyez ce que je veux dire. »

La serveuse ne répondit rien. Elle regarda Lola, ahurie. Lola fit un grand sourire enthousiaste. La serveuse lâcha enfin : « Je finis de travailler dans quarante minutes. Mais je préviendrai la suivante. » Lola fit une grimace. Zut, un imprévu de dernière minute. « Bon, mais vous lui direz bien tout ce que je vous ai dit, d’accord ? » La serveuse hocha de la tête, mécaniquement, comme un caissier pendant un hold-up, et montra à Lola la table qu’elle avait réservé.

Lola s’installa à la table absurdement en avance, donc, sortit son livre d’histoire de l’art (Gombrich, notre maître à tous), l’ouvrit au marque-page, et commença à surligner, souligner, annoter. Elle oublia très rapidement où elle se trouvait tellement elle était concentrée sur sa tâche. Elle n’entendait et ne voyait plus rien en-dehors de la vaste fresque historique de tableaux et sculptures qui se dessinait sous ses yeux.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyVen 24 Jan 2020 - 19:59


« T'as manqué LE TRUC le plus cute ever. » oh, Ginny. J'avais mis une robe pourtant. Un truc joli, pas trop tape à l'oeil, mais qui allait avec le restaurant, avec la vision que je me faisais d'un brunch, le dimanche. Bon, fallait dire que mes Converse et mon cardigan à grosses mailles de laine par-dessus coupaient un brin le côté classy de la chose, mais l'effort y était. Et, très important et à souligner, j'avais même brossé mes cheveux. « Attends, j'ai pris une photo. » mais mon enthousiasme casse tout, quand je slalome entre les tables, que j'arrive pas à gérer ma voix et surtout son volume, que j'ai repéré Lola déjà arrivée et que j'ai tout fait pour lui dire le plus rapidement possible (à elle et à tous les autres clients apparemment) que Pizzasagne ce matin à l'atelier était vraiment beaucoup, beaucoup trop adorable. Comme toujours, vous me direz. Et vous auriez absolument raison.

J'arrive à sa hauteur, dégaine mon téléphone, veux lui montrer la pause dans laquelle il dormait le pauvre. Immobile dans un rayon de soleil, que j'ai immortalisé une fois - et apparemment 36 autres ensuite à voir l'état de ma galerie que je défile maintenant, une moue presque piteuse d'affichée en conséquence. « Okay, des photos. » je sais, je sais. Il faisait rien le chiot, il dormait juste. Mais la façon dont ses pattes étaient ramenées sous sa tête, comment il était blotti, tout ça, ça valait bien assez à mes yeux pour passer pour la creep de service à lui improviser un shooting tout sauf raisonnable. « ... des vidéos aussi. » et un vlog aussi, oupsie.

La seconde d'après, promis, je me calme. Inspire doucement, pose mon sac sur la chaise à côté de celle qui semble être la mienne, évite de justesse de faire tomber mon verre d'eau sans même m'en rendre compte, mon attention entière et ma concentration totale rivées sur le livre qui trône à côté de Lola. Un regard attendri, un sourire qui s'y agence, et c'est un aller simple vers mes années à l'Académie qu'elle me fait faire, sans même s'en rendre compte. « J'adore ce qu'il dit à propos à propos d'être right. » que je souffle, tentant de toutes mes forces de retrouver l'exacte citation, celle qui m'avait marquée assez pour que même 10 ans plus tard je sois en mesure de la réciter par coeur. « What an artist worries about when he plans his pictures, is something difficult to put into words. Perhaps he would say he worries about whether he has got it 'right.' Now it is only when we understand what he means by this modest little word 'right' that we begin to understand what artists are really after. » j'hoche de la tête, reprend mon souffle, m'assoie face à elle aussi, éclate de rire au passage. « Pardon. Nerd alert. »

@lola wright Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) 873483867
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyVen 24 Jan 2020 - 20:38


Lola entendit de loin, mais alors de très, très loin, la voix de Ginny, comme si ça venait d'un rêve en fait, ce qui faisait sens, parce qu'au fond sa vie était devenue toute ensoleillée depuis l'arrivée de Ginny dans sa vie, comme une bonne fée. Elle releva les yeux de son livre, même si elle était en plein milieu d'un paragraphe sur l'art religieux qui lui faisait reconsidérer en partie sa haine de tout ce qui avait à voir avec Dieu, les prêtres, le Messie, les bancs en bois, et les sculptures en formes de croix. Et elle vit Ginny zigzaguer de l'entrée du restaurant jusqu'à elle, comme si elle dansait ou flottait, très Jésus qui marche sur l'eau justement. Lola éclata de rire. Elle avait l'habitude de ces lieux élégants, car elle y allait beaucoup enfant, avec ses parents bourgeois, et il ne fallait pas parler trop fort, ni rire, ni grands dieux renverser quelque chose, ni courber le dos, ni lire, ni dessiner. Bref, ce n'était pas une atmosphère propice à la liberté et à la spontanéité. Mais allez dire ça à Ginny. Elle changeait des décennies de traditions juste en marchant vers sa table. Et les autres la regardaient, et elle avait l'air de s'en foutre complètement, et Lola n'aurait pas pu être plus réjouie.

Bien sûr, dès le mot cute, elle savait que ça allait être du Pizzasagne. Mais n'allez pas croire que le côté prévisible de l'histoire enlevait quelque chose à sa saveur. PAS DU TOUT. Lola devint aussi excitée que Ginny, se redressa immédiatement sur sa chaise, presque à se mettre debout, juste pour voir plus vite les dernières photos de l'adorable petit être qui était entré dans leurs vies. Elle fut prise d'un fou rire tandis que Ginny montrait la deuxième, puis troisième, puis vingt-cinquième photo. Et les vidéos, bien sûr. Elle lui prit le téléphone des mains, une toute petite seconde, « Attends, je m'envoie juste la photo. Je voulais changer mon fond d'écran, justement. » La manoeuvre prit une seconde. Elle prit son propre téléphone, hop, son fond d'écran était déjà une photo de Pizzasagne (on ne se refait pas), et maintenant c'en était une autre, mais du jour... et dans cette pose.

Lorsque les yeux de Ginny se posèrent sur le livre, Lola se mit à furieusement rougir. Elle eut envie de le cacher, mais trop tard. Elle fut mise à l'aise tout de suite par l'excès de nerditude de Ginny. « J'en ai lu une l'autre soir, et j'hésitais à l'imprimer et la coller sur la porte du local d'Auden. One cannot explain the existence of genius. It is better to enjoy it. Ou alors, je pourrais la faire broder sur un paillasson pour l'entrée de l'atelier. Non, mais parce qu'il en mourrait. »

Elle lui tendit le menu, à titre informatif. « Alors, le brunch est un buffet. Tu te sers de tout, et on a une coupe de champagne offerte par la maison, et la boisson chaude que tu veux, et un jus de fruit. » Elle se fit la remarque que la serveuse leur répéterait exactement ces informations là. Tiens, d'ailleurs, elle arrivait. Lola lui fit un grand sourire désolé et avoua : « Je lui ai déjà tout expliqué. » Elle croisa le regard de l'autre serveuse, au fond, celle qui était dans la confidence, et plissa les yeux pour renforcer son message - ce qui n'eut pour effet que de remettre le même air ahuri sur le visage de sa complice ; ça ne promettait rien de bon. « Je vais vous prendre un chocolat chaud et un jus de pamplemousse, s'il-vous-plaît. » Elle laissa Ginny passer sa propre commande puis l'invita à la suivre jusqu'au buffet. Elle laissa échapper un « mhmmm » d'anticipation beaucoup trop enthousiaste. Ce qu'elle avait faim. Elle prit deux assiettes, se rendit compte que le truc poli c'était d'en tendre une à Ginny, en tendit donc une des deux à Ginny, puis prit une autre assiette, parce que son plan depuis le début c'était d'en remplir deux avant de retourner s'asseoir. Même si elle savait qu'elle pouvait revenir à tout moment. Elle aimait être préparée. Et puis si la conversation s'éternisait, ce serait bizarre de retourner se servir en plein milieu. Bref, la voilà qui mettait TOUT le contenu du buffet dans les deux assiettes. On serre bien, voilà, c'est parfait. Elle retourna s'asseoir en équilibriste.

Le champagne était là. Les autres boissons aussi. Lola leva sa coupe pour trinquer. « Ginny, merci. » Elle avait le coeur qui battait à mille à l'heure, c'était insupportable de n'avoir aucun contrôle sur ses émotions à ce point-là. Vas-y, parle, Lola, tu peux le faire. « Tu as changé ma vie. » Lola se menaça elle-même : si tu te mets à pleurer, je te mets du champagne dans les yeux. Ca fit son effet et elle parvint à se contenir. « Tu as plus cru en moi que mes propres parents ne le feront de leur vie entière. Tu me donnes une chance de réaliser mon rêve sans me mettre la pression pour que je te montre mes toiles. Ce qui arrivera. Un jour. Dans cent trente ans. Quand on sera des tortues desséchées (réincarnation et tout ça). » La nourriture allait refroidir. Il fallait boucler. Tout tenait à la chute. « Je te serai loyale en cas de tempête, d'ouragan, d'incendies massifs qui détruiraient l'ensemble du pays. Compte sur moi avec l'atelier, avec Noah, avec tout ce dont tu as besoin. » Chin. Une pause solennelle. Et puis, trois, deux, un, entamer les assiettes.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyJeu 6 Fév 2020 - 6:16


« J'en ai lu une l'autre soir, et j'hésitais à l'imprimer et la coller sur la porte du local d'Auden. One cannot explain the existence of genius. It is better to enjoy it. Ou alors, je pourrais la faire broder sur un paillasson pour l'entrée de l'atelier. Non, mais parce qu'il en mourrait. » je croyais jamais rencontrer quelqu'un qui parlait autant que moi. Je croyais jamais rencontrer quelqu'un avec qui je pourrais juste échanger des citations de bouquins plus lourds que n'importe quelle brique comme si c'était la conversation la plus évidente et naturelle du monde. Elle est cool Lola, elle est cool et elle est fun et c'est pour ça que j'ai à coeur de la garder alignée sur le bon et droit chemin en tout temps. « Il retiendrait que la partie "genius" et on en entendrait parler jusqu'à en devenir sourdes. » c'est un fait et elle a tout à gagner à bénéficier des années d'expérience en mémorisation des moindres détails concernant Williams que j'ai en banque pour s'assurer que tout se passe le mieux du monde.

La serveuse revient doucement à notre hauteur, Lola en profite pour tout expliquer à une vitesse folle ce qu'elle semble avoir appris par coeur, ce qui m'arrache un grand sourire attendri les première secondes « Alors, le brunch est un buffet. Tu te sers de tout, et on a une coupe de champagne offerte par la maison, et la boisson chaude que tu veux, et un jus de fruit. » et un regard brillant d'envie et d'appétit à la seconde où j'entends le mot buffet. Y'a plus rien d'autre à dire, je pouffe de voir l'employée qui reste immobile, coupée dans son élan de politesse quand de nous trois c'est moi l'impolie. À avoir mis mes coudes sur la table, à jouer avec tous les ustensiles que je mélange d'une position à l'autre, à mâcher mon chewing gum comme une gamine aussi joueuse qu'attentive, l'avalant à la seconde où je le réalise, interdite. « Un café et - est-ce que je peux troquer mon jus de fruits pour un autre café? » je parlerai pas du champagne tout de suite. Je parlerai pas de ce que j'ai appris à l'autre bout du globe. J'en parlerai pas, pas parce que je ne lui fais pas confiance, j'en parlerai juste pas parce que j'ai envie qu'on ait un moment toutes les deux, et pas un moment que je volerai avec une nouvelle qui changera beaucoup, qui changera tout.

Alors, le buffet. Le buffet et mon appétit qui hurle, le buffet et mon coup d'oeil qui cible les plats qui risquent de m'intéresser : spoiler alert, tout m'intéresse. « Y'avait vraiment une fontaine de chocolat ; tu l'as vue ou j'ai juste halluciné? » je reprends place face à elle, l'entrain dans la voix, l'enthousiasme de voir que non seulement elle a que des choix incroyables dans son assiette, mais qu'en plus, elle en a ramené deux aussi pleines l'une que l'autre. Elle est si intelligente, elle me fascine. « Ginny, merci. Tu as changé ma vie. » oula. « J'ai juste- » elle les voit, mes joues qui rougissent? Elle le voit, l'inconfort qui me fait me replacer deux, trois, quinze fois sur ma chaise? « Tu as plus cru en moi que mes propres parents ne le feront de leur vie entière. Tu me donnes une chance de réaliser mon rêve sans me mettre la pression pour que je te montre mes toiles. Ce qui arrivera. Un jour. Dans cent trente ans. Quand on sera des tortues desséchées (réincarnation et tout ça). » oh, Lola. « Je te serai loyale en cas de tempête, d'ouragan, d'incendies massifs qui détruiraient l'ensemble du pays. Compte sur moi avec l'atelier, avec Noah, avec tout ce dont tu as besoin. » ohhhh, Lola.

« T'as pas besoin de me montrer tes toiles si tu ne te sens pas prête tu sais. Ni aujourd'hui, ni demain, ni quand la moitié de nos corps sera remplacée par des pièces de robots parce qu'on sera encore là dans des millénaires en mode Terminator. » la pression que je retire de suite, les lignes que j'ai tenté de lire à travers ses mots. « T'es inspirée et t'es inspirante. Ça suffit amplement. » et c'est la vérité. Je n'ai pas proposé à Lola de rejoindre l'équipe pour lui mettre au passage une épée de Damocles au-dessus de la tête. Je ne lui ai pas offert une place parmi nous pour ajouter une couche de pression supplémentaire et tout sauf nécessaire sur ses épaules. Ses paroles me touchent, y'a aucun doute, mais c'est obsolète entre elle et moi. Elle compte, remerciements ou non. Le chin que je partage avec elle en toquant un bout de croissant sur sa flûte de bulles, les miennes attendant sagement, intouchées, au bord de la table. J'y ajoute un regard empli de douceur, j'y ajoute le sourire le plus chaleureux que j'ai à lui offrir. J'y ajoute du temps aussi, tout le temps dont elle aura besoin pour faire ses marques à nos côtés.

« No way y'en restait pas quand j'étais au buffet! » mais ça, c'était avant que je redevienne l'estomac sur deux pattes que tout le monde au final est pertinemment convaincu que je suis. « Je sais que c'est pas pour Noah ni pour me sauver d'un tsunami ; mais je peux? » mes doigts, mes prunelles, mon intérêt et mes mots, tout ça, visent le macaron à la pistache qu'elle a hissé tout en haut de la pile de nourriture de toutes les couleurs et de toutes les saveurs qu'elle a accumulée. Et ça, c'est le plus beau gage d'amour à mes yeux, si elle me le cède.
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyDim 9 Fév 2020 - 17:43


Pollock et Rothko entrent dans un bar

Lola hocha de la tête frénétiquement lorsque Ginny parla d'Auden et de son rapport au génie. Elle trouvait ça si drôle et attendrissant, comme s'il s'agissait d'un panda qui roule par terre, d'un trait de caractère mignon, un peu désuet, un peu artiste du XIXe siècle qui voit en toute cathédrâle une preuve du génie de l'humanité, et donc du sien en particulier. Elle trouvait tout formidable, de toute façon, chez Ginny, Auden, et Robin, et elle ne demandait qu'à être adoptée sur un papier officiel qu'elle pourrait accrocher à son mur, puis décrocher pour le montrer à la ville entière. Elle aimait l'équilibre qu'ils avaient trouvé, malgré la folie inhérente aux McGrath (moins à Ginny qu'à certains autres de ses siblings, si vous voyez ce que je veux dire), et elle était comme une enfant, à ne pas vouloir que ça change.

UNE FONTAINE DE CHOCOLAT ? Mais elle l'avait ratée ! Ca lui arrivait tout le temps, d'être si enthousiaste pour tout ce qui l'entourait qu'elle en ratait l'essentiel, le principal. C'était quand même tragique. Si, si, rater une fontaine de chocolat, c'est tragique, on peut se le dire. Elle jeta un regard analytique à ses deux assiettes, se demandant si elle aurait assez faim après les avoir dévorées pour ensuite passer à la fontaine de chocolat, se dit que c'était un risque débile à apprendre, qu'on n'avait qu'une vie, et s'excusa, "attends, je reviens", pour filer vers le buffet, remplir une assiette avec des fruits et marshmallows plongés dans la fontaine de chocolat, et enfin revenir s'asseoir. Elle poussa les deux autres assiettes au centre et commença par les délices au chocolat. Elle se sentait soulagée, rassénérée.

Lola se lança ensuite dans son discours de gratitude, et elle voyait bien que Ginny rougissait autant qu'elle, et elles avaient l'air malines, toutes les deux, à être cramoisies d'amitié. Mais c'était si chouette d'enfin pouvoir lui déballer tout ça, et de lui avouer : "Tu m'as manquée pendant que t'étais en Europe. D'ailleurs, tu ne m'as encore rien raconté. T'as préféré le séjour dans quelle ville ? Est-ce qu'il y a une toile qui t'a complètement traumatisée de bonheur de l'avoir vue ?" Oui, évidemment, mais laquelle, c'était ça la question. "OH ET LA NOURRITURE FRANCAISE. Est-ce que c'est aussi bon qu'on se le raconte ?" Oui, parce que Lola n'avait jamais voyagé, mais admettre ça à Ginny la gênerait beaucoup trop ; déjà qu'elle ne comprenait pas pourquoi Ginny l'avait admise dans son cercle, elle n'allait pas en rajouter.

"T'es inspirée et inspirante." Lola s'étouffa sur une fraise enrobée de chocolat. C'aurait été une belle façon de mourir, mais elle s'empressa quand même de gulper du champagne pour déglutir le tout. Et c'est là qu'elle remarqua que sa coupe était presque vide (oups) et que celle de Ginny était tout à fait pleine. Pas un peu entamée. Pleine. Les yeux de Lola se plissèrent. Et ce qu'elle avait senti au creux d'elle-même pendant l'Europe se confirmait. Soudain, en regardant Ginny, elle ne voyait que ça. C'était d'une évidence, finalement. Et c'est pour ça qu'elle le dit sous forme d'affirmation, pas de question. "Tu es enceinte." Elle en resta muette. Elle qui ne voulait pas de changements, on passait sur du très, très gros changement. Et certes, elle ne connaissait pas bien la vie personnelle de Ginny, mais suffisamment pour en déduire que c'était Isaac et pas Auden, et oh mon Dieu, ça voulait dire beaucoup. "Auden est au courant ?" La conversation était devenue sérieuse beaucoup trop vite, mais il n'y avait rien à faire, c'était énorme comme nouvelle. Elle qui espérait secrètement que ses deux parents adoptifs allaient se mettre ensemble et faire des bébés, c'était loupé.

A ce stade-là, quand Ginny demanda un macaron à la pistache, Lola poussa l'assiette si vite vers Ginny qu'on aurait cru que c'était une question de vie ou de mort. LE BEBE VOULAIT DE LA PISTACHE. Et elle allait s'en occuper de ce gamin, c'était déjà décidé. Pourtant, les enfants et elle, ça faisait douze. Mais les enfants de Ginny, c'était différent. Noah avait révolutionné sa vision des êtres miniatures. Il était tellement parfait. Et évidemment que la créature in-pansum allait être tout aussi extraordinaire. Et Lola serait là dès le début, à demander des tours de baby-sitting avec les cent-vingt-cinq autres personnes sur la liste d'attente. "Je pensais que -", non Lola, tais-toi Lola, vraiment parfois il faut se taire, et là ça fait partie de ces moments-là, trouve une échappatoire à cette phrase, finis-la différemment, sur la pistache tiens, c'est bien la pistache, "qu'il se passait quelque chose entre toi et Auden." Et merde, Lola, t'es relou, franchement. "Mais j'ai dû regarder trop de comédies romantiques hollywoodiennes, c'est mon côté fleur bleue cachée." C'est mieux, enchaîne, enchaîne. "T'as vu Quand Harry rencontre Sally ?" Quitte à mettre les pieds dans le plat, autant y aller à fond, et parler DU film où deux personnages étaient amis pendant cent mille ans pour finalement réaliser que bien sûr ils étaient amoureux et faits l'un pour l'autre pour l'éternité et au-delà.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 14:18


La fontaine de chocolat reste bonne gagnante, je suis absolument rien d'autre qu'hilare lorsque je vois Lola qui se lève en panique pour filer à toute vitesse couronner une nouvelle assiette de sillons au lait, au noir et à la praline. Les fruits s'y noient, les morceaux de gâteau pareil, y'a de la guimauve aussi, et c'est assuré que d'ici 0.2 seconde, j'ai les joues tout comme les doigts recouverts de sucre à cause (grâce à) d'elle. Par-fait.

"Tu m'as manquée pendant que t'étais en Europe. D'ailleurs, tu ne m'as encore rien raconté. T'as préféré le séjour dans quelle ville ? Est-ce qu'il y a une toile qui t'a complètement traumatisée de bonheur de l'avoir vue ?" j'ai été égoïste, j'avoue. J'ai gardé pour moi des tas de moments du voyage, je les ai emmagasinés sans jamais avoir pensé une seule seconde à les raconter à voix haute à qui que ce soit. Pendant que je m'attèle donc mentalement à souligner les grandes lignes, à trouver réponse à ses questions non sans garder pour moi une part de jardin secret pour des tas de raisons mais surtout les miennes, elle relance sur le seul et unique sujet sur lequel je risque de pouvoir parler pendant des heures sans même me cacher derrière la seule bribe de censure. "OH ET LA NOURRITURE FRANCAISE. Est-ce que c'est aussi bon qu'on se le raconte ?" « Chaque jour, c'était le pire dilemme du monde de choisir entre les macarons et les croissants, les éclairs aussi. Du coup, y'avait jamais de choix, c'était toujours la totale et je devrais dire que je contrebalançais avec des fruits mais pas du tout du coup ce matin j'équilibre. » il est immense et il est tartiné de chocolat mon sourire, quand pour une fraise je gobe 4 fois sons poids en tartinade aux noisettes.

« À Paris tout était beau. On a vu Van Gogh. » que je relance, une gorgée de café plus tard, posée et prête à partager un peu des souvenirs accumulés. « À Berlin tout était vrai. On s’est pris pour Banksy. » ce qui me semble être un résumé suffisamment exhaustif, du moins, à mes yeux. Je finis par dégainer mon portable pour en chercher l'album-photo. Auden en avait supprimé des tas du coup mais il m'en reste encore pas mal, remontant dans le temps aux toutes premières avant que la voix de Lola ne résonne comme une évidence. "Tu es enceinte." un hochement de la positive, un rire aussi. Oui.

Je sais pas, là. Si elle est outrée, si elle est heureuse, si elle se questionne, si elle se demande déjà à quel point faudra user de ruses et de manigances pour que Noah partage son titre de seul gamin autorisé à courir dans un sens comme dans l'autre de la galerie. Pour ça, j'ai déjà un plan tout trouvé, le nouvel héritier ou la nouvelle héritière sera juste installé(e) confortablement sur son dos, en mode Yoda sur celui de Luke et - "Auden est au courant ?" « Si tu cherches un truc que tu sais et qu'il sait pas, tu peux le faire rager en lui disant que je t'ai dit déjà mes choix de prénoms et qu'il va les détester. » ça par contre, je sais d'où ça vient. Je sais que ça vient du fait qu'on est une famille, je sais que ça vient du fait que l'un l'autre on se met le nez dans nos affaires sans jamais demander notre reste. Je sais qu'on a l'air de tout mélanger parce que c'est ce qu'on fait, et j'allais pas en tenir rigueur parce que c'est comme ça qu'on fonctionne aussi bien que mal depuis si longtemps, mais Lola m'en laisse pas le temps, là non plus.

"Je pensais que -" oh, Lola. "qu'il se passait quelque chose entre toi et Auden." tout le monde pense ça. Tout le monde pense ça et tout le monde essaie de définir la relation et tout le monde se contente juste de ce qu'ils voient à la surface. Tout le monde a ses pronostics et ses scénarios, et je pourrais jurer que si je les passais un à un, y'en aurait aucun qui serait vrai, y'en aurait absolument aucun qui définirait ce qui se passe, entre Auden et moi. "Mais j'ai dû regarder trop de comédies romantiques hollywoodiennes, c'est mon côté fleur bleue cachée." bien rattrapé coco, t'as tenté et pour ça, je suis gentille, je lui laisse la dernière orange au dulce de leche. "T'as vu Quand Harry rencontre Sally ?" là par contre, je peux juste éclater de rire, attendrie. Encore heureux, c'est à moi qu'elle parle de tout ça, et pas à Auden.

« On se connaît depuis dix ans et des poussières. » on se connaît depuis des milliers de disputes, depuis tout autant de silences et encore plus de regards bien trop intenses pour que ce soit pas notre potentielle marque de commerce. On se connaît depuis toutes les phases de ma vie, toutes celles même les moins glorieuses qu'il a vues, desquelles il se moque encore. On se connaît depuis une immense partie des siennes, même s'il reste encore des zones d'ombre que je lui laisse, qui lui appartiennent parce qu'il a le droit, parce qu'il l'a gagné y'a tellement longtemps de ça. « Il s'est passé beaucoup de choses, entre Auden et moi. Et il s'en passera encore des tas. » on arrivera juste jamais à les prévoir, ni à les expliquer, j'ai enfin fini avec le temps à l'accepter. « C'est ce qui arrive quand tu dédies presque la moitié de ta vie à embêter quelqu'un. » c'est aussi compliqué que c'est évident, et pour une raison que j'ignore, ça m'est suffisant.

« T'as un côté fleur bleue caché? » et on reprend sur le programme principal, parce que ça, c'est un truc que j'aurais pas pu prédire, c'est un truc que je connais pas d'elle et c'est surtout la meilleure façon à mes yeux de diffuser l'information pour en gratter de nouvelles. « Parce que t'as qu'un mot à dire et je transforme l'atelier en parfaite scène de comédie romantique pour ton prochain rendez-vous. »
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyMar 18 Fév 2020 - 11:03


Pollock et Rothko entrent dans un bar

Gosh, ce chocolat. Et les fruits et les bonbons qui allaient avec, mais principalement ce chocolat. Sans transition, Lola goûta les oeufs brouillés avec de la tomate, et le poisson avec des pommes de terre sautées. Tout était parfait et rien n'allait ensemble : un brunch, donc. Lola dégustait, et elle jetait un oeil curieux aux autres clients, qui décortiquaient des fruits de mer dans des assiettes mieux rangées et plus petites. Elle haussa les épaules et goûta le pancake avec du miel : une réussite. Elle le tendit vers Ginny pour qu'elle goûte. Et en échange, Ginny la faisait rêver, avec des bribes de boulangerie française, d'artistes majeurs, d'Europe. Lola se fit la promesse solennelle qu'un jour elle irait découvrir les grandes toiles par elle-même, peut-être seule d'ailleurs, au bout du monde, à dessiner dans les musées comme une forcenée, ce serait bien, ça.

Pour l'heure, la fête était à Ginny et à l'enfant qu'elle portait. Lola ne connaissait rien des drames qui avaient fait partie de la première grossesse, donc elle se réjouissait et s'inquiétait pour des raisons complètement différentes. Lorsque Ginny confirma, Lola eut un sourire à s'en décrocher la mâchoire : "Félicitations", et se tourna vers le ventre de Ginny, "Welcome, little one". La famille recomposée s'agrandissait, et bien que ce serait une arrivée dans un monde un peu fissuré et fracassé, ils prendraient tous soin de la petite boule d'énergie rayonnante qui les rejoindrait. Lola éclata de rire au sujet des prénoms : "C'est exactement ce que j'allais te demander ! Est-ce que tu as déjà commencé à réfléchir ?"

Bien sûr, elle ne put contenir sa curiosité (elle n'essaya pas tant que ça, d'un autre côté, mais un peu quand même), et la conversation dériva sur Ginauden, la légende urbaine d'un amour qui était là sans être là. Et la réponse de Ginny fut exactement ça : la perpétuation d'un mythe sans sa confirmation. Lola fit une moue, qu'elle agrémenta de jus d'orange, champagne, café, et pancake. Les papilles en alerte, elle préféra répondre par un haussement d'épaules plutôt que de poser des questions qui viendraient s'immiscer dans une brèche que Ginny n'était pas prête à révéler au grand jour. En revanche, rien ne l'empêchait de s'épancher sur son côté fleur bleue, en effet.

"Si tu le dis à qui que ce soit, je serais obligée de...", elle cherchait une menace, mais rien ne lui venait, "... enfin, tu vois quoi." Terrifiante, la Lola, quand elle s'y mettait. Elle arrivait au bout de ses assiettes à une vitesse impressionnante et réfléchissait déjà à ce qu'elle irait chercher ensuite. "J'ai beau ne jamais être tombée amoureuse", étrange phénomène, lié à quoi elle n'était pas sûr, "malformation de naissance, dirons-nous", et pourquoi pas d'ailleurs, c'était comme ceux qui tombaient tout le temps amoureux, ils devaient bien avoir un problème eux aussi, "je rêve que le jour où ça arrivera, ce sera comme dans les comédies romantiques. On se baladera dans la nature et il se mettra à pleuvoir et tout sera trempé. On tombera sur des musiciens de rue extraordinaires au détour d'une rue. On passera des nuits entières à discuter et l'autre personne me surprendra constamment, somehow." Lola regardait dans le vide, en s'imaginant tout ça. Elle revint à la réalité, capta Ginny, et acheva par un pragmatique : "Ce n'est peut-être pas très réaliste, tout ça."

Lola acheva pour de bon une assiette, la cala sous l'autre, et se mit à siroter ses trois boissons tranquillement, sans ordre apparent. "Comment t'as fait pour t'autoriser à faire ce que t'aimais, tout simplement ? A vivre selon tes principes ? Tu as l'air tellement indépendante sur plein de choses, et ça a l'air tellement naturel, et pourtant je me doute que ça a dû être tout un trajet. En plus, c'est fou, même tes frères et soeurs font ce qu'ils veulent. Vos parents vous laissaient très libres ?" Lola était très forte à lire et cerner les gens, sauf lorsqu'elle bavait d'admiration devant eux, et là son radar disparaissait à mille lieux sous Terre. "Ca me terrifierait de vivre comme je l'entends", ajouta-t-elle, tout bas, en fixant son café.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyVen 28 Fév 2020 - 16:03


L'enfant, le voyage, les secrets et les non-dits. Lola arrive à surfer à travers tous les sujets qui fâchent avec une facilité désarmante, me rassurant sur le fait qu'elle saura s'adapter peu importe qui se trouve devant elle. Je m'étais pas du tout trompée lorsque je lui avais offert de se joindre à l'équipe, et encore une fois, elle le prouve sans même essayer.

"Si tu le dis à qui que ce soit, je serais obligée de... enfin, tu vois quoi." un fin sourire se dessine sur mes lèvres, au rayon de l'autorité ni elle ni moi n'avions quoi que ce soit à envier l'une à l'autre. "J'ai beau ne jamais être tombée amoureuse, malformation de naissance, dirons-nous" doucement, je me replace sur ma chaise. Loin de moi l'idée de juger ses gestes comme ses réflexions, encore moins de lui donner l'impression qu'elle doit les justifier. Mon regard est doux, l'expression de mon visage également. Si elle souhaite continuer elle le peut, mais si elle veut qu'on change de sujet pour recommencer à s'extasier sur la fontaine de chocolat, jamais je ne la brusquerai à poursuivre. "je rêve que le jour où ça arrivera, ce sera comme dans les comédies romantiques. On se baladera dans la nature et il se mettra à pleuvoir et tout sera trempé. On tombera sur des musiciens de rue extraordinaires au détour d'une rue. On passera des nuits entières à discuter et l'autre personne me surprendra constamment, somehow." mais Lola est courageuse, et Lola s'ouvre avec moi bien plus que je ne le mérite. Je ne suis qu'une inconnue qui a croisé son chemin au bon moment, au bon endroit. Je ne suis qu'un nouveau visage, je ne suis qu'une nouvelle amie. Et pourtant sa confiance envers moi continue de me fasciner, au point où je ne l'aime qu'encore plus. "Ce n'est peut-être pas très réaliste, tout ça."

« Ce sont les détails, la meilleure partie. » que je commence, doucement, sans rien brusquer. Sa vision est adorable bien que teintée des comédies romantiques qu'elle a dû aller gratter. Reste que si ce sont ces détails-là qui lui plaisent, les synchronicités qui semblent s'être toutes éparpillées pour former un tout aussi séduisant que l'histoire en elle-même, ce qui m'importe là, c'est de la rassurer sur un point un seul. « Tout le monde se moque de moi quand je dis ça, mais c'est la routine qui change tout. Celle que tu construis à deux. » ça n'a pas besoin d'être grandiose. Ça n'a pas besoin d'être forcé, d'être larmoyant. Ça n'a pas besoin d'être complexe non plus, ni d'être exagérément romancé. La pression n'a pas besoin d'être ni sur ses épaules ni sur sa cage thoracique. Si elle aime, ça peut être autant les détails que les grandes envolées, si elle aime, ça peut être autant dans les plus petites perles ancrées. Si elle est avec la bonne personne, tout devient grandiose anyways. Derechef, je m'assure de le lui expliquer, tentant de toutes mes forces de calmer son regard voilé au passage.

"Comment t'as fait pour t'autoriser à faire ce que t'aimais, tout simplement ? A vivre selon tes principes ? Tu as l'air tellement indépendante sur plein de choses, et ça a l'air tellement naturel, et pourtant je me doute que ça a dû être tout un trajet. En plus, c'est fou, même tes frères et soeurs font ce qu'ils veulent. Vos parents vous laissaient très libres ?" et là par contre, mon sourire quitte une fraction de seconde mes lèvres. Il revient, il se remet en place, il y est habitué et moi aussi, à éviter d'entrer dans les détails avec ce sujet-là. Marianne et Isaïah McGrath, éternelles épées de Damocles. « Mes parents sont de bien étranges créatures. » ce qui me semble les résumer autant qu'il le faudra. « Ils sont à Londres, et nous ici. Ça aide. » on s'est enfuis Lola. On s'est tous tirés de là en croyant qu'il n'était pas trop tard, pourtant il était trop tard bien avant qu'on ne le réalise. "Ca me terrifierait de vivre comme je l'entends"

Mon café que je repose doucement, l'inspiration qui va avec. « Okay. On termine nos assiettes, on en prend d'autres juste pour être certaines d'avoir tout goûté et -. » mon regard dérive entre les fruits couverts de guimauves et les restes de croissant que je dévore, bouche pleine de retour au programme principal. « - et on fait un truc, juste un, qu'on veut vraiment. N'importe quoi, quelque chose de petit, ou d'immense, mais il faut absolument que ce soit quelque chose qu'on s'est toujours refusé. » c'est peut-être naïf, c'est sûrement utopique. Mais à nous voir et à nous entendre, je serais prête à parier une assiette complète de macarons à la pistache que c'est exactement ce dont on a besoin toutes les deux.
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyMar 3 Mar 2020 - 17:34


Au visage de Ginny, Lola se doutait qu'elle était sur le point de recevoir un cours magistral sur l'amour. Elle s'imaginait, étudiante dans un amphithéâtre rempli, grattant des notes à toute allure pendant que Ginny, enseignante sur l'estrade, leur expliquait que c'est un sentiment qui va au-delà des scènes au violon et piano dans les films. Ca la faisait sourire, cette image, parce qu'elle était drôle, elle était exagérée, mais la vérité c'est que Lola avait grand besoin d'apprendre ce que c'était, l'amour pour de vrai. Une envie, aussi. Et plus elle voyait Ginny et Auden se battre l'un pour l'autre, plus elle se demandait ce que ça faisait, d'être loyale à la vie à la mort de cette façon-là, de consacrer tant de temps et d'énergie à quelqu'un qu'on trouve irremplaçable. Lola avait tourné le dos pendant dix ans au seul meilleur ami qu'elle avait eu de sa vie. Elle n'avait eu que des relations amoureuses passagères, sans intérêt, sans profondeur. Elle multipliait même les bars pour ne pas avoir un engagement trop prenant avec un lieu. Qu'est-ce que ça faisait de s'y risquer ? De se consacrer à un être humain ? Lola prenait des notes mentales tout en hochant de la tête : les détails ; la routine construite à deux.

Elle embraya sur la famille de Ginny avec une apparente facilité qui dissimulait sa gêne à toujours aller plus loin dans ses questionnements. Ginny répondit, succintement, certes, mais répondit. Les indices disséminés dans sa phrase indiquaient que la relation avec la famille n'était pas au beau fixe. Comme Auden. Comme Lola. Etait-ce pour cela qu'ils ressentaient à la galerie un tel attachement les uns aux autres ? Une telle impression que c'était un foyer, une famille ? Etait-ce à cause du fossé gigantesque entre leurs parents et eux-mêmes ?

Lola dévorait le contenu de ses assiettes pendant que Ginny parlait, et elle accepta avec plaisir d'aller se resservir. "Occupe-toi du sucré, je m'occupe du salé", déclara-t-elle, très sérieuse, comme si c'était une mission de guerre, une opération spéciale. Elle se dirigea vers le buffet du salé et reprit des tomates (elle adorait ça), du jambon et du fromage (la base de la vie), plusieurs pains différents, des ailes de poulet, des minuscules sandwichs au contenu mystérieux, et du poisson cru. Tout ça dans deux assiettes qui naviguèrent jusqu'à la table. "J'ai une idée de truc. Mais c'est vraiment petit. Et ridicule. Et bizarre." Mais oui, Lola, flagelle-toi avec une ceinture pendant que t'y es. "J'ai toujours rêvé de -" Et Lola croquait dans le fromage, parce qu'elle en avait envie mais aussi et surtout parce qu'elle était gênée de finir sa phrase. Elle pointa vers sa bouche pour signifier qu'elle ne pouvait pas parler tant qu'elle mâchait, et je vous jure que dès qu'elle avala, elle enfonça un bout de jambon et de pain entre ses dents. Elle haussa les épaules, navrée. Puis finit son champagne et lâcha le morceau : "J'ai toujours rêvé de marcher dans la rue déguisée. De préférence en pirate. Ou en dinosaure. Mais mes parents disaient que ce n'était pas acceptable. Mais c'est comme faire entrer de la magie dans le quotidien, tu comprends ? Voir cette étincelle de surprise dans les yeux des gens, qu'ils aient quelque chose de joyeux, de drôle, à raconter à ceux qu'ils aiment quand ils rentreront chez eux."

Lola ne le savait pas consciemment, et pourtant elle avait lu des choses sur le sujet, dans des bouquins d'art, mais elle n'aurait jamais osé se comparer à cela ; pourtant, il était évident que ce qu'elle décrivait, c'était son envie de faire de la performance ; elle voulait bouleverser le quotidien des passants, transformer la rue, créer un nouveau contexte, faire surgir des émotions au milieu de la routine. Elle n'était pas encore prête à mettre des mots dessus, mais c'était un bon début qu'elle avoue son envie à Ginny. "Et toi, t'aimerais faire quoi ?" Lola piochait si vite dans les assiettes - et Ginny aussi, mais ça on n'a pas besoin de le préciser - qu'il ne fallut que cinq minutes de plus pour tout vider. Elle se leva, "Je vais aux toilettes", et marcha droit vers la serveuse, carte bleue à la main, l'air menaçant. La serveuse passa immédiatement la carte, soit parce qu'elle était intimidée, soit parce que l'autre serveuse lui avait dit de ne surtout pas se lancer dans un débat avec cette cliente. Lola revint à la table, l'air de rien, "T'es prête ? On y va ?" Et elle bouillait d'impatience d'oser réaliser un rêve, un voeu, en compagnie de son ange gardien.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptySam 7 Mar 2020 - 7:39


Elle semble hésiter une seconde, cinq autres ensuite. Mais c'était sans que je m'attende à la voir finalement prête à déballer le grand jeu. Elle inspire Lola, elle est adorable à voir, et ce serait mentir de dire que je ne suis pas totalement et entièrement attentive à la suite. "J'ai toujours rêvé de marcher dans la rue déguisée. De préférence en pirate. Ou en dinosaure. Mais mes parents disaient que ce n'était pas acceptable. Mais c'est comme faire entrer de la magie dans le quotidien, tu comprends ? Voir cette étincelle de surprise dans les yeux des gens, qu'ils aient quelque chose de joyeux, de drôle, à raconter à ceux qu'ils aiment quand ils rentreront chez eux."

Son bonheur enfantin est contagieux, l'étincelle dans ses yeux pareil. Je l'imagine à s'assurer que chaque visage croisant son chemin se retrouve encore plus illuminé que le sien, je l'imagine à faire rire les gamins comme elle sait si bien faire rire Noah, à ramener un peu de magie de façon aussi naturelle que fascinante dans la vie d'adultes parfois bien trop butés. "Et toi, t'aimerais faire quoi ?"

Je me laisse le temps d'y penser, la réponse qui finit par remonter aussi naïve, aussi ludique que possible. « Tu parles de magie et tu vois, moi j'aimerais apprendre comment faire au moins un truc avec des cartes. » et je pouffe de rire, le chocolat et le café qui n'aident pas à ce que mon cerveau ne tourne pas en vrille. C'est con et c'est inutile, mais je me dis que si on se déniche un livre de tours tous plus funky les uns que les autres dans une brocante en ville, on risque d'en avoir pour un après-midi complet (okay et sûrement des mois ensuite) à peaufiner nos chorégraphies. À monter un numéro qui n'a rien à envier aux grands de ce monde. Bon, on sait toutes les deux que je vais finir par me faire mordre par la fausse colombe sortie du chapeau, et que Lola risque de passer sa vie à démêler les noeuds dans la longue corde multicolores qu'on cache dans nos manches. Mais l'important dans l'exercice c'est de le tenter, non?

"T'es prête ? On y va ?" elle est pas subtile dans l'entrée à lancer des coups d'oeil à répétition à la serveuse alors que je viens la rejoindre. C'est probablement pour cela que je réserve dans un murmure dissimulé pour elle et moi la semaine prochaine, m'assurant de garder la date encore surprise mais d'être certaine que la facture sera pour moi à ce moment-là.

La brise australienne fait du bien, les macarons qui restaient dans nos assiettes (ok, j'en ai volé quelques uns au buffet aussi, sue me) que je partage avec elle quand j'extrapole la suite de nos aventures le sourire aux lèvres. « T'es le pirate. Et moi le dinosaure. Et après on apprend à faire le tour où je sors un As de coeur de ton oreille. »
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyDim 8 Mar 2020 - 12:10


Elles allaient réaliser des rêves de gosse. Lola s'étonna de ne pas faire ça toutes les semaines, tellement c'était le plan le plus sensé qu'elle ait entendu depuis longtemps. Pourquoi les adultes ne passaient par leurs weekends à réaliser des rêves d'enfance ? Que la semaine, ils doivent travailler, très bien, c'était normal, c'était le système, mais le samedi et le dimanche... Lola se réjouissait tellement qu'en sortant du restaurant, elle se mit à taper dans ses mains, et faire d'étranges mouvements de jambes qui ressemblaient autant à des pas de danse qu'à des TOCs prononcés. Ginny lui tendait un macaron, et Lola souriait, au comble du bonheur, en croquant dans la pâtisserie sucrée et croquante.

"T'es le pirate. Et moi le dinosaure. Et après on apprend à faire le tour où je sors un As de coeur de ton oreille." Lola hocha de la tête tellement vite qu'elle faillit s'étouffer avec un morceau de macaron. Elle avait l'impression d'être un lapin tachycardiaque qui courait dans les prés. Elle fit signe à Ginny que c'était à gauche, le magasin de déguisements. Pas qu'elle l'ait repéré avant. Pas qu'elle soit passée devant mille fois en se disant que bientôt, ce serait le jour, ce serait l'heure. Pas qu'elle ait rêvé de ce moment-là de nombreuses fois depuis l'âge adulte. Pas du tout.

Elles entrèrent dans le magasin, qui gardait un décor de Halloween toute l'année (plus simple que tout changer chaque mois ou chaque saison, mais un peu paresseux quand même, si vous me demandez mon avis), et Lola bondit de rayon en rayon. Si Flash l'avait vue, là, il aurait reconnu une compatriote. Le gérant du magasin, un homme à embonpoint de bière et des yeux perçants derrière des lunettes sales, suivait de loin la silhouette de Lola, pas du tout pour admirer sa féminité (il n'en avait rien à cirer), mais pour vérifier que ce n'était pas une voleuse survoltée ; il avait vu Thelma et Louise parce que sa femme l'y avait obligée, et il se méfiait maintenant quand deux femmes un peu trop joyeuses entraient dans son magasin.

Lola ne voyait rien de tout cela. Elle attrapait toutes les tenues de pirates et dinosaures qu'elle trouvait et les amena à Ginny, en les montrant une par une. Elle sautillait d'excitation. "Monsieur", elle se tournait vers le gérant, soudainement, "est-ce qu'après les avoir achetés, on pourra se changer dans la cabine pour porter les déguisements en sortant du magasin ?" Le gérant fit une tête ahurie, et en même temps, il en avait vu des choses, dans son magasin de déguisements. Il haussa les épaules en marmonnant, l'air de dire qu'il n'en avait rien à secouer, tant qu'elles payaient en bonne et due forme. Lola entendit tout cela comme si ç'avait été un oui mélodieux et enthousiaste. "Okay, Gin, t'as choisi ? T'es prête ? On est parties ? Oh, la, la. Oh, la, la." Le risque de proposer à Lola de réaliser un rêve d'enfance, c'était que ça montait le curseur de ses émotions (déjà envahissantes en temps normal) à very high.

@Ginny McGrath
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyMar 31 Mar 2020 - 13:45


"est-ce qu'après les avoir achetés, on pourra se changer dans la cabine pour porter les déguisements en sortant du magasin ?"
« C'est pas juste une possibilité c'est une o-bli-ga-tion. »

La suite ressemble vaguement à n'importe quelle scène de films en mode makeover : les cabines d'essayages sont remplies des choix qu'on a faits sans vraiment choisir, la sélection se constituant de définitivement tout ce qui se trouve sous notre main et/ou qui a la couleur la plus voyante qu'on arrive à trouver. "Okay, Gin, t'as choisi ? T'es prête ? On est parties ? Oh, la, la. Oh, la, la." j'entends Lola rire de l'autre côté du mur de sa cabine à cause de mes dizaines de milliers d'objections à chaque fois que les costumes sont trop courts ou trop moulants, elle doit m'entendre être hilare à la seconde où elle enfile un truc qui brille plus que ses yeux de gamine lorsque je sors la tête de derrière le rideau pour lui montrer le résultat final.

J'ai les cheveux en bataille et elle a les joues rosies, j'ai déjà si chaud sous mon hoodie de brontosaure violet à taches vertes et elle porte le cache-oeil à merveille. Ça aurait été facile de faire passer le tout comme des pyjama, ç'aurait été simple de juste dire qu'on avait fait déjà la principale partie du défi en prenant un selfie et en repartant chacune de notre côté ; mais ni Lola ni moi ne semblons prêtes à abandonner quoi que ce soit quand on finit par payer la bouche en coeur la voix qui chante, et que nos pas se précipitent hors de la boutique.

« Penses-y : dans QUEL genre de monde un pirate cohabiterait avec un dinosaure sur un banc de parc, en vrai? » que je brainstorm, logique implacable, quand on a finit par se poser en nature après avoir fait la course sur les trottoirs du quartier comptant les dédales pour en éviter une sur trois comme si elles transportaient de la lave à elles seules. Je pouffe de rire, mange une bouchée de ma glace assortie à mon déguisement, en pique deux des bouchées, dans la glace assortie au sien.
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Message(#) Sujet: Re: Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) Pollock et Rothko entrent dans un bar (ft. Ginny McGrath) EmptyMer 1 Avr 2020 - 13:23


"Je suis ravie que tu m'aies posé la question, figure-toi." Attention : Lola s'apprêtait à raconter une histoire. Elle s'inspira de sa glace vanille chocolat qui coulait déjà beaucoup trop. "En fait, dans le prochain film Pirates des Caraïbes", parce qu'il n'y en avait pas eu suffisamment, parce qu'il en fallait des millions pour que Lola soit enfin satisfaite, "Jack arrive sur une île genre Jurassic Park." Elle entendait dans sa tête des producteurs hollywoodiens se dresser sur leur chaise et sautiller d'excitation : un crossover entre deux des franchises majeures du grand public. De quoi se faire un paquet de millions.

"Jack sait que les diplodocus gardent un trésor secret et mythologique. Mais il a du mal à se faire des amis parmi les dinosaures, ils sont tous hyper méfiants avec lui. Sauf le brontosaure." Ca faisait parfaitement sens, et bon courage à celui qui tenterait de défier la logique narrative. Le sucre de la glace faisait un chemin rapide vers le coeur et le cerveau de Lola, qui était l'enfant la plus ravie de la planète.

Elle se tourna vers Ginny avec un sourire bien campé sur son visage. "Je n'aurais jamais cru que Jack et le brontosaure deviendraient amis, mais je suis vraiment contente que ça se soit passé." Elle qui avait passé tant de temps à être intimidée par Ginny, Auden et Robin, par les considérer comme des humains d'une espèce différente, une évolution 2.0, voilà qu'elle côtoyait Ginny en déguisement. Et elle était effarée de tout le bonheur qu'elle ressentait.

L'heure suivante fut consacrée à chercher un lieu pour se laver les mains, parce que Ginny n'était pas gênée par l'effet collant du sucre sur la peau, mais Lola oui. Lorsque leur mission fut enfin réussie, Lola fit un câlin à Ginny. "Je vais aller réviser mon histoire de l'art", décréta-t-elle avec un visage réjoui. Et elles se séparèrent avec la légèreté d'une journée parfaite.

- the end.

@Ginny McGrath-Williams
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