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 Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson

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AuteurMessage
Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6431 POINTS : 70

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 738z
AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
https://www.30yearsstillyoung.com/t13536-jameson-winters-lone-wolf-looking-for-her-pack

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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptyMer 17 Fév - 0:50



honey you're familiar like my mirror years ago
phoenix & jameson
There's something tragic about you, something so magic about you. Don't you agree? There's something lonesome about you, something so wholesome about you. Get closer to me
Le sourire nostalgique qui étira ses lèvres et son regard nimbé de souvenirs ne firent que piquer davantage ma curiosité. « Really? » Il finit par laisser échapper d’un ton éloquent. Un petit sourire au coin des lèvres, je haussai légèrement les sourcils comme pour lui répondre : Yeah, really. J’avais beau prendre ma défaite avec honneur et humilité, je n’avais nullement l’intention de m’illustrer en plongeant aussitôt dans une nouvelle enquête erronée. Du reste, j’étais bien trop intriguée pour avoir envie d’autre chose que de l’entendre me dépeindre les aventures qui avaient rythmé sa vie ces dix dernières années. « ... boxing. Had to fly around for training and competitions and whatnot. » Sa réponse dessina une expression de ravissement sur mes traits, reflet d’une Jaimie d’à peine vingt ans que je sentais pétiller de joie tout au fond de moi. You did it charming! You bloody did it! Heureusement, je parvins à contenir l’étrange élan qui me poussait à lui sauter au cou pour célébrer et remplaçai cette effusion passablement déplacée par une exclamation enjouée bien plus adaptée : « That’s fantastic Phoenix, I’m thrilled for you! » Et je l’étais. Au fil des années, je m’étais parfois demandé s’il était parvenu à réaliser son grand rêve de jeunesse, celui qu’il pourchassait déjà ardemment le soir de notre rencontre. Je m’étais toujours retenue d’utiliser mes contacts ou internet pour tenter de le vérifier, par crainte peut être de ternir la beauté de mes souvenirs en les diluant dans des bribes de réalité. Mais alors que nos regards s’accrochaient, je compris qu’il n’en aurait rien été. Car une énergie étrange se mit à crépiter dans l’air entre nous, réminiscence d’un temps révolu que j’avais pourtant l’impression de pouvoir effleurer. Troublée, je fus presque soulagée quand il se détourna pour ajouter : « To be fair I can’t really blame you for not guessing. It’s my nose isn’t it? Too pretty, I know. Couldn’t get it to look fucked up no matter how hard I tried. Frustrating, really. » Mes yeux écarquillés de surprise, j’eus à peine le temps de placer une main devant mes lèvres avant de laisser échapper un petit éclat de rire. « Oh yeah. It’s gotta be the nose. » Je confirmai d’un air entendu en fronçant les sourcils avec un sérieux feint. Profitant de l’invitation à peine masquée, je laissai mon regard caresser ses traits droits et volontaires, la mâchoire puissante recouverte d’une barbe un peu plus longue mais aussi blonde que dans mes souvenirs, les yeux pétillants de vivacité et empreints d’une rare profondeur, le nez presque délicat, la peau fine, marquée de petites cicatrices qui semblaient soudain enclines à me révéler leurs secrets. « Nothing to do with my outstanding lack of knowledge when it comes to combat sports. » Les lèvres pincées pour contenir mon hilarité, je balayai son visage, renouant timidement avec ces vestiges volatiles d’émotions qui tournoyaient dans ma poitrine. « That being said… I always knew you had it in you. » J’ai incliné la tête pour mieux accrocher son regard, l’air vaguement songeur. Ce mystère enfin élucidé, je me sentais envahie par une foule de questions que je brûlais de lui poser : comment tout ça avait commencé, quelle était l’aventure la plus dingue qu’il lui était arrivée, s’il avait fait de ces combats qu’on voit parfois à la télé, ce qu’il préférait dans le métier et si le rêve avait été à la hauteur de ses espérances, surtout. Mais elles s’évanouirent quand il se mit à fixer un point derrière moi. « But! If I may… if you’re still looking for the reason you don’t feel at home... here’s your guy. » Intriguée, je suivis son regard pour découvrir qu’il s’était planté sur le seul élément de décor un peu loufoque que je possédais : une figurine en porcelaine qui m’avait été offerte par Robin et à laquelle je m’étais étonnement attachée. Un sourire surpris étira mes lèvres, balayant par la même occasion le trouble qui m’avait étreinte à l’évocation des états d’âme que je venais de lui confier.

Du moins, je le croyais… car ses prochaines paroles ne tardèrent pas à le raviver. « Um. Kidding. It’s… um… well what is it? » Au fond, sa réaction n’était pas si différente de celle que j’avais pu avoir en découvrant cette statuette. Et pourtant, pour la première fois, la franchise de son rire me froissa. « It’s a vintage handcrafted salt cellar. » Je m’entendis répondre d’un ton un peu pincé, sans trop comprendre qui je cherchais à défendre entre ma dignité, ma petite-souris-de-neige-mère-Noël-printanière enjouée, ou Robin qui l’avait choisie avec tant de soin. « What’s up with the empty house by the way? Did you just move in or...? » The... empty house? Les sourcils froncés, j’étudiai un instant son visage sans comprendre avant de laisser mon regard errer autour de nous, effleurer la cuisine moderne et épurée, le salon spacieux qu’on apercevait par-delà l’ilot central, les grandes baies vitrées donnant sur une petite terrasse et l’immense jardin occulté par le voile opaque de la nuit. S’étonnait-il de ne pas trouver un homme et son journal vautré sur mon canapé ? Ou des bambins courant entre les meubles pour y éparpiller leurs jouets ? « … or was it all part of your big plan, you just rented the place, befriended my sister on purpose, I fed the last guy to your wolf and I’m next? » Décontenancée, je sentis le sang quitter mes joues. Sans le savoir, Phoenix venait d’appuyer sur une insécurité dont je n’étais qu’à moitié consciente. Je sentis les murailles que j’avais timidement abaissées au cours de la soirée s’ériger d’un coup pour reconstituer le rempart impénétrable qui s’était construit au fil des années. Un rire que j’aurais voulu plus sincère parvint à se frayer un chemin hors de mes lèvres tandis que je me détournai pour mélanger notre repas avec des gestes un peu trop précis pour avoir l’air totalement naturels. Oh, yeah. The cooker’s just a trick to lure them in and make sure I have an endless supply. J’aurais pu plaisanter en lui lançant une œillade pour jouer la complicité, comme je l’aurais fait s’il avait abordé n’importe quel autre sujet. Mais ma vie sentimentale chaotique conférait à cette plaisanterie un goût amer qui m’empêchait de l’apprécier. Pas que j’aie l’habitude de découper mes amants en morceaux pour les nourrir à ma louve, non. Disons qu’elle me rappelait surtout mon incapacité à créer des relations, et surtout à les cultiver plus de quelques mois. A me sentir proche de quelqu’un, assez pour avoir envie de planter mes racines dans un seul et même endroit. « Like I said… men only escape her fangs most of the time. » Je me suis entendue badiner tandis que je récupérais jalousement ma salière pour déverser un peu de son contenu dans la préparation qui bouillait tranquillement. Je pris une inspiration et trouvai dans ses effluves si familier l’ancrage rassurant d’un bout de passé. « I just don’t like clutter. » Je répondis alors en coupant le feu. « When I moved in, I let an interior designer play with my tastes and… well here is the result. » D’une main assurée, je désignai ma baraque par-dessus mon épaule tandis que l’autre versait le mélange fumant dans un moule en céramique. « I like it here. It’s peaceful. » J’ajoutai comme pour m’en convaincre tout en recouvrant le tout d’une pâte feuilletée dans laquelle je plantai avec un peu trop d’entrain la lame aiguisée de mon couteau pour y dessiner les fentes destinées à laisser l’air s’échapper pendant la cuisson.

J’aurais voulu faire preuve de plus de détachement, évincer ses remarques avec le flegme tinté d’assurance qui habitait d’ordinaire chacun de mes mouvements. Mais la vérité, c’est que je ne m’étais jamais vraiment sentie chez moi ici non plus. Je n’avais bien évidemment jamais pris le temps de me demander pourquoi, préférant me concentrer sur mon travail, plonger dans un bon livre en soirée ou m’évader dans la nature le weekend venu. J’aimais les grands espaces offerts par ma maison, le mobilier de qualité et l’immense baignoire dans laquelle j’adorais tremper, la vue imprenable sur mon jardin boisée et la façon dont la lumière pénétrait à travers les immenses baies vitrées. J’aimais la sécurité que cette villa nous offrait et comme j’avais l’impression d’abandonner la ville pour quelque heures quand je me réfugiais au sein de ce petit écrin de nature. Je l’aimais au fond comme on aime une chambre d’hôtel luxueuse à laquelle on finit par s’attacher à force d’y revenir. Mais pas comme on aime la cabane biscornue de son enfance dont on connait tous les secrets, le loft poussiéreux d’un amant consumé par les écrits d’anciens penseurs, le cottage farfelu d’une artiste passionnée aux milles inspirations habilement mélangées. Un genre d’atmosphère chaleureuse que je n’étais jamais parvenue à créer, car j’ignorais tout bonnement quoi y insuffler. Le palace dans lequel j’avais passé mon enfance était aussi immaculé que cette baraque, quant au premier mec avec qui j’avais emménagé à la sortie de l’école, c’était un maniaque du rangement. Par la suite, je n’étais jamais restée assez longtemps au même endroit pour accumuler des babioles qui n’auraient fait que m’encombrer. Alors ma maison n’était certes pas aussi vibrante qu’on pourrait l’espérer, mais c’était la mienne. Et en beaucoup d’aspects, j’estimais qu’elle me ressemblait. Voilà ce que j’aurais voulu clairement afficher. Seulement je n’osais pas trop la ramener, inquiète peut-être à l’idée de ce que ce décor épuré pourrait révéler à mon sujet, quelle fenêtre dévoilait quelle blessure que je pensais si bien dissimulée. « This is a present from your sister, actually. She got it for me at a second hand market… said it reminded her of me. I could never figure out why though. » Je laissai un doigt s’aventurer sur la petite salière que je venais de reposer, mes lèvres étirées en un sourire mutin servant surtout à cacher la pointe de tristesse inexplicable qui avait eu l’audace de se manifester. « But enough about me. » Je pris une inspiration et attrapai ma bière à moitié entamée avant de lui désigner le canapé d’angle écru qui semblait nous attendre devant la cheminée encastrée pour l’inviter à s’y installer. « Dinner won’t be ready for another twenty minutes and I’m dying to know more about your boxing life around the world. I suppose you’re not required to sit behind a desk for hours on end so what’s a typical day at the office for you? »  
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptyDim 21 Fév - 3:47


like my mirror years ago
« Honey you’re familiar like my mirror years ago. IDEALISM SITS IN PRISON, CHIVALRY FELL ON HIS SWORD. INNOCENCE DIED SCREAMING. HONEY, ASK ME, I SHOULD KNOW. I SLITHERED HERE FROM EDEN, JUST TO SIT OUTSIDE YOUR DOOR »
J’avais voulu la faire sourire, mais c’était tombé à plat. Son regard espiègle et enjoué une seconde s’est voilé la suivante et j’ai vu son visage se fermer juste avant qu’elle me tourne le dos. Merde, qu’est ce que j’ai foutu ? « Like I said, most men only escape her fangs most of the time » elle a répondu sur le ton de la plaisanterie mais on voyait bien tous les deux que le cœur n’y était pas. Je me suis passé la main sur la nuque. D’un geste possessif, elle s’est emparé de sa statuette flippante (salière vintage artisanale) et a entrepris d’en renverser le contenu dans sa casserole avec des petits mouvements secs. Ça a senti la truffe, d’un coup. C’était normal que ça sente la truffe ? J’ai secoué la tête. On s’en bat les couilles. Je l’avais vexé. Je savais juste très bien ni comment ni pourquoi. En même temps si elle m’avait posé la même question je me serais retrouvé bien con. Peut-être qu’elle avait perdu quelqu’un, qu’est ce que j’en savais ? Pourquoi j’avais été foutre mon putain de blaire dans ses affaires ? « I don’t like clutter » elle a continué avec raideur et j’aurais bien répondu une connerie du genre « oh really? » ou « funnily enough I’d figured that out myself » mais elle était déjà sur la défensive et je me sentais déjà assez con alors c’était pas la peine d’en rajouter une couche. Elle a expliqué qu’elle avait laissé un décorateur d’intérieur s’occuper de sa baraque quand elle avait emménagé et voilà. Derrière la baie vitrée, j’ai regardé les phares des voitures qui passaient dans l’obscurité de la nuit au bout de son immense jardin. Elle avait un côté boxeur, Jaimie, quand on y pense : Règle numéro un : ne jamais baisser sa garde. Et là je sentais qu’elle gambergeait à fond derrière son expression un peu figée. « I like it here » elle a conclu en poignardant à répétition son soufflé et j’ai rebaissé les yeux vers elle avec les sourcils légèrement haussés. O...kay? Ses mèches brunes ont glissé de son chignon en cascade sur son épaule quand elle s’est penché pour mettre le soufflé dans le four et une odeur chaude et familière s’est répandue dans la pièce. Je savais pas exactement comment je l’avais froissé non mais je l’avais fait alors j’ai ouvert la bouche pour essayer de réparer ma connerie mais aussitôt  elle a enchainé: « This is a present from your sister, actually. » Of course it is. « She got it for me at a second hand market… » Of course she did. « said it reminded her of me. » Of course it – wait what ? « I could never figure out why though. » J’ai froncé un sourcil et j’ai baissé les yeux vers la petite figurine perfide qu’elle avait reposé sur le plan de travail. Je l’ai regardé une seconde en inclinant la tête et puis j’ai haussé les épaules et sans réfléchir j’ai répondu le plus naturellement du monde : « Sparkling eyes… probably.  Eh listen - » « But enough about me! » Elle m’a coupé tout sec avant de me tourner le dos pour récupérer sa bière et quand elle m’a fait à nouveau face elle a désigné le canapé où elle m’a invité à poser mon cul pour me poser plus encore de questions sur ma carrière quelle plaie. « Dinner won’t be ready for another twenty minutes and I’m dying to know more about your boxing life around the world. I suppose you’re not required to sit behind a desk for hours on end so what’s a typical day at the office for you? » Bah comment te dire, d'nos jours je passe la serpillière derrière des marmots dans une salle de boxe minable mais à l’époque « Givin' up all the things you want to eat and exercisin' until you loose the will to live » j’ai répondu du tac au tac en regardant le plafond, probablement avec plus de sincérité et moins de malice qu’elle pourrait bien l’imaginer, mais surtout histoire d’éluder le sujet parce que c’était pas l’important là « Eh look, j’ai repris plus sérieusement en rebaissant la tête pour chercher son regard I’m sorry… about what I said. About the house. It was dumb. I actually think it looks cool like that. Too much stuff makes me unconfortable too » j’ai pas épilogué, de toute manière c’est pas franchement comme si j’avais mon avis à donner, c’est pas moi qui y vivait. Mais alors je sais pas ce qui m’a poussé à continuer : « ‘was a time I didn’t have a thing to call my own except for my bike and those were some of the best years of my life. » Pensée pour le gamin dépouillé de tout que j’étais, avec sa kutte sa bécane et ses rêves de libertés et de grandeurs emmêlés qui se disait régulièrement que le vide c’était de la place en plus pour la liberté. Je me suis pincé les lèvres avec le regard dans le vague quelques secondes et je me suis passé la main dans les cheveux. « The more you got, the more you got to lose. » Okay cool maintenant ferme ta gueule avant d’en dire trop, encore. « Shit’s overrated. » j’ai fini par lâcher en guise de conclusion en laissant retomber mon bras le long de mon corps et mes cheveux devant ma gueule et puis je me suis détourné pour aller dans le salon. A l’instar de sa cuisine, c’était vide et élégant, dans le genre hyper moderne, et ça faisait sacrément bizarre d'être là. Alors j'essayais pas trop y penser, mais quelque part j’arrêtais pas de me demander si la p’tite Jaimie hippie que j’avais connu aurait kiffé ce genre d’endroit aussi. Peut-être que oui, peut-être que j’avais vraiment rien compris. Mais bon sang si c’était le cas elle avait du détester les motels pourris dans lesquels je l’avais trainé. J’ai retiré mon sweat-shirt plein de poussière histoire de pas dégueulasser son truc et ensuite j’ai regardé Jaimie comme pour vérifier que c’était toujours ok de m'y installer tout en tirant machinalement sur mon t-shirt blanc qui avait commencé à se faire la malle avec le sweat. C’était toujours ok, alors je me suis laissé tomber dans le canapé. « Fuck » j’ai soupiré tellement j’étais bien calé, bras sur le dossier, jambes écartés, et je lui ai jeté un coup d’œil alors qu’elle se rapprochait. Un sourire amusé a commencé à soulever le coin de mes lèvres et j’ai hoché la tête en me rendant compte de l’ironie de la situation : « O’right o’right, shit’s overated but a fella can still appreciate a bloody confortable sofa when he finds one, I rest my case »

Starseed
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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptySam 6 Mar - 4:45



honey you're familiar like my mirror years ago
phoenix & jameson
There's something tragic about you, something so magic about you. Don't you agree? There's something lonesome about you, something so wholesome about you. Get closer to me
La structure ferme et fraîche de mon verre de bière au creux de ma paume et l’attention reportée sur Phoenix, je me sentais déjà plus à l’aise. Pour autant, je restais vaguement sur la défensive. Appuyée sur le plan de travail en marbre, je l’observais, sincèrement curieuse de découvrir à quoi ressemblait le quotidien d’un homme qui a choisi de faire de la boxe son métier. Ce devait être un style de vie sain et excitant, bien loin de la morne routine dans laquelle tant d’employés de bureau s’enlisaient… « Givin' up all the things you want to eat and exercisin' until you lose the will to live. » Wait, what? Prise de court par le tournant inattendu de sa réponse, je plaçai une main devant mes lèvres et m’éclaircit la gorge pour ne pas m’étouffer avec la gorgée que j’avalais jusqu’alors tranquillement. « Sounds rather intense… » Je finis par commenter, encore plus intriguée. Ses yeux clairs se désintéressèrent de mon plafond et tombèrent droit dans les miens. Un frisson parcouru mon échine, tant ils donnaient l'impression déroutante de voir à travers le voile brumeux dont je m’entourais pour sonder les tréfonds de mon âme. « Eh look, I’m sorry… about what I said. About the house. It was dumb. I actually think it looks cool like that. Too much stuff makes me uncomfortable too. » Les sourcils légèrement froncés, je sentis une petite tension dans ma gorge, dont je tâchai de me débarrasser en effleurant mon cou du bout des doigts. Persuadée d’être imbattable dans l’art de cacher mes émotions, je n’avais guère l’habitude d’être percée à jour. Surtout pas dans un moment de vulnérabilité, et encore moins par un homme. Contrairement aux spécimens douteux que j’avais connus, il semblait vouloir reconnaître son faux-pas et s’attachait à le préparer avec ce mélange de discrétion et d’assurance qui le caractérisait. Les doigts un peu trop crispés autour de mon verre, je hochai silencieusement la tête sans pouvoir m’empêcher de me demander si je devais le remercier pour sa franchise, me risquer à une plaisanterie pour dissiper les émotions inconvenantes qui battaient encore dans mon cœur ou encore balayer l’offense d’un geste éloquent du poignet pour éloigner ses excuses de la muraille qu’elles tentaient d’assiéger en prétendant que ses remarques ne l’avaient jamais ébréchée. Heureusement, une lueur vive brilla dans ses yeux et sa voix s’éleva comme pour m’éviter d’avoir à formuler la moindre réponse. « ‘was a time I didn’t have a thing to call my own except for my bike and those were some of the best years of my life. » Ses paroles me projetèrent quinze années en arrière, éveillant une succession d’images et d’odeurs, de sensations et de couleurs, le souvenir de paroles échangées à la lueur des étoiles et ponctuées de bribes d’émotions, canevas des aventures que nous avions vécues sur les routes du Queensland. Malgré moi, je sentis un sourire un brin nostalgique étirer mes lèvres alors que je me demandais si c’était ainsi que je l’avais connu, au cœur des plus belles années de sa vie. Il avait eu l’air heureux, c’est vrai. Et libre. Plus libre peut-être qu’il ne l'était aujourd’hui. « I get that. » J’approuvai avec hochement de tête plutôt sobre. Car sa remarque me rappelait aussi à mon enfance et aux collines vertes que je parcourais après l’école, sans jamais me soucier des vêtements trop grands et émoussés tant qu’ils n’entravaient pas mes mouvements. C’était avant que l’argent et les choses ne viennent tout compliquer, ériger des barrières là où j’aurais pu ne voir que des possibilités. Si bien que lorsque j’avais croisé le chemin de Phoenix, j’étais déjà happée dans ce monde de paraître et de responsabilités auquel, pour l’espace de quelques heures, j’avais cru pouvoir échapper. « The more you got, the more you got to lose. » Il ajouta comme pour faire écho à mes pensées. Quelque chose dans son ton changea. La légèreté de son anecdote se tinta d’amertume et l’ombre voilant son regard me fit comprendre qu’il ne me partageait pas là une citation galvaudée mais le fruit d’une expérience personnelle douloureuse. « Shit’s overrated. » Les lèvres pincées pour réfréner ma curiosité, je suivis des yeux le chemin de ses mèches qui retombaient sur son visage comme un rideau d’or occultant les mystères qu’il ne semblait pas encore prêt à dévoiler. « That’s one way to see it. » Parce que de mon côté, je crois qu’inconsciemment j’avais plutôt tendance à me dire que plus j’amassais de la fortune, moins je risquais de la perdre. Ou plus je prenais ma revanche sur la société, allez savoir… Vaguement songeuse, j’ouvris le frigo pour en sortir une bière supplémentaire et le suivis jusqu’au salon sans pouvoir m’empêcher de me demander ce qu’il avait perdu et ce qu’il craignait de tenir à nouveau entre ses mains. Toute pensée cohérente déserta cependant mon esprit à l’instant où il attrapa le rebord de son sweatshirt pour le remonter, dévoilant par la même occasion le tracé ferme de ses abdominaux et la courbe douce de ses reins avant que son t-shirt ne retombe sur ses hanches. Eyes up Winters! Je me rappelai brutalement à l’ordre en relevant les yeux vers son visage. Les siens semblaient m’interroger, et il me fallut quelques secondes pour comprendre qu’il attendait la permission de s’assoir, que je me suis alors empressée de lui donner d’un signe de tête. « Fuck. » Amusée par son soupir de contentement, je haussai un sourcil taquin tandis qu’un sourire étira mes lèvres en réponse à celui qui retroussait déjà les siennes. « Not bad, aye? » Je lançai en le contournant pour m’assoir à une distance que j’estimais respectable pour deux anciennes connaissances au passé ambigu qui viennent de se retrouver. « O’right o’right, shit’s overated but a fella can still appreciate a bloody comfortable sofa when he finds one, I rest my case. » Cette fois, le rire qui m’échappa était si sincère qu’il sembla chasser les dernières bribes de tension qui résidaient encore entre nous. « You might as well, considering how much I paid for it. » Je plaisantai avec un sourire de côté en déposant deux rondelles en bois brut sur la surface marbrée de ma table basse pour que nous puissions y déposer nos boissons. J’en ai profité pour arranger mes coussins autour de moi, prenant un grand soin à en lustrer le velours sombre pour ne pas avoir à penser à quel point ça me faisait étrange de voir Phoenix si confortablement installé dans mon salon. A quel point il dénotait par rapport aux types sans saveur que j’avais fréquentés ces dernières années, aussi. Il faisait sacrément la différence avec ses réflexions pleines d’esprit, son petit air gouailleur et ce calme ancrant mêlé de vivacité qui lui conféraient un charisme si naturel. Rien à voir avec les tartuffes (pour reprendre l’expression plutôt bien trouvée de Robin) enrobés dans leurs costumes et leurs manières ; ceux-là même qui ne savaient pas vous impressionner autrement qu’à travers le prestige de leur métier ou le poids de leur porte-monnaie. Des caractéristiques qui ne m’avaient jamais attirées, contrairement à celles qui émanaient déjà de Phoenix à l’époque où je l’avais rencontré. C’était dans sa galanterie presque obsolète qui entrait en collision avec une énergie plus brute, du genre que l’on n’obtient qu’en apprenant à survivre dans les quartiers rudes en compagnie d’autres enfants déchus. Être à ses côtés, c’était se sentir en sécurité tout en se trouvant au cœur du cyclone. Une sensation inexplicable que je n’étais jamais parvenue à retrouver par la suite. Oh, il m’avait fait rêver, avec ses odes à la vie nomade et à la liberté. Nos regards se croisèrent, et je levai ma bière pour faire mine de la faire tinter contre la sienne. Tandis que je portais le liquide riche et amer à mes lèvres, une myriade de questions et de théories se mit à bourgeonner dans mon esprit. Car Phoenix était pour moi une énigme, un oxymore sur pattes, comme je m’étais plu à le penser à l’époque. C’est d’ailleurs ce qui m’avait poussée à l’interroger sur sa vie et ses pensées, avide des réponses lyriques qu'il s'était pris à me partager et qui ne m'avaient jamais quittée. « So… whatever happened to becoming one with the wind, endless roofless nights and living each day under a different sun? » Je fis après une brève hésitation, plutôt fière de mon coup quand je vis à son expression qu’il reconnaissait les mots qu’il avait lui-même employés à l’époque. « I could never quite forget, you see? » J’expliquai avec un sourire sincère en prenant une gorgée supplémentaire de ma bière. « The things you said about life on the road… the freedom, the euphoria that came with escaping the grip and the restraints of society, even just for one day. » And how it felt to experience it all by your side. « We had it good, didn't we? »
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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptySam 13 Mar - 2:08


like my mirror years ago
« Honey you’re familiar like my mirror years ago. IDEALISM SITS IN PRISON, CHIVALRY FELL ON HIS SWORD. INNOCENCE DIED SCREAMING. HONEY, ASK ME, I SHOULD KNOW. I SLITHERED HERE FROM EDEN, JUST TO SIT OUTSIDE YOUR DOOR »
« Not bad, aye? » Son sourire malicieux était réapparu au coin de ses lèvres, son accent irlandais au creux de sa voix. Ça m'a fait drôle et je l'ai revu discuter avec Glider dans de ce bar plein à craquer, avec ses yeux pétillants et ses mots chantants parce que ce fondu d’Ecossais avait réveillé ses origines gaéliques, apparemment. C’était une des dernières fois où je l’entendais parler avec cet accent là – ce qui était sacrément dommage parce que c’était drôlement joli, dans le genre. (Je m’en étais rendu compte quand elle avait débité tout un tas d’insultes juste après notre rencontre et que j’avais cru que c’était moi qu’elle rembarrait.) Mon expression aussi neutre que possible, je l’ai regardé se rapprocher avec son petit air satisfait et ses bières à la main et dans une version alternative de cette soirée, je lui ai tendu la main pour l’aider à m’enjamber et s’installer à côté de moi sur le canapé. Dans cette réalité-là, je l’ai suivi des yeux alors qu’elle se dirigeait pudiquement vers le fauteuil à l’opposé. « You might as well, considering how much I paid for it. »  Elle a dit ça sur le ton de la plaisanterie mais vu le soin qu’elle portait à ses fournitures en installant ses petits rondins de bois sur la table pour pas qu’on l’abîme et en lissant minutieusement ses coussins de velours pour s’assurer qu’aucun pli récalcitrant n’ose venir les décoiffer ça se voyait qu’elle plaisantait peut-être pas tant que ça et j’ai retenu avec peine le sourire immature qui naissait sur mes lèvres. Je me suis dis qu’indubitablement j’avais visé juste en retirant mon sweat plein de poussière et qu’elle aurait peut-être pas été mécontente que je retire mon futal pas tellement plus propre dans la foulée mais je me suis abstenu de faire la blague et j’ai tendu la main vers ma bière plutôt. Alors que la bouteille trouvait déjà nonchalamment son chemin jusqu’à mes lèvres je me suis demandé une fois de plus si elle avait drôlement changé depuis tout ce temps ou si j’avais complètement imaginé cette petite nana hippie que j’avais rencontrée. J’veux dire, j’étais pas assez naïf pour m’imaginer qu’on faisait parti du même milieu déjà à l’époque et c’était plutôt très évident même qu’elle était plus du genre première de classe que high school drop out ex-taulard mais à ce point… Je me suis passé la langue entre les lèvres pour récupérer le reste de bière qui s’y était égaré et quand j’ai réalisé que son regard vert était braqué sur moi j’ai aussi vu qu’elle levait sa bouteille comme pour trinquer à distance et je l’ai imité comme si j’avais pas déjà recommencé à picoler. Et puis ensuite j’ai remis ça en me concentrant davantage sur les petites bulles amères qui pétillaient dans ma gorge. Boire, ce lieu intriguant où échouer a un gout de victoire. Larry m’en assommerait de citations à la con. « So… whatever happened to becoming one with the wind, endless roofless nights and living each day under a different sun? » Là j'dois bien dire que mon cœur s’est enrayé dans le poitrail l’espace d’une seconde et j’ai relevé des yeux interloqués vers elle. Merde. Elle se souvenait. Un sourire de con heureux a commencé à tirer le coin de mes lèvres sans que je puisse vraiment me débarrasser de mon expression ahurie. « Shit… » j’ai soufflé dans un rire, plutôt carrément impressionné. Elle a siroté sa bière, songeuse. « I could never quite forget, you see? » Je voyais ouai, je voyais que j’étais pas le seul à avoir une sacrée mémoire et je comprenais enfin ce que ça faisait d’être du côté receveur de genre de bombe du passé. C’était bizarre et cool à la fois. « The things you said about life on the road… the freedom, the euphoria that came with escaping the grip and the restraints of society, even just for one day. » Je me suis marré en me passant la main sur la nuque. Quand j’étais gamin, au lycée, mes potes m’avaient souvent targué d’être le beau parleur du tas, mais c’était pas vrai. Evidemment, avec Jaimie, comme je voulais très fort qu’elle reste, j’avais essayé de la faire rêver en racontant la route et les étoiles et les paillettes d’Elvis s’il le fallait, mais j’avais pas triché. Je trichais jamais. Ça aurait servi à rien de toute façon, elle était là, elle avait compris ; tous nos excès, notre quête enfiévrée de vivre toutes les sensations, de mettre le sang aux tempes, notre penchant pour la violence face à la moindre provocation. Elle savait. Mais elle avait aussi vu la belle tribu de clochards célestes jalonnant la nuit comme des bolides échevelés qu’on était et toute la liberté avec laquelle on se gorgeait et avec du recul j’ai l’impression que c’est surtout ça qu’elle avait décidé de garder. « So whatever happened to becoming one with the wind, endless roofless nights and living each day under a different sun? » « I was a kid. Kids grow up. Men take care of business. » C’est probablement la réponse la plus sincère que j’aurais pu lui apporter, mais les mots ont pas franchis mes lèvres. Parce qu’elle avait un air rêveur en se remémorant mes paroles, parce qu’elle avait probablement pas vraiment envie d’avoir la réponse à sa question, parce que là ses souvenirs étaient plus importants que ma réalité. Alors je me suis contenté de sourire avec un haussement d’épaule désinvolte. C’est sûr, j’avais plus grand chose en commun avec le gamin insolent et flamboyant que je prétendais être à l’époque, un peu maigrelet mais robuste. Il fonçait plein pot vers la liberté quand aujourd’hui je m’engluais à chaque pas que je faisais, et l’âme rugueuse j’arrivais même plus à la cacher. Alors je décidai généreusement de laisser intacte sa vision du prince charmant idéaliste et triomphant affligé de pulsions débordantes qu’elle avait connue et je lui épargnais les verbigérations du vieux fou timoré sans feu ni lieu qu’elle avait sous les yeux.

« We had it good, didn't we? » j’ai relevé les yeux vers les siens. Je savais pas si elle parlait du début des années 2000s en général ou bien de notre rencontre, de nous deux. Moi à l’époque je sortais tout juste de taule et j’étais tombé sur cette nana extraordinaire qui m’en avait fait voir de toutes les couleurs alors dans les deux cas j’étais d’accord. Un million de souvenirs se bousculaient dans ma caboche, les bons et les mauvais, ou plutôt les extatiques et les cataclysmiques comme avec Jaimie on avait pas franchement fait dans la demi-mesure, et j’essayais de pas trop y penser mais j’y pensais quand même. Une rafale de sentiments confus me traversait, je revoyais son sourire tout grand quand elle sautait dans les vagues, le feu ardent derrière ses prunelles quand elle me regardait, je sentais les parfums de l’océan, de son shampoing, de l’asphalte, du sang, je me souvenais de toutes les conneries qu’on avait faites ensemble, de toute la violence qu’on avait traversé, de toute la tendresse qu’on avait partagé. Je me suis passé les mains sur le visage pour me remettre les idées en place. « Yeah... we did. » Et comme je suis incorrigiblement con j’ai pas pu m’empêcher de rajouter : « Being able to witness Elvis in his sequins is the ultimate gift of Providence innit » Je lui ai fais un vrai sourire de sale gosse et ensuite l’image de la combinaison d’Elvis couverte de sang s’est rappelé à ma mémoire et j’ai moins fait le fier, d’un coup. Avec un léger soupir, je me suis penché vers l’avant et j’ai appuyé mes coudes sur mes genoux, le regard dans le vague, silencieux pendant un moment. Et puis… « You know, I sort of kept hoping I’d bump into you again, after you left… je lui ai jeté un coup d’œil à moitié amusé à moitié vulnérable et je me suis repassé la main dans les cheveux pour dégager les mèches blondes qui tombaient inlassablement devant ma gueule. Kept an eye out for any fiery brown haired girl trashing neo-nazis hunters in the middle of the road... Surprisingly enough turns out there aren’t that many out there » Je me suis marré dans un souffle et j’ai reporté ma bière à mes lèvres, calée entre l’indexe et le majeur. Les gars s’étaient pas privé pour me chambrer un peu par la suite, à son sujet. Avec ma tête haute et mon jeune cœur brisé, j’avais continué de faire le fier, vous pensez. « T’inquiètes, j’survivrai » Bon sang j’avais été méchamment mordu. Et pour le coup, même avec toute ma fierté, ça je le lui avais jamais caché. Mais je comprenais pourquoi elle s’était cassé, n’importe quelle personne sensée l’aurait fait. « Did you get to try it later then? Living on the road, without a care in the world or a destination in mind? » Parce que les faits, je savais bien que si elle s’était accroché à moi pendant ces quelques jours c’était surtout pour l’échappatoire que je représentais. Parce qu’au final peu importait si elle le vivait avec moi ou pas, elle en avait toujours rêvé, de ce grand voyage plein de liberté loin des pénibles et des contraintes de la société qui l'enchaînaient, et d’une façon ou d’une autre j’espérais qu’elle avait réussi à le réaliser.

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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
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ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

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ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 738z
AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
https://www.30yearsstillyoung.com/t13536-jameson-winters-lone-wolf-looking-for-her-pack

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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptyMar 30 Mar - 2:23



honey you're familiar like my mirror years ago
phoenix & jameson
There's something tragic about you, something so magic about you. Don't you agree? There's something lonesome about you, something so wholesome about you. Get closer to me
Nos regards se sont croisés, comme pour se sonder et se reconnaître dans les souvenirs dont les volutes s’élevaient depuis les profondeurs de nos êtres. La route comme une longue bande noire fendant le désert, brouillée par la chaleur et le soleil déclinant de la fin du jour. Le vent agitant nos cheveux, transportant nos paroles comme nos éclats de rire ; m’encourageant à me presser plus fort contre son corps pour ne pas le laisser m’emporter. La cime des arbres se détachant du ciel nocturne, la brûlure de l’alcool au fond de mon gosier pour adoucir les rêves et les regrets, les bribes d’avenir et de passé qu’on se partageait sous la voute étoilée. Le roulement des vagues, la fraîcheur du phare dans mon dos, le goût du sel sur sa peau et comme la lune se reflétait dans ses yeux océans alors qu’il se penchait pour m’embrasser. Attirée par un mouvement, mon regard quitta le sien pour s’égarer jusqu’à la main qu’il passa négligemment dans ses cheveux pour repousser ses mèches blondes. L’odeur du cuir et de son shampoing, la douceur et la fermeté de ses mains. « Yeah... we did. » La vibration veloutée de sa voix au creux de mon oreille... Un frisson aussi agréable qu’inapproprié parcouru mon échine. « Right?! » Je ne pus m’empêcher de surenchérir un peu rapidement, mes doigts errant distraitement sur la ligne de ma clavicule comme pour chasser l’étrange sensation dans ma gorge. Pour éviter tout prochain débordement, je décidai sagement de sceller mes lèvres en y collant le goulot de ma bouteille. « Being able to witness Elvis in his sequins is the ultimate gift of Providence innit. » Le sourire gouailleur qui s’étira sur ses lèvres chassa ma gêne et fit place aux souvenirs qui brillaient au fond de ses yeux. C’est alors que je le revis : banane élaborée, combinaison bien trop moulante et rutilante à souhait, ses sourcils froncés alors qu’il apparaissait au-dessus de nos têtes pour nous tirer les oreilles et nous traîner à son petit concert sur la jetée qu’on ne devait surtout pas manquer. « Oh, my god… » Je fis en portant délicatement une main à mes lèvres pour atténuer le sourire sans réserve qui cherchait à s’y dessiner. « That was quite something. » Je faillis en rajouter, préciser que son interprétation Elvis des mers dans son costume tout trempé n’était pas mal non plus dans le genre gravée dans mes souvenirs à jamais. Mais quelque chose dans son énergie changea, une soudaine retenue qui m’emplit d’une curiosité teintée de réserve. Intriguée, je le regardai s’appuyer nonchalamment sur ses genoux, l’allure décontractée en dépit de l’attention qui s’égarait par-delà les grandes baies vitrées, comme pour sonder mon jardin baigné d’obscurité. Je me demandais à quoi il pouvait bien penser quand il décida de me le révéler : « You know, I sort of kept hoping I’d bump into you again, after you left… » Son regard chercha le mien, hanté par une lueur d’incertitude et de malice mêlée qui n’était pas sans me rappeler les derniers instants qu’on avait passé ensemble. Troublée, je me suis demandé s’il pouvait lire dans mes yeux la palpitation que ses paroles éveillaient en moi, l’étrange espoir nostalgique ressuscité comme pour répondre au sien. « Kept an eye out for any fiery brown haired girl trashing neo-nazis hunters in the middle of the road… Surprisingly enough turns out there aren’t that many out there. » Il a conclu son aveu avec un de ses rires à la lisière entre la timidité et la masculinité dont il avait le secret, appuyé le goulot de sa bière contre ses lèvres charnues d’un mouvement de doigts incompréhensible et passablement sexy. Un rire ému se fraya un chemin sur les miennes, que je pinçai délicatement pour lui ôter l’envie de s’étendre tandis que je le dévisageais, charmée par sa confession et la vision qu’il gardait de la fille que j’avais été. Le cœur battant un peu trop vite, un peu trop fort, je luttai pour garder mes paumes sagement à plat contre mes cuisses et leur ôter l’envie de rejoindre les siennes ou encore d’aller repousser les mèches qui retombaient inlassablement devant son visage comme je l’avais fait tant de fois au cours de ce weekend. « I would have been a little offended, had you found one. A certain sense of responsibility comes with this unique brand, you see. » Je plaisantai avec un sourire mutin en m’appuyant à mon tour sur mes cuisses pour tenter de ne pas laisser paraître à quelle point cette remarque me bouleversait, combien de fois je m’étais demandé quelle parcelle d’Australie il traversait et s’il pensait à moi ; combien de temps encore le souvenir de mes traits flotterait dans sa mémoire avant que le sourire d’une autre ne finisse par les diluer, alors même que le sien s’imprimait plus profondément, refusant de me libérer. Au fil des années, j’étais parvenue à recouvrir d’un voile nos instants partagés afin de ne plus les laisser me troubler. Et pourtant, en le voyant en face de moi en cet instant, des plis rieurs au coin de ses yeux bleus comme un lac en été, je devais me rendre à l’évidence : je n’étais jamais parvenue à l’oublier. Et les sentiments qu’il avait si facilement éveillés en moi à l’époque serpentaient sous la surface bien trop vivide des réminiscences qui nous enrobaient.

« Did you get to try it later then? Living on the road, without a care in the world or a destination in mind? » Un nœud se forma dans ma gorge tandis que mon regard se perdit parmi les flammes artificielles qui ondulaient derrière la vitre de ma cheminée encastrée. « I guess one could say I tried it somehow, but not exactly your way. » Songeuses, les paroles s’échappèrent avant que j’aie le temps de rassembler les souvenirs et les idées pour mieux les agencer. « I mean because it wasn’t… how did you put it? » Un sourire aux lèvres et les sourcils vaguement froncés, je me désintéressai de la cheminée pour reporter mon attention sur Phoenix et trouvai dans son expression poliment intriguée les mots qu’il avait employés pour me conter l’existence romanesque qu’il menait : « It wasn’t a furious poem about insubordination and nomadism. » C’était une aventure aux risques mesurés, une épopée solitaire. La recherche d’un ailleurs que je n’avais jamais trouvé. Un ailleurs que j’avais peut-être laissé filer. « I moved around quite a bit in my early twenties; tried chasing new horizons without seemingly being able to settle. » Je secouai la tête avec une pointe d’indulgence avant de baisser les yeux vers le liquide brun qui pétillait dans mon verre. J’en pris une gorgée pour diluer l’amertume qui enrobait cette errance criblée de doutes, quand je tâchais de me reconstruire tout en présentant au monde une force inébranlable que j’allais mettre des années à me construire pour de vrai. « It didn’t have the same appeal, I must say. » Je finis par avouer en lui adressant un regard en coin. « Maybe because I stayed too long in each place. Showing up for work every day tends to turn any adventure into a conventional routine. » Un petit sourire mélancolique plissa mes lèvres alors que je réalisais à quel point l’histoire que je lui dépeignais s’éloignait des espoirs qu’on avait partagés. Il m’avait imaginée parcourant les chemins, le vent dans les cheveux et le cœur libre des contraintes des hommes comme de la société. Mon aventure s’était révélée bien différente, tempérée par une ambition brandie au nom des idéaux qu’elle avait fini par consumer à petit feu. « Or maybe because you weren’t there. Turns out there aren’t too many charming adventurous bikers with a wild heart of gold either. » Je soufflai avec un sourire empreint d’une tendresse nimbée de nostalgie, vestige de la complicité qu’on avait partagée. Mon regard soutint un instant le sien avant de se détourner, envahi d’une certaine pudeur que je ne m’expliquais pas. Distraite par l’éclat de grandes lettres sombres encrées dans sa peau alors qu’il relevait le bras, je ne pus m’empêcher de pencher discrètement la tête pour tenter de déchiffrer ce tatouage que je ne lui connaissais pas. C’est alors que je lus pour la première fois le prénom de Leila, gage d’une dévotion plus indéfectible encore que la bague qu’il portait à son doigt. Holy shit, that’s a lot of ink. Je songeai, plutôt impressionnée, sans pouvoir m’empêcher de me demander à quoi ressemblait cette femme qu’il avait décidé d’épouser. La vibration d’un téléphone portable interrompit le cours de mes pensées et me ramena au présent avec une certaine efficacité. par réflexe, mon regard glissa jusqu’à l’appareil de Phoenix et je considérai avec un intérêt mitigé le prénom qui s’y affichait. Une main élégamment posée à la base de mon cou, je m’éclaircis la gorge pour tenter de dissiper la pointe de culpabilité qui s’épandait dans ma poitrine face à ce subtil rappel à l’ordre de sa dulcinée me priant de réfréner mon envie de flirter. « I… I think your wife’s trying to reach you. » Je fis en pointant le clip-clap crachotant une vibration supplémentaire que Phoenix ne semblait pas remarquer. Devant son air passablement étonné (pour ne pas dire vaguement hanté), je me sentis obligée de préciser : « I mean Leila. » Illustrant mon propos, mes doigts effleurèrent la peau vierge de mon avant-bras tandis que je désignais le sien du menton. « I don’t mean to prey… I just couldn’t help noticing your ink. » La logique pour prétendre ne pas ressentir la pointe d’envie insensée, l’étrange fourmillement dans mon cœur éreinté.  
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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptyVen 23 Avr - 4:14


like my mirror years ago
« Honey you’re familiar like my mirror years ago. IDEALISM SITS IN PRISON, CHIVALRY FELL ON HIS SWORD. INNOCENCE DIED SCREAMING. HONEY, ASK ME, I SHOULD KNOW. I SLITHERED HERE FROM EDEN, JUST TO SIT OUTSIDE YOUR DOOR »
Je fais rarement bonne impression la première fois qu'on me voit. Je pense qu’avec Jaimie ça avait pas fait exception à la règle. Je pouvais encore voir son regard perçant et son épais sourcil froncé quand j’essayais lourdement de la draguer, le poing en sang et le sourire goguenard alors que le crevard que je venais de rétamer ramper encore à nos pieds. Heureusement, elle avait décidé de me laisser une chance de me rattraper. Enfin, heureusement pour moi. Pour Elvis, aussi. Pour elle, c’était moins évident. Mais à ses dires on aurait dit que si, alors qu’elle répétait mes paroles, l’espièglerie plein les pupilles : « It wasn’t a furious poem about insubordination and nomadism. » Un sourire amusé a étiré le coin de mes lèvres et j’ai fais tourner ma bière entre mes doigts. I was quite the poetic little shit wasn’t I? Le pire c'est que ça me venait naturellement, book worm invétéré que j'étais déjà. J’ai bu un coup et j’ai reposé mon regard sur elle alors qu’elle racontait, les yeux cette fois fixés dans son verre, avoir pas mal bouléguait pendant le début de sa vingtaine sans réussir à se poser. Le gamin que j’avais été aurait sûrement répondu un truc malin du genre « Tant mieux : quand on se pose on est mort » mais c’était des conneries et même à l’époque quelque part je le savais déjà. Je pouvais enjoliver la réalité autant que je voulais, la vérité c’est surtout j’étais infoutu de créer des racines alors je roulais en roue libre parce que c’est tout ce que je connaissais. « It didn’t have the same appeal, I must say. Maybe because I stayed too long in each place. Showing up for work every day tends to turn any adventure into a conventional routine. » J’ai hoché la tête comme si je comprenais alors que j’avais jamais eu de taf conventionnel. Par contre la routine et la rigueur je connaissais bien. J’ai encore pris une gorgée et j’ai reposé ma bière (vide) sur le petit rondin de bois sur la table. Jaimie en face semblait perdue dans ses pensées, son esprit à mille lieux de là, insondable. J’ai frotté mes mains éraflées l’une contre l’autre. Ensuite elle a repris la parole en reposant d’un coup ses prunelles sur moi et je dois bien dire qu’elle m’a encore coupé le sifflet : « Or maybe because you weren’t there. Turns out there aren’t too many charming adventurous bikers with a wild heart of gold either. » Deux réactions simultanées dans ma caboche : la première, c’est que je pouvais probablement lui en citer une dizaine comme ça. La deuxième : « Bah évidemment, qu’est ce que tu crois ? » Alors j’ai rigolé dans un souffle et je me suis pincé les lèvres en la regardant. « Thank God though, right? » j’ai plaisanté et en le disant j’ai réalisé que je lui avais sorti un truc plus ou moins similaire à l’époque. Je me suis frotté les yeux. C’est con mais j’avais encore du mal à réaliser. Le passé et le présent se rencontraient, ou plutôt se percutaient méchamment, et moi je me retrouvais au beau milieu comme un abruti, à plus trop connaître les limites de mon propre cerveau, les différences entre ce qu’on avait été et ce qu’on était. Mais par dessus toute cette bouillie de souvenirs et d’émotions contradictoires, je ressentais surtout un genre d’enthousiasme candide, une vraie bouffée d’air frais ouai et merde c’était plutôt inopiné comme surprise. Les images de notre épopée céleste défilaient dans ma tête. Les moches et les belles et au fond les deux étaient tristes mais de cette jolie tristesse qui réchauffe un peu quand même. Je nous revoyais dans ce bar enfumé, danser comme des ludions sur cette chanson, comment elle s’appelait déjà ? Somwhere I -

« I think your wife’s trying to reach you. »
Je me suis étouffé avec ma propre salive, propulsé du passé dans le présent, les yeux braqués sur elle, le regard probablement un brin hanté. Parce que de deux choses l’une : soit y avait grosse confusion sur la personne, soit elle était médium et c’était putain de flippant. De nature Terre à Terre, je penchais plutôt pour la première option mais ça a pas empêché mon cœur de tomber dans mon estomac l’espace d’un instant. What the fuck?

« I mean Leila » Elle a délicatement passé ses doigts sur son avant bras et j’ai compris qu’elle faisait référence à mon tatouage. Comme un con c’est ça que j’ai été regarder avant de capter que mon téléphone sonnait sur la table et aussi sec j'ai tendu la main pour m’en emparer.

« I don’t mean to prey… I just couldn’t help noticing your ink. » « That’s my kid. I’m sorry, I have to take this. » Je me suis levé et j’ai décroché en m’éloignant de plusieurs enjambés. « Lei’ what’s up? » j’ai demandé en fronçant les sourcils. Leila m’appelait jamais. Surtout depuis qu’elle était en foyer et qu’elle m’en voulait à mort. Sa toute petite voix à l’autre bout du fil a pas arrangé mon inquiétude. Elle avait pleuré, ça s’entendait « Dad… I messed up… » Je me suis accroché contre un meuble et j’ai tout fait pour rester le plus calme possible alors que des images de ma petite avec les veines ouvertes flashaient dans ma putain de tête « What happened? » « We… we were just supposed to hang out a bit but... they all left and I… I don’t know where I am. I’m sorry daddy, it was so stupid, I’m sorry, I’m in so much trouble » J’ai fermé les yeux et j’ai soupiré de soulagement. Leila avait pas l’habitude de se rebeller, contrairement à ses parents, ça lui ressemblait pas de faire le mur. Des mioches de merde l'avait trainé là et l'y avait laissé. Putain de mioches de merde. Je me suis frotté les yeux entre le pouce et l’indexe « Where are you right now? » « I don’t... by the sea, there’s a white bench… th-there’s a café… La mer…? » Pandanus Beach. Je savais exactement où elle était. Parce que c’est là que je trainais moi-même quand je faisais le mur à l’époque et que je chahutais les gamins plus timides. L’ironie du sort me surprenait même plus à ce stade. « Okay don’t move, I’m on my way » J’allais raccrocher et je me suis arrêté au dernier moment « Hey Leila? » Reniflement « Yeah? » « You okay? » « Yeah... » « Hang on baby »

J’ai refermé le clapet de mon téléphone et je suis revenu vers Jaimie en me pinçant les lèvres. Je pouvais penser qu’à Leila en cet instant et pourtant une partie de moi balisait aussi de devoir partir comme ça, qui plus est sans avoir goûté son fameux mean soufflé qu’elle avait minutieusement préparé. « Hey, I’m so sorry, I have to - » avant que je puisse finir ma phrase j’ai remarqué qu’elle tenait mon hoodie et un petit sac en carton dans ses mains et je me suis arrêté tout net. Quand j’ai compris que c’était son soufflé, qu’elle avait tout anticipé, mon regard est passé de ses mains à ses yeux, d’un œil à l’autre, et puis j’ai pas pu réprimer un sourire surpris soulagé touché, avec une émotion qui m’est monté comme une flèche au cœur. « Thank you » Je me suis penché et j’ai déposé un baiser sur sa joue, léger, mes lèvres frôlant à peine sa peau, ses cheveux chatouillant mon nez. Je me souviens m’être dit qu’elle sentait toujours la cannelle. Ensuite je suis parti, rejoignant ma bécane en quelques foulées et j’ai filé dans la nuit.

Après plusieurs kilomètres, mes phares ont éclairé la silhouette tremblotante et trempée de ma fille près d’un panneau, ses gros yeux rougis sans ses lunettes, son regard déjà tinté de gravité qui me serrait les tripes, ses joues mouillées qu’elle essuyait. Je l’ai enroulé dans mon hoodie. « Where’re your glasses? » Elle a haussé les épaules, je l’ai serré contre moi, elle s’est blottie, son petit nez écrasé contre mon t-shirt. J’ai dégluti pour essayer de chasser la boule dans ma gorge en caressant sa tête mais ça a pas marché. Quand elle est née, je me souviens que mon cœur s'était brisé en milles morceaux et je lui avais promis que sa vie ressemblerait en rien à la mienne. Qu’elle serait heureuse et en sécurité. Tout ce que j'ai toujours voulu c’était de la protéger de tout mal, pour qu'elle souffre jamais. J’ai fermé les paupières et j’ai embrassé la racine de ses cheveux qui sentait son shampoing au miel. « You hungry? » Bientôt, je devrais la raccompagner au foyer, je devrais lui dire au revoir encore une fois et reprendre le cour de cette existence qui n’a pas de sens, mais pour le moment on était ensemble, le reste pouvait attendre, et alors on s’est installé près de l’océan et on a mangé le soufflé à la truffe de Jaimie, sa petite tête posée contre mon épaule. Le temps suspendu, on a respiré l’odeur des embruns et du vent qui caressait nos joues. « Did you cook it? » « Nah, it’s... a friend » Elle a continué de manger de bon appétit et j’ai senti un sourire un peu con étirer mes lèvres.

Plus tard dans la nuit, après que j’ai redéposé Leila (et qu’elle ait réussi à me convaincre de pas aller défoncer les p’tits crevards qui l’avaient abandonné avec leur farce de merde parce que ça le ferait mal sur notre dossier ('toujours été plus intelligente que moi ma fille)), je suis rentré dans notre appart vide et je me suis étalé sur le canapé, le cerveau plein à craqué, le regard vacant sur le plafond fissuré. J’ai enfoncé mes mains dans les poches de mon hoodie et c’est là que mes doigts se sont refermés sur un petit papier. Quand je l’ai rapproché de mes yeux, j’ai compris que c’était Jaimie qui m’avait discrètement glissé son numéro de téléphone. Un sourire amusé sur les lèvres, je me suis contorsionné pour sortir mon portable de la poche de mon jean et j’ai écris :

Meanest soufflé I ever had. Kid loved it.
Good night Jaimie.


Starseed
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Gaby [f.b. #2]Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Bloody Gaby [d.f.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#) Sujet: Re: Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson Honey you're familiar, like my mirror years ago ➳ Jameson - Page 2 EmptyJeu 29 Avr - 1:17



honey you're familiar like my mirror years ago
phoenix & jameson
There's something tragic about you, something so magic about you. Don't you agree? There's something lonesome about you, something so wholesome about you. Get closer to me
« That’s my kid. I’m sorry, I have to take this. » « Oh… of course. » J’ai hoché la tête en balayant l’air devant moi pour lui signifier que je comprenais et je l’ai regardé s’éloigner, son téléphone en main. Les doigts toujours autour de mon verre, un peu trop rigides. Mes yeux rivés sur les flammes qui dansaient dans la cheminée artificielle, un peu trop fixes. La posture un peu trop calme par rapport au rythme effréné du cœur qui s’emportait à l’intérieur. Et sa voix qui résonnait dans ma tête, un peu trop fort. It’s my kid. I’m sorry, I have to take this. Leila. Sa fille. Une enfant assez âgée pour avoir son propre téléphone portable et la capacité d’appeler son père bien après que la nuit soit tombée. Je ne l’avais pas vu depuis près de quinze ans après tout. C’était prévisible. Logique, même. Je lui avais imaginé bien des conquêtes et relations plus sérieuses. Je n’avais aucun mal à concevoir qu’au fil de ces expériences, il allait forcément rencontrer celle avec qui partager l’aventure d’une vie. Je savais tout ça oui, je l’avais supposé maintes fois. Et pourtant, au milieu de tout, je n’avais jamais visualisé un enfant. Une gamine avec un joli prénom tatoué en grandes lettres sur son avant-bras, un petit être aux cheveux blonds et aux yeux pâles, et un petit cœur qui pulse pour pomper ce même sang qui coule dans leurs veines. Terrifiante, obsédante, l’idée tournait en boucle dans mon esprit jusqu’à me donner le vertige. Je passai délicatement une main sur mon front et la rebaissai aussitôt, irritée de constater qu’elle tremblait. Pull yourself together, Winters! Je n’étais pas certaine de comprendre pas pourquoi cette révélation m’affectait autant. Et je n’avais aucune envie de creuser à l’intérieur pour le découvrir. « What happened? » Sa voix chargée d’angoisse m’arracha aux affres de mes propres réflexions, et pour la première fois depuis qu’il s’était levé pour répondre, je jetai un coup d’œil dans sa direction. Le visage blafard, les traits tirés, il ne semblait tenir que par la force de sa main agrippée à mon buffet pour ne pas s’effondrer. Je devinais plus que je n’entendais la petite voix qui s’élevait à l’autre bout du fil, et comme son filet délicat s’insinuait dans les veines de Phoenix pour remplacer l’inquiétude qui les empoisonnait par un soulagement tinté de détermination.

She needs you. La pensée me foudroya sans prévenir, surprenante de clarté. Alors sans un mot je me suis relevée, mes pas me dirigeant vers la cuisine où le four s’était mis à biper pour annoncer que le soufflé était prêt. Parce que j’avais été cette môme paumée qui s’enfuit et erre dans la nuit sans trop savoir à quel saint se vouer. Parce que la gamine que j’avais été aurait préféré se perdre au cœur d’une montagne plutôt de demander à son père de venir la chercher. Qu’à travers toutes mes erreurs et toutes mes douleurs, j’avais toujours été seule, sans personne sur qui compter. « Where are you right now? » Mais je savais, avant même de l’entendre prononcer ces mots, qu’il répondrait à l’appel et serait là pour elle, sans poser la moindre question, sans exiger une quelconque explication. Simplement parce que c’est ainsi qu’il agissait avec les gens qu’il aimait. Je le savais, pour en avoir été témoin et bénéficiaire par le passé. I hope she knows how lucky she is to have you. Les gestes vifs et précis, je sortis mon soufflé du four pour le déposer sur le plan de travail en marbre. Puis je le coupai en trois et déposai deux énormes parts dans un tupéroir en verre. Une pour Phoenix et une pour Leila. If she’s not too drunk to eat… La pensée s’imposa distraitement à mon esprit tandis que je glissais soigneusement la petite boite dans un sac en papier avec lequel j’avais ramené mon take-away la nuit passée et mes tripes firent un drôle de pas de danse à cette idée. Nooo she can’t quite be a teenager yet… right? Je n’en savais rien et je ne voulais surtout pas y penser.

« Okay don’t move, I’m on my way. » La voix de Phoenix m’arracha au gouffre dangereux dans lequel j’étais à deux doigts de sombrer et j’en profitai pour récupérer son hoodie sur la chaise de bar où il l’avait abandonnée avant de s’installer sur le canapé. Mes doigts effleurèrent le tissu ébréché, rendu souple par les années, et une étrange nostalgie me serra les tripes alors que son odeur vint me chatouiller. Un arôme à la fois différent et familier. Réminiscence lointaine de la sensation qui m’avait envahie avant de grimper dans ce bus au cœur de l’Australie. L’impression dérangeante de laisser filer entre mes doigts un cadeau de la providence. « You okay? » I have no idea. Sans que je sache trop pourquoi, je sentis soudain le poids des regrets que j’avais porté sur mes épaules depuis toutes ces années. What could have happened if I’d just given you my number? Je m’étais posé tant de fois la question et n’aurai probablement jamais la réponse. Il m’en restait comme une palpitation que j’avais enfouie tout au fond mon cœur, précieusement conservée dans cette petite boite de Pandore que je n’ouvrais jamais. Mais elle s’en échappait désormais comme un cri, résonnait si fort entre les parois de mon être que je ne pouvais plus l’ignorer. It’s your chance to learn from the past. Don’t let this moment pass you by. Alors j’ai arraché un bout de papier au sac et rapidement griffonné mon numéro de téléphone dessus. Le perso, pas le pro. Celui que je ne donnais jamais et surtout pas aux hommes. « Hang on baby. » Sa voix basse me parvint alors que je refermais le stylo d’un claquement sec. Un instant, j’ai hésité, contemplant mes options et leurs implications. Et puis le clap désuet du téléphone qu’il refermait me souffla de m’activer. Du bout des doigts, je pliai la missive chiffrée pour la glisser dans la poche de son hoodie. Je savais que c’était risqué. Sa femme pouvait le trouver avant lui et se faire tout un tas d’idées pas entièrement justifiées. Il y avait une certaine probabilité qu’il le perde aussi, que ses doigts ne le trouvent jamais. Et au fond, je crois qu’une infime part de moi habituée à la simplicité de la solitude l’espérait presque. Car il était bien plus facile de me résigner plutôt que d’effleurer la petite boule d’espoir qui s’embrasait au risque de m’y brûler.

Je finissais tout juste de rassembler ses affaires quand les pas de Phoenix claquèrent dans la pièce d’à côté, indiquant son retour. Nos regards se trouvèrent sans même se chercher. Dans ses yeux, il y avait une touche de regret et un poids qui ne s’y trouvait pas avant. Ou peut-être ne l’avais-je pas remarqué ? Les mains dans les poches, il se lança, la voix un peu rauque. Hésitante, presque. « Hey, I’m so sorry, I have to - » Il n’a jamais fini sa phrase, son regard glissant vers le petit paquet tenu entre mes mains comme un gage de compréhension muet. L’incertitude s’effaça au profit d’une émotion poignante qui tournoya dans ses iris pâles comme un lac alpin alors qu’ils plongèrent à nouveau dans les miens. « I get it. » Je lui assurai alors avec un petit sourire en réponse à celui qui détendait ses traits. J’avais dans la gorge d’autres mots qui voulait s’échapper, mais j’étais incapable de les déchiffrer. Fantômes nourris par les années et les regrets, pulsation mélancolique alors que je devais une fois de plus le regarder s’éloigner. « Thank you. » Il les chassa de sa voix basse, et lorsqu’il se pencha pour embrasser délicatement ma joue, il n’y avait plus que le présent, et cette chaleur apaisante, rassurante, que ce simple contact éveillait dans ma poitrine. « It’s the least I can do. » Je me pris à roucouler pour éviter de succomber à l’envie de le retenir contre moi comme l’aurait fait la Jaimie qu’il avait un jour ramassée sur le bord de la chaussée. Au lieu de quoi je me suis contentée de serrer délicatement son poignet pour lui transmettre un peu d’encouragement alors qu’il s’écartait. « Go get your kid. » Je fis dans un souffle en lui remettant le petit care package que j’avais préparé. Et puis il est parti dans la nuit, sa présence chaleureuse remplacée par le silence figé de mon immense baraque. Bien trop froide. Bien trop vide, aussi.

« Thank you » La porte s’était refermée depuis longtemps derrière lui quand les mots ont finalement trouvé le chemin jusqu’à mes lèvres pour flotter discrètement dans mon entrée. En croisant mon regard hanté dans le miroir surplombant mon buffet je compris que ce remerciement dépassait amplement ce qu’il avait bien pu faire pour ma cuisinière. Avec un soupir, je me suis appuyée contre le mur pour me débarrasser de mes chaussures à talon. Je me sentais à la fois épuisée et étrangement vivifiée. Je me suis dit que j’avais besoin d’une douche pour tenter de rééquilibrer tout ça et me suis faufilée jusqu’à l’étage, retirant les couches de vêtements qui comprimaient ma chair et mordaient ma peau, les petites épingles plantées dans mes cheveux, la couche de maquillage peinte sur mon visage. Et puis j’ai laissé l’eau et les vapeurs brûlantes aux senteurs boisées clarifier mon esprit et libérer mon âme des émotions fortes de la journée.

Enveloppée dans un pyjama confortable en soie de bambou, je suis redescendue pour prendre une part de mon soufflé et me servir un verre de vin à déguster dans mon canapé. Je gratouillais tranquillement la tête de Freyja posée sur ma cuisse, absorbée par le film que j’avais décidé de lancer, quand je fus surprise par le fort goût de truffe qui accompagnait ma première bouchée. Les sourcils froncés d’incompréhension, je me suis demandé comment une telle erreur avait pu se produire et je me suis revue, anormalement susceptible, y verser le contenu de ma salière petite-souris-de-neige-mère-Noël-printanière avec une férocité censée prouver à Phoenix son absolue nécessité. C’est alors que j’ai éclaté de rire, ma voix résonnant entre les hauts murs de ma demeure ne manquant pas de faire sursauter puis gronder ma louve à mes côtés. « Sorry love. » Je soufflai en lui flattant l’encolure pour me faire pardonner. En dépit du film qui tournait toujours, je ne pouvais me départir du sourire rêveur qui flânait au coin de mes lèvres tandis que mes pensées convergeaient irrémédiablement vers le passé. Les souvenirs récents se mêlant aux plus anciens comme pour attester leur véracité. Car même avec nos verres qui traînaient encore dans l’évier et le soufflé attestant que ma cuisinière était bel et bien réparée, j’avais du mal à me convaincre que je n’avais pas tout inventé. J’étais sur le point de m’endormir quand l’écran de mon téléphone me ramena doucement à la réalité en s’allumant avec un petit carillon discret. Je fis glisser mon pouce sur l’écran et sentit les battements de mon cœur se désordonner en découvrant l’émetteur. Numéro inconnu.

Phoenix était aussi laconique à l’écrit qu’à l’oral. Mais comme lorsque sa voix les soufflait, ses mots me semblaient chargés d’un sens que je me faisais une joie d’interpréter. Ainsi je pouvais aisément déceler l’attention portée à mes paroles et mon expérience culinaire fortuite dûment complimentée, la réassurance de savoir sa fille en sécurité. Et en trame de fond, l’envie subtilement exprimée de ne pas se perdre encore de vue pour les quinze prochaines années. You’re acting like a bloody teenager. Je songeai tandis qu’un sourire ravi s’étirait pudiquement sur mes lèvres. N’empêche que c’était plutôt agréable, comme sensation. Assez pour que je décide de la savourer quelques minutes dans l’ombre, mon téléphone appuyé contre ma poitrine, avant de laisser le sommeil me happer.
(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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