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 Une entraide juridique | Ft. Stella

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Message(#) Sujet: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyLun 30 Mar 2020 - 19:00


Stella &
Caroline

Une entraide juridique
Depuis son accident de moto, son hospitalisation et sa rééducation, Caroline avait décidé de prendre un temps de repos, un repos autant psychique que physique. Mais ce temps ne dure pas, il ne dure jamais car la vie, elle, n'attend pas. Le poste de psychologue pour enfants et adolescents que l'australienne envisageait depuis sa remise sur pieds lui avait été accordé, enfin elle avait été embauchée après avoir réussi et plu aux entretiens.. Cette fois-ci, elle n'était plus étudiante, elle allait réellement être en face de véritable souffrance, de véritables plaintes en provenance de jeunes êtres humains qui plus est. Ce n'était pas une profession à prendre à la légère et il ne fallait pas non plus l'associer aux clichés les plus célèbres du divan et du bloc notes posés sur les genoux. Effectivement le recueil en papier/crayon existe toujours et il reste le plus utilisé. Caroline elle-même utilisait cette technique et l'utiliserait à l'avenir.

Les patients reçus lors de cette première journée n'étaient pas des plus simples mais elle avait eu l'occasion de voir, d'entendre et d'accompagner des histoires davantage sordides, son moral n'était pas aussi bas qu'elle l'avait imaginé. Cependant, un des cas vu dans l'après-midi allait demander de plus amples recherches, des connaissances plus soutenues et notamment en matière de juridiction. La patiente J., ayant subie un viol et âgée de seize ans, porte plainte contre son agresseur. Une procédure que l'australienne juge nécessaire et courageuse de la part de cette jeune fille dont le choc et le traumatisme seront similaire à des boulets accrochés à sa cheville pendant encore plusieurs années, thérapie ou non. Si la cadette des Bauer possède un bagage conséquent sur le développement de l'être humain, ainsi que ses troubles associés et notamment dans cette période difficile qu'est l'adolescence, elle ne possède pas la même aisance avec le monde judiciaire et les procès pour viol ou agression sur mineur. Alors, après s'être informée auprès du secrétariat de la clinique dans laquelle elle travaille depuis peu, un nom était sortit: Stella Fredricksen. Elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam cette dame mais, apparemment, c'était une pointe dans son domaine, elle était juge. Un membre primordial donc dans le parcours qu'allait entamer cette jeune demoiselle J. et que Caroline allait parcourir également.

« Stella Fredricksen, j'arrive ma foi.. »

Après avoir rangé ses affaires, bouclé son bureau et fermer sa porte, la demoiselle prit le chemin du quartier juridique, là où se trouvait le cabinet de cette juge, d'après les instructions reçues de la part de la secrétaire.

Une petite demi-heure de route fut nécessaire avec les embouteillages de fin d'après-midi, pour que Caroline arrive au lieu souhaité. Pour ne perdre aucune minute précieuse, autant pour elle que pour la dame qu'elle cherchait, elle se hâta de se renseigner auprès du secrétariat du bâtiment brillant comme un lustre. En annonçant la personne qu'elle souhaitait voir, l'australienne fut priée de patienter, Madame la Juge allait la recevoir. Elle fut donc invitée à prendre place sur les sièges en attendant la-dite Madame la Juge.



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Pando
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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyMar 31 Mar 2020 - 17:50


Une entraide juridique

Caroline
&
Stella

Les journées de travaille se suivent et certaines se ressemblent plus que d’autres. Enfin, de l’extérieur car lorsque l’on est plongé dans l’étude d’un dossier à l’approche d’un procès important, chaque seconde compte et mérite d’être rentabilisée à son maximum. Cette semaine, l’emploi du temps de Stella était plutôt light en terme d’audiences puisque, hormis les affaires déjà jugées et dont les mis en causes avaient déjà été dûment condamnés qui revenaient sur intérêts civils et dont le but était exclusivement de discuter l’étendue du préjudice subit par les malheureuses victimes et de déterminer le montant des dommages et intérêts qui devaient être allouées à chacune lorsque cela n’avait pas pu être fait en même temps que la condamnation, la juge n’était pas appelée à siéger ailleurs. Mais, la jeune juge aurait ensuite deux semaines bien plus chargés avec deux gros dossiers à juger lors de deux sessions auxquelles elle allait siéger avec des jurés populaire. Ce n’était pas une nouveauté pour elle, elle était habituée et elle savait même se montrer très pédagogue pour aider les jurés tirés au sort parmi les habitants des alentours, appelés à rendre la justice alors qu’ils n’avaient souvent aucune qualification en la matière, à mieux appréhender le rôle qu’ils pouvaient avoir dans ce processus de décision extrêmement important. Souvent c’était d’ailleurs lorsqu’ils étaient amenés à siéger pour décider de la culpabilité d’une personne qu’ils ne connaissaient pas le moins du monde avant le début du procès et dont ils allaient explorer la vie dans les moindres détails, qu’ils se rendaient réellement compte de ce qu’était la justice pénale, la justice criminelle et que, sans abus de langage, des vies étaient en jeu même si la peine de mort avait été abolie depuis de longues années. Ce n’était pas anodin de dire si quelqu’un qu’il était coupable d’actes souvent terribles qui pouvait l’envoyer passez de longues années derrière les barreaux d’une prison sombre et austère. A l’inverse, il n’était pas anodin non plus de dire à une victime, devant la détresse de cette dernière, que ce qu’elle avait subit n’était peut être finalement pas si grave. Heureusement Dans le système australien, les jurés ne décidaient que de la culpabilité ou non de la personne qui était présentée devant eux, le choix de la peine appartenait uniquement au juge professionnel contrairement à d’autres systèmes judiciaires dans le monde. Mais, même malgré cela, la tâche n’était pas pour autant aisée.

Stella était en train de travailler, dans son bureau, sur l’un des dossiers qui allait bientôt venir devant elle et une poignée de jurés tirés au sort. Elle vérifiait simplement que toutes les pièces étaient présentes, que les formalités avaient été accomplis et que tous les témoins clés, selon elle, pour la manifestation de la vérité avait été cités à comparaitre. Le Procureur présent à cette audience ferait certainement de même de son côté tout comme les avocats. Chacun avait son rôle à remplir pour que les débats se déroulent au mieux le jour J. Alors qu’elle était plongée dans une énième lecture des actes de procédure accomplis par la police australienne, son téléphone sonna. Au bout du fil, la Présidente de la juridiction, sa supérieure hiérarchique en gros qui lui demandait si elle pouvait recevoir une nouvelle psychiatre qui rejoignait les rangs des experts avec lesquels la Cour Suprême travaillait et entretenait des relations étroites, qui avait des questions à lui poser sur l’un des dossiers qui venait bientôt à l’audience. « Ce n’est pas que je ne veux pas, bien entendue mais… c’est-à-dire que la préparation des deux procès à venir justement me prend pas mal de temps et… ».. L’autre ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase reprenant pour tenter de convaincre sa jeune collègue. « Stella, s’il vous plait. C’est important d’entretenir de bonnes relations avec les différents experts et ce genre d’intervention en fait partie, vous le savez. ».. La blonde n’avait pas l’habitude de discuter les ordres et, en règle général, elle s’y pliait lorsqu’ils venaient d’un supérieur hiérarchique. « Vous avez déjà demandé à Gordon Mills, il répète assez qu’il a plus d’expérience… ».. Le dénommé Gordon Mills était l’archétype même du genre d’énergumène que la suédoise méprisait. Misogyne, fainéant et légèrement malsain. Il passait son temps à se décharger des tâches qui ne lui plaisait pas sur la juge nouvellement arrivée après lui avoir fait des avances et autres remarques graveleuses dont il n’avait pas réellement toléré qu’elle les refusent et l’envoie vertement se faire voir. Moins il en faisait, mieux il se portait, il avait fait en sorte de se décharger de presque toutes les sessions criminelles pour s’occuper des excès de vitesses et autre conduite en état d’ébriété, bien plus simples et les seuls réunions qu’ils assuraient étaient celles avec les jeunes avocats. Il y avait d’ailleurs fort à parier que c’était parce que la profession était maintenant très largement féminisée que cela l’intéressait autant. « C’est votre dossier et, pour être honnête je pense qu’il vaut mieux pour cette jeune femme que ce soit à vous qu’elle pose ses questions. ».. A demi-mot c’était un aveu quant à la compétence de l’autre juge et cela concernait sans aucun doute son comportement parfois limite avec les jeunes femmes. Stella soupira avant de reprendre, résignée.« Si vous insistez alors je m’en occuperais. ».. La Présidente remercia sa collaboratrice avant de raccrocher le combiné. Stella soupira avant de se replonger dans le dossier. Puisqu’il fallait en passer par là, elle s’occuperait de fournir toutes les informations nécessaire à la jeune psychologue dont il était question. C’était évident que la jeune femme serait mieux renseignée avec la suédoise qu’avec Gordon Mills même si cela ne l’enchantait pas.

En attendant la visite de la psychologue inconnue au bataillon, la juge avait laissé de côté son affaire de meurtre pour replonger rapidement dans le dossier dont il était question pour se rafraichir un peu la mémoire. Il s’agissait d’une sombre affaire de viol sur une jeune femme mineure. L’enquête avait été assez rapide étant donné que la jeune victime avait portée plainte et connaissait son agresseur. C’était typiquement le genre d’affaire qui mettait la juge hors d’elle. Elle aimait les histoires de meurtres et ce genre d’affaires sordides, c’était bien pour cela qu’elle avait voulu exercer cette profession. Mais elle était aussi souvent confronté aux violences sexuelles dont était victime un grand nombre de femme, de tout âge et de tous milieux sociaux. Depuis le temps qu’elle exerçait, la blonde en avait fait son cheval de bataille. Condamner de manière exemplaire les coupables de ses actes clairement motivés par le sexe de la victime et trouver des solutions pour permettre à la justice d’intervenir avant d’en être rendu à de telles extrémités lorsque cela était possible. Elle était absorbé par la relecture des faits lorsque son téléphone sonna, le secrétaire au bout du fil lui indiquant l’arrivée de la jeune femme prénommée Caroline Bauer. La blonde referma le dossier avant de se lever pour aller dans le hall du palais de justice pour y rencontrer la psychologue. « Mme Bauer ? ». Une jeune femme au visage fin et aux traits délicats, très jolie, se leva et s’avança vers elle. Un sourire plus poli que naturel s’afficha sur les lèvres de la blonde tandis qu’elle lui tendait la main en se présentant. « Stella Fredricksen, enchantée. Je vous laisse me suivre. ».. Sans plus de cérémonie et sans se montrer réellement chaleureuse, la suédoise tourna le dos invitant la psychologue à la suivre pour rejoindre son bureau où elles seraient évidement bien plus au calme pour échanger. Elle ne laissait peut être rien paraitre mais la juge était finalement plutôt satisfaite de rencontrer la dénommée Caroline Bauer car, l’expertise psychologique n’avait pas encore rejoint le dossier pour l’audience. Du moins il y en avait une qui commençait à dater un peu, ce rendez-vous lui permettrait de demander à la nouvelle psychologue intervenant dans ce dossier d’actualiser, si nécessaire l’examen précédent. Une fois dans le bureau elle invita la jeune femme à s’asseoir face à elle tandis qu’elle regagnait son fauteuil, de l’autre côté, posant les mains sur le dossier devant elle. « On m’a dit que vous étiez nouvelle en qualité d’experte judiciaire alors je vous souhaite la bienvenue. Vous avez des questions en particuliers ? ».. C’était assez étrange pour la suédoise, fraichement débarquée de Sydney, de souhaiter la bienvenue à qui que ce soit bien que, dans le monde juridique, elle n’était pas une nouvelle venue contrairement à sa jeune interlocutrice.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyMer 1 Avr 2020 - 17:38


Stella &
Caroline

Une entraide juridique
L'attente sur ces sièges modernes et froids du bâtiment luxueux, assez représentatif d'un cabinet juridique finalement, ne fut ni longue, ni courte. Caroline, malgré le peu d'animation qui régnait dans le hall de l'immeuble, avait cette capacité à pouvoir rêvasser rapidement. Cependant, elle n'était pas là pour n'importe quelle raison et elle devait se concentrer dessus.

La patiente qu'elle suivait n'avait rien de particulier, une jeune fille ayant subi un événement traumatique, certes interne autant physique que psychique pour le coup, mais finalement comme beaucoup des patientes qu'elle avait pu rencontrer depuis sa prise de poste mais également pendant ses stages de dernières années. Elle était "immunisée" devant la peine et la honte que pouvait ressentir ces jeunes filles mais ça n'enlevait en rien le fait qu'elle trouvait ça inadmissible. D'autant plus que ce soit ses patientes qui se sentent autant coupables.. La grande difficulté dans ce type de suivi était que les parents, plus globalement la famille, était à écouter car ils formaient un maillon essentiel dans la reconstruction de leur enfant. Dans l'affaire de cette jeune J., Caroline allait devoir énoncer son point de vue sur la situation mentale de sa patiente, et notamment l'impact psychologique de cet événement traumatique sur le quotidien de cette demoiselle, sur sa capacité à vivre sa vie normalement. L'impact de cet acte est susceptible de rehausser la peine attribuée à l'agresseur. Elle devait donc faire preuve d'honnêteté mais aussi d'une grande réflexion antérieure à sa diction, et c'est ce qu'elle souhaitait voir avec cette professionnelle du jugement.

C'est d'ailleurs cette même personne attendue que Caroline pu voir arriver en marchant avec cette démarche assurée, fière presque prédatrice que l'australienne admirait. Elle n'avait pas encore cette confiance en elle, en tout cas elle n'arrivait pas à faire semblant à ce point. Elle se présenta en citant son prénom et son nom, pas de doutes c'était bien la personne que Caroline souhaitait voir.

« En effet, Caroline Bauer. Enchantée également. »

La blondinette fit un signe de tête d'approbation concernant le fait de suivre la juge dont la prestance forçait le respect. Le chemin ne fut pas long pour arriver jusqu'au bureau spacieux et à la hauteur de la modernité rencontrée dans le hall. Caroline prit place sur un des fauteuils mis à disposition pour les visiteurs puis elle se retrouva bien vite face à cette jolie Stella Fredricksen. Elle ne pouvait le nier, elle était intimidée. D'autant plus qu'elle n'avait que très peu de connaissances sur son monde à elle, elle revenait sur les bancs de la faculté à apprendre d'un tiers.

La femme avait vu juste, Caroline était toute fraiche dans ce monde de lois et de respect à l'autorité. Des questions, l'australienne en avait beaucoup mais elle ne pouvait pas attaquer directement son interlocutrice, elle aurait fait appeler la sécurité immédiatement. Alors, la blondinette rassembla ses idées et pris la parole.

« Par quoi commencer.. Comme vous le savez sans doutes, je dois réaliser une expertise psychologique mais n'étant, d'ordinaire, que la "simple" psychologue de cette jeune fille, je ne sais pas réellement ce qui est attendu dans ce type d'analyse.. J'aurais aimé avoir plus d'informations sur le contenu de ce type de document.. »

Elle n'était vraiment pas à l'aise, elle ne savait même pas si les termes utilisés étaient les bons, représentatifs de la véritable demande qui lui avait été adressée. En tant que psychologue, jeune psychologue d'ailleurs, elle ne doutait que très rarement de ses compétences et connaissances mais il s'agissait de sujets qu'elle avait étudié pendant des années, qu'elle avait répété et re-répété à l'oral comme à l'écrit donc il s'agissait de notions bien ancrées. Mais là, elle sortait de sa zone de confort, en face d'une inconnue qui, elle, maîtrisait cette fameuse zone extérieure. C'était intimidant.

« Avez-vous eu les informations de ce dossier d'ailleurs ? Je demande car je ne sais pas comment se passe les procédures et notamment le transfert des dossiers et le partage d'informations entre les différents corps de métier. Pour moi, seul le secret professionnel est pratiqué du fait de mon poste en clinique.. »

Se justifier ? Oui elle ne cessait de le faire mais elle s'en sentait obligée, comme une force extérieure et incontrôlable qui avait pris possession d'elle. A croire qu'elle développait des pathologies dont elle n'avait encore jamais eu à côtoyer..!



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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyJeu 2 Avr 2020 - 16:42


Une entraide juridique

Caroline
&
Stella


Les faits de l’affaire concernés étaient graves, certes mais ce n’était pas une affaire qui sortait du commun. Du moins pas pour la juge. Elle ne savait pas ce qu’il en était pour la demoiselle avait laquelle elle allait s’entretenir. Les histoires de viols avaient quelque chose d’atroce, quelles qu’elles soient, quelles que soient les circonstances entourant l’acte. Certaines étaient plus horribles que d’autre mais, une chose était semblable : la souffrance de la victime. Peu importe son âge, sa profession ou sa situation familiale. Toutes les victimes avaient cette douleur en commun et cette impression que le monde ne serait plus jamais comme en avant, qu’elles ne pourraient plus faire confiance. Toutes décrivaient la sensation d’impuissance puis le vide énorme qui suivait, le silence et la douleur froide et lancinante. Ce n’était pas la première affaire de viol qu’elle était amené à juger, ce ne serait pas la dernière et pourtant il n’était pas question pour la juge qu’elle était de perdre son humanité. Dans la vie de tous les jours elle manquait cruellement d’empathie mais c’était une capacité qu’elle avait réussi à développer dans le cadre professionnel, qui lui permettait de mieux analyser les faits, de mieux les comprendre sans toutefois qu’il soit question de laisser ses émotions parler et de manquer d’objectivité dans l’établissement de la peine qu’elle devait prononcer contre le mis en cause dont on avait fini, après l’enquête et le procès, par acquérir la certitude qu’il était coupable des faits. Chaque professionnel avait son travail à faire, son rôle à jouer dans le ballet judiciaire pour aboutir à la juste décision. Oui finalement c’était peut être une bonne chose que la présidente ait insisté pour que ce soit elle qui s’occupe de l’entretien avec la jeune psychologue qui, dans quelques semaines, déposerait devant le tribunal dans l’un des moments les plus importants de la vie d’un dossier criminel. La jeune femme assise dans le hall se lève à l’appelle de son nom, Stella avait vu juste. En même temps le hall du tribunal commençait à se vider un peu à cette heure ou les audiences étaient pour la plupart terminées.  « En effet, Caroline Bauer. Enchantée également. ». La première chose qui frappa la blonde en se retrouvant face à la jeune femme c’est sa jeunesse. Ce n’était pas évident de donner un âge mais sur ce coup là Stella était presque certaine que son interlocutrice n’avait pas encore trente ans. Ça changeait un peu de tous les experts décrépis (pour la plupart encore très compétent malgré leur âge qui les rapprochaient dangereusement du cercueil) avec lesquels elle était maintenant habitué à travailler. Elle espérait qu’elle pourrait compter sur les compétences de la jeune psychologue pour le dossier à venir mais également pour d’autres qui impliqueraient des mineurs, si jamais le courant passait bien entre elles sur le plan professionnel.

La jeune femme lui avait rapidement emboité le pas jusqu’à son bureau. Sur le chemin, heureusement court, la suédoise n’avait pas décroché un mot, l’esprit toujours dans le dossier qu’elle avait refermé quelques minutes plus tôt et dont elle allait devoir parler un peu avec la psychologue. L’exercice n’était pas foncièrement difficile mais il n’était pas simple non plus. Lorsqu’il s’agissait d’expliquer simplement à un expert ou à une personne qui serait citée en qualité de témoins lors d’un procès, quel était son rôle et ce qu’il aurait à faire tout était très facile. Dans le cas présent, la jeune Caroline venait la voir pour un dossier bien particulier. Elle serait peut être amené à revenir déposer devant la Cour et les jurés en qualité d’expert dans d’autres histoires mais, pour l’heure, il n’y en avait qu’une qui l’intéressait vraiment. Stella devrait lui donner toutes les informations essentielles et dont la jeune femme aurait besoin pour travailler avec la victime dans la perspective de l’audience prochaine sans toutefois trop en dire ou prendre le risque de se laisser influencer avant le grand jour de l’ouverture du procès. La dessus, il n’y avait pas trop de risque. La suédoise connaissait son travail, elle savait parfaitement ce qu’elle avait à faire mais on n’est jamais trop prudent et il est toujours bon de se remémorer les règles essentielles à sa fonction. Assise en face de son interlocutrice alors qu’elle lui adressait la parole en lui demandant si elle avait des questions, la juge remarqua bien vite que cette dernière n’avait pas l’air parfaitement à l’aise. C’était souvent l’effet qu’elle produisait aux inconnus, surtout lorsqu’elle les rencontrait dans le cadre du tribunal. Le lieu et sans doute son statut devait en impressionner plus d’un. Quoi qu’il en soit la jolie blondinette allait devoir prendre confiance en elle avant le jour où elle serait appelée à témoigner à la barre du tribunal car c’était un exercice réellement encore bien plus impressionnant. Mais c’était le but de l’entretien, répondre aux questions de la psychologue tout en la préparant au mieux pour cette grande première loin d’être rassurante. La jeune femme semblait réfléchir à ce par quoi elle voulait commencer puis elle se lança enfin, Stella écoutant avec attention sans la lâcher du regard. « Par quoi commencer.. Comme vous le savez sans doutes, je dois réaliser une expertise psychologique mais n'étant, d'ordinaire, que la "simple" psychologue de cette jeune fille, je ne sais pas réellement ce qui est attendu dans ce type d'analyse.. J'aurais aimé avoir plus d'informations sur le contenu de ce type de document.. ». La suédoise avait hoché la tête dans un signe positif indiquant qu’elle avait bien compris la question. La jeune femme marquait un point en posant cette question. Stella n’avait pas pour habitude de dire aux experts comment travailler mais c’était agréable d’avoir un spécialiste qui apportait son concours au dossier qui s’intéressait quant à ce que l’expertise devait contenir. « Je suis heureuse de vous rencontrer en tout cas. Votre travail, en temps qu’expert est extrêmement important dans nos dossiers, j’imagine que vous connaissez l’importance des expertises, surtout psychologiques et psychiatriques dans les dossiers criminels. Et bien disons que je laisse chaque expert travailler à sa façon mais les éléments les plus importants pour moi dans ce genre de documents concerne bien évidement l’impact que le viol a pu avoir sur la victime, le traumatisme qu’il en résulte pour elle, les séquelles qu’elle en garde. Comme c’est une jeune femme j’aimerai aussi que l’expertise contienne, si possible, des informations concernant les répercussions que cela aura sur son développement en temps qu’adulte, c’est important d’une part pour convaincre les jurés de la gravité de l’acte ce qui n’est pas toujours facile même si pour nous cela semble évident. C’est aussi important pour moi ensuite pour m’aider à prendre les mesures adaptées.Je peux vous donner le nom de quelques uns de vos collègues qui travaillent plus avec les adultes qui sont habitués des expertises et qui en font des très complètes pour qu’ils puissent vous aiguiller un peu si nécessaire.».. La psychologie n’était pas une science exacte comme toutes les autres sciences humaines. Le droit n’était pas non plus une science exacte d’ailleurs. Les juges n’étaient que des humains et ils pouvaient parfois se tromper. Ce n’était pas une fonction facile à exercer, pas plus que les autres métiers dans lesquels des vies sont en jeu.  Les expertises étaient des documents extrêmement importants, qu’elles concernent la victime ou l’accusé car elles aidaient bien souvent les jurés à achever de forger leur conviction concernant le dossier qui leur était présenté. Le blonde, toujours sérieuse, avait esquissé un sourire en terminant sa phrase pour rassurer la jeune femme. Si elle avait été recruté par la clinique pour s’occuper des jeunes enfants et adolescents en difficulté et qu’elle se retrouvait en plus projetée en qualité d’expert judiciaire c’est qu’elle avait forcément les capacités. D’autant plus que sa présence ici, dans un but de renseignement, témoignait clairement du fait qu’elle prenait la tâche très à coeur.

« Avez-vous eu les informations de ce dossier d'ailleurs ? Je demande car je ne sais pas comment se passe les procédures et notamment le transfert des dossiers et le partage d'informations entre les différents corps de métier. Pour moi, seul le secret professionnel est pratiqué du fait de mon poste en clinique.. ». La question était parfaitement légitime pour quelqu’un qui faisait ses premiers pas dans ce monde et ne connaissait la machine judiciaire que de loin. Pour Stella tout était évident parce que c’était son domaine mais elle savait que vu de l’extérieur tout ce qui constituait une enquête, les différents actes de procédures, les expertises de toutes natures, interrogatoires et confrontation en tout genre représentaient un ensemble complexe et obscure dont la seule chose finalement visible pour le commun des mortels était le procès et la décision finale qui condamnait ou innocentait un suspect. La justice, pénale en particulier, déchainait les passions chez un grand nombre. Beaucoup étaient fascinés par les histoires de meurtres, d’enlèvement, de torture. C’est bien pour ça qu’il existait des émissions en tout genre à ce sujet qui reprenait les enquêtes phares des dernières années ou plus anciennes encore mais pour autant le fonctionnement réel de l’institution et le déroulement d’une enquête de A à Z. La dessus Stella pouvait la renseigner sans problème, elle repris la parole en montrant du doigt l’épais dossier sous ses mains. « Le dossier est juste là. Enfin juste une partie, ça ce n’est que la procédure. Chaque service fait son travail et les documents sont transmis au tribunal ensuite. Le procureur demande parfois des actes complémentaires, c’est la routine dans ce genre de dossier, on ne laisse rien au hasard. Pour ce dossier j’ai déjà évidement toute l’enquête, les interrogatoire que ce soit de la victime, sa famille, son agresseur. J’ai les rapports médicaux, différentes photos des lieux. J’ai aussi les enquêtes de personnalités sur les deux protagonistes et les différentes expertises. Pour votre patiente j’ai une expertise psychiatrique et une expertise psychologique mais elle date un peu. Je pense que vos services doivent pouvoir vous la fournir et j’aimerai, si cela vous est possible, que vous la complétiez un peu avant l’audience car je la trouve un peu légère sur certains points. ».. Voilà, Stella avait énuméré les différentes pièces qui se trouvaient dans le dossier en les résumant car les enquêtes et les parties de la procédure en provenance des services de police qui s’était occupés de l’affaire à ses débuts représentaient d’énormes pavés avec des actes en tout genre qui n’intéressaient pas forcément la psychologie. Il y avait également des actes judiciaires puisque le tribunal avait été saisi très tôt au vue de la nature des faits puisqu’il ne faisait aucun doute qu’il y aurait un procès à partir du moment où la victime avait identifiée son agresseur de manière très claire. Elle n’avait pas eu besoin de regarder dans le dossier car elle le connaissait très bien, par encore sur le bout des doigts mais elle n’en était pas loin, la blonde avait des capacités de mémoire très importantes qu’elle mettait évidement à profit dans son travail. Et puis d'un dossier à l'autre, hormis les particularités factuelles liées à la nature de chaque affaire, les actes restaient les mêmes. « Vous avez déjà assisté à une audience criminelle sans avoir été amenée à y déposer ? ».. La question de Stella avait un réel intérêt aux yeux de la juge. Si la jolie Caroline avait déjà ne serait ce qu'assister à une audience par le passé, elle devait avoir un aperçut de comment cela se déroulait même s'il existait une différence énorme, un vrai fossé même, entre regarder et être acteur dans un tel moment. En fonction de la réponse elle aurait des conseils à lui donner pour ne pas se laisser trop impressionner le jour J.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyLun 6 Avr 2020 - 10:02


Stella &
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Une entraide juridique

S - « Je suis heureuse de vous rencontrer en tout cas. Votre travail, en temps qu’expert est extrêmement important dans nos dossiers, j’imagine que vous connaissez l’importance des expertises, surtout psychologiques et psychiatriques dans les dossiers criminels. Et bien disons que je laisse chaque expert travailler à sa façon mais les éléments les plus importants pour moi dans ce genre de documents concerne bien évidement l’impact que le viol a pu avoir sur la victime, le traumatisme qu’il en résulte pour elle, les séquelles qu’elle en garde. Comme c’est une jeune femme j’aimerai aussi que l’expertise contienne, si possible, des informations concernant les répercussions que cela aura sur son développement en temps qu’adulte, c’est important d’une part pour convaincre les jurés de la gravité de l’acte ce qui n’est pas toujours facile même si pour nous cela semble évident. C’est aussi important pour moi ensuite pour m’aider à prendre les mesures adaptées.Je peux vous donner le nom de quelques uns de vos collègues qui travaillent plus avec les adultes qui sont habitués des expertises et qui en font des très complètes pour qu’ils puissent vous aiguiller un peu si nécessaire. »

Le ton était donné, l'analyse qu'apporterait Caroline sur cette affaire était d'une importance capitale et déterminerait un grand nombre de choses pour la suite, autant du côté de la victime que de son agresseur. Mais une chose troublait la jeune psychologue, et Stella l'avait énoncé furtivement. L'australienne, désormais installée dans le bureau de cette juge impressionnante, n'en était pas moins concentrée et déterminée à faire valoir le statut de victime de sa jeune patiente. Elle prit donc la parole pour débuter ses questions qui venaient au fur et à mesure du flot de paroles de la juge.

C - « Excusez-moi mais.. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi fait-on appel à un psychologue quant un psychiatre serait peut-être plus à même de donner des détails tant sur le plan psychologique que physique ? Non pas que je remette en doute ma profession, loin de là, mais j'imaginais que les psychiatres étaient principalement réquisitionnés pour répondre à ce type d'analyse car le plan médical, médicinal est abordé, pas avec les psychologues.. »

C'était une question qu'elle jugeait légitime et, encore une fois, loin d'elle l'idée de détériorer ou de sous-estimer son métier qu'elle exerçait avec passion. Durant ces cinq années d'études, on lui avait souvent reproché le fait de ne pas avoir fait médecine et que, par conséquent, elle n'était ni vraiment médecin, ni docteure. Et pourtant elle travaillait avec la santé mentale quotidiennement, et traitait parfois des lourdes pathologies aux conséquences quotidiennes sur tout les plans. Malgré tout, elle pensait avoir saisi ce qu'on attendait d'elle dans les grandes lignes. Il s'agirait donc de décrire en quoi et comment l'acte orchestré par le bourreau handicape sa patiente chaque jour depuis et en quoi et comment cela pourrait avoir des répercussions pour l'avenir.

C - « Je vous remercie pour les noms, je les prendrai volontiers au cas où je ressorte de cette entrevue avec des questions encore sans réponses ou que des nouvelles apparaissent entre temps. Mais rien qu'après cette première question, le voile se lève déjà sur beaucoup de points. »

Elle se voulait gentille mais surtout polie. Et, en réalité, c'était véridique. Stella avait aspiré une bonne partie de la brume présente devant les yeux de la blondinette et cela lui plaisait car c'était efficace, professionnel.

Lorsque la juge désigna du doigt le dossier de sa patiente, Caroline fit les gros yeux. Une micro-expression qu'elle aurait souhaité contrôler mais, par définition, ces petits gestes ne le sont pas. Elle était réellement étonnée de l'épaisseur du dossier. Elle n'avait aucune idée de ce qui pouvait se passer à la suite d'une plainte déposée au commissariat. Elle, elle ne voyait que la jeune fille dans son bureau pour un entretien afin de travailler sur la trace mnésique laissée par cet acte et comment apprendre à vivre avec car, malheureusement on ne réussi pas à oublier un tel acte. Elle fut donc littéralement sur les fesses en prenant conscience qu'en prime il ne s'agissait là que d'une partie. Des compléments étaient apportés et cela laissa Caroline tirée entre deux émotions. La première était la peur, l'effroi de voir quelle ampleur une telle affaire pouvait prendre et elle prit conscience surtout de l'impact sur la vie des différentes personnes impliquées. La seconde était un mélange de fierté, de reconnaissance mais aussi de satisfaction de se dire que tout était mis en place pour répondre à cette plainte, positivement pour la victime ou positivement pour le bourreau, c'était entre les mains de la justice en définitive. Mais rien n'était laissé au hasard et c'était très satisfaisant pour la jeune femme qui allait laisser sa petite pierre à l'édifice.

S - « Pour votre patiente j’ai une expertise psychiatrique et une expertise psychologique mais elle date un peu. Je pense que vos services doivent pouvoir vous la fournir et j’aimerai, si cela vous est possible, que vous la complétiez un peu avant l’audience car je la trouve un peu légère sur certains points. »
C - « Je ferais en sorte de les récupérer car, pour le moment, mes prédécesseurs sont soumis au secret professionnel. Il me faut faire une demande particulière pour avoir accès au dossier mais cela pourra être fait. »

Elle planifiait d'ores et déjà la demande auprès du service de la clinique en charge des archives. Elle avait en tête le visage de la personne qu'elle devait aller voir pour récupérer ce dossier.

C - « Ce n'est pas la première agression de ma patiente, elle en déjà subie une il y a quatre ans. A l'époque elle avait également porté plainte mais n'avait pas continuer car elle était encore bien jeune et n'avait pas eu la force de sa battre davantage. C'est à cette époque qu'elle fut interrogée par un psychiatre donc en effet, les expertises datent un peu. Je veillerai à les mettre à jour. D'ailleurs, est-ce à moi de contacter un psychiatre pour demander une mise à jour de sa part aussi ? »

Ça ne tiendrait qu'à elle, elle ne contacterait aucun psychiatres. L'entaille n'était pas encore cicatrisée..! Mais elle pensait d'abord à sa patiente et si une expertise d'un psychiatre était nécessaire, elle ferait tout ce qu'elle peut pour obtenir le meilleur docteur possible.

Alors qu'elle était en pleine réflexion concernant le document à fournir, qu'elle s'imaginait déjà en train de rédiger, Stella posa une question qui dérouta un peu la jeune femme. Avait-elle déjà assisté à une audience criminelle sans avoir été amenée à y déposer ? Caroline n'eut pas besoin de fouiller bien loin en mémoire..

C - « Absolument jamais. Bien que je sois curieuse et intéressée par ce type d'affaires mais je sais bien qu'il y a parfois un monde entre ce qu'on nous montre à la télévision et une véritable audience.. Et là ce sera la première fois que j'y assisterai.. »

Elle se sentait terriblement vulnérable en cet instant, terriblement.. Enfant. Mise à nue, ingénue. Elle avait encore tant à apprendre et cela l'effrayait autant que ça l'excitait. C'était de l'adrénaline pure qui avait un double effet: celui de lui donner l'énergie suffisante pour pouvoir mener de plus amples recherches sur cette affaire et son contenu mais aussi un certain poids sur les épaules, celui de ne pas se tromper, de dire la vérité et rien que la vérité. Il serait sûrement tentant d'aggraver, ne serait-ce qu'un peu, le cas de sa patiente pour faire pencher la balance en sa faveur mais elle risquait énormément, ne serait-ce pas une entrave à la justice ? Corruption de preuves ? Une fausse déclaration ? Autant de fautes considérées comme des délits purs. Cette affaire était une véritable première pour elle et elle sentait bien qu'elle était sur un fil rouge, prête à tomber. Mais elle sentait aussi qu'elle pourrait compter sur l'expertise et le professionnalisme de Stella qui lui donnait, jusqu'à présent, tout les conseils les plus utiles et pertinents pour la rassurer.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyMar 7 Avr 2020 - 15:29


Une entraide juridique

Caroline
&
Stella


La jeune psychologue face à elle l’écoutait, il était impossible d’en douter tant elle semblait pendue à ses lèvres. Elle avait beau être nouvelle venue dans le monde judiciaire, elle semblait bien décidée à apporter son concours de la manière la plus efficace possible à l’institution et Stella ne pouvait pas être plus satisfaite de pouvoir s’associer à une professionnelle aussi concernée que cela. Elle verrait mieux sa manière de travailler lorsqu’elle aurait reçu le compte rendu de l’expertise avant le procès mais pour le moment elle lui faisait plutôt bonne impression, elle s’intéressait au fonctionnement de la justice, elle avait elle même sollicité un rendez-vous au tribunal pour voir des réponses apportées à ses questions, Stella était plutôt confiante quant à la manière de travailler de la jeune femme face à elle, elle espérait ne pas être déçu au final mais il y avait tout de même peu de chance. Elle était souvent froid d’abord mais elle avait une capacité certaine à cerner rapidement les gens qui se présentaient face à elle, qu’il s’agisse de justiciables, mis en cause ou victime, comm de n’importe quelle autre personne. C’était une capacité qu’elle avait très largement développée avec l’exercice de son métier qui demandait de se faire rapidement un avis sur les personnes qui se présentaient devant elle aidé par les divers documents des dossiers. Stella avait expliqué de manière détaillée en essayant tout de même de ne pas trop noyer la jeune psychologue sous les informations pour que l’exposé resté assez clair, en quoi consistait une expertise psychologique destinée au tribunal. La juge n’était pas une experte dans matière de psychologie ou de psychiatrie pas plus qu’elle n’était médecin légiste même si elle avait acquis certaines capacités dans ces matières à force d’entendre et de lire les rapports de chaque professionnel, alors elle avait besoin que les expertises réalisés par les spécialistes des différents domaines, divers d’ailleurs en fonction des dossiers, soient le plus précis et creuse leur sujet en profondeur pour qu’elle puisse avoir toutes les cartes en main pour déterminer l’importance du traumatisme ainsi que la peine adaptée pour le coupable. La blondinette en face d’elle souleva assez rapidement une question tout à fait pertinente. « Excusez-moi mais.. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi fait-on appel à un psychologue quant un psychiatre serait peut-être plus à même de donner des détails tant sur le plan psychologique que physique ? Non pas que je remette en doute ma profession, loin de là, mais j'imaginais que les psychiatres étaient principalement réquisitionnés pour répondre à ce type d'analyse car le plan médical, médicinal est abordé, pas avec les psychologues.. ». En effet, la psychologue avait vu juste et c’était d’ailleurs une question que la suédoise s’était elle même posée lorsqu’elle avait pris ses premières fonctions de juge à chaque fois qu’elle avait été confrontée à des affaires pénales dans lesquelles des psychiatres ou des psychologues, parfois les deux, intervenaient. Pourquoi plutôt l’un que l’autre ? C’était deux professions assez proches d’un oeil extérieur d’ailleurs bon nombre de profanes parlaient indifféremment de l’un ou de l’autre sans comprendre la grande différence qui les séparaient. Les psychiatres étaient avant tout des médecins issus des facultés de médecine ce qui n’était pas le cas de psychologues qui eux sortaient des facultés de psychologie. Ainsi, même si l’objet de leur étude pouvait se recouper parfois, chacun avait sa manière d’abordée les choses, très médicale à la manière d’un médecin pour la première catégorie et beaucoup plus dans le dialogue, la discussion comme base de l’analyse pour la seconde. Stella, elle, trouvait les deux aspects intéressants et complémentaires et souvent, dans les gros dossiers concernant des faits graves, elle veillait à avoir les deux approches que ce soit pour l’auteur ou pour sa victime.« Effectivement, les psychiatres donnent des informations capitales eux aussi mais leur approche est différente de celle des psychologues, beaucoup plus scientifique, plus médicale. En réalité je sollicite presque toujours, dans mes dossiers, une expertise psychiatrique et une expertise psychologie je trouve que vos deux professions se complémentent très bien et souvent les questions que je peux me poser en lisant l’expertise psychologie trouvent une réponse dans l’expertise psychiatriques ou inversement. Certains de mes collègues ne jurent que pas les psychiatres parce qu’ils sont médecins ce qui, d’après eux, leur donnent plus de légitimité mais je trouve qu’il y a souvent beaucoup plus de discussion avec le psychologue et le travail réalisé intéresse aussi la justice. Les deux éléments sont aussi importants l’un que l’autre pour moi, j’aime voir les différentes manières d’aborder un individu. ».. La suédoise avait terminé sa phrase dans un léger sourire qui se voulait rassurant. Elle espérait que Caroline serait convaincu, après cette explication, de l’égale importance qu’elle accordait au travail des psychiatres et des psychologues. Pour Stella chacune des expertises avait son enjeu et son importance propre et l’alliance des deux lui permettait de se faire un avis le plus juste possible concernant la situation des deux parties au procès pénal ainsi elle estimait que sa décision était plus juste car elle prenait mieux en compte tous les aspects de la personnalité de chacun.

« Je vous remercie pour les noms, je les prendrai volontiers au cas où je ressorte de cette entrevue avec des questions encore sans réponses ou que des nouvelles apparaissent entre temps. Mais rien qu'après cette première question, le voile se lève déjà sur beaucoup de points.». Stella avait sourit poliment en retour indiquant qu’elle lui ferait parvenir au plus vite les noms des experts avec qui elle appréciait travailler notamment grâce à la qualité des examens effectués et qui pourrait donc aider la jeune femme pour mener à bien sa première mission en tant qu’experte judiciaire. Sur le plan professionnel les deux femmes semblaient se comprendre, l’une et l’autre était aussi investie dans leur travail respectif et cela rendait la conversation agréable et très utile tant pour la psychologue qui ainsi, comprenait mieux ce qui était attendu de sa part, que pour la juge qui pouvait ainsi faire part de ses petites exigences à son interlocutrice s’assurant ainsi d’avoir un compte rendu de qualité lorsque l’experte déposerait son rapport au dossier. L’air impressionné de l’australienne en se rendant compte de la taille du dossier concernant le viol de sa jeune patiente amusa la juge. Caroline n’était pas la première à faire les gros yeux de la sorte en se rendant vraiment compte de la taille d’un dossier criminel lorsque celui-ci arrivait à son terme et qu’il ne restait plus que le procès et le jugement à intervenir. Les gens avaient souvent une vision érodée de la justice et cela concernait, évidement, aussi les dossiers. Peu de personne se doutait du travail et de tous les intervenants qui prenaient par à l’oeuvre de justice pour aboutir au procès. Il y avait beaucoup de travail en amont, dans l’ombre et c’était d’ailleurs la majorité de l’activité de tout ceux qui concouraient à la manifestation de la vérité. Le procès était le seul élément public, même parfois médiatique dans les plus grosses affaires, mais ça n’était en réalité qu’une toute petite partie du travail. « Je ferais en sorte de les récupérer car, pour le moment, mes prédécesseurs sont soumis au secret professionnel. Il me faut faire une demande particulière pour avoir accès au dossier mais cela pourra être fait.». Intervenir dans un dossier criminel, surtout en cours de procédure comme c’était le cas pour Caroline qui prenait la suite de l’un de ses collègues, n’était pas forcément simple et, avec le monde médical il y avait une balance à trouver avec le sacro-saint secret médical. La justice était d’ailleurs la seule institution à laquelle il n’était pas possible d’opposer ce fameux secret médical car, dans l’optique du procès, tous les éléments devaient être mis entre les mains du juge et des jurés pour pouvoir prendre une décision éclairée en parfaite connaissance de cause, il n’était donc pas question de cacher des éléments.« Votre prédécesseur n’était pas un bourreau de travail semble t’il et je crois qu’il avait tendance à aller un peu vite parfois sur certains aspects. Je pense que vous pourrez apporter des précisions à son travail.».. Surtout que la jeune victime était peut être plus en confiance avec Caroline qui semblait douce et à qui il était certainement facile de faire suffisamment confiance pour parler de choses si douloureuses. Du moins c’est l’impression qu’elle donnait à Stella, quelque chose qui émanait d’elle. « Ce n'est pas la première agression de ma patiente, elle en déjà subie une il y a quatre ans. A l'époque elle avait également porté plainte mais n'avait pas continuer car elle était encore bien jeune et n'avait pas eu la force de sa battre davantage. C'est à cette époque qu'elle fut interrogée par un psychiatre donc en effet, les expertises datent un peu. Je veillerai à les mettre à jour. D'ailleurs, est-ce à moi de contacter un psychiatre pour demander une mise à jour de sa part aussi ? » Stella hocha la tête, elle était au courant du déroulement de la procédure et des quelques erreurs qui l’avait entachée. Le précédent juge n’avait pas été le plus diligent et il en était de même pour le procureur qui s’était intéressé au dossier. Si cela n’avait tenu qu’à elle, la suédoise aurait fait expertisé la jeune victime bien plus tôt après sa seconde agression mais il n’était pas trop tard et, même si ainsi il ne serait pas possible de constater l’évolution depuis cette seconde agression jusqu’à aujourd’hui, ce serait mieux que rien. « Ne vous en faites pas pour le psychiatre, c’est le tribunal qui s’en charge par le biais d’une réquisition judiciaire. Il a d’ailleurs déjà rendu son rapport depuis quelques mois mais si vous estimez qu’on devrait en refaire une parce que la situation a évolué et que, en votre qualité de psychologue, vous ne pouvez pas explorer tous les aspects, faites le moi savoir.».. Les expertises n’étaient pas données, bien au contraire et les multiplier coutaient cher en terme de dépenses publiques mais la suédoise refusait de se limiter à des considérations budgétaires si cela lui permettait d’avoir une décision plus juste, plus adaptée. La justice passait avant tout pour elle et il était hors de question de devenir comme les vieux juges encaissant leur salaire bien grand tous les moins et rendant la justice de manière que l’on pouvait qualifiée au mieux de insuffisamment sérieuse au pire de douteuse. Ensuite, la juge interrogea la jeune femme quant à sa connaissance des institutions judiciaire, le but étant de la préparer au mieux pour le procès à venir. « Absolument jamais. Bien que je sois curieuse et intéressée par ce type d'affaires mais je sais bien qu'il y a parfois un monde entre ce qu'on nous montre à la télévision et une véritable audience.. Et là ce sera la première fois que j'y assisterai.. ». La suédoise n’était pas surprise. Les audiences avaient beau être publiques la plupart du temps, seule une infime partie de la population s’était déjà risquée à l’intérieur d’une salle d’audience pour s’installer dans le public et suivre le déroulement des débats. C’était pourtant très instructifs. Pour préparer au mieux Caroline avant le grand jour, il était donc de son devoir de lui expliquer un peu le déroulement des évènements.
« Vous allez recevoir très bientôt, ou peut être l’avez vous déjà reçu à la clinique, une convocation en qualité d’expert. Comme les témoins il va voir être demandé de venir le premier jour de l’audience et après avoir expliqué le déroulement du procès aux jurés, avocats et à toute l’assemblée, je donnerait à chaque expert et chaque témoin une date et une heure à laquelle il sera appelé à la barre pour témoigner ou déposer. En qualité d’experte vous pouvez assister à l’intégralité de procès même avant votre témoignage, vous n’êtes pas soumise au même régime que les témoins. En général on commence chaque procès avec le résumé des faits puis les enquêtes de personnalité sur la victime et sur l’accusé. Les avocats, le Procureur et même les jurés par mon intermédiaire peuvent poser des questions. Ensuite viennent les expertises, dans un dossier comme celui ci il y aura les psychiatres, vous et le psychologue qui a travaillé avec l’accusé ainsi que les autres professions médicale et l’inspecteur de police qui s’est chargé de l’enquête. Quand vous serez appelée pour témoigner je vous demanderais de nous faire un rapport concernant l’expertise que j’ai au dossier. Il faut savoir que ce sont les jurés qu’il faut convaincre et que eux, n’ont pas vu le dossier avant l’audience contrairement aux avocats des parties, au procureur ou moi. Ensuite quand vous aurez fait votre petit exposé, vous pourrez être interrogée, par moi évidement mais aussi les avocats ou le procureur.».. Le déroulement d’un procès était quelque chose de bien orchestré presque parfois un peu théâtrale tant tout était organisé, chaque chose avait sa place, aucune intervention ne se faisait au hasard et chaque chose venait en son temps tel un fil conducteur qui se déroulait jusqu’au dénouement dramatique de chaque affaire. «Lorsque vous serez interrogée, je préfère vous prévenir que parfois c’est un exercice compliqué, tant pour les témoins que pour les experts, surtout la première fois, on s’habitue ensuite. En tant que psychologue de la victime vous risquez de vous heurter aux questions difficiles de l’avocat de l’accusé. Son rôle à lui c’est en gros de démonter votre expertise pour essayer d’atténuer la responsabilité de son client, il ne vous ferra pas de cadeau. Le Procureur peut parfois aussi mal mener les témoins et les experts. Quoi qu’il en sot il faut éviter de s’énerver ou de montrer de l’agacement et essayer de répondre avec le plus de sérénité possibles aux différentes questions. Parfois ils sont un peu tordus dans les interrogations qu’ils se posent alors il n’y a pas de mal à dire quand vous ne savez pas, on sait tous que la psychologie n’est pas une science exacte et que vous ne pouvez pas avoir une réponse catégorique sur tout. ».. Stella avait sourit, elle espérait ne pas avoir fait peur à la jeune femme. Mais elle devait la mettre en garde, la prévenir pour lui permettre de se préparer au mieux. Un procès criminel s’apparentait à un long combat de plusieurs jours entre les différents intervenants si le juge, les jurés, les avocats, le procureur et les parties étaient présents chaque jour, tout ceux qui étaient amenés à passer à la barre, quel que soit leur rôle dans le procès évoquaient tous la même impression d’être partie à la guerre lorsqu’on les interrogeaient à l’issu d’une témoignage ou du procès. C’était comme aller au feu tant ce genre d’exercice puisait dans les ressources de chacun tant physiquement que mentalement. C’était ce qui faisait la beauté de ce genre d’affaire et c’était ce qui rendait le métier de juge si passionnant pour la suédoise. Après une session criminelle, elle ressortait souvent éreintée, vidée sur tous les plans mais elle se sentait toujours, dans les affaires classiques lorsque les dossiers n’étaient pas pourris dès le départ, plus légère de savoir que ce qui devait être fait l’avait été, que la victime avait été entendue et acceptée en son statut et que l’accusé avait été condamné lorsque sa culpabilité avait été établie sans qu’il ne soit possible de douter.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptySam 11 Avr 2020 - 18:26


Stella &
Caroline

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S - « Effectivement, les psychiatres donnent des informations capitales eux aussi mais leur approche est différente de celle des psychologues, beaucoup plus scientifique, plus médicale. En réalité je sollicite presque toujours, dans mes dossiers, une expertise psychiatrique et une expertise psychologie je trouve que vos deux professions se complémentent très bien et souvent les questions que je peux me poser en lisant l’expertise psychologie trouvent une réponse dans l’expertise psychiatriques ou inversement. Certains de mes collègues ne jurent que pas les psychiatres parce qu’ils sont médecins ce qui, d’après eux, leur donnent plus de légitimité mais je trouve qu’il y a souvent beaucoup plus de discussion avec le psychologue et le travail réalisé intéresse aussi la justice. Les deux éléments sont aussi importants l’un que l’autre pour moi, j’aime voir les différentes manières d’aborder un individu. »

La réponse formulée par Stella fut appréciée par l'australienne dont la fraiche réception de son diplôme ne lui avait pas encore permis d'avoir cette confiance en elle et en ses capacités suffisante pour ne pas avoir de tels doutes en tête. Elle était rassurée et vraiment contente de voir qu'elle pourrait être utile à l'enquête, malgré son jeune âge. Si elle ne connaissait pas grand chose au monde juridique, elle commençait à bien connaître sa patiente, ses besoins, ses peurs et ce qu'elle avait encore en tête à l'heure d'aujourd'hui. C'était ce qu'elle allait mettre en avant. Après tout, elle savait que sa jeune J. n'était pas suivie par un psychiatre. Elle était donc la seule à pouvoir mettre à jour le dossier, sans avoir besoin de faire passer d'autres entrevues à sa patiente.

Le fait de devoir demander un dossier aussi sensible à son prédécesseur était une chose qui stressait pas mal la blondinette. Elle en avait besoin, c'était une évidence, et cela allait très rapidement devenir une de ses tâches à réaliser au plus vite. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir cette vision d'elle-même demandant le dossier à quelqu'un de beaucoup plus âgé et de plus expérimenté qu'elle, et elle se sentit soudainement.. Troublée, comme si elle n'était pas à sa place. Le syndrome de l'imposteur sans doutes. Elle décida d'effacer cette vision de sa tête pour se concentrer à nouveau sur son interlocutrice qui lui insufflait de précieux renseignements sur la procédure qu'elle allait devoir assurer. De plus, le commentaire que Stella pu faire sur le fameux prédécesseur fit sourire la jeune psychologue et la rassura au passage. Elle était loin d'avoir du galon en tant que professionnelle mais une chose était certaine pour elle, elle était d'un professionnalisme à toutes épreuves et ce qu'elle faisait, elle le faisait à la perfection. Ou du moins, elle considérait son travail comme parfait. La barre qu'elle s'imposait était extrêmement haute mais cela, elle le devait de son passé et de la rigueur qu'elle s'était agrafé sur la peau.

S - « Ne vous en faites pas pour le psychiatre, c’est le tribunal qui s’en charge par le biais d’une réquisition judiciaire. Il a d’ailleurs déjà rendu son rapport depuis quelques mois mais si vous estimez qu’on devrait en refaire une parce que la situation a évolué et que, en votre qualité de psychologue, vous ne pouvez pas explorer tous les aspects, faites le moi savoir. »
C - « Sans vouloir m'avancer, il me semble impossible de clôturer l'affaire avec une entrevue datant s'il y a plusieurs mois. C'est ce que, personnellement, je reproche aux psychiatres. La victime, elle, reste, vit avec le traumatisme et les médicaments possiblement prescrits ne peuvent en aucun cas le retirer. Au mieux, ils le refoule, au pire, ils l'exacerbe. Mais je pense qu'il serait préférable de mettre à jour également ce dossier là. Pour ma part, je pense qu'il sera surtout l'idée de mettre en lumière si la médication prescrite à la patiente lui aura réellement servie positivement. Un suivi médical est donc obligatoire, à mon sens toujours.. »

Caroline mis quelques secondes de battement pour réfléchir. Tout en parlant, elle se représentait la situation en tête et, effectivement, selon elle il n'était pas imaginable de conclure quoi que ce soit sans avoir ce fameux suivi médical prouvant que les constantes de la patiente se sont améliorées au cours du temps qui suivi l'agression. D'ailleurs, elle ne savait pas comment l'inverse était possible, comment un psychiatre, qui du coup est médecin, pouvait laisser une patiente agressée vivre sa vie normalement sans la voir au moins deux ou trois fois sur le long terme. Peut-être avait-il prévu de la voir d'ici quelques jours ou semaines mais là encore, il était un peu tard selon elle. Puis elle se souvint soudain quelle était sa place en tant que jeune psychologue, jeune professionnelle et cela la ramena aussitôt dans la pièce.

C - « Bien entendu, je dis ça mais je ne sais pas tout à fait ce qu'il en est donc.. Je ne veux pas entamer quoique ce soit si ce n'est pas nécessaire ou si c'est dérangeant pour qui que ce soit.. »

Le doute c'était à nouveau emparé d'elle. Et pourtant.. Une petite voix intérieure lui hurlait qu'elle avait raison de penser comme ça et, surtout, de l'avoir dit à haute voix. Cette petite Caroline à l'intérieur, savait que la juriste saurait faire quelque chose de ses dires, qu'ils ne resteraient pas sous silence.

Stella fit quelques précisions sur le déroulement de l'expertise que l'australienne allait devoir rendre sous peu. Et ses explications firent frissonner Caroline, non pas d'excitation ou de peur, mais d'un sentiment qu'elle ne connaissait pas. Se voir réaliser un exposé oral face à des personnes influentes et dont l'expertise n'est plus à démontrer, cela l'effrayait grandement.. Non c'était même de la terreur. Oui c'était bien ça. Cela pu sans doutes se lire dans son regard dont elle ne put camoufler les micro-expressions venues perturber les traits de son visage. Au fil des dires de la juriste, Caroline imaginait une scène de film Hollywoodien dans laquelle l'acteur principal est torturé pour avoir une information inutile et complètement stupide mais qui semblait être importante pour le bourreau. Elle se voyait être aveuglée par des lampes, tel un interrogatoire de police poussé, et subir une humiliation extrêmement forte et violente dont elle ne se remettrait jamais. Elle avait l'impression, en écoutant attentivement Stella, qu'il s'agissait d'un règlement de compte à la western avec pistolet et lasso. Elle aimait bien les armes, par curiosité morbide, mais elle ne savait pas les manier !

L'australienne semblait lessivée, vidée de toute son âme, de toute son essence. Elle ne s'affalait pas dans le fauteuil car elle avait du savoir-vivre mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait, bien au contraire..

C - « Et bien.. Ca fait beaucoup d'informations..! Pour être totalement franche avec vous, je suis un peu effrayée par tout ça ! »

Caroline fit un sourire mi-gêné, mi-sincère, elle souriait jaune en réalité puis se gratta le haut du crâne. Elle était réellement perturbée mais tout se chamboulait tellement à l'intérieur d'elle-même qu'elle ne savait pas dire précisément ce qu'elle ressentait. Elle avait peur, c'était certain, mais il y a avait ce-petit-quelque-chose qui lui donnait envie de se battre et de laisser sortir la panthère qui sommeillait en elle. Elle voulait vraiment faire éclater la vérité sur sa patiente, qu'elle puisse enfin entamer sa thérapie en étant exorcisée de ses vieux démons, impossible de s'en sortir réellement sans cette étape importante. Elle avait porté plainte c'était déjà un pas énorme, mais voir ce procès prendre fin serait sa plus belle victoire, d'autant plus si le résultat était en sa faveur.

C - « J'ai effectivement reçu là convocation, c'est pour cela que j'ai préféré venir vous voir avant car j'étais vraiment perdue. Je pense que je le suis toujours un peu mais ça concerne plus précisément le contenu de cette expertise que je dois fournir, en tant que psychologue, je ne sais pas ce qui est vraiment attendu.. Est-ce plutôt le contenu, ou les grandes lignes, de ce qui se dit en séance ? Est-ce plutôt les progrès ou les régressions qu'elle peut faire depuis des semaines ? J'ai peur d'en dire trop ou de ne pas en dire assez finalement.. Mais je ne sais pas si vous pouvez m'aider aussi sur ce point là ? »

Elle avait surtout peur d'abuser de la gentillesse de Stella qui avait, sans aucuns doutes, beaucoup de choses à faire en dehors d'aider une débutante.. Mais c'était une vraie question finalement. Qu'attendaient réellement les jurés ? Que pouvaient-ils vraiment voir et sur quoi voulaient-ils réellement se fier pour poser un avis par la suite ? En réalité, cela dénotait surtout son envie folle de vouloir faire les choses correctement et surtout, de manière juste. Voilà ce qu'elle voulait faire: rendre justice à sa patiente dont elle entendait et voyait la souffrance et la honte résider en elle encore aujourd'hui.



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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyLun 13 Avr 2020 - 16:20


Une entraide juridique

Caroline
&
Stella


Finalement elle avait bien fait d’accepter de recevoir la jeune psychologue ou la présidente avait bien fait de lui forcer la main. Elle ne l’avouerais certainement pas c’était bien la vérité. Cet entretien était précieux pour la juge, certainement autant que pour Caroline assise face à elle, un brin impressionnée à en juger par les regards qu’elle lançait parfois autour d’elle ou les expressions qui se dessinaient sur son visage en fonction de ce que la suédoise lui disait. Personne d’autre n’aurait pu la renseigner aussi bien, la présidente avait raison et ça n’était pas seulement parce que Stella connaissait le dossier presque sur le bout des doigts, c’était aussi parce qu’elle avait une conscience professionnelle qui n’était plus à pouvez, un éthique de travail qui ne pouvait souffrir d’aucun reproche, elle faisait toujours passer les intérêts des justiciables avant toutes les autres considérations, notamment financière car, comme partout l’argent était le nerf de la guerre et bien souvent les acteurs du monde judiciaire était exhortés à réduire les dépenses au minimum quitte à parfois se priver d’examens ou d’expertises qui pouvaient être qualifiées de superficielles ce qui, pour la juge était un aberration pour elle qui savait à quel point, parfois, une pièce, un petit document de rien du tout, un vulgaire bout de papier en apparence, pouvait faire basculer un dossier dans un sens ou dans un autre. Et parce qu’elle savait qu’un juge devait rester impartial jusqu’à avoir pris sa décision finale après avoir écouté les uns et les autres et vu tout ce qu’il y avait à voir, elle veillait toujours à disposer d’autant d’élément concernant la victime et l’accusé. Elle pouvait faire l’impasse sur beaucoup de choses mais pour elle il était inconcevable de juger un dossier quand on savait l’importance du jugement à intervenir, surtout dans ce type d’affaire, pour la reconstruction des victimes mais aussi dans l’éventuel parcours de rédemption qu’allait entreprendre le coupable. « Sans vouloir m'avancer, il me semble impossible de clôturer l'affaire avec une entrevue datant s'il y a plusieurs mois. C'est ce que, personnellement, je reproche aux psychiatres. La victime, elle, reste, vit avec le traumatisme et les médicaments possiblement prescrits ne peuvent en aucun cas le retirer. Au mieux, ils le refoule, au pire, ils l'exacerbe. Mais je pense qu'il serait préférable de mettre à jour également ce dossier là. Pour ma part, je pense qu'il sera surtout l'idée de mettre en lumière si la médication prescrite à la patiente lui aura réellement servie positivement. Un suivi médical est donc obligatoire, à mon sens toujours.. ». Stella s’était rapidement saisie d’un style rangé soigneusement dans le pot à crayon devant elle et d’un bloc de post-it pour noter quelques mots suite à ce que la jeune femme venait de lui dire. Son domaine à elle c’était le juridique, le suivi d’un dossier, l’examen de ce dernier et de ses protagonistes et le choix de la peine la plus adaptée parmi l’arsenal que la loi mettait à sa disposition pour le reste elle écoutait les professionnels des autres corps de métiers qu’il s’agisse de balistiques, d’anthropologie, de toxicologie, des examens réalisés par les légistes ou encore de psychologue et psychiatre. Chacun son domaine et si tous donnaient le meilleur d’eux même pour œuvrer dans la même but de justice, la société s’en porterait mieux et le système judiciaire serait peut être moins décrié. Elle avait ensuite relevé la tête vers la jeune femme qui reprenait la parole.« Bien entendu, je dis ça mais je ne sais pas tout à fait ce qu'il en est donc.. Je ne veux pas entamer quoique ce soit si ce n'est pas nécessaire ou si c'est dérangeant pour qui que ce soit..» Stella avait reposé les yeux sur elle, l’observant avec attention. Suite à sa prise de parole précédente elle semblait maintenant douter. C’était tout à fait normal, elle connaissait son travail mais elle avait encore beaucoup à apprendre certainement et elle ne connaissait pas, ou du moins pas encore bien, le monde judiciaire et ses subtilités. Elle avait gratifié la blondinette en face d’elle d’un sourire qui se voulait rassurant. Elle devait avoir confiance en elle, elle était impliqué dans son travail et ça personne ne lui reprocherait, c’était une grande qualité dans une profession comme la sienne. « Non, vous avez bien fait, si vous estimez nécessaire qu’elle revoit le psychiatre avant le procès et si vous la pensez capable de se soumettre à nouveau à un tel examen, adressez moi un écrit en ce sens, ainsi qu’au Procureur en ce sens. On devrait pouvoir réquisitionner le psychiatre qui l’a déjà vu pour qu’il ne redonne ses observations avant le procès et que tout le monde puisse en prendre connaissance avant l’ouverture de ce dernier. Pour tout dire en général nous ne sommes pas vraiment au courant du suivi mis en place pour la victime, pour l’auteur présumé oui parce que cela permet à son avocat de nous parler de la volonté de se soigner, de se réinsérer de son client mais pour les victimes… c’est autre chose.».. Stella savait que bien souvent les victimes faisaient preuve de pudeur, bien plus que les auteurs de telles infractions. Les victimes peinaient à se reconstruire, vivaient dans un sentiment de honte quasi permanent et soit elles ne suivaient pas des soins adaptés pour tenter de guérir de leurs blessures parce qu’elles elle ne le jugeait pas utile ou parce que même, parfois, elle pensait ne pas mériter cette attention, soit lorsqu’elles suivaient un protocole de soins elle n’en parlait pas et le tribunal le découvrait au procès. Ce n’était pas toujours évident de suivre les victimes et parce qu’elles n’arrivaient pas toujours à parler d’elles et de ce qu’elles avaient vécu, le tribunal faisait témoigner les professionnels qui les suivaient et les proches qui vivaient avec eux au quotidien dans la plupart des cas. C’était le seul moyen assez fiable de se faire un avis sur une victime avant qu’elle ne le devienne et après. La justice pouvait prononcer des injonctions de soins pour les coupables parce qu’il était nécessaire que ces personnes subissant leurs pulsions de quelque ordre qu’elles soient, se fasse soigner pour essayer autant que possible de les contrôler dans le futur car la prison n’était qu’une solution provisoire. Pour les victimes, le tribunal ne pouvait rien ordonner, une fois le procès terminé, la décision rendu, elle reprenait le cours de leur vie aussi tumultueux soit il et il fallait donc qu’elles puissent compter sur des professionnels dévoués s’ils en avaient besoin.

Ensuite à l’évocation de ce qui était attendu pour l’expertise et du déroulé d’un procès comme celui qui les attendait dans quelques semaines elle avait vu la jeune psychologue changé d’expression. Elle semblait impressionnée et même parfois apeurée. Cela faisait peur, c’était naturel. Déposer lors d’un procès criminel était un exercice difficile pour tout le monde, certains professionnels, même après des années de pratique n’appréciait toujours pas ce moment d’ailleurs. La suédoise, elle, ne s’était jamais sentie impressionnée à l’approche d’un procès, dès sa première audience en solo, elle s’était sentie à l’aise avec l’impression d’être à la place où elle devait être ce qui ne lui était pas arrivé souvent avant elle qui avait souvent l’impression d’être en parfait décalage avec les endroits et les gens qu’elle fréquentait. Elle s’était rapidement rendu compte qu’elle faisait figure d’exception en entendant ses collègues évoquer les souvenirs de leurs premières procès, leurs premières décisions importantes ou un peu moins, tous avait ressentit du stress au mieux, des doutes, une peur paralysante de se tromper au pire. La suédoise elle se souvenait surtout d’avoir ressentit une certaine excitation, de l’adrénaline certainement et beaucoup de satisfaction une fois la décision prononcée, la sensation du devoir accomplie, la chose la plus satisfaisante qu’elle connaissait. Etre juge était un métier qui demandait, en plus des connaissances juridiques et de la rigueur de travail, une certaine confiance en soi et beaucoup de maîtrise de ses propres émotions sinon comment prétendre prendre une décision de manière sereine et parfaitement impartiale. Les émotions n’avaient pas vraiment leur place dans un jugement et dans la loi de manière plus générale. Son passé de sportive lui avait appris à maitriser ses nerfs ces qui n’avait pas été chose aisée pour elle qui, dans la vie quotidienne, était plutôt dotée d’un caractère volcanique. Finalement dans la vie rien n’était dû au hasard et tout finissait par trouver un sens un jour ou l’autre, du moins c’est ce qu’elle s’efforçait de croire bien qu’elle ne puisse pas l’appliquer à tous les domaines. « Et bien.. Ça fait beaucoup d'informations..! Pour être totalement franche avec vous, je suis un peu effrayée par tout ça !». C’était bien l’expression qu’elle avait lu sur le visage de son interlocutrice et elle était contente de l’entendre l’avouer. Elle appréciait les gens honnêtes et encore plus ceux qui étaient capables d’avouer leurs faiblesses et leurs peurs parce qu’elle savait que lorsque quelqu’un était capable de faire cela il ne jouait pas un jeu en essayant de se faire passer pour ce qu’il n’était pas.« Oui, c’est beaucoup d’un seul coup, j’en conviens. Si la moindre question vous reviens quand vous serez sortie d’ici n’hésitez pas à m’envoyer un mail ou à m’appeler j’y répondrais sans problème. Ça ne sera pas une partie de plaisir je ne vous le cache pas, certains n’arrive jamais à se faire à cette pression et quitte bien vite les rangs des experts. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose d’avoir peur, il faut juste que ça ne vous paralyse pas le moment venu mais j’ai confiance, je suis persuadée que vous y arriverez et si les questions deviennent trop hors sujets, tendancieuses ou agressive, je serais là pour rétablir l’ordre. ».. En tant que juge la police de l’audience lui appartenait et c’était elle qui donnait la parole aux uns et aux autres, qui décidait du déroulement du procès et elle avait l’autorité pour remettre chacun à sa place lorsqu’ils dépassaient les bornes ce qui lui valait parfois des accrochages avec certains avocats qui estimaient toujours être dans leurs bons droits même quand ils allaient trop loin. La suédoise avait plutôt tendance à dire lorsque les choses ne lui plaisait pas et à se taire lorsqu’elle était satisfaire de quelque chose. Elle n’était pas du genre à avoir le compliment facile et elle n’avait pas la réputation de mettre ses interlocuteurs à l’aise ou d’être rassurante, bien au contraire sauf peut être à l’audience quand elle le jugeait nécessaire pour arriver à faire parler une personne un peu trop impressionnée. Mais cette Caroline voulait faire les choses bien et Stella était presque certaine qu’elle serait une très bonne collaboratrice pour ce procès mais aussi pour d’autres à l’avenir. Question d’intuition et son intuition la trompait rarement. « J'ai effectivement reçu là convocation, c'est pour cela que j'ai préféré venir vous voir avant car j'étais vraiment perdue. Je pense que je le suis toujours un peu mais ça concerne plus précisément le contenu de cette expertise que je dois fournir, en tant que psychologue, je ne sais pas ce qui est vraiment attendu.. Est-ce plutôt le contenu, ou les grandes lignes, de ce qui se dit en séance ? Est-ce plutôt les progrès ou les régressions qu'elle peut faire depuis des semaines ? J'ai peur d'en dire trop ou de ne pas en dire assez finalement.. Mais je ne sais pas si vous pouvez m'aider aussi sur ce point là ?». La question était plus que pertinente dans le contexte et au regard du travail qui attendait la psychologue. Cela démontrait une fois de plus sa volonté de bien faire, elle avait à coeur d’aider sa jeune patiente et cela faisait plaisir à voir à la femme de justice qu’était Stella. « Vous avez bien fait de venir. Beaucoup pense que témoigner ou déposer devant le tribunal n’est rien, qu’il suffit de dire la vérité et de maitriser son sujet pour s’en tirer sans égratignures et beaucoup s’y sont casser les dents. C’est un exercice aussi difficile que particulier, ce n’est pas pour rien que bon nombre d’avocats préparent leur client bien avant le procès pour qu’ils ne se laissent pas impressionner trop facilement. Parfois avec la panique on dit le contraire de ce que l’on a en tête ce qui a souvent des conséquences assez terribles dans le monde judiciaire…».. Ce constat était aussi valable pour les interrogatoires menés par les services de police en charge des enquêtes. Ils étaient formés et ils savaient très bien qu’ils devaient rester vigilant à la pression exercée sur les gens qui passaient entre leurs mains. Des aveux extorqués sous la pression dans une salle d’interrogatoire face à une personne impressionnable qui se rétractait ensuite, une fois qu’elle reprenait conscience de ce qu’elle avait dit c’était une chose courante. Qui d’ailleurs posait un réel problème ensuite pour apprécier la valeur des aveux, même dans les cas où ils s’avéraient être sincères mais c’était un autre problème. Après quelques secondes de réflexion la juge repris la parole concernant l’expertise et la déposition à la barre du tribunal. « Chacun a sa manière de travailler mais je pense que dans un premier temps il vaut mieux évoquer les grandes lignes. Ça ne sert à rien de noyer les jurés sous trop d’informations dès le début, même si ils le seront forcément au bout d’un moment avec toutes les questions qui arrivent au fil du procès. Son évolution, dans le sens positif comme négatif est importante aussi pour les jurés. Ça leur fait prendre conscience du travail difficile que cela représente. S’il y a besoin de plus de précision, les avocats et le procureur ou moi-même nous en chargeront. Mais ce n’est jamais facile, même pour les habitués de ce genre d’affaire, de savoir ce qui touche réellement les jurés. Parfois on a des surprises et c’est un élément que l’on ne peut pas maitriser…».. Il fallait être honnête, la justice n’était pas une science exacte parce que la loi était sujette à interprétations et différentes doctrines s’affrontaient. En fonction de juge la décision n’était pas forcément la même. Si en général ils allaient dans le même sens lorsque les faits étaient évidents, certains se montraient plus sévères que d’autres au moment de sanctionner les contrevenants. Lorsque les faits étaient en plus contestés et complexes, parfois il y avait des surprises. Avec les jurés la surprise était beaucoup plus présente. Ils étaient des citoyens de tous les milieux, d’une tranche d’âge assez larges. Ils venaient chacun avec leur vécu, leur sensibilité propre et ce qui touchait les uns, ne touchait pas forcément les autres. Il était souvent impossible de savoir, avant le rendu de leur verdict sur la culpabilité ou non d’un accusé, ce qui leur passait par la tête et il était encore plus impossible de savoir ce qui motivait leur décision. C’était une réalité dont tout acteur du monde judiciaire devait prendre conscience. Pour le reste, Stella préconisait souvent les rapports assez généraux à l’oral puisque les parties disposaient des éléments plus précis dans leurs dossiers et les avocats comme le Procureur ne se faisaient pas prier pour poser des questions s’ils estimaient qu’un éclairage était nécessaire sur un point ou un autre.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyJeu 16 Avr 2020 - 18:53


Stella &
Caroline

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Caroline fut extrêmement surprise en voyant la juriste prendre des notes sur ce qu'elle* pouvait réciter. Elle avait conscience que, malgré ses connaissances pointilleuses et avérées, elle n'en avait sûrement pas autant dans le domaine de la santé mentale. Chaque personne avait un domaine dans lequel il était plus intéressé et plus éduqué. Elle fut donc surprise mais aussi fière car, finalement, sur ce coup là c'était une chose qu'elle, une jeune psychologue en herbe, apportait à l'impressionnante Stella. Mais il était vrai aussi qu'elle était sûre d'elle sur ce coup-là, il lui fallait une mise à jour du dossier médical de sa patiente, sa propre déposition n'aurait aucun sens à tant de temps d'écart de différence.

S - « Non, vous avez bien fait, si vous estimez nécessaire qu’elle revoit le psychiatre avant le procès et si vous la pensez capable de se soumettre à nouveau à un tel examen, adressez moi un écrit en ce sens, ainsi qu’au Procureur en ce sens. On devrait pouvoir réquisitionner le psychiatre qui l’a déjà vu pour qu’il ne redonne ses observations avant le procès et que tout le monde puisse en prendre connaissance avant l’ouverture de ce dernier. Pour tout dire en général nous ne sommes pas vraiment au courant du suivi mis en place pour la victime, pour l’auteur présumé oui parce que cela permet à son avocat de nous parler de la volonté de se soigner, de se réinsérer de son client mais pour les victimes… c’est autre chose. »

Une chose à laquelle Caroline, en émettant son avis sur le rôle du psychiatre et de l'importance de renouveler sa visite, c'était bien sur à sa patiente elle-même. Entendre Stella parler de la capacité de la jeune J. a encaisser une nouvelle visite médicale. Contrairement à un entretien psychologique, les visites chez le psychiatre, compte-tenu du versant médical, incluait des palpations, des auscultations intimes et invasives auxquelles la psychologue n'avait pas du tout pensé l'espace d'un instant. Sa patiente, victime de viol, n'était peut-être pas en état de subir une nouvelle invasion de la sorte..

C - « J'ai un entretien en fin de semaine avec elle, je lui demanderai si elle accepte de revoir un psychiatre. Si elle me donne son accord, je vous ferai ce courrier sans attendre. Il me semble qu'il nous reste un peu de temps mais j'ai l'impression en parallèle que ce temps passe à une vitesse folle. »

Caroline s'était passé les mains dans les cheveux pour appuyer son désarroi face à cette vitesse incontrôlable.

C - « En réalité, c'était une chose à laquelle je n'avais pas pensé, j'ai comme occulté le fait que c'était elle qui subissait cet examen, et non moi. Il est vrai qu'avec ce qu'elle a vécu, son accord préalable est primordial, juste humain finalement. »

Il lui arrivait parfois oui de parler mais à destination d'elle-même plus qu'autrui. Un moment qui lui échappe pendant lequel ses pensées prennent tellement de place qu'elles sortent sans que l'australienne puissent les garder enfouies.

C - « Heureusement pour elle, elle est très bien entourée, ses parents sont très soutenant. Elle a plus de chance de se reconstruire presque normalement si on compare ce cas à d'autres adolescents ayant subi les mêmes violences. »

Elle le savait que trop bien, l'entourage jouait un rôle essentiel dans la reconstruction d'une personne, davantage encore d'un adolescent, suite à un événement traumatique comme un viol. La jeune J. avait de la chance dans son malheur d'avoir des parents aussi présents, aussi contenant et très prévenant. Ils participaient à chaque déplacements au tribunal, ils accompagnaient leur fille aux rendez-vous qu'elle avait pu avoir jusqu'à présent et attendaient constamment dans la salle d'attente lorsqu'elle venait voir Caroline. L'australienne était persuadée qu'ils se sentaient coupables de ce qui est arrivé à leur protégée et tentent de se racheter en étant là pour toutes les étapes. La blondinette se demandait même si elle n'allait pas devoir les voir également à leur tour. Elle était spécialisée dans les enfants et les adolescents mais elle n'en restait pas moins une psychologue clinicienne pour autant. Et puis lorsqu'on travaille avec des mineurs, les familles ne sont jamais bien loin.

La peur de Caroline avait été vue, entendue par la juriste qui s'empressa de la rassurer du mieux qu'elle pouvait. Cela fonctionnait plutôt bien en définitive car le fait de savoir que Stella serait présente et interviendrait si la situation devient trop tendancieuse, enlevait un poids des épaules de la jeune psychologue. Elle se sentait moins seule dans la bataille, car c'est vraiment comme ça qu'elle voyait ce procès: un bataille qu'elle devait gagner pour sa patiente, pour que son statut de victime soit reconnue et qu'elle puisse aller de l'avant avec cette reconnaissante si bénéfique au rétablissement de ces jeunes traumatisés.

Désormais, il était temps d'aborder plus en profondeur le sujet qui amenait Caroline à consulter la juriste: la déposition qu'elle devait faire pour le tribunal. Un document important dont elle n'avait pas beaucoup d'idées sur son contenu et qu'elle voulait rendre à la perfection, qu'aucunes informations ne soient manquantes mais surtout, que n'importe quel professionnel puisse se rendre compte de la situation compliquée dans laquelle se trouvait la jeune J. sans avoir besoin de connaître la patiente personnellement. Elle voulait qu'on puisse rendre un verdict rien qu'en lisant son papier à elle. Cela ne se passerait pas comme ça évidemment, elle le savait, mais elle mettrait un point d'honneur à faire un papier précis et le plus détaillé possible. Elle écoutait donc avec attention les conseils que pouvait lui donner Stella.

S - « Chacun a sa manière de travailler mais je pense que dans un premier temps il vaut mieux évoquer les grandes lignes. Ça ne sert à rien de noyer les jurés sous trop d’informations dès le début, même si ils le seront forcément au bout d’un moment avec toutes les questions qui arrivent au fil du procès. Son évolution, dans le sens positif comme négatif est importante aussi pour les jurés. Ça leur fait prendre conscience du travail difficile que cela représente. S’il y a besoin de plus de précision, les avocats et le procureur ou moi-même nous en chargeront. Mais ce n’est jamais facile, même pour les habitués de ce genre d’affaire, de savoir ce qui touche réellement les jurés. Parfois on a des surprises et c’est un élément que l’on ne peut pas maitriser… »

C'était au tour de Caroline de prendre des notes, ce qu'elle fit sous forme de liste afin de ne pas manquer l'essentiel. Son idée de réaliser un document très détaillé n'était donc pas une idée judicieuse pour le moment. Une première question vint donc à l'australienne.

C - « J'avais dans l'idée de rédiger une multitude d'informations concernant l'état mental de J., afin que chaque personne lisant ce document puisse être au courant de ce qui se passe réellement en elle, en un coup d’œil. Mais je me rends compte que ce n'est sans doutes pas la meilleure idée.. Il serait préférable donc de rédiger les grandes lignes, son état psychologique global disons puis d'approfondir davantage dans une seconde partie par exemple ? Ou faire un second document, séparé, pour plus de détails sur l'expertise ? »

Elle ne savait pas si elle était réellement claire, une chose était certaine: son côté scolaire et cadré montrait sa pleine puissance en cet instant. En fait elle voyait ce document comme une dissertation comprenant plusieurs partie avec introduction et conclusion. C'était l'idée qu'elle s'en faisait. Puis, une seconde question arrivait à Caroline.

C - « Question peut-être idiote mais.. Je vais rédiger ce document important mais je suis censée le présenter également à l'oral. Pour cet oral justement, comment cela fonctionne ? Est-ce qu'il est nécessaire d'apporter un support à nos dires ? Peut-on avoir le dossier sous les yeux au cas où un détail m'échappe à cause de la nervosité ou tout autre raison.. ? »

Là encore, la scolarité dont elle sortait à peine prenait le dessus mais, pour elle, c'était quelque chose qui la rassurait grandement. Elle allait être exposée à un exercice qu'elle faisait pour la première fois et dont les répercussions seraient réelles, impactant sincèrement et profondément la vie de quelqu'un. Si son document aidait en faveur de la victime, elle verrait son traumatisme reconnu et serait davantage accompagnée dans sa reconstruction, ce qui serait un réel soulagement pour son entourage, et notamment ses parents. L'agresseur verrait son quotidien chambouler également puisqu'il serait passible d'emprisonnement. L'impact serait réel et ça, Caroline le gardait en tête constamment. Les choses devaient être faites dans les règles et elle comptait beaucoup sur Stella pour l'aider à atteindre cet objectif.


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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyVen 24 Avr 2020 - 16:18


Une entraide juridique

Caroline
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Stella


Stella avait l’expérience des affaires criminelles, le droit pénal et la procédure qui l’accompagnait n’avait pas de secrets pour elle. Evidement, il y avait parfois des subtilités à côté desquelles il était facile de passer mais elle s’efforçait de toujours faire son travail en profondeur et de vider le dossier de tous les aspects qu’il pouvait renfermer. Cela nécessitait un juste équilibre entre confiance en soit et remise en question qui n’était pas toujours facile à trouver et qui était pourtant nécessaire pour ne pas faire d’erreur. Le danger lorsque l’on est juge c’est de trop s’habituer à tout, à la misère humaine, au malheur et aux actes les plus horribles. Et il fallait savoir faire preuve d’abnégation et ne pas se sentir intouchable au risque qu’un excès de confiance conduise à une déconvenue monumentale. La juge appréciait collaborer avec les différents professionnels d’autres domaines que le sien et les psychologue en faisait partie. Les spécialistes des pathologies mentales, de tous les traumatismes liées aux différents chocs qu’un être humain pouvait connaitre c’était eux et c’était donc avec un grand intérêt qu’elle écoutait leurs débats et leurs avis. Avec l’expérience elle savait parfois faire le tri dans les informations qu’on lui servait, elle savait ce qui était nécessaire et ce qui l’était moins mais l’information que lui avait donnée la jeune femme méritait d’apparaitre sur le dossier. Après que Stella eut évoqué la capacité de la jeune victime à subir un nouvel examen psychiatrique, la jeune Caroline sembla hésiter quelques secondes avant de reprendre la parole. « J'ai un entretien en fin de semaine avec elle, je lui demanderai si elle accepte de revoir un psychiatre. Si elle me donne son accord, je vous ferai ce courrier sans attendre. Il me semble qu'il nous reste un peu de temps mais j'ai l'impression en parallèle que ce temps passe à une vitesse folle.». La suédoise avait complété la note qu’elle venait de prendre et avait collé le post-it sur la cote du dossier après avoir mis au stylo rouge un petit signe marquant l’important de cette information. En général ce n’était pas le genre de chose qu’elle oubliait mais, au cas où parce que personne n’est infaillible, elle préférait mettre un rappel à la fois sur le dossier ainsi que dans le logiciel qu’elle utilisait. Elle guetterait le retour de la psychologue avec un attention particulière. « J’attends votre retour alors. Je ne voudrais pas traumatiser encore plus cette jeune femme, le premier rapport du psychiatre était assez éloquent et je suis d’accord que l’idéal serait d’avoir une nouvelle évaluation au plus près du procès mais parfois les contraintes de la réalité nous limitent un peu.». Concernant la vitesse à laquelle s’écoulait le temps ça n’était pas Stella qui allait la contredire. Elle avait l’habitude de ne rien remettre à plus tard et se disait toujours, lorsqu’elle faisait quelque chose, qu’au moins ce serait ça de moins à faire parce qu’on ne sait jamais de quoi le lendemain sera fait. A plus forte raison quand elle préparait le procès d’un dossier, surtout lorsqu’il s’agissait d’une affaire importante avec plusieurs centaines de pièces et d’actes de procédure à passer en revue avant le grand jour, les journées semblaient toujours bien trop courtes. Elle avait sourit, bienveillante.« En réalité, c'était une chose à laquelle je n'avais pas pensé, j'ai comme occulté le fait que c'était elle qui subissait cet examen, et non moi. Il est vrai qu'avec ce qu'elle a vécu, son accord préalable est primordial, juste humain finalement. ». La juge comprenait la façon dont avait raisonné la psychologue dans un premier temps. C’était totalement humain, parfois on voulait tellement bien faire qu’on en oubliait certaines contraintes qui, pourtant, étaient bien réelles et incontournables. Au tout début de sa carrière la blonde avait été comme ça aussi. Aujourd’hui elle pouvait encore parfois se montrer tout feu tout flamme, et demander des actes en tout sens mais elle savait se raisonner et prendre en considération les réalités du terrain qu’elle avait appris à appréhender. Ce n’était d’ailleurs pas une mauvaise chose de vouloir en faire plus quitte à oublier certains détails, cela dénotait d’une réelle volonté de faire les choses au mieux qu’elles pouvaient l’être. « Heureusement pour elle, elle est très bien entourée, ses parents sont très soutenant. Elle a plus de chance de se reconstruire presque normalement si on compare ce cas à d'autres adolescents ayant subi les mêmes violences.». Stella avait sourit légèrement en apprenant la bonne nouvelle. C’était des éléments qui ressortaient plus ou moins de certaines pièces composants le dossier mais elle était quelque part satisfaite que la psychologue qui les connaissait ou qui avait appris à les connaitre à travers son travail avec la victime, lui confirme cela. Dans la vie quotidienne la suédoise n’était pas une personne dotée d’une grande empathie. Au contraire même, elle était plutôt solitaire et parfois un peu égoïste. C’était d’ailleurs un peu incompréhensible pour certains mais finalement elle donnait peut être trop dans son travail, sa solitude et son manque de compassion quotidien lui permettait aussi de prendre un peu de distance. Après tout il n’y avait rien de facile à travailler sans cesse avec les soucis de tout un chacun et il était nécessaire de prendre le distance. Dans son travail par contre, elle appréciait pleinement ce genre de nouvelles, excellente. La justice était rendue dans l’intérêt de la société, son objectif premier était de faire respecter l’ordre public et non de soulager ou de venger les victimes mais il était important que les victimes puissent se reconstruire surtout en rapport avec des faits tels que ceux qui étaient concernés ici. « C’est une bonne nouvelle pour cette jeune femme. Ce n’est pas facile de subir cela à l’adolescence dans la phase où l’on se construit. La présence de ses parents n’effacera pas son traumatisme mais au moins elle n’est pas seule pour affronter cela. Vous savez certainement mieux que moi les débats colossaux que ce genre d’agression peut avoir sur des jeunes femmes seules et livrées à elle même.».. Oui, Caroline devait le soir mieux qu’elle en sa qualité de psychologue c’était elle qui gardait contact avec les victimes de viols ou d’agressions sexuelles en tout genre, elle savait parfaitement la blessure que cela représentait et toutes les difficultés qui en découlaient. Stella elle, ne pouvait que constater les dégats sur les jeunes femmes ne bénéficiant pas d’un entourage familial stable pour les aider à remonter la pente. Il y a certains traumatismes que l’on ne peut pas affronter seul à moins d’être doté d’une force hors du commun.


La conversation s’était ensuite plus orientée vers le procès et ce qui était attendue de la psychologue pour sa déposition. L’exercice pouvait sembler simple vu d’un oeil extérieur mais il ne l’était pas du tout et la juge avait vu des professionnels très sûrs d’eux se transformer en petites créatures apeurées lorsqu’ils étaient soumis aux questions incessantes et parfois virulentes des avocats et du procureur. Stella veillait à ce que les témoins et experts ne soient jamais soumis à des questions tendancieuses ou qui voulait les amener à dire le contraire de ce qu’ils pensaient mais elle ne pouvait pas toujours couper les interrogatoires des avocats ou du Procureur au risque de se faire remonter les bretelles et de créer un incident d’instance ce qu’elle évitait au maximum. La psychologue faisait un listing des informations qu’elle recevait et Stella marquait régulièrement des pauses pour lui laisser le temps d’écrire et de poser des questions si certaines lui venaient immédiatement. « J'avais dans l'idée de rédiger une multitude d'informations concernant l'état mental de J., afin que chaque personne lisant ce document puisse être au courant de ce qui se passe réellement en elle, en un coup d’œil. Mais je me rends compte que ce n'est sans doutes pas la meilleure idée.. Il serait préférable donc de rédiger les grandes lignes, son état psychologique global disons puis d'approfondir davantage dans une seconde partie par exemple ? Ou faire un second document, séparé, pour plus de détails sur l'expertise ? ». La logique judiciaire n’était pas évidente à comprendre pour les regards extérieurs, elle le savait parce qu’à chaque fois on lui posait des questions dont certaines se ressemblaient. Celle que posait Caroline n’avait rien d’inédit et elle allait essayer de répondre le plus clairement possible pour que la psychologue comprenne ce qui était attendu. « En fait, le document écrit que vous aller établir il n’y a que moi, le procureur et les avocats qui allons le lire pour pouvoir préparer nos questions. A l’oral il s’agit surtout de convaincre les jurés qui eux n’ont pas accès au dossier papier, sauf aux éléments les avocats, le procureur ou moi même estimons les plus à même d’établir la culpabilité ou l’innocence d’un accusé. Donc, pour le diseur vous pouvez totalement rédiger un document très complet et pour la phase orale faire quelque chose de plus synthétique à destination, en premier lieu, des jurés. Ce n’est pas forcément évident à comprendre mais il faut essayer de dissocier les deux parties du travail, j’espère que j’ai été claire. Si ce n’est pas le cas n’hésitez pas à me le dire. Parfois quand on a l’habitude à quelque chose on en oublie certains détails.».. Dans l’immédiat Stella réfléchissait mais il lui semblait avoir dit tout ce qu’elle avait à dire mais il n’était pas impossible qu’elle ai oublié quelque chose. Parfois quand on maitrise un sujet, quel qu’il soit, certaines choses peuvent sembler si évidentes qu’on oublie de les dire alors que pour quelqu’un d’étranger à tout cela, il n’y a rien d’évident et la question se pose naturellement « Question peut-être idiote mais.. Je vais rédiger ce document important mais je suis censée le présenter également à l'oral. Pour cet oral justement, comment cela fonctionne ? Est-ce qu'il est nécessaire d'apporter un support à nos dires ? Peut-on avoir le dossier sous les yeux au cas où un détail m'échappe à cause de la nervosité ou tout autre raison.. ?». Elle avait sourit, en la matière, lorsqu’il s’agissait d’apporter son concours à l’oeuvre de justice il n’y avait pas vraiment de questions idiotes et il valait mieux poser toutes celles qui traversaient l’esprit pour être certain de faire les choses correctement. En tout cas Stella préférait quelqu’un comme Caroline qui posait mille questions pour être certaine d’être au plus près de ce qui était attendue d’elle que quelqu’un qui était trop sûr de lui et qui allait passer à côté des attentes du tribunal. « En la matière j’ai vu de tout, chacun fait à sa façon je crois. Certains se présentent devant le tribunal avec rien ou juste un vulgaire bout de papier où ils listent les différents points à aborder et d’autres préfèrent venir avec des notes au cas où. Si vous vous sentez plus sûre de vous avec vos notes ou un petit dossier il n’y a aucun problème vous pouvoir venir avec. ».. La juge était réellement satisfaite de l’implication de Caroline dans le processus de suivi de sa patiente mais aussi concernant son apport à ce procès. Les expertises psychologiques et psychiatriques étaient importantes pour les jurés, tout autant que l’exposé détaillé des faits ou l’enquête de personnalité. En fait, tout avait son importance pour convaincre les jurés de la culpabilité ou de l’innocence de la personne qui allait leur être présentée comme l’accusé et ils devaient se faire leur avis pendant les jours du procès afin de rendre une décision qui leur paraitrait juste. Ça n’était pas une position facile pour des citoyens lambdas dont la plupart ne connaissaient de la justice que ce qu’ils en avaient vu à la télé.


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Caroline

Une entraide juridique

Caroline, depuis son rendez-vous avec la juriste, oscillait entre l'impression d'être sur les bancs de l'université, à apprendre de nouvelles choses, de connaître ses propres limites de penser et de travail, et l'impression d'être dans le vif du sujet, d'être réellement au travail. Chose qui était pourtant la réalité. Elle a toujours aimé apprendre, que ce soit de simples informations dans son propre domaine comme de nouvelles disciplines plus largement parlant. Son petit carnet était remplis de notes qu'elle pourrait utiliser pour monter le dossier qu'elle devait constituer pour l'audience de sa patiente. C'était une toute nouvelle expérience dans laquelle elle serait embarquée et, bizarrement, cela était une source d'excitation et d'impatience de plus en plus grande.

C - « Vous êtes parfaitement limpide. Je pense que je vais partir sur la rédaction d'un document assez complet pour le diseur et faire quelque chose de plus concis pour l'oral. J'ai tendance à ne faire que du très complet, parfois un peu trop d'ailleurs.. L'exercice sera donc l'oral à préparer pour moi. »

A la question que l'australienne avait qualifiée "d'un peu idiote", Stella avait répondu avec autant de professionnalisme qu'elle n'en faisait preuve depuis le début de leur entretien qu'il n'y avait pas de bonnes ou de mauvaises façon de faire. C'était en réalité un exercice propre à chacun et, comme l'homme est unique, il y a donc tout autant de façon de procéder que d'être humain sur la planète. Sur le moment, Caroline visualisait déjà sa présentation munie d'un petit carnet sur lequel elle y aurait apposé quelques notes sous forme de liste avec, si besoin, des notes plus détaillées sur les points un peu plus sensibles. Mais cette vision de son oral pouvait changer d'ici là.

Désormais, Caroline avait une vision bien plus claire de ce qui lui était demandé pour ce grand jour. Elle était réellement paniquée à l'idée d'exposer ses notes, d'autant plus sur une de ses patientes, devant une assemblée, même restreinte. Cette assemblée serait constituée de professionnels de la justice, des personnes ayant déjà vu et vécu ce type d'audience de nombreuses fois et avec lesquelles ils étaient à l'aise. Face à tout ça, la jeune psychologue allait être fortement intimidée mais elle avait encore un peu de temps pour se préparer à cette épreuve psychologique. Après tout, elle connaissait quelques astuces pour ne pas être envahie par le stress le jour J.

Caroline jeta un coup d'oeil à son carnet qu'elle avait sur les genoux, le crayon encore en main. Elle constatait que les pages étaient bien noircies et qu'elle avait de quoi peaufiner et perfectionner son futur dossier pour qu'il soit tout simplement à la hauteur des conseils donnés par Stella lors de cette entrevue. Cela lui tenait évidemment à coeur, maintenant qu'elle avait impliqué la juriste dans sa propre formation, elle se devait d'être à sa hauteur et de ne pas lui donner l'impression qu'elle ai perdu son temps. Pour cela, elle aurait très certainement besoin d'elle encore un peu avant la séance et l'australienne réunit tout le courage dont elle pouvait faire preuve et posa la question.

C - « Vous seriez d'accord pour que je vous recontacte avant l'envoi du dossier pour vous le faire lire ? Malgré vos conseils compris et notés, j'ai peur de ne pas penser à tout, d'oublier des choses importantes ou de glisser des informations qui, au contraire, ne le sont pas du tout pour l'accusation.. Avoir votre retour dessus pourrait être fort utile mais je sais aussi que vous êtes très occupée donc c'est vraiment plus une demande qu'une vraie requête vitale. »

Bien sur qu'elle pourrait se débrouiller seule, réaliser une analyse psychologique d'un patient n'est pas une chose pour laquelle elle a besoin d'aide. Mais écrire un document à destination de jurés, utilisée dans le cas réel d'une condamnation, ça c'était une grande première et l'enjeu était trop important pour que Caroline se contente de son propre avis et de son propre professionnalisme. L'avis de Stella serait grandement utile au perfectionnement de cette partie du dossier de la jeune J.



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Pando
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Message(#) Sujet: Re: Une entraide juridique | Ft. Stella Une entraide juridique | Ft. Stella  EmptyVen 8 Mai 2020 - 16:36


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Caroline
&
Stella


Caroline était studieuse dans l’apprentissage de cette partie de son métier qu’elle ne connaissait pas encore. Stella ne connaissait rien à la psychologie hormis ce que l’expérience lui avait appris. A force d’assister aux procès de personnes dont la vie avait souvent dérapé de façon dramatique, que ce soit dans un sens comme dans l’autre, elle avait finit par acquérir certains réflexes et elle comprenait assez facilement là ou les spécialistes voulaient en venir quand ils commençaient une explication. C’était donc plus facile pour elle, maintenant, de savoir ce qu’elle attendait de ce genre d’expertise. D’autant qu’elle savait aussi anticiper les questions qui pouvaient traverser l’esprit des jurés ce qui lui donnait un atout pour aider les nouveaux experts comme Caroline lorsqu’ils s’apprêtaient à affronter la justice pour la première fois. Là aussi c’était une question d’expérience et après quelques passages à la barre du tribunal Caroline commencerait, elle aussi, à développer certains réflexes qui lui serviraient peut être dans son travail quotidien avec les enfants et les adolescents. « Vous êtes parfaitement limpide. Je pense que je vais partir sur la rédaction d'un document assez complet pour le diseur et faire quelque chose de plus concis pour l'oral. J'ai tendance à ne faire que du très complet, parfois un peu trop d'ailleurs.. L'exercice sera donc l'oral à préparer pour moi. ». Stella avait approuvé les dires de la jeune femme assise en face d’elle d’un signe de tête. Elle savait que cette dernière avait bien compris l’exercice et ce qui était attendu d’elle et elle avait pris suffisamment de notes durant l’entretien pour ne rien oublier par la suite. « C’est une bonne chose, les rapports très complets ne me dérange pas, j’ai l’habitude et je les trouve souvent très intéressant mais à l’oral il vaut mieux faire plus léger en appuyant sur les points cruciaux de votre analyse quitte à compléter ensuite avec les questions.».. Elle pouvait facilement comprendre la difficulté évoquer par Caroline concernant le rapport, plus résumé, qu’elle devrait faire à l’oral. Résumer ses propos et ses idées était un exercice difficile pour bon nombre de personnes et les juristes ne faisaient pas exception surtout que, la plupart du temps leur travail consistait à exposer dans le détail des faits, les règles de droit et à les appliquer à l’espèce. Ainsi Stella était, comme Caroline, beaucoup plus à l’aise quand il s’agissait de rentrer dans les détails que lorsqu’il fallait aller à l’essentiel. La juge voyait au visage de la jeune femme qu’elle avait bien saisi le but de l’exercice, ses tenants et ses aboutissants. Elle lui avait laissé le temps de relire les informations notées dans son carnet et de voir si elle avait encore des questions à poser. « Vous seriez d'accord pour que je vous recontacte avant l'envoi du dossier pour vous le faire lire ? Malgré vos conseils compris et notés, j'ai peur de ne pas penser à tout, d'oublier des choses importantes ou de glisser des informations qui, au contraire, ne le sont pas du tout pour l'accusation.. Avoir votre retour dessus pourrait être fort utile mais je sais aussi que vous êtes très occupée donc c'est vraiment plus une demande qu'une vraie requête vitale. ». C’était là que le rôle de juge était particulièrement difficile. Elle devait aiguiller suffisamment les experts lorsqu’ils établissaient leurs rapports sans toutefois les influencer ou chercher à les faire dire ce qu’elle avait envie de lire. Elle devait rester impartiale, c’était le fondement principal de son rôle dans un tribunal ceci-dit, elle avait l’avantage, comme tous les acteurs judiciaire, d’avoir les pièces en avance et de pouvoir poser des questions complémentaires et demander des précisions lorsqu’elle le jugeait nécessaire. D’autant que dans les procès à jurés comme celui qui les attendaient, c’était lle jury, composé de citoyens lambda qui jugerait de la culpabilité de l’accusé. Stella, elle, se prononcerait seulement sur la peine qu’il devrait purger et, c’est dans l’établissement de ce verdict que l’expertise de Caroline, comme celle du psychiatre qui suivait l’accusé, l’aiderait considérablement. « Pas de problème. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez la moindre question. Dès que vous aurez finit faites le moi parvenir, si j’ai besoin de précisions, je vous ferait parvenir une demande sous orme officielle en tenant aux courant les avocats et le procureur pour que l’on reste dans les clous au niveau procédural. Mais je suis certaine que vous allez très bien vous en sortir.». L’entretien touchait à sa fin pour aujourd’hui mais Stella avait fait savoir à la psychologue qu’elle restait parfaitement disponible pour toute information complémentaire ou toute précision dont la jeune femme pourrait avoir besoin. Elle avait déjà demandé un certain nombre de choses mais parfois, une fois venu le moment de mettre en pratique les conseils reçus, d’autres questions pouvaient survenir. Quoi qu’il en soit, les deux femmes se reverraient au procès.


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