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 i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)

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Message(#) Sujet: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyLun 30 Mar - 0:54



babe, there's something broken about this
but i might be hoping about this
oh, what a sin

@charlie villanelle

Ce n’est pas son plafond.
En soi, ce n’est pas si grave. Pas du tout, même. Ça lui arrive souvent, à Ariel, d’ouvrir les yeux sur un plafond qui n’est pas le sien. Pas plus que l’oreiller, les draps, le lit tout entier et l’appartement qui va avec.

Le mal de tête est, lui, familier. Un classique des matins. Elle se retourne, tâtonne le matelas à la recherche d’une autre forme de vie, forcément inconnue car cette chambre ne lui dit rien, et à moins qu- oh. Elle se redresse avec les gestes expérimentés de celle qui se réveille une fois sur deux en gueule de bois, attrape son téléphone. Oh, merde. Elle se laisse retomber avec l’énergie du désespoir tandis que les messages qui s’affichent sur son écran recréent pour elle le film de la soirée. Dans ses textos, il y a plus de consonnes solitaires que de mots formés mais assez pour comprendre entre les lettres "j’suis bourrée, j’arrive chez toi." Ouch. Ariel n’a jamais été du genre à drunk text ses amantes. Surtout que l’échange précédent commençait à peu près de la même manière, realise-t-elle avec une certaine lassitude. Et se terminait par un message poli de Charlie, lui disant de passer à l’occasion, elle a déménagé, ça lui ferait plaisir, pour un café par exemple. Pas pour débarquer ivre morte une semaine après à... trois heures vingt six du matin.

La scène de crime est délimitée. Bien. Le flou de la veille se dissipe avec peine mais assez pour attirer l’attention d’Ariel sur autre chose. Sa nudité partielle, par exemple. Elle n’est qu’en sous vêtements dans le lit de Charlie - ce n’est pas une première ni unique occurrence, elle se prend à espérer que ce n’est pas la dernière non plus, mais il faut avouer que cela faisait un moment que ce n’était pas arrivé. Un long moment, même. L’hypothèse selon laquelle Charlie aurait abusé d’elle est à exclure direct, et Ariel n’ayant pas de tendances exhibitionnistes à reporter, la logique veut que sa petite blonde ait eu la douce attention d’ôter le jean et le t-shirt d’Ariel avant de l’allonger à ses côtés.
Ajouté au fait que Charlie l’ait de toute évidence laissée rentrer chez elle et dormir dans son lit, soit cela sent la rupture tragique irréversible, soit c’est signe que la hache de guerre est sur le point d’être enterrée. Ariel tente de réfléchir, d’ordonner le puzzle de ses souvenirs éparpillés mais ce n’est pas son fort et l’exercice est difficile. De toute façon, elle est réveillée. Autant faire quelque chose.

L’expression affronter sa honte ne convient pas. Ariel n’a honte de rien - ou presque - et est plutôt mauvaise quand il s’agit d’affronter quoique ce soit ayant trait aux émotions. Disons qu’elle va... composer avec les conséquences de la veille. Ça sonne mieux. La situation serait clairement différente si la personne au cœur des conséquences en question n’était pas Charlie. C’est quasiment sa routine, à l’australienne, se réveiller nue chez un ou une inconnue après une nuit d’excès. De ne pas tout se rappeler, de se lever et de se barrer sans plus de cérémonie et enchaîner sa journée.
Mais Charlie est un cas entièrement à part et pour toute la nonchalance du monde, Ariel n’est pas sure que ce matin soit le scénario idéal pour faire face à Villanelle après les derniers mois. Mais sauter par la fenêtre n’est pas une option - trop haut. Alors, elle enfile ses vêtements de la veille et pousse la porte de la chambre, se laisse guider par le bruit qui émane de la cuisine. Assise à la table, Charlie. Et deux bébés.

Ah. Elle avait presque oublié.
C’est le silence lorsque Charlie l’aperçoit. Le presque malaise d’Ariel s’efface ou plutôt, elle l’ignore, prend place sur la chaise sans un mot et fixe tour à tour la blonde et ses enfants.

Elle inspire. Expire. Ne sourit pas totalement, mais l’étincelle dans ses yeux verts indique qu’elle n’est pas de mauvaise humeur après tout. "Est-ce que moi aussi j’ai droit à la compote ou faut que j’aille chercher les croissants si je veux manger quelque chose de solide?"

Ça aurait pu être mieux, comme introduction.
Mais ça aurait pu aussi être pire.
Et compte tenu de la situation, Ariel juge que ce n’est pas si mal.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyMer 1 Avr - 18:38


Le déroulé précis des événements de la veille est impossible à rendre dans le cerveau de la blonde. Elle se souvient d’un message entre les réveils numéro deux et trois des jumeaux, elle se souvient d’une Ariel éméchée qui passe le pas de sa porte et elle se souvient aussi d’une Ariel étrangement calme qui a parfaitement su jouer au jeu du roi du silence pour ne pas de nouveau réveiller les petits. Ca aurait presque pu être une nuit normale en somme, elles retrouvaient leurs vieilles habitudes d’adolescentes refusant de grandir. James s’est rapidement écroulée une fois dans le lit et au réveil Charlie s’est rendue compte qu’elle n’avait même pas bu le verre d’eau posé sur la table de chevet de son côté. Loin de s’en formaliser, elle s’est plutôt rassurée en se disant qu’elle ne s’était pas réveillée pendant la nuit et que son sommeil a peut être pu être un minimum salvateur pour la jeune femme.

Tout entre elles s’était passé de la manière la plus naturelle qui soit, comme si les derniers mois passés à se mettre plus bas que terre d’un côté ou de l’autre n’avaient jamais existé. Charlie était fatiguée et n’avait pas la force de se battre contre son amie ni même l’envie de lui refuser la porte de chez elle pour qu’elle se retrouve on ne sait où ensuite et à en juger par l’odeur dégagée par Ariel, cette dernière n’était pas le moins du monde en plein possession de ses moyens. Elles pourront se consoler rapidement en se disant que ce n’était qu’un malheureux accident et qu’à partir de maintenant plus personne n’aura de mouvements de gentillesse ou d’altruisme envers l’autre ; l’équilibre des choses devrait rapidement être restauré de cette manière-ci.

La blonde s’est faufilée hors de son propre lit dès que les premiers bruits suspects ont émané jusqu’à ses oreilles, lesquels lui faisaient comprendre que la cacophonie matinale allait bientôt se faire entendre. Jouant de nouveau au jeu du roi du silence pour laisser à Ariel le plus de temps possible pour se reposer, elle s’est occupée des jumeaux au mieux en leur préparant chacun leur biberon dans la cuisine - tout en tenant de ne pas marcher sur Hope, le chien qui a toujours la merveilleuse idée de rester entre les pieds de sa maîtresse.

"Est-ce que moi aussi j’ai droit à la compote ou faut que j’aille chercher les croissants si je veux manger quelque chose de solide?" De dos, la blonde s’ose à sourire, plutôt fière qu’elles ne se soient pas déjà tapées dessus juste après les mots de son amie. Comme quoi, tout peut arriver. Comme quoi aussi, les choses finissent par s’arranger doucement - sans que cela ne soit sûrement voulu par personne. Avec de l’audace on pourrait même aller à se dire que les deux femmes ont appris de leurs erreurs mais ce serait sans doute bien trop d’extrapolation d’une simple phrase. « T’auras le droit à de la compote le mois prochain, en ce moment c’est lait en poudre ou lait en poudre. » Elle lui parle comme elle lui aurait parlé il y a un de ça, douce et posée. Pour le moment encore elle joue à ce fameux jeu “on oublie tout ce qu’il s’est passé depuis le jour où ça a mal tourné et on recommence” et la partie se déroule à merveille. « Si c’est ta tactique pour filer en douce et ne jamais revenir, tu peux y aller. Sinon il y a des céréales, des tartines ou des oeufs. Et du café ou du thé, si t’es pas fan de lait en poudre. » Le menu du petit déjeuner enfin déroulé, la blonde termine de préparer le dernier biberon pour Willow et se pose face à son alter ego, de l’autre côté de la table. « Première porte à droite. La salle de bain. Si t’as besoin de médicaments pour le mal de crâne. » Loin de la prendre pour une gamine, Villanelle lui parle avec sa voix d’adulte et non pas cette horrible chose aiguë qu’elle utilise pour s’adresser à ses enfants. « Tu vas bien ? » A quel point t’as bu pour que je sois la première personne vers qui tu te tournes, Ariel ?
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyDim 5 Avr - 15:50


Quand les choses sont-elles devenues si étranges? Elle voudrait revoir calmement la chronologie de sa relation avec Charlie que ce serait impossible. Y'a trop de choses au milieu, trop de non-dits, trop de peurs, trop d'ego. Elle se souvient d'avoir eu mal la dernière fois, mal dans la plaine stérile de sa poitrine où se trouve son coeur. De se retrouver là, comme une fleur, les cernes sous ses yeux et son visage encore froissé témoins des excès de la veille elle se demande comment tout est arrivé.
Il y a bien d'autres personnes qu'elle peut contacter à la place de Charlie Villanelle pour laisser sa carcasse décuver. Bon, pas Edge, puisqu'ils ne se parlent plus. Dimitri, ça fait bien longtemps qu'elle ne lui a pas fait un coup pareil et elle n'a pas tellement ce réflexe avec lui. Sa tante, hors de question. Tobias et Yel sont des candidats potentiels sauf que pas forcément le genre à la laisser dormir tranquillement sur un canapé. Faut croire que dans son cerveau Charlie s'est imposée comme l'évidence quand elle n'a pas pu retrouver le chemin de son nouveau chez-elle.
On a connu moins gênant.

Elle a l'impression de se retrouver dans la scène dans "Le bon, la brute et le truand" quand ils se dévisagent tous, et qu'on voit en gros plan leurs yeux se juger avec méfiance. Sauf que là, ce n'est pas un western, il n'y a ni musique ni sueur qui dégouline sur leurs tempes sous un soleil intense. Mais Charlie sourit et Ariel se demande si c'est la présence des bébés ou la volonté d'ignorer leurs dernières engueulades qui lui donne envie de lui tendre la main. Parce-que c'est bien de ça qu'il s'agit. Ariel s'attendait presque à ce que Charlie la mette dehors, qu'elle lui signifie de manière courtoise et froide qu'elle pouvait sortir de sa vie, qu'elle s'indigne de sa présence si peu ordinaire dans cette bulle qui appartient désormais à sa famille. Mais non. Et avec un pointe d'humour, qui par effet de contagion trouve un écho dans le sourire d'Ariel. Ce n'est pas si mal, après tout.

Elle prend place, et soudain Ariel met le doigt sur ce qui la contrarie vraiment dans ce matin particulier.  
Les enfants.
Les jumeaux.
Deux gremlins hauts comme trois pommes qui la rendent presque mal à l'aise, timide, gauche. C'est bien pour ça qu'elle ne les aime pas, les mioches, en général. Ils lui rendent la vie impossible. "J'ai eu bien pire que du lait en poudre," commente-elle doucement, dans un souci de préserver l'ambiance calme qui s'est installée au-dessus de leurs têtes et qui n'est pas, en soi, désagréable. Un répit au milieu du chaos. Elle le prend volontiers. D'expérience l'australienne sait qu'on peut toujours faire et avoir pire mais elle a passé trop de temps à se battre pour ne pas savoir profiter d'une trêve lorsqu'on en lui offre une. Au regard des derniers mois, des derniers évènements dans la vie de Charlie et de la sienne, elle se demande même quelle absurdité les a fait sortir de la route.
Pas qu'elle le dise à haute voix, évidemment.

"J'allais pas partir." Elle sonde les yeux bleus de Villanelle, pour une fois soucieuse de respecter ses limites. Encore une fois, parce-que ce n'est plus seulement elles deux, maintenant, et qu'elle sent les regards curieux de Charlie bis et ter sur elle. Et elle déteste ça. "Sauf si tu veux que je te laisse tranquille? Mais sinon... Charlie ne fait aucun geste pour la retenir, alors Ariel se lève et s'empare du café, d'une tasse. Je veux bien un peu de café." "Un peu" se référant à deux, trois tasses dans sa terminologie."Ça va pour le mal de tête, j'vais vivre avec. J'ai l'habitude." ... de soigner le mal par le mal. On ne se refait pas. "Merci pour le petit dej. C'est... gentil." Gentil, ce n'est pas un mot qui colle à Charlie. Mais elle le teste, parce-qu'offrir l'hospitalité à Ariel relève soit de la gentillesse, soit de l'inconscience. Charlie connaît assez la surfeuse pour être consciente des risques potentiels. Ariel se sert des céréales, silencieuse. C'est difficile de penser et c'est encore plus difficile d'additionner Charlie et ce mode de vie complètement étrange et étranger à Ariel.

"Bof. Ça a le mérite d'être une réponse honnête, à défaut d'être très détaillée. Mais ce n'est pas pire que d'habitude." Conclure que finalement, ça va. Ariel n'est pas prête à s'étendre sur les raisons qui l'ont amenée jusqu'ici - ici étant ce spot sur la chaise dans la cuisine de Villanelle. Alors, elle fait diversion. "Moi aussi j'ai déménagé, au fait." Elle parle en phrases affirmatives, ne sait pas trop sur quel pied danser. Pourquoi elle s'inflige ça? C'est tellement plus simple quand elle se barre au petit matin. "J'espère que sur les deux y'en a un qui s'appelle Ariel?" Et non, si quelqu'un se posait la question, Ariel ne peut pas faire les choses normalement et demander à Charlie comment elle va, aussi. Faut croire que y'a des priorités, et elle vient de découvrir que l'une d'elle reste de faire des blagues sur son ego mal placé.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyMar 7 Avr - 8:36


Elle a connu Ariel à bien des moments de sa vie, dans des lieux et dans des états tout aussi diverses. Elle a connu le mal, le pire, et parfois le bon. L’inverse est tout aussi vrai aussi. Elles évoluaient en tant que bombes, explosant l’une après l’autre tout en pensant réellement qu’on pouvait appeler le tout une évolution ou même une amélioration alors qu’elles ne faisaient que sauter d’un point vers le suivant en détruisant le premier - et se détruisant elles mêmes au passage. Elles n’ont jamais rien su créer sans détruire, rien construire sans prendre ailleurs. Pourtant elles essayent, là. Elles font au mieux pour ne pas imploser ni faire exploser l’autre, elles font au mieux pour rester courtoises et normales, comme deux adultes se réveillant l’un chez l’autre sans que cela ne puisse se rapprocher d’aucune nuit de débauche. Pour l’une des deux, en tout cas, alors ça contrebalance surement le tout.

Ariel reste Ariel et Charlie n’est pas hypocrite au point de lui reprocher d’avoir trop bu, pas après que la blonde l’ait déjà rattrapé des milliers de fois après avoir enchaîné bien trop de bouteilles d’alcools en tout genre lesquels elle ne cherchait même plus à nommer. « Non. Tu peux rester. » Ne va pas chercher de croissants, c’est okay. Reste. Ses yeux ajoutent s’il te plaît alors que sa bouche reste cousue, enfermée dans un mutisme nocif. Les choses changent mais les vieux démons gardent leur place habituelle. « Autant que tu veux. » Elle ajoute finalement dans un dernier souffle, un sourire discret sur le bout des lèvres alors qu’elle approche un biberon des lèvres rosées de Willow. Elle a bon dos, soudainement, sa gamine. Elle est l’excuse parfaite pour déporter ses yeux de la blonde et ne pas la laisse entrevoir aucune de ses réactions ni de ses sentiments.

Pas de médicament. Ça va bof. Mais au moins elle prend du café et des céréales (et non pas des céréales dans du café) donc cela prouve qu’elle va un minimum bien. Elle ne va sans doute pas bien au niveau optimal puisqu’après tout il s’agit d’Ariel et qu’elle ne va jamais réellement bien, mais si on prend en compte les critères spéciaux qui lui collent à la peau alors tout semble aller plutôt pas mal. « T’habites où maintenant ? » C’est con comme question parce que ça semble être le bout du monde alors que pour la plupart des gens ça se rapporterait seulement à du small talk. Charlie n’a pas envie d’en faire avec Ariel parce que la vérité est qu’elle n’a jamais eu à être superficielle avec elle, surtout pas quand elles se faisaient tantôt la guerre tantôt l’amour et qu’aujourd’hui elles tentent de jongler avec ce qui reste pour trouver un juste compromis. « Willow, Gabriel. » Elle énonce les prénoms des jumeaux tout en les pointant un à un du doigt. La blonde se doute qu’elle aura bien vite tout oublié et qu’elle les appellera Bébé 1 et Bébé 2, chacun changeant de numéro à chaque fois qu’elle recommencera à les confondre. C’est okay, c’est normal. Ils ne faisaient pas partis du contrat et jamais elle ne les imposera à qui que ce soit, même s’ils font désormais partie intégrante de sa vie. « Le pire qu’ils pourraient te faire c’est attraper un de tes doigts dans leur main. Arrête de les dévisager comme ça. » Sa voix est douce au possible maintenant qu’elle repose de nouveau ses yeux sur la jeune femme, désireuse de renouer les liens avec elle, peu importe de quel lien il est question. « Je peux te demander ce que t’as fait de ta soirée ou tu t’en souviens pas ? » Elle vole des céréales dont Ariel s’était servies, taquine, comme si cela consistait presque en leur routine.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyLun 20 Avr - 18:33


C'est étrange, d'être ici.
Elle qui n'a jamais ressenti le besoin de se faire plus discrète, elle qui ne s'embarrasse pas de honte ou de faux prétextes se retrouve presque silencieuse, son hésitation trahie par la fausse assurance qui fait s'effriter son sourire d'habitude si confiant. Charlie lui offre de rester et Ariel ne refuse pas. Elle reste, et ça semble désormais si facile de faire la paix. Reprendre les choses non pas là où elles les ont laissées, mais avant, et faire croire que les derniers mois n'ont été qu'une illusion idiote créée par leurs deux esprits malmenés. Une idée si incongrue que celle-là peut-elle fonctionner? Le café et les céréales en face d'elle suggèrent que oui, suggèrent que l'accalmie est plus douce que la tempête, indique qu'après tout elles ont peut-être atteint les rivages où elles seront saines et sauves loin des perverses abysses de leurs rivalités superficielles. Loin des complexes d'ego, loin du ressentiment qu'Ariel a si méticuleusement cultivé à l'égard de Charlie pour l'avoir rejetée.
Devant ses yeux, les enfants gazouillent et ça ne semble plus si grave. Juste hors de propos. Elle repose la cuillère sur la table et dans un geste qui ne lui ressemble pas, auquel elle ne s'est jamais volontairement soumise, baisse les yeux. Son corps entier crie je suis désolée mais les mots restent coincés entre sa fierté et sa gêne, toutes les deux fort peu pertinentes.

"À Logan City. Les phrases courtes ont le mérite de laisser entrevoir juste assez d'informations pour satisfaire une curiosité simple, et de ne pas laisser assez de place aux émotions qui rodent sous la surface. En colocation. Pause. Avec une amie. Elle a l'impression d'être devenue un télégramme vivant, habite ailleurs. stop. colocation. stop. tu devrais venir faire un tour., c'est ridicule. Elle mâche doucement, prend son temps pour répondre et pour une fois qu'elle réfléchit avant de parler elle décide que l'exercice est fastidieux et qu'il ne lui plaît pas. Je la connais depuis longtemps, et elle m'a proposé d'emménager chez elle, alors j'ai accepté. J'ai un autre coloc aussi, mais il est... - chiant - difficile." La lueur dans ses yeux communique son intention, le mot change au dernier moment sur sa langue pour revêtir une diplomatie inhabituelle. Peu importe. "J'suis contente, ça me fait du bien de changer de décor. À toi aussi, visiblement." Et puis, avec une franchise un peu soudaine, elle parvient à trouver les yeux bleus de Charlie. "Tu devrais passer, un de ces quatre. Y'a plein d'animaux, je suis sûre que ça plairait à... je suis sure que ça vous plairait." Et elle se corrige encore, à tes gosses sur le bout de la langue, et elle reprend sa phrase pour ne pas risquer de froisser Charlie. En plus, ils ont un prénom, apparemment, mais aucun qui ne ressemble à un hommage fait à sa délicieuse (non) personne.

"Willow, Gabriel," répète-elle bêtement sans faire plus de commentaire... presque. "Ça va, c'est normal." Et c'est un compliment. Okay, elle ne pourrait pas faire la différence entre les deux pour tout l'or du monde, laissera à Charlie le soin de les nommer pour elle. Dans sa tête, bébé 1 et bébé 2 seront suffisant et quelque chose dans le regard de Charlie lui donne à penser qu'elle anticipe déjà sa réaction. "Mouais, c'est toi qui le dit." Un trait d'humour et elle replonge le nez dans ses céréales, passe sous silence qu'elle trouve les bébés gluants et collants, que ça vomit, que ça bave, que ce n'est pas aussi mignon que de petits animaux. "Et puis c'est eux qui me dévisagent. Je crois que ma tête ne leur revient pas," et elle ne peut pas vraiment leur en vouloir. Après tout, c'est bien elle qui commence à s'embrouiller avec deux bébés de plusieurs mois. Y'a de quoi se méfier.

"Nan nan, je m'en souviens. Je crois. Pour la majorité." Elle fronce les sourcils lorsque les céréales disparaissent, trop lente pour empêcher la main de Charlie de s'en emparer, trop perturbée pour se rebeller. "J'ai bu, et je crois que je voulais te voir." Ça semble plausible. "J'prends pas la responsabilité de mes actions quand je suis bourrée, donc j'saurais pas te dire pourquoi. Pourquoi toi ou pourquoi maintenant. Mais merci de m'avoir permis de rester. J'crois que j'anticipais que tu me foutes à la porte." La douceur de Charlie est attirante, comme un cocon, comme une couverture dans laquelle Ariel voudrait s'enrouler mais elle a peur que cela ne s'évanouisse. Toute cette situation soulève des questions plus qu'elle n'apporte de réponses et pourtant elle s'y enfonce volontairement. "D'ailleurs j'pense pas être encore sobre." No shit, Sherlock.

"Mais t'as l'air d'aller bien. C'est cool." Ce qui est sur, c'est que l'éloquence au rendez-vous.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyMar 21 Avr - 22:48


Logan City. Amie. Amis. Renouveau. Noté dans un coin du cerveau, peut être qu’elle se servira de ces arguments un jour pour lui reprocher une nouvelle chose saugrenue sortie de nulle part, cela n’étonnerait plus personne. A ce stade là elle serait capable de lui reprocher de s’être engagée dans une collocation et de ne pas avoir voulu d’elle dans sa vie. Autant rapprocher l’état émotionnel de celui à celui d’un bateau en plein naufrage, ce serait du pareil au même. Elle est le Titanic, Ariel est son iceberg dont elle ne fait qu’entrevoir la surface. "Tu devrais passer, un de ces quatre. Y'a plein d'animaux, je suis sûre que ça plairait à... je suis sûre que ça vous plairait." La nuance la fait sourire mais bien moins que l’invitation à peine voilée de se revoir, chez elle, dans un lieu tout sauf neutre. Elle pourrait lever les sourcils un instant si elle n’avait pas tant peur que ce simple geste emmène Ariel à revenir sur sa proposition. ”Ca me plairait.” Elle exclut volontairement les jumeaux de l’opération, ne voulant aucunement les lier à toutes ces choses qui ne les regardent en rien. Ariel est mal à l’aise en leur présence et cela n’est un secret pour personne, leur mère ne veut pas les imposer nulle part pour qui que ce soit.

Elles semblent presque capables d’avoir des discussions normales, désormais. "Willow, Gabriel, ça va, c'est normal." Keyword : presque. Beaucoup se seraient offusqués des paroles de la blonde alors que son homologue les prend avec le sourire, bien plus touchée qu’autre chose. Cela sonne comme un compliment et des félicitations, cela sonne comme un mélange parfait de toutes les bonnes choses qu’elle aurait pu lui dire mais qui resteront à jamais coincées dans sa gorge. Et c’est okay, elle comprend. C’est normal. "Et puis c'est eux qui me dévisagent. Je crois que ma tête ne leur revient pas," Elle rigole plus clairement cette fois-ci, largement détendue. Ariel est encore trop alcoolisée et elle a bien trop peu dormi pour se rendre réellement compte de la situation qu’elles vivent - l’alchimie est parfaite. Aucune ne sait ce qu’elle serait et c’est la meilleure raison qui explique pourquoi elles le font si bien. ”Sûrement parce que personne avant toi ne les avait habitués à l’odeur de l’alcool. Sans offense, bien sûr.” Qu’elle y comprenne toutes les offenses du monde, Charlie ne fait qu’y ajouter son plus doux sourire alors qu’elle cesse enfin de nourrir les jumeaux. Ses paroles ne sont fondées que sur son propre odorat et la perche que la James lui tendait, l’odorat des jumeaux étant loin d’être une source fiable pour le moment encore.

Ariel s’ouvre (Ariel ne s’ouvre jamais, jamais) et le doux sentiment d’un retour dans le temps lui fait tant de mal que de bien. Elle a l’impression de pouvoir totalement recommencer les choses comme avant, comme si rien de mal ne s’était passé entre temps. "[...] Mais merci de m'avoir permis de rester. J'crois que j'anticipais que tu me foutes à la porte." Back to basics, les bonnes vieilles habitudes qui les détruisent et leur font mal sans qu’elle ne cherche jamais à tendre vers là. Leur destruction se passe de la manière la plus naturelle qui soit et personne n’en voit jamais le problème. Et finalement, puisqu’elle est tout sauf sobre, peut être qu’elle aura sitôt fait d’oublier tout ce que pourra lui dire Charlie à partir de maintenant.

”J’ai pas à te cacher d’aucun petit-ami, du coup aucune raison de te foutre à la porte.” Elle pioche une à une les céréales volées à Ariel et précieusement gardées dans la paume de sa main désormais. Comme si le seul problème entre elles n’avait finalement qu’été une tierce personne, comme si leur ego ne s’y était jamais mêlé. Comme si tout était si simple. Elle continue, pourtant, désireuse d’aller au bout de ses explications. ”Je crois qu’on sera jamais ensemble, avec leur père. Il veut se poser, pas moi.” Le rire qui s’ensuit est nerveux au possible, ”ironique, hein ?” Quand on sait que c’est l’exacte situation inverse qui a fait voler en éclat leur précieuse relation.

"Tu peux aller te laver si t'en as envie. Et prendre les fringues que tu veux dans mon armoire." Les discussions sérieuses ne leur réussissent pas, elle lui offre donc la porte de sortie la plus naturelle qui soit, celle qui sonne finalement le mieux à ses oreilles ou, à défaut, le moins pire. "Ou si tu penches plutôt pour aller te rendormir, ça marche aussi." Et si tel est le cas alors elle se glissera entre ses bras bien rapidement, simplement pour avoir elle aussi le droit à quelques heures de sommeil supplémentaires pendant lesquelles elle se sentira simplement et naturellement bien.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptySam 16 Mai - 19:45


Ça me plairait, dit-elle simplement, avec un doux sourire qui éclaire ses yeux bleu. Ariel esquisse un sourire rapide - est-ce vraiment aussi simple que ça? Une proposition qu'on accepte sans conditions, sans sous-entendus, sans idées derrière la tête; une idée aussi neuve qu'inédite pour elle deux. Quant à savoir si cela pourrait marcher... Ce n'est pas, pour le moment, la question. Ariel est une femme du présent à laquelle le passé s'accroche parfois, mais elle a toujours été mauvaise pour imaginer son futur - ou au moins, un futur optimiste. Alors, elle s'en abstient ce matin, elle fait de son mieux pour ne pas plomber l'ambiance. Elle ne l'a pas promis mais elle en doit une à Charlie, consciemment ou non. Et, pour une fois, pour une seule petite fois, par fierté ou par ego ou simplement pas lassitude, elle peut accepter de poser les armes, durablement. "Tant mieux."

La détente se fait naturellement, les liens tendus entre elles deux se relâchent avec aisance au fil de la conversation, des réponses monosyllabes d'Ariel et de la douceur avec laquelle Charlie accueille sa présence. Ça se fait sans douleur, ce n'est jamais brusque, comme deux objets qui tentent de cohabiter dans un espace restreint, elles parviennent à s'apprivoiser comme elles ne l'ont peut-être même jamais fait avant. Même si l'odeur de sueur et d'alcool lui colle encore à la peau, probablement, s'accroche à ses cheveux fins lavés trois jours avant, à ses pores, à sa respiration matinale. Elle grimace, joueuse. None taken. Ce n'est ni la première, ni la dernière, ni la pire de toute. Elle survivra. "Personne avant, tu dis? Pauvres gamins... il était temps que j'arrive. D'autant plus si ce sont des mini-toi, je pourrais bien parier qu'ils passeront une partie non négligeable de leur futur en boîte ou au bar." Ariel a, paraît-il, une dépendance exacerbée à l'alcool (qu'elle ne saurait reconnaître, avouer ou prendre au sérieux) mais Charlie n'est pas une sainte non plus en la matière, et si la sobriété s'est imposée après-coup lorsqu'elle a décidé d'aller au bout de son aventure maternelle, Ariel se souvient distinctement du bal des bouteilles entre elles.

Elle aurait pu lui dire n'importe quoi, Charlie. Ou rien du tout, d'ailleurs, mais la confession (les faits?) s'installent naturellement dans la conversation. La tête d'Ariel s'incline légèrement sur le côté, un sourcil arqué. "Y'a tellement d'autres raisons de me foutre à la porte," commente-elle simplement. La présence d'un petit-ami, jaloux ou non, serait bien la dernière d'entre elles. Elle choisit de ne pas relever, cependant. Elle n'a jamais été du genre à juger les vies personnelles, les histoires de coeur ou de cul - elle se contente de les vivre. C'est juste un peu surprenant, pense-t-elle. Leurs dernières discussions laissaient entendre que Charlie avait quelqu'un dans sa vie - quelqu'un avec qui faire des enfants, quelqu'un avec qui construire une vie, un foyer, et l'illumination frappe Ariel avec des années-lumières de retard et la violence d'une batte de baseball. Elle avait peur. Elle avait peur pour Charlie, de Charlie, pas qu'elle gâche son futur en ayant des enfants, mais qu'elle jette sa lumière pour s'adapter à un mode de vie ordinaire et conformiste. Qu'elle enterre sa flamboyance et son génie sous les cendres, qu'elle éteigne son brasier pour le combo maison de banlieue, chien, enfants, mari, grosse voiture et fausse idylle. La peur irrationnelle vis à vis de ce qui l'effraie elle-même, de ces gens qui la fascinent, qui la dégoûtent. Ce chemin ordinaire, monogame, fucking boring qui crée en elle un rejet automatique. C'est ça, se poser, c'est ça, pour elle, les sentiments, accepter de mettre un mot sur quelque chose, une étiquette sur des humains qui ne sont pourtant pas des produits. Mais rien ne pourrait en être plus éloigné que le portrait qu'elle a sous les yeux. Alors elle n'attend pas de justification, naturellement. Pourtant Charlie continue avec aisance, malgré les syllabes qui se tendent sous le poids de la nervosité.  

Isn't it ironic, un fin sourire qui se glisse sur les lèvres. Les rôles ont certainement changé, mais elles n'auraient jamais pu vivre comme ça. Elle reste convaincue malgré tout que Charlie n'aurait jamais pu se poser pour elle, avec elle. Elle prend une bouchée de céréales, à peine engloutie. "Et... ça va?" Faut pas trop lui en demander, on l'a déjà établi. Ce qu'elle veut dire, c'est, comment te sens-tu par rapport à ça, élever tes enfants seule, ne pas avoir leur père - ou vaguement quelque chose du genre, Charlie comprendra ce qu'elle pourra de ces deux syllabes. Elle n'y connaît rien, Ariel. Ni aux couples ni à l'amour ni aux enfants, et ni à la famille. Pour elle rien de tout cela n'est une option, c'est un univers étranger qu'elle se refuse résolument d'explorer un jour. Ça lui conviendra très bien de voir comment Charlie navigue cette étendue inexplorée à travers un hublot, mais pas question de se risquer à y mouiller un orteil.

"Quoi, je pue c'est ça?" Probablement - elle ne s'est bizarrement jamais réveillée fraîche et belle avec le maquillage de la veille et son parfum intact après une nuit de débauche. C'est pas le cinéma. Le choix offert par Charlie est tentant, elle pourrait bien aller se rendormir dans son lit, elle serait prête à parier que la place est encore chaude. Mais maintenant qu'elle est réveillée, levée, et que les bienfaits du petit-déjeuner commencent à se répandre dans son organisme... "Je vais prendre l'option douche, t'as peut-être raison. Avant de trop habituer... euh? Willow et Gabriel à l'odeur de post-soirée. Whatever. Et si en plus tu me prêtes tes fringues... c'est Noël, ou c'est un piège? Remarque, c'est pareil." Elles ont un corps assez semblable, Ariel le sait pour avoir assez étudié celui de la blonde ces dernières années.

Elle finit son petit déjeuner, et s'empare de la salle de bains, l'odeur sucrée du savon de Charlie et l'eau brûlante sur sa peau achèvent d'y effacer les traces de ses excès passés. Elle est propre, maintenant, dans un jean et un t-shirt qui ne sont ni troués, ni salis, ni trop grands, ni trop petits. Et lorsqu'elle revient, ses courts cheveux encore humides, elle ne sait pas trop quoi dire. Elle pourrait partir. Elle voudrait partir. À moins que? "J'sais pas si j'pourrais me rendormir. Mais... Décidément, l'air gêné ne lui sied pas. T'as Netflix?" Elle pourrait se contenter de rester au chaud devant un documentaire.
L'instant est trop précieux pour qu'elle le laisse filer.

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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyDim 17 Mai - 1:04


Ariel évolue dans l’appartement comme si elle y avait toujours habité et cette simple idée réchauffe le coeur de la jeune mère. La simple vue de son amie / statut non défini suffit à la rendre heureuse mais généralement elles ne tiennent pas bien longtemps avant de de nouveau en venir aux mains et aux paroles agressives. Charlie regrette toujours tout la minute qui s’ensuit et elle est certaine qu’il en est de même pour Ariel mais ego oblige, jamais elle n’oserait lui annoncer de telles choses. Encore moins oserait-elle demander si les sentiments qu’elle peut avoir à son égard sont aussi forts en face ou, tout du moins, un minimum partagés. Ce sujet de discussion n’a fait que les éloigner pendant de longs mois et peut être que maintenant la jeune mère sait apprendre de ses erreurs. Si seulement. "J'sais pas si j'pourrais me rendormir. Mais… T'as Netflix?" Ses pieds gelés rabattus sous ses cuisses, la blonde est à moitié endormie et ses tête posée sur l'accoudoir du canapé. Les jumeaux ont épuisé leur quota de non-sommeil pour la matinée et sont désormais de retour dans leur chambre, sagement endormis pour une durée indéterminée. Il s’agit là du temps que Charlie occupe normalement à s’occuper du chien, de la maison ou à rattraper ses heures de sommeil - que d’aventures passionnantes - mais cette fois-ci Ariel change toute la donne et elle lutte pour rester éveillée simplement pour pouvoir profiter de sa présence autant que possible. Elle est libre, elle est fugace. Elle sait qu’elle aura tôt fait de disparaître dès qu’elle clignera des yeux. C’est là le caractère d’Ariel et même si elle a bien du mal à se faire à cette instabilité permanente, n’en reste pas moins qu’elle se doit de l’accepter comme une partie d’elle. Jamais elle ne pourrait lui demander de changer pour devenir autre chose que la personne qu’elle admire et aime tant. Netflix ce sera, alors. “Tu me prends pour qui ?” qu’elle avance dans un large sourire. Elle a un compte emprunté à un ami d’un ami, bien sûr, ce ne serait pas Charlie si elle prenait le chemin le plus simple pour arriver à son but. N’en reste pas moins qu’elle offre là à Ariel une raison de rester et qu’en plus d’une télévision en parfait état de fonctionnement, elle lui offre aussi une place sur le canapé flambant neuf et encore largement confortable. Tapotant le tissu près d’elle, elle incite Ariel à venir se poser près d’elle. Elle sent la maison, elle sent bon. Elle sent comme si elle appartenait à ces lieux - même si elle n’appartient à personne ; jamais.

Désireuse de ne commettre aucun impair cette fois-ci, Charlie marche sur des oeufs. Elle dépose la télécommande entre les mains de son amie pour la laisser choisir le programme qu’elle voudra, même si elle se doute déjà que pour une raison ou pour une autre elles ne risquent pas d’en écouter beaucoup. La jeune mère déplace ses jambes d’un côté du canapé vers l’autre pour venir par finir poser sa tête sur l’épaule de son amie. “Je suis désolée d’avoir dit tout ça la dernière fois. Et la fois d’avant. Et celle d’avant aussi, sûrement.And here we go again. Elle en reparle, encore, mais cette fois-ci elle le fait bien. Cette fois-ci, elle fait tout bien. Elle s’excuse en le pensant réellement - preuve en est qu’elle reste encore largement incapable de préciser de quel genre de ‘tout ça’ il est question alors que la réponse semble évidente. “C’était stupide.” Nul besoin d’argumenter davantage de ce côté là, la gorge de Charlie se serre bien assez. “Je veux juste que tu saches que t’es la bienvenue quand tu veux, ici. Peu importe … peu importe si on est amies ou non.” Amies ou plus aurait été la meilleure explication à donner mais aussi la plus sinueuse. Amies, c’est déjà bien assez. Tout ce qu’elle désire c’est égoïstement la garder près d’elle et ce peu importe l’étiquette qu’on leur colle, peu importe si elles ont même le droit à une quelconque étiquette. Amies, c’est pas si mal. C’est un bon début.
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Message(#) Sujet: Re: i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4) i slithered here from eden just to sit outside your door | chariel (4)  EmptyMer 29 Juil - 11:45


C'est comme marcher dans un rêve, ou découvrir une réalité parallèle. Sans guide, sans lumière, sans indications pour lui dire quoi faire ou comment ruiner cet instant précieux - alors Ariel opte pour l'option par défaut, a leap of faith, et elle suit son instinct. C'est rarement une bonne idée: sa boussole interne est en permanence déséquilibrée, n'est réglée sur aucune destination fixe et lui sert plus à se perdre qu'à se retrouver. Mais c'est la seule chose tangible à laquelle elle peut se raccrocher, là, maintenant, contre l'option rationnelle qui lui souffle de partir, de laisser Charlie & descendants vivre leur vie tranquille dans laquelle elle n'a, et n'aura jamais, aucune place. Mais elle ne veut pas être un fantôme, Ariel, malgré ses meilleures argumentations pour se convaincre du contraire, pour se dire que ça lui est égal que tout le monde avance tandis qu'elle fait du sur-place, lorsqu'elle ne recule pas. Elle ne veut pas être un fantôme, Ariel, pas maintenant, pas alors que tout est sur le point de sombrer autour d'elle, pas alors que son instinct lui a dit d'appeler Charlie la lui dernière, pas alors qu'elles semblent avoir enterré la hache de guerre. Et surtout pas alors qu'elle porte ses vêtements. Dans les habits qui ne sont pas les siens et qui embaument son corps d'une odeur familière, elle se sent moins elle-même. Elle a laissé son indifférence à la porte. Ce n'est pas rare que ça lui arrive, de se promener le lendemain avec des t-shirts qui appartiennent à l'autre laissé.e dans les draps. Elles deux l'ont d'ailleurs fait avant, mais jamais comme ça. Ça n'avait jamais été proposé, réfléchi. Il y a quelque chose d'intime qui fleurit sous cette proposition innocente, quelque chose qui enjoint Ariel de se montrer prudente.  

La réponse est oui, évidemment, et la place sur le canapé dans laquelle Ariel loge son corps semble l'accueillir comme on accueille une vieille amie. Elle ne s'y est jamais assises mais elle s'y sent bien - ou peut-être est-ce la présence étrangement réconfortante de la blonde à ses côtés. Et puis, elle se retrouve cheffe de la télécommande, choisit un programme animalier qui leur fera alterner de superbes vues de jungles et de paysages polaires, de manchots empereurs et de girafes en voie de disparition. Calme, serein, tellement aux antipodes de leurs scènes de lutte habituelles. Est-ce le calme avant la tempête?

La tête de Charlie trouve sa place sur son épaule, un battement de coeur s'écoule et la trêve est rompue. Shit. Ses yeux se ferment, sa mâchoire se crispe et elle inspire, souffle deux mots avec la lassitude qu'elle arrive à exprimer. "Please, don't." Don't apologize, don't talk about it. Elle ne veut pas repenser à ce qu'elles se sont dit, elle ne veut pas ouvrir à nouveau cette plaie qui cicatrise mal. Et la sincérité dans la voix de Charlie n'aide pas - elle ne veut pas en parler, elle veut tout enterrer dans l'immense abysse de sa mémoire. Parce-que si Charlie est désolée, alors Ariel est désolée aussi et elle n'est pas sure d'avoir la force nécessaire pour faire des excuses. De vraies excuses. Et de faire remonter tout ce qui va avec, tous les griefs, toute la douleur. C'était stupide. "C'est bon." Ingrate, terrible ingrate - elle prend et ne donne rien. C'est elle, la plus âgée, c'est elle qui devrait faire amende honorable et mettre les choses à plat, c'est elle qui devrait prendre les devants et assumer que leur drame vient du coeur de sa personne. Au lieu de ça elle laisse à Charlie le rôle du martyr et elle prend celui du dieu qui absous. C'est bon, ce n'est plus la peine d'en parler, je te pardonne, que tout redevienne comme avant.
Mais il n'y a jamais de comme avant.
Ariel devrait le savoir.

Et malgré son égoïsme monstre Charlie lui ouvre les portes du paradis, lui dit, t'es la bienvenue quand tu veux ici, et Ariel se concentre très fort sur les bébés lions qui jouent entre eux sur l'écran télévisé pour ne pas hurler que c'est une erreur et qu'elle ne devrait être la bienvenue nulle part. À la place, toujours sans oser poser ses yeux verts sur la nymphe à côté d'elle, elle se contente d'une platitude. "Amies, c'est bien." C'est déjà ça, elles prendront ce qu'elles pourront. Et puis maintenant l'une d'elle est mère et les conceptions erronées de l'australienne vis-à-vis de cette figure mythologique font qu'une mère peut avoir des amies, mais une mère ne peut avoir d'Ariel dans sa vie, c'est comme ça, c'est un fait. Une Ariel aux contours flous, ce n'est pas stable, quoiqu'elle soit. Alors même si ce n'est pas dans ses habitudes, elle accepte de se contorsionner, de rentrer dans une case, de mettre une jolie étiquette sur elles: amies.

"Toi aussi. T'es la bienvenue, je veux dire. Au cottage." Une inspiration, son instinct qui lui dit de ne pas s'y appesantir. "Ça fait bien vingt-cinq ans que je regarde des documentaires animaliers, mais j'ai jamais compris comment les équipes faisaient pour obtenir de si belles images. Parfois ça m'donne envie de tout plaquer pour partir dans la savane avec une caméra."
Mais tout plaquer, ce n'est pas le fort d'Ariel - sauf quand il s'agit de plaquer Charlie à ses côtés. Et pour cette raison, sa main vient se frayer un chemin sur la hanche de son amie à ses côtés.
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