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 comme des murmures

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Message(#) Sujet: comme des murmures comme des murmures EmptyDim 12 Avr 2020 - 20:22


Il est vingt-heures. Le premier service du restaurant gastronomique commence. Je salue Hugo, le maître d', qui a appris, pourboire après pourboire, à me réserver la meilleure table, près de la fenêtre. Nous sommes au dixième étage, et la vue est imprenable. Je vois la chevelure de Ginny, qui est déjà installée, qui m'attend, sagement. J'admire qu'elle ait eu le cran d'accepter mon invitation, en sachant très bien qui je suis, qui elle est, et tout le passé qu'on n'oublie pas.

Je m'assois face à elle, et commande immédiatement auprès de Hugo un verre de gin pour moi et une bouteille d'eau plate pour la table. "Je fais confiance au chef pour les plats. Rien de cru ni de trop épicé, ce soir." Je ne regarde pas Ginny en disant cela, je n'en ai pas besoin. Hugo s'en va aussi vite qu'il est venu, et je me tourne vers elle avec un sourire. "Bonsoir, belle-soeur."

Je me demande si elle sait pourquoi on est là, pourquoi je l'ai invitée. Je me demande pourquoi elle est venue. C'est sans doute car elle ne sait pas résister au cinquième acte tragique des pièces de théâtre, parce qu'elle pleure devant les films et en écoutant de la musique, parce qu'elle croit dans la rédemption humaine et dans sa propre capacité à surmonter les obstacles. Elle qui a toujours été protégée par les siens, elle veut prouver qu'elle est forte, maintenant. Je vois pourtant bien au-delà de sa peau et de ses os, je vois de quoi elle est faite, et je sais qu'elle est plus fragile qu'une table à trois pieds.

"La polykystose rénale est un trouble héréditaire caractérisé par la formation de kystes rénaux entraînant une hypertrophie progressive des deux reins et pouvant évoluer vers l'insuffisance rénale. Presque toutes les formes sont provoquées par une mutation génétique familiale." Je prononce chaque mot calmement. Je ne cherche même pas à la blesser, juste à l'amener aux seules conclusions logiques que ces faits amènent. Elle prétend éprouver de l'amour, de la bienveillance. Où est cet amour quand il s'agit de protéger un être humain, un enfant ? Je demande juste de la logique.

@Ginny McGrath-Williams
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyDim 12 Avr 2020 - 20:38


"Je fais confiance au chef pour les plats. Rien de cru ni de trop épicé, ce soir."

Il sait, bien sûr qu'il sait. Son invitation qui est tombée comme une éternelle épée de Damocles, les paroles de Bailey qui résonnaient en boucle dans ma tête encore et toujours. Le label, les menaces, le jeu d'échec constant qu'il semble mener d'une main de maître depuis bien trop longtemps pour qu'il n'abandonne le travail d'une vie. Il me terrifiait fût un temps, Sebastian. Il me terrifie encore, jamais je ne le nierai. Pourtant, c'est bien moi qui ne baisse pas les yeux, qui n'arrête pas une seule seconde de scruter son profil quand il les évite, mes prunelles. Il parle au serveur et il investit l'endroit et il en est le roi, un temps.

Avant que toute l'attention ne soit rivée sur moi, certainement parce qu'il sait que je déteste ça. "La polykystose rénale est un trouble héréditaire caractérisé par la formation de kystes rénaux entraînant une hypertrophie progressive des deux reins et pouvant évoluer vers l'insuffisance rénale. Presque toutes les formes sont provoquées par une mutation génétique familiale." j'inspire, doucement. J'ai depuis longtemps arrêté d'être naïve au point de savoir qu'il ne se nourrit pas d'avoir une longueur d'avance, toujours. Personne ne sait pour le bébé, et c'est sa raison d'être, de savoir en ces temps-là. La seule naïveté dont j'ai pu faire preuve, est celle de le laisser venir à moi, de ne pas prendre pour acquis d'aller vers lui la première.

Ma serviette vient doucement se poser sur la table, elle quitte mes cuisses alors que je me lève. Et non, mon coup d'oeil n'a certainement pas lâché le sien, lorsque je réduis la distance entre nous, quelques pas à peine, rien de bien dérageant. Ce qui l'est, dérangeant, c'est le retour de l'ascenseur que ma paume lui renvoie, littéralement, s'éclatant en un bruit sourd sur sa joue. Le voilà rétablit, l'ordre, l'équilibre. Pour quelqu'un qui souhaite être aux premières loges de tout, pour quelqu'un qui veut tout prendre et tout connaître, pour quelqu'un qui se comporte en roi et maître, le voilà qui prend la gifle, et qui connaît ma rage, ma hargne, ma haine à travers.

Et pourtant, je reste.
J'y retourne, à ma chaise.
Je me réinstalle, replace avec délicatesse la serviette de tissu là où elle était disposée une vie plus tôt.
Le restaurant reste plongé dans un silence que je refuse, mes paroles le brisant la seconde d'après.

« C'est pas parce que ta famille tombe en lambeaux que tu dois t'attaquer à la mienne, Sebastian. »
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyDim 12 Avr 2020 - 21:20


"Ma famille va très bien, je te remercie de ton inquiétude, qui est, comme tout chez toi, déplacée."

Je ne porte pas la main à ma joue, malgré la brûlure que la gifle a laissée. La douleur physique n'a duré qu'un instant, et ne me préoccupe pas. Le fait que la minuscule McGrath se soit permis de faire une scène, en public, en revanche, m'exaspère au plus haut point. Je ne détourne pas le regard de son visage qui reste ferme, malgré les émotions qui l'habitent. Elle a appris à mieux masquer, depuis qu'elle est ici. "Et je ne m'attaque pas à ta famille. C'est intéressant, d'ailleurs, que tu le prennes comme ça. Je ne fais que te dire des faits que tu connais. Tu es prête à faire souffrir un deuxième enfant de tout ce qu'a traversé Noah ? La peur panique, la douleur, la confusion, la colère, l'épuisement. Pour une fois, il ne s'agit pas de toi, Ginny, ce qui, je sais, est difficile à comprendre pour toi."

Mon gin arrive à point nommé, avec des premières entrées : deux soupes froides, du calamar grillé, des aubergines et de la mozzarella. Très bon choix. J'attends que Hugo nous serve de l'eau puis s'éloigne de nouveau pour prendre une première gorgée de mon élixir de vie. Je goûte l'aubergine, également, qui est préparée exactement comme il le faut. Il n'y a rien d'aussi satisfaisant qu'un dîner dans les règles de l'art. Au moins un peu d'ordre et d'élégance dans cette ville-poubelle.

"Noah n'a pas souffert que de ça, d'ailleurs. Il a aussi eu à subir l'instabilité de ta vie amoureuse. Il pense avoir trois pères alors qu'il n'en a aucun. Es-tu vraiment sûre, cette fois, qu'Auden est le bon ? Entre vos ruptures et vos disputes, ce n'est pas un environnement très sain. Ta famille entière le déteste. Est-ce que c'est ça que tu veux pour le deuxième enfant ? D'autres séparations, d'autres incertitudes." Je grimace, pour l'aider visuellement à comprendre le cauchemar dans lequel elle plonge un être humain qui n'a rien demandé.

@Ginny McGrath-Williams
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyDim 12 Avr 2020 - 21:52


"Ma famille va très bien, je te remercie de ton inquiétude, qui est, comme tout chez toi, déplacée."
« Tu m'as tout appris. »

Son ton est froid, il l'est toujours. J'ai depuis longtemps arrêté de chercher tout bon fondement en lui, sachant que peu importe l'angle, que peu importe la forme, il finissait toujours par faire du mal.

"Et je ne m'attaque pas à ta famille. C'est intéressant, d'ailleurs, que tu le prennes comme ça. Je ne fais que te dire des faits que tu connais. Tu es prête à faire souffrir un deuxième enfant de tout ce qu'a traversé Noah ? La peur panique, la douleur, la confusion, la colère, l'épuisement. Pour une fois, il ne s'agit pas de toi, Ginny, ce qui, je sais, est difficile à comprendre pour toi." et ce n'est apparement que le début.

Les entrées arrivant à peine, mon verre d'eau qu'on remplit, s'assurant de rester une minute de plus juste une à la hauteur de notre table. Comme si j'allais le gifler à nouveau, comme s'il avait la moindre intention d'en venir aux mains. Jamais Sebastian ne se salit même le petit doigt, jamais il ne fait ce boulot-là. Il préfère les mots, il les préfère et il les nourrit, les chérit, les adore. Il préfère s'entendre parler quand le reste du monde préfère ironiquement lorsqu'il se tait, lorsqu'il garde son venin pour lui. Mon verre d'eau vient à mes lèvres, la fourchette avec laquelle je joue distraitement le temps de piquer une aubergine dans l'assiette à partager, quelques tranches de mozzarella que j'arrose grossièrement de vinaigre balsamique, d'huile d'olive, de gros sel. Le pain craque sous mes doigts et des miettes s'étalent sur la table. Énième acte de rébellion lorsque du revers je les balaie de son côté de la nappe, éternellement muette devant ses attaques.

"Noah n'a pas souffert que de ça, d'ailleurs. Il a aussi eu à subir l'instabilité de ta vie amoureuse. Il pense avoir trois pères alors qu'il n'en a aucun. Es-tu vraiment sûre, cette fois, qu'Auden est le bon ? Entre vos ruptures et vos disputes, ce n'est pas un environnement très sain. Ta famille entière le déteste. Est-ce que c'est ça que tu veux pour le deuxième enfant ? D'autres séparations, d'autres incertitudes." la logique voudrait que je tique sur le prénom d'Auden qu'il ajoute à son plaidoyer, le nombre de trois également. La logique voudrait aussi qu'il se tienne loin de ma vie depuis que je ne porte plus d'alliance homologue à celle de son frère. Et pourtant, rien n'est logique avec lui, même s'il prône le concept sur sa vie.

« Tu sais, je me demande pourquoi. » mon couteau qui vient doucement chercher une part de beurre que je ramène sur ma mie moelleuse, celle qui est encore chaude des fours allumés en cuisine. « Pourquoi t'es là, pourquoi tu fais tout ça, et pourquoi tu dis tout ça. » le tout se veut une question légitime, pourtant elle est demandée sur le ton de la constatation. Des motivations, il en a des tonnes. Du calcul, des coups prédéfinis, des motifs réfléchis, il en cumule par centaine. En ce qui concerne son frère. « T'en as rien eu à faire de Noah avant aujourd'hui. Auden pareil. » j'ai été une variable nécessaire à l'équation du temps de Londres, mais ce temps justement, il est révolu depuis plusieurs mois maintenant. Il a le label presque rien qu'à lui, il a Bailey sur un plateau, il a l'univers entier duquel tout saccager. Et pourtant, il s'attarde désormais à mon monde à moi comme s'il y avait encore une maigre part de légitimité.

Ce qui n'a jamais été le cas, ni là-bas, et encore moins ici.
« Qu'est-ce que tu en retires? C'est quoi, ton objectif final? »
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 0:42


"Tu m'as tout appris." Si seulement, Ginny, si seulement. Tu aurais pu devenir quelqu'un de bien, quelqu'un d'important. Tu aurais pu tout réussir si tu avais joué ton rôle aussi bien que pendant la cérémonie de mariage - quoiqu'avec l'air moins effrayé, si possible, moins désolé. Tu aurais pu devenir une grande peintre, ma famille t'aurait aidé, bien plus qu'Auden ne le pourra jamais, lui qui s'intéresse seulement à son nombril et à ses poings. Si seulement tu m'avais laissé t'enseigner ce qui compte vraiment dans l'existence, les subtilités, les nuances, plutôt que de t'empêtrer dans des maladresses que même toi tu ne comprends pas bien. Il y a tant de confusion dans ta vie, dans tes mouvements, même dans tes toiles. J'éprouverais de la pitié si c'était possible, mais ça ne fait pas partie du spectre de mes émotions.

Je tique à peine lorsque Ginny jette les miettes par terre, aussi subtilement provocatrice que son enfant bâtard.

"Tu sais, je me demande pourquoi. Pourquoi t'es là, pourquoi tu fais tout ça, et pourquoi tu dis tout ça. T'en as rien eu à faire de Noah avant aujourd'hui. Auden pareil. Qu'est-ce que tu en retires? C'est quoi, ton objectif final?"

Je pousse un soupir de soulagement.
Enfin, enfin, la toute petite se fait grande et accepte de parler comme une adulte. Peut-être que tout n'est pas perdu pour elle, finalement. Je la regarde faire ce qu'elle sait le mieux faire au monde : manger. Et je souris, et je reprends un peu de gin. La soupe est parfaitement assaisonnée, délicate, fruitée, un arrière-goût de melon. C'est frais, comme la sérénité que j'éprouve à en arriver au fait.

"On n'arrange pas les mariages pour rien, Ginny. Ils ont un sens, une symbolique, une utilité. Nos familles sont unies, que tu le veuilles ou non, jusqu'à la fin. Tu as trahi une promesse que tu as faite, de nombreuses promesses, en réalité, mais tu fais et feras toujours partie de mon clan, malheureusement." Malheureusement pour moi, bien entendu. Pour elle, c'est une bénédiction, même si elle est incapable de le voir ainsi. "Mon père continue d'espérer que tu réaliseras soudain ton erreur et reviendras dans les bras de Bailey. Je suis ici depuis assez longtemps pour savoir que c'est une équation compliquée. Ce qui ne m'empêche pas de te considérer, maintenant et pour toujours comme ma belle-soeur."

Hugo arrive et débarrasse nos entrées. Il jette un oeil à mon gin, mais il est à peine entamé. Je bois lentement, car la modération est une vertu qui a toujours porté ses fruits - comme la persévérance, dont j'ai bien besoin dans une ville d'obstinés sentimentaux.

"L'alternative est assez simple, en réalité. Soit tu réussis à convaincre Bailey que vous êtes faits l'un pour l'autre, après tout, et je vous laisse tranquille pour l'éternité." Et je retourne à Londres, dans mon si beau pays, auprès de mes amis et de mes parents. "Soit tu continues sur ce chemin, et je serai là jusqu'au bout, à détruire peu à peu toute chance de carrière musicale pour Bailey, à faire de ta vie et de celle de ta soeur une existence acceptable, mais toujours inquiétante, toujours en demi-teinte, car je serai là, derrière chacun de vos pas." Je lève mon verre de gin. "A la famille."

@Ginny McGrath-Williams
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 1:23


Son soupir me glace le sang, la soupe me glace les lèvres. J'avais pris pour acquis que les garnitures seraient de meilleure compagnie que lui et c'était sans la moindre déception que j'avais décidé d'y accorder toute mon attention, persuadée qu'il ne répondrait à mes questions que lorsqu'il le voudrait, aujourd'hui mais plus probablement dans des années.

Et pourtant il parle le Fitzgerald. Il a au moins la décence d'assumer ses gestes et d'en justifier chaque bribe, et même si mon mépris évolue au fil de ses mots, n'en reste que je respecte au moins la facilité avec laquelle il cède sans jamais une seule fois me dire que ça ira à plus tard, pour les explications. Que je suis trop fragile pour l'entendre, que je n'ai pas la carrure pour accepter la vérité. Au moins, il me traite en adulte, et après des années à vivre dans mon ombre, la sensation est aussi amère que nécessaire. "On n'arrange pas les mariages pour rien, Ginny. Ils ont un sens, une symbolique, une utilité. Nos familles sont unies, que tu le veuilles ou non, jusqu'à la fin. Tu as trahi une promesse que tu as faite, de nombreuses promesses, en réalité, mais tu fais et feras toujours partie de mon clan, malheureusement." les noix de pin grillées n'ont plus la moindre utilité, la réduction de basilic à la lime n'a plus la moindre saveur. "Mon père continue d'espérer que tu réaliseras soudain ton erreur et reviendras dans les bras de Bailey. Je suis ici depuis assez longtemps pour savoir que c'est une équation compliquée. Ce qui ne m'empêche pas de te considérer, maintenant et pour toujours comme ma belle-soeur." ses mots s'envolent au même titre que nos assiettes, lesquelles filent non sans que j'attrape une dernière bouchée comme si ça changeait quoi que ce soit à la lourdeur de ses propos.

"L'alternative est assez simple, en réalité. Soit tu réussis à convaincre Bailey que vous êtes faits l'un pour l'autre, après tout, et je vous laisse tranquille pour l'éternité." mes prunelles sont restées plongées dans les siennes, chaque mot enregistré, chaque parole mémorisée, aussi bien que l'air fermé qu'il me renvoie, éternel bluff qu'il personnifie sans le moindre pli, sans le moindre masque. Il m'horrifie. "Soit tu continues sur ce chemin, et je serai là jusqu'au bout, à détruire peu à peu toute chance de carrière musicale pour Bailey, à faire de ta vie et de celle de ta soeur une existence acceptable, mais toujours inquiétante, toujours en demi-teinte, car je serai là, derrière chacun de vos pas."

Son verre qu'il hausse, le frisson dans ma colonne vertébrale me fait aussi mal qu'il me cloue sur place. "A la famille." qu'il le lève, son alcool, qu'il le boive son gin, qu'il le laisse remonter, son rictus imperceptible d'avoir, de croire du moins, gagné la partie. « J'ai longtemps, tellement longtemps espéré que t'étais plus que ça. » on passe à notre table offrir une sélection de fromages fins, j'en choisis un et un autre « Tu peux pas t'imaginer le nombre de fois où j'ai tenté de voir au-delà. » m'assurant maintenant de ne lui laisser que les fruits secs, ceux aux mille couleurs qu'il doit détester parce qu'ils ne flirtent pas avec son monde tout en noir, tout en blanc. « Mais finalement c'est juste une preuve supplémentaire, Sebastian. T'es qu'une coquille vide, t'as aucune humanité. » le serveur repart non sans sentir que l'ambiance est à couper au couteau, même couteau qui revient narguer entre mes doigts. Le triple crème qui s'étend comme un charme et mes mots qui ne le lâchent pas une seule seconde. « Et le pire, c'est que tu le prendras sûrement comme un compliment. »

J'inspire, je sais faire que ça quand il est dans les parages, ayant besoin d'autant d'air que possible, tant il me suffoque de part sa simple présence. « Il sait? Qu'on est ici, tous les deux? Il dirait quoi, s'il apprenait que tu passes la soirée en tête-à-tête avec celle qui est promise à ton frère, plutôt que de la laisser être avec lui à recoller les morceaux? » le "il" ici qui est pour son père, bien sûr qu'il comprend. Pas besoin de plus d'explications ni maintenant, ni jamais. « Il dirait quoi, s'il entendait que tu rôdes autour de moi depuis des mois, dans chacun de mes pas? » ses mots que je reprends, éternelle bonne élève attentive, première de classe lorsqu'il s'agit de réparer les erreurs d'avant, de ne plus jamais être aussi faible maintenant. « S'il met tant d'espoirs en moi, si vous mettez tant d'espoirs en moi, t'as intérêt à pas faire dans la demie-teinte inquiétante.  » il menace et je menace autant. Ma voix qui ne se casse pas, le simple bruit qui reste sera celui des assiettes qu'on pose à nouveau devant nous, les raviolis maison à la sauge et à la courge au beurre noisette. Ceux qui sentent divinement bon, ceux qui sont incroyablement savoureux, ceux qui accompagne ma limonade à l'orange sanguine que je lève à son honneur, à son jeu auquel je me suis jurée de ne pas céder. « À la famille. »
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 2:23


"J'ai longtemps, tellement longtemps espéré que t'étais plus que ça." Ah, du fromage. Je mets la voix de Ginny en sourdine, parce que son introduction laisse à entendre qu'elle part dans un monologue épique de films Marvel, sur fond de violons et de fleurs couleur cerise. Je refuse les fruits secs, et je continue à boire mon gin, en me faisant la réflexion qu'il faudrait que je demande à Saül un bon fournisseur de fromages. Je considère la possibilité de voyager un peu autour de Brisbane, mais je ne suis attiré par rien dans cette région. "Et le pire, c'est que tu le prendras sûrement comme un compliment." Ah, elle a fini. C'est un point final, ça se sentait. Je hoche de la tête, car je me doute que son discours devait s'attarder sur mon inhumanité - ce joker que les autres utilisaient lorsqu'ils renonçaient à tout effort réel de me comprendre. Ils prétendaient me voir, mais à travers les prismes de leurs valeurs à eux, sans jamais s'attarder sur ma façon de fonctionner. Le fait est que c'est que ça m'indiffère profondément.

"Il sait? Qu'on est ici, tous les deux? Il dirait quoi, s'il apprenait que tu passes la soirée en tête-à-tête avec celle qui est promise à ton frère, plutôt que de la laisser être avec lui à recoller les morceaux?" Oh, c'est si mignon. Pour la première fois du dîner, j'en serais presque ému. Ginny tente de contre-attaquer. Du haut de ses Converses élimées, elle pense qu'elle est en train d'opérer une riposte. Quand je pense à toutes les informations que j'ai sur elles, à tout ce qu'elle aimerait enfoui, caché, tout ce que je pourrais utiliser et dire encore, mais que je tais, car ce n'est pas le moment encore. Elle continue de parler de mon père, comme si elle le connaissait, comme si elle le comprenait. Elle continue de parler de mon père comme si lui, au contraire, ne savait pas tout de moi, de mon incapacité à avoir ce genre de rapports avec les femmes. Je suis réconforté par l'idée qu'elle n'ait même pas compris ça, Ginny, que tous ses efforts soient ceux d'une araignée qui se débat dans l'eau avant de se noyer.

Le plat arrive : raviolis maison à la sauge et à la courge au beurre noisette. J'ai un sourire pour le serveur, car il est discret, efficace. J'aime les gens qui font bien leur travail. Ginny lève sa limonade. "A la famille." J'acquiesce, et me penche sur mes raviolis. Je goûte. C'est fondant, onctueux. Je jette un oeil à Ginny, qui déguste, et je me dis qu'elle aurait tant aimé l'autre vie, celle où elle découvrait les restaurants trois étoiles Michelin de toute l'Europe. On serait partis en famille, les McGrath et les Fitzgerald, chaque été et chaque hiver, une semaine car nous sommes raisonnables, et nous aurions parcouru les paysages de saveur en saveur, de vin en vin. Ses enfants auraient reçu la meilleure éducation et les meilleurs soins. Elle n'aurait jamais eu à hésiter sur quoi que ce soit. Tout aurait été simple. Et des raviolis de cette qualité, elle en aurait eu à foison.

"Comment va la galerie ? Comment va ta peinture ?" Mal, probablement. Ginny avait déjà paniqué lors de la grossesse de Noah, et elle avait souffert d'une fausse couche récemment. Elle était tout sauf sereine, et ce n'était pas seulement à cause de ma présence.

@Ginny McGrath-Williams
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 18:37


Ce qui n'étonne personne, c'est que j'ai toujours de l'appétit.

Que je laisse ma fourchette errer dans mon plat, jouer avec les pâtes qui se coupent nonchalamment sans le moindre effort, et maintenant assembler la bouchée parfaite, celle où j'aurai autant de courge que d'herbes, celle qui sera noyée sous la sauce onctueuse qui sent la noisette grillée, la truffe fraîchement râpée. Le gros sel craque sous ma dent et ses mots à lui, ils grincent à mes oreilles. "Comment va la galerie ? Comment va ta peinture ?" il fait mine de chercher les failles, quand tout en moi me hurle qu'il les a déjà trouvées. Qu'il ne fait qu'annoncer où sera sa prochaine attaque, quelle sera sa prochaine cible. Il ne laisse rien au hasard Sebastian, ni à Londres ni maintenant à Brisbane, et si le traitement de faveur d'être toujours sa belle-soeur fait office de carton d'invitation pour sa prochaine frasque, alors soit. Au moins, je serai avertie.

« Parfaitement bien. » peu importe ce que j'aurais répondu, il n'aurait rien cru. Il a déjà sa réponse en tête, il a déjà ses cartes à jouer et il a déjà ses pions de bien placés, mes mots ne feront absolument rien et certainement pas retarder l'inévitable. Quand bien même il reste tout un volet qu'il ne connaît pas encore vu la dénomination de sa question. « Tu devrais passer, à la galerie. Quand tu pourras. » il n'a pas su les nouvelles, il n'a pas su l'ajout, il n'a pas encore eu mot des papiers signés et ça, par contre, jamais il ne pourra me l'enlever.

On nous enlève les assiettes, plutôt.

J'ai utilisé toutes les bribes de pain qu'il me restait pour récupérer jusqu'à la moindre goutte, l'huile de basilic qui me tartine désormais grossièrement les doigts. Il s'attendrait à ce que je les lèche comme un gamin mal éduqué quand ma serviette revient se dédier entre mes paumes, que je la poserais presque délaissée sur la table pour aller passer mes mains graisseuse sur ses cheveux trop parfaits, trop léchés, trop bien placés et le rendre aussi affreux qu'il l'est dans mon esprit. Mais je me retiens, un peu parce que la gifle lui rougit encore la joue, surtout parce qu'on pose des sorbets au thym et au citron sous notre nez en guise d'entremets. Et ça me rappelle Lily, ça me rappelle la vie à l'extérieur de ce restaurant. Ça me rappelle que le Fitzgerald croit que le monde tourne autour de lui, alors qu'il n'a pas et n'aura jamais de place dans le mien, de monde.

« Comment va le studio de Londres? Comment vont tes artistes? » retourne chez toi Sebastian, retourne sur ton continent que tu aimes tant. Retourne chez toi et évite-nous la suite, ça vaut mieux pour tout le monde, et toi y compris.
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 19:22


Les raviolis sont excellents, et la richesse de leurs saveurs contraste parfaitement avec la simplicité brute du gin. Si seulement je pouvais partager ce dîner avec mes pensées plutôt qu'avec la McGrath, tout irait pour le mieux, mais on fait avec ce qu'on a. Elle s'échine à prétendre qu'elle va bien et souligne d'un ton appuyé la galerie. Je fais les calculs dans ma tête, le succès d'Auden, le fait que je n'ai jamais bien compris pourquoi ils s'entassaient à trois là-bas, les ateliers, et soudain, je comprends, et je hausse les sourcils. Touché, mais loin d'être coulé. "Félicitations." Entre l'enfant, l'ajout d'une galerie, et la nouvelle maison, ils doivent en avoir, du capital, et des envies de s'engager éternellement à quelqu'un qui les rend fou. C'est intéressant, comme regarder un insecte se prendre la vitre de plein fouet une dizaine de fois.

"N'hésite pas à m'appeler quand la grossesse deviendra difficile. Je connais la spécialiste de néphrologie pédiatrique en Australie, non pas celle sur laquelle tu t'es déjà renseignée, mais celle qui travaille sur les foetus. J'en ai parlé avec elle, et elle est disposée à voyager à Brisbane dès la moindre complication. Elle te fait passer le message de ne pas trop attendre, ceci dit, car l'accroc le plus banal peut se transformer en question de vie ou de mort s'il n'est pas traité dans l'instant." Oui, être ma belle-soeur a des avantages, à condition qu'on sache les utiliser. Je n'aimerais pas qu'elle perde encore un enfant par pure obstination, après tout. Ca nous mènerait à encore une dépression nerveuse, une énième tentative de suicide, un divorce fracassant, bref toute une succession d'évènements aussi ennuyeux que prévisibles.

J'accueille le sorbet avec plaisir, et les questions de Ginny avec agacement. Je déteste qu'on me parle de Londres alors que je donnerais tout pour y être. Pas si vulgaire, la gamine, si elle a compris cela, au moins. "Les artistes se portent bien. Malheureusement, sans la direction artistique de Bailey en Angleterre, les ventes ont baissé. Il a une utilité, en fin de compte." Je goûte le sorbet, et c'est réconfortant, explosif. Je sais qu'après cela vont venir les desserts, et qu'ils seront somptueux sans être lourds, dans un équilibre parfait que tout chef rêve d'atteindre. "Londres me manque. Ce serait si merveilleux que vous fassiez ce qui est demandé de vous." Je finis mon gin, enfin, et on approche le plateau des desserts. Je laisse Ginny choisir des pâtisseries - et elle prend environ la moitié de ce qui est disponible. Le serveur ne sourcille pas, ce que j'apprécie. Je prends un tiramisu et un digestif.

Notre entrevue arrive à sa fin. "J'aimerais te montrer quelque chose." Je sors mon téléphone portable, en prenant mon temps, parce que c'est si délectable de sentir l'inquiétude qui grandit chez Ginny, de percevoir qu'elle se crispe en attendant le prochain coup, le dernier pour ce soir. "Les clichés sont un peu plus artistiques que nécessaire, mais c'est un reporter pour tabloïd qui rêve de travailler pour Magnum. Il m'a fait payer ces photographies atrocement cher, donc j'espère que tu les apprécieras à leur juste valeur." Je vais dans mes brouillons d'email, et trouve celui qui attendait ce dîner. J'envoie. La notification arrive sur le portable de Ginny. Je la laisse découvrir, à son loisir, les photographies d'Auden et Bailey dans leurs ébats les plus prosaïques, il y a si fort longtemps, à Londres. Ce n'est pas un uppercut : ce serait trop simple. C'est une idée que je plante. C'est une image que j'inscris dans son cerveau pour qu'elle y moisisse, qu'elle remplisse de pourriture tout ce que signifie pour elle la grande histoire d'amour Ginauden, l'épopée en douze mille vers.

La toute dernière photo - car le meilleur est pour la fin - est celle d'Auden et Léo, le petit jeune premier qui se balade à la galerie en faisant des yeux de chien battu à quiconque veut bien le regarder. Que Ginny n'oublie pas, malgré tout, qu'Auden n'était pas seulement volage du temps de Londres. Qu'il l'était il y a si peu. Que sa fidélité ne tient à rien. Que leur couple tient à un fil.

Pendant ce temps, je déguste mon tiramisu.

@Ginny McGrath-Williams
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Message(#) Sujet: Re: comme des murmures comme des murmures EmptyLun 13 Avr 2020 - 20:51


"N'hésite pas à m'appeler quand la grossesse deviendra difficile. Je connais la spécialiste de néphrologie pédiatrique en Australie, non pas celle sur laquelle tu t'es déjà renseignée, mais celle qui travaille sur les foetus. J'en ai parlé avec elle, et elle est disposée à voyager à Brisbane dès la moindre complication. Elle te fait passer le message de ne pas trop attendre, ceci dit, car l'accroc le plus banal peut se transformer en question de vie ou de mort s'il n'est pas traité dans l'instant." il est facile à enfiler le masque, celui que j'ai en permanence devant lui. Il l'est encore plus alors qu'à l'intérieur j'encaisse les coups et ravale avec toute la douleur du monde. Il est impassible mon visage, il n'augure rien de bon mais ma fourchette ne quitte pas mes doigts, et ma bouchée finit par être avalée sans que je ne montre quoi que ce soit - à qui que ce soit, sauf à lui. Parce qu'il sait, bien sûr qu'il sait qu'il a frappé fort et juste, mais il ne me retirera au moins pas la dignité de lui accorder à nouveau une scène en public. Je ne suis pas idiote au point d'avoir cru venir ici et en sortir indemne ; je suis là parce que je voulais les connaître, ses armes. Parce que je voulais savoir contre qui j'allais devoir me battre, d'à quel niveau j'allais tomber. Il est impeccable son jeu d'échecs à Sebastian, il faut lui donner.

Le sorbet m'apparaît comme une pause, maigre et obsolète, mais une pause tout de même. Il en prend même une bouchée, il se tait, un temps. Mais ce n'est pas la fin, j'ai été naïve des années durant, alors qu'à l'instant je sais bien que c'est à peine le début, que même si le repas est à une salve de plats de se terminer, la partie avec lui ne fait que recommencer. "Les artistes se portent bien. Malheureusement, sans la direction artistique de Bailey en Angleterre, les ventes ont baissé. Il a une utilité, en fin de compte. Londres me manque. " il ne dit rien qui me surprend ici, il a toujours été honnête et au moins ça, je l'ai appris avec soulagement. Fût un temps même je l'ai respectée, sa franchise, celle qui manquait férocement dans un monde brodé de toutes pièces où rien ni personne ne sonnaient vrai. Il faisait mal, il fait mal encore, mais je me rattachais à ce qu'il me restait pour ne pas sombrer dans un tissu d'hypocrisie comme celui pour lequel il me demande ironiquement encore de céder, ce soir. "Ce serait si merveilleux que vous fassiez ce qui est demandé de vous." « Ce serait si merveilleux que tu fasses ce qui est demandé de toi, aussi. » pars, pars pendant qu'il en est encore temps. C'est tout ce que je t'ai toujours demandé, et c'est tout ce que je te demanderai, toujours.

"J'aimerais te montrer quelque chose." et le voilà, le mot de la fin. Les desserts s'empilent également dans mon assiette, les confitures aux teintes rubis se tartinent à merveille sur les financiers aux amandes aussi dorés que l'est l'apéritif qu'il sirote sagement. "Les clichés sont un peu plus artistiques que nécessaire, mais c'est un reporter pour tabloïd qui rêve de travailler pour Magnum. Il m'a fait payer ces photographies atrocement cher, donc j'espère que tu les apprécieras à leur juste valeur." il parle, il parle tellement, lui qui écoute tout autant. Il fera croire qu'il est ailleurs, il fera croire qu'il s'ennuie, mais il entend tout. Pourtant, il n'entendra rien s'échapper d'entre mes lèvres à la seconde où mon portable posé face contre nappe se retrouve au creux de ma paume. La curiosité est aussi malsaine que viscérale, de voir sur quoi il mise maintenant, quel est le clou de son spectacle. J'hoche de la tête doucement, prenant le temps d'observer les images, de les enregistrer aussi clairement que possible, redressant le menton vers lui la seconde qui suit.

« Il a fait un excellent boulot, avec la lumière. » je sais, Sebastian. Je sais, il m'a dit, il me dit tout, et j'aimerais te dire que c'est bas de frapper par là, terriblement bas, mais j'y arrive pas. Les mots restent pris dans ma gorge, ils y marinent, il avance à pas de lion et il gagne du terrain, je le laisse faire, il en a l'habitude.
« Et les contrastes aussi. C'est à l'argentique? » Léo que j'ai reconnu avant même de forcer quoi que ce soit. Après Bailey il était la suite logique, l'autre pièce manquante d'un puzzle auquel il pourrait ajouter des dizaines de visages encore que ce serait toujours vers le visage d'Auden que mes prunelles se tourneraient. On a un historique chaotique en milliards d'épisodes, certains qui font encore atrocement mal aujourd'hui, pourtant le revers de la médaille de s'être brisés à autant de reprises reste la confirmation que tout se sait toujours, que tout sera éternellement su.

« Ça me flatte presque, tu sais. » je sélectionne avec toute l'attention, toute la douceur du monde les plus belles écorces de gingembre à plonger dans l'eau bouillante qu'on vient de me servir, énième longueur d'avance de sa part qui ne m'impressionne plus. « Que tu m'attaques enfin comme si j'étais une adversaire à ta taille. Personne a jamais pensé que je pouvais l'être, et c'est tout à ton honneur de le constater désormais, vraiment. » mes doigts se dispersent maintenant sur les tranches de fruits frais, y ajoutent une part de crème fraîche quand la chantilly m'est proscrite. « Mais j'espère qu'un jour tu arrêteras de perdre ton temps, et que tu trouveras une autre cible, Sebastian. » mes lèvres se portent à ma tasse, je les brûle sans même broncher une seule fois. « Après toutes ces années, tu dois être si las, si ennuyé de frapper de plus en plus fort sans jamais réussir à atteindre ton objectif. » il frappe, il casse, il brise tout, mais je me relève, je ne sais faire que ça. Et je sais, je sais là, pertinemment, que je viens de signer la fin, que la suite n'en sera que plus abominable. On y est, à la guerre. On y est, et lorsque ma tasse vide tinte sur la porcelaine de l'assiette qui y est assortie, lorsque je prends mon téléphone pour en fermer l'enregistrement lancé depuis la seconde où je me suis installée à la table, je sais que rien ni personne ne pourra l'arrêter. Je sais également que rien ni personne ne pourra m'arrêter, non plus. Il s'est attaqué à Jill et Bailey pendant une vie, à moi aussi. Mais qu'il s'en prenne à Noah, à Auden, et à ce qu'on a créé à deux, ça, c'est trop. C'est horrible, même pour lui.

« Passe le bonjour à papa Fitzgerald de ma part. »

À la prochaine fois, Sebastian.
Je ne te ferai pas l'affront de te dire que c'était un plaisir, l'évidence restant qu'il s'agit toujours d'un calvaire.
Mais c'était nécessaire par contre.
Tu le sais autant que moi.
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