Light up the blunt

Je suis encore dans un bar. Je passe plus de temps dans la ville que dans mon appartement, c'est à se demander pourquoi je paie un loyer. Mais j'aime l'extérieur, le monde, le bruit, la musique. Et rien de mieux que sortir le soir pour ça. Je m'assoit et bois, encore. Je cherche de nouveau une fille qui passera la soirée et la nuit avec moi. Autant en profiter, j'ai jamais de mal à me trouver de la compagnie. Même si je fréquente Elora en ce moment, ça ne m'empêche de m'amuser régulièrement, mais bien évidemment, elle le sait pas. J’enchaîne quelques shots tout seul avant de me retourner et regarder ce qu'il se passe dans le bar.

Un homme un peu plus âgé que moi me regarde avec insistance. Je le fixe aussi, je me dis qu'il est plutôt pas mal pour un mec. Je suis rarement attiré par les hommes mais je suis ouvert à tout genre de nouveauté. Je détourne le regard quelques secondes pour répondre à une fille qui se rapproche de moi. Elle doit être tout juste majeure et ce n'est pas vraiment mon style, elle fait enfant. « Dégage chérie je dois avoir au moins 20 ans de plus que toi ! T'es sûre d'être majeure ? ». Et je ris en la regardant partir, légèrement vexée. Je me retourne pour voir si le gars de tout à l'heure est toujours là et je ne le vois plus. Il a dû partir et je me surprends à être légèrement déçu. J'appelle le barman pour lui demander un nouveau verre avant de repartir à la recherche d'une nouvelle proie qui aurait plus de 20 ans. Je le bois de nouveau cul sec et quand je me retourne je me retrouve nez à nez avec le gars qui était bien plus loin tout à l'heure. « Salut ! On se connait ? ».

Light up the blunt

Light up the blunt

Le mec que j'avais remarqué quelques minutes plus tôt se retrouve juste à côté de moi en quelques secondes, je ne comprends pas vraiment comment, et ce qu'il me veut, mais je le laisse faire. « Votre meilleur bourbon, deux verres, s'il-vous-plaît. » Je tourne mon regard vers lui, qu'est ce qu'il me veut ? Je le salue, et attrape le verre qu'il a commandé, je vais pas cracher sur de l'alcool gratuit. Mais je suis intrigué par ce mec, et je ne comprends pas vraiment ce qui se passe. « Salut. Je te connais plus que tu me connais, pour sûr. » J'arque un sourcil, il a l'air joueur, ça tombe bien, moi aussi. « Ooooh et comment c'est possible ça ? » Je ne l'ai jamais vu, je me demande bien comment ça peut être possible que lui me connaisse aussi bien qu'il le prétend. « Santé. » Je trinque, en le regardant dans les yeux, encore une fois. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe dans ma tête, et j'y réfléchis pas vraiment. Je profite d'un moment, peu importe où ça va m'emmener ce soir. « Santé. » Je bois une bonne partie de mon verre avant de le reposer sur le bar.

« J'aimerais acheter. » Je le regarde et un sourire en coin né sur mes lèvres. « Là tu m'intéresses ! ». J'avais toujours beaucoup de choses sur moi, et je me servais de ces soirées pour en vendre une grande partie. Souvent, je devais travailler un peu, trouver des filles naïves qui pouvaient essayer n'importe quoi pour un peu plus de fun dans leur vie. C'était rare qu'un mec débarque comme ça en me demandant de lui vendre quelque chose. « Tu veux quoi ? ». Je me tourne vers lui en touchant une de mes poches, pour savoir ce que je pouvais bien avoir sur moi après ce que j'avais déjà vendu en début de soirée.

Light up the blunt

« Je sais que tu t'appelles Jet, et que tu as tout ce que je recherche. » Je me demande si je comprends bien, ou si je me fais des films quand j'ai l'impression qu'il appuie sur le « tout ». Quand j'ai l'impression que le type me drague. Je sais pas vraiment comment réagit, je crois qu'il me drague. Et ça ne me déplaît pas au fond. Je le trouve attirant, et son regard est assez envoûtant. Il me donne envie de jouer,de repousser les limites, de tester des choses que j'ai jamais faites auparavant. L'alcool m'aide certainement à accepter toutes ces idées. « Tout ce que je recherche ? Oui j'ai certainement tout ce qu'il te faut dans ma poche. » Je parle de drogue, mais je le teste, je veux voir jusqu'où il va aller, si il est sérieux ou si il ne fait que jouer un jeu pour me déstabiliser avant que je lui vende quoi que ce soit.

Il me dit ce qu'il veut, ce qu'il attend comme effets. Je réfléchis à ce que j'ai sur moi, il a l'air riche et je pourrais lui vendre n'importe quoi à n'importe quel prix. « Je vends toujours de la qualité ! » je fronce les sourcils. J'ai toujours vendu de la qualité, je tiens à ma réputation. Je ne vends que des trucs que je teste, et que j'apprécie. Je sors deux sachets de ma poche. « T'en auras pour quelques temps avec ça, mais je vais te donner mon numéro de téléphone pour que tu puisses re passer commande dès que t'es en manque » Autant en profiter pour gagner un client fidèle. Je lui fais un clin d’œil, joue de mes charmes comme je pourrais le faire avec n'importe quelle fille qui me plairait. Je sais pas ce que ça peut donner, mais je fonce tête baissée dans cette discussion. « Combien ? » Je réfléchis, je calcule vite en voyant la taille des sachets, et en décidant de me faire une petite marge. « 120 les deux sachets. » Pas de négociation possible, le prix sera ferme. Je suis confiant, je me démonte pas et je fais un sourire en coin sans le lâcher du regard. « En cash uniquement ».  

Light up the blunt

Je bois rapidement le verre que ce mec m'a payé. Je réfléchis, j'hésite encore à jouer le jeu. J'essaie de me convaincre que je rentre dans son jeu uniquement pour vendre plus. Pour m'assurer d'avoir un client fidèle, un mec qui me rappellera quand il voudra racheter pour 120€ de drogue. C'est le genre de client que n'importe quel dealeur veut garder, le genre de gars qui ne regardera jamais à la dépense, il essaiera jamais de négocier. Et si jouer de mes charmes peut m'aider à arriver à mes fins je le fais de bon cœur. « Et ailleurs que dans ta poche ? » Il est clairement en train de me faire des avances, et ça me fait rire, mais ça ne me déplaît pas. Et je m'amuse toujours à le suivre, parce que je pense que j'en ai envie, j'ai envie de jouer à ce jeu dangereux avec ce beau mec encore inconnu. Je reste accoudé au bar, croisant son regard régulièrement, j'ai l'impression qu'il ne fait que me fixer et j'en serais presque perturbé. Je ne comprends pas vraiment ce qui m'arrive, mais je laisse faire les choses. « pourquoi quelque chose d'autre t'intéresserait ? » ma voix est assurée, mon regard aussi. Je flanche pas, je veux voir jusqu'où il veut aller, j'ai toujours aimé les nouvelles expériences. « Je suis toujours à la recherche de clients friqués et fidèles » comme n'importe quel dealeur de ce monde.

Je lui vends deux sachets, et je lui donne mon numéro. On pourrait appeler ça joindre l'utile à l'agréable ? C'est possible. On verra ça avec l'évolution de la soirée. Je reçois un message qui me fait sourire avant d'enregistrer son numéro. Je réponds pas, il aura sans doutes d'autres occasions de m'envoyer des messages. « Ravi de faire affaire avec toi. » Je lui fais un nouveau clin d’œil après avoir vérifié qu'il me donnait la bonne somme. « On remet ça quand tu veux ! » Si je pouvais gagner autant chaque soir j'en serais le plus heureux. « ça te dit de sortir fumer une clope ? » Je tourne la tête vers lui en hochant la tête. « Si t'as des clopes je te suis ! ».   

Light up the blunt

« Je suis du genre intéressé par tout » j'arque un sourcil. Je ne peux plus douter, il me fait des avances, et ça me plaît. Je crois que je me rends compte petit à petit que ce mec m'attire, ça me perturbe mais j'aime ça. Est ce que c'est moi ou l'alcool ? Je ne pourrais pas vraiment le dire. Mais je continue, on joue, et j'attends de voir jusqu'où on peut aller. « Enfin, par tout ce qui a de la valeur, bien sûr. » Je croise de nouveau son regard. Je crois qu'il essaie de me faire comprendre qu'il ne s'intéresse pas à n'importe qui, que je devrais me sentir flatter certainement. Et au fond, je le suis un peu. « Donc j'ai assez de valeur pour toi ? » Je le branche aussi, autant en profiter, j'aime toujours les nouvelles expériences. Et, c'est étonnant, mais je n'ai jamais eu aucune expérience avec les hommes. Et ce soir, avec lui, je suis loin d'être contre.

Il décide de sortir du bar, et de me proposer une clope. Je vais pas refuser une clope gratuite après avoir accepté un verre gratuit. Je profite. On se retrouve dehors, et je commence à fumer une clope qu'il me donne, même si j'avais un paquet sur moi. « ça fait longtemps que tu vends ? » Je réfléchis, je ne compte pas vraiment les années. Je suis tombé dans la drogue quand j'étais ado, et que je cherchais à me faire des sous. Et depuis j'ai toujours gardé des contacts. « Je fais ça depuis que je suis gosse, mais c'est un à côté, je fais pas ça tout le temps. » Je continue de fumer et je vois arriver la jeune fille qui m'avait déjà abordé plus tôt dans la soirée. Elle vient réclamer des clopes et je grogne. « Rentre chez toi, ta mère doit certainement t'attendre pour te border et te lire une histoire ». Je me demande vraiment comment elle a pu rentrer, elle a l'air d'avoir 15 ans tout juste. Et l'inconnu intervient, je vois qu'il s'approche en même temps qu'il lui parle. « Hey, gamine, tu veux savoir pourquoi il m'en a procuré, et pas à toi ? » Je fronce les sourcils, j'attends de voir où il veut en venir, et je le laisse faire, un brin amusé. J'ai pas le temps de réagir que ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Je lui rends instinctivement son baisé, et c'est vraiment bien plus agréable que ce que j'imaginais. Il s'éloigne et je reste en état de choc quelques secondes un léger sourire aux lèvres. « Tu l'as bien faite fuir là je crois ! »  

Light up the blunt

Plus les minutes passent, et plus les estimations sur ton compte grimpent, que je réplique à Jet alors qu'il me demande, joueur, s'il a assez de valeur à mes yeux. Oui, il est intéressant ce jeune. Pas trop gamin, sans quoi j'aurais l'impression de fréquenter quelqu'un de l'âge de Clément; mais encore assez jeune pour se montrer provocant et avoir, je le sens, une certaine inexpérience, presque de l'innocence. Cela se voit dans sa manière d'être: il comprend très bien mon intérêt envers lui, mais avance à pas de loup, comme s'il désirait qu'une main de fer gantée dans du velours l'attrape. Il aura ce qu'il veut, qu'il n'en doute pas. Mais pas ici, ce bar est un peu trop "family-friendly" pour se permettre des gestes outranciers. Malgré mon détachement envers à peu près tout ce qui existe, je ne tiens pas à choquer des âmes d'enfants... Ni à avoir leurs parents sur le dos.

Nous sortons fumer une clope, prolongeant ainsi un peu plus notre première rencontre, qui n'est alors plus basée que sur l'achat de produits que je consommerai avec plaisir plus tard, mais qui devient alors un peu plus... à but amical, pour ne rien dire d'autre. C'est là que débarque la gamine furieuse de ne pas avoir eu le droit au privilège d'acheter des stupéfiants. Même si je ne crois pas en Dieu, qu'il la bénisse ! Grâce à elle, je peux accélérer les choses avec le brun qui me fait face, et ça commence par un baiser en bonne et due forme. Sans la langue, l'idée n'est pas de choquer Jet en même temps. En plus, tout le monde n'apprécie pas le French Kiss; pour ma part, je m'adapte sans mal à la plupart des envies de mes conquêtes. Sauf pour les trucs crades, faut pas déconner. La gosse dégage avec une exclamation outrée, et je lâche le vendeur de drogues en ricanant. Il ne semble pas, lui, déçu du voyage qu'il vient d'expérimenter. Je souris, l'air carnassier: Fallait lui faire les pieds. Je tire sur une nouvelle taff, et réplique: En revanche, je pense qu'on va pas traîner ici. Y a moyen qu'elle te dénonce aux flics pour se venger, les gamines de son âge peuvent être vicieuses et inconscientes des risques qu'elles prennent en pensant avoir le dernier mot. D'où je sais tout ça ? Autant par mon expérience d'acheteur que par celle de vendeur. Surtout par celle-ci d'ailleurs; ça fait longtemps que je ne distribue plus rien, mais la majorité des combines et des comportements se transmettent dans le temps, ou disparaissent pour revenir à la charge quelques années plus tard. Y a pas de secrets. Très clairement, mon but n'est pas de finir ma soirée en tôle avec mon dealer du jour. Suis-moi. Je traîne des pieds, avançant vers ma lamborghini que l'on approche au bout d'une dizaine de mètres. J'ouvre la portière conducteur, et avant de m'asseoir, je défie Jet du regard. Tu es déjà allé à l'Emporium Hôtel ? L'un des établissements hôteliers les plus chics de Brisbane. Je vais pas le ramener chez moi, même s'il m'attire comme un aimant, je ne lui fait pas confiance; c'est encore un inconnu, dans le fond, et je ne suis pas débile. Il y a bien d'autres options pour poursuivre notre soirée sans emmerdements. Maintenant, la balle est dans son camp.

Light up the blunt

Un mec me drague, j'ai du mal à croire que c'est la première fois que ça m'arrive. Ou alors, je ne l'ai jamais remarqué. Mais ce soir, ce mec me fait du rentre dedans et ça ne me déplait absolument pas. Je joue avec lui, et je verrais bien où ça finit par me mener. « Plus les minutes passent, et plus les estimations sur ton compte grimpent. » J'arque un sourcil et je souris. « C'est parce que je te fais attendre que je gagne en valeur ou parce que tu te rends compte que j'ai pas mal de drogue sur moi ? » et je ris en finissant mon verre que je repose bruyamment sur le comptoir.

On finit par sortir, pour prendre l'air. Et fumer, surtout fumer. J'ai besoin de me détendre et de continuer à discuter avec ce mec étrange. Je ne connais même pas son prénom. Mais je m'en fiche, ça n'a même pas vraiment d'importance. Je le reverrais certainement pour lui vendre de nouveau trucs après cette soirée. Donc j'aurais tout le temps de lui demander son prénom un autre jour. On fume, on discute, on est bien. Jusqu'à ce qu'une gamine vienne à nouveau me faire chier. Elle vient réclamer une clope, comme si elle avait l'âge légal pour fumer. J'ai même pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit, que le gars inconnu m'embrasse à pleine bouche. C'est loin d'être désagréable. Alors je profite, j'ai toujours aimé tester de nouvelles choses. Et ce soir, j'allais en tester pas mal à coup sûr. « Fallait lui faire les pieds. » Je hoche la tête encore un peu surpris par ce qu'il venait de faire. « Je pense qu'elle a compris que je voulais pas d'elle là ! » Et je souris en la regardant s'éloigner de plus en plus. Il me met en garde, comme si je ne savais pas que cette gamine allait chercher à faire des histoires pour faire son intéressante. « Et tu crois que je devrais faire quoi pour éviter les problèmes ? » Je suis réellement en train d'essayer de faire le mec innocent ? Je suis sûr que je suis pas du tout crédible dans ce rôle. « Suis moi. » Je le suis et je mate sa voiture. A cet instant, la seule pensée qui me vient c'est le fric que je vais pouvoir me faire grâce à lui. Je dois vraiment le garder comme client celui là, quoi qu'il puisse se passer. « Pas besoin de me faire prier pour monter dans cette voiture ! » Je pense que j'essaierai même de négocier pour la conduire. 

Light up the blunt

Ce n'est pas l'attente qui fait monter ta valeur, ni ta drogue. Quoique. Je ricane en le regardant du coin de l'oeil, avant d'ajouter. Non, en réalité, c'est ce qu'il dégage qui m'attire. Il est jeune, mais pas minot; il semble sûr de lui, et dégage une aura bien particulière. Un charisme teinté de fourberie et d'assurance en lui-même, je ne saurais pas vraiment le définir. Mais définitivement, ça me plaît. Tu es intéressant. Voilà comment résumer tout ça en quelques mots. Je ne vais pas faire un éloge de sa personne non plus, déjà c'est pas mon style, et puis on ne se connaît que depuis dix minutes. Chaque chose en son temps.

La gamine est partie, et tant mieux. Ca nous laisse le champ libre pour partir vers une nuit prometteuse. Je lance un regard appuyé à Jet alors qu'il me demande innocemment comment il pourrait éviter les emmerdes. Il ne peut pas savoir que j'ai dealé pendant un temps, et probablement dans des conditions plus merdiques et dangereuses que lui, mais qu'importe. Il n'a pas besoin de mon expérience, même s'il savait que j'en ai; et ça, lui comme moi en sommes conscients. Te fous pas de moi, que je lui réponds d'un ton mi-amusé, mi-sarcastique. Je suis pas né de la dernière pluie, merci bien. En revanche, c'est un vrai rire, bref mais réel, que j'exprime lorsqu'il annonce ne pas avoir besoin de se faire prier pour monter dans ma bagnole. J'en connais peu qui la dédaigneraient, en même temps. C'est parti, alors. Je monte à la place du conducteur, attends qu'il s'installe aussi, et nous partons à la vitesse d'une comète. Normalement, il y en a pour vingt-cinq minutes de trajet jusqu'à l'hôtel. Il est deux heures du matin passées, plus grand-monde dans les rues. Je parie que je mets moins d'un quart d'heure. Tu en es ? Je jette un regard amusé et défiant à Jet, et j'ajoute: Tu choisis l'objet du pari. J'obtempérerais à son choix, à quelques très rares exceptions prêt; je suis assez ouvert d'esprit pour ça.

Light up the blunt

Je ne sais pas vraiment ce qui se passe. Mais ça me plait bien. Je le suis, je joue avec lui. On verra bien jusqu'où ça va nous mener. Mais le brun a l'air d'avoir de l'expérience. Il sait ce qu'il fait, alors pourquoi ne pas le suivre. Une nouvelle expérience, et ça m'amuse. Ça reste une soirée ou je finirai par me taper quelqu'un. J'aime cette idée de toute façon. Et je ne comptais pas repartir avec la fille qui avait l'air d'avoir 15 ans. Il est bien plus vieux lui, je n'ai même pas pensé à lui demander son âge d'ailleurs. Mais est ce que ça avait une réelle importance ? Il avait l'air jeune dans sa tête. Et c'était le plus important.

« La drogue ça peut augmenter ma valeur ! » J'allais bien réussir à le garder comme client pendant un long moment. Et puis, peut-être qu'on pourra consommer quelques substances illicites pendant cette future longue soirée. « Intéressant ! » Je répète doucement ce qu'il vient de me dire. Je suis intéressant, compliqué surtout. Mais intéressant je prend. Il finit même par m'embrasser, sans que je donne vraiment mon accord. Mais je trouve ça plaisant. Qui aurait cru que je pourrais réellement être attiré par un homme un jour. Comme quoi, tout le monde peut être surprenant. « Te fous pas de moi » Je lève les mains en l'air. Je peux toujours essayer de jouer au mec innocent. Ça a l'air de l'amuser. « J'oserais pas » phrase très peu crédible encore. Je ferme la porte de la voiture. J'aurais bien aimé être au volant. Elle fait rêver cette caisse. Il lance un pari. Et je ne peux que décider de jouer avec lui, c'est dans ma nature. Je ne dis jamais non quand on me lance des défis. Moins d'un quart d'heure ça pouvait être possible si il décidait de griller tous les stop et les feux rouges en roulant à 200km/h en plein centre ville. « J'en suis » Il ne me faut pas longtemps pour répondre. « Si tu mets plus de 15 minutes, tu dois m'acheter toute la drogue que j'ai sur moi, et tu peux en faire ce que tu veux. Dans le cas contraire, ce sera gratuit ! » De quoi le motiver, et avoir une bonne montée d'adrénaline avant d'arriver. Si ils arrivaient un jour.  

Light up the blunt

Un sourire étire mes lèvres lorsque Jet me propose de me donner gratuitement toute sa came si j'arrive à l'Emporium Hôtel en moins d'un quart d'heure. Sinon, je lui achète tout. Pari tenu, que je réponds sans une hésitation, et en scellant notre accord d'un check alors que l'on vient de monter dans mon petit bijou automobile. Le trajet devrait normalement faire vingt-trois minutes de là où nous partons; je vais devoir en gagner huit. Le moteur ronfle, la voiture est dans les startings blocks. Je fais chauffer les turbines, je la prépare; je pose mon téléphone portable sur un bidule prévu pour le tenir, je prévois le minuteur. Trois, deux, un... C'est parti. Je clique, le compteur se lance, alors que le bolide démarre en trombe, et en quelques secondes, nous sommes déjà à plus de cent-cinquante kilomètres heures. Pourvu qu'on ne tombe pas sur les flics. Danger public ? Mais non, je la gère, ma bagnole. J'ai pas - trop - d'alcool dans le sang, ni de drogues. Je suis un as du volant, no souci. En plus, je connais des raccourcis peu fréquentés, à force d'aller d'un point à l'autre de Brisbane en voiture, et ce quelle que soit l'heure, pendant les périodes de pointes comme les instants les plus calmes. Les dérapages s'enchaînent, les accélérations de même. Des feux rouges sont sûrement grillés, mais ce ne sont pas ceux équipés de caméras, je connais bien mon itinéraire. Par chance, il y a très peu de trafic, ce soir. Les pneus chauffent, crissent sur le sol goudronné.

Nous arrivons à l'Emporium Hôtel comme des rois, j'ai ralenti un peu quand nous sommes arrivés à la hauteur de l'établissement, histoire de ne pas se faire refouler. Je jette un coup d'oeil sur le minuteur, l'arrête. Quatorze minutes et cinquante-neuf secondes. J'éclate d'un grand rire, alors qu'un chauffeur et son acolytes, attitrés à l'accueil extérieur des clients, viennent nous ouvrir les portes. J'ai gagné ! Mais c'était sur le fil, alors je te paierai la moitié du prix total. Deal ? Plus que la perspective des économies - dont je me fiche royalement - c'est juste le fait d'avoir remporté mon pari qui me réjouis. On descend de la voiture, je laisse les clefs à l'un des deux employés. Je chuchote dans l'oreille de Jet: T'en fais pas, on va utiliser la came que tu m'offres à bon escient. On passe d'abord par l'accueil, il ne reste qu'une "King Suite" pour ce soir. Quoi qu'il en soit, ce sera parfait; cet hôtel est de la top qualité. Je règle les trois cents dollars demandés par carte bleue, prend les clefs de la suite. Je jette un regard plein de sous-entendus à Jet, et on prend l’ascenseur. Je me demande bien s'il sera assez courageux, curieux et excité pour me faire des avances par lui-même, ou s'il va falloir que je mène la danse de A à Z ... On va vite le savoir. Alors que l'on arrive devant la chambre, je glisse la clef dans l'ouverture et j'ouvre la porte. Endroit somptueux, comme prévu.

Light up the blunt

Un défi, parce que j'aime jouer, et parce que je veux voir jusqu'où il est capable d'aller. Parce qu'il a l'air aussi taré que moi, et ça, c'est compliqué à trouver. Et puis je compte bien le suivre de toute façon, alors autant continuer de s'amuser. J'hausse un sourcil quand il me dit qu'il accepte le défi. Je risque de devoir rembourser toute une soirée de marchandise. Mais là je m'en fiche, parce que je m'amuse. Et parce que c'est toujours sur mon stock, parce que Lou ne m'a pas encore communiqué l'adresse pour récupérer plus de cam. « J'attends de voir tes talents de conducteur ! » Impossible qu'il soit meilleur que moi, parce que je suis imbattable sur un circuit. Je n'ai jamais fait une course en plein centre ville, mais au volant d'une voiture pareille, je serais capable de faire n'importe quoi. Il se prépare et je ne m'attache même pas, j'aime le danger, et le risque. « Si tu te loupes, t'auras certainement ma mort sur la conscience » Et je ris, parce que je trouve ça marrant à ce moment là.

Je regarde le chronomètre, et je croise les doigts pour ne pas perdre. Mais je ne peux rien faire à cet instant, je n'ai aucun pouvoir. 14 min 59... Je grogne, ça devrait être interdit de faire des trucs pareils. « J'ai pas besoin de ta pitié, t'as gagné c'est tout ! » Je fais un clin d’œil, parce que je ne veux pas passer pour le mec désespéré parce qu'il perd la thune qu'il devait se faire pendant sa soirée. Je sors de la caisse et je le suis dans l'hôtel. « Je veux conduire cette bagnole, je suis sûr que je fais un meilleur temps que toi. » Mais pas là, pas maintenant. Là j'ai envie de me défoncer dans une chambre d'hôtel de luxe sans rien payer, avec ce mec que je ne connais que depuis une heure. « J'allais pas attendre ton autorisation pour t'en voler, ça fait partie de mes spécialités. » Parce que oui je vole aussi, je suis plutôt multitâche comme gars quand il s'agit d'activités illégales. On entre dans un énorme chambre et je regarde autour de moi avant de déposer les sachets que j'ai dans mes poches sur la table basse. « On commence par quoi ? »