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 See the flames inside my eyes - Hayden

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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyMer 20 Mai - 19:44


Hayden était toujours surprise de constater à quel point Keith possédait la capacité de lire en elle comme dans un livre ouvert. Il savait discerner sans grandes difficultés ses piques de sa sincérité, et ne s’attardait jamais plus que nécessaire sur ses paroles qui, elle le savait, dépassaient parfois les limites. Il avait raison, au fond. Les proverbes et les citations ne les avaient jamais réellement concernés, eux qui vivaient depuis des années avec leur propre incompréhension du lien qui les liaient. Son excès soudain de dramaturgie la fit rire, et elle roula des yeux en l'entendant réfuter en bloc son idée de lui dédier sa propre chambre. Evidemment, qu'elle se contenterait du canapé – ou même de rien du tout, d'ailleurs. Toute cette comédie n'était qu'un prétexte pour détendre l'atmosphère, comme d'habitude. Ils avaient risqué tant de fois la séparation et le rejet, pour finalement reprendre là où ils s’étaient laissés, comme si le temps entre eux ne s’était jamais vraiment écoulé. Il ne s’agissait pas tout à fait d’un hasard, que Keith ait immédiatement rebondi sur les difficultés familiales qu’Hayden pouvait parfois ressentir. Ce qu’elle avait lancé comme une boutade avait eu le don de rendre son meilleur ami soudainement très sérieux, et la comédienne haussa doucement les épaules face à ses diverses interrogations. « Elle me demande toujours comment je vais, et elle m’écoute. La plupart du temps, en tout cas. Ce n’est pas tellement ça, le problème. Tu le sais bien. » Hayden mima un écœurement poussif en entendant les paroles qui suivirent, soucieuse d’agacer gentiment un Keith qui, elle le savait, regrettait déjà de lui avoir pardonné aussi rapidement. « Ne t’avise même pas d'un jour penser à m’embrasser. Il ne me lâcherait plus du tout, après ça. Garde ta salive pour tes jolies collègues à qui tu fais de l’œil. Quant à Samuel… je reviendrais vers toi le jour où je comprendrais enfin tout ce qui lui passe par la tête. » Un tel aveu n’avait pas suffi à adoucir son meilleur ami qui se montra ferme et définitif à l’idée de se laisser traîner une nouvelle fois dans une soirée qui pouvait ressembler de près ou de loin à un gala. Peu surprise, Hayden laissa échapper un soupir, relevant des yeux suppliants vers Keith, prête à le faire plier. Elle avait besoin de lui et de cet apaisement qu’il lui procurait, pour son grand retour dans la vie mondaine de Brisbane. Evidemment, c’était beaucoup trop déstabilisant de le lui avouer directement, et elle espérait que l’ancien lieutenant le comprendrait de lui-même. Peine perdue. « Je n'ai pas encore reçu le carton d'invitation, je t'en dirais plus dès que possible. Je peux déjà te promettre une chose : il y a très peu de chances pour qu'on le croise là-bas. » La comédienne préféra se taire sur les raisons de sa certitude, ne souhaitant pas évoquer le scandale actuel et prendre le risque de relancer la colère de son meilleur ami. « Je ne t’oblige à rien bien sûr, et tu as encore le temps d’y réfléchir, mais ça me ferait vraiment plaisir, que tu m’accompagnes. Comme avant. » Et une fois n’est pas coutume, Hayden s’illustrait par son honnêteté la plus totale.

La jeune femme n’avait jamais réellement attribué le sentimentalisme à l’un des traits de caractère prédominant chez Keith. Elle l’avait toujours considéré comme quelqu’un de détaché des autres et de ses propres sentiments, comme une armure de protection délibérément portée pour se protéger de l’extérieur. C'était en partie pour cette raison, que la jeune femme avait mis autant de temps à l’apprivoiser. Le professeur se laissait rarement émouvoir, et ce n’était toutefois pas faute d’essayer, à grand renfort de comédie et de battements de cils. Non, Keith n’était définitivement pas le genre à déposer les armes face aux émotions. Mais en farfouillant les cartons qui s’étendaient à perte de vue, Hayden pris conscience de l’accumulation des souvenirs physiques qui s’offraient à ses yeux. Elle s’attarda sur un carton en particulier, qui semblait déborder de photographies, toutes en très bon état à sa plus grande surprise. La jeune femme esquissa un léger sourire en parcourant les clichés qui respiraient le bonheur de moments partagés ensemble, mais son cœur se serrait légèrement lorsqu’elle rencontrait le regard de Danika sur l’une ou l’autre des photos. A son bon souvenir se rappelait un temps où les choses étaient plus simples, et où Hayden ne se sentait pas tiraillée entre une loyauté qu’elle souhaitait convertir en soutien et la tournure d’une relation qu’elle ne voyait plus d’un très bon œil. Elle n’avait jamais été du genre à se morfondre sur le temps qui passe, préférant de loin profiter des expériences que la vie défilante lui apportait. Parfois pourtant, les époques se succédaient trop vite et elle se surprenait à vouloir arrêter le temps, suspendre un moment qu’elle savait perdu à jamais. Le temps de l’innocence était bien loin, désormais. Mais ce constat n’était pas aussi amer, comparé au regard dur qu’elle accrocha au détour d’un nouveau cliché. Celui d’une personne qui lui avait fait comprendre le sens du mot trahison pour la première fois de sa vie, brisant au passage un à un les rêves les plus fous qui avaient autrefois animés l’âme de son meilleur ami. Andréa lui semblait désormais arborer un sourire qui se transformait en rictus, et Hayden grimaça à son tour. La comédienne n’avait pas le bon rôle pour juger les amours absurdes et aveugles, elle le savait, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur le bien-fondé de la présence permanente de ces photos au milieu d’un carton rempli de souvenirs heureux. Elle aurait aimé croire qu’il s’agissait d’un oubli, d’un manque de temps, d’une erreur de tri infortunée. Mais Hayden savait, au fond d’elle. Elle savait que l’acte était volontaire, et que si elle prenait la peine de fouiller un tant soit peu plus en profondeur, elle tomberait sur des dizaines de clichés similaires. Si la jeune femme n'avait jamais vraiment pardonné à Keith de ne pas avoir porté plainte et ainsi d’avoir laissé son ancienne coéquipière sans sortir comme si de rien n’était, elle n’avait pas le cœur à lui reprocher de ne pas réussir à tourner convenablement la page. La jeune femme l’aurait souhaité, pourtant. Réussir à le faire passer outre cet amour destructeur qui, non content d’avoir failli lui coûter la vie, continuait à lui maintenir la tête sous l’eau. Lui faire comprendre que parfois, la vie était plus douce, quand on acceptait de n’avoir aucune explication définitive à des événements qui nous laissaient abasourdis. Keith n’abordait le sujet que très rarement, mais ses rares interventions en la matière suffisaient à faire comprendre à Hayden que sa peine était loin d’être consolée. La colère et l’incompréhension continuaient de l’animer, ravivant sans cesse un feu intérieur qui ne demandait qu’à être éteint. C’était dur, de faire le deuil d’une chose qui était terminée. Presque impossible, de faire le deuil d’une chose qui ne s’était jamais tout à fait produite. « Tu devrais investir dans des cadres, pour commencer. Et sauver tes souvenirs de la poussière. » Elle reposa distraitement les photos dans leur carton d’origine, offrant au passage un sourire compatissant à Keith. « Mais pas tous tes souvenirs, bien sûr. Comme ce n’est visiblement pas ton fort, on fera le tri ensemble. » Et elle aurait pu parier que la plupart des clichés trouveraient leur destination finale dans les flammes de la cheminée de l’ancien lieutenant. Au fond, ce n’était pas étonnant, que son meilleur ami ne parvienne pas à oublier pour avancer. Chaque élément qui accrochait son regard faisait incontestablement appel aux épreuves les plus douloureuses que Keith ait eu à traverser, et il tenait du miracle qu’Hayden ne le retrouve pas prostré dans cette pièce chaque soir. « Ça te manque beaucoup, je suppose. » La comédienne avait désigné d’un geste l’ancien uniforme conservé avec soin. « Tu ne t’es jamais demandé si elle finirait par revenir, un jour ? » La journée avait déjà été suffisamment riche en émotions, et il n’était même pas midi. Hayden avait hésité à s’abstenir, mais la curiosité avait été trop forte. Si elle voulait aider convenablement Keith, il lui fallait trouver une solution pour rattraper le temps perdu. Et malheureusement, cela passait aussi par aborder les sujets qui fâchent. Et taire un nom maudit, que la comédienne craignait de laisser échapper, de peur qu’il ne matérialise soudainement la personne évoquée sous leurs yeux.
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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyVen 22 Mai - 23:56


See the flames inside my eyes

Après la fusillade, sur mon lit d’hopital, je me suis retrouvé à devoir apporter un regard nouveau sur ma vie, sur mon entourage et sur mon futur. Après réflexion, je me suis rendu compte que je m’étais toujours posé la question de savoir à quoi pouvait-on reconnaître un ami d’une simple connaissance. Je m’étais demandé si quelques fous rires partagés au détour de soirées volées pouvaient être une des caractéristiques de cette définition. Puis je m’étais souvenu que j’avais cette faculté de rire souvent avec autrui malgré cette apparence froide et distante. Mais je n’étais pas ami avec tout le monde non. Je les comptais même sur les doigts d’une main… Alors je m’étais demandé si cela n’était pas dans le partage. Celui qui est entier, réel, silencieux et bienveillant. Celui qu’en réalité nous avions eu instinctivement lorsque nos regards s’étaient croisés, assis sur ce même canapé la première fois avec Hayden. Un enterrement, un silence, une absence de jugement dans son regard. Voilà. Si je devais décrire l’amitié, je ne prendrais qu’un seul mot, un seul prénom. Le sien. Je m’étais demandé comment le ciel avait pu mettre en une seule et même personne autant de bienveillance, de respect et de patience. Puis je m’étais dis que la préciosité de cette femme était bien trop importante pour que je ne la sacrifie comme j’avais tendance à le faire dans mes relations normales. Et malgré tout… Non, je ne voulais pas repenser à cette faculté de sabotage que je possédais de façon indéniable. Elle était là, sur mon canapé à évoquer sa vie de famille comme ils le faisaient en temps normal. N’était-ce pas là que l’on voyait réellement une amitié sincère ? Je n’étais pas du genre inquiet sur la gestion qu’avait Hayden sur ses relations. Mais j’avais toujours le cœur serré en pensant à ma famille que je n’avais plus quand elle, avait une famille qui ne la reconnaissait pas à sa juste valeur. Je soupirais en roulant des yeux. « Elle écoute oui, mais elle n’entend pas… C’est tout un art et tu le sais… Que faut-il que tu fasses de plus ? » lui demandais-je tout en connaissant pertinemment la réponse, roulant des yeux face à son écœurement maladroitement joué. « Qui te dit que ce n’est pas toi qui y penses secrètement bien plus que moi ? Quoi que non… Je suis surqualifié par rapport à ton style d’hommes… Bien trop de qualité pour pouvoir bénéficier du rôle, j’en suis désolé. » ripostais-je en me voulant ironique même si j’espérais que le message était réellement passé. « Je pense que pour ton frère, c’est peine perdue… » conclus-je aussi fermement que je pouvais l’être sans vouloir la braquer. J’aurais presque pu céder en la voyant. Presque oui. Parce que ses yeux suppliants m’arrachèrent un soupire las, m’obligeant à détourner le regard pour éviter de me retrouver comme un parent face à sa progéniture à laquelle il était incapable de refuser quelque chose. Pourtant c’était ce que j’étais. Incapable de lui dire non. Je me frottais les tempes, secouant la tête. « Tu m’épuises Siede… Tu m’épuises… » lâchais-je comme un signe d’aveu : je l’accompagnerais, sans aucun doute. « Je n’ai plus de costumes à me mettre… puis va falloir que tu t’occupes de me couper les cheveux… Je peux gérer la barbe… » ripostais-je en la regardant sérieusement. Aussi sérieusement que la promesse cachée que je venais de lui faire : Là où elle irait, je ne serais jamais loin.

S’il y avait bien un point où nous étions semblables sans la moindre hésitation, c’était le côté surprotecteur que nous avions l’un envers l’autre. Ce qui impactait ses émotions, m’impactait par la même occasion. Et même si je détestais du plus profond de mon être Jamie Keynes, estimant que je n’avais pas su l’en protéger, je compris rapidement que l’indépendance d’Hayden était l’une de ses forces autant que sa faiblesse. Pourtant je lui enviais cette capacité, moi qui n’étais pas capable de vivre ailleurs que dans le regard d’autrui. Le paradoxe quand on se voulait solitaire. Pourtant je me rendais compte, en la laissant entrer dans cette chambre, que son impression était importante même si je ne le montrais jamais. Ma capacité à intérioriser était remarquable pourtant ici se trouvait la matérialisation du chaos dans lequel j’étais. Perdu, dérangé et j’en passais... J’étais resté adossé à l’encadrement de la porte, me tenant l’un des flancs pour tenter de faire disparaitre la douleur naissante que je reconnaissais comme étant celle dû à l’effort physique fait en amont. Je ne voulais pas inquiéter de nouveau ma meilleure amie et je décidais de rester un peu plus loin, la laissant découvrir par elle-même ce que renfermait ces cartons. Après tout il ne devrait pas y avoir la moindre des surprises, mon cœur n’ayant plus aucun secret pour elle. Pourtant je pense que pour la première fois depuis de nombreux mois, je venais de rouvrir cette porte qui était comme l’entrée à toutes ces émotions que je tentais de dissimuler. Je n’étais pas du genre matérialiste et pourtant je ne réussissais pas à me débarrasser de ces photos et ces tenues, comme un doux écho de mon bonheur détruit, que je ne toucherais probablement plus jamais. Je relevais le regard vers la voix d’Hayden, observant ce qu’elle tenait dans la main. « Est-ce qu’il y a réellement quelque chose à sauver ? » lui demandais-je subitement, n’ayant plus la force de cacher mon appréhension. Après tout, c’était une peine perdue de vouloir dissimuler la moindre chose à ma meilleure amie. Je m’approchais des photos qu’elle venait de récupérer, les attrapant à mon tour avant de les épousseter dans un soupir. Il y avait bien trop de souvenirs que je ne pouvais regarder droit dans les yeux. Je n’étais pas prêt à pouvoir admettre que mes sentiments m’avaient voilé la face. Que celle que j’avais pendant longtemps considéré comme une sœur était revenue avec autant de fracas que ma meilleure amie dans ma vie. Et que mon envie de m’éloigner d’autrui prenait bien plus de sens quand je prononçais le mot lâcheté que réalité. Hayden avait raison, le tri était inévitable. Mais qui d’autres que moi pouvait l’instaurer ? Rien qu’à voir défiler les clichés, je les reposais instinctivement dans le carton. « Il y a de jolies photos quand même… » lâchais-je, un portrait d’Andréa dans les mains sur lequel je passais mon pouce à maintes reprises, restant obnubilé par la vision de ce regard quasi angélique à qui j’aurais donné le bon dieu sans confession… ou ma vie en question. Je tournais enfin – non sans nonchalance – le regard vers l’uniforme qu’elle désignait. « Je ne sais pas si cela me manque… Je ne sais plus… Parce que malheureusement, bien trop de souvenirs sont rattachés à elle… Et que les rêves sont forcément éphémères… Tôt ou tard, on finit par se réveiller, puis on se rend compte que ce que l’on a pris pour un rêve n’était en réalité qu’un immense cauchemar… » lâchais-je en me laissant glisser contre les cartons, par épuisement. Parce qu’une fois encore, j’avais beau tenté de garder la face, je n’étais que l’ombre de moi-même. L’entendre parler d’Andréa m’avait coupé les jambes. Comme si l’idée même qu’elle revienne pouvait m’apeurer… Parce que c’était le cas. Mais j’en oubliais presque que dans cette histoire, je n’avais pas été le seul à me sentir trahi. « Venir finir le travail tu veux dire ? » lui demandais-je la voix enrouée. « J’y pense toutes les nuits en fermant ma porte à clé… » avouais-je à demi-mot, mes mains venant se serrer l’une à l’autre comme pour chasser l’angoisse naissante. « Je ne sais toujours pas pourquoi… Et je pense que je ne le saurais probablement jamais… Un peu comme toi avec ton Keynes… On a chacun notre fardeau… Un jour peut être tu comprendras pourquoi ton esprit est obnubilé par un homme qui ne te mérite pas… L’avantage pour toi, c’est que je ne suis pas irréprochable, donc je me contenterais de ne rien dire… » avouais-je en lui tendant de nouveau la photo d’Andréa, voulant m’en débarrasser même si ce geste était à effectuer à contre-cœur, mon regard toujours accroché au papier brillant. « Tu ne t’es jamais demandée ce que pourrait être nos vies sans eux ? » lui demandais-je soudainement. « J’essaye… Vraiment… Mais je revois ces cicatrices qu’elle a laissé… Comme par égoïsme… Je revois son regard… Son bras tendu…  Puis je me dis qu’après tout… J’ai peut-être ce que je mérite… » avouais-je comme si l’idée même de penser à elle me propulsait dans le vide, tenu à une corde fine qui risquait de rompre au moindre faux mouvement. « Andréa a détruit celui que j’étais… Et je suis désolé de t’annoncer que même avec toute la bonne volonté du monde, l’âme de ton meilleur ami est morte sous les balles ce soir-là… Je ne suis plus qu’un fantôme errant… La preuve en est ici… Je me satisfais de ce chaos, de ce trop-plein du passé, moi qui suis vidé… il n’y a rien de mieux que de vivre par procuration… » riais-je de façon sombre, secouant la tête. Je n’avais pas tenu en équilibre bien longtemps. Mais par chance, la chute m’apeurait moins quand je savais qu’Hayden était là. « Je ne devrais pas te faire perdre ton temps… Tu as peut-être d’autres personnes à voir… Ou faim… Désolé si la légèreté n’est qu’éphémère… Au moins, à Londres, tu n’avais pas à t’embarrasser de ce genre de discussion futile… » dis-je en me redressant à l’aide du mur qui se trouvait face à moi, reprenant la sortie de cette pièce qui commençait à m’étouffer. Je comprenais mieux pourquoi je la maintenais fermée à clés. Je finissais mon trajet dans la salle de bain, laissant l’eau froide couler longuement dans le lavabo avant de venir en passer à plusieurs reprises sur mon visage. Le froid me rappelait que toutes mes pensées n’étaient qu’illusions. Et l’odeur de ma meilleure amie m’ancrait à l’instant, me hissant de ce bad trip malvenu. Je n’osais tourner la tête vers elle, mes mains fermement agrippées au rebord du meuble. « Je suis désolé… Rentre chez toi, ça va aller… On s’appelle plus tard… » lui dis-je en voulant la rassurer tant bien que mal, mon regard venant chercher le sien à travers le miroir. Je détestais me montrer dans cet état et pourtant mon corps et mon cœur cherchaient à me faire comprendre qu’une seule chose : Je ne respectais pas mes limites.


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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyDim 24 Mai - 22:54


Hayden haussa une nouvelle fois les épaules en entendant la remarque de Keith sur le manque d’intérêt que sa propre mère pouvait parfois lui porter, ne partageant pas totalement l’avis du jeune homme à ce sujet. Evidemment, il s’inquiétait pour elle, et la comédienne ne pouvait totalement lui tenir rigueur des termes durs qu’il pouvait parfois utiliser pour s’exprimer, et ainsi définir les relations compliquées qui liaient Hayden à sa famille. Mais la comédienne n’était pas en mesure de blâmer ses parents qui avaient fait de leur mieux, surtout quand elle commençait elle-même à comprendre, avec les années qui s’écoulaient, où sa part de responsabilité pouvait se situer. Le constat était d’ailleurs équivalent lorsqu’il s’agissait des réactions que son frère pouvait avoir ; si son habitude nouvellement déclarée de se mêler d’un peu trop près de sa vie amoureuse l’agaçait au plus haut point, Hayden se sentait capable de le comprendre, au fond. « Laisse tomber. C’est un débat sans fin et je crois que notre dose d’émotions à tous les deux a largement été dépassée pour aujourd’hui. » La blague de mauvais goût à propos des standards masculins d’Hayden, elle, ne passa pas inaperçue, et la jeune femme s’empressa de donner un léger coup d’épaule à son meilleur ami, même si elle savait pertinemment qu’il le sentirait à peine. « Je ne suis surtout pas prête à prendre le risque de passer ma vie entière avec toi. Je risquerais d’être heureuse, c’est bien trop dangereux. » L’ironie faussement désavouée de la comédienne était souvent déstabilisante. Mais s’en rendait-elle toujours compte ? Ce point-là demeurait un mystère bien gardé.

La jeune femme n’ignorait pas que son meilleur ami ressentait quelques difficultés à lui dire non, et elle avait en conséquence toujours mis un point d’honneur à faire en sorte de ne jamais s’en servir pour ses propres intérêts. Car Keith avait beau se dissimuler sous une carapace de colère et de sarcasme, la comédienne savait qu’une fois que l’on avait réussi à atteindre son cœur, il lui arrivait de devenir aveugle et imprudent à la faveur d’une loyauté sans limites. Elle le connaissait capable de s’abandonner totalement et de tout donner pour les personnes à qui il tenait, et s’il s’agissait indéniablement d’un de ses traits de caractère qu’elle appréciait tout particulièrement, Hayden n’en demeurait pas pour le moins inquiète en permanence qu’il finisse par se faire manipuler un jour ou l'autre. La dernière fois qu’il s’était laissé attendrir au point de ne plus discerner correctement les intentions des gens qui l’entourait, Keith avait risqué de perdre la vie, et la jeune femme s’était juré qu’une telle chose ne se produirait plus jamais. Mais il était difficile de lutter contre cette même ligne de conduite qui l’avait empêché de porter plainte et ainsi de s’offrir une justice méritée, qui aurait à coup sûr pu tous les soulager. A l’époque, la comédienne n’avait eu d’autres choix que de respecter sa décision, bien qu’aujourd’hui encore, elle ne parvenait pas à la comprendre. Pour autant, Hayden n’avait rien oublié, et si elle était heureuse de le voir céder une nouvelle fois pour l’accompagner dans une des soirées mondaines qu’elle avait l’habitude de fréquenter, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de ressentir un léger goût amer. Elle le faisait pour le bien de Keith, c’était certain. Mais ne voyait-elle pas en lui et en sa présence acquise une manière de se réconforter, un rempart contre ses propres angoisses ? Le principal concerné avait déjà repris la parole, extirpant la jeune femme se sa torpeur, lui accordant sans le vouloir un répit furtif mais bien réel sur des réflexions sur lesquelles elle n’était définitivement pas prête à se pencher. « Tes cheveux sont très bien comme ça, je suis sûre que les photographes vont adorer. » Hayden n’était de toute façon pas la plus adroite, lorsqu’il s’agissait de tenir une tondeuse entre ses mains.

La comédienne comprit un peu tard qu’elle avait dépassé les limites établies de la curiosité sans le vouloir. Sa question d’apparence anodine avait touché Keith plus qu’elle ne l’aurait voulu, et elle se mordit la lèvre inférieure en constatant, impuissante, l’escalade de conséquences engendrées bien malgré elle – cela allait de soi. Hayden avait ouvert la bouche à plusieurs reprises pour protester, donner son avis contraire sur des détails évoqués par le professeur, mais ce dernier semblait beaucoup trop embourbé dans ce qui se rapprochait d’un aveu de pessimisme le plus total pour lui laisser une ouverture. Au fond, Keith ne lui accorda même pas l’opportunité de structurer sa pensée, ni de lui fournir une réponse qui contribuerait à lui remonter le moral. Il avait déjà fui, comme tant de fois par le passé, et Hayden soupira, clôturant soigneusement l’unique carton qu’elle avait eu le temps d’ouvrir. Elle referma la porte derrière elle, consciente que la balade dans l’allée des souvenirs venait de prendre fin pour un long moment, sans aucun doute. « Tu te sens mieux ? » Hayden avait rejoint Keith dans la salle de bains, passant une main dans son dos comme pour l’apaiser quelque peu. Sa peau était brûlante à travers le vêtement, et elle se demanda pour la dixième fois de la matinée ce qu’elle était censée faire pour l’aider. Elle avait balayé d’un soupir sa remarque sur sa vie londonienne qui était supposément moins contraignante, comme s’il n’était même pas négociable qu’elle ne décide pas de quitter la maison de son meilleur ami dès que les émotions étaient un peu trop fortes. C’était principalement sa faute, après tout, si Keith était dans un tel état, et elle aurait été une bien piètre meilleure amie si elle avait pris l’habitude de baisser les bras à chaque adversité. Et les obstacles étaient nombreux, ces dernières années. « Il m’en faut bien plus pour me faire partir, tu devrais le savoir. Tu es juste fatigué, Keith, et si tu apprenais enfin à écouter ton corps plutôt que de repousser sans cesse tes limites, tu verrais à quel point les choses pourraient être plus simples, pour toi. » Hayden abandonna la salle de bains au profit de la cuisine de son meilleur ami, farfouillant dans le frigo et dans ses placards, ne parvenant même pas à feindre l’étonnement en constatant qu’elle n’allait pas pouvoir faire des merveilles. « Ajoute les courses à la liste des choses à faire ensemble. Un peu plus et on s’amuserait presque, je ne sais pas si je vais pouvoir supporter tant de joie ! » La comédienne plaça une casserole d’eau sur les plaques, patientant les bras croisés, tournée dans la direction de Keith. Elle le fixa d’un air sévère, lui désignant le canapé d’un signe de la main. « Assieds-toi, je prends le relais pour tout le reste. Je ne reviendrais pas sur ce que tu viens de dire car tu n’es visiblement pas prêt à avoir une discussion sérieuse à ce sujet, mais sache que ce n’est que partie remise. » Hayden passa une main dans ses cheveux, soudainement très lasse. « Et écoute-moi bien, Keith. Je te jure que la prochaine fois que je t’entends prétendre que ta vie est terminée ou que tu serais mieux si tu te retrouvais seul, je quitte cette maison pour toujours. Et tu sais que je tiens toujours mes promesses. » Le ton était froid et sans appel. Le cœur n’y était pas, mais la jeune femme espérait déclencher un déclic plus que nécessaire chez l’ancien lieutenant. Et si cela ne venait pas d’elle, qui pouvait s’en charger, au juste ?
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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyJeu 4 Juin - 14:48


See the flames inside my eyes

Il y avait parfois des sujets que je préférais ignorer personnellement. C’était d’ailleurs pour cela que je comprenais généralement quand Hayden refusait la discussion. Après tout, n’étais-je pas l’épaule sur laquelle elle pouvait s’appuyer à n’importe quel moment, sans la forcer réellement ? C’était ce que j’espérais et ce qu’elle m’avait prouvé la première fois où elle avait évoqué sa relation parentale. Le comble était que je venais de perdre la mienne, et pourtant j’étais tout à fait prêt à l’écouter, à l’aider du mieux que je pouvais. J’oubliais ma peine pour celle qu’elle laissait entrevoir derrière ces solides barrières. Avec la patience, j’avais forcé le verrou et son cœur m’avait été visible… Tout comme le mien trônait entre ses mains. Alors je savais, pour avoir pratiqué le Siede pendant des années, que lorsqu’elle décidait de me demander de laisser tomber une discussion, il n’était pas nécessaire d’insister. Je me contentais de lui sourire en guise d’acceptation, sachant pertinemment qu’il ne s’agissait ici que d’un acte de report. Car tôt ou tard nous nous retrouverions à devoir mener cette discussion au fil des autres, jonglant subtilement sur l’ascenseur émotionnel de nos retrouvailles qui nous rendait bien trop fébrile par moment. « Profitons de ce calme avant la probable tempête » était le parfait résumé de notre relation. Et pourtant je n’avais jamais connu de si délicate tempête aussi dévastatrice soit-elle.

Je me frottais lourdement l’épaule, l’air faussement outré face à son geste qui n’était qu’une suite logique à ma remarque. Touchée mais pas coulée. J’haussais les épaules réfléchissant à cette vie bénéfique qu’elle décrivait à mes côtés, réfléchissant quelques instants. « Où est donc passé ton goût du risque ? Mais je suis ravi d’apprendre toute l’estime que tu te portes pour ne pas mériter ce bonheur. Je ne serais plus surpris de te voir saboter ton cœur. » ripostais-je, l’air faussement grave que j’appréciais contraster à son ironie. Même si ici, tout mon sérieux ne me serait d’aucune utilité pour réfuter sa proposition. Aussi loin que mes souvenirs remontaient, j’avais toujours honoré ses invitations à mon plus grand désarroi. Une fois encore, je me retrouvais lier par cette conscience et loyauté qui m’empêchaient de lui refuser ma présence. Je ne savais pas ce que cela pouvait réellement lui apporter mais je ne doutais pas de sa sincérité. Une confiance aveugle telle celle qu’un marin naufragé accorderait à une lueur dans l’obscurité. Une touche d’ironie pour faire passer la pilule, tout comme un enfant abordant avec frénésie la douce sucrerie compensatrice de la douleur post-blessure. Une sorte de remède tiré du recueil de bobologie que je disposais. Une envie de la revoir non dissimulée, et tout prétexte était bon à prendre pour que cela se fasse avant le jour fatidique. Et pourtant je compris bien rapidement que ce qui me semblait être un argument venait d’être rejeté d’un revers de main par la jeune femme. « Les photographes ? Non mais… J’ai pas signé pour ça, je pensais que tu me ferais entrer par l’issue de secours, la ruelle sombre derrière le bâtiment, tel le malotru que je suis. Je suis donc voué à devoir me préparer de surcroît. » lâchais-je dans un soupir. Adieu le laisser-aller confortablement installé. Adieu la barbe mal taillée, les épis libres de s’exprimer et mon air renfrogné. Me voilà contraint de me ressaisir pour être à la hauteur de ma meilleure amie.

Je n’étais pas de ceux qui appréciaient la nostalgie environnante, celle qui nous tue à petit feu et qui nous empêche de regarder le futur et le chemin prédestiné à être emprunté. Pourtant j’entretenais mes fardeaux malgré le verrou fermé à double tour. Et j’avais poussé la porte, entrouvert la brèche et laisser Hayden s’y glisser. Et j’avais sombré. Sans crier garde. Sans tendre la main pour m’extirper de ces sombres pensées. Sans vouloir refermer la plaie comme si je venais de libérer les poids des années et des supplices auto-endurés. J’avais vu son regard croiser le mien, me suppliant d’arrêter ce monologue qui n’avait ni queue ni tête. Je l’avais vu prendre pleinement conscience de la cruelle réalité. Pourtant elle n’avait pas fui. Malgré l’injonction que je lui avais offert en guise de point d’orgue à nos retrouvailles, elle était là. Pliant comme le roseau sans rompre. Sa douceur transperçait mon vêtement et la sensation de sa présence à mes côtés m’ancrait dans l’instant présent. Rien ne pourrait m’arriver. Pas ici, pas maintenant, pas tant qu’elle serait là. Pas tant que son regard soutiendrait le mien avec bien plus de force que des bras pourraient le faire. Elle était ma bouffée d’air quand je pensais me noyer et je venais de la récupérer après plus de deux années. Cet air entrant avec force, brûlant sur son passage les tissus de mon corps meurtri me fit redresser le regard que je posais dans le sien au travers le miroir. N’était-il pas le reflet de mon âme ? Et ses mots me frappèrent avec dureté, ébranlant le peu de prestance que je pouvais encore posséder. Je m’observais au flot de ses paroles, mes cernes que j’avais pris l’habitude de voir réapparaissant enfin à ma vue. J’étais épuisé. Épuisé de me battre contre vents et marées. Épuisé de devoir me justifier ou de me trouver un quelconque prétexte pour m’extirper de cette impasse. Épuisé de voir ressurgir mes démons passés avec la crainte encore que le dernier ne sorte d’un placard maintenu durablement fermé. J’avais oublié ce que signifiait le terme simplicité. Même si parmi tous ces orages j’avais connu quelques moments d’éclaircies, j’avais laissé mes dernières forces il y a quelques temps maintenant. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. De cet homme à l’écoute, avenant et rieur. A vouloir vivre mes rêves je m’étais retrouvé en train de rêver de vivre. Et à en croire le silence qu’Hayden laissait dans ma salle de bain à la suite de son départ, il était temps d’arrêter mon utopie.

J’éteignais la lumière, déambulant dans le couloir pour la rejoindre tandis que je devinais les raisons du remue-ménage qu’elle était en train de causer. Mes placards étaient vides et son ironie sans appel. « Les courses ? Je pensais te donner ma carte et que t’allais les faire, pour un retour à la vie normale il n’y a rien de mieux » lâchais-je dans un soupir alors que je m’approchais d’elle, venant me soutenir au comptoir. « Tiens donc, la déesse des pâtes est de retour… » ironisais-je en la voyant poser la casserole sur la plaque. J’avais entièrement conscience que j’allais à l’encontre de son envie de me voir assis, mais je ne supportais pas être servi. « Je suis fatigué, pas impotent Hayden. Puis… Je t’ai dit que j’étais devenu un fin cuisinier… Enfin cuisinier tout court, la finesse n’est toujours pas acquise. » lui fis-je remarquer en grimaçant tandis que je levais le bras pour ouvrir le placard et sortir quelques épices que je posais sur le plan de travail. « Tant que nous y sommes, continuons n’est-ce pas ? C’est le moment où les promesses, qui ne sont que des chantages affectifs masqués, sont de sortie ? Parce qu’une promesse d’abandon sonne désespérément fausse malgré tout. C'est comme si je te disais que je t'abandonnerais au détour d'un chemin si l'idée aussi saugrenue soit-elle de reprendre une relation avec Jamie te traversait l'esprit. » lui dis-je en venant me tenir à son épaule, les yeux clos pris d’une sensation de vertige. « Tu as raison finalement, remettons la partie à plus tard, je ne suis pas en état d’assumer des éclats de cris, des remontrances et mon procès… » soupirais-je en laissant son corps au fourneau, me jetant littéralement sur mon canapé dans un râle de douleur. « Ce n’était pas une prétention Hayden… Dis moi ce à quoi je suis vouée, toi qui sembles si certaine que tout n’est pas terminé. A quoi pouvons-nous bien prétendre ? Parce que lorsque je nous regarde, je revois ces deux âmes perdues dans la course contre la montre contre l’objet d’un désir inavoué et inaccessible. Et ne me dis pas que c’est faux, je reste intimement convaincu que ta traversé des océans a pour seul moteur une reprise de course. Ca ne change pas le fait que je t’aimerais toujours autant, ne me regarde pas comme cela » dis-je en tournant la tête vers elle, un œil fermé l’autre dans sa direction. « Tu m’expliqueras aussi comment tu fais pour être toujours aussi charismatique même derrière un fourneau… » la taquinais-je pour tenter de chasser le sérieux renaissant. « Faites attention Mademoiselle Siede, je risquerais de prendre goût à cette colocation… » ripostais-je en m’enfonçant au fond de mon canapé, tentant d’alléger mes pensées. « Vous fournissez les massages, les lessives et le ménage ? » lui demandais-je subitement sans la regarder. « Quelle femme parfaite vous êtes… Où est donc passée ma meilleure amie ? Je commencerais presque à m’inquiéter de savoir qui de nous deux est véritablement le plus mal en point » riais-je en venant récupérer Ruby qui s’était rendue à mes pieds me suppliant du regard pour la faire monter à mes côtés. Peut-être qu’elle était donc là, la simplicité et le repos. Du moins le repos de l’âme. Celui que je cherchais désespérément.



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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyLun 15 Juin - 17:34


Malgré l’ironie mordante, Hayden connaissait la part de vérité qui résidait dans les propos de Keith. Aujourd’hui, la comédienne estimait ne plus avoir une mauvaise image d’elle-même, justement car elle avait passé une grande partie de sa vie à se demander ce qu’il pouvait y avoir de spécial chez elle. Mais avec le temps, la jeune femme avait pris conscience que l’ancien lieutenant, lui, ne s’était jamais encombré de ces interrogations à son sujet. Il l’avait toujours vu telle qu’elle était, peu importe s’il s’agissait de ce qu’elle s’était efforcée de devenir en grandissant. Dans cette optique, Hayden n’était pas surprise de recueillir de nouveau l’ampleur de son désaccord concernant les choix qu’elle pouvait effectuer vis-à-vis de sa vie amoureuse, bien qu’il prenne la peine de les déguiser sous le couvert de la moquerie bon enfant. Bien sûr, il n’avait jamais vu sa relation avec Jamie d’un très bon œil mais, en y réfléchissant bien, la comédienne comprenait qu’il s’agissait du contexte et de la façon dont les choses avaient tourné entre eux qui le répugnait, bien plus que la personnalité de l’ancien rédacteur en chef en elle-même. Au fond, c’était à elle, qu’il semblait en vouloir le plus. A sa capacité sans cesse renouvelée de se lancer à corps perdu dans les mauvaises relations, à ne jamais réussir à se stopper tant que les choses n’étaient pas allées trop loin pour être réparées. Il leur faudrait adresser ce problème un jour, c’était certain ; cette discussion avait désormais suffisamment attendue, et Hayden se doutait que tous les reproches n’avaient pas encore été pleinement exprimés, entre eux. Mais, pas maintenant. Pas comme ça. C’était bien plus simple de rire aux répliques de Keith, bien plus évident de laisser le sujet de conversation être dévié sans rien dire. Il y avait des combats qui nécessitaient une préparation supplémentaire, qui ne se remporteraient pas à coup de sourire et de faux-semblants.

Hayden avait l’air absente, surveillant la cuisson des pâtes sans vraiment s’en soucier, perdue dans des pensées engendrées pas les interrogations toujours aussi pertinentes de Keith. Elle n’avait jamais apprécié cette facilité avec laquelle il réussissait à l’entraîner vers des introspections toujours plus profondes, lui avait toujours reproché son habitude d’emporter la comédienne avec lui lorsque ses propres questionnements intérieurs se faisaient trop lourds. La jeune femme achevait doucement de prendre conscience qu’elle avait été la seule à réussir à berner quant aux raisons de son retour, mais Hayden savait également à quel point elle avait tout bonnement échoué à comprendre l’ampleur de la détresse de Keith. Hayden l’avait toujours trouvé si fort, et, avec le temps, avait fini par se laisser convaincre qu’il n’avait pas autant besoin d’elle que ce qu’elle avait cru, finalement. Mais maintenant qu’il se trouvait debout devant ses yeux, si distant et proche à la fois, la comédienne ne pouvait s’empêcher de penser à quel point il ne lui avait jamais semblé aussi fragile. C’était douloureux, de l’entendre avouer à demi-mots qu’il ne parvenait plus très bien à justifier sa propre existence sur la Terre, comme s’il avait quitté une file d’attente par erreur, sans jamais parvenir à retrouver sa place. Hayden aurait aimé être capable de l’abreuver de belles paroles, de lui confirmer que peu importe ce qui pourrait bien se passer dans le futur, elle serait toujours là pour l’aider à aller de l’avant. Malheureusement, et bien que le fond de sa pensée soit sincère, la comédienne ne se sentait pas dans la position idéale pour le convaincre. Après tout, elle avait quitté Brisbane pendant un peu plus de trois ans, et, dans la foulée, avait failli à sa tâche de disponibilité infinie le concernant. Elle aurait pu lui parler de Danika qui finirait forcément par lui adresser de nouveau la parole un jour, de sa propre famille qui le considérait déjà comme un membre à part entière de la lignée Siede, de tous les amis du professeur qui, bien que plus discrets que la brune, ne manquaient jamais de s’inquiéter pour Keith à leur tour. Mais Hayden ne parvenait pas bien à comprendre si son meilleur ami attendait réellement une réponse, ni même si son analyse vocalisée avait pour vocation d’être réellement entendue. Elle se contenta donc de hausser les épaules, détachant son attention de la casserole pour venir poser son regard sur son meilleur ami qui s’était finalement assis. « Tu es toujours si positif, Keith. Rappelle-moi de venir frapper à ta porte la prochaine fois que je me sentirais triste. » Hayden reporta toute sa concentration sur l’eau frémissante, débutant la cuisson des pâtes, toujours aussi pensive. « Tu parles comme si rien d'autre ne m’avait manqué, à Brisbane. Je n'étais simplement plus tout à fait sûre que tu m'attendais toujours. » Elle ne savait pas depuis quand il était devenu si difficile pour elle de trouver les mots juste, ne parvenait pas à se souvenir à quel moment de sa vie ses propres interrogations sur l’avenir avaient pris une place bien trop importante pour que la comédienne soit capable de le rassurer pleinement sur ses propres doutes. « J’aimerais être en mesure de te prédire ce que l’avenir nous réserve, mais je n’en suis pas à ce niveau de clairvoyance. Ce dont je suis certaine, en revanche, c’est que tu es vivant, et sur le point de manger les meilleures pâtes au beurre de ta vie. Si ça ne te donne pas envie de faire un effort pour les goûter en ma compagnie, alors je ne sais plus quoi faire. » Il était temps de s’octroyer une légèreté bien méritée, comme un calme annonciateur de la tempête qui finirait tôt ou tard par revenir.

Les assiettes furent déposées sur la table basse en même temps que les provocations sarcastiques de Keith avaient fusé. Hayden leva les yeux au ciel face à tant de clichés sur la gente féminine, se demandant comment l’ancien lieutenant pouvait avoir le courage de les débiter sans sourciller, même sur le ton de la rigolade. « Ce n’est pas parce que tu es malheureux que tu as gagné le droit de devenir misogyne. » La comédienne souffla doucement sur son plat encore chaud, regrettant vaguement de ne pas avoir été capable de cuisiner quelque chose de plus consistant. Elle doutait de la capacité de Keith à se nourrir correctement depuis qu’elle avait assisté à deux de ses malaises dans la même matinée, et la découverte de ses placards vides n’avaient fait que confirmer ses appréhensions. Hayden savait qu’elle allait devoir redoubler d’efforts pour le convaincre de prendre soin de lui de nouveau. « Mais si j’arrive toujours à lire entre les lignes, alors je crois qu’effectivement, je pourrais me libérer, certains week-ends. On avancera sur ton futur bureau-chambre d’ami, et je passerai plus de temps avec cette boule de poils. Elle m’aime bien, je crois. » Hayden caressa Ruby comme pour illustrer ses propos, étirant ses lèvres en un sourire sincère en constatant à quel point elle semblait heureuse d’avoir un peu de compagnie nouvelle. « Je sais qu’il nous faudra peut-être parcourir un peu de chemin, avant que tout ne redevienne comme avant. Mais puisque tu reconnais enfin ma perfection, je crois que l’on est sur la bonne voie. » Le sourire n’était plus forcé, désormais. L’ironie s’était envolée pour laisser place à une sincérité inattendue, mais qui ne parviendrait sans doute pas à perturber Keith pour autant. Car, après tout, c’était ça, leur mode de fonctionnement préféré. Sans cesse osciller entre l’ironie et la franchise, n’acceptant de laisser tomber le masque seulement lorsque la compréhension de l’autre le nécessitait. Et à ce stade des choses, Hayden n’était plus prête à laisser le hasard de l’interprétation toute personnelle décider de l’avenir de leur amitié.
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Message(#) Sujet: Re: See the flames inside my eyes - Hayden See the flames inside my eyes - Hayden  - Page 2 EmptyDim 21 Juin - 11:42


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Il m’était plus simple de me cacher sous l’ironie et le sarcasme que d’avouer ce que je ressentais, ce que je pensais, ce que la vie voulait me faire croire, surtout quand mes pensées viraient plus souvent au noir qu’au rose. Il était bien loin le temps de l’insouciance, de l’utopie et de l’espoir. Même si dans le plus doux de mes rêves, j’avais imaginé le retour d’Hayden, son sourire illuminant mon salon et mon cœur s’allégeant de cette peine trop lourde que je trainais depuis des années pour le déverser à ses pieds, reprenant le cours de notre chemin commun avec légèreté. J’avais enterré ce rêve au plus profond de moi jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce que je me rende compte que le temps n’avait rien enlevé à nos facultés de lecture omnisciente. Et à cette courtoisie silencieuse que nous avions quand nous décidions de taire l’un comme l’autre les sujets fâcheux. Comme si ce moment était une simple parenthèse dans nos tumultes respectifs. Il n’y avait plus d’agent révoqué, d’homme meurtri et de figure publique, comédienne renommée lorsque nous étions l’un avec l’autre. Il n’y avait que cette jeune femme pour laquelle j’avais fait de sa protection face au désarroi de la vie, un objectif principal. Mais comme un père apprenant à son enfant à marcher, je ne pouvais l’empêcher de reproduire sans cesse les mêmes erreurs, tant qu’elle ne s’y serait pas brûler le cœur, je serais surtout l’ancre à son port avant d’être son ultime rempart. Mais ce n’était pas le moment de venir mettre de l’huile sur le feu, je préférais savourer ces retrouvailles tout comme elle semblait vouloir reporter la discussion qui me paraissait fatale.

J’observais du coin de l’œil l’attitude de ma meilleure amie qui laissait croire que faire cuire des pâtes était d’une précision quasi-chirurgicale, laissant surtout transparaître son envol vers ses songes que j’avais probablement provoqué. Sa communication non-verbale la trahissait toujours autant lorsque nous étions en possession des clés de ses pensées. Je m’en voulais presque de l’avoir entraîné dans cette torpeur et je préférais me retirer de sa présence, venant m’installer sur le canapé quand son mouvement d’épaule attira mon attention avant de m’arracher un léger rire sarcastique. « Je te ferais payer la dose de bonne humeur dans ce cas-là. » ripostais-je toujours avec aisance avant que ma répartie n’en prenne réellement un coup. Avait-elle douté de mon besoin incessant de l’avoir à mes côtés ? Comment avait-elle pu se mettre cela en tête ? Et même si par pudeur je taisais cette nécessité, elle avait cette place si importante que je n’avais jamais eu besoin de lui confirmer. C’était évident. Et l’évidence semblait s’être consumée au fil des temps. « A une journée près, tu aurais eu raison. » mentis-je pour lui faire comprendre de l’absurdité de ses mots. « Comme si nous étions capables réellement de tirer un trait l’un sur l’autre. » repris-je dans un soupir, la nuque penchée en arrière alors que je fixais le plafond. Depuis quand nous étions obligés de rassurer l’autre sur ce point-là ? Le sentiment de culpabilité me prit aux tripes, comprenant que mon attitude peut-être radicale vis-à-vis de ma meilleure amie était à l’origine de ses doutes. « Tu sais bien que peu importe où le vent te mène, il te ramènera à moi tôt ou tard. Et quand tu auras compris que dans la vie, il y a des choses inéluctables tout comme je le suis pour toi, tu chasseras cette crainte. » dis-je pour continuer dans la lancée si sérieuse que nous venions d’entreprendre, chose que nous faisions rarement. Tellement rarement que l’humour refit surface dans les propos de la comédienne. « Je suis heureux d’être en vie juste pour manger des pâtes au beurre ! » me forçais-je à rire tout en lui adressant un clin d’œil. « Tu comptes me faire manger aussi ? » lui demandais-je en lui laissant une place à mes côtés tout en gardant mon regard sur elle. « Donc ce n’est pas aujourd’hui que tu m’annonces l’avenir quoi… » dis-je faussement déçu tandis que je m’approchais de sa joue pour venir faire claquer un baiser de remerciement, geste d’affection que je faisais rarement. « Je l’ai toujours été… Misogyne. Parce que malheureux, je ne l'ai découvert qu'en te voyant partir... » murmurais-je dans un rire avant de prendre mes couverts, observant mon assiette face à moi. « Qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ? » lui fis-je remarquer en commençant à manger, sans avoir grande faim pour autant mais surtout pour lui faire plaisir. Puis l’idée même de s’octroyer une pause dans cette discussion qui semblait être une pente glissante que nous tentions de montrer à contre-sens me confortait dans l’idée de terminer cette assiette.

Et pourtant la conclusion arriva rapidement. Ce qui avait été une proposition lancée telle une bouteille à la mer par un naufragé fût réceptionnée et Hayden me confirma sa présence régulière que j’acceptais comme un soulagement que je tentais de lui dissimuler bien aidé par la pointe d’humour qu’elle glissa à son tour dans ses paroles. « Moi qui pensais que tu savais réellement lire l’avenir… » mimais-je faussement avant de poser ma main sur son genou, posant mes couverts pour me tourner vers elle. « Tu as probablement d’autres choses à faire Hayden… Que de venir trier une pièce dans laquelle je n’ose même plus mettre un pied et partager le même lit que moi ! » lui fis-je remarquer. « Enfin, je te laisserais le lit, je dormirais ici tant que la pièce ne sera pas terminée… Pour quelques nuits, cela ne va pas me tuer… Des balles ne l’ont pas fait. Parce que je ne suis pas certain que tu sois prête à dormir à mes côtés… » laissais-je mes mots en suspens tandis que mon regard se posa sur Ruby, m’arrachant un tendre sourire. « Elle sait aimer les bonnes personnes elle aussi… » dis-je en caressant à mon tour sa tête tandis que je lui montrais son panier du bout du doigt. « En revanche elle a juste oublié que je n’aimais pas l’avoir dans les pattes pendant que je mangeais… » dis-je avec fermeté tandis que la chienne venait poser son museau sur le haut de mon genou, le regard presque suppliant. Je poussais délicatement son museau dans un rire. « C’est bien une femme ça… Ce n’est pas en papillonnant des yeux que vous obtiendrez ce que vous voulez… » fis-je remarquer en me décalant vers Hayden pour laisser Ruby monter sur le canapé à mes côtés. La contradiction à l’état pur. Je venais pousser la jeune femme de mon épaule tandis qu’elle relevait sa perfection avouée. « Tu retiens bien ce qui t’arrange ! Mais ce que tu as oublié, c’est que la perfection n’existe pas… Chassez le naturel et il revient au galop n’est-ce pas ? » lui demandais-je tandis que je prenais mon air le plus sérieux possible, reprenant la dégustation de ce plat simple mais d’une efficacité absolue. « Rappelle-moi de faire des courses pour la prochaine fois… Histoire que je te fasse goûter à mes talents cachés… » lui dis-je en reposant mon assiette à moitié finie, l’air totalement rassasié. « Je n’étais pas prêt à tant de bonheur gustatif… » avouais-je pour lui faire comprendre que je ne pouvais plus rien avaler. « Merci Hayden. Pour ce que tu fais. Pour ce que tu es… Et même si tu as refusé de me masser, je tâcherais de pas trop t’en vouloir, va ! » lui dis-je en posant réellement mon regard dans le sien, lui laissant les fenêtres de mon âme à sa disposition. Car mon regard parlait probablement bien plus que mes mots. Et celui que je posais sur la jeune femme était le plus sincère de ceux que je lui avais offert jusqu’à lors.

Celui empli de fierté, de reconnaissance et d’admiration. Celle que je lui vouais silencieusement pour me supporter depuis ces années avec tant de facilité, moi qui n’étais que la personnification de la complication même. Et même si l’aparté prendrait fin tôt ou tard, certaines choses ne changeraient pas. Comme ce bonheur qui venait de revenir dans ma vie.



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