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Message(#) Sujet: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyDim 3 Mai 2020 - 18:46


Lola était aussi nerveuse que si elle allait chez le pape. Elle s'était changée quatre-vingt-deux fois - tout en sachant qu'Auden et Ginny n'en auraient rien à cirer de comment elle était habillée - et était restée dans les bras de Grace bien longtemps après le réveil pour se préparer. Elle faisait une entorse à leur déjeuner du samedi pour aller chez les McGrath-Williams, à qui elle avait demandé une entrevue. Oui, on en était là : une entrevue.

Elle avait choisi de marcher de chez Grace à chez eux, ce qui lui avait pris un an et demi, et heureusement qu'il faisait vingt-deux degrés et qu'il y avait une brise qui devenait de plus en plus agréable au fur et à mesure qu'elle s'approchait de la mer. Elle n'était pas encore venue dans leur nouveau chez-eux. Tout ce qu'elle en connaissait, c'était les clés qu'Auden avait offert à Ginny lors de son anniversaire. Tout s'était si bien passé, ce soir-là, contre toute attente, et c'était bien après que ça avait explosé - et pas comme elle l'aurait cru.

Elle aurait cru qu'elle n'aurait rien eu à se reprocher si un jour la situation disjonctait, et elle s'était trompé. Elle avait mis des jours à s'en rendre compte, des semaines à l'accepter, et elle arrivait enfin devant leur porte, munie de beaucoup trop de mots qu'elle voulait prononcer, et de beaucoup trop de gêne pour le faire calmement. "Salut", dit-elle à Ginny qui ouvrait la porte, et elle ne savait pas quoi rajouter, et son monologue se jouait et rejouait dans sa tête sans qu'elle puisse mettre sur pause, alors elle la suivit à l'intérieur, jusqu'à la cuisine, où ils étaient apparemment en train de petit-déjeuner. Auden était face aux pancakes, et ne la regardait pas, et ne se tournait pas vers elle, et il n'y avait rien d'étonnant là-dedans, mais Lola regarda le bout de ses chaussures, car ils en avaient mis du temps à s'entendre, tout ça pour revenir à la case départ. "Bonjour, Auden."

Ginny proposait bien sûr à Lola de se servir en pancakes, et elle en avait terriblement envie, mais il y avait des fantômes qui se battaient dans son estomac, donc ce serait pour plus tard. Elle secoua la tête et s'entortilla les doigts, debout, figée comme une statue dans un musée. "Alors, voilà, je voulais venir pour qu'on discute, parce qu'on n'a pas vraiment discuté, enfin des choses de la galerie oui, mais pas trop de ce qu'il s'est passé l'autre jour, enfin c'était il y a longtemps, vous voyez de quel jour je veux parler", et elle voyait très bien Auden qui levait les yeux au ciel parce qu'il détestait quand elle parlait comme ça des heures pour ne rien dire (déjà qu'il n'aimait pas spécialement quand elle parlait des heures pour dire quelque chose...), et elle s'efforça de mettre un peu plus d'efficacité et de cohérence dans sa tirade.

"Je n'ai jamais vraiment eu de famille. Comme vous, un peu, sauf que j'ai joué un rôle différent dans la mienne, j'étais l'enfant qui se tait, l'enfant qui fait ce qu'on lui demande, je ne pouvais jamais exprimer mes émotions ou mes envies, enfin j'étais autorisée légalement à le faire, mais je ne le faisais pas, parce que j'avais trop peur de perdre les gens que j'aime, j'avais trop peur en général." Elle soupira. Ils le savaient, tout ça. Elle mettait du contexte pour se donner des excuses, pour se faire passer pour inoffensive, et ce n'était pas pour ça qu'elle était venue. "Je ne cherche pas à excuser le fait que je sois partie, j'aimerais vous expliquer ce qu'il s'est passé. Récemment, avec Grace, j'ai commencé à trouver du courage, du courage de dire et faire ce que je veux, mais disons que je ne mesure pas du tout cette nouvelle... possibilité, on va dire, et que parfois, je la dirige vers les mauvaises personnes." C'était l'enfer, en fait. Qui a dit que c'était bien de parler des conflits pour les assainir ? Qui est l'abruti qui a défendu qu'il fallait s'expliquer et tenter d'arranger les choses ?

"Ce que je veux dire, c'est que je vous considère comme ma famille, et qu'on ne plaque pas sa famille, surtout pas lorsqu'ils se disputent entre eux et que techniquement ils ne vous font pas de mal à vous directement. J'ai eu tellement de tristesse et de peur et de colère parce que je sentais que vous n'étiez pas là, que Grace allait me quitter, que vous n'en aviez rien à faire de moi ou d'elle, que ce n'était pas important pour vous", elle y était presque, elle était au coeur du problème, et il fallait qu'elle prononce les derniers mots pour que ce soit bouclé, "que je n'étais pas importante pour vous." Elle eut un regard vers Auden, qui devait vouloir s'enterrer vivant plutôt que d'entendre autant de mots à la suite, puis vers Ginny, parce qu'elle espérait que ce n'était pas déplacé, au fond, de larguer sur eux vingt-huit ans de peur de l'abandon. "Auden, tu t'es excusé, et j'aurais dû t'entendre, mais je n'en étais pas capable, car j'avais de nouveau six ans et demi, et j'étais en panique, et j'aurais dû me comporter comme une adulte, mais à ce moment-là j'en étais incapable. Et je sais que tu ne t'excuses jamais, et d'ailleurs je sais que je ferais mieux d'arrêter de rappeler ce moment où tu t'es excusé, okay je viens de le refaire, je le fais pas exprès, attendez, je vais faire une pause."

Elle voyait Ginny qui lui faisait signe de respirer, et elle prit enfin le temps de prendre une profonde inspiration, puis de s'asseoir sur la première chaise venue. Pour se relever immédiatement et foncer sur les pancakes pour en mettre un entier dans sa bouche : ça la forcerait à se taire, et ça lui donnerait de la force vitale pour gérer la réponse. Parce que quoi qu'ils disent, ils étaient une famille, et même si Lola avait mis du temps à s'en rappeler, elle était là maintenant pour rétablir la vérité.

@Ginny McGrath-Williams & @Auden Williams
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23399 POINTS : 130

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (06)millieginny #114james #18gabrielleshiloh › cesar #9


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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AVATAR : Richard Madden
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DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyLun 4 Mai 2020 - 3:01



On a dormi dans la maison de Ginny sans que ça n’ait été prévu, à vrai dire. On se disputait pour les teintes d’une toile et d’une autre et, sans jamais parvenir à aucun compromis, on a simplement finit par s’endormir sur l’unique canapé ornant le salon vide de toute vie. Si les meubles ont été sortis de leur emballage, la maison n’est pas habitée pour autant. Elle se contente d’être fonctionnelle et apte à accueillir ceux qu’on jugera “okay”, mais rien de plus. Elle n’est pas chez nous, pour autant Ginny a bien veillé à y déposer de la nourriture en prévision du jour où je la bannierai de ma maison parce qu’elle aura décidé de trop parler un soir. Cela nous laisse mille possibilités de garniture de pancakes, tout autant de raisons pour moi de me concentrer partout sauf sur la voix de Lola que j’entends déjà chanter dans tout Bayside. Pour des raisons que moi même je ne connais pas, je me sens bien plus enclin à bouder dès lors que je suis chez moi. Mon caractère n’a de toute manière plus de secret pour elles deux depuis bien longtemps. "Bonjour, Auden." Ça sonne formel et je déteste ça, j’ai l’impression qu’on va tous s’asseoir autour de la table et devoir parler comme des adultes. Je grogne pour la saluer à mon tour, elle comprendra mon langage j’en suis certain.

Oh, wait. Lola n’a même pas le temps de se poser nulle part qu’elle enclenche déjà le moulin à parole et moi la soufflerie. On fait un beau duo, là, je crois bien. Son discuter est un mot qui sonne déjà mal, l’autre jour me fait encore plus grincer des dents. Je me doutais qu’elle allait vouloir parler de ça tellement c’était évident, pourtant une partie de moi espérait qu’on allait se contenter de colmater les trous et prier pour que le tout continue de tenir. Tout en sachant que je ne sais même plus à quoi correspond “le tout” en question, maintenant que Lola a fuit mes excuses et mon pas en avant pour aller se réfugier dans les bras de celle que je déteste sûrement le plus en ce monde. Et elle le sait. Elle sait tout, Lola, elle sait tout et c’est bien ça le problème puisque même si je ne le dirai jamais à haute voix, elle sait à quel point ses actes pourtant anodins ont eu de lourde conséquences, que ce soit pour Ginny ou pour moi. Elle est une transfuge, une traître, une paria. De tous les camps qu’elle aurait pu rejoindre en désertant le nôtre, elle a choisi le pire qui soit. Les mots sont dures et brisent ce qu’on appelle mon coeur, je crois, pourtant c’est bel et bien ma mâchoire qui se serre encore et encore à chaque fois qu’elle prononce un mot de plus. Mes doigts rougis par la pression ne lâchent pas la fourchette que je tiens entre mes doigts comme si ma vie en dépendait, la blonde toujours derrière moi.

De l’amuse-bouche nous passons à l’entrée, la jeune femme déblatérant autour de son enfance. On a tous des familles de merde et il n’y a rien de nouveau là dedans. Je suis incapable de partager de mon empathie avec autant de monde et même pour Ginny cela m’a coûté des années pour enfin y arriver. Saül s’y frotte encore, le reste de ma famille y arrive doucement. Elle est loin, très loin dans ma liste des priorités, rétrogradée il y a peu de ça. J’aurais voulu faire plus, j’aurais voulu être capable de plus, mais mon échec à ce niveau là n’étonnera personne.

Le plat principal, donc. Elle a trouvé du courage avec Grace. Bien. Elle a trouvé le courage de faire ce qu’elle voulait. Très bien. Elle a donc décidé d’aller avec Jillian. Parfait.. Il ne faut pas mille mots pour expliquer la situation, parfois. Mes résumés sont bien meilleurs que sa voix qui tremble et ses yeux que je devine déjà chercher du réconfort dans ceux de Ginny sans que ce ne soit aucunement mon problème en ce moment même. De toute façon elle dirige Grace vers les mauvaises personnes ; on devrait faire de la place pour que cela n’arrive pas, non ? Ce serait bien mieux pour tout le monde.

Le fromage. Oh, quel fromage. On est sa famille. On est sa famille. Et elle sait, Lola, à quel point cela n’est pas une bonne chose d’être de notre famille. Elle sait à quel point la famille de Ginny l’a brisée tout comme la mienne en a fait de même. Elle le sait mais elle compte en faire partie coûte que coûte, maintenant qu’on a enfin compris après quinze années de vie commune que la seule chose que nous pouvions faire était de fonder la nôtre, de famille. "que je n'étais pas importante pour vous." Je souffle un peu plus fort encore, fais rouler mes yeux dans leur orbite à m’en faire mal.

Le dessert m’est dédié, j’aurais préféré que ce ne soit pas le cas. Je grince des dents rien qu’à entendre mon nom, je rage silencieusement à chaque fois qu’elle répète que je me suis excusé, encore et encore comme si le couteau n’avait pas déjà assez été enfoncé dans la plaie. J’ai fait cette erreur. Une fois et une seule. Qu’elle s’en souvienne bien puisque cela n’arrivera plus.

Elle arrive dans mon champ de vision au moment de prendre un pancake, elle en ressort la seconde qui suit. Je ne dis rien, silencieux au possible, sage petite image qui attend que son tour vienne enfin. “Grace va bien ? L’exposition a l’air d’avoir bien marchée.” Les adultes autour de la table posent souvent ce genre de questions. On veut jouer aux grandes personnes alors je rentre dans le personnage, froid et impassible patriarche qui ne rebondira sur rien de ce qu’elle a pu déblatérer. Le mal est déjà fait.











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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyLun 4 Mai 2020 - 23:16


"Salut"
« Heeeeeeeeey... Lola. »

C'est prévu, ça, c'est prévu que j'étire à ce point mes mots autant que mes pas.
C'est prévu pour qu'Auden entende de suite, pour qu'il ne soit pas surpris comme je l'ai été en ouvrant la porte et en tombant sur l'air aussi terrifié que ravi de Lola - elle le maîtrise à la perfection, celui-là.

Tout le reste ne l'est pas. Son arrivée au beau milieu d'un énième combat de qui a fait les plus fluffy de tous les pancakes ne l'est pas. Son entrée empressée dans ma maison ne l'est pas. Son monologue non plus, celui que j'enregistre, tous les mots placés les uns à la suite des autres qui font du sens, tellement de sens. Qui font mal aussi. Parce qu'elle n'aurait jamais dû avoir à dire tout ça, à s'excuser autant, à ressasser. Elle n'aurait pas dû parce qu'elle avait toute notre confiance, autant la mienne que celle d'Auden et que dans ces rares cas là, tout est aligné pour que ce genre de situation n'arrive jamais. Notre confiance, on l'accorde jamais vraiment entièrement à personne, parce qu'à chaque fois où on l'a fait, on a été déçus. Soit c'est moi, qui fait confiance, et il reste dans l'ombre à surveiller, prêt à attaquer au moindre faux pas. Ou soit c'est lui (plus rare, j'en conviens, mais c'est arrivé à quelques reprises que la légende suggère) et mon boulot à moi, c'est d'adoucir les coins pour qu'il n'ait pas à lever ses barrières avec trop d'évidence. On avait une dynamique ainsi rodée depuis des années pour des raisons bien fixes et répétées, les exceptions aussi peu nombreuses qu'on avait de doigts pour les compter. Exception, maintenant.

"Ce que je veux dire, c'est que je vous considère comme ma famille, et qu'on ne plaque pas sa famille, surtout pas lorsqu'ils se disputent entre eux et que techniquement ils ne vous font pas de mal à vous directement. J'ai eu tellement de tristesse et de peur et de colère parce que je sentais que vous n'étiez pas là, que Grace allait me quitter, que vous n'en aviez rien à faire de moi ou d'elle, que ce n'était pas important pour vous que je n'étais pas importante pour vous."

Auden les verra, mes lèvres que je pince, la tasse de thé au gingembre qui vient les cacher sous l'empressement. C'est pas comme ça que ça devait se passer et c'est certainement pas comme ça que ça devrait se terminer. Mais le coup d'oeil que je partage avec l'italien veut tout dire, celui pour lequel je m'en veux de ne pas avoir été en mesure de garder pour moi, de garder pour l'instant où la porte se referme, pour l'instant où les soupirs et les promesses de plus jamais reviennent. Ce n'était pas que ma soeur qui m'avait brisé le coeur ce jour-là. Les raisons diffèrent mais se complètent, les choix qui lui appartiennent à Lola, tous et entiers, jamais je ne la forcerai. N'en reste qu'aujourd'hui, la poussière est retombée, et j'ignore si j'ai la capacité d'oublier. Pardonner oui, sans soucis, toujours et éternellement. Oublier reste difficilement négociable, les stigmates des trahisons trop ancrés pour que je ne les confonde, les mélange, les déteste, tous et chacun.

Grace va bien ? L’exposition a l’air d’avoir bien marchée.” Auden est épuisé, je me lève de mon banc pour passer à sa hauteur, prétextant l'excuse nullisime d'attraper le bol de fruits à portée de lui pour passer vite fait bien fait ma paume sur son avant-bras. Je prends le relais, là, ça va.

« Tu aimes? » les pancakes volés, ceux qui lui tachent encore les joues, ceux qu'elle a à peine eu le temps d'avaler entre ma question et celle de mon silencieux, bien trop silencieux mari. « Tu l'étais, Lola. Tu l'es encore à ta façon. Importante. » ça a juste changé, ça s'est juste cassé, ça va se recoller.

Je crois, je sais pas, je sais plus.
À force de ramasser les morceaux brisés, à un moment, j'en perds le compte.
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyLun 4 Mai 2020 - 23:43


Lola avait mis des semaines à arriver aux conclusions qu'elle déballait maintenant comme un cadeau de Noël empoisonné pour les deux personnes qu'elle avait considéré pendant quelques mois comme ses parents adoptifs. Au fond, rien n'allait dans cette relation, puisque tout s'était basé sur un transfert et une idéalisation. La thérapeute en elle le savait, mais l'enfant blessée s'y était accrochée autant qu'elle avait pu, tant et si bien qu'elle avait fini par leur faire du mal sans le vouloir. Elle avait toujours promis qu'elle ne choisirait pas son camp dans la guerre intestine des McGrath & co, mais elle avait fini par le faire, un jour où ses émotions l'avaient débordée. Et ils se retrouvaient là, autour de pancakes, avec une Lola qui tentait désespérément de réparer ce qu'elle avait cassée, sans trop savoir comment s'y prendre. Ce ne fut que lorsqu'elle enfourna le petit-déjeuner dans sa bouche qu'elle cessa enfin de parler.

"Grace va bien ? L’exposition a l’air d’avoir bien marchée."

Ce fut comme un déclic. Il n'y eut que quelques secondes entre les mots d'Auden et le sauvetage de Ginny, mais pendant ce bref laps de temps, il y eut un monde dans le cerveau de Lola. Soudain, elle était face à ses cours sur les pervers narcissiques et elle cochait des cases sans même le vouloir. Les symptômes défilaient et ça revenait, cette impulsion incontrôlable de mettre des mots sur ce qui la perturbait autant depuis des semaines de silence. Ce n'était peut-être même pas le bon diagnostic, en réalité, mais ce n'était pas important, car elle ne déterminait pas une ligne de traitement pour Auden, elle en déterminait une pour elle-même. La crainte qu'elle éprouvait autour de lui, de le déranger, de l'énerver, d'en dire trop, pas assez ; le fait de se sentir constamment inférieure, pas assez douée, pas assez intelligente, pas assez silencieuse ; d'être critiquée quoi qu'elle fasse, que ce soit par ses mots ou ses regards ; de sentir surtout, tout le temps, cette culpabilité au fond d'elle, ce doute, ce sentiment de ne pas savoir qui elle était ou comment se comporter face à lui. C'était un transfert en bonne et due forme. Elle avait choisi, comme figure de père, un homme qui était exactement comme ses parents, avec les mêmes défauts, et la même violence.

En quelques secondes, l'univers de Lola fit un pas de côté. C'était la même réalité, mais tout avait un goût différent, y compris le pancake qu'elle mâchait plus calmement, soudain. "Tu l'aimes ?" Quoi ? Elle se tourna vers Ginny, un peu hébétée, puis acquiesça d'un signe de tête, en tentant un sourire - mais avec les joues pleines de pancake, ça donnait une grimace étrange. Elle observait la McGrath avec tout ce qu'elle éprouvait de gratitude et bienveillance pour elle, car sa vie avait été transformée par cette femme, de 0 à 360°. Jamais elle n'aurait grandi comme elle l'avait fait cette année sans elle. Ce n'était pas juste le job à la galerie. C'était l'impression d'avoir une famille, même si au fond on ne se recrée pas une famille comme ça, en le choisissant ; c'était la maturité, la confiance ; c'était le courage de s'attacher à Grace et d'exposer ; c'était mille détails qui, alignés les uns aux autres, lui donnaient le sentiment d'être une personne différente d'un an auparavant. Elle résuma tout ça par un : "Chédélichieu". Puis avala. Elle aurait bien voulu du jus pour faire passer le tout, mais clairement, l'atmosphère n'était pas propice à un brunch joyeux.

"Tu l'étais, Lola. Tu l'es encore à ta façon. Importante."

Lola pencha la tête vers la droite, considérant cette proposition. Quelle importance pouvait-elle vraiment avoir pour qu'une dispute, un jour, ait changé si drastiquement le cours des événements ? D'un autre côté, Ginny n'avait aucune raison de mentir, si ce n'était pour arrondir les angles - mais elle le faisait moins, récemment, elle était devenue plus féroce elle aussi, ça se sentait. Lola se souvenait encore de la colère noire de Ginny envers Jill et en aurait eu des frissons si elle n'était pas dans un état de si parfait calme, soudain. Elle essayait de comprendre comment elle en était arrivée là, à débarquer chez des gens un matin le weekend et à interrompre leurs pancakes pour un monologue sans fin. "Vous aussi", répondit-elle puisqu'il n'y avait rien d'autre à répondre. Elle se tourna vers Auden et se rappela que quand quelqu'un pose une question, on leur répond. "Grace va bien. L'exposition a bien marché." Et celle qu'on ne pouvait arrêter de faire parler ne prononçait plus que quelques mots.

"Je vais chercher un appartement, j'ai envie de vivre seule de nouveau. J'ai quelqu'un pour me remplacer, si son profil vous convient à toi et Itziar : Yele. Tu le connais déjà, il habite à la galerie."

Sa voix était douce. Elle prononçait des faits. Et elle s'attendait presque à ce qu'Auden la tabasse, mais au fond, elle n'en avait plus vraiment peur. Le mal était fait.
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyMar 5 Mai 2020 - 0:06



C’est délicieux parce que c’est moi qui les ait fait, ces foutus pancakes.
Grace va bien, tant mieux. Vraiment. Je le pense.
L’exposition a marché. Grand bien leur fasse. Elles débutent, elles doivent être heureuse. Tant mieux là aussi.

Ça, c’était pour les mots de bienséance. Ça, c’est parce que l’éducation de mes parents a laissé quelques marques indélébiles que même trente années à être le plus parfait des connards n’ont pas su effacer. Le reste, c’est moi, c’est simplement moi. C’est le gamin qui s’est forgé de rien et qui a tout, enfin, aujourd’hui, pour la première fois de sa vie. C’est le gamin devenu homme, devenu mari, devenu père, pour de vrai. C’est cet homme là qui défendra sa famille coûte que coûte, quitte à couper ceux qui ne devraient pas l’être, quitte à se couper totalement du reste du monde qui n’a toujours été qu’un fléau pour nous.
Ca, c’est moi, c’est juste moi, et j’en suis tout sauf désolé.

Elle est venue chez nous. Elle nous connait. Elle devait s’y attendre.

"Je vais chercher un appartement, j'ai envie de vivre seule de nouveau. J'ai quelqu'un pour me remplacer, si son profil vous convient à toi et Itziar : Yele. Tu le connais déjà, il habite à la galerie."

Je souffle, je souris. De haine, de rancoeur que je ne cherche même plus à cacher. Elle s’est lancée dans un jeu dangereux qu’elle est pourtant certeine de perdre et c’est bien dommage. Elle a commencé a grillé sa première vie en choisissant de monter dans la voiture, elle vient de siffler les deux autres à l’instant même.
La première, en abandonnant. Elle s’en va, elle part, elle abandonne Itziar, elle abandonne l’appartement, elle abandonne tout.
La seconde, en pensant toujours avoir son mot à dire. Yele. Comme si monsieur prénom à la con était vraiment la première personne à venir citer là, maintenant, tout de suite. Comme si son prénom, encore plus en version raccourcie, allait être un quelconque baume. Pour Ginny peut être, je sais qu’elle l’aime bien comme elle a tendance à aimer la Terre entière. Mais pas pour moi, certainement pas pour moi. “Absolument pas.” J’affirme, catégorique, le dos toujours tourné à elles deux, la magnifique vue dégagée sur le tas de pancakes et le mur blanc face à moi. Absolument pas, non. Qu’elle parte si elle le veut, aussi vite et aussi loin que possible si c’est ce qui lui fait plaisir ; mais jamais son avis ne comptera plus pour nous. Jamais elle n’aura de conseils à donner pour son remplaçant, jamais la confiance qu’en j’ai un jour eu en elle pourrait être donnée à un autre, surtout pas lui qui a déjà des antécédents. Elle ne peut pas nous imposer quelqu’un d’autre après avoir elle même été une déception alors que j’avais placé tous mes espoirs en sa tête blonde, elle qui comptait vraiment, ces mots que je n’assumerai désormais plus jamais à l’oral.

Mon coeur se serre un temps, la rage le remplace la suivante. Même si mon timbre de voix reste calme et apaisé, n’en reste pas moins que je bouille de l’intérieur, mes pieds fermement ancrés dans le sol pour ne pas que j’en vienne à m’en prendre aux murs. “On va vendre la galerie.” Et il n’habitera plus nulle part et ce sera le cadet de mes soucis. Et on vendra les souvenirs avec, on vendra la dispute avec Leo, on vendra les éclats de rire de Lola, on vendra ses larmes qui n’avaient pas lieu d’être. On vendra tout, parce que les mots viennent d’être lancés en l’air à la volée. On n’a pas besoin de la galerie de Toowong, on n’ a pas besoin de qui que ce soit à Toowong même. C’est fini, c’est un temps révolu.

Un nouveau cycle débute et avec lui, de nouvelles personnes. Ou plus aucune.
C’est sans doute mieux ainsi.
Ma chaise grince sur le sol alors que je me retourne enfin pour la regarder dans les yeux pour la première fois depuis qu’elle est entrée sur notre territoire, attitude impassible au possible. “Il te fallait autre chose ?” Ma tête dodeline, je me fais patient. Après tout, c’est elle qui aime tant parler.











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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyVen 8 Mai 2020 - 3:41


"Vous aussi" dans un autre monde, dans un autre contexte, ç'aurait été suffisant. Et j'aurais voulu que ça le soit. Qu'on se confirme que tout ça c'était qu'une brèche, à peine tangible, une bribe dans l'air, un grain de sable et encore à peine. J'aurais voulu que ce soit doux commet tous les moments où je lui confiais mes secrets et mes sourires. J'aurais voulu qu'elle rit de tout et de rien comme elle sait si bien le faire, j'aurais voulu qu'elle soit heureuse et qu'on le soit aussi.

J'aurais voulu des tas de choses, mais je suis fatiguée. Fatiguée de devoir justifier des choix qui m'appartiennent, fatiguée de voir les gens partir aussi, tout casser. Je suis fatiguée de tout ramasser. "Grace va bien. L'exposition a bien marché." « Tant mieux. Tes toiles et ses photos étaient inspirantes. » le bon par le bon, le beau par le beau. Je souris, honnête, véritablement contente pour elles et totalement authentique dans mes propos. C'est vrai que les toiles de Lola étaient incroyables, c'est vrai que les photos de Grace étaient magnifiques. C'était avec le regard aussi ravi qu'ému que j'avais été en mesure de tout emmagasiner ce jour-là, et jamais je n'oublierai l'air aussi extatique que passionné que Lola avait exhibé bien plus par fierté de montrer ses toiles que parce qu'on était là à les admirer. Elle grandit et elle est belle à voir, elle grandit et elle me fascine. Je ne lui en voudrai jamais pour ça, bien au contraire. On évolue tous, et elle aussi. Parfaitement imparfaits.

Ils discutent appartement et chambre, mon regard ne se relevant que lorsqu'elle mentionne Yele. J'ignorais qu'ils se connaissaient tous les deux, le lien se trace toutefois doucement dans ma tête à mettre 1 + 1 et le fait que le Blythe habitait à la galerie la plupart du temps. Par contre, si elle croyait qu'Aude serait aussi enclin que moi à parler du brun, elle se trompe. Et pourtant je ne dis pas un seul mot, les laisse gérer leurs affaires. Mon thé au gingembre n'a jamais goûté aussi bon.

On va vendre la galerie.” de leurs affaires, Auden passe aux nôtres. Et s'il y a bien quelque chose que je maîtrise depuis les années, c'est de travailler en équipe avec lui. Pas une seule fois mon visage ne montre le moindre signe d'étonnement, la surprise que je masque à la perfection parce que j'ai confiance en lui, parce que je sais que s'il avance un point aussi important, aussi vital, c'est qu'il a de bonnes raisons. La galerie est un peu à moi bien sûr, et un peu à Robin aussi, mais elle est principalement à Auden qui a monté l'affaire avec Dannie il y a des années de ça. J'y suis chez moi parce qu'il m'y a fait une place et s'il veut vendre, on vendra. Spring Hill est là pour ça, que je pense, me surprenant bien plus de cette réflexion-là que des annonces de celui qui est maintenant mon mari depuis plusieurs mois déjà. « On t'en aurait parlé, avant de finaliser quoi que ce soit. » que je calme, que j'adoucis, franche au possible. Sachant que si la décision avait vraiment été prise au préalable, jamais nous ne l'aurions laissée sans rien. Elle a été précipitée - on l'est de toute façon, précipités, toujours.

Et il ne rend pas les choses faciles Auden, lorsqu'il se détourne pour planter son regard sur elle. “Il te fallait autre chose ?” la voix de Lola était bien trop détachée il y a une poignée de minutes pour que mon coeur ne se serre pas, les prunelles d'Auden bien trop noires pour que je fasse n'importe quoi. « Il fait beau aujourd'hui, et la plage à côté est vraiment cool. Tu veux aller la voir? » je suggère, doucement, un plan de sortie qui ne la sort pas totalement non plus. On peut aller prendre l'air, on peut aller respirer, on peut aller se perdre en silence sur le sable, si elle veut reprendre ses esprits. « Pizza a besoin de bouger. » ou si elle ne veut pas de moi même muette à ses côtés, elle peut toujours choisir le meilleur alibi. Chiot hyperactif habituellement mais calme à l'instant, toujours posté à ses pieds, les yeux fixés sur la dernière bouchée de pancakes qu'elle n'a pas encore avalée.
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyVen 8 Mai 2020 - 19:37


Il n'y eut pas d'irruption de violence chez Auden, et Lola acquiesça simplement lorsqu'il refusa net la proposition que Yele la remplace. Elle éprouvait une peur diffuse à casser aussi net les liens qu'ils avaient eus - amis, colocataires. Ce n'en fut que plus violent lorsqu'il rompit le dernier : patron et employée. Lola ne pense pas tant au fait qu'elle devrait chercher du travail, et plutôt au fait qu'elle ne verrait plus Auden du tout. Pas même au détour d'un couloir, pas même furieux face à la machine à café énigmatique, pas même un matin devant la boîte aux lettres quand il serait passé chercher son courrier en retard. Elle regardait son visage qu'elle ne verrait plus, et se demanda pourquoi elle ne pleurait pas, cette fois-ci, pourquoi elle était si curieuse plutôt qu'effondrée, pourquoi ses yeux enregistraient chaque détail du visage du Williams sans pour autant tenter de sauver la situation absolument. Peut-être parce qu'il n'y avait plus rien à dire. Peut-être parce qu'il y a des personnalités irréconciliables. "On t'en aurait parlé, avant de finaliser quoi que ce soit." Lola se tourna vers Ginny avec un sourire rassurant. C'était leur galerie ; ils en faisaient ce qu'ils voulaient, et elle était certaine que Gin ne la mettrait jamais volontairement dans un pétrin financier. Qu'elle ne la préviendrait pas la veille pour le lendemain. Une fois de plus, il n'y avait rien à dire, et cette sécheresse des mots était si nouvelle que Lola ne savait pas bien quoi en faire. Elle tenait toujours ce morceau de pancake, et Pizzasagne la fixait, et elle aurait joué avec lui si ça n'avait pas été extrêmement étrange étant donné l'atmosphère.

"Il te fallait autre chose ?"

Non, plus rien, je crois qu'on s'est tout dit. Lola secoua la tête et rencontra le regard noir d'Auden, qui se faisait poli pour exprimer toute sa haine. Elle finit par détourner les yeux, parce que c'était impossible de respirer ou déglutir sous le faisceau de son mépris. Et Ginny proposait une promenade à la plage, rien qu'elles et Pizzasagne, et c'était la meilleure sortie qu'on ait pu lui offrir. "D'accord", dit-elle simplement et doucement, et elle avala le dernier morceau de pancake, sous le regard déçu du chien qui arrêta de secouer la queue. Elle regarda autour d'elle, comme si elle avait des affaires à récupérer, mais évidemment ce n'était pas le cas. C'était l'heure de partir, tout simplement, et pourtant c'était dire adieu à tant de détails. Même ce silence tendu n'existerait plus. Elle se mordit la joue pour ne pas paniquer, pour ne pas larmoyer ou pleurnicher, pour faire tout le contraire de ce qu'elle faisait d'habitude. Et, après un dernier regard vers Auden - les cheveux en bataille, le visage ferme, la posture de celui qui se contient mais qui a tout donné, trop donné, qui se referme inéluctablement - elle se retourna et sortit de la maison. Elle savait que Ginny et Pizzasagne la rejoindraient dehors lorsqu'ils seraient prêts.

Silencieuse, elle s'aventura sur la plage, encore seule quelques instants, et fixa la mer en poussant un très long soupir retenu pendant des semaines. Goodbye, Auden. Ce fut Pizzasagne qui arriva le premier, courant pour la rejoindre, et elle se pencha enfin pour le prendre dans ses bras, le caresser et lui sourire. Ginny arriva après, et elles commencèrent leur balade. "Comment tu vas, toi ?" Pour de vrai. Pas de small-talk, pas de réponse socialement acceptée.

@Ginny McGrath-Williams
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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RPs EN ATTENTE : Drapeau blanc Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : harley (avatar) › iwantto (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyVen 8 Mai 2020 - 22:17



Ginny lui propose une sortie et je pense sincèrement que c’est la meilleure chose à faire, là, pour tout le monde. Je ne sais pas pardonner, c’est un fait, et même si je pourrais peut être me calmer un jour cela n’arrivera certainement pas en cinq minutes. L’entrevue est terminée, tout est terminé pour aujourd’hui, pour demain, et pour une période indéterminée allant avec. Je ne le fais pas par gaieté de coeur et loin de là mais j’ai finalement l’intime conviction que ce soit le mieux à faire pour tout le monde. Elle tient bien trop à Ginny et avec ça vient le besoin irrépressible de la voir heureuse en toute heure et en tout temps. C’est mon rôle, c’est mon job. C’est à moi de passer par le pire avec elle pour lui donner ensuite une chance d’accéder au meilleur et aussi égoïste que cela puisse paraître ; on serait de trop à deux. Tout comme elles seraient de trop à deux à vouloir tenter de prendre soin de moi.

J’ai donné toute ma vie pour arriver à être quelqu’un de meilleur avec Ginny, j’ai tout donné pour arriver à déposer armes et bouclier face à elle et je sais que c’était la bonne décision à faire. Je sais aussi, maintenant, que ça a été stupide de croire un seul instant que je pourrais réitérer l’expérience d’une manière bien différente avec Lola. Je ne comprendrai décidément jamais tous ceux qui ont la manie d’accorder leur confiance trop tôt et de partager rêves et espoirs avec le premier venu. Pour ma part en tout cas, c’était la dernière fois. Il est désormais temps pour elle de partir et dans son sillon les mauvais souvenirs qui lui sont désormais associés.

Elles prononcent quelques mots à peine entre elles, je n’en écoute aucun d’eux, mes yeux et pensées perdus ailleurs. Tout sauf ici, tout sauf maintenant. Je n’aime pas les adieux, je n’aime pas les au revoir déchirants. Et j’ai assez donné, de toute façon. Je me contente seulement d’embrasser ma femme lorsqu’elle s’approche de moi et de la retenir un instant à ma hauteur, posant mon front contre le sien quelques secondes. Mes traits sont tirés et fatigués, les siens le sont tout autant mais elle a aujourd’hui revêtu son plus beau masque comme elle seule sait le faire. “Je t’aime.” Mots à peine audible que je susurre à son oreille, promesse codée qu’on parlera dès qu’elle sera de retour.











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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyDim 10 Mai 2020 - 4:38


De tout, on passe à absolument rien.

Le silence que Lola ponctue d'un accord aussi discret que posé, calme, me rassure autant qu'il m'effraie. Elle use à peine des quelques mots à sa disposition, elle les égraine et les dispose au compte-goutte. Et ce serait mentir de dire que je ne m'ennuie pas, une seconde du moins, de ses envolées, de ses conversations à sens unique, de ses milliers de phrases à la minute. Les choses changent, ça aussi.

Elle s'esquive bien avant moi, laissant un peu de temps à la poussière de retomber. Mes mains rangent doucement les tasses et autres assiettes au fond de l'évier, la pression des doigts d'Auden me semble obsolète tant c'était acté, nécessaire, vital que je dérive à ses côté l'instant d'après. Ses baisers se perdent au fil des miens, il devrait retourner à la maison Auden, retourner dans la safe zone, retourner là où il peut mieux respirer, là il peut être lui-même sans avoir à rager. “Je t’aime.” si mon visage se dégage du sien, c'est simplement pour embrasser son front à mon tour, nicher mes mots à son oreille. « Je t'aime ; attends-moi pour laver la vaisselle. » il la cassera de toute façon. Et les éclats sont bien plus salvateurs lorsqu'ils sont provoqués à deux. Il comprendra, il comprend toujours tout. L'inverse est toute aussi vraie.

Dehors, Pizza redécouvre la vie et le sens de l'odorat, il se transforme en puma à activer la vitesse nitro quand il décide que sa seule raison de vivre est de viser les chevilles de Lola. Pendant un bref moment, je suis presque persuadée qu'elle finira à même le sable, échouée par tant d'amour et d'entrain du canin.

"Comment tu vas, toi ?"
« Bien, mieux. » depuis la dernière fois.

Je n'ai pas l'insolence ni l'arrogance de lui retourner la question. Elle me le fera savoir, elle se videra le coeur, elle gardera tout pour elle, ou elle esquivera. Mais je m'assure que dans mon regard elle sente qu'elle ait la place de dire et de faire tout ce qu'elle veut. Les divergences d'opinon n'ont pas à être des barrières, et avant toute cette histoire de confiance éclatée et d'amitié brisée, n'en restait que Lola était - est -quelqu'un que j'estime énormément. Ces choses-là ne s'envolent pas si rapidement.

L'eau et les vagues viennent noyer mes orteils, me font réaliser que j'ai laissé mes Converse à la maison, que je suis venue ici pieds nus sans même le capter. Ma tête en l'air finit par se redresser vers celle de la brunette désormais rouquine, un énième sourire rassurant à la clé. « Parle-moi de l'exposition, parle-moi des préparatifs, de comment tu t'es sentie, de vos idées, de vos oeuvres, de leurs significations. Parle-moi de tout ça. » qu'on oublie les sujets qui fâchent, oqu'n ne reste que sur le beau, que sur l'essentiel.
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyDim 10 Mai 2020 - 21:59


"Bien, mieux." Lola fut surprise, et croisa le regard de Ginny pour y trouver d'autres réponses, mais tout ce qu'elle y lisait était des interrogations, des invitations à parler, elle. Depuis des semaines, elle s'inquiétait pour la McGrath, qui avait semblé fantômatique et apeurée la dernière fois ; maintenant, elle allait mieux, son visage avait repris des couleurs, et elle était d'une douceur et d'une fermeté qui lui allaient bien. Ni l'une, ni l'autre, ne parlaient vraiment, ceci dit, et c'était un dialogue étrange, de ceux auxquels Lola n'était pas habituée. Le coeur encore lourd des adieux à Auden, elle se mit à marcher près de l'eau, dans laquelle Ginny plongeait déjà ses pieds. Elles étaient dans deux éléments différents, et Lola ne pouvait s'empêcher d'y lire une métaphore de tout ce qui avait changé entre elles dernièrement.

"Parle-moi de l'exposition, parle-moi des préparatifs, de comment tu t'es sentie, de vos idées, de vos oeuvres, de leurs significations. Parle-moi de tout ça."

Les yeux vers Pizzasagne, qui courait dans tous les sens puis revenait vers elles, par cercles concentriques qui donnaient le tournis, Lola prit une profonde inspiration. Elle voulait parler des noeuds, et Ginny voulait parler de la surface, et l'ennui, c'était qu'elle ne pouvait pas l'obliger à faire autrement. Alors, elle accepta la dérive de la conversation d'un hochement de tête. "Grace aime représenter sa colère, et moi ma solitude, du moins c'est comme ça que j'ai interprété nos façons de travailler, ce que nous créons et voulons montrer." Parler de sa solitude ce jour-là, c'était comme recouvrir un gâteau de six couches de napage : et là, c'est bon ? c'est clair ? Ce n'était pas intentionnel, cependant. C'était toute son existence qui convergeait vers une guérison qu'elle avait besoin d'effectuer : elle avait besoin de dépasser sa peur de l'abandon, coûte que coûte, pour en ressortir plus forte et heureuse.

"Elle a voyagé et a vu des situations qui l'ont affectée : de la pauvreté, de l'oppression. Elle veut donner une voix à ceux qui n'en ont plus. C'est courageux, et c'est engagé. De mon côté, c'est une démarche similaire, mais à l'intérieur, en quelque sorte. Je fais toujours semblant de tout, sans même m'en rendre compte, je me suis tellement habituée à faire plaisir, à amadouer, que c'est devenu inconscient, une façon de me protéger. Et dans les peintures, ce sont les autres parties de moi, celles que j'ai muselées, qui ressortent. La tristesse, la peur, mais aussi, dans le portrait de Grace, des sentiments plus positifs que j'ai du mal à accueillir."

Lola se tourna vers Ginny pour voir comment elle recevait tout cela. Même parler de l'exposition revenait vite aux émotions, car Lola montrait dans ses toiles tout ce qu'elle était, dans la vulnérabilité la plus complète. Elle avait envie de poser à Ginny des questions, des myriades d'entre elles, mais toutes semblaient interdites, déplacées : pourquoi tu te disputais avec Auden ce jour-là ? pourquoi tu t'es énervée contre Jill ce jour-là ? pourquoi tu n'as pas répondu à mon texto ? pourquoi tu mets de la distance entre nous deux, alors que ç'aurait seulement dû être entre Auden et moi ? à quel moment vous êtes devenus un seul être humain ? "T'as réussi à te remettre à peindre ?"
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyJeu 21 Mai 2020 - 14:26


"Grace aime représenter sa colère, et moi ma solitude, du moins c'est comme ça que j'ai interprété nos façons de travailler, ce que nous créons et voulons montrer." « Ils vont bien ensembles, vos démons. Ils s'adoucissent. » que je m'entends dire à travers les vagues qui viennent chatouiller mes pieds. Elle apporte des points crève-coeur sans même les cibler Lola, elle dresse un portrait de ce qui la tenaille et de ce qui trouble Grace au passage, et pourtant c'est avec une humilité déconcertante qu'elle arrive à statuer le tout quand bien même elle doit toujours être secouée de la discussion précédente. Je le suis encore, moi.

Mes prunelles dérivent sur son profil, sur l'expression qu'arbore son visage, flirtent entre ses yeux brillants et ses lèvres rosies alors qu'elle explique leur cheminement à elles deux, qu'elle me noie dans leurs pensées autant que mes pieds se noient dans l'ondée glacée qui les couve à chaque nouveau relent d'océan. Pizza vit sa meilleure vie tout devant.

"Je fais toujours semblant de tout, sans même m'en rendre compte, je me suis tellement habituée à faire plaisir, à amadouer, que c'est devenu inconscient, une façon de me protéger." ce que je retiens, ce qui me serre le coeur, ce qui provoque ma main se serrant contre les pans de mon hoodie, ignorant l'impulsion maternelle que j'aurais eue d'office de prendre entre mes doigts ceux de Lola en guise de piste pour la rassurer.  Elle a des dizaines de milliers de questions et je le sais, bien sûr que je le sais. Mais si elle souhaite avoir la liberté de prendre ses propres décisions et de faire ses propres choix, elle doit me laisser la même latitude. Et je suis persuadée qu'elle le comprend, aussi bien que les dommages collatéraux avec lesquels on joue encore une fois à chaud. "T'as réussi à te remettre à peindre ?"

J'inspire, mes mots s'accrochant à mes orteils qui dérivent par-delà le sable blanc. « Oui. J'avais juste besoin de ralentir un peu. » tout se presse, tout s'empresse, et elle le sait autant que moi. « Tout est allé vite, mais on peut prendre notre temps. » on peut ralentir la vitesse de croisière, on peut le faire autant elle que moi et en toute honnêteté, je pense qu'il s'agit bien là de la seule façon qu'on arrive, autant du côté de Lola que du mien, à reprendre notre souffle, à redresser nos bases.

« Tu as bien fait de venir, malgré tout. » au cas où elle en doute. Même si l'issue n'est pas celle à laquelle elle s'attendait, n'en reste que je suis fière d'elle d'avoir pris le temps d'assumer ses choix, d'assumer la suite.
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Message(#) Sujet: Re: Drapeau blanc Drapeau blanc EmptyDim 24 Mai 2020 - 17:14


Lola était venue pour tout réparer, mais ce qu'elle découvrait était que la réparation ne venait pas tant du pardon de l'autre que de la tâche accomplie, des mots prononcés. Le vent soufflait dans ses cheveux, le soleil brillait sur sa peau, l'odeur de sel remplissait ses narines, et tout était comme une régénération, l'impression de revenir au moment présent, du cerveau qui se tait enfin.

« Ils vont bien ensemble, vos démons. Ils s'adoucissent. » C'était aussi nébuleux que vrai. Depuis que Lola avait rencontré Grace, des parties d'elle s'étaient réveillées en réponse à ce qu'elle trouvait chez la photographe. Il y avait une complémentarité quasi mystique entre leurs personnalités, et elles s'éveillaient l'une l'autre. Elle se fit la réflexion qu'elle lui raconterait comment la conversation avec Auden s'était passée, comment celle avec Ginny se passait, et que Grace trouverait les mots ou les gestes pour apaiser toute blessure encore trop fraîche.

« Oui. J'avais juste besoin de ralentir un peu. » Lola acquiesça. Elle-même avait senti que le monde avait accéléré récemment, qu'elle avait perdu pied dans des ouragans que la météo avait oublié d'annoncer. « Tout est allé vite, mais on peut prendre notre temps. » Lola eut un sourire pour la McGrath. Leurs rythmes n'étaient pas si éloignés, finalement.

« Tu as bien fait de venir, malgré tout. » Son sourire devint encore plus lumineux, et elle observait Pizzasagne s'aventurer plus loin dans la mer, puis revenir à toute vitesse sur la plage, se secouer, recommencer, jamais gêné de réessayer, d'avoir peur et de retrouver du courage. "Oui, je pense aussi", répondit-elle finalement, avec la sérénité d'avoir dit tout ce qu'elle était venue dire, plutôt que d'avoir laissé la porte battante claquer au vent en elle et provoquer insomnie sur insomnie.

Tout autant qu'il n'y avait plus de disputes à jouer, il n'y avait plus de limites à dépasser, et Lola soupira de soulagement tandis qu'elle renonçait à pousser Ginny dans ses retranchements. Un récit est différent d'un aveu. Le temps viendrait pour les histoires et pour les guérisons douces des fissures entre elles.

@Ginny McGrath-Williams
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