« Je peux essayer de lui parler si tu veux. » Ton sourire s'adoucit. « C'est gentil, mais je crois pas que tu puisses l'aider » Parce que c'était trop compliqué ce qui se passait dans la tête de Cosimo et il était ignorant Jack, de bien des choses. Tu lui diras, peut-être, un jour si ça en vaut la peine, si un jour, ça prend cette vérité pour avancer. Tu sais quand même que Jack et Cosimo s'entendent bien, sans en savoir vraiment plus sur cette relation qui les unissait. Tu n'avais jamais chercher à la comprendre non plus. Alors, oui, peut-être qu'ils ont un lien spécial qui pourrait l'aider à aller mieux, mais tu en doutais.

« Je répondrai pas. » Il y a son regard qui cherche le tien, alors que le tien, il le fuit carrément. « Mais si j'avais répondu, j'aurais dit que non, je voudrais pas que ça le soit pour toi. » C'est pas ce que tu appellerais pas répondre. Alors, c'est non. Il voudrait pas que ce soit compliqué pour toi, mais la vérité est toute autre chose. Saül et toi, c'est compliqué depuis le jour un. Ce n'est pas prêt de changer. Que votre mariage se poursuive ou s'arrête, ça sera encore et toujours compliqué. « C'est pas ta faute. On traîne des blessures depuis trop longtemps. » C'est pas sa faute à lui. Et c'est même pas sa faute à elle non plus. C'est la faute aux vieilles blessures que vous accumulez et surtout ignorez depuis des années. Elles ont finit par toutes exploser.

« Quand tu veux. » « Quand Cosimo sera reparti ? » que tu proposes un peu trop rapidement alors que tes lèvres se pincent. À croire que tu avais déjà tout prévu, pourtant ce n'est pas du tout le cas. Dans quelques jours alors, c'est pas trop tôt, ni trop tard, juste assez pour réfléchir à ce que vous voulez, continuer ou arrêter. Juste assez pour voir si l'électricité dans l'air sera toujours aussi présente. « Mes artistes vont bien » Il ne s'étale pas dans sa réponse Jack, n'y réponds même qu'à moitié. Le calcule est facile à faire. « Tu as besoin d'argent ? » C'est une question et non une offre. Même si tu aurais pleinement les moyens de lui fournir tout ce qu'il voudrait, tu fais pas la charité. « Tu sais qu'il existe des soirées pour vendre ses idées à des investisseurs. Je t'amène si tu veux. Tu vas adorer ça » Ton rire qui suit de très près ta proposition. Il détesterait ça, et tu en jubilerais que ce soit lui qui soit mal à l'aise pour une fois.

« On - il y a un festival, au Canada. Dans un mois. À Vancouver. Y'en a quelques uns qui y ont été signés et... ça t'ennuie pas trop, que je te parle de ça? » Dans un mois. Le Canada. Alors, il part. Pour combien de temps ? Ohh, pourquoi ça t'intéresse ? De toute façon, un festival, c'est pas long un festival. Mais le Canada, ça, c'est loin. C'est déjà 48 heures de perdu juste en avion. « Non. Ça m'ennuie pas. Alors tu vas y aller ? » Bien sûr qu'il va y aller. Pourquoi il en parlerait sinon ? Le Canada, ce pays qu'il connait bien plus que toi, lui qui y a vécu la majeur partie de sa vie versus toi, à peine cinq ans. « Tu vas en profiter pour faire quoi d'autre ? » Qu'est-ce qu'il lui manque du Canada à Jack ? Une question un peu idiote dont tu connais déjà la réponse..

@jack epstein

Il met les pieds dans les plats, il sait faire que ça Jack. Mais elle est détendue Elise, elle inspire un peu moins difficilement. S'il était égocentrique, il dirait que c'est grâce à lui. Que c'est grâce aux baisers qu'il a perdus sur sa peau qu'elle est ainsi, baisers qui n'ont laissé aucune trace sauf celle mémorisée dans sa tête des endroits où ses lèvres se sont cette nuit égarées. « C'est pas ta faute. On traîne des blessures depuis trop longtemps. » il n'a pas aidé. Il n'a pas aidé et il a tout encouragé et il devrait vraiment arrêter d'y penser, vraiment. Et maintenant.

« Quand Cosimo sera reparti ? » il accueille sa question avec des réponses égrainées, elle rebondit et il n'en finit plus de sourire comme un gamin, un adolescent stupide qu'il nargue en silence. « J'ajoute tout de suite la date à mon agenda. » il rigole, quel idiot. Quand il n'a pas d'agenda, quand il ne sait pas quelle date ils sont même aujourd'hui. Quand il veut simplement qu'elle se sente à l'aise d'aller et venir au studio comme avant. Elle n'est jamais venue, avant.

Les choses évoluent et leurs avants avec.

Elle, elle parle de boulot. Lui, il parle de ses artistes, de musique. « Tu as besoin d'argent ? » certains se seraient froissés. Certains auraient grogné, brusqués dans leur égo de merde qu'il ne comprendra jamais, le pacifique canadien. Il n'en a rien à foutre qu'elle sache que son compte est à découvert, qu'il n'arrive pas à gérer ses finances, c'est un secret pour personne. À ses yeux à Jack, s'il arrive à amener assez pour nourrir sa fille et payer chaque semaine son hypothèque, le reste n'est que bonus. « Un million ou deux, c'est toujours cool à recevoir à Noël. » qu'il ricane, éternel enfant. Il s'est toujours débrouillé et il le fera éternellement, il ne demandera jamais d'aide financière, et elle le sait aussi bien que Saül. Saül. « Tu sais qu'il existe des soirées pour vendre ses idées à des investisseurs. Je t'amène si tu veux. Tu vas adorer ça » et elle éclate de rire. Elle est tellement belle, quand elle ri. Il l'embrasserait s'il s'était pas dit que ça, comme tout le reste, c'était déplacé. Hier, ça l'était pas. Mais aujourd'hui, on est quoi? « Comme un véritable poisson dans l'eau. » avec une cravate, un veston, une gorge qui pique et des doigts qui cherchent les siens. « Elle est quand, la prochaine? » qu'il demande pourtant, jouant presque les ingénues. Il tâte, il essaie, il espère.  

« Non. Ça m'ennuie pas. Alors tu vas y aller ? » le Canada, donc. Le Canada et le festival, et les heures de vol et les souvenirs d'antan. « J'y pense. » tu viendrais?, que sa langue brûle de demander, quand il sait que ça, c'est hors limite. Bien sûr que ça l'est. « Tu viendrais? » oh, mais c'était pas hors limite, ça, déjà?

@elise williams

« Un million ou deux, c'est toujours cool à recevoir à Noël. » Quoi, juste ça ? Il est pas trop demandant Jack. Ta maison vaut plus que ça. Tu as bien des choses qui vaut plus que ça. Le voilà, le gros contraste entre vous deux. Ça donnerait quoi deux opposés mis ensemble ? Vous arriverez à vous entendre ? Vous arriverez à accepter les choix de l'autre ? Il te trouverais cinglé de dépenser des sommes astronomiques pour des choses insignifiantes ? Ça causerait des disputes ? Toi, tu saurais l'accepter, lui, dans toute sa simplicité ? Ça marchera jamais vous deux. C'est inévitable. Pourtant, tu as quand même avis d'y plonger tête première sans regarder les possibles conséquences.

« Comme un véritable poisson dans l'eau. Elle est quand, la prochaine? » Il dit n'importe quoi. Il viendra jamais. Il ne survivrait jamais. « Ce week-end » C'est pas ça qui manque des soirées mondaines, des galas de charité et toutes ces soirées avec des types aux poches pleines ici à Brisbane. « Il y en a presque toutes les semaines au cas où t'aimes tellement ça que t'as envie de revenir. » Tu ris doucement. Il viendra pas Jack et il ne reviendrait jamais après avoir passé une soirée entière à parler argent, bourse, business avec des types qui se pensent mieux que les autres.

« J'y pense. Tu viendrais. » Oui, c'est la première réponse auquel tu pense. Il pourrait si facilement le lire dans l'étincelle de tes prunelles. Si facilement. Mais, non, c'est la bonne réponse, la raisonnable. Tu peux pas partir avec lui dans un autre pays. Tu peux simplement pas mettre ta vie en pause et en écrire une nouvelle avec lui. Tu peux pas. Sauver par la sonnerie de ton portable qui te fait sursauter, qui te fais sortir de la bulle dans laquelle tu te trouvais. Cosimo. « Désolé, c'est mon fils. Il doit sûrement se plaindre que je vais être encore en retard » Il a l'habitude Cosimo de devoir commencer à se plaindre des heures d'avance pour que finalement avec juste dix minutes de retard. « Merci pour le café » Merci pour tout le reste. Une dernière gorgée, et tu te relèves, vient poser un baiser sur sa joue, avant de partir de chez Jack. Quelque chose que tu aurais sûrement du faire depuis des heures, mais que tu ne regrettes pas de ne pas l'avoir fait. Pas encore du moins.

@jack epstein