J'ai au moins un ex à Brisbane, je le sais. Il est chanteur, et il a signé chez un certain Jack Epstein. Je l'ai déjà vu quelque fois mais je n'y ai jamais réellement prêté attention. Mais la rupture avec son client ne s'est pas vraiment bien passé. Je l'ai quitté parce que je me suis lassée, comme je le fais toujours. On nous a pris quelques fois en photo, on est resté ensemble quelques semaines. Mais grâce à moi il est un peu plus célèbre. Grâce à mes photos, et à mon nom. Son producteur devrait me dire merci. Et d'ailleurs, j'aurais bien besoin d'un peu de reconnaissance. 

Je vais au studio. Je ne le connais absolument pas, je ne suis jamais allée là-bas. Je sortais avec ce type quand il était à Sydney et je me suis jamais déplacée pour lui. Mais j'aurais bien besoin de le voir, surtout si il est devenu plus célèbre qu'il a quelques mois. Je monte les étages, et je me retrouve devant la secrétaire de Jack. Je ne sais pas si il est là, et je dois avouer que j'ai oublié le nom de famille de cet ex, et le producteur doit le connaitre lui. 

"Vous avez rendez-vous ?" Un rire mauvais s'échappe de mes lèvres et je me dirige vers la porte du bureau alors que la secrétaire panique derrière moi. J'ouvre la porte et il est là, quelle chance.   "Epstein tu te souviens de moi ?" si il dit non je serai certainement vexée. "tu te souviens le brun guitariste avec lequel je sortais ? Il travaille toujours pour toi ? Tu pourrais me donner son nom en entier ?" je m'assoie sur le bord du bureau en haussant un sourcil dans sa direction. "Je suis désolée monsieur Epstein, elle n'avait pas rendez vous" elle parle et je lève les yeux au ciel. "on est occupé là"  et les yeux de la secrétaire font des aller-retour entre le brun et moi, quand moi je ne la lâcherai pas des yeux tant qu'elle ne sera pas sortie de la pièce. 



@Jack Epstein

Elle l'amuse, Ivy.

"Epstein tu te souviens de moi ?"
« Comment t'oublier. »

Du moins, c'est ce que son sourire en coin suggère alors qu'elle prend d'assaut son bureau sans jamais justifier le pourquoi du comment. Il est calme Jack, il la laisse faire, se contentant de l'observer envahir son espace sans jamais broncher une seule fois. Il hausse le sourcil, à un moment, quand elle s'installe comme une reine au coin du meuble, meuble qu'il snobbait lui-même pour s'être installé au sol en tailleur des dizaines de partitions l'entourant. Il bossait mais apparemment, là, il ne bosse plus.

"tu te souviens le brun guitariste avec lequel je sortais ? Il travaille toujours pour toi ? Tu pourrais me donner son nom en entier ?" elle a le mérite de le distraire, aussi. Lui qui n'est pas de son monde à elle, lui qui l'écoute déblatérer sans jamais lâcher son regard hautain du sien, long fleuve tranquille. « Faudra que tu sois plus précise. Y'en avait pas eu trois, au moins? » il taquine pour soulager le drame qui remonte, celui où un trio soudé s'était amouraché de la même pupille aux mèches dorées. Il avait dû gérer la crise à l'époque Jack, chacun voulant se défoncer deux trois os pour avoir regardé la gamine trop longtemps. Le band avait failli y passer durant cette période, Ivy avait simplement semé le chaos à travers eux tous, avant de disparaître dans la fumée sans jamais excuser quoi que ce soit. Aussi vite enfuie, aussi vite revenue.

"Je suis désolée monsieur Epstein, elle n'avait pas rendez vous" il secoue la tête et dédouane Heidi, l'éternelle adolescente qui vient tout juste de fêter son 30e anniversaire, elle et ses baskets colorés, elle et son sourire de fillette et ses t-shirts de groupes obscurs qui s'excuse sans qu'elle n'ait besoin de le faire. "on est occupé là" il pouffe Epstein, tournant à nouveau la tête vers la fille de riche, celle qui sort d'un autre univers avec ses vêtements griffés qu'elle n'a apparemment pas peur de briser en investissant un bureau parsemé de stylos ouverts et autres menaces à ses tissus qui ont probablement plus de valeur que la vie du canadien. « Ah ouais occupés, carrément? » il rigole Jack, parce qu'il sait bien qu'elle restera aussi longtemps qu'elle le voudra. Autant bien y voir le bon côté - il commençait à s'ennuyer à repasser sur ses notes, à retravailler ses mélodies dans le silence étouffant de son bureau contrit.

« Je suis pas là pour jouer les entremetteurs Ivy. » qu'il finira par expliquer, docile, les prunelles la quittant mais son attention lui étant toujours dédiée. Heidi a fini par retourner à l'accueil, les laissant seuls après s'être assurée d'un coup d'oeil qu'Epstein saurait gérer. Du bout de ses mains qui ont passé une vie à travailler, il replace ses feuilles, réorganise ses idées. « Si tu veux trouver l'heureux élu y'a la liste de mes artistes qui traîne à quelque part dans mon bureau. » une chasse au trésor donc, qu'il lui proposerait presque. Il se régale déjà de l'imaginer farfouiller à travers son bordel que même lui n'arrive pas toujours à décrypter. « Amuse-toi. »

Je m'assoie sur le bureau d'Epstein sans demander la permission à personne. "Oh ca me touche…" je cherche une plaque nominative quelque part. "Jack ?"  je lève un sourcil, il n'a même pas l'air excédé et ça m'étonne. Il a l'air de presque s'amuser, bizarre. Je lève les yeux au ciel en attendant qu'il me donne des réponses, ça peut durer seulement quelques minutes si il coopère. Mais il est amusé Epstein, encore, et je pourrais presque m'énerver parce qu'il répond trop lentement aux questions. Et il revient sur mes anciennes aventures avec un de ses groupes. Il y en avait 3, effectivement. Je n'ai couché qu'avec un, j'ai dragué les 3. C'était amusant, ils étaient tous accros en moins de 5 minutes, trop facile. Et je me suis lassée, comme je le fais toujours. Ca n'étonne personne, même pas moi.  "Ils étaient tous les 3 bruns ?" je peux pas me souvenir de tout. "Ok si tu me donnes le nom du plus célèbre des trois je te laisse tranquille."  


Et sa secrétaire entre, pourquoi elle rentre celle la ? Quelqu'un l'a demandé ? Alors je me tourne et lui lance le regard le plus noir que j'ai en banque. Dégage gamine, on a autre chose à faire. "Oui occupé." et je regarde la gamine partir en lui faisant un signe de la main. Rien de cordial, mais elle ne peut pas dire que je ne suis pas polie. Elle part et on est enfin tranquille de nouveau. Il ne sait pas que je suis tenace, et que je peux le bloquer dans son bureau toute l'après-midi si je l'ai décidé. Et pour l'instant je n'ai pas encore décidé de l'après-midi qu'il allait passer. "Je te demande juste des noms." je lève les yeux au ciel, il est fatigant quand il ne comprend pas ce que je veux dans l'instant. "N'importe quel nom en fait, un plutôt pas mal avec de l'avenir." mon sourire carnassier s'agrandit. Vas y, donne moi une proie pour que je te laisse là Epstein. 


Il me dit de chercher. Moi-même. Parce que j'ai que ça à faire peut-être ? Je le regarde, presque offusquée qu'il me dise un truc pareil. Je me lève pour passer de l'autre côté de son bureau et m'asseoir au dessus des tiroirs en question. "t'as pas des gens qui sont payés pour faire ce genre de choses ?" si il n'en a pas il devrait investir. "T'as carrément pas envie que je te laisse tranquille en fait." je hoche la tête en croisant les doigts sur ma poitrine. Je risque donc de rester un moment bien plus long que prévu dans ce bureau.

"Ils étaient tous les 3 bruns ?" elle s'étonne, pendant que lui garde ses yeux sur ses feuilles, au sol. Seul son sourire le trahit Jack, il grandit à vue d'oeil. "Ok si tu me donnes le nom du plus célèbre des trois je te laisse tranquille."  « Ils sont pas si célèbres que ça si tu te souviens pas de leurs noms. » qu'il pouffe, ne le prenant même pas comme une attaque à lui-même. C'est plutôt un compliment, qu'on les connaisse pour leur musique et non pour leur nom, ses artistes. Il aime. « On dirait presque que j'ai mal fait mon boulot. » il aime et il se moque aussi, doucement piquant. Les labels trop populaires trop édulcorés à la Fitzgerald l'ennuient - tout le monde sait ça.

Elle se pose, elle fait du bureau d'Epstein son royaume. Ils sont occupés, il s'occupe lui-même. "Je te demande juste des noms." elle supplierait presque, la blonde, quand il allonge une après l'autre ses jambes au sol, les déliant d'un taileur qu'il tenait comme un éternel adolescent depuis des heures. Son dos craque, il parle par-dessus. « J'ai entendu, oui. » il parle mais il rigole surtout. "N'importe quel nom en fait, un plutôt pas mal avec de l'avenir." c'est là où il lève la tête vers elle, capte son regard au vol. « T'es au courant que je suis pas une fabrique à superstars ici, n'est-ce pas? » pas le moindre reproche, pas la moindre attaque non plus, il ne statue que les faits. Si elle cherche le prochain Bieber, elle n'est pas à la bonne enseigne. Par contre, il produit une excellente relève à Death Cab for cutie.

La liste, la fameuse. Qu'elle cherche, qu'elle fouille, qu'elle brave toutes les épreuves. "t'as pas des gens qui sont payés pour faire ce genre de choses ?" si elle souffle, ce n'est que pour lui arracher un sourire encore plus grand. On dirait un enfant. « Pourquoi est-ce que je paierais des gens si tu le fais si bien? » ses paumes lâchent les partitions éparpillées, il les pose derrière lui, prenant appui sur ses bras étirés. Ses prunelles ne l'ont toujours pas quittée. "T'as carrément pas envie que je te laisse tranquille en fait."

Il souffle, pose une seconde et une autre de silence. « Tu me distrais. » ça non plus, ça ne sonne pas du tout comme une critique. Apparement, il l'accueille à bras ouverts aujourd'hui, la distraction.

Je m’ennuie un peu trop depuis que je suis à Brisbane. Et ça m’énerve, je déteste m’ennuyer. Alors je cherche des gens que je connais déjà, des gens qui peuvent m’occuper un peu pendant tout le temps libre que j’ai. Et Jack Epstein connait des gens qui pourraient m’occuper. C’était juste censé être l’intermédiaire, j’avais pas prévu de passer plus de cinq minutes dans ce bureau. Mais, contre toute attente c’est Epstein qui capte un peu de mon attention avec son sourire et son air amusé à chaque fois que je prononce une phrase. Phrases qui auraient mis d’autres personnes en rogne bien rapidement. “J’ai toujours eu du mal à retenir les prénoms.” Ma tête se penche légèrement sur le côté alors que je continue de l’observer assis par terre dans son propre bureau. Pourquoi il fait ça au juste ? “Peut-être bien.” C’est certainement de sa faute si elle n’a pas retenu leurs prénoms. Peut-être qu’ils se ressemblaient tous bien trop en réalité.

“Entendu mais toujours pas répondu.” Le sourire ne s’efface pas du visage du canadien quand moi je fronce les sourcils. Il est étrange, on avait jamais pris le temps de vraiment discuter par le passé. Je grogne en levant la tête vers le ciel. Pourquoi il joue sur les mots comme ça. “Mets le à mon bras et il deviendra une super star.” C’est toujours bon pour les affaires non ? Avoir des chanteurs qui deviennent célèbre, et c’est un plus si ils chantent vraiment bien. Mais il ne crache pas le morceau Jack, il garde les noms de ses artistes pour lui et ça ne m’étonne pas tant que ça après avoir discuté pendant plus de 5 minutes cette fois. “Si t’en avais pas eu moins 2 ou 3 de connus tu tiendrais pas ton label.” Mes yeux s’ancrent dans ceux du brun, il me fixe et ce qu’il ne sait pas c’est que j’ai toujours été la meilleure à ce jeu là. Je pourrais passer des heures à l’observer sans ciller.

Je cherche des listes, dans ce bordel ambiant comment on est censé trouver une liste. Je dois tenir à peu près 10 secondes avant de commencer à râler. Et il réponds, il est intrigant. Un sourire en coin prend forme sur mon visage quand mes yeux ne lâchent toujours pas les siens. “Donc t’aime me mater en train de fouiller dans ton bureau ?” Apparemment oui puisqu’il a lâché ses partitions pour continuer de me fixer. Je replace mes cheveux et me pose de nouveau sur son bureau en croisant mes jambes. “”Beaucoup te diront que je suis la meilleure des distractions.” Finalement peut-être que je n’aurais pas besoin de liste ou de nom. “T’as besoin d’être distrait ?” Mon sourcil se hausse quand mes yeux continuent de plonger dans les siens. Bien plus joueuse que quand je suis entrée dans ce bureau quelques minutes plus tôt.

Elle parle, elle parle encore et il l'écoute, c'est ça le plus étonnant. “Mets le à mon bras et il deviendra une super star.” lui qui est passé maître dans l'art de rester dans sa tête, de se concentrer sur le propre fil de ses pensées plutôt que sur le monde extérieur, il en fait une pause de ce qui se trame au fil de ses propres idées. Ivy prend toute la place, de toute façon. Et il la laisse faire. « À t'entendre on pourrait presque travailler en équipe. » il rigole Jack, la situation la plus improbable serait qu'ils allient leurs forces et qu'elle lui fasse bonne presse - ou mauvaise, mais toute presse est bonne à prendre, non?

“Si t’en avais pas eu moins 2 ou 3 de connus tu tiendrais pas ton label.” « Touché. » un nouveau rire, quand il s'étire le musicien, quand il reste bien confortable au sol, confort relatif, mais qu'il ne passe pas inaperçu maintenant qu'elle le souligne aussi tranchante que possible. “Donc t’aime me mater en train de fouiller dans ton bureau ?” il roule des yeux Epstein, secoue la tête de la négative. « J'ai jamais dit quoi que ce soit du genre, Ivy. » il n'a rien dit, c'est bien mieux de la laisser se faire ses propres scénarios, la laisser mettre toutes ses cartes sur la table. Elle a arrêté de chercher, il n'arrête pas pour autant de la regarder tenter. « Déforme pas mes paroles, fais pas comme la presse fait avec toi. » on dirait presque qu'il en sort les remontrances.

Presque. ”Beaucoup te diront que je suis la meilleure des distractions.” il hausse le sourcil maintenant Jack. « Tu m'étonnes. » les regards se perdent et les sourires volent. Il joue d'une naïve innocence, elle a changé de tempo la blonde, de voix et de posture, d'attitude aussi. “T’as besoin d’être distrait ?” « Besoin est un mot très fort. »

Quand bien même il ne dirait rien, elle dit tout d'un coup d'oeil et d'un autre. « La meilleure des distractions, c'est un titre difficile à tenir sur le long terme, non? » il se moque Jack, oh qu'il se moque. Oh qu'il risque de se brûler, aussi, à trop oser.

C’est le bordel dans ce bureau, il devrait vraiment payer quelqu’un pour ranger tout ça, parce que je ne vais certainement le faire à sa place. “Pourquoi ? T’as des idées ?” Si je dois juste me montrer pour être prise en photo je peux travailler en équipe avec certaines de ses célébrités. Ou même lui. Il peut avoir besoin de publicité pour lui aussi, pourquoi pas ? Je penche la tête en commençant à analyser l’idée. J’aurais quelque chose à gagner dans cette histoire ? Il est directeur de cet endroit il doit avoir pas mal d’argent non ? Cette idée germe dans mon esprit et je n’ai pas l’impression que ce soit la pire idée de tous les temps - ou peut-être que si et que c’est pour ça que ça a l’air si amusant.

Il rit, il roule des yeux parce que je commence à jouer et il n’est peut-être pas capable de suivre Epstein. Je penche encore la tête sur le côté en captant son regard et en me posant de nouveau sur son bureau. Il est encore par terre et je me demande pourquoi il travaille là au lieu d’utiliser son bureau. Il n’est pas vraiment logique mais j’ai pas le temps d’essayer de le comprendre. Il touche à la presse et là mes sourcils se froncent. “Comment tu peux savoir que c’est de fausses informations ?” Personne ne peut le savoir, à part moi. Et je ne suis pas du genre à aller me confier à n’importe qui sur les conneries que les tabloïd peuvent balancer à mon sujet, j’ai autre chose à faire.

Il utilise des mots que je connais trop bien, j’ai été la distraction de beaucoup d’hommes, et j’en suis apparemment une pour lui aussi depuis que je suis entrée dans son bureau. J’ai arrêté de chercher la liste, parce que mon regard reste ancré dans le sien quand j’essaie de savoir à quel point il joue. “Ca veut pas dire non.” Même si besoin est un mot très fort. Il n’a pas démenti et mon rire résonne dans la pièce quand je prends place sur son fauteuil laissé à l’abandon pour mieux le voir. “J’ai jamais cherché à tenir quoi que ce soit sur le long terme.” Mes jambes se croisent et mes bras prennent place sur les accoudoirs quand je vois que je suis assise bien plus confortablement que lui. Mon sourire grandit, je ne suis pas encore sortie de ce bureau. “Mais regarde, même pas 5 minutes dans ton bureau et tu as tout abandonné pour me donner toute ton attention.” Je le vois son sourire, son regard qui n’a pas quitté le mien depuis qu’il a lâché chacune de ses feuilles. “Je pense que je tiens encore très bien mon rôle.” Et puis, c’est lui qui a utilisé le mot de distraction non ? Moi, je ne fais que suivre.

“Comment tu peux savoir que c’est de fausses informations ?” « J'imagine que je vais devoir me fier à ta parole contre la leur. » qu'il semblerait presque concéder Jack, sa confiance qui est actée quand bien même elle ne fait rien pour la gamine. Elle doit mentir comme elle respire, elle doit en rouler des dizaines comme lui tout autant de fois par jour. Pourtant il ne la lâche pas des yeux, préférant qu'elle lui liste tous les arguments où il aurait tort plutôt qu'il ait raison.

Elle est belle quand elle se moque - et elle se moque tout le temps. “Ca veut pas dire non.” bien sûr, que ça ne veut pas dire non. Va-t-il le lui confirmer, ou prendre pour acquis qu'elle est une grande fille? Poser la question c'était d'office y répondre. « Comment vont tes recherches, sinon? » qu'il nargue à nouveau, pointant du menton ses gestes désormais absents et arrêtés dans le temps, le bureau laissé en plan. Apparemment, Ivy n'est pas la seule distraction ici, il joue le même rôle qu'elle et il s'en complait. Un nouveau sourire aux lèvres comme énième preuve du méfait.

“J’ai jamais cherché à tenir quoi que ce soit sur le long terme.” « Pourquoi? » c'est l'hôpital qui se fout de la charité que lui, il demande. Pourtant il est curieux maintenant, curieux et intéressé. Ses raisons à elle vaudront sûrement les siennes à lui, et ils passeront à autre chose, évidemment. “Mais regarde, même pas 5 minutes dans ton bureau et tu as tout abandonné pour me donner toute ton attention.” elle relance, il anticipe, il la regarde, il ne fait que ça.

Ivy se suffit bien à elle-même le temps qu'il constate, elle tout autant. “Je pense que je tiens encore très bien mon rôle.” et pourtant il se lève l'impassible, il bouge l'immuable, quand il a ramassé au préalable ses feuilles, qu'il se mouvoit vers son bureau, y pose ses affaires non sans tenter une pointe de discipline à son oreille. « Me force pas à appeler ma réceptionniste à la rescousse. J'ai du boulot. » si le sourire en coin qu'elle décèlera dans ses mots trahit l'autorité qu'il n'aura jamais, le rire qu'il cède ensuite le vend en un claquement de doigt.

J’ai arrêté de bouger, il a arrêté de travailler. Je le regarde autant qu’il me regarde et je pense que ça pourrait durer des heures. Les paparazzis, pourquoi on parle de ça déjà ? Ah oui, parce qu’ils donnent de fausses informations sur moi, est ce qu’il a l’impression que je suis un enfant de coeur ou quelque chose du genre ? Peut-être bien, et je souris malgré moi encore un peu plus. “J’ai toute ta confiance alors ?” Oh Jack. Il ne devrait pas faire confiance aux gens si facilement, et certainement pas à moi.

J’ai lâché le bureau et les feuilles parce qu’il me regardait faire et que je voulais savoir pourquoi, même si je le sais déjà. “Je suis sur un tout nouveau dossier.” Et je continue de le fixer parce qu’à cet instant j’ai pas besoin d’un autre prénom que celui de Jack Epstein sur ma liste. Donc je ne prends pas de nouvelles feuilles, je ne fais que bouger autour du bureau en tentant de capter son regard à chaque seconde. J’aime jouer et il s’amuse lui aussi, il sourit, il n’a pas arrêté de sourire depuis que je suis entrée dans ce bureau. Il aurait pu continuer de travailler en me donnant rapidement un nom, j’aurais pu râler comme je sais si bien le faire pour qu’il en ait marre et partir au bout de 5 minutes. Mais j’ai pas envie de partir, j’ai envie d’étirer le temps et de répondre à chacune de ses questions pour savoir ce qu’il cherche vraiment. Et qu’est ce que je cherche moi ?

“Les gens sont lassants.” Les relations sérieuses sont lassantes, et moi je ne le suis pas. J’ai besoin de changement, j’ai besoin de beaucoup de choses dans ma vie qui ne sont pas compatibles avec les mots long terme. Je poserais bien des questions mais il se lève pour rejoindre le bureau. Il réduit la distance et mon visage se lève pour capter son sourire quand moi je me mets à rire à sa blague. Et je me lève pour réduire la distance un peu plus. Et mes bras se croisent sur ma poitrine alors que je suis perchée sur mes talons de 15 centimètres. Mon sourire et mon regard sont malicieux, mes sourcils se froncent quand je lui donne ma réponse. “Tu peux pas aller la voir on est occupé.” Occupé carrément ? Oui, occupé.

Elle joue la gamine, elle a tout pour quand lui n'oppose aucune résistance, si ce n'est qu'en ne la laissant avoir le dernier mot une fois sur deux. “Je suis sur un tout nouveau dossier.” bien sûr, évidemment. Son sourcil se hausse sans surprise aucune, et il se retrouve catapulté à y'a des années de ça, quand chaque show lui apportait son lot de paupières battantes et de moues séductrices, quand elles étaient toutes cumulées au-delà les loges et les coulisses, la bouche en coeur l'oeil brillant. Elle a du nerf la blonde, elle aurait probablement surpassée toute celles d'avant, un coup de coude et un autre plus sournois pour arriver à destination, ne jamais perdre le Nord. Il se demande même Jack, s'il en a connu, des Ivy de ce temps-là. La réponse tarde à venir, il prend ça pour un non.

“Les gens sont lassants.”
« On s'en excuse. »

Il se mouvoie, ironique, sarcastique au possible et presque hilare, dans son bureau qui semble être devenu le leur tant elle occupe tout l'espace y'a à peine une minute de ça. Elle est rapidement devenue calme Ivy, et même s'il la connaît peu il serait prêt à parier que c'est tout sauf bon signe en les faits. Ou alors, c'est l'inverse totalement - et ça lui plaît. “Tu peux pas aller la voir on est occupé.”  et elle se relève la belle, elle se relève et elle erre autour. Ses prunelles lui brûlent la peau à Epstein, il ne sent que ça sur son épiderme, sait exactement où elle le regarde sans même avoir besoin de détourner les yeux.

« Elle va avoir besoin de plus que ça. » là par contre, il se détourne, laisse ses papiers en plan, attrape le coup d'oeil acéré d'Ivy naturellement. « T'as vu comment elle en doutait juste tout à l'heure. » il continue sur sa lancée le musicien, il continue de s'amuser. Il fait un pas vers elle aussi, un seul et c'est bien assez. « T'es pas aussi convaincante que tu crois, Ivy. » et lui, il est encore bien plus accro à l'adrénaline qu'il ne le montre, finalement.

J’aime jouer, j’aime rester dans ce petit bureau après avoir fouillé dans quelques tiroirs. J’aime voir ce sourire taquin sur son visage, je ne pensais pas que Jack était ce genre de mec là. Il est plus vieux que moi, pourtant la vois la lueur d’enfant qui cherche à s’amuser dans ses yeux. Je suis ravie, je suis sûre que je lui fais de l’effet, et il n’a pas de chance, parce que moi aussi j’aime jouer. “J’ai pas dit que toi t’étais lassant.” Une petite lueur amusée continue de briller dans mon regard. Pour l’instant tout va bien, je suis toujours là, en face de lui, il devrait être ravi. Pourtant il n’est pas facile à cerner Jack, et ça m’étonne.

Je ne bouge pas vraiment, je ne fais que des allers-retour entre le fauteuil et le bureau. Mes yeux eux ne vont pas ailleurs que dans ceux de Jack. Mon sourire s’élargit de temps en temps, quand il s’amuse à me chercher. Il ne sait pas dans quoi il s’embarque, il ne sait sûrement pas ce qu’il fait le brun. Je fronce les sourcils, quand il s’approche de moi, et, rapidement, c’est moi qui finis par me rapprocher de lui. Je lui tourne autour, il est piégé Jack, j’ai décidé qu’il allait devenir un de mes nouvel objectif. Mes yeux brûlent sa peau, mes mains ne l’ont pas encore touché. “Oh…” Plus que ça ? Est ce qu’il est vraiment en train de faire ce genre d’insinuation ? Est ce qu’il veut plus Jack ? Mon sourire grandit encore et encore quand je me retrouve juste devant lui. A quelques centimètres de son torse, il est plus grand que moi alors je relève un peu les yeux vers son visage. Mes bras passent autour de son cou. “Et là tu me trouve assez convaincante ?” Je me place sur la pointe des pieds pour passer mon nez dans son cou. “Et là ?” Mon souffle se casse contre sa mâchoire. “On a l’air occupé tu crois ?”

Il joue Jack, apparemment il a tout d'un joueur aujourd'hui. Faut dire que l'adversaire se moque, qu'elle semble s'amuser presqu'autant que lui.

“J’ai pas dit que toi t’étais lassant.” il aurait pu en vrai, il aurait dû. Il a rien de bien différent des autres, il le sait Epstein. C'est pas son humour qui le démarque, ni même sa verve. Il parle peu et même, il parle pas. Un gars comme les autres, un type du Canada qui s'efface d'un i'm sorry et d'un autre, le gars qui agit en médiateur, celui qui fait office de long fleuve tranquille sans jamais brusquer. Elle, elle brusque. Elle, elle fait des vagues, elle dérange, elle s'en amuse. Elle aurait foutu ses feuilles partout, dérangé ses placards, brûlé le bureau en entier rien que pour s'amuser qu'il ne s'en aurait pas étonné. Pas qu'elle vise le pire Ivy, plutôt, elle s'amuse de ce qui à ses yeux est le meilleur. Alors il a quoi, lui, pour pas être lassant? Une aura mystérieuse de merde qui est entretenue par ses prunelles voilées, sa voix caverneuse, ses silences qu'il maintient? Il a rien - elle le découvrira assez vite, la fille de bonne famille. « Tant d'honneurs. »

Il nargue le sourire en coin, il a pas le pouvoir d'avoir le moindre impact, mais son sourire en coin suggère qu'au moins il essaie. Et elle erre ivy. Elle erre autour de lui, elle le détaille, il sent son souffle qui se casse sur sa peau. Occupés, hm? “Et là tu me trouve assez convaincante ?” ses bras. Y'a les bras de la blonde qu'elle pose de part et d'autre de sa nuque - et lui il bouge pas. Le voilà, lui qui d'habitude est le type à toujours dodeliner de la tête, à agiter une jambe, à jouer avec ses crayons, ses partitions. Lui qui est posé désormais, lui qui est kinda stoïque. « Ivy... » “Et là ?” « Ivy? »

“On a l’air occupé tu crois ?” « Ivy. » son souffle à elle qui réchauffe sa mâchoire, ses mains se sont apparemment posées sur ses hanches sans même les toucher. Les quelques millimètres de distance qu'il y met changent tout qu'il dira. « Pas comme ça. »

J’ai passé mes bras autour de son cou. J’ai glissé mes lèvres proches de son oreille. J’ai fait tout ce que je n’aurais pas dû faire parce que je venais pas pour lui au départ, parce que je venais pour trouver un nouveau mec mais je n’ai jamais envisagé que Jack avait une quelconque chance d’attirer mon attention. Mais je m’amuse, je teste les limite. Je veux voir s’il en a, ou si lui aussi aime bien trop la tension, l’adrénaline que provoque ce genre d’entrevues. Je suis lente, chacun de mes geste est calculé quand mes doigts glissent le long de sa nuque le plus naturellement possible, quand mon visage se retrouve à seulement quelques centimètres de celui de Jack. Mes yeux ne lâchent pas les siens quand je suis assez éloignée pour les capter. Il répète mon prénom, je ne sais pas si c’est un avertissement, de l’envie, du doute… Je sais pas et je m’en fou. Il est perdu et il résiste. Je les sens ses mains qui s’approchent dangereusement dans mon corps. Je suis apparemment une tentation qu’il s’interdit encore un peu. J’aime cette tension, ce peut-être qui plane entre nous, ce bientôt que je peux entrevoir dans ses yeux parce qu’on brûle de la même envie tous les deux. Mais les joueurs ne craquent pas aussi facilement pas vrai ? Pourtant, je le teste, encore et encore pour ne pas craquer la première.

“Jack…” Que je répète dans un souffle après qu’il ait dit mon prénom une énième fois. Mes mains s’éloignent de son cou juste le temps de prendre les siennes pour les poser là où il était presque, là où il s’interdisait d’aller pour garder cette micro distance. Il n’y en a plus maintenant quand c’est moi qui ai décidé que ses mains allaient se poser sur mes hanches alors que mon corps est sûrement un peu trop proche du sien. Mes bras reviennent à leur place en glissant le long de son torse, et mon sourire grandit. “Pourquoi ?” Je m’en fiche de la réponse, là seule chose que je retiens, c’est que ça arrivera, mais pas comme ça. “Parce que c’est dans ton bureau ?” Mes lèvres sont partout sauf sur les siennes quand je m’amuse des sensations que je peux lui offrir. “Quand ?” Personne ne mettra de date, mais j’aime cette tension qui devient de plus en plus palpable. Ils ont l’air bien occupé là. “Comment ?” Tu l’imagines la scène là Jack ? “Où ?” Il peut en imaginer chaque détail jusqu’à ce que ça arrive quand je lui laisse un avant goût de mes lèvres qui pourraient se retrouver une centaine de fois dans son cou.

Il met en garde, il calme, il essaie. Il y arrive aussi, quand il s'étonne lui-même du ton qu'il prend. Celui qui n'a rien de supplication, celui qui ne larmoie pas. Il l'arrête sans rien brusquer. Parce que c'est pas comme ça que ça devrait se passer. Comme ça, il l'a fait des dizaines de fois avant. il était empressé, il brûlait les étapes, il prenait sans rien donner - il était défoncé. Epstein qui a changé avec les années quand maintenant lorsqu'il cède, il le fait bien plus en connaissance de cause qu'avant. Avant, il s'en foutait, rien à faire, rien à battre de la personne devant tant il n'avait même pas conscience d'être là. Les choses changent et les caractères avec, il s'assagit avec le temps. Il essaie, du moins.

“Pourquoi ?” ça sert absolument à rien de répondre à ça parce que peu importe la réponse elle en démordra pas. Elle trouvera dix mille arguments et dix mille autres, et ils seront encore occupés dans une heure entre ses grognements à elle et ses silences à lui. Ça sert absolument à rien et il répond pas, donc, bien moins lâche qu'on pourrait penser quand il sait que de toute façon, c'est déjà reporté. “Parce que c’est dans ton bureau ?” la blague - il est pas professionnel à ce point le gars, l'est-il seulement?

“Quand ?” pour que tu le marques au calendrier?
“Comment ?” comment, tu penses?
“Où ?” pas de spoiler, Ivy.

Il l'aurait dit, il aurait tout dit, il jure qu'il l'aurait fait. Si les lèvres de la blonde ne s'étaient pas occupées de lui couper la parole en se nichant à une multitude d'endroits contre sa nuque. « T'inquiètes. Tu sauras tout ça. » elle le saura en temps et lieux, et lui aussi.

Personne en doute, et certainement pas eux. Quand ses lèvres à lui se posent sur le front de la blonde, et que la seconde d'après, c'est lui qui ironiquement quitte son propre bureau. Elle avait un nom, à trouver, de toute façon.