Hélène ouvrit les yeux et observa le plafond de sa chambre. Une obscurité presque malaisante planait au-dessus d’elle. De base, cela ne la dérangeait pas énormément d’être dans le noir, surtout au vu de son métier. Mais là, la blonde n’en pouvait tout simplement plus. Depuis plusieurs jours, semaines peut-être, elle ne voyait rien. Ni à l’extérieur, ni à l’intérieur. Son portable ne voulait émettre aucune lumière, elle tâtonnait sans cesse son appartement dans l’espoir de savoir se retrouver. La plupart du temps, c’était peine perdue mais elle gardait espoir. Cela marchait toujours dans les intrigues que cela soit des films, séries et même des livres. L’espoir. Il fallait garder espoir même si tout commençait à partir en cacahouète.

Hélène en plus d’être constamment dans le noir, commençait à avoir un énorme mal de crâne. Ironiquement, on se dit qu’on pourrait en avoir un à cause d’un trop plein de lumière, là, c’était tout le contraire. Cela faisait des jours qu’elle était restée cloîtré chez elle, à tourner en rond. Mais elle voulait tenter quelque chose, elle devait faire quelque chose. Enfin, du moins, pas elle à proprement parler mais, si elle pouvait aider quelqu’un qui saurait quoi faire, cela rassurait Hélène. Elle qui avait passé la plupart de sa vie, la tête dans les livres et dans les étoiles allait devoir avoir le regard bien en face d’elle ou même sur ces pieds si elle ne voulait pas tomber. Dans l’espoir de trouver ne serait-ce qu’un endroit où trouver de la lumière, même artificiel, la blonde prit son manteau. Elle pensait prendre le noir mais en regardant de plus près et en plissant les yeux, elle remarqua que la couleur était trop claire pour du noir. Elle en conclut, qu’elle avait prit son deuxième manteau, à savoir, le rouge.

Malheureusement pour elle, comme si la nuit éternelle ne suffisait pas, voilà qu’il pleuvait des grêlons. La femme courrut se mettre à l’abri sous un préau, heureusement pour elle, ouvert sur la rue, ce qui permettait de se protéger de la grêle qui tombait. Hélène maudit le ciel, et maudit toutes divinités qui pouvaient l’entendre.

- Ça fait des jours que je ne sors pas, il n’y a rien et voilà que je décide d’aller quelque part, on essaye de m’assommer.

En plus des grêlons, ou alors était-ce à cause de la fatigue du noir permanent, Hélène commença à avoir froid. Elle referma correctement son manteau en espérant que ce temps catastrophique prenne fin assez rapidement. Si seulement quelqu’un pouvait l’éclairer, c’est le cas de le dire, sur le sujet.

Le froid s’infiltrait dans la peau d’Hélène. Malgré son manteau, la pluie de grêle donnait la chair de poule à la blonde et elle commença même à en trembler. Alors qu’elle se pensait seule à attendre sous le froid, elle entendit une voix juste à côté d’elle. La jeune femme ne voyait pas très bien mais ce qu’elle voyait était une ombre plus grande qu’elle. Également plus musclé. Au son de la voix et aux détails physiques, Hélène pouvait dire sans l’ombre d’un doute qu’un homme lui parlait.

Elle avait tourné la tête dans sa direction mais avec l’observation et les déductions qu’elle était en train de faire, la blonde n’avait pas parlé. Même pas ouvert la bouche. L’ombre allait dans son sens. Hélène remit ses idées en place et se dit qu’elle ne craignait rien avec cet homme. Après tout, s’il avait voulu l’attaquer, il n’aurait pas fait de bruit et avec cette noirceur, Hélène ne l’aura pas du tout vu venir.

La blonde voulant rendre l’échange un peu plus chaleureux que le temps à l’extérieur commença à parler :

- Si seulement, on savait où allait pour arrêter tout ça. Mais la tempête ne semble pas vouloir.

A ces mots et comme par magie, la grêle arrêta de tomber. Etonnée, Hélène se tourna instinctivement vers son camarade dans l’ombre et sourit légèrement. Avant de se rappeler, qu’il ne devait pas la voir. Elle poussa un petit bruit alors et commença à s’en aller de son abri.

Elle marcha tranquillement profitant de l’absence de grêle malgré cette nuit éternelle. Elle ne voyait pas si l'homme l'avait suivi ou non mais elle l'espérait, ne voulant pas se retrouver seule dans la noirceur de la nuit. Ou du jour, Hélène ne savait plus au final. Mais elle ne voulut pas parler de peur de parler seule.

Alors que l'astrophysicienne commençait à reprendre confiance et un peu de moral, elle entendit un bruit. La grêle revenait et la blonde avait intérêt à s’apprêter si elle ne voulait pas avoir une commotion cérébrale.

Heureusement, elle semblait avoir de la chance car elle trouva une entrée de parking. Elle se précipita vers elle, espérant que si son camarade de tout à l’heure l’avait suivi, qu’il ai eu la même idée qu’elle. Et en espérant aussi, qu'ils y arriveraient à temps.

Spoiler:

Si cela avait été dans une autre circonstance, Hélène aurait surement rigolé de cette course poursuite contre la pluie et la grêle. Mais rien ne lui donnait envie de rire. Elle ne voyait presque pas devant elle et malgré l’homme qui semblait la suivre, en toute générosité, elle avait peur de tomber sur quelqu’un de malhonnête. Mais heureusement pour elle, la blonde atteint l’entrée du parking à temps et se retourna pour voir la grêle déferlait de nouveau sur Brisbane.
Quel temps maudit pensa t’elle avant de rire toute seule. La fatigue. C’était la fatigue tout simplement car il n’y avait rien de drôle. Cependant la réplique de son camarade la fit sourire. Effectivement, c’était moins une. Le froid semblait les imprégner tout les deux mais Hélène ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire. Attendre la prochaine fois que la grêle décide de s’arrêter ? La blonde sentit bien qu’à présent, le temps n’allait pas s’adoucir de sitôt. De toute façon, l’homme lui posa une question. Hélène ne savait pas dire pourquoi mais elle savait, elle pressentait qu’elle pouvait faire confiance à cet homme. Enfin pour le temps de cette mission survie. Car cela en était une, depuis plusieurs heures, voire jours si on comptait le début du cauchemar de la nuit éternelle.

Les deux jeunes gens marchaient à l’aveuglette pendant quelques minutes avant d’entendre des bruits. L’homme demanda à Hélène de se taire, ce qu’elle fit. Le silence était mis et on entendait encore plus les bruits. Son camarade prit la main d’Hélène et l’emmena au plus près du son. La blonde y vit un groupe qui semblait écouter de la musique d’un genre qu’elle ne saurait identifier car elle n’aimait pas. De base, elle n’écouterait jamais ça mais elle se disait que pour écouter ça en pleine malédiction, ces personnes n’allaient pas bien.

Elle continua d’avancer dans le noir, sa main dans celle de l’homme. Cela la rassura. Mais avec le noir environnant, Hélène ne savait pas où mettre les pieds et trébucha de temps en temps. Elle lâcha la main de l’homme quelques secondes. Mais cela suffit à ce qu’elle heurte quelqu’un dans le noir. La blonde ne voyait pas grand-chose mais elle avait un mauvais présentiment.

- Euh, c’est toujours toi ?

La voix d’Hélène n’était pas du tout rassurée. Elle espérait que c’était toujours son camarade, l’homme qu’elle suivait depuis le début et pas un autre.

Spoiler: