Et elle est courageuse Colleen, elle n'a peur de rien, elle inspire mais elle tient bon et c'est tout ce qu'il lui souhaite. Il ne la quitte pas de yeux, se régale de la voir faire pendant qu'elle ne semble malheureusement pas se régaler du tout. Pourtant, elle inspire et pourtant elle ose, et le voilà encore une fois fier d'elle comme il l'est toujours au final. Elle gobe sa mygale sous l’œil médusé de Jack qui est fasciné par l'aplomb et l'assurance dont elle fait preuve.

Lui, par contre, il trépigne sur sa chaise, réaligne son verre à clopes pour que les flammes soient plus fortes et plus jolies, et un peu plus à l’abri du vent. Il est heureux et impatient, surtout impatient au final, quand il s’empare de sa cervelle mais que Clarice décide de l’arrêter dans son élan. La main de la cheffe se pose sur la sienne, elle secoue la tête au ralenti et de la négative, investie d'un discours de présentation pour le plat que vient d'avaler royalement sa binôme.

« Ohhhhhh que les mygales grillées font le bonheur des touristes au Cambodge ! Les gens, intrigués par cette curiosité culinaire locale, ne savent malheureusement pas qu’elles sont également de moins en moins nombreuses dans le pays. Les pauvres sont victimes de la déforestation, mais aussi des attaques sournoises des chasseurs approvisionnant le marché en araignée fraîche. » et elle se tourne vers la caméra, Clarice et sa cause à défendre, Clarice et son cri du cœur qui remonte pendant que Colleen gobe les dernières pattes de l’arachnide. « La mygale ne fait pas partie des espèces menacées au Cambodge, MAIS c’est contrairement bien le cas pour le léopard, le tigre et l’éléphant d’Asie. Pourtant, malheureuse mygale, tout comme l’ensemble de la faune de l’Asie du Sud-Est, elle subit de plein fouet les conséquences de la cruelle déforestation massive, déforestation qui détruit leur habitat naturel. »

Là où Colleen était parvenue à manger la mygale grillée sans trop forcer, elle eut beaucoup plus de difficultés à faire passer le piment. Sans doute parce qu’elle eut la très mauvaise idée de commencer par un petit bout au lieu de tout mettre dans sa bouche directement. Elle essaya tant bien que mal de l’avaler sans le croquer, en vain, et n’eut d’autre possibilité que de le mordre pour faire passer. Sans surprise, la saveur éclata dans sa bouche qui prit feu instantanément. Contrairement à Jack, Colleen n’avait pas l’habitude de manger pimenté, utilisant les épices avec parcimonie lorsqu’elle cuisinait. Ce qui rendait l’épreuve d’autant plus difficile pour elle.

Elle ne baissa pas les bras pour autant, et persuadée que des flammes apparaîtraient devant son visage dès qu’elle se mettrait à parler, demeura silencieuse, les yeux bordés de larmes. Même le monologue de Clarice ne parvenait plus à faire distraction. Et pourtant, la voilà qui s’emballait désormais sur l’histoire des mygales. Les mygales qui faisaient le bonheur des touristes locaux bla bla bla, les pauvres bêtes victimes de la déforestation bla bla bla, les autres espèces menacées au Cambodge bla bla bla. Pourquoi Clarice s’échinait-elle à leur expliquer tout ça quand, clairement, ils ne leur posaient même pas de questions ? Ça dépassait Colleen qui, les yeux rouges désormais, fourra le dernier morceau de piment dans sa bouche qu’elle parvint cette fois à avaler sans mastiquer. Et puis, elle se jeta sur son verre d’eau avec une telle précipitation qu’elle éclaboussa Jack au passage. Elle le porta à ses lèvres et le but d’une seule traite, pensant à tort que cela éteindrait le feu sur sa langue, son palais et dans sa gorge. En réalité, cela ne fit pas grande différence… « DIS CLARICE, TU NE VEUX PAS TE TAIRE DEUX MINUTES ET ALLER ME CHERCHER UN VERRE D’EAU ? S’IL TE PLAIT ? ».

« J'aimerais poursuivre cette conversation mais j'ai un vieil ami pour le diner. »  il essaie de faire dans l’humour maintenant Jack, quand rien ne fonctionne, quand Clarice ne le laisse pas faire, quand il veut juste manger sa putain de cervelle et son putain de piment mais qu’elle a des envolées culinaires qui lui font briller le regard, même regard qu’il laisse dériver désormais désolé sur son assiette.

« DIS CLARICE, TU NE VEUX PAS TE TAIRE DEUX MINUTES ET ALLER ME CHERCHER UN VERRE D’EAU ? S’IL TE PLAIT ? » elle ne rigole pas, la cheffe. À la place, elle sert un verre d’eau à Colleen, un verre de lait et un bière aussi. La sacro-sainte trinité des breuvages pour accompagner son repas assaisonné de piment relevé. Lui laissant une poignée de secondes pour décider de ce qu’elle voudrait boire, elle finit par lever l’index, malicieuse, la mettant en garde avant qu’elle ne porte son choix sur une consommation plus qu’une autre.

« Non, non, non, patientons ! Connaissez-vous la capsaïcine ? Il s’agit d’une molécule non-polarisée qui se dissout rapidement et naturellement dans d’autres molécules non-polarisées. Le lait de vache par exemple, contient des molécules non-polarisées et oui, vous l’avez compris (il comprend rien) vous soulagera. Maintenant, vous captez mieux n’est-ce pas, pourquoi les cuisines thaï et indienne et mexicaine incorporent beaucoup de produits laitiers dans leurs plats ! À noter qu’il existe également une grande variété d’ingrédients tels que les autres produits laitiers, les alcools forts, le riz, le pain, le sucre et le miel qui peuvent vous aider à contenir le feu bouillant et brûlant votre langue, vos lèvres et vos papilles gustatives après avoir avalé de la nourriture épicée. » il s’étonne là, Jack, qu’elle n’ait pas besoin de prendre une gorgée de son eau polarisée avant de continuer. « L’eau, en revanche, est une substance polarisée (ça il a compris !) qui a inévitablement pour effet de faire voyager encore davantage la capsaïcine au creux et sur les parois de votre bouche, empirant la sensation de brûlure. De grâaaaaaace, lorsque vous mangez épicé, gardez du lait à portée de main, et non pas de l’eau… » d’instinct donc, Epstein pousse le verre de lait vers Colleen, poli, docile, obéissant, secrètement hilare.

LA SECONDE D'APRÈS IL LA MANGE SA F*CKIN CERVELLE AU PIMENT.

Que l’eau soit polarisée ou non, clairement Colleen s’en contrefichait. Elle avait conscience que le nouveau discours tenu par Clarice partait d’un bon sentiment, d’ailleurs la chef avait immédiatement réagi quand elle avait imploré un nouveau verre d’eau. Mais elle, tout ce qui l’intéressait, était d’apaiser le feu dans sa bouche et dans sa gorge au plus vite. Alors sans l’écouter et oubliant sa politesse aux vestiaires – ou peut-être n’était-ce en réalité qu’un effet secondaire de son saut à l’élastique – la brune oublia de remercier Clarice et se jeta littéralement sur le verre d’eau qu’elle venait de poser face à elle, faisant fi de ses conseils. Puis constatant à contre-cœur que Clarice avait au moins raison sur ce point, elle s’empara du verre de lait que lui tendait Jack et le termina à son tour. Les flammes qui lui léchaient l’intérieur de la bouche perdirent de leur intensité, mais pas suffisamment à son goût, et Colleen termina donc son opération « sauvetage des papilles gustatives » en saisissant le demi de bière qu’elle avala d’une seule traite également. La bière pouvait difficilement être inclue dans la catégorie des « alcools forts » dont parlait Clarice, cependant force fut de constater qu’il lui fit le plus grand bien et qu’effectivement cela l’aida « à contenir le feu bouillant et brûlant sa langue », pour ne pas citer Clarice aka Wikipédia.

Jack, de son côté, avait cessé d’accorder son attention à la chef rousse et semblait prendre un plaisir certain à la dégustation de sa cervelle de mouton au piment. Colleen l’observa d’un air passablement dégoûté, non pas par ses manières mais bien par le contenu de son assiette. Si ce plat-là lui avait été attribué, elle était à peu près sûre qu’elle n’aurait jamais pu le terminer. Son binôme ne cesserait donc jamais de l’étonner !

Ona sauté dans le vide ensemble.  

J'ai douté,l'espace d'un instant, lorsque Kelly m'as demandé pourquoi j'étais encore si gentil avec elle, lorsque je lui ai fait comprendre que je voulais voir le meilleur en elle. J'ai douté. Je me suis demandé si elle n'allait pas tout simplement ricaner avant de me pousser dans le vide, mais je crois que j'ai touché un point sensible. Elle a accepté ma main tendue et c'est ensemble quel'on a décidé de franchir le pas. Je crois que je n'oublierai jamais cette sensation. On se sent planer quelques instants, avant de prendre conscience de la vitesse, de hurler et dans notre cas de se cogner la tête. Et le fou rire que l'on a eu, tête en bas, il était précieux, réellement. Désormais, tout repose sur une base fragile, mais on est de retour dans la compétition ensemble et je reste persuadé que l'on ne reculera devant rien.

Comme depuis le départ, on est les derniers à faire l'épreuve et donc on a le temps de voir les autres défiler sous notre nez. Lorsque Colleen et Jack reviennent, un peu pâles,je me demande vraiment ce qui nous attend pour cette seconde étape. Pas le temps de se poser un million de questions que nous voilà entraînés par une jeune femme au milieu d'une sorte d'arène où se dresse une table. « Oh non... » que je murmure alors que l'on nous invite à nous asseoir.Je la redoutais depuis le début cette épreuve. On va manger des trucs dégueu... 

Je me retrouve en tête à tête avec Kelly. Même si elle a accepté la main que je lui tendais il y a encore quelques heures, j'ai tout de même la sensation de marcher sur des oeufs. Malgré tout, je lui offre mon plus beau sourire, comme toujours. « Je me suis déjà sacrifié chez Grincheux, j'espère que tu as faim. » Et le sourire Colgate, double effet kiss cool, pour bien faire passer la nouvelle.Personnellement, j'ai la dalle, mais probablement pas pour ce que Clarice,d'après son badge, viens de nous servir sous des cloches bien trop brillante à mon goût. « Tu crois qu’on va avoir le droit à quoi ? »que je demande en tentant de rester rieur même si mon estomac tremble déjà.

Elle s’était senti faire une attaque au bord du vide quelques heures plus tôt, mais elle avait survécu à ce saut à l’élastique ; à la fin, Kelly était fière d’elle, mais surtout embourbée dans une nouvelle vague de questionnements une fois remise de ses émotions -plus ou moins. Elle avait pris la main de Loan, elle avait fait un pas vers lui avant d’en faire un second vers le vide, et cette sensation de plonger dans l’inconnu avait finalement pris plus d’une dimension. En se dirigeant désormais vers l’épreuve suivante, Lee se montrait bien plus réservée et moins bavarde qu’à son habitude. En revanche, son regard se posait régulièrement sur Loan, comme si toutes les réponses allaient apparaître sur son visage.

La table était mise, ce qui les attendait était limpide, et son partenaire le devina aussi instantanément qu’elle ; s’ils n’avaient pas encore eu droit à une épreuve consistant à tester la résistance de leur estomac, la production avait décidé que le moment était venu d’y remédier. « Je me suis déjà sacrifié chez Grincheux, j'espère que tu as faim. » lança Loan, annonçant la couleur ; cette fois, la sommelière ne pouvait pas se défiler et se laisser mourir de faim pour éviter d’ingurgiter qu’importe ce que l’on avait décidé de leur mettre sous le nez. “C’est trop tard pour m’improviser végétarienne, right ?” Elle se surprit à se demander ce que Martin aurait pensé de tout ceci, lui qui s’insurgeait déjà de la course en chameaux. A contrecoeur, l’australienne prit place autour de la table. « Tu crois qu’on va avoir le droit à quoi ? » Elle ne savait pas, elle ne voulait pas savoir, et son estomac se nouait à l’idée qu’elle n’allait pas avoir d’autre choix que d’avaler ce qui allait lui être proposé. D’autant que des pénalités leur avaient été infligées et Dieu seul savait à quoi cela correspondait. “Tout sauf des larves, j’espère.” La réponse était sous les cloches.

Ils ne plaisantaient vraiment pas, lorsqu’ils nous ont parler de repousser nos limites. Le saut à l’élastique n’était qu’une simple entrée en la matière. Voilà que l’on va passer au plat de résistance, semblerait-il. Elle n’est pas devenue quelque peu cliché cette épreuve dans les émissions d’aventure depuis le temps ? Les filles qui se mettent à hurler, trembler et pleurer. Les mecs qui soudainement se trouve une virilité sortie de leur poche, qui font les fier avant d’aller vomir leurs tripes sur les chaussures du présentateur. Je fais le malin et tout ça, mais j’en ferais très probablement parti. Comme un idiot.

« C’est trop tard pour m’improviser végétarienne, right ? » Oh qu’elle me fait penser à Martin à cet instant. Je fronce mon nez alors que les plats sous cloche s’invite à notre table. « Je crois oui. » Je ricane un peu. « Pense comment Martin aurait hurler. » Et je l’imagine, s’agitant dans tout les sens. Hurlant au procès avant de retourner la table dans un geste conquérant de rébellion. Oh que j’aurais aimer qu’il fasse encore partie de la production. On aurait eu le droit à un véritable moment de cinéma.

On s’interroge et je repense a cette énorme chenille dans laquelle j’ai dû croquer pour faire taire un homophobe notoire. « Tout sauf des larves, j’espère. » Il faut croire, que je risque de recommencer dans quelques minutes. Je souffle et relève les yeux vers la jeune femme. « Si tu le sens pas, je mangerai ce qu’il faut pour qu’on gagne, okay ? » Je ne sais pas si c’est la visite de Clément qui me fait me sentir pousser des ailes, mais je suis plus déterminé que jamais.

Jusqu’à ce que Clarice soulève la cloche et que je me retrouve nez à nez à ce qui ressemble à une énorme Mygale. « C’est frit. Vraiment, c’est très bon. » OH TA GUEULE CLARICE. Et voilà qu’elle verse un pot de piment dessus. « C’est pour relever le goût ça ? » Que je demande alors que déjà mon estomac ce noue. J’aime pas les araignées, ça me fait peur ses machins et je vais devoir en manger une ?

L’assiette est dévoilée : “Oeuf de cent ans et sa sauce aigre-douce.” Déformation professionnelle obligeait, Kelly se demandait immédiatement quel serait le meilleur accord de vin pour aller avec pareille immondice. Le plat devait sentir à des kilomètres à la ronde. Cela ne lui paraissait cependant pas dire que celui que Loan avait sous les yeux ; “Mygale et sauce au piment.” Doux Jésus. Son binôme avait un abonnement aux plats à base d’insectes. Lee lui adressa un regard profondément navré -entre deux hauts le coeur. “Tu crois que tu vas y arriver ?” demanda-t-elle, incertaine de la réponse pour son propre cas. « Si tu le sens pas, je mangerai ce qu’il faut pour qu’on gagne, okay ? » Elle acquiesça, toujours admirative du sens du sacrifice de Loan, cependant elle espérait ne pas avoir à se reposer sur lui cette fois encore.

L’oeuf était sombre, presque noir, et les reflets mélange de vert, d’orange et de pourpre rendait le tout particulièrement douteux. Elle n’avait jamais entendu parler d’une chose pareille, et pour sûr, cela n’avait pas manqué à son existence. Elle s’empara hasardeusement des couverts de part et d’autre de son assiette afin d’explorer la chose. Le plus simple serait certainement de le gober d’un seul coup, mais sa curiosité la poussait à le dépioter pour en découvrir l’intérieur. Mauvaise idée ; cela était d’autant plus écoeurant. "Je crois que je vais vomir." murmura la princesse en elle.

Loan dévora son araignée sous le regard médusé de Kelly. Puis elle déglutit. Bien. Bien, bien, bien. Il ne lui restait plus qu’à faire de même. Facile. Les doigts dans le nez. Ou plutôt, sans le nez. Si elle se le pinçait, cela aiderait, n’est-ce pas ? Alors elle serra ses narines entre ses doigts et porta une première fourchette d’oeuf à ses lèvres.