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 so call me when the world looks bleak | willer #20

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Message(#) Sujet: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyJeu 13 Aoû 2020 - 22:16


So call me when the world looks bleak@Ariane Parker
Dimanche.

Elise n'est pas venue. Saül est seul, pour une fois. Cosimo est en Angleterre. Il n'y a rien pour le perturber, pas même son téléphone qu'il a laissé en silencieux. L'Office commencera bientôt. Saül se tient à l'écart de la foule. Comme si de rien n'était, il guette les allées obscures de l'édifice. Non, elle n'est pas là. Elle n'est pas venue. Elle n'a pas osé. Elle n'osera pas. Ses doigts dorés se glissent dans le bénitier, croisent le tissus de sa chemise. Les prières de l'homme d'affaires sont distraites. A mesure qu'il s'avance, son regard préoccupé croit apercevoir l'ingrate partout. Elle ne viendra pas.

Saül prend place sur un banc qui ne le tient pas trop proche du prêtre. C'est un petit homme joufflu, visiblement content de le voir. Un sourire discret de la part de l'italien lui aura suffit, mais il faudra que Saül s'arme d'un livre de prière pour ne pas que l'homme de foi vienne l'assommer de ses paroles passives-agressives. Je ne vous avais pas vu depuis trois semaines, Monsieur Williams. Comment se porte votre femme ? Elle n'est pas là ? Est-elle souffrante, elle qui ne rate jamais l'Office ? C'est Saül qui doit être malade, pour se pointer ici malgré la menace qui plane sur la Messe en ce dimanche. La menace n'aime pas les fraises, commande de la vodka contre les demandes de Saül et répond négativement à ses invitations. Il lui aura libéré un moment, pourtant, malgré son pLaNniNg sErRé et tout ce qu'il implique. Soit. C'est silence radio depuis, bien que Saül ait été démangé par l'idée de lui renvoyer un message.

La Messe s'apprête à commencer, quand Saül ferme le livre dont il n'a pas lu une ligne. Voilà que les rites habituels sont sur les rails et l'italien respire enfin. Qu'il est idiot, de lui avoir donné cette adresse. Qu'il est idiot, de jouer à celui qui ne s'attend pas à ce qu'elle arrive. Qu'il est encore plus idiot, à guetter le bruit de son pas.

« Alors tu es venue. »

Elle est là, derrière. Un regard en arrière, une minute d'inattention - ou d'attention trop prononcée en direction de la porte de l'église - aura suffit à lui confirmer sa présence. Alors elle est venue, bien que son déplacement soit vain. Entre ses mains, le livre de prière de Saül se tord. Peut-être que s'il se met à l'ignorer, elle disparaîtra d'elle même. Tout serait mieux ainsi.
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Message(#) Sujet: Re: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyJeu 13 Aoû 2020 - 22:50


So call me when the world looks bleak@Saül Williams
Dimanche.

« Alors tu es venue. »
« On m'a invitée. »

Il m'a pas invitée du tout, il a même retiré son invitation qui n'en avait que le nom deux fois plutôt qu'une. Le pauvre gars, lui qui se raidit dans son banc de bois craquant au moindre faux geste, le pauvre homme qui manque une respiration et une autre. Par ma faute. Oups.

Je suis pas entrée dans une église depuis une vie, mettant aujourd'hui à mal toutes les rumeurs disant qu'à la seconde où je mettrais le pied dans un établissement catholique du genre je finirais en cendres, combustion spontanée and such. Pour l'instant, la seule chose qui sent le brûlé restent les cierges à l'avant, l'encens que son homme de foi allume abondamment et la clope qu'a grillée le type fraîchement installé à côté de lui. Son voisin d'ailleurs, il vient s'asseoir à la seconde où je glisse mes bras croisés sur le dossier rigide à la gauche du voleur de fraises et de scotch, m'y appuyant le menton presque docile, presque bien élevée.

Mes yeux sont rivés sur la silhouette du prêtre à l'avant, ses sermons qui sonnent à mes oreilles comme un éventail de conneries préparées et édulcorées pour les gens qui ont besoin de se rattacher à quelque chose parce qu'ils n'ont pas assez de colonne vertébrale pour se rattacher à eux-mêmes. Il fait quoi ici, vraiment? La seconde d'après elles dérivent pourtant, mes pupilles glacées, vers son profil à lui et sa mâchoire serrée. Une seconde avant de retourner vers la chorale qui se préparer à chanter. « Apparemment faut aller à l'Office pour expier. C'est comme ça que ça marche. » comme ils narguent ses propres mots. J'en jubile.

Il est trop loin pour que j'envahisse sa bulle de mon parfum mais je suis assez près pour qu'il envahisse la mienne du sien. Alors c'est ça que ça sent, les PDGs aux stylos pimpants, aux pions bien chiants et aux petits caractères manquants. « Tu vas abîmer tes précieuses prières. » il serre fort, si fort sa bible que ça n'aurait pas été civilisé de ne pas la défendre, de ne pas le souligner. À son oreille, mes mots narguent quand j'ai absolument aucun doute qu'il sera le seul à les entendre. C'est que j'ai presque l'air d'être venue pour les bonnes raisons, en gardant mes iris vissés sur son ridicule alibi de la journée.
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Message(#) Sujet: Re: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyJeu 3 Sep 2020 - 21:48


« On m'a invitée. » Non.
« Menteuse. » Arrogante et ingrate surtout, ingrate ingrate ingrate.

L'Office sert de - piètre - distraction. La supercherie ne trompe personne, quand Saül fait tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas dévier un instant son regard en direction de la jeune femme derrière lui. Elle est trop proche, Saül ne l'aperçoit même pas dans sa vision périphérique et pourtant il la sent, elle et son souffle qui jubile. Elle qui ne fait même pas l'effort de marmonner les prières - évidemment. Ingrate, ingrate. « Apparemment faut aller à l'Office pour expier. C'est comme ça que ça marche. » « Apparemment 'faut prier en silence à l'Office quand on a quelque chose à expier, c'est comme ça que ça marche. » Le voisin de droite lui siffle de se taire et soudain, Saül se sent comme le gamin qu'il était il y a des années, celui qui faisait tout pour fuir la Messe avec son petit frère. Maintenant, le petit frère est loin des yeux - et pas pour autant près du cœur - et les bancs froids n'évoquent plus rien à l'italien. Les parents qui surveillaient ses faits et gestes lui manqueraient presque.

Bien sûr qu'elle est venue, l'emmerdeuse de service, quelle idée de penser qu'elle ne se pointerait pas. Saül le savait, n'a pas pris de précautions pour autant, a tendu le bâton pour se faire battre. Et maintenant, il chouinerait presque que le retour de bâton pique, grince, le blesse là où il s'y attendait le moins. Plus que tout, le retour de bâton l'enrage, le met en colère contre lui même. « Tu vas abîmer tes précieuses prières. » Ses phalanges ont tourné au blanc cassé, un blanc froid et laiteux, celui de l'amertume que Saül porte au bout de la langue. L'instant d'après, ses yeux rencontrent ceux de celle qui, juste derrière, est en train de le pousser à bout juste par sa présence. Elle le fait mentir, lui qui tente de se convaincre qu'il était certain qu'elle n'oserait pas venir. C'est lui l'ingrat, soudain, l'enfant qui change d'avis comme de chemise. « On sort. » Elle n'est pas seule à l'avoir entendu. Le voisin râle, quand Saül se lève pour marcher en direction de la sortie de l'église. Il règne comme une impression de déjà vu.

L'écho des pas de l'italien grimpe le long des murs. L'instant d'après, le voilà sorti. Il n'y a pas de spectateurs, sinon les oiseaux du parc. « Je ne t'ai pas invitée. Je ne sais pas ce qui t'as fait croire que c'était une invitation. » Dans sa main gauche, le livre de prière est toujours soumis à une affreuse torture. « Tu ne peux pas te pointer comme ça juste parce qu'on s'est croisé une fois dans un supermarché. » Et puis, il y a eu le verre. Et puis, l'invitation déguisée aussi. Demandez à Saül, il assurera que tout ça n'était que de la pure courtoisie et que c'est ce qu'il ferait avec n'importe qui, lui qui ne boit jamais de verre avec personne. Saül aime d'habitude sa propre compagnie - largement suffisante à supporter. « Et s'il y avait eu ma femme ? » Et puis quoi, c'était juste un verre de courtoisie blablabla je fais ça avec tout le monde non ? Il sait très bien, Saül, qu'il a fait en sorte qu'Elise ne soit pas là. Et puis, il y a un moment qu'il ne traîne pas à l'Office à moins d'avoir une bonne raison de le faire. La raison, aussi détestable soit-elle à admettre grande gagnante, achète des fraises sans les aimer. La bonne raison est détestable simplement parce qu'elle prouve à Saül qu'il ne sait pas se décider. « Tu n'as rien à faire ici. Une messe n'est pas un lieu de rendez-vous. » Qu'elle se tire, que tout soit plus simple.
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Message(#) Sujet: Re: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyJeu 3 Sep 2020 - 22:37


« On sort. »
« Déjà? Tu me gâtes. »

C'est que l'univers en entier a décidé de se retourner sur son passage et sur le mien, quand nos pas font le trajet inverse vers l'immense porte de bois incrustée. Les bancs trop froids qui grincent et qui craquent et qui ont rien de confortable du tout au point où j'ai bien plus envie de maudire Jesus que de le prier défilent de parts et d'autres de sa silhouette enragée et de la mienne chill au possible. Mes mains se sont glissées dans les poches de mon jeans déchirés d'Office, mon t-shirt à l'effigie du groupe le plus sombre et sataniste que j'ai pu trouver dans les affaires de Wyatt fait un joli pied de nez plein de goût et de style à la résidence du Saint Esprit qui ne me fait ni chaud ni froid.

Il a apporté ses prières dehors comme si on allait discuter de comment son précieux Apocalypse décrit entre ses pages de papier de riz prend vie sous ses yeux furieux. Les miens sont brillants. « Je ne t'ai pas invitée. Je ne sais pas ce qui t'as fait croire que c'était une invitation. » come on, bitch please. Il bouille et il rage, il bouillera et ragera encore plus dès lors que je quitte ses prunelles glacées pour laisser les miennes dériver par-delà l'écran de mon portable d'où je dégaine le texto précis, noir sur blanc, qui a tout l'air d'une invitation. « T'étais même pas subtil. » qu'il continue de dire de la merde et de blasphémer sur la terrasse de son preux sauveur, moi je m'amuse comme une petite folle à lui foutre la preuve sous le nez, la luminosité au maximum pour qu'il voit bien son pêché.

« Tu ne peux pas te pointer comme ça juste parce qu'on s'est croisé une fois dans un supermarché. » je soupire au point où une mèche de cheveux en entier se soulève de mon front, même mèche que je replace distraitement derrière mon oreille une fois mon téléphone fermé et mes bras à nouveau croisés d'indifférence. « On s'est affrontés une fois, dans un supermarché. Et j'ai gagné. » s'il veut qu'on statue des faits et s'il souhaite faire mon procès, qu'il aligne les données véritables et qu'il en perde pas une seule au compteur. « Et s'il y avait eu ma femme ? » oh chaton, le pauvre. Mon rire est sec, mauvais, mais tellement amusé. « Mon mari a eu son congé d'hôpital, il est dans la voiture derrière toi. Tu veux que je vous présente, ou on fait comment? » du menton, je pointe la première voiture lambda stationnée dans son dos, espérant qu'il flippe bien comme il faut. Il savait dans quoi il s'embarquait à la seconde où il a proposé un verre. Qu'il me fasse pas pleurer.

« Tu n'as rien à faire ici. Une messe n'est pas un lieu de rendez-vous. »
« Alors c'était un rendez-vous. »

Ce n'est pas une question, et ça ne sonne pas comme tel. C'est un pas vers lui et ça, c'est exactement à prendre comme tel. Mes doigts remontent l'air, grimpent au-delà la brise d'un début d'automne qui fait frissonner la Terre en entier mais pas moi. Non, les frissons sont pas là à cause de ça. D'un geste agile et défini, ils s'enlacent à son noeud de cravate, cravate qui part en vrille depuis qu'il fait pareil avec sa crise de gamin qui veut tout mais qui assume rien. Un peu à gauche, un peu à droite, le tissu que je replace de manière symétrique est la seule chose avec laquelle mes mains entrent en contact, même si je fixe ses iris suffisamment fort pour qu'il ait l'impression que je m'immisce là aussi. « C'est ça ton cadeau? D'habitude on apporte des fleurs ou des chocolats, à un rendez-vous. » j'en ai rien à foutre de ce qu'on apporte à un rendez-vous, mais le mentionne me fait trop jubiler pour ne pas le faire. Aucun regard pour son livre de prières qui est à même de prier pour qu'il le lâche, même si c'est de cet item-là, bon second aux fraises, dont je parle.
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Message(#) Sujet: Re: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyVen 4 Sep 2020 - 0:09


Elle n'a pas l'air de saisir, elle n'a pas l'air de comprendre correctement. Elle jubile encore quand Saül bouillonne de l'intérieur, le livre entre les mains, couverture cornée pour le reste de sa vie. « T'étais même pas subtil. » Il enrage encore plus quand elle ressort les messages sur lesquels il ne pose pas le regard. Ses prunelles se sont fixées à celles d'Ariane. Il cherche déjà la manière qui, en la poussant du haut des marches, le fera paraître le moins suspect de meurtre avec préméditation.

Elle ne prend rien au sérieux et Saül enrage de ne pas pouvoir lui hurler de se tirer - simplement parce que cela ameuterait les paroissiens, bien évidemment. « On s'est affrontés une fois, dans un supermarché. Et j'ai gagné. » « De la chance. C'était de la chance. » Le quarantenaire marche de ses mots à lui sur ses absurdités à elle. Non, elle n'a pas gagné, ce jour là. Le cœur de l'italien s'arrêtera à la seconde suivante. Son cœur s'arrête déjà quand elle reprend la parole. « Mon mari a eu son congé d'hôpital, il est dans la voiture derrière toi. Tu veux que je vous présente, ou on fait comment? » C'est à ce moment là que les yeux de Saül guettent, cherchent cette voiture qui n'existe pas. Il se retrouve comme un idiot, à se retourner de nouveau pour mieux planter ses yeux d'enragés dans ceux de la jeune femme. Là aussi, elle gagne, quand le palpitant de l'homme d'affaires cesse de faire des bonds jusque dans sa gorge.

« Alors c'était un rendez-vous. »
« Non. Ce n'en était pas un. »

Et son pas en arrière à lui vient trop tard. Il se raidit quand elle s'approche, relève le menton quand elle relève les mains, cesse de bouger quand elle dépasse les limites. Sa mâchoire se serre encore un peu plus quand elle tire sur la cravate. Ses mains à lui n'ont pas bougé, ballantes, prises par surprise sans avoir le temps de répliquer. Peut-être Saül se met-il aussi en apnée le temps qu'elle s'approche, le temps qu'elle réajuste le tissus autour de son cou. « C'est ça ton cadeau? D'habitude on apporte des fleurs ou des chocolats, à un rendez-vous. » Qu'il voudrait la tuer, soudain, quand ses yeux glacés n'ont pas lâché les prunelles océan de la jeune femme - qui n'a toujours pas de prénom, d'ailleurs. Le livre trouve le sol en même temps qu'elle le mentionne, quand il lève à son tour les mains pour attraper les poignets de son adversaire - elle l'a battu dans un supermarché, la honte, blablabla. Ses doigts gelés se sont fermés sur la chair brûlante de celle qui lui fait face, sans que rien ne perturbe la bataille de regard qui poursuit son cours.

« Tu devrais partir. » Peut-être qu'il s'est rapproché un peu sur ces mots là, les épaules un peu plus détendues.
« Tu n'as rien à faire ici. Tout ça, c'était une mauvaise idée. » Autour des poignets de la trentenaire, les doigts se desserrent un peu.
« Tu t'en vas, maintenant. Je retourne à mes affaires. Tu n'es venue ici que pour provoquer, faire ton cirque, jouer à la plus maligne, mais tu as perdu. Je ne joue pas ce jeu là. Si c'est ce qui t'amuse le plus, trouve toi un autre type marié. Le tien, peut-être ? » Là dessus, les doigts se délient pour de bon.

Saül n'a pas bougé, mais les mains ont maintenant rejoint les poches de cette veste qu'il n'a pas quitté. Le livre gît toujours au sol, entre eux, grand ouvert et secoué par le vent. « Tu n'es pas exceptionnelle. Des garces comme toi, j'en ai déjà côtoyé des dizaines. Aucune n'a jamais été assez stupide pour venir se mélanger à ma vie. Là au moins, tu l'as, ta première place. » Le grand sourire qu'il affiche n'a rien des premiers laissés, peut-être, au supermarché ou au bar. Le grand sourire la détaille des pieds à la tête, suffisant, piquant. « Ça n'a jamais été un rendez-vous, ça ne le sera jamais non plus. Tu seras oubliée demain, tu m'oublieras en retournant à ton ennui. Il est où, déjà, ton mari imaginaire ? » Et Saül recule déjà, l'arrogant, laissant le livre de prière au supplice du vent.
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Message(#) Sujet: Re: so call me when the world looks bleak | willer #20 so call me when the world looks bleak | willer #20 EmptyVen 4 Sep 2020 - 1:02


C'était pas un rendez-vous et il met un point d'honneur à le préciser et à le spécifier à outrance, one more time for the losers in the back. Il le dit de ses mots et il y tient le plus pitoyablement du monde. Son corps en entier, lui, va complètement à l'opposé de son discours. De ses yeux qui me fixent à son souffle qui s'accélère, de ses paumes qui gèlent ma peau brûlante à ses expirations qui glacent mon épiderme. Ouais, ouais, Non. Ce n'en était pas un.
À d'autres.

« Tu devrais partir. » et toi tu devrais arrêter de penser que le seul fait de me demander de faire un truc ne va pas juste apporter comme dommages collatéraux que je fasse l'inverse.
« Tu n'as rien à faire ici. Tout ça, c'était une mauvaise idée. » et c'était pas moi le cerveau créatif de l'opération pourtant. Il est le seul à devoir détester pour ça. Et je serais prête à parier qu'il se maudit là, juste là. Tant mieux.
« Tu t'en vas, maintenant. (...) Blablablablablablablagnagnagnagnang (...) Le tien, peut-être ? » hm, tu disais?

Et il me lâche, au moins il tient encore un peu à ses dents, à ses yeux et à sa vie. C'est tout à son honneur. « Tu n'es pas exceptionnelle. Des garces comme toi, j'en ai déjà côtoyé des dizaines. Aucune n'a jamais été assez stupide pour venir se mélanger à ma vie. Là au moins, tu l'as, ta première place. » des dizaines, bon ça y est, qu'il est cute de penser que je vais le croire vu sa dégaine. Le garce l'est moins, mignon, mais vu comment il le dit à travers son discours de connard avec sa voix de connard et son air de (vous l'avez deviné) connard, c'est pas le premier point sur lequel je m'arrête dans son envolée merdique de prose de merde. « Ça n'a jamais été un rendez-vous, ça ne le sera jamais non plus. Tu seras oubliée demain, tu m'oublieras en retournant à ton ennui. Il est où, déjà, ton mari imaginaire ? » jamais de la vie qu'il m'oubliera demain. Et surtout pas le jour d'après, ni celui qui suivra. Parce que ma main laissera une jolie marque sur sa joue, bien rouge, bien cramoisie, bien vive aussi. La claque fait du bien, fort probablement qu'il y a quelques uns de ses pions qui ont soufflé de bonheur de l'entendre résonner jusqu'au quartier financier de Spring Hill. Sa femme, qui saura un jour ou l'autre parce que tout se sait, qu'il a eu un rendez-vous dans leur église avec une garce, elle aussi elle adorera la gifle et le soulagement qui s'en est suivi.

Mais pas autant que moi.
Et certainement pas quand elle me donne l'effet de surprise nécessaire pour me hisser une dernière et ultime fois à son oreille. « Moi, c'est Ariane. » qu'il retourne à son ennui, donc. Parce que moi, je le laisse derrière, le type qui m'emmerde déjà.
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