J’ai fait mon sac et on a même parlé musique pendant plus longtemps que prévu. Je pars aujourd’hui, et contre toute attente, elle ne s’est pas encore enfuie. On est pas encore à l’aéroport, et je pense qu’elle pourra très facilement s’enfuir loin d’ici là. Elle veut faire ce qu’elle veut la brune, et ce n’est certainement pas moi qui vais l’en empêcher. “T’as des affaires à prendre ? Ou tu veux tout acheter sur place ?” Il y aura des tonnes de magasins, et je me demande si elle ne va pas s’enfermer dans sa maison quand je l’aurais déposé pour me fuir et fuir ce qu’elle a envie de faire. Je conduis, je me dirige vers l’aéroport, je changerai de direction si elle veut aller chez elle ou nul part ailleurs où elle voudrait que je la dépose avant de partir. Je ne changerai pas mes plans, c’est trop tard. Je ne sais pas si elle a décidé de me suivre, elle ne parle pas beaucoup Elise, et ça ne me gêne pas plus que ça.

“T’as toujours aussi peur de faire ce que tu veux ?” Je reste amusé, il n’y a rien de sérieux dans toute cette histoire. Pour moi, elle ne va pas suivre. Elle restera trop terrifiée, mais j’ai bien envie de l’emmener pendant quelques jours loin de cette ville qui l’a sûrement autant brisé que moi. Je ne veux rien de ce qu’il y a ici, pas en ce moment. Brisbane reste ma ville, et je ne la quitterai sûrement jamais définitivement, ça ferait bien trop plaisir à une certaine rousse qui pense que le monde lui appartient. Mais j’ai besoin de pauses, de m’éloigner de temps en temps, de m’isoler avec ma musique. Et c’est ce que je vais faire pendant 4 jours, je vais juste devoir rajouter Elise à l’équation. “Oubli pas de prendre une robe qui va bien avec mon costume.” Je reste sur le ton taquin, alors que je continue mon chemin à travers les quartiers de Brisbane.


@Elise Williams

« T’as des affaires à prendre ? Ou tu veux tout acheter sur place ? » Tu regardes l'heure. Quelle question stupide. Il ne la connait pas encore ta lenteur extrême. Il sait pas encore que tu ferais des valises pour un mois même si ce n'est que quatre jours. « On a pas le temps. » Et de toute façon, tu n'as pas particulièrement envie de remettre les pieds dans cette maison qui ne fait que cumuler de plus en plus les mauvais souvenirs. Les derniers mois les ont fait monter en flèche. « T’as toujours aussi peur de faire ce que tu veux ? » « Ferme là. » Il sourit comme un con. Tu détournes la tête pour regarder par la fenêtre. Le manque de sommeil te rend d'humeur exécrable. Ou c'est le fait d'être ici sans que tu l'aies vraiment décidé. C'est qu'après avoir passé une partie de la nuit à s'obstiner avec Jet, il a finit par décider pour toi. Tu allais avec lui et tu n'as rien dit pour le contredire. « Oubli pas de prendre une robe qui va bien avec mon costume. » Tu roules des yeux si fort qu'il doit l'entendre sans rien voir. Il t'énerve déjà. Il va tellement regretté de t'avoir amener.

Il se stationne à l'aéroport une poignée de minutes plus tard. Tu ne perds pas une seule seconde de plus pour sortir de sa voiture. L'air frais fait du bien. Le soleil qui se lève agresse tes yeux. Tu ne l'attends même pas Jet avant de t'enfoncer dans cet aéroport que tu connais comme le fond de ta poche. Tu regardes même pas s'il te suit derrière. Après tout, son minuscule petit sac de vêtements c'est pas trop long à ramasser. Il n'est sûrement pas loin derrière. Un billet que tu te prends, première classe bien sûr, avant de te diriger vers la porte d'embarquement. « Bonne nuit avec les bébés qui pleurent. » Parce que lui, il est sûrement en classe économique. Tu lui as pas demandé. Tu t'en fou. Apparemment, c'est ce qu'il y a en classe économique. Des bébés qui pleurent. Oh sérieusement, pourquoi tu penses à Jack? Tu entres la première dans l'avion. En voilà un autre bel avantage de la première classe, tu entres avant tout le monde. Il est trop tard pour changer d'avis ? Oui. Tu le reverra a l'atterrissage Jet.

Je conduis et je me demande à quel moment elle va se mettre à hurler pour faire demi tour. Mais elle ne dit rien, elle fait la gueule parce qu’elle est en manque de sommeil et ça me fait rire. On ne va pas chercher de vêtements et je fronce les sourcils, bizarre. Elle ne veut sûrement pas revoir la maison dans laquelle elle vient de s’engueuler. Je hoche la tête, je ne dis rien pendant quelques minutes avant d’essayer de voir à quel point elle est d’une humeur de chien. “Tu me fatigues déjà.” Et pourtant je ne regrette pas encore de la faire venir avec moi. J’attends les détails de Sébastian par texto, il doit me dire où je vais et pour faire quoi. Tout est payé par le label, alors je me fiche de où ils peuvent bien m’envoyer tant que c’est loin d’ici.

On s’arrête et je la laisse partir. Elle sait où on va. En Nouvelle Calédonie apparemment, pour quelques jours. J’ai été booké pour deux soirées dans des maisons luxueuses au bord de la mer, et il y a un gala entre les deux, puis une soirée de libre. Le programme est déjà enregistré dans mon téléphone et je rejoins Elise qui a pris son billet. Je lève les yeux au ciel, la première classe, très peu pour moi. Je la laisse partir et je rejoins ma place après lui avoir fait un doigt d’honneur. Un trajet loin d’elle, ça ne peut que nous rendre service en sachant qu’on va passer 4 jours à deux. Je me demande si elle sait parler français la brune.

Le trajet est long mais reposant, j’ai dormi pendant quelques heures. Et je la retrouve en récupérant mon sac. “Y’a pas eu de bébé qui pleurent.” Et j’espère que maintenant elle regrette sa première classe. “J’espère que t’as dormi comme ça tu seras moins chiante.” Je souris, un faux sourire rejoint l’homme qui tient une pancarte avec mon nom dans les mains. “Bienvenue.” Il se force à parler anglais. “Je parle français pas besoin de vous prendre la tête.” Et là j’espère que Elise n’a absolument aucune notion de français.

Tu as mal dormi. On dort toujours mal dans un avion. Même en première classe. Tu es confuse pendant quelques secondes lorsque tu es tiré du sommeil peu profond dans lequel tu baignais. Tu as mal au cou. Tu as mal dormi. La main que tu glisses dans ton visage pour t'aider à te réveiller un peu, n'aide en rien. « Y’a pas eu de bébé qui pleurent. » À peine tu mets le pieds hors de l'avion qu'il est déjà là. Comment il a fait pour faire si vite ? On perd toujours un temps fou à attendre que ce soit notre valise qui se pointe le bout du nez.  Pas lui apparemment. Quoique son minuscule sac de rien du tout a du rentrer dans la bagage à main. « Tu as quand même eu droit à de la bouffe dégueulasse j'espère ? » De la bouffe de merde. De l'alcool pas gratuit. C'est ça qui se passe du côté des pauvres. Sans oublier la vieille chipie qui se trouve toujours assis à tes côtés et qui parle tout le long.

« J’espère que t’as dormi comme ça tu seras moins chiante. » « Attends au moins que je commences à l'être pour vrai avant de te plaindre. » Tes yeux qui se roulent exagérément en même temps que vous commencez à marcher vers la sortie. Et puis, wow sérieux ? Il y a un mec avec une pancarte et le prénom de Jet dessus. On voit bien le côté frais chier des Fitzgerald. Merci Sebastian. C'est le seul qu'il aura. Le chauffeur massacre l'anglais. Jet lui répond en français. Il parle français, lui ? Même toi, tu n'as pas perdu de temps à apprendre cette langue qui se perd de plus en plus dans le temps. « Tu es français ? » La seule raison logique qui te vient en tête. « Ça explique pourquoi t'es aussi chiant. » Un beau séjour qui risque d'être très prometteur. C'est lui qui l'a voulu. Qu'il s'en rappelle quand l'envie de t'abandonner à ton triste sort lui viendra. Tu entres donc la première dans la voiture avant de tourner la tête vers Jet. « Où est-ce qu'on va ? » Vous commencez par quoi ? Où est-ce que vous allez dormir ? S'il y a un chauffeur, ça doit être dans un endroit pas trop moche, non ? Si tu te fit aux critères très peu élevé de Jet, c'est encore possible. Tu iras ailleurs. Rien à faire. Tu le suivra pas dans ses projets de pauvre.

J’étais mal placé, il y avait quelqu’un de bien trop envahissant à côté de moi et je déteste ça. Le type a dû se prendre au moins 20 coups de coude pendant le trajet. J’ai récupéré mon sac et rapidement je repère Elise qui traine dans l’aéroport. Elle sait qu’elle ne peut pas partir sans moi. Tout est organisé à l’avance, et elle a dit qu’on allait passer ce voyage ensemble. Je ne sais pas qui de nous deux en aura marre le premier. Est ce qu’elle va rester les 4 jours ou est ce qu’elle va partir dans seulement quelques heures parce que le siège de la voiture était trop noir à son goût ? C’est ce genre de diva Elise ? Je ne connais pas grand chose d’elle. “Peut-être bien.” La bouffe était dégueulasse. “T’as eu le champagne gratuit ?” J’espère qu’elle aura au moins profité de ça. Si j’avais pu avoir l’alcool gratuit j’en aurais profité tout le long du trajet.

“C’est toi qui as commencé à te plaindre.” C’est toujours elle qui commence, jamais moi. Je suis un ange à côté de la Williams. Et je suis sûr que je ne l’ai jamais vraiment connu au top de sa forme, au maximum de ce qu’elle peut donner. Ou peut-être que si, une seule fois, quand on essayait des smoking. Smoking qui est toujours dans mon sac d’ailleurs. Une pancarte à mon nom, Sébastian ne fait pas les choses à moitié. Je n’en attendais pas moins de lui. “Ma mère l’est.” Je n’ai jamais été en France à vrai dire, je n’ai jamais eu contact avec ma famille du côté de ma mère. Je n’ai jamais vraiment eu contact avec ma mère non plus. “Je dois en déduire que t’as des origines française ou toi c’est juste ta faute si t’es chiante ?” Il n’y a rien d’agressif dans mon ton ni dans ma façon de parler. Mon sourire reste sur mon visage, j’ai l’impression que les piques c’est juste notre manière de fonctionner. “Je sais qu’il y a deux concerts, un gala et une soirée libre, mais je connais pas du tout l’endroit, je suis jamais venu ici.” Je fronce les sourcils et entre dans la voiture avec chauffeur qu’on avance vers nous. “Je suppose que tu dois te trouver des vêtements ?” Parce qu’elle n’a pas de sac Elise, elle n’a pas voulu repasser chez elle pour prendre tout ce dont elle avait besoin. “Ce soir c’est un concert dans une maison au bord de la plage, demain c’est la réception sur un bateau.” J’ai eu les quelques informations par texto. “C’est dommage, y’a pas de toit sur les bateaux.” Et je me demande comment je pourrais bien faire pour m’échapper.

« T’as eu le champagne gratuit ? » « Peut-être bien. » Bien sûr que tu as eu le champagne gratuit. Est-ce que tu en as profité ? Pas du tout. Ta dernière cuite te remercie. Ton sommeil pas. Tu aurais probablement beaucoup mieux dormis avec un petit verre. C'est pas la fatigue qui manque. Elle est bien présente. Elle persiste depuis des jours, des semaines. Tu aurais sûrement juste besoin d'un petit coup de pouce et tu basculerais un peu trop facilement dans le pays des rêves. C'est sûrement comme ça que tu vas finir de toute façon; une vieille riche accroc au xanax. Tu n'échappera pas au cliché.

« C’est toi qui as commencé à te plaindre. » Tu roules les yeux. Deux vrais gamins qui se chamaillent à savoir lequel des deux fait plus chier l'autre. Voilà ce que vous êtes et c'est complètement pathétique. Ce l'est encore plus de continuer de traîner avec l'autre par choix. Tu n'es pas obligé d'être là. Il est encore moins obligé de te supporter. Vous le faites quand même sans trop savoir pourquoi. « Ma mère l’est. » Et lui non, donc ? Il n'a pas grandit là-bas, mais maman a précieusement pris soin de partager sa langue maternelle avec lui. Quel perte de temps! Aussi grande que celle d'apprendre l'italien probablement. « Je dois en déduire que t’as des origines française ou toi c’est juste ta faute si t’es chiante ? » Il sourit, l'idiot. Il pique et ça ne fait même pas mal. Bon c'est sûrement pas le but de toute manière. « Non. Je suis riche. C'est ça mon problème. » Vraiment un très gros problème oui. Il y en a plusieurs qui aimerait l'avoir ton "problème".

« Je sais qu’il y a deux concerts, un gala et une soirée libre, mais je connais pas du tout l’endroit, je suis jamais venu ici. » Tu ne restera jamais jusqu'à la fin. C'est quasi impossible. Tu as déjà envie de te tirer pour tout dire. C'était tellement pas une bonne idée. C'est la phrase qui te repasse en tête depuis qu'il est trop tard pour changer d'idée. « Je suppose que tu dois te trouver des vêtements ? » Il sait très bien que oui. Tu ne portera quand même pas les mêmes vêtements pendant quatre jours. « J'devrais m'en sortir. Merci de t'en soucier. » que tu lui réponds, le sarcasme sur le bout de la langue. Ça va. Tu vas gérer l'opération trouver des fringues toute seule. « Ce soir c’est un concert dans une maison au bord de la plage, demain c’est la réception sur un bateau. C’est dommage, y’a pas de toit sur les bateaux. » Oh tiens, voilà un sourire. « Si t'es chanceux, il y aura un deuxième étage. » Et si toi tu ne l'es pas, tu vas rencontrer plein de personne que tu connais. Ce ne serait pas vraiment étonnant. C'est toujours un peu la même base de personne dans ce genre de soirée. Surtout sans quitter l'Australie. Encore une soirée a excuser l'absence de Saül. C'était tellement une mauvaise idée. Et tu vas le dire combien de fois, encore ?

Bien sûr qu’elle a eu le champagne gratuit. Et je suis sûr qu’elle est tellement habituée à tout ça qu’elle n’en a même pas profité. Je trouve ça scandaleux. Mais je ne dis rien, ça me ferait bien trop penser à toutes les bouteilles de champagne que j’aurais pu enchainer en seulement quelques heures de vol. Elle ne sait pas profiter de la vie Elise, et je trouve ça triste de temps en temps. La preuve, elle est sur une île paradisiaque et elle continue de faire la gueule la brune. Mais elle finira par sourire avant la fin du séjour, ou par partir. Parce que c’est impossible qu’elle tienne le coup 4 jours si elle garde cette humeur de merde.

On pique, on se renvoie la balle et je soupire. Mais je souris aussi. Ca change les idées de discuter, même si c’est pour dire n’importe quoi et se reprocher tous les malheurs du monde. “Bouuuh j’aurais presque de la peine.” C’est quoi le problème d’être riche. “L’argent rend chiant ?” Je fronce les sourcils. Même riche je sais que je ne serais pas chiant. Il n’y a qu’elle pour se plaindre de l’avion, du champagne, et du fait de ne jamais avoir eu de problème d’argent. Je me tourne légèrement vers elle après avoir parlé avec le mec qui parle très mal anglais. “T’aurais fait quoi de ta vie si t’avais pas été riche ?” Je pose les questions comme elles me viennent, parce que je n’imagine pas Elise pauvre.

Elle doit trouver des vêtements, elle va sûrement se refaire toute une garde robe avant de retourner à Brisbane. “Pense à prendre un maillot.” Parce que je sais qu’on est au bord de l’eau. Enfin, je suis au bord de l’eau, à elle de voir si elle accepte ou non de continuer le séjour comme il est prévu. Un bateau à deux étages ? Vraiment ? “On pourra toujours s’enfuir à la nage si c’est trop chiant.” Il pourrait nager pendant des heures si c’est pour découvrir un peu mieux l’île. “Ou ils doivent bien avoir des bateaux de secours non ?” Je ne connais pas ce genre de soirées. “T’es déjà venue ici ?” Sur cette île.

« Bouuuh j’aurais presque de la peine. » Il y a un sourire qui veut se glisser sur ton visage, mais sans savoir pourquoi, tu ne le laisses pas faire. Il te prends pas au sérieux Jet. Pourtant, c'est quand même vrai. Tu ne serais pas la même si tu n'aurais pas grandit dans ton palais d'or. Tu ignores complètement ce que tu serais devenue. Probablement une meilleure personne. « L’argent rend chiant ? » « Tu n'es pas d'accord ? » Probablement a t-il la naïveté de penser que l'argent ne le changerait pas. Ça le changerait sûrement. Ça change tout le monde. Il ne ferait pas exception à la règle. « T’aurais fait quoi de ta vie si t’avais pas été riche ? » La question laisse paraitre la surprise sur ton visage. C'est une question que tu ne t'étais jamais posé auparavant. On ne t'avait jamais vraiment laisser le choix de choisir quoique ce soit dans la vie. Tu ne t'étais jamais demandé ce que tu aimerais faire plus tard tant ta voix était déjà toute tracé à l'avance. « J'en sais rien. » Quelle réponse chiante. Mais tu ne sais vraiment pas quoi y répondre.

« Pense à prendre un maillot. » C'est pas une mauvaise idée. Les plages doivent être paradisiaque ici. Ce n'est absolument pas toi qui va se plaindre d'aller passer la journée complète à cuire sur le bord de l'eau. « On pourra toujours s’enfuir à la nage si c’est trop chiant. Ou ils doivent bien avoir des bateaux de secours non ? » « Scoop du jour: ça va être chiant. » Ce l'est toujours. C'est facile à deviner. Et si toi, tu trouves ça chiant, imagine lui. Enfin, au moins, ce sera de sa faute si la soirée est nul et pas de la tienne pour une fois. C'est lui qui t'a invité et non l'inverse. « T’es déjà venue ici ? » « Non. Jamais. » Étonnamment, non. Il faut croire qu'il te reste encore des petits coins de paradis à découvrir dans ta belle Australie. Tu en as fait des voyages dans toute ta vie. Tu en as parcouru des villes Australiennes, mais aussi des tonnes de pays différents. Tu as toujours pu aller où tu voulais quand tu le voulais. « Stop! » que tu hurles au chauffeur. Ton regard perdu dans la fenêtre à repéré une boutique qui te plaisait. « Envoie-moi l'adresse. Je te rejoins plus tard. » Et tu ne lui laisses pas vraiment le choix à Jet puisque la seconde d'après tu as déjà quitté la voiture, traversant la rue jusqu'à la boutique. Il ne vas quand même pas jouer au chaperon pendant que tu vas refaire le plein de vêtement. Ça va être beaucoup trop long et chiant de toute façon.

On est dans la voiture et il faut faire passer le temps. Je ne sais pas où on va, je suis ce que Sébastian a prévu au dernier moment. Il est encore tôt et je pensais qu’Elise finirait pas s’endormir dans la voiture mais il faut croire qu’on va continuer à discuter jusqu’à je ne sais quand. “J’en sais rien.” Moi je ne serai jamais chiant, plutôt mourir. L’argent ne m’importe pas tant que ça, c’est la musique qui m’importe surtout. Elle ne sait pas ce qu’elle aurait fait, et j’ai l’impression que la brune aurait encore des millions de choses à découvrir. Je trouve ça triste qu’elle ne connaisse rien, et qu’elle n’ait juste fait que suivre ce que tout le monde lui a toujours dit de faire. Mais je ne dis rien cette fois, je regarde aussi le paysage idyllique qui se dessine à travers les fenêtres de la voiture.

“On pourra toujours se barrer.” Si c’est trop chiant. Je peux présenter une seule chanson et on aurait juste à sauter au beau milieu de l’océan pour rejoindre la terre ferme et faire notre soirée loin de tout. Je le ferai peut-être, mais je ne sais pas si elle va me suivre. Elle peut être surprenante Elise, de temps en temps. Elle n’est jamais venue ici et moi non plus. Aucun des deux ne peut guider l’autre pour pouvoir visiter uniquement les endroits qui en valent vraiment la peine.

Elle hurle au chauffeur de s’arrêter et je me demande bien ce qu’il peut bien se passer. “Dans tes rêves.” Je sors de la voiture pour la suivre, je ne resterai pas tout seul dans une chambre d’hôtel à attendre que madame se décide à revenir. J’avance à sa vitesse et me retrouve à entrer avant elle dans la boutique sans lui tenir la porte. Elle a des mains elle est capable de s’en servir pour tenir une porte ouverte. “On a 4h avant le début de la soirée, tu vas avoir le temps ?” Est ce qu’elle a vraiment le choix ?

« Dans tes rêves » C'est une blague ? Tu espères vraiment que ça en soit une. Tu t'es pratiquement sauvé de la voiture. Le but était que vous arriviez à vous supportez pour quatre jour. En les passant ensemble 24/7 c'est impossible. Quelqu'un sera mort d'ici la fin du séjour. S'il y a des moments ensembles et des moments sans, ça va. Ça devrait aller. C'est toujours mieux que d'être toute seule dans la maison du malheur, celle qui abrite principalement les cris. Mais non. Il est très sérieux Jet. Il passe même devant toi. Il entre le premier sans se soucier de la porte qui te referme presque en plein visage. Okay. Tu veux déjà le buter. Tu prends une grande respiration avant de pousser la porte à ton tour. « On a 4h avant le début de la soirée, tu vas avoir le temps ? » « Râle une fois et je te vire. » Puisque apparemment tu as seulement quatre heures. Alors non, pas le temps pour ses conneries.

* * *

C'est l'enfer sur terre. Il a râlé pendant les quatre heures Jet. Vous vous êtes obstiné comme un vieux couple pendant toute la séance magasinage. Bien sûr, il n'était pas d'accord avec tes choix. Bien sûr, tu en avais rien à faire de son opinion. Tu aurais voulu arracher la tête de la vendeuse quand elle s'est rangé de son côté. Tu es personne ici. Tu n'es pas madame Williams qui ne faut pas contredire. Personne ne sait qui tu es et cette idiote a pris le côté de Jet même si tu soupçonnes que la véritable raison c'est parce qu'elle veut se le taper. Ce qu'elle a été soulagé quand elle a su que tu n'étais pas sa femme - c'est que les engueulades à deux balles portaient à confusion. Tu piges pas grand chose au français, mais ça t'a compris.

« Ton équipe est nul. » que tu le critiques à la seconde où il vient te rejoindre sur le balcon. La maison est belle. La vue est incroyable. Tu peux au moins lui donner ça. C'est que tu as finis par te lasser de gueuler sur tout le monde pour absolument rien. Et ils en sont probablement soulagé. « Tu devrais y aller. Ton public t'acclame » La pseudo-scène que tu pointes du doigt alors qu'on nomme son nom. La coupe de champagne que tu enfiles un peu trop rapidement.

Je la suis, je la regarde sortir de la voiture et entrer dans un magasin. Je n’ai pas envie de rester seul tout de suite, et elle n’a pas l’air ravi que je la suive pendant ses achats. Donc bien évidemment ça m’amuse encore plus de la voir s’énerver pour aucune raison, tout ça en lui disant qu’elle n’a que 4h pour refaire sa garde robe. “Tu vireras personne.” Je me demande bien comment elle pourrait s’y prendre. Et les heures passent alors qu’elle ne s’arrête pas de faire des allers retours entre les boutiques.

***

J’ai râlé et elle encore plus. On a fait la rencontre d’une jeune femme très charmante et bien évidemment j’ai pris son numéro avant de sortir du magasin. J’ai tous les droits, et j’aime jouer de la carte chanteur célèbre qui n’est que de passage, ça les fait encore plus craquer. Ca devient presque trop facile maintenant. “Ils en avaient peut-être marre de se faire hurler dessus.” Comme je l’ai promis, je la laisse gérer l’équipe. Moi, je déteste faire ça, et elle avait besoin de hurler contre le monde entier. “Ils ont été plus rapide que d’habitude tu peux au moins leur accorder ça.” Je hoche la tête en allumant une cigarette. J’aime cette terrasse, l’endroit et magnifique et je n’ai aucune envie de rentrer à Brisbane. “Il faut que je me fasse désirer.” Alors je n’irai que dans quelques minutes, quand ils seront à deux doigts de ne plus supporter l’attente. “Tu fais pas partie de mon public ?” Je la regarde, faussement choqué. Je pense qu’elle restera là pendant un long moment, qu’elle n’écoutera même pas les chansons, trop occupée à se morfondre comme elle le fait si bien. “Profite un peu.” De l’endroit, de la situation, c’est comme si elle était incapable de s’amuser Elise, même le temps de quelques jours.

« Ils en avaient peut-être marre de se faire hurler dessus. »
« C'est toi qui a demandé un tyran. »

Il est donc le seul à blâmer pour ton comportement agressif. Si au moins, ça t'aurait soulagé un peu de passer tes nerfs sur les autres qui n'ont absolument rien fait de mal. Mais non, rien. « Ils ont été plus rapide que d’habitude tu peux au moins leur accorder ça. » Tu ne voudrais définitivement pas être là d'habitude alors. Parce que non, ce n'était pas assez rapide au goût de la fille qui n'a aucune espèce d'idée de combien de temps ça peut réellement prendre faire ce qu'ils ont fait - ils ont fait quoi d'ailleurs ?

« Il faut que je me fasse désirer. » Ce qu'il peut s'enfler la tête quand il veut celui-là. Il t'exaspère. Tes yeux qui lèvent au ciel viennent le confirmer. « Tu fais pas partie de mon public ? » « Non. » Ah ouais, non, tu n'as pas finit d'avoir un air de chien. Encore étonnant qu'il arrive à te supporter Jet. Tu n'as pas envie d'être ici. Mais tu n'as pas envie d'être ailleurs non plus. Enfin, si, tu voudrais pouvoir parler avec Jack, lui dire à quelle point tu as été idiote et imprudente, lui dire que par ta faute une amitié s'est brisé. Bon, il n'est pas totalement innocent dans l'équation non plus. Il connaissait les risques et il l'a quand même pris.

« Profite un peu. »
« J'm'amuse comme une folle. »

Le sourire sarcastique qui se glisse sur tes lèvres pour soutenir tes paroles n'a rien de convainquant. Il reste combien de minutes avant qu'il t'abandonne à ton triste sort ? Les secondes sont comptés. Ta coupe de champagne devient étrangement vide tout d'un coup. Elle doit être percé, vraiment. Tes bras viennent s'accouder contre la balustrade, alors que ton regard se perd vers l'horizon. Qu'il aille faire son foutu spectacle que vous puissiez vous en aller d'ici.

« Madame Williams - » Oh ce que c'était prévisible. Là, c'est vraiment officielle que tu veux t'en aller quand pourtant le sourire le plus charmant du monde s'affiche sur ton visage lorsque tu te retournes vers ton interlocuteur. Il commence les votre mari n'est pas là ? ah non, il est pris par le boulot. il se désole de ne pas pouvoir être de la partie et blablabla. D'un signe de la main, tu fais signe à Jet de s'en aller, parce qu'il est con et qu'il va forcément faire un commentaire désobligeant. Ils l'ont assez attendue là, non ? Qu'il y aille pendant que tu gères tout ça.

« C'est toi qui a demandé un tyran. » Je doutais pas que t’allais le jouer à la perfection.” Je hoche la tête, mais encore là, elle n’a pas l’air dans son assiette Elise. Elle n’a pas l’air d’être bien ici, et je regretterais presque de l’avoir emmené ici. A quoi ça sert si elle n’est pas capable de s’amuser ? Si elle en peut pas passer quelques minutes à profiter de l’endroit et de ce qui se passe autour d’elle alors qu’on est sur une île splendide, au beau milieu de paysage à couper le souffle. J’aurais très bien pu venir et profiter tout seul, mais j’ai voulu qu’elle vienne oublier sa vie avec moi. Est ce que c’était une bonne idée ? Je n’en suis plus si sûr. « Non. » “Très bien ! Continue de faire la gueule toute seule.” Je n’ai pas envie de faire des efforts pour elle alors que ma vie à moi aussi a un côté catastrophique.

« J'm'amuse comme une folle. » J’ai tenté, j’ai vraiment tenté que tout se passe bien, autant pour elle que pour moi. J’ai même été prêt à sacrifier l’état d’une équipe entière juste pour qu’elle puisse hurler sur des gens pour se défouler. Finalement, encore une fois, j’aurais dû être égoïste et ne penser à personne d’autre que moi et à mon propre plaisir. J’allais partir, me produire sur scène, devant toutes les personnes qui m’acclament déjà, quand tout à coup : « Madame Williams - » Je tourne la tête, et elle n’a pas l’air ravi de voir cette personne. “A toi de voir si tu t’échappes ou si tu préfères avoir une super discussion avec lui.” Et moi j’attends quelques secondes avant de faire des pas en arrière. Je recule, m’éloigne d’elle et de ce type étrange, certainement aussi riche qu’elle, c’est à elle de choisir comment elle compte terminer cette soirée.

“A toi de voir si tu t’échappes ou si tu préfères avoir une super discussion avec lui.” Lui, il ne reste pas Jet et c'est tout-à-fait justifiable. Ils l'attendaient sur scène après tout. Tu le regardes s'éloigner quelques secondes jusqu'à ce que l'homme d'affaires de toute à l'heure revienne attirer ton attention. Et ça reste comme ça pendant ce qui te paraît des heures, alors que toutes tes tentatives d'échapper à la situation sont de véritables échecs. Une vraie sangsue celui-là. Et finalement se voyage qui devait te changer les idées fait complètement l'effet contraire. Tu n'es pas bien ici. Pas du tout. C'est tellement idiot d'avoir accepté de venir ici. À la seconde où tu réussis à te sortir de la conversation non-désirée, tu en profites pour envoyer un message à Jet. Tu profites surtout du fait qu'il est sur scène. Comme ça, il ne pourra pas lire ton message tout de suite. Il ne pourra pas y répondre dans la seconde près.

Désolé de t'avoir fait perdre ton temps.

Et tu t'es juste barré comme ça, comme une voleuse. Sans réel avertissement. C'est toujours plus facile de partir comme ça. Ce qui devait être quatre jours à l'extérieur de la ville en a finalement été qu'un seul. Même pas vingt-quatre heures et te voilà à la recherche du prochain billet d'avion direction Brisbane. Et vite. De toute façon, il faut quand même dire qu'il n'y avait rien d'étonnant à ce que le séjour soit plus court. Ce qui est étonnant par contre, c'est que tu ne pars pas parce que tu n'en peux plus de Jet. Ça, c'est très surprenant. Le retour à la maison sera probablement encore plus pénible que le départ. C'est aussi idiot d'être partie là-bas que de revenir ici.