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 joamie + you know me, sad happy

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Jonah Fletcher
Jonah Fletcher
les mondes imaginaires
les mondes imaginaires
joamie + you know me, sad happy HSiifW9 Présent
ÂGE : 34 ans (18/03)
SURNOM : Jojo ou Johnny pour les potes, Jojookie sur les réseaux
STATUT : Persuadé d'avoir trouvé la femme idéale pour la 4984ème fois de sa vie
MÉTIER : Agent immobilier spécialisé dans les logements hantés et scènes de crimes. Youtubeur horreur, urbex et paranormal (le golden button trône fièrement dans son appart'). Prétendu médium.
LOGEMENT : #253 dornoch terrace, west end
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POSTS : 23523 POINTS : 80

TW IN RP : Adoption, occulte, magie, paranormal, scènes de crime (sang, violence), harcèlement scolaire
TW IRL : NC
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : Quatrième enfant adopté d'une fratrie de cinq. Nerveux, tout le temps. Ne tient pas en place. Provocateur de moments gênants et de conversations sans queue ni tête. Nerd en puissance, dévoreur de comics. Bricoleur de drones et de robots de combat. Cinéphile absolu, fan de films d'horreur. Myope comme une taupe sans ses lentilles. Dyslexique. Bordélique. A un chat, Tofu.
CODE COULEUR : les bafouilles en #990033
RPs EN COURS : Adèle #2 - Zelda - Cami #2 - Ethel #3 - Birdie #2 - Amos #2 - Hassan #2 - Alba - [8/10]

Survival Academy : Eve

UA : Zombarchie - Cody slasher - Eve goth - Laoise goth - Olive #2 goth - [5/7]
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RPs TERMINÉS : Adèle - Juliet - Cami - Itziar - ft. Jobir - Ethel - Archie - Nephtys - Juliet #2 - Cait - Amos - Hassan - Ethel #2

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• joamie lives forever (7 ans de RP, 130 sujets, 3 awards du plus beau couple)

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CRÉDITS : loonywaltz, doodle by joseph, icone signa kawaiinekoj
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PSEUDO : loonywaltz
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INSCRIT LE : 27/03/2015
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Message(#) Sujet: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMer 26 Aoû 2020 - 21:11



► SAD HAPPY
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

No, I will not find Myself tonight But you can't see My heart's made out of concrete

C’était le soir le plus important de l’année. C’était peut-être l’un des soirs les plus importants de sa vie désormais. Un projet long de plusieurs années à symbolique si lourde et à la mission aussi primordiale qui touchait à sa fin. Non, pas la fin ; qui débutait tout juste, qui s’ouvrait au public, qui s'élançait pour de son. Un projet dans lequel le Keynes avait fait plus qu’aposer son nom et celui de son frère, mais dans lequel il s’était tant investi qu’il y avait laissé forcément quelques bouts de lui. Du coeur, du sang et de la mémoire ; mais de qui ? De lui, ici même, incapable de choisir entre deux cravates devant le miroir ? Lui qui se répugnait depuis des mois, des années finalement. Il se détournait de ce reflet auquel il peinait à faire face avec des futilités, mais dans le fond la réalité ne le rattrapait que trop bien. Il n’allait pas entrer dans le bâtiment de la Fondation comme le chevalier en armure de fer blanc tel qu’il l’aurait voulu. Il allait raser les murs, baisser les yeux, et espérer qu’être le fondateur de l’initiative ne porte pas préjudice à l’importance de celle-ci. Cela allait-il le racheter, redorer son blason ? Il n’en savait rien et osait à peine l’espérer. Y aurait-il qui que ce soit à cette inauguration ? Ce n’étaient pourtant pas les mots de soutien qui manquaient depuis que l’affaire concernant Mina avait commencé à se tarir. La poussière retombait et certaines voix osaient désormais s’élever contre les manigances de la jeune femme. Trop tard, voulait-il leur dire, cracher sur la couardise de prétendus alliés retranchés tout ce temps en tremblant pendant qu’il affrontait la tempête. Ces discours de motivation et ces tapes dans le dos se perdaient malheureusement dans la vague des insultes qui déferlaient encore. Il n’y avait pas eu de procès, mais ce fut tout comme. Et une fois encore, Jamie Keynes fut reconnu coupable. Coupable d’abjection.

Il ne méritait pas d’être celui qui porterait aux nues du public le nom et l’histoire de son frère. Aucune cravate de haute facture ne pourrait le déguiser assez pour passer pour quelqu’un de bien. Les deux morceaux de tissus finirent chiffonnés au sol. En un éclair, Jamie se précipita dans la salle de bains et rendit le mélange de nervosité et d’affliction qui tordaient son estomac depuis le matin. Il n’y avait rien d’autre à vomir, il n’avait rien pu avaler depuis le réveil. Blême, il demeura immobile un instant. Il lui sembla avoir trop chaud puis trop froid, de la sueur perlant de son front à sa nuque. L’unique chose qui le rendait malade, c’était l’idée de se rendre à cette soirée. C’était de s’exposer, forcer des sourires, et savoir qu’il était l’unique saboteur de tout ce labeur. Relevé, la tête dans le lavabo, l’anglais passa un jet d’eau sur son visage et se détourna de ce maudit reflet sur le champ. Il savait ce quoi il avait l’air, que cette peur paralysante suintant littéralement de sa peau. Il ôta sa chemise, souillée de violences émotions, et la jeta avec le reste du linge sale. Puis il retourna à la chambre où Joanne se préparait encore. "Tu sais quoi ? N'y allons pas, fit-il adossé au cadre de la porte. On décommande la nounou, on reste là. June s'en sortira parfaitement sans moi. Mieux, même. Elle n'a pas besoin que je sois là pour détourner l'attention." Jamie avait fait de sa précieuse amie la directrice générale de la branche australienne de la Fondation. Sa longue expérience humanitaire en avait fait la candidate idéale. De plus, cela lui avait donné un argument irréfutable contre sa famille pour ne pas rentrer en Angleterre, ainsi que rester auprès de son filleul. Le brun avait toute confiance en elle, et elle, malgré tout, persistait à croire en lui. "Personne n'a vraiment envie que je sois là, de toute manière, et… C'est trop… trop important pour que je fasse tout capoter à nouveau." La soirée ne devait pas être à propos de lui, et Jamie se persuadait que les regards ne le quitteraient pas. Est-ce que qui que ce soit était capable de passer outre les histoires à son sujet pour se pencher sur un but plus grand que lui, plus noble aussi ? C’était son nom sur les portes, au final. C’était leur blason sur les banderoles. C’était une farce, que d’essayer de faire croire que quoi que ce soit de bon pouvait être tiré de cette famille.




I was working in the lab, late one night When my eyes beheld an eerie sight For my monster from his slab, began to rise And suddenly to my surprise He did the mash, he did the monster mash









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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMer 26 Aoû 2020 - 23:28


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
S'apprêter pour une soirée exceptionnelle était synonyme de stress et d'organisation pour la jeune femme. Choisir la robe la plus adéquate, y trouver une paire de chaussures assorties, les bijoux la mettant en valeur sans pour autant en abuser. Un équilibre délicat à manier, malgré l'assurance grandissante de Joanne. Ce n'était pas parce pas que son couple était sur le fil du rasoir qu'elle n'allait pas s'investir et faire tout en bonne et due forme pour une cause on ne peut plus cher pour Jamie. La  blonde fut à la tête de la fondation durant un laps de temps relativement court, mais suffisamment pour qu'elle y éprouve un certain attachement. Avoir eu l'occasion de voir le bâtiment sortir de terre était comme voir le projet qu'elle n'avait jamais su réaliser. Elle y tenait, à venir à cette soirée, ce pourquoi elle s'était permise de se faire une petite virée shopping afin d'y trouver la tenue idéale. Joanne ne s'accordait ce genre de plaisirs que trop peu de fois. Bien sûr qu'elle était nerveuse à l'idée de s'exposer avec son mari, mais certainement pas autant que ce dernier. Blanc comme un linge, le regard vitreux et le visage en sueurs, elle le regarda filer à toute vitesse à la salle de bains. Elle n'était peut-être pas des plus démonstratives ces derniers temps, mais elle avait de la peine de le voir dans un tel état. Ses nausées étaient finalement la somatisation d'un mal-être qui le pesait depuis plusieurs et de l'appréhension énorme qu'il ressentait à la simple idée de se montrer en public. Pourtant il le devait. Pour ces enfants en détresse, pour son frère, qu'il aimait toujours si profondément. Pendant qu'elle enfilait sa robe bleu ciel, elle l'entendait se rafraîchir un petit peu, soupirer. Même s'il laissait pour l'heure beaucoup de place à ses angoisses, la petite blonde ne s'attendait certainement pas à ce qu'il demande expressément à ne pas se rendre à la soirée. Il s'était débarrassé de sa chemise probablement souillée, laissant en visuel un physique que Joanne avait toujours adoré admirer. Il avait encore le teint un peu blafard et semblait se décomposer sur place. Appuyé sur le cadre de la porte de la chambre, il attendait probablement l'approbation de son épouse à son idée. Joanne l'observait longuement. L'air impassible, son regard vissé au sien, elle songeait à ce qu'elle allait répondre. "Si, nous y allons." répondit-elle dans le plus grand des calmes, quoi qu'avec un soupçon de fermeté dans la douceur de sa voix. Que feraient-ils s'ils n'y allaient pas, de toute manière ? Se regarder en chien de faïence une fois les petits au lit, alors qu'ils savaient pertinemment tous les deux que la fameuse conversation de leur avenir approchant à grand pas ? Joanne n'était pas dupe. S'ils n'y allaient pas, cette soirée serait comme toutes les précédentes. "Justement, c'est trop important pour toi pour que tu ne t'y rendes pas." Il le regretterait sûrement plus tard, s'il se défilait. Jamie craignait certainement de se prendre un autre verre de whisky dans son visage, de devoir encaisser de nouvelles insultes, de nouveaux regards méprisants. "J'ai envie que tu y ailles." A ce stade de leur relation, elle ignorait totalement la valeur de ses paroles. "Que nous y allions." Il ne s'agissait pas là que d'une question d'image ou de bienséance. Il y avait peu de chance qu'ils prennent beaucoup de plaisir à y être, mais au moins y aurait-il un autre décor. Peut-être que cela les aiderait à éclaircir un futur commun actuellement encore très obscur. La petite blonde soupira discrètement. "Peux-tu m'aider à fermer ma robe ?" lui demanda-t-elle finalement en s'approchant de lui. Elle lui tournait alors le dos et dégageait d'une main délicate les mèches blondes de son dos afin qu'il puisse faire remonter la fermeture éclaire sans être gêné. Une fois fait, elle se retourna pour faire face à lui. Joanne prit son visage entre ses mains. "Fais-le pour Oliver." lui souffla-t-elle. A cet instant, la conservatrice réalisait combien il était rare à ce qu'il y ait si peu d'espace entre eux. Bien sûr, qu'il lui manquait. Elle ne le démontrait que pas des baisers volés et quelques regards complices, mais les sentiments étaient toujours là. "Tu as continué à poursuivre ce projet envers et contre tout. Tu es sur le point de le concrétiser en te rendant à cette soirée." Un sourire encourageant se dessina sur ses lèvres roses. "Je suis fière de toi, Jamie." Car il avait toutes les raisons du monde d'abandonner tout projet. Et pourtant, il avait continué. Elle avait toujours été admirative de sa détermination et de sa persévérance. "Profitons du repas, ayons une pensée pour toutes ces personnes à qui tu viendras en aide grâce à cette nouvelle branche, ignorons le regard des autres, passons une soirée ensemble loin de la maison." Juste tous les deux. Joanne n'irait pas jusqu'à dire qu'ils parviendraient à recréer cette petite bulle dans laquelle ils aimaient s'enfermer autrefois. Mais ce serait déjà une très belle victoire qu'ils puissent en profiter ne serait-ce qu'un petit peu. Elle déposa un baiser sur sa joue. Il fallait qu'il y aille, il fallait qu'il le fasse. Et Joanne comptait faire en sorte que ça se passe au mieux. "Alors allons te choisir une nouvelle chemise et une autre cravate." dit-elle avec détermination avant de se diriger vers l'armoire dans laquelle se trouvait les vêtements de son époux, à déjà passer en revue les différentes chemises jusqu'à tomber sur celle qui lui semblait adéquate pour remplacer celle qui traînait désormais dans la salle de bains.
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMar 1 Sep 2020 - 22:18



► SAD HAPPY
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

No, I will not find Myself tonight But you can't see My heart's made out of concrete

Une brise glaciale frôla la nuque de l’anglais tandis qu’il faisait face au regard impassible de sa femme. Nullement émue des retors de ses angoisses, Joanne balayait la suggestion de Jamie du revers de la main sans prendre la moindre peine d’étudier la question. De dépit, le regard du brun se baissa. Ses bras croisés formaient un mur imaginaire entre lui et la jeune femme dont l’absence de compassion lui était inconnu. Mais comment pouvait-il songer qu’elle comprendrait ? Joanne devait certainement interpréter la requête de son mari comme un simple caprice. Comment pouvait-elle avoir la moindre idée d’à quel point le monde était devenu terrifiant pour lui ? Elle insistait pour qu’ils se rendent à l’inauguration malgré tout, comme si sa présence à cette soirée, l’aboutissement de ce projet, devait être cathartique pour lui. Cependant, c’était bien pour la cause, pour la Fondation, que Jamie se montrait réticent. “Pourquoi faire, Joanne ? Me ridiculiser ? T’embarrasser ? Détourner l’attention de ce qui importe vraiment ?” C’était plus grand que lui seul ; il ne pouvait se permettre d’avoir la bassesse de penser aussi égoïstement que Joanne. Ce n’était pas à propos de lui. Rien dans cette soirée ne l’était. Et tout se passerait mieux sans lui. Néanmoins, la jeune femme ne voulait rien entendre et lui tourna le dos afin qu’il remonte la fermeture éclair de sa robe, l’air de rien. Il réprima un soupir désabusé, puis s’exécuta malgré tout, se résignant ainsi tacitement à bel et bien se rendre à la Fondation. Joanne se prétendait fier du projet de son époux, mais cela n’était qu’un pansement de fortune sur la douloureuse réalité de son indifférence totale face à l’évidente détresse de celui-ci. “Ca m’avait déjà coûté une bien trop grande fortune pour tout arrêter à cause de Mina de toute manière.” fit-il sarcastiquement en haussant les épaules. Bien entendu, les sommes dépensées n’avaient pas la moindre importance à ses yeux, mais dénigrer le pseudo-courage que Joanne lui prêtait était plus aisé que de dire le fond de sa pensée. Ce n’était pas avec lui qu’elle souhaitait véritablement passer la soirée, songeait-il. La jeune femme voulait simplement ne pas rester ici, enfermée avec lui, à faire face à leurs problèmes. Ils iraient ensemble, mais au fond, cela n’était qu’une forme de fuite en avant. Déterminée à faire la sourde oreille, Joanne dégota une nouvelle cravate et une chemise propre pour lui. Il souffla vaguement un merci puis s’éclipsa à nouveau dans la salle de bain afin de se rafraîchir. “Si les choses tournent au vinaigre, tu ne pourras pas dire que je ne t’avais pas prévenue.” il ajouta en nuant le tissu autour de son cou, après avoir repris quelques couleurs.

Dans le salon, Louise piqua une mystérieuse crise comme elle en avait le secret. Daniel, excédé par les pleurs de sa soeur, fut aperçu traversant la maison en direction de sa chambre, les mains sur ses deux oreilles mais ses protestation. Immédiatement, Jamie rejoignit sa fille et la prit dans ses bras, quitte à risquer une nouvelle tâche et un changement de chemise supplémentaire. La petite, rapidement apaisée par les bercements de son père, posa sa tête contre son torse, et ce contact calma immédiatement le coeur lourd de celui-ci. Fermant les yeux, il huma un instant le haut de son crâne et y déposa un baiser. Louise était son meilleur remède jusqu’à présent.
Dans la veine des sollicitations, le portable de l’anglais se mit à sonner. Le nom de sa meilleure amie apparaissait en toutes lettres sur l’écran. Si une partie de lui espérait qu’elle lui annoncerait que la soirée était annulée, l’autre savait pertinemment la véritable raison de son appel. “Hé James. Tu viens ce soir, n’est-ce pas ?” demandait la voix de June dans l’appareil. “Joanne compte me traîner de gré ou de force, alors oui, je viens.” Il jeta un coup d’oeil vers la chambre, s’assurant qu’elle n’avait pas entendu -ce qui était peu probable, mais puisqu’il ne la vit pas, les chances persistaient. “Bien, j’avais le pressentiment que tu te défilerais.” Ses yeux se levèrent au ciel. C’était là ce qu’on pensait de lui ? “Merci pour ta clairvoyance.” ironisa-t-il. Il devina un soupir au bout du fil. “C’est ta soirée, Jay. Il n’y aura personne qui te souhaite du mal. Juste des amis et des gens qui croient en ce qu’on va faire ensemble. Je te promets que tout ira bien.” Elle lui paraissait bien certaine, alors que lui ne savait plus tant qui qualifier d’ami. Alors comment pouvait-elle être sûre ? “A tout à l’heure, Junie.” souffla-t-il avant de raccrocher sans plus s’épancher sur la question. Il avait dit qu’il viendrait, de toute manière, et pour ce que cela valait encore, il voulait croire qu’il demeurait un homme de parole.

A la sonnerie de l’entrée, ce furent les quatre chiens qui se lancèrent dans une symphonie d’aboiements et se jetèrent sur la porte. Louise, forcément, reprit ses pleurs. Un soir habituel chez les Keynes. Sur le palier, c’était la nounou, un jeune femme rodée à toute cette agitation. “Eva, bonsoir.” Accueillie comme le Messie, la baby-sitter prit le temps de saluer chaque chien. Daniel s’était pressé à sa rencontre et eut droit à un baiser sur la joue. Rapidement, Jamie lui confia une Louise aux cordes vocales inépuisables. “Vous tombez à pic. Voilà la terreur.” L’heure tournait et toutes ces précieuses minutes perdues lui avaient ôté le temps de donner un air moins négligé à sa tignasse aux tempes grisonnantes. “Je ne sais pas quand nous serons de retour, sûrement de bonne heure.” Il aurait volontiers pris les paris, mais Joanne n’aurait pas autant apprécié le trait d’humour. Celle-ci apparut à son tour, vêtue, maquillée, coiffée, parée. L’arrivée d’Eva sonnait leur heure de départ de la demeure s’ils souhaitaient espérer arriver à une heure convenable. D’un coup d’oeil furtif dans le miroir de l’entrée, Jamie se contenta de vérifier que son allure demeurait décente. “On y va ?” lança-t-il, et les embrassades terminées, le couple Keynes monta en voiture.

Jamie n’avait pas prévu d’abuser du champagne ce soir-là, et pour s’en dissuader si l’envie le prenait, il avait lui-même pris le volant. Et non, personne ne conduirait sa Bugatti flambant neuve, présent de consolation de lui à lui-même pour son trente-neuvième anniversaire. Derrière les vitres teintées, il prenait un certain plaisir à voir les regards se tourner sur la carrosserie d’un noir de jais reflétant chaque lumière de la ville. Il aimait voir les enfants s’extasier sur cet engin semblable à leurs jouets, en taille réelle. Cela faisait cher le sourire, certes, mais au moins Jamie souriait-il dans ces cas-ci. Au feu, il reposa sa tête dans le creux de sa main, le coude contre le rebord de la vitre. Son regard s’égara vers Joanne un instant. Les jours passaient, et rien ne semblait être en mesure de sauver ce mariage. Rien de ce qu’il pouvait dire ou faire. Et il avait essayé, pourtant. Il avait donné du temps, de l’espace, il s’était effacé à n’en faire qu’un avec les murs. Il s’était excusé, mille fois. Il avait tenté de se montrer affectueux mille autre fois. Des efforts qui ne trouvaient grâce aux yeux de la jeune femme. Le fossé se creusait, il était palpable. Au final, l’observer devenait douloureux. “C’est une jolie robe, d’ailleurs.” dit-il avec un faible sourire. Puis le feu devint vert, et son attention se redirigea vers la route, son visage fermé niant presque avoir dit quoi que ce soit.





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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMer 2 Sep 2020 - 1:56


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
La fermeté de Joanne quant à la décision qu’elle avait prise d’elle-même quant à la soirée d’inauguration devait certainement laissait transparaître plus de froideur qu’autre chose aux yeux de Jamie, surtout vue l’état de leur couple depuis voilà plusieurs mois. Pourtant ils vivaient toujours ensemble, ils gardaient chacun précieusement leur alliance respective à l’annulaire gauche. Ils étaient devenus des étrangers à l’un l’autre, alors qu’avant que tout le scandale n’éclate, ils aimaient dire combien ils se connaissaient et se comprenaient. « Préfères-tu continuer à rester à la maison à longueur de journée ? » lui demanda-t-elle alors, en guise de réponse. Oui, il s’occupait de leurs enfants, et il sortait bien plus que ce ne fut le cas quelques temps plus tôt. « Tu restes à la tête de cette fondation, et de mon côté, même si je n’y suis plus investie comme j’avais pu l’être il y a quelques années, même si c’était durant une période courte, c’est une cause qui reste chère à mon cœur. Alors oui, quitte à être embarrassée, j’aimerais faire acte de présence. » Leur absence n’en serait que plus remarquée, et les messes basses iraient bon train de toute évidence. « Je sors tous les jours pour aller au travail. j’entends très bien ce qui se dit au quotidien, je vois bien les regards qu’on me lance et j’ai pleinement conscience que cette soirée ne fera pas exception. » Mais elle, envers et contre tout, elle tenait à s’y rendre. Il était bien rare de voir la blonde avec une telle détermination, à ce point. La chemise et la cravate choisies, Jamie ne put s’empêcher de faire une remarque pointée d’amertume pour ne pas se faire réprimander en fin de soirée. La seule réponse qu’il eut droit était les yeux levés au ciel de son épouse, et encore fallait-il qu’il le devine comme elle lui tournait le dos pour finir de se préparer. La seule femme vers qui il semblait trouver un véritable réconfort était sa fille, qu’il n’hésitait pas à prendre dans ses bras à ses moindres caprices. Il aimait énormément son très fort caractère, alors que la mère de famille n’avait elle aucun pouvoir sur les larmes de sa fille. Joanne ne la dénigrait pas pour autant, mais il lui semblait impossible d’établir un véritable lien avec Louise, alors qu’elle aurait adoré de voir la façon dont une relation entre mère et fille puisse se développer. La dynamique familiale était globalement compliquée à gérer dernièrement pour elle et elle se gardait bien de le dire. Elle continuait à exécuter son rôle de mère comme elle jugeait bon de le faire. La baby-sitter ne tardait pas à faire son apparition sous l’accueil triomphal des canidés, signe que Joanne devait encore se dépêcher d’enfiler ses escarpins pour finaliser sa tenue et rejoindre sa famille dans le séjour. Elle rappela quelques consignes de dernière minute à la jeune femme avant de s’accroupir pour embrasser son fils et lui demander d’être sage – elle n’avait pas trop de soucis à se faire à ce sujet. Puis un baiser sur le front de sa fille avant d’acquiescer d’un signe de tête à la question de Jamie avant de franchir le seuil de la porte de leur maison. Joanne peinait à comprendre la lubie qu’avait eu son époux en décidant de s’acheter une voiture de luxe flambant neuve pour son anniversaire. Elle n’avait fait aucun commentaire à ce sujet. C’était un geste qui semblait lui faire plaisir et il tenait à conduire ce même véhicule pour se rendre à la soirée. Le trajet était lourd de silence. En étaient-ils arrivés au point qu’ils n’arrivaient plus à se raconter quoi que ce soit ? Pourtant Joanne aurait des sujets intéressants à aborder, notamment sur l’avancée de ses recherches pour son doctorat. A moins que ces conversations n’étaient là que pour éviter l’éléphant dans la pièce, un sujet qu’ils se devaient d’aborder tôt ou tard. L’échéance arrivait à grand pas et eux n’étaient pas plus avancés. Songeuse, le regard bleu de la blonde s’était perdu sur le paysage qui défilait devant elle, sous le soleil rougissant du soir. Le cours de ses pensées fut interrompu par Jamie qui lui glissait un compliment en attendant que le feu ne devienne vert. Sa tête pivota en sa direction, un rictus discret arquait ses lèvres. « Merci beaucoup. » lui souffla-t-elle. Joanne se sentait maladroite. Dans sa manière de parler, dans l’appréhension inexpliquée qu’elle avait à l’idée de tenter de se rapprocher de lui à nouveau. Et, au fil du temps, cela lui était devenu comme impossible à réaliser. Jamie restait concentré sur la route, avec la boule au ventre probablement. Elle l’observait pendant quelques secondes. « Accordons-nous une heure. » lui suggéra-t-elle d’une voix plus douce qu’auparavant. « Si au bout d’une heure tu ne te sens pas bien, trop oppressée ou s'il y a quelque chose qui t'affecte, nous partirons. » Joanne était encline aux compromis, mais être là en présentiel un  minimum à cette soirée lui semblait être fondamental. « Nous pourrons prétexter qu’un des enfants ne se sente pas bien pour nous éclipser. » Cela faisait partie des aléas quand on avait un enfant, et qu’on ne pouvait guère anticiper. Certains demeureraient mauvaise langue en dépit de leur excuse, mais tout parent qui se respecte comprendrait très bien la situation. Ainsi, personne ne pourrait leur reprocher de ne pas avoir été présents. « On rentrera la maison, ou on ira ailleurs, on fera ce que tu veux. » Là où il se sentirait le plus à l’aise, là où il aurait envie d’être. Peut-être était-ce l’occasion de discuter, de passer du temps juste tous les deux. « Qu’en dis-tu ? » finit-elle par lui demander, ayant conscience qu’il se pourrait qu’il demandait à rebrousser chemin dès qu’elle lui avait fait sa proposition. Jamie avait toujours ressenti un apaisement quasi immédiat dès que son épouse glissait ses doigts dans ses cheveux. Alors que la voiture s’arrêtait devant un nouveau feu rouge, Joanne essaya de refaire ce geste qui fut pendant longtemps apprécié, autant pour l’une que pour l’autre. Le geste manquait d’abord de naturel, ses doigts étaient incertains pendant les toutes premières secondes. Pendant longtemps Joanne s’était dit qu’elle devait au moins essayer d’inverser la tendance, à tenter de se rapprocher après être quasiment restée de marbre devant les efforts notables de Jamie. Pendant longtemps n’avait-elle plus su comment s’y prendre, comment faire, par quoi commencer pour que cette alchimie réapparaisse entre eux. Comment retrouver cette évidence qu’ils ressentaient chacun alors que la confiance était à reconstruire ? Au fil de ces secondes de tendresse qui s’écoulaient, Joanne se sentait rapidement plus à l’aise à ce contact, sachant l’apprécier à sa juste valeur. C’était pourtant si simple, rien de trop invasif. Un très léger massage de la base de sa nuque, ses doigts qui effleuraient ses mèches brunes dont certains avaient de beaux reflets grisonnants. Elle se demandait alors s’il appréciait autant ce geste qu’avant. S’il lui apportait ne serait-ce qu’un dixième du réconfort et de l’apaisement que cela avait pu lui prodiguer auparavant. Durant tout ce processus, Joanne avait observé le moindre de ses traits, un sourire timide et discret aux lèvres, à tenter dans le décrypter et de le comprendre à nouveau. Le geste semblait minime, mais sa signification était bien plus que cela. Ce n'était pas un effort en soi. Que s'il acceptait ce geste d'affection particulièrement tardif et peut-être à un moment inopportun, Joanne s'essaierait à ouvrir plus de portes. Cette motivation soudaine était certainement à l'approche menaçante de la fin de l'ultimatum qu'ils s'étaient donnés. Mieux vaut tard que jamais, se dit-elle, alors que le couple poursuivait sa route pour bientôt arriver à leur destination.
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Jonah Fletcher
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SURNOM : Jojo ou Johnny pour les potes, Jojookie sur les réseaux
STATUT : Persuadé d'avoir trouvé la femme idéale pour la 4984ème fois de sa vie
MÉTIER : Agent immobilier spécialisé dans les logements hantés et scènes de crimes. Youtubeur horreur, urbex et paranormal (le golden button trône fièrement dans son appart'). Prétendu médium.
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PETIT PLUS : Quatrième enfant adopté d'une fratrie de cinq. Nerveux, tout le temps. Ne tient pas en place. Provocateur de moments gênants et de conversations sans queue ni tête. Nerd en puissance, dévoreur de comics. Bricoleur de drones et de robots de combat. Cinéphile absolu, fan de films d'horreur. Myope comme une taupe sans ses lentilles. Dyslexique. Bordélique. A un chat, Tofu.
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptySam 5 Sep 2020 - 14:22



► SAD HAPPY
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

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Comme River avant elle, Joanne blâmait à son tour Jamie pour l’enfermement qu’il s’imposait depuis que les révélations le Mina avaient tout chamboulé. Après avoir perdu son travail et constaté l’ampleur du tapage médiatique, la menace que cela constituait pour sa femme et ses enfants, l’anglais avait fermé la porte de cette maison et elle se dressait entre lui et le reste du monde depuis. Et bien sûr, l’enfermement lui pesait. Il voulait être en mesure de se montrer sans craindre une nouvelle bousculade, qu’on profite d’une sortie en famille, d’un moment avec Daniel et Louise pour les exposer un peu plus, chercher les failles, lancer de nouvelles spéculations. Il ne savait pas quand ni comment la vie reprendrait son cours, prenant chaque jour comme il venait. "Tu crois que je le fais pour moi ?" rétorquait-il à Joanne sèchement. Car il en avait assez que l’on pense autour de lui qu’il se la coulait douce en attendant que les choses se tassent, qu’il profitait bien du luxe d’un compte en banque bien rempli pour se permettre de ne pas travailler si longtemps et simplement avoir la belle vie jusqu’à ce qu’on l’oublie et qu’on lui fiche la paix. Il s'emmurait pour elle, pour les enfants. Il était seul avec ses pensées, seul avec sa culpabilité. Et d’entendre Joanne lui narrer ses journées, là dehors, les murmures et les regards qu’elle subissait elle-même, Jamie comprit que sa propre femme ne faisait pas exception ; ce qu’elle pensait subir n’allait pas à la cheville de son calvaire, dont elle se fichait bien. Dans le fond, elle aussi devait penser qu’il le méritait, que le karma faisait son affaire. Alors comment pouvait-elle se soucier de ses angoisses, de ses craintes à l’idée de se rendre à la Fondation, s’il n’était pas même légitime à les ressentir à ses yeux ?

Il prit sur lui, sans plus rien en dire, sans plus protester. Jamie termina de se préparer, prit la voiture, et les conduisit jusqu’à l’inauguration. Après tout, qu’importe s’il était le mieux placé pour savoir ce qui était le mieux pour sa propre fondation, qu’importe s’il baignait depuis vingt ans dans l’univers des médias et qu’il en connaissait tous les rouages ; qui était-il, hein, pour prétendre que lui plus que personne ne devait pas s’y rendre ? Joanne tentait d’arrondir les angles, mais cela était vain. Elle avait déjà démontré que les états d’âme de son époux ne l’intéressaient pas plus que le champagne gratuit. Qu’elle marchande une heure laissait l’anglais se sentir monnayable, disposable, et le ton doucereux de la voix de la jeune femme ne visait qu’à lui faire avaler cette pilule coincée dans sa gorge. "J'en dis que mon avis importe peu." conclut-il. Elle n’avait pas écouté chez eux, il n’y avait pas de raison pour que cela change subitement, et il n’était pas un petit animal à caresser dans le sens du poil. Et si la manoeuvre de son épouse visait à se dédouaner de sa décision de le faire venir à cette soirée contre son gré alors qu’il avait fait clair qu’il la tiendrait responsable de tout dérapage au cours de celle-ci, alors non, Jamie ne la laisserait pas s’en tirer à si bon compte, il ne s’écraserait pas cette fois pour tenter une énième fois de lui plaire.

Que cherchait-elle à faire, cette fois, en passant ses doigts dans ses cheveux ? Un frisson parcourut l’échine de Jamie, loin de ceux qu’il avait senti autrefois à ce contact. Durant de les longues secondes, il se débattit avec cette envie de repousser la main de Joanne. Mais plus elle persistait, plus ces caresses le crispait. Il n’avait rien fait pour mériter ce genre de geste d’affection, contrairement à toutes les autres fois où il avait fait des pieds et des mains dans le seul espoir d’obtenir un baiser furtif. Alors était-ce une récompense pour s’être tu et avoir daigné se rendre à l'inauguration comme un bon petit mari ? Etait-ce une nouvelle manière de marchander son silence, sa docilité ? Finalement, il fit cesser Joanne et éloigna sa main. “Je sais ce que tu essayes de faire…” Le calmer, le rendre résilient. Qu’il ravale cet air contrit et s’estime heureux de l’effort de ce soir lui valle dix secondes de tendresse. “... et ça ne fonctionne pas.” La voix grave, le regard froid, il perdait patience, s’essoufflait, à force de courir si longtemps après elle et mendier son attention. Il refusait de se repaître de miettes après tout ceci.

La voiture s’arrêta sur le parking de la Fondation. Le moteur coupé, Jamie se tourna vers Joanne. “Je reste jusqu’au discours de June. Après, je m’en vais, avec ou sans toi.” Cela pouvait être dans une heure, dans plus, dans moins, cela n’avait pas d’importance ; il n’avait pas accepté le contrat imposé par sa femme mais il s’était engagé auprès de June. Il savait qu’elle apprécierait qu’il soit là pendant qu’elle embrasserait véritablement toutes ses fonctions dans ces nouveaux locaux, lorsqu’elle brillerait et ferait, elle, honneur à Oliver. C’était tout ce qu’il devait à quiconque, son unique obligation, quitte à être là. Du reste, puisque Joanne avait décidé de n’en faire qu'à sa tête, alors soit.
Le bâtiment brillait de nouveauté, écrin vitré dégorgeant de lumière. Derrière les grandes portes, malgré la musique, on pouvait deviner le son du cours d’eau artificiel s’alimenter lui-même en un flux incessant, le léger bruissement des arbres à palmes. Sur chaque rive, les invités affluaient. Au milieu de l’espace, sur les ponts qui traversaient la rivière, certains levaient le nez ; la nuit s’observait à travers le toit transparent, se reflétait dans l’eau. Le Keynes avait tout pour être fier. “Ah, te voilà !” June n’avait cessé de le chercher du regard, et à peine le couple arriva qu’ils furent accueillis par la belle brune. Enthousiaste, elle prit l’anglais dans ses bras, puis Joanne. “Merci de l’avoir traîné ici.” lui glissa-t-elle avec un sourire complice. Et sans attendre, elle attrapa Jamie par le bras afin de l’attirer vers son devoir ; “Viens, j’espère que t’as le canal carpien échauffé parce qu’on a une énorme tournée de mains à serrer.” Au passage, il attrapa une coupe de champagne qu’il vida de moitié dans une grande gorgée supposé lui apporter ce qui lui manquait de courage. Jesus.”





I was working in the lab, late one night When my eyes beheld an eerie sight For my monster from his slab, began to rise And suddenly to my surprise He did the mash, he did the monster mash









:l::

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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptySam 5 Sep 2020 - 23:35


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
A les voir, leur couple fonçait droit dans le mur. Joanne cherchait son mari à sortir un petit peu, pour son bien, il ne voyait que de la provocation et l’entêtement de son épouse. Alors il répliquait, rétorquait avec le même agacement en interprétant de façon bien fausse les motivations de Joanne. Un cercle vicieux dans lequel ils étaient empêtrés depuis plusieurs semaines, et le fossé continuait de se creuser, encore et encore. Un pas en avant, deux en arrière. Ils pensaient chacun à sa propre situation, à son propre vécu sans prendre en considération celle de l’autre, comme un concours vain qui ne faisait qu’envenimer un peu plus leur couple. Les efforts d’approche de Joanne étaient maigres, elle en avait conscience. Comme ici, une tentative de négociation pour rendre l’épreuve de cette soirée un peu plus digeste pour son époux. Celui-ci fut nullement réceptif à sa suggestion, comptant bien faire comme lui l’entendait, sans prendre en considération l’alternative proposée par Joanne. Comme une rébellion sortie de nulle part alors que la blonde ne tentait qu’à mettre tout à plat. Car tout mariage se construisait autour de compromis, et réinstaurer cette habitude-là n’était pas au goût du Keynes. Tout comme il ne semblait plus supporter le contact de son épouse. Joanne l’avait vu crispé, sans un moindre échange de regard devant le geste de tendresse qu’elle avait tenté de faire. « Ça n’a rien à voir. » lui assura-t-elle fermement, en gardant étrangement son calme. Allait-il désormais interpréter négativement chaque contact physique qu’elle aurait bien voulu lui faire ? Si c’était le cas, leur couple était condamné. Mais que l’on ne s’y méprenne pas ; qu’il ait ainsi dégagé sa main l’avait beaucoup touchée, tout comme le fait que c’était une action préméditée et bien pensée pour le faire plier à sa proposition, alors que ce n’était absolument pas le cas. Jamie était bien peu enclin à bien vouloir l’entendre et argumenter. Elle savait qu’il n’en croirait pas un mot de toute façon. Le reste du trajet s’était donc poursuivi dans une atmosphère glaciale qui mettait la jeune femme bien mal à l’aise. Le meilleur dans tout ça était bien lorsque Jamie avait garé la voiture et qu’avant de sortir, il faisait part de ses intentions quant au déroulé de la soirée, n’ayant cure de celle de sa moitié. Il tenait apparemment à être présent au discours de June, alors que quelques dizaines de minutes plus tôt, il n’en avait rien à faire et préférait ne pas du tout faire acte de présence. Et voilà qu’il préférait se raccrocher à l’engagement qu’il avait envers June ; ça devait certainement trop lui coûter de tenir compte de la proposition de Joanne. « Donc soudainement tu es d’accord de rester pour June alors que tu ne voulais même pas venir de prime abord. » fit-elle remarquer en glissant son regard dans le sien. « Je proposais juste une solution alternative pour que cette soirée te semble moins pénible et peut-être entrevoir une opportunité pour passer du temps tous les deux sans avoir l’excuse de Louise, ni de Daniel, ni du boulot et ne pas être interrompus à tout bout de champ. » Et de s’éloigner de tout prétexte pour discuter de choses dont ils auraient dus parler à multiples reprises ces derniers mois. Certes, ils avaient des dizaines et des dizaines de soirées pour convenir de cela, et la baby sitter était suffisamment disponible pour garder les petits quand les parents le voulaient. « Et si la moindre approche que je puisse te faire est  forcément calculé et prémédité à tes yeux, alors je ne sais pas, Jamie. Rien ne va rattraper ces derniers mois, j’en ai bien conscience. Mais il faut bien reprendre quelque part. Mais j’en ai envie. Je suis navrée si ça te semble tardif et inopportun.» Et lui aussi devait se sentir démuni de ne pas savoir comment son mariage devant le peu de réceptivité de son épouse. Elle n’y avait pas été indifférente, loin de là, elle s’était surtout montrée bien moins démonstrative qu’elle ne l’était habituellement. Ils se trouvaient dans une impasse. Elle soupira, tout en pinçant l’arête de son nez entre son pouce et son index. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour s’engager d’une telle conversation. « Et pour ce soir, fais comme bon te semble. » souffla-t-elle tout en sortant du véhicule. Que pouvait-elle bien lui dire ? Lui reprocher de n’en faire qu’à sa tête ? Ils savaient tous les deux être très têtus quand ils le voulaient et il semblerait que ce trait de caractère ressorte de plus belle au moment le plus inopportun. Joanne s’adapterait bien s’il se décidait à repartir de la fondation sans elle. Elle s’en accommoderait bien. Elle n’avait pas eu l’occasion de voir la fondation aboutie, avec les finitions qui méritaient chacune d’être remarquées. L’endroit semblait être un véritable havre de paix (peut-être pas pour le couple en cette soirée), et Joanne savait d’avance que les jeunes trouveront tout ce dont ils auraient besoin pour se reconstruire et se trouver une voie d’avenir, loin des ténèbres dans lesquelles ils vivaient en souffrance. « C’est vraiment beau. » commenta-t-elle à son mari, émerveillée par ce qui les entourait. « Très bon travail. C’est parfait. » Un compliment des plus sincères. Jamie avait du mérite ; l’on pouvait aisément l’investissement personnel qu’il avait consacré à la construction de branche australienne de la fondation. Son sens du détail n’était plus à prouver. Tout de suite après, Jamie se retrouvait prisonnier des bras amicaux de June. Sincèrement ravie qu’il soit là, elle ne manquait pas de faire part de sa reconnaissance envers Joanne d’avoir réussi à le convaincre de venir lorsqu’elle la salua à son tour. La petite blonde se contenta de lui répondre d’un sourire presque triste qui interpella très brièvement son amie. Joanne la coupait court dans sa réflexion pour la féliciter, se réjouir de la voir et de passer un peu de temps avec elle. June n’attendait pas plus longtemps pour entraîner Jamie avec elle pour un bain de foule. A l’image de son époux, elle prenait la première flûte de champagne qui se présentait à elle et en but une gorgée bien fraîche. Elle restait un peu plus en retrait, même si elle saluait à son tour les personnes qu’on lui présentait. Entre les mécènes et les employés fraîchement embauchés, il y avait là du beau monde que la petite blonde prit du temps à saluer et à échanger quelques mots. Comme durant son quotidien, elle se refusait catégoriquement de donner le moindre indice de l’état de son couple ou sur son moral. Ce n’était pas leurs affaires et elle éluderait n’importe quelle question posée à ce sujet. Elle était là pour encourager Jamie, même si elle lui avait imposé de venir se montrer, et aussi pour la fondation, portant le nom d’une personne que Joanne aurait adoré rencontrer de son vivant. Elle s’était souvenue que Jamie avait dit qu’ils se seraient très probablement entendus à merveille. Que Jamie les aurait imaginés bien mieux ensemble que Joanne avec lui. La fondation était toujours chère à son cœur. « Tout va bien se passer. » dit-elle à Jamie à voix basse après l'avoir entendu juré. Elle lui esquissait un sourire discret tout en posant une main délicate sur son dos quelques secondes. L’attitude de la blonde contrastait totalement avec celle qu’elle avait alors qu’ils étaient encore dans la voiture. Une ambivalence peut-être déconcertante, mais les sentiments d’encouragement et de soutien et bel et bien réels, aussi surprenant cela puisse-t-il être. Si elle était là, c’était aussi pour le soutenir. June restait un bon moment avec eux; pour les présentations, rendre les conversations légères, dans l’espoir de décontracter un Jamie bien nerveux. Peut-être avait-il déjà en tête de quitter les lieux. « Tu n’es pas trop nerveuse, pour le discours ? » demandait finalement Joanne à la belle brune. « Il y a toujours un peu de nervosité pour ce genre de choses, non ? » lui répondit-elle. « Tu vas être parfaite, j’en suis certaine. » June était une femme très charismatique, avec beaucoup de prestance. Elle allait réussir à charmer son public, à n’en pas douter. « Il n’est d’ailleurs pas impossible que certains s’attendent à ce que tu prennes la parole, Jamie. » fit remarquer June pendant qu’ils se dirigeraient vers un autre groupe de personnes qu’elle tenait à introduire. « Tu es le Président de la Fondation, après tout. » Jamie était habitué aux bains de foule, même s’il les évitait avec minutie depuis les dernières accusations dont il était la victime. Une partie de Joanne mourrait d’envie de prévenir June que son meilleur ami comptait quitter les lieux dès qu’elle aurait fait son discours d’inauguration, afin qu’elle ne tombe totalement des nus lorsqu’elle ne le verrait plus apparaître dans son champ de vision. De l’autre, elle se disait que ce n’était pas à elle d’annoncer ce genre de choses. June et Jamie se connaissaient depuis de très nombreuses années, ils se connaissaient très bien. Peut-être que la brune allait le deviner d’elle-même. Joanne regardait quelques secondes durant le cours d'eau artificiel, ils n'y étaient pas si loin. Le bruit qu'il émettait était agréable. Presque autant de ces fois où elle prenait le temps d'écouter le coeur de son époux battre. Un rythme qui était devenu la plus belle des mélodies, surtout depuis son arrêt cardiaque. Et soudainement, cela lui manquait. C'était tout simple, tout bête, et pourtant. Elle le regardait quelques instants. Fallait-il qu'elle retente une approche ? Ce n'était probablement pas ni le bon lieu, ni le bon moment, encore une fois. Mais ça ne l'empêchait certainement de déposer une main affectueuse jusqu'à la glisser sous son bras.
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Jonah Fletcher
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyLun 14 Sep 2020 - 22:21


► SAD HAPPY
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Avant d’entrer en scène et prétendre à la vue de tous que leur couple tenait encore la route, Jamie imposait ses uniques conditions à Joanne quant au déroulement de la soirée. Il faisait acte de présence, il comptait soutenir June, puis repartir aussi vite. Il n’y allait pas pour lui, encore moins pour sa femme, et il n’avait cure de sa vexation face à ce fait après la manière dont elle avait ignoré toute l’angoisse que cet événement lui inspirait. Elle pouvait bien prétendre que sa suggestion, en chemin, de tenir une heure, avait uniquement pour but d’adoucir les bords, l’anglais n’en croyait pas un mot. “Si tu voulais qu’on passe du temps ensemble, cela n’avait pas besoin d’attendre précisément ce soir. Tout ce que tu proposais c’était une excuse pour que je me calme.” rétorqua-t-il sèchement. Il n’était pas dupe ; Joanne l’évitait comme la peste depuis des mois, il était improbable qu’un souhait d’un moment en tête-à-tête se déplace soudainement, pile le jour où il demandait expressément à ne pas mettre le nez dehors. Ils en avait eu des centaines, des opportunités de se voir, de parler, et toutes avaient été esquivées. Jamie avait essuyé chaque rejet la tête aussi haute qu’il le pouvait, il avait laissé ce sentiment de solitude grossir et le dévorer en silence. Devait-il en plus se montrer à l’entière disposition des rares élans d’affection de son épouse, aussi malvenu le contexte soit-il ? "C'est peu dire." approuva-t-il. Tardif et inopportun, Joanne avait mis le doigt dessus elle-même, elle avait conscience de la maladresse de son geste. Le brun n’avait rien à y ajouter. Il quitta le véhicule pour se rendre à l'inauguration, sans véritablement prendre la peine de feindre un sourire qu’il n’avait ni l’envie ni la force de porter.

L’accueil de June avait beau être chaleureux, cela suffisait à peine à le dérider. Infantilisé par les deux jeunes femmes, Jamie se contentait de subir les événements muré dans son mutisme. Il se contenta d’une coupe de champagne, autant pour l’alcool que pour le minima d’allure festive que cela pouvait lui conférer, et souffla à la volée un “Parle pour toi” à une Joanne se voulant encourageante et flatteuse. La directrice présenta le Keynes aux principaux donateurs qui avaient permis la construction de la structure ; il les connaissait de nom et en avait déjà croisé la plupart, mais faire la conversation était de mise ce soir et il força de l’intérêt pour chacun d’entre eux ainsi que de larges remerciements. Oui, le bâtiment était beau. Oui, il était ingénieux. Oui, la soirée était une réussite. Oui, sa femme était belle. Il avait à peine à coeur de poser sa main sur sa taille comme il le faisait habituellement pour sauver les apparences. Il n’en avait pas le coeur après tout le cirque qu’elle lui avait fait dans la voiture. June, d’un oeil, les scrutait régulièrement, le coeur en peine. Qu’il était pénible pour elle de voir ce couple si fort se désagréger petit à petit. Son optimisme naturel avait bien du mal à ne pas se laisser entacher par les états d’esprit lugubres de son compatriote. Cependant, elle gardait le sourire face à Joanne en tentait, encore et encore, d’alléger l’ambiance entre eux trois, quitte à se heurter à un mur. "Alors ils attendront longtemps." siffla Jamie à l’idée de donner également un discours aux invités. Dans ses yeux, on devinait qu’il interdisait formellement à son amie de même songer à le prendre par surprise en l’introduisant sur scène à la fin de son propre monologue. Il la voyait venir, il la connaissait depuis trop longtemps pour douter que cela lui serait passé par la tête le moment venu.

Une robe léopard apparue dans le coin de son champ de vision attira soudainement son attention. Une voix reconnaissable entre mille s’éleva hors de la masse des hôtes. “James !” “Vee ?” Amie de longue date et désormais ancienne collègue, Victoria avait fait le déplacement jusqu’à la Fondation. A l’aube du projet, elle avait également glissé un chèque dans la main de l’anglais afin de l’encourager dans cette direction. Elle était venue admirer le résultat de son investissement. “Tu es venue ?” demanda Jamie, sonné par la présence toujours aussi flamboyante de la rédactrice en chef. Une véritable apparition, à ses yeux, tant il n’aurait eu l’audace d’espérer la croiser ce soir. Pourtant, elle le prenait dans ses bras affectueusement,et lui demeurait mou comme une marionnette inanimée. “Bien sûr, sweetie. Je n’aurais manqué ça pour rien au monde.” Puis elle claqua une bise sonore à Joanne le plus naturellement du monde. Comme si cela ne faisait pas quasiment un an qu’ils ne s’étaient pas vus. Comme si elle n’avait pas disparu de leurs vies à la seconde où Jamie s’était retrouvé dans l’oeil du cyclone. “Cet endroit est magnifique, n’est-ce pas Joanne ?” Vee admirait encore le plafond de verre, les plantes qui renouvelaient l’air, le cours d’eau qui rafraichissait la pièce, tous les détails pensés avec soin. “C’est un véritable sanctuaire que tu as fait sortir de terre. Je suis si fière de toi.” Même si Jamie peinait à le croire, le sourire de Vee était sincère et son regard franc. Il ne discernait aucun blâme dans ses yeux, aucun jugement. Elle avait eu bien du chagrin pour lui et essuyé une dure déception ; mais elle le voyait si petit, si fragile, si vulnérable dans un élément qui était habituellement le sien, et elle savait, elle devinait que chaque journée avait été rude, qu’il avait besoin d’encouragement, de bienveillance. “M-merci… Tu n’imagines pas à quel point ça compte pour moi.” Pour lui qui était persuadé d’avoir perdu une de ses plus chères amies, son soutien était un second souffle. “Je sais que je n’ai pas été d’un grand soutien dernièrement, tu sais ce que c’est, reprit Vee avec sérieux, mais sans perdre de sa légèreté. Sache que j’ai pensé à toi tous les jours.” Il acquiesça, il acceptait. Elle ne pouvait se permettre d’être associée à lui de quelque manière que ce fut durant tout ce temps, surtout dans son domaine. Elle avait été forcée de l’écarter, et s’il eût été à sa place, sûrement aurait-il fait de même pour le bien de sa carrière. “Je sais, je comprend.” Ils échangèrent un sourire, puis Vee se tourna à nouveau vers Joanne. “Je suis ravie de voir que vous tenez bon, tous les deux.” dit-elle, sans se douter de rien, sans remettre en question quoi que ce soit. Car il était impensable, impossible qu’il en soit autrement, que leur relation soit en péril, leur mariage au bord de l’implosion. Parce qu’ils avaient survécu à tout pour en arriver là où ils étaient, pour porter cette bague à leur doigt, et que cela devait valoir quelque chose encore.





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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyJeu 17 Sep 2020 - 15:00


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
La tension électrique au sein du couple fut parfaitement dissimulée par de faux semblant dès qu'ils avaient franchi les portes des locaux flambant neufs de la fondation. Joanne était usée, de prétendre que tout allait bien, de ne pas parler à personne de sa situation, par choix. Une fausse bonne idée, probablement, mais Joanne n'avait pas grand monde dans son entourage qui était impartial par rapportr au couple qu'elle formait avec Jamie. La très grande majorité lui suggèrerait vivement le divorce, qu'il s'agirait plutôt d'un nouveau début que d'une finalité. Cela faisait des mois qu'elle le laissait à peine s'approcher de lui, qu'elle n'était pas non plus des plus avenantes non plus. Joanne en avait conscience, elle le reconnaissait sans tord. Mais ça aussi, Jamie le lui reprochait. Son épouse était assez contrariée qu'il cherche à inverser les rôles pour se mettre dans une position de victime alors qu''il était en tout premier lieu le rersponsable de ce qui leur arrivait. Il rejetait sa colère sur elle car elle devait probablement être l'une des rares à bien vouloir l'entendre. Et pour la fois où il ne voulait pas se rendre à cet événement, tant il angoissait de s'y rendre. Il lui en voulait pour ça et le lui faisait bien comprendre. Et malgré tout, elle continuait à se montrer encourageante par rapport à ce qu'il avait accompli avec la fondation. Pendant que Jamie était présenté aux différents donateurs présents pour l'inauguration, la petite blonde venait à se demander les raisons pour lesquelles elle restait tant accrochée à leur couple. Autre que l'argument prévalent des enfants. Encore une fois, ce n'était ni le lieu, ni le moment de songer à cela, et pourtant. Le champagne aidait, le fait de ne pas trop avoir à parler aussi. June fournissait beaucoup d'énergie à ce que tout se passe au mieux pour les Keynes et entre les Keynes. Elle les connaissait suffisamment pour remarquer qu'il n'y avait plus vraiment de place pour leur alchimie habituelle. Elle ne les voyait plus se faire quelque gestes de tendresse, se lancer des regards complices ou s'échanger des baisers. Elle le savait, qu'il y avait de l'eau dans le gaz. La belle brune espérait que Jamie, en tant que président de la fondation, ne fasse un discours, ne serait-ce que quelques phrases. Le refus était catégorique. Jamie ne voulait rien d'autre que de faire acte de présence et se fondre dans la masse autant que faire se peut. Une voix bien connue et reconnaissable parmi mille autre retentit soudainement près du couple. Joanne ne s'attendait pas à l'entendre un jour à nouveau. "Bonsoir, Vee." répondit-elle une fois que la concernée avait déposé un baiser sur la joue. Joanne était encore déboussolée de la voir ici. Le brun en était tout aussi surpris, très agréablement même. Vee avait disparu du paysage depuis que le scandale avait éclaté au grand jour, et à raison. Elle ne pouvait décemment pas se compromettre en défendant son ami de longue date bec et ongle au risque de couler à son tour. Jamie fut particulièrement réceptif aux compliments de Vee – bien plus qu'à ceux de son épouse – et à son soutien malgré la distance qu'elle avait établi avec Jamie. La blonde restait silencieuse durant leur échange, à siroter son vin et à rester dans ses pensées. Il n'y avait que l'extravagante Vee qui l'en extirpa, en croyant dur comme fer que leur couple tenait bon. Peut-être était-ce la contrariété de la soirée qui rendait plus facile la lecture de l'éclat dans son regard, ou le fait qu'il n'y en avait justement plus, d'éclat, qui interpellait Vee. "Eh bien, au moins, nous avons le mérite de savoir sauver les apparences." souffla-t-elle tristement. Elle aurait fini par le remarquer, tout comme June. Vee semblait tomber des nus. "Mais sinon oui, nous tenons le coup." On peut dire ça comme ça. Joanne aurait très volontiers utilisé l'excuse pour aller aux toilettes, pour respirer un peu et mettre de l'ordre dans les trop nombreuses pensées qui alimentaient l'engrenage complexe que formait son esprit et qui le faisaient tourner à plein régime. Vee restait pantoise face au sourire triste de Joanne. Elle ne voyait pas mentir sur la réalité de la situation, alors qu'elle était une amie du couple.

Comme l'on pouvait s'y attendre, June fut particulièrement radieuse sous les feux des projecteurs, tout le monde à l'écoute de son discours d'inauguration. Joanne avait rapidement décroché. C'était un temps calme, où personne ne la sollicitait, pour se plonger dans ses pensées. A songer à la discussion qu'elle avait eu avec Jamie dans la voiture, à faire le point sur les derniers mois, et ceux qui allaient venir. La maison était quasiment finie, ils devaient bientôt se décider. Voilà qu'elle se lançait dans ses réflexions, tous ces et si qui l'interrogeait sur son futur, celui de ses enfants, de Jamie, de sa carrière. S'ils divorçaient, elle pourrait retourner à Toowong, ré-aménager la maison pour faire en sorte que Louise ait aussi sa propre chambre. Elle ignorait où en serait sa relation avec Jamie. Elle mettait en doute sa capacité à exercer son métier et travailler autant qu'elle ne le désirait sur son doctorat. Mais elle avait travaillé tellement dur déjà, pour obtenir l'approbation de ses supérieurs, pour avoir trouvé un directeur de recherche en lui présentant un projet fiable. S'ils restaient ensemble, Jamie et Joanne auraient beaucoup à reconstruire. Tout à refaire. Joanne voulait-elle divorcer ? Certainement pas. Et vivre séparément tout en gardant leur statut marital n'était pas envisageable non plus. Vers la fin de son discours, Joanne glissait doucement sa main dans celle de Jamie, entremêlant ses doigts avec les siens. "Tu voulais partir à la fin de son discours, non ?" lui souffla-t-elle doucement à la fin des applaudissements. Non, elle ne comptait pas le lâcher avant qu'ils n'aient eu l'occasion de parler un petit peu, ne serait-ce que pour s'expliquer davantage sur la conversation qu'ils avaient eu dans la voiture. "Viens." Elle lui tirait délicatement la main pour l'entraîner avec elle, sortir du bâtiment, l'éloigner des regards qui lui donnaient l'envie de s'enfuir à toute jambe. Arrivés près de la voiture, Joanne reprit la parole. "Je ne cherchais pas à ton calme en te proposant de rester une heure et partir ensuite." lui expliqua-t-elle. "C'était un compromis, comme nous en avons déjà eu auparavant." L'un des piliers d'un mariage. "Ca te semblait incongru, libre à toi d'interpréter mes faits et gestes ou de plutôt choisir de me croire." Un auture pilier fondamental, le plus bancal qui soit dans leur relation dernièrement. "Mais si tu n'étais pas venu, tu l'aurais regretté, Jamie. Ca, j'en suis certaine." Le monde dans lequel il avait grandi était devenu sa zone d'inconfort, celle qu'il voulait garder éloigné de lui le plus possible. "Tu veux que je comprenne ce que tu traverses, et c'est difficile. J'aimerais que tu comprennes en échange comment je le vis." dit-elle la gorge serrée. "Je reconnais ne jamais t'avoir accordé un temps pour ça." Et lui multipliait les attentions dans l'espoir de se faire pardonner. "Et encore une fois, je suis navrée si selon toi, le moindre geste que j'ai pu te faire te semblait réfléchi, ou juste sur le coup d'une émotion." Autant répéter des faits qu'il ne pensait pas vrai. "C'est certainement très maladroit, aussi. Par manque..." Elle lâchait un soupir. "...d'habitude, je suppose. Et aussi parce que aussi, je ne sais pas comment t'approcher." Ce n'était plus vraiment naturel comme cela avait pu l'être. Joanne marquait une petite pause. "Je ne reste pas que pour les enfants, Jamie. Sinon je ne continuerai pas à dormir dans le même lit que toi et je ne viendrai pas me blottir contre toi quand l'envie m'en prend. Que si ce soir tu me demandes si je veux divorcer, je te répondrai non. " Du moins, pas tant que Joanne ait essayé à son tour de faire un premier pas  vers lui. Et elle comptait bien persévérer. "Maintenant que le discours de June est fini, que tu veuilles partir d'ici au plus vite, autant faire quelque chose ensemble, juste tous les deux."
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyVen 18 Sep 2020 - 23:08


► SAD HAPPY
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

No, I will not find Myself tonight But you can't see My heart's made out of concrete

L’aveuglement de Vee n’était qu’une preuve de son affection pour le couple. Si elle le laissait duper par les apparences et quelques sourires, elle habituellement si clairvoyante, c’était uniquement parce qu’elle le voulait, parce qu’elle projetait cet idéal de romance sur les Keynes sous ses yeux. Et cela fit un peu plus à Jamie de ne pas savoir quoi répondre, de ne pas oser lui causer de désenchantement. Pire encore, lorsque Joanne admit que leur harmonie de façade n’était qu’une mascarade, qu’ils prétendaient si bien, dans le but justement d’obtenir des compliments de ce genre. Ils sauvaient les apparences, oui, et cela était un peu plus difficile chaque jour. Sauvaient-ils quoi que ce soit en dehors de cela ? L’anglais n’en avait pas l’impression. Du moins tentait-il de se battre tous les jours, contre ses erreurs, contre l’opinion publique, contre les murs que son épouse avait dressé entre eux. Que sauvait-elle, elle ? Pour quoi se battait-elle ? Livrait-elle seulement bataille ? Le regard du brun se posa sur elle, de côté. Il était presque trop facile, trop naturel pour elle d’admettre que leur couple était sur la brèche. Il y avait de la fatalité dans sa voix, dans ses mots, une forme de dépits. Il détourna son regard, finalement, et s’excusa auprès de Vee d’un signe de tête pour la déception qu’ils lui causaient assurément. Son amie avait le sourire triste, désoeuvrée. “Ca va s’arranger.” assurait-elle sans grande conviction. Comment se pourrait-il ? Elle ne le savait pas, et lui se sentait baisser les armes.

Focalisé sur le discours de June et la lumière du projecteur sur son visage gracile, Jamie écouta attentivement. Cela était la meilleure des distractions vis à vis du bal de ses pensées et de cette paranoïa qui s’installait. Tous les regards étaient tournés vers elle, et cette sensation lui était douce ; oublié, presque invisible, il avait l’impression de véritablement reprendre son souffle pour la première fois depuis que lui et Joanne étaient entrés dans le bâtiment de la Fondation. Ce moment n’aurait su être trop long. Fort heureusement, June ne se permit pas de l’appeler sur scène. Dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas hésité à mettre son ami devant le fait accompli, un spot droit dans les yeux et toutes les têtes tournées vers lui dans l’attente qu’il grimpe sur l’estrade. La tension auprès et au sein du couple Keynes l’avait dissuadé d’effectuer toute manoeuvre dans ce sens. Il applaudit, de quinconce avec le reste des invités, fier de June, et peut-être un peu fier de lui. Il s’était laissé dire plus d’une fois que les locaux étaient superbes et leur mise au point ingénieuse au cours de la soirée. A la suite du discours, quelques groupes se dispersaient pour une visite plus officielle des installations pour lesquels certains avaient mis la main au portefeuille. Si le premier réflexe de Jamie aurait été d’aller remercier et féliciter June, Joanne n’en empêcha en prenant sa main. Avant qu’il ne puisse protester, il se faisait attirer à l’extérieur par la jeune femme. Et il sut que rien de la suite de cette soirée ne serait plus plaisant que ces quelques minutes de paix où il s’était senti oublié dans la masse.

Désormais, ils étaient en tête à tête. A nouveau près de la voiture, Jamie était pris au mot. Mais avant de repartir et clore le rideau sur leur mascarade du jour, Joanne avait en tête de s’expliquer, de s'exprimer. Après tout, elle seule s’en octroyait le droit ce soir. L’estomac de l’anglais était noué, son coeur chancelant entre un pas rapide et une once de nausée ; ces face à face ne manquaient jamais de le mettre dans cet état, noyé par la crainte, l’appréhension, contrarié par la solitude qui l’englobait. Il ne comprenait pas comment Joanne, elle plus que quiconque, pouvait lui assurer droit dans les yeux qu’elle avait décidé à sa place qu’ils viendraient coûte que coûte sous prétexte que cela était le mieux pour lui ; elle qui ne supportait pas la décrédibilisation allant de paire avec le comportement paternaliste de ses proches, cette manière qu’ils avaient de prétendre savoir mieux qu’elle la manière dont elle devait piloter sa vie. C’était exactement cela qu’elle lui imposé ce soir. Il fut plus attristé encore que sa femme estimait qu’il ne comprenait pas la manière dont elle vivait leur situation, le scandale, qu’elle attendait plus d’empathie de sa part qu’il n’en faisait déjà preuve. A croire qu’elle n’avait rien compris, qu’elle avait vécu avec des oeillères tous ces derniers mois. Il savait. Il comprenait. Et absolument chacun de ses faits et gestes depuis que Mina avait renversé leur monde allait dans ce sens. Mais Joanne ne voyait rien. Bien qu’elle prétendait ne pas être animée par la volonté de divorcer, contrairement à la conviction qu’avait Jamie depuis quelques temps, il avait bien de la peine à la croire tant une chose s’avérait être la grande absente de son discours ; la volonté de se battre, elle aussi, pour eux. Le coeur de l’anglais s’était serré si fort, et sa gorge quasiment obstruée par une émotion qui l’étranglait de toutes ses forces. Car il réalisait que ses efforts n’avaient mené à strictement rien. Rien d’autre que de se faire réciter une leçon ; qu’il devait comprendre mieux, qu’il ne savait pas ce qui était le mieux pour lui, pour eux. Il baissa le regard, écoeuré de tout ceci jusqu’au bord des yeux, découragé. Devait-il ravaler tout ceci et simplement accepter l’opportunité de passer le reste de la soirée avec elle dans le maigre espoir que cela arrange quoi que ce soit ? Il le voulait, si fort, d’être en mesure de passer outre tout ce qu’il lisait entre les lignes du discours de Joanne et forcer un sourire, courber l’échine plus encore. Mais il n’en avait pas l’envie, ni le courage.

“J’aurais fait n’importe quoi pour que tu me proposes la même chose il y a des semaines de ça…” souffla-t-il, notant toute l’ironie de la chose. Il était fatigué. Il se sentait soudainement vidé. L’envie de s’isoler du monde entier n'eût jamais été aussi présente. Ses lèvres se pinçaient tandis qu’il hésitait à s’exprimer à son tour, incertain que cela en vaille la peine. Communiquer n’avait jamais été son fort. Cependant, il était largement temps qu’il lui ouvre les yeux sur son comportement. Et il savait qu’il en serait le premier blessé. “Je sais ce que c’est d’être à ta place, Joanne. Tu l’as peut-être oublié, mais j’y ai été, je suis passé par là.” Début de l’adolescence, aucune arme pour y faire face, impréparé à l'offensive médiatique. Il avait déjà connu les pelouses écrasées par les journalistes, les flashs irritants, le harcèlement dans les rues, dans chaque heure du quotidien. Il avait vu les mêmes titres d’articles qui traitaient de son propre père à l’époque. Parfois il lui semblait relire les mêmes papiers, son prénom substituant à celui-ci. Ce n’était que l’histoire qui se répétait pour lui, un cycle qu’il avait été programmé à relancer à son tour. C’était le premier véritable drame de sa vie, celui qui avait tout fait basculer. “C’est dans ce moment-là que j’ai perdu mon frère. C’est très exactement à cause de ça que ce bâtiment existe aujourd’hui.” il ajouta, dents serrées, l’index pointé vers la Fondation où le nom d’Oliver flottait sur les bannières. Rien que pour cette raison, pour avoir été celui qui ferait traverser sa propre famille ce que leur paternel leur avait fait subir, Jamie estimait n’avoir aucun droit d’être présent ce soir. Mais Joanne avait forcé. Comment avait-elle pu oublier ? Comment pouvait-elle croire qu’il ne comprenait pas ce qu’elle vivait ? “C’est aussi pour ça que je fais des pieds et des mains tous les jours pour rendre ton quotidien plus facile, pour te soutenir dans ce désastre, pour que tu ne doutes jamais que je t’aime toujours.” Parce que lui avait été seul. Parce qu’Oliver s’était senti seul. Parce que sa mère avait tiré un trait définitif sur sa dignité à ce moment-là. Parce que leur père avait pris pour acquis qu’ils n’avaient qu’à prendre sur eux toutes ses erreurs et ses trahisons. C’était la seule chose que Jamie pouvait changer de ce pattern, l’unique chose en son pouvoir ; la manière dont il prenait soin de sa famille dans la tourmente. “Je sais très exactement ce que c’est, insistait-il, martelait-il même, yeux rougis par la peine et la frustration. S’il y a une personne au monde, une seule, qui te comprend actuellement et qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour t’aider et te préserver, c’est moi. Et tu ne fais que me tenir à distance le plus possible, encore et encore.” Devait-il prendre pour preuve d’affection la décision inconsciente de son corps, la nuit, dans son sommeil, de s’approcher de lui comme elle en avait l’habitude lorsqu’il ne la révulsait pas encore ? Était-il supposé continuer de trouver le courage de s’accrocher parce qu’elle lui avait caressé la nuque au bout d’un an ? Non. “Alors pourquoi je devrais croire que tu as soudainement envie d’améliorer les choses ? Pourquoi ce soir ? Qu’est-ce qui a changé ?” Jamie ne demandait qu’à le croire. Il voulait l’entendre dire à quel point elle souhaitait leur redonner une chance, lui permettre de se racheter. Il voulait la voir aussi déterminée à sauver ce mariage qu’elle l’avait été pour le traîner là contre son gré. Il voulait quelque chose auquel se raccrocher. Quelque chose qui prouvait que tout ce qu’il avait fait n’était pas vain. Mais le brun doutait de plus en plus que Joanne soit capable de lui prouver quoi que ce soit. “Est-ce que c’est à cause du retour d’Hayden, Joanne ?” demanda-t-il finalement, le nom de la comédienne lui ayant furtivement traversé l’esprit. Alors eût-il cette hypothèse qui s’imposa à lui et qui expliquait tout le timing du comportement de Joanne. La seule explication possible, selon lui, maintenant qu’il y songeait de plus en plus sérieusement. “Est-ce que tu as réalisé que tu n’as pas levé le petit doigt pour nous sauver tout ce temps lorsqu’elle a littéralement traversé le globe pour moi ?” Cela pesait forcément dans la balance, et si cela n’avait guère été le cas, Jamie avait bon espoir que d’énoncer tout haut le parallèle entre les deux femmes suffirait à secouer Joanne.





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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyDim 20 Sep 2020 - 19:30


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
La phrase de Jamie se plaçait sous une sorte de fatalité. Par ces simples mots, il semblerait qu'il voulait faire comprendre qu'il lâchait l'affaire, qu'il en avait assez de se battre. Au moment où son épouse ouvrait des portes, lui refermait les siennes après avoir attendu, à son sens, suffisamment longtemps. "Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" lui demanda-t-elle d'une voix tremblante. "Tu veux dire que tu n'en veux plus ?" De leur couple, de leur mariage, des avances tardives de sa moitié. Au delà de ça, Jamie disait savoir mieux que personne ce qu'elle était en train de traverser, ayant lui-même fait l'expérience dans un âge bien plus précoce, et qui s'est aboutti à un drame dont il ne se remettrait probablement jamais. Mais il avait quand même réussi à se reconstruire après cela. Il avait sa propre famille, il avait créé une fondation pour ne plus jamais voir d'enfants en détresse avoir recours à une solution radicale et irréversible. "Je ne l'ai pas oublié." lui assura-t-elle. Jamie était marqué à vie. Il avançait dans son quotidien en traînant comme il le pouvait une mélancolie pour laquelle Joanne ne pouvait rien faire. Même si elle avait connaissance de cela, Jamie jugeait bon de lui rappeler avec une persévérance démesurée ce qu'il avait traversé, à quel point il disait la meilleure personne placée pour comprendre le vécu de Joanne dans cette situation. "Je le sais." Mais il tenait à lui rappeler ce qui était arrivé à Oliver, et qu'il se démenait pour tenter de faire tampon face aux agressivités extérieures. Il tenait énormément à se faire entendre, se faisant avec une insistance qui finissait par agacer Joanne, ayant l'impression d'être prise de trop haut.  "Je le sais, Jamie." dit-elle d'un ton plus ferme, en le fixant droit dans les yeux. "Et je n'ai jamais douté de ton amour pour moi. Et je t'aime toujours aussi." Sinon, les papiers du divorce auraient été signés depuis un petit moment. Mais il s'accrochaient, même si Jamie semblait s'essouffler. Il était las de la punition que Joanne lui faisait depuis des mois. "Jamie, je sais tout ça." répéta-t-elle plus encore une fois. "Je sais ce que tu as vécu, mais je ne peux pas pour autant prétendre de savoir avec précision ce que tu as ressenti à ce moment là, ni même ce que tu ressens maintenant. Ce serait présomptueux de ma part de prétendre le contraire et hypocrite de dire que savoir ce que tu ressentais et ce que tu ressens précisément." Et ils avaient tous les deux des tempéraments très différents et  par conséquent, ils vivaient une situation de façon très différente également. "Tu me reproches de m'être tenue à distance ?" souleva-t-elle, agacée. "Tu penses que maintenant c'est à ton tour de me faire des reproches ?" Comme s'il cherchait à inverser la situation et à se mettre en position de victime alors qu'il était le premier fautif. Jamie ne voyait pas les raisons pour lesquelles son épouse désirait à son tour d'y mettre un peu plus du sien pour sauver leur couple. Et pour lui, le seul facteur qui s'était ajouté à l'équation récemment n'était autre qu'Hayden. Joanne le regardait d'un air sincèrement surpris lorsqu'il avait avancé sa théorie. Théorie pour laquelle il avait de très nombreuses pour la potasser, la rationnaliser et la rendre de plus en plus vrai. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il ramène le sujet à la belle brune. "Pardon ?" lui demanda-t-elle d'un air sincèrement surpris. "Tu tiens vraiment à ce que l'on discute d'Hayden alors que tu m'as sciemment caché son retour à Brisbane, que tu l'avais vue et que tu as préféré attendre que je me retrouve devant le fait accompli durant une soirée sur mon lieu de travail ?" rétorqua-t-elle sèchement. "Alors oui, je suis loin d'être ravie de la savoir de retour." Joanne l'admettait. "Et oui, elle a toujours cette étrange faculté à saper le peu de confiance en moi et d'assurance que j'ai quand je me trouve dans la même pièce qu'elle. C'est ça, ce que tu voulais entendre ?" Durant le gala, Hayden n'avait pourtant pas l'air aussi vicieuse qu'elle n'avait pu l'être auparavant. Elle tenait des propos qui laissaient peut-être deviné qu'elle voulait enterrer la hache de guerre. La paranoïa pointait peut-être le bout de son nez, mais Joanne se demandait si ce n'était pas une requête de Jamie durant leur petit entrevue qu'il lui avait caché. Qui sait ce qu'ils s'étaient dits à ce moment là. "En revanche, que je sois jalouse ou pas, et que tu te sentes soulagé ou pas de l'avoir à nous à tes côtés, tu ne peux pas me contredire quand je dis que ça puisse être suspect qu'elle traverse la moitié du globe juste pour toi. Pas après tout ce qu'il s'est passé." Pas après que Jamie ait choisi de partager sa vie avec Joanne. "Nous sommes mariés, Jamie. Encore une fois, j'ai conscience que ces derniers mois n'ont pas réussi à le prouver, mais j'y tiens énormément, à notre mariage. La famille que nous avons réussi à bâtir, je l'aime plus que toute autre chose." Par chance, la soirée n'était pas suffisamment avancée pour qu'il y ait des convives qui décident déjà d'en partir. Pas de regards ou d'oreilles curieux qui pourraient agacer davantage la petite blonde.  "Mais ne viens pas me reprocher de m'être montrée distante avec toi trop longtemps à ton goût." Pour une fois, elle ne l'avait pas pardonné aussi facilement qu'elle n'avait pu le faire les fois précédentes. "Tu as fait ce que tu voulais le temps où nous étions séparés, je ne t'ai jamais embêté avec ça alors que tu sais pertinemment que je prenais tout sur moi, parce que je voulais franchir ça, parce que je voulais te fairer entièrement confiance et que je voulais croire que pour cette fois-ci, le passé ne viendrait pas nous rattraper. Finalement, toute notre famille en a fait les frais, nous en subissons tous les conséquences et ce n'est pas pour autant que j'ai moins confiance en toi, Jamie. Si je ne croyais plus en toi, je ne serais plus là depuis longtemps. Je n'aurai pas insisté à ce que tu viennes ce soir, je ne me sentirais pas aussi fière que je ne le suis ce soir. Et si tu ne croyais plus en moi, jamais tu ne m'aurais encouragée et fait tout ce que tu pouvais faire à ton niveau pour mon doctorat. C'est ça, ce que je veux retrouver dans notre couple." Les iris bleus étaient devenus progressivement plus brillant, sa voix bien plus fragile également. "Je voudrais ne plus craindre à ce qu'il y en ait une autre qui profite des accusations de Mina pour te porter un nouveau coup. Ca ne me fait pas plaisir de te voir aussi mal." Un mal pour un bien, dirait-on, une nécessité qui lui avait très drastiquement comprendre qu'il n'était pas au-dessous de tout le monde parce qu'il venait d'un milieu aisé et de la taille de son porte-monnaie. "Si tu veux parler d'Hayden, qu'est-ce que tu as ressenti en la voyant ?" A elle, de poser une question dérangeante concernant la brune qui avait chamboulé le coeur de son mari. "Je devrais m'inquiéter de son retour, selon toi ?" Quel était son état d'esprit vis-à-vis de la comédienne, là était la principale curiosité de Joanne. Elle attendait de lui d'être tout aussi honnête avec elle qu'elle n'avait pu l'être avec lui. "Parce que de mon côté, avec ou sans Hayden dans le décor, j'ai envie d'essayer de retrouver une vraie relation de couple avec mon époux." concéda-t-elle après quelques secondes de silence. Joanne était parvenue à faire abstraction des nombreuses conquêtes de Jamie pour leur couple, parce qu'elle n'avait jamais douté de sa fidélité. Elle se pensait capable de pouvoir en faire autant concernant Hayden bien qu'elle n'était entièrement sereine à la savoir dans les parages. Elle avait conscience que ça allait être un exercice particulièrement difficile pour elle, que cela allait mettre ses nerfs à rude épreuve. Mais c'était un autre compromis qu'elle était prête à faire pour eux et leur famille, une preuve qu'elle lui faisait toujours confiance envers et contre tout. Il savait très bien ce que cela pouvait représenter pour Joanne. Elle était prête à tolérer Hayden (à essayer, du moins) et ça, ça n'était pas une mince affaire. "Avec ou sans elle, j'aurais voulu passer une bonne soirée avec toi ce soir. Tu as voulu être avec moi le soir du vernissage et c'était à ce moment là que je savais que je voulais être avec toi pour ce soir. Avant que je n'apprenne qu'Hayden soit de retour et que son ami ne me prenne pour la pire des idiotes et ne te jette un verre de whisky au visage." La petite blonde marquait une longue pause, ne sachant où leur conversation allait les mener. Cela remontait à un moment, qu'ils n'avaient plus autant parlé, qu'ils ne s'étaient pas autant ouvert l'un l'autre sur leur ressenti, sur toutes ces choses qu'ils n'étaient pas parvenus à se dire depuis des mois. "Je t'aime, Jamie. Envers et contre tout." Même s'il avait eu un comportement des plus abominables avec Mina; cette facette de lui que Joanne ne voudrait plus jamais revoir de sa vie, mais qui, pourtant faisait malgré tout partie de lui. C'était là, niché quelque part. Et ça aussi, elle était prête à vivre avec. Même si elle espérait de tout coeur ne plus jamais y être confrontée.
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Jonah Fletcher
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyVen 25 Sep 2020 - 20:56


► SAD HAPPY
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No, I will not find Myself tonight But you can't see My heart's made out of concrete

Il n’aurait pas dû s’étonner de se heurter à un mur une nouvelle fois lorsque ses paroles ne furent reçues par Joanne qu’avec lassitude de fermeté. Il n’aurait pas dû tenter de lui expliquer ses intentions, sa démarche et la résolution avec laquelle il s’était efforcé de les sauver tous deux durant tous ces mois. Jamie regretta instantanément le mal qu’il se donnait pour mettre à plat leurs divergences, pour rétablir la communication et former un pont de part et d’autre de ce fossé qui les séparait depuis trop de temps. Et elle qui disait savoir, qui prétendait comprendre, creusait un peu plus profondément ce canyon au bord duquel l’anglais gardait un équilibre précaire. Que pouvait-il dire de plus pour être entendu ? Que pouvait-il faire pour être vu ? Dans la parallèle qu’il émettait entre son propre vécu et celui de Joanne, il ne cherchait qu’à instaurer le dialogue, la confiance ; que sa femme ouvre enfin les yeux sur tout le soutien qu’il cherchait à lui apporter et les efforts pour la situation n’ait pas raison d’eux. Il lui semblait qu’elle n’y voyait qu’attaques et reproches, que cette bienveillance était vaine. "Tu ne comprends rien, Joanne ! s’exclama-t-il, à bout de patience. Ce n'est pas à propos de moi ! C'est à propos de toi qui persiste à me rejeter alors que j'essaye d'aider et de réparer mes erreurs ! C'est toi qui vient de dire que tu voudrais que je comprenne comment tu vis la situation et je te prouve que c'est le cas ! Tu n'arrêtes pas de répéter que "tu sais" mais tu n'écoutes rien, Joanne ! Cesse d'essayer de me donner le mauvais rôle à tout prix." Il avait fait des erreurs, il acceptait ses torts, il s’acculait lui-même de honte, et le comportement de son épouse continuait à le mettre à genoux. Pourtant, elle prétendait l’aimer. Une affection s’étant étonnement réveillée depuis le retour d’Hayden au yeux d’un Jamie qui n’avait jamais fait le rapprochement avant ce soir ; mais désormais, la raison lui apparaissait claire comme le jour. La jalousie de Joanne frappait à nouveau, et son manque de confiance en lui. De cette même manière qu’il réceptionnait tous les blâmes à son sujet, les critiques de sa femme, les reproches qu’elle lui faisait quand lui était sommé de taire les siens, le brun se tut, visage fermé, bras croisés. Il n’avait rien à répondre aux accusations de celle-ci, non pas par culpabilité, mais par contrariété, et plus d’une fois se mordit-il a langue pour taire ses répliques. Il n’en pensait pas moins, et le flot de paroles de la jeune femme donnaient de l’eau à son moulin. Il comprit qu’elle se permettait encore de critiquer ses anciens batifolages datant d’une période où leurs engagements l’un envers l’autre étaient caducs. Il conclut également que s’il n’y avait pas eu la Fondation pour regagner un brin d’intérêt aux yeux de Joanne, son estime pour lui serait restée au point mort. Et qu’en était-il de cette crainte que de nouvelles accusations émergent à son sujet ? Jusqu’où croyait-elle qu’il était allé ? Combien de victimes lui imaginait-elle pour qu’elle se figure qu’une autre jeune femme s’ajouterait à ses dénonciateurs ? Toujours muet, Jamie se gardait bien de partager quoi que ce soit de plus à Joanne, encore moins concernant Hayden. Il estimait que son silence était assez punitif en lui-même, et tant mieux si Joanne se faisait des idées, car lui n’avait cessé de craindre que sa femme lui tourne le dos depuis un an -et rien ni personne n’avait pu empêcher ces scénarios de le torturer.

"Je n'arrive pas à te croire." dit-il finalement. Ses sentiments, sa soudaine envie de former un véritable couple à nouveau et non plus seulement de sauver les apparences. Il ne pouvait croire ce genre de choses après un torrent de reproches, après avoir été muselé lui-même comme s’il n’était plus en droit de se sentir blessé par quoi que ce soit, comme un éternel coupable. Joanne ne pouvait décemment pas nier la distance qu’elle lui avait imposé, la froideur, les silences auxquels son mari s’était plié docilement tout ce temps ; mais elle décidait également de n’accorder aucun crédit à l’immense peine que cela lui faisait, de rembarrer le moindre commentaire à ce sujet. Pourtant les choses étaient allées à sens unique dans leur couple pendant bien assez longtemps. "Je ne peux pas nourrir le moindre espoir à partir des miettes que tu me donnes. Je n’ai jamais exigé que tu me pardonnes, je n’ai jamais rien attendu de ta part. Tout ce que je veux, c'est que tu arrêtes de me rejeter à longueur de temps. Et je refuse d'être un bon petit mari qui continue de prendre sur lui parce que d'après toi je n'ai pas le droit de me plaindre du traitement auquel j'ai droit depuis un an. Je refuse une relation où tu me mènes à la baguette avec ma culpabilité et où je n’ai le droit que de me taire." Si c’était ainsi qu’elle voyait la suite de leur mariage, il n’en voulait pas. Il ne laisserait pas cette affaire avec Mina les définir. Il n’accepterait pas que tout ce qu’ils avaient construit soit éternellement sur la sellette. Il n’était pas question qu’il revive une soirée comme celle-ci. "J'aurais voulu qu'on soit alliés dans cette histoire et qu'on fasse front ensemble. Au lieu de voir que je pouvais être ton principal soutien et que je faisais tout dans ton seul intérêt, tu m'as éjecté." Allait-elle encore répéter un de ses inlassables “je sais” comme une enfant trop fière pour admettre qu’elle avait besoin d’aide après avoir trébuché ? Allait-elle encore balayer sa bienveillance d’un revers de la main ? "J'étouffe, Joanne. Je retiens mon souffle depuis que tu m'as menacé de cette dernière chance mais je me sens pris au piège." Il ne pouvait mieux l’expliquer et ne s’attendait pas à ce qu’elle comprenne. Tous les jours, sa gorge était serrée, sèche. Tous les matins il se levait dans l’angoisse des heures à venir. Tous les soirs Joanne rentrait du travail en le faisant sentir plus seul que lorsqu’elle n’était pas à la maison. Toutes ses paroles étaient mesurées en fonction de cette ultime menace. La pression qu’il ressentait au jour le jour faisait passer 300 mètres de profondeur sous-marine pour un club de vacances. "Au moins Hayden ne me donne pas l'impression que je vais devoir payer cette erreur jusqu'à la fin de mes jours." conclut-il. Il s’était senti respirer pour la première fois depuis toute cette histoire lorsqu’elle était venue chez eux. Depuis, il n’avait rien que de remords de l’avoir rejetée au nom d’une épouse qui lui tournait le dos.





I was working in the lab, late one night When my eyes beheld an eerie sight For my monster from his slab, began to rise And suddenly to my surprise He did the mash, he did the monster mash









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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyLun 5 Oct 2020 - 21:03


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
Des larmes de colère au bord des yeux, Joanne ne craignait pas de le regarder droit dans les yeux. Même lorsqu'il lui faisait à son tour son lot de reproches, devant l'hermétisme de son épouse face aux efforts fournis ces derniers mois. Il prétendait comprendre parfaitement ce qu'elle traversait, comment elle le vivait. Alors il devait se douter que même certains de ses collègues du musée cherchaient à en savoir plus sur l'état de leur couple, d'autres pensaient mieux tout savoir qu'elle et se demandaient pourquoi elle n'avait pas encore demandé le divorce. Certains supposaient que c'était à cause d'un syndrome de Stockholm qu'elle aurait développé au fil du temps; pour les plus informés sur le sujet et qui avaient le lien avec l'affaire sur les agressions conjugales. Dans les journaux, le tableau que l'on peignait de Jamie était loin d'être enviable, tout le monde pensait qu'il n'était vraiment pas un homme à fréquenter. Le coup de grâce était bien lorsqu'il disait qu'il ne la croyait pas. Joanne en restait interdite. Et alors qu'il finissait par s'expliquer sur ce qui le heurtait le plus, la jeune femme laissa bien malgré elle échapper un rire des plus nerveux. Très bref, vite abrégé par une tristesse qui reprit aisément le dessus. "C'est l'hôpital qui se fiche de la charité." dit-elle, toujours en larmes. "T'entends-tu seulement parler, Jamie ?" lui demanda-t-elle. Il y avait bien trop de choses sur lesquelles revenir sur sa tirade, si bien qu'elle ne savait même pas par où commencer. "Donc tu préférerais que je te laisse m'approcher même si je ne te pardonne pas ?" Joanne s'interrogeait. Ne recherchait-il alors qu'une attention uniquement physique, de la part de son épouse ? "Mais moi, j'ai besoin de te pardonner Jamie. Je t'ai pardonné à chaque fois, Jamie. A chaque fois. Alors oui, cette fois-ci, ça prend beaucoup plus de temps que toutes les autres fois. Mais je suis toujours là." Elle ne restait pas que pour les enfants, elle le lui avait déjà dit. Elle n'allait pas se répéter à ce sujet. Leur relation était compliquée, escarpée, ils s'étaient blessés l'un l'autre plus d'une fois. Ils s'étaient séparés, aimés, remis ensemble. Ils s'étaient accordés de très nombreuses chances à l'un l'autre. "Que tu me dises que tu me dises que tu ne veux pas être le petit époux qui n'a que le droit de se taire, ça ne te rappelle rien ?" souleva-t-elle, particulièrement contrariée. "Il y a quelques années Jamie, tu m'avais dit quelque chose de similaire. Qu'il valait mieux que je me taise. Et c'est ce que j'avais fait." Joanne s'était exécutée. Parce qu'elle l'aimait, parce qu'elle pensait qu'il avait raison lorsqu'il sous-entendait que beaucoup de choses était de sa faute. "Parce qu'à cette époque là, c'était moi qui était à la maison à longueur de journée et qui avait tout le loisir de retourner dans tous les sens les informations que j'avais en ma disposition." Oui, Joanne avait su alimenter une certaine paranoïa et une jalousie exacerbée quand elle ne travaillait plus. Il semblerait que les rôles se soient étrangement inversés. Quelle ironie. Elle l'avait soutenu, avec ses propres armes. De par son silence, elle laissait les spéculations glisser sur elle comme une goutte d'eau coulait sur des plumes de canard. De par son alliance, elle lui jurait toujours fidélité, tenant à son mariage même si beaucoup d'indicateurs laissait penser le contraire. "Et tu dis vouloir être alliés, mais si tu le souhaitais vraiment, tu ne m'aurais pas caché des choses, comme le retour d'Hayden, par exemple. Tu ne réponds pas aux questions que je viens de te poser par rapport à elle, non plus." lui rappela-t-elle. Non, il avait apparemment préféré la mettre devant le fait accompli. Jamie tenait à lui faire part de la pression qu'il ressentait depuis que Joanne avait notion de cette dernière chance qu'elle avait évoqué durant l'une des rares conversations qu'ils avaient pu avoir ces derniers temps. "Pris au piège ?" lui demandait-elle. "Ce que je t'avais dit là t'a... vraiment marqué." constata-t-elle d'une voix subitement bien calme. Ca n'avait pas eu l'effet escompté. Au contraire, ça l'avait poussé vers le bas. Soit ils se ressaisissaient tous les deux et surmontaient cette épreuve particulièrement difficile, soit ils finissaient par se séparer. Quel était le mieux pour eux ? Pour les enfants ? "Jamie. Certes, ce soir je t'ai contrarié parce que je t'ai forcé à venir à cette soirée. J'ai essayé de trouver un compromis, tu l'as refusé. Je t'ai éloigné de la salle parce que c'est ce que tu désirais, en te proposant de faire quelque chose d'autres, d'avoir un instant juste tous les deux. Mais à la place, nous sommes ici à nous disputer. Tu fermes aussi des portes." Pas d'accusations cette fois-ci. Juste un constat parmi d'autres. "Eh quand bien même je voulais profiter de cette opportunité, il faut forcément que tu penses que ce soit parce qu'Hayden est de retour ici." Il ne cachait d'ailleurs pas son soulagement de l'avoir à ses côtés. Qu'il ne réponde pas aux questions de son épouse mit la puce à l'oreille de celle-ci. Il n'était donc pas impossible qu'il ait encore des sentiments pour elle. Cette histoire ne se terminerait donc jamais. "Et si tu viens à penser que chacun de mes actes sont soit dans le but d'obtenir quelque chose en retour ou juste parce qu'Hayden soit revenue, alors..." Les larmes avaient fini par se déverser sur ses joues. "Ca nous fait foncer droit dans le mur, Jamie." Elle avait la gorge bien serrée, à la fin de cette phrase. "Là, oui, ça nous fait condamner cette chance-là." Sa voix tremblait, à moitié étouffée par des sanglots. Elle passait une main rapide sur ses joues, tout en reniflant. Elle cherchait ensuite un mouchoir en papier dans son sac à main, toute tremblante. "Et si Hayden te semble si parfaite et si apaisante, eh bien, vas-y, je t'en prie." Parce que c'était ce qu'il sous-entendait, forcément. Bien sûr qu'elle était amère qu'il puisse l'idéaliser à ce point, à la voir comme un messie. Ces propos ne firent que rendre Joanne encore plus malheureuse qu'elle ne l'était déjà. "C'est facile pour elle, de venir vers toi bien après la tempête et profiter de ta vulnérabilité." Il l'était, depuis plusieurs mois. Elle aurait pu en rire, elle aurait pu faire rejaillir bien plus violemment que cela sa jalousie. Plus rien ne fonctionnait, dans leur couple. Joanne marquait une longue. "Si nous nous faisons atteindre à chacun notre seuil de tolérance respectif... il... Il serait peut-être judicieux que nous contactions chacun un avocat." Cela s'entendait à la difficulté qu'elle avait de prononcer cette phrase, combien cela lui coûter de songer à cette finalité. Ses lèvres étaient pincées mais tremblantes, son regard s'était embrumé et se noyait de larmes. Avancer cette éventualité lui donnait la nausées, des vertiges, des palpitations qui lui laissaient croire que son coeur allait finir par dérailler. Ca ne la rendait pas plus heureuse, ni plus soulagée d'ouvrir cette porte là également. Mais ils se faisaient trop souffrir l'un l'autre pour que celui puisse encore être supportable.
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Jonah Fletcher
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMar 20 Oct 2020 - 21:36



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Il savait qu’il venait de jeter un pavé dans la mare. Cela lui pesait depuis assez longtemps pour qu’il le réalise ; que s’il s’exprimait, s’il disait ce qu’il avait sur le coeur, il risquait le tout pour le tout. Jamie ne s’était pas estimé en position de se plaindre et de répliquer depuis que Joanne avait tout appris à propos de Mina, il avait reçu et accepté toute la colère et la déception qu’il avait lus dans le regard de sa femme et tous ces amis qui lui avaient tourné le dos. Il avait fait pénitence dans le silence toute cette année, encaissé chaque insulte, digéré chaque coup de couteau, et surtout, il estimait avoir fait absolument tout ce qu’il fallait, tout ce qui était en son pouvoir, pour préserver sa famille et sauver son mariage. Alors qu’il s’usait, relégué à un coin dans l’ombre de son propre foyer, alors qu’il était rejeté chaque jour, évité, débouté, condamné, il avait baissé la tête, serré les dents, courbé l’échine à chaque fois un peu plus. Parce qu’il ne pouvait rien dire. Parce qu’il n’en avait pas le droit. Et alors qu’il avouait enfin à Joanne son ressenti, son dépit, sa peine, il ne fallut pas longtemps à l’anglais pour saisir son erreur. Chacune de paroles de sa femme lui brisait un peu plus le coeur. La mâchoire crispée, il sentait ses joues brûler de frustration et ses paupières de tristesse. Il l’entendait verbaliser ses craintes une à une, et aussi fort souhaitait-il rappliquer, expliquer, sa gorge se nouait et laissait ses lèvres ballantes sans mots. Que pouvait-il dire, après tout, que la jeune femme serait prête à entendre et à comprendre sans lui renvoyer le miroir de ses erreurs pour maintenir sa bouche scellée ? Que pouvait-il répondre à une femme qui ne se sentait pas prête à lui pardonner, qui ne le pourrait certainement jamais ? Elle prétendait être toujours présente mais rien n’aurait pu faire sentir Jamie plus seul que le traitement de silence et d’éloignement qu’elle lui avait imposé. Au final la présence dont elle se vantait avait été une torture plus qu’une bénédiction. Mais il ne pouvait le lui dire ni lui reprocher cette manière qu’elle avait de sous-entendre que ses pensées n’étaient pas plus haute que sous la ceinture. Que pouvait-il ajouter au parallèle qu’elle émettait entre leur situation actuelle et celle qui avait été la leur plusieurs années auparavant, qu’il estimait diamétralement différentes ? A l’époque, il était question d’amour, de jalousie ; de lui et d’Hayden, de Joanne et de Hassan. Il n’en était rien concernant Mina. Le brun ne pouvait pas même être accusé d’infidélité. Tout avait changé depuis les conflits dont son épouse faisait référence. Mais il ne pouvait lui ouvrir les yeux. Enfin, la jeune femme se raccrochait à l’unique erreur que son mari avait eu le malheur de faire en pensant à l’intérêt de celle-ci, à ne pas lui faire de peine ni l’angoisser ; il n’avait pas révélé le retour de la comédienne à temps pour qu’elle ne le découvre pas elle-même. Que pouvait-il dire à propos de ce qu’elle interprétait comme un mensonge de sa part ? Oui, cela lui faisait du bien de savoir qu’il y avait au moins une personne de son côté dans les parages. Surtout, il appréciait que Hayden ne lui donne pas l’impression de totalement l’écœurer. Encore une fois, Jamie ne pouvait que se taire. Joanne s’était faite son idée sur tous ces sujets. Dieu savait qu’il était impossible de lui faire changer d’avis.


“C’est toi qui a lancé toute cette conversation, je te rappelle.” fit-il finalement. Parmi tous les blâmes qu’il acceptait de prendre en silence, il n’était pas question qu’on l’accuse d’avoir saboté les plans soi-disant bienveillants de Joanne. Depuis le moment où elle l’avait traîné à cette soirée jusqu’à l’instant où elle l’en avait arraché sans qu’il puisse dire au revoir, la jeune femme n’en avait fait qu’à sa tête, et en l’amenant sur le parking, c’était elle qui avait initié le dialogue. Alors qu’elle lui reprochait de l’empêcher d’arranger les choses, de fermer des portes, Jamie estimait au contraire l’avoir enfoncée et fait éclater ce qui était passé sous silence depuis leur dernière conversation du genre. Lui dont on avait longtemps déploré le manque de communication ne souhaitait que plus de dialogue avec Joanne ; elle qui était la première à formuler ces mêmes critiques pensait désormais sauver leur relation d’une ridicule caresse dans les cheveux en esquivant les sujets qui faisaient mal. Seraient-ils un jour sur la même longueur d’onde ? Pouvaient-ils seulement espérer se comprendre ? “Parce que je ne sais plus quoi penser ! s’exclama-t-il au sujet des soupçons qu’il avait émis à propos de la réaction de Joanne au retour d’Hayden. Je n’arrive pas à saisir ce que tu attends de moi, Joanne, et Hayden est la seule chose qui a changé dans le paysage récemment. Je suis supposé juste lire dans tes pensées et deviner que tu te décides enfin à faire un geste vers moi après tout ce temps sans que cela ait le moindre rapport ?” Non, bien sûr, mais il était tellement plus simple de le blâmer pour avoir émis l’hypothèse que d’admettre qu’il avait toutes les raisons du monde de le faire, ne serait-ce que de part leur passé et les légendaires crises de jalousie de Joanne à ce sujet. L’anglais n’y échapperait pas ce soir-là non plus, et immédiatement la comédienne était taxée de perfidie. “Profiter de ma vulnérabilité ? Sérieusement ? Parce que toi tu n’en profites pas depuis des mois ? Tu ne profites pas d’avoir la paix pendant que je m’écrase ?” Depuis que cette affaire avait éclaté, Jamie était vulnérable, et Joanne avait été la première à bénéficier de cela. Il avait fait profil bas, il lui avait laissé de l’espace, du temps, sans la moindre insistance, sans un mot trop haut, sans un geste de travers, enchaîné au joug de cette dernière chance qu’elle lui accordait et qui, oui, l’avait marqué dans le pire des sens. Il l’avait soutenue concernant son doctorat, il avait été le père le plus présent qu’on puisse être. Tout cela poussé par ce sentiment de vulnérabilité, par la honte et la peur de la perdre. Il était tout bonnement hypocrite de la part de Joanne de ne pas admettre qu’elle en avait pleinement joui.

Le couperet tomba malgré tout. “Quoi…?” souffla-t-il, pris le court, soudainement essoufflé. Il avait parfaitement entendu. Pourtant les mots s’étaient brouillés aussitôt, ne laissant flotter que tout ce qu’ils signifiaient entre les lignes. Le divorce, la fin de leur mariage, l’échec de leur couple, la scission de leur famille, et une montagne d’épreuves supplémentaires, pour eux, pour les enfants. La sensation de chute était ahurissante, comme si le sol venait de s’ouvrir sous leurs pieds, comme si son coeur s’était décroché et écrasé sur le bitume. “Que… Non…” Mais quel autre choix leur restait-il ? Quelle était la meilleure option, la porte de sortie face à toute cette situation ? Qu’est-ce qui était le plus juste pour leur histoire, pour Daniel, pour Louise ? “Est-ce que c’est ce que tu veux ?” demanda-t-il, la voix étranglée. Jamie avait parfaitement conscience que l’hypothèse était bien réelle, bien plus palpable que lorsqu’elle avait été évoquée la fois précédente. Avaient-ils seulement eu le moindre espoir d’y échapper dès le départ ? Il en doutait. Et il blâmait Joanne pour cela.





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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptySam 24 Oct 2020 - 21:59


YOU KNOW ME, SAD HAPPY
Plus la conversation avançait, plus Joanne se sentait prise de vertiges. Parce que leur discussion les menait vers une destination qu'elle n'avait jamais désiré, et qui était pourtant inévitable à considérer. Ils n'étaient plus sur la même longueur d'ondes, ils ne s'écoutaient plus et ne se comprenaient plus. C'était ça, au final, qui lui faisait le plus de mal. Ils avaient à l'époque déjà fourni tant d'efforts à essayer de saisir au mieux leur personnalité complexe respective jusqu'au point où ils étaient en mesure d'anticiper les réactions de l'un l'autre. Mais elle l'avait poussé à garder le silence et elle n'était pas plus encline à parler de ses pensées ou de son vécu. Ils s'étaient isolés de l'un l'autre, il avait suffi de cela pour qu'il y ait un véritable effet boule de neige qui vienne anéantir leur couple. Alors oui, elle avait démarré cette conversation, à un endroit plutôt inapproprié. Il semblerait qu'il y avait des choses qui ne pouvaient plus attendre davantage. Le retour d'Hayden était, pour la blonde, arrivé au pire moment. Forcément, la savoir de retour mettait le doute sur beaucoup de choses. Des coïncidences qui n'avaient probablement pas lieu d'être, des soupçons qui s'éveillaient. Ils l'avaient dit, qu'il l'avait aimé. Il aurait très bien pu choisir la brune plutôt que sa femme actuelle. Et celle-ci était persuadée, pour on ne sait quelle raison, que ces sentiments là n'avaient pas encore disparu. "J...Je ne sais pas." Qu'aurait-il pu faire de plus si ce n'est de respecter son besoin d'être seule ? "J'avais l'espoir, peut-être stupide, que ça revienne tout seul. Naturellement. Je ne sais pas." Que finalement, les sentiments et l'affection qu'ils avaient pour l'un l'autre soient plus forts que le reste : la rancoeur, le monde extérieur, et même le pardon. Elle savait qu'elle en était en grande partie responsable, de ce blocus. Si même, ils n'en étaient plus capables, alors que pouvaient-ils faire ? "Et j'ai apprécié le temps et l'espace que tu m'as accordée, Jamie, oui" Qu'il l'ait respecté. Jamais ne l'avait-elle incité à consacré plus de temps à son rôle de père et réduisant les journées de Louise à la crèche, jamais ne l'aurait-elle forcé à l'encourager à se lancer dans un doctorat. Comme elle l'avait pensé le soir où elle lui avait annoncé son projet, elle l'aurait fait même s'il n'avait pas approuvé. Alors oui, c'était un grand avantage que de savoir soutenu par son mari et elle avait aimé le fait qu'il rattrape le temps perdu qu'il n'avait pas eu avant avec ses enfants. Plus ils parlaient, plus la jeune femme se voyait être dans l'impasse. Suggérer de faire appel à des avocats lui brisait le coeur. Jamie semblait tomber de bien haut aussi, le souffle coupé par le choc de ces mots. Les yeux de Joanne s'embrumaient et se noyaient dans ses larmes, tandis que ses bras affaiblis se croisaient sur sa poitrine. Les mots manquaient, pour l'un comme pour l'autre. Et ça la rendait encore plus triste d'entendre Jamie tenter de commencer une phrase, pour finalement abandonner. Ses larmes se déversaient dès qu'il lui demandait si c'était ce qu'elle voulait. "Non, ce n'est pas ce que je veux. Ni pour nous, ni pour les enfants." Elle avait toujours de l'affection pour lui, là n'était pas la question. "Mais quels choix nous restent-ils ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante. "Je ne voudrais pas que nous continuons ainsi, jusqu’à finir par nous haïr.” Car le risque était là, à force de s’attarder sur les reproches, de prendre du temps pour accorder son pardon, de ne plus vraiment discuter ensemble, ou partager quoi que ce soit. Le fossé se creusait et Jamie se raccrochait aux personnes qui voulaient bien de lui. Il était donc normal, au fond, qu’il bénisse le retour d’Hayden au pays. “Ca ne veut pas dire que j’ai envie de me séparer de toi. Ce n’est pas une suggestion que je fais par gaieté de coeur. C’est l’option qui, à mes yeux, ne serait bénéfique pour personne.” En quoi une séparation pouvait leur apporter de bonnes choses ? Pour Joanne, la réponse était rien.  “Il y a toujours une partie de moi qui continue de croire que nous valons plus que ça.” Même si son attitude laissait penser le contraire. Joanne savait que s’ils divorçaient, il y avait peu de chance que Jamie ait droit ne serait-ce qu’à la garde alternée. Le juge allait voir son casier judiciaire, cela affecterait sa décision. Elle savait qu’elle ferait tout en son pouvoir pour que leurs enfants puissent malgré tout profiter de leur père, qu’elle se priverait probablement de vie privée pour son consacrer corps et âme à eux et à son doctorat. Avec le temps, la relation qui unissait le couple finirait par n’être plus que formelle, cordiale, polie. Leurs enfants seraient le sujet principal de leurs conversations. “Qu’est-ce que tu veux, toi ?” demanda-t-elle d’une voix tremblante, après un long moment de silence. Où en était-il de son côté ? Espérait-il encore quelque chose d’elle, de leur couple ? Alors qu’elle le sentait s’éloigner d’elle, lassé par son impassibilité, Joanne n’avait alors qu’une envie: de se blottir contre lui. Lui montrait qu’elle l’aimait toujours.  Mais vu la façon dont il avait interprété son approche physique dans la voiture, elle n’osait plus vraiment, de peur que ce soit mal vu, mal interprété. "J'aurais préféré que rien de tout ceci ne se soit passé." souffla-t-elle. "Qu'on ait pu poursuivre tout nos projets sans trop d'encombre." Ses paroles exprimaient subtilement ses regrets de ces derniers mois. Il lui dirait qu'il ne pouvait que s'en prendre à elle-même, bien qu'il serait fort indélicat de sa part de lui faire de telles remarques. A sa place, combien de temps aurait-il pris pour lui pardonner ? Qu'aurait-il fait de mieux ou de pire vis-à-vis d'elle ? Ca aussi, Joanne se l'était demandée quelques fois. Mais inverser la situation n'arrangeait rien à la réalité de la leur. Elle aurait juste voulu qu'il ne connaisse jamais Mina. Qu'il ne soit pas allé chercher du réconfort chez une jeune femme à qui il avait des promesses de le seul but de partager son lit. Que Mina n'ait pas cherché à avoir son moment de gloire en se fichant bien des dommages collatéraux. Il avait suffi d'une erreur. “Tu… Tu ne voudrais pas qu’on continue à en parler à la maison ?” finit-elle par proposer. Elle ne souhaitait pas que cette discussion, qui passait de la colère au chagrin, ne se poursuive devant de probables regards indiscrets. “Autour d’un thé, ou d’un verre de vin, n’importe quoi.” Une boisson qui permettrait d'enlever cette sensation de bouche sèche qu'elle avait, dans un environnement où ils se savaient en sécurité, chez eux. "Ou... dormir, y réfléchir, je ne sais pas. Je voudrais juste rentrer." Dieu seul savait combien de temps ils allaient encore considérer cet endroit comme leur chez-eux, qu'il s'agisse de cette maison-ci, ou de celle qui avait fini de sortir de terre.
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Jonah Fletcher
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Message(#) Sujet: Re: joamie + you know me, sad happy joamie + you know me, sad happy EmptyMer 4 Nov 2020 - 21:04



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Lorsqu’il avait mentionné le divorce quelques mois auparavant, Jamie avait eu la naïveté de croire que cette épée de Damoclès forcerait Joanne à se battre à son tour pour eux, à prouver qu’elle ne voulait pas en arriver à cette finalité. Il avait souhaité que cela accélère le processus dans le bon sens et la précipite dans ses bras à nouveau. Dire que rien ne s’était déroulé comme prévu était un euphémisme ; la déception fut immense quand l’anglais ne vit pas de changement, pas d’amélioration dans leur relation et l’atmosphère du foyer. Comme si l’hypothèse était trop lointaine, trop fantasque pour y croire ; après tout, Joanne était déjà passée par le divorce, elle mieux que quiconque savait toute la douleur qui en découlait et il était improbable qu’ils en arrivent là. Pas eux. Ce soir-là, contre toute attente, ce fut la jeune femme qui énonça cette possibilité à son tour, comme s’il s’agissait de leur dernière porte de sortie. De défaitisme dans le ton de voix donnait le vertige à son mari qui songeait qu’elle plus que quiconque éviterait cette solution à tout prix. A quel point s’était-il fourvoyé. “Tu sais ce que je veux.” répondit-il. Cela n’avait pas changé en deux ans. Sa femme, sa famille, sa maison. Chacun de ses faits et gestes allaient dans ce sens durant l’année passée. “J’ai fait tout ce que je pouvais…” il souffla, la voix étranglée d’une douloureuse déception. Qu’avait-il mal fait ? Que n’avait-il pas fait ? Qu’aurait-il pu faire de mieux, de plus ? Il ne savait plus. Et désormais, quelles options lui restaient-il pour continuer à se raccrocher à eux ? Il baissa les yeux, abattu, les lèvres pincées forçant l’émotion à demeurer à l’intérieur. “Oui, rentrons.” souffla-t-il. Ce parking avait été leur théâtre à ciel ouvert trop longtemps déjà. La voiture ne se trouvait qu’à quelques mètres. Le vrombissement du moteur, les cuir des sièges et l’acajou du volant ne faisaient plus leur effet. Il eut tout le trajet pour s’enfermer dans le silence et ses pensées. Jamie ressassait les paroles de Joanne, et systématiquement, il en revenait à se demander ce qu’il avait raté, ce qu’elle avait attendu de lui, quelles actions il n’avait pas déployé pour les sauver. Il tournait la question dans tous les sens. Et maintenant, quel autre choix leur restait-il ? Il était las et Joanne ne voulait pas le pardonner. Il était fatigué, usé, et Joanne daignait à peine effleurer la possibilité de s’ouvrir à lui de nouveau. Ne pouvait-il pas persister et être plus patient ? Ne pouvait-il pas continuer à lui laisser tout espace, plus de temps, plus de compréhension ? Il le voulait. Il le voulait, mais il savait qu’au bout du compte, ce seraient ses sentiments qui en pâtiraient. Il la tenait déjà responsable de l’état actuel de leur relation, du statisme froid dans lequel ils avaient vécu ces derniers mois. Alors Joanne avait raison, à attendre plus longtemps, ils ne feraient qu’alimenter la rancoeur. Quel autre choix leur restait-il ?

Ils arrivèrent dans l’allée de garage, sous les lumières automatiques. Les chiens aboyèrent à leur arrivée et réveillèrent Louise instantanément. La baby-sitter, surprise de la rapidité de leur retour, n’eut pas plus de questions lorsqu’elle fut remerciée avec le même paiement que pour le double de sa peine. Jamie se rendit dans la chambre de sa fille afin de calmer ses pleurs et celle-ci retrouva le sommeil sans mal. Puis il entra dans la chambre de Daniel, qui avait désormais son premier “lit de grand” depuis quelques temps. Il paraissait tout petit dans ces grands draps. Tendrement, l’anglais dégagea son visage de ses boucles brunes. Les yeux bleus du petit garçon papillonnèrent et se posèrent sur son père, surpris de le découvrir à son chevet et encore complètement endormi. “Chut… Tout va bien, rendors-toi…” murmura Jamie en caressant sa joue du bout du pouce. Daniel sombra immédiatement, lui laissant tout le loisir de l’observer encore un instant. Leur petit garçon, ce miraculé, était un trésor au coeur grand comme le monde. Il était magnifique, et il méritait tellement mieux que de subir les aléas de la relation de ses parents -dont il était victime depuis plus longtemps que sa mémoire ne lui permettait de savoir. Jamie voulait continuer à tout tenter pour sauver ce mariage, pour lui, pour Louise, pour leur offrir une famille unie. Mais que pouvait-il espérer leur offrir si les fondations du foyer étaient bancales, si leurs parents n’y arrivaient plus ? Il quitta la chambre à contrecoeur, laissant son fils à ses rêves éloignés du monde adulte. De nouveau face à Joanne, il se sentit vide et blême. Elle était son plus bel échec, dans toute sa splendeur. “Je vais dormir dans la chambre d’ami.” fit-il, estimant qu’il était préférable pour eux deux de réfléchir à la situation et la digérer chacun de leur côté. “Je crois qu’on sait tous les deux qu’il n’y a plus rien à discuter.” Même si le lieu n’était pas approprié, ils avaient parlé à coeur ouvert et il était clair que certains dommages de leur relation étaient irréparables. Il avait fait tout ce qu’il avait pu. Ce ne fut pas suffisant. “Si nous divorçons…” souffla-t-il en effectuant quelques pas dans le salon avant de se laisser tomber dans le canapé, lourd de dépit. Jamie n’aurait jamais songé prononcer de tels mots, que cette possibilité soit désormais réelle, palpable, presque inévitable. Devait-il vraiment énoncer tout ce qui les attendait dans ce cas de figure ? Il verrait à peine les enfants. Cela serait décidé pour eux par le juge puisque ceux-ci étaient encore trop petits pour subir les changements d’une garde alternée. Ils avaient besoin de stabilité. Joanne obtiendrait leur garde sans avoir à lever le petit doigt ; les femmes avaient toujours favorisées à ce sujet et un coup d’oeil aux antécédents de l’anglais suffisait à dissuader qui que ce soit de lui confier des bambins de manière exclusive. La jeune femme serait donc seule avec eux la plupart du temps et perdrait les conditions idéales qu’elle avait ici pour poursuivre son doctorat. Cependant, obtenir la moitié des possessions de Jamie lui permettrait sans doute de s’offrir une nanny, une au-air, ou n’importe quelle aide. Une telle séparation émoustillerait les réseaux sociaux pendant une petite semaine, sûrement. En somme, ils n’étaient pas au bout de leurs peines. “Enfin, nous sommes déjà passés par là. Nous savons quel est le résultat d’une séparation.” Le divorce, finalement, n’était qu’une procédure légale qui s’ajoutait à leur expérience en termes de ruptures et se hisserait au sommet du classement de leurs pires périodes. “L’unique option que nous avons c’est de réussir à remettre ce mariage sur pieds, et je ne suis même pas certain que nous sommes encore capables de ça, reprit-il avant de lâcher un lourd soupir. Je veux dire, regarde-nous. Je comprends que tu ne puisses pas me pardonner, mais s’il y a une chose que ce soir nous a appris c’est qu’il n’y a plus de confiance entre nous, et c’est pire encore.” Cela lui brisait le coeur. Il ne croyait plus au désintérêt des timides approches de Joanne vis-à-vis du retour d’Hayden. Il n’arrivait même plus à croire qu’elle avait eu la moindre volonté de les sauver. Quant à sa femme, celle-ci semblait éternellement s’attendre au pire de sa part, se prendre un nouveau revers, traverser un énième scandale. Elle songeait que les revendications de son mari concernaient essentiellement le devoir conjugal et que ses émotions passaient à la trappe à ce profit. Ils ne s’écoutaient plus, ne se comprenaient pas. “Alors peut-être que tu as raison. Peut-être que nous n’avons plus le choix.” C'était tout ce qu'il y avait à en dire, et nul thé ne pouvait être plus amer que cette constatation.





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