Une string rose bonbon traînait de manière nonchalante sur le canapé du salon. Cela faisait 6 mois que je vivais avec Jax et c'était au moins le dizième sous vêtement que je ramassais «JAX, appelai-je » Il était Dimanche, 10h, impossible qu'il soit déjà réveillé. Une jeune femme brune sortit de sa chambre, avec un sourire gêné. Son haut était à l'envers, ses cheveux étaient en désordre, le viking avait encore frappé « Bonjour, dit-elle ». « Bonjour, répondis-je. Je suppose que c'est à vous » Je désignai le string que je tenais du bout des doigts avec dégoût« Oups...Oui, Merci. Je vous laisse. Vous pourrez dire à Jax que j'ai laissé mon numéro sur la table ? » Je fis oui de la tête même si je savais pertinnement que c'était peine perdu. Jax ne la rappelerait jamais. J'attendais qu'elle déguerpisse pour entrer avec fracas dans la chambre de mon colocataire somnellant encore dans son lit. Un grand sourire affiché sur mes lèvres, je bondis sur le lit et me mis à sauter comme une enfant «  Le Viking, le Viking, Le Viking, clamais-je» Je le vis attraper son oreiller et le mettre sur sa tête.

En 6 mois, j'avais véritablement évolué au contact de Jax qui m'avait mise en confiance et fis faire des pas de géant. Aujourd'hui, j'étais toujours mal à l'aise vis à vis des hommes mais grâce à lui j'avais fait tomber de nombreuses barrières. Il m'emmenait avec lui en soirées où je parvenais à me détendre malgré la présence d'inconnus et réussissais à me montrer plus sociale. Je passais moins de temps la tête fourrée dans mes bouquins et profitais davantage de ma vie d'étudiante. Sur le campus, le surnom « intello » ne sortait que de la bouche de Jax et gare à celui qui m'appelait comme cela en sa présence car le grand blond ne supportait pas qu'on m'emmerde. Ma réputation de jeune femme coincée et insociable avait beaucoup évolué grâce à lui. A la fac, Jax était populaire, le mec « cool » avec qui tout le monde avait envie de traîner. Le fait que nous soyons amis avaient rendu les autres moins sévères à mon sujet et j'avais même réussi à me créer un réseau d'amis.

Je cessai de sauter sur son lit et m'allongeais à ses côtés « Ca pue le sexe ici, lui dis-je en reniflant. Allez, lèves toi. Paresseux. J'ai besoin de toi. J'ai une sorte de...Rencard cet après midi et ai besoin de tes conseils vestimentaires» Je bondis hors de son lit et vis sa tête se relever au terme « Rencard »...

@Jax Collins

 Comment tu peux savoir quelle odeur ça a le sexe ? ». « Niania...Ce n'est pas parce que je n'ai pas vu le « loup » que je ne sais pas quel odeur ça a. Tu es tellement en train de coucher avec toutes les filles que je sais maintenant reconnaître quand tu as couché et quand tu n'as pas couché rien qu'avec mon nez. D'ailleurs, tu pourrais arrêter de déshabiller les filles dans le salon ? J'en ai marre de ramasser les petites culottes » Lorsque je prononçais le mot rencard, je le vis se redresser, le drap glissant sur son corps et je me retournai, mes joues rouges comme jamais. J'avais peut-être fait des grands pas mais je restais toujours aussi pudique. Je me dirigeai vers le salon lui laissant un peu d'intimité, sa porte restant cependant ouverte « « Un rencard ? Avec qui ? » Je me doutais qu'il allait me poser la question. Cela faisait quelques mois que j'avais rencontré Matthew qui étudiait également médecine. Nous avions fait plusieurs soirées ensembles et Jax était présent. Il l'appelait le « Binoclard ». Matthew était assez timide mais très respectueux et gentil. Il m'avait avoué plusieurs fois qu'il me trouvait très jolie et j'avais deviné que je lui plaisais. Pour ma part, je le trouvais mignon et charmant, c'était un bon début. Malgré tout, je savais déjà que Jax allait me dire que ce gars était soporifique et pas assez entreprenant pour une fille comme moi. « Matt, répondis-je. Il m'a invité à boire un café cet après-midi et je ne sais pas quoi me mettre ».  « Ok, je veux bien t'aider mais tu me prépares à manger avant ? » « Tu me prends pour qui ? Tes pancakes sont déjà prêts nigaud. Tu crois que je t'aurais réveillé sans avoir préparé le petit déjeuner, je tiens à ma vie » D'ailleurs, j'étais en train de verser la pâte sur la poele chaude. C'était notre rituel à nous. Chaque dimanche matin, après que Jax ait renvoyé sa conquête du samedi soir, nous prenions notre petit déjeuner ensemble.  Et puis, si tu pouvais me laisser enfiler mon calbute, ce serait cool. « Tu me dégoûtes... » Cependant un sourire était dessiné sur mes lèvres, j'appréciais la complicité qui était né entre lui et moi et n'aurais échangé ma place pour rien au monde...En le voyant débarquer dans le salon, les cheveux dans tous les sens, vêtu de son caleçon et d'un tee-shirt, je lui désignais la pile de courrier disposé sur la table «  Au fait, tu as reçu des lettres. Peut-être une incitation à comparaître pour détournement de mineur. La dernière que tu as eu, je ne suis pas certaine qu'elle était majeure» Je lui tirais la langue puis retournai gaiement à mes fourneaux.

Elles sont pressées de monter au septième ciel qu'elles ne parviennent pas à attendre qu'on arrive dans la chambre »  «  Berk, je ne veux pas avoir ce genre d'images en  tête » Je souris en l'entendant parler de Matthew. J'étais persuadée que de toute façon il trouverait toujours quelque chose à reprocher à n'importe lequel des garçons que je choisirais. Sérieusement ? Le binoclard ? Tu pourrais tellement avoir cent fois mieux. » « Hum...Merci...Un compliment dès le matin...Qu'est ce que tu  veux le Viking ? ». Il débarqua dans la cuisine et me déposa un baiser sur la tempe  en guise de bonjour puis analysa la préparation que j'étais en train de confectionner. Finalement t'es une bonne femme d'intérieur ! J'vais peut-être te garder »  J'éclatai de rire « Comme si tu avais le choix » Le premier pancakes étant prêt, je vis Jax le voler sous mes yeux et je lui lançai un regard noir. « Tu ne peux pas t en empêcher, est-ce que tu t'ais au moins lavé les mains après avoir touché le...le...le... « Minou » de cette fille ? Mes joues rosirent face à cette insinuation puis je le menaçai avec une spatule en bois «  Interdiction de toucher à la nourriture, je veux que notre table soit parfaite » Je reversai de la pâte dans la poêle prête à préparer une séries de pancakes à la banane.  Ca doit être des lettres de ma mère »   Et pour ton information, elle était bien majeure »  «C'est ça, tu sais de nos jours tout le monde peut faire une fausse pièce d'identité » Je lui fis une grimace «  Elle m'envoie une photo de l'anniversaire de ma sœur. Tiens regarde. » Je pris le cliché que Jax me tendait, curieuse de découvrir à quoi ressembler sa famille. Sur la photo se tenait une jolie jeune femme qui soufflait ses bougies entourée par d'autres femmes qui souriaient gaiement à l'objectif.  « C'est une belle photo de famille., déclarai-je attendrie C'est ta maman là ? » Je désignais la femme élégante assise à côté de la principale intéressée. Jax fit oui de la tête «  C'est dingue comme une femme aussi belle a pu donner naissance à un monstre tel que toi » Je ne parvenais pas à garder mon sérieux quand il s'agissait de mon colocataire. « Non vraiment je be comprends pas, tu es certain de ne pas avoir été adopté ? » J'étais loin de me douter que j'étais en train de plaisanter avec un sujet sérieux.Les pieds dans le plat Maggie, BRAVO.

«Tu ne crois pas si bien dire » Je lâchai ma spatule et regardais Jax du coin de l'oeil. Mon cœur se mit à battre dans ma poitrine «  Tu rigoles...Hein ? » Toutes traces d'humour ou de joie avaient disparues de mon visage alors que je le regardais inquiete « J'ai été adopté par la famille Collins lorsque j'avais 8 ans. » Non mais quelle idiote ! Je venais de plaisanter sur un sujet qui n'était pas particulièrement drôle. Or, Jax et moi on était plutôt habitué à se balancer des vâcheries à la figure plutôt que de vraiment creuser des sujets sérieux. Un silence gênant s'installa entre nous Mais t'inquiète, je le vis bien » me rassura-t-il. Même s'il l'affirmait haut et fort, j'avais bien vu un voile de tristesse marqué ses yeux. Je baissai mon regard, mal à l'aise « Je suis désolée Jax...Je n'aurais jamais dû plaisanter avec cela. Je te demande pardon » Même s'il me disait qu'il le vivait bien, j'étais moi-même passée par l'adoption et je savais que cela restait un sujet qu'on ne criait pas sur tous les toits. J'étais flattée que Jax m'en ait parlé. Cela montrait qu'il avait confiance en moi et qu'il m'avait fait une place dans sa vie. Après tout, il aurait pu ne faire comme si de rien était « Tes parents biologiques sont...Décédés ? Non, oublies cette question, cela me regarde pas...Pardon » Décidément je m’enfonçais. Je ne savais même pas pourquoi j'avais osé demandé. Autant j'étais intelligente, autant parfois j'étais sacrément conne.
Même si on ne se connaissait que depuis 6 mois, je tenais énormément à lui, J'espérais que ma bourde ne détériore en rien notre amitié naissante « Je tiens à toi tu sais, lui dis-je soudain sérieuse, mes joues se teintant de rose alors que je lui disais à voix haute. Si un jour, tu veux en parler, je serais là. D'ailleurs, je serais là si tu veux parler de n'importe quoi» Je lui fis un sourire timide afin qu'il voit que j'étais sincère. Je regardai le cliché à nouveau et admirais d'autant plus la femme qui se trouvait sur la photo et qui avait élevé un homme aussi respectueux des femmes «  Ta maman est très belle » Je lui rendis le cliché. « Elle a de la chance d'avoir un fils comme toi, crois moi ». N'étant pas très habituée à lui faire de telle déclaration, je me tournai mal à l'aise vers mes fourneaux, et déposai un à un les pancakes dans les assiettes respectives. Un jour, peut-être que Jax se livrerait à moi et peut-être que moi aussi je le ferais. A mes yeux, notre complicité ne pouvait que devenir plus grande car enfants nous avions vécus des épreuves que personne ne pouvait comprendre...

 Je suis né sous X. J'ai vécu pendant 8 ans en foyer et de temps en temps avec des familles d'accueil. « Je suis navrée » Je connaissais parfaitement à quoi ressemblait les foyers d'acceuil pour enfants. Certains étaient géniaux et d'autres terrifiant. « Jusqu'à ce que je rencontre Aylin, ma sœur. C'est elle qui a convaincu ses parents de m'adopter. » Le visage de Jax s'illumina au prénom de sa sœur et il n'eut pas besoin d'ajouter quoique ce soit pour que je comprenne qu'elle avait bouleversé sa vie. Je m'installai à table en face de mon colocataire après avoir déposé une grosse assiette fumante de pancakes devant lui. « « Moi aussi je tiens à toi »  Mes joues se teintèrent de rouge. Jax et moi, n'avions pas l'habitude de tomber dans le sentimental. La chose la plus sympathique que nous nous étions dites jusqu'à présent était « Tu n'as pas trop mauvaise haleine aujourd'hui » alors imaginez mon choc de l'entendre prononcer à voix autre qu'il tenait à moi. Je crois qu'entre nous, nous n'avions pas forcément besoin de parler pour le savoir. C'était une évidence. « C'est moi qui ait la chance d'avoir une mère comme elle. Elle a sauvé ma vie » Je lui souris. « C'est clair que si tu n'avais pas eu une mère aussi géniale, tu serais peut-être un délinquant sexuel...Mais attends, c'est déjà le cas non ? Est-ce qu'il faudrait que je l'appelle ? »Face aux confidences de Jax, j'avais besoin de retrouver un ton léger même si je me sentais toujours aussi coupable d'avoir mis les pieds dans le plat. Je lui tirais la langue avant d'attaquer mon premier pancakes que je badigeonnais de chocolat. J'en salivais d'avance. Après avoir savouré ce dernier, je saisis mon café et observais mon colocataire qui mangeait comme un affamé. Je n'imaginais pas les épreuves qu'il avait dû vivre et à quel point cela avait dû le marquer d'avoir la certitude que ses parents l'avaient abandonné. Pour autant, il gardait toujours la joie de vivre et je le trouvais particulièrement fort. Sans le savoir, nos histoires étaient très similaires, à la différence que je n'avais aucun souvenir «  Tu sais...On pourrait peut-être penser à rebaptiser la colocation «  La coloc des adoptés ». C'était un sujet que je n'évoquais jamais. A part Mia, personne n'était au courant que les « Storm » n'étaient pas mes parents biologiques. « J'ai été adopté à 12 ans, je t'ai battu comme d'habitude ». Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres mais au fond de moi cela restait un sujet sensible car avant cet âge un trou noir refermait les secrets de mon passé et mon identité

« Alors déjà, tu me bats pas sur tout. Dois je te rappeler mon nombre de conquêtes ? » Je savais que Jax voulait mettre une touche d'humour pour détendre l'athmosphère face aux révélations que nous nous étions changés. Je le suivais bien volontiers « En même temps si tu es « un distributeur de plaisir » je ne peux pas aller bien loin » Un distributeur de plaisir...Mon dieu mais qui utilisait ce genre d'expression ? J'imaginais des filles insérées des pièces dans la bouche de Jax qui se mettait à assouvir leurs désirs sexuels. Trop bizarre pour moi. Je haussai les épaules, reposais ma tasse de café et reprenais un pancakes que j'enduis de Nutella. « Tu sais, si tu veux en parler ... » Je levai mon regard vers lui «Il n'y a pas grand chose à raconter tu sais et à vrai dire je préfère que tu m'aides à choisir ma tenue pour mon rencard ». Je pouffai face à ce dernier mot. Je n'étais tellement pas habituée à avoir des rendez-vous galant. Heureusement, je connaissais Matthew depuis suffisamment de temps pour être détendue en sa présence. Je ne pouvais pas vraiment dire que je ressentais une attirance incroyable comme décrite dans des romans à l'eau de rose mais il était gentil. « Si cela se trouve moi aussi je vais avoir un rapport sexuel. » Cette expression fit tousser mon colocataire qui me dévisagea incrédule tandis que je me levais pour aller dans ma chambre. Le fait qu'on me répéte constamment que j'étais vierge commençait à me peser. Dans la mezzanine, je lui criai tout en enfilant les vêtements en questions«  Tu sais je me suis beaucoup renseignée dans mes bouquins médicaux et je sais tout ce qu'il faut savoir sur : les hormones, les sécrétions. Si un professeur existait dans ce domaine, tu serais le maître d'un point de vue technique. » Je passai devant le miroir ne me reconnaissant à peine, j'avais enfilé un body noir en dentelle qui mettait en valeur mon corps svelte et tonique. Mes joues se teintèrent de rouge alors que je descendais l'escalier les pieds nus. Je me forçais à ne pas me couvrir de mes bras et déclarai « Alors ? Qu'est ce que tu en penses ? » Mon colocataire se retourna. Je ne lui avais pas forcément précisé que c'était pour de la lingerie fine que j'avais nécessité son avis. Pour d'autres, d'un point de vue extérieur, cela aurait pu paraître bizarre qu'une femme se montre en petite tenue devant un homme mais Jax était mon meilleur ami et j'avais toute confiance en lui.

J'étais assez gênée de me montrer en lingerie. Aucun homme ne m'avait vu en petite tenue. Jax était le premier. Il était comme un frère pour moi et je savais que son avis serait juste étant donné qu'il avait tellement d'expérience. J'éclaircissais ma gorge pour signaler ma présence. Jax se retourna et son visage blémit. « Non mais c'est hors de question que tu mette cela ! » Je fronçai les sourcils et regardais ma tenue. Le ton qu'il employait ressemblait à un père avec sa fille. Ses sourcils froncés indiqués qu'il n'était pas du tout d'accord. Je balbultiai « Quoi ? Je suis moche ? ».  Tu vas quand même pas mettre cela. » « Si...Attends toutes les nanas que tu amènes mettent des tenues qui montrent beaucoup plus de peau que moi et je n'aurais pas le droit de mettre ca ? » J'avais l'impression d'être une femme dans mon body en dentelle qui me donnait de l'élégance. Je me dirigeais vers le long miroir disposé dans le salon « Bien sûr que je vais mettre cela et rien que pour te contrarier » Je lui tirais la langue et remontais quatre à quatre dans ma chambre pour aller enfiler une jolie robe pour aller voir Matthew. Il était grand temps que je commence à avoir une vie et par vie j'entendais une vie sentimentale. Jax m'avait fait progressé en termes de sociabilité et à présent j'étais bien décidée à chercher chaussure à mon pied. Matthew n'était pas ce qu'on pouvait appeler un homme pour qui je ressentais une grande attirance mais je savais qu'il était gentil et aussi intimidé que moi. N'ayant aucune expérience avec les hommes, je pensais que cette option était la bonne. Malheureusement, je ne le savais pas encore mais l'amour n'était pas une option programmable...