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 i flew up to your arms (craker #15)

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Message(#) Sujet: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyDim 10 Oct 2021 - 14:11


Ma jambe tressaute à mesure que l’avion termine son parcours sur le tarmac. À mon sens, rien ne va assez vite, comme si le monde semblait vouloir me jouer la pire des blagues en ralentissant tout autour de moi. Tout me paraît devenir une éternité quand je n’ai qu’une envie : sortir de ce fichu avion. Bien entendu, acheter un billet en dernière minute m’a valu une place tout au fond de l’appareil et coincé du côté hublot. Un véritable parcours qui m’empêche d’avance de pouvoir sortir dans les premiers. Alors je m’impatiente à mesure que les passagers semblent prendre tout leur temps pour récupérer leur bagage dans les compartiments et entamer leur avancer vers la sortie. Pour couronner le tout et achever mon manque de patience, il a fallu que mon voisin de siège, soit le vieil homme le plus lent de l’univers. Voilà, déjà, cinq minutes, qu’il s’efforce de ranger ses effets personnels dans son petit sac à dos sans jamais entamer la moindre volonté de mouvement vers l’extérieur. « Je dois sortir. » Le regard qu’il lève vers moi reflète un calme olympien qui ne fait qu’accentuer le tressautement de ma jambe droite. « On a le temps vous savez. » Connard. Mon instinct premier serait de lui hurler dessus, de déverser mon angoisse latente sur sa personne. Je préfère la jouer plus malin, cherchant à appuyer sur l’empathie. « Ma femme enceinte est à l’hôpital. » Il n’a pas besoin de savoir qu’elle n’est pas ma femme et qu’en réalité, elle est déjà rentrée chez elle. Ce ne sont que des détails quand ma simple phrase suffit à le faire se lever pour me laisser la place.

La suite n’est qu’un enchaînement d’actions qui défile aux pas de courses. Il est très (trop) tôt et l’aéroport est complètement vide, ainsi que la ligne habituellement réservée aux taxis. Cela fait des heures que mon téléphone n’a plus de batteries et les nerfs m’empêchent d’agir de manière réfléchie pour trouver une solution. J’ai le temps de fumer deux cigarettes, en tournant en rond sur le trottoir pour maudire la terre entière, avant qu’un taxi n’approche. Un petit couple semblait presser de l’emprunter, mais je fus bien plus rapide pour prendre place sur la banquette arrière. Je n’ai pas le temps de faire dans la politesse, pas l’envie de rester à attendre bien plus longtemps.

Je n’ai pas pu rappeler Rosalie, parce que je devais donner une interview. Tout ce que je sais, c’est qu’il est histoire de complication, qu’elle est restée un temps à l’hôpital. J’ai juste pu lire qu’elle rentrait chez elle avant que mon téléphone ne rende l’âme. Il a fallu négocier serrer avec Boyd avant de courir jusqu’à l’aéroport pour me trouver une place sur le prochain vol en direction de Brisbane. Les heures se sont écoulées sans que je ne puisse remettre la main sur mon chargeur et durant ce laps de temps, un million de scénarios ont eu le temps de germer dans un coin de ma tête. Mon sang tape contre mes tempes quand j’arrive enfin devant chez elle. Il est vraiment tôt, mais me voilà à frapper comme un malade contre le panneau en bois. Il faudra plusieurs minutes avant que je n’entende des pas de l’autre côté, mais rien de plus. « Rosie, c’est moi. » Je suis là.

@rosalie craine i flew up to your arms (craker #15)  3258319053 :l:


Dernière édition par Wyatt Parker le Dim 10 Oct 2021 - 21:36, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyDim 10 Oct 2021 - 16:15


Tu n’arrives pas à dormir. Ou plutôt, tu n’arrives pas à bien dormir. Les mots du médecin tournent encore dans ta tête et rien ne fait de sens dans ton esprit. Toutes les complications qu’on s’efforce de te rappeler depuis ton premier rendez-vous ne sont plus que des possibilités de quelque chose qui n’arrive qu’aux autres, non. C’est une réalité avec laquelle tu dois désormais composée quand tu en vis bien une, complication. Ça ne devait être qu’un malaise. Tu avais perdu connaissance parce que tu n’avais pas mangé de collation hier après-midi et que tu avais laissé ton taux de sucre devenir trop bas. C’était un contre-coup étrange de ton diabète de grossesse, mais rien d’alarmant, rien de plus. C’est ce que tu avais répété des dizaines de fois à Talia qui avait tout de même insisté pour que vous vous rendiez à l’hôpital. Et elle avait eu raison finalement, d’insister. Parce que ton taux de sucre n’était pas le problème. Tes migraines des derniers jours s’expliquaient par une montée de pression. Tous les petits maux qui s’accentuaient ici et là, que tu avais innocemment mis sur le dos de la grossesse, étaient en fait des signes que quelque chose de plus grave se déroulait. Prééclampsie. Le mot lui-même te semble étonnamment effrayant quand tu peines encore à saisir de quoi il en retour en dehors de ta haute-pression et de la présence de protéines dans les urines (protéines de quoi? comment? pourquoi? c’est pas clair tout ça). Une chose que tu as comprise toutefois et sur laquelle le médecin s’est longuement attardé : ça peut rapidement devenir dangereux. Pour toi et pour le bébé. Et qu’il n’y a aucun traitement pour renverser la situation. Que la seule solution consiste à l’accouchement. Mais il est encore trop tôt, bien trop tôt, quand il te reste une douzaine de semaines avant ton terme, que ton garçon est encore bien trop petit pour survivre dans le monde extérieur. Alors les suivis se feront encore plus serrés. Ta pression devra rester aussi base que possible et l’espoir est de pouvoir offrir encore à ton garçon un maximum de semaines à grandir dans ton ventre avant que ça ne devienne trop périlleux pour l’un de vous.

Tu tournes encore et encore dans ton lit, à chercher constamment le moindre mouvement de sa part pour te rappeler qu’il est bien là et que tout va bien, qu’il va bien. Tu essayes d’ignorer cette migraine qui ne t’a pas lâché malgré les médicaments donnés à l’hôpital et tu cherches le sommeil qui ne veut déjà plus de toi. Rory est resté tard hier soir, ne souhaitant pas te laisser seule. Tu as tout de même réussi à le convaincre de rentrer chez lui, que Wendy rentrerait bien à un moment ou un autre. Mais la nuit a filé et elle n’est toujours pas revenue, ta petite sœur. Tu n’as aucune idée de ce qu’elle fait ni d’avec qui elle peut bien être, mais tu as bien d’autres inquiétudes à gérer en ce moment que de te soucier des allés et venus de ta benjamine. Quand tu entends des coups contre la porte avant même que le soleil ne soit levé, tu t’imagines que c’est elle qui peine à trouver ses clés, et tu ne prends pas la peine de sortir du lit. Elle finira bien par trouver que tu te convaincs. Mais les coups persistent et se font de plus en plus acharnés, au point que tu commences à douter qu’il puisse réellement s’agir de ta petite sœur. Intriguée, tu décides finalement de te lever, prenant le temps d’enfiler une robe de chambre par-dessus ton pyjama et une fois que tu te retrouves derrière le panneau de bois, c’est une voix familière qui se fait entendre de l’autre côté. « Rosie, c’est moi. » « Wyatt? » Tu t’empresses de déverrouiller la porte et de l’ouvrir, peinant à croire qu’il se trouve vraiment derrière cette dernière. Il est bien là pourtant, air soucieux et fatigue habitant son visage et sans réfléchir davantage, ton premier réflexe et de te jeter dans ses bras, tes doigts se rejoignant dans son dos alors que tu sens toute cette nervosité que tu traînes depuis la veille descendre d’un coup. Les secondes filent alors que tu restes contre lui, et puis tu te recules enfin pour le laisser entrer dans le loft. « Je croyais que tu revenais seulement demain. » Si ça se trouve, il est revenu à cause de tes messages textes et tu regretterais presque de l’avoir averti. « J’ai essayé de te rappeler, mais je tombais directement sur ta boîte vocale. » Tu n’arrives toujours pas à croire qu’il est vraiment là et tu dois te rappeler de respirer profondément pour éviter de laisser les émotions te bouleverser trop fort. « T’étais pas obligé de revenir si vite. Je te l’ai dit, on va bien. » Mais il n’est pas dupe Wyatt, il verra bien tes lèvres qui tremblent et la panique dans le fond de tes yeux.


Dernière édition par Rosalie Craine le Lun 11 Oct 2021 - 12:10, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyDim 10 Oct 2021 - 22:02


C’est la fatigue qui l’emporte à mesure que mon poing s’abat contre le panneau de bois. Je n’ai pas dormi de la nuit, trop occuper à faire les cent pas dans le hall de l’aéroport. J’étais arrivé bien trop tard, les magasins étaient fermés et personne ne semblait posséder un chargeur capable d’alimenter la vieille merde qui me sert de téléphone. Il ne m’était resté alors que mon esprit vif d’une imagination sans faille pour inventer tous les scénarios possibles et inimaginables quant aux complications brièvement évoquées par Rosalie. Elle, qui a tellement su me mentir par le passé, ne pouvait guère me rassurer avec le peu d’information qu’elle avait su me donner avant que mon mobile ne rende l’âme. C’est la fatigue et l’impatience toute entière qui s’exprime tandis que je frappe à nouveau contre sa porte d’entrée espérant une quelconque réponse de sa part. Wendy pourrait au moins faire un effort, venir m’ouvrir avant qu’un voisin ne débarque ou me prenne pour un dingue.

J’allais lâcher prise, prêt à faire demi-tour pour mettre la main sur un téléphone portable en état de marche, lorsque la porte s’ouvre timidement sur une Rosie en robe de chambre. Je lui offre un sourire à mesure que mon regard scanne le moindre détail sur son visage, passant de ses cernes, à son teint de porcelaine. « Je croyais que tu revenais seulement demain. » - « Changement de programme. » Elle pensait sincèrement que j’allais rester à Melbourne une journée de plus avec ce qu’elle voulait me dire. La promotion de mon livre est une étape importante, mais cela vient bien après leur santé à tous les deux. Encore plus lorsqu’elle se jette dans mes bras alors que je suis toujours sur le palier. Je resserre son étreinte, laissant ma main glisser dans son dos tout en douceur, pour lui laisser le temps. Quelque chose à changer depuis l’autre jour, elle me paraît si fragile que j’ai presque peur de la briser.

« J’ai essayé de te rappeler, mais je tombais directement sur ta boîte vocale. » Je soupire alors que la porte claque dans mon dos. Mon sac est vite abandonné dans un coin de la pièce alors que je me redresse pour lui faire face. « Mon putain de téléphone a rendu l’âme. » Elle s'est toujours moquée de l’antiquité que je possède, elle va probablement finir par me forcer à en changer. Ce serait certainement plus sécuritaire si jamais il venait à lui arriver quelque chose, je dois être joignable désormais. Les règles changent. « T’étais pas obligé de revenir si vite. Je te l’ai dit, on va bien. » A d’autres. Je ne lui laisse guère le temps d’en dire plus quand ma main vient à la rencontre de son ventre. Il suffit d’une légère caresse pour que notre fils se manifeste, comme s’il venait me dire qu’il était toujours bien présent. « Salut, mon fils. » C’est bien la première fois que je m’adresse à lui aussi directement, mais je ne relève même pas l’événement, tant c’est un énorme soulagement que de le sentir remuer là-dedans tandis que sa mère tente de sauver les apparences. « Viens t’asseoir. » Elle doit être fatiguée, le médecin lui a sûrement demander de se reposer. Je ne lui laisse pas le choix que de s’installer dans le divan. « Qu’est-ce qui c’est passé ? » Je veux tout savoir, tout comprendre. Elle ne peut pas me tenir éloigné bien plus longtemps.
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyLun 11 Oct 2021 - 14:54


« Changement de programme. » Tu auras beau dire ce que tu veux, ce changement de programme, c’est exactement ce dont tu avais besoin. Tu ne sais pas si tu aurais pu supporter de passer les deux prochains jours à attendre le retour de Wyatt, tout comme tu ne sais pas comment tu aurais géré de devoir lui expliquer ce qui s’est passé au téléphone. Ce ne sera pas facile de tout lui dire, tu as déjà l’impression que tu as oublié pleins de points importants sur ce que le médecin t’a expliqué cet après-midi, mais en face à face, ce sera tout de même plus simple. Il pourra voir que tu n’essayes pas de le garder à l’écart, que tu fais ton possible pour garder la tête haute même si tu es plus terrifiée que jamais. Tellement que tu oublies toutes les règles et tous les non-dits qui entourent chacun de vos rapprochements physiques parce que tout ce que tu as de besoin en ce moment, c’est de sentir qu’il est là. Si tu étais moins têtue, moins bornée, moins fière, tu le supplierais même peut-être qu’il te rappelle encore et encore que tout va bien aller parce qu’en ce moment, tu peines à y croire pleinement.

Dès que tu te redresses légèrement toutefois, que tu le laisses rentrer dans le loft silencieux, tu t’efforces de reprendre une composition qui laisse entrevoir le moins possible tes failles qui sont pourtant bel et bien visible. « Mon putain de téléphone a rendu l’âme. » Ça ne te surprend pas vraiment, et si normalement, tu es plutôt du genre à l’achaler avec ça juste parce qu’il a l’air idiot avec son antiquité, tu sais désormais à quel point c’est essentiel, autant pour lui que pour toi, qu’il soit rejoignable en tout temps. Juste au cas. « Va vraiment falloir que tu le changes. » Ce n’est pas un reproche, ce n’est même pas une moquerie. C’est un simple fait. Avec les complications et cette épée de Damoclès qui semble désormais vivre au-dessus de ta tête et celle de votre fils, vous ne pouvez pas vous permettre de vous retrouver dans une nouvelle situation où vous êtes dans l’incapacité de vous parler. Tout a bien fini cette fois-ci, du moins, aussi bien que possible, mais qu’en est-il de la prochaine fois? Tu refuses pourtant de penser comme ça, ou du moins de le laisser paraître alors que tu prétends gérer la situation, ce qui est complètement faux et Wyatt ne se daigne même pas de répondre à ce mensonge qui n’a rien de crédible.

Il s’approche de toi et sa main vient se poser sur ton ventre dans un naturel qui est déconcertant, bien que votre garçon lui s’empresse de réagir à cette nouvelle caresse. « Salut, mon fils. » Si tu ne quittes pas Wyatt des yeux, son regard lui est visé sur ton ventre pendant quelques secondes et le moment te rend bien plus fébrile que tu ne voudrais l’admettre. Ton cœur s’accélère, ta gorge s’assèche et quand il relève les yeux vers toi, c’est toi qui baisses le regard, effrayée de ce qu’il pourrait lire dans le fond de tes prunelles si tu lui en donnais l’occasion. « Viens t’asseoir. » Tu le suis alors qu’il te guide vers le canapé et tu viens frotter tes yeux, dans un geste que tu blâmeras sur la fatigue s’il te pose des questions, même si l’humidité de ces derniers pourraient éventuellement te trahir. « Qu’est-ce qui s’est passé? » Tu viens passer une main nerveuse dans tes cheveux avant de souffler longuement, ne sachant pas réellement par quoi commencer, ni même comment lui raconter sans te retrouver prisonnière d’une panique qui te guette pourtant à chaque instant depuis ton malaise. « Ça faisait quelques jours que je me traînais une migraine, je pensais pas que c’était alarmant, juste de la fatigue accumulée… » Tu l’entends déjà te reprocher de ne pas lui avoir parler de ta migraine, alors tu essayes d’enchaîner aussi rapidement que possible. « J’étais au magasin avec Talia et j’me suis mise à me sentir étourdie, essoufflée aussi. J’étais certaine que ça allait passer, mais Talia a insisté pour qu’on aille à l’hôpital, juste au cas. » Et pour ça, tu lui en serais certainement éternellement reconnaissante parce que si c’était juste de toi, t’aurais simplement mis tout ça sur le dos de la grossesse et t’aurais attendu d’en parler à ton médecin à ton prochain suivi qui est encore dans quelques jours. « Je fais de la prééclampsie, qu’ils disent. » Ils, les médecins, les sage-femmes, les dizaines de personnes que tu as vu dans les quelques heures qui ont suivi ton admission à l’hôpital.
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyMar 12 Oct 2021 - 18:59


Les maigres instructions que l’on s'était dictées volent en éclats dès l’instant où Rosalie entrouvre la porte de son appartement. Si elle réclame l’étreinte en premier, je ne suis pas en reste de pouvoir la serrer contre moi. Il serait pratiquement impossible de me le faire admettre à haute voix, question de fierté, mais c’est bien tout ce dont j’avais besoin après avoir passé des heures à imaginer le pire. Je peux la serrer entre mes bras, juste assez longtemps pour apaiser l’inquiétude qui n’avait cessé d’augmenter depuis notre dernier échange. Elle paraît épuisée lorsqu'elle recule de quelques pas, soufflant juste ce qu’il faut pour enfiler à nouveau son masque. À trop vouloir maintenir la distance, elle semble oubliée qu’un seul regard me permet de tout connaître. Elle a eu peur Rosalie, cela transparaît au travers de sa main qui s’attarde plus que de raison sur mon bras, cela se voit dans le simple regard qu’elle échange avec moi et tout ce que j’ose espérer, c’est qu’elle me dira toute la vérité.

« Va vraiment falloir que tu le changes. » Dans un soupir, je hoche lentement la tête. Par cent fois, mes proches m’ont fait remarquer que le vieux coucou qui me servait de téléphone se devait d’être abandonné au profit d’une technologie plus récente. « Je vais m’en occuper. » Ma préférence se voulait de n’être joignable que lorsque je l’avais décidé, mais il faut bien avouer qu’un certain petit garçon s’en vient à complètement changer la donne. Je vais devoir être joignable à toutes les heures du jour et de la nuit, c’est ce qu’elle insinue Rosalie, laissant alors grandir à nouveau une certaine forme d’inquiétude. De là, vient le désir incontrôlable de venir poser ma main sur son ventre. Comme s’il avait compris, comme s’il sentait que c’était le moment, notre fils se manifeste contre ma paume. Un simple coup, sa manière à lui de se rendre bien présent et d’endiguer une vague de soulagement. Ils sont là, tous les deux. Maintenant, il s’agirait de comprendre.

Je devrais probablement la laisser se reposer, mais les questions m’assaillent avec bien trop d’insistance. Par tous les moyens, je tente de conserver un maximum de contenance pour ne jamais laisser entrapercevoir les doutes qui m’assaillent. Elle est sortie assez rapidement de l’hôpital, c’est que cela ne doit pas être très grave. Je crois. J’ose l’espérer. En réalité, je ne sais plus grand-chose tant, je me raccroche à ses traits fatigués et toute l’inspiration qu’elle prend avant de parler. « Ça faisait quelques jours que je me traînais une migraine, je pensais pas que c’était alarmant, juste de la fatigue accumulée… » Bien sûr que j’allais râler, bien entendu que j’avais déjà tout un tas de remarques prêtes à être jeté en l’air, mais elle me connaît trop bien Rosalie. « J’étais au magasin avec Talia et j’me suis mise à me sentir étourdie, essoufflée aussi. J’étais certaine que ça allait passer, mais Talia a insisté pour qu’on aille à l’hôpital, juste au cas. » Elle n’a jamais été ma préférée Talia, mais sur ce coup, elle a su affronter l'entêter que peut-être Rosalie. « Merde, va presque falloir que je lui dise merci. » Je tente la plaisanterie quand en réalité, la future maman ne m’a toujours rien dit sur son état de santé. Vraiment, je fais de mon mieux pour ne pas m’impatienter. « Je fais de la prééclampsie, qu’ils disent. » Elle a dit quoi ? « De la pré-… Quoi ? » Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? Il faut toujours que les médecins emploient des termes alambiqués et que Rosalie se la joue dans la retenue. « C’est grave ? » Dans le fond, c’est bien tout ce que je veux savoir depuis le départ. « Ça veut dire quoi pour toi ? » Et à nouveau, mon regard se perd sur son ventre arrondi. « Et pour lui ? » Au final, je m’impatiente, je ne sais pas faire autrement. « On avait dit plus de cachotteries. » que je souffle alors que ma jambe se remet à tressauter dans tous les sens. Je n’aime pas son silence, je redoute les mots qu’elle semble retenir. Il faut qu’elle me dise…
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyMar 12 Oct 2021 - 20:06


« Je vais m’en occuper. » C’est un soupir de soulagement qui file entre tes lèvres, sachant qu’il comprend parfaitement pourquoi maintenant plus que jamais, vous ne pouvez plus vraiment vous permettre de ne pas être capable d’être rejoignable en tout temps, en toute circonstance. Certes, la vie continuait et la dernière chose que tu voulais, c’est que l’un de vous arrête de vaquer à son quotidien parce que tu es enceinte et que c’est désormais légèrement compliquée, mais tu avais besoin de cette paix d’esprit de savoir que même s’il se trouvait loin, pour la promotion de son livre ou toute autre raison qui pourrait le faire sortir de Brisbane dans les semaines à venir, au moins tu aurais toujours un fil direct avec lui. « Je peux aller choisir un modèle avec toi si tu veux. Quelque chose avec des données. Tu vas voir, c’est révolutionnaire. » Tu te moques de lui parce que c’est bien plus simple de s’attarder encore quelques secondes de plus sur son téléphone portable que d’être obligée de plonger directement dans le vif du sujet qui te fait encore bien trop peur. Peur parce qu’une fois que Wyatt au courant de la situation, tu sais que tout va prendre une tangente bien plus réelle, bien plus inquiétante même, quand tu connais assez le Parker pour savoir qu’il ne sera pas complètement satisfait et rassuré tant qu’il n’aura pas lui-même discuter avec ton médecin, qui ne pourra pas lui promettre ce qu’il voudrait entendre. Que tout irait absolument bien.

Sa main sur ton ventre te rappelle à l’ordre toutefois, tout comme cette unique question qui t’oblige à lui expliquer la situation dans son ensemble. « Merde, va presque falloir que je lui dise merci. » Tu échappes un minime rire, bien incapable de réellement apprécier la tentative d’humour du Parker. La relation entre ta meilleure amie et ton ex n’avait jamais été idéale mais Talia, comparativement à bien des gens, n’avaient jamais jugé ta relation avec Wyatt. Elle était d’ailleurs l’une de seules qui attendaient avec impatience l’arrivée de votre garçon et dans une autre situation, dans un autre moment, tu lui rappellerais tout ça, au Parker, mais maintenant n’est clairement pas le moment de se lancer dans une discussion sur la Choudhry quand Wyatt n’attend que des explications sur ta santé et celle de votre fils. Le mot est lourd dès qu’il quitte tes lèvres et sans surprise, il n’a aucune idée de quoi tu parles. Toi non plus, tu n’aurais pas su, si on n’avait pas pris la peine de te l’expliquer, quinze fois plutôt qu’une. « De la pré-… Quoi? » « Prééclampsie. » que tu répètes, comme si ça allait lui apporter la moindre explication. « C’est grave? » Évidemment que c’est sa première question. Et évidemment que tu ne peux pas lui mentir. C’est bien la seule règle entre vous deux que vous vous devez de respecter, peu importe ce qui se passe. « Ça peut l’être, oui. » Tu souffles difficilement alors que tu évites son regard à tout prix. Tu sais que s’il lit la panique dans tes yeux ou que tu lis celle dans les siens, tout va s’effondrer autour de toi et tu ne peux pas te le permettre.

« Ça veut dire quoi pour toi? » Un autre soupir. Tu prends quelques secondes, tentes de te souvenir de tous les points qui ont été soulevé par le médecin. « Ça veut dire que je fais de la haute pression et que je pourrais développer des problèmes au niveau de mes reins. » Tu n’as pas compris pourquoi tes reins se trouvaient impliqués dans tout ça, mais tu te souviens que le médecin a mentionné des traces de protéines dans tes urines, ce qui peut être un indicateur que tes reins ne fonctionnent pas aussi bien qu’ils le devraient. « Et pour lui? » « Que si mes symptômes s’aggravent, il va devoir naître de manière prématurée… » Tu baisses les yeux sur ton ventre que tu ne cesses de flatter, ce à quoi votre fils continue de répondre en bougeant beaucoup. « Il n’y a pas de traitement pour la prééclampsie. La seule solution, c’est de mettre l’enfant au monde. Mais c’est trop tôt. » Pour votre fils. Pour toi aussi. Tu ne te sens pas prête et après la journée d’hier, tu n’es pas certaine de te sentir prête un jour.  « On avait dit plus de cachotteries. » Tu te pinces les lèvres. Tu n’as toujours pas osé relever le regard. Tu vois sa jambe qui saute, preuve de son stress qui ne cesse d’augmenter, ce qui n’aide en rien à gérer ta propre nervosité. Tu places tes doigts sur sa cuisse pour arrêter le sautement, mais aussi pour te donner un contact avec lui dont tu as terriblement besoin en ce moment. « Je pensais vraiment que c’était rien de grave… » Tu ne comprends toujours pas comment une migraine et un étourdissement puissent avoir mener à quelque chose d’aussi effrayant en si peu de temps. « Ils m’ont suggéré de prendre des aspirines pour garder ma pression aussi base que possible, et je dois me rendre à l’hôpital deux fois par semaine maintenant. Ils vont vérifier ma pression et s’assurer que mes reins fonctionnent toujours bien. » Tu relèves enfin la tête pour croiser son regard et t’efforces de paraître en confiance, même si tu ne l’es pas. Pas du tout. « Pour l’instant, c’est encore gérable. Et je vais tout faire pour que ça le reste. » Même si au final, tu es loin d’avoir autant de contrôle que tu aimerais vous le faire croire.
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyMer 13 Oct 2021 - 21:59


« Prééclampsie. » A tes souhaits.

J’observe son profil tandis que ses yeux papillonnent de partout excepter en direction de mon visage. Je cherche à comprendre ce qu’elle pourrait bien me cacher, mais je crois que la vérité s’arrête sur le mot étrange qu’elle vient de prononcer. Un verdict de médecin, des mots que l’on est bien incapable de comprendre sans que tout ne soit expliquer une centaine de fois. Je tente de me concentrer, fouille dans ma mémoire, essaye de me repasser les différents passages chez son praticien, mais jamais je n’avais entendu ce mot auparavant. Il avait parlé de risque pourtant, à cause de l’âge, de la première fausse-couche et tout le blabla. Jamais on n’avait évoqué une complication avec un nom aussi barbare. « Ça peut l’être, oui. » Forcément. Avec notre chance, on ne pouvait pas piocher le seul truc qui n’avait pas grande importance. Il fallait que cela soit au top niveau de tout ce qu’elle devait éviter de chopper. Si tant est si bien que le mot affreux est lié à une bactérie ou je ne sais quoi.

« Ça veut dire que je fais de la haute pression et que je pourrais développer des problèmes au niveau de mes reins. » Une tension trop élevée ça arrive bien à tout le monde, non ? Les reins, c’est bien un tout autre chapitre, ce n’est jamais bon lorsqu’un médecin évoque un problème aux reins, j’ai vu assez de séries et de films pour avoir au moins relevé ce détail. Et bébé dans tout ça ? « Que si mes symptômes s’aggravent, il va devoir naître de manière prématurée… » And my heart skipped a beat. C’est donc cela que l’on appelle l’instinct paternel. Ce truc qui vous ravage de l’intérieur dès l’instant où votre enfant pourrait être en danger ? Il n’est même pas encore né, on ne lui a même pas trouvé un prénom que déjà tout s’accélère dans un précipice de possibilités. « Il n’y a pas de traitement pour la prééclampsie. La seule solution, c’est de mettre l’enfant au monde. Mais c’est trop tôt. » C’est trop tôt pour tout le monde, mais surtout pour lui. Je n’ai jamais vraiment suivi les histoires de semaine, mais il devrait naître à Noël si tout se passe bien et on est encore véritablement loin de cette période. Si mon visage reste neutre, c’est ma jambe nerveuse qui trahit toutes les pensées qui défilent à vive allure. Le geste m’énerve, mais c’est bien tout ce que j’ai trouvé pour ne pas l’assaillir de questions supplémentaires tandis que je m’efforce de ne pas imaginer le pire des scénarios. C’est lorsque la main de Rosalie vient stopper mon geste que je relève enfin les yeux vers elle. Son visage est pâle et sans arrêt ses yeux dansent de tous les côtés pour ne jamais avoir le malheur de croiser les miens. Mes doigts viennent s’enrouler autour de son poignet dans un geste ferme. « Eh… » J’ai beau attendre quelques secondes, ses prunelles restent fixer sur le tapis du salon. « Tout va bien se passer. » In extremis, je retiens une promesse que je ne serais jamais en mesurer d’honorer. Je ne veux rien promettre tant que je n’aurais pas compris, tant que tout ne sera pas clair pour moi dans ce charabia qui a tant de mal à faire sens.

« Je pensais vraiment que c’était rien de grave… » - « Tu ne pouvais pas savoir. » Connaître la moindre de ses réactions me donne l’avantage d’anticiper ce qui semble se tramer dans son esprit. Elle ne doit pas se rendre coupable d’une variable qu’elle est bien incapable de pouvoir maîtriser. La vie a toujours su nous jouer son jeu le plus pourri, mais ce n’est pas le moment de baisser les bras. « Ils m’ont suggéré de prendre des aspirines pour garder ma pression aussi base que possible, et je dois me rendre à l’hôpital deux fois par semaine maintenant. Ils vont vérifier ma pression et s’assurer que mes reins fonctionnent toujours bien. » De manière bête et automatique, je hoche la tête. « D’accord. » Rendez-vous deux fois par semaine, c’est noté. L’aspirine pour la tension ? Faudrait quand même vérifier. Les reins, il faut faire quoi pour les reins ? Boire beaucoup d’eau ou quelque chose dans le genre. Cela doit bien être noté quelque part dans un manuel de médecine pour les débutants. « Pour l’instant, c’est encore gérable. Et je vais tout faire pour que ça le reste. » Je l’entends à peine Rosalie quand mon cerveau bataille pour couvrir tout le terrain, pour s’attarder sur les solutions plutôt que le fatalisme de la situation. Le tout s’enraille dès que mes questions se heurtent à mon manque évident de connaissance dès qu’il s’agit de grossesse ou du corps de la femme. Voilà que ma jambe tressaute à nouveau qu’importe si la main de la brune n’a jamais quitté ma cuisse. Et alors que je m’énerve, alors que j’ai besoin de réponse, je finis par apercevoir son ordinateur portable sur la table basse. « Je peux ? »

Je n’ai pas attendu son autorisation pour me saisir de l’objet et aller m’installer à la grande table de la salle à manger. Par réflexe et parce qu’il fallait calmer mes nerfs, je sors mon paquet de cigarettes, faisant rouler entre mes doigts un tube de papier et de tabac. Juste pour la sensation, juste pour rester concentré. En quelques minutes, j’ai ouvert plusieurs onglets internet en tapant tous les mots-clés qui pouvaient me venir en tête. Il me faudra un temps encore pour lire, pour comprendre, pour trouver des témoignages rassurant et d’autre complètement flippant. En moins d’une demi-heure, j’amasse toutes les connaissances possibles sur le sujet, je sauvegarde des sites qui me paraissent importants, je fais le tri dans les informations. « Il va falloir que tu restes coucher le plus possible. » Et cela, je le sais d’avance, ça va être une vraie bataille. « Et pas jouer la têtue, Rosalie. » Il va falloir que je reste ici, je crois. Un coup d’œil à ma montre m’apprend que Wendy devrait déjà être debout pour partir travailler et je réalise que la gamine n’est probablement pas dans l’appartement. « Elle est où Wendy ? »
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyJeu 14 Oct 2021 - 11:46


« Tout va bien se passer. »
« T’en sais rien, Wyatt. »

Ce n’est pas que tu cherches à être défaitiste ou fataliste. Ce n’est même pas que tu cherches une réaction quelconque de sa part comme tu as si souvent su le faire par le passé. C’est seulement que tu n’es pas rassurée, pas le moins du monde, et autant tu voulais les entendre ces mots-là quand il est arrivé, autant tu n’arrives pas à les croire maintenant qu’il les dit. Pas avec sa jambe qui ne cesse de trembler et son regard que tu devines nerveux sans même avoir à lever les yeux vers lui. Pas quand il y a tant de variables qui vous sont encore inconnues et hors de votre contrôle. Tu savais que la grossesse pouvait se compliquer au fil des semaines, ça faisait des mois qu’on te préparait à cette éventualité après tout. Ton âge, le déni, la fausse-couche, tu les as tous entendus des centaines de fois, tes putains de facteurs de risques. C’était une chose de gérer avec la possibilité de quelque chose, un flou qui plane au-dessus de vos têtes sans réellement vous toucher. C’est autre chose complètement quand le flou devient concret, quand la complication porte un nom et des conséquences qui ne sont plus que quelque chose qui peut arriver aux autres, mais quelque chose qui risquerait réellement de t’arriver à toi, à lui. À ce bébé que tu t’es promise de protéger sans même être en mesure de le faire alors qu’il grandit encore au fond de toi. « Tu ne pouvais pas savoir. » Tu secoues la tête. Tu aurais dû savoir. Avoir un pressentiment, n’importe quoi. L’instinct maternel, ce n’est pas censé commencé dès les premiers instants? Il n’est même né que t’es déjà persuadée que ça ne te viendra pas, à toi. « J’aurais attendu Wyatt. Je serais pas allée à l’hôpital, si Talia m’avait pas forcé… » Alors évidemment qu’elle t’étouffe, la culpabilité. Celle qui te souffle à l’oreille que tu vas être une mauvaise mère. Celle qui te rappelle constamment qu’il n’aurait jamais dû avoir lieu, cet accident.

Tu trouves tout de même assez de contrôle pour lui expliquer le plan pour les semaines à venir, ce qui a été recommandé par le médecin jusqu’à maintenant et les suivis qui redoublent en fréquence jusqu’à la date de l’accouchement qui devra sans doute être choisit bientôt. Impossible que les médecins te laissent aller à terme désormais, même si tu n’as pas encore assimilé complètement l’information. Wyatt ne réagit pas vraiment, il hoche la tête, déjà perdu dans ses propres doutes, ses propres questionnements auxquels tu n’aurais aucune réponse à lui donner parce que tu as déjà tout oublié, en plus de la fatigue et du stress qui t’embrouillent l’esprit de manière considérable. Tes doigts continuent de s’accrocher à sa cuisse qui a recommencé à trembler malgré ton contact. Vous évitez tous les deux de vous regarder et l’ambiance est terriblement lourde dans ton salon alors que Wyatt te sort légèrement de tes pensées en pointant ton ordinateur portable. « Je peux? » Tu fais signe que oui de la tête quand bien même il n’attend pas ta réponse pour se lever et s’en emparer avant de prendre place à la table de la cuisine. Tu n’as pas le courage de le suivre, pas la force de suivre ce que tu devines être des recherches sur le mot prééclampsie et toutes les informations terrifiantes qui l’entoure. Alors tu restes assise sur le canapé, à regarder l’écran de ta télévision que tu ne prends même pas la peine d’allumée, ton esprit complètement ailleurs. Rien de tout ça ne fait de sens. Et il y a ta migraine, qui est revenue comme une visite dont tu ne t’ennuyais pas, qui te rappelle maintenant sournoisement qu’elle est un symptôme de cette complication qui te terrifie.

Après ce qui semble être une éternité, la voix de Wyatt s’élève à nouveau dans le loft et tu te tournes finalement vers lui. Tu remarques ce qui était autrefois une cigarette et qui n’est maintenant plus qu’un tas de tabac sur la table alors que l’attention du Parker est toujours portée sur l’écran de ton ordinateur. « Il va falloir que tu restes coucher le plus possible. » Tu fronces les sourcils légèrement. « Le médecin ne m’a pas parlé de ça. » Tu n’es pas ce genre de filles là, il le sait Wyatt. De celles qui sont capables de passer des journées entières couchées à ne rien faire, à s’occuper devant la télé. C’est sans doute pour ça qu’il se permet un commentaire qui se veut bien peu subtil. « Et pas jouer la têtue, Rosalie. » Tu lâches un long soupir avant de te lever, seulement pour être obligée de te rasseoir aussitôt alors qu’une nouvelle vague de tournis t’assomme et te fasse flancher les jambes aussitôt. Tu passes une main sur ton front, prends quelques secondes pour te remettre et réessaye de te lever, sans flancher cette fois et t’approches de la chaise où Wyatt est toujours assis. « Je vais me ménager. C’est promis. » Tu ne pouvais pas lui promettre que tu allais passer tes journées allongées, il te connaît trop bien pour savoir que tu en serais tout simplement incapable, mais tu n’as pas l’intention de mettre votre fils en danger, ça aussi, il le sait. « Elle est où Wendy? » Tu hausses les épaules, surprise et légèrement confuse de l’intérêt que porte soudainement Wyatt pour les déplacements de ta petite sœur. « Je sais pas. Elle est pas rentrée dormir. Je tiens pas son agenda. » Et même si tu aurais voulu le savoir, ta petite sœur avait rendu ça clair dès le départ que sa présence ici ne voulait pas dire qu’elle était à la recherche d’une nouvelle mère qui la surveillerait constamment, chose que tu n’avais pas vraiment le temps de faire de toute façon avec tout ce qui se passait dans ta vie. C’est à ce moment-là toutefois que tu compris où Wyatt voulait en venir avec sa question et tout de suite, tu te mis à secouer la tête. « J’ai pas besoin qu’on me surveille Wyatt. Je sais encore comment m’occuper de moi. » Prendre ça relax. En faire le moins possible. Te reposer au maximum. Ça ne te viendrait pas naturellement, mais tu pourrais le faire. Pour votre bébé, tu apprendrais à le faire. « Je suis enceinte, pas mourante. » Et le choix de mot n’aurait pas pu être plus douteux, évidemment.
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyMar 19 Oct 2021 - 23:40


« J’aurais attendu Wyatt. Je serais pas allée à l’hôpital, si Talia m’avait pas forcé… » Elle résonne dans chacun de ses mots, la culpabilité. Comme s’il avait été possible pour elle de prévoir un tel retournement de situation. Comme si une alarme aurait dû se déclencher pour lui faire prendre conscience d’un quelconque danger. Bien sûr que le médecin lui avait parler de potentielle complication, mais est-ce qu’un mal de crâne et un léger étourdissement pouvaient entrer dans la liste des situations à risque. « Tu ne pouvais pas savoir. » que j’insiste malgré tout quand je comprends que ce n’était pas une légère migraine qui aurait pu lui donner la puce à l’oreille. Talia avait eu la bonne réaction dans le doute, mais Rosalie ne devait pas se blâmer pour quelque chose qu’elle était bien incapable de contrôler.

Malgré la fatigue, et la frayeur qu’elle semble avoir vécue, Rosalie prend le temps de me détailler les propos du médecin. Tout semble assez confus tant, le jargon se veut barbare et loin d’être accessible pour le commun des mortels. Elle évoque une tension trop élevée et des problèmes de reins qui font courir les pires des scénarios dans mon esprit bien trop enclin au désastre. Je pourrais attendre le prochain rendez-vous dans quelques jours, mais je suis bien incapable de rester en place sans faire mes propres recherches. J’ai besoin de prendre cinq minutes, de lire dans mon coin, de me faire une idée pour ne pas virer dingue à nourrir les cauchemars qui s’implantent déjà sous ma peau. « Cinq minutes. » J’annonce dans le vide quand l’ordinateur est déjà entre mes mains.

Il n’y a rien de pire que de s’informer dans un problème médical sur le net tant on peut lire tout et n’importe quoi. Sous mes yeux, se succèdent les définitions en tout genre, mais surtout un certain nombre de témoignages qui m’entraînent alors sur les montagnes russes des émotions. Un paragraphe m’assure que tout ira bien pour eux quand le second me fait envisager de la perdre elle, puis de le perdre lui et enfin de perdre les deux. C’est ma propre tension qui semble affoler les statistiques tandis que je massacre ma cigarette sur la table et que les clics s’enchaînent de manière frénétique. Inconsciemment – ou non – je finis par sélectionner tout ce qui me donne à croire que tout ira bien jusqu’à la naissance si Rosie s’accorde à faire attention. Les mêmes conseils reviennent en boucle et cela me paraît alors important. « Le médecin ne m’a pas parlé de ça. » Problème encore un interne à la con. « Sur le côté, gauche, c’est meilleur pour la circulation du sens. » Cinq minutes à surfer sur le net et voilà que je me prends pour un diplômé de médecine à prodiguer des conseils. Tout ce que je souhaite, pourtant, c’est qu’elle m’écoute, qu’elle se ménage surtout. L’idée même qui leur arrive quelque chose est en train de me bouffer quand pourtant, elle arrive à mes côtés. « Je vais me ménager. C’est promis. » D’avance, je sais déceler le léger mensonge qui traîne derrière l’affirmation quand elle est bien incapable de passer le reste de sa grossesse à lever le pied. Mes doigts finissent de réduire en miettes le tabac qui s’effrite jusqu’au sol tandis que je cherche à grappiller quelques informations encore. Les sites s’enchaînent sans que je ne réalise réellement que je lis à répétition les mêmes informations. À trop vouloir tout anticiper, j’entends à peine les reproches déjà évoquer. « J’ai pas besoin qu’on me surveille Wyatt. Je sais encore comment m’occuper de moi. » - « Hmm. » Là, je lis encore qu’un malaise peut surgir à tout instant, puis dans cet article, on parle d’une prise en charge rapide si la maman rencontre le moindre problème. Et je ne sais faire autrement qu’envisager le pire quand il paraît évident que je ne serais renié plus longtemps tout ce que cette grossesse fait remonter à la surface. Je refuse de perdre qui que ce soit, qu’important si cela l’enchante ou pas. « Je suis enceinte, pas mourante. » Le bruit de la chaise que je tourne sur le sol résonne dans un grincement. « Tu te crois drôle ? » D’un geste rageur, je viens fermer l’ordinateur. « Ton sarcasme à deux balles, tu te le gardes, Rosalie. » Elle seule saura deviner que c’est l’inquiétude qui se cache sous les mots balancer avec dureté et je ne cesserais de la contredire dans le seul but de mettre à distance la moindre émotion. Elle souhaitait savoir à quel point je souhaitais m’impliquer. Si j’avais été incapable de formuler une réponse cohérente, tout s’alignerait sous ses yeux, de mon retour précipité à ma nervosité depuis l’annonce de son diagnostic.

La tension ne va cesser de monter quand elle se culpabilise pour le bébé, quand je suis trop fatigué pour savoir anticiper le moindre doute qu’elle saura présenter. « Tu devrais aller te reposer. » C’est bien ce que le médecin semble lui avoir demandé et je remarque assez facilement qu’elle n’a pas fermer l’œil depuis sa sortie de l’hôpital. Je vais devoir appeler Boyd pour mettre en place un arrangement, pour décaler certaines choses. Il ne va pas être heureux l’éditeur, mais ce n’est pas comme si j’allais lui laisser le choix. « Il est quand ton prochain rendez-vous ? » Je suis censé m’en aller, on ne devait pas jouer l’ambiguïté, je devais pas retomber dans ce scénario bidonné où le moindre grain de riz venait me rappeler à des sentiments que j’avais juré d’oublier.
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Message(#) Sujet: Re: i flew up to your arms (craker #15) i flew up to your arms (craker #15)  EmptyMer 20 Oct 2021 - 8:13


Tu ne l’entends même pas, quand Wyatt essaye de se faire rassurant face à cette culpabilité qui t’engouffre de ne pas avoir eu le réflexe d’agir, d’aller t’assurer que tout allait bien vu ta migraine, vu tes étourdissements et ton souffle court sans aucune raison. C’est la fatigue, la peur et la nervosité qui parlent pour toi ça ne cesse de tourner dans ta tête et que tu tentes de faire sens de la situation au fur à et mesure que tu expliques tes symptômes et les possibles complications et conséquences à Wyatt qui écoute sans toutefois réellement comprendre. C’est sur l’ordinateur qu’il finit par diriger toute son attention alors qu’il cherche des réponses que tu ne saurais lui donner, même si tu n’es pas pleinement convaincue que docteur internet soit la meilleure ressource à consulter dans la situation actuelle. « Cinq minutes. » qu’il lance, le regard déjà collé sur ton écran d’ordinateur et tu ne cherches pas à l’arrêter. Tu utilises les minutes qui filent pour fermer les yeux légèrement, te concentrant sur les différents mouvements de votre fils. Tu comptes les coups, comme on t’a dit de le faire, même si dans l’immédiat, il n’y a rien d’inquiétant dans le pattern de ses mouvements. Comme toujours quand tu es immobile, il te fait savoir sa présence, aussi actif qu’à son habitude, ce qui réussit à calmer tes doutes et ta culpabilité ne serait-ce qu’un petit peu.

Quand tu ouvres à nouveau les yeux, tu remarques d’abord l’amas de tabac sur le coin de la table, cigarette malmenée par Wyatt pendant ses recherches. Il commence déjà à t’offrir des conseils de docteur internet et tu n’es pas certaine d’être fan de ses trouvailles. « Sur le côté gauche, c’est meilleur pour la circulation du sang. » Ah bon. Tu hoches la tête, gardes l’information dans un coin de ta mémoire pour en discuter avec un vrai professionnel de la santé. Tu sais toutefois qu’il veut bien faire Wyatt, alors tu ne cherches pas non plus à faire ta difficile, même s’il te connaît assez pour savoir qu’être au repos ne sera pas une partie de plaisir pour toi. Elle est tout de même sincère, ta promesse de te ménager, parce que tu ne comptes pas mettre votre fils en danger, ni te mettre en danger par extension. Wyatt continue de fouiller sur le net pour diverses informations, tu vois les sites qui changent, les mots tapés dans la barre de recherche et la question sur ta petite sœur te fait comprendre un peu mieux les intentions du père de ton enfant. « Hmm. » C’est à peine s’il t’écoute et sur le coup, il faut dire que ça t’agace un peu, alors que tu tentes de lire par-dessus son épaule sans réellement y parvenir tant il change d’écran rapidement. Alors peut-être que c’est ton agacement qui prend temporairement le dessus, mêlé à la fatigue de ne pas avoir dormi de la nuit et le stress qui semble enfin redescendre un peu pour laisser place à ce côté plus brusque de ta personnalité qui comme toujours, ne plaît pas au Parker. Le bruit de la chaise sur le parquet t’arrache une grimace alors qu’il t’offre un regard noir. « Tu te crois drôle? » Il ferme l’écran d’ordinateur d’un coup brusque, ce qui t’arrache un rire. « Très. » Rien comme une tentative d’humour mal-placée pour faire descendre – ou augmenter, oups – la tension de tout le monde. Il se lève tout en continuant de te foudroyer du regard. « Ton sarcasme à deux balles, tu te le gardes, Rosalie. » Vos regards ne se lâchent pas pendant quelques secondes et tu ne sais pas si c’est son air sévère ou cet éternel déjà-vu de scènes qui commencent en haussant le ton et qui se finissent entre les draps, mais voilà que tu as l’impression que l’air autour de vous est bien plus lourd, l’ambiance complètement différente. Tu attrapes sa main pour la mettre à nouveau sur ton ventre, là où votre garçon s’empresse de répondre. « On va bien. » Et pour aujourd’hui, c’est bien tout ce qui doit compter.

Ta respiration s’accélère sans réelle raison alors que tes yeux se mettent à loucher sur tous ses endroits sur lesquels tu t’interdis de t’attarder trop longuement depuis des semaines déjà. Sur ses lèvres. Sur sa nuque, à cet endroit précis que tu sais particulièrement sensible. Sur son torse dont tu devines trop facilement la définition sous l’étoffe de son chandail. Tu retiens l’envie de faire glisser sa main sur tes hanches, l’envie d’agripper les siennes. Tu n’as même pas réalisé dans le moment que tes doigts se sont mis à caresser le dos de sa main. C’est seulement lorsque sa voix s’élève entre vous deux que tu arrêtes le mouvement, sans toutefois retirer ta main. « Tu devrais aller te reposer. » Tu te râcles la gorge légèrement, comme s’il venait de te sortir de tes pensées (ce qu’il vient clairement de faire). « J’arrive pas à dormir. » Ce n’était pas à défaut d’avoir essayé pourtant, mais tu ne faisais que tourner constamment dans ton lit, ressassant éternellement tout ce qui s’était passé la veille. « Il est quand ton prochain rendez-vous? » « Dans trois jours. » Et en attendant, il vous fallait prendre votre mal en patience et ne pas vous imaginer le pire. Suivre les conseils de docteur internet à défaut d’avoir reçu des indications précises des vrais professionnels. Tes yeux cessent de papillonner partout sur son corps et s’attardent finalement sur son visage. « Merci d’être rentré. » Tu avais beau avoir dit qu’il n’avait pas besoin de revenir si vite quand il est arrivé, la vérité c’est que tu te sentais déjà un peu mieux de savoir qu’il était là, d’avoir pu en parler avec lui. De savoir qu’au bout de tout, tu n’étais pas toute seule dans tout ça. Sans vraiment y réfléchir, tu viens poser une main sur sa joue. Ton visage s’approche doucement du sien et si tu jures venir l’embrasser sur la joue, c’est plutôt à la commissure de ses lèvres que tu viens poser les tiennes, là où tu t’attardes un peu trop longtemps, le besoin de le sentir près de toi soudainement trop grand et faisant disparaître tout le reste, toutes les règles maladroitement imposées entre vous depuis quelques semaines.
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