| letters to remember (james #1) | |
| Auteur | Message |
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ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5395 POINTS : 410 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (09) kieran #1 › nathan #1 › lewis #5 › millie #2 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Dim 10 Jan 2021 - 23:13 | |
| Minutieusement, je découpe le tissu. À chaque coup de ciseau, la matière tombe en cascade sur mes genoux. Peu à peu, dans ce petit coin aménagé de manière rudimentaire, je reprends coup à mes premiers amours. Sentir la soie glisser sous la pulpe de mes doigts, frémir au bruit du ciseau qui tranche, tirer la langue à chaque nouveau coup d’aiguille. C’est comme remonter à cheval, les instincts reviennent toujours plus nombreux et les idées fourmillent par milliers. Elles qui avaient dû partir s’enfermer dans la cave de mon esprit pour ne pas contrer l’image que Lawrence avait de ma personne. Depuis mon retour à Brisbane, j’ai l’impression de respirer à nouveau. Rien n’est sûr, tout repose sur le fil du rasoir, mais la passion n’en démord pas, elle est plus forte que tout. Je couds pour le plaisir de porter mes créations. Je couds pour me détendre, pour me changer les idées. Et au fur et à mesure des jours, je réalise que ce n’est jamais assez, que cherche un boulot alimentaire dans un café ne me passionne en rien. Je veux toucher à ma passion de nouveau, traîner parmi les machines à coudre et oublier de retirer mon bracelet porte épingle lorsque je pars chez moi. J’ai besoin de retrouver ce qui me fait vibrer, l’agitation d’un atelier de couture.
Durant des jours entier, j’ai hésité, j’ai repensé à ce stage qui avait complètement chamboulé ma vision de la couture, celui qui m’avait donné envie de voir plus loin, de créer toujours plus. Il m’aura fallu des heures devant le miroir de la petite salle de bain de Lucia, pour prendre une décision sur ma tenue. C’était important, je devais faire attention aux moindres détails pour me rendre là-bas. Exit les tee-shirts noirs bien trop grand que Lawrence s’entêtait à me faire porter, adieu le vieux jean slim abîmé par le temps. C’est tremblant que jamais que mon choix s’arrête sur une tenue de ma création. Une longue robe bohème que je n’ai encore jamais portée. J’accessoirise le tout avec des bracelets et des bagues, hésite encore un peu, mais décide de laisser mes cheveux blonds lâchés. C’est un bon choix, il me semble. Et pourtant, il me faudra encore près d’une heure pour oser sortir de l’appartement.
Le building s’étend sous mes yeux ébahis. Rien n’a changer ici. Les Weatherton avaient choisi le seul bâtiment qui jure avec le reste de la rue. L’architecture est aussi brute qu’élégante, comme un clin d’œil aux créations de la famille. Je n’avais pas mis les pieds sur le sol marbré depuis ce qui me semble être une véritable éternité. Mains tremblantes, je m’avance vers l’accueil. Personne ne m’attend, mais j’avais besoin de temps, besoin de faire cela sur un coup de tête. « Bonjour Mademoiselle. » Je souris à la réceptionniste et me mords la lèvre alors qu’elle semble me dévisager. C’était trop, je n’aurais pas dû mettre autant de couleur. Qu’est-ce que Lawrence penserait de moi ? Que je viens mes atouts pour un stupide job. « Vous avez rendez-vous mademoiselle ? » Un souffle m’échappe alors que je reprends possession de mes moyens, secouant la tête de gauche à droite. « Non. » que j’avoue timidement. « Mais… Est-ce que vous pourriez dire à James Weatherton que Shiloh Atkins souhaiterais le voir. » Définition même du culot lorsque je ne sais même pas si le jeune homme se souviendra de moi. « Je travaillais ici avant. » que je souligne au regard interrogateur de la réceptionniste. Elle attrape son téléphone et me demande de patienter. « Merci. » que je murmure avant de m’éloigner un peu pour aller vers l’espace d’attente. Je suis nerveuse, les talons de mes chaussures claque sur le sol alors que je commence à tourner en rond. Est-ce qu’il va venir ?
@james weatherton |
| | | | (#)Sam 16 Jan 2021 - 19:40 | |
| Le début de l'année voyait toujours l'atelier se remplir d'une intense effervescence et s'il y a encore quelques jours tout le monde pensait encore aux fêtes et aux vœux échangés entre deux coupes de champagne, à présent seule comptait l'imminence de ce départ à Paris. Une deadline fatidique pour Weatherton, qui après une année compliquée et décevante comptait sur ses clients européens pour inverser la tendance. La Fashion Week était la vitrine rêvée pour faire parler de leur dernière collection et oublier leurs ventes en baisse et pour James, l'enjeu était d'autant plus grand qu'il n'y représenterait pas seulement la marque mais aussi sa famille et plusieurs générations de créateurs et d'hommes d'affaire qui avaient dédié leur vie à l'entreprise. Il n'était pas question qu'on se souvienne d'eux pour autre chose que la splendeur de leurs robes ou le mystère derrière les tableaux qui verraient défiler leurs mannequins, et c'est pour ça que personne ne comptait plus ses heures pour tout finaliser dans les temps. Chaque création avait déjà individuellement réclamé plusieurs centaines d'heures de travail mais ici chacun le savait, il faudrait reprendre les tous derniers détails de chaque robe jusqu'au dernier moment. C'était le prix de l'excellence, et elle impliquait des sacrifices. James lui-même en faisait sans doute plus que quiconque en dédiant le plus clair de ses journées aux préparatifs de l’événement – bien qu'il dirait que sa vie n'était de toute façon pas très exaltante en dehors de ces murs et qu'il était tout aussi bien ici à travailler qu'ailleurs.
« N'oubliez pas de remettre les étoffes sur les robes une fois que vous aurez fini de travailler dessus. » Sa voix portait toujours d'un bout à l'autre de la salle sans qu'il n'ait jamais à forcer, par la force de l'habitude ses couturières savaient simplement quand prêter une attention particulière à ce qu'il disait. Et s'il les laissait travailler en toute autonomie sur leurs modèles, James portait toujours un regard paternel sur le travail de ses employées. Aucune ne manquait de talent, bien au contraire, mais leur jeunesse et leur fougue avaient parfois besoin d'être contenues et pour sa plus grande satisfaction elles avaient toujours hâte de se nourrir de ses conseils. Il n'était pas seulement là pour les former, il se devait aussi de les préparer à la réalité d'un milieu exigeant. Occupé à opérer ses propres retouches sur une robe ornée de paillettes iridescentes, une création nécessitant une minutie particulière, James détacha pourtant son regard du tissu pour le porter d'un bout à l'autre de la pièce. A cette heure-ci Archie devrait normalement déjà avoir investi les lieux pour s'imprégner de leur ambiance de travail, et James avait aussi besoin de voir avec lui quelques détails de leur périple parisien. Il se surprit donc à déplorer son absence, lui qu'il s'habituait déjà à le voir pousser la porte de l'atelier depuis la signature du contrat. Perdu dans ses pensées, James ne prêta pas tout de suite attention à la sonnerie de téléphone émanant de son bureau. C'est au bout de deux sonneries qu'il s'interrompit pour aller décrocher, non sans comme souvent laisser échapper un soupire de frustration. « Allo ? Qui ça, vous dites ? » « Shiloh Atkins, elle dit qu'elle travaillait ici avant. » Le créateur se figea sous le coup de la surprise, ne s'attendant pas à entendre ce nom de la bouche de quiconque depuis que Shiloh avait quitté l'atelier il y a de ça plus de deux ans, laissant derrière elle de nombreuses interrogations. Dans sa précipitation, James n'avait pas refermé la porte de son bureau et les filles furent plusieurs à observer que l'expression de son visage avait changé du tout au tout. « Je descends dans une minute. » Et raccrochant le téléphone, il fit de nouveau face à ses employées. « On me demande à l'accueil. Continuez, c'est très bien. » Il n'avait ni le temps ni l'envie d'entrer dans les détails maintenant, personne n'avait intérêt à ce qu'elles se déconcentrent et James ne tenait pas à ce qu'elles puissent toutes en déduire ce qui le troublait ici légèrement.
Car s'il avait regretté le départ de Shiloh, il avait plus encore regretté l'absence de nouvelles qui avait suivi. Il avait investi tant d'énergie à la former du mieux possible qu'une part de lui avait été affectée qu'elle parte comme s'il n'était pas suffisamment évident qu'elle avait trouvé sa voie, ici, peu importe ce qu'elle déciderait de faire de son talent. Il ne s'attendait pas le moins du monde à ce que cette journée scelle leurs retrouvailles, pour autant il s'était bien trop questionné à l'époque pour lui fermer la porte aujourd'hui, alors qu'il n'y a encore pas si longtemps Shiloh faisait partie des talents bruts de Weatherton. Elle était promise à de grandes choses et avait été là, en plus du reste, lorsque son boulot était devenu son seul moyen de garder pied. Alors il emprunta l'ascenseur et laissa son regard balayer l'accueil sitôt ses deux pieds foulant le sol du rez-de-chaussée. Et elle était là, fidèle à la dernière image qu'il en avait gardé. A peu de choses près du moins, elle restait la Shiloh qu'il avait connu. « Shiloh Atkins, si je m'attendais à ça. » James aligna quelques pas jusqu'à elle et haussa un sourcil entendu, un fin sourire trahissant finalement le fond de sa pensée. Il était content de la voir, évidemment. « J'ai cru à un canular quand on m'a dit que tu attendais en bas. » Parce qu'il avait plus de chances de recevoir la visite d'un client ou d'un fournisseur que celle d'une ancienne stagiaire qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs années. La surprise n'avait rien de déplaisante, mais elle était totale. « Qu'est-ce qui me vaut ce plaisir ? » Elle pouvait être aussi bien de passage à Spring Hill que désireuse de passer dire bonjour, mais quelque chose au fond de son regard lui soufflait que c'était peut être plus que ça. « Très jolie robe, à propos. Je reconnaîtrais ta patte entre mille. » Parce qu'il savait de quoi elle était capable et tout ce qu'elle pourrait faire d'un talent comme le sien. Il l'avait vu chaque jour à l'époque et n'avait rien oublié de la passion qui semblait l'animer à chaque fois.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5395 POINTS : 410 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (09) kieran #1 › nathan #1 › lewis #5 › millie #2 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Lun 18 Jan 2021 - 0:23 | |
| C’est étrange de se retrouver dans ce hall d’immeuble. Ce sol que j’ai tant foulé durant des mois et des mois. Je me souviens encore parfaitement du chemin pour rejoindre l’atelier. Passer sa carte sur le pilier métallique, passer le portique, prendre l’ascenseur jusqu’au troisième étage, premier couloir à gauche puis la dernière porte, celle qui est toujours ouverte, celle d’où s’échappe le bruit des machines à coudre. Plus que jamais j’avais apprécié travailler dans ce lieu. Je sortais tout juste de mes études, petite débutante qui ne connaissait encore rien du milieu de la haute couture si ce n’est ce qu’elle avait étudier durant quatre années. Un rien m’impressionnait et plus particulièrement James Weatherton. Il avait une telle prestance lorsqu’il entrait dans l’atelier. Toutes les petites mains s’arrêtaient pour qu’il puisse vérifier le travail et donner des directs. Il ne se trompait jamais James, il avait l’œil pour le moindre détail. Je me souviens de tous les conseils qu’il avait su me prodiguer, jamais il n’était méchant pour le plaisir, il tranchait de manière juste pour toujours viser à frôler la perfection. Je n’avais rien oublié de lui et en tournant en rond dans ce hall, j’en suis à espérer qu’il n’avait rien oublié de moi.
« Shiloh Atkins, si je m'attendais à ça. » Sa voix résonne dans mon dos et je ne saurais réellement interpréter le ton qu’il emploie. Plus nerveuse que jamais, je me tourne afin de lui faire face. « Bonjour James. » Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que j’observe l’homme qui me fait face. Son costume est impeccablement taillé et ses cheveux arranger dans un style qui n’appartient qu’à lui. « J'ai cru à un canular quand on m'a dit que tu attendais en bas. » « Surprise. » Je n’avais pas prévenu, pas envoyer de message depuis ce qui semble être des années. Il s’attendait probablement à ne jamais me revoir et je comprends. J’étais partie sans me retourner et je l’ai regretté bien trop rapidement. La place que j’avais trouvée ici me manque plus que ce que je voudrais bien l’avouer. Désormais, il faut savoir s’il serait prêt à me donner une nouvelle chance. « Qu'est-ce qui me vaut ce plaisir ? » Je pourrais mentir et prétexter une visite de courtoisie, mais je ne veux pas lui cacher quoique ce soit. « Je suis de retour en ville. » Je crois que c’est la décision finale, celle sur laquelle je ne reviendrais pas. Je ne suis sûr de rien, mais je crois que c’est ici, à Brisbane, que je me sens le mieux. « Et… Je dois avouer que l’atelier me manque beaucoup. » que j’avoue à demi-mots, terrifiée à l’idée de croiser son regard. « Très jolie robe, à propos. Je reconnaîtrais ta patte entre mille. » Et mes joues s’enflamment dans une couleur vibrante de rouge. Ce n’est pas n’importe qui, qui viens de me faire un compliment sur ma création. L’avis de James compte pour mille. « Merci James. » Je bafouille presque. Elle est différente la Shiloh qui se dresse devant lui, envoler la confiance en soi. Je me balance sur mes pieds, manque presque de trébucher tant je me sens stresser d’avoir enfilé des vêtements qui me ressemblent, stresser d’oser aller de l’avant après tout ce qui a bien pu se passer. « J’ai tout appris de toi. » que je souligne encore un peu timidement avant de relever le regard vers lui. Enfin. Malgré tout ce qui me terrorise à l’intérieur. « Tu aurais un peu de temps pour un café ? » Et je réalise à quel point ma question peut être stupide tant il est toujours si occupé. « Enfin, je peux repasser. »
@james weatherton |
| | | | (#)Mer 27 Jan 2021 - 3:08 | |
| Dans une période aussi charnière que celle qui précédait les défilés de janvier et ce voyage à Paris que James et ses équipes préparaient depuis des mois, sa secrétaire savait qu'il valait mieux éviter de le déranger à moins d'avoir une excellente raison. C'est pour ça qu'il avait décroché son téléphone malgré l'effervescence qui régnait dans l'atelier, pour ça aussi qu'il s'attendait à recevoir une nouvelle qui viendrait possiblement impacter sa journée. Bonne ou mauvaise, il ne le sut pas au moment de décrocher mais pressentit dans la voix à l'autre bout du fil qu'aucune catastrophe n'était à déplorer. Les retards dans les livraisons de leurs tissus et matières premières étaient de loin ce qu'ils redoutaient tous le plus, surtout en ce moment. Et il n'y avait rien que James déteste davantage que de devoir régler lui-même ce genre de problèmes, ainsi son soulagement fut palpable au moment où il comprit qu'il n'aurait pas à se préoccuper de ce genre de détails aujourd'hui. Mais c'est bientôt la surprise qui l'envahit lorsque la secrétaire énonça un nom des plus familiers. Un nom que James n'avait pas entendu depuis au moins deux ans et qui ravivait son lot de surprises, alors que personne à Weatherton n'ignorait la déception qu'il avait éprouvé lorsque Shiloh Atkins les avait quitté. Elle avait été l'une de ces jeunes recrues qu'il avait eu à cœur de former avec les années et avec qui il avait noué un lien un peu spécial, lorsqu'il avait commencé à se voir en elle, tel qu'il était il y a encore quelques années lorsque son père ne lui avait pas encore donné sa chance et qu'il faisait tout pour la mériter. C'est en ça qu'il avait déploré son départ, et en ça qu'il se réjouissait de son retour. Quoi qu'il puisse signifier, la seule perspective de saluer celle qui avait longtemps été l'une de ses apprenties les plus prometteuses était agréable. James n'avait donc mis que quelques minutes à la rejoindre dans le hall et, sans qu'il en soit étonné, Shiloh avait à peine changé. « C'est le genre de surprise que j'aime avoir. » Comme en témoignait le fin sourire accroché à ses lèvres, tandis que de ses prunelles claires il scrutait le visage de la jeune homme comme si leur dernier échange appartenait à une autre vie. Ça n'était pas le cas, pour autant ne pas avoir eu de ses nouvelles depuis son départ avait été plus compliqué qu'il ne l'aurait cru. James prétendait souvent le contraire, mais il s'habituait à certaines présences et n'était pas quelqu'un qui vivait particulièrement bien qu'on l'abandonne. Sa mère n'avait plus qu'une place insignifiante dans sa vie, et une partie de lui en souffrait. Et depuis le décès d'Alessandro, chaque journée le renvoyait à l'évidence qu'aimer, c'était aussi prendre le risque de finir seul.
Le hall autrefois immense paraissait bien plus petit et chaleureux maintenant qu'il faisait face à celle qui avait marqué une partie de sa carrière de styliste sans même probablement en avoir eu conscience. « Comme tu peux le voir, ça n'a pas beaucoup changé ici. Quelques nouvelles têtes, simplement. » Les gens venaient et partaient, comme dans n'importe quelle entreprise, ils étaient tous les deux bien placés pour le savoir puisqu'il y a encore quelques années, Shiloh travaillait juste au-dessus de leur tête, dans cet atelier qui lui par contre n'avait pas changé. Toujours aussi animé, toujours rempli d'autant de passion, il y régnait la même ambiance quasi familiale que la dernière fois que Shiloh en avait foulé le sol. Seules les collections évoluaient, se réinventaient, révolutionnaient la mode et en bouleversaient les codes année après années. « Mais tu as toujours été talentueuse, Shiloh. Je le pensais à l'époque et je le pense toujours. » Et elle savait quel crédit accorder à ses paroles : James n'avait jamais été autre chose que sincère, parce qu'il avait toujours voulu qu'elle puisse se fier à son jugement. Quand quelque chose allait, Shiloh le savait dans la seconde. Même chose lorsque quelque chose ne lui convenait pas et que James le lui spécifiait avec la même honnêteté. Il n'avait jamais été dur par plaisir, mais il n'avait jamais fait preuve d'une indulgence qui ne lui aurait pas rendu service. Et Shiloh pouvait se vanter d'une chose : elle avait su se faire apprécier du créateur, qui à l'époque pensait la préparer à assumer des responsabilités aussi grandes que les siennes, un jour. « Bien sûr. » Il acquiesça à l'idée d'un café, prêt à mettre le boulot de coté pendant quelques instants. Certains diraient même que ça ne lui ferait pas de mal. « Tu reviens à peine, tu ne vas pas repartir maintenant. » Et si Shiloh avait fait l'effort de revenir le voir alors il pouvait faire celui de lui accorder un moment. « Suis-moi, on sera plus tranquilles à l'étage. » James lui emboîta le pas mais savait que Shiloh n'avait sûrement rien oublié du temps où elle passait la majeure partie de ses journées entre ces murs. Elle connaissait le chemin jusqu'à l'ascenseur autant qu'elle savait ce que renfermait la double porte de l'atelier. Ainsi, lorsqu'il lui intima de le suivre à l'intérieur, c'est sûrement de nombreux souvenirs que James raviva dans l'esprit de la jeune femme. « Installe-toi dans mon bureau, je reviens avec les cafés. » La machine n'était qu'à quelques mètres et si le café n'était sûrement pas meilleur qu'au coin de la rue, James songeait que Shiloh aurait peut être plaisir à redécouvrir cet endroit. Derrière la porte entre-ouverte se jouait la même scène que celle à laquelle Shiloh avait été habituée durant le temps qu'elle était restée à Weatherton : les couturières s'affairaient à terminer leurs modèles. « Tu disais tout à l'heure être de retour en ville. Ça fait longtemps que tu es revenue ? » Il souffla une fois réapparu, déposant un café brûlant face à la jeune femme avant de tirer sa chaise pour s'asseoir à ses cotés. Son intuition lui disait que non, et pas juste parce qu'il aurait plaisir à entendre qu'au milieu de ce qu'il imaginait être ses priorités, Shiloh avait jugé bon de faire un arrêt à Weatherton lorsque ses pas l'avaient ramené à Brisbane. « Je me suis inquiété de pas avoir eu de tes nouvelles, après ton départ. Et les filles m'en ont souvent demandé aussi. » Évidemment qu'il avait des tas de questions et l'envie de savoir ce qui s'était passé pour qu'elle disparaisse dans la nature sans plus donner signe de vie, mais c'était à elle de décider de ce qu'il était en droit de savoir ou non.
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leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
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(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Mar 2 Mar 2021 - 2:07 | |
| « C'est le genre de surprise que j'aime avoir. » Elle est étrange la sensation qui se dégage en moi alors que le sourire de James devient communicatif. C'est comme retrouver un vieil ami de toujours dans cette posture rassurante qui rappelle un peu la maison. Pour la première fois depuis mon retour en ville, j'ai soudainement la sensation d'être à ma place dans cet endroit que j'ai tant aimé fréquenter. Chaque couloir renferme un souvenir et, au-dessus de nos têtes, l'atelier dispose d'une boîte de pandore entremêler de mes meilleurs moments d'apprentissage comme des pierres précieuses que j'ai pris soin d'entretenir avec le temps. La méthode est un peu rouillée tant cela fait des semaines et des mois que je n'ai pas pratiqué à des fins professionnelles, mais la passion - elle - subsiste plus forte que jamais. « Comme tu peux le voir, ça n'a pas beaucoup changé ici. Quelques nouvelles têtes, simplement. » Je me doute que ce ne sont plus les mêmes petits doigts de fées qui d'affaires à l'étage, mais l'endroit lui diffuse toujours cette même chaleur. « J'avais oublié, à quel point, je me sentais bien ici. » Avec James comme mentor et les filles comme collègues, je me sentais bien. J'étais à ma place lorsque je retrouvais mon petit morceau d'atelier, mon bureau empli de croquis et diverses chutes de tissu. Des heures durant, je pouvais me perdre dans la réserve, pour trouver LA pièce parfaite, celle qui allait chambouler notre création et amener ce mordant qui est la signature de la maison. Tout me revient par vague, les conseils de l'homme qui se tient devant moi et ses compliments qui n'ont jamais tari avec le temps. Admirative de sa prestance, je rougis encore à chaque mot bienveillant de sa part. « Je suis vraiment très heureuse de te revoir. » que je murmure alors doucement. Heureuse d'avoir franchi le pas pour venir ici quand toutes mes pensées s'envolent encore bien trop régulièrement vers Sydney et surtout, vers lui. Oh, il détesterait me voir échanger ainsi avec un homme tel que James. Il aurait son mot à dire Lawrence, balancerait probablement que tout cela n'est que de la poudre aux yeux comme il aimait me le dire. Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'entendre sa voix qui plane encore au-dessus de moi. Je veux profiter de l'instant présent, renouer avec mes premiers amours.
« Tu reviens à peine, tu ne vas pas repartir maintenant. Suis-moi, on sera plus tranquilles à l'étage. » Je ne lui ferais pas répéter deux fois tant je suis heureuse à l'idée de revoir l'atelier. Les yeux fermés, je retrouve le chemin des bureaux, lance un sourire à la réceptionniste même si cette dernière semble nouvelle. Je n'ose pas m'aventurer bien plus loin, aller saluer celles qui me connaissent peut-être encore, mais j'entends déjà le bruit des machines, les discussions feutrés. « C'est comme revenir à la maison. » que j'annonce dans un sourire alors que James nous installe dans son bureau où l'on sera bien plus confortable pour discuter un peu. Je m'en veux de lui voler de son temps si précieux, mais le Weatherton semble réellement heureux de me recevoir. Il m'abandonne le temps d'aller chercher des boissons et de la pointe des pieds, je me penche en avant, juste pour jeter un œil. Le ballet qui s'anime sous mes yeux me donne des envies de créations. C'est une véritable fourmilière qui s'active à créer la prochaine création, tous les gestes comptes. C'est de sentir le contact froid des ciseaux et la sensation légère du tissu de qualité qui me manque. Et je sursaute presque lorsque le jeune homme laisse apparaître une tasse brûlante sous mon nez. « Merci James. » je lui offre un sourire avant de le suivre pour prendre place à ses côtés. « Tu disais tout à l'heure être de retour en ville. Ça fait longtemps que tu es revenue ? » Je secoue la tête, posant délicatement la tasse contre ma cuisse pour mieux engager la conversation. « Cela fait à peine quelques semaines. » Et si tout semblait encore incertain, il y a quelques jours, j'ai le sentiment que le vent est en train de tourner. Même si Lawrence harcèle mon téléphone de message, même si je sais qu'il finira par venir me chercher. La peur est là, bien présente, mais au fond l'espoir gratte à la porte. Je n'ai plus la force d'accepter les brimades, plus l'envie de l'entendre dénigrer ce métier que j'ai tant adoré. « Je me suis inquiété de pas avoir eu de tes nouvelles, après ton départ. Et les filles m'en ont souvent demandé aussi. » C'est douloureux, à chaque rencontre, d'entendre à quel point les gens ont pu s'inquiéter tandis que je me renfermais dans ma bulle dorée. Je n'avais conscience de rien lorsque j'étais à ses côtés, je pensais vivre un rêve éveillé. C'était bien les soirées, le stage sur un plateau de cinéma puis après tout a dégénéré, si lentement que je n'avais rien su voir venir. Petit à petit, j'ai lâché mes ciseaux, ranger mes croquis. Petit à petit, je me suis donné toute entière à cet homme. Aujourd'hui tout balance entre mon amour pour lui et l'envie de m'échapper. « Je suis désolée... » que je murmure faiblement, incapable de lui en expliquer bien plus que les quelques phrases appris par coeur. « J'avais une vie à deux cent à l'heure là-bas, j'ai pas su tout gérer et après, j'ai eu peur qu'il soit trop tard. » Trop tard pour recontacter qui que ce soit, trop tard tant Lawrence avait créé autour de nous un cercle choisi par ses soins. Ça m'allait bien, c'était facile et familier.
« Puis j'ai décroché un peu, pendant un temps. » Ce n'est pas simple de l'avouer, de soumettre l'idée même que la passion m'avait échappé. Pour faire plaisir à celui que j'aime, j'ai mis la couture de côté, pour me consacrer à tout ce dont il avait besoin. Nerveuse, je commence à jouer avec mon gobelet de café tout en évitant soigneusement le regard de James. Il y a toujours cette peur qu'un jour, quelqu'un comprenne en un clin d'œil. Alors, je bouge un peu sur ma chaise, je renfile mon masque tout sourire pour ne pas laisser échapper la peine. « Ça me manque beaucoup, la folie de l'atelier. » Jamais je ne voudrais qu'il imagine que je suis en train de le supplier de me reprendre. Perdue, dans tout ce que j'aimerais lui dire, je finis par attraper mon sac à main pour en sortir un carnet à dessin. Ca, il pourra le comprendre. « Je... Il y a quelques dessins que je voulais te montrer. » Ils sont récents les croquis, ils n'ont plus la même flegme qu'avant, les propositions sont bien plus sombres, parfois un peu moins élégantes selon les pièces. Puis au fil des pages, mon véritable style a repris le dessus. C'est encore timide, mais c'est son avis à lui que j'aimerais recueillir. « Juste avoir ton avis. » Est-ce qu'il avait raison Lawrence ? Est-ce que je ne serais jamais assez douée pour ce monde là ? C'est un million de questions qui me traversent l'esprit alors que je n'ose regarder l'homme qui se tient face à moi.
@james weatherton |
| | | | (#)Sam 13 Mar 2021 - 20:10 | |
| Revoir Shiloh dans ce même environnement que celui qu'elle avait connu à l'époque n'était pas sans troubler James, qui ne pouvait s'empêcher de repenser à la première fois qu'il l'avait accueillie dans l'atelier pour le lui faire visiter. Il l'avait sentie si concentrée, déjà si investie et déterminée à bien faire, qu'elle avait gagné sa confiance plus vite qu'aucune autre fille avant elle. Un lien s'était tissé naturellement entre le styliste et celle qu'il percevait à l'époque comme une version rajeunie de lui-même, si bien que les journées de travail étaient souvent ponctuées de discussions et de confessions. Et même après deux ans sans nouvelle, il n'avait pas pour autant l'impression de retrouver une inconnue. « Je sais que ça te surprendra un peu de l'entendre. » Il entama, un fin sourire en guise d'amorce. « Mais moi aussi je suis content de te voir. » Et Shiloh ne serait peut être pas si étonnée, en vérité, bien qu'elle connaisse sa tendance à garder pour lui ce qu'il ressentait et plus particulièrement encore ce qu'il ressentait pour les autres. James se protégeait beaucoup et n'était pas toujours capable d'exprimer aussi clairement ses sentiments qu'il le voudrait, mais quiconque se faisait une place dans son cœur n'était généralement pas près d'en sortir, peu importe à quel point il s'employait à le montrer. Si ça lui prenait toujours un peu de temps de s'ouvrir aux autres, il ne le faisait jamais à la légère.
Il lui proposa de le suivre jusqu'à son bureau, sachant bien quelle nostalgie l'envahirait lorsqu'elle traverserait l'atelier et retrouverait ces lieux si familiers. « J'aime voir Weatherton comme une grande famille. Ceux qui en partent ne la quittent jamais totalement. » Peut être avait-il ce sentiment parce qu'une partie de lui, bien enfouie, avait toujours considéré ces filles comme des sœurs, des amies, des êtres qui le complétaient bien plus qu'il n'osait se l'avouer. James était fils unique et ses parents s'étaient séparés quand il était encore jeune, il avait expérimenté la solitude dès cet âge-là et avait toujours cherché sa place en attendant le jour où enfin il la trouverait. « Tu seras toujours chez toi, ici. » C'était sincère, Shiloh le connaissait assez pour savoir qu'il était transparent dans sa manière de ressentir les choses. C'était vrai quand quelqu'un le décevait, vrai aussi quand quelqu'un le rendait fier. Et quand une personne comptait d'une manière ou d'une autre à ses yeux, ça se lisait aussi en général dans son regard. Shiloh lui avait inspiré les meilleurs sentiments à l'époque, dieu sait pourtant qu'il avait toujours attendu beaucoup de ses apprenties et ne leur avait jamais facilité la tâche, et quand il posait les yeux sur elle aujourd'hui c'était ces souvenirs-là qui remontaient. Au fond, James était comme un père qui nouait de l'affection pour ses petits et se battait pour faire d'eux le double de ce qu'ils croyaient être capables de devenir, jusqu'au jour où il acceptait de les voir partir. Pour Shiloh les choses s'étaient déroulées un peu dans le désordre, mais le plus important c'est qu'elle soit revenue. Parce qu'il s'était demandé durant ces nombreux mois ce qui avait bien pu l'empêcher de donner des nouvelles quand un simple message aurait rassuré tout le monde, ici à Weatherton. James garda un air imperméable, comprenant au fil de son récit qu'elle s'était naturellement éloignée de la couture. « J'ai l'impression que tu as été très occupée. Qu'est-ce que tu faisais, lorsque tu ne créais pas ? » Il l'avait toujours connue avec ce talent brut au bout des doigts, l'imaginer faire autre chose lui était difficile mais parfois même les plus passionnées renonçaient à cette carrière. Avait-elle renoncé, justement ? « Même les meilleurs ont parfois besoin de prendre un peu de distance avec leur art, mais on ne peut jamais renier son talent bien longtemps. » Et il était convaincu que le sien ne demandait qu'à s'exprimer à nouveau, peu importe les raisons pour lesquelles elle avait décroché. « Beaucoup pensaient que j'arrêterais, après Alessandro. Et c'est vrai, pendant un temps tout ce que je dessinais me semblait trop lugubre, trop éteint. A cette époque je jetais la moitié des croquis que je faisais. » Le deuil avait été la première épreuve qu'il ait eu à surmonter, la deuxième ayant été cette période creuse dans son inspiration, lorsque rien ne lui semblait plus laisser transparaître de façon authentique la manière dont il se sentait. « Pourtant je suis encore là. » Il avait lutté contre lui-même plus que contre n'importe quoi d'autre, n'avait jamais arrêté de vouloir créer et avait finalement fait la seule chose qui lui semblait essentielle à ce moment-là : transformer ce qu'il avait vécu de pire en quelque chose de beau. Parce que dans sa douleur aussi, il s'était rendu compte qu'il était capable de créer, ça avait même été son seul réconfort dans certains moments.
Ses lèvres s'étirèrent en une ligne fine, tandis que derrière la vitre s'agitaient les employées dans une effervescence propre à l'atelier. « Certaines sont plus jeunes que toi quand tu es arrivée à Weatherton, elles auraient bien besoin des conseils de quelqu'un qui est passée par là. » Bien sûr qu'il le disait en sachant que ça sonnerait comme une évidence aussi aux oreilles de Shiloh, et bien sûr qu'il l'y voyait déjà très bien. James pouvoir voir qu'elle restée attachée à cet endroit, à cette ambiance, à cette place qu'elle avait eu entre ces murs il n'y a encore pas si longtemps de ça. Il n'irait jamais lui proposer de revenir s'il ne sentait pas que c'était ce qu'elle voulait elle aussi, mais l'idée faisait son chemin depuis qu'il l'avait vue au milieu du hall, comme si elle était jusqu'ici perdue et venait tout juste de retrouver ses repères. Alors, c'est naturellement qu'il tendit la main vers elle et saisit le carnet à dessins que Shiloh lui présenta. « Montre-les moi. » Il voulait les voir, ces dessins, parce que même si leurs routes n'étaient peut être vouées qu'à se recroiser temporairement avant qu'elle ne décide de repartir, elle trouverait toujours auprès de lui un avis franc et objectif qu'elle pourrait solliciter à sa guise. « Hm. Ceux-là ne te ressemblent pas. » Il désigna une première série de croquis. « Ils sont trop sombres, trop classiques. Trop Chanel l'a déjà fait, mais en mieux. » James ne prenait pas de pincettes avec elle parce qu'il savait qu'elle attendait de lui qu'il se montre aussi honnête qu'à son habitude, encore après tout ce temps. Ses dessins n'étaient pas dénués de proposition ni d'intérêt, mais loin de ce à quoi Shiloh l'avait habitué et loin de ce qu'avaient toujours été ses attentes pour elle. Les formes ne dégageaient aucune volupté, les coupes étaient bien trop sages. « Ceux-là, par contre. » Il feuilleta le carnet jusqu'à arrêter son regard sur des dessins bien plus en adéquation avec le style qu'il lui avait toujours connu, celui-là même qui l'avait tant distinguée des autres apprenties au début. De la légèreté, de la couleur. Du made by Shiloh, enfin. « Ils me plaisent bien. » Parce qu'il y reconnaissait ce qui lui avait plu dans sa manière d'aborder la création la première fois qu'il l'avait rencontré, lorsque déjà il se plaisait à confronter leurs points de vue, à s'inspirer de sa vision pour faire évoluer la sienne. « Ils sont très prometteurs. Je suis même un peu jaloux de ne pas avoir dessiné celui-ci. » Un sourire fendit le coin de ses lèvres lorsqu'il arrêta son attention sur un croquis un peu plus avant-gardiste que les autres. Le genre qu'il n'était pas surpris de voir s'échapper d'un esprit comme celui de Shiloh, qui avait ça en elle. « Tu voulais mon avis, le voilà : tu as toujours autant de talent. Et je ne crois pas que je te laisserais repartir si j'avais l’intuition que tu risquais de le gâcher. » Relevant son regard vers elle, il demanda. « C'est le cas ? » Était-ce son intention, ou était-elle venue le trouver avec ce carnet parce qu'elle voulait justement se laisser une chance d'en faire à nouveau quelque chose ? Il avait le sentiment qu'il le saurait lorsqu'il comprendrait ce qui lui était arrivé durant ces deux années de silence, pressentant qu'il s'était passé quelque chose.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5395 POINTS : 410 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (09) kieran #1 › nathan #1 › lewis #5 › millie #2 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
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(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
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(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
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PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Sam 20 Mar 2021 - 21:55 | |
| « J'aime voir Weatherton comme une grande famille. Ceux qui en partent ne la quittent jamais totalement. » C’est tout ce que cet endroit avait représenter pour moi. Chaque jour, je me rendais à l’atelier avec le sourire et cette envie d’apprendre qui ne disparaissait pas. James avait son talent sans pareil pour diriger ses équipes, il acceptait toutes les idées avant de n’en faire la critique, il cherchait à développer, à pousser les bribes dans leur folie les plus extrêmes. Il savait me parler, parce qu’il avait l’œil et la critique toujours construite. Avant lui, j’avais connu une maison bien différente ou l’on me répétait sans cesse que je ne pourrais jamais me démarquer. Dans cet atelier, juste à côté, j’avais appris tout le contraire. « Tu seras toujours chez toi, ici. » Je hoche la tête, les yeux embués de larmes alors qu’une vague de soulagement semble m’envahir. Est-ce qu’il croira encore en moi lorsqu’il verra que je n’ai pas réellement évolué ? Est-ce qu’il verra une différence dans ce qui émane d’entre mes doigts. Tant de choses on changer durant ses deux dernières années et si la passion est toujours présente, elle a été muselée. J’ai peur d’avoir perdu le feu qui était le mien, peur de ne plus savoir faire, de ne plus jamais oser. Et c’est comme s’il pouvait le sentir, James. « J'ai l'impression que tu as été très occupée. Qu'est-ce que tu faisais, lorsque tu ne créais pas ? » Je suivais mon petit ami à la lettre. C’est ce que je devrais répondre lorsque mes lèvres s’entrouvrent. Ce n’était que la stricte vérité après tout, je ne vivais qu’au travers de Lawrence et de ce qu’il voulait bien me laisser faire. La couture ne faisait pas partie des hobbies autorisés. Il trouvait que mes robes étaient vulgaires, que je ne savais pas choisir les tissus ou bien encore que je ne faisais que coudre de travers. Il avait toujours quelque chose à redire, toujours une remarque pour détruire. Alors petit à petit, j’ai lâché mes aiguilles et mes rouleaux de tissus. « J’ai travaillé un temps sur le tournage d’un film. Aux costumes. » Juste un temps. Je suis parti avant que le tournage ne soit fini, parce qu’il fallait suivre Lawrence, parce qu’il avait besoin de moi. Pourtant, c’est James qui m’assure que vouloir prendre de la distance arrive a tout le monde. Il me parle de sa propre expérience, comment il avait voulu arrêter la couture après le décès de son conjoint. Il est l’exemple même d’une personne qui sait battu contre la vie pour grimper les échelons à nouveau. Je l’écoute avec attention sans jamais voir la perspective que cela puisse m’arriver également. À chaque instant, je doute de ma présence ici. Tout était si différent dans ma situation. Et pourtant… C’est l’atelier derrière moi qui m’appelle en hurlant, rien d’autre en ce moment. « Mon petit ami a eu d’autres opportunités et je l’ai suivi. » Je n’étais devenu que la potiche dans un coin, celle quand on exhibe uniquement lorsque cela rend bien. Il avait su m’emprisonner dans un rôle qui n’était pas le mien.
Mon attention ne cesse de vaciller entre la conversation que j’entretiens avec James et le bruit qui ne cesse de provenir de l’atelier. Il semble le capter le couturier, lorsque son sourire se fait encore bien plus tendre. « Certaines sont plus jeunes que toi quand tu es arrivée à Weatherton, elles auraient bien besoin des conseils de quelqu'un qui est passé par là. » Il pense à moi et je rougis. En rien, je ne pense avoir les capacités de guider les jeunes recrues et pourtant… Je rêve de passer cette porte pour aller voir ce qu’elles sont en train de préparer, ce qu’elles confectionnent de leurs dix doigts. Avant de gagner ce privilège, je souhaite montrer mes dessins à James. Je ne suis pas fière de tout ce que renferme ce carnet, mais il y a les dessins que Lawrence acceptait et puis les miens, ceux qui me représentent réellement et j’ai besoin d’un avis extérieur. À chaque feuille qu’il tourne, je sens mes mains devenir moites. Encore plus lorsqu’il finit par froncer des sourcils devant des croquis bien trop sombres. « Hm. Ceux-là ne te ressemblent pas. Ils sont trop sombres, trop classiques. Trop Chanel l'a déjà fait, mais en mieux. » Ils sont fades et je suis entièrement d’accord avec lui. En rien, la critique ne m’ébranle tant je déteste ces croquis-là. Ils représentent la pire des périodes, celle où je n’étais pas pleinement moi-même. Ils me donnent des frissons ces dessins-là tant il respire une angoisse palpable. « Ceux-là, par contre. » Mon regard s’illumine alors que je suis son doigt. « Ils me plaisent bien. » Il à trouver les croquis emplis de couleurs, de vie et de mouvements. Il a trouvé ceux sur lesquels je travaillais en secret lorsque Lawrence n’était pas là, lorsque je voulais tant revenir à Brisbane, mais que je ne savais comment m’y prendre. Ils représentent la liberté que je cherchais sans jamais la trouver. « Ils sont très prometteurs. Je suis même un peu jaloux de ne pas avoir dessiné celui-ci. » Un léger rire m’échappe alors que je secoue la tête à la négative. « Dis pas de bêtises. » Le talent de James n’est plus à démontrer, il est mille fois plus capable que moi, il aurait su trouver l’idée lui aussi. Ce n’était qu’une robe après tout. Ce n’était pas grand-chose, juste un dessin créé dans le désespoir d’un jour pouvoir retrouver ma passion. Ce n’était qu’un dessin pas vrai ? Ça n’a aucun poids, ça ne fera jamais la différence…
« Tu voulais mon avis, le voilà : tu as toujours autant de talent. Et je ne crois pas que je te laisserai repartir si j'avais l’intuition que tu risquais de le gâcher. » Comment fait-il pour viser si juste ? A-t-il remarqué quelque chose en particulier ? Et pourquoi je deviens subitement bien plus nerveuse qu’à l’accoutumé. « C’est le cas ? » Je hausse les épaules, bien moins confiante à l’idée de croiser son regard. « Ce ne sont que des dessins. » Réellement Shiloh ? Alors pourquoi tout me serre le cœur ? Alors pourquoi j’aimerais tant l’entendre me dire que l’atelier me sera toujours ouvert. « Je n’ai plus vraiment le niveau. » Il l’a tant répété Lawrence que c’est bien la seule idée qui me colle à la peau. Je ne suis pas assez douée pour le métier, ce n’était qu’une passion qui finira par s’effacer. Je devrais trouver un travail bien plus pragmatique. Pourtant, je ne saurais décoller mon regard du carnet. « Je sais pas vraiment James. » Je n’ai jamais été aussi perdue, je n’ai jamais eu si peu confiance en moi. « Je te fais perdre ton temps en plus, excuse-moi. »
@james weatherton |
| | | | (#)Sam 10 Avr 2021 - 1:18 | |
| James ne parvenait pas encore à mettre le doigt dessus, mais quelque chose avait changé depuis la dernière fois qu'il avait vu Shiloh et l'émotion brillant dans le regard de la blonde n'était pas vraiment pour le rassurer. Bien sûr, il s'attendait à ce que le fait de revoir l'atelier – et de le revoir lui, tout naturellement – la plonge dans une nostalgie qu'elle ne saurait pas contenir. Mais il semblait aussi y avoir autre chose, quelque chose qu'elle n'était peut être pas prête à confier mais qui semblait ici influencer chaque mot qui sortait de sa bouche, chaque regard hésitant qu'elle lançant d'un bout à l'autre de son bureau. James en connaissait un rayon en matière de déni, longtemps il s'était lui-même convaincu de pouvoir faire taire ce qu'il éprouvait en comptant sur le fait que le temps aiderait à refermer certaines blessures. Il s'était si peu confié au cours de sa vie que même son père, qui était pourtant la personne dont il était le plus proche, n'avait jamais entrevu qu'un bout du chagrin qui l'avait englouti ces trois dernières années. Il savait donc quels efforts cela demandait de garder pour soi autant de choses, parce qu'on était convaincu que le reste du monde ne nous comprendrait pas ou parce que quelque chose nous empêchait tout au fond de nous de nous livrer. Shiloh, elle, paraissait plus troublée d'évoquer ces deux années loin de Brisbane. « J'espère que ces messieurs du septième art avaient conscience de la perle qu'ils avaient entre les doigts. » James n'avait encore jamais eu à créer spécifiquement pour le Cinéma mais rien ne pourrait le rendre plus fier que de voir à l'écran les créations d'une de ses plus apprenties les plus prometteuses. « C'était pour quel film ? Que je vois l'étendue de ton travail. » Il n'avait en général que peu de temps à accorder à ce genre de sorties et il était aussi probable que le film en question soit trop populaire pour attirer son attention, pour autant il serait prêt à faire un effort pour admirer le travail de Shiloh. Se confier sur les mois difficiles qui avaient suivi le décès d'Alessandro était ici pour James un moyen de faire comprendre à Shiloh que tout artiste passait un jour par des phases de doute, pendant lesquelles créer était parfois au-dessus de ses forces. Bien sûr qu'il y avait des moments où il était tentant de tout envoyer balader, des moments où les couleurs paraissaient plus fades les unes que les autres. C'était le contre coup de la passion : ils aimaient et détestaient parfois leur propre travail avec la même force. « Donc tu l'as suivi pendant qu'il partait faire ce qui lui lui plaisait. » Il releva en l'observant, devinant que c'est l'amour qui avait motivé ce choix et probablement pas l'envie. « Et ça ne t'a pas rendu heureuse. Je me trompe ? » Il posait la question mais pouvait presque déjà deviner la réponse. La Shiloh qu'il avait devant lui avait perdu son sourire et son entrain, et c'était probablement le constat le plus difficile qu'il ait à faire.
Derrière la vitre de son bureau, les couturières s'affairaient, attirant l'attention de Shiloh sous le regard toujours protecteur de James. Que ses yeux peinent à se détacher des silhouettes qui bougeaient sous leurs yeux le rassurait plus qu'il n'irait ici le montrer. Parce qu'alors il restait un espoir que Shiloh consente à s'avouer que si elle était venue le trouver aujourd'hui, c'était probablement parce qu'une partie d'elle espérait replonger dans cet univers qui à l'époque la galvanisait. Parce que les souvenirs de ces longues soirées à créer ensemble lui étaient revenus en mémoire entre deux doutes, lorsque cet endroit l'avait rappelé à lui comme une maison dont elle serait trop longtemps partie. James ne comptait pas lui forcer la main mais il ne comptait pas non plus la laisser repartir sans lui avoir fait voir à quel point elle était toujours faite pour ça, peu importe à quel point elle pouvait à cet instant en douter. Ses dessins étaient pour la plupart dignes d'une authentique créatrice, il lui fallait simplement aujourd'hui reprendre conscience de ce dont elle était capable. De ce dont elle avait toujours été capable. « Qui t'a mis ce genre d'idées en tête ? » Qui avait bien pu lui dire qu'elle n'avait plus le niveau pour se tenir ici devant lui, quand personne en ces lieux n'était plus qualifié que James pour reconnaître un talent brut lorsqu'il en voyait un ? « Le talent ne se perd pas parce qu'on cesse de le mettre à profit pour créer. C'est en toi. Le reste, c'est juste une question de pratique. » Il aurait bien pu se passer dix ans depuis la dernière fois qu'elle avait tenu un crayon ou un mètre à couture entre ses mains qu'il ne tiendrait pas un discours différent. S'il y a bien une chose dont Shiloh n'avait jamais manqué, c'était de talent et de passion. Et c'était là les deux clés indispensables à un créateur, tout le reste n'était que secondaire. « Shiloh. » Il s'assura de capter son regard au moment de souffler. « Tu me connais, j'ai jamais été fin psychologue. Tu le sais parce qu'on a travaillé suffisamment longtemps ensemble pour que tu m'aies déjà vu dans tous les états possibles, y compris parfois dans des colères noires. Pourtant pas une seule fois tu ne m'as entendu dire que tu ne valais rien comme créatrice. » Pourtant ses mots dépassaient parfois sa pensée, lorsque l'irritation et la fatigue couraient toutes deux dans ses veines. Ce métier mettait leurs nerfs à rude épreuve en plus de les soumettre à une immense pression, il n'était pas rare que le créateur s'emporte et envoie valser la moitié des tissus qui se trouvaient derrière cette vitre. Fort heureusement, ses emportements étaient aussi soudains qu'ils étaient généralement passagers. « Pas une seule fois je ne t'ai dit que tu me faisais perdre mon temps. » Tout simplement parce qu'il était convaincu du contraire, depuis le premier jour. Convaincu que Shiloh avait mérité chaque seconde du temps qu'il lui avait consacré. « Je sais que tu voudrais être de l'autre coté de cette vitre, avec elles. » Il désigna l'atelier et son effervescence, où tout allait toujours plus vite qu'ailleurs. Shiloh connaissait cette course contre la montre perpétuelle, à une époque elle aussi recherchait ce frisson. « Et tu sais que c'est là qu'est ta place, pourtant quelque chose te retient. Quoi ? » Qu'est-ce qui la faisait douter au point que cette envie de coudre jusqu'à l'épuisement ne brillait plus de la même façon dans son regard ? Qu'est-ce qui faisait que la Shiloh si passionnée qu'il avait connu était aujourd'hui en proie à autant de doutes ? Qu'est-ce qui avait changé ?
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5395 POINTS : 410 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (09) kieran #1 › nathan #1 › lewis #5 › millie #2 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old
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PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Lun 26 Avr 2021 - 22:02 | |
| « J'espère que ces messieurs du septième art avaient conscience de la perle qu'ils avaient entre les doigts. » Un léger rire m’échappe sans jamais vouloir me moquer de l’homme assis en face de moi. Malgré tout, je doute que quelqu’un se souvienne encore de mon passage sur ce tournage. « Je n’étais que la stagiaire. » Et pourtant… La robe que porte Penny durant une bonne majorité du début du film est l’une de mes créations, probablement ma plus grande fierté. De celle que je n’ai pas pu conserver. « C'était pour quel film ? Que je vois l'étendue de ton travail. » « The Trail’s End. » que j’annonce avec un léger sourire aux lèvres, malgré tout. J’avais aimé mon passage là-bas et j’en avais appris des choses bien différentes de ce que l’on pouvait faire ici. « Tu me diras ce que tu penses de la robe du début ? » J’aimerais avoir son avis, il a toujours énormément compté après tout. Dans le fond, j’ai toujours apprécié l’honnêteté sans faille dont le styliste faisait preuve. Il n’a jamais été du genre à mâcher ses mots et il me le prouve encore une fois malgré les années écoulées. « Donc tu l'as suivi pendant qu'il partait faire ce qui lui lui plaisait. » Je hausse les épaules n’aimant – malgré tout – pas résumer les choses de cette manière. La carrière de Lawrence était tout simplement bien plus importante que la mienne quand il avait déjà un pied bien ancré dans son milieu et que je n’étais que l’éternelle stagiaire. « Et ça ne t'a pas rendu heureuse. Je me trompe ? » Je pourrais détester le fait que James me perce ainsi à jour, avec quelques mots et tout autant de regard, mais comment lui mentir ? Il a visé juste, j’étais d’accord pour aider Lawrence à percer, je l’étais bien moins lorsque j’ai compris que dans son esprit cela voulait dire que je ne toucherais plus à mes aiguilles. « C’était important pour lui. » que je finis par répondre sans jamais réellement trancher dans la question. « Il avait bien plus d’opportunités. » Et je n’ai jamais été aussi douée que lui, tout simplement. Je m’étais sacrifié pour Lawrence et aujourd’hui je ne sais plus vraiment si tout cela en valait la peine.
C’est sans cesse le bruit de l’atelier dernier nous qui me rappelle la raison de ma présence en ces lieux. Si je suis heureuse de réaliser que la dynamique que nous avions su tisser avec James semblait toujours présente, il y a aussi cet appel presque animal de l’atelier qui vibre juste à côté. Je me sens tiraillé entre ce que je voulais être et celle que je suis devenu, entre ce que je me pensais capable de faire et la réalité bien loin de mes espérances. Mes dessins sont là pour le prouver, même James venait de le remarquer, mon niveau à baisser. Ma place ici n’a plus aucune légitimité. « Qui t'a mis ce genre d'idées en tête ? » Lawrence. Qui d’autre encore ? Il avait tant insisté sur la futilité de mon métier, sur tout ce que j’avais bien pu créer, il a dénigré et surtout, il a su où appuyer pour me faire lâcher. « Le talent ne se perd pas parce qu'on cesse de le mettre à profit pour créer. C'est en toi. Le reste, c'est juste une question de pratique. » Je hoche la tête entière d’accord avec ses dires mais incapable de bien vouloir les appliquer à mon propre cas. Malgré tout, ses mots commencent à me chatouiller de l’intérieur. « Shiloh. » Mon regard attrape le sien, pendu à ses lèvres, je me laisse captiver. « Tu me connais, j'ai jamais été fin psychologue. Tu le sais parce qu'on a travaillé suffisamment longtemps ensemble pour que tu m'aies déjà vu dans tous les états possibles, y compris parfois dans des colères noires. Pourtant pas une seule fois, tu ne m'as entendu dire que tu ne valais rien comme créatrice. Pas une seule fois, je ne t'ai dit que tu me faisais perdre mon temps. » Il avait été dur parfois, mais ses remarques étaient toujours justifiées, à jamais longuement argumenter. James savait motiver ses troupes sans jamais avoir besoin de hurler. On savait déterminer l’instant précis où quelque chose semblait lui déplaire, il avait les mots pour laisser entendre qu’un relâchement ne pouvait être envisagé lorsque l’on prenait un peu de retard sur la collection. Il lui était arrivé de retrousser les manches pour venir à nos côtés. James était intransigeant, mais d’une bonté sans précédent. Il ne cherchait qu’à révéler les meilleurs des petites mains qui travaillent à ses côtés. « Je ne pourrais jamais oublier tout ce que tu m’as enseigné. » Tout ce que j’ai pu emmagasiner de mon passage dans cet atelier. Celui qui m’appelle comme un besoin vital de retour aux sources. « Je sais que tu voudrais être de l'autre côté de cette vitre, avec elles. » Mon regard à nouveau se perd au-delà de la cloison à imaginer ma table de travail, la machine à coudre, le froissement du tissu sous mes doigts. « Tu n’as même pas idée… » Je voudrais pouvoir retrouver cette effervescence, cette envie constante de créer, de développer, d’imaginer des associations toujours plus osées. « Et tu sais que c'est là qu'est ta place, pourtant quelque chose te retient. Quoi ? » Prise dans un tourbillon d’émotions contradictoire, je sens une larme échappée à ma vigilance, que j’efface rapidement du bout des doigts. « Je ne sais plus où se trouve ma place. » Est-ce auprès de Lawrence, docile et sage, petite femme accompagnante, ou ici au milieu des esprits créatifs, seule et battante ? « Je me suis perdue sur le chemin. » Dans tous les sens du terme et bien plus encore. « Je pensais avoir perdu la passion, l’envie de créer, on l’a tant dénigré. » Il a su tout remettre en question, me faire douter. « Mais si tu savais comment j’ai envie de retrouver l’atelier… Je m’en rends seulement compte maintenant, mais tout me démange. » J’ai les doigts qui s’agitent presque nerveusement depuis le début de notre conversation. « Je t’écoute, mais mon esprit est aussi à moitié avec elle, à réfléchir au prochain patron que je pourrais créer. » James a su réveiller la flamme qui pendant trop, longtemps, semblait endormie profondément. « Est-ce que tu me laisserais ma chance ? »
Et mon cœur semble battre à un rythme effréné alors que j’attends sa réponse…
@james weatherton |
| | | | (#)Mer 19 Mai 2021 - 19:48 | |
| James n'était pas un passionné de cinéma, en général il n'avait ni tellement le temps ni tellement l'occasion d'aller voir un film en salle, pour autant il avait toujours éprouvé une profonde fascination pour l'esthétique de ces costumes devenus mythiques à l'instar de la robe d'Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany's ou l'allure non moins légendaire de Faye Dunaway dans Bonnie & Clyde. « Compte sur moi. Mais je me fais pas trop de souci, tu as appris une partie de ce que tu sais entre ces murs. » Et avec lui. Ainsi il connaissait déjà l'étendue du talent de Shiloh et savait de quoi elle était capable. Il lui avait appris à penser grand, à donner le meilleure d'elle-même y compris dans les moments de stress intense qui accompagnaient très souvent cette profession, tout comme il lui avait appris à ne jamais se satisfaire du minimum. Travailler pour les costumes d'un film n'était pas si différent de ce qu'ils faisaient ici, parce que la Haute Couture tout comme le Cinéma voulaient avant tout produire du spectaculaire, de quoi faire rêver et captiver les foules. Il est certain que James ne passerait pas à coté de l'occasion d'admirer les réalisations passées ou futures de Shiloh, comme un mentor garderait un œil sur le travail de son élève. Elle avait été la plus disciplinée de toutes, au sein de cet atelier, et repenser à l'époque où ils passaient des heures enfermés à peaufiner leurs dernières créations savait étirer sur ses lèvres un sourire d'une rare nostalgie. Il le voyait dans le regard de la jeune femme, qu'à elle aussi ça lui manquait. Et il était de plus en plus évident, à l'entendre parler de cet homme qu'elle avait suivi et pour qui elle avait fait plus d'un sacrifice, que la vie qui lui tendait les bras aujourd'hui saurait probablement la rendre bien plus heureuse que celle pour laquelle elle avait tout quitté à l'époque. « Alors il est peut être temps de faire ce qui est important pour toi. » Et non plus pour cet homme dont l'identité restait à ce stade encore un mystère pour James mais qui de toute évidence avait cherché à se dresser entre Shiloh et sa passion. Et ça, le créateur ne pouvait décemment l'accepter. Avec un talent comme le sien, elle méritait d'être encouragée et non bridée. Et s'il y a un endroit où les esprits créatifs avaient toujours été les bienvenus, c'est bien ici.
Shiloh n'avait qu'un mot à dire pour qu'il lui tende une blouse de travail et lui ouvre de nouveau grand les portes de l'atelier. James voulait que ça vienne d'elle, il voulait qu'elle laisse parler son envie de renouer avec le frisson de la création tel qu'elle l'avait connu il y a quelques années. Il voulait qu'elle prenne à nouveau pleinement conscience de son potentiel et de l'or qu'elle avait entre les mains, parce que lui ne doutait pas d'elle et encore moins de sa capacité à redevenir celle qu'elle avait été. « Alors prouve-moi ta reconnaissance en décidant d'en faire quelque chose. » Il quitta la vitre des yeux pour braquer son regard dans le sien. « C'est la seule façon dont j'accepterai à l'avenir d'être remercié. » Il ne voulait pas qu'elle se sente reconnaissante si c'était pour gâcher plus longtemps le talent qui était le sien, et il était intimement convaincu que Shiloh ne le voulait pas non plus. Que si elle était là, aujourd'hui, c'était parce qu'une partie d'elle voulait renouer avec tout ça. Il ne l'interrogerait pas sur la relation qui avait tant entamé la confiance que Shiloh avait en elle, il garderait les questions indiscrètes pour un autre jour – il ne savait après tout que trop bien à quel point il était parfois plus facile de taire certains chapitres. Mais il ne ferait pas comme si cette visite était anodine ou comme si leurs routes pouvaient de nouveau se séparer alors qu'il la voyait fixer les couturières de l'autre coté de la vitre avec le désir profond de les rejoindre. « Ce type, il ne connaissait pas la Shiloh que je connais. Celle dont les yeux pétillent d'envie lorsqu'elle voit cet atelier en pleine ébullition. » Lui, il la connaissait et il savait que c'était dans cette ambiance passionnée qu'elle pourrait de nouveau se sentir utile, et même essentielle. « Si ça te démange, c'est que tu as la réponse. » La réponse qu'elle disait chercher mais qui en réalité était une évidence autant pour lui que pour elle, il le savait. « Ta place est ici. » Pas ailleurs, et certainement pas auprès de quelqu'un qui était près à nier le talent qu'elle avait et tout ce qu'elle pouvait décider de faire avec. Shiloh était faite pour créer, il avait vu assez de jeunes talents au cours de ces six dernières années pour savoir quand quelqu'un avait ce feu en lui. Alors il pivota pour lui faire complètement face et plongea son regard dans le sien lorsqu'elle reprit la parole. Elle était nerveuse, il le voyait dans ses yeux et à la façon dont ses mains tremblaient. « Je pourrais te dire que j'ai besoin d'un temps de réflexion, mais je n'ai jamais aimé tourner autour du pot. Et je crois qu'en réalité ma décision est prise depuis plusieurs minutes. » Depuis qu'il l'avait vu fixer l'autre coté de cette vitre avec une envie qu'il espérait secrètement voir briller de nouveau en elle lorsqu'elle avait passé cette porte. « Bon retour à Weatherton, Shiloh. » Son ton, habituellement solennel, trahissait ici une part infime d'émotion. Il se réjouissait de lui laisser cette chance, pas seulement parce qu'il avait conscience de ce qu'elle représentait pour Shiloh mais aussi parce qu'une part de lui aimait l'idée de retrouver cette présence familière qu'il chérissait à l'époque. « On va y aller doucement. Mais je sais que tu ne me décevras pas. » Il le savait parce que bien plus que de savoir de quoi elle était capable, il refusait aussi de douter de sa capacité à reconnaître un potentiel lorsqu'il en voyait un. Il lui faisait confiance autant qu'il se fiait à son propre flaire, qui ne l'avait jamais trompé.
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| | | | | | | | letters to remember (james #1) | |
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