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 (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre

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(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Empty
Message(#) Sujet: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyLun 15 Fév 2021 - 0:38


Je fais de la vie mon drapeau. Je vois la vie comme un cadeau. On n'a pas l'temps de se lasser. On n'a pas l'temps de se tasser. On n'a pas l'temps de languir . On n'a pas l'temps mais des années. On n'a pas l'temps non mais la paix. On n'a pas l'temps de languir. N'attendons pas de vivre (n'attendons pas, Vianney)
☆ Kieran & Eve ☆

Kyoto, temple Kodai-Ji, 26 février 2021

La pluie battante. Un cliché alors que je me tenais en-dessous. alors que je laissais chaque goutte caresser mon visage, laver tous mes tourments. Une date charnière dans ma vie. Depuis trois ans, trois longues années. je portais ce deuil, ce manteau, ce linceul qui ne me quittait pas. et maintenant, je décidai de m’en défaire. Je décidai de le laisser choir sur le sol. Par envie de refaire ma vie. Par envie de réapprendre à respirer, à sourire, à vivre. Par envie d’être de nouveau moi-même. de retrouver cette lumière qui m’avait fait défaut. De chasser l’ombre qui n’avait cessé de grandir en moi. alors que je me tenais, chétive, un bras dans le plâtre, des bleus colorant mon visage d’albâtre, je serrai un peu plus mon poing valide. L’exercice était fastidieux, difficilement vivable. Et pourtant mon temps au Japon touchait à sa fin. Ma décision était prise, la proposition flottante dans l’air, non acceptée, non-réfutée non plus. Je me tenais sur ses marches, consciente que je devais donner et non plus recevoir. Consciente que je devais changer. Alors, munie d’une volonté, de celle d’une mère, j’ai monté les quelques marches qui me séparaient de l’esplanade. Le mauvais temps n’était dans le fond que broutilles, allant de pair avec mon humeur. Un papier brûlant dans ma main alors que j’avançai vers l’arbre. Celui où reposaient tous les messages d’amour, d’espérance. Fixant le papier, je ne savais pas si je devais le faire. Hésitante car cela reviendrait à lui dire adieu, trois ans après l’avoir perdu. Puis, prenant une clé, je glissai le petit message dans le panneau de bois avant de le refermer. Seule. J’ai entrepris ce périple seule alors que les enfants demeuraient avec des amis dans la ville de Tokyo. Puis, fouillant dans les poches de mon sweat-shirt, je sortis un autre papier. Ne m’avait-il pas demandé de lui montrer ? De lui montrer que je l’aimais ? Je devais faire un choix. Vivre avec les morts ou avec les vivants. Même si celui-ci était aussi brisé, aussi traumatisé par son passé. Nous en avions tous un n’est-ce pas ? Portant le message à mes lèvres, je fermai les yeux, laissant mes larmes se mêler à l’eau qui ne cessait de se déverser sur mon visage. Puis, je l’amenai près de la flamme pour le faire prendre feu. « Je te laisse officiellement partir. » Tout comme je l’avais fait en décidant de faire ce pèlerinage sur une terre que je rêvai de connaître. Que j’aurai aimé partager avec Kieran. Mais je devais faire ce voyage initiatique par moi-même. apprendre à me retrouver, à m’aimer avant de pouvoir lui donner ce qu’il attendait de moi. et ce même s’il serait incapable de me le donner. Car dans le fond, l’amour était désintéressé, sans attente. Et surtout, il ne faisait pas comme moi, comme nous.
Il ne fanait pas.

Brisbane, début mars 2021

Couchée dans mon lit, je laissais le quotidien reprendre ses droits. Mon appartement désormais vide de toutes traces de vie si ce n’était son fantôme. Mis en vente alors que je demeurai chez ma belle-mère dans ce lit trop grand. Il y avait trop de coussins, les draps étaient trop neufs. Non, je n’aimais pas ce lit car il n’était pas le mien. Mais je n’en ai jamais eu. J’ai eu celui de Jacob, celui fait par Zeke. Puis, j’ai décidé de me débarrasser de mon passé. Seul mon corps portait les brimades de ce qui avait alourdi mon âme. Vieille voiture ? A la casse. Meubles partagés avec un mari disparu ? Vendus. Je devais réapprendre à vivre par moi-même. Pour mes enfants, mes chiens, mon chat. Et lui. Il m’avait demandé de lui montrer. Je lui avais écrit. Je lui avais réitéré que je ne reviendrai pas dessus. Et je pensais à aujourd’hui. Au fait que c’était ce mois-ci, une année en arrière, que j’avais croisé son regard pour la première fois. Mon visage commençait à guérir des stigmates de cette chute nullement volontaire. Mon bras en mille morceaux et le restant de mon corps en cours de guérison. Mais qu’en était-il de mon esprit ? Etait-il guéri ? Aucune idée. Les larmes venaient toujours d’elles-mêmes. Je me rendais toujours sur sa tombe. Mais le tatouage était là pour me rappeler dans le fond, qu’il ne reviendrait certes jamais mais qu’il n’aurait pas voulu que je reste dans le passé. Je devais avancer. Alors j’avais laissé l’artiste faire son œuvre sur mon poignet où trônait une petite colombe. Un signe d’espoir, de liberté, de cette envie de voler de mes propres ailes. et cette volonté ne devait pas m’enchainer. Du moins pas à ce lit. Rejetant donc la lourde couette en arrière et me mettant sur mes pieds.

Nous avions convenu d’un accord tacite entre Ivana et moi. J’avais besoin de déléguer un peu et elle de voir ses petits-enfants. bien que Lisa ne soit pas une Adani. Ma petite fille à la table des grands, mon bambin en guérison dans sa chaise. Les chiens dehors. Je devais apprendre à me faire aider. A prendre de grandes respirations. Et c’était ce que je faisais. Sauf qu’on ne chassera pas une hyperactivité d’un revers de la main. Pas plus que l’on pourra changer un style vestimentaire des plus discutables. Vêtue de ma fidèle salopette, des pinceaux pleins à les poches, ce débardeur trop petit en-dessous, seule la casquette était une nouveauté. Même si je demeurai cachée aux yeux de tous dans mon atelier, je ne devais pas effrayer les passants avec mes bleus. Qui avaient verdis. En même temps, je commençai bien mon année en chutant d’un échafaudage. Heureusement que ce dernier n’était pas trop haut sinon j’aurai pu me tuer. Bien que sur le moment, la perspective ne soit pas dérangeante. Voir les larmes de mes enfants m’a fait prendre conscience de mon égocentrisme. Alors, j’ai décidé de me ressaisir ou du moins de chasser mes pensées néfastes. C’est donc avec une viennoiserie dans le bec et un café en thermos que je passais les lourdes portes du musée. Non sans appréhension puisque le conservateur ne m’ayant pas vu depuis mon retour et étant un ami de mon défunt mari, je risquai encore de me prendre une soufflante. Mission du jour : l’éviter comme la peste.

Enfermée dans mon atelier, penchée sur cette poterie qui me donnait du fil à retordre, un pinceau dans la bouche, les doigts volants, je tentai de le remettre en état. Mon grec devait être remis au goût du jour alors que la musique était assourdissante. Que mon téléphone était coupé. De toute manière, je n’osai plus recevoir un message de sa part. ayant compris qu’il était parti avec celle qui avait joué le rôle de petite-amie l’année précédente. La jalousie n’avait pas sa place dans ma vie donc je devais rester loin de son espace vital. L’étouffer ne démontrerait pas les sentiments que j’avais pour lui. « Zimmer, une livraison pour toi. » Je fronçai les sourcils alors que le vigil passait par l’embrasure de la porte. tout le monde le savait qu’il ne fallait pas me déranger pendant mon travail sauf cas de force majeure. Et j’attendais cette argile depuis trop longtemps. Coinçant donc le pinceau tâché de peinture noire dans mes cheveux, je repoussai mon siège, relevant les lunettes sur mon front pour aller chercher la précieuse cargaison. Sauf que comme une vraie bécasse, j’avais zappé que j’étais désormais fortement diminué avec mon bras en moins. Le casque sur les oreilles pour faire barrage avec autrui, je traversai les diverses salles du musée pour aller à l’arrière. Et effectivement, le chargement était lourd. Et je devais faire le chemin inverse. Consultant ma montre, je pestai car le musée était désormais ouvert au public. mais fort heureusement pour nous, ce n’était pas un lieu très fréquenté.

Trainant donc le lourd sac derrière moi, fredonnant une musique entrainante sur mon passage, je constatai -non sans surprise- qu’il n’y avait personne. Et dire que toutes les princesses ont un prince pour porter leurs trucs, et que moi, je devais me démerder comme une pauvresse. Pestant de temps à autre en allemand, je constatai qu’il y avait quelqu’un dans la salle des tableaux. Étonnant. Surtout que l’homme était bloqué devant le tableau de la femme en bleue que j’avais mis quatre mois à retaper l’année dernière. Je pourrais faire la conversation mais non. Je ne suis pas très sociable. Alors, je continue de chantonner ma chanson de Jean-Jacques Goldman dans un français des plus approximatifs -alourdi par mon accent allemand. Sans me douter un seul instant que la personne pourrait m’entendre. De toute manière, je n’ai pas que la taille d’un cloporte, j’en ai aussi le charisme. Continuant de tirer de toutes mes forces, je jetai un coup d’œil à la dérobée. Avant que mon regard azuré caché par ma casquette ne croise le sien. Mes mains glissèrent, lâchèrent mon matériau et je me sentis glisser en arrière. Mon casque me fit un mal de chien au crâne, me faisant trente-six chandelles alors que mon bras était alourdi par mon plâtre. « Bon sang est-ce qu’un jour, je réussirai à ne pas être ridicule ? » Question pour moi-même à vrai dire. Je me remis en position assise, sans oser le regarder pendant quelques microsecondes alors que la peinture continuait de goutter dans le creux de ma nuque. On ne fera pas pire comme retrouvailles. Enfin, je suis sobre cette fois-ci. mais je l’avais habitué à des robes toutes plus belles les unes derrières les autres et pas mes habits de boulot. Prenant appui sur mon plâtre décoré, je me remis debout pour tourner les talons vers lui. « Salut chaton, osai-je avec un sourire. » Et que c’est douloureux de le faire pour le coup. Pas de le revoir mais après une chute et un visage déjà tuméfié, la douleur était physique. Faisant un pas en avant, j’avisai mon lourd chargement pour le remettre à plus tard. De toute manière, il ne pourra pas se sauver en courant. Quoique la perspective de voir mon sac avec mille pattes comme le bagage de Deuxfleurs me fit sourire. « C’est une étrange coïncidence que tu te sois arrêté devant ce tableau. Il m’a donné du fil à retordre. » Saleté de bonne femme. Puis, je tournai la tête vers lui. « Désolée de pas être glamour mon chat, je t’ai manqué ? » Coinçant ma lèvre inférieure entre mes dents, je décidai de lever le nez pour rencontrer son regard. Ou sa joue. « Toi oui. Enfin tu m’as manqué quoi. » mes joues se mirent à chauffer à mesure qu’elles se colorèrent d’un rouge carmin. « C’est le moment où tu t’enfuies avec tes pattes de flamant rose et où je dois te courir après en clamant mon amour dans toutes les langues que je connais, énonçai-je à voix haute, ou alors tu veux qu’on fasse comme si rien ne s’était passé au nouvel an. Enfin rien ne s’est passé si ce n’est que je t’ai dit que j’avais des sentiments pour toi. » Et qu’ainsi, je déterminai la chose. Lui démontrant que même trois mois après, je ne reprenais pas ce que j’avais dit. Et que je ne le ferai plus. Je l’interrogeai du regard alors que la goutte de peinture qui coula dans ma nuque m’arracha un frisson. Ou alors était-ce l’appréhension d’un rejet ?
Oui cela devait être ça, sans doute.

Car il allait le faire. Lui qui était si distant depuis que je lui avais dit que j’étais amoureuse de lui. Et que trois mois après, je demeurai toujours au même état. Et si ce n’était que désormais j’avais laissé s’envoler mes fantômes. Et qu’il m’avait trop couru après. Que c’était à mon tour de le faire. Chaussée de mes baskets, mes toutes petites pattes devant se mesurer aux siennes gigantesques.
Et que je ne savais pas comment faire.





@Kieran Halstead :l:
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Kieran Halstead
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les cicatrices de la mémoire
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(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre MTtf4TM Présent
ÂGE : trente-quatre (14.07). aïe.
SURNOM : agnes par sa soeur, « kiki » par les autres (couché, grrrrhhhh).
STATUT : surprise, ça a foiré avec albane. la solitude apparaît de plus en plus comme la seule issue, mais ça ne rend pas l’idée plus acceptable.
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec august et waterproof, le corgi.
gif @doomdxys
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TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown.
RPs EN COURS : (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 5457bd0bce2c215c3657ae167d094e9f391cf887
ally #1 ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 25c8ec668e9df1d3f8bea886cef53927323f4b7e
vivian #1 ⊹ i'm sure they figured it out early on that i would never run, that they could shoot, but that's no fun 'cause then they're killing the stolen son, oh don't tell them anything, anything, please.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Tumblr_nwa28cKVWY1qdjmcko6_250
hally #12 ⊹ mess me up, yeah, but no one does it better, there's nothin' better, that's just the way you make me feel.

(18/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)alice (fb)gretalaoisevittoriosiham #3ceciliashilohwildadèleaugustanastasiaalfly #17 (ua)
RPs EN ATTENTE : mickey #3 › flora #3 › olive #2
RPs TERMINÉS : (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre MokPW9e
(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 8978
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.

(2001) ichabod (2015) laila #1autumn #1raphael #2owen #2 (2016) archie #1autumn #4 (2017)archie #2 (2019) reese #1archie #3 hannahkeith (2020) sawyer #1andrew #1dylane #1eve #1raphael #1jessalyn (+ sawyer)eve #3ivy #4ivy #5lucia #1birdieprojet xelias #6eve #4ilariamolly #1hannah #2anastasiadylane #2ava #2halsey #2eve #5raphael #3raphael #4clyde #1lenamolly #2sawyer #2 (2021) ivy #6ivy #7peterjordan raphael #5anastasia #2 & raphael #6eve #6raphael #7sawyer #3ichabod #2ally #1eleonor eliotautumn #2may #1 › › lena #2louisa #1mickey #1ezracaitrionaautumn #3raphael #8spencer #1ottoautumn #5eliot #2owen #1aleisha #1 (2022) raphael #9may #2primrose #1birdie #2 & jordan #2autumn #6ivy #8autumn #7spencer #2aleisha #2autumn #8penelopeia #1caitriona #2raphael #10raphael #11autumn #9flora #1albane #1spencer #3archie #4autumn #10 (2023) halstay #11 + masonsiham #1eliot #3albane #2archie #5zoya #1zoya #2siham #2dina flora #2spencer #4birdie #3mickey #2mavisolive #1albane #3

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Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyVen 26 Fév 2021 - 1:46



@"EVE ZIMMER" & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ il n'est jamais venu le train, le train qui mène au paradis. demain, je mène mon chemin, sans lui.

(SPRING HILL, MUSEUM).

Ah et aussi pour te dire que j'ai pas l'intention de reprendre ce que je t'ai dit au jour de l'an si t'en doutais. (Mais je te le dirai pas par sms, c'est trop nul.) Watashi wa anata o ichido, nido, san-do aishiteimasu. (je ne sais dire que ça en japonais, juste pour tes beaux yeux.) Bisous, Evie.  (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 1f42d  

Il n’avait jamais été aussi heureux d’avoir l’excuse idéale pour ne pas répondre dans la minute à un message auquel, en réalité, il n’avait aucune idée de la réponse à donner. Bien sûr, la curiosité d’utiliser google traduction lui avait donné une idée assez précise de celle qu’Eve aurait espéré et à en croire l’outil en ligne : Watashi mo anata o aishitemasu et pourtant, c’en était un autre qu’il avait tapé sur son portable au moment où Ivy n’était pas sur son dos pour réprimer ce contact à l’intention d’une femme qu’elle ne porte pas vraiment dans son cœur.

Merci pour ton message, en tout cas, profite bien de la fin de ton voyage (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 1f618


Si nous étions dans une comédie, nulle ne doute que les spectateurs auraient ri face à cette réponse absolument pas adaptée ; il a été son Ryan Atwood et il ne peut espérer que les choses s’arrangent comme cela a pu être le cas dans la série (minus la fin tragique de Marissa, bien sûr).

Et je dois reconnaître être surpris par les intentions de Kieran, pour une fois. Son désir ne vise pas à lui partager ses sentiments – après tout, il n’a peut-être pas dit un je t’aime aussi clair et précis que celui d’Eve, pourtant il a été le premier à avouer ses sentiments en essuyant un rejet de ceux-ci. Inutile de vous dire qu’il est difficile pour le jeune homme de croire à la sincérité de la jeune femme. Ou plutôt, de l’accepter ; et en ce sens, je suis bien d’accord avec lui : elle va devoir prouver qu’elle mérite qu’il lui retourne ses mots après qu’elle les ait piétinés la dernière fois. Pourtant, j’aurais cru qu’il n’aurait aucune peine à les prononcer, ces trois mots, pour les avoir pensé aussi longtemps sans réussir à les obtenir en retour. J’étais préparé à le retenir dans son saut de l’ange visant à se jeter à corps perdu dans une relation qui, j’insiste, n’est pas née sur des bases saines pour avoir un avenir. J’étais préparé à utiliser tous les arguments en mon pouvoir pour contrer son désir et le préserver comme je suis censé le faire. J’étais prêt à tout pour qu’il m’écoute, moi, et personne d’autre – surtout pas son cœur.

Et je n’ai pas eu à prononcer le moindre mot, parce qu’il n’a pas l’intention de les dire. Finalement, je crois qu’il est parfois capable de se raisonner tout seul ; même si les raisons ne sont pas tout à fait les mêmes que les miennes. Et c’est triste pour la jeune femme (remarquez que je le souligne, ce n’est pas pour autant que je l’envisage comme un bon parti pour notre protagoniste), mais c’est bien sa déclaration qui l’a amené à fuir, à prendre conscience de ce qu’il ne voulait pas admettre : il ne veut pas la laisser partir. Il était persuadé que le temps ferait son effet, j’en étais persuadé aussi, mais force de constater qu’une année après, elle est toujours là, plus présente que jamais, planant sur chacun de ses espoirs pour mieux les anéantir. Il rêvait de gagner Race of Australia pour quitter ce pays et s’assurer qu’elle ne relève que d’une pensée assourdissante et non d’une potentielle présence ; il a échoué et il doit se confronter à son entourage proche, à commencer par sa psychiatre qui s’avère être la meilleure amie de sa colocataire – tu parles d’une chance. Ivy lui avait fait du rentre dedans pendant des semaines sans qu’il ne cède, incapable d’envisager caresser et parsemer de baisers la peau d’une autre qu’elle ; il avait réussi, au prix d’une impression constante de lui être infidèle. Il était persuadé que cette chance laissée par le départ d’Ezechiel serait l’opportunité qui lui permettrait d’enfin la laisser derrière lui, parce qu’Eve pourrait être son futur ; il réalise un peu plus douloureusement chaque jour qu’il n’arrive toujours pas à se libérer du passé.

Comment lui dire qu’il partage ses sentiments dans de telles conditions, quand bien même cela est vrai ? J’aurais voulu que son évitement provienne de la réalisation d’un simple constat : Zimmer n’est pas bien pour lui, parce que jamais il n’arrivera à lui faire confiance, jamais il n’arrivera à prendre son amour pour acquis – il l’a cru, il en a été déçu. J’aurais voulu qu’il réalise qu’avant d’essayer d’aimer à nouveau, il doit surtout apprendre à s’aimer lui-même. J’aurais voulu qu’avant de prendre le risque de subir de nouvelles blessures, il guérisse celles qui subsistent. Mais comme souvent, il n’écoute pas ; et c’est sa bienveillance, sa manière de toujours tendre l’autre jour qui prime sur sa propre opinion. C’est parce qu’il ne veut pas prendre le risque de blesser Eve, de lui briser le cœur et de lui donner envie de disparaître – après tout, c’est déjà arrivé une fois – qu’il ne peut pas ouvrir le sien et qu’il est nécessaire qu’il soit celui qui s’efface.

Comment lui dire, surtout, qu’il n’est lui-même pas sûr de ses sentiments ? Il en ressent, c’est certain, mais est-ce qu’il peut réellement parler d’amour, quand rien ne sera jamais aussi fort que ce qu’il a pu ressentir à l’égard de celle qui hante son quotidien ? Quand rien ne sera aussi intense, mais que tout peut contribuer à accentuer cette douleur qui ne guérit pas ? Je ne sais pas si c’est ma voix qui l’a guidé, je ne sais pas s’il s’agit de son propre raisonnement, mais je crois qu’au-delà d’Eve, c’est lui-même qu’il a envie de protéger, pour une fois. Je crois qu’on avance, Kieran. Je crois que tu prends enfin conscience – même si cela ne dure jamais longtemps – de la valeur que tu as et des souffrances que tu subis. Bien sûr, la présence d’Eve est réconfortante ; mais elle ne l’a pas toujours été. Pas comme celle d’Ivy, et ça aussi, c’est quelque chose que tu ne pourras jamais dire ? Que ton cœur est partagé entre l’ancienne, l’actuelle et la future – et il y a ce peut-être en la personne de Raphael et du baiser qui a été échangé lors de ce road-trip.

Oh, je sais qu’il serait aisé de se dire qu’il joue sur plusieurs tableaux – ce serait mal connaître Kieran que de lui prêter de telles intentions, principalement parce que tous ces individus ont essuyé un refus de sa part. Un refus, parfois plus et pourtant il en est là ; persuadé que pour guérir d’anciennes sensations, il doit s’en créer de nouvelles. Mais ton esprit est cassé, Kieran et ce n’est pas dans le manuel de réparation que d’agir de la sorte. L’amour que tu essaies de porter à d’autres ne remplacera jamais celui que tu es supposé te porter à toi-même, alors comment faire ? Comment faire quand le seul amour acceptable provient nécessairement des autres ? L’accepter, c’est prendre le risque d’en être blessé, le refuser, c’est prendre le risque de le perdre à tout jamais ; alors, dis-moi, Kieran, comment faire ?

Les tourments que je lui inflige le déstabilise, suffisamment pour que ses pas le guident jusqu’à un lieu qui s’apparente à un cocon réconfort où, bien qu’en mesure de réciter l’entier de l’histoire derrière chaque œuvre, chaque visite entre ces murs semble être une première fois. Peut-être est-ce un acte manqué, une volonté de retrouver sa présence malgré son silence – parce qu’il n’a pas su lui offrir la réponse voulue et qu’il se doit de toujours, toujours offrir ce qu’ils veulent aux gens. Peut-être est-ce les angoisses, toujours plus récurrentes et ces idées noirs qui se superposent, toujours plus violentes, qui le condamnent à sonner la fin ; parce qu’il lui a déjà suffisamment causé de maux pour ne pas que son absence de mots les accentue. Pourtant, il ne rêve que d’un début, Kieran et peut-être qu’il arrive à s’en persuader quand son regard croise le sien et qu’il a l’impression que c’est la première fois. Mais il se persuade de beaucoup de choses, le dessinateur et je ne suis pas certain que ses désirs soient toujours très fiables et encore moins ancrés dans la réalité. Ça ne peut pas fonctionner, ça ne pourra jamais fonctionner tant que son ombre planera sur eux, même s’il ne rêve que d’y croire, de s’y essayer à s’en tuer à la tâche.

Pour l’heure, c’est elle qui manque d’y rester lorsque sa maladresse habituelle se rappelle à elle et que le léger cri de surprise de Kieran traduit de son inquiétude lorsqu’il se précipite pour lui venir en aide. « Bon sang est-ce qu’un jour, je réussirai à ne pas être ridicule ? » Un sourire se glisse sur ses lèvres alors qu’il s’agenouille, son regard qui l’analyse pour faire l’état des potentielles blessures. D’apparence, tout semble aller, mais il sait très bien que ça ne veut pas dire grand-chose. « Ça va ? » Il s’inquiète alors qu’il l’aide à se remettre debout, sa main dans celle, libre, d’Eve. « Salut chaton. » Ça te fait toujours grincer des dents, Kieran, pas vrai ? Même si cela vient d’elle et que par conséquent, tout est accepté, ce n’est toujours pas ta tasse de thé, ces petits surnoms affectueux. « Salut. » Il rétorque plus sobrement, la gêne qui se rappelle à lui. Tu as voulu venir ici, Halstead, assume. D’autant plus que derrière ta venue, une telle situation était espérée, alors non, tu n’auras pas ma pitié pour t’aider à diminuer cette angoisse. Ton corps m’indique qu’elle est encore gérable ; les signaux ne sont pas suffisamment alarmants pour m’interpelle, sorry bro. « C’est une étrange coïncidence que tu te sois arrêté devant ce tableau. Il m’a donné du fil à retordre. » Son regard se tourne vers ledit tableau ; bien, s’ils en restent là, l’alarme ne va pas s’activer et la situation se réglera d’elle-même. « Désolée de pas être glamour mon chat, je t’ai manqué ? » C’est sans compter sur Eve qui sait trouver les mots pour accélérer son rythme cardiaque – pas toujours de manière aussi positive qu’il le souhaiterait. « Tu es très bien comme ça. » Il lui assure avec un sourire ; il se surprend d’ailleurs qu’elle puisse s’en inquiéter. Certes, les souvenirs qu’il réactive en sa présence ne font que confirmer de la différence de style par rapport à leur précédente rencontre, mais ce ne sont que des souvenirs ; c’est inscrit dans sa personnalité de prôner la simplicité et en réalité il la préfère ainsi. « Toi oui. Enfin tu m’as manqué quoi. » Outch, l’aiguillage commence à s’activer... « C’est le moment où tu t’enfuies avec tes pattes de flamant rose et où je dois te courir après en clamant mon amour dans toutes les langues que je connais, ou alors tu veux qu’on fasse comme si rien ne s’était passé au nouvel an. Enfin rien ne s’est passé si ce n’est que je t’ai dit que j’avais des sentiments pour toi. » ... et il  m’appelle à l’aide. Dommage, j’ai envie de le confronter à ses propres ressentis, plutôt que de lui imposer les miens. C’est trop tôt, c’est trop brutal, pour l’introverti silencieux qu’il est, alors qu’un rire nerveux s’échappe d’entre ses lèvres. « Ah ah, non, évite de faire ça, s’il te plaît. » De lui courir après en lui clamant son amour dans toutes les langues ; mais pas que. D’insister sur ses sentiments qu’elle maintient – c’est bien – alors qu’il a toujours été particulièrement gêné face aux déclarations – c’est moins bien. Je lui rappelle que c’est ce qu’il voulait, il se rebelle en accentuant les battements de son cœur. Bien, j’ai compris, Kieran. Oui, c’est ce que tu voulais, non, tu ne peux pas changer ta personnalité réservée par simple volonté de te plier à ses désirs à elle. Cela peut paraître surprenant en vue de la manière dont il fait toujours tout pour plaire aux autres, mais ses limites sont bien là : il ne peut pas prétendre être quelqu’un à l’opposé de sa vraie personnalité (si, en réalité, mais en général il n’y a pas autant de sentiments sous la surface et qui empêchent d’agir ainsi) et se déclarer ici, au milieu des visiteurs ou accepter ses effusions, même verbales, lui paraissent difficiles. « J’ai pas oublié. » Face de lui dire qu’il ne prétend pas que rien ne s’est passé, qu’elle en soit rassurée. « Mais... » Je veux bien t’aider sur ce coup. Je sais, en partie, les idées qui te traversent l’esprit et qui pourraient compléter cette introduction.

Florilège :
- Mais je suis perdu, Eve.
- Mais je dois me retrouver.
- Mais j’ai peur de te blesser.
- Mais je sais que je vais te faire souffrir.
- Mais tu vas vouloir disparaître à nouveau.
- Mais j’arrive pas à l’oublier.
- Mais je pense aussi à Ivy, parfois.
- Mais surtout à elle, tout le temps à elle.
- Mais je suis cabossé et je ne peux pas t’infliger ça.

Et je continue, pendant quelques secondes encore. Pourtant, aucune de ses options ne franchit le seuil de ses lèvres ; il mise sur la sécurité, encore et toujours, verrouillant tout ressenti – ça fait mal, ça fait peur, c’est donc naturellement proscrit.

« C’était bien le Japon ? »



:l: :



Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct 2023 - 16:56, édité 1 fois
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(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Empty
Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyVen 26 Fév 2021 - 3:25


Deux jours en arrière

Assise sur ce divan, je ne cessai de remuer la jambe. Le syndrome de la patte folle alors que mon psychologue ne me quittait pas du regard. « Vous avez une sale mine. » Tu m’étonnes. Une chute de plusieurs mètres de haut, cela remet les choses en perspective n’est-ce pas ? Après tout, j’ai encore failli y rester. Et on appuiera bien sur le encore pour une fois. Ce qui est assez ironique quand on sait ce que ce sont mes proches qui meurent et non moi alors que je ne cesse d’avoir des accidents. Comme lors de la Race of Australia ou encore de mon séjour de presque deux mois au Japon. J’avais encore une fois de plus fui mon quotidien. Mais ma crise du nouvel an m’avait fait prendre conscience d’une chose. Je devais changer. Pas seulement pour moi mais pour mes proches aussi. « Qu’est-ce que vous attendez de lui ? » C’est vrai qu’attendais-je dans le fond ? Je n’ai jamais pu construire de véritables relations. Déjà car j’étais un secret de polichinelle, que le second est mort et que je n’ai pas su aimer correctement le dernier. Je l’avais vu dans le regard d’Ezechiel, cette douleur que je lui infligeai et qui ne cessait de me hanter tous les jours. Incapable de lui donner mon cœur puisqu’il n’appartiendrait à tout jamais qu’à deux hommes. et aucun d’eux ne serait Kieran. Car je l’avais connu le grand et l’unique amour, que ce dernier s’était envolé et qu’il reposait désormais en Syrie, dans un lieu qui fera l’objet de mon pèlerinage un jour. « Qu’il me voit. » J’osai lever mon regard bleuté vers celui du professionnel qui me suivait maintenant depuis de nombreuses années. Que je pouvais y lire son air entendu, son conseil sans doute bienveillant. « Il ne vous verra jamais car vous vous êtes rendue invisible à ses yeux. Et qu’on ne peut pas revenir en arrière. » Oui, c’est sans doute ce qu’il aurait dû dire mais à la place, il se contentait d’hocher la tête d’un air entendu. De ne pas verbaliser le fait que j’avais passé ma chance. Je mentirai si le voir en compagnie de l’autre fille -affectueusement surnommée l’autre dans ma tête- ne m’avait pas fait mal au cœur. Mais je ne devais rien attendre de lui, je n’en avais pas le droit. Je ne l’avais jamais eu. Kieran ne m’appartenait pas et il ne serait jamais mien. Le concept d’appartenance à un autre être humain était si volubile et ridicule. Je ne m’appartenais déjà pas. Alors pourquoi pourrais-je me donner à un autre ? J’en doutais, j’avais eu trop mal la première fois. « Laissez-lui du temps. » Bien sûr que je vais lui en laisser. Je ne suis pas un bourrin quand même. Et on ne peut pas forcer quelqu’un à aimer n’est-ce pas ? Kieran me l’avait fait comprendre via nos échanges. Qu’il ne ressentait plus le même émoi à mon encontre. Sans doute avais-je trop joué avec son cœur pour pouvoir y prétendre de nouveau. Serrant mon poing valide, je hochai la tête d’un air entendu.
Oui, je l’attendrai.
Et puis soyons honnête, je n’avais que ça à faire de toute manière.

La chute

Oui, je n’avais que ça à faire. Je me sentais ridicule de mettre ma vie sentimentale en suspens pour un homme. Mais Kieran le méritait sans aucun doute. Je n’ai pas été la plus honnête envers lui et il fut juste qu’il ne plonge pas les deux pieds dans le plat. A quoi est-ce que je m’attendais dans le fond ? A un happy ending comme dans les contes de fées ? Car on m’a toujours apparenté à une princesse Disney. Ah, cette bonne vieille Cendridri des familles, la bonniche toujours prête à rendre service aux autres car il faut être douce et bienveillante.
Que des conneries !
Qu’est-ce que cela m’a apporté d’être bienveillante ? Je vous le demande. Que dalle. Ah si deux gamins dont un malade. Mais oui bien entendu. Je ne pourrais pas changer ma bonté comme on dégagerait son fusil d’épaules mais je pourrais au moins faire semblant. Faire semblant de ne pas avoir eu les larmes aux yeux en lisant ses sms si froids, faire semblant de ne pas avoir fini pelotonner en boule en le voyant avec cette fille -beaucoup trop belle et qui faisait un peu peur- sur les réseaux sociaux. Avec cette envie grandissante de désactiver le mien car on s’en bat les couilles. Alors, j’avais franchi l’étape. J’avais décidé de restreindre Kieran. De ne plus voir ses publications tout comme il ne verrait plus les miennes. Je ne le désabonnais pas tout comme je ne le faisais pas à mon encontre, il faudrait juste chercher. Et d’un côté, je pouvais entendre la voix d’Alex dans ma tête : bien fait pour sa tronche. Et elle aurait raison. Une partie de moi, celle qui s’était réveillée au nouvel an, disait : connard de mec. Et l’autre tentait de raisonner mon esprit en disant que Kieran avait assez bien souffert. Oui, mais dans le fond, moi aussi j’ai morflé merde. Oui mais t’as été une vraie pétasse.
Dr Jekyll et Mr Hyde. Cela se bat là-dedans comme des acharnés et cela écorche un peu plus mon âme.

Pourquoi est-ce qu’il faut que je sois aussi mélodramatique ?

Comme lorsque je croise son regard et que je me retrouve de nouveau les quatre fers en l’air. La voix d’Ezechiel s’insurge dans mon esprit : ma petite tortue et je reste un moment sonné à regarder le plafond. Qui est très joli d’ailleurs. Je le vois, telle une ombre, qui s’approche de moi pour poser ses immenses yeux bleus sur moi. « Ça va ? » Encore une fois, la partie revancharde pour m’avoir fait endurer le martyr ces trois derniers mois montre les crocs. Mais qu’est-ce que cela peut te foutre gars ? A la place, je me contente d’un sourire. le fameux de façade. Ah vaut mieux l’enfer qu’une femme bafouée. « Ouais, ça va toujours. » Mensonge éhontée. Trahison, disgrâce. Je me saisis de sa main chaude et douce -stop ça ma fille, tu ne vas pas te pâmer devant lui alors qu’il en a rien à cirer- pour me redresser. Mon buste vient se coller un peu au sien.
Alerte, recule.
Et je fais un pas en arrière pour quitter sa poigne et passer mes doigts dans ma nuque poisseuse. « Ew, génial. » Je constate la peinture avant de venir essuyer mes doigts sur ma bonne vieille salopette pour soupirer. Je ressemble à rien. On dirait que je suis passée dans une essoreuse à salade pour le coup. « Salut. » bah cache ta joie mon pote. Je n’ose le regarder alors que -putain faut que je lui trouve un nom- alors que ma dark personnality se met à feuler. Je vais faire comme si ce salut froid n’avait pas brisé mon cœur en mille morceaux un peu plus et continuer à sourire. Mais qu’est-ce que j’ai l’air con putain. Je me contente de regarder le tableau. « Trois cents heures de boulot pour ça. Mais l’histoire que je lui ai inventé est chouette, énumérai-je à voix haute, la dame bleue si triste. » Oui bah la tristesse, elle va rester loin. je n’ai pas fait tout ce chemin pour le rebrousser. Déjà que d’avoir avoué mes sentiments, c’était un grand pas. De les réitérer par sms encore plus. Avec une putain de déclaration d’amour en japonais à la con. Mais qu’est-ce que je m’en suis voulue pour ça. D’autant plus qu’il avait fait comme si rien de tout ça n’était arrivé. « Tu es très bien comme ça. » Je me contente de tourner la tête -trop vite, aïe- vers lui. « Couverte de bleus et vêtue comme une saltimbanque. Ouais t’as raison. » C’est sûr que je suis moins élégante que l’autre hein. Après tout, si c’est ça qui lui plait, je ne pourrais pas rivaliser.
Et je n’en avais pas l’intention.
« Enfin, c’est ma tenue de boulot. C’est plus pratique pour mettre les pinceaux. Y’a que la casquette qui est un ajout nécessaire. » Tu m’étonnes que c’est un accessoire plus que nécessaire vu les coquards que je me traîne. Bougre d’imbécile, incapable de tenir sur ses deux jambes plus de deux minutes et trente secondes, montre en main.

« Ah ah, non, évite de faire ça, s’il te plaît. » Et bim, dans ta face. Je chancèle un peu d’avant en arrière, comme si je me balançai pour chercher la meilleure répartie. Allez, ne sois pas méchante. « De toute façon, je pourrais pas. » Ma voix est trop froide. Un peu de chaleur que diable. Je déglutis pour me sentir blanchir sous cette casquette. Et fort heureusement pour lui qu’il ne pouvait pas voir les émotions sur mon visage tiens. Parce que j’aurai bien fière allure. Sauf que j’ai peut-être perdu ce combat, je ne comptais pas déposer les armes. Il m’a demandé de me battre. Je n’ai certes que des pinceaux et pas les cheveux éclatants mais je ferai de mon mieux. « T’es beaucoup trop grand et avec mon bol, je me romprai le cou dans les escaliers. Tu me diras me manque plus que ça pour parfaire le look de la parfaite éclopée. » Je me mets à rire. Vraiment. Et c’est pas souvent que je le fais, surtout pas en présence de Kieran. Le dernier rire sincère que j’avais eu en sa présence remontait à nos discussions sur internet. Et qui me semblait venir d’une autre époque. Et ça me manque. Ça me manque tous les jours. Sans doute aurions-nous dû en rester là.

« J’ai pas oublié. » Je pourrais pousser un soupir de soulagement mais je sens venir le mais derrière. « Mais... » Qu’est-ce que je disais putain.
Mais tu ne partages plus mes sentiments.
Mais tu t’es entichée de l’autre.
Mais c’est trop tard.

Ouais, je pourrais verbaliser tout ça. Me balançant toujours d’avant en arrière, lèvres closes. Il faut enclencher le détonateur par l’humour. Je grogne un peu en attendant sa réponse qui ne viendra pas. Parce que je n’en suis pas digne sans aucun doute. Elle est pas mal celle-là tiens. « Mais tout comme tenir Mjölnir, je ne suis pas digne toi, chaton. » J’avais clamé ceci avec une autodérision certaine -c’est nouveau, ça vient de sortir- sauf que je ne faisais que dire l’odieuse vérité, derrière le sarcasme. D’ailleurs depuis quand est-ce que je sais le manier celui-là tiens ?

Comment manier le sarcasme à la sauce Zimmer :
- Perdez votre mari jeune
- Faites vous briser le cœur soixante fois
- Choisissez le wrong guy pour l’autre se casse avec une autre
- Et enfin retrouvez-vous en présence dudit gars après une déclaration enflammée avinée et réitérée par sms et non rendue.

Visiblement, ce n’est plus réciproque. Putain, il s’est passé quoi pendant les trois mois où je me suis barrée ? « Un jour, je chopperai le train à l’heure. Mais il faut se rendre à l’évidence, dis-je sur un ton des plus sérieux avant de tourner la tête vers lui, je l’ai loupé celui-là. » Règle numéro un : double-tap. Histoire de bien se sonner. Je passe ma langue sur mes dents pour planter mes mains dans mes poches pour le coup. Après tout, je pouvais en faire quoi d’autre ?

« C’était bien le Japon ? » T’es sérieux mon pote ? Non parce que là, sa tentative de fuite est nulle à chier. C’est le moment où je devrais lui coller dans la tronche pour l’offre d’emploi mais je décide de ne rien faire. Nan, je me contente de sourire comme une sombre conne. « Ouais. » On développe, on développe. Mais pour dire quoi ? « Si on oublie l’accident, c’était cool. Je serai bien restée plus longtemps… » A vie, oui. « Mais Ulysse avait besoin de moi, ici. Et je devais mettre mes affaires en ordre comme dégager de mon appartement, récupérer mes affaires, vendre tous mes meubles, bref ce genre de choses. » Il va croire que je me casse. Soupir de soulagement dans 3, 2, 1 ?!  Je me contente de froncer les sourcils, laissant planer un silence sur nous deux. Tu me manques tellement Kieran. Doucement, je sors ma main valide de ma poche pour venir l’approcher de la sienne, sans pour autant me tourner vers lui. Me ravisant à la dernière minute, la laissant planer dans l’air.

« Tu veux voir mon antre ? » Nouvelle tentative de désamorçage. « Je dois emmener l’argile donc autant te montrer où la magie fait son œuvre. » Je pris un air faussement théâtral avant de lui servir mon plus beau sourire. Et il est vrai celui-là. Je ne compte pas laisser ta Barbie friquée gagner. « Avant qu’on en vienne à faire comme si y’avait pas un malaise entre nous, t’es au courant que je vais me battre, n’est-ce pas ? » Je penchai la tête sur le côté avant de pivoter vers lui. Doucement, je relevai mon visage teinté par les bleus vers lui, afin de plonger mon regard dans le sien. De l’accrocher avec une rare intensité -sans doute la première fois depuis que l’on se connaissait- en bloquant mon souffle dans la poitrine. Le visage fermé, nul sourire ne venant orner ce dernier pour marquer ma sincérité. « C’est ce que tu m’as demandé. Je vais donc le faire. Et tant pis si je me ramasse. » J’ai un bref sourire avant d’éclater de rire. « Mais ça, c’est déjà fait. » Je lève un peu les yeux au ciel pour venir accentuer l’accent cocasse. « Ouais, je suis revenue du Japon avec du sarcasme, de l’autodérision et une bonne dose d’humour bien chiant. » Tadaa, fis-je par geste pour lui montrer. Avec un léger sourire des plus niais sur le visage, dévoilant mes dents de devant.

Je pourrais me flageller de mille et une insultes mais à vrai dire, j’étais beaucoup trop contente qu’il soit là. « Ah et si t’en doutes, je suis heureuse que tu sois là. » Mais bon, on ne va pas verbaliser toutes les pensées, si ? Non surement pas. A la place, je me rapprochai un peu de lui pour venir faire un geste débile. Ma main se posta à bonne distance de la sienne pour faire comme si je la touchais, en effleurer chaque contour, comme si sa peau entrait en contact avec la mienne alors que l’azuré de mon regard restait vissé au sien beaucoup plus clair. Que mon sourire s’agrandisse, que mon nez se fronça sous ce dernier. Qu’un instant imprimé dans l’air, je demeurai plus juvénile, faisant vraiment mon âge.
Et n’étant qu’une fille amoureuse qui se trouvait en face d’un garçon qui ne serait jamais capable de lui rendre en retour.

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RPs EN COURS : (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 5457bd0bce2c215c3657ae167d094e9f391cf887
ally #1 ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 25c8ec668e9df1d3f8bea886cef53927323f4b7e
vivian #1 ⊹ i'm sure they figured it out early on that i would never run, that they could shoot, but that's no fun 'cause then they're killing the stolen son, oh don't tell them anything, anything, please.

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(18/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)alice (fb)gretalaoisevittoriosiham #3ceciliashilohwildadèleaugustanastasiaalfly #17 (ua)
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(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 015f
AVATAR : dan cutie pie smith.
CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale & maisie moriarty.
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
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Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyDim 14 Mar 2021 - 20:48



Si Kieran était seul maître de toutes ses décisions, à cet instant, nul doute qu’il aurait été capable de prendre un billet d’avion pour le Japon afin de rejoindre la jeune femme au plus vite pour lui partager ses sentiments. Non, en réalité, s’il s’était écouté, s’il avait fait selon son instinct, il n’aurait pas attendu plus que le lendemain de cette soirée mouvementée – le contexte de l’hôpital ne lui aurait pas permis de se déclarer dans les conditions les plus optimales. Oui, bien sûr qu’il aurait sauté sur la première occasion pour lui dire ces mêmes mots ; parce qu’il les pense. Il croit les penser, tout de moins et si je ne remets pas en doute l’affection de Kieran, ni même les sentiments évidents qu’il a pour la jeune femme depuis très (trop) longtemps, qui se sont avérés à sens unique malgré ce qu’elle peut dire parce qu’elle lui a donné cette impression, je me permets de remettre en doute son fonctionnement. Tu n’es plus seul maître à bord, Kieran, il va falloir t’y faire. Et s’il passe une bonne partie de son temps à se lancer dans des joutes verbales avec moi, qui ne dépassent jamais le cadre de ses pensées – ou quand j’impacte sérieusement sa patience et qu’il passe pour un type qui parle tout seul (et dans ces moments-là, il me déteste encore plus) – je sais aussi qu’il m’est parfois reconnaissant d’être la raison qui contredit ses envies. Cela peut paraître paradoxal puisque mon rôle vise justement à faire émerger celles-ci de manière à ce qu’il les assume ; et je sais qu’il a envie d’Eve. Pas qu’au sens physique du terme (il ne peut néanmoins pas le nier), mais simplement en lui accordant une place importante qu’il n’a accordé que très peu de fois dans sa vie, à un entourage minimisé. Le problème, c’est qu’à l’exception de ses sœurs, Kieran a souvent été déçu ; et que ces places deviennent chères. Eve aurait pu y prétendre sans négociations il y a quelques moins, mais elle a trop joué, elle a considéré que cette place était acquise quoi qu’il advienne. Et ça aurait été le cas si Kieran ne me suppliait pas de l’aider à se raisonner, de l’empêcher d’accorder cette confiance en un claquement de doigts alors que, paradoxalement, il est bien incapable de faire réellement confiance à qui que ce soit. Eve y compris, même s’il prétend le contraire, même s’il veut croire le contraire, même si justement il croit tout ce dont elle l’assure. Mais il l’a crue par le passé, Kieran, il croyait que ce moment au Nouvel An avait eu du sens bien plus tôt – il s’était trompé, il s’était heurté à la vérité, il en était ressorti incroyablement blessé. Et peut-être que d’un point de vue extérieur il peut sembler rancunier, incapable de prendre une décision, incapable de savoir ce qu’il veut, mais si vous étiez là en haut, avec moi, je peux vous assurer que votre discours serait similaire au mien. Tout le monde a souffert c'est une certitude, mais certains plus que d’autres et certains ne se relèvent jamais. Kieran appartient à ces deux catégories et je l’aide tous les jours à se tenir à nouveau sur ses deux jambes. Il n’y arrive pas, il n’y arrivera probablement pas avant de longs mois, alors il est réellement question de survie quand je m’oppose à ce qu’il ne redonne une chance à Eve sans hésiter le moins du monde. Tu dois hésiter, Kieran. Pas uniquement pour lui-même, bien qu’il soit celui qui m’importe plus que tout, bien que je sois au courant de ses fragilités qu’il n’a jamais verbalisées à d’autres qu’à moi par le biais de ses idées noires que je passe mon temps à contrer pour que ma voix soit plus importante que la sienne sur ce sujet-là. Sur les autres, je veux qu’il soit celui qui prenne de l’importance, mais pas au détriment de sa santé mentale. Il doit hésiter, parce que je sais comment il fonctionne, le Halstead et que si certains tendent à croire qu’il fuit toujours (ce qu’il fait, soit), il a aussi cette mauvaise habitude de se jeter dans la gueule du loup en prétextant que la confrontation est la meilleure des solutions. S’imposer une nouvelle vie sentimentale, parce que l’idée lui fait envie, parce qu’il a besoin d’être aimé, n’est pas une mauvaise chose. S’y forcer, prétendre que tout va bien et ne jamais partager ses peurs, en est une.

« Ouais, ça va toujours. » Ses sourcils se froncent alors que sa main tendue attend que les doigts d’Eve se lient aux siens, peu convaincu par cette assurance qui n’en est une que de façade. Sa tête se baisse légèrement pour masquer ses joues lorsque leurs deux corps se rencontrent, avant qu’elle ne mette de la distance entre eux. « Ew, génial. » Il reste silencieux un instant avant de la saluer, un salut qui se veut plus froid qu’il ne l’aurait voulu. Mais ce n’est pas contre elle, oh bien sûr que non, alors que c’est bien lui qui se retrouve perdu depuis peu, qu’il est la source autant que le récepteur de sa colère. Ce n’est pas elle, mais à cet instant, il ne pense pas à la méprise qui peut se faire alors que son regard se tourne vers la peinture qu’elle évoque. « Trois cents heures de boulot pour ça. Mais l’histoire que je lui ai inventé est chouette, la dame bleue si triste. » Son regard passe de l’œuvre à la jeune femme, qu’il surplombe et à laquelle il demande : « et c’est quoi cette histoire ? » avec un léger sourire, curieux de l’entendre. « Ton travail est magnifique. » Qu’il assure par la suite, son sourire qui disparaît néanmoins face à la prochaine réflexion de la jeune femme. « Couverte de bleus et vêtue comme une saltimbanque. Ouais t’as raison. » Il pince aussitôt les lèvres, Kieran, mal à l’aise face à ce qui semble désormais une évidence. « Enfin, c’est ma tenue de boulot. C’est plus pratique pour mettre les pinceaux. Y’a que la casquette qui est un ajout nécessaire. » Oh, pourtant, tu ne pensais pas à mal, Halstead, pourquoi est-ce que tu devrais songer aux meilleures excuses à formuler ? C’est ce qu’il fait et je le laisse faire, si cela peut atténuer son rythme cardiaque. « C’est pas-c’est pas ce que je voulais dire. » Il se reprend, tandis que son regard se permet de glisser une nouvelle fois sur elle pour la détailler – pas trop longtemps, par peur d’être taxé de voyeur. « Et c’est pas que je trouve qu’un bras cassé et des bleus te donnent du charme parce que non, c’est pas le cas. » Oh non. Je le sens, qui s’angoisse encore plus à mesure qu’il sur interprète ses propres propos. « Enfin, je veux dire, non, ça n’enlève rien à ton charme, hein, mais enfin, personne ne souhaite à personne d’avoir des bleus et des os cassés, il faudrait être malade. » Ou maladroit. Comme à cet instant. Allons, tu peux le faire, Kieran, tu peux rattraper la situation. Au milieu de toutes les explications, la franchise, elle comprendra mieux après, non ? « Je voulais juste dire que... enfin, cette tenue te va très bien. Je sais que c’est pas à moi de donner un avis sur comment tu es, mais enfin, j’aime la simplicité alors, oui, je te trouve ravissante ainsi, voilà, c’était juste... » Un compliment. Il baisse légèrement la tête en fermant les yeux un court instant, fatigué de son incapacité à complimenter les autres sans avoir l’air d’un imbécile, encore plus face à cette timidité maladive qui l’empêche d’être parfaitement à son aise avec qui que ce soit. C’était un compliment sincère, formulé d’une seule fois, sans baisser les yeux ni rougir, et c’est devenu tout l’inverse à la suite d’une simple réflexion ; je vous le dis, malgré des lueurs d’espoir, je pense qu’il me faudra des années avant d’accentuer sa confiance en lui.

Ou juste sa légitimité à exister, lorsqu’Eve glisse la possibilité d’une nouvelle déclaration qui saurait le mettre mal à l’aise. Oh, il l’a appréciée cette déclaration, il a été touché en plein cœur – mais il s’efface à chaque instant et face à une telle mise en lumière sur lui-même, il voudrait simplement disparaître. « De toute façon, je pourrais pas. » Est-ce que cela marche vraiment, Kieran ? Est-ce que pincer les lèvres et prétendre que tu n’as pas compris, que tu n’as pas entendu son ton froid t’aide à ne pas te sentir comme un idiot à cet instant ? Je n’en suis pas sûr, mais si lui parvient à s’en convaincre, alors j’imagine que cela s’équilibre. « T’es beaucoup trop grand et avec mon bol, je me romprai le cou dans les escaliers. Tu me diras me manque plus que ça pour parfaire le look de la parfaite éclopée. » Il se saisit de cette diversion pour joindre son rire au sien, réalisant bien vite que son attitude peut lui donner l’impression de lui souhaiter du mal. Et j’essaie de le calmer, Kieran, mais ses expériences passées accentuent son besoin de se justifier, tout le temps, pour tout, pour une simple phrase et même l’attitude d’Eve ne fait qu’accentuer cette impression d’avoir à s’expliquer pour un simple rire. « Ah non, ça suffit, il faut que tu restes entière, maintenant. » Il souligne avec un sourire. J’aimerais que tu restes entière, mais comme beaucoup de choses, cela relève d’un désir de sa part, qu’il réprime, même dans les conversations les plus simples. Il y a encore tant de choses à travailler, gamin. Personne ne réfléchirait à la manière de formuler une phrase et le voilà, renvoyé quelques mois dans le passé – et on sait à quel point tu as souffert à ce moment-là, Kieran. Le fait qu’il régresse à ce point par malaise suite aux propos d’Eve ne font que renforcer mon inimité envers celle-ci. Il fait des efforts, mais elle ne le voit pas. Elle ignore à quel point un « je t’aime aussi » est compliqué à prononcer, elle ignore le cheminement continuel de ses pensées vers le bas alors que j’essaie de retourner celle-ci vers le haut ; mais il m’est compliqué quand la froideur de la jeune femme impacte autant notre protagoniste.

Il n’a pas oublié. Bien sûr qu’il n’a pas oublié, comment le pourrait-il ? Je suis le spectateur privilégié de ses pensées ; elle n’a pas cessé d’occuper celles-ci – à mon détriment. Mais quoi, Kieran ? Incapable de verbaliser ses doutes, le souvenir des seules fois où il s’est ouvert à son égard qui ont été réutilisées contre lui ; il reste muet et lui offre l’honneur de compléter ses propos. « Mais tout comme tenir Mjölnir, je ne suis pas digne toi, chaton. » Ses lèvres s’agrandissent dans un sourire triste. Oh, je sais que tu luttes, à cet instant. Pour ne pas que le présent se mêle à nouveau au passé, pour tenir ta promesse de ne plus la voir, elle, en Eve, pourtant tout le renvoie à cette association qu’il s’était juré de ne plus faire. Je n’aide pas ; je n’intervertis pas ses souvenirs, je ne masque pas ceux-ci, je ne les remplace pas, je ne les modifie pas – je l’ai toujours dit que ce transfert aurait des conséquences. Il ne pensait pas qu’elles seraient celles-ci, c’est tout. « Dis pas ça. » Il annonce dans un premier temps, avant de reprendre. « Tu es le Thor de mon Mjölnir. Euh, en plus mignon, je veux dire. » Un fin sourire se glisse sur ses lèvres, tandis que son coeur tambourine dans sa poitrine. Mais il ne s’agit pas d’une réaction propre à la proximité avec la Zimmer, mais de cette inquiétude qui grandit en lui, de cette culpabilité qu’elle fait résonner en lui, de cette froideur qu’elle lui adresse. Il connaît tout ça. Il le connait et il en a assez souffert. Alors pourquoi est-ce que tu fonces la tête la première, Kieran ? Pourquoi tu réitères ? Pourquoi tu t’infliges ça ? « Un jour, je chopperai le train à l’heure. Mais il faut se rendre à l’évidence, je l’ai loupé celui-là. » Qu’est-ce qu’elle essaie de faire, exactement ? Te culpabiliser, Kieran et bien que tu sois incapable de prêter des intentions néfastes à qui que ce soit, je suis là pour t’aider à voir la réalité. Elle te culpabilise de ne pas lui avoir rendu sa déclaration, elle tente de te faire réagir avec une confrontation avec laquelle tu n’es pas à l’aise. « Tu n’as pas loupé le train. C’est lui qui est en retard. » Il souligne, avec sincérité. C’est le train qui a un problème, ce n’est pas le passager. C’est lui qui ne sait pas ce qu’il veut, c’est lui qui est incapable d’avancer. Il se flagelle, Kieran, contre ma volonté et j’essaie de remettre les choses en contexte : comment peut-elle se permettre d’agir ainsi ? Comment peut-elle espérer que le faire culpabiliser serait une base saine à l’aveu de ses sentiments ? Et j’en reviens au principal problème, comment tu peux laisser faire, Kieran ?

Il y a tant de choses qu’il voudrait exprimer, qu’il ne s’autorise pas, toujours dans cette retenue, toujours dans cette idée que ses sentiments valent bien moins que ceux des autres, qu’ils peuvent être écrasés, piétinés, moqués, détruits, que c’est normal, qu’il le mérite bien et que ça a toujours été ainsi, alors pourquoi changer de dynamique ? Pour que tu cesses de souffrir, ainsi, Kieran, la réponse me paraît évidente. Et s’il peut donner l’impression d’être celui qui piétine le cœur d’Eve, il est surtout encore n train de ramasser les morceaux de la précédente destruction du sien de laquelle elle était à l’origine. « Ouais. Si on oublie l’accident, c’était cool. Je serai bien restée plus longtemps… Mais Ulysse avait besoin de moi, ici. Et je devais mettre mes affaires en ordre comme dégager de mon appartement, récupérer mes affaires, vendre tous mes meubles, bref ce genre de choses. » Elle s’est braquée, il s’en veut. « Tu... déménages ? » Ça aussi, elle le faisait souvent, n’est-ce pas ? Le chantage affectif, te donner l’impression de la perdre, pour que tu te battes pour elle. Mais dans cette situation précise, c’est à elle de se battre, l’accord semblait commun. Elle doit te prouver que si Ezechiel revient dans sa vie demain, ce ne sera pas pour t’abandonner comme elle l’a déjà fait deux fois. Que tu vaux la peine – même si tu ne crois toi-même pas à cette perspective. Tu en vaux la peine, Kieran. « Tu veux voir mon antre ? Je dois emmener l’argile donc autant te montrer où la magie fait son œuvre. » Il secoue la tête par l’affirmative à sa proposition, sa bouche qui s’ouvre seulement pour justifier de ses deux mains tendues vers elle. « Laisse-moi t’aider. Ça évitera au moins un accident. » Il glisse en souriant, bien qu’il ne soit pas beaucoup plus adroit qu’elle. « Avant qu’on en vienne à faire comme si y’avait pas un malaise entre nous, t’es au courant que je vais me battre, n’est-ce pas ? » S’il aimerait éviter son regard dans un premier temps, elle l’accroche avant qu’il ne puisse poser ses prunelles claires sur quoi que ce soit autour de lui qui lui permettrait d’éviter cette confrontation – la pire de toutes, il pourrait se noyer dans ses yeux. « C’est ce que tu m’as demandé. Je vais donc le faire. Et tant pis si je me ramasse. » Il pince les lèvres, conscient des idées qui lui trottent dans la tête et qu’il devrait dévoiler pour ne pas lui faire perdre inutilement son énergie. « Mais ça, c’est déjà fait. » Ses lèvres s’étirent en un fin sourire, qu’il perd bien vite. « Ouais, je suis revenue du Japon avec du sarcasme, de l’autodérision et une bonne dose d’humour bien chiant. » Et ça s’active, là-haut, pas vrai ? N’importe qui y verrait une simple information ; il se découvre la peur irrationnelle que d’autres choses aient changées. C’était ainsi avec elle, imperceptible, quelques petits éléments ci et là ; puis c’est devenu incontrôlable. Et c’est pour ça qu’il ne vaut pas la peine qu’on se batte pour lui : il est le premier à avoir cessé le combat contre lui-même, il est le premier à avoir conscience que jamais il ne rendra heureux qui que ce soit, parce qu’il est incapable de le faire pour lui-même. Ou plutôt, je suis le premier à en avoir conscience et à faire reconnaître, petit-à-petit, cette idée chez lui. « Non, j’aime bien. » Il est sincère ; mais dans le cas contraire il ne l’aurait pas plus verbalisé : cette peur t’étouffe, Kieran et dicte même des actions et des phrases anodines, pas vrai ?

« Ah et si t’en doutes, je suis heureuse que tu sois là. » « Je suis heureux que tu sois rentrée. » La réponse est sincère, automatique, alors qu’un sourire se dessine sur ses lèvres, qui demeure lorsque Eve entreprend de frôler sa main. Un geste à la fois ; c’est bien plus agréable que ce qu’il n’est pas en mesure de lui offrir en temps normal, des gestes d’affection qui sont trop visibles, qui sont trop chaleureux, qui sont trop douloureux. Mais ça, ce simple geste, il est en mesure de l’accepter et mieux, de l’apprécier alors que son auriculaire vient machinalement caresser le contour de sa peau. Pourtant, lorsque ses yeux s’accrochent au large sourire d’Eve, je m’interpose ; ce geste n’a aucun sens par rapport à ce que tu veux lui dire, pas vrai ? Sa main, légèrement soulevée, vient s’abattre à nouveau contre le long de son corps, tandis que son regard s’élève au-dessus d’elle pour regarder le reste de la pièce. « Allez, emmène-moi dans ton monde. » Il lui demande, son sourire qui dissimule son anxiété grandissante ; ça ne sera pas facile, Kieran, mais ce sera pour le mieux. C’est drôle, tu as déjà eu cette réflexion. Avec elle. Il essaie d’éviter que l’histoire se répète et pour ça il n’a d’autres choix que de passer à la même conclusion que dans la version originale : la fuite, encore et toujours. Tant pis si elle est douloureuse, tant pis si elle lui donne l’impression d’arracher son propre cœur de sa cage thoracique. Il apprendra à respirer à nouveau, sans lui. Mais quand, au juste ? Car pour l’heure, il n’a jamais regagné totalement cette capacité, mais Eve est bien celle qui lui a donné les premières impulsions ; et même si c’est partiel, si c’est minime, c’est supposé être suffisant – parce qu’il ne peut pas prétendre à mieux, selon lui.

@Eve Zimmer :l:



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Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyMar 16 Mar 2021 - 20:06


Deux jours le nouvel an
J’étais assise dans mon salon, je contemplai les dégâts. Les traces de sang, l’ordinateur, tout ce que j’avais explosé durant ma crise, durant cette envie de m’autodétruire. Car j’avais sans cesse ce trop plein de sentiments qui faisait que je n’y arrivai plus. Je ne parvenais plus à poursuivre ma vie : seule. Ou du moins, sans lui. Il m’a fallu trois ans, trois ans pour verbaliser son absence et pour me rendre compte d’à quel point il me manquait. Tout comme il m’a fallu un an pour me rendre compte que je m’étais trompée. Comme le dirait si bien Mufasa : tu m’as oublié. Et je me suis oubliée dans le processus. En entamant une relation -trop tôt- avec un homme que je pensais aimer, que j’aimais dans un sens- mais ce n’était pas assez. Des pages et des pages noircies à lui écrire. A lui. Ce grand L qui régissait ma vie. Et qui n’était plus. Qui ne sera jamais plus. Je me suis tenue sur sa tombe, un peu plus tôt dans la journée. Sur cette stèle où le cercueil demeurait vide, pour subitement comprendre. Que j’avais voulu combler les trous qui parsemaient mon être plutôt que de les guérir. Et quoi de mieux que cette fuite ? Que cette envie de fuir ? De changer d’air, de pays, de me retrouver ailleurs et de prendre un nouveau départ ? Mais il ne fallait pas que je sois égoïste. Certes, je me suis déclarée à Kieran de manière avinée et j’aurai pu tout aussi bien le poursuivre comme il me l’avait demandé. Mais je ne savais pas comment faire. Je n’ai jamais su m’y prendre. Pour faire comprendre à un homme que l’on avait des sentiments sincères pour lui mais que nos bagages sentimentaux étaient trop lourds. Trop intenses. Je devais déjà ranger ma vie avant de laisser quelqu’un venir y coller un nouveau boxon. Me voilà donc à la croisée des chemins dans mon appartement. J’avais un choix à faire. Continuer à porter le poids de son absence ou continuer ? Et par continuer, il fallait tout reprendre dès le début. Apprendre à se relever, à marcher librement sans contrainte de chaînes. Ne plus censurer ses pensées, ne plus avoir peur de faire le saut de l’ange. Réapprendre à s’aimer avant de pouvoir le faire avec quelqu’un d’autre. Il fallait que je me libère du passé, il fallait que je le laisse s’envoler. Et pour ça, il ne fallait pas brûler les étapes. Oui, mise à part s’il trouvait mieux ailleurs, Kieran et moi nous retrouverons dans un futur si cela était écrit, si cela devait se faire. Diderot n’avait-il pas écrit que notre vie était inscrite dans un immense livre ? Et les chapitres relatant de Kieran n’étaient pas encore arrivés, sans ne viendraient-ils jamais ? Seul le temps nous le dira.

13 février
Ses dires me revinrent en mémoire comme une gifle reçue. Ne m’affiche pas sur les réseaux sociaux au cas où. Il s’était confié à moi. Sur cette ex, sur cette personne qui me ressemblait alors physiquement. Alors que je tenais ce téléphone dans ma main, alors que sa page instagram était affichée. Et qu’il avait posté une unique photo. D’elle. De l’autre. Je ne saurai dire quel sentiment a étreint mon cœur puisque de toute façon, ce dernier commençait à cicatriser et je me refusai de le laisser s’étioler de nouveau. Surtout pas pour quelqu’un qui ne le méritait pas. Elle semblait heureuse, il semblait heureux. La curiosité est un vilain défaut. Sans doute vais-je le regretter ? Mais me voilà qui clique sur l’identification. Qu’elle l’affiche alors que je n’en ai pas le droit. Que cette fois-ci, une infime particule s’insinue dans mon palpitant, que ce dernier marque un arrêt alors que ma mâchoire se crispe. Les méfaits des réseaux sociaux. Mon bras vacant laisse donc tomber le téléphone alors que de nouveau, je me retrouve à abattre mon bras plâtré sur l’ustensile. Que la douleur me rend vivante, que la rechute est vivace. Que l’objet commence à se briser, que je vois l’écran se fendre. Que je le vois disparaître. Que les morceaux de verre volent, que le liquide suinte. Et que tout devint noir.

Face à lui.
Alors que je suis allongée par terre, le souvenir se fait de nouveau vivace. Qu’il se fout de ma gueule. Bien sûr qu’il se fout de ma gueule. Comme j’ai pu le faire pendant de longs mois. Car c’est ça notre relation Kieran n’est-ce pas ? Faire du mal à l’autre de manière consciente ou inconsciente ? Je ne saurai dire tant je pensais le connaître. Et qu’au final, plus les jours passent et plus je me rends compte que ma vision de lui était faussée. Je mentirai si je n’avais pas attendu qu’il vienne me rejoindre. Mes sms avaient plus ou moins servis à ça. Mais non, il avait préféré partir avec elle. Son ex. Celle avec qui il avait été avant. Dans le fond, je n’étais qu’une parenthèse. Et je me déteste de ressentir ça. Alors que mes doigts se nouent aux siens pour venir me hisser sur mes pattes tremblotantes. Je déteste mon cœur de se laisser entrainer de la sorte, je déteste cette jalousie que je n’ai jamais ressentie avant. Et pourquoi ? Car je n’ai jamais été en concurrence avec qui que ce soit. Mais voilà ce qu’il en coûte de tomber sous le charme du Halstead. Car il est doux en plus d’être intelligent et séduisant. Résultat, j’allais devoir me battre. Alors que je détestais ça. Que cela n’était pas du tout moi. Un sourire sincère, les yeux trop brillants, un air mutin. Dieu que j’aimerai être froide et méchante. Mais je demeure dans l’incapacité la plus totale. Comme s’il tirait les fils sans s’en rendre compte. Debout devant le tableau qui m’a donné tant d’heures, je replonge dans mes souvenirs. Je m’immerge totalement pour revivre le déchirement qui m’a animé alors que je le restaurai. « et c’est quoi cette histoire ? » Perdue dans mes pensées, j’entends la question. « La dame en bleu. Elle est triste son histoire. Tous les jours, elle venait s’asseoir dans ce siège. Celui d’un grand hotel et elle se parait de bleu car il s’agissait de la couleur que son compagnon préférait sur elle. Tous les jours, elle commandait cette tasse fumante, tous les jours elle allumait cette cigarette et tous les jours son regard se perdait dans le vague. Dans l’attente qu’il franchisse la porte, qu’il vienne la retrouver car il lui avait promis. Le souci étant qu’il n’est jamais venu et elle a commencé à se flétrir. » Je lui montrai les traces que j’avais accentué. « Et au final, elle a fini par s’oublier dans son personnage. Revenant tous les jours faire ce même rituel et repartant un peu plus brisé tous les soirs. Se parant de ses plus beaux ensembles bleus et il n’est jamais revenu. Elle s’est donc figée dans le temps. » Qu’il n’aille pas croire que je parlais de lui. Ou qu’il y avait là un sens caché à notre histoire. « Et au final, ce n’était rien de plus qu’un modèle pris au hasard par le peintre. » J’eus un léger rire pour dédramatiser la situation avant de venir lisser ma salopette qui me faisait ressembler à un torchon. Clairement mal à l’aise d’être dans un accoutrement pareil sur mon lieu de travail. « Ton travail est magnifique. » Et me voilà qui me met à faire la moue avant de baisser les yeux, le rose aux joues. « Tu parles, je ne fais que rafistoler des vieux trucs. C’est ma capacité spéciale. Réparer ce que le temps a gâché. » On notera très certainement cette ironie du sort d’être dans l’incapacité de faire œuvrer ma magie sur moi. Je tournais un peu la tête vers lui. « Toi tu créés de toutes pièces. T’es un vrai artiste. Et quand tes créations seront vieillies par le temps, ça sera une petite fourmi comme moi qui les réparera. Les gens de l’ombre. » Car après tout, on parle beaucoup des artistes mais jamais des restaurateurs. Et j’avais choisi ce métier-là pour l’anonymat. « Ce n’est pas mon travail le plus abouti. Je t’ai parlé de ma fresque. On va l’inaugurer bientôt. J’avais dans l’idée de… » Je baissais un peu la tête, mâchouillant nerveusement ma lèvre inférieure. « De… de… de… » Foutu disque rayé à la con. Prends une profonde inspiration et expirons lentement pour venir formuler la demande. « J’aurai voulu t’inviter. Parce que c’est un… enfin c’est important pour moi et que tu l’es aussi. Mais si tu veux pas, c’est pas grave. Tu vas sans doute refuser de toute manière. Mais c’est pas grave. » Il va refuser à cause d’elle. Ou dois-je y mettre un -s ? Après tout, je demeurai dans le noir complet, avançant à tâtons tant je ne savais pas y faire.

Et lui non plus visiblement.
« C’est pas-c’est pas ce que je voulais dire. » Je n’ose tourner la tête vers lui, me contentant de coller mes mains dans les poches à mesure que je le laisse se dépatouiller avec ses dires. Déjà que je devais en comprendre le sens donc imaginez. . « Et c’est pas que je trouve qu’un bras cassé et des bleus te donnent du charme parce que non, c’est pas le cas. » Je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire aux lèvres avant de me retenir de lever les yeux au ciel. Qu’il aille directement aux faits. « Enfin, je veux dire, non, ça n’enlève rien à ton charme, hein, mais enfin, personne ne souhaite à personne d’avoir des bleus et des os cassés, il faudrait être malade. » Tu t’enfonces mon gars. « Je voulais juste dire que... enfin, cette tenue te va très bien. Je sais que c’est pas à moi de donner un avis sur comment tu es, mais enfin, j’aime la simplicité alors, oui, je te trouve ravissante ainsi, voilà, c’était juste... » Et me voilà à tourner de nouveau la tête vers lui. J’hausse un sourcil avant d’éclater de rire. Un rire franc et sincère. « C’est trop mignon. Mais tu sais t’as pas besoin de piétiner sur place comme tu viens de le faire. » Je montrai mes dires avec des gestes bien comiques. « Viens-en au fait : Eve, peu importe ce que tu as sur le dos, t’es belle. » Secouant la tête, sans pouvoir retenir un énorme soupir pour incliner la tête. « Le charme à la Kieran. C’est rafraichissant. Ça m’avait manqué. » Et cette fois-ci, je me rends compte que c’est à mon tour de croire qu’il peut y avoir méprise sur mes dires. « Ne vas pas croire que je me moque hein. Je trouve ça adorable de te voir de dépêtrer avec tes pensées. Ça te rend encore plus… » Beau ? Séduisant ? « attachant. » Serait-ce de la drague, Eve ? Du flirt grossier et sans aucun talent ? Peut-être bien. D’ailleurs, il ne suffit que de regarder mes joues pour voir qu’elles sont désormais écarlates.

« Ah non, ça suffit, il faut que tu restes entière, maintenant. » Et me voilà à la regarder avec curiosité. « Waouh, quel ton autoritaire. Oui chef ! » je prends une posture de mise au garde à vous avant de me rendre compte qu’il n’y a presque pas de malaise entre nous à cet instant précis. Et pourquoi les choses n’étaient-elles pas déroulées de manière aussi fluide une année auparavant ? Déjà parce que je me suis comportée comme la dernière des salopes en me tirant avec un autre mec et qu’ensuite, je ressemblais trop à son ex. « Dis pas ça. » Et pourquoi donc ? C’est un peu la sensation que j’ai depuis que ta dinde a le droit de poster sur les réseaux et pas moi ?! La méchanceté et la virulence de mes pensées me font culpabiliser d’emblée. Alors, je tente de reprendre le dessus en me balançant d’avant en arrière. « Tu es le Thor de mon Mjölnir. Euh, en plus mignon, je veux dire. » Je ne cesse de me balancer d’avant en arrière. Puis, je le regarde, choquée. « T’es en train de me parler de… ? » Je baissais volontairement le regard avant d’avoir un sourire amusé. « T’es en train de me draguer ou quoi ? » La tentative de minauderie n’en est plus une puisque je le fais carrément avec mon petit sourire -mignon- donc sur les lèvres. « Et si c’est de ça que tu parlais, je vais avoir du mal à le tenir, j’ai des mains minuscules. » J’amène la vacante devant mon visage avant d’éclater de rire. Il fallait retirer toute cette tension entre nous. « Pardon, te connaissant, c’était pas de ça dont tu parlais mais tu m’as tendue la perche. Enfin non, tu ne m’as pas tendue la perche mais… Oh ma gueule ! » J’enfonce ma tête dans les épaules sans cesser de glousser, le visage rougi comme une tomate rien qu’à la seule pensée de ma proximité d’avec le jeune homme. Qui ne viendra jamais, faut pas se leurrer.

« Tu n’as pas loupé le train. C’est lui qui est en retard. » Je penche un peu la tête sur le côté avant de réfléchir. « Je suppose que je vais me transformer en Hachiko et attendre le train. Mais il en vaut la peine ce train. Donc je vais me fossiliser sur mon banc ou au pire, j’apprendrai à tricoter. » Je lui sers un sourire éblouissant. « Quoique non, très mauvaise idée, je risquerai de me blesser. » Après tout, il avait bien compris que tous les objets étaient prompts à vouloir ma mort dans un futur proche. Mon sourire s’effaça cependant avant de le voir changer de couleur. « Tu... déménages ? » Oh putain, pourquoi faut-il qu’il fasse d’un drame de tout ? Je poussais un profond soupir. « J’ai déjà déménagé à vrai dire. Je suis chez Ivana, ma belle-mère. Enfin ex belle-mère. » Faut que je me justifie ou il va tourner de l’œil. « Je me suis rendue compte au nouvel an après t’avoir dit ce que j’éprouvais que je ne pourrais pas commencer une histoire avec toi tant que… tant que je dormirai dans un lit que j’ai partagé, dans un appartement hanté donc je recommence tout à neuf pour pas que t’aies l’impression d’avoir des fantômes sur la tête si jamais… et j’en ai besoin. Il est temps que je le laisse partir. J’ai fait le rituel quand j’étais au Japon. Je suis allée dans un temple, j’ai écrit deux lettres. Une pour Jacob que j’ai brûlé pour le laisser s’en aller et une que j’ai scellé sous clé. Et non, tu ne sauras pas ce que je t’ai écrit parce que si je le dis ça arrivera pas. » Enfin ça n’arrivera pas de toute manière puisqu’il avait l’autre. Foutue honnêteté à la con. Et me voilà à verbaliser le fait que je me battrai pour lui.

« Non, j’aime bien. »
Quelle éloquence, mec. T’as l’art de rassurer une fille qui veut se battre pour toi alors qu’elle l’a jamais fait et qu’elle fait un mètre deux les bras levés. Ne lui en tenons pas rigueur. « Tu ne me croies pas. C’est légitime. En attendant… » Ne pas y aller avec de gros sabots et le dire de la manière la plus douce possible. « Je suis allée dans un endroit où c’était magnifique. Très romantique. Et je me suis dit que j’aurai aimé le partager qu’avec une seule personne. » Je levai le regard vers lui. « Toi, espèce de banane, si t’en doutais. J’ai dû manquer d’appuyer sur ton numéro au moins cinquante fois pour te demander de me rejoindre. Mais bon t’étais parti avec Ivy. » Merde, merde, merde. Il va croire que je le stalke. Rattrape le coup. Ou pas, il faut bien être franche un peu. « J’aurai aimé… enfin on s’en fout ce que j’aurai aimé. » Et -dessus, je n’étais qu’on ne peut plus sincère alors que c’est à mon tour de fuir son regard, de regarder le sol comme si je voudrais y rentrer dedans.

« Je suis heureux que tu sois rentrée. » Me voilà qui lève le regard vers lui. Que je ne le lâche pas à mesure que mes doigts illustrent le contour de sa paume, de son poignet, de son bras et que je reste en suspens. Que mon souffle se bloque dans ma poitrine alors que son doigt caresse ma peau. Doucement mes yeux se ferment pour savourer le contact si futile soit-il. Mais qui est rapidement rompu. « Allez, emmène-moi dans ton monde. » La gravité me rattrape alors que je me sentais plus légère pendant quelques instants. « Est-ce que… ? » Ma voix est plus timide à mesure que je fais un pas en avant. Mes yeux éveillés détaillent les siens. Je passe ma main sur mon visage avant d’opiner. Et de lui montrer la marche à suivre, attrapant le sac d’argile d’un côté lui laissant l’autre. La pensée ne me quitte pas, elle prend vie dans mon esprit. Mes jambes me permettent de traverser le musée sans encombre pour arriver devant la porte. « Personne a mis les pieds ici. Je veux dire à part Ulysse. C’est mon refuge. » Puisqu’il était au courant de mon agoraphobie. J’ouvre la porte pour rentrer dans le lieu étriqué. Celui où trône ce fameux vase que je suis en train de rafistoler du mieux que je pouvais. Retirant ma casquette et le pinceau qui retenait mes cheveux plus longs, je me tourne vers lui, manquant de le heurter. « Dis-moi, si… » Intimidée, je baissais les yeux, les battements de mon cœur devenus assourdissants. « si je vais au-devant du train, est-ce que… ? » Mon regard se levait vers le sien à mesure que j’essayai de faire en sorte qu’il me regarde. « Tu sais je m’en fiche hein. Que tu sois cassé ou en retard. Que tu saches pas ce que tu veux. Mais j’ai vraiment failli y passer et… » Et tu vas devoir m’excuser pour ça, Kieran. A mesure que je me surélève, que mon visage ne peut s’approcher d’autre chose que de sa mâchoire. A mesure que mes lèvres voudraient se perdre dans son cou mais que précédemment, je n’en fais rien. Je me contente de la dessiner dans le vent, sans pour autant franchir cette distance. Car il fallait que le consentement soit mutuel, il fallait que lui aussi en est envie. Qu’il fasse ne serait-ce qu’un petit pas vers moi. Ma voix se fait plus rauque, n’est plus qu’un murmure contre sa peau sans que nos corps ne se touchent. « Je n’ai pensé qu’à toi. Quand je suis tombée. Et c’est la vérité. Je… » Les mots meurent sur mes lèvres à mesure que je déglutis. « Je ne rêve que de toi. » Consciente que le moment ne viendrait pas, je m’écarte, le cœur au bord des lèvres. Nous enfermer dans une pièce, quelle merveilleuse idée. Gênée, le visage rosi par ma déclaration, je décide de me reculer pour me heurter à la table. Pièce trop petite pour nous deux. Cependant, je ne détournai pas le regard cette fois-ci, cet air transi qui ne quittait pas mon visage. Mais qui n’en franchirait pas les limites. Pas sans qu'il en ait réellement envie.

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les cicatrices de la mémoire
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MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
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PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
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RPs EN COURS : (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally #1 ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

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vivian #1 ⊹ i'm sure they figured it out early on that i would never run, that they could shoot, but that's no fun 'cause then they're killing the stolen son, oh don't tell them anything, anything, please.

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hally #12 ⊹ mess me up, yeah, but no one does it better, there's nothin' better, that's just the way you make me feel.

(18/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)alice (fb)gretalaoisevittoriosiham #3ceciliashilohwildadèleaugustanastasiaalfly #17 (ua)
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kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.

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Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptyVen 2 Avr 2021 - 22:54



La froideur de la jeune femme provoque inévitablement la sienne, parce qu’il a toujours agi ainsi, Kieran : il se calque sur les autres pour déterminer de sa propre attitude. Incapable d’être lui-même, incapable de céder aux tentations de dire ce qu’il pense, ressent ou vit, il se contente d’être une éponge, prenant note des émotions des autres pour dicter les siennes, modulant sa voix pour correspondre aux intonations de son interlocuteur, esquissant des gestes qui ressemblent à ceux d’autrui. La manière de faire peut prêter à sourire, peut paraître enfantine ; à raison : elle s’est acquise durant son enfance, lorsque son seul moyen de survivre était d’offrir ce qu’on attendait de lui, en réprimant ce que lui voulait réellement. Le résultat est ce qu’il est ; à l’heure aujourd’hui il n’a d’adulte que les papiers, gamin toujours paumé entre ses illusions et ses envies, ignorant chacun de ses ressentis dans un mécanisme de défense peu structuré ; j’en suis la preuve vivante. Il n’y a pas grand-chose de logique là-haut ; mais tout n’est pas à mettre sur le compte de son mimétisme, mais aussi et surtout de ses expériences passées. Oh, Kieran, ne te flagelle pas. Je sais que tu essaies. Je sais que tu t’épuises à essayer d’avancer, de ne pas tout comparer avec le passé et pas seulement celui qui t’unit à elle. Pourtant, à cet instant, il ne peut faire autrement que d’être renvoyé à ces années-là, les plus belles et pourtant les plus douloureuses de son existence. Je sais que tu t’acharnes à ne plus les comparer, à aller au-delà de ces similarités physiques qui t’ont marquées de prime abord. Je sais que tu te sens terriblement hypocrite de jurer à Eve que tu la vois et pourtant, de ne jamais cesser de faire ce parallèle, encore aujourd’hui. Mais je peux te dire une chose, Kieran, pour accompagner tes faits et gestes ; mais surtout tes pensées : tu ne lui mens pas. Tu la vois. Bien sûr que tu la vois, depuis le premier jour. Et il est vrai que cette ressemblance t’a frappée, mais tout le reste a suivi : tous ces moments à lui parler, à chercher le son rassurant de sa voix autant que la douceur de son sourire. Chaque rencontre a semblé douloureuse parce qu’elle t’a mis face à tes propres démons, mais chaque rencontre t’a surtout donné le goût d’en compter de nouvelles, inlassablement, jusqu’à ce qu’elles fassent définitivement partie de ton quotidien. Et pourtant. Tu l’as repoussée ; et à ça, tu n’as pas d’explications. Vraiment ? Il ne veut pas comprendre, Kieran, que son esprit maltraité ne le rend pas aussi imperméable qu’il ne le voudrait. Aux yeux des autres, peut-être, mais pas aux miens (si tant est que l’on puisse considérer que je possède des yeux). Pour d’autres, il est toujours fermé, pour moi, c’est un livre ouvert. Et je sais ce qu’il ressent à cet instant ; je sais à quel point c’est difficile pour lui de la voir elle, dans toute son entièreté, autant qu’elle, le fantôme qui ne cessera jamais de le hanter. C’est difficile qu’elles se côtoient de cette manière malgré toute sa volonté. Mais il l’a dit à Ivy, à Raphael, à d’autres ; c’est compliqué. C’est toujours compliqué, mais ils ne comprennent pas la pleine mesure de cette affirmation. Ils ne verraient qu’un ton froid qu’il ne serait pas nécessaire d’analyser ; lui le décortique en long, en large, en travers, s’interrogeant sur les raisons qui la poussent à agir ainsi, sur toutes les interprétations qu’il doit faire de son attitude et de la sienne, tout ce qu’elle cache et tout ce qu’elle dit en l’espace de quelques mots. Et surtout, il est irrémédiablement renvoyé à ce passé et ces mécanismes s’activent ; je suis le principal, mais je suis loin d’être le seul. Il y a ces émotions, aussi, dominantes, comme cette peur qui s’immisce dans chaque parcelle de son corps ; et ces pensées maladives qui s’installent au fur et à mesure des secondes, accusatrices autant qu’insupportables. Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai dit ? C’est ma distance ? C’est mon silence ? Pourquoi elle ne me parle pas ? Pourquoi elle ne dit pas ce qui cloche ? J’ai fait quelque chose de faux, c’est certain, mais quoi, exactement ? C’est parce que je n’ai pas demandé tout de suite l’histoire de son tableau ? C’est parce que je ne l’ai pas contactée dès son retour ? C’est parce qu’elle a changé d’avis ? Cette froideur lui fait peur, parce que c’est la porte ouverte vers d’autres comportements, les mêmes qu’il accepterait tout en sachant qu’ils relèvent de l’inacceptable. Mais puisque c’est de l’amour, après tout, pourquoi est-ce qu’il devrait s’interroger sur tout cela ?

Silencieux, perdu entre ses questions et ses tourments, il ne revient à lui que lorsqu’elle lui offre une réponse à son interrogation, son regard qui s’ancre sur ce tableau plutôt que d’avoir à supporter celui d’Eve. « La dame en bleu. Elle est triste son histoire. Tous les jours, elle venait s’asseoir dans ce siège. Celui d’un grand hotel et elle se parait de bleu car il s’agissait de la couleur que son compagnon préférait sur elle. Tous les jours, elle commandait cette tasse fumante, tous les jours elle allumait cette cigarette et tous les jours son regard se perdait dans le vague. Dans l’attente qu’il franchisse la porte, qu’il vienne la retrouver car il lui avait promis. Le souci étant qu’il n’est jamais venu et elle a commencé à se flétrir. » Il pince les lèvres. Ça aussi, elle le faisait. Le métaphore pour lui faire comprendre quelque chose, pour mieux l’accuser en douceur ; avant de passer aux reproches plus francs et durs, pour mieux insister sur le fait qu’il aurait dû s’y attendre, qu’il savait à quoi il s’exposait et qu’il soit celui qui se confonde pour une attitude qui, au fond, n’a jamais relevé de lui. C’est lui qui n’est jamais venu, c’est elle qui a commencé à flétrir. Vous me direz qu’il sur interprète sûrement les choses, il le fait tout le temps et j’en suis le premier à m’agacer. Mais il a passé des années à faire attention à chaque mot employé, que les habitudes ne parviennent pas à se dissiper d’un claquement de doigts, ce sont des années de réapprentissage qui l’attendent afin de ne plus peser chacun de ses mots. Je sais qu’il espère y arriver, je sais qu’il met tout en œuvre pour ça. Je le sais, Kieran, même si je suis souvent dur avec toi. Je sais que ça t’épuise, je sais que tu ne rêves que de retrouver un semblant de normalité et l’insouciance d’années qui t’ont été volées. « Et au final, elle a fini par s’oublier dans son personnage. Revenant tous les jours faire ce même rituel et repartant un peu plus brisé tous les soirs. Se parant de ses plus beaux ensembles bleus et il n’est jamais revenu. Elle s’est donc figée dans le temps. Et au final, ce n’était rien de plus qu’un modèle pris au hasard par le peintre. » Il se calque sur son léger rire pour afficher un rictus nerveux. « Et si tu devais modifier l’histoire pour qu’elle ait une fin heureuse, ce serait quoi ? » Il l’interroge, l’espoir qu’une fin heureuse puisse se dessiner même dans les histoires les plus tragiques. C’est paradoxal, mais il n’est pas le plus créatif, Kieran. Ou plutôt, il s’interdit de l’être quand il doit partager les idées qui sont les siennes. Toujours en retrait, toujours réservé ; à se demander comment il peut rêver de faire carrière si la simple idée que son travail puisse être vu le terrorise à ce point. « Tu parles, je ne fais que rafistoler des vieux trucs. C’est ma capacité spéciale. Réparer ce que le temps a gâché. » Son regard finit par quitter la toile pour se poser sur Eve. « Tu les rends immortels. » Il souligne avec un sourire. « Toi tu créés de toutes pièces. T’es un vrai artiste. Et quand tes créations seront vieillies par le temps, ça sera une petite fourmi comme moi qui les réparera. Les gens de l’ombre. » Il hausse les épaules, le constat est sans appel à ses yeux : « mes œuvres ne me survivront pas. » Il n’est pas défaitiste, seulement réaliste. Il a rêvé durant de nombreuses années de changer les choses ; il sait aujourd’hui que ça n’arrivera jamais. Elle avait raison sur toute la ligne : il n’a aucune ambition. Pourtant, Kieran, elle a contribué à réduire celles-ci. « Ce n’est pas mon travail le plus abouti. Je t’ai parlé de ma fresque. On va l’inaugurer bientôt. J’avais dans l’idée de… » Il hoche la tête, signe que cette fresque se rappelle à son bon souvenir. « De… de… de… J’aurai voulu t’inviter. Parce que c’est un… enfin c’est important pour moi et que tu l’es aussi. Mais si tu veux pas, c’est pas grave. Tu vas sans doute refuser de toute manière. Mais c’est pas grave. » Cette fois, il secoue la tête par la négative. « Ça me ferait plaisir de venir. » Un sourire, sincère, s’affiche sur ses lèvres ; il ne demande que ça, en réalité. Pourtant, loin de s’en réjouir, c’est la possibilité qu’elle ait pu envisager qu’il refuse qui le tourmente un bref instant ; est-ce qu’il a donné des signes de cet ordre-là ? Il n’en serait que peu étonné en vue de la manière dont il s’enfonce dans des justifications maladroites ; elle sourit, il est perturbé. Il a vu sa réflexion comme une attaque, même en connaissant le caractère doux de la jeune femme. C’est ainsi, il ne peut s’en empêcher, dès que cela échappe à sa compréhension, dès que l’attitude d’autrui n’est pas limpide, il prend tout au premier degré. Désespérant. Compréhensible, surtout. « C’est trop mignon. Mais tu sais t’as pas besoin de piétiner sur place comme tu viens de le faire. » « Oh. » Il se sent stupide ; pire, il se sent complètement con pourrait-on même dire. « Viens-en au fait : Eve, peu importe ce que tu as sur le dos, t’es belle. » C’est plus facile quand les autres décident pour lui. Non, Kieran, tu n’as décemment plus le droit de penser ainsi, qu’est-ce qu’on a dit, gamin ? « Le charme à la Kieran. C’est rafraichissant. Ça m’avait manqué. Ne vas pas croire que je me moque hein. Je trouve ça adorable de te voir de dépêtrer avec tes pensées. Ça te rend encore plus… attachant. » Non, Eve, ce n’est pas adorable. C’est usant. Mais pour toi, je veux bien faire un effort. Il affiche un sourire, mal à l’aise, comme toujours, face à ce qui semble être des compliments, avant de se racler la gorge, signe qu’ils reprennent depuis le début. « Eve, peu importe ce que tu as sur le dos, t’es belle. » Il dit enfin, sans hésitation, sans même rougir plus que de raison : c’est sincère, après tout.

« Waouh, quel ton autoritaire. Oui chef ! » Un rire s’échappe d’entre ses lèvres en vue de la posture qu’elle adopte, sourire qui disparaît très vite quand il tente encore une fois de la rassurer sur ce qui n’est pas (encore) un rejet. Il est juste perdu, Eve, tu ne comprends donc pas ? Moi je le comprends, Kieran et je comprends aussi que ça te fait mal, de te sentir aussi dépassé, aussi mal à l’aise par rapport à une telle situation, que tu n’es pas fait pour rassurer les autres ; surtout quand ça implique de t’écraser face à eux. Il se pince les lèvres alors que son cœur s’arrête un instant lorsqu’il aperçoit la mine choquée de la blonde et l’hésitation dont elle fait preuve. « T’es en train de me parler de… ? T’es en train de me draguer ou quoi ? » Il fronce les sourcils, est-ce qu’on peut réellement appeler ça de la drague ? Crois-moi, Eve, s’il te draguait, il aurait comparé ton regard à celui d’un poisson mort ou aurait fait une réflexion sur le fait que tes cheveux sentent le blé et que ça lui rappelle le foyer dans lequel il a grandi. La maladresse à l’état pur. Non, techniquement, il essaie de te draguer sur mes conseils ; est-ce qu’on peut alors réellement dire qu’il est l’investigateur d’un tel comportement ? Il ne comprend pas très bien où elle veut en venir, jusqu’à ce qu’il manque de s’étouffer à l’entente de ces précisions. « Et si c’est de ça que tu parlais, je vais avoir du mal à le tenir, j’ai des mains minuscules. » « Quoi ? » Il l’interroge, son regard qui cherche une réponse autour d’eux, sur son visage à elle, dans le sol vers lequel il baisse la tête. « Pardon, te connaissant, c’était pas de ça dont tu parlais mais tu m’as tendue la perche. Enfin non, tu ne m’as pas tendue la perche mais… Oh ma gueule ! » Il comprend enfin où elle veut en venir (il t’en a fallu du temps, Halstead) et ses yeux s’écarquillent alors que sa main s’abat sur son visage dans une tentative de disparaître, un rictus nerveux qui pourrait presque se transformer en fou rire tellement il est mal à l’aise. « Non, non, non, je-je parlais pas du tout de ça, je voulais dire que... enfin, s’il y a quelqu’un qui peut prétendre à ça, c’est toi. » Par ça, s’entend sa capacité à avancer (encore inexistante, pourtant). « Mais pas dans un sens... sexuel du terme. » Il se flagelle alors qu’il aimerait disparaître, bégayant et les joues pourpres, s’en voulant de toujours tout visualiser dans sa tête, car son histoire de mains... bref, passons à autre chose, qu’il me supplie et je l’aide en reportant son attention sur cette toile.

Ce n’est pas bien difficile alors qu’il s’approprie sa métaphore et pour une fois, il a raison, autant qu’il dit la vérité. Ce n’est pas à elle qui a manqué le train, c’est bien lui qui est en retard, en panne, peu importe ; le problème émane bien de sa personne. Mais est-ce vraiment un problème, Kieran ? « Je suppose que je vais me transformer en Hachiko et attendre le train. Mais il en vaut la peine ce train. Donc je vais me fossiliser sur mon banc ou au pire, j’apprendrai à tricoter. Quoique non, très mauvaise idée, je risquerai de me blesser. » Je t’assure qu’il n’en vaut pas la peine, Eve. Et je suis d’accord avec lui. Ce n’est pas que je lui souhaite de ne jamais retrouver la confiance de se perdre dans des bras aimants, bien au contraire. J’espère sincèrement qu’un jour, tu sauras à nouveau être toi-même auprès de quelqu’un qui est supposé te pousser vers le haut, auquel tu donnerais le meilleur de toi-même et qui prendrait le temps de te laisser guérir à ton rythme. Je l’espère et c’est très exactement pour ça que je ne peux contredire ton affirmation, Kieran. Pour espérer arrive à ce jour, il faut d’abord que tu prennes soin de toi et que tu t’aimes. Je ne cesse de te le rappeler, je ne cesserai de le faire, encore et encore. « Je n’ai pas envie d’avoir ça sur la conscience. » Il souligne avec un léger sourire visant à détendre l’atmosphère, en prenant soin de ne pas paraître moqueur. Ce sourire disparaît rapidement quand il en vient à comprendre le futur déménagement de la jeune femme et il ne peut s’empêcher de l’interroger sur le sujet. « J’ai déjà déménagé à vrai dire. Je suis chez Ivana, ma belle-mère. Enfin ex belle-mère. » La mère de Jacob, donc et une part de lui est rassurée de la savoir entre de bonnes mains. « Je me suis rendue compte au nouvel an après t’avoir dit ce que j’éprouvais que je ne pourrais pas commencer une histoire avec toi tant que… tant que je dormirai dans un lit que j’ai partagé, dans un appartement hanté donc je recommence tout à neuf pour pas que t’aies l’impression d’avoir des fantômes sur la tête si jamais… et j’en ai besoin. Il est temps que je le laisse partir. J’ai fait le rituel quand j’étais au Japon. Je suis allée dans un temple, j’ai écrit deux lettres. Une pour Jacob que j’ai brûlé pour le laisser s’en aller et une que j’ai scellé sous clé. Et non, tu ne sauras pas ce que je t’ai écrit parce que si je le dis ça arrivera pas. » Il se mord la lèvre, se sentant plus mal à l’aise que jamais. Elle éloigne les fantômes et lui, il ne fait que s’y accrocher. « Je ne te le demande pas. » Il annonce avec un sourire, preuve qu’il ne veut rien savoir de ce qu’elle a pu écrire, un espoir partagé entre eux de voir l’écrit se réaliser. « Et je ne te demandais pas de faire ça. » Il souligne, lèvres pincées, mal à l’aise à l’idée qu’elle ait laisser partir Jacob alors que, lui, n’est pas capable d’oublier une vivante. « Je ne veux pas que tu... ‘’effaces’’ Jacob pour moi. » Il sait qu’il sera toujours là, quelque part, à juste titre, mais il ne veut pas qu’elle essaie de le mettre de côté pour lui. Lui, il sait très bien qu’il n’y arrivera pas avant un certain temps, ce qui ne le rend pas légitime à une telle demande (qui ne lui est pas venue en tête, par ailleurs).

Ce qu’il a en tête, à l’opposé, c’est ce changement qu’elle vante. Elle est en droit de le faire, il sait très bien qu’il n’a pas à interdire aux gens d’évoluer, la seule chose pour laquelle tu es légitime Kieran, c’est d’avoir peur de ce changement. « Tu ne me croies pas. C’est légitime. En attendant… » Il ne croit personne, Eve, jamais, c’est une règle. « Je suis allée dans un endroit où c’était magnifique. Très romantique. Et je me suis dit que j’aurai aimé le partager qu’avec une seule personne. » Un sourire se dessine sur ses lèvres. Lui-aussi, il voudrait partager tant de choses avec elle, mais il y a tous ces interdits qui dictent sa vie. « Toi, espèce de banane, si t’en doutais. J’ai dû manquer d’appuyer sur ton numéro au moins cinquante fois pour te demander de me rejoindre. Mais bon t’étais parti avec Ivy. » Son sourire disparait à l’évocation de ce prénom, pas parce qu’il est douloureux, au contraire. « J’aurai aimé… enfin on s’en fout ce que j’aurai aimé. » Il secoue la tête par la négative. « Non, on s’en fout pas. » Il lui assure, avant de préciser un point qui lui paraît important. « Ivy est ma meilleure amie. Et elle... » Elle avait besoin de moi. Mais Eve aussi, qu’elle lui dira et il a suffisamment eu ce genre de conversations par le passé pour prendre soin de choisir ses mots. Encore et encore. « Il lui est arrivé quelque chose et je ne pouvais pas la laisser seule. » Elle a accouché d’un enfant mort alors qu’elle ignorait être enceinte. Alors oui, à choisir, sa loyauté à cet instant a été dirigée vers sa meilleure amie, vers celle qui a été là quand Eve ne l’était pas, vers celle qui ne s’est jamais jouée de lui. Je ne l’aimais pas beaucoup, la Waterhouse, au départ, mais force est de constater les effets qu’elle a eu sur Kieran et qui, même si Eve ne l’acceptera probablement pas, serviront la jeune maman. « Je n’aurais pas pu te rejoindre, mais... on a pas besoin d’aller au bout du monde pour ça, pas vrai ? » Il détourne la question, ne voulant pas s’inclure alors qu’il n’oublie pas tout ce qu’il a en tête, tout ce qu’il est prêt à partager, alors qu’il la suit docilement jusqu’à son antre. « Personne a mis les pieds ici. Je veux dire à part Ulysse. C’est mon refuge. » Il se sent privilégié et pourtant si stupide, à cet instant, alors qu’il sait qu’il s’apprête à lui briser le cœur. Mais ce ne serait qu’un juste retour des choses, Kieran, n’est-ce pas ? « Dis-moi, si… si je vais au-devant du train, est-ce que… ? » Oui. C’est la réponse qu’il voudrait donner. Non. C’est la réponse qui s’impose à lui. « Tu sais je m’en fiche hein. Que tu sois cassé ou en retard. Que tu saches pas ce que tu veux. Mais j’ai vraiment failli y passer et… » Non, Eve. Tu ne t’en fiches pas. Ou peut-être maintenant, mais viendra un jour où ce sera trop. Trop douloureux, trop énervant, trop pénible. Je suis déjà passé par là, Eve et je sais que je ne pourrai le supporter une seconde fois. Il n’est pas juste cassé, Eve. Il est brisé, il est irréparable, il est anéanti ; comment est-ce qu’on répare ça, hein, au juste ? C’est la question qu’il se pose tous les jours, c’est celle à laquelle je n’ai pas encore trouvé de réponses.

Son cœur s’accélère alors qu’elle initie une nouvelle proximité, partagé entre la chaleur du geste autant que la crainte de ses intentions – comme toujours. « Je n’ai pensé qu’à toi. Quand je suis tombée. Et c’est la vérité. Je… Je ne rêve que de toi. » Non, Eve. Tu n’as pas le droit de dire ça. Son front vient s’abattre contre le sien une brève seconde, tenté de définitivement mettre un terme à cette distance qu’il s’oblige constamment ; réaliste quant à tout ce qu’il se passe dans sa tête, tout ce qui pose problème au-delà d’une simple réserve auprès des autres. C’est une appréhension, c’est une véritable peur, c’est un corps qu’il n’arrive pas à accepter lui-même qu’il ne peut offrir aux autres. Les yeux d’Eve attendent une réponse, ses lèvres attendent un acte ; et tout ce qu’il trouve à faire est de reculer d’un pas pour marquer toujours plus cette distance. Parce que c’est ce qu’il doit faire, c’est ainsi qu’il doit agir pour ne pas la blesser plus qu’il ne l’a déjà fait. Pourtant je sais qu’il crève d’envie, Kieran, de goûter à la douceur de ses lèvres, de sentir son corps contre le sien, son souffle dans son cou. Il y a toutes ces choses qui lui manquent, autant qu’elles le répugnent ; difficile de s’inscrire dans un processus d’apprentissage pour passer d’un extrême à l’autre sans être stigmatisé, il le sait bien. C’est un homme, ce genre de problématiques ne devrait pas être les siennes. Il ne devrait avoir aucune hésitation à céder à ses pulsions ; mais elles ont été tellement malmenées qu’il préfère les ignorer. Il a toujours agit ainsi, vous voyez. L’ignorance. Prétendre l’être pour qu’on ne s’intéresse pas à lui, ignorer ses sentiments, ignorer ses envies. L’ignorance, c’est la discrétion et la discrétion, c’est l’effacement. Un jour, peut-être, il arrivera à ce qu’il désire le plus au monde : qu’on l’oublie, tout simplement. Qu’il cesse d’exister pour autrui. Alors pourquoi est-ce que tu cours autant après l’approbation, Kieran ? Pourquoi est-ce que tu as l’impression d’être obligé de l’embrasser, là, maintenant, si tu ne veux pas la perdre ? Pourquoi tu imagines que c’est la seule solution et que c’est celle qui te permettra d’aller de l’avant ? Je te l’ai dit, je te le répète, forcer les choses n’est pas une idée adéquate et ne le sera jamais. Et je crois qu’il m’écoute, alors qu’il reste prostré dans son coin de la pièce, déglutit un bref instant pour se donner une dernière seconde pour imprimer le visage d’Eve dans son esprit ; bientôt, c’est lui qui va disparaitre et ce n’est pas ainsi que les choses doivent se faire.

« Je vais te briser le cœur, Eve. »

Dans l’océan de tourments, c’est la seule certitude. L’inévitable, l’évidente, il lui brisera le cœur, c’est ce que tu fais toujours, après tout, Kieran, pas vrai ? Tu t’es persuadé que quiconque s’approchant de toi est voué à disparaître, mais, surtout, à souffrir, alors à quoi bon les laisser entrer dans ta vie ? Il n’a pas encore compris qu’il est celui qui en souffre le plus et que, au fond, il ne fait que se protéger, à raison. « Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je vais le faire. » Et tu me détesteras. Mais j’occupe ce rôle tout seul depuis des années ; et c’est bien suffisant. « Je... » Il y a tant de choses à dire, et pourtant aucun mot qui ne parvient à s’échapper naturellement d’entre ses lèvres. « Tu l’as dit. Je suis cassé. » C’est un euphémisme, Kieran. « Et je... je sais pas comment réparer les choses. Je sais même pas si c’est possible. » En l’état, ça ne l’est pas. Ça ne l’est pas si tu ne t’en donnes pas les moyens et Eve ne fait pas partie des moyens. Elle ne peut pas en faire partie. « Je sais juste que je peux pas te l’imposer. » Et n’essaies pas de me persuader du contraire, Eve, parce que je me l’impose à moi-même et je t’assure, c’est insupportable. « Je ne sais pas pourquoi tu m’aimes. » Personne n’est supposé le faire, ça a toujours été ainsi. « Mais c’est pour les mauvaises raisons. » Peut-être qu’il est un pansement après Ezechiel, peut-être qu’elle s’accroche à quelqu’un qui n’est pas supposé abandonner les autres, peut-être qu’elle ne visualise que cet individu rencontré en ligne qui a su vendre le meilleur de lui-même pour cacher les horreurs le concernant. « Tu t’en rendras compte, un jour ou l’autre. Et ça va te faire mal. » Et à moi aussi. Mais on s’en fiche de moi, on s’en fichera toujours. « Je suis pas comme toi. » Il annonce, conscient qu’elle tentera de contrer ses propos s’il n’offre aucun argument quant à la tenue de ceux-ci. « J’arrive pas à mettre les fantômes de côté. » J’arrive pas à l’oublier, Eve. Parce que je l’aime encore, c’est sûr, mais parce qu’elle m’a fait tellement de mal. Elle est encore là, partout, tout le temps. Je ne sais pas comment elle fait, mais je n’arrive pas à vivre sans elle, je n’arrive pas à me déposséder d’elle, peu importe ce que j’essaie de faire. Elle est là, elle est tout le temps là, et je ne sais plus comment faire, Eve. Je ne sais pas comment j’en suis arrivé là, je ne sais pas comment elle a fait, mais je suis épuisé de me battre contre elle, contre moi. « Et à chaque fois, tu penseras que je ne te vois pas. Alors que je te répéterai que c’est le cas. Et que je serai sincère, je t’assure. Je te vois et je- c’est pour ça que je peux pas. Que j’y arrive pas. Parce que je te vois et je sais que tu ne mérites pas ça. » Par ça, il pense à lui, à ce qu’il pourrait lui offrir et qui semble bien pauvre par rapport à tout ce qu’elle mérite. « Tu mérites mieux qu’un type qui... qui fait confiance à personne, pas même à lui-même. Qui arrive pas à croire ce qu’on lui dit et qui ment comme il respire parce que c’est ainsi qu’il a toujours fait. Un type qui pourra jamais t’offrir l’affection que tu désires, parce qu’il n’est pas à l’aise avec ça, qu’il doit tout réapprendre et ça va prendre du temps, sûrement trop de temps. Un type qui a le cerveau vide et qui comprend jamais rien de ce qu’on lui dit et qui est pas foutu d’interpréter le moindre signe. Un type qui sait pas ce qu’il veut, un type qui veut aimer tout le monde, mais qui aime personne et surtout pas lui-même. » Alors comment pourrait-il aimer quelqu’un d’autre ? Comment pourrait-il aimer Eve à la hauteur de ses attentes ? En disparaissant, probablement ; c’est la fuite qui s’impose à lui, comme toujours. La solution la plus évidente car son histoire lui a prouvé que c’est celle qui réussit le mieux aux autres ; jamais à lui, mais à quoi bon s’intégrer dans l’équation qui vise le maintien d’un monde duquel il ne veut pas faire partie ?

@Eve Zimmer  (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 893420793



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Message(#) Sujet: Re: (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre EmptySam 3 Avr 2021 - 0:44


En amour, rien n’est jamais simple. On tombe amoureux bien trop vite, trop rapidement. Et tel Icare, on veut souvent voler trop près du soleil. On veut être ébloui par sa beauté et alors la chute se veut douloureuse voire même fatale. Il m’a fallu un pansement pour comprendre à quel point mon cœur était loin d’être guéri. Que ce dernier saignait encore d’un mari perdu trop tôt, d’une idylle avortée. O combien de nuits ai-je passé ces trois derniers mois à regarder des vidéos sur mon téléphone portable, à écouter le son de sa voix, de son rire ravi de sentir les coups de pieds de son fils qu’il n’a jamais eu le loisir de connaître. Vois-tu Kieran, je ne suis pas magicienne, je ne suis qu’une faussaire. Même si je me sens prête à redonner mon cœur à nouveau, à fantasmer sur le goût de tes lèvres sur les miennes, à essayer d’entrevoir un avenir pour nous deux, je ne parviens pas à écarter Jacob. Pour cause que je sais à quelle intensité, nous aimons quelqu’un. Vous êtes quatre à avoir pris possession de mon myocarde. Pierre fut le premier amour, le bref bien que cette relation fut la plus longue, et qui a commencé à le piétiner. Jacob fut le grand, le sincère, l’amour de ma vie. J’ai tenté un pansement avec Zeke. Je mentirai si je disais ne pas l’avoir aimé. Mais je ne l’aime pas comme je t’aime. Pour cause que je me refuse à vous comparer, à vous mettre sur un pied d’égalité. Vous êtes différents dans vos manières d’être et physiquement. Véritable géant qui se tient à mes côtés et qui ne m’a jamais semblé si proche d’être petit tant il ne s’autorise pas à vivre. Son regard était fuyant, sa silhouette tassée. Alors qu’il avait une grandeur d’âme qu’il n’était pas en mesure de voir. Ou qu’il ne voulait pas la voir.

Kieran et moi avons un parcours similaire. Sauf en ce qui concernaient les mauvais traitements car les siens étaient infligés par de tierce personne alors que les miens n’étaient dû qu’à ma propre initiative. L’anorexie, la scarification, la survie grâce aux médicaments. J’étais loin d’attendre une guérison miracle en un claquement de doigts. Je ne vis pas dans un monde chimérique peuplé de superhéros où il suffirait d’un claquement de doigts pour tout effacer. Il faut savoir vivre avec ses blessures, même si les miennes étaient visibles et celles de Kieran, dissimulées. Nous avons nos propres fantômes, nous avons nos propres maux. C’était ce qui faisait notre individualité mais pourrait-on se retrouver un jour ? Pourrait-on prétendre à une fin des plus heureuses ? Alors que je suis plongée dans la contemplation de la dame en bleu. Ce tableau qui m’avait fait « oublier » mon deuil. Je venais tout juste de perdre Jacob lorsqu’on l’a rapporté en restauration et je me rappelai ô combien je me suis plongée dans mon travail d’artiste. Je ne voulais plus respirer, je ne voulais plus ressentir les élancements de mon cœur si meurtri d’avoir perdu ma moitié. Je me sentais comme cet inséparable, ce stupide volatile condamné à une existence morne sans l’autre. Et puis Kieran est arrivé. Avec ses cris de rage durant nos games, son rire enfantin, son pchitt de boissons gazeuses, cette envie de lui parler encore et encore. Alors, c’est à lui que je conte cette histoire qui est enfouie dans un pan de mon palpitant et que je voudrais sortir de l’équation ce pan de ma vie si sombre. « Et si tu devais modifier l’histoire pour qu’elle ait une fin heureuse, ce serait quoi ? » Doucement, je ferme les yeux pour caler ma respiration sur la sienne. Car il n’a pas vu que ma main vacante s’était mue en poing dans ma poche, que ma respiration était laborieuse. Que cette dame en bleu, c’est moi et que ma moitié ne reviendra jamais car il n’est plus. « Je suppose... » Ma voix se veut plus rauque à mesure que je baisse la tête pour regarder mes pieds. Sublimes godasses. « Que quelqu’un finira par s’asseoir à sa table. Que quelqu’un pourra voir sa beauté, sa délicatesse. Que cette personne lui parlera, l’encouragera à avancer un pied devant l’autre pour… » Faire son deuil. Pour faire son travail de deuil. « L’encourager à exister de nouveau. » je me doutais bien qu’il ne verrait pas la comparaison. Qu’il ne verrait pas que l’homme assis en face de la dame en bleu -moi- n’était autre que lui. Qu’il avait pris ma main dans la sienne, qu’il m’avait aidé à me relever et que comme une lâche, je lui avais tourné le dos. Pour une histoire physique. « Tu les rends immortels. » J’eus un léger rire avant de secouer la tête. « Ils le sont déjà avant d’arriver entre mes mains. » Après tout, quel âge avait ce tableau avant que je ne le restaure ? Début des années 1900 ? Début du siècle dernier ? Je ne suis qu’une personne parmi tant d’autres qui s’est sentie privilégiée de poser ses doigts sur cette rareté et d’avoir pu contribuer à lui rendre un peu de sa beauté. « mes œuvres ne me survivront pas. » Je fronce les sourcils, un peu le nez avant de dodeliner de la tête. « Tu n’en sais rien. » Et c’est vrai, il ne fallait pas partir défaitiste. « Je me rappelle de la première fois où l’on s’est vus. Tu as dessiné sur la serviette quand nous avons déjeuné. Et je l’ai gardé. » Une sorte de relique. Je le faisais avec tout le monde, les mettant dans des recoins des malles pour on ne sait quelle raison. « Qui te dit que dans cent ans quand l’humanité sera à moitié éteinte, on ne retrouvera pas ce pan de serviette et on ne le mettra pas dans un musée car les serviettes en papier n’existeront plus et cela sera l’une des dernières ? » Un esprit bien trop fantaisiste par moment. Je me surprends à sourire. « Cette œuvre qui t’aura semblé ordinaire te survivra et donc, tu auras tort sur toute la ligne. » Je tourne un peu le visage vers lui, juste ce qu’il faut pour minauder avant de lui offrir un large sourire, contente de mon petit effet bien nul.

Je ne m’attendais pas cependant à la suite des évènements. « Ça me ferait plaisir de venir. » J’incline donc la tête vers le sol avant de me sentir rougir. « D’accord, tu seras donc mon… mon… » rencard ? « Plus un. Je vais devoir faire un discours. Je déteste parler en public. » Je lui fais une grimace comique avec de grands yeux écarquillés avant de reprendre mon air souriant. M’interrogeant mentalement sur le pourquoi du non-déroulement des choses dans les bonnes formes les fois précédentes. Au final, c’est plus simple. « Oh. » Je peux voir qu’il est gêné donc je reprends mon argumentation. Après tout, je suis revenue avec une nouvelle assurance. Comme quoi, il faut s’écraser d’un échafaudage pour remettre ses idées en place. « Eve, peu importe ce que tu as sur le dos, t’es belle. » Je me sens rougir avant de faire une révérence princière et de battre des cils exagérément pour accentuer ma blague. « Merci monseigneur. Votre compliment me flatte. » Comme on flattera une jument au final. Oui, pourquoi la chose ne s’est-elle pas déroulée comme ça avant ?

« Quoi ? » J’eus de nouveau un petit rire avant de secouer la tête. « Oh t’es si pur, c’est trop cute. » Merde, merde, je ne devrais tomber amoureuse d’un homme aussi innocent dans le fond. Je prends cependant le temps qu’il intègre la blague avant de voir son visage changer de couleur. « Non, non, non, je-je parlais pas du tout de ça, je voulais dire que... enfin, s’il y a quelqu’un qui peut prétendre à ça, c’est toi. » mon sourire s’agrandit un peu plus comme celui d’un Cheshire cat à mesure que je vois ses joues se rosir. . « Mais pas dans un sens... sexuel du terme. » Vais-je vraiment oser ? Je prends une demi-seconde pour mesurer la chose avant de passer derrière son dos. « Sauf que maintenant tu as l’image en tête, soufflai-je d’une voix faussement séductrice. » Puis, de l’autre côté, j’en viens à me mordiller la lèvre inférieure avant de lui servir un clin d’œil assez grossier. Après un laps de temps -cinq secondes- j’éclate de nouveau de rire, les joues définitivement empourprées par mes propres bêtises. « Je suis vraiment nulle en drague, dis-je plus pour moi-même que pour lui, ça te gêne ? Faut me le dire hein ?! » Non, on ne demande jamais à un mec si on peut flirter avec lui, on le fait un point c’est tout.

Nous voilà à continuer dans nos métaphores alors que je lui parle d’un train, qu’il se dit en retard. « Je n’ai pas envie d’avoir ça sur la conscience. » Je décide de dérider la situation. « Hé je suis certaine qu’avant de me planter l’aiguille dans la cuisse, je t’aurai fait une très belle écharpe ? » Je m’approche de lui timidement avant de pousser un peu son corps du mien pour l’inviter à se dérider légèrement. « Tu veux que je te fasse une écharpe ou tu préfères un bonnet ? vu ta masse capillaire, t’auras tout le temps d’arriver. » Le nez levé, les lèvres retroussés dans un sourire faussement séducteur, je laisse mon regard se perdre un peu dans le sien à mesure que je sens la tension entre nous s’amenuiser. De mon côté en tout cas. Me voilà donc à lui parler de mon renouveau. De ma renaissance. « Je ne te le demande pas. » Je mime une fermeture éclair sur mes lèvres avant d’en venir à jeter la clé. Signe que même sous la plus délicieuse des tortures il n’en saura rien. « Et je ne te demandais pas de faire ça. » Bien sûr que non puisque je l’ai fait de mon propre chef. Mais il est inutile de le préciser, mes lèvres étant closes de toute façon. « Je ne veux pas que tu... ‘’effaces’’ Jacob pour moi. » Dramatique à la Kieran encore une fois et il n’a rien compris. Je décide donc de ne pas reprendre ses dires car cela serait parler en l’air.

A la place, ma langue fourche pour lui parler de son trip avec l’autre. « Non, on s’en fout pas. » Je lui lance une œillade éloquente alors que je penche la tête sur le côté. Discussion close de mon côté. « Ivy est ma meilleure amie. Et elle... » Cette fois-ci, c’est à mon tour de ne rien comprendre. Inclinant la tête vers le bas, je me mets à réfléchir au sens de ses paroles concernant l’autre. « Il lui est arrivé quelque chose et je ne pouvais pas la laisser seule. » Je me permets de hocher la tête. Gardant mes réflexions pour moi car je pouvais comprendre mieux que personne ce que signifiait l’amitié. Même une pensée s’insurgea dans mon esprit. Depuis quand couche-t-on avec ses amis ? Après tout, il ne m’avait dit quelques mois plus tôt qu’elle était sa compagne ? Cette fois-ci, je n’ai plus le fil d’Ariane pour me sortir du labyrinthe dans lequel il m’a plongé. « Je n’aurais pas pu te rejoindre, mais... on a pas besoin d’aller au bout du monde pour ça, pas vrai ? » Je n’ai rien compris. Je lève alors un regard interrogateur vers lui. « Euh… je comprends pas. Désolée mon cerveau s’est mis en allemand. » Non c’est de la connerie, je l’imaginais en train de coucher avec l’autre. « Pour quoi ? Pour avoir un moment romantique ? » Ainsi, il n’avait pas saisi. Il n’avait rien compris. Je ferme les yeux, manquant de me reprendre les pieds dans quelque chose avant d’expirer lentement. « Tu comprends pas. Tu m’as vraiment manqué. Je suis partie après… ça» le nouvel an, la catastrophe. « Et t’étais… » Si froid, si distant. « J’ai cru que… que tu t’étais remis avec elle parce que tes messages… J’ai failli t’en envoyer un pour la Saint Valentin mais je me suis dit que cela serait… Bref on s’en fout. » Encore une fois, je ne peux pas manquer de m’effacer de nouveau. Il faut absolument que je détende l’atmosphère. « Et puis j’avais déjà un Valentin. Il avait trois ans et très possessif. » Mon fils en somme. Et j’aurai préféré que cela soit toi. Mère indigne.

Alors le moment passe.
J’ose de manière effrontée.
J’ose m’approcher de lui.

Et il recule.
Je décide de ne rien montrer de ce geste anodin qui pourtant me brise le cœur un peu plus alors que je me tiens contre la table face à lui. « Je vais te briser le cœur, Eve. » Je décide de ne rien dire. De me terrer dans mon mutisme alors que mon regard quitte le sien et erre dans la pièce. Que je cherche quelque chose à quoi m’accrocher. « Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je vais le faire. » Me figeant sur place, je grimpe sur la table pour croiser mes jambes, occupant mes mains avant un pinceau que je fais tourner dans ses dernières à mesure que je l’écoute. « Tu l’as dit. Je suis cassé. » Bien sûr que tu l’es. Il faudrait être débile pour ne pas s’en rendre compte. « Et je... je sais pas comment réparer les choses. Je sais même pas si c’est possible. » Car tu es encore aux prises de tes démons comme je le fus avec les miens. Je ne peux que comprendre ça. Posant le pinceau, je me mets donc à l’écouter attentivement. Consciente qu’avec Kieran, il ne fallait pas le stopper dans un tel épanchement. « Je sais juste que je peux pas te l’imposer. » Ainsi, il prend le temps de décider à ma place. Me mordillant la joue, je reste stoïque. « Je ne sais pas pourquoi tu m’aimes. » Tout comme je ne sais pas pourquoi tu m’aimes, moi. mais est-ce important dans le fond ? « Mais c’est pour les mauvaises raisons. »

Et là tout s’éclaire.
L’image.
La piètre image qu’il a de lui. Je tends un peu le cou pour l’écouter avec attention. A mesure que mes yeux s’attardent sur son corps. A mesure que ceux-ci commencent à discerner les failles. A mesure que Kieran le devient. Un des objets que je rafistole. Que je peux voir chacune des fissures. « Tu t’en rendras compte, un jour ou l’autre. Et ça va te faire mal. » Je m’en rends déjà compte, Kieran. Je pourrais lever la main à mesure que ses cicatrices invisibles commencent à le devenir à mes yeux. « Je suis pas comme toi. » Comment ça, comme moi ? Je fronce les sourcils en guise de réponse ? Me murant toujours dans mon silence. Ma tête se penche un peu sur le côté alors que mon souffle se bloque dans ma poitrine. « J’arrive pas à mettre les fantômes de côté. » Son fantôme. A elle. Limpide. « Et à chaque fois, tu penseras que je ne te vois pas. Alors que je te répéterai que c’est le cas. Et que je serai sincère, je t’assure. Je te vois et je- c’est pour ça que je peux pas. Que j’y arrive pas. Parce que je te vois et je sais que tu ne mérites pas ça. » Bien entendu. « Tu mérites mieux qu’un type qui... qui fait confiance à personne, pas même à lui-même. Qui arrive pas à croire ce qu’on lui dit et qui ment comme il respire parce que c’est ainsi qu’il a toujours fait. Un type qui pourra jamais t’offrir l’affection que tu désires, parce qu’il n’est pas à l’aise avec ça, qu’il doit tout réapprendre et ça va prendre du temps, sûrement trop de temps. Un type qui a le cerveau vide et qui comprend jamais rien de ce qu’on lui dit et qui est pas foutu d’interpréter le moindre signe. Un type qui sait pas ce qu’il veut, un type qui veut aimer tout le monde, mais qui aime personne et surtout pas lui-même. » Attendant quelques secondes, je constate qu’il a fini. Je saute donc de la table. Puis, je prends le temps de réfléchir. L’angle d’approche.

« Je n’ai pas mis Jacob de côté. Je l’ai laissé s’en aller. J’ai cessé de le retenir. Parce que quelqu’un est venu m’asseoir à ma table. » Je pose à plat ma main vacante sur le bois défraichi de ma table de travail. « La dame en bleu, c’est moi. C’était moi il y a trois ans. » Ainsi, je ne parlais pas de toi, vois-tu. Je parlais bel et bien du fait que je suis aussi brisée. Je m’approche donc à pas de velours de lui, avec une certaine lenteur qui m’était propre. « Calme-toi, soufflai-je d’une voix douce. Rien ne peut réparer ce que tu as subi. Rien. Tu as… tu es comme une œuvre d’art. » Je me mordille doucement la lèvre avant de réfléchir aux mots que je pourrais employer pour atténuer les battements de son cœur. « On les malmène, on les déchire et regarde certaines sont toujours là. Tu ne sais rien de ce que je désire. Tout comme je ne sais rien des tiens. » Avec délicatesse, ma main vacante glisse dans la sienne pour venir porter ses jointures à mes lèvres que j’embrasse avec tendresse. « Oui cela va prendre du temps. Mais tu m’as… tu es venu t’asseoir à ma table et tu m’as sorti de ma torpeur. Alors… » Je garde précieusement nos doigts entremêlés. « Non, je ne te dirai pas les raisons pour lesquelles je t’aime car tu l’as dit. » Ma main quitte la sienne, se sentant vide alors que je viens caresser sa tempe du bout de mes doigts. Sans doute trop tactile. « Je vais te le montrer car tu as le cerveau vide. Que tu dois tout réapprendre. Et que je peux te montrer que le contact n’est pas forcément néfaste. Nous irons pas à pas, petit à petit. Car vois-tu, je ne te demande pas de m’aimer tout de suite. Je t’aime mais cela n’appelle pas réciprocité. Tout comme je ne t’embrasserai pas maintenant car c’est trop tôt. Tu ne sais pas interpréter les signes, je le ferai pour nous deux. Tu ne comprends pas ce que l’on dit, je le traduirai. » Je laisse mes doigts retomber le long de mes flancs avant de me détourner de lui. Puis, j’attrape le vase que je suis en train de restaurer pour lui montrer. « tu vois ce vase, il est cassé. Et il est unique. Pourtant, il est pas très beau quand tu le regardes. Il y a des fêlures un peu partout, il s’émiette dans mes mains. Mais il n’y a qu’un seul modèle comme lui. Tout comme il n’y a qu’un seul toi. » Prenais-je réellement conscience de ce que j’étais en train de lui dire ? Qu’ainsi, je lui faisais une sorte de déclaration bancale imagée pour lui montrer que j’avais tout mon temps. « tu m’as reproché de décider pour toi. Ne le fais pas. A la place, tu peux décider de venir t’asseoir à côté de moi. De m’écouter te dire comment je compte restaurer ce petit vase. Et on ne sait pas ce que le sort nous réserve. » Je prends place sur mon tabouret pour me tourner vers lui. « Peut-être que l’on se reconstruira ensemble ? Peut-être que non ? Mais tu préfères quoi ? Mourir demain avec des regrets ou mourir avec de belles étoiles en tête ? Quand je suis tombée, j’ai eu soudainement conscience que si je mourrais, j’aurai comme regret de ne pas nous avoir laissé de chances. » Je prends un petit pinceau que je lui tends. « Ce n’est rien qu’un vase. Restaurons-le ensemble. Et voyons ce qu’il en adviendra. Peut-être se cassera-t-il entre nos mains ? Peut-être sera-t-il exposé avec ses copains et heureux de l’être ? » Je lève alors mon regard clair vers le sien, plus sérieuse que jamais. « Seul l’avenir nous le dira. Et l’avenir est infini. »
Car oui, Kieran, cela prend du temps ce genre de choses.
Et du temps…
J’en ai.

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RPs EN COURS : (Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally #1 ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

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vivian #1 ⊹ i'm sure they figured it out early on that i would never run, that they could shoot, but that's no fun 'cause then they're killing the stolen son, oh don't tell them anything, anything, please.

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Du haut de son mètre cinquante-deux, Eve Zimmer n’est pas bien menaçante. Ses grands yeux bleus, son sourire mutin et son air innocent confrontent cette hypothèse quand on la rencontre pour la première fois ; alors pourquoi diable Kieran est aussi intimidé par elle, alors qu’il est loin de s’agir de leur première rencontre ? Soit, il est vrai que Kieran appartient à cette catégorie d’individus qui ont peur de leur propre ombre, mais tout de même. Je l’ai préparé au fait que les retrouvailles entre eux interviendraient tôt ou tard – seulement, il aurait préféré retarder l’échéance le plus possible peu importe l’affection qu’il a pour la jeune femme. Et si mon rôle est de contribuer à le confronter à ses peurs pour l’aider à s’affirmer, à cet instant je comprends bien pourquoi le moment a été tant craint. Il faut dire que leurs derniers échanges se sont avérés à sens unique (ne mentons pas) et que bien que jouant constamment au plus naïf, il ne peut prétendre ne pas avoir volontairement tenu la jeune femme à distance de par sa froideur. Et le voilà qui s’en plaint ! Vous savez, moi, parfois (souvent) je ne comprends pas ce qu’il se passe dans sa caboche et je crois bien que Kieran non plus, pour s’interroger sur une attitude qu’il a pourtant été le premier à provoquer. Les mille scénarios qu’il a pu créer dans sa tête n’ont été d’aucune aide (à quoi ça sert la créativité, je vous le demande) face à la réalité et à cette gêne qui s’est invitée sans être la bienvenue (mais est-ce vraiment surprenant puisqu’il s’agit presque d’un état naturel ?). À défaut, c’est ce tableau qui a toute son attention, faisant office de parfaite diversion pour ne pas poser des mots sur son ressenti (voyons, qui fait ça ? Certainement pas lui). Le problème, c’est qu’en plus d’être une artiste, Eve est une parfaite conteuse, ce qui implique de serrer les dents au récit de son histoire, quand bien même celle-ci est agréable et lui permet de rêver un court instant. « Je suppose... » Son regard passe de la toile au visage de la jeune femme, masqué par cette gêne qui lui impose de fixer le sol (de quoi tu te plains, exactement, Kieran, pour être le premier à toujours éviter soigneusement le regard des autres ?). « Que quelqu’un finira par s’asseoir à sa table. Que quelqu’un pourra voir sa beauté, sa délicatesse. Que cette personne lui parlera, l’encouragera à avancer un pied devant l’autre pour… L’encourager à exister de nouveau. » Il hoche la tête pour signifier qu’il entend l’histoire – ce serait impoli de prétendre le contraire alors qu’il est celui qui a quémandé une fin heureuse. Pour autant, son esprit s’active à déchiffrer le message qu’elle pourrait vouloir lui faire passer. C’est le problème avec notre protagoniste, jamais capable de se satisfaire de ce qu’on lui donne et cherchant constamment d’autres sens qui n’en sont, finalement, qu’à ses yeux. Trop habitué à sur interpréter tout ce qu’on lui dit, d’un simple bonjour avec une intonation différente d’ordinaire à une tirade qui pourrait faire l’objet d’une dissertation à elle seule. « Ça lui arrivera, j’en suis persuadé. » Il souligne, sans oser s’avancer quant aux multiples significations qui lui viennent à l’esprit. Il en est persuadé ; oui, ça n’implique pas d’être persuadé qu’il puisse être ce quelqu’un, ça lui permet de garder un certain recul, une certaine sécurité au milieu d’une conversation qui, pourtant, exploite toutes ses failles.

La conversation dérive sur son domaine de prédilection et c’est là-aussi une certaine sécurité pour lui, un sujet qu’il peut se targuer de maîtriser, le seul, probablement, au milieu de l’infinité de ceux qu’il n’a jamais su comprendre ou gérer. « Ils le sont déjà avant d’arriver entre mes mains. » À ce constat, il se contente de hausser les épaules et d’afficher une légère moue, peu convaincu. « Mais ils s’éteignent avant d’arriver entre tes mains. » Il ose, avec un fin sourire. Alors si elle ne veut pas accepter le fait qu’elle les rend immortels, elle peut au moins reconnaître qu’elle les ravive. Ce qui est certain, selon lui, c’est que ses dessins, eux, ne passeront jamais entre ses doigts experts. Et je sais bien que Kieran tend à se dévaloriser plus que de raison, mais il est ici question d’un constat qui a du sens, quand on met tous les facteurs ensemble. Sur les millions d’artistes qu’il existe au monde, combien peuvent se vanter de percer ? Un pourcent, peut-être cinq si on est vraiment généreux et Kieran ne s’envisage absolument pas parmi les chanceux – là-aussi, ça se saurait s’il possédait ce facteur chance qui lui manque cruellement depuis la naissance. Alors non, ses œuvres ne lui survivront pas, à moins d’un énorme coup de chance ou d’une méprise comme Eve l’évoque – parce qu’aussi amusant soit le plan qui lui décroche un sourire, il serait presque humiliant qu’on se rappelle à lui de cette façon et non à cause de son talent. « Tu n’en sais rien. » Si, crois-moi. « Je me rappelle de la première fois où l’on s’est vus. Tu as dessiné sur la serviette quand nous avons déjeuné. Et je l’ai gardé. » Un sourire timide naît sur ses lèvres, autant parce que ça lui ressemble bien, cette habitude de dessiner sur tout ce qu’il trouve, autant que l’évocation de ce souvenir qui tend à réchauffer son cœur.  « Qui te dit que dans cent ans quand l’humanité sera à moitié éteinte, on ne retrouvera pas ce pan de serviette et on ne le mettra pas dans un musée car les serviettes en papier n’existeront plus et cela sera l’une des dernières ? » Cette fois-ci, c’est un rire qui s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle poursuit. « Cette œuvre qui t’aura semblé ordinaire te survivra et donc, tu auras tort sur toute la ligne. » Il hoche les épaules, le ton un peu plus léger. « Je suis admiratif de ta créativité, Eve, vraiment, mais quitte à choisir... » Un nouvel éclat de rire masque son doute quant au fait de potentiellement la heurter par rapport à ce qu’il s’apprête à dire. « J’aimerais autant que ce soit pour un vrai travail. » Et pas un gribouillage précipité sur un bout de serviette. Et puis, de toute évidence, Kieran n’a jamais aimé être le centre de l’attention, alors à choisir, oui, il préfère presque être oublié malgré ses rêves de succès – qui n’arriveront jamais, si vous avez bien suivi le cheminement de ses pensées.

« D’accord, tu seras donc mon… mon… Plus un. Je vais devoir faire un discours. Je déteste parler en public. » Il aimerait beaucoup lui donner des conseils, Kieran, mais puisqu’il est de ceux qui essaie surtout d’éviter de parler en public, ce serait malvenu. Alors, tout ce qu’il peut faire, c’est d’être son public de répétition. « Je suis à ta disposition si t’as besoin de réviser avant. » Il rétorque avec un léger sourire, n’ayant aucune peine à s’imaginer l’écouter, encore et encore, jusqu’à ce que son discours soit parfait. Il ne pourra rien faire contre son stress, mais il y a au moins un facteur sur lequel il peut (prétendre) agir. Et cet instant de légèreté est vite masqué par sa gêne habituelle, même lorsque la formulation du compliment est soufflée par la jeune femme ; ses joues ne peuvent s’empêcher de se colorer et sa tête de vouloir chercher le sol à tout prix – pourtant ça ne se fait pas au moment d’un compliment et il fait de son mieux pour ne pas retomber dans ses vieux travers l’espace de quelques secondes. « Merci monseigneur. Votre compliment me flatte. » Sa révérence le fait rire un instant, bien qu’il conserve son mutisme, légèrement mal à l’aise. Et les choses ne s’arrangent pas quand Eve fait preuve d’une aisance qui est bien trop directe pour quelqu’un comme Kieran. Voyez, à cet instant, c’est plutôt le défibrillateur qu’il lui faudrait, mais eh, manque de bol, il n’en a aucun à portée de mains alors je ne peux qu’essayer de ne pas le faire succomber aux charmes de la syncope. « Oh t’es si pur, c’est trop cute. » Il pince les lèvres, peu convaincu par ce pseudo compliment. Le truc, avec Kieran, c’est que bien souvent les scénarios dans sa tête sont bien plus engageants que la réalité. Et dans sa tête (il ne commence à plus y avoir beaucoup de place là-dedans), il respire la confiance en lui quand il s’agit de flirter avec une fille, il n’est pas « trop cute », un terme ô combien infantilisant et qui pourtant il ne niera pas. Parce que dans la réalité, il bafouille encore et il est encore incapable de dire à une femme qu’il la trouve magnifique sans avoir l’envie de sauter par la fenêtre aussitôt le compliment fait, pour s’éviter un regard de dédain ou l’habituelle friendzone qui est devenue une bonne amie, avec le temps, peut-être même sa seule âme-sœur, quand on y pense. « Sauf que maintenant tu as l’image en tête. » Il écarquille les yeux alors qu’il ravale sa salive face à cette franchise à laquelle il ne s’attendait pas (moi non plus, c’est donc un autre aspect de la Zimmer qu’il va me falloir appréhender pour mieux aider Kieran à gérer un quotidien à ses côtés). Et là-encore, les possibilités de réponse sont infinies. Qu’est-ce qu’il est supposé dire, selon le manuel de séduction pour les nuls ? Le souci, c’est que c’est un aspect que je ne maîtrise pas plus que Kieran pour ne pas le pratiquer au quotidien (et il ne m’aide pas à avoir de l’expérience dans le domaine), alors nous ne pouvons qu’imaginer les réponses à dire, celles qui pourraient lui permettre de rivaliser dans cette tentative de flirt maladroite.

Un clin d’œil et un « passons à la pratique maintenant » serait bien trop direct pour lui et il serait mort de honte avant même d’avoir fini de prononcer ces quelques mots. On oublie.

Un sourire gêné et un « non, pas du tout » serait inévitablement « trop cute » et il aimerait s’abstenir d’être toujours considéré comme un adolescent de quinze ans qui tente maladroitement d’inviter sa première fille à sortir (même, si, soyons objectifs, c’est très exactement la comparaison la plus réaliste qui soit).

Son regard qui s’ancre dans le sol et la multitude de « non, non, non, pas du tout, non, non, jamais » équivaudrait à plaider coupable et nulle doute que ses joues se coloreront encore plus (si c’est la seule réaction physique qu’il pourrait avoir, mais évitons de penser à cette hypothèse, car si je m’y mets aussi, il va réellement songer à fuir ce lieu en courant).

Un peu plus de subtilité avec un demi-sourire séducteur et un « et c’est un problème ? » à peine innocent pour tenter d’entrer dans son jeu est l’option qui paraît presque adéquate, mais c’est sans compter sur Kieran qui, si elle poursuit dans ce petit jeu, n’arrivera pas à rivaliser et on en reviendra à l’issue du point précédent.

« Absolument pas. » Mais cette fois-ci, on en revient à l’option deux, il n’est probablement pas crédible alors il se reprend très rapidement (contre ma volonté, je sens le désastre arriver à des kilomètres). « Je devrais ? » VRAIMENT ? De toutes les choses que tu pourrais dire, c’est celle qui va te donner envie de t’enterrer, peu importe la réponse de la jeune femme, qui s’échappe d’entre tes lèvres ? Réalisant qu’il n’est définitivement pas dans le peloton de tête quand il s’agit de draguer, il sent sa gêne qui ne cesse de s’accentuer. « Oublie. Je-oublie. S’il te plait, oublie. » Eve, une dernière chose : oublie. Il la remercie silencieusement d’être derrière lui, lui permettant ainsi de ne pas s’évertuer à fuir son regard, alors que même l’éclat de rire de la jeune femme ne l’aide pas à décompresser (qu’on se le dise, c’est carrément foutu pour la journée et plus que jamais, il fera attention à tout ce qui peut s’échapper de ses lèvres). « Je suis vraiment nulle en drague. » Ça tombe bien, ils sont deux. Est-ce réellement pertinent de le préciser ? Il suffit de voir ce grand gaillard de presque un mètre nonante, le teint imitant celui d’une tomate, le regard absolument fasciné par le sol, le dos vouté et les doigts qui jouent entre eux alors qu’il aimerait plus que jamais être Ant-Man. Ça n’a jamais été son héros favori en vue du pouvoir qu’il considère comme inutile, mais bordel, qu’est-ce qu’il serait pertinent à cet instant. « Evie. » Qu’il se contente de dire, la tête légèrement penché, toujours gêné, pour accentuer le fait qu’elle peut se vanter d’être la meilleure dans le domaine face à lui. « Ça te gêne ? Faut me le dire hein ?! » Vraiment, Eve ? Est-ce que ça le gêne ? Est-ce que Kieran a l’air d’être l’individu le plus socialement adapté ? Est-ce qu’il l’est encore plus quand il est question de flirter ? Non, s’attaquer à lui, c’est aller droit dans un mur, mais voyons, bien sûr qu’il est parfaitement à l’aise. « Non, t’inquiète pas. » Et est-ce qu’il allait réellement avoir une autre réponse que celle-ci ? Bien sûr que non, parce que dans la logique de notre protagoniste, ce qu’autrui veut, autrui l’obtient. Si Eve veut flirter ouvertement, c’est à lui de s’adapter et non l’inverse. Et si dans un sens je dois reconnaître que cette idée n’est pas totalement idiote pour envisager que ça l’aide à sortir de sa zone de confort, je ne fais que me répéter à l’oreille de Kieran ; ce n’est pas en forçant les choses qu’elles deviendront plus naturelles.

« Hé je suis certaine qu’avant de me planter l’aiguille dans la cuisse, je t’aurai fait une très belle écharpe ? » Cette fois, ses paupières se plissent, signe qu’il remet en doute la véracité de cette information. « Evie. » Qu’il répète sur le même ton que précédemment, signe qu’elle ne dupe personne alors qu’elle poursuit, l’invitant à se dérider bien que les habitudes s’accrochent et que son corps demeure droit comme un piquet. « Tu veux que je te fasse une écharpe ou tu préfères un bonnet ? Vu ta masse capillaire, t’auras tout le temps d’arriver. » Et vu le temps qu’il risque de mettre à arriver, ce train, justement... « Les deux ? » Il s’ose, le visage plus fermé, hésitant. Les deux, c’est bien, oui. Connaissant Kieran, c’est même le plus probable : il l’a dit, il est en retard, mais il n’a jamais précisé approximativement la durée de celui-ci. Éternellement, ce serait la réponse adéquate, celle qu’il a conscience de ne pas pouvoir offrir. Et lorsqu’elle se fait à nouveau l’oratrice d’une déclaration – c’est tout comme, du moins – il reste fermé. Ce n’est pas qu’il n’est pas touché par tous les efforts qu’elle peut faire, évidemment qu’il est atteint par ceux-ci et qu’il ne peut les nier. Mais c’est trop pour lui, alors que c’est paradoxalement pas assez. Elle est trop démonstrative, alors qu’il ne lui fait pas assez confiance ; et ça, Eve, je te l’ai dit par le passé : tu vas ramper pour regagner cette confiance qu’il n’accorde pourtant à personne. Il a besoin d’avoir l’assurance que cette fois-ci, s’il s’autorise à rêver d’être à ses côtés, ce ne sera pas pour l’oublier à la première occasion. Mais il y a cette petite voix (qui n’est pas la mienne, mais bien la sienne) qui ne peut s’empêcher de lui souffler qu’il sera déçu, inévitablement. Jamais deux sans trois, comme dit l’adage, et pourtant il donnerait tout pour ne pas en faire la démonstration. Il ne lui demande pas d’oublier Jacob, il ne demande pas plus d’oublier Ezechiel en réalité : il a conscience qu’ils font partie intégrante de son histoire, tout comme elle fait partie de la sienne. Et alors que je soutiens sa demande, Kieran se sent illégitime dans celle-ci : comment peut-il lui demander de ne pas lui donner l’impression de rivaliser avec un fantôme quand il en fait de même ? La différence, pourtant, Kieran, c’est que tu n’es pas retourné dans les bras de Méduse et qui tu ne comptes pas le faire, pas vrai ? Puisqu’elle est désormais sortie de ta vie et qu’il n’y a aucune raison pour qu’elle réapparaisse, contrairement à Ezechiel qui est toujours revenu, dès que tu te mettais à croire que cette fois-ci, l’intérêt d’Eve pour toi était sincère. Et si Kieran accepte d’être celui qui reste sur le côté, qui lui permet de vivre l’histoire qu’elle veut et qui promet de l’attendre jusqu’à ce qu’elle accepte de venir à lui, maintenant que c’est le cas, j’aimerais qu’il comprenne qu’il n’a pas à agir ainsi. Qu’il est en droit d’exiger plus et mieux ; qu’il n’a pas à être le chien attaché sur le bas-côté qui attend désespérément qu’on lui prête attention. Mais d’ici à lui faire entendre, le chemin est long et lui, il reste sagement à sa place. Eve est revenue, Eve est prête à le détacher, mais il est persuadé qu’elle l’abandonnera de nouveau à la première occasion. Tu vois, Ivy, elle, elle n’a pas abandonné. Elle s’est fâchée sur ce bateau, c’est certain, mais elle ne t’a pas demandé de partir, ni prétendu que tu n’avais plus son intérêt parce qu’elle avait trouvé mieux ailleurs. Alors oui, dans ce récit qu’Eve remet sur le tapis, Ivy était la compagne idéale car même si elle t’a donné l’impression de devoir rivaliser pour attirer son attention, comme Eve le fait, elle ne t’a jamais mis de côté. Jamais aussi violemment qu’Eve, qui mérite bien de continuer à croire que vous étiez plus que des amis sans que tu te sentes obligé de te justifier ; Ivy avait besoin de toi et tu as été là, c’est tout. Tu avais besoin d’Eve et elle n’a pas été là, là-aussi c’est un constat. « Euh… je comprends pas. Désolée mon cerveau s’est mis en allemand. Pour quoi ? Pour avoir un moment romantique ? » Il acquiesce silencieusement, comprenant qu’il s’apprête à mettre les pieds dans le plat à l’entente du ton de la jeune femme. Et si d’ordinaire je les seconde, à cet instant je suis bien incapable de savoir où elle veut en venir. « Tu comprends pas. Tu m’as vraiment manqué. Je suis partie après… ça… » Et j’essaie de l’empêcher de retomber dans ses habitudes, mais ce n’est pas toujours facile. Il suffit de quelques mots, d’un « tu comprends pas » qui n’a aucune valeur péjorative pour que pourtant il en soit convaincu ; le travail qui nous attend semble interminable. « Et t’étais… » Hésitant. Inquiet. « J’ai cru que… que tu t’étais remis avec elle parce que tes messages… J’ai failli t’en envoyer un pour la Saint Valentin mais je me suis dit que cela serait… Bref on s’en fout. Et puis j’avais déjà un Valentin. Il avait trois ans et très possessif. » Non. Kieran, non. Je sais ce que tu t’apprêtes à faire et laisse-moi te dire que c’est une très mauvaise idée ; Eve n’a pas besoin d’être rassurée, parce qu’elle ne l’a jamais fait, n’est-ce pas ? Souviens-toi la manière dont elle a évoqué cet amour qu’elle partageait avec Zeke en insistant sur son absence de sentiments pour toi, sur la manière dont tu n’aurais pas pu la rendre heureuse. Et tu comptes lui dire que, de ton côté, heureux, tu ne l’as pas été avec Ivy puisque vous n’étiez pas ensemble ? Et surtout, est-ce que tu es prêt à affirmer ce mensonge ? « On a jamais été ensemble avec Ivy. » Et c’est un échec pour moi. Tu avais un seul avantage, Kieran, le fait qu’elle ait pu croire que vous étiez ensemble à une époque ; un seul point sur lequel insister pour la blesser quand de son côté elle en a des dizaines sur lesquels appuyer. « Ce jour-là, à ton anniversaire... J’ai cru que tu allais me dire que mes sentiments étaient réciproques. » Oh. En voilà un twist intéressant ; est-ce que c’est serait le moment où tu vas enfin lui dire tout ce que tu lui reproches ? Je t’y encourage, en tout cas. « Il y a eu ces messages, il y a eu ce cadeau où tu disais que tout était vrai... » Cette bande-dessinée où elle avait complété une fin heureuse, qu’elle n’avait plus assumé par la suite. « J’ai cru que... J’ai cru que ça voulait dire quelque chose. Alors quand ce jour-là, tu m’as parlé d’Ezechiel et de votre bonheur... » Je t’ai détesté. « J’ai inventé cette histoire pour ne pas paraître encore plus pathétique. » Pathétique au point d’attendre le moment où les choses se passeraient encore mal avec ton géant. T’attendre toi, et personne d’autre, parce qu’il semblerait que ma loyauté l’emporte sur ma fierté. Attendre que tu puisses me voir, que tu puisses m’apprécier et t’accorder toute mon attention dès que tu daignes revenir vers moi, me trouver à nouveau intéressant, même si c’est temporaire. Alors il a attendu, Kieran et aujourd’hui que les choses semblent enfin à sa faveur, il ne peut s’empêcher d’attendre encore ; car c’est l’issue qui les attend, le moment où Eve retombera dans les bras de son ex et que son rôle de pansement n’aura plus aucun sens, qu’il pourra se ranger sur le côté et attendre la prochaine opportunité juste pour avoir l’impression d’exister quelques heures en sa présence.

Et il pourrait exister, à cet instant, alors qu’elle s’approche de lui et que son réflexe est de reculer, pour prévenir ce rejet qu’il s’apprête à verbaliser. Si tu veux mon avis, Kieran (même si je sais que tu ne l’as pas demandé) c’est particulièrement ironique de t’inquiéter de la manière dont elle va le vivre quand elle ne s’est jamais souciée de jouer avec ton cœur. Alors, qu’est-ce que ça fait, Eve, d’être le pantin et plus la marionnette, dis-moi ? Et malgré ma satisfaction de voir les choses s’équilibrer de cette façon, notre protagoniste ne peut s’empêcher de s’excuser ; c’est bien, Kieran, la leçon a été apprises avec les années : toujours ta faute, jamais celle des autres, peu importe la situation. Et même si je n’apprécie pas la manière de faire, je salue son honnêteté, devenue bien trop rare au fil des jours. Je n’apprécie pas Eve, pourtant il est vrai qu’elle mérite un meilleur traitement que celui qu’elle a offert à Kieran. Si mon désir de vengeance est grand, ce n’est pas le cas de celui de Kieran et il n’a aucune envie de lui rendre la monnaie de sa pièce juste pour « lui donner une bonne leçon ». Quand je vous dis qu’il se contente de tendre l’autre joue, en toutes circonstances. « Je n’ai pas mis Jacob de côté. Je l’ai laissé s’en aller. J’ai cessé de le retenir. Parce que quelqu’un est venu m’asseoir à ma table. La dame en bleu, c’est moi. C’était moi il y a trois ans. » Et l’homme qui est venu s’asseoir, c’était Ezechiel, qu’il ne peut s’empêcher de penser. C’est à lui qu’elle a laissé une chance, quoi qu’elle puisse en dire aujourd’hui ; quand est venu le moment de faire un choix, il s’est porté sur lui. Kieran l’a toujours respecté, même s’il était là en premier, même s’il avait déjà ouvert son cœur (dans la mesure du possible) à la jeune femme. Il aurait voulu hériter de la place du géant, mais elle ne lui a pas laissé ; il est en retard, mais Eve est elle-aussi arrivée en gare sans faire usage de la ponctualité. « Calme-toi. Rien ne peut réparer ce que tu as subi. Rien. Tu as… tu es comme une œuvre d’art. » Il fronce les sourcils peu convaincu par cette métaphore, tandis qu’il reste muet. « On les malmène, on les déchire et regarde certaines sont toujours là. Tu ne sais rien de ce que je désire. Tout comme je ne sais rien des tiens. » Oh, Eve. Si tout était aussi facile que cela, si Kieran pouvait être réparé aussi facilement, bien des choses seraient différentes aujourd’hui. Mais ce n’est pas le cas, ce ne sera jamais le cas ; parce qu’il a l’impression de ne pas y arriver, parce qu’il ne veut pas que je l’aide, parce qu’il ne veut pas être aidé, dans le fond. Car l’être, ce serait la laisser derrière lui, ce serait se reconstruire sans elle, et il ne sait toujours pas comment respirer sans qu’elle ne fasse partie de sa vie, même au loin, même en étant ce fantôme qui ne le quitte jamais, qui ne le quittera jamais parce qu’il ne l’autorise pas. « Oui cela va prendre du temps. Mais tu m’as… tu es venu t’asseoir à ma table et tu m’as sorti de ma torpeur. Alors… » C’était Ezechiel, qu’il se répète. C’était Ezechiel qui lui faisait vivre toutes ces émotions, elle l’a dit elle-même. Ça n’a jamais été lui. Ça ne sera jamais lui, car qui peut l’aimer pour les bonnes raisons ? Certainement pas elle, pas alors qu’il reprend son rôle de remplaçant, de pansement, qu’elle jettera dès qu’il sera suffisamment usagé. « Non, je ne te dirai pas les raisons pour lesquelles je t’aime car tu l’as dit. » Elles sont mauvaises. J’aimerais dire à Kieran que son cheminement de pensées est toujours aussi maladif, qu’il voit la réalité déformée par son expérience passée, que son avis est forcément biaisé par sa façon de réfléchir qui a tout d’anormal. J’aimerais lui dire toutes ces choses, pourtant je me force à me réduire au silence alors que j’y vois une forme d’émancipation et que, même si c’est l’effet inverse qui est recherché, Eve y contribue. Leurs doigts se séparent alors que son regard se porte sur les jointures ; et qu’il ne songe qu’à une chose : elle n’écoute pas. Sinon elle n’aurait pas forcé ce contact, peu importe s’il peut être agréable, peu importe s’il ne nie pas qu’il en a envie ; elle l’a fait, alors qu’il lui a annoncé qu’il avait besoin de temps, un temps qu’elle n’aura probablement jamais. C’est une fois encore la preuve, celle qui lui fait comprendre que dès qu’elle écopera de l’attention qu’elle désire, celle qu’il n’est pas en mesure de lui offrir sera évidemment perçue comme un poids. Il est un poids. Il le sera toujours, auprès d’elle, d’Eve, des autres ; toute sa vie il n’a été que le fardeau d’autrui et même les paroles qui se veulent réconfortantes de la blonde n’arrivent pas à inverser cette vérité absolue dont il s’est persuadé avec le temps. Et là, Kieran, tu comprends ? Tu comprends à quel point ton schéma de pensées est maladif ? « Je vais te le montrer car tu as le cerveau vide. » Les paroles résonnent douloureusement en lui et peu importe s’il a été le premier à en faire l’usage, le fait qu’elle le confirme ne fait que le mettre mal à l’aise. Et là, Eve, tu comprends ? Tu comprends à quel point il ne veut pas se laisser aimer ? « Que tu dois tout réapprendre. Et que je peux te montrer que le contact n’est pas forcément néfaste. Nous irons pas à pas, petit à petit. Car vois-tu, je ne te demande pas de m’aimer tout de suite. Je t’aime mais cela n’appelle pas réciprocité. Tout comme je ne t’embrasserai pas maintenant car c’est trop tôt. Tu ne sais pas interpréter les signes, je le ferai pour nous deux. Tu ne comprends pas ce que l’on dit, je le traduirai. » Les mots sont touchants, pourtant, il pourrait même s’autoriser un léger sourire si le constat ne devenait pas aussi amer. Dans le fond, elle l’aime. Dans le fond, elle est probablement la seule à pouvoir le faire. Dans le fond, c’est la raison pour laquelle il est obligé d’accepter cet amour : parce qu’il n’en trouvera pas ailleurs. « Tu vois ce vase, il est cassé. Et il est unique. Pourtant, il est pas très beau quand tu le regardes. Il y a des fêlures un peu partout, il s’émiette dans mes mains. Mais il n’y a qu’un seul modèle comme lui. Tout comme il n’y a qu’un seul toi. » Son regard se perd sur le visage. Il n’y a qu’un seul modèle et pourtant, ce modèle donnerait tout pour se fondre dans la masse, pour n’être qu’un parmi d’autres, pour qu’on oublie son originalité – l’est-il vraiment ? C’est le regard artistique d’Eve qui est subjectif et qui lui donne cette fausse impression de faire face à une œuvre unique. Ça n’est pas le cas. Ça ne doit pas être le cas. « Peut-être que l’on se reconstruira ensemble ? Peut-être que non ? Mais tu préfères quoi ? Mourir demain avec des regrets ou mourir avec de belles étoiles en tête ? Quand je suis tombée, j’ai eu soudainement conscience que si je mourrais, j’aurai comme regret de ne pas nous avoir laissé de chances. » Alors c’est ça ? Il a fallu qu’elle manque de mourir pour comprendre qu’elle avait, peut-être, un intérêt pour lui ? Et sa prochaine maladresse, vers qui seront dirigées ses pensées ? « Ce n’est rien qu’un vase. Restaurons-le ensemble. Et voyons ce qu’il en adviendra. Peut-être se cassera-t-il entre nos mains ? Peut-être sera-t-il exposé avec ses copains et heureux de l’être ? » Son regard se porte sur le pinceau alors qu’il sent celui d’Eve sur lui. « Seul l’avenir nous le dira. Et l’avenir est infini. » Et cet avenir, comment tu le vois, Kieran ? Est-ce que tu peux concevoir en faire partie ? La réponse est non ; car il ne s’imagine aucun avenir malgré mes réprimandes sur le sujet. Alors, pour lui, les choses paraissent évidentes : autant contenter celui des autres à défaut de chérir le sien. Sa main vient saisir le pinceau, acceptation silencieuse de cette proposition qu’il ne parvient pourtant pas à interpréter, alors que de mon côté je ne peux que m’en agacer. Parce qu’il s’était émancipé il y a plus d’un an ; parce qu’il parvenait à vivre seul pour la première fois de sa vie et que c’était la condition pour qu’il comprenne enfin ce qu’il vaut. Malgré des sentiments évidents, malgré un désir d’aller de l’avant qui est parfaitement pertinent, cette liberté vient de prendre fin à l’instant où il a pris ce pinceau ; et même si le nouveau chapitre qui semble prêt à s’ouvrir ne peut que réjouir Kieran, je sais qu’une fois encore, la catastrophe n’est jamais loin. Parce que ce vase cassé aurait dû être réparé avant d’être remis sur le marché, et la seule certitude est qu’il menace de s’effondrer à tout moment.  

@Eve Zimmer  :l:



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(Kieve) on n'a pas l'temps de se lasser, on n'a pas l'temps de se languir, n'attendons pas de vivre

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