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 i'm staring at the mess i made (craker #3)

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Message(#) Sujet: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMar 16 Fév - 23:12



“i should've watched those eyes
instead of run in place
i should've called you out
i should've said your name
i should've turned around”

@the mess i made / parachute
@wyatt parker & rosalie craine


C’est la sonnerie de ton téléphone qui te réveille. Tu mets quelques secondes à comprendre de quoi il s’agit d’ailleurs, prise entre le sommeil et le monde éveillé. Il y a Lachlan à côté de toi qui grogne dans son sommeil mais qui ne se réveille pas alors que tu coupes le son de ton téléphone. C’est l’autre qui apparaît sur l’écran et tu soupires avant de refuser l’appel. Mais tu n’as même pas le temps de reposer l’appareil que ça sonne à nouveau et quand tu entends Lachlan qui grogne un peu plus fort, tu décides de sortir du lit, sort de la chambre et ferme la porte derrière toi. Tu hésites quelques secondes de plus et décide finalement de répondre à l’appel, échappant un long soupir. « Qu’est-ce que tu veux? » C’est rare que c’est Wyatt qui appelle en premier, encore plus rare, voir même que ce n’est jamais qu’il t’appelle comme ça, au beau milieu de la nuit. Mais ce n’est pas sa voix à lui qui s’élève contre ton oreille. Les mots s’enchaînent à toute vitesse et tu comprends pas. C’est la police qu’il dit. Wyatt a été arrêté et ils veulent pas le garder là. Tu gagerais presque que le policier t’a dit qu’il était trop chiant, mais t’es tellement endormie sur le coup que t’es pas certaine s’il a dit ça pour vrai ou si c’est dans ta tête. Il a besoin que quelqu’un vienne payer le bail de Wyatt et apparemment, t’es le premier numéro sur son téléphone. Si ta première envie est de leur dire d’appeler quelqu’un d’autre, tu finis par acquiescer et dire que tu vas venir aussi vite que possible. Tu raccroches, regarde l’heure sur ton téléphone. 2h19 Dans quelle merde il s’est encore foutu, l’autre?

Tu ouvres à nouveau la porte de la chambre, aussi doucement et silencieusement que possible. Ton regard se tourne vers Lachlan qui est encore endormi, complètement ignorant de tout ce qui se passe sous son nez une fois de plus. Tu échanges ta chemise de nuit pour une paire de jeans et le premier t-shirt qui te tombe sous la main dans ton tiroir et tu prends rapidement le chemin jusqu’au poste de police. La nuit est chaude, l’été est à son pique alors que tu roules sur les rues désertes de la ville. Et plus tu te rapproches de ta destination, plus tu te demandes pourquoi c’est toi qui a hérité de ce rôle-là, ce soir. Tu sais qu’Ariane est encore à l’extérieur du pays, mais sûrement que Yelahiah aurait été un meilleur choix que toi. Certainement qu’il a pas demandé à ce qu’on t’appelle toi et que c’est juste un mauvais hasard, une rencontre de plus forcée entre vous deux alors qu’une certaine distance s’était imposée depuis la soirée de son anniversaire. Ça tourne encore dans ta tête, toutes les choses qui ont été dites et surtout toutes celles qui sont restées non-dites, quand tu t’es sauvée comme une voleuse, incapable de faire face à des vérités trop près d’éclater. T’es endormie et énervée quand tu arrives finalement à destination. Ça semble être une soirée plutôt calme alors que tu interromps ce qui semble être une conversation de l’ordre privée entre deux officiers qui mettent tous les deux quelques secondes avant de réaliser que tu es là. Tu finis par t’annoncer, dire que tu es là pour payer le bail de Wyatt Parker. T’es rassurée quand tu vois qu’il n’y a pas beaucoup de monde autour. Personne qui ne pourrait te reconnaître, personne qui ne pourrait se demander ce que tu fais là, à venir payer la caution de ton ex petit-ami alors qu’à des kilomètres de là, il y a ton parfait fiancé qui dort encore paisiblement, n’ayant même pas encore réalisé qu’une fois de plus, tu es en train de lui filer d’entre les doigts. Tu payes ce que t’as à payer, te demandant déjà comment tu vas expliquer cette dépense inattendue à Lachlan la prochaine fois qu’il va mettre les yeux sur les comptes et puis tu prends place sur l’une des chaises à l’entrée, en attendant que Wyatt puisse sortir. Le temps semble figé alors que l’attente se fait interminable, la fatigue et l’agacement de toute cette situation te rendent de mauvaise humeur et quand tu le vois qui passe la porte, c’est un mélange d’inquiétude et de colère qui vient s’ajouter au reste. Il a mauvaise mine le Parker, il y a du sang sur son t-shirt, sur son visage, sur ses mains et tu serais pas surprise d’apprendre qu’il y en a ailleurs. Tu te lèves et l’agent te regarde et si tu penses d’abord que son « Bonne chance » s’adresse à Wyatt, tu comprends rapidement qu’il est pour toi en réalité et tu vas en avoir besoin. « Merci monsieur l’agent. » que tu souffles, toujours aussi polie alors que tu attrapes Wyatt par le bras. « Viens. » Toujours dans tes ordres, sans jamais lui donner le choix. T’es certainement pas sur le point de faire une scène au milieu du poste de police. Mais dès les portes franchies, tu te retournes vers lui, l’énervement qui se lit facilement sur tous les traits de ton visage. « Qu’est-ce que t’as encore fait? » Et voilà que tu lui jettes encore tout le blâme dessus, pour faire changement.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptySam 20 Fév - 5:12


Lorsqu’écrire ne suffit plus pour noyer le tourbillon de pensée qui ne cesse de me tourmenter depuis des semaines, il ne reste qu’une seule solution : sortir. Aller faire un tour, prétendre que cela sera suffisant et terminer sa course dans le premier bar qui tombera sur le chemin. Et quoi de mieux qu’un soir de Saint Valentin pour se retrouver dans un bar empli d’âme esseulé qui ne sont là que pour le même unique but qu’est celui d’oublier une solitude, un cœur brisé ou bien pire encore. C’est assez satisfaisant d’observer le comportement de tout un chacun durant cette soirée instituer par quelques manias du marketing pour imposer aux gens seuls la vision de couple heureux et dégoulinants d’amour. Vision abjecte et tout ce qu’il y a de plus artificiel, les hommes se forçant à ne pas être de véritables connards et se prenant pour les rois du monde en offrant un bouquet de roses ou un minable sachet de chocolat. Elles tombent toute dans le panneau, il faut croire, quant au fond de la salle une jeune fille s’exclame de joie alors que son compagnon vient de poser un maigre cadeau sur la table. La brune a mes côtés éclate de rire et obtient soudainement toute mon attention. Andrea, préfère que l’on la surnomme Andy, présente dans ces lieux pour uniquement pointer du doigt la dérision de cette soirée. Quelques mots échangés et voilà que l’on invente des vies aux personnages qui nous entourent. Une jeune femme blonde assise seule à une table retient particulièrement notre attention tant elle semble dans l’attente à sursauter dès que la porte du bar s’ouvre. Elle aura mille et unes vies, des millions de déception, un cœur brisé et un amant non satisfaisant avant que ce ne soit un homme bien trop âgé pour elle qui la rejoigne enfin. « Pathétique. » qu’elle souffle comme désespérer ma compagne d’un soir.

Au fil des minutes, la conversation s'est atténuée pour un enchaînement de boisson alcoolisée et des regards bien plus appuyés. C’était sympathique sans que cela ne puisse avoir un quelconque avenir. Jusqu’à ce que je fasse l’erreur de sortir mon portable pour regarder l’heure. Elle qui s’étale sur l’écran et ses mots avec. Je pense à toi. Envoyé à 20h07. Quel honneur, elle aurait pensé à moi entre le fromage et le dessert. Je ne saurais dire ce que ces quelques mots provoquent réellement si ce n’est une colère sourde d’être celui qui occupe son esprit quand elle est avec l’autre. L’idée même qu’il puisse la toucher après leur soirée dans un restaurant guinde me fait voir flou. Qu’importe, ce sera bientôt terminé tout ça, Wyatt. Ça l’est déjà d’ailleurs. Non ? Bien sûr que si. Et dans la seconde qui suit mes lèvres trouvent celle d’Andy dans un baiser qui ne laisse aucun doute planer. Les verres s’enchaînent encore, juste assez pour faire taire la raison, pour noircir le jugement et faire chanceler mes jambes. Juste assez pour me laisser entraîner par la brune sur la piste de danse et quelques minutes après dans les toilettes de l’établissement. C’est cliché au possible. Il n’y a rien de sensuel, rien de bien réfléchi. Ce n’est que du sexe à l’état pur, l’envie animale de se faire plaisir avec un corps autant pour l’un que pour l’autre. C’est tellement alcoolisé et brouillon que cela n’a aucun sens. On rit comme deux adolescents alors qu’elle reboutonne mon jean et que je l’aide à remettre sa robe. Cheveux en bataille, lèvres abîmées par des baisers sauvages et les pupilles emplis de désir et d’alcool, on pensait profiter encore en sortant de cette salle de bain exiguë. C’était sans compter sur le gars qui nous a de suite repérer, sur son appel désespéré et l’air soudain bien moins jovial de ma compagne de beuverie. « Merde, c’est mon copain. » L’information à peine enregistrée, voilà que le fameux copain se jette sur moi, me hurlant de lâcher sa copine. Il a envie de se battre, ça tombe bien moi aussi. « Elle n'avait pas vraiment envie que je la lâche quand je la faisais hurler de plaisir mon gars. » Les mots son choisis pour faire mal, comme toujours. « C’était y a cinq minutes. » Et ce sera suffisant pour que son poing s’abatte sur ma mâchoire. J’ai répliqué en premier. Quelques coups, pour le plaisir. Mais il avait la rage lui, celle du mec qui vient de se faire tromper. Alors je l’ai laissé frapper. Avec plaisir. Je voulais qu’il fasse mal pour ressentir quelque chose, pour mettre une raison sur cette douleur sourde qui avait pris place dans un coin depuis sa dernière visite, depuis notre dernière discussion. Soudainement, elle devenait légitime la douleur quand il me frappait à raison. Je l’ai laissé faire avec le sourire, jusqu’à ce qu’il me mette en sang. Et j’ai asséné un ultime coup de poing, l’envoyant casser une vitrine juste devant mes amis les flics.

« Parker ça faisait longtemps. » Et sans discuter, sans même connaître les raisons, c’est moi qu’ils ont embarqués. Quand Parker est dans le coin, c’est forcément de sa faute. J’ai mal de partout, mais je ne cesse d’en rire. Encore plus lorsque l’on me ramène au poste. « Eeeeh Gordon ! » Il est pas spécialement heureux de me voir le Commissaire, il faut dire que je lui en ai fait des misères. « T’as une sale gueule Parker. » Je hausse les épaules même si le moindre geste est douloureux. On me jette dans une cellule et par manque d’équilibre, j’atterris sur le sol. Allongé sur le dos, j’observe le plafond entendant déjà ma sœur dire que je suis bien trop vieux pour ce genre de connerie. Mais c’est pas elle qui pourra venir me chercher alors qu’elle se trouve encore à l’autre bout du monde. Je pense à toi. Non, c’est elle que je veux. « EEEEEEEEEEEEEH. » Je gueule pour qu’on m’entende, me tortille pour sortir mon téléphone de ma poche et m’assois pour sourire comme un débile au gardien. « Faut que tu l’appelles, elle. » Il me lasse un air perdu et je soupire longuement. « Toujours pas futé ici. » « Ta gueule Parker. » « Tu prends le téléphone et t’appelles, elle. » Il soupire, mais finit par ramasser mon cellulaire. Et après… Je crois que c’est un peu flou.

Je me fais secouer comme un prunier ce qui semble être une éternité plus tard. « Bouge quelqu’un a bien voulu payer pour ta pomme. » Chouette. Je suis persuadé que Gordon a appelé mon frère, il a tous les numéros des Parker enregistrer, on vient faire une visite par ici à tour de rôle depuis des années. L’alcool est légèrement redescendu, mes côtes me font mal et surtout, j’ai l’impression d’avoir le visage en feu, mais lorsque c’est Rosie qui m’attend au bout du couloir, je ne peux m’empêcher de rire. « Ca alors, toi ici ? » Elle semble furieuse lorsqu’elle attrape mon bras pour tirer vers l’extérieur. « A plus Gordon !!! » Faut bien dire au revoir à ses hôtes après tout. « Viens. » Oh, elle est vraiment furieuse. Elle tire encore sur mon bras, mais j’ai pas réellement envie de la suivre et m’arrête dès que l’on est sur le trottoir. « Tu me ramènes chez toi ? » Je me crois malin à lui sourire comme un charmeur avec la gueule d’un délinquant de quinze ans. « Qu’est-ce que t’as encore fait? » L’accusation, tout de suite. Elle ne connaît que ça Rosie, jamais elle ne se dira qu’envoyer ce genre de message, un soir comme celui là était la pire des idées qu’elle pouvait avoir. Que parfois ça fait mal même après toutes ces années, même quand je jure que c’est moi qui gère la situation et pas elle. Elle veut savoir ce que j’ai fait, elle va être ravie. « J’ai baisé une nana dans un bar, son mec nous est tombé dessus. » Et un sourire victorieux pour souligner ma connerie. « Je crois qu’il était pas content. » que je souligne alors pour la première fois je porte une main à ma mâchoire véritablement douloureuse. Puis mon regard croise le sien, juste une seconde. « Tu crois que ton Lachyyyyy se battrait pour toi ? » Il est probablement bien trop engoncé dans son rôle de petit bourges pour ça. « Des fois, je lui mettrais bien un poing quand il te touche. » Ferme ta gueule Wyatt, mais l’alcool coule encore entre mes veines, je suis fatigué et probablement victime d’une commotion cérébrale ou une connerie dans le genre. « Faudrait lui demander quand même, je veux savoiiiiir ! »
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptySam 20 Fév - 6:23



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Il est complètement ivre, ça ne te prend que quelques secondes pour comprendre au moins cette partie de la situation. Il est passé 2h du matin, le soir de la St-Valentin et monsieur est bourré au point de presque plus tenir sur ses pieds. C’est pas comme ça que t’avais prévu de passer le reste de ta soirée de St-Valentin. Vous avez fait des plans, avec Lachlan. Vous avez choisi une date pour le mariage, finalement. Mais il le sait pas ça, Wyatt. Il a jamais répondu à ton texto, envoyé six heures plus tôt alors que t’avais Lachlan devant toi mais le Parker dans la tête. T’as joué le rôle qui t’a été attribué toutefois. La parfaite fiancée, celle qui s’exclame devant le nouveau collier offert par son fiancé, celle qui l’embrasse tendrement chaque fois qu’il passe à ses côtés, celle qui s’est perdue dans ses bras une fois et puis deux avant qu’il ne s’endorme avant même que minuit ne sonne. T’as joué le jeu à la perfection ce soir, si ce n’est que de cette petite parenthèse ou tu as offert à Wyatt plus de place que tu n’aurais dû de part ce texto envoyé entre deux détails du mariage. Mais même en ne sortant pas trop du script, tu t’es retrouvée ici, devant lui au poste de police alors qu’il rit Wyatt lorsque ses yeux croisent les tiens. « Ça alors, toi ici? » Tu pinces les lèvres, ne réagit pas alors que tu t’approches de lui, prête à prendre le relais de l’officier qui semble déjà en avoir sa claque du Parker qui fait son show comme il sait trop bien le faire. « À plus Gordon!!! » L’officier hoche la tête et toi tu t’excuses du regard alors que tu le traînes de force à l’extérieur. Tu devrais pas être ici. Tu devrais pas t’inquiéter à cause du sang qui coule le long de son visage. Tu devrais pas t’inquiéter de le savoir dans cet état. T’as ton autre vie, ta vraie vie qui t’attend à l’autre bout de la ville. Mais comme toujours, il est bien plus facile d’ignorer l’appel de ta stabilité qu’il ne l’est d’ignorer ses appels à lui. « Tu me ramènes chez toi? » « La ferme Wyatt. » que tu siffles en secouant la tête. Plus il se croit drôle, plus il t’énerve alors que tu te retournes pour lui faire face, analysant silencieusement les dégâts. Il n’a pas l’air d’être gravement blessé, du moins, au premier coup d’oeil comme ça et t’es trop furieuse pour lui demander même si tu sais qu’ultimement, tu serais incapable de le laisser à lui-même alors qu’il est dans un tel état.

Tu fais l’erreur de lui demander ce qu’il a fait et il hésite pas à entrer dans les détails le Parker, chose que tu aurais largement préféré éviter, mais on dit que la revanche est un plat qui se mange froid et te voilà dûment servie. « J’ai baisé une nana dans un bar, son mec nous est tombé dessus. » Tu grimaces, le visuel est puissant, douloureux et franchement désagréable. « T’es dégueulasse. » que tu ne peux t’empêcher de cracher et déjà tu regrettes de plus en plus d’avoir pris ce putain d’appel. « Je crois qu’il était pas content. » « Ouais, c’est ce que ta tronche raconte en effet. » Il a l’air débile, du haut de ses quarante ans passés à se faire tabasser dans un bar pour un truc aussi con que ça. Il est con, de jouer à l’emmerdeur de première alors que tu le sais au fond, qu’il a tellement plus de potentiel que toutes ses conneries qu’il enchaîne. Tu devrais pas être là. Tu devrais pas être là. T’es presque tentée d’appeler Yelahiah, de le laisser gérer avec ce bordel, mais tu ne le fais pas, continue de regarder Wyatt qui semble prendre un malin plaisir à se retrouver dans cette situation. « Tu crois que ton Lachyyyyyyy se battrait pour toi? » Évidemment, il fallait qu’il ramène ton fiancé dans la situation, comme si tout de cette discussion n’était pas déjà assez frustrant sans qu’il ne se sente obligé de nommer ton fiancé de ce surnom qu’il déteste tant et dont il se moque à chaque occasion donnée. « Va pas là Parker, j’ai vraiment pas envie d’entendre tes conneries ce soir. » Mais il ne t’écoute pas Wyatt, il ne t’écoute jamais. C’est sans doute un mélange d’alcool et d’adrénaline qui le pousse dans ses pires travers alors que tu te sens déjà bouillir de l’intérieur, d’abord de l’imaginer avec la première pute du coin et ensuite de l’entendre parler de Lachlan, comme si lui était tellement mieux. « Des fois, je lui mettrais bien un poing quand il te touche. » « Je suis censée être flattée? Tu te bats pour la première pute qui lève sa jupe pour toi. » Ce n’est pas ce que tu aurais dû répondre. T’aurais dû lui dire de pas raconter n’importe quoi. De pas faire son jaloux, qu’on s’en fout que Lachlan te touche, qu’il a le droit lui, après tout. Mais t’es là plutôt à criser toi aussi juste de l’imaginer dans les bras de la première venue quelques heures auparavant. « Tu crois que ça fait de toi un prince charmant, tes comportements de gamin et ta manie de lever les poings quand t’as pas ce que tu veux? » C’est à ton tour de lui rire au visage alors que ta jalousie transparaît dans chacun de tes mots, se pose sur tous les traits de ton visage. Et tu te détestes de n’entendre que ça alors que toi non plus, t’as pas le droit d’être jalouse et t’as encore moins le droit de lui montrer. « Faudrait lui demander quad même, je veux savoiiiir! » « Décroche Parker. Tu lui demanderas rien du tout. » Ça t’agace, qu’il continue de ramener Lachlan ainsi, qu’il semble de plus en plus prêt à aller de l’avant avec cette idée de tout lui dire. Si t’as jamais eu peur qu’il ose avant, t’es de moins en moins convaincue de ce qui le retient vraiment. « Lachlan a pas besoin d’être mêlé à tout ça. » que tu souffles, même si malgré lui, il est au milieu de tout, à cause de toi. Vous vous faites face là, au milieu du trottoir alors qu’il refuse d’avancer et toi, tu ne peux pas en bonne conscience le laisser là tout seul. « Embarque dans la voiture, j’te ramène chez toi. » Tu lui donnes des ordres, encore. Tu t’approches, prête à le forcer à prendre place du côté passager de ta voiture, mais tu vois le sang qui imbibe son chandail encore et même s’il t’énerve au plus haut point, il reste que tu n’as pas envie de lui faire mal, du moins, pas comme ça. « Come on, fais pas l’enfant. » S’il-te-plaît que tu le supplies du regard alors que tu ouvres la portière et attend une quelconque réaction de sa part.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyDim 21 Fév - 14:48


Elle est venue. Qu’importe si elle tape du pied, qu’importe si je peux déjà l’entendre souffler d’exaspération. Mon cerveau alcoolisé n’enregistre qu’une seule et unique information : elle est venue me chercher. Ce soir parmi tous les autres, elle l’a laissé seule chez eux, pour traverser la moitié de la ville en pleine nuit. Je pourrais la remercier, je préfère en rire et en abuser dans un énième jeu effronté. Les cartes sont entre mes mains dès l’instant où elle s’exaspère des informations de ma soirée. « T’es dégueulasse. » Un immense sourire se dessine sur mes lèvres alors que je fixe son nez qui se fronce et ce voile qui habille ses pupilles. « Ouais, c’est ce que ta tronche raconte en effet. » Et j’en joue, encore et toujours. « Tu me trouves comment ? » C’est bien plus simple de vouloir la pousser à bout que de baisser l’échine et accepter qu’elle me ramène sans faire d’histoires.

Je me demande bien ce qu’il va en penser son très cher fiancé, qu’elle se soit échappée dans la nuit. Est-ce qu’il remarque son absence au moins ? Lui qui me semble si con à chaque nouvelle rencontre. Il est au courant de rien le bougre alors que tout se déroule sous son nez depuis des années. Est-ce qu’il l’aime au moins ? Probablement, s’il lui a demandé de l’épouser. Même si tout cela ressemble bien plus étrangement à une manigance de famille, où l’on rappelle sans cesse au couple qu’il serait temps de passer à l’étape supérieure. Elle veut la vie parfaite, Rosie, le mari docile, la belle maison aux barrières blanches, les enfants qui courent dans le jardin et le chien qui vient complètement la vision idyllique. Cela me file la gerbe de l’imaginer avec un glandu pareil. Il n’a pas de personnalité son Lachlan, un énième pantin de bureau qui grandis dans l’ombre de son paternel et crache son argent au visage des autres. Est-ce qu’il se battrait pour elle, lui qui soi-disant l’aime ? J’ai longtemps voulu le faire, aller me battre pour elle. Juste une fois. Montrer que j’existe, que je suis toujours là. Puis elle a continué à avancer sans jamais me demander mon avis, sans jamais se soucier de ce que je pourrais bien ressentir tant, je lui crachais ma haine à chaque nouvelle dispute. Enfermer dans un cercle vicieux on ne sait plus rien se dire, alors parfois, on tente autrement. Ce soir, l’alcool joue la carte de la franchise déguisée. « Va pas là Parker, j’ai vraiment pas envie d’entendre tes conneries ce soir. » Je pouffe de rire. « C’est chiant, hein ? » que je demande avec gestes brouillons et haussement d’épaules tout ce qu’il y a de plus désynchronisé. « Parce que, tu vois, moi je voulais, vraiment pas savoir que tu pensais à moi ce soir. » Vraiment pas. Quelle idée j’ai eu de regarder mon téléphone à ce moment-là. Quelle idée elle a eu à envoyer ces quelques mots là. Ce soir, elle sera la fautive.

« Je suis censée être flattée? Tu te bats pour la première pute qui lève sa jupe pour toi. » À nouveau, j’éclate de rire. « T’es jalouse ?! » On laisse tomber les filtres bien-pensants qui nous empêchent la plupart du temps de s’adresser à l’autre clairement. Je me fiche bien des retombées quand je suis bien incapable de me souvenir des premiers mots qu’elle m’a adressé en arrivant ici. Les regrets auront le temps de se faire leur place dès demain. Ce soir, c’est la vieille blessure qui se réveille. C’est l’égo qui prend toute la place quand il hurle que le jeu est devenu bien trop extrême. Ou c’est simplement moi. Wyatt. Celui qui se fiche bien des sentiments des autres tant qu’il arrivera à ses fins. Celui qui jure ne pas l’aimer, mais rester pour les plaisirs charnels et les petits à côtés. « Tu crois que ça fait de toi un prince charmant, tes comportements de gamin et ta manie de lever les poings quand t’as pas ce que tu veux? » Elle sait pas elle, ce que sait de cogner depuis qu’on est gamin. Élever dans l’argent et la luxure, elle a toujours tout eu sur un plateau la petite Craine. Jamais eu besoin de se défendre même dans son arrogance. « Je l’ai laissé frapper. » Elle ne s’attendait probablement pas à cela. Est-ce qu’elle me croira ? Quand j’ai laissé ce mec me frapper pour le plaisir, pour ressentir juste un peu, quelque chose d’autre que les blessures qu’elle a elle-même laissé. « Juste pour avoir mal. » C’est le gin qui s’exprime. Il est vicieux celui-là, a délié les langues, embrumer l’esprit. Je hausse les épaules comme si je venais de lui avouer avoir mangé une pomme la vieille à midi. Ce n’est rien, juste des bribes d’informations dont elle ne fera jamais cas tant elle préfère protéger son cher et tendre. « Décroche Parker. Tu lui demanderas rien du tout. Lachlan a pas besoin d’être mêlé à tout ça. » Je ris encore, c’est tout ce qu’il me reste, dernier rempart avant la chute. L’arme ultime pour ne rien lui laisser entrevoir, pour jouer avec ses nerfs aussi, c’est certains. « Petit chat, faudrait pas trop le brusquer. » Les mimiques sont ajoutées pour exagérer, pour le ridiculiser lui que j’ai hais avec force par simple principe. Il a une tête de con, de ceux que j’ai toujours préféré moqué plutôt que d’apprivoiser.

« Embarque dans la voiture, j’te ramène chez toi. » Elle s’impatiente Rosie. Il ne faudrait pas trop jouer, elle pourrait s’échapper. Je n’ai pas envie qu’elle s’en aille, je l’ai décidé. Pas ce soir. Elle est venue me chercher après tout. « Come on, fais pas l’enfant. » Je m’approche d’elle. Mes yeux louchent probablement un peu alors que je cherche son regard et que ma main glisse sur son bras, juste comme ça. « Si je viens, tu restes un peu ? » Demain, je nierais tout acte de faiblesse, toute demande de ma part. Mais ce sera demain
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyLun 22 Fév - 0:03



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@wyatt parker & rosalie craine


S’il était pas déjà amoché, tu ne sais pas ce qui te retiendrait de lui en coller une à ton tour alors qu’il sourit pratiquement de fierté à te raconter ce qu’il a fait pour se retrouver au poste de police. Une bagarre de plus, rien de particulièrement étonnant de sa part. C’est plutôt la partie où il te raconte le pourquoi de la bagarre qui te reste pris en travers de la gorge. De l’imaginer avec une autre, ça te fait bouillir, ça te rend complètement folle juste à y penser. « Tu me trouves comment? » Il est sérieux là? Tu échappes un rire à ton tour, mais là où le sien est joueur, le tien n’est que sarcasme. « J’te trouve pathétique. » Tu ne mâches pas tes mots, tu ne l’as jamais fait avec lui après tout. Il est pathétique avec la gueule en sang à te sourire comme un ado trop fier de son mauvais coup. Il est pathétique de s’amuser de cette situation à son âge, de croire que ça passe encore, ces petits jeux à la con. Ça te rappelle une fois de plus que ça n’aurait jamais pu être lui. Que même si t’es pas capable de te défaire de l’emprise qu’il a sur toi, Wyatt n’aurait jamais pu te donner ce dont tu as besoin, tout ce à quoi tu rêves. Il te rappelle encore et encore pourquoi tu as pris la bonne décision en acceptant la demande de Lachlan, en laissant le Wandel prendre une si grande place dans ta vie dans les cinq dernières années. Lachlan qui se fait trop rapidement une place dans la conversation alors que tu lui en veux au Parker de toujours tout mélangé. « C’est chiant hein? » Il rit encore, Wyatt qui tient à peine sur ses deux jambes. Tu fronces les sourcils légèrement, reste silencieuse alors qu’il enchaîne d’une manière qui te surprend. « Parce que, tu vois, moi je voulais, vraiment pas savoir que tu pensais à moi ce soir. » Il y a la surprise qui passe sur ton visage pour une seconde, peut-être deux avant que tu ne reprennes, toujours incapable de prendre le blâme qui te revient. « Alors c’est ça, la mise en scène de ce soir? Tu vas me mettre tes conneries sur le dos? » Il va te faire croire qu’un pauvre petit message est responsable de ses choix, de ses actions? Que de lui dire quelque chose d’aussi simple que je pense à toi puisse avoir autant d’effet, autant de pouvoir? Non, tu refuses d’y croire. Sauf que c’est tellement plus que quatre petits mots. Et c’est tellement plus en cette soirée de St-Valentin. Tu le sais que t’as pas le droit. Mais rien ne t’arrête, jamais. Un égoïsme sans fond.

« T’es jalouse?! » Tu te pinces les lèvres, refuse de le regarder, refuse de l’admettre. Évidemment que t’es jalouse. Évidemment que t’as envie de tout détruire quand tu penses à d’autres mains qui découvrent son corps, à d’autres lèvres qui s’emparent des siennes, à un autre corps qui se lie au sien, même si ce n’est que temporairement, dans des rencontres qui ne veulent rien dire et qui sont bien plus éphémères que vous ne le serez jamais. Mais ce n’est plus ta place, de faire des crises de jalousie même si ça te démange de lui crier que oui, t’es jalouse. Que toi aussi, t’aurais bien envie d’en venir au poing avec celles qui se perdent dans son lit ici et là, quand toi t’es ailleurs, quand toi t’es dans ta vraie vie. « Je l’ai laissé frapper. » Tu tournes la tête légèrement, vient finalement croiser son regard alors que tu n’es pas certaine d’avoir compris ce qu’il vient de dire, ce qu’il vient d’insinuer Wyatt. Pourquoi est-ce qu’il l’aurait laissé frapper? Il en est pas du tout à sa première bataille, dieu sait que tu l’as ramassé plus d’une fois à la sortie d’un bar, dans de bien meilleurs états. Il sait se défendre Wyatt, il sait se battre, c’est ce qu’il fait de mieux depuis si longtemps. « Juste pour avoir mal. » Et si tu comprends parfaitement ce qu’il essaye de te dire, tu fais comme si de rien était. Tu ignores, encore et toujours, parce que c’est bien plus simple que de faire face aux conséquences de tes choix, aux conséquences de tes mots et de tes décisions. « Je crois que c’était pas ta meilleure idée. » que tu souffles, doucement alors que tu évites toujours de te perdre dans ses yeux. Tu veux plus parler de Lachlan. Tu veux plus mélanger les deux univers, mais il insiste Wyatt et ça t’agace, ça t’irrite plus que tu ne t’en sens la force de lui dire. « Petit chat, faudrait pas trop le brusquer. » « Arrête de faire l’arrogant. » que tu siffles finalement, épuisée de cette nuit, de cet échange qui ne fait que commencer mais pour lequel tu n’as absolument aucune patience.

« Si je viens, tu restes un peu? » Tu frisonnes de sentir ses doigts sur ta peau alors que ses yeux cherchent les tiens maladroitement et que tu refuses de céder, de lui donner ce qu’il veut du moins pendant une seconde, et puis une autre. Mais il est trop proche et ton regard accroche le sien finalement et t’as le souffle coupé de le voir à nouveau si vrai, si vulnérable. Tu sais que c’est l’alcool qui parle. Tu sais qu’il risque de tout avoir oublié dès le lever du soleil. Tu voudrais lui demander si c’est vraiment ça qu’il veut, que tu restes encore un peu alors que tous les mots dits plus tôt, toutes les actions de cette soirée semblent crier le contraire. T’as envie de dire oui, c’est tout ce que tu demandes après tout, plus de temps avec lui, plus de temps pour vous deux, peu importe ce que vous êtes vraiment. Mais tu secoues la tête, lui refuse sa demande juste parce que tu le peux. Dans un esprit de contradiction plus puissant que tout le reste. « Je suis pas ta mère Parker, si tu voulais qu’on s’occupe de toi fallait appeler Ariane. » Ariane qui n’est pas là. Ariane qui n’aurait pas pu venir de toute façon. Ariane qui ne prend pas toute la place pour une fois, toi qui lui accorde étonnamment de l’attention alors que t’as passé des mois, des années à maudire la relation particulière entre eux, à jalouser ce lien unique et le fait que jamais tu n’allais être plus importante aux yeux du Parker que sa satanée sœur. « Ou alors t’avais qu’à demander à la pute que t’as baiser dans les chiottes du bar. » Ça te fait chier de le dire, d’être obligée de repenser à cette image mais les mots qui suivent ne sont que la preuve éternelle que même dans les pires moments, tu n’oses pas à attaquer même quand ton opposition est déjà par terre, même alors qu’il a déjà rendu les armes. « Oh non, c’est vrai j’oubliais, elle est prise. Faut croire que t’as vraiment un type. » Le type indisponible. Les femmes qui lui échappent constamment, toi la première, toi éternellement en haut de la liste, là où tu as envie de rester même si ça lui fait mal, même si ça le détruit. Toujours faire encore plus mal que la douleur qui te brûle de l’intérieur, c’est un jeu pour lequel tu es devenue un peu trop douée avec le temps. « Allez embarque, j’ai pas que ça a faire. »  C’est seulement là que tu te permets d’être un peu plus douce, seulement après que le coup ait été porté que tu peux te permettre d’être un peu plus vrai, un peu moins sur la défensive. « J’vais rester au moins assez longtemps pour panser tes blessures. » Tu peux rien promettre pour celles de son cœur, mais tu peux au moins t’occuper de ses mains, de son arcade gauche qui saigne encore, de sa mâchoire qui élance sans doute, sans compter tout le reste. Il n’y a que pour son cœur que tu ne peux rien, toi qui t’acharne à le briser année après année parce que t’es pas foutue d’admettre que t’as tout fait foirer il y a si longtemps de ça maintenant. Pas foutue d’admettre que ton cœur à toi, il s’est jamais réparé de le perdre lui et que si tu souffres, il doit souffrir avec toi.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyLun 1 Mar - 20:19


« J’te trouve pathétique. »
« Super. »

C’est puéril, absurde, débile. C’est probablement pathétique dans le fond, mais pourquoi lui donner raison. Je ne devrais pas être là, pas dans cet état, pas à cause de ça. Ce n’était qu’un message parmi tant d’autres. Ce n’était que quelques mots sur un écran, taper à la volée d’une soirée passée avec l’autre. Ce n’était que des mots pour elle. « Alors c’est ça, la mise en scène de ce soir? Tu vas me mettre tes conneries sur le dos? » Une enfilade de lettres qui ne veulent rien dire, un faux semblant à rajouter sur la liste. Est-ce complètement fou d’avoir cru à plus ? Elle m’avait demandé de la croire, je me suis pris le juste retour du bâton. Dans ta gueule Wyatt. Ce n’était que des mots pour elle. Je pense à toi. Rien de plus. Comme on pense à prendre du beurre au supermarché, comme on pense à arroser une plante. Ce n’était que quatre petits mots lancer au hasard. Elle ne s’abaisserait pas à plus Rosalie Craine, pourquoi prétendrait-elle se soucier de quelqu’un d’autre si ce n’est elle-même ? Je fus bien trop naïf pour croire que tout cela m’était pleinement adressé. Pour oser avoir mal alors qu’elle était avec un autre, quand elle me crache sa haine dès que j’évoque une autre femme qu’elle. Elle a tous les droits Rosalie quand je dois simplement me taire et attendre. Il ne souffre pas Wyatt Parker, il n'a pas de sentiment ce gars-là, c’est juste un pauvre connard. Voilà ce qu’il reste. Être pris pour un pantin, jeter comme une merde dès que j’ose l’ouvrir un peu trop, dès que je tente de traverser le champ miné. Et un jour elle me reprochera de ne pas avoir tout essayé.

Elle s’emporte Rosalie, dès l’instant où j’ose sous-entendre avoir mal. Est-ce qu’un jour elle la verra, la véritable douleur ? Celle que je m’inflige depuis notre rupture. Cette passion pour l’autodestruction quand c’est tout ce qu’il me reste pour ressentir parfois, pour me sentir vivant au pire des moments. C’est puéril, c’est pathétique, à mon âge de tirer un coup dans les toilettes d’un bar. C’est stupide et affligeant de se bagarrer pour un coup d’un soir. Pourtant, c’est la douleur dans ma tempe qui me rappelle que j’existe, c’est mon poing qui me lance qui souligne encore une fois le fait qu’elle s'est promise à un autre. « Arrête de faire l’arrogant. » C’est tout ce qu’il me reste pourtant pour attirer son attention. Jouer au plus con, faire l’arrogant, se faire arrêter, aller voir ailleurs. C’est titiller toutes les zones encore accessibles pour quelques minutes de son attention. J’ai su la tirer des bras de l’autre en cette soirée si particulière. Pensait-elle réellement à moi ? Et pourquoi ? Il est supposé être si parfait son Lachlan. « Pourquoi tu pensais à moi ? » Pourquoi ? C’est tout ce qui m’obsède depuis la lecture de ce message. Pourquoi moi ? Pourquoi ce soir en particulier ? Pourquoi pendant leur dîner ? Qu’est-ce qu’il a dit ? Qu’est-ce qu’il n’a pas fait ? Pourquoi Rosalie ?

Désinhiber, inconscient des répercussions de l’instant présent, j’abandonne la bataille le temps de quelques secondes. Juste assez pour un simple aveu de faiblesse, pour une demande loin de l’ordinaire. J’aurais dû la voir venir la claque qu’elle cherchait à me mettre depuis le début. « Je suis pas ta mère Parker, si tu voulais qu’on s’occupe de toi fallait appeler Ariane. » Elle sait, parfaitement, que ma sœur en ville elle n’aurait jamais entendu parler de moi ce soir. Elle sait, qu’importe ce qu’elle pourra dire, que ce sera toujours Ariane qui ressortira gagnante. Elle sait, depuis dix ans et pourtant… « Elle est pas là. » Sa jalousie sera à jamais mal placé dès l’instant qu’il s’agit de ma famille. Jamais elle ne comprendra ce que je ferais pour eux et ce qu’ils feraient pour moi, qu’importent les apparences. « Ou alors t’avais qu’à demander à la pute que t’as baisé dans les chiottes du bar. » Elle remet cela sur le tapis, la seule information qu’elle semble ne pas vouloir digérer. C’est marrant tout de même, ça m’en échappe un rire silencieux. Je devrais accepter tout ce qu’elle fait avec Lachan sans jamais broncher, quand elle refuse d’encaisser une simple aventure sans lendemain. « Toi tu vas l’épouser, ta pute. » Jamais, je n’avais poussé le vice aussi loin. L’esprit embrumé par l’alcool, je me dis qu’engrosser la première venue mettrait probablement un terme à ce jeu malsain. J’aurais tout gagné cette fois-ci. Ou tout perdu. « Oh non, c’est vrai j’oubliais, elle est prise. Faut croire que t’as vraiment un type. » Que dis-je… Elle gagnera toujours.

Tout semble tourbillonner autour de moi alors que ses mots heurtent chaque parcelle de ma peau, s’abîment en écho dans un coin de ma tête et viennent mourir juste là avec les débris de ce qui semblait être les sentiments non-dits. C’est tout ce que je demandais, un peu de répit. Elle a choisi de frapper encore plus fort Rosie, sur le nerf de la guerre, en plein dans le vif. Tout semble tourbillonner autour de moi alors que ses mots heurtent chaque parcelle de ma peau, s’abîment en écho dans un coin de ma tête et viennent mourir juste là avec les débris de ce qui semblait être les sentiments non-dits. C’est mon poing qui se serre dans une colère sourde, nourri par la douleur qui irradie chaque membre de mon corps. Regard noir, poing qui se lève. L’espace d’une seconde, une seule, je suis prêt à frapper. J’oublie que c’est elle, j’oublie les promesses. Je pourrais frapper pour qu’elle se taise, pour lui faire mal, mais surtout pour qu’elle ne prononce plus un mot. Le geste reste en suspens alors que tout le reste se brise à mes pieds. Je chercher la réplique parfaite, celle qui ne viendra jamais, tant elle appuie au pire des endroits, tant elle me rabaisse. Je ne serais à jamais que son pantin, la tirant de sa misérable existence. Le pauvre gars qui s’entiche des femmes prises. Le gars a qui on n'accordera jamais rien, pas de bouquin, pas de compagne. Juste la misère et les merdes, ça te va bien ça Wyatt.

« Allez embarque, j’ai pas que ça a faire. » Elle a fait mal alors elle accorde désormais, elle donne un peu. Prends les miettes et tais-toi. « J’vais rester au moins assez longtemps pour panser tes blessures. » Un rire m’échappe à nouveau, il est douloureux, il blesse de partout. Elle pansera ce qui reste visible sans jamais s’attaquer au reste. « Te fatigue pas. » Je n’ai plus la force, pas l’envie. Boire à nouveau semble bien plus intéressant. Il faudrait encore quelques verres pour oublier ses répliques assassines, son air suffisant et sa punchline de merde. Je voudrais partir, mais mes pieds semblent clouer au macadam, juste face à elle. Juste assez pour que nos regards se croisent, pour que sa peau soit à portée de main et si inaccessible à la fois. La raison voudrait lui dire de m’oublier. Le cœur en décide, encore une fois, autrement. « Au moins, moi, je ne trompe personne. » Il n’y a qu’elle qui mens, tout le temps, a tout le monde. Et si elle sait toujours attaquer la première, elle devrait savoir, que la réplique n’est jamais loin. « Et j’ai pas honte de dire, que je pense à toi. » Tout le temps. Malheureusement. C’est constant et envahissant. C’est l’alcool qui confesse également. C’est un monde qui tourne autrement là, ce soir, dans la bulle du temps. « Et t’es venue. » Quoi qu’elle en dise, qu’importe ce qu’elle cherche à détruire. Elle est venue, au beau milieu de la nuit, un soir de Saint Valentin.

Et si ma peau frôle un peu trop la sienne lorsque je vais prendre place sur le siège passager, on dira que c’est un léger déséquilibre qui m’y aura pousser.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMar 2 Mar - 0:17



“i should've watched those eyes
instead of run in place
i should've called you out
i should've said your name
i should've turned around”

@the mess i made / parachute
@wyatt parker & rosalie craine


« Pourquoi tu pensais à moi? »

Pourquoi tu pensais à moi? La question tourne dans ta tête, encore et encore. C’est qu’il n’a pas encore compris que depuis son anniversaire, que depuis qu’il a imposé son ultimatum au-dessus de vos têtes, tu n’es plus capable de faire la part des choses. Tu n’es plus capable de séparer le vrai du faux, ta relation officielle de ton idylle. Incapable de compartimenter Lachlan de Wyatt. Ça te vire à l’envers, ça t’obsède, tu t’en veux que tout soit devenu si flou, si brouillé. Il n’y a plus de lignes claires, c’est brouillon, pire que jamais. Pourquoi tu pensais à moi? Tu pensais à lui parce que tout va trop vite. Tu pensais à lui parce que Lachlan a parti le timer et que ça t’étouffe, de penser au jour ou Wyatt ne sera plus part de ta vie, de ton quotidien, même si c’est en cachette, loin du regard de tous. Tu étouffes de penser au jour ou tu ne pourras plus capturer ses lèvres, ou tu ne pourrais plus sentir sa peau sous tes doigts, ou tu n’auras plus le droit de le vouloir lui tout entier. Pourquoi tu pensais à moi? « J’ai écrit ça comme ça... » Menteuse. Tes yeux viennent temporairement trouver les siens et t’en peux plus de mentir. T’en peux plus de faire semblant. T’en peux plus de toujours garder tout ce que tu penses vraiment de côté, pour ne pas te faire mal. À quel point est-ce que tu peux le regarder se saigner à cause de toi sans jamais lui répondre? À quel point est-ce que tu peux continuer de ne jamais prendre le blâme du mal que tu causes autour de toi? Tu joues l’ignorante Rosie parce que c’est plus facile que de prendre pleinement conscience, mais tu sais, évidemment que tu sais à quel point tu peux être cruelle, à quel point tu peux être dure, à quel point tu peux être égoïste. « On a choisi une date. » Et t’es égoïste encore quand tu lui dis le pourquoi tu pensais à lui. Tu sais que tu vas lui faire mal, encore. Mais c’est plus compliqué que de seulement lui dire la date pour le mettre par terre. Est-ce qu’il voit qu’une partie de toi veut tomber avec lui? Est-ce qu’il comprend que ça te déchire, toi aussi, de prendre ces putain de décisions alors que c’est pas complètement ce que tu veux? « J’t’ai dit que je voulais pas de fin. » Et tu le pensais. Comme tu le pensais quand t’as dit oui à Lachlan. Tu crois. Tu sais plus. T’es perdue.

Il est bien là le problème.
Tu sais plus du tout ce que tu veux.
Est-ce que tu l’as déjà vraiment su, dans les cinq dernières années?

Tu sais que c’est l’alcool qui parle pour lui, mais tu le détestes, de te forcer à ce même endroit que t’as fuis quelques semaines plus tôt. T’étais pas prête à faire face à la vérité dans la pénombre de sa chambre, tu ne t’en sens pas plus capable dans la noirceur de cette nuit de St-Valentin, alors tu attaques, parce que c’est ce que tu fais de mieux Rosie, pour protéger ton propre coeur des sentiments qui n’ont jamais disparu depuis le tout début pourtant. « Elle est pas là. » Ariane, sujet de discorde, jalousie mal-placée qui aura toujours été l’un des sujets les plus explosifs entre vous deux, à l’image de la rouquine. Ariane qui était ton amie d’abord et avant tout, relation dont il ne reste que des miettes au sol, irrécupérable. Est-ce que ce qu’il reste de Wyatt et toi ne serait pas un peu trop semblable? Des miettes au sol, irrécupérable? Tu refuses d’y penser trop longtemps, préfère appuyer là ou ça fait mal, encore et toujours. « Toi tu vas l’épouser, ta pute. » Tu ricanes méchamment, il pousse lui aussi, il essaye de te faire mal comme tu lui fais mal, mais t’as l’avantage. « C’est qui qui est jaloux maintenant? » T’as toujours l’avantage. Tu joues pas pour perdre Rosie, t’as jamais su comment. Tu l’as vois qui s’installe sur son visage, la rage. Le regard qui s’assombrit, son poing qui se serre, qui se lève dans les airs et ton souffle qui se coupe temporairement, de réaliser que t’as poussé trop loin, beaucoup trop loin. Ça ne dure qu’une seconde, ou peut-être deux, mais le moment semble figé dans le temps alors que de sa haine fait naître la peur dans tes yeux.

Gagner n’aura jamais fait aussi mal.

Elle flotte dans l’air, la douleur entre vous deux. La sienne qui se mélange trop facilement à la tienne. Le tourbillon qui prend tout sans se soucier de savoir qu’est-ce qui appartient à qui alors que ta respiration reprend, toujours trop rapide alors que son poing descend doucement pour reprendre sa place le long de son corps et tu t’impatientes à défaut de savoir comment agir. Tu t’impatientes pour le ramener, pour le rabibocher comme tu peux et finalement mettre cette nuit derrière toi, derrière vous. Il ne vous reste plus beaucoup de moments ensemble et t’es terrifiée qu’ils soient tous empreints de cette hargne, de cette douleur. Parce que ce n’est pas ce dont tu as envie de te souvenir, quand tout sera terminé. Parce qu’il y a toujours eu plus entre vous, bien plus que ça. Mais t’as presque oublié de quoi il est fait, le plus, le reste. « Te fatigue pas. » C’est non-négociable et il peut râler autant qu’il veut, il sait comme toi que tu n’as pas l’intention de le laisser dans un tel état sans l’aider un tant soit peu. « Au moins, moi, je ne trompe personne. » La simple idée qu’il puisse avoir quelqu’un dans sa vie comme ça te donne envie de hurler. Tu te pinces les lèvres et puis tu lâches un léger soupir, voulant à tout prix éviter cette discussion. Mais il insiste Wyatt et t’as pas d’échappatoire cette fois. Tu peux pas simplement prendre la fuite, même si l’envie est présente de le laisser là, sur le bord de la route à se débrouiller tout seul comme un grand. « Et j’ai pas honte, de dire que je pense à toi. » Ça te serre le coeur de l’entendre et tu fermes doucement les yeux, imprimant les mots malgré toi dans ton esprit, pour pouvoir te le rejouer encore et encore quand tu remettras tout en doute, comme tu le fais trop souvent. « J’ai pas honte. » Si, t’as honte, Rosie. Si t’avais pas honte, pourquoi est-ce que tu le garderais caché? Tu te mordilles la lèvre inférieure alors qu’il s’approche un peu et comme chaque fois, t’as le myocarde qui s’emballe et tu en veux à ton corps, de te trahir de cette manière chaque fois qu’il n’est pas loin, le Parker. « Et t’es venue. » « Je reviens toujours. » Et tu n’arrives plus à dire si c’est une bonne chose ou non. Pour lui, pour toi. Comme des aimants qui ne font qu’incontestablement revenir l’un vers l’autre. Tu sais pas s’il va se souvenir demain, tu espères que oui et puis la seconde d’après, tu espères que non alors qu’il finit par s’asseoir dans la voiture et que tu viens prendre place à côté de lui.

« Reste réveillé. » que tu l’intimes alors que les routes désertes de la ville filent sous tes yeux fatigués. La distance entre le poste de police et son appartement est moins grande qu’entre le poste de police et ta maison. Tu connais le chemin par coeur, tu ne devrais pas. Il peine à garder les yeux ouverts et t’es inquiète qu’il puisse s’être pris un sacré coup à la tête alors il y a tes doigts qui viennent se placer sur son bras d’abord, pour le forcer à rouvrir les yeux et puis jusque dans ses cheveux, dans un mouvement qui est sans doute trop doux, trop tendre pour vous deux. « On est presque arrivés. » que tu souffles finalement, pour briser le silence alors que tu tournes sur sa rue et vient garer ta voiture devant son bloc appartement. Les pas semblent éternels jusqu’à son appartement, tu ramasses la clé dans ses poches et tu ouvres la porte, prenant bien trop facilement tes aises dans cet endroit qui n’est pourtant pas tien. Tu l’aides jusqu’au divan et puis tu ramasses tout ce dont tu as besoin pour t’occuper des différentes blessures du Parker. Bandages, alcool, glace, t’as pas besoin de demander une seule fois ou se trouvent les différentes choses parce que tu sais. T’en as passé des nuits ici, des weekends aussi, quelques jours à te faire croire que ça pourrait être ta vie, tout ça, quand Lachlan part en voyage. T’oublies les pressions et les attentes que tous ont de toi et t’es juste Rosie. Ça fait longtemps que c’est pas arrivé. Et alors que tu essuies le sang sécher sur son visage, tu sens une légère panique à l’idée que ça n’arrive plus jamais. « Ça fait pas trop mal? » que tu demandes alors que tu désinfectes, tes yeux qui viennent doucement s’accrocher aux siens alors que tu cesses tout mouvement. « Tu te souviens le dernier weekend que j’ai passé ici? » que tu demandes, une douceur nouvelle dans la voix. Il n’y avait presque pas eu de cris, pas de disputes, pas d’insultes et pas de guerre à savoir qui allait faire du mal à l’autre en premier. C’était avant les fiançailles. C’était avant le début de la fin. Tu veux te souvenir, encore un peu. Demain, tu t’efforceras d’oublier, tout comme lui.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMar 2 Mar - 10:40


« J’ai écrit ça comme ça... »

Elle ment comme une arracheuse de dents. Elle ment si fort qu’elle voudrait en convaincre le monde entier, quand jamais ça ne prend dès l’instant où ses prunelles croisent les miennes. Elle ment comme elle respire, n’est-ce pas ? Elle se doit de mentir, je serais bien incapable d’accepter le contraire. Elle déguise la vérité pour ne jamais s’entendre dire qu’elle avait oser penser à moi alors qu’elle était avec lui. Je ne pourrais me convaincre d’autre chose tant ce n’est rien qu’à cela que je me raccroche, l’idée même qu’elle pense encore à moi, malgré tout. Qu’importe ce qu’elle fait, je laisse encore une trace dans sa vie, j’existe – encore un peu – dans un coin. Je me contenterais des miettes Rosie, tu le sais. Je voudrais murmurer mais aucun son ne franchi la barrière de mes lèvres. Elle est bien plus rapide quand elle justifie. « On a choisi une date. » Tic, tac. Alors c’est donc ça… Le compte à rebours est officiellement lancé. Ils ont choisi une date. Un jour précis où le retour en arrière ne sera plus envisageable. J’en avais pleinement conscience, je ne voulais pas me l’entendre dire. Il y a une date pour son mariage avec lui. Alors comme ça tout prendra fin. « Quand ? » « J’t’ai dit que je voulais pas de fin. » « La date Rosie, c’est quand ?! » Je m’impatiente alors qu’elle cherche à gagner du temps. Je veux qu’elle soit honnête, je veux qu’elle me le dise, que je lance les dés à mon tour. Combien de jours il reste avant son grand oui ? Combien de faux semblants pourront encore se jouer entre nous ? « Tu me dois au moins ça. » Me dire la vérité, me dire ce qu’elle a décidé. Il a probablement insisté pour organiser. Qu’importe, une fois encore, elle a dit oui. Et moi, je sombre encore plus profond…

Est-ce normal cette douleur dans la poitrine ? On m’étrangle ou soudainement l’air est devenu complètement irrespirable en ville ? C’est le coup que j’ai reçu ou bien j’ai la tête qui tourne ? On a choisi une date. Elle annonce que tout prendra fin. Tic, tac. La bombe a retardement est officiellement lancée. Je devrais pas ressentir autant de choses à la fois quand tout notre avenir commun avait pris fin il y a si longtemps déjà. Alors pourquoi c’est désagréable ? Pourquoi j’ai envie de l’emmener loin d’ici pour prétendre que tout ceci n’est qu’un épisode rater ? Elle me manque à ce point, il faut croire… Qu’importe. C’est bien plus simple de se faire du mal. C’est si aisé de balancer des répliques mal placer. « C’est qui qui est jaloux maintenant ? » Le rire est empli de sarcasme alors que j’évite avec soin son regard. « De ta prison dorée ?! » C’est tout ce qu’elle a réussi à se construire aux fils des années. « Certainement pas moi. » Elle le sait que je n’avais jamais aimé tout ce qu’elle cherchait à m’imposer, les dîner en famille, l’image si lisse du couple parfait, le bel appartement, la belle décoration, le gars bon chic bon genre. Elle s’en souciait peu au début, on était jeune et amoureux, c’est tout ce qui comptait. Alors quand est-ce que l’on s’est réellement perdu ? Quand est-ce que j’en suis venu à la haïr au point d’être prêt à frapper ? Le geste reste suspendu dans l’air chaud de cette nuit d’été. Alors, on en est arrivé là ? Au point où la douleur se transforme en haine aveugle ? Au point où hurler et frapper semble la meilleure solution pour tout expier. Elle se personnifie la douleur, s’installe à mes côtés, comme une camarade de chambrée. Elle virevolte entre nous, pariant sur le prochain coup porter.

Le silence s’étire avant qu’une once de courage, racler dans les fonds de tiroir, m’oblige à n’être que porteur d’un message étiolé de vérité. Demain tout sera mis sur le compte de l’alcool, quand il fera jour, quand il faudra se justifier. En réalité, ce ne sont que des mots que j’ai si longtemps chercher à lui adresser, sans trouver le contexte approprié. En un claquement de doigt, la colère se transforme, elle laisse place à son amie : la douloureuse vérité. Qu’importe ce que l’on pourra se hurler au visage, je penserais à elle. C’est un fait. Quand j’écris, quand je regarde cette émission un peu débile, quand je me souviens de tout le reste : je pense à elle. Je sais l’admettre parfois, aux autres, mais jamais devant elle. C’est s’allonger sur le pavé pour attendre la mort que de tout étaler ainsi à ses pieds. « J’ai pas honte. » « Si t’as honte, Rosie. » Cinq ans qu’elle me cache. Cinq ans que l’on prétend maîtriser le jeu quand aujourd’hui la réalité semble tout autre. Parfois, je me demande ce que je fous encore là. Rien ne me retient à elle, je pourrais partir, recommencer ailleurs. Et pourtant… C’est toujours vers elle que je reviens, toujours à elle que je m’accroche. C’est inexplicable, c’est aliénant. Quoiqu’il arrive nos chemins se croisent et le cœur l’emporte sur la raison. « Je reviens toujours. » « Je sais pas faire autrement. » On revient toujours à l’autre, qu’importe les disputes, les mois de pause, les autres relations. J’ai eu quelques flirts qui ont duré en cinq ans, quelques femmes que j’ai pensé pouvoir aimer puis Rosie s’imposait à nouveau dans ma vie et je me savais foutu. Amoureux depuis toujours bercer par un déni grandissant.

« Reste réveillé. » Je grogne, tourne la tête contre la vitre. J’ai chaud et je commence à fatiguer. C’était un peu trop pour une seule soirée. Des ébats dans un bar, une bagarre, une conversation à cœur ouvert et le visage en miette. Cela fait tourner la tête, précipite l’envie de dormir pour ne plus ressentir de trop, pour oublier surtout. Ce n’est pas mon cœur qui s’emballe lorsque ses doigts trouvent ma tignasse. Ce n’est pas un frisson qui se dessine sur ma peau dès qu’elle me touche. Ce n’est rien, juste une illusion. « On est presque arrivés. » Super. Le compte à rebours est lancé. Combien de temps va-t-elle rester avant de partir le retrouver ? Arrête Wyatt, tu le savais très bien depuis le début. Il était déjà là lorsque je suis rentré de Londres. Ce n’était qu’une aventure, ce n’était que du sexe. Alors quand est-ce que tout à déraper à nouveau ? Quand est-ce que la rancœur à laisser renaître des sentiments qui ne devaient plus exister pour elle ? Je ne saurais dire si tout cela était récent, si tout avait été décupler par l’idée même qu’elle allait l’épouser quand chez moi se cache encore les vestiges de ma propre demande jamais aboutie. C’est une vie par procuration que je m’offre, un sursis à ses côtés. C’est temporaire. C’est l’alcool qui dramatise tout, bien entendu !

Le divan s’écroule sous mon poids. Ma tête rencontre le dossier et je soupire. Le chat s’empresse de partir dans les jambes de Rosie. Elle s’affaire dans les placards sans que je n’aie la force de contester. Elle est comme chez elle ici et ça devrait me faire tilter quand elle sait exactement où tout trouver. Mon regard se perds sur sa silhouette quand de l’extérieur tout porte à croire qu’elle est chez elle en ce lieu. Ce sont les souvenirs d’une vie passé qui flirte avec mon esprit. Quand je rentrais pour la retrouver, quand le monde semblait à nos pieds. « Ça fait pas trop mal? » Je sursaute lorsqu’elle apparaît devant moi et que déjà une compresse trouve mon visage. « C’est rien. » J’ai connu pire. Mon regard cherche le sien. Ma joue s’appuie un peu trop longtemps contre sa main à la recherche du moindre contact. Juste encore un peu. Vivre dans l’illusion que… « Tu te souviens le dernier weekend que j’ai passé ici? » Comme si c’était hier. Elle m’avait obligé à cuisiner avec elle, on avait retourné la cuisine dans une bataille de nourriture et d’éclat de rire. On avait improvisé une cabane de couverture et de coussins sur le balcon pour lire des extraits de nos œuvres préférées. On ne c’était pas disputer, on avait laissé le monde extérieur loin de notre portée. Trois jours pour un semblant de normalité. Il y avait eu des mots bien plus doux que d’habitude, on avait pris le temps de s’aimer physiquement et autrement. « Je me souviens du carnage culinaire. » Les mots sont lancés sur le ton de la plaisanterie, dans une complicité que l’on ne s’accorde pratiquement plus. Dans un sourire presque trop bienheureux. « Et de ce film horrible que l’on a jurer adorer alors qu’avouons-le il était a chier. » Mais on était rester l’un contre l’autre dans le canapé, sans jamais broncher. Elle avait passer la soirée dans mes bras, c’est tout ce qui avait de l’importance. Le coton imbibé d’alcool viens brûler ma peau, provoque une grimace et mes doigts qui s’enroulent autour de son poignet. Le contact est électrisant, comme toujours. Il n’y a qu’elle qui provoque ce genre d’effet, qu’elle qui me fait tourner la tête. Et nos regards se croisent encore. Et nos visages sont bien trop proche. « Je préfère quand tu reste. »
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMar 2 Mar - 17:48



“i should've watched those eyes
instead of run in place
i should've called you out
i should've said your name
i should've turned around”

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« Quand? » T’aurais pas dû. T’aurais pas dû lui dire, qu’il y avait une date, qu’il y avait une fin. T’aurais pu le préserver, encore un peu. Mais qu’est-ce que ça aurait changé au final, de lui dire ce soir, demain ou dans une semaine? Qu’est-ce que ça aurait changé de repousser l’inévitable? La date reste la même. Le temps file, le temps est compté. Mais de lui dire, ça officialise tout, trop fort. « La date Rosie, c’est quand?! » Tu secoues la tête, t’es pas capable de lui dire. Il y a les mots mais ils sont bloqués quelque part dans le fond de ta gorge, un peu comme les larmes que tu te refuses à faire couler le long de tes joues depuis si longtemps déjà. Mais il insiste Wyatt parce que c’est ce qu’il sait faire le mieux. Insister alors que t’as juste envie de lui filer entre les doigts pour mieux revenir ensuite, quand ça va faire moins mal pour toi. Mais tu ne peux plus te permettre de toujours tout remettre à plus tard. Le temps est compté. Les plus tard sont limités. Tu t’en veux tellement, est-ce qu’il sait? Tu t’en veux tellement, ça te brûle en dedans. Tu t’en veux tellement, me regarde pas comme ça Wyatt. « Tu me dois au moins ça. » Tu lui dois tellement plus, vous le savez trop bien tous les deux. « Décembre. Le 4 décembre. » Tu es incapable de soutenir son regard alors que la date file finalement entre tes lèvres et t’en voudrais presque à l’univers qu’il n’y ait pas une explosion autour de vous tellement t’as l’impression que ton univers en entier vient d’exploser sous tes yeux, lui. Tu pourrais lui dire que c’est Lachlan qui a choisit. Tu pourrais lui dire que t’aurais voulu plus tard, que parfois tu te surprends à espérer que ce ne soit jamais mais tu n’en fais rien. Le mal est fait, il n’y a pas d’antidote, pas de retour en arrière possible. Aucun mot pour soulager ce que vous ne pouvez pas ignorer plus longtemps. Le temps file. Sans possibilité d’en ajouter plus au compteur. Une fatalité dont vous êtes les seuls à comprendre l’ampleur.

Mais les coups continuent de se faire d’un côté comme de l’autre, une autre danse que vous maîtrisez à la perfection, bien que cette dernière fait beaucoup plus de mal que de bien. Elle vous lacère à coups d’insultes bien placées, elle vous achève quand vous pensez plus pouvoir tenir debout. Vous vous faites croire qu’il y a un gagnant à vos joutes verbales mais vous perdez tous les deux, constamment, à continuer de briser ce qui est déjà détruit à défaut de savoir comment avancer l’un sans l’autre. C’est malsain à un tel point, mais t’es incapable de t’en passer. C’est pas la vie dont t’avais rêvé, t’aimes te faire croire parfois que tu subis plus que tu ne choisis alors que pourtant, t’es en parfait contrôle. Et ça te fait tellement peur de réaliser que t’es pas toujours d’accord avec tes propres choix, mais que t’avances quand même dans ce chemin-là parce que c’est tout ce que tu connais, tout ce que tu comprends. Tant pis si ça fait de toi un monstre. « De ta prison dorée?! » Ou une prisonnière. Il te voit pourtant, Wyatt, derrière tes barreaux. Si quelqu’un sait ce qui se cache vraiment derrière les apparences, c’est lui. Peut-être qu’il a jamais compris que c’est qui tenait la clé pour t’en sauver. Ou peut-être que c’est toi qui arrête pas de lui donner la dite clé et de la reprendre, trop effrayée par ce qui existe justement, en dehors de ta prison. « Certainement pas moi. » « Si seulement tu... » Si seulement il quoi, Rosie? Toi-même, t’es pas certaine des bons mots à choisir pour finir cette phrase. Si seulement il quoi, Rosie?

Si seulement il avait cherché à s’y faire, ne serait-ce qu’un peu.
Si seulement il était jamais parti à Londres, il y a si longtemps.
Si seulement il avait su, pour la fausse couche.
Si seulement il...

La rage prend toute la place, vos regards noirs plongés l’un dans l’autre alors que soudainement, c’est toi qui peine à tenir sur tes jambes devant le poing de Wyatt. La menace est là et pour la première fois, t’as l’impression qu’elle est réelle. C’est pas la première fois que ça devient rough entre Wyatt et toi, il y en a des gifles de ta part, des doigts qui se serrent un peu trop fort contre tes poignets, mais jamais qu’il ne t’a frappé, jamais même qu’il ne t’a donné l’impression d’y penser, même quand tu lui donnais toutes les raisons de s’en prendre à toi, l’homme au sang trop chaud. Et puis aussi vite que la haine est montée, elle redescend, laisse place à autre chose, de tout aussi dévastateur alors que les mots sont tout autant calculés, tout autant lourd de sens. « Si t’as honte, Rosie. » Tu fermes les yeux. Tu voudrais encore lui crier d’arrêter d’avoir raison. Crier que t’y peux rien, que t’as été élevé comme ça, que tu sais pas faire autrement. Mais tu rouvres les yeux et croisent les siens et mots que tu souffles te prennent de court. « Je suis désolée. » Tu l’es, tellement. Ça ne suffit pas. C’est bien trop peu, bien trop tard, tu le sais ça. Et tu nieras tout demain, s’il se souvient. « Je sais pas faire autrement. » Toi non plus. C’est plus fort que tout. Il n’y a aucune logique et c’est ce qui est le plus difficile à accepter. Vous êtes une putain d’histoire déchirante dont t’es pas certaine d’apprécier être la protagoniste. À ça aussi, tu voudrais t’excuser, mais tu souffles légèrement alors qu’un changement de décor s’impose finalement, troquant l’air frais de cette nuit d’été pour ta voiture avant de finir le trajet chez lui, dans cet appartement qui aura vu vos plus beaux et vos pires jours aussi.

Les diverses blessures de Wyatt commencent à enfler, son visage semble avoir écoper le plus gros de la bataille, ses mains en seconde place sans aucun doute. T’es douce soudainement Rosie, à vouloir panser ses blessures, à vouloir faire disparaître toute trace de douleur. C’est que t’es une fille complètement différente, quand t’as pas les crocs sortis et le besoin de te défendre, de te justifier. C’est qu’il y a tellement plus, derrière ta prison et il n’y a que Wyatt pour y avoir accès. « C’est rien. » Tu t’assures de faire attention alors que tu bouges la compresse d’un côté et de l’autre de son visage, ton regard qui s’attarde sur ce que tu fais alors que le sien se fait persistant sur toi et tu pourrais fondre, là tout de suite et tout oublier de ce qui vous a mené jusqu’ici, à ce moment précis. Oublier la St-Valentin, oublier la date du mariage, oublier la pute qu’il s’est baisé il y a quelques heures, oublier la bagarre, oublier la haine. Comment pouvez vous passer de je te déteste à ne pars pas si facilement? T’as jamais compris. Peut-être qu’il n’y a rien à comprendre. Peut-être que votre beauté, elle demeure dans l’incompris. « Je me souviens du carnage culinaire. » Tu échappes un petit rire alors que tu te souviens à ton tour du bordel qui a été créé dans la cuisine avec le peu d’ingrédient disponible dans le frigo toujours bien trop vide du Parker. « Et de ce film horrible que l’on a jurer adorer alors qu’avouons-le il était à chier. » « Pire deux heures de ma vie. » que tu mens parce que ça ne pouvait pas être si pire que ça, un deux heures passés dans ses bras, à sentir tout son être contre toi. C’est ces moments-là qui vous rappellent que ce n’est pas juste du cul et de la haine, vous deux. Qu’il y a bien plus, qu’il y a toujours eu beaucoup plus. « Promets-moi qu’on en aura encore. » Des weekends de douceur. Un ou deux peut-être, before the clock runs its course. T’as besoin de t’accrocher à quelque chose de tangible. Sa parole que ce n’est pas la fin, pas avant ce fatidique 4 décembre. « Je préfère quand tu reste. » Ses doigts autour de ton poignet, ses yeux plongés dans les tiens, ils sont minuscules les centimètres à briser alors que ton visage se rapproche du sien et que tes lèvres trouvent les siennes dans un baiser qui n’a rien de passionnel, rien de haineux, rien de mauvais. C’est d’une douceur infinie, l’échange ne dure qu’une seconde, et puis deux avant que tu ne te recules, reprenant la tâche de désinfecté les différentes blessures. « Moi aussi. » que tu avoues presque silencieusement, évitant de croiser son regard pour ne pas qu’il puisse lire dans tes yeux toutes les autres choses que tu voudrais lui dire mais que tu retiens, encore et encore. Tu hoches la tête et puis tu remarques le sang sur son chandail. « Enlève ton t-shirt. » que tu lui dis, déposant les lingettes d’alcool sur le bras du divan avant de l’aider à se débarrasser du vêtement tâché. Il y a des bleus un peu partout sur son épiderme, rien qui ne semble trop grave même s’il n’est pas beau à voir dans l’état actuel. « Tu devrais prendre une douche. Je vais t’attendre ici. » Et je partirai ensuite. Parce qu’il le faut. À moins que tu ne me donnes une bonne raison de rester.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMer 3 Mar - 4:23


Le monde s’arrête de tourner dès l’instant où elle hésite, dès la seconde où elle tergiverse pour ne pas donner plus. Elle est plus que mal placée ma curiosité, je devrais probablement me contenter du peu d’informations qu’elle semble vouloir me donner. Ce n’est qu’une date après tout… Mais si Rosalie hésite autant, c’est que la fin n’a jamais été aussi proche. J’ai besoin de me faire une idée, d’apprécier l’ensemble, de prendre conscience que tout cela n’était pas qu’un simple défi lancé à la volée. Elle va se marier, que je le veuille ou non, cela fait bien longtemps que mon avis n’entre plus dans l’équation. Alors, j’insiste. Qu’importe la réponse, qu’importe si je sens la nausée monter. Qu’importe de toute façon… « Décembre. Le 4 décembre. » Le monde s’arrête de tourner. Décembre. Dix mois. Rien que dix mois et puis plus rien. Tout semble vaciller alors que le fossé se creuse plus profondément entre nous deux. Dans dix mois, elle portera son nom. Dans dix mois, j’aurais officiellement complètement échoué. Je devrais dire quelque chose, balancer une remarque sarcastique, remettre en doute le choix d’une date en plein été. Je devrais faire quelque chose, parler, me moquer. N’importe quoi qui lui prouveraient par mille fois que je m’en fiche, que rien de tout cela ne m’atteint, mais je me sens vide. Incapable de soutenir son regard, incapable même d’être méchant pour la cause. C’est un vide intersidéral qui m’aspire vers l’arrière, qui me hurle que je l’avais vu venir et qui serait temps de réellement la laisser partir. C’est la douleur pure qui s’étale sous ses yeux, celle qui tiraille jusqu’aux entrailles. Celle qui m’imprime dans un coin du crâne que malgré les horreurs que l’on se fait subir, il subsiste au fond quelque part, des sentiments qui ne s’explique pas. Ce sera toujours elle. Ce sera toujours un amour différent, de ceux que l’on ne s’explique jamais vraiment. De ceux qui vous brisent en deux… Tout fait mal, mais elle ne doit pas se rendre compte, il ne faut pas qu’elle sache. Ce n’est qu’une date, après tout. C’était couru d’avance, non ? Alors, je hoche la tête, prononce un « D’accord. » las de toutes émotions, remplies de promesse à instruire. Je vais devoir tenir parole, je me le suis juré que ça ne pouvait plus durer ainsi. Dès l’instant où elle lui aura dit oui, je serais parti. Il reste dix mois et je ne sais plus vraiment si j’ai encore envie de me battre contre une issue qui semble fatale. Quoiqu’il arrive, elle l’épousera lui, le bon parti. Et tu seras tout seul comme un con Wyatt.

Tout se bouscule dans ce parking vide. La peine laisse place à une rage sourde et éphémère avant de ce substitué par une envie de vérité. Tout va trop vite, on rate des étapes, on se balance tout à la figure, tout ce que l’on pourra mettre sur le compte de la fatigue et de l’alcool dès que le soleil se lèvera. Toute personne censée mettrait un terme à cette histoire, juste là, avant qu’il ne soit trop tard. Pour nous, le compte à rebours est déjà bien trop douloureux pour oser un quelconque pas en arrière. C’est n’importe quoi, tout frôle la folie pure quand tout ce qu’il subsiste entre nous n’est que douleur. Mais l’illusion persiste, on se rattrape avec des suppositions et des hypothèses. Pour le moment, elle n’est pas mariée. Pour le moment, elle est venue me chercher. Pour l’instant, juste là dans la nuit noire, on peut s’accorder un peu de vérité, faire tomber les masques pour se donner du sursis. « Je suis désolée. » Je ne les ai pas souvent entendus sorti de sa bouche ces quelques mots-là. Leur force de frappe m’attrape à la gorge. Elle est désolée et on plonge encore. On achète des minutes, on se cherche toutes les raisons du monde, pour être nous, juste encore un peu. Il est bien trop tard pour être désolée, mais je pourrais m’en contenter. Juste ce soir. Demain, je continuerais à me détester de rester dans ce tourbillon depuis des années. Demain, je prendrais la résolution de la haïr à nouveau, ça durera un temps et puis son sourire viendra tout détruire. Le serpent qui se mord la queue, enchaîner à un cercle vicieux. J’ai toutes les excuses du monde pour sortir de là, pour mettre un stop. Oh, j’ai essayé, par bien des fois. Avoir une autre relation, changer de pays, me jeter à corps perdu dans l’écriture. Qu’importe, j’en reviendrais toujours à elle. Tout le temps. Comme deux âmes sœur qui se complètent. Pire qu’une tragédie grecque.

Comme toujours, lorsque la douleur devient insupportable, lorsque l’on se sent bien trop fragile pour exister dans le monde extérieur, on vient se réfugier chez moi. Il est témoin de tout cet appartement, du meilleur comme du pire. Bien plus souvent du pire. Épuisé, prêt à rendre les armes, je me laisse tomber dans le canapé, fixant la silhouette d’une Rosie bien différente une fois la porte fermer à clé. Parfois, comme ce soir, elle laisse son masque à l’entrée pour redevenir celle que j’ai tant aimé. Une femme de force, mais qui sait se montrer sous un angle bien plus tendre. Je lis dans son regard que chaque coupure sur mon visage l’inquiète un peu trop. Je la laisse toucher, soigner, s’approcher. Son parfum m’enivre la tête et ses mots apaisent un peu le reste. Soudainement, il n’existe plus de haine, plus de compte à rebours. Il ne reste plus que nous. Deux âmes en peine qui se cherchent et se trouve. C’est d’autres habitudes qui rentrent en jeu. On joue à l’autruche, on a laissé les problèmes au parking, on reprendra les doutes demain. Qu’est-ce que ça pourra bien changer, une soirée de plus quand on est déjà bien trop perdu ? Toujours trouver un peu de sursis, pour grappiller encore des souvenirs, pour quelques sourires. Je lui arrache un rire pour des bêtises et ça s’agite de partout à l’intérieur, ça frissonne d’un rien. On oublie. On est doué pour ça, oublier, prétendre que le monde extérieur n’existe plus, que l’on n’a aucune obligation, qu’elle n’est pas censée être auprès d’un autre. On plonge tête la première dans la facilité de l’instant. « Promets-moi qu’on en aura encore. » Il y a une heure encore, sur le parking devant le commissariat, j’aurais dit non. Je ne lui aurais rien promis, j’aurais cherché à faire mal. Pourtant, là, l’un en face de l’autre, je ne veux qu’une chose qu’elle reste encore un peu. « Promis. » que je souffle lentement. Il y en aura d’autres, je le sais, elle le sait. Ce n’est pas ce que l’on devrait faire, ce n’est pas comme ça que ça devrait se passer, mais on se le promet quand même, pour tenir. Pour laisser l’illusion persister encore un peu.

Et puis comme toujours, on se perd dans notre bulle. Il suffit d’un regard, de nos deux visages un peu trop proches. Il suffit d’un regard pour que je me perdre dans l’immensité de ses prunelles dorées. Il n’existe plus rien lorsque l’on est aussi proche, lorsque son souffle joue avec le mien. C’est le monde entier qui explose en feu d’artifice lorsque ses lèvres trouvent les miennes dans une promesse que l’on ne prononcera jamais. Cette douceur jure tant avec le reste, avec la réalité qui nous rattrape sans cesse. Alors, je m’accroche, quelques secondes encore, a ce geste désespéré qui jure sur tant de possibilités. « Moi aussi. » « Alors, reste encore un peu. » Et plus tard, on prétendra que ce n’est jamais arriver. Mais plus tard…

Elle a eu le temps de panser les blessures, d’essuyer le sang écaillé, de tenir le compte des bleus éparpillés. Elle a eu le temps et désormais, il n’existe plus rien pour justifier d’une telle proximité. « Tu devrais prendre une douche. Je vais t’attendre ici. » Cela ne devrait être qu’une action normale. Aller prendre sa douche, revenir vers elle ensuite. Alors, c’est quoi cette peur qui me tiraille l’estomac ? Soudainement, j’ai peur que la bulle explose avant que je ne sois réellement prêt. Je crains de partir dans la salle de bain et de revenir dans un appartement vide de sa présence. « Je reviens. » Par fierté, je ne lui ferais pas jurer de m’attendre. Par défi, je me lève pour m’éloigner. Qu’importe si je me retourne par trois fois pour m’assurer qu’elle est encore là, alors que le chemin jusqu’à la chambre n’a jamais été aussi court. Qu’importe si j’ai besoin de vérifier encore une fois qu’elle est toujours assise dans mon salon. Elle le demanderait que j’inventerais une excuse pour le nombre de coups d’œil jeter par-dessus mon épaule. Une fois la porte de la salle de bain fermée, mon assurance s’effrite. Je m’empresse d’aller sous le jet d’eau, je compte les secondes pour que mon temps passé ici semble raisonnable. Et puis je pense… Elle a choisi une date. Qu’importe le calcul que j’entreprends, la conclusion reste la même, tout va passer trop vite et le processus sera douloureux. Comme un drogué qui ne supporterait pas le sevrage, voilà que je prends des décisions irrationnelles. Si elle est partie, si je retrouve l’appartement vide alors se sera terminé. Il n’y aura plus de sursis, plus de retrouvailles possibles. Si on arrache le pansement vite, ça fait moins mal, non ? Alors pourquoi j’ai les mains moites et le cœur qui cogne lorsque à la sortie de la salle de bain, je suis accueilli par le silence. Pour la contenance, pour ne pas passer pour un fou, je prends le temps d’enfiler un caleçon propre et un tee-shirt. Je cherche à gagner du temps alors que le silence me rend dingue. C’est trop calme… Si elle est partie, c’est terminé Wyatt. Je me retrouve comme un con devant la porte de ma chambre, main levée près de la poignée. Et si elle est encore là, on fait quoi ? Elle ne sera plus là, j’en suis certains.

Les premiers pas dans le salon sont hésitants, puis sa silhouette se dessine à la lumière de la lampe. Elle est là. Elle est restée. C’est quoi cette pointe qui me prends à la poitrine ? J’aurais préféré me retrouver seul ? La décision aurait été bien plus simple à prendre. Désormais, il subsiste un espoir, parce qu’elle est là et que je me suis trompé. « T’es là… » que je murmure lentement alors qu’elle relève les yeux vers moi, dans sa main se tenant un de mes nombreux carnets. Alors, je ne rêve pas. Sans un mot, je viens m’allonger à ses côtés, ma tête aux cheveux trempés venant se poser sur sa cuisse. Je n’ai plus vraiment envie de parler, conscient que l’instant ne pourra pas durer. Je ferme les yeux, attendant le moment où tout viendra se briser. Qu’importe, elle était encore là.

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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyMer 3 Mar - 6:17



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« D’accord. »

D’accord? Tu t’attendais à tout sauf à ça. Tu t’attendais à des cris. Tu t’attendais à une remarque sanglante. Tu t’attendais à de la haine. Mais il ne te donne qu’un d’accord soufflé, presque muet, et c’est presque pire encore. Est-ce qu’il a déjà abandonné? Il l’a dit après tout, quand tu seras mariée, ce sera fini. Le 4 décembre. Quand t’auras descendu l’autel devant vos familles et amis. Quand t’auras dit oui je le veux à Lachlan. Quand t’auras franchi la ligne infranchissable. Pourquoi est-ce que ça te fait si mal, de le savoir résigné? Pourquoi est-ce que ça te fait si mal alors qu’il ne fait que te donner ce que tu veux, à sa manière. Il n’a jamais voulu de ta vie parfaitement rangée aux apparences impeccables et aux prétentions multiples. Il n’a jamais voulu, ou plutôt il n’a jamais pu t’offrir cette vie à laquelle tu aspires depuis que tu es haute comme trois pommes, à défaut de connaître autre chose. Il fut un temps, t’aurais pu tout laisser tomber pour lui. Il fut un temps, t’aurais pu faire un gros fuck you à tes parents et à leurs attentes et partir avec lui, sans jamais songer à te retourner une seule. Il fut un temps, ça aurait pu être simple, ça aurait pu être beau. Si on oublie les chicanes, si on oublie la jalousie, si on oublie ton esprit de compétition et ton besoin obsessif d’être la meilleure. Peut-être que ça aussi, vous auriez pu le mettre derrière. Tu te surprends à rêver de ce que ta vie avec Wyatt aurait pu être alors que tes moments à ses côtés sont comptés. C’est ça, les regrets? Le besoin incessant de réécrire sa vie? Le besoin de prendre le blâme pour le mal qui a été fait, le mal que tu continues de faire? Au travers de la haine qui t’est si familière, il y a la vérité qui se fait un chemin et ça te fait peur. La vérité mélangé aux regrets, c’est un mix puissant, un mix dangereux. Ça te pousserait presque à dire des choses que tu t’interdis. Ça te rendrait presque vulnérable Rosie, toi qui t’es toujours promise d’être une vraie tornade, de ne jamais te laisser guider par le courant, d’être le courant. Mais ce qui existe entre Wyatt et toi, c’est plus grand que toute ta volonté. C’est plus dangereux aussi, tu le sais. Et si tout ton être te cri de faire demi-tour, te cri de t’enfuir avant que tu franchisses une autre ligne interdite avec le Parker, avant que tu n’oses trop dire, trop révéler, tu le suis dans l’appartement. Tu le suis dans cet endroit qui n’est pas tien mais qui est vôtre quand même, d’une certaine manière. T’es prise dans le gouffre. Plus de marche-arrière possible. Tu veux pas d’échappatoire, de toute façon.

Les souvenirs sont multiples, ils prennent toute la place. Ils sont tellement moins nombreux, les moments de douceurs entre vous que tu t’y accroches plus fort. Ton rire qui se joint au sien, c’est une mélodie que tu n’entends pas assez souvent mais qui panse vos coeurs meurtris par vos propres décisions, par tes propres décisions. T’es la seule fautive du bordel dans lequel vous êtes prisonniers, pas vrai? Il cri que oui Wyatt, et tu te retiens toujours de lui dire qu’il t’a jamais offert d’alternative. Qu’en cinq ans, il a jamais dit quoique ce soit qui aurait pu te faire comprendre que votre jeu, ce n’est pas assez pour lui. Tout comme tu n’as jamais osé lui dire que tu ne peux t’empêcher de rêver à plus, de rêver à mieux, de rêver à différent, quand t’es toute seule, quand tu te permets de faire tomber les attentes. Vos gestes le crient pour vous pourtant, comme ce soir alors que chaque caresse sur sa peau abîmée est délicate, alors que ses yeux sont remplis d’une tendresse que tu ne vois pas assez souvent, alors que les mots sont doux pour faire changement. T’as besoin de plus de ça. T’as besoin de savoir que vous en êtes encore capables, que t’as encore le droit à cette partie de lui, que t’es encore capable de lui offrir cette partie de toi, juste un peu plus longtemps avant que tout ne disparaisse une bonne fois pour toute. T’as besoin de t’y accrocher et il comprend Wyatt alors qu’il souffle un « Promis. » qui t’apaise autant qu’il te brise. Vous avez pas su vous faire les bonnes promesses au bon moment. Mais alors que ton front vient se coller contre le sien, tes yeux mi-clos alors que tu essayes de capturer tout de ce moment dans ta mémoire, tu te contentes de ce qui existe, tu ignores les détails qui ne font pas ton affaire – ses blessures, l’odeur d’alcool et du parfum d’une inconnue qui lui colle encore à la peau – pour te concentrer seulement sur ce que tu veux, sur ce que tu aimes. La chaleur de son corps, la couleur de ses yeux, cette façon si particulière qu’il a de te faire frissonner sans même te toucher. « Alors, reste encore un peu. » « Ce serait pas raisonnable... » Mais qu’est-ce qu’il y a vraiment de raisonnable à tout ça? Votre bulle n’a jamais rien eu de raisonnable, mais tu t’en fiches. La bulle est belle, la bulle est apaisante, la bulle est nécessaire pour votre survie. La bulle aurait dû être brisé des milliers de fois par le passé et vous avez essayé si fort, si souvent. Vous y êtes presque parvenus, plusieurs fois. Mais vous avez toujours réchappé la situation.

Mais vous n’y arriverez pas en décembre, pas vrai?

« Je reviens. » Tu hoches la tête, reste assise sur le divan alors qu’il se lève et son regard vient trouver le tien une fois, deux fois et puis trois fois pendant la petite dizaine de pas qui sépare la porte de sa chambre du salon. Et tu le regardes chaque fois, lui offrant un sourire, silencieuse. T’as dit que tu l’attendrais, tu vas le faire. La porte se referme derrière lui et elle est forte, l’envie de prendre tes jambes à ton cou. Tu y penses sincèrement quand il n’est plus là à te regarder avec ses yeux auxquels tu ne sais pas résister. T’aurais jamais dû venir après tout. T’aurais jamais dû rester si longtemps. C’est le milieu de la nuit et il y a Lachlan qui dort dans votre lit, à l’autre bout de la ville, sans même savoir que tu t’es sauvée, encore une fois. Lachlan qui pourrait se réveiller et ne pas savoir ou tu es. C’est facile d’oublier Lachlan quand Wyatt t’enivre de sa présence, plus difficile de le remettre dans un coin de ton esprit quand t’es toute seule à nouveau. Tu te lèves une fois, te rassoit. Tu hésites. Tu veux pas partir. T’as dis que tu l’attendrais. Toi aussi tu veux tenir ta promesse, pour une fois. Alors tu regardes autour de toi, ramasse le premier carnet qui te tombe sous la main. Les pages sont toutes noircies des mots de Wyatt, sans grande surprise. Tu te perds dans les mots, pendant quelques minutes, tu penses, t’es pas certaine, t’as perdu la notion du temps alors que la porte s’ouvre et tu lèves la tête du carnet. Son regard croise le tien et il y a de la surprise sur son visage. « T’es là... » Surprise de te trouver là sans doute, là ou tu as dis que tu l’attendrais pourtant. Tu peux pas lui en vouloir après tout, t’as pensé à fuir. Tu l’as fait si souvent, c’est ton mécanisme de défense habituel. « Tu voulais pas que je parte. » Tu lui offres un sourire. Ils sont rares, les moments ou tu fais ce qu’il veut mais ce soir, vous avez déjà brisé toutes les règles non-écrites entre vous. Ce soir, tu peux te le permettre. Ce soir, il n’y a plus de règle. Il s’approche de toi et tu le suis des yeux alors qu’il s’allonge à tes côtés, sa tête qui vient se poser sur ta cuisse. Ses cheveux trempés rendent ton jeans collant contre ta peau, mais tu t’en fiches. D’une main, tu tiens le carnet dans lequel tu continues de lire les mots de Wyatt, de l’autre tu joues avec des mèches de ses cheveux. « Tes mots me font toujours autant de bien. » que tu lui avoues, toi qui hurle sans cesse qu’il est sans talent à qui veut bien l’entendre. C’est un peu traître, de se permettre autant de vérité. Ça pousse à dire des choses qui sont longtemps restées non-dites. Ça te pousse dans des endroits que tu t’interdis normalement. « Je suis désolée, pour ton bouquin. Pour ce que j’ai fait, pour ce que j’ai dit... » Tu t’es jamais excusée pour ça, en sept ans. T’as jamais osé. T’as jamais laissé les mots couler si facilement de tes lèvres. Ta voix n’est qu’un murmure alors que tu déposes le carnet sur le bras du divan, tes doigts qui viennent trouver sa joue alors que tu tournes légèrement son visage pour poser tes yeux dans les siens. « Tes mots méritent d’être lus. »
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyVen 5 Mar - 7:08


Franchir le pas de la porte, entendre le panneau de bois claqué après notre passage. C’est tout ce dont on avait besoin pour souffler un peu, pour s’autoriser une proximité que l’extérieur ne pourrait endurer. Les murs de mon appartement deviennent la protection que l’on jure ne jamais vouloir se chercher, celle dont on hurle ne jamais avoir besoin, mais qui existe depuis le départ. Contenu dans le secret du lieu, personne ne pourra venir briser la bulle qui se forme à nouveau. C’est comme un automatisme, des gestes que l’on a appris par cœur. C’est son regard dans le mien, ses doigts qui frôlent ma peau, c’est un million de frissons dont on ne pourra jamais deviner l’origine si ce n’est qu’ils sont à l’origine de cette passion dévorante. C’est tout un monde a part, un océan de secret polluer par une centaine de regrets. Dès l’instant où il ne reste plus que nous deux, le monde tourne sur un axe différent. Une réalité alternative où la rupture n’a jamais eu lieu, où l’on a su se dire les choses, où l’on a su s’aimer tout simplement. Elles tombent les unes après les autres les barrières dès l’instant où je lui promets encore des week-ends, dans la seconde où je sens son souffle contre ma joue témoin de son soulagement silencieux. Rien ne se dis vraiment, tout se joue à coup de regard appuyé, de gestes à peine dessiner. Dans le silence qui nous entoure, je réalise à quel point, on semble effrayé par tout ce qui remue à l’intérieur. Il ne faudrait pas trop en dire, pas trop donner. Il faudrait se retirer, faire un pas en arrière pour ne pas plonger tête baissée. « Ce serait pas raisonnable... » Quand est-ce qu’on l’a un jour été ? « On a jamais été raisonnable Rosie. » Cela n’a jamais été raisonnable d’avoir autant besoin d’elle à mes côtés. Cela n’a jamais semblé sain de me raccrocher à ce regard empli de tendresse qu’elle ne m’accorde qu’en de rares occasions désormais. Et pourtant, je m’y accroche comme un forcené, tel un désespérer qui aurait peu de trop plonger sans sa dose. Qu’importe si ce n’est que passager, car du moment où la bulle se renferme autour de nous, plus rien ne compte vraiment. Alors, je prends tout ce qu’elle voudra bien m’accorder, qu’importe si la prochaine inspiration sera plus douloureuse, qu’importe si dans quelques minutes elle fuira de nouveau. Elle est là, tout prêt de moi et pendant quelques minutes encore, j’ai le droit de retrouver, la femme pour qui je suis tombé la première fois.

L’équilibre est fragile, le moindre éloignement pourrait faire chuter le château de cartes, faire exploser la bulle de protections. C’est à reculons que je me dirige vers la salle de bain, le cœur battant à l’idée qu’elle s’en aille. C’est toujours ainsi, quelques moments fugaces puis la fuite vers l’avant. Il ne faudrait pas que l’on s’avoue à quel point on se sent bien lorsque l’on se permet d’oublier le monde extérieur. C’est toute la vérité qui me heurte de plein fouet alors que sous le jet d’eau chaude, je tente de me débarrasser du parfum de l’inconnue de ce soir. C’est la stupidité de la situation qui m’arrache un soupir douloureux. Et pourtant… je me fiche bien de ce qui pourra se passer lorsque le soleil sera levé. Demain, on pourra se haïr à nouveau, demain, je me ferais mille promesses de ne plus jamais l’aimer à nouveau. Mais on va attendre demain, quelques heures encore. Alors, je me précipite, je vais vite quand mon cœur s’emballe à l’idée de retrouver mon salon vide de sa présence. Ce ne serait pas envisageable, pas ce soir, pas maintenant.

« Tu voulais pas que je parte. » Elle est là. Elle est restée avec son sourire et sa fragilité. Elle est là et je dois encore en profiter, grappiller quelques minutes de sursis avant qu’elle ne retourne auprès de lui. C’est tout ce qu’il nous reste désormais, que des moments fugaces, des instants à graver avant la prochaine dispute, avant le coup de trop. Tout est compté désormais, tout ne devrait être que distanciation pour mieux accepter la fin lorsque cette dernière deviendra inévitable. Je devrais la repousser, être horrible, devenir la pire version de moi-même pour qu’elle s’en aille, pour pouvoir rejeter la faute sur elle. Je devrais, mais je ne fais pas. Dans la fraîcheur de la nuit, j’ai besoin d’un arrêt de jeu, besoin d’une pause que l’on s’accorde en silence dès l’instant où ma tête se pose sur sa cuisse. Ses doigts viennent trouver mes boucles et enfin, je ferme les yeux. L’illusion est parfaite dans un coin de mon esprit. Je me nourris de faux-semblants, de tout ce qu’elle voudra bien m’accorder encore. Puis ils remontent les sentiments, ceux qui crient des mots d’amour à la place des insultes de tous les jours. Ils sont au bord de mes lèvres juste là, ces quelques mots qui pourraient renverser la tendance, ceux que je ne prends jamais le temps de lui adresser par pur esprit de vengeance, ceux qui pourtant auraient toutes leur importance. Je me contente du silence, des frissons dès que ses doigts se frayent un chemin sur mon crâne. On est bien dans le silence, on s’accorde toujours mieux quand il ne reste plus rien à dire. « Tes mots me font toujours autant de bien. » Mes yeux se ferment avec violence, mon corps se tend alors que j’attends la suite. J’attends la chute. J’attends le, mais qui semble suspendu à ses lèvres. Mes yeux se ferment pour ne pas affronter la réalité alors que ses mots résonnent de tous les côtés. « Je suis désolée, pour ton bouquin. Pour ce que j’ai fait, pour ce que j’ai dit... » Et c’est mon souffle qui se coupe, mon corps tout entier qui se tends. Sept ans que j’attendais ce moment. Sept longues années a – parfois – oser espérer qu’un jour elle viendrait s’excuser. Ce ne peut être réel, elle ne s’excuse jamais la Craine. Je n’ose plus bouger, de peur qu’une respiration supplémentaire me réveille, que tout cela ne fut qu’un rêve. Sept années à attendre un pas de sa part, à espérer qu’un jour, elle regretterait d’avoir tout brisé. C’est long sept ans.

Ce sont ses doigts qui me forcent à bouger, son souffle sur ma joue qui m’oblige à ouvrir les yeux, à croiser son regard. Serait-ce de la sincérité que je décèle là, au coin de ses prunelles ? Tout me semble surréaliste, tout se chamboule. C'est sept ans de rancœur, de haine et de colère qui appuie sur mes épaules pour me garder la tête sous l’eau. C’est un million de remises en question et des carnets qui s’entassent dans un placard fermé à clé. C’est tout ce que j’ai toujours aimé qui avait fini au plancher. « Tes mots méritent d’être lus. » Elle peut pas dire ça. Pas maintenant, pas alors qu’elle a toujours tout fait pour me rappeler à quel point je n’étais rien comparé à elle. « Ne me mens pas. » que je supplie dans un murmure. Je ne pourrais pas l’accepter, je ne pourrais plus l’endosser. Dans une lenteur qui se veut plus douloureuse encore, je me relève pour réellement la regarder pour tenter de tout déceler. Il n’y a pas de malice dans son sourire, pas de lèvre pincée dans l’attente de déverser une haine déguisée. Elle n’a jamais été aussi vraie et je ne sais plus comment l’encaisser. C’est une boule qui se forme dans ma gorge m’empêchant de parler, ce sont mes mains qui tremblent alors que se brise des années de remises en question. C’est sur un plateau doré que je lui offre toute ma fragilité. « J’ai plus su écrire après tout ça. » Pendant un an, je n’ai pas touché un carnet, pas couché de mots sur un papier, rien. Puis quelqu’un a voulu m’aider, elle a réussi à sa manière, alors on a écrit d’une manière peu conventionnelle, mais tout est resté cacher dans des carnets. Tout est là, dans cet appartement, tout prend la poussière. « Tu m’as pris tout ce pourquoi, j’avais tant travaillé sans même m’en parler. Tu m’as piétiné alors que tu disais m’aimer. » Dieu que ça fait mal de descendre sur ce terrain miné. « T’étais tout le temps à me reprocher que je faisais pas assez pour nous, mais c’est toi qui nous as précipiter dans le vide. » C’est toi qui m’as coupé l’herbe sous le pied, toi qui as tout saboter. « Alors que si tu m’en avais parlé, j’aurais été capable de te la laisser. » L’opportunité d’être publiée. Elle était bien plus jeune que moi, elle ne connaissait pas encore tout ça. Si on en avait discuté, j’aurais pu trouver une parade, chercher une autre maison d’édition. On aurait pu s’accorder, j’aurais continué à écrire, je n’aurais pas perdu autant d’années, je n’aurais pas toute ma réputation à reconsidérer dans le milieu si fermé de l’édition. « Tu vois, moi, je t’aimais à ce point. » Est-ce vraiment judicieux d’employer le passé quand en réalité, sans jamais vouloir me l’avouer, je l’aime encore à ce point.
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptySam 6 Mar - 3:41


i'm sorry it's all that I can say
you mean so much, and i'd fix all that i've done if I could start again
@sum41


Tout s’écroule autour de vous. Les murs et puis les façades aussi. Ce qui vous empêche normalement de vous retrouver complètement, honnêtement. Il faut garder une certaine distance, toujours, pour se faire croire que tout ça entre vous deux, ce n’est qu’un jeu dont vous n’êtes pas prêts ni un ni l’autre à perdre la partie. C’est un jeu de se chasser, de s’attraper pour mieux se jeter après. C’est un jeu qui n’implique aucun sentiment quand au fond, ce sont bel et bien les tiraillements de vos coeurs qui vous ramènent inévitablement l’un à l’autre. Vous criez que non, et vous criez si fort, vous avez réussi à faire taire les petites voix, les émotions terrées au plus profond de vous. Pas ce soir. Elles prennent toute la place ce soir, les petites voix et les émotions. Et sans les cris, c’est impossible de ne pas les entendre. Sans les murs et sans les façades, c’est impossible de ne pas les voir. Ça te paralyse sur place alors que chaque souffle est plus sincère que le précédent. Ça te tord de tous les côtés de te sentir aussi fragile, aussi vulnérable devant le Parker et de voir que c’est la même chose pour lui. Il n’y a pas la haine et il n’y a pas le sexe pour parler à votre place. Il n’y a pas les insultes si aisément lancées, il n’y a pas la danse de vos corps si souvent entretenues pour palier à tout le reste. Il n’y a que vous deux et la vérité trop souvent mise de côté à défaut de savoir comment gérer avec cette dernière. Qu’est-ce qui se passerait, si vous osiez finalement dire toutes ses choses que vous gardez cachées depuis neuf ans? Qu’est-ce qui se passerait, si pour une fois, vous franchissiez une autre ligne? Celle dans la direction opposée. Celle qui dit je t’aime plutôt que je te déteste? Qu’est-ce qui se passerait, si vous n’aviez plus la force de jouer?

« On a jamais été raisonnable Rosie. » Ça t’arrache un léger sourire parce qu’il a raison Wyatt. Vous avez jamais su faire dans le raisonnable. Vous avez jamais su faire dans la demi-mesure. Ça a toujours été tout ou rien, blanc ou noir. Il n’y a rien de raisonnable à avoir besoin de lui pendant presque six ans alors qu’il n’est plus tien et que t’as plus le droit d’être sienne. Il n’y a rien de raisonnable à le garder si près de toi alors que vous savez tous les deux que ça fait plus de mal que de bien, de continuer cette partie d’un jeu qui vous mènera inévitablement à votre perte. Il n’y a rien de raisonnable à le vouloir encore si fort, à l’aimer encore alors que tout a été détruit presque dix ans plus tôt. Il n’y a rien de raisonnable quand tes lèvres trouvent les siennes une deuxième fois, puis une troisième dans des baisers qui témoignent du désespoir que tu ressens à la simple idée de partir. Et pas seulement de partir ce soir. De partir pour toujours. De ne jamais revenir. De ne jamais plus goûter à ses lèvres. De ne plus jamais pouvoir effleurer sa peau. De ne plus jamais pouvoir sentir son souffle sur ton corps. Il reste encore du temps, mais les quelques mois ne sont pas suffisants. Tu le sais au fond de toi, que tout le temps du monde, comme ça, ne sera jamais suffisant, mais tu t’y accroches comme tu peux à défaut de pouvoir lui donner plus, de pouvoir lui donner mieux. À défaut d’être capable de te libérer de cette prison dans laquelle tu vous tiens prisonniers, tous les deux. Tes mains de chaque côté de son visage, son souffle qui se mêle au tien pendant une éternité, si seulement. Ça te fait du bien, trop de bien. Jusqu’à la seconde ou tu brises le contact et lui dit d’aller prendre une douche pour faire disparaître les dernières traces de son début de soirée. Pour faire disparaître le sang et l’odeur de cette autre qui lui colle encore à la peau. Pour faire disparaître tout le mal que vous vous faites, dans le monde extérieur.

Elles sont longues et courtes à la fois les minutes qui filent alors qu’il disparaît derrière la porte de sa chambre. Et si elle est grande l’envie de fuir une fois qu’il est hors de ta vue, ce n’est pas plus fort que tout le reste. Ce n’est pas plus fort que toutes ses vérités qui résonnent encore dans ta tête, celles que tu n’as jamais osé dire mais qui sont juste là, sur le bord de tes lèvres et qui menacent de s’échapper d’un instant à l’autre. Quand tu prends un carnet pour passer le temps, c’est une toute nouvelle vague d’émotions et de culpabilité que tu te prends à la figure alors que t’es forcée de te souvenir que c’est de ta faute si les mots sont gribouillés dans des carnets plutôt que de vivre dans des romans. T’es complètement transportée quand il revient, quand il s’approche, quand pendant quelques secondes, vous oubliez le reste du monde dans un silence qui a souvent su dire bien plus que tous vos mots. Mais pas ce soir. Pas ce soir alors que tes vérités franchissent finalement tes lèvres. Quand ces mots des centaines de fois penser sont finalement partagés. Tu le sens qui se tend contre toi et tu t’en voudrais presque d’avoir brisé le moment, d’avoir poussé trop loin. Quand ses yeux trouvent les siens, tu le sais qu’il est hésitant à croire ce que tu le dis. Comment le blâmer après tout? Ça fait une décennie presque qu’ils auraient dû être dits, ces satanés mots. Une décennie que tu retiens tes excuses parce que t’as dû mal à composer avec le mal que tu lui as fait et que de nier, c’est bien plus facile que de prendre tes responsabilités pour le chaos qui règne autour de vous depuis. Il se relève et tu ne le quittes pas des yeux, suis chacun de ses mouvements alors qu’il se recule et que toi, tu voudrais juste le rapprocher encore. Tu ne le fais pas toutefois, attend ta sentence, celle qui se doit immanquablement de tomber, depuis le temps. « Ne me mens pas. » Tu secoues la tête et tu ne parviens pas plus longtemps à l’envie d’attraper l’une de ses mains. Tu serres ses doigts, fort, peut-être un peu trop fort. « Je mens pas. » Pas cette fois. Pas ce soir. Promis.

« J’ai plus su écrire, après ça. » Tu fermes les yeux légèrement, ne lâche pas ses doigts pourtant. Vous n’en avez jamais parlé, de l’après. Vous n’approchez jamais le sujet, ni de près ni de loin normalement. C’est bien plus aisé pour prétendre que ça ne s’est jamais produit. L’écriture, ce qui a longtemps été un terrain commun entre vous, est devenu ce champ de mine sur lequel vous vous êtes habitués à vous offrir qu’insultes à défaut de savoir comment faire face à ce que tu as fait. Il méprise ce que tu fais, tu cries haut et fort qu’il est sans talent alors que tu sais bien que ce n’est pas le cas. Il aurait pu être grand, lui aussi. Comme toi. Si seulement la gamine d’à peine vingt-cinq ans avait su prendre sur elle, ne serait-ce qu’un peu, vous n’en seriez pas là aujourd’hui. « Tu m’as pris tout ce pourquoi, j’avais tant travaillé sans même m’en parler. Tu m’as piétiné alors que tu disais m’aimer. » « Je sais... » que tu souffles, toujours incapable de rouvrir les yeux parce que ça fait trop mal, de voir les dégâts que tu as fait. Trop mal de finalement te prendre à la gueule l’étendu de la douleur que tu lui as causé, que tu lui causes encore au quotidien. « T’étais tout le temps à me reprocher que je faisais pas assez pour nous, mais c’est toi qui nous as précipité dans le vide. » Tu te mords l’intérieur des joues pour retenir les mots que tu laisserais filer normalement, pour te défendre. Ceux que tu utiliserais pour lui renvoyer le blâme à la figure, ceux que tu mâcherais sans aucune gêne pour ne pas prendre ta part de responsabilité dans ses malheurs, dans vos malheurs. Tu te contentes de hocher la tête parce que tu sais qu’il a raison. Tu encaisses, toi qui n’assumes jamais rien, alors que la culpabilité est plus grande que jamais. « Alors que si tu m’en avais parlé, j’aurais été capable de te la laisser. » À ça, tu secoues doucement la tête, échappe un léger soupir. « On savait plus se parler, à ce moment-là. » Des semaines que le gouffre s’était installé entre vous. Des semaines que tu lui faisais la gueule sans qu’il ne comprenne pourquoi. Des semaines que t’avais activé l’auto-destruction sans qu’il ne sache. Après la fausse couche, t’as disjoncter, t’as dérapé. Et elle est là, ta chance de tout lui dire, mais tu ne la prends pas. Parce que t’as pas envie de lui donner une raison sur pourquoi t’as fait ça. Il y a pas de bonne raison pour justifier ce que t’as fait. Et qu’est-ce que ça changerait, de lui dire maintenant? Ça ne réécrirait pas votre histoire et t’as pas envie qu’il porte le poids de cette perte, lui aussi. De cet enfant qui aurait eu neuf ans cet hiver. De ce petit garçon ou de cette petite fille qui aurait dû être vôtre qui mais qui vous aura été arraché trop rapidement. Tu y penses encore trop souvent, à ce qui aurait pu être. Mais ça ne change rien. « Et puis je voulais pas que tu me laisses gagner, je voulais.. être la meilleure. » Ça sonne ridicule, dis comme ça. Ce l’est, sans aucun doute. Ça te crève le coeur, de repenser à tout ça alors que t’es devenue si douée pour entasser ça dans un coin de ta tête, cacher, out of reach.

« Tu vois, moi, je t’aimais à ce point. » Aimais. Au passé. Oh que ça pince. Oh que ça fait mal alors que tu les sens, les larmes qui te montent aux yeux. Ça fait neuf ans pourtant que le verbe aimer n’a pas été conjugué entre vous, prononcé seulement dans ta tête, murmuré des milliers de fois dans ton esprit quand tu t’es retrouvée dans ses bras, toutes ces fois ou il ne fallait pas. Tu lèves les yeux et pour une fois, tu t’en fous qu’ils soient plein d’eau alors que ton regard s’accroche à celui de Wyatt. « Tu sais, j’ai trouvé mille et une raisons de te mettre tout le blâme sur le dos quand t’es parti. Et je les ai tellement répéter souvent que j’ai fini par me croire. Je sais que ça excuse rien du mal que je t’ai fait et que m’excuser maintenant ne vaut certainement pas grand-chose... » Mais les voilà quand même, les mots que j’aurais dû dire avant. Les mots que je n’aurais jamais dû cacher. Ceux qui auraient peut-être pu changer les choses, entre nous deux. « J’étais jeune, j’étais conne, j’avais pas réalisé que je te perdrais vraiment après ça. Je t’en ai tellement voulu, quand t’es parti à Londres. » Tu souffles doucement, jamais tu n’aurais cru prononcer tous ces mots cette nuit. Jamais tu n’aurais cru prononcer tout ces mots un jour. « Et je sais que je le méritais, et que je méritais pire encore. Je sais pas pourquoi t’es encore là Wyatt. » Tu secoues doucement la tête, elles coulent maintenant les larmes sur tes joues. T’as jamais été aussi honnête avec lui, avec toi-même. T’as jamais franchi cette ligne, cette limite entre vous. Tu sais pas encore comment vous allez faire pour prétendre demain matin. Tu refuses d’y penser. Y’a que le moment présent qui compte en ce moment, dans votre bulle. « Je t’aime, tu le sais ça? » Comment est-ce qu’il pourrait le savoir quand tu hurles constamment le contraire? Quand tu décides d’épouser un autre? Quand tout de ta vie contredit ce fait? Oh mais ne le voit-il pas dans tes yeux quand ce n’est que vous? Oh mais ne l’entend-t-il pas quand il n’y a que vos respirations qui s’entremêlent l’une contre l’autre? Oh mais ne le ressent-il pas dans chacune de tes caresses? Tu le sais qu’il s’en souviendra au matin. Tu le sais qu’il a eu le temps de dégriser depuis le moment où tu es allée le chercher au poste de police. Tu le sais que de reprendre les mots sera impossible,  mais tu les laisses filer. Pour qu’il sache, quand même. « Je vais toujours t’aimer. » que tu souffles comme une finalité entre vous. Une putain de tragédie quand au lever de soleil, il vous faudra faire comme si de rien était.

i love u i'm sorry:
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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptySam 6 Mar - 16:06


« Je suis désolée. »

Ils tournent en boucle ces quelques mots. Ils m’obsèdent tout autant qu’il réveille un sentiment enfoui bien trop profondément depuis des années. Celui que j’avais cadenassé à double tour, jurant d’en avoir jeté la clé, pour ne plus jamais ressentir, ce genre de picotement là. De ceux qui vous rappellent comment on aime, de ceux qui donne de l’importance à tout. Ces mots-là, j’ai longtemps rêvé de les entendre. Seul à l’autre bout du monde, j’attendais un signe, un appel de sa part. J’attendais n’importe quoi pour me prouver que je n’avais pas rêvé les dernières années, qu’emporter par sa fougue elle n’avait juste pas réalisé, mais qu’elle voulait se rattraper. Que l’histoire que l’on c’était construire avait un sens, que tous les plans d’avenirs qu’elle aimait tant pourrait encore se réaliser. Cela n’aurait probablement rien réparer, si elle était venue me les dires avant, ces quelques mots murmurés. Au mieux, la rancœur aurait cessé. Au mieux, j’aurais pu essayer de me construire ailleurs, j’aurais pu trouver la volonté de ne pas plonger en dénigrant le travail passé. Je pourrais supposer des heures durant la fatalité voulant que ces mots-là, je ne les avais jamais entendus, que jamais elle n’avait cherché à savoir où je m’étais enfui. En un claquement de doigts, tout s’était écroulé autour de nous. Elle avait accepté le contrat et je me suis en aller. Telle une ombre, j’ai rasé les murs, demander à ma sœur de récupérer mes affaires et je me suis envolé pour le pays le plus éloigné d’elle. Parfois, aujourd’hui, je me demande bien ce qui m’as pris, de vouloir revenir à Brisbane. Parfois, je réalise à quel point tout ce que l’on cache depuis cinq ans ne fait absolument aucun sens. J’étais revenu avec l’idée de reprendre ma vie en main, avec l’envie de tourner la page une bonne fois pour toutes. Je me pensais intouchable lorsque j’ai atterri en ville après trois ans d’absence. La tête dure, persuader qu’elle ne pourrait plus jamais m’atteindre, persuader de ne jamais avoir à la croiser, persuader que la ville était bien assez grande pour deux. J’avais des ambitions tout autour du ventre avant de la retrouver, avant cette foutue soirée de lancement où elle revenue dans ma vie comme un boulet de canon. Rien n’avait changé, si ce n’est la rancœur et la rage que j’éprouvais désormais à son encontre. Je me suis persuadé la détester, jusqu’à ce nouveau baiser, jusqu’à ce que l’on ne soit plus que nous deux, jusqu’à ce que le désir incontrôlable l’emporte. Elle est revenue bien trop vite la bulle qui nous a toujours protéger. Les habitudes ont suivi sans que l’on n’ait jamais rien demandé. Du jour au lendemain, elle était de nouveau là, omniprésente et transformer en une pire version d’elle-même. À chaque jour qui passe, je jure ne pas supporter la femme qui me fait face. Je hurle si fort pour me convaincre quand en réalité, je retombe un peu plus à chaque fois. Ça ne devait être qu’une nuit, qu’une simple erreur de parcours. Et nous voilà, cinq ans plus tard, briser par les années, abîmées par les mensonges et les disputes. Me voilà, cinq ans plus tard, à enfin recevoir les mots que j’avais si longtemps attendus. Je ne sais plus si c’est une délivrance ou un fardeau supplémentaire. Je ne sais plus si cela relance les sentiments ou amène une conclusion amère. Je ne sais plus. Je me noie dans tout ce qu’elle me donne, perds pied avec ces foutues papillons qui danse encore dès que son regard se pose sur moi, dès qu’elle me touche, dès que je l’embrasse. Le poids semble tout de même bien moins lourd sur mes épaules, alors qu’elle insiste, alors qu’elle souligne la véracité de ses propos. « Je ne mens pas. » Qu’importe ce que voudrait la raison, je reste, bouche bée, ébahie d’une telle franchise de sa part. Alors, elle est désolée et mon monde semble un peu plus léger qu’importe si notre situation reste la pire, qu’importe si rien n’a évoluer et qu’importe si je reste un putain de droguer, incapable de dire non à la prochaine dose qu’elle voudra bien m’accorder. C’est ce qu’elle est devenue Rosalie, ma came. Celle qui me manque au bout de quelques jours, celle dont je ne saurais me passer même si j’ai pleinement conscience qu’elle ne fait que me détruire jour après jours. These violent delights have violent ends.

Les barrières s’abaissent, on range l’artillerie lourde, lorsque pour la première fois en cinq ans, on s’accorde la vérité. Je la lis dans ses yeux la sincérité, je la ressens dans la pression de ses doigts contre ma paume. Elle ne fait pas semblant tant, l’exercice semble lui être insurmontable. Elle essaye sans que je ne comprenne pourquoi. Depuis des semaines, elle veut me repousser et voilà que ce soir, on s’accorde sur la conversation que l’on aurait dû avoir depuis le début. « On savait plus se parler, à ce moment-là. » Un léger rire m’échappe. « A qui la faute ? » Je me souviens de cette période, comme si c’était hier. Un jour, elle était partie chez ses parents et lorsqu’elle est revenue tout était différent. Comme si quelqu’un avait switch un interrupteur et que l’on m’avait pris la femme qui partageait ma vie. Je ne pouvais plus la toucher sans qu’elle ne réagisse vivement en s’éloignant de moi. Elle ne supportait plus que je parle de quoique ce soit sans que cela se termine dans les cris. Je n’ai pas eu le temps de comprendre, pas eu le temps de l’interroger tant tout est aller trop vite. Du jour au lendemain, je suis devenu le pire des connards et je n’avais plus mon mot à dire. « Tu passais ton temps à me reprocher la moindre de mes actions. » Et quand j’ai eu le malheur de passer une soirée avec ma sœur, ce fut le point de non-retour. Bizarrement, trois jours après, j’apprenais pour son bouquin. « Tu voulais plus me parler, parce que tu savais que ça allait arriver. T’as juste espéré que je te quitte avant de l’apprendre. » Elle avait voulu me pousser à bout et bêtement, je suis resté, parce que pour la première fois de ma vie, j’étais réellement amoureux. Pire connerie. « Et puis je voulais pas que tu me laisses gagner, je voulais.. être la meilleure. » Elle. Toujours elle. Il fallait qu’elle soit la meilleure, qu’elle gagne par-dessus tout. Qu’importe si elle avait foutu trois ans de vie commune en l’air, qu’importe si elle avait réduit mon rêve en poussière. Qu’importe, elle avait gagné. Et c’est la colère qui me gagne à nouveau quand elle l’exprime aussi facilement ce désir de toujours vouloir être mieux. « Tu voulais que je m’en aille. » J’étais devenu la compétition de trop quand la maison d’édition a annoncé être intéressé par nos deux œuvres, j’étais devenu la cible à abattre. « Tu te foutais du reste tant que c’était toi. » Dire que je comptais lui demander de m’épouser. Dire que j’allais dire oui à tout ce qu’elle me demandait, tous ses rêves de jeune fille qu’elle voulait réaliser. Dire que j’étais con à ce point, amoureux et aveugle à ce point. « Je la déteste cette Rosalie, là. » Cette version d’elle qui se cache au fond, celle qui a tout détruit.

« Tu sais, j’ai trouvé mille et une raison de te mettre tout le blâme sur le dos quand t’es parti. Et je les ai tellement répétés souvent que j’ai fini par me croire. Je sais que ça excuse rien du mal que je t’ai fait et que m’excuser maintenant ne vaut certainement pas grand-chose... » « Ça n’a plus d’importance. » Le mal est fait depuis si longtemps, il existe de partout, il me colle à la peau. Alors pourquoi j’ai, malgré tout, la sensation d’être un peu plus léger. Pourquoi, je me sens soulager de l’entendre s’excuser ? Pourquoi, hein ?! Je devrais lui en vouloir, je devrais tirer un trait sur tout cela, une bonne fois pour toutes. Et pourtant, son regard, empli de larmes, me serre le cœur. Et pourtant, j’espère qu’il y a plus derrière tout cela, que ses aveux ne sont pas simplement la veine d’un hasard. « J’étais jeune, j’étais conne, j’avais pas réalisé que je te perdrais vraiment après ça. Je t’en ai tellement voulu, quand t’es parti à Londres. » Je t’en ai tellement voulu quand tu n’as jamais cherché à me joindre. « Et je sais que je le méritais, et que je méritais pire encore. Je sais pas pourquoi t’es encore là Wyatt. » Pourquoi je suis là ? Même moi, je ne sais plus vraiment. C’est quelque chose qui ne s’explique pas. C’est pire qu’une addiction, pire que la raison. C’est plus fort que tout. C’est ma main qui vient se poser sur sa joue, c’est mon pouce qui cherche à essuyer ses larmes dans une douceur qui contraste avec tout le reste. C’est ce désir de la protéger alors qu’elle est la seule responsable de la chute. « Je voulais pas être encore là. » que je souffle lentement mon regard plongé dans le sien. Je ne voulais pas, mais tout ne c’est pas dérouler comme je l’avais prévu. « Quoique je fasse, quoiqu’on se dise, tu finis toujours par me manquer. » Et le manque n’est pas supportable. Alors, je reviens ou je la laisse revenir encore un peu. Alors, j’accepte la pire des situations pour aller un peu mieux. C’est dangereux de se laisser aller à ce genre de vérité. C’est s’autoriser à admettre le pire. « Je ne sais pas l’expliquer. » C’est un besoin vital, c’est tout ce que j’ai trouvé pour rester sain d’esprit. C’est tout ce dont j’ai besoin même quand je crie l’inverse, même quand je promets que tout se termine. Et ça m’effraye tout cela.

« Je t’aime, tu le sais ça? » Mes yeux se ferment avec force, alors que ma tête se balance de gauche à droite. Elle n'a pas dit ça. Elle n'a pas dit ça. Elle n'a pas dit ça. Elle peut pas dire ça, pas après tout ce temps, pas après tout le mal que l’on cherche à se faire. Elle n'a pas dit ça. Ma main s’éloigne de sa joue, mes poings se serre. Je voudrais disparaître. Si je ferme les yeux assez forts et que je les réouvre, elle aura disparu ? Ce n’est qu’un rêve, t’as juste trop bu Wyatt. Elle peut pas dire ça, alors qu’elle va en épouser un autre. Elle peut pas dire ça après toutes ses années de silence. « Rosie… » Ne dis pas ça. S’il te plaît, ne me laisse pas encore plus tomber pour toi. « Je vais toujours t’aimer. » « Tais toi. » Mon ton est dur, il tranche avec la vulnérabilité de l’instant. Je peux pas entendre ça, pas maintenant. Pourtant, lorsque mes yeux s’ouvrent à nouveau, Rosalie est toujours là. Les larmes inondent ses yeux clairs et tout ce qu’il reste c’est une sincérité à fleur de peau. « Tu peux pas me dire que tu m’aimes. » Intentionnellement, j’utilise le français, parce qu’elle ne comprendra pas tout, parce que ça me donne quelques minutes de sursis. Parce qu’il ne reste plus que nos deux regards qui se cherche, alors que tout autour c’est le bruit de mon cœur qui se brise que l’on entend en écho. C’est plus simple quand elle ne dit pas ces mots-là. C’est différent quand on ne cause pas sentiments. Désormais, c’est juste une torture, c’est la tragédie qui s’offre à nous. Ce sont nos deux regards qui ne se lâchent plus, ses mots qui résonnent dans tout mon être. C’est l’impulsion qui m’amène à venir capturer ses lèvres des miennes. Un dernier shoot pour la route. J’y laisse tout dans ce baiser, toute mon âme, tout ce que je pourrais lui donner. J’y laisse mon cœur et ma raison avec. Je lui donne tout sans concession. « Je t’aime. » que j’articule à bout de souffle avant de couper court. Avant de reculer. Avant d’en vouloir encore. Je l’aime, c’est un fait. Je l'aime avec tout ce que j'ai. Je l'aime sans pouvoir l'expliquer. Elle nous explose à la gueule cette vérité là. « Mais c’est pas suffisant. » que je tente d’expliquer alors que cette foutue boule dans ma gorge semblé m’étouffer un peu plus à chaque seconde. « Tu vas quand même te marié, pas vrai ? » Ce ne sont que des mots que l’on s’efforcera à oublier. Ce n’était qu’une vérité que l’on se devait d’exprimer, au moins une fois, une dernière ? « Même si je te demandais de me suivre, même après ce qu’on vient de se dire… » que je souffle douloureusement alors que tout fait mal jusqu’à la moindre bouffée d’air, jusqu’à sa main qui ne cesse de retrouver la mienne. « Le deal n’as pas changé. » C’est la limite que je me fixe, c’est se a quoi je dois me tenir, c’est ce que je souligne d’un ton froid et distant. C’est la condition que j’impose. C’est tout ce que je peux offrir après cinq années à n’être que le second choix de madame. Je ne pourrais pas éternellement rester son amant, c’est au-dessus de mes forces. Je finirais par me perdre, je finirais par ne plus être. Dans quelques mois, je devrais tourner la page. Du moment où elle aura dit oui, il ne restera plus rien de Wyatt et Rosalie. « Le choix est tien désormais. » Et je me mords la lèvre alors que mes yeux évitent les siens quand elle pourrait apercevoir un trop plein d’humidité que je ne saurais assumer.

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Message(#) Sujet: Re: i'm staring at the mess i made (craker #3) i'm staring at the mess i made (craker #3) EmptyDim 7 Mar - 5:17


cause i have no right to love you when i chose to walk away
i have no right to need you when i knew what my heart was gonna lose
but i still do
@rhyslewis


« À qui la faute? »

Tu te souviens encore trop vivement de la douleur qui t’avait habité après la fausse-couche. Celle qui t’avait terrassé des jours durant, après. Le reste est devenu flou avec le temps dans ton esprit. Tu te souviens être allée à l’hôpital avec Rory ce jour-là. Tu te souviens avoir passé la nuit chez tes parents, après. Ce n’était pas le plan à la base, tu ne devais que passer la journée à la résidence des Craine. Tu avais prévu demandé à ta mère si elle avait été certaine d’être prête à devenir mère, quand elle était tombée enceinte de Garrett. Peut-être même que t’aurais laissé sous-entendre quelque chose, sans toutefois lui dire directement parce que tu tenais absolument à ce que Wyatt soit le premier à le savoir. Mais ça s’est pas produit comme ça du tout alors que Rory est à ce jour encore le seul à savoir. Après l’hôpital, tu n’avais pas eu le courage de rentrer. Pas le courage de faire face à Wyatt alors que ta bonne nouvelle avait disparu, laissant un trou béant dans ton coeur et dans ton univers. Rory avait essayé de te convaincre pourtant. Tu te souviens encore trop bien de toute la sagesse dont il avait fait preuve cette journée-là, du haut de ses vingt ans, à répéter sans cesse que tu devrais parler à Wyatt, qu’il pourrait être là pour toi, que t’avais besoin de lui. Au lieu de ça, t’es restée quelques jours chez tes parents, prétextant des raisons toutes plus nulles les unes des autres qui t’empêchaient de revenir à votre appartement avec Wyatt et quand t’es finalement rentrée, tout avait changé. Toi, t’avais changé. T’étais amère et froide, colérique et blessée sans pourtant lui dire quoique ce soit. Tu refusais qu’il te touche, tu cherchais la chicane à chaque conversation, tu attaquais sans raison et ça te tord le coeur de réaliser qu’il se souvient de tout ça, lui aussi. Qu’il garde de vos trois ans les pires souvenirs possibles, ceux qui sont venus entachés ce qui aura été trois ans d’amour parfois brutal oui, mais pur et doux aussi, à votre manière.

À toi la faute, évidemment.

« Tu passais ton temps à me reprocher la moindre de mes actions. » Tu échappes un autre soupir, retient toujours le moindre commentaire parce que tu sais que tu ne peux pas, que tu n’as pas le droit de changer sa vision de ses semaines qui ont mené jusqu’à votre perte. Tu prends le blâme comme tu ne l’as jamais pris auparavant et tu te convaincs une fois de plus que c’est pour le protéger lui du mal qu’il ressentirait, si lui aussi savait, pour la fausse-couche. Parce que comme beaucoup d’autres chapitres de votre histoire, c’est trop peu trop tard que de partager ça avec lui. « Tu voulais plus me parler parce que tu savais que ça allait arriver. T’as juste espéré que je te quitte avant de l’apprendre. » Tu te retiens de le contredire. Il a rien compris, il peut pas comprendre et c’est mieux comme ça. « Je me disais que ça ferait peut-être moins mal comme ça.. » que tu mens finalement, parce que t’avais rien prémédité du tout, t’avais pas prévu ce que t’as fait. Le sabotage et la compétition et les horreurs que t’as dit sur lui, pour t’assurer la chance d’être publiée, c’est pas quelque chose à quoi tu as longtemps pensé avant d’agir, au contraire. Ça s’est fait sans même que tu ne réalises ce que tu étais en train de faire. Un instinct de survie, l’animal blessé qui s’accroche à la première opportunité. T’as fait des choix horribles, tu le sais ça, tu le lis partout sur son visage. « Tu voulais que je m’en aille. » Je savais plus comment te garder. « Tu te foutais du reste tant que c’était toi. » J’ai jamais su faire autrement. « Je la déteste cette Rosalie, là. » Oh moi aussi, si tu savais. « Et s’il restait qu’elle? » que tu ne peux t’empêcher de demander, dans un murmure alors que tu ne sais plus faire la distinction entre celle que tu étais, celle que tu voulais être et celle que tu es vraiment. Les images et les actions s’entremêlent dans ta tête et tu t’y perds et tu t’en veux tellement de ne pas être, de ne plus être celle qu’il aimait autrefois. Tu te fais croire constamment que c’est mieux comme ça, que tu vis ta vie de rêve, que t’es bien, que t’as réussi, que t’as tout ce que t’as toujours voulu. Et il est certainement là, le pire mensonge de tous alors que sous tes yeux se trouve tout ce que tu as toujours voulu mais ce que tu ne te permets plus depuis si longtemps déjà.

« Ça n’a plus d’importance. » C’est du passé. Les mots et les excuses n’effacent rien, tu le sais trop bien. Mais tu les laisses quand même filer les mots et les tentatives d’explications parce que t’es plus en mesure de les retenir plus longtemps. Parce que la porte s’est ouverte et tu ne peux faire marche-arrière, tu ne sais pas comment. Parce que c’est un poids qui se libère malgré tout, d’une certaine façon. Une culpabilité que tu te permets de ressentir pour la première fois devant lui, culpabilité qui ronge depuis longtemps derrière le rideau de ce que tu oses lui montrer normalement. Tu souffles quand sa main vient se poser sur ta joue et il y a tes doigts qui viennent s’imposer sur les siens alors que tu laisses ton visage tomber contre sa paume. Tu t’es jamais considérée comme une fille fragile, mais là, tous tes morceaux pourraient s’effondrer à ses pieds tellement tu te sens vulnérable dans l’instant. « Je voulais pas être encore là. » Il voulait pas mais il est encore là. Il a continué de venir comme tu as continué de le chercher, mois après mois, année après année même quand vous saviez que c’était la pire chose à faire, que la sensation de se retrouver serait éternellement suivi de la douleur de se perdre, encore et encore. « Quoique je fasse, quoiqu’on se dise, tu finis toujours par me manquer. » Et elle tremble un peu plus tes lèvres. Et elles coulent un peu plus tes larmes alors que vos regards sont toujours plongés l’un dans l’autre. « Je ne sais pas l’expliquer. » « Moi non plus. » Parce qu’il sait au fond, que c’est pareil pour toi. Que toutes les insultes et toutes les blessures du monde ne sauraient te garder loin de lui éternellement. Alors comment est-ce que vous pouvez encore croire que ton mariage sera l’antidote à vos besoins compulsifs? Tu le sais que l’effet Wyatt ne diminuera pas du jour au lendemain, 4 décembre ou pas. Et tu ne sais pas encore comment tu vas survivre à la coupure, même si tu sais qu’elle est nécessaire. Ce n’est pas aujourd’hui, ce n’est pas maintenant, ce n’est pas important. Il y a encore tellement de choses à dire, ou plutôt bien peu à dire, mais d’une importance sans pareil. Les seuls mots qui comptent vraiment, à la fin de l’histoire.

Alors ils sont là, les trois mots qui veulent tout dire. Ces trois mots conjugués au présent et non pas au passé comme il vient de te les offrir. Parce que ce n’est pas terminé dans ton cœur. Ce n’est pas une histoire du passé. Tu n’arrives pas à voir le jour où tu ne ressentiras pas cette tempête d’émotions pour Wyatt. Alors tu dis tout, tu ne retiens plus rien. Ses yeux se ferment et tu sais que ça fait mal à entendre autant que ça fait mal de le dire. Quand est-ce qu’un sentiment aussi pur que l’amour est devenu synonyme de torture pour vous? Depuis quand est-ce que sa puissance vous blesse plutôt que de vous faire du bien? « Rosie... » T’es pas capable de t’arrêter, t’as besoin d’aller au bout de ton idée, au moins une fois, une dernière fois. Parce que tu le sais trop bien qu’une occasion comme celle-là ne se reproduira pas entre vous. Que les murs vont revenir, plus hauts et plus forts que jamais alors que la réalité restera la même, que l’extérieur ne perdra pas de sa cruauté. « Tais-toi. » Et ils sont cruels aussi les mots qui traversent ses lèvres alors que les larmes continuent de couler silencieusement sur tes joues. Il est cruel le regard qu’il te lance alors que tu t’accroches à lui comme jamais auparavant. T’as peur de te noyer dans la tempête s’il ne te retient pas. T’as peur de plus jamais pouvoir ressentir tout ça pour qui que ce soit. Le sait-il que l’affection que tu portes pour Lachlan n’a rien à voir avec l’amour que tu as pour lui? Non, bien sûr que non, pourquoi est-ce qu’il le saurait alors que tu ne lui offres jamais rien? « Tu peux pas me dire que tu m’aimes. » Il triche en choisissant de souffler ces mots dans la langue de Molière alors que tu peines à comprendre exactement ce qu’il essaye de te dire. C’est son regard qui trouve le tien qui te parle plus fort que jamais alors que tes yeux ne quittent pas les siens et que tu te perds dans tout ce que tu y lis jusqu’à ce que ses lèvres viennent trouver les tiennes dans un baiser qui te transporte. Le genre de baiser qui donne tout et qui prend tout à la fois. Le genre de baiser qui efface le reste du monde pour ne laisser que des bribes de vous. « Je t’aime. » Et il s’emballe ton cœur alors qu’il laisse filer les mots à son tour et tu ne peux t’empêcher de venir chercher ses lèvres à nouveau, dans un baiser tout aussi destructeur que le précédent. Si c’était un film romantique, la scène se couperait ici et maintenant. On pourrait faire croire à un happy ending où les protagonistes se retrouvent à nouveau, pour de vrai et se donnent une nouvelle chance. La réalité elle toutefois, est bien plus bordélique et beaucoup moins belle.

« Mais c’est pas suffisant. » Tes yeux se baissent légèrement alors que tu n’oses pas nier ni affirmer cette phrase. Votre bulle semble finalement sur le bord d’éclater partout autour de vous et il n’y a plus de façades derrière lesquelles se cacher, se camoufler. Vous vous prenez les éclats de vos vérités en pleine figure, et ils sont immenses, les dégâts causés. « Tu vas quand même te marié, pas vrai? » Tu prends une longue inspiration, relève le regard alors qu’à ça, tu hoches doucement la tête, incapable de répondre avec un mot à cette question qui te tord le cœur sans bon sens. Elle est où l’alternative après tout? Un peu de vérité et des je t’aime ne peuvent pas tout réparer après tout, même s’il y a cette infime partie de toi qui aimerait tant y croire. « Même si je te demandais de me suivre, même après ce qu’on vient de se dire... » « Tu me le demanderais, vraiment? » Il tire sur les ficelles de ton coeur, celles qui sont fragiles, celles qui ont encore ne serait-ce qu’un peu d’espoir. Mais aussi belle que puisse sembler l’idée maintenant, tu sais que c’est impossible. Tu sais que tu n’aurais pas le courage de le suivre. Pas la force de laisser derrière cette vie pour laquelle tu as tout donner, pour laquelle tu as tant sacrifier, quoiqu’il puisse en dire ou en penser Wyatt. C’est que tu t’es perdue en chemin, dans les neuf dernières années et qu’il ne reste plus grand chose de celle qu’il a autrefois aimé si fort. Il l’a dit après tout, il déteste la Rosalie qui prend tout et toi, tu sais plus faire autrement, tu sais plus être une version de toi qui ne l’horripile pas. « Le deal n’as pas changé. » Et il ne changera pas. Ni de son côté, ni du tien. Tu vas te marier et ce sera la fin. Tu vas lui dire oui, à Lachlan, et Wyatt va disparaître. Tous les je t’aime du monde, en français ou en anglais ne peuvent pas changer ces faits. Alors pourquoi est-ce que ça te transperce le cœur plus que jamais d’y penser? Alors pourquoi est-ce que les larmes coulent plus rapidement sur tes joues? Pourquoi est-ce que tu retiens des sanglots dans le fond de ta gorge? Tes mains sont venues retrouver les siennes alors que tu ne peux te défaire de ce contact si simple et pourtant essentiel. Contact qui te porte au travers de cette tempête qui vous achève, qui brise tout sur son passage. « Le choix est tien désormais. » Tu secoues la tête, alors qu’il y a un sanglot, un seul qui se fait entendre alors que son regard se fait de plus en plus loin du tien et que toi, tu peines à garder la tête haute. « C’est pas si simple. Ça suffit pas. Tu l’as dit toi-même. » Ça suffit pas de s’aimer pendant plus d’une décennie. Ça suffit pas de s’accorder un sursis de vérité au milieu d’une guerre qui dure depuis trop longtemps. Ça suffit pas de vouloir, pas cette fois. Si ce n’était que lui et toi, peut-être. Peut-être que vous pourriez vous retrouver. Peut-être que vous pourriez apprendre à vous aimer correctement, pour une fois. Mais l’extérieur est là et il est cruel, le monde qui vous entoure. Vos familles, vos quotidiens, vos futurs qui sont opposés, plus qu’ils ne l’ont jamais été. Des variables inchangées que vous êtes obligées de considérer. « La suite de notre histoire, c’est pas "elle brise ses fiançailles, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants", pas vrai? » Cette histoire, votre histoire, elle n’a pas de fin heureuse, vous le savez tous les deux. Et pourtant. Si tu le sais au fond de toi que ce n’est pas ça, t’aurais presque envie de le supplier, de lui demander de te convaincre que ça pourrait l’être, si vous le voulez vraiment. Mais la bataille a été trop longue et trop douloureuse et autour de vous ne git que les restants de ce qui aura autrefois été le grand amour, ça, t’en es persuadée. « On peut rien construire sur un champ de mine. » Et c’est tout ce qu’il reste de vous. Tu te mords les lèvres alors que tu cherches son regard une fois de plus, au travers de toutes tes larmes et tes doigts viennent déplacer une mèche de ses cheveux collée sur son front. « Mais dis-le moi encore une fois. Juste ce soir. » C’est à ton tour de le supplier alors que t’as besoin de l’entendre encore et encore jusqu’au levé du soleil s’il faut, pour ne jamais plus oublier à quel point les mots sont beaux lorsqu’ils filent de ses lèvres à lui.

Réécrivons la fin encore un peu.
Pendant que la nuit est toujours nôtre.


this is not the end i promise:


Dernière édition par Rosalie Craine le Dim 7 Mar - 22:09, édité 1 fois
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