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 PTSD is the new PMS (Alfie)

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Cecilia Barker
Cecilia Barker
la sans-un-sou
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Présent
ÂGE : 34 ans (24.05.89)
SURNOM : CeCe, plus ususel que Cecilia - Javotte lui sied plutôt bien
STATUT : Célibataire. It's not about the money, money, money...mais si en fait.
MÉTIER : Serveuse au rabais au DBD
LOGEMENT : #406 montague road - west end. Glow up : le nouvel appart. Glow down : Finnley en colocataire.
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POSTS : 1047 POINTS : 0

TW IN RP : age gap, chantage
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : A réussi l'exploit de passer d'héritière millionaire égocentrique et hautaine à serveuse de bas étage et sans le sou...égocentrique et hautaine (on ne change pas une équipe qui gagne) - A bien l'intention de retrouver son ancien statut sans l'aide de personne (surtout pas d'un homme) mais les coups bas et les trahisons restent évidemment acceptés et recommandés - Elle le cache bien, mais elle peut être une bonne amie avec les gens en qui elle a confiance (peu de personnes donc) - Son guilty pleasure ? La country. Une information qu'elle ne dévoile sous aucun prétexte.
RPs EN COURS : Millie #1 - Gaïa #1 - Siham #1 - Heath #2 - Diego #2 - Kieran - Finn #2


RPs TERMINÉS : Celyn #1 - Diego #1 - Heath #1 - Javotte&Anastasie #1 - Finn #1

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Ninaze - Greta


AVATAR : Brianne Howey
CRÉDITS : ssoveia (avatar), endlesslove (sign) katesgifs (gifs)
DC : none
INSCRIT LE : 07/04/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t49610-look-damn-good-in-the-dress-zipping-up-the-mess-cece
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Message(#) Sujet: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyMer 17 Mar - 20:50



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

Maze avait dû se faire violence pour ne pas rester à comater au fond de son lit. Cela avait déjà été son activité principale de la journée et son cerveau -peu compatissant avec son état d’esprit du jour- n’avait cessé de lui répéter qu’elle pourrait au moins faire quelque chose de son samedi soir. Cela faisait plusieurs mois qu’elle était revenue à Brisbane maintenant, et si certains jours elle parvenait à se convaincre sincèrement du fait que sa situation s’était améliorée et qu’elle commençait à aller mieux et à remonter la pente, d’autres jours lui donnaient l’impression de la redescendre pour aller s’écraser à pleine vitesse contre un mur qui l’attendait bien sagement et fidèlement à chaque nouvelle rechute. Son samedi faisait partie de ces jours-là. Elle se revoyait encore quelques mois auparavant, à laisser les larmes couler silencieusement sur ses joues, assise à même le sol dans un coin de sa chambre à se confronter à des souvenirs qu’elle ne parvenait pas à effacer de sa mémoire. Mais cela faisait un moment qu’elle n’avait plus de larmes à verser. Les réparties cinglantes, l’humour douteux et la motivation qui la caractérisaient habituellement laissaient place à une profonde apathie qu’elle accueillait maintenant comme une vieille amie qui lui rendait visite bien trop souvent à son goût. En de rares occasions, elle parvenait à la mettre à la porte et à se ressaisir, mais la majeure partie du temps elle ne pouvait que se résoudre à la laisser entrer et à attendre qu’elle daigne bien repartir pour lui rendre un semblant de vie normale. Maze se rendait bien compte qu’elle changeait de comportement et d’état d’esprit du jour au lendemain sans explication, tout comme elle était parfaitement consciente du fait qu’il lui arrivait de ressentir une tempête de sentiments exacerbés un jour, et un vide sidéral le lendemain. Cela faisait longtemps qu’elle avait abandonné toute idée de stabilité.
Elle ne ressentait strictement rien ce soir-là. Et elle ne voulait rien ressentir. Mais elle était néanmoins parvenue à trouver la force de sortir de son lit pour enfiler des chaussures et une veste et sortir prendre l’air. Elle n’était pas persuadée que cela lui ferait du bien, mais elle aurait au moins la conscience tranquille en ayant l’impression d’avoir tenté de faire quelque chose de sa journée. A peu près. Vide de sentiments, vide de toutes pensées, elle sillonnait les rues le regard perdu dans le vague, observant les commerces à côté desquels elle passait sans véritablement les regarder. Jusqu’à ce que l’un d’eux finisse malgré tout par attirer son attention. Un bar. Un simple bar. Maze s’était figée presque instantanément face au bâtiment. Elle n’était pas rentrée dans ce type d’établissement depuis son enlèvement. Pas toute seule tout du moins. Elle ne se rappelait que trop bien que c’était à cause d’un simple et stupide verre qu’elle n’avait pas suffisamment surveillé que quelqu’un était parvenu à la droguer. Et même si les probabilités pour que cela se reproduise alors qu’elle faisait maintenant excessivement attention à tout ce qu’elle ingurgitait étaient infimes, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que cela restait une possibilité malgré tout. Après tout, elle était diabétique et s’était faite enlever…les statistiques habituelles ne jouaient pas vraiment en sa faveur. Elle avait un don pour défier tous les pronostics.
Mais ce soir-là, le bar semblait lui lancer un défi provocateur et malsain. Elle en avait assez de vivre dans la peur permanente que quelque chose tourne mal. Elle ne pouvait pas attendre d’avoir sans cesse quelqu’un à ses côtés pour s’assurer qu’elle était en sécurité. C’était avec cette idée fermement ancrée dans sa tête qu’elle avait passé la porte de l’établissement d’un pas déterminé. Là au moins sa journée lui paraitrait effectivement un minimum rentabilisée. Elle alla s’installer à une table dans un coin, très légèrement à l’écart des autres, avant de commander une consommation. Son regard balaya ensuite la salle, scrutant chaque visage, essayant de détecter un potentiel danger, examinant les sorties qui s’offraient à elle. Attrapant le verre que le barman venait de déposer sur sa table, elle secoua finalement sa tête en soupirant en se rendant compte de ce qu’elle était en train de faire et de la paranoïa qui l’habitait. Pourquoi se trouverait-elle dans un bar, seule, précisément le soir où une catastrophe allait se produire ? Les pronostics étaient une nouvelle fois-là pour la contredire. Des bruits de tabourets qui tombaient et des éclats de voix se firent soudain entendre derrière elle. Des clients trop alcoolisés menaçaient vraisemblablement d’en venir aux mains. Des gens s’étaient déjà amassés autour d’eux pour tenter de les stopper mais cela ne résultait qu’en un attroupement inquiétant et animé. La réaction de Maze ne s’était pas faite attendre. Au premier tabouret tombé, elle avait sursauté. Aux cris qui avaient suivi, c’était son verre qui lui avait échappé des mains pour venir répandre son contenu sur la table en bois. La brune était maintenant debout à observer la scène qui se déroulait beaucoup trop proche d’elle. Elle paniquait et était incapable de réfléchir correctement. Où étaient les sorties qu’elle avait repérées tout à l’heure ? Elle n’avait qu’une envie : partir en courant. Pourtant ses jambes semblaient figées, elle était littéralement tétanisée par la situation. Se retrouver au milieu d’une foule avait déjà tendance à mettre ses nerfs à rude épreuve. Se retrouver au milieu d’une foule alcoolisée et violente finissait de l’achever. Elle n’était même plus en mesure de se dire que la prochaine fois -si prochaine fois il y avait- elle resterait au fond de son lit.

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Spoiler:


Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.




Dernière édition par Maze Crawley le Dim 22 Aoû - 20:21, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyMar 6 Avr - 18:59



@MAZE CRAWLEY & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ so for a while things were cold, they were scared down in their holes, the forest that once was green was colored black by those killing machines.

Il n’est pas parti.
Il n’a pas pu partir.

Ce jour-là, à l’aéroport, à quelques minutes de l’embarquement, il n’a pas été en mesure de monter dans cet avion supposé signifier un nouveau départ. Au contraire, c’est un retour en arrière qui s’est opéré, alors même qu’il n’attendait qu’une chose : fuir cette ville qui lui a apporté tant de problèmes depuis qu’il a reposé le pied sur le sol australien. Les derniers mois ont marqué un ménage dans son entourage, comme une façon de leur signifier que cette fois-ci, il ne reviendrait pas et qu’il ne fallait plus l’attendre. L’oublier, dans un sens. Mais s’il peut forcer les autres à en faire ainsi en disparaissant de leur vie, il ne peut mettre au placard ces images qui se sont rappelées à lui à quelques minutes seulement de quitter le pays. L’embuscade, les cris, l’enlèvement, les coups, la captivité, les morts, les semaines de soins intensifs, les mois de rééducation. Alfie a passé deux longues années à prétendre que ça ne l’a pas impacté, qu’il est bien plus fort que ça et que le simple fait de ne pas avoir peur de la mort est une raison suffisante pour ne pas se laisser bousculer par le fait de l’avoir vue d’aussi près. À un détail : elle ne lui fait pas peur quand les conditions sont maîtrisées par lui-même, ce qui n’a pas été le cas lors de ce terrain. Il n’a rien pu contrôler ; des gestes de ses bourreaux à la mise à mort de ses collègues devant ses yeux – il n’a pu que fermer ceux-ci sur le moment. Et pourtant, une fois revenu, supposément en sécurité, il n'a pas pu s’autoriser à les fermer – les images reviennent, toujours. Elles accompagnent chaque minute de son quotidien, de son réveil à ses (vaines) tentatives de trouver le sommeil. Elles accompagnent un bruit de pétard dans la rue, les balades en forêt qu’il doit à Anabel, la vision de son dos lacéré qui ne cicatrisera jamais correctement, les travaux écrit en compagnie de Hugh qu’il défend désormais sans le principal concerné, les espaces clos dans lequel il doit rester sans possibilité de quitter les lieux, l’odeur de la pluie et d’un feu de fortune, ... La liste est interminable pour toujours le même résultat : il ne peut plus fermer les yeux. Il n’ose plus, il n’y arrive plus, il ne le veut plus.

Tu es en sécurité, ici. C’est ce qu’on lui a répété à son retour, c’est ce que le personnel médical a mis en application, c’est ce que Jules lui a prouvé jour après jour, au point où il a effectivement lâché sa garde petit-à-petit, au point de considérer que, peut-être, ils n’avaient pas tort. Qu’à défaut de pouvoir fermer les yeux, il pouvait au moins s’autoriser à vivre. Et lorsqu’il a commencé enfin à y reprendre goût, il a fallu que quelqu’un s’empresse de lui en faire passer l’envie. Vivre n’a alors plus été une option, mais survivre est devenue une nécessité. Et si cette seconde agression a été bien moins violente que celle subie à l’étranger, ses conséquences ont été bien plus désastreuses : elle a réanimé les précédentes, jamais totalement assumées, ni même exprimées, tout en mettant en évidence qu’il n’est pas plus en sécurité chez lui qu’à l’autre bout du monde. La découverte de l’identité de son agresseur, en la personne de son meilleur ami, a fini par achever Alfie de faire des efforts et de s’accrocher à cette stabilité supposément réconfortante et sécurisante. Elle n’a plus de sens ; alors à quoi bon tenter de la maintenir ? Il a éloigné ses proches, il est retombé dans ses vieux travers, il n’aspire plus qu’à quitter cette ville de malheur et à ne jamais revenir, pour se saborder sans aucune honte, en ne comptant que sur la seule personne qui sera toujours à ses côtés : lui-même.

Mais il n’a pas pu partir.
Il le voulait plus que tout, ce n’est pas la question. Il n’a simplement pas pu.

À l’entente du dernier appel, il aurait dû songer à tout ce qu’il s’apprêtait à quitter ; il n’a pensé qu’à tout ce qu’il pourrait retrouver. Et si la situation se répétait ? Et si leur place était à nouveau menacée ? Et si son travail était un facteur suffisant pour s’en prendre à lui ? Ce ne sont pas les visages de Jules, Anabel ni même ses parents qui se sont imprégnés dans son esprit, c’est celui, inerte, de Hugh, c’est celui, haineux, du type qui a pressé la détente devant lui, ce sont ceux, inquiets, des autorités qui l’ont retrouvé, c’est le sien, traumatisé, qu’il croise quelques fois dans le miroir. Ses pas ne l’ont alors pas guidé jusqu’au sas qu’il devait emprunter, mais jusqu’aux toilettes où il a fui pour y rendre le contenu de son estomac entre deux respirations saccadées. Il a été aussi réactif qu’il avait l’impression d’être inerte, son cœur tambourinant dans sa poitrine alors que ses poumons, eux, ne semblaient plus être capables de fonctionner correctement. Il a eu mal à la gorge et à la tête à force d’essayer de gagner de l’air alors que, paradoxalement, il n’arrêtait pas d’en expulser à un rythme effréné. Ses muscles s'étaient tendus, sa conscience égarée quelque part entre le passé et le présent, incapable de prendre connaissance du lieu où il a disparu pendant quelques secondes, les deux se mêlant dans un souvenir qui a tout d’une anticipation. L’appel s’est alors terminé, son téléphone a sonné de nombreuses fois en peu de minutes, l’avion est parti et c'en était fini. En un claquement de doigts, en une crise d’angoisse, il a piétiné tout ce pour quoi il a travaillé depuis des mois et probablement sa carrière toute entière quand il a fallu justifier d’une désertion aussi inattendue.

Il ne l’a pas vraiment fait. Il a prétexté une urgence familiale de dernière minute, laissant planer le doute quant à savoir qui de son père ou sa mère il s’apprêtait à enterrer – tout en sachant que les deux se portent comme des charmes. Il a donné son congé le temps d’un semestre, dans la précipitation, en sachant qu’il a ainsi bousillé toutes ses chances d’être promu professeur associé, autant que ses chances d’être à nouveau convié un jour au travail de terrain alors que ça a toujours été sa seule raison d’exercer, sa seule raison de vivre et que cette dernière bribe de volonté venait d’être jetée aux ordures comme un vulgaire détritus sans importance alors qu’il y a consacré sa vie. Le constat est amer ; mais il n’a pas pu. Il n’a pas pu et au-delà d’une carrière de plus de dix ans qui prend l’eau en dix minutes, c’est une fragilité masquée depuis presque trois ans qui lui explose à la figure. Et comme à chaque fois que les choses explosent sans qu’il ne le veuille, la solution miracle lui semble toute trouvée. C’est également plus de dix ans de sobriété qui s’envole, mais ce constat est peut-être le plus acceptable, parce que c’est aussi plus de dix ans d’envies réprimées qui s'exprime enfin.

Alors il n’a pas pu partir.
Une fois la porte de ce bar passé, il n’a pas pu partir. Il n’y a plus cette voix dans un coin de sa tête qui lui souligne de la mauvaise idée de la chose, de la tentation que cela représente, du danger dans lequel il plonge volontairement; parce qu’il ne voit plus les choses ainsi. C’est une certaine liberté qu’il exprime, c’est surtout une envie d’aller mieux, dans le fond et peu importe s’il faut passer par le contraire pour y arriver. Il n’est pas parti et il n’exprime aucun regret, alors qu’il se serait flagellé un an auparavant pour ne serait-ce avoir osé commander un seul verre d’alcool.
Il n’en est qu’au troisième, ce qui n’est pas beaucoup même après des années d’abstinence – c’est comme le vélo, il faut croire, ça ne s’oublie pas. Comme la facilité avec laquelle il a avalé son premier comprimé trois heures auparavant, signifiant qu’il sera bientôt pour lui d’enchaîner sur le suivant s’il veut que les effets ne s’arrêtent jamais. Ils ne doivent pas s’arrêter et l’effet de bien-être qu’il ressent ne masque pas toute la douleur, mais a le mérite de le faire résister à la fatigue.  
Et l’euphorie provoquée par l’artifice ne manque pas de le faire rire à outrance quand deux coqs semblent prêts à se battre pour une sombre histoire de... de quoi, au juste ? Il n’en sait rien, Alfie, n’attendant que le moment où ils passeront aux choses sérieuses, son regard qui glisse d’un éméché à un autre ; pour finalement s’arrêter sur la jeune femme derrière eux. Il la reconnaît aisément pour l’avoir côtoyée à quelques reprises ; et  c’est sans aucune hésitation qu’il fait les quelques pas qui le séparent de Maze avec un franc sourire sur les lèvres, alors qu’il débute par « tu mises sur lequel ? Je suis sûr que le petit a l’air intello est plein de... » Surprises. C’est le cas de le dire, alors que son regard ne reconnaît que trop bien l’expression reconnaissable dans le regard pourtant vitreux de Maze et que le sien s’arrête sur ce verre désormais éparpillé sur la table, sur le silence dont elle fait preuve, sur cette veine dans son cou qui traduit de la tension de ses muscles, de ses yeux légèrement écarquillés qui démontrent de la panique. Il n’a pas signé pour ça, il n’est pas là pour prendre en charge la jeune femme, pourtant il ne peut pas détourner les talons, parce que cette situation est bien trop familière. Il voudrait le nier, mais il n’y arrive pas alors qu’il fronce ses sourcils. « Maze ? » Il l’interpelle, claquant des doigts devant son nez, tandis que sa silhouette se place devant elle, barrant la vision des deux ivrognes prêts à en découdre ; et soudainement il ne se souvient même plus de leurs têtes ni de leur existence, tout simplement.
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Cecilia Barker
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyLun 3 Mai - 19:58



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

La panique tordait les traits de son visage. Pourtant, Maze ne bougeait pas d’un centimètre. Pour les gens extérieurs, elle devait sembler effrayée mais néanmoins absorbée par la scène qui se déroulait devant ses yeux. Pourtant il n’en était rien. Elle percevait les mouvements et l’effervescence autour d’elle, les cris et les éclats de voix parvenaient bien à ses oreilles, mais c’était de toutes autres images que celles du bar qui défilaient dans sa tête. Des images qu’elle passait chaque misérable seconde de sa vie à tenter d’enfouir le plus profondément dans sa mémoire à défaut de pouvoir les effacer définitivement. Les semaines qu’elle avait passées attachée dans un lieu sombre et insalubre, sans savoir où elle allait, sans savoir si quelqu’un la cherchait. Toutes les fois où elle avait du donner le change et laisser croire qu’elle avait le diable au corps, se débattant violemment et empêchant quiconque de la toucher pour l’emmener ailleurs, alors même que d’autres femmes autour d’elle ne trouvaient pas la force d’en faire autant et se laissaient emmener pour ne revenir que des heures plus tard, le regard plus vide que jamais et toute trace d’espoir de sortir de là semblant définitivement les avoir abandonnées. C’était ces images là qui s’imposaient à elle dès que quelqu’un élevait un peu trop la voix où qu’elle ressentait un stress soudain. Maze n’avait jamais été du genre à paniquer et à perdre ses moyens. Bien au contraire, son ancien travail lui imposait de garder son sang froid en toute circonstance afin de pouvoir faire face à n’importe quel problème de dernière minute. Cette compétence dont elle était pourtant si fière à l’époque semblait l’avoir complètement abandonnée à présent. Elle avait quelques fois des sursauts de prise de conscience qui lui permettaient de se ressaisir l’espace d’un instant, d’outrepasser ce que sa peur et son anxiété lui dictaient pour tenter d’aller mieux et de retrouver un semblant de ce qu’elle avait pu être avant toute cette histoire. C’était d’ailleurs précisément ce sursaut qui l’avait amenée dans ce bar ce soir-là. Tout comme c’était maintenant sa peur et son anxiété qui venaient de violemment reprendre le contrôle. « tu mises sur lequel ? Je suis sûr que le petit a l’air intello est plein de... » Son esprit était partagé entre de sombres souvenirs et l’élaboration approximative de plans pour tenter de prendre la fuite le plus rapidement possible. Tant et si bien qu’elle n’avait prêté aucune attention à ces mots qui lui étaient destinés. La brune n’avait pas remarqué la présence d’Alfie près d’elle. Son champ de vision était toujours focalisé sur la scène qui se déroulait devant elle ; Maze était incapable de s’en détacher. Avait-elle donc perdu toute trace d’instinct de survie ? N’importe quelle personne sensée se sentant en danger aurait pris ses jambes à son cou, ou se serait au moins écartée. Elle, de son côté, était tout simplement paralysée et incapable de bouger un orteil. On avait connu mieux pour s’en sortir ; Maze n’avait plus qu’à espérer ne jamais se retrouver face à un lion au milieu de la savane africaine. Quoi qu’elle ne doutait pas du fait qu’elle ferait certainement un délicieux repas pour le fauve, il fallait voir le côté positif des choses. « Maze ? » Premier son de cloche qui sembla la ramener quelque peu dans le moment présent. « Que… » Son regard fit brusquement le point sur les doigts qui venaient de claquer sous son nez, la faisant instantanément reculer d’un pas en arrière en réaction. A quel moment quelqu’un avait-il pu s’approcher à ce point d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive ? Les traits de son visage et son expression semblaient maintenant partagés entre une anxiété grandissante et une profonde incompréhension quant à la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle était revenue très brutalement à la réalité du bar, la démarche d’Alfie ayant eu le mérite d’effacer les images qui se succédaient de manière macabre dans sa tête. Et s’il avait eu la bonne idée de se déplacer de telle sorte à cacher la bagarre qui avait débuté toute cette histoire, Maze ne semblait pas plus rassurée pour autant. Son regard était ancré dans celui du brun et pourtant elle était incapable de le reconnaître. Les neurones de son cerveau prenaient tout leur temps à se connecter. Sa voix : elle la connaissait. Et il savait vraisemblablement qui elle était aussi puisqu’il connaissait son nom. Ce visage : elle l’avait déjà croisé à plusieurs reprises. Réfléchis, Maze.
Ses lèvres étaient entrouvertes depuis de longues secondes maintenant, sans qu’aucun mot ne s’en échappe. Elle avait l’impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine tellement il s’était emballé au moment où cette silhouette était apparue devant ses yeux sans crier gare. Et en même temps qu’elle commençait à y voir plus clair et à assembler les pièces du puzzle, sa respiration se calmait à son tour. Elle inspira puis expira profondément pour remettre de l’ordre dans ses idées. « Alfie. » Evidemment qu’elle le connaissait ; elle l’avait croisé à plusieurs reprises lors des concerts des Street Cats dont elle s’était évidemment fièrement auto-proclamée groupie ultime auprès d’Anwar. Les traits de son visage se détendirent enfin, sans pour autant effacer complètement l’anxiété qui l’habitait. Elle réalisait petit à petit à quel point son comportement devait paraître étrange et se demandait déjà comment elle allait pouvoir sauver les apparences. Avec un peu de chance, Alfie aurait déjà eu l’occasion de réaliser par le passé qu’elle pouvait se montrer parfois excentrique, et toute cette situation ne le surprendrait pas plus que ça. Toute excuse, aussi lamentable et peu convaincante soit elle, était bonne à prendre. « Je…excuse-moi, j’étais perdue dans mes pensées. » Lamentable et peu convaincant disait-on, mais elle était incapable de trouver mieux pour l’instant. Son cerveau n’était pas encore en état de fonctionner à plein régime. Les premiers mots d’Alfie lui revinrent vaguement en mémoire. N’ayant pas été au summum de la pleine conscience à ce moment-là, elle n’était même pas certaine qu’il les ait bien prononcés, mais elle était prête à tenter le tout pour le tout pour détourner la conversation et paraître aussi normale que possible. « Hum, oui le petit à l’air intello a effectivement l’air de pouvoir prendre le dessus. » La vérité était qu’elle n’en savait strictement rien. Il aurait bien pu se retrouver face à un The Rock ambulant prêt à l’aplatir dans la minute qu’elle ne l’aurait pas remarqué. Maze était incapable de décrire, même de manière évasive, les deux hommes qui étaient à l’origine de toute cette histoire. Chacun de ses muscles était encore tendu sous le coup du stress et elle jugea bon de relâcher quelque peu ses épaules pour essayer de ressembler à autre chose qu’à une corde de guitare sur le point de casser. Son regard quitta finalement celui d’Alfie pour se poser sur la table à laquelle elle était encore tranquillement assise quelques minutes auparavant. Ses lèvres se tordirent en une grimace déconfite en constatant que son verre et son contenu étaient pitoyablement renversés sur le bois. Sauver les apparences s’avérait être de plus en plus difficile à chaque nouvelle seconde qui s’écoulait. Elle fit un signe accompagné d’une expression désolée en direction du serveur qui hocha simplement la tête et s’empara d’un torchon pour éponger ce qui pouvait encore l’être. Il ne semblait pas plus énervé que ça, probablement habitué à ce genre d’accidents. « J’ai toujours été très maladroite. » Une nouvelle excuse pour tenter d’expliquer pourquoi son verre était ainsi renversé. Mais cette fois-ci, l’excuse avait le mérite d’être vraie et fondée.  Elle aurait parfaitement pu expliquer la situation dans d’autres circonstances. « On peut peut-être s’installer dans un coin moins mouvementé, et je peux te payer un verre ? » Son regard s’était à nouveau fixé dans celui d’Alfie alors qu’elle tentait de garder un contrôle total de sa voix pour ne pas laisser place à la moindre trace d’hésitation pouvant trahir son inquiétude.  "C’est un plaisir de t’avoir revu, mais je dois y aller. Salut." Voilà les mots qu’elle aurait réellement voulu prononcer pour pouvoir s’enfuir lâchement et retourner se cloitrer dans sa chambre pour les jours à venir. Mais elle s’était abstenue, ayant encore l’espoir de pouvoir sauver un minimum la face.  

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Dernière édition par Maze Crawley le Dim 22 Aoû - 20:21, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyLun 17 Mai - 23:45


Il n’a pas la pleine maîtrise de toutes ses capacités, à cet instant, Alfie, mais ça ne l’empêche pas d’avoir conscience de ce qu’il se passe face à lui. Son ivresse pourrait l’amener au seuil du coma éthylique, son addiction à deux doigts de l’arrêt cardiaque qu’il serait pourtant en mesure d’identifier tous les signes qui se présentent à lui, parce qu’il les vit lui-aussi. Oh, probablement qu’il surinterprète l’attitude de Maze, peut-être qu’il se fait des idées parce qu’il a besoin d’identifier toutes ces choses chez autrui plutôt que chez lui, et peut-être qu’il aurait voulu détourner les yeux plutôt que d’écouter son sixième sens qui, pourtant, n’a jamais été bien fiable. Mais il y a ces bris de verre sur le sol, il y a ce regard terrorisé et cette tétanie qu’il ne connaît que trop bien pour l’avoir encore vécue quelques semaines auparavant, il y a cette sensation d’être en-dehors de soi, il y a toutes ces choses qui résonnent alors même qu’il n’en sait rien, Alfie. Si ça se trouve, Maze est simplement fatiguée après une longue journée, perturbée parce qu’elle a identifié un des deux protagonistes de la soirée comme étant une connaissance, surprise que cet idiot de Maslow qui lui a plus souvent adressé la parole pour la taquiner qu’autre chose se mette sur son chemin ; les raisons peuvent être nombreuses, pourtant cette intuition ne le quitte pas alors qu’il en est persuadé ; aucune de ses explications ne justifie l’état dans lequel se trouve Maze à cet instant. Il ne faut pas être un médium pour le percevoir et n’importe quel joyeux luron, même avec un taux d’alcoolémie élevé, saurait que quelque chose ne se passe pas bien s’il acceptait de détacher son regard de la bataille d’égo près du bar pour s’intéresser au reste, pour croiser le visage décomposé de la jeune femme et comprendre que ce qu’il se passe dans son esprit n’a rien à voir avec des paris stupides sur l’heureux vainqueur de ce combat de coqs. Il y a cette intuition qui ne le quitte pas et qui, pourtant, lui hurle aussi de faire demi-tour ; parce qu’elle pourrait être totalement concentrée sur sa liste de courses qu’il en serait de même pour un Alfie qui a l’impression de faire face à un miroir alors qu’il plonge son regard dans les yeux vitreux de la jeune femme. Il y a quelque chose en elle qui le renvoie à sa propre situation et ça n’a rien d’agréable, bien au contraire, c’est tout l’inverse et Alfie n’a pas signé pour ça. Il est venu ici pour s’enivrer, pour oublier toutes les images qui se rappellent tous les jours, constamment à lui, qui prennent toujours plus de place, qui le terrifient et fragilisent cette carapace qu’il a mis tant d’années à construire au point où elle en est devenue une seconde nature, il ne peut concevoir qu’elle se brise aujourd’hui. Il ne peut l’imaginer et pourtant s’il acceptait de prendre conscience des choses qui l’entourent, il comprendrait que la jeune femme n’est qu’un élément parmi d’autres et qu’il n’a pas tant besoin d’elle pour être renvoyée à toutes ces images, à cette situation, à ces peurs. Un miroir n’est pas plus important qu’un simple craquement de branche, qu’une simple pièce dans laquelle il ne trouve pas d’issue et tant d’autres choses qui le renvoient à une période qu’il préférerait oublier, à une période qui est si flou que parfois il s’autorise à y croire, qu’il l’a oubliée.

« Que… » Et il ne sait plus vraiment s’il s’inquiète ou s’il la déteste, alors que les mots suspendus ne font qu’accentuer son impression et lui causer un malaise persistant alors qu’il recherchait tout l’inverse en venant ici. Il n’a jamais aucune difficulté à détourner les talons lorsque la situation ne l’arrange pas, lorsqu’il se sait sur un terrain glissant ou qu’il n’a aucune envie de perdre de l’énergie à jouer les psychologues de comptoir. Il a toujours privilégié ses propres intérêts avant ceux des autres, n’en a jamais eu honte et aujourd’hui ne devrait pas faire exception à la règle alors qu’il devrait s’autoriser à laisser Maze en proie à ses propres démons pour ne pas être forcé d’affronter indirectement les siens. Il devrait la laisser se débrouiller seule, parce que tout ceci ne le concerne pas et il n’y a aucune raison que ça ne le concerne – après tout, il n’est pas vraiment ami avec la jeune femme et elle n’est personne pour lui. Oui, il devrait faire toutes ces choses et pourtant ses pieds sont incapables de quitter le sol, autant que son regard est incapable de quitter le sien. Peut-être que la manière dont elle s’y accroche sans lui donner l’impression de saisir la pleine conscience de  ce qu’il se passe autour d’elle résonne encore une fois en lui d’une façon qu’il ne préférerait pas, mais toujours est-il que le résultat est ce qu’il est ; et qu’il est incapable de la laisser dans son apparente détresse. Il ne sait pas vraiment l’expliquer, peut-être que les gens comme eux possèdent un radar qui implique de se reconnaître les uns les autres et même si cette explication est ridicule, c’est la seule qui semble cohérente. « Alfie. » Il n’a pas été aussi soulagé d’entendre son surnom depuis longtemps, alors qu’un faible sourire se dessine sur ses lèvres. [color:9d2e=6600cc]« Je…excuse-moi, j’étais perdue dans mes pensées. » « T’inquiète pas. » Le faible sourire sur ses lèvres ne le quitte pas alors qu’il la laisse revenir à elle, incapable de réduire au silence cette petite voix dans sa tête qui ne cesse de lui dire qu’il y a quelque chose d’autre, quelque chose qu’il est en mesure de comprendre. Mais il n’est pas certain de vouloir l’emmener sur ce chemin, autant qu’il ne veut pas lui-même s’y attarder. « Hum, oui le petit à l’air intello a effectivement l’air de pouvoir prendre le dessus. » Il en a presque oublié cette histoire alors qu’il tourne la tête pour apercevoir le petit intello en question, n’ayant plus vraiment le moindre intérêt pour ce combat. Cela aurait pu faire un bon divertissement s’il était réceptif, mais il ne l’est plus et il n’est pas sûr de le redevenir avant d’ôter les doutes qui l’entourent concernant Maze. Elle est peut-être revenue à elle, mais la pâleur de son visage autant que son regard encore fuyant, la crispation qu’il perçoit dans ses muscles et son air hagard ne l’aident pas à imaginer qu’il s’agit simplement d’une fuite de pensées comme tout un chacun en connait. « J’ai toujours été très maladroite. » S’écartant légèrement pour ne pas déranger le nettoyage, il relève les yeux vers Maze lorsqu’elle reprend la parole. « On peut peut-être s’installer dans un coin moins mouvementé, et je peux te payer un verre ? » Son regard passe en revue le bar, alors qu’il n’est pas sûr qu’ils puissent trouver un coin moins mouvementé. Il n’est plus vraiment sûr de vouloir être là, de toute évidence. « T’es sûre que tu veux rester là ? » Qu’il finit par s’oser à demander une fois le serveur reparti, alors qu’il fait preuve d’une inquiétude qu’il ne dirige pas à l’égard d’autrui, d’ordinaire. « C’est sûrement indiscret, mais tant pis. » Il ne s’excusera pas, il ne s’excuse jamais, Alfie. « T’as l’air vachement pâle pour quelqu’un qui était juste dans ses pensées. Alors bon, je veux bien croire que la vision de ce dieu grec devant toi puisse t’avoir chamboulée, mais quand même, tu me flattes, Maze. » Cette fois-ci, c’est un rire qu’il s’autorise, signe qu’il ne fait que retrouver, par moment, son bagout et sa lourdeur qui le caractérisaient avant que Joseph n’essaie de réduire son crâne en poussières. À cette simple pensée, son sourire disparaît et il ressent un mélange d’émotions qu’il aimerait s’interdire, un cocktail qui n’est jamais synonyme de réussite, encore moins ce soir, encore moins dans de telles circonstances, encore moins face à quelqu’un dont il est plus proche qu’il ne l’aurait jamais cru. « Tu es sûre que ça va ? » Un air sérieux à nouveau sur le visage, il l’interroge, n’ayant aucune difficulté à aller droit au but. Est-ce que tu es sûre de ne pas avoir vu un fantôme, Maze ? Et à quoi il ressemble, le tien ?  

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Cecilia Barker
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyLun 14 Juin - 20:43



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

Maze était devenue experte dans l’art du mensonge. Mais la personne à laquelle elle mentait le mieux et le plus souvent, c’était bien elle. Elle était évidemment suffisamment lucide pour réaliser qu’elle n’allait pas bien. Pourtant elle préférait enfouir cette prise de conscience au fond d’elle-même et lui préférait un déni certain et non-négociable. Cette façon de faire relevait presque de l’instinct de survie ; admettre que ça n’allait pas impliquait selon elle de laisser la porte ouverte à des démons et des images qu’elle tentait tant bien que mal d’effacer de sa mémoire. Sans succès. Elle refusait catégoriquement de les affronter, persuadée que les moments de bonheur finiraient par être présents en nombre suffisant pour parvenir à lui faire remonter la pente et retrouver celle qu’elle était avant, sans qu’elle n’ait besoin de se replonger dans un passé cauchemardesque et indésirable. Et bien qu’elle ait la chance d’être entourée et soutenue, elle en revenait toujours au même point : elle pensait aller mieux, décidait de s’adonner à une activité quelconque qui lui permettrait de retrouver un semblant de vie normale, parvenait à maintenir l’illusion quelques minutes -quelques heures quand elle était chanceuse-, et finissait irrémédiablement par voir cette calme parenthèse éclater d’une manière ou d’une autre. C’était exactement ce qui s’était produit ce soir-là. Maze s’était menti à elle-même en se convaincant qu’elle pouvait sortir et entrer dans ce bar pour aller de l’avant et affronter ses démons. Le pire étant qu’elle était sincèrement parvenue à s’en convaincre avant de se retrouver une nouvelle fois complètement démunie face à un aléa de la vie pourtant loin d’être inhabituel. Des ivrognes prêts à en venir aux mains, elle en verrait encore beaucoup malheureusement. Elle ne pouvait pas continuer de se laisser ainsi déstabiliser, mais elle ne savait pas comment s’y prendre pour y remédier. Ou tout du moins elle n’était pas prête à y remédier si la solution impliquait un quelconque retour en arrière qui l’obligerait à se plonger dans ses souvenirs. Que ce serait-il passé si Alfie n’avait pas été présent ce soir-là ? Combien de temps aurait-elle mis avant de reprendre ses esprits ? Et aurait-elle seulement réussi à surmonter la tétanie qui l’avait assaillie pour quitter le bar et rentrer chez elle ? Ces questions ne se posaient plus. Le fait que le jeune homme ait surgi devant elle lui avait permis de remettre les pieds sur terre, et ce visage qu’elle connaissait avait par ailleurs le mérite de la rasséréner quelque peu alors que la foule d’inconnus autour d’elle commençait à devenir beaucoup trop oppressante pour ses nerfs. Mais la présence d’Alfie n’avait pas que des avantages. Il était aussi témoin de son comportement à présent, forçant Maze à trouver un énième mensonge à raconter pour tenter de dissimuler la gravité de la situation. « T’inquiète pas. » C’est tout juste si elle ne lâcha pas un soupir de soulagement en constatant qu’il ne posait pas davantage de questions. Elle était encore perturbée par ce retour abrupt à la réalité et elle était bien incapable de déterminer si elle se montrait convaincante ou non dans ses propos. Son corps ne tremblait pas, elle n’était pas sur le point de s’effondrer, et si elle avait l’infime conviction qu’hurler lui aurait fait beaucoup de bien elle n’en fit rien et parvenait au moins à donner le change en apparence. Ou tout du moins c’est ce qu’elle pensait. Poussant le mensonge un peu plus loin, Maze avait proposé à Alfie de boire un verre, quand tout ce dont elle rêvait était de sortir de cet endroit et de rentrer. Mais agir de la sorte ne lui aurait pas permis de corroborer son plan. Aussi était-elle à présent en train de scanner la salle du regard à la recherche d’une table loin de toute agitation. Autant dire qu’une telle quête relevait du Saint Graal au beau milieu d’un bar à une heure pareille. Evidemment que c’était bondé. Evidemment qu’il y avait du bruit, des gens, des éclats de voix, du mouvement. L’angoisse la tenaillait mais elle ne pouvait décemment plus faire marche arrière à présent. « T’es sûre que tu veux rester là ? » Ses yeux quittèrent la salle pour venir se poser dans ceux d’Alfie, surprise par sa question. Était-elle anodine ? Une simple inquiétude suite à la scène qui venait d’avoir lieu ? Peut-être n’avait-il finalement pas plus envie qu’elle de rester encore dans ce bar. « C’est sûrement indiscret, mais tant pis. » Ses sourcils se froncèrent légèrement alors que l’illusion qu’elle pensait être parvenue à maintenir jusqu’à présent commençait doucement à craqueler. Pourtant, le déni reprenait encore une fois le dessus, lui soufflant qu’elle ne s’était pas si mal débrouillée jusqu’à présent et qu’Alfie s’apprêtait certainement à lui poser une question étrange mais néanmoins totalement indépendante de la situation dont il venait d’être témoin. Comme pour les démons qu’elle refusait d’affronter, Maze savait au fond d’elle qu’il n’en était rien et qu’elle n’allait pas aimer la suite de cette conversation, mais elle refusait une nouvelle fois de se heurter à une réalité qui ne lui convenait pas. Malheureusement pour elle, elle n’avait pas d’autre choix que d’attendre que le couperet tombe. Les doigts de sa main droite s’étaient refermés sur eux-mêmes, ses ongles attaquant la paume de sa main avec la pression qu’elle exerçait dessus. Un réflexe dont elle ne s’était pas rendue compte, un moyen inutile pour garder son calme et appréhender ce qui allait suivre. « T’as l’air vachement pâle pour quelqu’un qui était juste dans ses pensées. Alors bon, je veux bien croire que la vision de ce dieu grec devant toi puisse t’avoir chamboulée, mais quand même, tu me flattes, Maze. » Cette fois-ci l’illusion était définitivement réduite à néant. Son numéro n’avait pas pris et elle se sentait assaillie par plusieurs sentiments qui se succédaient les uns après les autres. La surprise et son imperceptible haussement de sourcils en découvrant qu’Alfie n’était pas du genre à y aller par quatre chemins. La tristesse qui se lisait dans un léger sourire trop crispé pour être sincère, accompagné d’un regard fuyant. Non seulement il avait vu bien plus clair dans son jeu qu’elle ne le pensait, mais il la contraignait par la même occasion sans le savoir à accepter la réaction qu’elle venait d’avoir comme ce qu’elle était : une crise d’angoisse et des séquelles qu’elle ne parvenait vraisemblablement pas à camoufler mais qu’elle continuait pourtant d’essayer de nier coûte que coûte. Ce sourire triste s’était néanmoins étiré un peu plus suite à sa plaisanterie qui avait le mérite de désamorcer quelque peu cette situation qui menaçait de devenir trop intime et gênante pour la britannique. Elle n’était pas prête à se confier car cela impliquait d’une part d’être cette fois-ci sincère, et d’autre part de potentiellement accabler quelqu’un qui n’avait rien demandé avec des cicatrices et des problèmes qui n’auraient dû être que les siens. Mais si elle l’ignorait encore, elle n’était pas la seule à devoir se battre avec des fantômes du passé ce soir-là. Elle avait vu son sourire disparaître assez brusquement avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre, sans raison, et il lui semblait maintenant avoir un homme en proie à plusieurs sentiments face à elle. Elle s’était trop coupée du monde pour affirmer avec certitude qu’elle se reconnaissait dans le comportement qu’Alfie venait d’avoir, mais elle sentait au fond d’elle que quelque chose n’allait pas. Ni chez elle, ni chez lui. Finalement, elle avait ouvert la bouche pour répliquer mais aucun mot ne s’était échappé de ses lèvres. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne savait pas comment réagir face à une lecture aussi lucide de la situation et au caractère sérieux que cette conversation venait de revêtir. Son regard vint se poser de manière distraite sur le sol du bar alors qu’elle tentait vainement de déterminer comment se sortir de là. Une énième pirouette ? Un nouveau mensonge peu crédible ? « Tu es sûre que ça va ? » Ses yeux vinrent se poser une nouvelle fois dans ceux d’Alfie. Quand on connaissait Maze, le fait qu’elle ne dise rien depuis plusieurs secondes était déjà un bon indicateur pour savoir que la réponse à cette question était un simple "non". Mais il ne la connaissait justement pas suffisamment pour détenir cette information. Alors pourquoi touchait-il si juste dans son analyse et ses questions quand n’importe qui d’autre aurait accepté de boire un verre sans chercher plus loin ? Elle continuait de le fixer, silencieusement, comme cherchant à trouver les réponses à ses questions dans son regard. Son air était cette fois-ci sérieux ; ça n’était définitivement pas une question anodine, posée par pure politesse. Elle finit par soupirer avant d’enfin retrouver l’usage de la parole pour lui répondre : « Non, je veux pas rester là. » Rien de plus. Elle répondait à rebours à sa première question. Elle avait attrapé son sac à main et en avait sorti un billet au montant beaucoup trop élevé pour la seule consommation qu’elle avait prise et qui jonchait maintenant misérablement le sol du bar. Tant pis, cela rattraperait tous les pourboires oubliés de la soirée. Les économies n’étaient pas vraiment sa préoccupation principale à cet instant. Sans un mot, sa main droite vint se poser sur l’avant-bras d’Alfie pour l’entraîner vers la sortie. Elle prenait soin de ne toucher personne, se faufilant entre les tables sans quitter la porte de sortie des yeux, comme si sa vie en dépendait. La dernière fois qu’elle avait quitté un bar aussi précipitamment, c’était avec Nino. Et elle avait à l’époque réussi à embarquer une bouteille de vin au passage. De l’alcool, elle en aurait cruellement eu besoin justement, mais elle ne pouvait pas risquer de se voir interdire tous les bars de Brisbane à agir comme une délinquante des bacs à sable.
Elle ne lâcha le bras d’Alfie qu’une fois dehors. L’air était frais, salvateur. Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs. Ses épaules s’affaissèrent de quelques centimètres et elle prit conscience que tous ses muscles avaient été crispés jusqu’à cet instant. Le sentiment d’oppression que l’ambiance du bar avait provoqué en elle commençait à s’estomper doucement. Mais Maze ne s’était pas arrêtée, elle avait continué de marcher pour s’éloigner de la scène qu’elle venait de vivre. Comme si mettre une distance et une barrière physique entre elle et ce bar pourrait également lui permettre d’éloigner les sentiments indésirables qui l’avaient envahie. Croisant les bras sur sa poitrine en guise d’énième réaction défensive, un léger sourire vint néanmoins s’afficher sur son visage au moment où elle prit enfin la parole : « J’aurais adoré te confirmer que c’était bien la vision du dieu grec que tu es qui m’a perturbée. » Elle lui lança un regard en biais, amusé, avant de venir se reconcentrer sur un point fictif à l’horizon. « Mais ça fait surtout quelque temps que j’ai développé une tendance agoraphobe. Ce qui explique l’état dans lequel tu m’as surprise. » En partie. Ca n’était de loin pas toute la vérité, ça n’était même pas un quart des raisons pour lesquelles elle avait réagi de la sorte. Mais ça n’était pas un mensonge non plus pour autant. « Et en ce qui concerne ta dernière question : non, ça ne va pas. » Elle n’avait pas l’intention de s’épancher dans de détails sordides, mais elle était maintenant bien consciente que cela ne servait à rien de maintenir des illusions qu’Alfie avait de toutes façons déjà percées à jour. « Mais on ne peut pas toujours aller bien de toutes façons, n’est-ce pas ? » Elle avait tourné légèrement la tête vers lui. Sa question n’était pas directe, mais elle sous-entendait malgré tout qu’elle se demandait à son tour si lui allait bien de son côté. « J’ai quelques proches qui savent ce qui se passe dans ma vie actuellement… » Elle était prête à concéder qu’il y avait un contexte à toute sa situation, sans pour autant en dire davantage sur celui-ci. « …et ils sont, à mon plus grand regret, en mesure d’analyser mes réactions et la sincérité de mes propos. Mais qu’une personne qui ne sait rien ou peu de choses de moi soit capable de lire à travers moi…ça me dépasse. » Son regard se fit plus inquisiteur, interrogateur. Ça n’était pas une question, mais c’était tout comme. Alfie s’était montré assez direct dans le bar, sans pour autant lui annoncer de but en blanc qu’il voyait clair dans son jeu et qu’elle pouvait laisser tomber son numéro. Mais Maze était persuadée d’avoir lu autre chose dans sa façon d’être, de se comporter, et de s’inquiéter. Il semblait avoir détecté chez elle bien plus qu’elle n’était prête à l’admettre. Pourquoi ? L’empathie avait ses limites. Il devait y avoir une autre explication. Elle était perturbée, intriguée, mais aussi quelque peu énervée qu’il ne l’ait pas laissée s’en tirer comme ça, comme n’importe qui d’autre l’aurait fait à sa place.
code by EXORDIUM.



Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.




Dernière édition par Maze Crawley le Dim 22 Aoû - 20:36, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyLun 21 Juin - 23:06


Il y a des mots qu’il n’utilise pas, Alfie. De ceux qui sont bannis parce que leur simple évocation bouscule toutes les certitudes qu’il tente (péniblement) de maintenir. Oui, il va bien. Non, il n’a pas besoin de parler. La situation dans laquelle il s’est retrouvé quelques années plus tôt ne l’a pas affecté. L’agression dont s’est rendu coupable Joseph n’est qu’un lointain souvenir. Il arrive à vivre sa vie sans que ces deux événements ne reconfigurent celle-ci, merci pour lui. Il n’est pas traumatisé, s’il doit vraiment poser des mots sur la situation – dont le mot interdit. Il joue sur ses connaissances, sur son éducation, sur ses études universitaires et son arrogance qui font évidemment de lui quelqu’un qui a toujours raison, quoi qu’on en dise. Il déteste avoir tort – et cette bataille s’engage avec tout le monde, y compris lui-même. Dès que l’idée lui vient en tête, même une minute, une seconde, c’en est déjà trop : il ne donnera jamais raison à cette impression, peu importe si elle naît elle-même de toutes celles qu’il subit au quotidien. L’impression de ne jamais être en sécurité, l’impression que rien n’est terminé, l’impression d’être revenu à ce jour de novembre où tout son monde a perdu du sens, l’impression qu’il n’est jamais totalement seul, l’impression que tout autour de lui lui rappelle les démons contre lesquels il tente de reprendre le dessus sans jamais y parvenir seul. Il y a bien cette béquille qui le soutient depuis quelques temps, ces vieux travers dans lesquels il est retombé sans se soucier des conséquences : les bénéfices immédiats sont suffisamment importants pour que jamais il ne se pose de questions sur le bienfait de la méthode utilisée. Il en trouve, lui, des bienfaits et c’est la seule chose qu’il recherche. Chaque chose en son temps ; d’abord les images doivent disparaître de son esprit, les sons cesser de bourdonner dans ses oreilles, les douleurs fantômes de le torturer inutilement, le ressentiment se transformer en pardon ou, à défaut, en acceptation. Il y a toutes ces choses qui sont évidentes un jour ; et qui le lendemain deviennent risibles. Alfred Maslow ne peut pas être traumatisé, hors de question. Alfie a toujours pris le dessus, peu importe les événements dans sa vie ; il s’est toujours montré plus fort qu’eux parce qu’il les a trop souvent provoqués – comment pourrait-il alors s’en plaindre ? Il s’est toujours vanté de se sentir vivre lorsqu’il danse avec la mort, mais le dernier tango avec celle-ci l’a laissé épuisé, usé, marqué ; plus rien n’est comme avant alors qu’il ne demande que ça.

Alors non, il ne peut pas être traumatisé, Alfie. Il ne le peut pas ; les autres le peuvent. Maze l’est, sûrement. C’est ridicule, probablement, d’interpréter une situation de la sorte – ça l’est et pourtant c’est son quotidien. Loin de la spontanéité qui le caractérisait il n’y a encore pas si longtemps, chaque minute de sa journée est organisée, chaque geste parfaitement réfléchi. Il n’y a plus de place pour la surprise ; parce que la surprise amène avec elle l’inconnu. Un inconnu qu’il a souvent recherché, un inconnu qui est désormais indésirable quand il s’attaque à lui. Il ne sait jamais ce qu’il va se passer, comment il va réagir, comment les autres vont réagir, comment il va s’en sortir. Il ne sait pas si en entrant dans un bar il va croiser le sosie d’un collègue mort à sa place, il ne sait pas en utilisant le lavabo dans sa cuisine si les sensations fantômes de ses os écrasés contre le carrelage vont se rappeler à lui, il ne sait pas si en marchant dans la rue le bruit d’un pétard pour la fête nationale ne va pas le faire disjoncter parce qu’il se rappelle les coups de feu. Il ne sait jamais rien, tout est toujours inconnu ; sauf les réactions de Maze, celles qu’il identifie bien plus qu’il ne le devrait. Oui, peut-être qu’il surinterprète, peut-être qu’il devrait s’en excuser : mais cette surinterprétation est devenue son quotidien, à tel point qu’il ne fait plus l’effort de la nier. Il s’adapte, Alfie, comme il l’a toujours fait dans le fond. Non, le problème ne vient pas de ses difficultés, voyons. Il a juste décidé d’être plus attentif aux autres et à ce qui l’entoure, évidemment. Aucune inquiétude à avoir, si lui-même n’en a pas, n’est-ce pas ?

Il n’en a pas et pourtant l’inquiétude qui transparaît à l’égard de Maze le caractérise : elle est égoïste, elle n’est pas bienveillante, elle ne pense qu’à ses propres intérêts. Il a toujours eu besoin de parfaits pantins à contrôler pour s’épanouir, Alfie. Il a compensé le manque de pouvoir qu’il avait plus jeune en dominant les autres ; en les manipulant pour leur donner l’image qu’il attend d’eux. Oh, désolé, Maze. Maze devient le pantin de son propre traumatisme, le miroir qu’il devra briser pour ne plus s’y confronter, peu importe si sa réaction est simplement due à la fatigue ou à quelque chose de plus profond. Elle ne pourrait avoir qu’une pensée émue pour son animal de compagnie décédé le mois dernier que le résultat serait le même : il oublie sa détresse en se focalisant sur celle d’autrui ; et dans un sens c’est déjà plus que tout ce dont il est capable pour les autres en temps normal. Quelle chanceuse. Il ne la connait pas beaucoup et pourtant son silence est parlant ; il se justifie en pensant qu’il le serait pour n’importe qui. Les questions sont simples, appellent à des réponses qui le sont tout autant et que, pourtant, elle ne parvient pas à verbaliser. Elle se mure dans un silence et l’expression fait sens : il vise à la protéger, ou peut-être à le maintenir à distance. Peu importe, encore une fois, puisqu’il se fiche bien des raisons qui l’amènent à se sentir ainsi, à cet instant, du moment qu’elles lui permettent de ne plus penser aux siennes. Même dans sa bienveillance, il est égoïste, Alfie. « Non, je veux pas rester là. » Et l’effet miroir s’accentue encore un peu plus. Il ne veut pas rester là. Mais elle ne le souhaite pas non plus, surtout, elle ne le veut pas et finalement sa fuite à lui n’a plus vraiment d’importance puisqu’il ne s’agit plus que de celle de la jeune femme. Fermer les yeux sur la situation, se détacher de ses émotions ; es-tu sûr que tu n’es pas traumatisé, Alfie, même quand tous les éléments l’attestent ? C’en devient de plus en plus pesant et la nécessité d’avoir un autre moyen de se changer les idées devient de plus en plus grandissant, autant que l’empressement de la jeune femme pour quitter ce bar.

Certains s’épanouissent dans le silence, lui, c’est dans le bruit qu’il y trouve une forme de paix. Le bruit des autres empêche de penser aux bruits de ses pensées et Alfie est de plus en plus mal à l’aise loin de l’effervescence du bar, loin des médicaments liquides à portée de mains dans lesquels il tente de trouver une forme de guérison. « J’aurais adoré te confirmer que c’était bien la vision du dieu grec que tu es qui m’a perturbée. » Elle a lâché son bras et il ne l’a même pas remarqué. Elle a répondu à sa blague et il ne s’en souvient même pas. C’est fou, comme quelques minutes peuvent changer un individu. C’est fou comme une seule situation pour remettre en cause tout l’équilibre d’un individu, c’est fou comme le cerveau humain est fragile. Et il ne le voit toujours pas, Alfie. Il n’aurait pas dû l’accompagner. Peu importe ce qu’il a cru lire dans ses yeux, peu importe ce à quoi il avait besoin de se raccrocher, il n’aurait pas dû sortir de l’effervescence rassurante du bar pour se retrouver dans la quiétude dangereuse des rues. « Mais ça fait surtout quelque temps que j’ai développé une tendance agoraphobe. Ce qui explique l’état dans lequel tu m’as surprise. » « D’accord. » Il est où, le Alfie éloquent qui donne son avis sur tout, et surtout sur ce qui ne le concerne pas ? Celui qui a mille pensées en même temps et qui ne parvient pas à les garder pour lui ? Oh, elles sont là, les mille pensées. Mais elles sont contenues, jusqu’à prendre le risque de les laisser exploser quand le moment sera le moins opportun. Il se concentre à nouveau sur le visage fuyant de la jeune femme ; sur ses traits se lit tout ce qu’il reconnaît autant que tout ce qu’il veut ignorer. Il ne sait simplement pas si c’est la réalité ou si c’est son esprit qui lui joue des tours, comme trop souvent. Il n’y a plus vraiment de frontière entre ce qui est vrai et ce qu’il imagine. « Et en ce qui concerne ta dernière question : non, ça ne va pas. » Alors il avait raison. Il avait raison et si d’ordinaire il aurait fanfaronné à l’excès, à cet instant ce n’est rien de plus que le silence qui fait office de réponse. « Mais on ne peut pas toujours aller bien de toutes façons, n’est-ce pas ? » Il écoute, Alfie, mais il n’entend pas. Il écoute la concernant, il n’entend pas comme il le devrait face à cette phrase qui est pourtant une évidence. « On peut le prétendre. » Ce n’est probablement pas la réponse qu’elle espérait, c’est pourtant la plus sincère, celle qui a franchi ses lèvres sans même qu’il ne se reprenne. On peut le prétendre, oui. Je ne fais que ça, Maze, si tu savais à quel point c’est épuisant. « J’ai quelques proches qui savent ce qui se passe dans ma vie actuellement… » « Ils savent, mais ils ne comprennent pas. » Il note, avant que son rythme cardiaque s’emballe légèrement ; c’est le genre de phrases aussitôt suivie d’un mais, d’un de ceux qui ne va pas plaire, d’un de ceux qui va faire mal. « …et ils sont, à mon plus grand regret, en mesure d’analyser mes réactions et la sincérité de mes propos. Mais qu’une personne qui ne sait rien ou peu de choses de moi soit capable de lire à travers moi…ça me dépasse. » Il n’a pas pensé à ça, Alfie, il n’a pas pensé que son désir de trouver quelqu’un comme lui par envie de se sentir moins seul, autant que par nécessité de ne pas avoir à se regarder lui-même dans la situation le rendrait aussi transparent aux yeux des autres, tout comme Maze l’a été aux siens. Il voudrait lui mentir, il pourrait lui mentir aisément, lui dire qu’il ne s’agit que d’une simple impression, basée sur une chance qui a été de son côté-là à cet instant. Juste du hasard, rien de plus. « C’est mon boulot, d’étudier l’être humain. » D’étudier son histoire, son intérêt, ses actes, ses comportements. Mais ses réactions ? Ce n’est qu’une petite part du métier. Celle qui, pourtant, pour se préserver, devient la plus importante de toute. « Ou alors c’est juste un coup de chance d’avoir vu juste du premier coup. » Juste du hasard, rien de plus ; le sujet est clos. Mais les clôtures ne peuvent pas tenir éternellement et même les meilleures barrières finissent par s’affaisser un jour, souvent au moment le moins opportun. Face à une quasi inconnue, par exemple. Et pourtant, en y réfléchissant bien, le timing n’aurait pas plus être optimal. Elle ne connaît rien de lui, dans le fond, autant qu’il ne connaît rien d’elle à part cet élément commun qu’ils semblent partager sans oser le verbaliser. « Ou peut-être que je connais ça. » Il ajoute, presque dans un murmure sans oser reporter son attention sur elle, lui qui pourtant ne quitter jamais le regard des autres. « Choisis l’option que tu préfères. » Et il adoptera l’attitude qui convient.

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Cecilia Barker
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyJeu 15 Juil - 22:48



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

Circuler librement à l’extérieur semblait tout naturel, comme un droit fondamental acquis dès la naissance et dont on pouvait jouir jusqu’à nos derniers jours tant était qu’on se comportait comme la raison et la justice le demandaient. De la même manière qu’on ne réalisait jamais si bien que le fait de respirer par le nez n’était pas une évidence jusqu’au moment où on se retrouvait soudain avec un rhume carabiné obstruant nos sinus, l’être humain ne songeait pas à la chance qu’il avait de pouvoir marcher simplement dans la rue, quand il le voulait et comme il l’entendait. Il n’y pensait pas jusqu’à ce qu’il se retrouve soudain privé de cette liberté du jour au lendemain. Maze oubliait rarement cette vérité depuis son enlèvement…mais elle avait toutefois commis l’affront ce soir-là d’espérer pouvoir agir comme une personne lambda, qui n’aurait pas eu besoin de se confronter à cette réalité puisqu’elle ne se serait jamais retrouvée dans une situation dans laquelle sortir n’était plus une option. Mais ces quelques minutes dans le bar bondé, dans un espace trop exigu, avaient suffi à lui remettre les pieds sur terre. Dans son monde à elle qui n’était résolument plus le même que celui des gens qui l’entouraient. Le plus grand des espaces n’aurait pas suffi à la faire se sentir à l’aise à partir du moment où ce dernier restait délimité par quatre murs. Alors elle profitait du vent, de l’air sur son visage, du fait qu’il y ait peu de personnes dans la rue à cette heure-ci. Elle n’abandonnerait pas l’idée de pouvoir un jour retourner avec plus d’aisance dans des endroits clos. Sa volonté pour y parvenir lui faisait parfois défaut, mais elle finissait malgré tout toujours par ressurgir. Mais pour cette fois, Maze la soupçonnait de ne pas faire de réapparition avant plusieurs mois, le temps de se remettre de ses émotions et de tous les sentiments désagréables qu’elle ressentait encore au creux de son ventre. Alfie semblait avoir accepté son histoire d’agoraphobie. Si cela lui semblait étrange pour quelqu’un qui avait si précisément mis le doigt sur tout ce qui la dérangeait quelques minutes auparavant, elle ne chercha pas à comprendre pour l’instant. S’il lui laissait un quelconque répit, elle n’allait pas laisser passer cette occasion. Mais son comportement et sa clairvoyance dérangeant continuaient de l’intriguer, aussi n’avait-elle pas résisté à l’idée de se lancer dans une conversation qui s’annonçait potentiellement troublante. Tout du moins pour elle. Le serait-elle aussi pour Alfie ? « On peut le prétendre. » Elle jeta un coup d’œil dans sa direction, ses sourcils se fronçant légèrement alors qu’elle tentait de comprendre ce qui pouvait bien se cacher derrière de tels propos. Mais il restait stoïque, impossible à lire ou à pénétrer d’une quelconque manière que ce soit. « Vraiment ? Sur le long terme ? Si t’as trouvé la recette, elle m’intéresse. » Son humeur était changeante et si elle était en mesure de donner le change la plupart du temps, il arrivait inévitablement un moment où elle ne parvenait plus à sauver les apparences. Alors si Alfie avait trouvé le secret pour toujours laisser croire qu’on allait bien, elle était prête à payer cher pour entrer dans la confidence et pouvoir l’exploiter à son tour. Mais de son côté, pourquoi aurait-il donc eu besoin de cacher comment il se sentait réellement ? Ces quatre mots en guise de réponse étaient lapidaires, pourtant, ajouté à l’énergie qu’il dégageait présentement, ils suffisaient à Maze pour déduire que donner l’illusion qu’il allait bien n’était pas l’histoire d’une journée pour lui. C’était vraisemblablement quelque chose de malheureusement plus pérenne, qui s’était installé sur le long terme et qui n’était pas prêt de plier bagages de sitôt. « Ils savent, mais ils ne comprennent pas. » Elle se stoppa quelques secondes dans sa phrase mais aussi dans sa course. Son regard se fixa sur Alfie. Sors de ma tête. Elle avait besoin de savoir pourquoi il tapait si juste à chacune de ses remarques, pourquoi il semblait comprendre chacun de ses mots alors qu’elle s’efforçait de rester évasive. Elle crevait d’envie de lui demander de but en blanc quelle épreuve il avait eu à affronter pour en être là aujourd’hui. Mais la bienséance et le savoir-être dont elle disposait encore l’en empêchaient. Pour l’instant. Finalement, qu’avait-elle à perdre à lui poser clairement les questions qui lui brûlaient les lèvres ? A mettre des mots sur ce qu’ils ne faisaient qu’effleurer ? Elle ne savait pas exactement ce qu’Alfie cherchait à faire, elle n’était même pas sûre à 100% qu’il cherchait à faire quoi que ce soit, mais il jouait avec ses nerfs déjà à vif par ce qui venait de se passer dans le bar. Elle était capable de rester calme, de ne pas brusquer les choses…mais jusqu’à un certain point seulement. Ils ne se connaissaient pas vraiment, et l’idée de finir par potentiellement perdre patience et exploser nerveusement devant lui ne l’enchantait guère, mais elle n’avait rien à perdre. Si c’était ce qui devait arriver pour qu’elle puisse avoir des réponses, alors qu’il en soit ainsi. « C’est mon boulot, d’étudier l’être humain. » Cela pouvait effectivement expliquer en partie ses réactions et son sens de l’observation, mais ça ne pouvait pas être la seule raison à son comportement. « Psy ? Sociologue ? Thanatopracteur ? » Elle avait lancé cette dernière proposition -somme toute probable- avec une pointe de provocation dans le ton qu’elle avait employé. Qu’il s’estime heureux, elle s’était au moins abstenue de proposer Dame pipi qui, pourtant, était une personne qui devait en savoir un rayon sur le comportement humain étant donné la mixité sociale au milieu de laquelle elle évoluait au quotidien. « Ou alors c’est juste un coup de chance d’avoir vu juste du premier coup. » Il continuait de jouer dangereusement avec ses nerfs, la bienséance à laquelle elle tentait de se tenir commençait à l’abandonner petit à petit. « Oui bien sûr. Et moi je suis la Reine d’Angleterre. » A tout bien y réfléchir, cette idée lui plaisait assez. La vie de château, les corgis, des centaines de pièces dans lesquelles se cacher pour éviter d’adresser la parole à quiconque, quelques sorties publiques occasionnellement pour faire bonne figure, de grandes fêtes de Noël à organiser, un gigantesque lit confortable dans lequel se morfondre jour après jour.
Elle n’avait pu retenir un léger soupir d’exaspération en reportant son attention devant elle. Très bien, qu’il garde ses secrets, elle garderait les siens. Cette conversation tout comme cette soirée ne risquaient pas d’aller bien loin. Son visage s’était refermé tel celui d’une enfant qu’on venait tout juste de vexer. Elle aurait bien volontiers voulu passer à autre chose, mais leurs échanges et les réflexions d’Alfie ne faisaient que tourner obstinément en boucle dans sa tête. Il l’avait titillée une fois de trop. Elle fit volteface et ouvrit la bouche, résolument prête à lui dire ce qu’elle pensait de tout ça et à lui demander de cesser cet espèce de jeu malsain dans lequel ils étaient tous les deux bloqués. Mais, fuyant son regard, il fut plus rapide qu’elle pour jouer le coup suivant : « Ou peut-être que je connais ça. » Surprenant. Honnête. Cela eut au moins le mérite de la laisser sans voix quelques secondes. La tension qui menaçait de la faire exploser encore quelques secondes auparavant retomba progressivement alors que paradoxalement l’angoisse qu’elle était parvenue à étouffer jusque là en profita pour refaire surface. Il ne l’évoquait toujours qu’à moitié, mais avec ces quelques mots Alfie venait malgré tout de rendre soudain leurs problématiques respectives beaucoup plus concrètes. « Choisis l’option que tu préfères. » L’option qu’elle préférait était, comme d’habitude, la fuite. Maze se comportait une nouvelle fois comme une véritable contradiction ambulante. Elle avait été sur le point d’hausser le ton pour en savoir plus, et maintenant qu’Alfie lui offrait une porte d’entrée vers des réponses à ses questions, elle hésitait à sauter le pas et pensait même au contraire à reculer de plusieurs pas en arrière. La confusion se lisait dans son regard alors qu’elle continuait de l’observer. Elle avait l’étrange et désagréable impression que les bouleversements auxquels il semblait soudain être en proie étaient en train de ricocher sur elle. La brune avait toujours été d’un naturel profondément empathique avec les autres, parfois à l’excès, souvent au point de reléguer ses propres intérêts et besoins au second plan. Mais se montrer empathique nécessitait d’avoir un minimum d’énergie. Or de l’énergie, elle n’en avait justement plus depuis plusieurs mois. Seuls quelques sentiments positifs parvenaient à se frayer un chemin à travers la tempête d’anxiété, de stress et de mélancholie qu’elle était devenue. Elle n’était plus en mesure de gérer ses émotions correctement, alors lui demander de faire preuve d’un quelconque sentiment envers autrui relevait trop souvent de l’impossible. Pourtant ils étaient là. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête d’Alfie, mais elle voulait le savoir. Elle avait l’intime conviction de pouvoir le comprendre. « Qu’est-ce que tu veux dire par "ça" …Qu’est-ce que tu penses connaître ? » Elle avait abandonné toute idée de subtilité. Son comportement était le même que le sien, ses mots continuaient de raisonner comme s’il était dans sa tête, elle connaissait en partie la réponse à cette question et pourtant elle ne voulait pas le reconnaître. Elle avait besoin de l’entendre de sa bouche pour pouvoir oser admettre quoique ce soit de plus véridique que les mensonges qu’elle avait enchaînés dans le bar. Se confier lui demandait un effort surhumain et quand elle parvenait enfin à le faire, elle en revenait toujours au même point : cela ne changeait rien à sa situation, retour à la case départ. A quoi bon ressasser des souvenirs qu’elle aurait voulu oublier quand cela ne lui permettait même pas d’avancer ?
Alfie avait beau chercher à la fuir du regard, elle ne le quittait en revanche plus des yeux de son côté. Les traits de son visage étaient toujours sévères, fermés, à la hauteur de la gravité de cette discussion suite au tournant qu’elle venait de prendre. « Ne joue pas avec moi Alfie s’il te plait. Pas à ce jeu. Pas sur ce terrain. » Son ton s’était apaisé, ses mots raisonnaient à la fois comme une douce et amère supplique. Si elle se trompait du tout au tout, si elle se faisait des idées depuis le début, alors c’était le moment pour lui de l’admettre et de les faire profiter tous les deux de la porte de sortie qu’elle venait d’entrouvrir.
code by EXORDIUM.




Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.


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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyJeu 16 Sep - 15:21


Être à l’extérieur ne l’aide pas à être plus serein, bien au contraire. Chaque visage inconnu se transforme en nouvel ennemi publique, chaque bruit environnant est perçu comme une menace et il ne peut même plus compter sur le réconfort d’un verre ou d’une pilule avalée à l’abri des regards. Il est soumis à celui de Maze et finalement il ne s’agit pas tant d’un manque d’intimité qu’une impression de lui offrir une multitude d’éléments qu’il n’a jamais offert à personne jusqu’ici. Il ne dit pas grand-chose, pourtant, Alfie, se contente de souligner qu’à défaut d’aller bien, on peut le prétendre. Un constat qui fait office de vérité et qui n’a jamais été partagée avec quiconque jusqu’ici, pas même Juliana du temps où ils étaient ensemble. Non, justement, il a préféré prétendre Alfie sans jamais se questionner sur cette méthode. Il a prétendu que leur couple allait bien, il a prétendu qu’ils arriveraient à surmonter leurs difficultés. Et puis, il a prétendu qu’il désirait autre chose, il a prétendu qu’il ne l’aimait plus. Il a prétendu dans l’espoir d’arriver à s’en convaincre, mais aujourd’hui, face à Maze, en quelques mots il admet que cette stratégie, aussi valorisée qu’elle ait pu l’être par le passé, n’a finalement pas grand-chose d’efficace. Testée, approuvée et désormais rejetée, bien qu’il semble le conseiller à Maze. Il se maudirait, Alfie, s’il se voyait, à cet instant. Le regard qui sonde chaque visage qu’il croise, les sens en alerte et les discours qui n’ont plus rien d’assuré ; bien au contraire. Il se décompose, il s’affaiblit et il se déteste pour ça, l’anthropologue, pour cet état de faiblesse qui n’est pas supposé lui ressembler, encore moins auprès d’inconnus. D’ordinaire, ceux-ci sont des cibles privilégiées, celles qu’il n’a pas peur d’humilier, pour lesquels il n’a aucun intérêt et qu’il se vante de piétiner par simple satisfaction d’avoir laissé sa marque sur eux, ceux auprès desquels il peut aller loin, le plus loin possible, sans remords : il ne les reverra jamais. Et à cet instant, Maze est rangée dans cette catégorie, aidée par le fait que les Street Cats étant dissous, il y a peu de risques que leurs chemins se croisent autrement que par un malheureux hasard, comme c’est le cas ce soir. Il n’a de toute manière pas l’intention que la situation se répète puisqu’il l’a déjà catégorisée et que les quelques révélations qu’il se permet viennent de condamner la jeune femme malgré elle. Hors de question d’être sujet à ce regard posé sur lui et cet effet miroir de plus en plus désagréable alors qu’il ne parvient même pas à expliciter comment ils ont pu en arriver là. C’était une soirée supposée être amusante, supposée lui changer les idées et certainement pas l’y confronter sous un nouvel angle, le pire de tous : celui de la compréhension. Pas de la prétention de comprendre, mais bien d’une compréhension qui, là-aussi, n’a même pas été explicitée. « Vraiment ? Sur le long terme ? Si t’as trouvé la recette, elle m’intéresse. » Ou du moins, elle l’est à sa façon, alors que leurs discours se rencontrent et n’en forment bientôt plus qu’un seul. Ce qu’elle dit, il aurait pu le dire il n’y a pas si longtemps. Ce sont des mots qui auraient pu s’échapper d’entre ses lèvres et c’est détestable, pour un Alfie qui a toujours prôné la volonté de surprendre et de ne jamais être prévisible pour quiconque (pas même lui, au final). « C’est pas tellement le genre de recettes que tu partages. Ce qui fonctionne sur moi ne fonctionnera pas sur toi. » Et vice-versa. Il aurait pu se lancer dans une métaphore soulignant que ce qu’il aime cuisiner n’a probablement rien à voir avec ses goûts à elle, pour le même résultat : c’est trop individuel, c’est trop personnel, pour qu’il existe une solution universelle, sans quoi tous les problèmes de l’univers seraient réglés depuis bien longtemps. Et ce serait terriblement ennuyeux, qu’Alfie songe, lui qui a toujours aimé le défi ; et pourtant, il n’a pas été chercher bien loin concernant sa propre solution, se contentant de plonger dans ce qui marchait par le passé et qui est, il en a conscience, d’une facilité presque humiliante pour un homme comme lui. Il ne prononce jamais ce mot, mais c’est bien la drogue qui l’aide à tenir et quand il se confronte à ce terme, il se réconforte en accentuant le fait qu’il ne s’agit que d’une béquille, qu’il n’a pas totalement replongé et qu’il en a besoin pour aller mieux, pour trouver ce qui serait véritablement considéré comme une solution acceptable. Le problème, c’est qu’il n’en cherche pas.

Il ne sait pas ce qu’il se passe dans sa vie et ne lui demande finalement pas plus de détails, néanmoins il y a un point sur lequel il semble certain : entre savoir et comprendre, la différence est importante pour les gens comme eux. Combien de fois Jules a-t-elle souligné qu’elle ne pouvait pas comprendre s’il ne s’expliquait pas ? Pourtant, malgré tous les détails en mains, elle n’aurait pu que savoir et jamais ne se mettre à sa place. Car c’est une place que même lui peine à identifier, alors les autres, ceux qui n’ont rien vécu de comparable à ce qu’il a vécu en l’espace de deux ans, eux, leurs discours n’ont aucun sens et n’en auront jamais. C’est probablement la raison pour laquelle il a cessé de les écouter, après des mois passés à jouer la bienséance (fait rare pour lui) et à (faire sembler d’)apprécier leur bienveillance. Et il a beau considérer Maze comme une inconnue pour son propre bien, le fait est que, de plus en plus, elle se rapproche de celle à qui il peut tout dire ; même s’ils ne disent rien, dans le fond. C’est complexe et ça lui donne envie de fuir autant que de rester près de la jeune femme, qui tente de formuler des hypothèses sur sa compréhension qui n’a rien de feinte. Il ne se retourne pas alors qu’il a perçu la silhouette de Maze en retrait, se contente d’un rire sans saveur à sa dernière suggestion. « Psy ? Sociologue ? Thanatopracteur ? » Il aurait fait un très mauvais psychologue (quelle connerie, ce métier), un très bon sociologue par contre et un encore meilleur thanatopracteur. « Anthropologue. » Là, par contre, ça se corse : Alfie n’a plus la sensation d’être capable dans son domaine, alors même qu’il s’est toujours considéré comme l’un des meilleurs dans celui-ci. Ses certitudes se sont effondrées, les unes après les autres et il n’est pas sûr de pouvoir les retrouver alors qu’elles seraient salvatrices. Sans son métier, sans sa passion, il n’est plus grand-chose, Alfie, alors il n’a pas vraiment d’autres choix que d’exercer dans le privé (c’est encore une façon de se rassurer quant à ce lien qui se fait entre Maze et lui, qui est aussi fascinant que déstabilisant). « Oui bien sûr. Et moi je suis la Reine d’Angleterre. » « Ça donnerait presque envie d’y vivre. » Il souligne en détournant le regard sur elle un instant. D’y vivre à nouveau, pour le trentenaire qui a passé une partie de ses études au pays d’Elizabeth. Il en garde un merveilleux souvenir, les anglais(es) étant bien plus ouverts que ses compatriotes australiens. La mentalité de là-bas lui manque, mais tout est mieux que l’Australie, que Brisbane, à cet instant ; il est forcément biaisé. Mais avec une Reine comme Maze à la tête du pays, l’envie de voyager d’Alfie ne serait pas la seule chose qu’il voudrait combler, c’est certain.

Finalement, il ne tourne plus en rond alors qu’il émet une dernière hypothèse qui se veut être, cette fois-ci, la plus sincère de toutes, face à une Maze qui semble perdre patience. Il ne le dévoile pas pour la satisfaire, ni même pour soulager sa conscience en verbalisant les choses pour une fois dans sa vie. Il aurait dû se sentir plus léger, plus à l’aise d’en discuter, soulagé de trouver une camarade d’infortune avec qui partager ce que personne ne partage, justement. Mais il ne voit aucune différence, Alfie, le cœur toujours aussi serré et la mémoire toujours aussi lourde. Une preuve, s’il en fallait encore une, que rien ne peut être expié naturellement et qu’il aurait dû poursuivre cette soirée entre lui et ses mauvaises habitudes, pour s’assurer une quiétude que Maze ne cesse de mettre à mal malgré elle. « Qu’est-ce que tu veux dire par "ça" …Qu’est-ce que tu penses connaître ? » Elle demande des précisions et lui, il se plonge dans un mutisme qui lui ressemble de plus en plus. Ce n’est pas tant qu’il veut tout garder pour lui (pour la première fois, il envisage le fait de ne pas le faire), c’est qu’il ne sait pas par où commencer. La première ou la seconde attaque ? Les blessures physiques ou les cicatrices mentales ? Sa capacité à l’autodestruction ou sa capacité à avoir peur de tout ? Et en fond, il y a ce doute qu’il ne peut réduire au silence ; celui qui souligne que, peut-être, Maze ne sait rien de tout ça et que sa nécessité de partager son mal-être avec quelqu’un (de préférence innocent) implique de voir des indices là où il y en a pas. N’est-ce pas ce que fait son cerveau au quotidien, de toute évidence ? De voir des choses là où elles n’existent pas ? De les rendre si réelles qu’il finit par y croire ? Peut-être que la scène dans le bar n’était due qu’à une fatigue passagère, une surprise innocente, à plein d’autres justifications superficielles. La peur d’un soudain retour à la réalité, alors qu’il vit en décalage avec celle-ci depuis si longtemps, lui serre l’estomac comme jamais auparavant, lui faisant réaliser que le point de non-retour semble atteint. Celui où il n’a plus d’espoir, plus rien à se raccrocher, autant que celui où il veut absolument trouver quelque chose à quoi s’accrocher. « Ne joue pas avec moi Alfie s’il te plait. Pas à ce jeu. Pas sur ce terrain. » Son regard finit par se poser sur le sien après l’avoir soigneusement évité de longues minutes. Le silence, lui, n’est pas encore rompu par sa bouche qui ne parvient pas à s’ouvrir, empêchée par toutes ses pensées qui percutent les unes les autres, là-haut, à l’abri de l’opinion des autres et de leur fausse compréhension. Mais celle de Maze, pourtant, lui semble plus sincère que jamais. Ses supplications, aussi et il ne saurait l’expliquer, mais ce qu’il y lit dans ses yeux ne lui permet, en réalité, aucun doute.

Finalement, il affiche un sourire nerveux, avant de reprendre la parole avec hésitation dans un premier temps, avant que ses mots s’affirment peu-à-peu. « Sursauter à un bruit que personne autour de toi ne trouve suspect. » Un pétard au sol, un verre qui se brise au sol. « Être totalement tétanisé quand tout est normal. » Prendre l’avion, sortir dans un bar. « Ne pas savoir comment expliquer les choses aux autres. » Briser toute relation autour de soi, inventer des excuses à son attitude. « Devoir gérer ce que d’autres appellent un traumatisme. » Deux agressions qui ont l’ont presque laissé pour mort, et elle, c’est quoi son traumatisme ? Le mot est prononcé, mais jamais Alfie n’admettra qu’il puisse s’appliquer à sa situation, non. Ce sont les autres qui utilisent ce terme, certainement pas lui. Le chemin de l’acceptation est encore long, mais Maze le rend moins compliqué, toujours malgré elle.

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Cecilia Barker
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyMer 29 Sep - 20:16



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

S’éloigner de la cohue du bar. Laisser son regard se perdre sur l’horizon lointain. Marcher à l’extérieur sans but précis. Les conditions étaient réunies pour que Maze puisse laisser son esprit vagabonder à des préoccupations futiles et autres questions existentielles sans importance en oubliant un instant tout souvenir indésirable. Vivre dans le déni de ce qui lui était arrivé lui avait semblé être la solution de facilité, mais la brune s’était rapidement rendue compte qu’oublier de manière éphémère une information, effacer superficiellement une donnée de son cerveau, tout cela requerrait un effort quotidien. Ne pas se souvenir de ce qu’elle était venue acheter en rentrant dans ce magasin ? Aucun problème. Laisser ses clés dans l’appartement avant d’en sortir ? Elle était la reine de cette activité. Mais tenter d’occuper ses pensées pour ne pas laisser le loisir à son esprit de se perdre dans des considérations qui rouvriraient invariablement ses cicatrices ? Voilà une tâche qui lui paraissait bien trop souvent herculéenne. Pourtant Maze faisait l’effort de l’accomplir malgré tout, d’étouffer ces images et ces voix qui ne demandaient qu’à s’exprimer mais qu’elle refusait d’entendre, encore moins d’écouter. La méditation, l’hypnose, la sophrologie, la cohérence cardiaque. Elle connaissait par cœur toutes ces techniques auto-proclamées comme le meilleur moyen de couper court à ses pensées. Parfois elles fonctionnaient. D’autre fois l’angoisse qui l’habitait se montrait plus forte que tout le reste. La présence d’Alfie ce soir-là aurait pu l’aider à se changer les idées. Ils auraient pu aborder un sujet banal, avoir une conversation courtoise et se quitter, comme deux individus normaux se connaissant peu et manquant de points communs l’auraient fait. Mais il avait fallu qu’il la décrypte mieux qu’un individu normal. Il avait fallu que les non-dits la fassent douter sur ces fameux points communs qu’ils avaient peut-être. Maze aurait pu prendre la plus grande inspiration de sa vie et se concentrer de longues minutes sur sa respiration pour faire le vide, rien n’y aurait fait. Cette conversation ne lui permettait pas d’éloigner ses pensées indésirables. « C’est pas tellement le genre de recettes que tu partages. Ce qui fonctionne sur moi ne fonctionnera pas sur toi. » « De toutes façons, vu que rien n’a l’air de fonctionner sur moi ça changera pas grand-chose… » Les mots lui avaient échappé spontanément, les marmonnant de manière presque inintelligible plus pour elle-même qu’autre chose. Mais il n’y avait pas vraiment besoin d’avoir l’ouïe fine pour la comprendre si tant est que son interlocuteur soit un minimum observateur. Les bras croisés sur la poitrine dans un geste défensif et résolument fermée sur elle-même, la tête baissée vers le sol, quelques discrètes rides d’inquiétude causées par un léger froncement de sourcils : nul besoin d’être profiler professionnel pour comprendre que Maze ne disposait actuellement pas d’une quelconque recette pouvant lui permettre d’aller mieux, ou de simplement donner l’illusion qu’elle allait bien. Alors que la recette d’Alfie soit personnelle ou non, qu’elle fonctionne ou pas pour elle, elle s’en moquait. A ce stade-là elle était prête à essayer n’importe quoi pour donner un coup de pied dans la fourmilière et changer son état qui oscillait en permanence entre tristesse, rage ou apathie la plus complète.
Sans véritablement pouvoir l’expliquer, la britannique avait l’impression de marcher sur des œufs avec lui. La discussion basculait sans prévenir de sortes de suppositions qui la mettaient mal à l’aise à des banalités qui lui laissaient la possibilité de se détendre quelque peu. « Anthropologue. » Mais elle parvenait à transformer ces même banalités en potentielles nouvelles sources de malaise. « Ma question est peut-être complètement stupide mais…il y a un aspect comportemental dans ton métier ? J’imagine que oui mais… » Elle n’arrivait même plus à mettre des mots sur ce qu’elle cherchait à exprimer. Peut-être en partie parce qu’elle refusait de poser la vraie question sous-jacente à celle qu’elle essayait maladroitement de formuler. « Soyons honnête, j’ai abusé des épisodes du Mentalist ces derniers mois…Ma question est la suivante : est-ce que tu as un œil affuté et un don d’observation hors du commun grâce à ton métier ? » Comprendre par là : est-ce pour cette raison que tu ne m’as pas laissée m’en tirer avec mes histoires d’agoraphobie ? Es-tu purement et simplement un très bon observateur Alfie ? Elle sentait au fond d’elle-même qu’il ne pouvait pas y avoir que cette explication-là. Mais elle était pour l’instant surtout déstabilisée par l’idée que ses stratagèmes visant à dissimuler ses sentiments étaient probablement voués à l’échec s’il répondait positivement. Elle était si concentrée sur cette pensée qu’elle mit quelques secondes avant de réagir à la dernière remarque de son interlocuteur. « Ça donnerait presque envie d’y vivre. » Ses traits se détendirent un instant lorsqu’elle accrocha son regard, un fin sourire étirant ses lèvres au moment où elle raccrocha enfin les wagons de leur conversation. « L’usage du conditionnel et le "presque" sont en trop, mais j’apprécie l’intention. » Et, malgré le conditionnel, l’intention ainsi que son interlocuteur l’avaient suffisamment interpellée pour laisser une porte ouverte. Une porte figurée, laissant entrevoir un potentiel acte 2 courtois mais plus approfondi à cette rencontre fortuite. Ou une porte plus matérielle et concrète, superficielle mais hypothétiquement agréable s’ils décidaient tous deux de mettre à l’épreuve leur personnelle et propre méthode de relaxation et d’envoyer valser les plus sombres de leurs pensées tout comme la décence et la bienséance. Tout du moins si cette conversation ne tournait pas court, ce qui n’était pas encore gagné si l’on considérait les non-dits qui continuaient de planer autour d’eux. La patience et les nerfs de Maze avaient leurs limites, d’autant plus qu’ils venaient déjà d’être malmenés suite à l’altercation dont ils avaient été spectateurs au bar. Et la plus malhonnête des flatteries n’aurait rien pu faire face à cette impatience grandissante qui l’avait poussée à demander sans détour à Alfie de justifier ses propos. Le silence qu’il laissait planer ne l’aidait en rien à contenir la légère irritation provoquée par la hâte qu’elle avait d’obtenir des réponses à ses questions pour mettre les choses au clair. Mais était-elle seulement prête à écouter les réponses qu’Alfie pourrait lui donner ? Elle se sentait déjà suffisamment mal à l’aise face à de simples allusions, des suppositions, un potentiel écran de fumée derrière lequel son imaginaire se laissait à dessiner les pires scénarios. Des scénarios qui la ramenaient contre son gré à ce qu’elle essayait elle-même d’effacer de sa mémoire. Que se passerait-il si les réponses s’avéraient proches de ses scénarios catastrophes ? Elle avait envie de tourner les talons et de rentrer chez elle, purement et simplement. Aucune des issues possibles à cette discussion ne lui semblait satisfaisante. Aucune d’entre elles ne mènerait à des boutades, à une conversation légère, à des banalités sans nom, à la possibilité de se vider la tête. Alors à quoi bon continuer ? La fuite était une réaction humaine face à un danger imminent, et pourtant ses pieds refusaient de bouger d’un centimètre. Son regard semblait désespérément accroché à celui d’Alfie qui venait enfin de tourner la tête vers elle. Elle était suspendue au silence qu’il laissait planer, comprenant en l’observant qu’il ne le faisait pas par gaité de cœur mais bien parce qu’il était en proie à une multitude de questionnements. Maze ne connaissait que trop bien cette expression, elle qui ne parvenait plus à faire le tri dans toutes ses pensées enfouies qui parvenaient occasionnellement et sournoisement à toutes refaire surface au même moment. Faire taire son cerveau n’était pas toujours une option ; et le bruit qu’il était capable de provoquer pouvait être insoutenable. « Sursauter à un bruit que personne autour de toi ne trouve suspect. » Ses doigts se crispèrent autour de ses bras, toujours fermement croisés sur sa poitrine. « Être totalement tétanisé quand tout est normal. » L’écran de fumée qu’ils étaient parvenus à créer au sein même de leur discussion se dissipait petit à petit alors que Maze s’évertuait à présent à en créer un dans sa tête pour faire barrage à toutes les pensées vers lesquelles il était en train de l’emmener. « Ne pas savoir comment expliquer les choses aux autres. » Elle tentait de garder une respiration fluide, régulière, alors qu’elle sentait que son rythme cardiaque accélérait bien malgré elle à chaque nouveau mot qu’il prononçait. Elle avait posé les questions, elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même et affronter à présent les réponses qu’elle redoutait. « Devoir gérer ce que d’autres appellent un traumatisme. » Son regard se détourna spontanément au moment où il prononça ce mot qu’elle tentait d’éviter par tous les moyens. Elle avait beau rester parfaitement stoïque, les traits de son visage s’étaient durcis d’eux-mêmes, tous ses muscles lui paraissaient crispés, ses doigts enserraient ses bras si fort que ses ongles commençaient à laisser une trace superficielle sur sa peau. Elle finit par fermer les yeux, prenant une profonde inspiration pour se calmer avant de laisser tomber ses bras le long de son corps, signe de résignation. Elle avait pensé être naïvement très bien cachée sous la couverture la plus épaisse qu’il ait été donné de voir, mais Alfie venait d’un geste rapide et efficace de réduire à néant sa cachette. « Et donc… » Submergée par des émotions auxquelles elle refusait de donner libre cours, sa voix l’avait trahie en se faisant moins audible et plus hésitante. Elle rouvrit les yeux et se racla la gorge pour se donner une contenance avant de reprendre : « Et donc tu n’as toujours aucune recette à partager pour pouvoir surmonter ça ? » C’était sa façon à elle de lui donner raison. D’admettre qu’il avait tapé bien trop juste. Son regard à nouveau plongé dans le sien, elle tentait d’y effacer toute trace d’hésitation pour y laisser grandir une assurance exagérée et surtout totalement éphémère mais qui restait sa seule arme pour garder le plus éloignées d’elle possible les blessures du passé. « Parce que je commence à penser qu’il n’en existe aucune. » Ça faisait longtemps que Maze avait abdiqué face à ses désillusions, mais c’était la première fois qu’elle l’exprimait à voix haute à quelqu’un. « Qu’on est condamnés à marcher aux côtés d’une deuxième ombre non désirée mais qu’on connait pourtant par cœur. On a beau vouloir la repousser, elle finit toujours par retrouver sa place auprès de nous. » Qu’elle soit éveillée ou endormie, cette ombre-là était de tous les combats. « Elle plane. Et à part se résigner et s’habituer à sa présence, je vois pas ce qu’il existe comme solution. Y a pas de retour en arrière possible. Au même titre que tous les pas en avant de l’univers ne permettront jamais de s’en éloigner. » Et des pas en avant, elle avait l’illusion d’en avoir fait un certain nombre. Elle était revenue à Brisbane, elle avait retrouvé un emploi, elle parvenait petit à petit à réussir à remettre les pieds dans des endroits fréquentés. Mais le mal-être profond qu’elle ressentait ne la quittait pas. Ses proches avaient beau lui répéter qu’elle avançait, elle n’avait jamais autant eu l’impression de stagner. Son regard exprimait toute sa résignation, sa lassitude. Et pourtant, on pouvait encore y lire une infime once d’espoir. Un espoir probablement vain qui résidait dans l’hypothétique éventualité où Alfie serait parvenu à trouver une solution, aussi petite et insignifiante soit-elle, pour ne pas se laisser ronger par ses démons, quels qu’ils soient.

code by EXORDIUM.




Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.


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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyMer 27 Oct - 20:36


Il en est presque philosophe, le Maslow, quand il prétend que ce qui fonctionne sur lui ne fonctionne pas sur elle ; que chacun se doit de trouver sa propre recette miracle, qu’il s’agit d’un chemin à parcourir seul, avec peut-être les indications d’autrui, mais sans jamais être accompagné. Oh que c’est ridicule comme discours pour lui, d’habitude si détaché et si enclin à proposer aux autres de « se démerder » sans l’aide de quiconque. Ce n’est qu’une preuve parmi tant d’autres accumulées au cours des mois quant au fait que cette ville l’a changé et certainement pas pour le meilleur, peu importe s’il est originaire d’ici et qu’il est donc supposé avoir un attrait particulier pour Brisbane. Chaque jour lui confirme toujours plus qu’il n’a plus rien à faire ici, que ça ne fait que réveiller des démons qu’il croyait être en mesure de maîtriser et le poids de l’échec est difficile à supporter pour un arrogant comme Alfie. Le trentenaire aurait pourtant bien un secret à partager, mais comme son nom l’indique, il n’est pas supposé être adressé à qui que ce soit. Il ne s’agit pas tant de la protéger d’elle d’un univers qu’elle ne connaît probablement pas que de rester accroché à son propre déni, si réconfortant. « [color:5118=6600cc]De toutes façons, vu que rien n’a l’air de fonctionner sur moi ça changera pas grand-chose… » Il relève la tête face à la réflexion de Maze qui résonne, encore une fois, en lui plus qu’il ne l’aurait voulu. C’est toujours aussi perturbant d’être face à un miroir, encore plus quand, justement, il ne fait que le confronter à son déni. Lui aussi, il avait l’impression que rien ne fonctionnait sur lui, ce qui a impliqué de toucher à des extrêmes auxquels il n’aurait jamais pensé se rapprocher à nouveau, quand bien même sa vie a toujours été faite de ceux-ci. Il aurait pu lui répondre qu’elle doit être patiente, qu’un jour elle trouvera la solution « miracle » pour elle-même, mais il ne lui fera pas l’affront de continuer dans des discours aussi ridicules que ceux qu’il a déjà pu tenir et auxquels il ne croit vraisemblablement pas. Il n’est pas psychologue, il n’est pas assistant social, il n’est pas là pour l’accompagner, en réalité. Alors pourquoi il reste et persiste à vouloir comprendre ? « Tu veux dire, même pas la classique bonne grosse cuite ? » Il demande avec un léger sourire, remarquant la manière dont elle s’est refermée (plus qu’il ne l’a déjà perçu), une pointe d’humour sans réel enthousiasme, peu convaincue, mais qui a le mérite d’essayer d’apaiser les choses, en proposant une solution qui, finalement, reste la plus efficace. Il ne ment qu’à moitié, Alfie, conscient qu’il s’agit d’un classique, qu’il se permet pourtant de réutiliser à sa manière. Mais, à cet instant, il s’agit autant de sa propre difficulté à verbaliser les choses, qu’à son envie de tenir Maze loin de cette vérité-là que celle de ne pas provoquer la furie d’Anwar, s’il savait ce qui lie désormais ses deux amis.

Elle l’interroge sur son métier et après trois échecs, il finit par lui donner la bonne réponse. « Ma question est peut-être complètement stupide mais…il y a un aspect comportemental dans ton métier ? J’imagine que oui mais… » Un sourire, cette fois-ci sincère, se dessine sur ses lèvres, toujours amusé par la mauvaise perception que le commun des mortels peut avoir de sa profession. Au moins, elle n’a pas la provocation de lui demander s’il s’agit « réellement » d’un « métier », ce qui a le mérite d’amener une réaction plutôt détendue de la part du Maslow. « Soyons honnête, j’ai abusé des épisodes du Mentalist ces derniers mois…Ma question est la suivante : est-ce que tu as un œil affuté et un don d’observation hors du commun grâce à ton métier ? » Cette fois-ci, pourtant, son visage se ferme quelque peu à la comparaison qui a le don de l’agacer – ce qui n’est pas le cas de Maze, la distinction est importante à faire. Elle n’a que l’image clichée que le commun des mortels possède ; mais il est néanmoins usé d’avoir à toujours rétablir la vérité. « L’observation est la part la plus importante du métier. » Participante ou non, immergée ou à distance, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de la principale caractéristique de ce métier bien particulier ; avant même toute notion de bienveillance et d’empathie, ce qui explique peut-être pourquoi, malgré son égoïsme connu et reconnu, Alfie parvient à être doué dans son domaine. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours observé, il a toujours tout analysé, il s’est imprégné des autres pour mieux les utiliser – mais ça, aussi, on ne dira pas qu’il le fait dans le cadre de son travail. « Je ne suis pas voyant pour autant. » Il ajoute, en haussant les épaules d’un air las. Ces histoires de mentalisme, ce sont des conneries, à ses yeux. N’importe qui doté d’un œil affuté peut être un roi de l’observation, sans se cacher derrière des idées de « pouvoir mystique » qui, à ses yeux, humilient ceux qui ont réellement un don. Il s’agit de se faire mousser et uniquement de cela, si vous voulez son avis. « Et tu n’es pas très difficile à déchiffrer, pour être honnête. » Il ajoute, sans en dire plus pour l’instant. Elle n’est pas facile à déchiffrer uniquement parce qu’il s’agit de son métier, mais en partie parce qu’il s’agit aussi de son histoire, qu’il le veuille ou non. De là à l’admettre ouvertement, d’en partager des bribes, c’est encore compliqué. Il en vient même à laisser entendre la possibilité d’un coup de chance, qui ne prend pas. « L’usage du conditionnel et le "presque" sont en trop, mais j’apprécie l’intention. » « On vient à peine de se rencontrer, Maze, voyons. » De vraiment se rencontrer qu’il aurait pu préciser. Comme si ce détail était susceptible de l’arrêter en temps normal. Avec d’autres, il a été beaucoup plus direct dans ses intentions ; mais ses intentions n’étaient pas les mêmes que celles qu’il dirige à l’égard de Maze à cet instant. Pas d’arrière-pensées (pas trop, du moins), chose suffisamment rare pour être soulignée dans le cercle des relations superficielles dans lequel il se complait depuis quelques mois. De ses anciens collègues de boulot à ses aventures d’un soir, Alfie ne va jamais plus loin que la surface, par nécessité de ne prendre aucun risque. C’est la raison pour laquelle son entourage proche est désormais aux abonnés absents, qu’il s’est assuré de mettre des barrières entre lui et les autres. Pourtant, le voilà qui s’ouvre, à sa manière, auprès d’un Maze qui n’en attendait certainement pas autant, en vue du malaise palpable qui règne entre eux et qui, même à travers ces quelques réflexions plus légères, ne peut être complètement effacé.

Principalement parce qu’elle en veut, des vraies réponses, qui dépassent les hypothèses qu’il émet. Elle veut une vérité qu’il n’est pas certain de vouloir offrir autant qu’il la sait nécessaire d’être partagée, une fois, juste une fois, pour cesser de se sentir seul dans cet enfer représenté par le fait d’être prisonnier de ses propres pensées. Parce que rares sont ceux qui peuvent comprendre, qui peuvent réellement comprendre et pas seulement prétendre, en comparant des problèmes qui n’ont pas lieu d’être comparé. Mais comment réussir à dire quelque chose qu’on a pris autant de temps à cacher, à dissimuler, pour ne jamais avoir à l’admettre ? Maze le confronte à ses pires questionnements, à sa peur la plus profonde ; aussi ne parvient-il pas à être direct, se contentant de comparer des expériences qui, dans cette situation, peuvent l’être. La sienne et celle de la jeune femme, dont il n’a pourtant pas connaissance. Cette pensée l’interroge de plus en plus, l’obligeant à se confronter à la possibilité de s’être trompé. Mais Alfie a toujours raison, même quand il a tort, c’est une règle universelle que Maze n’oserait pas enfreindre, pas aujourd’hui, pas maintenant, n’est-ce pas ? Et à mesure que la comparaison se fait, à mesure que le corps de Maze réagit à ses paroles, il s’enfonce dans la certitude de ne pas s’être trompé ce qui, finalement, n’est pas aussi rassurant qu’il l’aurait voulu. Il ne sait pas s’il se sent soulagé ou menacé par cet élan d’honnêteté comme il n’en a pas eu depuis des mois. La manière dont elle fuit son regard lui permet d’en faire de même, un instant durant laquelle tout le masque d’assurance qu’il revêt au quotidien se permet de disparaître pour laisser place au Alfie marqué, explosé en mille morceaux, affaibli, qu’il ne s’autorise jamais à laisser prendre le dessus. « Et donc… Et donc tu n’as toujours aucune recette à partager pour pouvoir surmonter ça ? » Secouant la tête par la négative, Alfie aurait pu partager la fameuse recette, mais à cet instant, il admet que ce n’en est pas une. C’est quelque chose qui permet de repousser l’échéance, de repousser les pensées et les souvenirs, mais qui ne sera jamais efficace sur le long terme. Loin de se flageller pour la solution de facilité pour laquelle il a opté, à cet instant, il se rend surtout compte qu’il s’agit d’une béquille sur laquelle il s’appuie et qu’en ce sens, il ne devrait pas avoir honte. « Parce que je commence à penser qu’il n’en existe aucune. » Parce que c’est la vérité, Maze, aussi douloureux que ça puisse être. « Qu’on est condamnés à marcher aux côtés d’une deuxième ombre non désirée mais qu’on connait pourtant par cœur. On a beau vouloir la repousser, elle finit toujours par retrouver sa place auprès de nous. » Il n’aurait pas pu mieux verbaliser les choses et si un instant il aurait espéré que de ne pas être celui qui le fait soit source d’un certain apaisement, ça n’est pas le cas. C’est encore plus douloureux de l’entendre sans le vouloir que d’avoir à l’affirmer lorsqu’on est prêt. « Elle plane. Et à part se résigner et s’habituer à sa présence, je vois pas ce qu’il existe comme solution. Y a pas de retour en arrière possible. Au même titre que tous les pas en avant de l’univers ne permettront jamais de s’en éloigner. » Là-aussi, elle touche tristement juste, Maze. Un an qu’il essaie de faire tous les pas en avant du monde ; un an qu’il fait du surplace et ne parvient pas à avancer. « Il n’en existe aucune. » Sa voix rejoint celle de Maze, diminuée et presque brisée quand il en vient à ce constat qu’il n’aurait jamais dû verbaliser. Autant pour lui que pour elle, mais dans son égoïsme, Alfie ne pense qu’à lui. Il ne devrait pas lui dire ça alors qu’il la sait fragilisée, mais ne le sont-ils pas tous les deux ? Perdus entre les bonnes paroles de leurs proches et la réalité d’une situation que jamais personne ne pourra comprendre ? « Ça fait deux ans que j’essaie de la laisser derrière moi, cette ombre. » S’il doit reprendre sa métaphore, s’il faut en user pour ne pas évoquer explicitement la situation, chose qui le rassure, pour lui pourtant loin d’être partisan de toutes les tentatives pour ne pas aller droit au but. « Certains te diront qu’elle fait partie de toi, maintenant et que le but n’est pas d’essayer de la repousser, mais de marcher avec elle, de s’habituer, comme tu dis. » C’est ce qu’on lui a dit à l’hôpital, c’est ce que Jules a toujours essayé de lui expliquer les rares fois où il lui confiait sa fragilité. « C’est ce que tout le monde veut que tu fasses, c’est ce qui est écrit dans les manuels. On peut pas changer les choses, alors il faut les accepter. » Le ton ironique de sa voix ne laisse pas place au doute quant au crédit qu’il accorde à de tels propos. Encore une fois, il est très loin d’apprécier de telles leçons philosophiques, dont usent et abusent ceux qui ne sont pourtant pas concernés. « Personne nous dit qu’on a le droit de ne pas l’accepter, d’être en colère, parce que non, c’est pas normal de juste « faire avec » quand t’aurais jamais dû vivre ça et que t’as toutes tes émotions en vrac à cause de ce genre de choses. C’est pas acceptable que ce soit tombé sur toi et pas sur un autre. » Ce genre de choses, ce traumatisme, un mot qu’il ne réutilisera pas, trop parlant, trop douloureux. Quand il y a un sentiment d’injustice que ce soit tombé sur soi et pas sur un autre, quand il y a tant d’incompréhension et de « et si » : et si je n’avais pas été là ce jour-là, et si je n’avais pas pris cette décision à ce moment-là, et si, et si. « La vérité, c’est que ce sera toujours là, quelque part, malgré tous les pas en avant que tu feras et que tu pourras jamais l’oublier, que ce sera toujours ancré en toi, même quand ça semble aller mieux. Surtout quand ça semble aller mieux. » Il ne croit pas à ses conneries d’oubli, de passer à autre chose, d’apprendre à vivre avec. Ça fait deux ans qu’il vit avec cette idée, deux ans qu’il constate de plus en plus qu’il s’agit d’un échec. « Alors je me force à oublier, puisque personne ne peut m’aider à y arriver. » Il se force, bien sûr. Comme s’il n’y prenait pas une certaine forme de plaisir quand il ne se contente pas de réduire à néant les images et les pensées, mais aussi de s’oublier dans le processus. Un processus qui n’a rien à voir avec un travail sur soi-même ; et tout à voir avec une dextérité à enfoncer l’aiguille dans son bras.

@Maze Crawley c'est court oui, oui, c'est une illusion d'optique si ça donne l'impression du contraire  sisi
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Cecilia Barker
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyLun 8 Nov - 21:45



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

« Tu veux dire, même pas la classique bonne grosse cuite ? » Le coin de ses lèvres vint se relever en un léger sourire, une timide pointe de malice faisant son apparition dans son regard pour la première fois de la soirée. « Autant pour moi, t’as raison. Cette recette là fonctionne toujours très bien. » Elle hocha doucement la tête, parfaitement convaincue par cette solution qu’elle avait en effet déjà pu éprouver à plusieurs reprises. « Par contre il paraît que c’est mal vu d’en user trop souvent. Après les gens en viennent à te traiter de….mh…comment déjà ? » Elle fit claquer le majeur et le pouce de sa main gauche entre eux, cherchant faussement et de manière dramatiquement exagérée un terme qui ne lui faisait pas vraiment défaut : « …alcoolique ! Oui c’est ça. » Un haussement d’épaules et une légère grimace désolée à l’appui vinrent balayer cette proposition qui lui permettait pourtant bien objectivement de solutionner ses problèmes. Au moins provisoirement. La gueule de bois qui suivait le lendemain était certes un nouveau problème à gérer, mais elle aurait bien volontiers échangé une gueule de bois quotidienne contre tous ses démons actuels. Elle n’était pas encore tombée dans le travers que représentait l’alcool, mais elle se demandait de plus en plus régulièrement si ça ne pourrait pas réellement être un mal pour un bien. Le poids de la bienséance lui imposait de ne pas songer trop longtemps à ce genre d’idées, pourtant Maze ne pouvait s’empêcher de la trouver toujours un peu plus séduisante. L’atmosphère faussement détendue le temps de quelques minutes, elle avait embrayé sur des questions d’ordre professionnel mais avec une intention sous-jacente qu’elle croyait, à tort, bien cachée. «  L’observation est la part la plus importante du métier. » Peut-être avait-elle encore une chance de parvenir à dissimuler certains de ses secrets. Si tant est qu’il y ait encore quelque chose à dissimuler au stade où ils en étaient. Maze était une très mauvaise actrice, mais peut-être Alfie était-il tout aussi mauvais dans son métier. Elle en doutait sérieusement, mais désespérée qu’elle était de ne pas vouloir partager des choses qui relevaient d’une traumatisante intimité, elle était prête à se raccrocher à n’importe quelle branche pour garder un minimum d’espoir. « Je ne suis pas voyant pour autant. » Elle vint poser sa main gauche sur sa poitrine tout en prenant un air désolé : « Moi qui comptais te demander de me lire ma bonne fortune, je suis vraiment déçue. » Non. Ce que Maze souhaitait sincèrement c’était découvrir si Alfie était capable d’une manière ou d’une autre de la décrypter et….« Et tu n’es pas très difficile à déchiffrer, pour être honnête. » …et elle était foutue. Elle pouvait arrêter de se raccrocher aux branches, tout lâcher et laisser ses espoirs s’écraser mollement au sol, c’en était fini de son jeu d’actrice du dimanche. « Tu fais chier Alfie. » C’était familier, c’était sorti de nulle part, ça n’était certainement pas vraiment mérité, mais c’était exactement ce qui était dans sa tête. Et quitte à ce qu’il lise en elle comme dans un livre ouvert, autant qu’elle exprime librement ses pensées pour lui économiser cette peine. Son ton n’était pas énervé, ni froid, mais son attitude, la crispation de ses muscles et l’expression de son visage étaient autant de preuves qu’elle s’était refermée une nouvelle fois. Parce qu’ils ne pouvaient définitivement plus être totalement et très naïvement dans la plaisanterie à présent. Quoi qu’ils en pensent. « On vient à peine de se rencontrer, Maze, voyons. » « Mh… » Elle réfléchit quelques secondes à ses mots, son esprit vagabondant au-delà de ses relations passées, dont la plus récente qui ne s’était pas terminée de la meilleure des façons. Oh Wren et elle avaient fini par avoir leur fin, la clôture de leur relation qui leur avait fait défaut bien trop longtemps. Cette fin avait été chaotique et leur voyage semé d’embuches mais leurs débuts ? Leurs débuts avaient été explosifs et pourtant d’une incroyable simplicité. « Justement. Je pense que c’est bien plus simple quand on vient de se rencontrer. Quand on ne sait rien de la personne qu’on a en face de soi. Pas de questions à se poser, pas de problèmes à surmonter. Partant de là, une relation n’est-elle pas irrémédiablement vouée à se détériorer et à se compliquer avec le temps ? » Il y avait bien une raison pour laquelle les histoires d’un soir étaient bien plus faciles à gérer que les relations à long terme. Le regard jusqu’alors perdu dans le vide en exposant à voix haute ce qui lui passait par la tête, Maze vint finalement plonger son regard dans celui d’Alfie pour appuyer un peu plus les propos qu’elle s’apprêtait à tenir : « A partir du moment où on fait connaissance, tout devient invariablement compliqué. C’est fichu. » On est fichus. Plus de retour en arrière possible dans leur cas. C’était ça qu’elle voulait lui dire. Ils n’en savaient pas encore assez pour dire qu’ils se connaissaient, mais ils en savaient déjà trop pour rester deux parfaits inconnus candides et loin de leurs problèmes respectifs, capables de passer une bonne soirée sans se poser de questions.
Et c’était ce sentiment d’avoir de toute manière perdu le contrôle de la soirée mêlé à la dérangeante manie d’Alfie de la décrypter avec une facilité déconcertante qui avait eu raison d’elle et qui l’avait poussée à se confier davantage. Au point où ils en étaient, qu’avaient-ils à perdre ? Ils étaient déjà probablement l’un et l’autre en compagnie de leurs démons respectifs alors autant les partager pour que la fête soit plus folle. «  Il n’en existe aucune. » Son regard vint se poser dans le sien lorsqu’il reprit la parole. Personne n’avait osé lui dire cette vérité jusqu’à présent et cette dernière avait beau être douloureuse, elle avait besoin de l’entendre. Ses proches ne cessaient de lui répéter qu’elle finirait par aller mieux et oublier. Maze était dubitative mais elle avait choisi de les croire et cela n’avait fait que la faire se sentir plus lamentable encore car elle n’allait jamais mieux. Elle n’oubliait rien. Tout était amèrement gravé dans sa tête et dans son corps. S’il subsistait encore quelques traces physiques des sévices qu’elle avait traversés, elle savait pertinemment que tout cela finirait par s’estomper avant de s’effacer définitivement avec le temps. Au contraire de ses cicatrices psychologiques qui, elles, resteraient bien réelles et à jamais présentes. Alors la vérité d’Alfie était dure à entendre, mais c’était la première qu’on lui confiait qui sonnait juste à ses oreilles. « Ça fait deux ans que j’essaie de la laisser derrière moi, cette ombre. » Elle l’écoutait religieusement, se rendant petit à petit compte qu’elle pouvait enfin parler à quelqu’un qui était passé par une épreuve similaire à la sienne. Quelqu’un dont les mots faisaient sens. Quelqu’un qui ne lui donnait pas envie de se remettre en question sur sa façon de gérer son traumatisme. « Certains te diront qu’elle fait partie de toi, maintenant et que le but n’est pas d’essayer de la repousser, mais de marcher avec elle, de s’habituer, comme tu dis. » Merci papa, merci maman pour ces mots très exacts qui se voulaient encourageants mais qui étaient surtout tristement moralisateurs. Si Maze avait à marcher avec cette ombre au quotidien en faisant mine de l’accepter, qu’ils s’apprêtent à devoir la supporter aigrie, désabusée et très désagréable. « C’est ce que tout le monde veut que tu fasses, c’est ce qui est écrit dans les manuels. On peut pas changer les choses, alors il faut les accepter. » Amen. Elle n’en pouvait plus des bien-pensants, de leurs conseils aseptisés et de leur refus d’accepter la réalité telle qu’elle était. Nier les horreurs qui existaient à travers le monde ne l’en rendait pas plus beau. En revanche cela compliquait de manière dramatique la vie des personnes touchées de près ou de loin par ces horreurs. «  Personne nous dit qu’on a le droit de ne pas l’accepter, d’être en colère, parce que non, c’est pas normal de juste « faire avec » quand t’aurais jamais dû vivre ça et que t’as toutes tes émotions en vrac à cause de ce genre de choses. C’est pas acceptable que ce soit tombé sur toi et pas sur un autre. » Maze se sentait à la fois étrangement galvanisée par le discours d’Alfie, mais aussi sur le point de basculer dans des souvenirs qu’elle tenait encore à garder à l’écart. La vraie réussite pour elle aurait été d’être capable de parler de ce qui lui était arrivé sans en avoir des images imprimées devant les yeux en même temps. Elle voulait pouvoir se détacher de cette expérience, mais tout comme la recette pour passer à autre chose, cela lui semblait être une action impossible à exécuter. Une nouvelle étape infranchissable. « La vérité, c’est que ce sera toujours là, quelque part, malgré tous les pas en avant que tu feras et que tu pourras jamais l’oublier, que ce sera toujours ancré en toi, même quand ça semble aller mieux. Surtout quand ça semble aller mieux. » Son regard était à présent accroché au sien, comme si sa vie en dépendant, comme si la rue dans laquelle ils se trouvaient n’existait pas, comme si le monde extérieur s’était progressivement estompé pour ne la laisser que face à ses propres interrogations, à ces choses qu’elle savait au fond d’elle mais que personne ne lui avait avoué à voix haute et qu’elle avait donc refusé d’accepter. « Il est temps de se résilier dans ce cas. » Elle avait murmuré ces mots pour elle plus que pour lui. Il était temps qu’elle l’accepte l’idée que son traumatisme ferait à jamais partie d’elle. « Ca sera toujours ancré en moi… », elle avait répété les mots d’Alfie d’un air distrait, distant, alors que ses propres pensées se bousculaient dans le chaos le plus complet dans sa tête. « …et j’imagine que ça forgera la personne que je vais devenir. » Qui que cette personne puisse être. Si présentement elle n’était qu’à une sorte de stade de status quo, il ne faisait aucun doute que son caractère, son tempérament, ses réactions, tout en elle évoluerait dans une direction toute autre que celle qu’elle aurait suivie si tout cela ne lui était pas arrivé. C’était injuste, elle ne connaitrait jamais la Maze qu’elle aurait pu être. Qu’elle aurait dû être. Elle ne pouvait même pas se laisser à imaginer ce qu’elle ne serait finalement jamais. L’heure fatidique de l’acceptation semblait avoir sonné pour la britannique. Savoir qu’elle n’avait pas juste une pente à remonter, des souvenirs à chasser pour aller mieux et accepter simplement le fait que les hauts mais surtout les bas faisaient à présent partie intégrante de ce qu’elle était au fond d’elle, voilà ce dont elle avait besoin. Et si cela ne lui permettrait pas nécessairement d’avancer, elle avait l’étrange sensation d’avoir au moins cessé de faire du surplace.
Elle sortit petit à petit des pensées dans lesquelles Alfie l’avait plongée. Elle émergeait à nouveau, sans le quitter des yeux pour autant. Lentement, son bras droit vint se tendre dans sa direction, faisant remonter au passage de quelques centimètres la manche de son pull et dévoilant des cicatrices au niveau de ses poignets. Consciente de ce qu’elle venait de laisser apercevoir, son bras se mit à trembler quelque peu. Non. Elle s’était suffisamment laissée dominer par ses émotions ce soir, il fallait que cela cesse. Elle replia son bras et le secoua avant de tendre une nouvelle fois sa main en direction d’Alfie, avec assurance cette fois-ci. « Maze Crawley. J’ai eu l’insigne honneur de me retrouver au cœur d’un trafic d’êtres humains. » Telle la plus convaincue des alcooliques anonymes participant à son énième réunion, elle avait lancé sa présentation avec aplomb et sans une pointe d’hésitation. Est-ce que tu regrettes qu’on vienne de se rencontre à présent Alfie ? La balle était dans son camp. A lui de saisir la main qu’elle lui tendait ou de la laisser littéralement tomber. Il n’était pas trop tard pour faire demi-tour et oublier que cette soirée avait jamais existé. « Et tu te…forces à oublier ? » Elle se répétait en boucle les paroles d’Alfie et ces derniers mots venaient seulement de se rappeler à elle sans qu’elle n’en comprenne la signification. Elle pensait pourtant qu’ils avaient éliminé la solution alcoolisme, pourtant très efficace au demeurant. Etait-elle en train de mettre les pieds dans le plat ? Ou peut-être un doigt dans un engrenage qui finirait par la happer toute entière ?


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Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.


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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyJeu 2 Déc - 0:41


« Autant pour moi, t’as raison. Cette recette là fonctionne toujours très bien. » Et il aurait voulu continuer de nier l’évidence, Alfie, après presque dix années de sobriété durant lesquelles aucune goutte d’alcool ne frôlait ses lèvres. Il a rattrapé ce temps en seulement quelques semaines, une consommation à outrance qu’il ne pourrait même pas qualifié d’alcoolisme comme la jeune femme le souligne, dans un geste théâtral qui lui provoque un rire sans saveur. Il n’a pas besoin de boire. Son corps ne montre aucun symptôme de manque lorsqu’il s’abstient de traîner dans les bars pendant une semaine ou deux, non, c’est une autre forme d’addiction, bien plus difficile à gérer au quotidien, qui s’est rappelée à lui, mais certainement pas un amour déraisonnable pour l’alcool. Il boit trop, pourtant, Alfie, c’est une certitude quand il finit la tête à l’envers pour ne pas se faire contrôler par les pensées que cette même tête peut contenir ; dans les rares moments où il arrive à résister à l’appel d’une dose, qu’il essaie de se persuader qu’il gère sa consommation, que son besoin d’héroïne n’a rien à voir avec une quelconque addiction. C’est presque touchant, l’énergie qu’il met dans ce déni plutôt que de le mettre à voir la réalité en face et à assumer les événements qui l’ont mené jusqu’à cette situation dont il perd le contrôle. « C’est tragique, de ne plus avoir la jeunesse pour excuser notre comportement. » Il souligne, presque dépité. Dix ans de moins et on ne les traiterait pas d’alcooliques, simplement de fêtards, de gamins qui profitent peut-être un peu trop, mais jamais rien d’aussi péjoratifs que tout ce qu’ils peuvent entendre aujourd’hui alors que leur comportement n’a rien d’illicite ou de dangereux : ils sont des adultes qui veulent fuir leur réalité et qui peut les blâmer face à ce qui est un aveu de faiblesse ? Et même sans cette addiction, n’importe quel œil aguerri serait en mesure de comprendre que quelque chose ne va pas chez l’un autant que chez l’autre. S’il se cache derrière son métier, la vérité c’est que Maze n’est pas assez subtile dans son attitude, ou qu’il partage bien trop celle-ci pour être aveugle. Il ne sait pas quelle option a sa préférence. « Moi qui comptais te demander de me lire ma bonne fortune, je suis vraiment déçue. » Il y a néanmoins quelque chose de différent chez elle, qu’il ne parvient pas à exprimer. Un humour auquel elle s’accroche et s’il y voit un mécanisme de défense comme un autre ; c’est aussi le signe d’une certaine aptitude à conserver la face, en public du moins. Un talent dont il ne peut plus se vanter, les apparences tentant d'être conservées, mais ses efforts pour y parvenir se voulant de plus en plus minimisés. Il n’essaie plus vraiment de donner le change, Alfie, alors que Maze semble en être encore capable. « Tu fais chier Alfie. » Pourtant le sourire qui s’échappe d’entre ses lèvres et sincère. « On me le dit souvent, oui. » Autant que la réponse qui l’accompagne.

Si l’humour ne semble plus à sa portée, la séduction est son mécanisme de défense à lui. Discutable, c’est certain et si une part de lui s’accroche au fait qu’il s’agit d’un comportement plus sain que celui qui consiste à se mettre la tête à l’envers tous les deux soirs, la vérité est qu’il n’est pas beaucoup plus soucieux dans l’excitation du moment. Pas qu’il s’agisse de ça avec Maze, mais toujours est-il qu’Alfie, déjà très enclin à faire de nouvelles rencontres en temps normal, ne manque jamais de saisir une occasion qui se présente – parce qu’il s’agit-là aussi d’une façon testée et approuvée afin d’oublier ses problèmes, même si son addiction est susceptible de mettre ce plaisir en danger, il le sait aussi. « Justement. Je pense que c’est bien plus simple quand on vient de se rencontrer. Quand on ne sait rien de la personne qu’on a en face de soi. Pas de questions à se poser, pas de problèmes à surmonter. Partant de là, une relation n’est-elle pas irrémédiablement vouée à se détériorer et à se compliquer avec le temps ? » Il n’a jamais été particulièrement romantique, Alfie, mais force est de constater que ses mots résonnent en lui plus qu’il ne le voudrait. Sa relation avec Juliana s’est compliquée et s’est achevée parce qu’elle ne savait rien de lui malgré leurs quatre ans de vie commune. Il s’était évertué à cacher toutes ses failles et lorsqu’il n’y est plus parvenu, c’est elle qu’il a brisée en prétendant ne plus avoir des sentiments pour elle. C’était ce qui lui avait semblé le plus facile même si cela reste encore la décision la plus difficile qu’il ait eu à prendre ; mais jamais elle n’aurait accepté de le voir s’enfoncer dans cette spirale infernale dont il est désormais prisonnier et il n’aurait jamais pu se pardonner de faire d’elle un dommage collatéral. Une part de lui s’est parfois demandé si les choses auraient pu être différentes s’il avait été honnête avec la jeune femme dès le début, avant de réaliser que la réponse serait douloureuse dans tous les cas. « A partir du moment où on fait connaissance, tout devient invariablement compliqué. C’est fichu. » Son regard dans le sien, il pose sa main sur sa poitrine, mimant un cœur qui se brise – puisqu’il s’agit évidemment de ça. « J’ai compris le message, Maze, cesse de jouer avec mon cœur. » Il ne s’en remettra pas. « Et si on connaît tout de l’autre ? Tu crois vraiment que c’est voué à l’échec ? » Il ne parle même pas de leur situation, mais d’une généralité. Il a menti durant toute son existence, omettant des détails qu’il jugeait honteux, détestables et tragiques pour ne pas brouiller la vision que l’on pourrait avoir de lui, autant auprès de ses conquêtes que de ses amis. La vérité, il le constate aujourd’hui, c’est qu’il a quand même faussé l’image qu’on pouvait se faire de lui, à un point où il ignore lui-même qui il est réellement ; et la même question revient en boucle : et s’il avait fait les choses différemment ?

Il aurait probablement commencé par être plus honnête. S’ouvrir sur ses problèmes, sur ces épreuves qu’il n’arrive pas à surmonter et peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles il s’épanche plus que de raison auprès de la jeune femme, dans une vaine tentative de découvrir une nouvelle option, d’y goûter et, peut-être, de l’adopter. Même s’il n’y croit pas, au fond, Alfie, parce qu’il sait que l’honnêteté n’a jamais vraiment dicté ses gestes et son parcours et qu’aujourd’hui ne changera probablement pas la donne. Et à défaut, ce n’est évidemment pas auprès de lui qu’il fait preuve d’honnêteté, mais auprès de la jeune femme lorsqu’il lui confirme qu’il n’existe aucune solution pour passer à autre chose, ni pour le prétendre. C’est un cadeau empoisonné, en réalité, de tenir pareil discours. Car rien ne s’oublie et rien ne se surmonte, malgré toute l’énergie et tous les efforts déployés. Si c’était le cas, les deux notions se mélangeraient et ils ne sont pas dans un film, une pilule n’aide pas à effacer un pan particulier de son existence ; il faut apprendre à vivre avec et cesse de culpabiliser ceux qui n’y arrivent pas, parce que c’est impossible. Ils peuvent prétendre que ça n’existe pas, mais jamais ce désir ne deviendra une réalité. Et le plus drôle, autant que le plus détestable, c’est que ce discours est tenu par tous ceux qui ne sont pas concernés. Car malgré toute l’intelligence qu’il proclame, Alfie a lui-aussi été naïf. Il a cru qu’il serait en mesure de passer outre, qu’il oublierait ; deux ans plus tard, le constat est sans appel : ça fait de plus en plus partie de lui, au point où il est indissociable de son PTSD. Il aurait pu lui sortir les mêmes conneries qu’elle a déjà pu entendre des dizaines de fois sur le fait de vivre avec ; mais là-encore, vivre avec implique de l’accepter, de s’y habituer et il ne croit pas que cela soit possible. Le déni est discutable, mais toujours est-il qui leur permet d’être dans un entre-deux où ils peuvent se donner le droit d’agir comme ils le veulent, sans avoir l’obligation de coller aux clichés et aux valeurs que la société veut leur imposer. Et c’est drôle, que ce discours prône l’acceptation en passant sous silence la colère, alors qu’il s’agit pourtant d’étapes valorisées dans le cadre du deuil. Eux-aussi doivent en faire un, dans un sens. Celui de la personne qu’ils ont été, du quotidien qui était le leur. Mais ils sont limités dans leurs étapes et tout le monde s’attend qu’il s’effectue rapidement et sans difficultés. Qu’ils mettent la colère de côté, parce que ce n’est pas un sentiment valorisé, qu’il n’est pas normal d’en contenir autant chez un seul être humain. Pourtant, c’est leur histoire, leur vie, leurs sentiments : ils devraient avoir les droits dont ils décident. Son regard ancré dans le sien, il ne lâche pas ses prunelles alors que le silence dont elle fait preuve indique qu’elle réfléchit à ses mots tandis qu’il anticipe sa réaction. Va-t-elle le gifler ? L’envoyer balader ? « Il est temps de se résilier dans ce cas. » Partager son discours. C’est l’option qu’elle choisit, celle vers laquelle il voulait l’amener tout en le regrettant bien vite ; parce qu’il est désormais prouvé qu’ils sont le miroir l’un de l’autre. « Ca sera toujours ancré en moi… » Il se pince les lèvres, Alfie, désolé d’avoir été l’annonciateur d’un tel constat, autant qu’il est désolé de le faire lui-aussi. Ce sera toujours ancré en lui. « …et j’imagine que ça forgera la personne que je vais devenir. » Elle semble y voir une issue quand lui n’y voit qu’une fatalité, alors que ce discours résonne en lui plus qu’il ne l’aurait voulu. « J’imagine, oui. » Et cette fois-ci, il s’agit plus d’un constat à son attention qu’à l’égard de la jeune femme. Au même titre que la situation qu’il s’impose aujourd’hui est en train de façonner la personne qu’il devient, la manière dont il utilise ce qui semble être une faiblesse aurait dû pourtant faire de lui quelqu’un d’autre. C’est la vérité et c’est douloureux.

Son regard suit les gestes lents de la jeune femme tandis qu’elle relève la manche de son pull pour dévoiler des cicatrices qui amènent leur lot de questions. Est-ce de son fait ? De la main de quelqu’un d’autre ? Il l’ignore et n’a de toute évidence pas l’intention de l’interroger plus que de raison, bien conscient qu’elle en a déjà assez dévoilé, tout aussi conscient qu’il doit en faire de même pour maintenir les compteurs à égalité. Il ne laisse pas ses yeux s’attarder plus que de raison sur les marques dévoilées par la jeune femme, par un souci de pudeur et parce qu’il n’y a pas besoin d’imprimer le détail de celles-ci dans son esprit pour prendre la mesure de ce qu’elles impliquent. Un seul regard est suffisant. « Maze Crawley. J’ai eu l’insigne honneur de me retrouver au cœur d’un trafic d’êtres humains. » Sa main vient se joindre à la sienne, alors qu’il réplique, sur le même ton : « Enchanté, Maze. » Libérant leurs mains, il lui tourne le dos pour relever légèrement son t-shirt et y dévoiler les lacérations qui ornent sa peau. Si elles prennent racines au niveau de ses épaules, elles s’éparpillent jusqu’à ses lombaires, qu’il recouvre dès lors qu’il considère que les compteurs sont à nouveau à égalité. « Alfred Maslow. J’ai connu la joie d’être retenu captif. » À présentations formelles, identité qui l’est tout autant. Il aurait pu induire que l’agression par son meilleur ami fut la raison de son traumatisme, mais elle n’a fait qu’accentuer celui déjà bien présent. C’est la première fois qu’il verbalise les choses en des termes aussi évidents, Alfie et s’il aurait pu croire qu’un certain soulagement accompagnerait la vérité, le poids qui étouffe sa poitrine est encore plus pesant. « Et tu te…forces à oublier ? » L’hésitation dont il fait preuve est le dernier signe d’une bienveillance qu’il adresse parfois à d’autres, à ceux qui le méritent, et Maze fait partie de ces individus. Pourtant, la manière dont il relève sa manche face à elle pour lui laisser apercevoir les points d’entrée de l’aiguille dans ses veines, discrets mais présents, n’est que la preuve de désintérêt grandissant dans lequel il s’enferme, autant à son égard qu’auprès des autres, justement.

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Cecilia Barker
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la sans-un-sou
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PETIT PLUS : A réussi l'exploit de passer d'héritière millionaire égocentrique et hautaine à serveuse de bas étage et sans le sou...égocentrique et hautaine (on ne change pas une équipe qui gagne) - A bien l'intention de retrouver son ancien statut sans l'aide de personne (surtout pas d'un homme) mais les coups bas et les trahisons restent évidemment acceptés et recommandés - Elle le cache bien, mais elle peut être une bonne amie avec les gens en qui elle a confiance (peu de personnes donc) - Son guilty pleasure ? La country. Une information qu'elle ne dévoile sous aucun prétexte.
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Message(#) Sujet: Re: PTSD is the new PMS (Alfie) PTSD is the new PMS (Alfie) EmptyMar 4 Jan - 19:38



 
lately, I'm a mess. i think that i'm depressed. sometimes it's the best that I can do to just get out of my bed. i'm still a wreck the last time I checked. maybe i just gotta realize that this is a— fuck, whatever.

« C’est tragique, de ne plus avoir la jeunesse pour excuser notre comportement. » Un haussement de sourcils scandalisé et un léger mouvement de recul avaient précédé son : « Parle pour toi l’ancien. » suivi d’un léger sourire dosé avec juste ce qu’il fallait de provocation. Elle ne savait pas quel âge Alfie pouvait avoir exactement, elle avait toujours été très mauvaise à ce jeu-là. Mais tout comme Anwar, il devait avoir suffisamment d’années de plus qu’elle pour lui permettre d’en jouer impunément. « Pourquoi regretter l’excuse de la jeunesse perdue quand on peut avoir celle de l’immaturité éternelle ? » Non pas que Maze ait de toutes façons besoin de la moindre excuse pour justifier son comportement. Le regard des autres ne lui importait plus, et elle n’avait résolument plus aucune énergie à accorder à des avis qu’elle n’avait pas sollicités en premier lieu. Si elle avait envie d’être taciturne ou profondément bavarde, si elle voulait rester cloitrée dans sa chambre toute la sainte journée ou sortir tard sans donner de nouvelles, si elle acceptait de faire preuve d’une certaine amabilité ou d’être parfaitement exécrable, cela restait ses choix. Elle en assumait toujours les répercussions et les conséquences, mais elle refusait de se laisser dire qu’elle ne pouvait pas agir comme bon lui semblait. Elle avait déjà suffisamment de mal à se mettre d’accord avec elle-même sur la bonne attitude à adopter alors si le commun des mortels s’en mêlait, ils s’exposaient à une sentence sanglante.  Heureusement pour lui, Alfie ne semblait pas être du genre à dicter quoique ce soit à quiconque. Pas ce soir en tout cas. Mais cela ne l’avait pas empêché de se faire gentiment traiter d’emmerdeur pour autant (de manière totalement et objectivement justifiée, bien évidemment).

« J’ai compris le message, Maze, cesse de jouer avec mon cœur. » Perdue dans des contemplations faussement philosophiques, Maze sortie de ses pensées à cette phrase et reporta son attention sur Alfie. Spectatrice de son manège grotesque parfaitement raccord avec ses mots, elle ne put retenir un sourire. « T’en fais pas, on ramassera les morceaux ensemble. » Il pouvait au moins se targuer d’avoir un cœur, c’était déjà bien plus que tout ce dont Maze et son apathie permanente avaient fait preuve ces derniers mois. « Et si on connaît tout de l’autre ? Tu crois vraiment que c’est voué à l’échec ? » Ses sourcils se froncèrent légèrement à sa question, son silence faisant foi du fait qu’elle était en train d’y réfléchir sérieusement. Ses bras se croisèrent une nouvelle fois sur sa poitrine alors qu’un soupir laconique lui échappa. Pour une fois, elle savait très exactement ce qu’elle avait envie de répondre à cette question. Mais elle savait aussi que ça ne répondait pas aux règles de la bienséance. « Je l’ai jamais connue la happy end que les  comédies romantiques sirupeuses essayent de nous vendre. La princesse a toujours fini par merder quelque part et le prince par foutre le camp. Ou l’inverse. » Ou bien la princesse avait fini par perdre foi en l’humanité suite à un traumatisme insurmontable. Le scénario pouvait être sans cesse renouvelé, les possibilités infinies. « Est-ce que je crois que c’est voué à l’échec ? Oui. » C’était net. Un avis froid et détaché. C’était la réponse de quelqu’un de profondément cynique et amer. Mais c’était une réponse sincère. Elle n’avait pas l’intention de courir après une pantoufle de verre ; elle n’en avait même plus l’envie. Et à quoi bon faire tourner sa vie autour de la recherche de l’amour sincère ? A quoi est-ce que cela rimait exactement ? Les gens n’étaient-ils pas capables de se débrouiller tout seul ? La réponse était probablement non dans le cas de Maze, mais c’était une autre histoire. Un détail. Peut-être qu’un chien règlerait son problème. Ou un verre d’alcool. Ou bien une ou deux bouteilles. Ou un gros coma. Pour l’instant elle s’était résignée à rester douloureusement éveillée, en gardant dans un minuscule coin de son esprit qu’il serait toujours temps de trouver d’autres alternatives le jour où elle n’y tiendrait plus. La volonté et la force lui faisaient cruellement défaut mais elle en avait encore suffisamment pour continuer une vie de faux-semblants. Mais ne disait-on pas La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent ? A ce compte-là, Maze était prête à se déclarer folle sur le champ. Elle ne faisait que passer ses journées à reproduire le même schéma déprimé et déprimant en espérant que l’issue finirait un jour par être différente. Un jour où elle parviendrait enfin à se coucher avec un sincère sourire aux lèvres. Un jour où elle n’aurait pas à dissimuler ses vrais sentiments derrière un masque. Un jour où elle parviendrait à mettre son cerveau sur pause pour simplement profiter du moment. Un jour qui ne venait pas.
A défaut de pouvoir aller de l’avant, elle devait reconnaître qu’elle trouvait un réconfort un peu glauque face à Alfie ce soir-là. Face à quelqu’un qui semblait la connaître peut-être mieux qu’elle ne se connaissait elle-même. Face à quelqu’un qui avait vraisemblablement vécu quelque chose de similaire à son traumatisme. « Enchanté, Maze. » Son visage se vida de toute expression quand il se retourna pour soulever son T-shirt. Pas même la surprise ne trouva sa place. Elle ne voyait là que ce qui l’habitait quand elle regardait ses propres cicatrices, pourtant bien moins impressionnantes que les siennes : une totale absence de sentiments. Un gigantesque rien. Un vide qu’elle était incapable de combler, ne sachant même pas ce qui lui manquait pour cela. Maze avait été privée d’une partie d’elle-même depuis son enlèvement, et c’était ça qu’elle voyait en observant les blessures d’Alfie. « Alfred Maslow. J’ai connu la joie d’être retenu captif. » Elle hocha doucement et sobrement la tête en guise de réponse. Elle se sentait toujours seule et impuissante. Mais ils pouvaient à présent être seuls et impuissants à deux. Ca n’était pas un pas en arrière. Ca n’était pas un pas en avant non plus. Ca n’était pas le début de la guérison. Mais c’était quelque chose. Un minuscule quelque chose à ranger au fond de son gigantesque rien. Il fallait bien commencer quelque part et aussi insignifiant ce quelque chose pouvait-il être, Maze était reconnaissante envers Alfie de s’être confié de la sorte. Elle restait en revanche bien incapable de traduire cette reconnaissance en mots ou en gestes. Mais il devait savoir…non ?

Reléguant le gouffre au creux de son ventre en tâche de fond, à l’arrière-plan de ses pensées, ses yeux vinrent se poser sur les marques présentes sur les bras d’Alfie. Son cerveau embrumé mit quelques secondes avant de traduire correctement cette information. Une fois les pièces du puzzle correctement emboitées, elle reposa simplement son regard dans le sien. « On marche ? » Deux mots pour lui signifier qu’elle ne le jugeait en rien d’agir de la sorte. Tout comme elle refusait qu’on lui dicte le comportement à adopter, elle se refusait elle-même à émettre le moindre avis sur les agissements des autres. Chacun avait ses propres démons et ses solutions pour les affronter.
Deux mots pour lui signifier aussi qu’elle avait simplement besoin de prendre silencieusement l’air pour digérer toutes les informations de cette soirée un peu trop forte en révélations et en rebondissements. Elle avait beau ne plus ressentir grand-chose, elle savait encore reconnaître une surcharge cognitive et la fatigue qui l’accompagnait. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, cette fatigue avait aussi un côté agréablement grisant.


code by EXORDIUM.




Hey homecoming queen
look damn good in the dress zipping up the mess, dancing with your best foot forward. Did you want the crown or does it weigh you down ? Nobody's feeling sorry for you.


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