ÂGE : 22 ans (3.11.1998) SURNOM : C'est déjà bien assez court pour donner un surnom. STATUT : Célibataire, enchaînant des relations de couple éphémères MÉTIER : Etudiante dans le journalisme, tu pensais avoir trouvé ta voie mais finalement non. LOGEMENT : #64, Kent Street (Fortitude Valley) avec sa mère et les trois derniers de sa fratrie POSTS : 256 POINTS : 210
GENRE : Je suis une femme ORIENTATION SEXUELLE : J'aime les jolies filles. UN RP ? : Seulement si nous avons un lien. RPs EN COURS : (3/5) Rudy - Wendy - Event Samba RPs EN ATTENTE : Alma - Diego
Crédit: mandown (Joy/Milo)
AVATAR : Senorita Camila Cabello CRÉDITS : Avatar (Wild heart.) / code signa by drake. + icon by darley/ UB by loonywaltz DC : Wimou & la petite Moana PSEUDO : Speedy INSCRIT LE : 30/11/2020
(#) Sujet: Et ce cours deviendra ton pire cauchemar Dim 28 Mar - 14:50
Et ce cours deviendra ton pire cauchemar FT. @Wendy Craine ♤ ♡ ♤
⇜ code by bat'phanie ⇝
— Déchirée comme un orage en été Je ne sais pas, je ne sais plus je suis perdue
ÂGE : 22ans SURNOM : Winnie STATUT : Par-ci, par-là MÉTIER : Étudiante en sexologie; conseillère à la vente dans un sexshop LOGEMENT : 100 St pauls terrace, spring hills POSTS : 55 POINTS : 155
GENRE : Je suis une femme ORIENTATION SEXUELLE : J'aime les jolies filles. UN RP ? : Seulement si nous avons un lien. RPs EN COURS :
Craine family: La famille, Garrett, Rosalie, Rory Leslie
AVATAR : Diana Silvers DC : Nope PSEUDO : Noah INSCRIT LE : 22/02/2021
(#) Sujet: Re: Et ce cours deviendra ton pire cauchemar Mer 31 Mar - 0:01
La première année d’université, je trouve agréable la durée de mes trajets de la résidence à la faculté. De la faculté à la résidence. J’explore une nouvelle façon de laisser s’écouler les secondes. Je profite de chaque minute comme si je gagnais un temps que je n’ai pas l’occasion d’exploiter. Ma trajectoire est accompagnée de podcast, de musique. Parfois, j’arrive à formuler de nouvelles idées, que je m’empresse d’exprimer à un auditoire imaginaire. Quand je suis assise dans ma voiture, je pense aux autres, les voitures, les feux rouges, ces existences qui croisent la mienne. Pour me rendre au campus, je passe par l’autoroute, ça va plus vite. Parfois, j’oublie que je conduis, mon esprit se ferme et j’ai l’impression de me téléporter à ma destination. D’autres jours, je prends conscience des caprices de la route et de la chaleur qui s’échappe du béton. Je me stationne toujours dans le même parking ou à peu près. À l’occasion, je reconnais des voitures, comme si c’étaient des visages amicaux. Elles ont des propriétaires anonymes, mais leurs couleurs font partie du quotidien. Je cherche le local dans lequel se donne mon cours Communication et rapports de genres. Je suis fébrile, parce que je n’ai plus l’habitude de ce genre d’enseignement. Le rapport au langage n’est pas analysé aussi explicitement dans le département de sexologie. Il n’y avait que deux places pour les gens de ma cohorte. Chez moi, c’est un cours optionnel, pour d’autres, il est obligatoire. Je suis resté connecté sur la page de choix de cours pendant une heure en espérant mettre la main sur un siège. Rosalie aura bien réussi une chose : elle m’a transmis son amour des livres. Mon sac pèse sur mon épaule, alors que je vérifie mon horaire sur mon téléphone. N-3326. C’est bien ma classe. J’entre sans entrain, persuadée que je ne trouverai pas de camarades parmi les étudiants. Une tête brune se tourne subitement et mon cœur se serre. Sara. C’est bien elle. Je marche autour de la pièce et prends place sur le pupitre lui faisant face. Nous sommes aux extrémités opposées du local, en espérant que l’espace contienne ma rancune. Je ne la regarde pas. Une amitié qui s’est terminée de façon bancale. Une amitié qui me broie les entrailles. Je tire mon ordinateur de mon sac et l’installe sur la surface de travail bien devant moi. Je me cale plus profondément dans mon siège et appuie mon genou sur le rebord du bureau. Le pouce appuyé sur les dents, comme si je me rongeais les ongles, je pose un regard vide sur l’espace destiné aux intervenants. Je ne me ronge pas les ongles, mais j’ai développé la manie de faire semblant. Dans la périphérie de ma vision, je la vois. La Latina n’a pas changé. Je la connais depuis l’école primaire. Nous nous sommes toujours côtoyées, c’était un référant de normalité. Nous sommes devenues de véritables amies avec l’université. Notre camaraderie s’est étendue de façon naturelle, notre proximité aussi. Nombre de nuits se sont écoulées avec les secrets échangés aux petites heures du matin sur l’oreiller. Notre fusion semblait être inévitable. Une collision cosmique devait arriver. Elle est toujours aussi belle. Elle est toujours aussi menteuse. La diapositive change sur l’écran. Je me frotte les yeux pour me concentrer. J’ai irrémédiablement loupé l’introduction. « … Je manquerais de rigueur si je ne faisais pas l’arrêt typique pour saluer l’œuvre de Woolf. Car, lorsqu’il est question de littérature féminine, Virginia Woolf est un pilier. Dans son essai Un Lieu à soi, elle pousse la réflexion à savoir en quoi consiste la littérature de femme. Elle explique que les femmes, pour écrire, ont besoin d’un lieu à elles et de cinq-cents livres de rentes. C’est une base de la littérature féministe et même de l’écriture lesbienne. Quelqu’un peut développer là-dessus ? » Le silence se fait. C’est téméraire d’énoncer une question aussi pointue dans un cours dans lequel l’ambiance n’est pas encore installée. Je pose les doigts sur mon écran d’ordinateur, que j’abaisse un peu. Puis, un léger sourire m’étire les lèvres. D’un geste assuré, je lève la main. La dame me fait signe de prendre la parole. « Dans le chapitre 5 de l’œuvre, Virginia parle de deux femmes qui partagent un laboratoire. Elle écrit cette phrase révolutionnaire : “Chloé liked Olivia.” C’est plutôt subversif, considérant qu’elle écrivait à une époque incertaine, lors de laquelle on faisait des procès aux auteurs et autrices qui parlaient d’homosexualité. En choisissant le terme “liked” au lieu de “loved”, elle assure ses arrières, tout en sachant qu’un lectorat queer saisira la perche. » La professeure hoche la tête et je reprends mon souffle. « L’œuvre entière est une critique du système patriarcal et Woolf ironise beaucoup sur les vieux hommes blancs au pouvoir. Le laboratoire des deux scientifiques se retrouve en dehors du cadre du temps et de la société. C’est la seule place où il n’y a pas d’homme. Le laboratoire est un lieu à l’extérieur du patriarcat. Ainsi, les deux femmes peuvent vivre leur amour dans une pièce secrète, invisible aux regards indésirables. » Je m’appuie sur le dossier de la chaise, un genou relevé à la hauteur du menton. Doucement, je tourne les yeux pour regarder bien en face. Je dévisage ma vieille amie. Cela fait un an qu’elle m’a ghosté. « … mais j’y pense. Il y a sans doute des gens plus qualifiés que moi pour en parler. Sara, ce n’est pas toi qui as fait un papier sur les secrets de la chambre à coucher ? À moins que je ne mélange avec quelqu’un d’autre. » Une étincelle fait briller mon œil. Un observateur avisé pourrait remarquer la flamme qui danse dans mes orbites. L’attention est tournée sur elle. La fille ne peut plus se défiler, du moins, pas dans le cadre du cours. Une année s’est écoulée sans nouvelle depuis cette nuit où nous avons succombé à la tentation, dans cette chambre, à l’abri des regards indiscrets.
Et ce cours deviendra ton pire cauchemar
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