If you surrender I'll give you pieces from my heart
Nathan & Daniel
Qu'est-ce que je fais ici. Putain, mais qu'est-ce que je fous ici. Qu'est-ce qui m'a prit de partir de Brisbane? Qu'est-ce qui m'a prit de ne pas m'assoir et réfléchir tranquillement? Pourquoi est-ce que moi, qui suis d'habitude tellement réfléchis, agissais-je aujourd'hui sur un aussi grand coup de tête? Voilà le genre de questions que je me pose en arrivant à l'aéroport de Sydney et en récupérant mon sac à dos que j'accroche aux poignées sur fauteuil roulant. Je me passe une main sur le visage, sort mon portable puis soupire doucement. Je n'ai pas prévenu Madison. A quoi bon? Elle aurait tout fait pour me garder à Brisbane. Elle m'aurait sans doute enfermée chez elle. Mais je ne peux pas me permettre de ne pas venir ici.
Car aujourd'hui est un jour important. Daniel passe en justice et je me dois d'être à ses côtés. Je l'ai sentit pas mal stressé quand il m'en a parlé hier. Et je ne lui ait rien dit sur le coup. Mais ma décision était déjà prise: je viendrais à Sydney. Par tous les moyens. J'ai directement réservé un billet d'avion et … me voilà donc dans la capital. J'ai eu le temps de me faire un plan de route aussi et je n'ai donc aucun mal à trouver le bus qui me conduit directement devant le tribunal. Par la suite je sais que je vais devoir reprendre ce même bus pour arriver à l'hôtel dans lequel je vais dormir cette nuit. Et mon vol retour se fera demain dans la soirée. Voilà. C'est aussi simple que ça.
Arrivé devant le tribunal, je parviens à trouver mon chemin vers la salle dans laquelle se tiendra la session. Et en tournant au bout du couloir je le vois. Il est entrain de faire les cents pas un peu plus loin. Plus je m'approche, plus je remarque des détails et plus l'inquiétude se propage en moi. Il est maigre. Il a perdu pas mal de poids, si bien que son pantalon semble ne plus tenir sur ses hanches. En m'arrêtant à quelque mètre de lui, je remarque sa pâleur et ses grandes cernes. Ma gorge se sert brusquement et je me mord sur la lèvre inférieure. Ça me fend le cœur de le voir comme ça, j'ai juste de le prendre dans mes bras pour essayer de le rassurer … et moi-même aussi, par la même occasion. Alors, lorsqu'il se tourne pour faire les cents pas dans ma direction et que je croise son regard, je lui fait un signe de la main
« Salut» souriais-je « Sur-...prise» disais-je en poussant doucement sur mes roues et en m'avançant vers lui. Tout en diminuant la distance qui me sépare de mon copain, les doutes reviennent. Et s'il ne veut tout simplement pas me voir? Et s'il ne veut pas que j'assiste au procès ou que je reste près de lui? Que je l'attende à la sortie? J'aurais l'air bien con. Mais au moins, même s'il me dit clairement que je dois dégager, il saura, dans son fort intérieur, que j'aurais été là et que je pense à lui. C'est déjà une bonne chose, non?
Deux semaines, ce n’était si long quand on y pense. Mais deux semaines en prison, c’était une éternité. Le procès avait été reporté, sous prétexte qu’il y avait des affaires plus sérieuses à traiter avant la sienne. Daniel s’était sentit prit de rage à l’annonce de ce verdit temporaire. Il avait suivit les conseils de Nathan, contacter ses parents. Ces derniers ne s’étaient pas déplacés, mais l’unique conversation téléphonique qu’il avait eu avec eux avait réussit à lui saper le moral. Son père était entré dans une folie furieuse, il avait certes accepté de payer les frais d’avocat, mais exigeait un remboursement plus tard. Ils ne voulaient plus lui parler ni le voir, du moins pas avant un long moment. Danny ne s’était jamais sentit aussi seul, mais ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Un avocat lui était maintenant attribué, et ce dernier avait d’ailleurs estimé que ce délai était un avantage pour préparer sa défense. Peu commun comme type, il avait un franc-parler à toutes épreuves. « Bon écoute, je préfère être honnête avec toi, tu ne vas pas t’en sortir avec une petite fessée et une amende de quelques dollars. S’il n’y avait eu que cette histoire de drogues, tu serais déjà en train de fêter ta liberté avec tes copains, mais comme tu as la merveilleuse idée de casser la gueule à un mec… et bien, tu vas rafler. Je pourrais alléger ta peine en faisant les yeux doux au juge, mais c’est tout. On se reverra dans deux semaines, quand tu auras fais connaissance avec tes camarades de cellule, et on verra si mon génie sera reconnu au tribunal. »
Ce matin-là, c’était la même rengaine que ces derniers jours : debout à huit heures, petit-déjeuner immonde, et ensuite, autorisation de sortie dans la cour. Daniel évitait les autres détenus au possible, sans compter qu’il était sujet à des crises de manque atroce. Il avait du mal à garder son calme, perdait du poids à vue d’œil, et dormait mal. Il ne cessait de s’imaginer la divine sensation d’une prise d’héroïne, et le manque évoluait… C’était atroce, presque insoutenable. Le détenu avec qu’il partageait sa cellule n’avait pas eu besoin de lui demander ce qu’il avait fait, tout se lisait sur son visage. Ils ne parlaient pas beaucoup, et c’était bien mieux comme ça. Danny n’avait plus aucune notion du temps, et ce matin dans la cour, il ne s’était pas douté qu’il finirait par aller au tribunal plus tard dans la journée. En attendant, il était partit s’asseoir sur un banc, loin des autres, les yeux rivés sur le grillage qui entourait la cour. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas les quatre hommes qui l’encerclèrent, et ne leur prêta attention lorsque l’un d’entre eux parla. « Besoin de compagnie, chérie ? » Ces types avaient quelque chose de dérangeant, et pour cause : les croix gammées tatouées sur leurs torses lui faisait froid dans le dos. Pas besoin de savoir pourquoi ils étaient ici, et sûrement pour longtemps. L’américain ne répondit pas et croisa les bras. L’un des détenus ricana et s’assit à côté du junkie pour passer son bras autour de ses épaules. « Tu suces ? » Danny s’était attendu à ce genre de question depuis le début de son séjour ici, et maintenant que ça arrivait, il ne parvenait pas à ressentir un semblant de peur. Il se contenta de soupirer bruyamment et se frotta les yeux. « Non. » Les fachos haussèrent tous les sourcils et un siffla, comme impressionné. Celui à côté de Daniel serra l’épaule de ce dernier entre ses doigts. « T’as des couilles dis donc. La dernière fois qu’un type m’a dit ça, il s’est retrouvé avec ma queue au fond de la gorge. » Danny ne réagit pas. Hors de question qu’il devienne la salope de quelqu’un. « Pourquoi t’es là ? » Le neo-nazi lui attrapa le menton et regarda son visage avec attention avant de sourire, dévoilant des dents en argent. « T’es un petit camé non ? » Le junkie haussa les épaules. « Et toi, je suppose que t’es pas juif. » L’un des détenus explosa littéralement de rire et se pencha en avant pour appuyer ses mains sur ses genoux. Ca allait sûrement mal se terminer, car celui qui était assit ne semblait pas trouver ça drôle. Le sens de l’humour n’était pas au rendez-vous… Mais alors que l’homme s’apprêtait à parler, une voix résonna dans le haut parleur de la cour appeler Daniel. L’intéressé dégagea la main du facho et se leva sans jeter un coup d’œil en arrière, et alla vers le gardien posté devant la porte du bâtiment.
Buck, probablement le seul gardien qui avait un semblant d’humanité. Il était responsable de Danny pendant son procès. Il avait eu le droit de remettre ses vêtements personnels. Une fois devant le fourgon, le surveillant lui passa les menottes. « C’est vraiment nécessaire ? » demanda l’américain en grimaçant. Buck leva les yeux vers lui. « Tu sais très bien que non, mais c’est pour la forme. » Il ne les avait pas serré au point que ce soit insupportable, et l’américain trouvait ce geste plus qu’aimable. Il monta à l’arrière, et poussa un profond soupir. Par réflexe, il voulu passer ses mains dans ses cheveux mais ne se contenta de frôler son crâne rasé. Buck s’installa au volant, et les voilà partit pour Sydney, direction le tribunal.
Une fois sur place, ils attendirent. C’était trop longtemps pour Daniel. Les menottes au poignet, il faisait les cents pas en regardant le sol. Buck était debout contre un mur. Son avocat, quant à lui, était quelques mètres plus loin, pendu à son téléphone portable. « Tu peux arrêter de bouger comme ça ? Tu me donnes la gerbe. » Danny se pinça les lèvres mais ne s’arrêta pas pour autant. « J’ai envie de pisser. » « On ira après d’accord ? On ne peut pas prendre le risque de s’absenter si c’est ton tour. » « Ouais… je comprends… » C’est là qu’une voix résonna dans son dos, une voix qu’il ne connaissait que trop bien. L’américain se retourna vivement, et ouvrit de grands yeux lorsque Nathan apparut dans son champ de vision. Il fut partagé entre l’incompréhension, la peur et l’euphorie. Un sourire nerveux se dessina sur ses lèvres alors qu’il s’approchait d’un pas. « Nate je… » Il se pinça les lèvres et tourna la tête vers le gardien. Ce dernier haussa les épaules et salua l’anglais d’un bref signe de tête. Daniel savait qu’il ne pourrait pas s’approcher davantage, du moins, ne pas le prendre dans ses bras. Avec les poignets entravés, ce serait difficile. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu… » Il secoua brièvement la tête. « Tu as fais tout ce chemin pour… » Il sourit de plus belle, comme si le simple fait de cette présence le rassurait sur la suite des évènements. « Merde… je ne m’attendais pas à ce que tu viennes… c’est… c’est vraiment génial… » Comme quoi, il lui en fallait peu à l’heure actuelle pour lui redonner de l’espoir.
If you surrender I'll give you pieces from my heart
Nathan & Daniel
Deux semaines sans voir Daniel. C'est une putain de torture, sérieusement. On se téléphone tous les deux jours, mais la conversation est limité à 15 minutes. Ce n'est rien. Ce n'est pas assez pour prendre des nouvelles de l'autre. Mais le pire c'est sans doute ce manque de contact physique ou de simplement pouvoir le voir. Enfin, je suis déjà bien content de pouvoir lui parler. Dans tous les cas, j'avais sincèrement hâte de le voir, lui parler en direct et de le prendre dans mes bras. Mais surtout lui montrer que je suis là pour lui. C'est pour ça que, sans réfléchir, j'ai pris l'avions et … me voilà maintenant ici, devant lui. Et ce que je vois me choque quelque part. Une pâleur maladive, des grosses cernes, des tremblements, une nervosité bien visible et … le crâne rasé. Ce dernier point est bizarrement fort agréable. Je crois que s'il avait été vraiment en forme, pas aussi maigre et plus reposé, je l'aurais presque trouvé excitant. Mais là n'est pas la question.
Alors que j'avais peur qu'il réagisse mal en me voyant, il semble plutôt sincèrement heureux que je sois là. Il me demande si j'ai vraiment fait tout le chemin pour venir jusqu'ici puis m'avoue ne pas s'être attendu à me voir. Je souris doucement, amusé « C'est la définition d'une surprise, ça » répondais-je avant de lancer un coup d’œil vers celui qui semble être le gardien de Daniel. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure, hésitant, puis regarde mon copain et fini par pousser sur mes roues pour réduire complètement la distance qui nous sépare. « pas mal la nouvelle coupe » commentais-je en lui attrapant le bras. Je le tire un peu vers moi, me redresse et passe une main sur son crâne « C'est tout doux en plus » souriais-je. Vu la proximité de nos visage, j'aurais bien voulu l'embrasser mais du coin de l’œil j'aperçois le gardien qui nous observe d'un drôle d’œil.
Ainsi, je relâche Daniel et me recule un peu, lançant un sourire d'excuse au gardien, avant de reporter mon attention sur mon copain « ça va aller? » demandais-je à mi voix. « Pas trop stressé?»
C’était de loin la plus belle chose qui lui était arrivé ces derniers jours. La surprise était immense, et Daniel n’aurait pas imaginé une seule seconde que Nathan soit capable de faire tout ce chemin pour assister au procès. C’était réconfortant, soulageant, et redonnait une certaine confiance en l’évolution des choses. Le junkie n’avait pas besoin de plus pour se sentir moins déprimé, moins paniqué peut-être. L’espace de quelques secondes, il oublia même son manque, celui qui le rongeait sans cesse et le rendait si stressé. Nathan était un anesthésiant, son chemin vers la rédemption. Avec ses parents qui refusaient de le voir, son petit ami était son seul pilier désormais, il ne pouvait compter que sur lui et son soutien. Alors le voir ici était la meilleure chose qui pouvait arriver. Il se sentirait peut-être plus serein durant le procès, n’aurait pas à paniquer au moindre commentaire et prierait intérieurement pour que tout se passe bien. Certes, son avocat l’avait prévenu qu’il aurait tout de même à répondre de ses actes, mais ce n’était pas si grave que de passer des années derrière les barreaux. Quelques semaines, ce ne serait pas insurmontable. Ce que Daniel redoutait le plus était les évènements qui se produiraient ensuite. Il irait très probablement en cure de désintoxication, aurait des dettes atroces sur les bras… Dans un sens, Danny n’avait pas envie d’assumer toutes ses responsabilités, mais il n’avait pas le choix. Il verrait en temps voulu.
Nathan s’approcha et vint le toucher. Ce simple contact était merveilleux, et l’américain sentit son rythme cardiaque diminuer pour reprendre un tempo à peu près normal. Il le laissa toucher son crâne, et ricana même à sa remarque avant d’hausser les épaules. « Question d’hygiène il paraît. Mais je crois que pourrais m’y faire. » Il mourrait d’envie de l’embrasser, mais il sentait le regard de Buck sur eux et se contenta de ce peu dont ils avaient droit. Après quelques secondes, son copain s’écarta pour remettre une distance raisonnable entre eux. A la question de l’anglais, Daniel se pinça les lèvres et afficha une mine paniquée. « Je chie dans mon froc. » Il se pinça les lèvres et soupira en se frottant le visage avec ses mains menottées. Buck reporta son attention sur le journal qu’il tenait entre ses mains. « Un nazi m’a demandé de lui tailler une pipe ce matin. » lança l’américain en regardant son copain, et secoua lentement la tête. « J’l’ai envoyé chier. Si j’y retourne, j’espère ne pas le recroiser parce que je crois que je vais prendre cher… » Il grimaça à cette idée. Daniel était loin de pouvoir se défendre physiquement, et il était quasiment certain que tous les gardiens se sentiraient assez charitables pour lui venir en aide le moment venu. Mais cette histoire était le cadet de ses soucis. Submergé par son stress, Danny changea de sujet sans s’en rendre compte et désigna d’un signe de tête son avocat derrière son épaule. « Eh, ce mec a un grain. Et puis il a un style vestimentaire à chier… Il a mit une cravate rose. Rose… » Il insista sur ce mot en levant les yeux au ciel.
Le dit avocat parlait fort, beaucoup trop même. Sa voix résonnait dans le couloir. Daniel le regarda un instant avant de reporter son attention sur Nathan. Si seulement il pouvait encore le toucher, ne serait-ce qu’un peu. Le junkie posa son regard sur Buck. Ce dernier lui rendit son geste, et, comme s’il comprenait la détresse dans les yeux du détenu, fit comme si de rien n’était et leva son journal devant son visage. Reconnaissant, l’américain sourit légèrement et se pencha immédiatement vers Nathan pour encadrer son visage de ses mains et lui offrit un long baiser. Ça lui avait tellement manqué… Il murmura ensuite contre ses lèvres. « Dès que tout ça sera finit bébé, je te promets que tout va s’arranger ok ? On sera heureux, toi et moi, et on emmerdera tout ceux qui oseront nous faire du mal… Je veux tout faire pour que tu te sentes bien avec moi… » Il déposa un autre baiser sur ses lèvres et se recula à temps. Son avocat venait de raccrocher et revenait vers eux.
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Nathan & Daniel
Voir le soulagement dans les yeux de mon chéri, ça n'a pas de prix. Voir mon chéri tout court n'a pas de prix, je dois dire. Dans tous les cas, je suis tellement heureux d'être là auprès de lui que toutes mes craintes s'envolent directement. Je m'approche de lui et lui parle d'abord de sa nouvelle coupe de cheveux. C'est diablement sexy sur lui, sérieux. Je l'oblige à se pencher vers moi pour me permettre de lui caresser le crâne. C'est tout doux! Je souris en lui faisant comprendre que je l'aime bien comme ça. Sa réponse -comme quoi c'est une question d'hygiène- me fait doucement rigoler. J'aurais bien aimer pouvoir l'embrasser là, maintenant, mais son gardien nous observe d'un peu trop près.
Au final, je lui demande quand même comme il va. Lorsqu'il me répond qu'il se chie dans le froc, je grimace, compatissant et m'apprête à lui souhaiter bon courage mais il reprend la parole, expliquant qu'en prison un néo nazi lui a demandé s'il suçait. J'arque un sourcil et refoule la vague de jalousie et de colère qui commence à se former en moi. Ça ne m'étonne tellement pas qu'il y ait des sale cons de ce genre en prison, mais qu'ils ne viennent pas faire chier mon chéri putain! Ce dernier reprend d'ailleurs que s'il y retourne il a peur de ce qui se passerait car il pense qu'il prendra cher. Je soupire doucement et hausse les épaules «J'sais pas quoi dire. Juste … essaie de l'éviter au maximum? » j'arque un sourcil « Et retiens toi surtout » reprenais-je avec un petit sourire sans joie.
Daniel me montre ensuite un autre homme debout un peu plus loin. Il m'explique que ce mec à un grain et qu'en plus de ça il a mit une cravate rose, faute de goût. J'hausse les épaules «Il participe peut-être à la lutte contre le cancer » je regarde Daniel «Ou alors il veut montrer comme ça son appartenance à une certaine orientation sexuelle?» j'arque un sourcil et regarde à nouveau vers l'homme «Ou alors ouais, il a tout simplement un très visible manque de goût ... »
Je lui souris doucement et me met à réfléchir à la meilleure manière de pouvoir le rassurer. Mais au final, c'est Daniel, lui même, qui décide pour moi. Il se penche un peu, lance un coup d’œil au gardien qui lève le journal au-dessus de ses yeux, puis me regarde. La suite, je la connais. Je reconnais ce regard et me délecte à l'avance de ce qui va suivre. Daniel se penche un peu plus, attrape mon visage entre ses mains et m'embrasse. Un baiser léger mais passionné, doux mais amoureux. Je sens mon cœur s'accélérer rapidement tandis que je répond à ce baiser. J'aimerais qu'il dur éternellement. Mais mon copain ne pense pas pareil.
Il se recule un peu, garde mon visage entre ses mains et reprend la parole. Il me promet que tout s'arrangera une fois que ce sera fini, que nous serons heureux, qu'on emmerdera tous ceux qui voudront nous faire du mal. Il dit qu'il fera tout pour que je me sente bien et je le crois. Naïvement. Je lui sourit, attrape à mon tour son visage entre mes mains et pose mon front contre le sien « Je sais Daniel. Je sais que tout s'arrangera. Je sais que nous seront heureux, toi et moi » je ferme un instant les yeux et déglutis « Ce … ce n'est qu'une mauvaise passe, pas vrai, hein? Dit moi que ce n'est qu'une mauvaise passe et que tout redeviendra comme avant ...» j'espère le 'avant' comme 'avant qu'il ne se mette à se droguer' mais je sais que j'en espère beaucoup trop, sur ce coup. Alors j'espère simplement que Daniel sortira de prison et pourra reprendre sa vie à Brisbane. Avec ou sans drogues, je veux simplement l'avoir avec moi nuit et jour. Je ne veux pas qu'il me soit arraché aussi brutalement et aussi longtemps.
Il m'embrasse une dernière fois, plus furtivement, puis se recule lorsque l'avocat arrive. Je me recule à mon tour et, levant le regard sur l'homme à la cravate, je lui tend la main « Bonjour » souriais-je poliment « Nathan Potter. Un ...» je regarde vers Daniel, hésite, puis me rends comptes que l'avocat nous a vu nous embrasser alors je peux très bien aussi assumer la chose « ... le copain de Daniel» avouais-je avant de désigner la cravate d'un léger coup de tête «Sympa la cravate. Ça … change par rapport au costard cravate noir des autres avocats » évidemment, dans le fond, je trouve ce costume tout simplement ignoble. Mais peu importe. Il n'a pas besoin de le savoir, lui.
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nathan ∞ daniel
Ce n’était plus du stress à ce niveau, mais Daniel était incapable de décrire ce sentiment par des mots. Ses intestins se tordaient en tout sens, son estomac bouillonnait, son cœur tapait douloureusement contre sa cage thoracique, et sa respiration était difficile, tremblante. Il essayait de se convaincre du contraire en plaisantant et en discutant de choses et d’autres, mais ça ne l’aidait pas à faire passer cette panique qui s’emparait de lui petit à petit. C’était la première fois qu’il allait se retrouver dans un tribunal, et sur le banc des accusés par la même occasion. C’était rageant, effrayant et excitant à la fois. Une petite partie de son subconscient ne pouvait s’empêcher de penser que c’était le rebondissement qu’il avait tant attendu dans sa vie si ennuyante. Au fond, c’était vrai, mais il ne concevait pas l’idée de finir entouré de criminels, alors qu’il n’avait commit aucun crime contre personne, hormis contre lui-même. Bon, d’accord, il avait fracassé deux hommes, mais il estimait que c’était justifié, ils l’avaient bien cherché alors qu’ils savaient pertinemment qu’ils auraient dû éviter. Daniel voulait bien être responsable de ses actes, mais pas des fautes des autres. Son égo l’empêchait d’ouvrir les yeux, et de ce fait, il n’était pas prêt d’encaisser une réalité comme celle-ci.
Il énonça quelques faits de ces jours passés en prison à Nathan, et ne put s’empêcher de lui faire part de son angoisse concernant un détenu au caractère bien trempé et aux idéaux politiques particulièrement déplacés. La réponse du brun le laissa perplexe, il ne savait pas s’il plaisantait ou non, et se contenta de lui rendre son sourire, comme s’il voulait créer un effet miroir, une imitation absurde. C’était un sourire hypocrite. L’éviter, c’est bien ce qu’il tenterait de faire, bien qu’il était persuadé de devoir passer à la casserole ou de perdre toutes ses dents s’il ne voulait pas collaborer. Quitte à choisir l’un ou l’autre, Daniel préférait s’endetter davantage en faisant des allers-retours chez le dentiste. Il avait beau avoir comprit qu’il avait des tendances homosexuelles, il se voyait mal devenir la salope d’un gros dur avec une croix gammée tatouée sur le torse.
L’attention se porta ensuite sur l’avocat qui continuait de piailler au téléphone comme si de rien n’était. Daniel ne put s’empêcher de faire une remarque sur son style vestimentaire qui ne passait pas inaperçu. A la réponse de Nathan, le junkie ricana bêtement en observant l’homme plus loin. Toutes les solutions étaient possibles, bien que la plus logique soit la dernière. Il avait l’air d’être un bon homme de loi, intelligent et capable de fouiner dans les moindres recoins des textes pour trouver une faille, mais on ne pouvait pas excellé dans tous les domaines. La mode n’était pas son truc, et s’il essayait d’être original ainsi, il avait bien réussit son coup. L’américain cessa de se moquer lorsque son avocat revint dans leur direction. Il désigna son téléphone portable d’un air faussement désolé et le cala dans la petite pochette de sa veste de costume. « Coup de fil important. » Il tourna la tête vers Nathan, ce dernier s’étant manifesté par un bonjour. L’avocat hocha légèrement la tête et y répondit, écoutant ainsi les présentations. D’entendre qu’il était le petit ami de Daniel n’avait pas l’air de le choquer, à vraie dire, on sentait qu’il s’en fichait totalement. Le junkie arqua un sourcil en observant son défenseur, et manqua de pouffer de rire au compliment hypocrite de l’anglais. Il tourna la tête dans la direction opposée pour que l’on ne puisse pas distinguer les traits crispés de son visage. « Ouais, bon si vous voulez bien on se sucera la bite plus tard messieurs, ça va bientôt être à nous. » dit l’avocat d’un air absent. Il s’approcha de son client et posa une main sur son épaule, le pointant du doigt avec l’autre. « Que les choses soient claires : vous me laissez parler, vous vous taisez. Si jamais vous entendez quelque chose qui ne vous plaît pas, contentez vous de faire claquer votre langue. » Daniel haussa un sourcil. « De quoi ? » « Claquer votre langue. Comme ça, j’interviens, une sorte de message codé quoi. » Le junkie le regarda un instant. Mais qui était ce type ? Il regarda le gardien, puis Nathan à tour de rôle pour s’assurer qu’il n’était pas le seul à trouver ça bizarre. « Bon, je vais tâter le terrain, vous me rejoignez dans cinq minutes. » Et l’avocat tourna les talons pour entrer dans la salle d’audience. Daniel ne l’avait pas quitté du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. D’un air absent, mais surtout désespéré, il marmonna. « Mais c’est qui ce trou du cul… »
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Nathan & Daniel
Le silence de mon copain m'inquiète plus qu'il ne me rassure. Entendre qu'il a eu des emmerde -et non des moindres!- en prison, me stresse et m'inquiète horriblement. Bien plus que je ne le lui fait savoir. Je lui demande de l'éviter au maximum, mais à part un sourire, Daniel ne réagit pas. Pourquoi ? A-t-il déjà répondu à ses avances mais n'ose pas me le dire ? Ce type lui a-t-il déjà fait du mal ? Je ne veux pas que Daniel sorte de prison encore plus traumatisé qu'il n'y est entré. Mais dans tous les cas je serais là. Je serais là pour lui et c'est moi qui l'attendrais à sa sortie.
Alors, pour passer un peu la pression, j'essaie l'humour. J'expose quelques hypothèse concernant le choix vestimentaire de l'avocat. Ça a au moins le bonheur de faire ricanner Daniel. C'est une bonne chose, non ? Dans le doute, je me tais, laisse ce même avocat venir vers nous. Une fois proche de nous et après l'avoir entendu s'excuser de ce coup de fil important, je me présente à mon tour, lui avouant par la même occasion être le copain de Daniel. Cette information ne semble pas le choquer le moins du monde, au contraire. Il nous dit qu'on sucera des bites après le procès avant de s'adresser à Daniel. Très fortement surpris par cette déclaration, je me recule de manière à leur laisser un peu de place, mais écoute tout de même ce que l'homme a à dire à mon Daniel.
Il ne doit rien dire de tout le procès. Rien du tout. Même si quelque chose lui déplait, il devra juste emettre un claquement de langue mais il se la ferme. Je me pince les lèvres, pensant bien que c'est plus simple à dire qu'à faire pour mon chéri, mais je suis sans doute celui qui est le moins bien placer pour dire ou faire quoique ce soit. J'observe l'avocat partir pour tâter le terrain puis lève le regard sur Daniel qui demande, exaspérer qui est ce type. J'hausse les épaules.
« Il faut de tout pour faire un monde » disais-je bien que, dans le fond, je pense bien que mon copain n'attendais pas de réponse. Mais je ne pouvais tout simplement pas rester là à ne rien dire. Au final, je me tourne complètement vers Daniel et lui attrape à nouveau la main « ça va aller, ok ? » essayais-je de le rassurer en lui caressant de dos de la main. « Dans tous les cas, je serais avec toi, ok ?»
Je le relâche lorsque l'avocat ressort et fait signe à Daniel de le suivre à l'intérieur. Le gardien se lève et se dirige vers lui, posant une main sur le dos de mon copain et lui intimant silencieusement de le suivre. Me voyant sur le point de pousser sur mes roues pour entrer derrière eux, l'homme se tourne vers moi et secoue la tête «Non, les visiteurs restent dehors » il se redresse et me souris légèrement « Désolé» Je me pince les lèvres et déglutis puis hoche doucement la tête et lève mon regard vers Daniel « Je t'attends ici » soufflais-je avant de me reculer tandis qu'eux entre dans la salle. Je souris une denière fois à mon copain lorsqu'il se tourne vers lui avant que la porte ne se referme derrière lui.
Soupirant doucement, je manœuvre pour m'installer à côté du banc et attends donc. Longtemps. Très longtemps.
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nathan ∞ daniel
Cet avocat allait le conduire à sa perte, il avait l’air complètement paumé, incapable de faire son travail correctement, et Daniel avait un très mauvais pressentiment. Et s’il finissait par se taper des années de prison à cause de cet imbécile ? Malgré son arrogance, son orgueil et ce comportement qui dégoulinait de suffisance, il n’était pas comme tous ces hommes de loi que l’on connaissait sérieux et impliqué. Il n’inspirait aucune confiance, mais Daniel n’avait pas eu le choix, c’était le seul qui avait semblé abordable et capable de l’aider rapidement. Il devait faire avec ce choix et ne pas faire machine arrière. De toute manière c’était trop tard, et il allait maintenant connaître les réelles conséquences de ses actes. Le détenu n’arrivait plus à être optimiste maintenant que l’instant était proche, qu’il allait sentir tous ces regards accusateurs sur lui. Il baissa les yeux vers ses mains menottées, et souffla bruyamment en sautillant sur ses talons. Le gardien plia son journal et le posa sur le banc à côté de lui, comme pour se préparer au moment fatidique. Danny sentit la main de Nathan attraper la sienne. Il le regarda et lui adressa un sourire forcé en hochant la tête. Il ne valait mieux pas qu’il parle, sinon il allait vomir. Son estomac se tournait en tout sens, ses tripes se serraient, son cœur explosait dans sa poitrine, et de la sueur commençait à perler sur son front. Et c’était ainsi que sa vie allait prendre un énième tournant, qu’il comprendrait que tous nos actes sont surveillés, jugés, et qu’il serait un homme de plus à remettre sur le droit chemin.
Lorsque l’avocat revint, Daniel eu un sursaut et l’observa avec attention, les yeux grands ouverts. Un simple hochement de tête, et le signal était lancé. Le gardien s’approcha et posa une main dans son dos. L’américain ne se fit pas prier pour avancer, et alors qu’il s’attendait à ce que Nathan fasse de même, la voix de Buck retentit derrière lui. « Non, les visiteurs restent dehors. Désolé. » Danny fit volte-face dans l’immédiat et lança un regard emplit de détresse à son petit ami. Ce dernier tenta de se montrer le plus rassurant possible, promettant qu’il attendrait. Le gardien attrapa le détenu par le bras, et obligea à entrer. Lorsque la grande porte se referma derrière eux, le stress devint insupportable. Il n’y avait pas grand monde, mais suffisamment pour qu’il se sente prit de vertige. Leurs pas résonnaient dans le tribunal, le souffle du coupable était tremblant, le tintement de ses menottes le dérangeaient. Rien n’allait, c’était le pire des cauchemars, et il n’avait qu’une envie : disparaître, ne jamais avoir existé, n’être rien aux yeux de toutes ces personnes qui s’apprêtaient à décider de son avenir. Buck l’emmena jusqu’au banc des accusés, mais Daniel ne s’assit pas. Il osait à peine regarder le juge, et son avocat, contrairement à lui, était l’homme le plus resplendissant de l’assemblée, avec ce sourire hypocrite probablement travaillé des heures entières devant le miroir de sa salle de bain. Après quelques secondes, le silence se brisa par la voix du juge, le grand seigneur de ce purgatoire. « La séance peut commencer. »
Une heure plus tard, lorsqu’ils sortirent, Danny était plus blanc que jamais, dans un état qu’il n’aurait jamais imaginé lui-même. Buck le tenait fermement sous les bras, il sentait la fragilité des jambes du détenu, le tremblement de chacun de ses faits et gestes. Il ne le laisserait pas tomber, c’était certain. L’avocat, quant à lui, n’avait pas perdu son assurance, et se tourna vers son client et levant les bras. « C’était pas si mal hein ! » Il se tourna vers Nathan, et arbora un sourire étincelant. « Votre cher et tendre s’en sort plutôt bien. Dix huit jours de détention, une amende de huit mille dollars et une cure de désintoxication. » Danny leva un regard enragé à son avocat, ce dernier empressa de rajouter. « Ça aurait pu être pire. »
If you surrender I'll give you pieces from my heart
Nathan & Daniel
Quand on aime, on ne compte pas. Mais en fait si. Quand on aime, on compte au moins les minutes qui passent. Et ici, en l'occurance, le temps qui passe, depuis que Daniel est entrée dans la salle, est long. Trop long. Les minutes défile à une lenteur accablente, si bien que j'ai l'impression que ça fait déjà plusieurs jours qu'il est là-dedans. Si je le pouvais, je ferais sans doute les 100 pas. Là, je suis condamné à rester sur place. Je pourrais bien faire les 100 mètres, mais je risquerais de réellement gêner les gens. Alors il ne me reste plus qu'à me triturer nerveusement les doigts et continuer de prier que tout se finira bien tout en essayant de penser à autre chose. Ce qui m'est tout simplement impossible à faire.
Mais finalement, la porte s'ouvre. Et ce que je vois m'inquiète d'avantage encore. Daniel est extrèmement pâle, encore plus que quand il m'a quitté avant. Il a du mal à tenir sur ses jambes à tel point que son garde est obligé de le soutenir. Je déglutis et m'avance vers lui «Ce … ça a été … ? » demandais-je d'une voix douce et calme comme si j'avais peur d'effrayer mon copain.
C'est son avocat qui prends la parole pour me répondre m'expliquant les résultats : 18 jours d'incarcérations, une cure de désintoxication et 8000 dollar d'amende. Je crois que, dans le fond, c'est cette grosse somme qui doit faire le plus mal. « Ouais mais ça aurait aussi pu être mieux ...» marmonnais-je lorsque l'homme d'affaire explique à Daniel que ça aurait put être pire. Je ne lui accorde plus aucune attention et m'avance vers mon copain.
J'attrape sa main dans la mienne et la sert légèrement en sentant les tremblements qui le parcourent. Mon cœur s'enserre, ne supportant pas de le voir dans cet état. Le pauvre. Je soupire doucement puis prends une profonde inspiration « Je serais là Daniel. Je m'occupe de tes chiens et de ton appartement » je lui souris doucement «ça va aller. Je ... » je déglutis « Tu ne seras pas seul, je te le promet » c'est la seule chose dont je suis absolument certain. Ça et le fait que j'ai tellement horreur de me sentir impuissant face aux faiblesses de cet homme qui mérite bien mieux que ce traitement. Mais il est claire et net que jamais je n'abandonnerais celui que j'aime. Je ferais tout pour le soutenir, quite à devoir faire un trait sur pas mal de choses.
If you surrender, I'll give you pieces from my heart
nathan ∞ daniel
Daniel n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Pas seulement pour ces dix-huit jours qu’il allait passer en détention, mais pour le reste aussi. Une cure de désintoxication ? Il s’imaginait déjà le pire, tous ces médecins qui chercheraient à lui enlever cette seule chose qui lui permettait de se sentir libre et humain. Des médicaments, des bavardages incessants, une isolation, une perte de sang-froid, la folie… Voilà comment il l’imaginait l’évolution de son état, et ça ne l’aidait pas à se sentir mieux. Il était déjà à deux doigts de la crise de nerf et aurait donné n’importe quoi ne serait-ce que pour une cigarette. Ensuite, il y avait ses dettes. Comment allait-il faire pour payer tout ça ? La simple idée de devoir autant d’argent au gouvernement le rendait malade. Son commerce ne lui permettrait jamais de se faire autant d’argent, et même si c’était le cas, il n’aurait plus rien pour vivre. Sans compter les frais d’avocat qui lui retomberaient dessus. Toutes ces accumulations, ça allait être difficile de tenir le coup. L’américain n’avait pas l’intention d’emprunter de l’argent à qui que ce soit, ce serait comme s’embarquer dans une spirale sans fin, et tout ce qu’il voulait, c’était qu’on lui foute la paix, une bonne fois pour toute.
Il avait envie de s’asseoir, ses jambes tremblaient comme jamais, mais Buck ne paraissait pas assez clément pour l’aider à se poser sur le banc le long du mur. Ils n’allaient pas tarder à retourner vers le centre pénitencier. Comme si ça ne suffisait pas, Daniel repensa à cet enfoiré de ce matin, qu’il allait probablement revoir plus d’une fois pendant ces journées entre les murs de la prison. Il allait devoir se défendre, rester vigilant. Le nazi n’était pas la seule menace, n’importe qui l’était, surtout pour un junkie aussi fragile que lui. Des gros bras ne manqueraient pas de lui tomber dessus et d’en faire un souffre-douleur parfait. A cette idée, l’américain fut prit de nausée, et il du prendre une profonde inspiration pour ne pas vomir devant les autres.
Nathan s’approcha et prit sa main dans la sienne. Danny était à peine attentif, mais suffisamment pour comprendre que ses effets personnels ainsi que ses animaux étaient en sécurité jusqu’à son retour. Il n’arrivait pas à parler, et n’en avait pas envie. Il baissa la tête et ferma les yeux, tandis que les paroles du juge résonnaient en boucle dans sa tête, comme une torture interminable. Il haïssait le monde entier à l’heure actuelle, il aurait voulu tous les voir disparaître, être seul avec ses rêves et ses envies, sans jamais personne pour lui dicter sa conduite. Il serrait les dents, afin de réprimer un cri, des insultes, des pleurs probablement… « Allez, il faut qu’on y aille. » dit Buck en faisant avancer Daniel. Ce dernier ne riposta pas, et se laissa guider. Il posa les yeux sur Nathan, et serra une dernière fois sa main dans la sienne avant de la lâcher. L’avocat les regarda s’éloigner en silence, il paraissait même vexé que son client ne l’ai pas remercié. L’ancien Danny l’aurait fait, c’était la moindre des choses. Mais pas cette fois-ci, car l’homme qu’ils voyaient actuellement n’était plus ce pauvre geek heureux de vivre, au quotidien banal et à la tendresse infinie.
Il n’était qu’un criminel de plus, un être instable qui finirait par obtenir ce qu’il souhaite, quoi qu’il en coûte.