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 Till forever falls apart | léolie #23

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Message(#) Sujet: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyDim 12 Sep 2021 - 0:20


Elle ne me tient pas la main, elle marche un peu devant. J'imagine que c'est parce qu'elle a hâte de se lancer sur l'océan où nous attend le matériel que nous avons loué il y a quelques jours. Il nous aura fallu de la détermination pour trouver des places et sur la plage, l'agitation nous fait comprendre que nous avons bien fait de nous y prendre à l'avance. Ici, les gens viennent de tous les coins de la ville. La journée est belle et les vagues le sont tout autant. Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup pratiquer depuis l'année passée et je suis très reconnaissant d'avoir l'occasion de venir ici avec Charlie. Avec ma femme.

D'un pas plus grand que le précédent, je la rattrape. « T'inquiète, si tu te noies, je viendrai te chercher. » J'essaie d'être enthousiaste mais je vois bien que quelque chose la chiffonne. Est-ce que c'est à cause de ses horaires ? Mes yeux se promènent sur la plage, à la recherche de notre spot. « Il y a du monde. » je lance, pour tenter de meubler un peu cette conversation qui n'en est pas une. Je toussote, la rattrape encore un peu pour attraper sa main. « Tu marches trop vite. » J'adore lui tenir la main. J'ai eu l'impression que ce geste était si naturel dès le lendemain de notre rencontre. Mais là, je me sens un peu comme un type qui se tient la main à lui-même. Je n'en démords pas, sourire aux lèvres. La journée sera belle et si elle fait la tête parce que j'ai terminé le pot de confiture ce matin, elle oubliera vite ses contrariétés une fois dans l'eau.

Le sable n'est pas vraiment chaud mais ce n'est pas grave. Rien n'est grave, quand je suis avec elle. Je m'accroche à sa main, enroulant soigneusement mes doigts autour des siens. Contre mes doigts, je sens son alliance. Je ne quitte pas la mienne, jamais. Sauf bien sûr pour travailler. « Oh regarde, ça doit être pour nous. » Un grand type blond est en train de sortir des planches et je reconnais l'enseigne. Mes yeux cherchent ceux de Charlie alors que je m'avance, tirant sa main pour l'entraîner avec moi. Et soudain, j'ai la sensation que cette contrariété sera un poids pour le reste de la journée. Si j'étais croyant, je prierais sans doute pour que la vue du surfer redonne le sourire à ma femme. Je donne un petit coup d'épaule à Charlie et me penche vers elle, sourire mutin au bord des lèvres. « Il ressemble à Damon, non ? » Et nous savons pertinemment tous les deux ce que cela veut dire.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyLun 13 Sep 2021 - 14:20


« T'inquiète, si tu te noies, je viendrai te chercher. »
C’est moi qui vais te noyer, Léo. Elle a un beau sourire et des yeux qui ne lâchent pas la silhouette de son mari, mais elle ne rigole pas pour autant. Elle a la rancune tenace, Charlie, et ce n’est pas quelques heures après avoir vu son mari la tromper qu’elle risque déjà de pouvoir tourner la page. Elle aura de toute façon sa vengeance, le plan est en marche grâce à Megan, mais une part d’elle espère encore qu’il se confiera à elle, qu’il lui dira tout, qu’il lui expliquera et qu’il s’excusera. Une part d’elle espère encore que leur mariage passe avant tout le reste et c’est la seule raison pour laquelle elle a maintenu cette sortie à la plage. Le surf n’est pas nouveau pour elle qui arpente cette même terre depuis vingt-cinq ans. L’idée était la sienne, elle permettait de prendre un peu l’air et de faire une sortie en couple, elle permettait de profiter des événements d’une ville qui ne dort jamais. Et l’idée était bonne, quand il l’a émise.

Maintenant, Léo parle tout seul. Il fait les questions et les réponses, il fait les commentaires aussi. Charlie, elle, est déjà au maximum de ses efforts et se retenir d’éclater lui demande déjà bien assez d’énergie et de patience. Sa planche, elle ne rêve déjà que de la laisser glisser jusque dans les dents de son mari. A pleine vitesse. Peut-être que défiguré, il plaira moins à son peintre. Il ne suffit que l’un des deux se retire pour qu’elle retrouve son mari, après tout. « Il y a du monde. » Merci Sherlock. Peut-être qu’elle aurait pu se trouver un amant dans la foule, ça aurait évité à Megan d’embêter son amie. D’embêter Megan, tout court. Ce n’est pas le choix qui manque, ici, mais la main de Léo retrouvant la sienne chasse déjà toutes pensées du genre. Elle le déteste mais elle l’aime plus encore, et le paradoxe lui déchire le cœur. Ses doigts s’attachent aux siens et les serrent plus que de raison alors qu’elle fait face à un haut le cœur. « Tu marches trop vite. » - “C’est pour pas qu’on se fasse voler notre place.” La blonde invente une excuse et ralentit son pas dans la même seconde. Si seulement il n’était pas aussi bête, ils auraient pu profiter de leur journée comme il se doit et elle se serait considérée comme la femme la plus chanceuse et heureuse au monde. Sa femme, justement. Elle n’a pas mis son alliance, aujourd’hui, utilisant l’excuse qu’elle avait peur de la perdre dans l’océan. Ce n’était qu’un demi mensonge.

« Oh regarde, ça doit être pour nous. Décidément, il ne se défait pas de son rôle de Sherlock Holmes, aujourd’hui. Elle émet quelques sons devant sans doute signifier ‘oui oui’ et la seconde d’après, la voilà traînée par son mari redevenu enfant. Ce n’est qu’une séance de surf, il n’y a pas de quoi s’extasier. Ils n’ont pas ça, en Italie ? Il cherche les yeux de la blonde, sans les trouver. Ce serait trop lui demander, elle est déjà au maximum de ses forces lorsqu’elle pose ses iris bleutées sur sa silhouette. « Il ressemble à Damon, non ? » Sa langue passe doucement contre ses incisives, supposée lui donner une seconde de pause pour ne pas avoir des mots qu’elle regretterait. Aborder le sujet de Damon n’est sans doute pas la meilleure idée qu’il ait eu et si jusque-là elle rigolait bien volontiers de la proximité qu’ils avaient tous deux connus avec le blond, le sujet est devenu infiniment sensible depuis. Ce n’est pas Damon le coupable, certes, mais c’est aussi tout comme. “Il ressemble à Trent, moi, je trouve. Il est plutôt canon.” Et enfin, elle lui rend son sourire, sachant déjà que le sujet n’est pas synonyme de quoi que ce soit de positif. “C’était une bonne idée cette sortie, amour.” Il ne faut pas une seconde de plus à Charlie avant de retirer ses habits pour se retrouver en maillot de bain, définitivement préparée à ce cours de surf si on en juge le sourire brillant qu’elle partage avec l’inconnu, en plus de tous les mots qui s’en suivent, sans doute inutiles. “Je crois que je vais faire exprès de me noyer, maintenant.” Et il n’y a aucun doute sur le fait qu’elle ne s’attende pas à ce que ce soit Léo qui vienne la sauver, mais bien leur nouvel ami, mélange de Trent et Damon. Le sourire qu’elle tend à l’inconnu ne laisse pas de place au doute. “On fait le cours ensemble ? Ou est-ce que c’est différent pour les débutants ? Les gens comme toi, Léo. Pour la première fois depuis longtemps, elle repose enfin ses yeux dans ceux de son mari.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyJeu 16 Sep 2021 - 17:32


Elle est un peu trop enjouée, soudain, et c'est étrange. Il y a quelque chose dans sa voix - ou dans ses silences. Je ne sais pas bien comment interpréter le tout, mais j'imagine qu'après ce que nous avons traversé, elle essaie de faire au mieux. Moi, en revanche... J'essaie, je le jure. C'est un processus qui prend un peu plus de temps et ce qu'elle ignore ne peut pas lui faire de mal. « Il ressemble à Trent, moi, je trouve. Il est plutôt canon. » La remarque me fait tiquer mais je me contente de sourire, un brin mal à l'aise. Elle sait combien je déteste ce type, elle sait aussi combien je n'aime pas qu'elle le mentionne, pas alors qu'il n'est plus supposé faire partie de sa vie. Bien sûr, ils sont liés par quelque chose que je ne comprendrai certainement jamais. « Canon, ouais. » Je préfère lui prêter le visage de Damon même si je n'aime pas quand Charlie le mentionne autrement qu'en temps que notre ami. Il y a tout un tas de contradictions que je préfère ne pas évoquer, me rendant moi-même coupable de certains écarts dont je ne vais pas me défaire tout de suite. Bientôt. Encore un peu, juste le temps de savoir ce que je pense de tout ça. De moi. De nous - de Charlie et moi.

Elle s'avance vers le petit groupe et je la suis d'un pas un peu moins précipité que précédemment. « C’était une bonne idée cette sortie, amour. » Evidemment, le sourire est pour moi, mais je sais pour qui sont ses mots. Faisant bonne figure, je commence moi aussi à me mettre en tenue. Mes yeux s'accrochent au sable. Depuis les examens, depuis l'hôpital, depuis tout ça, mes prunelles s'accrochent difficilement à ma peau. Je préfère éviter de la toucher, éviter de l'observer. Je pratique mieux en observant les autres - c'est ce dont je me persuade - et la proximité que j'ai avec Auden n'arrange pas les choses. Au moins, d'autres sont encore capable de regarder et de toucher cette peau que je déteste. « Je crois que je vais faire exprès de me noyer, maintenant. » Je fais mine de n'avoir pas entendu, déjà épuisé par ce comportement que je ne comprends pas. D'habitude, nous nous amusons ensemble de ce genre de commentaire. « On fait le cours ensemble ? Ou est-ce que c’est différent pour les débutants ? » « T'as qu'à le faire avec Trent, tu sais le gars qui t'as donné des enfants. » Mais je n'ai pas le temps de m'éloigner d'elle que le cours commence.

En réalité nos sommes plutôt libres. C'est un cours pour les gens qui maîtrisent déjà les bases et bientôt, nous nous retrouvons à nous échauffer sur nos planches. Le Trent passe entre les jeunes gens qui en ont plus besoin que d'autres. Evidemment, c'est sur Charlie qu'il jette son dévolu, corrigeant sa posture et lui lançant des regards et des sourires mielleux au possible. Mais je ne suis pas du genre à l'ouvrir dans ce genre de situation, surtout que le type a peut-être vingt kilos de muscles de plus que moi. Ou peut-être trente, en tout bien considéré. « T'avais dit "pour le meilleur et pour le pire", je pensais pas que ça excluait les mentions de ton ex. Mais ça fait peut-être partie du pire ? » Je suis injuste et je le sais. Les yeux fixés sur l'océan, j'essaie de chasser le visage d'Auden qui flotte devant mes yeux. « Mais t'as qu'à retourner le voir, ça avait bien marché la première fois. T'auras peut-être l'enfant que tu voulais. » Je me souviens de ses mots et de son regard, au moment où je lui ai annoncé que je suis porteur du VIH. Aujourd'hui, mes yeux ne la lâchent pas non plus, guettant un signe de repentir ou des excuses qui - je le sais - ne viendront pas.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyDim 19 Sep 2021 - 21:08


« T'as qu'à le faire avec Trent, tu sais le gars qui t'as donné des enfants. » - “Je crois que je vois plutôt bien qui est Trent, oui.” Le petit jeu n’a pas l’air de faire son effet auprès de Léo et tant mieux, sans doute. Lui répondre d’un ton amer ressemble bien à Charlie, à la seule différence que d’habitude, tout ceci n’est qu’un jeu. En cet instant, cela n’y ressemble pas le moins du monde, pas alors qu’elle rêve parfois de le brûler sur place. Seuls les mots de l’instructeur annonçant le début du cours les empêchent de continuer cette conversation qui aurait de tout façon terminée aussi mal qu’elle a pu commencer.

La blonde n’a pas à feindre l’amour qu’elle lui porte mais garder tous ses reproches pour elle devient un peu plus difficile à chaque jour qui passe. D’un autre côté, pourtant, elle ne peut pas s’abaisser à son niveau et jouer le rôle de la femme blessée, ne dépendant que de lui. Cela n’a rien d’une vérité et si elle est effectivement blessée, elle n’attend rien de lui pour autant si ce n’est qu’il paye pour ses erreurs. En attendant, la jeune femme ne se fait pas prier pour jouer le rôle de l’ingénue face à l’instructeur, ayant soudainement oublié plus de vingt années passées à s’entraîner au surf sur les côtes de son propre pays. Elle joue un jeu, bien sûr, et tout ce qu’elle espère c’est que Léo est au premier rang pour l’observer, lui n’ayant apparemment pas attiré l’oeil de l’instructeur.

« T'avais dit "pour le meilleur et pour le pire", je pensais pas que ça excluait les mentions de ton ex. Mais ça fait peut-être partie du pire ? » - “Si t’avais pas passé ton temps à fuir ta pétasse épousée au hasard, t’aurais peut-être pu tenir une conversation à son sujet aussi.

Les yeux de la jeune femme jaugent ceux de son homologue, sa posture ayant été reprise bien plus de fois que de raison par un faux-Trent apparemment soucieux de lui montrer la position exacte à tenir sur sa planche. Tout sujet devient une raison de dispute supplémentaire et peu importe la position que Léo prendra, elle prendra l’opposé, esprit de contradiction oblige et besoin de se défouler plus encore. Elle ne peut pas lui parler de son amant mais elle peut toujours lui reprocher tous les maux du monde, art dans lequel elle excelle. De toute façon, amer, il ne la regarde même pas et elle ne fait qu’enrager un peu plus en silence. « Mais t'as qu'à retourner le voir, ça avait bien marché la première fois. T'auras peut-être l'enfant que tu voulais. » Le sujet des enfants est différent. Il n’a pas le droit de s’y aventurer. Les règles étaient tacites, certes, mais claires au possible : interdiction de parler de nouveau de progéniture. Lorsque ses yeux remontent enfin dans ceux de sa femme, il ne pourra y lire que l’étonnement en même temps que les reproches, rapidement renforcés par ses mots. “T’as pas le droit de me reprocher ça.” Elle s’en moque de sa planche tout autant qu’elle s’en moque de ce stupide cours de surf et de ce stupide moniteur. Son index accusateur pointe déjà le torse de son mari contre lequel elle sent ses côtes. “Je t’ai pas reproché ça une seule fois et j’ai pas hésité à rester à tes côtés, alors t’as pas intérêt à te poser en victime maintenant.” Il ne l’a pas attrapé n’importe où, sa maladie, alors qu’il n’ose pas jouer à ce jeu là avec une Charlie incapable de lui laisser passer quoi que ce soit. “Tu peux avoir qui tu veux avec tes yeux de chien battu mais ça ne marche plus avec moi. Si j’avais voulu retourner avec lui, ça serait déjà fait.” Tout comme lui est déjà retourné avec son peintre, n’est-ce pas ? Il est mieux placé que quiconque pour savoir ce dont il parle, au final, et elle n’est que la spectatrice d’une histoire alors que les papiers disent ‘femme’ ou même ‘épouse’. Ils mentent. “Je tiens plus à toi qu’à mon envie d’avoir des enfants, sombre abruti, mais t’es trop occupé à tout gâcher pour t’en rendre compte.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyLun 20 Sep 2021 - 0:02


La scène semble irréelle tant Léo n'imaginait pas qu'elle puisse un jour se produire. Les voilà en train de se disputer - et de se disputer pour de vrai - à propos de ce qui ne devrait pas être un sujet. D'habitude, ils ne se disputent que pour des choses futiles et quand le sujet est un peu plus sérieux, le ton monte. Ce qui agace le plus Léo, c'est que la dispute n'éclate pas. La colère est sourde et les reproches sont murmurés juste au dessus du bruit produit par le ressac des vagues. « Si t’avais pas passé ton temps à fuir ta pétasse épousée au hasard, t’aurais peut-être pu tenir une conversation à son sujet aussi. » A cela, au moins, il a de quoi répondre. Son sourire se fait plus mauvais alors qu'il relance une réplique acerbe à Charlie. « Ma "pétasse épousée au hasard", tu veux dire celle que tu m'as imposée quand tu m'as inscrit à cette téléréalité stupide ? » Œil pour œil...

...et dent pour dent. Lorsque vient la mention d'un enfant qui ne naîtra jamais, Charlie se rapproche de son époux. Voilà, elle ne joue plus avec un ton doucereux ni n'enrobe ses méchancetés dans une fausse sympathie. Léo lui tient tête, droit comme un piquet, les yeux plantés dans ceux de la blonde. « T’as pas le droit de me reprocher ça. » Non, il n'en a pas le droit et n'a d'ailleurs rien à répliquer. Le regard lançant des éclairs, Léo attend le prochain faux-pas - celui qui mènera à l'explosion. Elle lève son index et il voudrait le lui fait bouffer. « Baisse ton doigt. » qu'il marmonne, sans la lâcher du regard. Il sait ce qui suit ce genre d'attitude. « Je t’ai pas reproché ça une seule fois et j’ai pas hésité à rester à tes côtés, alors t’as pas intérêt à te poser en victime maintenant. » « Tu veux que je t'applaudisse ? Woaw, tu m'as pas abandonné alors que j'ai le VIH, putain bravo quelle héroïne. » Il opine du chef, le brun, qu'un mauvais sourire ne quitte plus.

La suite est pire, mais ils n'en sont encore qu'au prélude de cette sombre histoire de surf qui devait rimer avec "amour et papillons", pas avec "bagarre et divorce". « Tu peux avoir qui tu veux avec tes yeux de chien battu mais ça ne marche plus avec moi. Si j’avais voulu retourner avec lui, ça serait déjà fait. » Elle a raison et Léo le sait, mais il ne baissera pas sa garde pour autant. Il est bien plus facile pour le jeune homme de secouer la tête en la lâchant des yeux un instant pour les lever au ciel. Comme ça, il n'a pas à affronter son regard qui se fait de plus en plus difficile à soutenir. « Je tiens plus à toi qu’à mon envie d’avoir des enfants, sombre abruti, mais t’es trop occupé à tout gâcher pour t’en rendre compte. » « Moi je gâche tout ? » Les yeux grands ouverts, Léo tend l'oreille, pas certain d'avoir bien entendu. « J'organise pas cette sortie pour que tu fasses la gueule et que tu me parles de l'autre connard, là. Et j'organise pas des trucs pour que tu te fasses passer pour la grande héroïne qui supporte son pauvre mari qui va peut-être crever l'année prochaine. » Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne et toute personne ayant un peu de bon sens le sait, mais pas Léo qui ne voit plus que la grande étiquette qu'on lui a collée à sa sortie de l'hôpital. Lui ne voit plus que ça, partout et tout le temps. « J'ai pas besoin de ta pitié, t'as compris ? Quand tu pourras pas offrir à l'amour de ta vie ce dont elle rêve le plus, tu viendras parler avec moi. » Le dernier regard mauvais qu'il lui lance suffit à mettre un point final à la discussion - si seulement. Si seulement le professeur les envoyait à l'eau, histoire de les séparer un instant..
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyLun 20 Sep 2021 - 23:07


Il sourit alors qu’il ne le devrait pas, Léo. Il pense avoir gagné une bataille si ce n’est même la guerre alors que Charlie aura toujours de quoi répondre, toujours de quoi l’accuser aussi. Son amour pour lui n’a d’égal que sa colère et sa déception en cet instant. « Ma "pétasse épousée au hasard", tu veux dire celle que tu m'as imposée quand tu m'as inscrit à cette télé-réalité stupide ? » Pauvre petit homme, obligé d’épouser une belle brune (qui n’en est pas moins une pétasse, ne perdons pas le fil) devant les yeux de tout le pays et d’aller profiter de sa nuit de noces tous frais payés dans un endroit paradisiaque, là où tout un chacun attendait leur premier baiser avec impatience. Et ils l’ont eu, parce que Léo a su profiter de l’émission dans son entièreté. “Et dans ‘voulez-vous l’épouser’ tu t’es pas dit à un seul moment que y’avait deux réponses possibles ? Tu vois, pour une fois t’aurais au moins pu suivre l’exemple de ton peintre.” Il aurait pu dire non parce que justement rien ne lui était imposé comme il aime pourtant le dire, aimant tant se poser en victime universelle d’un complot bien trop grand pour le commun des mortels. Stupide Léo. Il aurait pu dire non, il aurait pu dire ‘ton idée est nulle Charlie, t’es con’ et ainsi ils n’auraient pas eu à passer à travers tout cela. Les choses se portent bien quand toute la faute peut reposer sur les seules épaules du brun.

Leurs yeux si clairs, d’habitude mis à mal par le soleil cognant contre le sable, ne savent désormais plus que se lancer des éclairs. Chacun espère que l’autre abandonnera pour ainsi donner de quoi nourrir son ego. Il n’y a rien dans le genre, pourtant. « Baisse ton doigt. » La jeune femme se mord la joue de colère, ne voulant désormais plus que lui imposer son doigt accusateur puisqu’il vient de demander le contraire. Il le sait, pourtant, que chaque ordre mène à une action inverse. Sinon quoi ? sont les mots qu’elle a au moins la sécurité de garder pour elle ; énervée mais pas au point d’absolument tout risquer. Les véritables reproches viendront plus tard et tout ceci n’est qu’un entraînement alors qu’elle n’arrive pas à tout garder pour elle. Tout sera pire ensuite et bientôt il n’aura plus rien de quoi répondre. « Tu veux que je t'applaudisse ? Woaw, tu m'as pas abandonné alors que j'ai le VIH, putain bravo quelle héroïne. » Elle aurait peut-être dû, finalement. Si elle l’avait abandonné avant, il aurait pu faire sa vie sans se soucier d’une femme encombrante et d’une alliance qui semble tout autant l’être. Si elle l’avait abandonné avant, il aurait été dans son droit d’aller traîner à gauche et à droite - à moins que ce soit déjà ça, la cause de son vih ?

Il perd la manche lorsque ses yeux roulent vers le ciel. Léo le niera, mais il a perdu. De toute façon, Charlie est assurée d’avoir de biens meilleurs arguments que lui, simplement parce qu’elle les garde pour le coup de grâce. « Moi je gâche tout ? » Il gâche tout avec son sale caractère, il gâche tout avec sa pseudo-dépression et son année passée dans le noir, il gâche tout avec sa vie dont il ne sait quoi faire, il gâche tout avec la maladie qui le condamne déjà à mort alors qu’ils ont encore tant à vivre. Il gâche tout avec ses escapades et ses mensonges, surtout, et si rien de tout ceci n’avait existé alors le reste n’en aurait jamais découlé. « J'organise pas cette sortie pour que tu fasses la gueule et que tu me parles de l'autre connard, là. Et j'organise pas des trucs pour que tu te fasses passer pour la grande héroïne qui supporte son pauvre mari qui va peut-être crever l'année prochaine. » - “Et je ne suis pas un chien à qui tu peux tout faire oublier simplement en lui proposant une balade.” Elle a son connard, il a sa pétasse. A la seule différence qu’elle, au moins, n’accusera jamais personne de lui avoir imposé sa relation avec Trent, quand lui ne sait faire que ça avec celle qu’il a un temps partagée avec Molly. “Tu vas pas mourir de si tôt, sois pas stupide.” Sur ce sujet, elle ne sait l’attaquer de front, raison pour laquelle son ton se fait plus bas, plus désolé aussi. Il est injuste à ainsi jouer de sa maladie alors qu’il sait très bien que même avec toute la bonne volonté du monde, elle ne pourrait pas l’aider à se soigner. Ce n’est pas faute de le vouloir, pourtant. Son doigt accusateur glisse finalement jusqu’au poignet de son mari qu’elle entoure doucement, premier signe de paix dans une discussion qui n’a pourtant de cesse de s’envenimer.

Comme là, par exemple. « J'ai pas besoin de ta pitié, t'as compris ? Quand tu pourras pas offrir à l'amour de ta vie ce dont elle rêve le plus, tu viendras parler avec moi. » L’amour de sa vie. Il a une drôle de façon de lui prouver les choses, à l’amour de sa vie. Et si en temps normal un tel argument aurait poussé Charlie à s’excuser sur le champ, en cet instant il ne sait que remettre de l’huile sur le feu. Il a perdu le droit d’utiliser ce terme à l’instant où il a commencé à partager le lit d’un autre. “T’es tout ce dont j’ai envie, mais effectivement même ça t’es pas capable de me l’offrir.” Il est tout ce dont elle rêve pour reprendre ses mots. Ses yeux prennent une teinte nouvelle à cause des larmes qui s’y agglutinent déjà et que la fierté refuse de laisser couler. “Et va pas croire que ça a quoi que ce soit à voir avec le vih et encore moins un enfant.” Charlie n’est pas en train de sous-entendre que la maladie de son mari les éloigne et bien loin de là. Son stupide esprit s’en charge très bien tout seul. “Je peux apparemment pas offrir à l’amour de ma vie ce dont il rêve le plus non plus.” Est-ce qu’elle a pourtant envie de continuer cette discussion avec Léo ? Pas le moins du monde, non, en témoignent sa main qui se défait de son poignet et de ses pieds qui esquissent déjà quelques pas en arrière. Son ton est sincèrement désolé. Si elle avait pu changer au point de réellement le satsifaire, elle l’aurait fait.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyVen 1 Oct 2021 - 12:32


Il fait très beau, sur la plage. La tempête est ailleurs. Lorsque le groupe se lance à l'assaut de l'eau, Charlie et Léo restent loin des vagues. Ils sont occupés à autre chose. Le sale type qui ressemble à Damon en fait non il ressemble plutôt à Trent oui voilà c'est un parfait mélange de Trent et de Damon n'en perd pas une miette, visiblement ravi que la discorde règne entre sa prochaine proie et son mari. « Et dans ‘voulez-vous l’épouser’ tu t’es pas dit à un seul moment que y’avait deux réponses possibles ? Tu vois, pour une fois t’aurais au moins pu suivre l’exemple de ton peintre. » "Ton peintre." La mention de Auden donne un mauvais frisson à Léo, qui cherche une réplique qui ne vient pas. La dernière fois. Quand ils se verront ce soir, demain ou dans deux jours, ça sera la dernière fois. Malheureusement, cette promesse là ne tiendra pas longtemps et Léo peut se jurer à lui-même aussi fort qu'il le veut, il sait déjà où il sera demain, après-demain et dans trois jours. « Mon peintre s'est marié et il a eu un bébé pendant que je divorçais de Molly pour toi, exactement ce que j'aurais dû faire il y a plusieurs mois. » Peut-être qu'ils ont trop attendu. Peut-être que la flamme s'est éteinte entre temps et que certaines choses ne peuvent tout simplement pas être rattrapées. Le temps qui s'est écoulé entre le mariage et le divorce de Léo a peut-être été trop long. Encore une fois, ses hésitations ont tout gâché.

Les répliques qui suivent sont plus injuste les unes que les autres. Le VIH, bien sûr, n'est en aucun cas une justification et Léo le sait. Sur l'instant, il n'a envie que de blesser, de lâcher tout ce qui pourra faire taire Charlie avant que les choses ne deviennent trop sérieuses. C'est pourtant mal connaître la femme qu'il aime que de penser qu'elle lâchera l'affaire si facilement. « Et je ne suis pas un chien à qui tu peux tout faire oublier simplement en lui proposant une balade. » « Mais "tout" quoi Charlie sérieux ? Tu as commencé, à me parler de ton mec là. Je voulais juste qu'on passe une bonne après-midi. » Il se dédouane, le canadien, pour faire oublier ses autres méfaits. La note sera salée, mais il n'en a pas encore conscience. « Tu vas pas mourir de si tôt, sois pas stupide. » Soudain, la culpabilité le tiraille. Il ne mourra pas tout de suite, d'ailleurs il vivra autant que les autres - les médecins le lui ont bien dit. Léo est en excellente santé et s'il prenait ses médicaments... s'il prenait ses médicaments. Le léger contact initié par Charlie n'a pour effet que de calmer le jeu quinze secondes de plus. Quinze petites secondes salutaires qui, pourtant, prennent fin - comme tout le reste. « T’es tout ce dont j’ai envie, mais effectivement même ça t’es pas capable de me l’offrir. » L'orage passe, mais le pire n'est pas encore derrière eux. Léo accuse le coup, prêt à recevoir ce qui suivra. « Et va pas croire que ça a quoi que ce soit à voir avec le vih et encore moins un enfant. » Des enfants, ils pourraient en avoir des tas, si Léo prenait ses médicaments. Ce n'est pas un combat qu'il mènera tout de suite. Aller chercher ces maudites pilules est un effort trop conséquent, pour le moment. Demain, peut-être, quand il ne sera pas occupé à travailler avec Auden. « Je peux apparemment pas offrir à l’amour de ma vie ce dont il rêve le plus non plus. »

Bras croisés, Léo la regarde reculer. Les larmes de Charlie appellent les siennes. Rien de réconfortant ne lui vient pourtant en tête. Il n'y a là-haut que des mots plus méchants les uns que les autres. « Je rêve que les choses soient simples, mais regarde : quand on fait des trucs de couple, ça marche pas. Habiter ensemble ça marche bien, mais le reste ça marche pas, Charlie. » Ils étaient peut-être mieux quand ils n'étaient que des amis. Un grand soupir se mêle au bruissement des vagues. « Tu crois que je rêve de quoi ? J'ai envie d'être avec toi tout le temps. » Ou presque. « Je sais pas ce que je peux faire de plus pour te le faire comprendre, à part organiser des journées de merde à la plage qui ne te conviennent pas non plus. » On dirait que le vent se fait plus frais, soudain.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptyMar 5 Oct 2021 - 16:48


« Mon peintre s'est marié et il a eu un bébé pendant que je divorçais de Molly pour toi, exactement ce que j'aurais dû faire il y a plusieurs mois. » - “Pour moi. Quel homme, vraiment.” Il balance des mots comme s’il lui faisait une faveur, comme s’il refusait au bonheur avec une autre pour satisfaire Charlie, comme si finalement leur mariage n’avait été rien d’autre qu’un service rendu à une petite blonde capricieuse aimant un bouclé trop têtu. Peut-être que ce n’est que ça, au final, et dans les mots de Charlie l’amertume ne peine pas à se faire entendre et encore moins ressentir. Elle est fatiguée, de faire semblant, plus encore lorsqu’il s’agit de lui. Les reproches fusent d’un côté pour mieux être accueillis avec incompréhension de l’autre, finalement. Ce ne sont que les prémices d’une guerre qui ne peut mener nulle part et Charlie les connaît trop bien, celles-là, pour ne pas les reconnaître à des milliers de kilomètres. Pour autant, elle est incapable de faire demi tour ni même de calmer le jeu. « Mais "tout" quoi Charlie sérieux ? Tu as commencé, à me parler de ton mec là. Je voulais juste qu'on passe une bonne après-midi. » Impossible de lui parler de son mec à lui, et pourtant ce n’est pas l’envie qui manque puisque justement il est la raison de tout ceci, cette agitation, cette dispute, ces reproches meurtriers. Elle aussi voulait simplement passer une bonne après-midi et le reste de sa vie à ses côtés aussi. Le premier a été mis en péril et le second l’est sans doute tout autant, désormais. Cette idée suffit à la rendre malade.

Le vent change, le ton avec. Elle qui laissait la pluie de reproches s’abattre sur son mari la reproche désormais vers elle, accusant le coup, énonçant clairement qu’elle ne peut en retour pas lui offrir ce qu’il désire le plus en ce monde. De tout évidence, c’est son peintre qu’il veut, et certainement pas une amie ayant justement gardé ce grade bien trop longtemps pour pouvoir possiblement faire une femme digne de ce nom. Elle aurait dû le savoir qu’il se lasserait de ça aussi. Elle aurait dû le savoir, qu’elle ne serait pas suffisante. Les bras croisés, elle se renferme sur elle-même, ses yeux commençant peu à peu à briller, signe que les larmes ne sont pas loin. « Je rêve que les choses soient simples, mais regarde : quand on fait des trucs de couple, ça marche pas. Habiter ensemble ça marche bien, mais le reste ça marche pas, Charlie. » Si les trucs de couple ne marchent pas, comment est-ce qu’il pourrait en être autrement de leur mariage, alors ? Les paroles de son mari la blessent en plein cœur, sans doute parce qu’elle ne s’y était pas le moins du monde préparée. Ils devaient aller surfer, rien de plus, rien de moins. “T’es en train de me dire qu’on devrait arrêter ? Se séparer ?” Si rien ne marche sauf le fait de vivre ensemble alors ils devraient être colocataires, rien de plus. Lire entre les lignes n’est pas difficile mais accepter qu’il ait de tels mots à son encontre l’est bien plus. Comment peut-il déjà abandonner alors qu’ils ne sont même pas ensemble depuis un an ? Il aurait tenu bien plus longtemps auprès de sa Molly si Charlie ne l’en avait pas délogée et elle ne peut pas croire que leur union est plus instable que l’était la leur, totalement factice. « Tu crois que je rêve de quoi ? J'ai envie d'être avec toi tout le temps. » Menteur.Tu veux un chat à taille humaine et moi je veux un mari. J’aurais dû accepter la demande de Trent, finalement.” A son tour, elle sait qu’elle lui fait mal, et elle ne regrette pas le moins du monde ses paroles. Ils ne jouent pas au même niveau, surtout pas alors que Léo continue de garder son secret qui n’en a déjà plus que le nom et que Charlie tente de régler la situation, espérant pourtant pouvoir lui porter le coup de grâce de sa propre main. Leur amour parle autant que leur ego, ce qui ne semble que les mener directement droit au mur, une fois de plus. Elle pourrait être avec lui à chaque instant de chaque jour, s’il n’était pas trop occupé à fuir leur appartement pour trouver les bras d’un autre. « Je sais pas ce que je peux faire de plus pour te le faire comprendre, à part organiser des journées de merde à la plage qui ne te conviennent pas non plus. » - “Peut-être comprendre que justement, c’est pas des journées de merde à la plage qui changeront quoi que ce soit au problème. T’es plus un ado, Léo.” Il pourrait dire au revoir à son peintre, il pourrait accepter de parler de sa maladie, il pourrait tenter de remettre sa vie en ordre. Il pourrait en faire, des choses, et elle l’aiderait même à chaque étape s’il faisait au moins semblant de faire des efforts. Si. Parce que justement, tout ce qu’il sait faire c’est tenter de noyer le poisson en organisant des journées de merde à la plage. “Je t’aime, ne me force pas à te demander de partir.” Si seulement il pouvait faire des efforts.
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Message(#) Sujet: Re: Till forever falls apart | léolie #23 Till forever falls apart | léolie #23 EmptySam 13 Nov 2021 - 13:15


Cette sortie à la plage était définitivement la pire des idées. Au lieu de souder le couple, elle ne fait que le séparer. De toute façon, peuvent-ils vraiment s'en prendre à cette merveilleuse journée ? N'ont-ils pas désormais l'habitude d'appuyer là où ça fait mal, comme des enfants couverts d'hématomes après une bonne bagarre ? Sauf que les enfants ont grandi et que les enfants sont désormais équipés d'armes létales et prêtes à faire déferler l'enfer sur le monde. Rien ne met plus en colère Léo que de savoir que ses mots brisent un peu plus Charlie à tout instant mais comme les enfants, Léo n'est pas capable de s'arrêter avant de franchir la limite diplomatique. Il y a quelque chose de douloureusement satisfaisant dans le fait de dire tout ce qu'on a sur le cœur, surtout quand ils en sont encore au même point. Au final, Charlie et Léo se reprochent toujours la même chose en boucle. Devraient-ils - et vont-ils - se séparer pour autant ? Rien n'est moins certain. Charlie est toujours la personne préférée de Léo, même après toute cette terrible colère, même après la déception et même alors qu'il cherche encore pourquoi Charlie est invivable en cette magnifique journée.

« Tu veux un chat à taille humaine et moi je veux un mari. J’aurais dû accepter la demande de Trent, finalement. » Le commentaire porte un coup à la garde de Léo qui accuse le coup, sans trouver quoi que ce soit à redire. Il voudrait tempêter, cogner, gronder, soulever vents et marées, mais rien ne vient. Rien, sinon la douloureuse impression que les mots prononcés ne sont pas juste là pour le blesser. Ils parlent de quelque chose de vrai, d'une douleur que Charlie porte depuis longtemps déjà. Alors, Trent avait fait sa demande. « Mais t'as pas accepté. » qu'il lui rappelle, sur un ton qui se veut plus doux. Ils ont tant de choses à faire, tant de choses à vivre. Rien ne devrait leur faire obstacle, sur l'instant. Ils en reviennent pourtant toujours aux mêmes sujets : Trent, les enfants qui sont là quelque part, leur vie à deux. Rien ne semble assez bien ou du moins, pas pour longtemps. « Peut-être comprendre que justement, c’est pas des journées de merde à la plage qui changeront quoi que ce soit au problème. T’es plus un ado, Léo. » « Mais on doit faire des sorties, c'est comme ça que ça fonctionne. » Elle a raison, il est un ado qui voit tout avec sa vision d'ado. Tout est comme dans les films. Ils devraient pouvoir se promener à la plage main dans la main, ils devraient pouvoir faire des sorties sans que tout n'éclate au moins petit obstacle - mais non. La tempête est plus forte.

« Je t’aime, ne me force pas à te demander de partir. »

Il l'aime aussi; tant, que c'en est douloureux. Planche sous le bras, Léo reste planté devant Charlie. « T'auras pas à le faire. T'en fais pas. » Il partira tout seul. Et c'est à l'eau qu'il va, mettant un point final à cette conversation sans jeter un seul regard en arrière. Charlie ne le verra pas pleurer.
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