Follow me in the dark

with @Mitchell Strange#2

« …Toujours en cavale, Mitchell Strange est toujours recherché. Les enquêteurs s’attendent à une traque longue et complexe. C’est une cellule d’une centaine de policiers spécialisés… » toutes les chaînes d’information semblaient n’avoir plus que ce nom à la bouche. L’air grave, Sofia tentait difficilement de cacher son anxiété. Les voix se multipliaient dans son esprit torturé sans qu’elle ne réussisse vraiment à mettre de l’ordre dans ses idées. Comment avait-elle pu être aussi bête pour ne se rendre compte de rien ? Elle avait le don de choisir ses fréquentations. D’un côté, elle lui en voulait de ne lui avoir rien dit. Par sa faute, son téléphone était probablement aussi sur écoute. Elle avait passé plusieurs soirées en sa compagnie, les meilleurs depuis un long moment. Ces temps-ci, elle avait l’impression de remonter peu à peu la pente. Un sourire niais ne quittait plus son visage et son entourage notait son changement de comportement. Même
les relations avec son époux semblaient s’être apaisées. « encore un fils de p*te qui pense échapper à la justice. » souffle t-il avant d’éteindre l’écran pour se lever. Il jeta un bref regard sur son épouse puis nota sa pâleur : « Ça va ? » demande-t-il sans réellement attendre de réponse. Cela faisait bien longtemps qu’ils ne se souciaient plus vraiment l’un de l’autre. « Je monte me doucher. Si le livreur Uber arrive, tu pourras lui ouvrir ? » sans réellement entendre ce qu’il venait de lui dire, elle hocha la tête. Son esprit était ailleurs, elle pensait à l’appel qu’elle avait reçu quelques heures auparavant. "… Tu es la seule qui peut m’aider. " ces mots raisonnaient en elle. Dans quelle situation s’était-elle encore mise ? Elle se trouvait totalement stupide de ne pas le livrer à la police. Qu’espérait-elle d’un fugitif ? Et puis, elle était mariée. Même si avec Elliott ça ne collait plus, elle n’était pas encore prête à tout foutre en l’air pour une personne qu’elle ne connaissait pas. Il y avait tout un tas de bonnes raisons qui la poussait à lui tourner le dos et à ignorer son appel au secours. Sofia avait toujours été une femme de raisons, elle faisait passer ses propres intérêts avant ceux des autres. Seulement, elle n’arrêtait pas de penser à Mitchell. Elle était probablement folle de s’inquiéter du sort d’un criminel, parce que c’était ce qu’il était, non ? Il avait tenté de la convaincre de son innocence mais elle n’était pas forcément dupe et à vrai dire, elle préférait encore la vérité plutôt que d’être de nouveau prise pour une conne.

Le chemin lui avait paru long, plusieurs fois elle avait pensé faire demi-tour. C’était de la folie de se rendre à ce rendez-vous. Elle ne connaissait Mitchell que depuis peu et il n’était pas raisonnable de lui filer un coup de main. Et si c’était un guet-apens, de quoi la faire inculpé pour complicité. Personne de son entourage ne savait pour l’américain. Elle s’était bien gardée de crier sur tous les toits qu’elle voyait parfois un homme qui n’était pas son mari. À vrai dire, elle tentait de se donner bonne conscience dans ce qu’elle faisait. Ces temps-ci, elle avait l’impression de faire l’inverse de ce que sa raison lui dictait. Elle roula pendant plusieurs minutes en dehors de Brisbane, jetant plusieurs fois un coup d’œil à son rétroviseur pour être sure de ne pas être suivie. Puis… elle arriva sur une petite route abandonnée, son téléphone passa aussitôt en Edge tandis que son GPS semblait ne pas reconnaître le lieu. Son coeur se mit aussitôt à battre très fort lorsqu’elle aperçut la silhouette du mafieux. Il était trop tard pour rebrousser chemin. Elle se gara sur le bas-côté, puis s’avança vers lui. « Mitchell Strange… » dit-elle, incapable de déblayer tout le discours qu’elle avait plus ou moins répété dans sa tête pendant tout le chemin. « Je t’en supplie, dit moi que tout ce qui se dit sur toi n’est pas vrai… » elle savait que non ! Elle espérait même qu’il ne cherche pas à la berner. Elle ne voulait pas qu’il lui mente, pas lui… elle voulait pouvoir croire que les dernières semaines qu’elle avait passé clandestinement à ses côtés n’étaient pas qu’un tissu de mensonge. C'était d'ailleurs fou que ce soit la seule question qu'elle réussisse à articuler. Elle refusait de croire qu'il ait pu lui mentir sur tout. N’avait-elle pas menti elle aussi ? et puis qui était vraiment ce Mitchell Strange? Était-il aussi dangereux que ce que les médias racontaient? Une tonne de questions se bousculaient dans son esprit sans qu'elle ne sache par où commencer. « Qu’est-ce que tu attends de moi ? » demande t-elle finalement, ils n’avaient pas le temps de s’embarrasser de futilité. Elle préférait aller droit à l’essentiel.

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A quoi était-elle entrain de jouer ? Avait-elle touché le fond à ce point pour se rendre complice d’un fugitif ? Cela faisait plusieurs années qu’elle ne s’était pas sentie aussi vivante. Depuis plusieurs mois déjà, elle avait la sensation de trainer son propre cadavre sans jamais trouvé d’issue de secours. Mitchell avait été cette porte de sortie, un court instant mais le rencontrer avait été la meilleure chose qui lui soit arrivée ces derniers temps. Elle était tombé de haut lorsqu’elle vit le visage de l’américain sur tout les écrans. Elle eut même l’impression de suffoquer, comme si l’air n’atteignait plus ses poumons. Comment avait-il pu omettre de lui parler de ses activités illégales ? Elle qui avait placé tous ses espoirs en lui s’était retrouvé de nouveau trahi par un homme. Pourtant, elle était là. Face à lui, ignorant raison et instinct de survie pour essayer de comprendre. D’ordinaire, et de part sa carrière, elle prenait automatiquement pour vérité ce que les médias racontaient. Cette fois, c’était différent, puisqu’elle était concerné indirectement. Pour la première fois, elle espérait qu’ils se soient tous trompés sur le ricain et qu’il soit réellement l’homme qu’il avait été avec elle. Une nouvelle fois, elle avait choisi de croire à ses propres mensonges plutôt que de faire face à une réalité qui ne lui plaisait pas. « Il y’a du vrai, mais je ne suis pas cet homme qu’ils se donnent un plaisir à dénigrer.» Elle s’était contentée de fermer les yeux, lorsqu’il nia une partie de son implication dans ce qui lui était reproché. Sans réellement lui laisser le temps de dire quoique ce soit, elle s’approcha de lui pour passer sa main sur son visage. Elle le scruta pendant de longues secondes, à l’afflux d’une nouvelle cicatrice ou blessure. Malgré qu’ils ne se connaissaient que depuis peu, elle s’inquiétait réellement pour lui. Puis, ne voyant rien d’alarmant, elle se contenta de lui caresser la joue. « Je vais tout t’expliquer, mais d’abord je dois te remercier d’être venue, je ne savais pas vers qui me tourner et te voir ici compte beaucoup. » elle restait tout de même sur ses gardes, préférant cette fois jouer la carte de la prudence. Il avait tout de même avoué à demi-mot qu’il y avait du vrai dans ce qui se racontait. « J’ai eu le malheur d’être marié à la mauvaise personne, si je suis là aujourd’hui c’est à cause d’elle. J’ai fermé les yeux bien trop longtemps et finalement j’ai hérité de tous ses problèmes. » elle ignorait qu’il avait été marié. Après tout, elle ne s’était jamais réellement penché sur son passé, pensant à tord qu’elle trimballait probablement plus de casserole que lui. Il y avait des portes qu’elle avait volontairement choisi de laisser fermer. Jusque-là, elle avait tu le fait qu’elle était marié. Elle ne s’était pas gênée de ne rien lui dire, alors pourquoi se sentait-elle trahi lorsqu’il se mit à lui parler de sa femme. « Je ne sais pas si tu sais ce que ça fait quand tu es fou de quelqu’un à un point de faire n’importe quoi, mais c’est un peu l’histoire de ma vie.» elle était la mieux placer pour le savoir. Elle connaissait les ravages de l’amour et les conséquences que cela pouvait avoir sur une vie. Elle détestait autant qu’elle aimait son époux. Pour le meilleur comme pour le pire, c’est ce qu’ils avaient dit. Aujourd’hui, seul le pire restait. Elle avait également des choses à se reprocher, mais devant Mitchell, elle était un ange tombé du ciel. «La seule chose dont je suis coupable, c’est d’avoir ouvert un bar clandestin dans mon restaurant, le reste n’est que foutaise. J’étais le coupable parfait, je ne vivais même pas dans l’appartement ou à eu lieu la perquisition. » elle tenta de démêler le vrai du faux. Elle évitait de cligner des yeux, au cas où il se trahirait par un geste ou un regard fuyant… mais rien. Ne laissant rien paraître, elle décida de lui accorder le bénéfice du doute. Avant même qu’elle n’eut le temps de lui demander les raisons pour lesquelles il avait fui, il répondit. « Si j’ai fuit, c’est parce que je n’ai pas confiance en la justice, j’ai déjà été accusé à tort, j’ai fais un an de prison en étant innocent et pour rien au monde je revivrais la même chose. » malgré son air suspicieux, elle buvait ses paroles. Son discours tenait la route, elle avait envie d’y croire, égoïstement elle n’avait pas envie de se rendre compte qu’une fois de plus elle avait fait une erreur sur le casting. « J’attends d’avoir toutes les preuves nécessaire pour m’en sortir. » il avait l’air sur de son coup, il devait peut être avoir de quoi se disculper de cette affaire. Elle hocha la tête, croisant les doigts pour que cette histoire soit derrière eux. « Je suis désolé de te mettre dans une telle situation, mais j’ai besoin de toi pour me procurer une voiture, une voiture qui n’attirera pas l’œil, la voiture de monsieur de tout le monde.» légèrement prise au dépourvu, elle ne s’attendait pas à cette demande. Comment pouvait-elle lui trouver une voiture sans éveiller les soupçons. Il ne lui demandait pas quelque chose de simple. D’abord elle s’apprêta à refuser, elle n’était pas prête à abandonner ce qu’elle avait. Là où sa raison lui disait de fuir, son cœur lui ordonnait de rester. « Bien sûr je te donnerais l’argent nécessaire pour couvrir les frais.» Ce n’était pas question d’argent. Sofia n’avait pas besoin d’être remboursé, c’était le service en lui-même qui posait problème. « Je vais voir ce que je peux faire… » finit-elle par dire, sans trop d’égaiement. « la situation est délicate mais je refuse de te laisser porter le chapeau pour ceux qui t’ont piégé. » dit-elle, se laissant finalement convaincre de son innocence. « Je suis content de te voir en tout cas. » elle répondit à son sourire bien qu’elle n’était pas aussi confiante que lui. Tout était une question de temps avant qu’il ne se fasse attraper.  « Quel est ton plan ? »

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Elle ignorait tout de cet homme, de sa véritable identité et de quoi il était réellement capable. Pourtant, à peine lui avait-il demandé de l’aide qu’elle s’était précipité dans la gueule du loup. Elle m’était en danger sa carrière, sa famille mais surtout elle. Elle prenait le risque d’exposer tout ce qu’elle avait construit pour une histoire qui avait à peine débuté – et sur des mensonges qui plus est. Elle avait pour sa part des choses à se reprocher. Comparé à ce qu’il lui était reproché, elle passait facilement pour un ange, mais la morale la condamnait tout autant. Elle était mariée depuis dix ans, une information qu’elle avait omis de lui dire, malgré leur quelques rencontres. Elle s’était laissé dépasser par ce début de relation, bien qu’il n’y avait encore rien d’officiel dans tout cela. Juste les prémices de quelque chose de nouveau qui la sortait de sa routine soporifique. C’était mal de mentir, mais il n’y avait rien de bon dans tout ce qu’elle cachait au plus profond d’elle. « Je ne sais pas quoi te dire, ça me gêne de te mettre dans une telle situation. » son cœur palpitait, à la fois par la peur de se faire attraper avec ce fugitif mais également d’excitation. Pour la première fois, elle ressentait quelque chose de fort, de différent de ce qu’elle avait l’habitude de ressentir le reste du temps. Et puis, la raison qui l’avait forcé à braver tout ces interdits, c’était lui : Mitchell. Elle s’inquiétait réellement pour lui. « L’idée serait de rejoindre mon appartement, là où j’ai toutes les preuves nécessaires. » était-il fou ? Sa cavale lui montait probablement à la tête mais il devait certainement savoir que son appartement était barricadé et que tout ceux qui voulait sa peau l’y attendait. « Je n’ai pas envie de t’en dire trop, c’est déjà assez risqué comme ça, je n’ai pas envie de t’entrainer dans mes problèmes plus que c’est déjà le cas. » la suite était pourtant la plus intéressante, mais il avait probablement ses raisons et il était raisonnable de ne pas chercher à en savoir d’avantage. De toute façon, elle n’avait pas de meilleur plan, alors autant suivre le sien. « Sofia, promet moi une chose … » elle léve les yeux vers lui. Elle qui était adepte du sensationnalisme en temps d’ordinaire, préféré ne pas s’y risquer cette fois. « N’essaye pas d’en savoir plus, c’est trop dangereux et je m’en voudrais s’il t’arrivait quelque chose. » dans d’autres circonstances, elle se serait probablement émoustiller à l’idée qu’il s’inquiète pour elle également. Elle restait concentré sur son plan, ne pouvant cacher sa peur. « Tu déposeras la voiture à 1 km d’ici et tu mettras les clé ici-même, derrière cet arbre, puis tu rentres chez toi et tu continues ta vie comme si de rien était en espérant que je serai un homme libre et que je pourrai t’emmener dîner. » elle jeta un regard sur les environs. Personne n’était passé depuis qu’ils étaient là. « Tu crois que c’est une bonne idée ? » demanda-t-elle tout de même. Il tentait de la rassurer avec sa mine taquine et bien qu’elle n’était pas vraiment enclin à plaisanter, elle se contenta de lui répondre par un sourire. « Si toute fois tu n’as pas honte de t’afficher avec le grand méchant loup ! » évidemment que non, elle ne le connaissait que depuis peu, mais elle lui faisait confiance. Elle avait envie de le croire. Ce dîner n’était rien qu’un prétexte pour lui promettre qu’il y avait un après. « J’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose. » elle ne pouvait cacher ses angoisses. Jusqu’ici elle s’était toujours comporté en citoyenne modèle, elle votait, payait ses impôts et participer à des œuvres de bienfaisance pour se donner bonne conscience. Jamais, elle n’avait pensé partir contre la loi pour un homme, qu’elle ne connaissait que depuis peu. « Promets-moi juste d’être prudent. S’il t’arrive quelque chose… » elle ne voulait pas y penser. Comment cacher son chagrin pour une histoire que personne dans son entourage ne connaissait. Elle se pinça la lèvre, secouant la tête comme pour chasser cette idée : « Ça m’anéantirait.. » dit-elle finalement. L’endroit n’était pas propice à jouer carte sur table et à se dire toute la vérité dans le blanc des yeux. Le temps était compté et elle ne voulait pas lui faire courir plus de risque qu'il n’en courrait déjà.