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 (craker #18) the world hurts less when i'm by your side

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Message(#) Sujet: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyJeu 4 Nov 2021 - 6:43




ROSALIE CRAINE & @WYATT PARKER ☽ Oh, yeah, we've been in the rain. Been on the rocks, but we found our way. We've ordered pizza to an aeroplane. Slept on the beach like we were castaways. We've been in the storm. Been to an Irish bar in central Rome. Driven to hospitals with broken bones. We've shared a toothbrush and shared our home. We've seen the moon reflect on the rollin' tide. Been up at 5:00 a.m., watchin' the sunrise. Because the world looks better when I'm by your side. When you and I collide. You bring me to life.

Le rendez-vous s’est bien passé et c’est un soulagement d’entendre les médecins t’assurer que ta tension se maintient, que bébé bouge bien et que la situation semble être aussi stable que possible que les circonstances. Même si ça veut dire venir à l’hôpital deux fois par semaine, voir ton rendez-vous être en retard d’une heure et passé la suivante attachée sur une machine qui suit les mouvements du bébé en plus de surveiller son rythme cardiaque. Tu t’es rendue seule à l’hôpital, Wyatt étant occupé avec une séance de dédicace dans une librairie de Toowong. Tu as croisé Maddy dans la salle d’attente, et elle a remarqué que quelque chose était différent chez toi. De ce genre de petits changements qui s’opèrent silencieusement mais qui font toute la différence. Elle a parlé de ton sourire, celui qui ne quittait plus tes lèvres. Tu n’as rien dit, pas tenté de justifier quoique ce soit même si tu connais parfaitement la raison derrière cette nouvelle étincelle sur ton visage. Faut dire qu’elle t’a rencontré dans une période particulière, la blonde, quand cette grossesse est bien loin d’avoir suivi un modèle typique. C’est bien la première fois depuis l’annonce surprise que tu ne te sens pas complètement désemparée face à ce qui s’en vient. Pour la première fois depuis des mois, des années même, tu as l’impression que le monde a recommencé à tourner de la bonne façon, à faire du sens à nouveau. Il n’y a pas grand-chose qui a changé pourtant, tu sais parfaitement que tu n’as pas toutes les réponses à toutes ces questions qui se sont accumulés pendant la grossesse et pourtant, tu ressens une sérénité nouvelle, convaincue que tu n’as pas besoin de tout comprendre et de tout contrôler pour pouvoir profiter de ce qui se joue sous tes yeux depuis quelques semaines. Le simple fait de pouvoir retrouver Wyatt, de pouvoir l’embrasser sans te demander si tu franchis des limites, de pouvoir t’endormir contre lui sans avoir peur de te réveiller seule le lendemain matin, ça pose un baume sur tout ton être dont tu n’avais pas mesuré tous les biens-faits.

Plutôt que de te rendre à ton loft pour te reposer après ton rendez-vous, comme Wyatt l’aurait sûrement voulu, tu décides de te rendre à cette librairie où tu sais que la séance de dédicace du Parker tire bientôt à sa fin. Le timing est bon et la vérité, c’est que tu as envie de le voir dans son élément et envie de passer un peu plus de temps, juste avec lui alors que c’est encore possible. Dans quelques semaines à peine, tout sera bien différent, quand votre fils sera parmi vous et que tout sera à réapprendre une fois de plus. Il y a beaucoup de monde à la librairie lorsque tu arrives devant. Un sourire se forme sur tes lèvres alors que tu vois la file d’attente des gens qui espèrent obtenir un exemplaire dédicacé du nouveau roman de Wyatt. Discrètement, tu te faufiles dans les différentes allées de la librairie, t’assures qu’il est occupé par ce qu’il fait pour ne pas t’observer et tu attends que les choses se calment avant d’aller prendre place à la toute fin de la file des dédicaces. Ça doit bien être la dixième copie de son roman que tu te procures, mais ça n’a pas d’importance quand tu sais parfaitement que tu ne pourrais jamais en posséder assez pour rendre justice à toute la fierté que tu ressens face à cet accomplissement, bien qu’éternellement teinté d’une pointe de culpabilité face au fait que ça ait pris autant de temps avant qu’il ne se lance à nouveau, par ta faute. Tu ne laisses toutefois pas la culpabilité prendre le dessus alors que les quelques personnes devant toi font brièvement la conversation à un Wyatt qui n’offre pas de larges sourires à qui que ce soit – ce serait bien anti-Parker, de sourire si aisément – mais tu les remarques toi, ses lèvres qui s’étirent légèrement et la sincérité dans sa voix quand il remercie quiconque supportant son travail. La librairie est presque vide quand c’est finalement ton tour de poser ton exemplaire sur la table devant lui. « Est-ce que j’ai le droit à une dédicace moi aussi? » Ton regard trouve le sien alors qu’un large sourire habite tes lèvres et c’est à peine si tu remarques Boyd un peu plus loin qui te fait un signe de la main. C’est à peine si tu accordes la moindre attention à l’éditeur, bien trop concentrée sur l’homme qui te fait face. « Tu peux faire la dédicace au nom de Rosie. » que tu lances d’une voix joueuse, comme s’il ne savait pas. « Ou Gabriel. » que tu suggères avec un léger rire, une main venant caresser ton ventre. « Les rumeurs disent qu’il y a un petit café au coin de la rue et Gabriel aimerait vraiment ça que son père offre à déjeuner à sa mère. » Ce ne sera pas toujours si beau, ce ne sera pas toujours si simple, mais oh comme tu comptais grapiller chaque moment qui le serait.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyJeu 4 Nov 2021 - 23:05


L’exercice de la dédicace n’a jamais, réellement, été une partie de plaisir. Je n’ai pas pour passion de rencontrer mes lecteurs, encore moins de devoir justifier certains de mes choix dans l’écriture ou le dérouler de mon histoire. Il est de rigueur que le libraire présente d’abord le livre à l’honneur, j’ai même dû m’adonner à une petite séance de lecture. Pour donner envie au curieux qu’il a dit Boyd, je me devais de choisir mon passage préféré, ils n’auront eu droit qu’à quelques paragraphes dignes d’intérêt qui ne dévoilait rien de l’intrigue et qui sont bien loin d’être ceux qui ont tout fait peser dans la balance. Si tout le processus se voulait de partager les aventures de Jules avec le public, il n’était guère de ma volonté de m’exposer encore plus crûment que je n’ai pu le faire entre les lignes qui construisent l’élément de trois cents pages que les clients du lieu tiennent fermement entre leurs mains. Il est une chose d’avoir voulu donner un peu de moi aux autres, il en est une autre de faire durer l’exercice qui ne c’est jamais révéler être d’une facilité relative. Je préfère bien m’amuser de la diversité des profils qui ne cesse de défiler au petit bureau improvisé au milieu des allées. La plupart sont des femmes en quête d’excitation au travers des pages, mais les âges varient d’un extrême à l’autre de la plus curieuse des façons. Certains osent à peine m’adresser la parole, d’autres se veulent être devenu critique littéraire sous prétexte d’avoir lu trois romans dans leur vie. La plupart d’entre eux m’exaspèrent et pourtant au creux de cette petite foule se cache quelques compliments profondément sincères qui savent trouver une place toute particulière et s’inscrivent dans la volonté que je portais avec ce livre. Parmi tout ce monde, une jeune femme en particulier a su retenir mon attention tant elle a su, en quelques mots, résumés tout ce que j’avais tant chercher à donner à Ginny en débutant cette histoire entre les lignes de mes carnets. Elle fut l’une des rare à me rappeler pourquoi j’avais fait tout cela, pourquoi il était important de partager cette histoire dans le but de toucher ne seraient-ce que quelques âmes perdues. Avec elle, j’ai pris le temps de discuter, d’échanger avant de graver d’un souvenir son exemplaire tout juste acheté.

D’autres ont su prononcer quelques mots justes, soulignant des passages qu’ils semblaient chérir tout autant que moi. Les heures ont commencé à filer sans que je ne m’en rende compte tant le partage venait réveiller en moi une envie furieuse de rentrer à l’appartement pour écrire à nouveau. Mais il restait encore un peu de monde et voilà qu’un énième livre vint se glisser sous mes yeux. Pour la centième fois de l’après-midi, j’observe le dessin de la couverture me jurant de passer un coup de téléphone à Ginny dès que j’aurais terminé. « Est-ce que j’ai le droit à une dédicace moi aussi ? » Je sursaute presque en reconnaissant le son de sa voix tandis que mes yeux se relèvent enfin pour croiser les traits d’un visage bien trop familier. Je ne m’étais pas attendu à la trouver là, qu’importe si elle passait un temps monstre chez moi depuis quelques jours. « Tu peux faire la dédicace au nom de Rosie. » Je souffle un peu avant d’attraper mon stylo et de tourner la première page. « Rosemary c’est ça ? » Je fronce les sourcils pour garder mon air soudainement si sérieux, mais la contre-attaque me déstabilise. « Ou Gabriel. » Elle marque des points la fourbe tandis que je réfléchis à ce que je pourrais bien écrire. Les mots se couchent sur le papier avec aisance. To Gabriel, I’ll always be next to you. Un court instant, seulement, j’hésite sur la signature que je vais apposer avant d’ajouter avec émotion. Dad. Ce mot que je n’aurais jamais cru un jour m’être destiné. J’ai encore bien du mal à réaliser et pour ne pas se formaliser dans un trop plein d’émotions absolument pas nécessaire, je me permets d’ajouter une dernière touche personnelle. Aka le meilleur écrivain de la famille. Je ferme le livre avant que Rosalie ne puisse lire quoi que ce soit. « Les rumeurs disent qu’il y a un petit café au coin de la rue et Gabriel aimerait vraiment ça que son père offre à déjeuner à sa mère. » Je ne sais retenir l’éclat de rire qui m’échappe face à son air innocent. « Va pour le déjeuner. » Il faut avouer que je commence à avoir faim et surtout je n’ai pas oublié que pour son rendez-vous elle se devait d’être à jeun. « Je te rejoins. »

Il me faudra encore plusieurs minutes pour remercier chaleureusement le libraire, Boyd m’y a obligé avec menace, avant de pouvoir m’éclipser pour le reste de la journée. L’éditeur me laisse filer, mais je sais que dès demain, il me réclamera d’autres événements dans le genre. Ce n’est plus réellement l’importance quand je m’en vais retrouver Rosalie. Les silences sont de mesure entre nous depuis cette autre soirée, on se contente de peu a tenter de grappiller chaque miette de nos derniers instants à deux. Les limites de la relation n’ont jamais été aussi floues, tout semble incroyablement calme et parfait et aucun de nous n’ose réellement s’exprimer de peur que le château de cartes s’écroule à nouveau. On s’autorisait à profiter, enfin. « Tu as déjà commandé toute la carte ? » que je demande tandis que je me glisse sur le siège face à elle. Ma fatigue est toujours bien ancrée, les angoisses s’amusent parfois à revenir me titiller, mais je souffle dès l’instant où la bulle se renferme autour de nous. « C’était comment le rendez-vous ? » Le premier auquel je ne peux pas assister depuis un temps.

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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyVen 5 Nov 2021 - 6:43


La surprise est réussie lorsqu’il est évident que Wyatt ne s’attendait pas à te voir ici aujourd’hui. Il prend un air sérieux pour contrer ton humeur joueuse, ce qui ne fait qu’élargir le sourire sur tes lèvres. « Rosemary c’est ça? » Il se croit drôle sans doute, alors que tu as déjà la réplique parfaite à laquelle il ne trouve aucune réponse, tournant la première page du livre. Tu tentes de voir ce qu’il y inscrit, mais il se fait mystérieux, un bras devant l’ouvrage alors qu’il appose quelques mots et referme la couverture avant de le tendre dans ta direction. Tu pourrais rester juste là, à vous échanger des regards dans un silence qui se veut bien plus éloquent que n’importe quelle discussion, mais ton ventre cri famine puisque tu n’as rien avaler encore depuis le début de la journée, et tu as bien envie de te retrouver seule avec Wyatt, sans le regard de Boyd qui analyse la scène du coin de l’œil. Ton rire joint le sien alors que tu utilises votre fils pour lui demander de t’accompagner pour déjeuner et tu sens bien qu’elles deviendront monnaie courante, les paroles partagées par le biais de Gabriel. Ce juste milieu dont vous aviez cruellement besoin sans jamais l’avoir compris. La réalisation est juste là toutefois, alors que pour la première fois depuis des années, vous semblez avoir trouvé un équilibre, précaire certes, qui se veut à l’opposé complet de cette relation toxique dans laquelle vous vous êtes perdus trop longtemps. « Va pour le déjeuner. Je te rejoins. » Tu lui offres un dernier regard alors que tu te retournes et avances vers la sortie de la librairie, prête à jeter un coup d’œil à la dédicace lorsque tu entends ton prénom par une autre voix qui se veut tout aussi familière. « Rosalie! » Tu te retournes et fais face à Boyd qui t’offre un sourire, malgré l’éternel air sévère dans ses yeux. « C’est toi la prochaine que j’organise ici? » Tu penches la tête légèrement, il est parfaitement conscient que tu n’as rien écrit depuis des lustres, tout comme il a suivi de loin, sans jamais trop comprendre, la complexité de ta relation avec son dernier auteur vedette. « L’an prochain, peut-être. » Tu caresses à nouveau ton ventre, enfin prête à assumer qu’en ce moment et pour les prochains mois, l’écriture n’était pas ta priorité et que ce n’était pas la fin du monde, de se retrouver quelques temps devant une page blanche. Quelque chose que la Rosalie d’il y a un an à peine n’aurait jamais même considéré. Elles sont nombreuses, les choses qui changent à une vitesse folle. « T’as l’air bien. » Et ça, ça semble être le consensus du jour.

Tu attends finalement de prendre place à l’une des tables du café avant d’ouvrir le roman de Wyatt pour y découvrir la dédicace qu’il y a fait pour votre fils. Ton cœur se serre à la lecture des mots, à ce petit rappel à ta propre composition que tu lui as montré il y a quelques jours de ça et tu as vraiment l’impression que pour la première fois depuis trop longtemps, vous parvenez enfin à vous comprendre. Tu ne sais pas combien de temps ça va durer, une partie de toi éternellement persuadée que tu vas finir par te réveiller pour réaliser que tout ça n’est qu’un rêve, que vous êtes toujours six mois plus tôt, qu’il n’y a pas de bébé et que le bordel que tu as laissé derrière toi. Il est immense pourtant, le chemin que vous avez parcouru depuis et tu te rappelles que rien de tout ça n’a été imaginé alors que Wyatt franchit la porte du café et vient s’installer devant toi. « Tu as déjà commandé toute la carte? » « C’est possible. » que tu souffles tout en haussant les épaules, plongeant ton nez dans le menu que tu découvres à peine. « Je suis prête à partager avec toi seulement si tu es prêt à admettre que tu n’es pas le seul meilleur écrivain de la famille. » C’est toujours un risque que de parler d’écriture quand des années durant, le sujet a toujours été mis de côté, ou cause de terribles disputes. Il comprendra toutefois, autant par le ton de ta voix que par le regard que tu poses finalement sur lui, qu’il n’y a aucun besoin de compétition, aucune envie de le rabaisser, aucune animosité dans tes propos quand tout se joue encore dans une simplicité déconcertante. La serveuse vient finalement prendre votre commande et tu ne lésines pas sur la quantité de nourriture que tu lui demandes, quand bien même vous savez tous les deux que tu ne mangeras jamais tout ça. Elle s’éclipse aussi rapidement qu’elle est arrivée et ton regard retrouve celui de Wyatt. « C’était comment le rendez-vous? » « Ça s’est bien passé. Le cœur du bébé battait à 130 aujourd’hui. » Il t’a accompagné a assez de suivis pour savoir que n’importe quoi entre 120 et 160 est normal et rassurant, une norme dans laquelle votre fils se tient normalement à votre plus grand soulagement. « Le médecin m’a dit que si tout se maintient, ils n’auront pas à me déclencher avant début décembre. » Une fois que tu aurais passé le 37 semaines de grossesse et que les risques de complications seront moindres pour votre garçon. « Il ne m’a pas encore donné une date précise, mais ça semblait tourné autour de la semaine du 6 décembre. » Quelques semaines à peine donc avant la grand jour et une vague de nervosité t’envahit de penser qu’il sera vraiment là, tout bientôt, votre fils. Tes doigts jouent avec la couverture du roman de Wyatt et tu hésites une seconde avant de ramener le sujet, mais tu es curieuse et tu veux sincèrement en savoir plus, sur le lancement autant que sur le livre en soit. « La séance de dédicace s’est bien passée? Il y avait pas mal de monde quand je suis arrivée. » que tu soulignes avec un sourire alors que la serveuse revient, posant deux cafés devant vous. « Tu me parlerais un peu de ton roman? Je suis curieuse d’en savoir plus sur Jules. » tu demandes, sans obligation, consciente de ce que tu lui demandes et des effets que ça a toujours eu sur vous deux.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyDim 7 Nov 2021 - 21:12


Elle est particulière l’aisance avec laquelle je quitte la librairie pour rejoindre Rosalie. Si on m’avait dit, il y a quelques mois de cela, que mon cœur serait aussi léger à l’idée de passer un moment en sa compagnie, j’aurais préféré en rire. Tout semble nouveau quand on s’accorde dans un rythme qui ne ressemble en rien à ce que l’on connaissait auparavant. Les tensions se remplacent par des discussions qui ont du sens, traiter dans un esprit de maturité qui clash avec nos éternelles contradictions. L’équilibre est précaire quand tout pourrait imploser en un claquement de doigts, mais l’apaisement se voulait nécessaire après les derniers mois écoulés. Il est dur de l’affirmer, mais Rosalie est bien la seule personne qui me reste dans cette ville et pour le bien-être de notre fils, tout semble soudainement possible. Le chemin jusqu’au café me permet tout de même d’allumer une cigarette, c’est un problème que je ne sais encore comment régler. Après avoir passé des heures a prétendre apprécier, échanger avec des inconnus, j’ai cruellement besoin de ma dose de nicotine. Je m’attarde sur le pavé pour tirer encore quelques lattes avant d’écraser le mégot sur le cendrier prévu à cet effet.

« C’est possible. » Le nez plongé dans la lecture du menu, c’est à peine si elle lève les yeux vers moi. Au fil des jours, j’ai appris que si Rosalie possédait déjà un bon appétit par le passé, ce dernier, c’est littéralement démultiplier depuis le début de sa grossesse. Les commentaires ne sont jamais bien accueillis à ce sujet alors je me contente de lever les yeux au ciel tout en tirant la nuque pour tenter de lire les plats proposés. « Je suis prête à partager avec toi seulement si tu es prêt à admettre que tu n’es pas le seul meilleur écrivain de la famille. » Donc elle a lu la dédicace. Je souris près à ne pas en découdre tant que tout se joue sur le ton de la plaisanterie. « Bon… Je vais te regarder manger alors. » Un clin d’œil accompagne mon ton moqueur tandis que je me recule sur mon siège. On n’a jamais su plaisanter là-dessus à nouveau. C’est aussi étrange que plaisant dans le fond quand on partage la même passion, mais que le sujet était devenu tabou par défaut. J’aimerais que l’on échange bien plus à ce sujet et encore plus sur toutes les idées que j’ai en tête, mais la confiance n’en est pas encore à ce stade. Les blessures du passé sont encore bien trop ancrées pour s’autoriser autant de légèreté. Il est bien plus simple de la questionner sur son rendez-vous à l’hôpital pour le petit. « Ça s’est bien passé. Le cœur du bébé battait à 130 aujourd’hui. » La donnée qui se veut immédiatement rassurante quand on a appris par cent fois tout ce qui était dans la normale au fur et à mesure des rendez-vous. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je la laisse m’annoncer les autres informations qu’elle semble avoir reçues. « Le médecin m’a dit que si tout se maintient, ils n’auront pas à me déclencher avant début décembre. Il ne m’a pas encore donné une date précise, mais ça semblait tourné autour de la semaine du 6 décembre. » Je ne saurais traduire la vague d’anxiété qui me submerge à mesure que mon esprit réalise à quel point la date semble proche sur le calendrier. Si on parlait en mois il y a peu, désormais tout semble se compter dans un nombre de jours réduit. Dans moins d’un mois, notre fils sera avec nous et l’idée me fait paniquer. Je ne laisse rien paraître néanmoins quand mon sourire ne change pas. « Ça se rapproche. » que je souffle malgré tout, légèrement inquiet de ne pas avoir le temps de tout préparer, ne pas être encore prêt pour l’accueillir dans nos vies. Sans jamais prendre conscience que personne n’est réellement prêt pour un tel changement. Je voudrais être le père parfait, mais mon anxiété permanente de ces derniers temps me rappelle que l’illusion ne prendra jamais.

« La séance de dédicaces s’est bien passée ? Il y avait pas mal de monde quand je suis arrivée. » Heureusement, comme si elle avait immédiatement compris, Rosalie fait détourner le sujet. Dans toute ma nonchalance, je hausse des épaules, à prétendre que ce n’était pas nécessaire que tout, ce monde se ramène. « C’était okay. » Je déteste les exercices de socialisation qui m’impose d’adresser la parole à des gens. J’aime voir l’engouement autour de mes écrits, mais ne sais absolument pas gérer le moindre compliment autour de tout ce que je peux bien créer. « Tu me parlerais un peu de ton roman ? Je suis curieuse d’en savoir plus sur Jules. » Cette question, cela fait des semaines que je l’attends depuis que j’ai découvert trois exemplaires mal cachés dans une pile de livres sur la bibliothèque de son salon. « Je croyais que tu ne demanderais jamais. » que je souffle sur un ton amusé. La jeune serveuse nous amène nos boissons avant de s’éclipser tout aussi rapidement pour nous laisser à notre conversation. Il y a de cela encore plusieurs mois, j’aurais hésité bien plus longtemps à évoquer la genèse du roman. Aujourd’hui, j’estime que tout cela appartient au passé et que Rosalie n’aura jamais son mot à dire sur tout ce que j’ai bien pu partager avec Ginny. « Je n’avais jamais eu dans l’idée de publier tout cela. » La possibilité à fini par naître l’an dernier, mais les mots n’avaient jamais eu pour but d’être partagé autrement qu’entre deux personnes qui avaient trouvé en cet échange, une échappatoire nécessaire pour survivre en société. « A Londres, j’ai fait la connaissance de quelqu’un. » Les mots sont choisis avec précaution pour ne jamais entacher le souvenir, pour amener un peu de justice à cette relation qui n’a jamais appartenu à une définition stricte. « Elle était coincée dans un mariage forcé et je… Je tentais de pas me noyer. » Les mots sont faibles, mais il serait bien inutile de remuer le couteau dans la plaie pour lui rappeler toutes ses fautes passées. « Un jour, elle m’a demandé de lui inventer une autre vie et on s’est pris au jeu. À imaginer ce que l’on ferait si on s’accordait toutes les libertés du monde. Pour se détacher un peu, on a créé Jules avec ses mèches couleur corail et son esprit sans limite. » Un léger sourire étire mes traits tandis que je me replonge dans ces soirées à mon appartement où l’on tentait de refaire le monde sans jamais évoquer tout ce qui nous tuait à petit feu. Elle nous a maintenu la tête hors de l’eau bien trop de fois, Jules. « C’est elle qui a dessiné la couverture, Ginny. » Autant tout lui dire, sans limite. Le silence nous accompagne un instant tandis que je m’impatiente de ses réactions tout en me préparant à ses différentes questions.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyLun 8 Nov 2021 - 6:15


Il n’y a rien de plus ordinaire et naturel que l’échange de sourires et de regards pleins de malices qui se joue entre Wyatt et toi, un ordinaire que tu croyais perdu à tout jamais, mais qui revient comme s’il ne vous avait jamais quitté. « Bon… Je vais te regarder manger alors. » Tu plisses légèrement les yeux, prétend d’être outrée alors que ta bouche s’ouvre doucement avant de se transformer en un sourire qui ne fait que l’écho à son clin d’œil. « Viens pas quémander ta part de ton dessert favori plus tard alors. » que tu l’avertis sur un air faussement menaçant, bien décidée tout de même à commander ledit dessert même si tu sais parfaitement que quand le temps viendra, tu n’hésiteras pas à le laisser dévorer la moitié du truc parce que t’auras commander beaucoup trop de choses à manger. Jamais que votre relation n’aurait dû retrouver ce goût particulier de la simplicité, jamais que tu n’aurais cru possible après tout ce qui s’est passé que ça puisse encore exister entre vous, et pourtant, tu le voyais et tu t’y accrochais avec force sans jamais vouloir forcer quoique ce soit, de peur que ça ne te glisse des doigts. Qu’un faux pas, qu’un commentaire déplacé ne vienne faire éclater cette bulle qui vous entoure depuis quelques temps pourtant. Tu veux tellement croire que vous puissiez être en mesure d’offrir ce genre de quotidien à votre fils que tu te sens prête à faire des bien concessions pour préserver cette paix. Wyatt t’interroge sur ton rendez-vous de suivi et les informations que tu lui transmets semblent le rassuré pour le moment. On vous l’a dit et redit toutefois, rien n’est jamais garanti lors d’une grossesse comme la tienne. Mais ça aussi, tu as envie de croire que ça puisse bien se passer, malgré les pronostics qui sont contre toi, contre vous. La date de fin approche à grands pas et s’il ne laisse rien paraître, tu sais que Wyatt la partage, ta nervosité à voir Gabriel prendre toute la place dans vos quotidiens. « Ça se rapproche. » Tu hoches la tête, tentant de calmer, sans trop le laisser paraître, ton rythme cardiaque qui s’est accéléré. « Tu penses que tu pourrais dire à Wendy qu’il est temps qu’elle se bouge? Elle t’a toujours largement préféré à moi. Elle le prendrait sûrement mieux si c’est toi qui lui dit. » que tu pouffes, éternellement prête à te dérober de tes responsabilités, surtout que pour une fois, les choses étaient relativement calmes entre la benjamine et toi. Ce n’est un secret pour personne que si le clan Craine n’avait jamais été de grands fans du Parker, ta petite sœur elle, avait toujours idolâtré ton (ex?) petit-ami. Wendy qui habitait toujours cette chambre dans laquelle se trouvait encore dans des boîtes tous les meubles que tu avais accumulé dans les dernières semaines pour votre fils, bien que tu prisses bien plus plaisir à voir sa chambre se créer sous tes yeux dans l’appartement de Wyatt plutôt que de penser à cette pièce qui n’avait encore absolument rien d’une chambre de bébé dans ton loft.

« C’était okay. » Wyatt ne s’épanche pas réellement sur la séance de dédicace ce qui n’a rien de bien surprenant parce que tu le connais assez pour savoir que ça n’a jamais été sa tasse de thé, le côté social du métier d’écrivain. Il préfère de loin s’enfermer dans son bureau des heures durant à écrire que de devoir accumuler les faux-semblants auprès de gens qui ne saisissent pas tout de la profondeur de son travail. Oh tu le connais par cœur, le discours, tu l’as entendu par mille fois, avant. Dans cet avant où parler d’écriture était ce qu’il y avait de plus normal pour vous, à débattre des heures durant d’idées et d’interprétations, à critiquer les goûts de l’autre seulement pour mieux se perdre dans ses œuvres préférées un peu plus tard. Ramener le sujet au milieu de la conversation est un risque que tu n’avais jamais osé prendre avant aujourd’hui et alors que tu vous sais dans une bonne place, sans doute capable d’assumer une telle discussion, c’est une tout autre sorte de nervosité qui t’habite alors que tu oses enfin lui poser une question sur son roman et les origines de ce dernier. « Je croyais que tu ne demanderais jamais. » Sa réaction te surprend presque autant que le sourire qui s’installe sur tes lèvres, et tu sens automatiquement la nervosité redescendre d’un cran alors que ton regard trouve le sien et tu n’y lis que sincérité et envie de partager sur ce dernier volet particulier de sa vie duquel tu as longtemps été tenu à l’écart. « J’étais pas certaine que je pouvais. » Et toujours dans l’optique de préserver l’équilibre, tu avais évité. Jusqu’à aujourd’hui. « Je n’avais jamais eu dans l’idée de publier tout cela. » Tu fronces légèrement les sourcils, curieuse de comprendre pourquoi ça n’avait jamais été dans ses plans de publier ce roman qui connaissait pourtant un bon succès de ce que tu semblais avoir compris et vu aujourd’hui. « À Londres, j’ai fait la connaissance de quelqu’un. » L’information n’a rien d’une grande surprise et pourtant, ça te fait toujours un petit quelque chose de l’imaginer avec quelqu’un d’autre, alors que tu es bien la dernière à pouvoir te permettre le moindre jugement. Tu ne quittes jamais son regard et reste silencieuse alors qu’il t’offre les morceaux peu à peu, pas trop rapidement pour ne pas te submerger d’un coup, mais pas trop lentement non plus que tu as le temps de te perdre dans tes retranchements et tes pensées négatives. « Elle était coincée dans un mariage forcé et je… Je tentais de pas me noyer. » Ton cœur se serre et tu baisses le regard, la culpabilité encore bien trop lourde sur tes épaules de cette période qu’il ne fait qu’effleurer, mais dont les blessures sont toujours présentes, peu importe ce que vous pouvez en dire. « Un jour, elle m’a demandé de lui inventer une autre vie et on s’est pris au jeu. À imaginer ce que l’on ferait si on s’accordait toutes les libertés du monde. Pour se détacher un peu, on a créé Jules avec ses mèches couleur corail et son esprit sans limite. » Après ce qui semble être une éternité, tu parviens enfin à relever le regard vers Wyatt qui sourit doucement à se remémorer le commencement de ce personnage que tu avais appris, au fil de tes lectures, à apprécier pour toute sa témérité, sa sincérité et cet esprit de liberté que tu ne pouvais t’empêcher de lui envier. « C’est elle qui a dessiné la couverture, Ginny. » Ginny. Le prénom t’est complètement inconnu, comme le sont sans doute tous les prénoms des gens qui ont passé dans la vie de Wyatt depuis son passage à Londres, et même depuis son retour. C’est un travail de force que de faire taire cette petite voix jalouse dans le fond de ton esprit, celle qui n’apporterait rien de bon si tu lui donnais la parole.

Tu réalises que tu es restée étonnamment silencieuse pendant que Wyatt plaçait peu à peu les morceaux de son livre sur la table, entre vous deux. Tes doigts pianotent sur ta tasse de café sans que tu n’oses jamais la mener à tes lèvres, ton regard papillonnant sans cesse être cette dernière et le visage de Wyatt que tu ne déchiffres pas aussi bien que tu le voudrais. « Elle fait encore partie de ta vie, Ginny? » Tu n’as pas besoin de connaître les détails de ce qu’elle était pour lui lorsqu’il était à Londres, pas même envie de savoir ce qu’elle a bien pu être depuis non plus. Tu n’as pas le droit d’être jalouse, mais c’est plus fort que toi. Tu as simplement besoin qu’il te regarde et qu’il te dise qu’elle ne compte pas comme ça. Le reste, tu peux gérer. « Ça aurait été dommage que tu ne partages pas son histoire. Je pense que c’était un bon choix pour ton retour. » Tu hoches doucement la tête, un léger sourire retrouvant le chemin de tes lèvres. « Je l’ai peut-être bien lu une fois ou deux. » Ou plus encore, et il sera sans aucun doute capable de lire la vérité dans ton regard, dans ton sourire qui s’élargit un peu plus. « T’as fait un bon boulot pour la rendre accessible je trouve, surtout maintenant que je sais d’où elle vient. » C’est souvent la chose la plus difficile à faire, de se détacher assez de ces personnages qui sont inspirés de gens et d’évènements parfois trop près de soi pour que les lecteurs soient capables de s’attacher à eux sans même avoir besoin de comprendre d’où ils viennent. « Il est facile de s’identifier à elle. » que tu lui admets en te pinçant légèrement les lèvres, les rêves d’abandon et de liberté étant de ceux avec lesquels tu es assez familière toi-même. « Tu penses que Jules aura de nouvelles aventures ou bien si tu as envie de faire autre chose pour ton prochain roman? » Tu enroules tes doigts autour de ta tasse de café et te décides enfin à en prendre une gorgée. « Parce qu’il y aura bel et bien un prochain roman, pas vrai? » que tu lui demandes, cherchant confirmation que sa passion avait bel et bien repris son élan et que plus rien ni personne, surtout pas toi, n’allait l’arrêter une nouvelle fois.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptySam 20 Nov 2021 - 22:06


« Tu penses que tu pourrais dire à Wendy qu’il est temps qu’elle se bouge? Elle t’a toujours largement préféré à moi. Elle le prendrait sûrement mieux si c’est toi qui lui dis. » A quelques semaines de la date annoncées, il est vrai que rien ne semble près du côté de Rosalie. À croire que je ne suis pas vraiment le seul à avoir bien du mal à me projeter sur le futur qui nous attend. Depuis le départ, je suppose, probablement à tort, que Rosalie est forcément bien plus en phase avec la situation de par le fait qu’elle est celle en train de porter la vie. Voilà que la réalité, nous heurte bien de la même façon, nous laissant en proie à des doutes qui ne sauraient s'éloigner si facilement. On joue à l’autruche, on a toujours su maîtriser ce genre de tournure. Je préfère me dire que l’on a encore le temps, que les jours qui restent malgré leur faible nombre, nous suffirons à comprendre comment aborder ce nouveau rôle de parents. Je me berce d’illusions sans même m’en rendre compte, persuadé que le fait d’avoir préparé sa chambre fait de ma personne un adulte responsable, capable de prendre soin de la vie d’un petit être si fragile. « Je lui parlerais. » Cela fait bien des semaines que je ne l’ai pas croisé la gamine et je me demande bien si elle est prête à laisser sa place de petite dernière. Chaque chose à son temps…  

Depuis bien des années, le sujet de l’écriture était devenu le pire des tabous entre nous. Je lui refuse la moindre information depuis si longtemps et pourtant, j’ai désespérément attendu le moment où elle finirait par m’interroger sur mon livre. Comme le besoin de retrouver cette complicité que l’on avait su se construire autour de la littérature. Après Ariane, elle est celle qui connaît tout de mon style, de ma manière d’écrire et de l’imagination débordante que je tente de contrôler depuis de si nombreuses années. Dans le fond, je crois que j’étais dans l’attente de son opinion sans même savoir si cela allait s’avérer positif ou non. « J’étais pas certaine que je pouvais. » Je hausse les épaules, tout reste flou dans cette limite que l’on ne saurait réellement franchir. Elle avait détruit mon rêve en un claquement de doigts et, dans le fond, je crois que je la tiendrais toujours pour responsable de ce qui a pu s’écrouler autour de moi à cette époque. Il m’a fallu des années pour me remettre en selle, des histoires, j’en possède tout un tas caché dans des fonds de tiroirs, mais bizarrement seule Jules sonnait assez juste pour un retour dans le monde de l’édition. Il n’est pas réellement aisé d’apposer des mots sur les origines du personnage, je prends le temps d’anticiper mes tournures de phrases pour ne rien briser de l’instant avec des sous-entendus qui n’auront pas lieu d’être. Alors, tout s’amorce en douceur, égayé par un sourire mélancolique des instants de vies que l’on avait réussi à sublimer au travers d’une histoire que l’on pensait désespérer. « Elle fait encore partie de ta vie, Ginny? » - « Oui. » L’hésitation n'aurait pas eu sa place dans la conversation. Qu’importe l’insinuation derrière sa question, qu’importe l’interprétation qu’elle pourra se faire de ma réponse, le mensonge n’a plus sa place dans notre relation. « Elle est restée une amie. » Quelqu’un en qui j’ai confiance malgré les années qui ont su nous séparer, malgré nos destins bien différents et plus récemment malgré le fait qu’elle soit partie à Sydney. Il n’était resté que l’amitié après les égarements d’un temps où l’on cherchait à panser nos blessures dans des conneries que l’on ne serait plus réellement relaté. Ce n’est pas l’important, ce n’est plus ce qui compte à présent.

« Ça aurait été dommage que tu ne partages pas son histoire. Je pense que c’était un bon choix pour ton retour. » Je prends chacun de ses mots comme l’ultime compliment, hochant de la tête sans jamais l’accompagner d’un sourire inutile. Je prends à l’écoute, j’analyse ce petit sursaut dans son discours, la façon qu’elle a de vouloir tant bien faire pour réparer les erreurs du passé. « Je l’ai peut-être bien lu une fois ou deux. » Un léger rire m’échappe. « Peut-être deux ou trois de plus même. » J’avais trouvé les copies dans son appartement, elle ne les a jamais réellement bien cachés. « T’as fait un bon boulot pour la rendre accessible, je trouve, surtout maintenant que je sais d’où elle vient. » Cette part-là, je ne l’ai partagé qu’avec elle. Le grand public aura eu le droit à des histoires de voyage qui font sens avec le récit sans jamais dévoiler un prénom, sans jamais donner de véritables raisons. « Il est facile de s’identifier à elle. » Je retiens une remarque, ravale mes propos dans un énième haussement d’épaule. Je ne voulais pas que Rosalie s’identifie à Jules quand cette dernière n’a exister qu’au travers de la trahison provoquer par la première. Jules, c’est Ginny avant tout, mais s’est également toutes les douleurs que je n’ai su exprimer autrement qu’entremêler à des phrases qui se voulaient libératrices pour mon personnage. « Tu penses que Jules aura de nouvelles aventures ou bien si tu as envie de faire autre chose pour ton prochain roman? » - « Non. » La réponse à la première partie de sa question fuse en quelques secondes seulement. « Je refuse qu’elle devienne universelle. » Mon personnage n’a jamais eu pour but de devenir l’héroïne d’un millier de personnes. Elle a existé pour nous libérer et j’ai ressenti le besoin de la partager pour bien trop de raisons qui m’échappe encore, mais je ne voudrait abîmer son souvenir. Elle a été créée à deux et on a bien dépassé tout cela avec Ginny, alors le personnage n’a plus de raison d’exister. « Je sais même pas pourquoi j’ai eu envie de la partager après autant d’années, mais je ne reprendrais jamais son histoire. » Elle est loin désormais, libérer de ses chaînes, heureuse à vivre une vie que personne ne pourra plus jamais lui dicter. « Parce qu’il y aura bel et bien un prochain roman, pas vrai? » - « Peut-être… » Elle sait dans le fond, elle me voit depuis des semaines à gratter comme un taré sur bien des carnets. « J’ai repris mon idée. » Est-ce qu’elle comprendra ? Qu’il s’agit de l’idée qui nous avait mis en compétition, il y a de cela des années. Cette idée que je me traîne comme un boulet depuis, à trop vouloir la faire vivre tout en ayant détruit la moindre trace de ce que j’avais pu écrire à l’époque. « Boyd me tanne pour que ce soit prêt fin de l’année prochaine. » Boyd a décidé de croire en mon talent, pas pour l’argent, il ne cesse de me l’affirmer, mais parce qu’il croit en l’histoire que je cherche à raconter. « Je sais pas, on verra bien. » Comme pour couper court à la conversation voilà que notre commande arrive à la table. Sauver par le gong quand j’ai toujours tant de mal à parler de ce qui m’anime dans le fond. « Toi, tu n’écris plus par contre. » Et ça, j’ai bien eu le temps de le remarquer.
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Message(#) Sujet: Re: (craker #18) the world hurts less when i'm by your side (craker #18) the world hurts less when i'm by your side EmptyDim 21 Nov 2021 - 12:04


« Oui. » Il n’y a aucune hésitation dans sa réponse et tu ne sais pas si cela te rassure ou t’inquiète davantage. Pour une fois que la situation entre vous semble enfin avoir trouvé une certaine stabilité dans votre chaos habituel, la dernière chose que tu souhaites, c’est de tout foutre en l’air à cause d’une jalousie qui n’a pas lieu d’être. Tu continues de l’observer silencieusement pendant ce qui semble être d’innombrables secondes, à la recherche d’un quelconque indice pour te positionner face à cette discussion qui se joue entre vous. Mais il n’y a ni malice, ni sarcasme dans sa voix, les mots ne sont pas choisis dans l’intention de faire mal pour une fois. Ce n'est plus un jeu de qui saura achever l’autre le premier, quand il ne reste qu’une vérité trop longtemps mise de côté. « Elle est restée une amie. » Tu hoches doucement la tête, un léger sourire se plaçant au coin de tes lèvres. Elles sont nombreuses, les questions qui te viennent en tête, celles qui te martèlent et qui voudraient exiger des détails et des explications à une relation qui, tu le sais pourtant, ne te regarde pas le moins du monde. Alors tu tais les questions dans ton esprit comme tu le peux, te concentre sur la tasse brûlante entre tes doigts, descend la nouvelle avec une gorgée de café et préfères te concentrer sur ce qui vaut vraiment la peine d’être discuté à nouveau : son roman et l’histoire qu’elle comporte. Qu’importe si elle est inspirée d’une autre. Qu’importe si des morceaux d’elle se retrouve partout dans cet ouvrage. Qu’importe, quand tout ce que tu retiens vraiment, c’est ce nouveau départ que Wyatt s’offre enfin après trop longtemps.

« Peut-être deux ou trois de plus même. » Tu te doutes bien qu’il a dû apercevoir toutes les copies de son roman maladroitement cachées ici et là chez toi, et tu te dis que ce n’est pas plus mal. Tu savais que cette discussion devait avoir lieu à un moment ou un autre, celui où vous alliez enfin oser parler de cette passion qui a pourtant été votre premier dénominateur commun lors de ce blind date arrangé par Ariane, il y a une vie de ça on dirait. « Maintenant Gabriel a sa propre copie aussi. » Avec sa propre dédicace et toute l’importance que cette dernière porte pour vous deux dans l’immédiat. Tu n’as aucune idée de ce que vous allez bien pouvoir lui raconter à votre fils, de votre histoire et de toutes ces complications, mais tu ne peux qu’espérer que pour toutes les années où vous n’avez pas su être ensemble, il y en aura des plus belles à venir où vous saurez au moins vous aimer assez pour le bien-être de votre fils, peu importe de quoi ça aura l’air. Wyatt est fidèle à lui-même alors que tu lui offres tes premières impressions de son roman : silencieux et attentif, ne démontrant jamais clairement tout ce qui peut bien se jouer dans sa tête au moment même où les mots franchissent la barrière de tes lèvres. « Non. Je refuse qu’elle devienne universelle. » Tu hoches la tête en signe que tu comprends. Tu connais assez Wyatt pour savoir que s’il est aussi catégorique sur la question, c’est que le sujet n’est pas ouvert pour le débat, tout comme tu connais assez Boyd pour savoir qu’il a dû essayer de négocier – sans succès – pour une suite devant le succès du roman. « Je sais même pas pourquoi j’ai eu envie de la partager après autant d’années, mais je ne reprendrais jamais son histoire. » « Peut-être que c’était la meilleure fin que tu pouvais lui offrir, de la faire découvrir. » Une fin autant pour Jules que pour cette partie de la vie de Ginny, tu ne pourrais dire. Tout ce que tu connais de la deuxième, à ce moment précis, est superficiel et encore. « Elle est heureuse maintenant, Jules? » que tu lui demandes, de cette façon dont seul les auteurs savent vraiment ce qui advient de leur personnage une fois que leur histoire a pris fin dans les pages d’un roman.

« Peut-être… » Un sourire s’étire sur tes lèvres alors que tu sais parfaitement que ce peut-être veut réellement dire oui, de part tous les carnets qui se remplissent d’encre jour après jour depuis plusieurs semaines déjà. « J’ai repris mon idée. » Tu fronces les sourcils légèrement, incertaine de ce à quoi il fait référence et puis après quelques secondes, tu penses avoir enfin compris. « Oh. » Cette idée-là, celle que tu as en quelque sorte détruite avant qu’elle n’ait la chance de devenir quoique ce soit à cette période de vos vies que tu préfères encore ignorer, même s’il est bien impossible d’agir comme si tout ce qui s’est produit cette année-là n’a jamais eu lieu. « Ça donne quelque chose après tout ce temps? » Dix ans à remuer les mêmes idées, ça peut être une bénédiction autant qu’un piège. La chance d’y avoir pensé si longtemps que l’histoire n’a plus aucun secret pour l’auteur, mais le problème d’être si près de cette dernière qu’elle en perd tout son attrait, que l’écrivain en perd toute son objectivité. C’était une idée qui avait beaucoup de potentielle à l’époque, d’où le fait que tu t’étais sentie réellement menacée dans cette course stupide à la publication. Un cadeau empoisonné, c’est ce que ton premier roman restait encore aujourd’hui à tes yeux. « Boyd me tanne pour que ce soit prêt fin de l’année prochaine. » « Tu lui as rappelé dernièrement que t’allais avoir un nouveau-né dans les bras d’ici un mois? » Tu ris doucement, mais il est teinté de cette éternelle nervosité ton rire, quand tu réalises une fois encore à quel point le compteur descend rapidement et qu’il n’y aura vraiment aucune marche-arrière possible dès que votre garçon sera là, dans vos bras. « Et puis Boyd il jappe fort, mais il mord pas. » que tu rajoutes avec un sourire. Ça te faisait encore étrange de penser qu’après tout ce temps, Wyatt et toi travaillez maintenant pour la même compagnie d’édition. Il pouvait se montrer intransigeant, l’éditeur, mais il n’était pas ce genre d’éditeur qui ne savait pas faire preuve de compréhension et d’empathie quand le moment le demandait. La preuve se trouvait dans ton roman inachevé qui aurait dû paraître le mois passé, mais qui n’est encore que brouillon très mal travaillé quelque part au fond de ton portable. Projet que tu n’as pas ouvert et auquel tu n’as pas touché depuis bien trop longtemps déjà.

« Je sais pas, on verra bien. » La serveuse interrompt temporairement la conversation alors qu’elle dépose vos assiettes devant vous, avant de disparaître à nouveau aussi vite qu’elle est arrivée. Sans attendre plus longtemps, comme si tu n’avais rien mangé depuis des jours (depuis la veille en vérité, mais close enough) tu piques ta fourchette dans ton assiette, ton estomac impatient de recevoir plus que de l’eau. « Toi, tu n’écris plus par contre. » Tu figes sur place, mets quelques secondes à avaler ta bouchée avant de finalement relever le regard vers Wyatt. D’un geste distrait, tu laisses ta fourchette gratter dans ton assiette sans jamais réellement tenter de prendre un nouveau morceau de ton repas, incertaine de vouloir discuter de ton syndrome de la page blanche qui perdure depuis plusieurs mois déjà. « J’y arrive plus depuis le début de l’année. » Et tu n’auras certainement pas besoin de lui faire un dessin pour qu’il comprenne ce qui a bien pu être la raison derrière ton incapacité à te pencher sur ce projet qui représentait pourtant tout à tes yeux à la fin de l’année dernière. « Boyd m’a donné une extension. J’ai jusqu’à juin l’an prochain pour lui présenter quelque chose, soit un brouillon du projet que j’ai laissé en plan ou quelque chose de nouveau. » N’importe quoi pour prouver que tu étais une auteure qui allait encore lui apporter quelque chose, pas seulement un nom qui moisi dans le fond des tiroirs sans jamais rien produire rien de nouveau. « Je fais autre chose, en attendant. » que tu lui admets. En attendant quoi? Tu n’es pas certaine, tout comme tu n’es pas certaine que tu aies envie de le découvrir. Tu te concentres sur ces compositions, celles que tu gardes majoritairement secrètes, même si tu lui as offert un avant-goût de ce que tu sais faire. Celles qui te permettent, tranquillement, de faire le tri dans tout ce qui a pu se passer justement, depuis le début de l’année. « Mes priorités ont changé. » Et dans un mois, votre garçon sera ton unique priorité, tu t’en fais la promesse.
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