« Tous les jours. Sans faute. » et là comme, ça, Jordan vient de signer son accord pour que tu le harcèles à chaque minute de t’en envoyer - un moyen aussi de voir qu’il ne passera pas son temps à se terrer dans sa grotte avec ses amis musiciens mais aussi qu’il profitera de ce que la nature offre aux abrutis d’humains que vous êtes. Ton museau contre son cou, au rythme de son battement de coeur contre sa veine palpitante, il n’est que sobrement sincère - ce qui ne te surprend pas. Tu as encore du mal à imaginer qu’il va partir, à vrai dire. « Y’a genre 13 heures. Un stop à Singapour. Je t’enverrai un message quand j’arrive. » tu soupires en te demandant toujours et encore comment il fait. Même si 13h, ce n’est rien comparé à ce qu’il a pu faire avant. « Si je suis toujours en vie. » “Oh, putain, Jordan, tu fais chier!” que tu dis en redressant le buste et le giflant d’une force minimisée. Il est chiant à dire ce genre de mots et par son air aussi con qu’abruti (oui parce qu’il est tout ça tout d’un coup), t’aurais presque envie de le planter là maintenant de suite pour cette blague qui n’en est pas une. Tu sais qu’il s’amuse de toi, que ça ne te plaît pas mais tu ne peux pas faire autrement que de réagir de toute façon. Un jour, tu ne diras rien et tu le laisseras comme l’idiot stupide qu’il est, il ne mérite que ça.

(oui, elle rage, un peu)
« T’as prévu quoi pendant tout ce temps? » Jordan te caresse, Jordan te murmure à l’oreille et même si t’as rien d’un cheval, il sait parler aux oiseaux il faut croire car ça te fait redescendre la pression direct. T’es déjà en train de réfléchir à ce que tu penses à faire quand- « No touching yourself for real? » t’éclate de rire. “Avoue que tu vas m’imaginer me frustrant de ton absence.” tes lippes parcourent la peau de son cou pour rejoindre son oreille afin d’être plus discrète dans les prochains mots. “You still can picture me touching myself while thinking about you. Fingers against my curves, sighs of wants, words of needs, begging you… You remember that time in your garage ? Against your car ? That was something.” ça avait été si sauvage, assez décadent, le simple souvenir suffit à créer une douce chaleur dans ton bas ventre que tu essaies d’évacuer tranquillement. Ca va être plus compliqué que prévu de le séduire à distance si tu n’arrives pas à garder tes hormones sur le droit chemin - même s’il n’est pas encore parti. Tu te racles la gorge en reculant la tête de son visage tout en continuant cependant à la regarder. “J’ai des trucs à faire. Y’a Noël à préparer, un anniversaire à réfléchir…” les yeux appuyés et le sourire sous entendu sur tes lèvres ne peuvent qu’être équivoques. “Je vais pas m’ennuyer. Promis, ta maison te sera remise en état et en un seul morceau. Avec un peu de bazar quand même.” tu risques sûrement de profiter de son absence pour s’étaler un peu plus donc ça ne serait pas surprenant si Jordan retrouve à son retour des paillettes ou des débris de découpage dans son salon.

“Oh, putain, Jordan, tu fais chier!” Tu peux pas t’empêcher de sourire et même rire à sa réaction qui s’est faite si vive. Tu as même le droit à une claque en plus de ton prénom énoncé dans son intégralité. Chose qui a dû arriver moins de dix fois depuis que tu connais l’oiseau. Ca te fait toujours un petit quelque chose. C’est presque comme si tu redécouvrais ton prénom quand elle le dit elle. Pourquoi tout est toujours plus attrayant quand ça vient d’elle ?

“Avoue que tu vas m’imaginer me frustrant de ton absence.” Tu es vraiment le bird whisperer vu la vitesse à laquelle elle est déjà redescendu. T’es fier de toi et d’elle aussi à ne pas prendre la mouche trop longtemps pour si peu. Tu plaisantais bien sûr. Of course. Même si tous les jours que l’univers fait sont tous du bonus pour toi. Tu as frôlé la mort et tu l’as désiré tant de fois au cours de ta vie. Tu ne devrais pas être là. Tu devrais être poussière avec tous ces autres êtres qui te sont si chers. Mais nope. T’es là, avec Birdie qui cherche à t’allumer avant le départ visiblement. “You still can picture me touching myself while thinking about you. Fingers against my curves, sighs of wants, words of needs, begging you… You remember that time in your garage ? Against your car ? That was something.” Et bordel de dieu elle arrive si facilement à te mettre des images en tête et à t’allumer au son de sa voix qui dit tous ces mots. « That was… so hot. » Tu te souviens que trop bien de son corps nu sur le capot. Une image que tu t’es bien encré dans ta petite tête. Y’a tes lèvres qui sont entreouvertes là. Ton souffle qui se fait un peu plus intense. Elle t’a totalement réveillée la miss Cadburry. C’est vraiment pas le moment. Exactly why she did it. Tu l’as énervé avec tes pronostics vitaux elle te rend la pareille. Mais si tu étais assez conscient tu pourrais te dire qu’elle se tire une balle dans le pied à dire ce genre de chose. Elle est sensée rester abstinente mais t’as tout oublié là. Elle t’a retourné le cerveau.

Tu vas pencher ton visage vers le sien pour l’embrasser mais elle se recule et change de sujet (car oui tu avais déjà oublié ta question). “J’ai des trucs à faire. Y’a Noël à préparer, un anniversaire à réfléchir…” Tu hoches la tête mais clairement là tu n’écoutes plus rien. Y’a tes mains dans son dos et t’en fais filer une sur sa cuisse. “Je vais pas m’ennuyer. Promis, ta maison te sera remise en état et en un seul morceau. Avec un peu de bazar quand même.” Tu hoches la tête de nouveau car y’a des mots qui avaient l’air d’être une bonne chose dans tous ceux qu’elle a dit mais t'es totalement focalisé sur ses lèvres. Tu fais une deuxième tentative d’aller lui voler un baiser, ta bouche qui est entrouverte depuis un peu plus tôt toujours. Damn t’es hypnotisé Jordan.

« That was… so hot. » évidemment qu’il se rappelle. Il a même pris une image psychique de l’image que tu as renvoyé ce jour-là. Tu apprécies que Jordan ne te traite pas comme une fleur délicate, comme une putain de poupée en porcelaine - encore moins quand tu lui demandes tout l’inverse. Comme ce jour-là. Parce que tu lui fais confiance. Parce que même si tu ne souhaites pas être traitée comme une chose précieuse, jamais Jordan ne te fera passer pour un tas de chiffons que l’on met sur le côté une fois désintéressé. Ses mains, ses lèvres, ses caresses, ses regards restent respectueux dans chaque aspect, sous chaque forme de contact que vous avez, et ta confiance envers lui est haute. Il faut dire que vous avez été amants avant d’être amoureux et ça a dû grandement jouer à faciliter les choses.

Là, tu sens que tu le fais réagir, tout comme tu l’observes perdre le fil de la conversation. De tes mots. Tu as l’habitude de ne pas être écoutée mais là, sa façon de plaquer ses yeux contre toi te fait sourire d’un air hasardeux, sentant qu’une de ses mains se faufilent sur ta cuisse à moitié dénudée d’une jupe couleur bouton d’or avec de gros papillons brodés dessus en perles de toutes couleurs. Il vient chercher ta bouche pour la deuxième fois (t’as noté), mais tu te la joue garce à reculer ton visage pour la deuxième tout en gloussant légèrement. “Careful, honey. Don’t want you to be in an uncomfortable situation in a public area.” que tu émets en couvant sa main de la tienne et en frôlant vos lèvres et vos nez ensembles. “Except if you wanna find some place to relieve that little bit of tension over there.” pour prouver ton point tout en étant d’une humeur joueuse en plus d’être garce, tu fais exprès de bouger légèrement contre son entrejambe, tes fesses le titillant brièvement alors que tu ne fais que te rasseoir plus confortablement, je le jures.

Elle se dérobe une fois de plus à ton approche. Ta main se serre sur sa cuisse que tu tiens bien car toucher son corps dans ses tréfonds c’est exactement ce dont tu as envie. “Careful, honey. Don’t want you to be in an uncomfortable situation in a public area.” Et bien sûr qu’elle s’en rend compte. T’es pas discret en même temps et tu ne veux pas l’être. Elle sait combien d’effet elle te fait tous les jours et t’as aucune honte à lui montrer tout l’envie qu’elle crée en toi. Au contraire, tu sais qu’elle apprécie et tu ne mens pas une seule seconde à ce niveau là. Tu l’as dans la tête, le coeur et le corps. Tu n’aurais jamais cru à ce point là mais yep. C’est la situation actuelle. Et elle en joue car elle vient frôler tes lèvres, ton visage, mais sans aller plus loin. Et toi t’es toujours là, comme absent. “Except if you wanna find some place to relieve that little bit of tension over there.” Et ces mots là qui te réveillent parce que tu sais que tu es en avance largement. Tu sais aussi que t’es encore plus envouté qu’habituellement. Tu sais que ton départ est imminent et que tu n’auras sa chaire que dans ta mémoire contrairement à dans tes mains comme là maintenant. Elle appuie à des endroits stratégique comme si ce n’était pas fait exprès et ça te fait sourire. Ouais si tu souris c’est parce que tu es en train de te mettre debout, la faisant glisser de tes jambes. Ton sac à dos toujours sur tes épaules, tu prends sa main. « I know a spot. » Yup. Parce que ce n’est pas ton premier rodéo dans cet aéroport. Birdie a gagné cette manche mais c’est pour ton plus grand plaisir. Tu vas lui faire du bien pour trois semaines, tu le sens d’avance. Tu veux juste ses lèvres sur les tiennes pour t’électriser tout en te soulageant en même temps. C’est tellement de mixed feelings, les meilleurs du monde.

Là, t’as réussi à capter de nouveau son attention. Tu sens son cerveau presque fumer et calculer si vous avez le temps d’aller dans un endroit discret pour une dernière affaire. Parce que la nuit d’avant et les quelques rounds que vous avez déjà fait entre votre réveil et le départ de la maison n’ont pas été suffisants. Tu te prépares à trois semaines sans sexe, aussi, il faut bien compenser quelque part. Jordan te doit bien ça ; non ? Si, quand même. Lui qui ne pense pas à ta détermination à te priver. T’as conscience d’avoir une libido développée mais quand même, t’es capable de t’en passer aussi. Même si ça semble ridicule quand on te connait. Surtout que vous ne manquez pas de jouets à la maison. But it won’t be t h e m. Et c’est là la différence. « I know a spot. » il te dégage de ses jambes tout en se levant, tout en souriant aussi, et tu te mords la lèvre car il te tire sans savoir où vous allez - mais il connaît un spot.

Le spot est atteint (celui de l’aéroport, pas le tien yet) et tu pousses une exclamation surprise en voyant le seuil que vous franchissez. “Le lounge vip ? Tu te fous de moi ? T’as accès au lounge vip mais tu attends avec les gueux là-bas sur des sièges inconfortables ?” oui, non, un poil dramatique, ce n’est rien. Au moins, t’as la décence de protester d’une voix faible, histoire de ne pas perturber le calme des lieux, ni vous faire repérer. Vous n’êtes pas très discrets, il faut dire, mais tant pis. Tes yeux parcourent les environs autant que tu peux tout en continuant à suivre le (bien trop géant) pas de Jordan qui continue à te tirer sans aucune résistance. T’es persuadée qu’un jour, tu pourrais te le faire ici, dans un coin, sur un des canapés éloignés. L’avantage des jupes est que l’accès est si rapide… Chose qui sera à prouver quand une fois la porte de la cabine des toilettes refermée derrière toi, tu plonges ta main directement sur son entrejambe en le dévorant du regard. “Now, find my spot.” t’es fébrile en te disant que c’est la dernière avant trois putain de semaines. Ta main le masse doucement à travers son jean tandis que ton autre main le rapproche de toi. T’as plus qu’à attendre qu’il daigne se baisser et t’embraser les lippes.

Tu la vois être soufflé par le spot et tu t’attends à une réflexion dans la minute. “Le lounge vip ? Tu te fous de moi ? T’as accès au lounge vip mais tu attends avec les gueux là-bas sur des sièges inconfortables ?” Ou même la seconde. « C’est plus près de la sécurité là bas. » Ce qui est la vraie raison. Quand tu es à l’aéroport tu ne restes pas de ce côté là bien longtemps. Tu vas aussitôt de l’autre mais pas quand y’a Birdie avec toi vu qu’elle n’a pas l’accès vu que Madame ne voyage pas avec toi. Nope, she just loves me a lot to drive me here. She’s the best. Vraiment, ça te fait toujours autant bizarre qu’elle t’accompagne ici mais tu apprécies. Tu as l’impression que la dernière fois que tu est venu par tes propres moyens ici c’était il y a une éternité. Mais c’était en Mai.

Le lounge est vraiment pas très rempli, les toilettes sont carrément désertes… “Now, find my spot.” Elle a trouvé le tiens en premier vu comme elle a déjà ses mains totalement sur toi. Tu vas rapidement glisser une main sous sa jupe pour voir. Et alors que tu vas prendre ses lèvres, tu remarques qu’elle a encore un sous vêtement. Ca te fait sourire brièvement contre ses lèvres avant de te remettre en action pour trouver son spot comme elle te l’a si gentiment demandé.

Tu sais que tu as le temps alors tu as été trouvé son spot avec ton long organe ainsi que tes jolis doigts de pianistes car rien ne vaut un bon combo tréfonds et petit bouton pour la faire grimper haut. T’as un beau sourire sur tes lèvres alors que t’es en train de remettre tout dans ton jeans. Tu regardes Birdie en te léchant encore les lèvres. Vraiment tu n’es jamais rassasié. « Les bienfaits de venir très en avance… On peut faire ça. » Que tu dis en te rapprochant d’elle pour aller embrasser ses lèvres. Celles ci mêmes que tu n’as presque pas lâché pendant tout votre moment. Une de tes mains va se poser sur sa poitrine en même temps car tu as conscience que tu vas passer de l’autre côté de la sécurité une fois sorti de ces toilettes. Tu soupires doucement collant ton visage au sien. Ta main libre qui s’est glissée dans son dos. « I’m missing you already… » Oh Jordan… Et tu lâches son sein pour la serrer contre toi de tes deux bras. Tes lèvres qui embrassent son visage à plusieurs reprises là où elles se trouvent.

« C’est plus près de la sécurité là-bas. » tout ce que t’entends, ce sont des excuses à la con alors que depuis tout ce temps, tu aurais pu profiter d’un superbe lounge privé, calme, avec une vue imprenable sur les avions, sans gamins qui courent et qui pleurent, sans petits vieux qui mettent dix ans à marcher et des délices que tu juges à la hauteur du service qu’ils doivent proposer. Tout ça, sous le pif, parce que c’est plus près de la sécurité là-bas. Ton royal fessier apprécie le confort même s’il aime aussi celui des troncs d’arbre et de la gadoue naturelle ; Jordan a bien fait de te l’avoir omis jusqu’à présent - d’un fait volontaire ou non, qu’importe - mais maintenant que tu le sais, grand drame pour sa délicieuse personne, tu vas le tanner pour passer par ici dès que tu viendras vingt ans en avance pour éviter une panique d’un retard qui n’existera que dans sa tête. Tu seras même prête à l’abandonner là-bas pour être ici parce que toi, ça ne te dérange pas de déplacer ta carcasse du point C pour aller au point A quand le point B est vraiment à chier. On est un rat des champs mais une lady de la ville, il faut savoir apprécier les bonnes choses, après tout. Et Jordan met à chaque fois la barre très haute, ce petit poisson nageant dans l’oxygène et bientôt entre les nuages, c’est de sa faute si tu développes des goûts de plus en plus chics (as if).

Comme son travail sur toi - et en toi - qui reste un véritable délice sexuel à toute épreuve, quel gentleman des temps modernes qui prend soin de t’amener non pas sur le précipice mais dans le précipice non pas une fois mais deux fois. Ton abstinence serait presque une bénédiction pour ta jolie fleur intime qui doit vous maudire de l’agiter et de la martyriser autant - mais c’est que de l’amour, putain, personne ne peut résister à ça et promis, tu seras sage pendant les jours à venir. « Les bienfaits de venir très en avance… On peut faire ça. » tu remets ton attirail en place sous ta jupe alors que tu le vois, le fourbe, se lécher de nouveau les lèvres - s’il s’enflamme de nouveau, c’est lui qui sera accompagné d’humains à des pieds au-dessus de la terre, pas toi. Oui mais toi, t’as décidé de faire don d’abstinence, un défi à la con pour une personne idiote qui pense pouvoir s’y tenir - I will car la volonté de prouver que tu peux le faire va au-delà de tes hormones d’adolescente qui a la culotte qui s’enflamme dès qu’elle pense à ces… foutues billes bleutées combinées à ces lippes qui viennent contre les tiennes en même temps que sa foutue main caressant ton sein et, il fait chier, sérieux. “Si c’est une tentative pour me prouver des bienfaits d’être en avance… Okay, c’est réussi.” murmures-tu en le rapprochant de toi car ça te semble logique ; les toilettes sont immenses mais vous allez être assez éloignés comme ça pour les prochains jours à venir, t’as pas déjà envie de le lâcher. Ton caprice de l’avoir collé à toi va venir par être tué dans l’oeuf et tu n’auras que ton coeur lourd de solitude à ramener dans cette maison qui n’aurait qu’une saveur en demi-teinte en l’absence de son propriétaire légitime.

Puis vint le moment où il cale son visage contre le sien, où il soupire, où il va chercher ton épiderme dorsale et tu sens qu’y a quelque chose qui va venir. « I’m missing you already… » non, il a pas le droit. Tu pinces tes lippes férocement alors que les siennes parcourent ton visage et c’est le glas que t’avais tant redouté et dénié jusqu’au bout. T’as envie de lui dire que ça va être rapide, mais c’est faux. T’as envie de lui dire qu’il est chiant à partir, mais c’est faux aussi. T’as envie de le disputer à te faire subir ça, mais c’est faux tout pareil. It’s all fun and shit before it becomes real. Et la façon dont il te serre contre lui, même avec ton sein à l’air et les cheveux digne d’un nid d’oiseaux, t’as le coeur si lourd et les poumons qui se compressent. Tu reconnais les sensations de manque et tu le frappes sans conviction au bras alors que t’es maussade. “Pourquoi t’es obligé d’être larmoyant et niais ?” reproches-tu, chouinante et agacée parce que ça te force à l’être aussi. Ça te fout devant le fait accompli alors que tu le savais depuis des mois - mais c’est tout toi, ça. Tu ne réalises qu’une fois que c’est fait et là, c’est plus une brique que tu te manges mais un mur. Avec le temps, tu finiras par t’y faire. Mais le temps de maintenant, celui où vous êtes ensemble, où vous habitez ensemble, où vous vous aimez ensemble, c’est dur et c’est pénible. “C’est que trois semaines, fais pas ton saule pleureur.” tu sais pas qui t’essaie de convaincre, lui ou toi ; mais tu finis par rouler tes bras à ton tour autour de sa taille en plaquant ton visage contre son torse. Non, tu chialeras pas même si t’en as envie. Une lionne, ça ne pleure pas en public, c’est un principe de base. Même si le public est que Jordan. Lui n’aurait aucun scrupule à le faire. Il faut te détacher. One more minute.

“Si c’est une tentative pour me prouver des bienfaits d’être en avance… Okay, c’est réussi.” T’as un large sourire sur le visage qu’elle te donne raison d’être venu plus tôt pour une fois. Y’a vraiment que pour l’aéroport que t’es super chiant là dessus. Et quand y’a baby Linda inclus aussi dans le programme. Pas être en avance là mais au moins être à l’heure. Mais tu ne vas pas débattre là dessus maintenant car tu veux profiter de pouvoir toucher ton oiseau pendant les dernières minutes de cette journée ainsi que des quelques semaines à venir. Elle te manque déjà, pour vrai, tu la regardes de si près, n’arrivant pas à te défaire d’elle, pas déjà. Tu essaies de ne faire plus qu’un avec elle, ton visage contre le sien, ton dos vouté comme tu as bien l’habitude maintenant car elle est un petit format par rapport à toi. Et puis elle te met un coup et ça te fait sourire malgré toi car tu ne t’en attendais pas à moi au fond. “Pourquoi t’es obligé d’être larmoyant et niais ?” Tu fais une petite moue espérant que ça va l’amadouer. “C’est que trois semaines, fais pas ton saule pleureur.” Tu hoches la tête avec ta moue toujours. T’es comme un enfant repris en faute par une grande personne.

Elle a raison. Tu le sais. Elle se blottit encore plus fort contre toi et tu fais de même. Tes lèvres et ton nez qui sont dans ses cheveux et tu te retiens de vous bercer parce que tu sais qu’elle va te frapper et ou te dire d’arrêter d’être si dramatique et mélancolique. « Je fais mon saule pleureur si je veux. » Que tu réponds comme un enfant alors que tu vas délicatement remettre son haut en place correctement. Tu te défais doucement l’étreinte mais en la tenant toujours contre toi, faut pas déconner. « Would you give out your panties? Asking for a friend. » Tu te mords la lèvre en la regardant. Un sourire de petit con sur tes lèvres. Tu sais qu’elle n’aurait pas peur de rentrer chez vous les lèvres à l’air. « D’you want something in exhange? » Tu penches un peu la tête en la regardant. « Anything. » Parce que tu es quasi sûr qu’elle veut le hoodie.

« Je fais mon saule pleureur si je veux. » il a l’air d’être en faute et c’est tant mieux, parce qu’il l’est et que c’est dans sa faute totale et entière si vous vous sentez aussi triste. Pourtant, t’as signé pour ça. Ce n’était pas une surprise et tu sais voir le côté positif de son absence pendant des jours et des jours. T’as assez répété, surtout intérieurement, que ça vous fait du bien, que ça vous permet de vous retrouver dans vos indépendances respectives, que ça vous permet de mieux vous raccrocher quand vous vous retrouverez. Mais en attendant, la séparation est dure et t’as pas envie qu’il fasse son saule pleureur car tu risques de faire la même chose et t'as pas envie. Il remet soigneusement tes vêtements, recouvrant ta peau, ton dos toujours plaqué contre le mur alors qu’il reste encore si proche de toi, tes doigts contre l’ourlet de son hoodie magique. “Don’t, please.” et là, t’es pas joueuse, t’es sincère ; tu veux pas le voir pleurer. Tu veux juste le voir te murmurer silencieusement qu’il t’aime et pour une fois, tu concèderas que t’as un coeur niais et amoureux tout en t’empêchant d’aller lui sauter dans les bras une dernière fois.

« Would you give out your panties? Asking for a friend. » mais il est aussi doué pour te faire rire et merde que tu l’aimes pour ça encore plus alors que le son léger sort de tes lèvres. “Tu peux dire à ton ami de venir les chercher par lui-même.” si Jordan a besoin de ça comme porte bonheur en plus pour ses vols, t’es plus que ravie d’ajouter une pièce à l’édifice. T’as déjà porté son hoodie pendant des jours et des semaines enfin d’être sûre et certaine qu’il soit au max de son efficacité, t’es plus à ça près. Et pour prouver un peu plus ton point, t’avances ton bassin pour lui faciliter la vie - au cas où il ne serait pas où trouver ton sous-vêtement, comme c’est prévenant de ta part.

« D’you want something in exhange? » tu fais une moue surprise. « Anything. » t’as rien qui te vient parce que clairement, t’as déjà tout ce qu’il faut. T’es pas si capricieuse que ça. Y’a juste un truc, peut-être. “Come back to me fast.” c’est ta seule requête et ça, même Jordan peut pas y faire grand chose. Il a pas de contrôle sur le temps et l’espace, il peut pas remonter les pendules ou les faire accélérer donc c’est un mini cri de désespoir que tu lui souffles là alors que tu tires sur son hoodie pour l’attirer vers tes lèvres. “I just need you.” ce qui se vaut à tous les ‘je t’aime’ du monde à ton sens alors que t’attrape ses lippes le plus soigneusement du monde.

“Don’t, please.” Tu sens qu’elle ne plaisante pas cette fois ci. C’est une véritable demande à ton encontre. Elle sait aussi bien que toi ta faculté à pleurer et à ne pas avoir peur de le montrer. Ça aurait pu arriver si elle n’avait pas montré et exprimé un souhait inverse si sérieusement. Tu es très fort pour faire tourner la vapeur et c’est ce que tu fais l’instant d’après avec ta demande. C’est une véritable requête que tu lui fais, pas simplement pour changer l’humeur entre vous même si ça aide totalement car la voilà en train de rire. Le sourire sur tes lèvres qui se fait plus large. Fier d’avoir réussi ton coup. Il est en train de filer loin le saule pleureur. Tu te garderas ça pour après. Le coup de blues tout seul dans l’avion. “Tu peux dire à ton ami de venir les chercher par lui-même.” « Oh… » Car voilà qui est intéressant par dessus le marché. Un sourire en coin se forme sur ton visage. C’est très certainement la seule fois où tu es heureux qu’elle porte des sous vêtements. Car non seulement tu vas le lui enlever, mais en plus, tu vas le garder quand elle sera loin de toi. Tu es content de ta bêtise. Yup. Elle a l’air tout aussi ravi de ton initiative. Win win. Comme souvent entre vous. Vous vous complétez parfaitement.

Et puis tu lui proposes un échange, pour que ce soit juste. T’as toujours voulu être sur un pied d’égalité avec elle depuis le tout début de votre relation. Avant même que celle ci ne soit physique. “Come back to me fast.” Sa réponse te surprend. Tu étais sûr qu’elle aurait profité pour piquer quelque chose. Elle le fait déjà sans que tu proposes en réalité, elle ne t’attend pas de ce côté là. Ca fait sens. Mais ses mots te font retourner dans ta mélancolie. Elle te rapproche d’elle et tu te laisses faire entièrement. “I just need you.” Ces mots là aussi n’aident pas à ce que tu gardes ton sourire plutôt que ta petite moue. Elle vient t’embrasser et tu la serres avec tendresse et délicatesse. Car elle est la chose la plus précieuse de ce monde. Tu peux bien rester encore quelques minutes avec elle dans tes bras, à l’embrasser avec tout ton amour tout en recevant le sien. En plus tu as un sous vêtement à récupérer avant de filer…

****

Et te voilà arrivé sur le sol Thaïlandais. Tu es dans le taxi qui te conduit jusqu’à ton hôtel. Tu sors ton téléphone pour appeler ton oiseau. Il est près de 12h ici et ça fait 16h en Australie. Cette différence d’heure là est très très agréable par rapport à ton séjour du côté de l’Amérique. « Hey… Je suis dans le taxi, les vols se sont bien passés, j’ai hâte de tester le lit de ma chambre d’hôtel. » T’es fatigué, tu te masses les yeux en même temps que tu lui parles au téléphone. Ce n’est pas toi qui a booké ta chambre, c’est le groupe qui a tout organisé. Vous êtes tous dans le même établissement qui se trouve non loin du studio d’enregistrement. Le tout proche d’une piscine également. Il fait chaud dans le coin et t’as prévu les maillots et tshirts pour te baigner en conséquence si l’envie te prend. « Tu fais quoi là ? » Tu veux pouvoir la visualiser. Tu te demandes si elle a passé une bonne première nuit seule chez toi mais tu ne poses pas la question, ne voulant pas appuyer sur le détail que tu n’étais pas dans ses bras dans votre lit. Car elle t’a également bien manqué dans l’avion. Tu as eu la chance de partir avec elle en Angleterre peu avant et même si tu as été frustré de ne pas avoir ton ordinateur, tu le donnerais en un battement de cil si ça veut dire qu’elle est à tes côtés. Oh tu es si niais Jordan. Shut up.

Heureusement que vous vous étiez déjà envoyé en l’air les secondes d’avant, les minutes où tout n’étaient encore que légèreté et boutade, ces instants dans la bulle où pour l’instant, rien ne semblait très réel. Quand il vient retirer son dû sous ta jupe, t’as même pas le moral pour tenter une nouvelle action parce que tu sais que de toute façon, c’est déjà trop tard. Le plus tôt Jordan aura passé ces foutues barrières, le mieux ça sera. Enfin, ça, c’est en théorie. Parce que la pratique a été tout autre. Epreuve de force pour tes pauvres nerfs, pour un petit coeur qui se balance maladroitement dans sa petite cage d’os, tout triste et mélancolique du départ de son jumeau complice avec lequel il s’entendait si bien. C’est que trois semaines, lui répète le cerveau mais savez, le coeur a ses raisons et qu’importe le blablabla intempestif des neurones, y’a rien à faire.

Alors le retour a été ponctué d’une solitude incroyable d’autant que t’as roulé automatiquement vers la maison. T’aurais dû commencer par aller chez Will, tu te serais vengée sur une partie ou vingt de Mario Kart et t’aurais arrondi ton ventre de bières de fond d’épicerie de première nécessité. Mais non ; t’es rentrée à la maison, ce qui est chez vous mais qui va être que chez toi pendant les prochaines semaines. T’as eu le soupir lourd en franchissant le seuil, la moue abaissée de se retenir à aller dans le studio car c’est devenu un réflexe ; quand tu savais pas où Jordan était, tu le trouvais quasiment toujours dans sa batcave. Mais pas cette fois ; rien ne t’empêchera d’aller y squatter son canapé ou ses instruments mais ça a pas de sens sans lui pour en sourire ou te faire une remarque à la con qui lui faudra une tape quelconque.

T’avais apparemment noté sur ton téléphone à quelle heure son avion atterrissait et tu remercies ton passé!toi pour avoir eu cette présence d’esprit aussi irrégulière qu’appréciée. De toute façon, t’as un deuxième signe pour te le signaler lui-même ; le voyageur lui-même. Et tu le vois pas mais ton sourire est complètement abruti en voyant son surnom s’afficher sur ton cellulaire que tu prends et t’empresses de répondre, même si t’as les mains dégueulasses. “Attends, attends, je mets le haut parleur et je mute la tv!” tu râles deux minutes alors que tes doigts sont remplis de pâtes et que le lavabo est loin et que la nouvelle technologie est à chier si on peut pas lui parler vocalement directement. Une fois ton petit doigt nettoyé pour que le tactile passe, tu souris à l’écran même si Jordan ne peut pas te voir tout en attrapant la télécommande pour rendre silencieuse la télé. “Hiii!” « Hey… Je suis dans le taxi, les vols se sont bien passés, j’ai hâte de tester le lit de ma chambre d’hôtel. » tes coudes sur l’îlot de la cuisine, tu souris en l’imaginant de nouveau vers sa princesse aux pois dans un énième pauvre matelas qui n’a rien demandé à personne. “Il sera pas aussi confortable que celui de St Pancreas, on le sait.” t’es garce d’évoquer celui là et pas celui de votre lit mais t’en fais exprès car il a été chafouin et un brin rageux de constater qu’il avait réussi à trouver aussi bon voire meilleur que son propre lit qu’il clame être la meilleure place du monde (c’est pour ça qu’il y passe que quatre heures par nuit, voyez la logique). « Tu fais quoi là ? » “Là maintenant ou depuis que t’es parti ?” tu glousses légèrement - t’es peut-être déjà avec un verre de vin pour t’accompagner, oui et alors ? Y’a personne pour juger ici. “Je suis en pleine séance de pâtisserie. Faut que je teste mes biscuits de Noël pour qu’ils soient parfaits le jour J.” t’as beau les faire tous les ans, tu t’y prends toujours deux mois avant avant la même excuse ; alors que c’est juste parce que t’adore ça. “Je pensais rajouter des pépites de chocolat à certains.” rajoutes-tu, lui parlant exactement comme s’il était avec toi en ce moment, accoudé de l’autre côté de la cuisine à te regarder t’affairer à ta tâche. “Tu peux m’imaginer avec un tablier de nounours en chocolat et de chamallows avec les doigts trempant dans de la pâte à biscuits pour que ça devienne bien… h o m o g è n e.” c’est aussi un des meilleurs moyens que t’as pour t’occuper l’esprit et ne pas penser au manque qu’il creuse par sa présence. “Et toi ? Le vol s’est bien passé ? C’est beau, la Thaïlande ? T’as quelque chose de prévu dès aujourd’hui ?” avec le décalage horaire combiné au vol, tu trouverais cela assez dingue de se mettre à penser travail directement mais la passion de son métier à ton partenaire le dévorant totalement, tu ne serais pas franchement surprise si c’était le cas quand même. “Y’a Mister Grenouille qui te passe le bonjour.” petite annotation qui te fait sourire, mais avec tristesse ; t’aurais préféré que ce soit sa grande forme qui te serre contre lui que celle de ta grenouille en peluche.