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 La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell)

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Message(#) Sujet: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyLun 22 Nov 2021 - 22:34


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


Adriana a beau s’être maquillée aujourd’hui, comme tous les jours, son anticerne ne suffit pas à masquer le manque de sommeil de ces derniers temps. Depuis Halloween et la crémaillère à laquelle ils avaient participé, la brunette vivait seule. Le soir même, en rentrant chez eux, Mel et Ade s’étaient expliqués, et la brunette avait demandé à Melchior de quitter l’appartement. Elle n’avait pas le cœur brisé, non, mais elle avait tout de même atrocement mal au cœur. Si leur séparation avait permis à Adriana de se rendre compte qu’elle n’était pas amoureuse de Mel, il n’en restait pas moins que lors de cette soirée, son meilleur ami l’avait trahi. Elle avait une confiance aveugle en lui depuis maintenant 22 ans, et celle-ci avait été ébréchée, fêlée, par le comportement de Mel. Elle lui en voulait énormément, même si elle savait que la colère et la tristesse la quitteraient bientôt. Bien sûr qu’elle le pardonnerait, elle en était déjà persuadée, mais elle avait besoin de plus de temps. Et pour l’instant, elle refusait de se laisser le temps de penser, de cogiter, multipliant les activités. Depuis deux jours, elle faisait des heures supplémentaires au boulot, était allée s’entraîner à la salle tous les jours et avait cuisiné plus de desserts qu’elle ne pourrait en manger.
Dès le 1er novembre, Adriana s’était également rendue à l’évidence : Mel et elle ne pouvaient plus vivre ensemble, et elle ne pouvait assumer le loyer de cet appartement toute seule. De toute façon, elle ne souhaitait plus habiter dans le logement dans lequel tout avait basculé. C’est ici que Mel et Ade avaient fait l’erreur de se mettre en couple et de transformer une amitié en relation amoureuse … sans amour. Leur première bêtise remontait ainsi au mois de juillet, peu de temps après leur emménagement ensemble, et il était temps de tourner la page sur ces derniers mois. Si elle le pouvait, elle remonterait au mois de juin, avant que tout ne dérape, et que leur amitié ne soit mise en péril.
Adriana avait donc cherché un nouvel appartement, et déjà emballé bon nombre de ses affaires. Elle avait répondu à deux annonces, assez originales, et avait rendez-vous ce soir, dans un bar, après le travail, avec un jeune homme, pour envisager une éventuelle colocation. Ils avaient échangé très rapidement par message, et convenant simplement d’une heure et d’un lieu de rendez-vous. Son interlocuteur avait précisé qu’il porterait du jaune, et Adriana avait également décrit sa tenue.

Après le boulot, Ade s’était rendue au dojo. Elle avait longuement frappé dans des sacs, mais la pression n’était retombée qu’après un combat acharné contre un adversaire de taille. C’est avec un énorme sac de sport contenant à la fois ses affaires ainsi qu’une boîte renfermant des muffins au cœur Nutella que la brunette pénètre dans le bar en pestant, avec cinq minutes de retard. Super idée pour faire une première bonne impression ! Son sac de sport détone avec sa tenue féminine, une petite robe blanche, un foulard bleu et des bottines beiges. La jeune femme scanne les clients, laissant son regard glisser sur chaque personne, jusqu’à ce qu’elle se fige en apercevant Maxwell, vêtu d’un T-shirt jaune. Dans le doute, elle vérifie les autres clients du bar, mais se rend rapidement à l’évidence : Max est le seul à arborer la couleur des poussins.
Ade recule d’un pas, hésite à faire demi-tour, mais son regard croise celui de Max. Il est trop tard pour reculer et puis, peut-être réussira-t-il à la faire rire aujourd’hui comme il l’avait fait lors de leurs précédentes rencontres. La brunette s’installe alors en face de l’opérateur, posant son sac à ses pieds.

« C’est bien toi qui a rendez-vous pour trouver une nouvelle coloc ? »

Elle laisse échapper un soupire en faisant la moue, déposant sur la table la boîte emplie de muffins qu’elle a sorti de son sac.

« C’était pour te soudoyer, et me débarrasser des desserts qui se multiplient dans ma cuisine depuis quelques jours … Mais je crois qu’on est tous les deux d’accord pour dire que ce serait une très mauvaise idée que je vienne habiter avec vous … »

Finalement, elle esquisse son premier sourire à destination de Max, un sourire sans joie, qui n’atteint pas ses yeux, ne masque ni sa tristesse, ni sa fatigue.

« Tu sais ce qu’on dit : la première fois, c’est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième fois … tu commences à ressembler à un psychopathe et j’envisage sérieusement de t’arrêter. »



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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyJeu 25 Nov 2021 - 23:25



Tout d'abord, sur mon parcours, j'ai rencontré l'innocence. Un être doux, très gentil, mais qui manque un peu d'expérience. On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j'aurais cru. J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparu.
@Adriana Suárez & Maxwell








Mercredi 3 novembre 2021. Ce matin-là, j'étais enfin allé à l'hôpital pour signer l'autorisation de sortie d'Helen, ma mère. Elle avait récemment reçu une partie du foie de ma sœur, car elle était passée près de la mort, à cause d'une cirrhose du foie engendrée par une hépatite. Nicole ne l'avait pas laissée mourir, mais elle considérait qu'elle avait fait suffisamment pour cette femme qui n'avait jamais réellement été une mère pour nous. J'étais donc celui à qui revenait toutes les décisions la concernant. Et comme après sa transplantation, elle devait être surveillée et accompagnée régulièrement, j'avais pris la décision de refuser de la laisser rentrer chez elle avant de partir en voyage. Puisqu'elle n'avait personne d'autre pour s'occuper d'elle, elle avait été obligée de rester. J'étais allé à l'hôpital dès l'ouverture pour me débarrasser rapidement de ce fardeau , et pourtant, une heure plus tard, j'étais toujours devant la porte de sa chambre, les mains tremblantes, à essayer de trouver le courage d'entrer dans la chambre. "Maxwell ?" J'aurais sûrement dû être heureux, la dernière fois que je l'avais vu, sa transplantation venait d'avoir lieu, elle ne s'était pas encore réveillée et maintenant, elle allait mieux, elle était réveillée et prête à rentrer chez elle. Pourtant, en entendant sa voix, j'étais parcouru d'un frisson et c'est avec une inquiétude qui se lisait sans difficulté sur mon visage que je m'approchais.

"Comment tu vas Helen ?" Question stupide, réponse en conséquence. "Comment crois-tu que je vais après un mois à moisir ici sans aucune visite ?" Instinctivement, je baissais les yeux. J'avais honte de ne pas m'être occupé d'elle quand elle n'avait aucun remords de n'avoir jamais été là pour moi de son côté. "Je n'étais pas là, je ne pouvais pas passer te voir." Je mordais ma lèvre inférieure, nerveusement avant de continuer. "Et Gideon et Nicole sont très occ..." "Je ne veux pas entendre l'excuse de ces deux vermines. Approche." Plus qu'une demande, la fin de sa phrase sonnait comme un ordre. à peine étais-je arrivé à côté du lit qu'elle attrapa fermement mon bras, ses ongles entrèrent dans ma peau, mon regard croisa le sien, assassin. La boule au ventre, j'attendais ma sentence. J'avais l'impression de redevenir cet enfant à la fois effrayé et désarmé que j'étais lorsqu'elle déversait sa haine sur moi. Cet enfant qui espérait toujours que sa mère finirait par l'aimer et qui finissait toujours par être déçu.

"J'ai failli mourir parce que tu m'as abandonnée et tu oses te pointer ici après un mois de vacances ? Tu es le pire enfant qu'on puisse avoir, hypocrite en plus d'être stupide, tes aînés ne font pas semblant eux, au moins." La pression de sa main augmenta encore un peu, comme la haine que je pouvais percevoir dans ses yeux. "S'il m'arrive quelque chose, que ce soit aujourd'hui ou dans dix ans, je veux que tu saches que je considérerais que c'est entièrement de ta faute." Sa voix était froide, comme toujours et ses mots étaient comme des coups de poignard. Je savais qu'elle pensait chaque syllabe de sa phrase et ses paroles faisaient écho à ma culpabilité déjà présente. Elle avait toujours eu le don de savoir se servir de la moindre faille pour frapper là où c'était le plus douloureux. Je retirais mon bras violemment sans qu'elle ne prenne la peine de desserrer son emprise. Ses ongles laissèrent donc de longues griffures dans ma peau, mais je ne les sentais pas tant j'étais crispé par la situation. "J'ai signé tes papiers, tu peux sortir quand tu veux. Je passerais voir si tu va bien la semaine prochaine." Je soupirais et sans un mot de plus, je me dirigeais vers la sortie. "C'est ça, casse-toi, va chialer dans un coin, c'est tout ce que tu sais faire !" Hurla-t-elle dans mon dos alors que son verre d'eau traversait la pièce en me loupant de peu. Et enfin, la porte se referma sur mon enfer personnel, laissant place aux couloirs bruyants de l'hôpital.

Le reste de la journée n'avait été qu'une suite de catastrophes. J'avais été si peu concentré sur mes appels que mon supérieur avait fini par me convoquer dans son bureau pour me dire de me reprendre. J'avais même récolté l'obligation d'aller voir le psy du bureau dans la semaine, quand j'avais toujours réussi à l'éviter jusque -là. En sortant du travail, j'avais rapidement appelé Nicole pour lui dire que notre mère était sortie de l'hôpital, elle n'en avait rien à faire, mais la tenir au courant me donnait l'impression de ne pas être seul à m'occuper d'elle. Et j'étais directement allé attendre au bar où j'avais rendez-vous avec la personne qui prendrait potentiellement la troisième chambre dans la colocation. En effet, Sixtine avait quitté les lieux dès le lendemain de la crémaillère et le loyer n'étant pas gratuit, j'avais dû entreprendre les recherches pour la remplacer dès son départ. Cette histoire ne me plaisait pas spécialement, j'avais l'impression de faire quelque chose de mal, d'essayer de l'effacer de nos vies alors qu'elle venait à peine d'en sortir. Perdu dans mes pensées moroses, je n'avais pas entendu arriver la serveuse qui se racla la gorge pour attirer mon attention. Je commandais un Cuba libre que je commençais à boire en observant les autres clients. Je n'avais pas beaucoup discuté avec la personne qui devait me rejoindre, je savais juste que c'était une femme et qu'elle porterait une robe blanche avec un foulard bleu. De son côté, elle devait me reconnaître à mon affreux t-shirt, plus jaune que le soleil lui-même. Cependant, je n'avais pas fini de détailler les clients qu'une femme s'approchait de ma table. "Adriana ? Salut." Fis-je, en lui adressant un sourire un peu forcé, tout en me demandant quand le destin aurait fini de se foutre de ma gueule. J'allais lui dire que je ne pouvais malheureusement pas rester avec elle car j'attendais quelqu'un, mais elle parla avant moi. « C'est bien toi qui a rendez-vous pour trouver une nouvelle coloc ? »

Mon regard s'attarda enfin quelques secondes sur sa tenue qui correspondait à celle de la personne qui devait me rejoindre. "Oh c'est toi qui... " Je soupirais en passant une main dans mes cheveux, décidément, cette période était propice aux situations plus gênantes les unes que les autres. "Oui c'est moi, Sixtine est partie le lendemain de la fê.." Fête ? Était-ce vraiment le bon mot à utiliser vu comme ça avait dégénéré ? "Enfin, il y a deux jours. Tu ne me croiseras plus en pyjama dans la rue, normalement." Annonçais-je, d'une voix empreinte de tristesse. C'était bizarre, on aurait pu croire que cette information était un soulagement, mais c'était tout l'inverse. J'étais abattu du départ de Sixtine. Vraiment. Nous n'avions partagé le même appartement que durant un mois et demi, mais nous avions fait toutes les visites et nous l'avions trouvé ensemble, ce logement, j'avais énormément de mal à me faire à l'idée de le partager avec quelqu'un d'autre. Mais si je n'étais pas au meilleur de ma forme, ce n'était probablement rien par rapport à Adriana. En enlevant ce que je savais déjà de sa situation, elle était cernée et semblait triste. Elle soupira à son tour en déposant une boîte de muffins sur la table, boîte que je fixais pendant qu'elle se remettait à parler. « C'était pour te soudoyer, et me débarrasser des desserts qui se multiplient dans ma cuisine depuis quelques jours ... Mais je crois qu'on est tous les deux d'accord pour dire que ce serait une très mauvaise idée que je vienne habiter avec vous ... » Pourquoi les desserts se multipliaient-ils dans sa cuisine ? Son copain ne venait-il pas de la tromper ? Est-ce qu'elle se vengeait en l'obligeant à manger jusqu'à l'explosion avant de changer d'appartement ? Je me mordais l'intérieur de la joue pour m'empêcher de poser la question. Éviter les questions qui risqueraient d'engendrer des réponses négatives pour ne pas mettre les pieds dans le plat. D'ailleurs, je ne lui demandais pas non plus pourquoi elle prenait la peine de s'installer.

"Ils ont l'air très bons, mais ça semble quand même être une mauvaise idée, effectivement." D'ailleurs, heureusement qu'Eden n'avait pas pu venir à ce rendez-vous, l'ambiance aurait été encore plus spéciale. "J'ai le droit de garder les muffins quand même ?" Demandais-je en attrapant la boite pour en observer le contenu, parce qu'ils avaient tout de même l'air appétissant.

« Tu sais ce qu'on dit : la première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième fois ... tu commences à ressembler à un psychopathe et j'envisage sérieusement de t'arrêter. »

Je levais les sourcils si haut que j'eus l'impression qu'ils allaient sortir de mon visage. "Pardon ?" Je soufflais du nez, à la fois amusé et un peu interloqué de sa remarque. Cependant, si elle voulait jouer à faire comme si rien ne s'était passé, soit, pourquoi pas. C'est donc avec un sourire que je comptais sur mes doigts nos rencontres tout en la contredisant : "La première fois, tu es venue à mon travail pour une visite, la deuxième fois, tu es venue chez moi et la troisième tu es venue me rejoindre dans ce bar... Alors, qui ressemble à un psychopathe ici ? C'est peut-être moi qui devrais appeler mes collègues à l'aide." Et j'accompagnais la fin de mes propos d'un regard défiant, comme s'il était impossible de répondre quoi que ce soit après ça, même si je ne doutais pas qu'elle aurait quelque chose à redire.

La serveuse passa près de la table et je l'interpellais pour recommander la même chose, mon premier verre étant terminé et un seul verre ne suffisant pas à me faire oublier cette journée pourrie. "Tu veux boire quelque chose ?" Demandais-je à l'attention d'Adriana. Cette phrase sonnait comme une boucle sans fin entre nous. "Ça va finir par devenir une habitude, je commence à avoir l'impression de ne faire que t'offrir à boire chaque fois que l'on se croise."

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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyVen 26 Nov 2021 - 21:41


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


Max semble tout aussi surpris de la voir qu’elle l’est elle-même, et cela ne l’étonne pas vraiment. Après tout, ils ont très brièvement échangé par messages, chacun ayant visiblement été débordé par de nombreuses choses. Pour Adriana, ses occupations avaient consisté en des heures en cuisine pour préparer des tonnes de dessert, de longs moments à la salle de sport à enchaîner des combats et des heures supplémentaires au boulot. Elle avait besoin de se changer les idées, ne voulait pas se laisser l’opportunité de réfléchir à ce qui venait de se passer. C’était trop tôt, bien trop tôt. Elle se contentait de se laisser porter par la situation et de gérer les conséquences administratives de la rupture, telles que le déménagement. Elle s’occuperait des conséquences émotionnelles plus tard, quand elle se sentirait prête. Si elle ouvrait les vannes aujourd’hui, elle avait peur de s’effondrer, et sans son meilleur ami pour l’aider à se relever, elle ne savait pas comment elle ferait pour surmonter la douleur.

« Oui c’est moi, Sixtine est partie le lendemain de la fê… Enfin, il y a deux jours. Tu ne me croiseras plus en pyjama dans la rue, normalement. »

La brunette fronce les sourcils. Elle l’a entendu, son hésitation. Il sait, évidemment qu’il sait. Eden est son meilleur ami, il lui a sans doute tout raconté. Adriana tique aussi sur le ton employé, empli de tristesse. Une moue se dessine sur le visage de la jeune femme alors qu’elle penche légèrement la tête sur le côté pour observer Max, le regard empli de tendresse.

« Et ça te fait visiblement de la peine qu’elle soit partie. C’était une chouette coloc, ou bien ça va te manquer de ne plus aller au boulot en pyjama ? »

La réponse est évidente, mais la brunette espère que la question lui arrachera au moins un faible sourire. Car si elle a l’air déprimé, il n’est pas en reste. Elle dépose ensuite la boîte de muffins sur la table.

« Ils ont l’air très bons, mais ça semble quand même être une mauvaise idée, effectivement. J’ai le droit de garder les muffins quand même ? »

Cette fois-ci, Adriana ne peut s’empêcher de sourire à cette question, qui semble si innocente et enfantine.

« Bien sûr ! Ils sont pour toi et Eden. »

Elle laisse une légère pause s’installer, alors qu’elle scille en mentionnant le coloc de Max. Prononcer son prénom est étrange, alors qu’il était partout dans la bouche de Mel il y a quelques jours. Il pourrait être la pomme de la discorde, si Adriana n’avait pas fait l’effort d’analyser le geste de son meilleur ami. Finalement, elle avait compris qu’Eden n’y était pour rien, ne sachant pas que Mel était en couple. Quant à Mel … s’il n’aurait pas dû la tromper et la trahir, il avait dû être perdu entre diverses émotions et envies qu’il réprimait depuis toujours. Eden n’était pas la raison de leur rupture, il était juste l’élément révélateur, celui qui leur avait permis de comprendre que leur couple était un échec. Adriana se mord la lèvre inférieure, semblant réfléchir, alors qu’une boule lui serre la gorge.

« Epargnons-nous du temps en arrêtant de prétendre que rien n’est arrivé. Je sais que tu sais … »

Elle secoue la tête. Ce n’est pas un reproche à l’encontre de Max, plutôt l’énonciation d’une sage décision qu’elle vient de prendre : être honnête. Lui n’avait rien à dire de plus, il ne l’aurait évidemment pas accueilli avec un « Ade, je suis désolée pour ta rupture parce que ton mec a embrassé mon BFF, un câlin ? »

« Et je sais qu’Eden ne savait pas que j’existais, alors je ne lui en veux pas. Vous pouvez manger les muffins sans crainte, ils ne sont pas empoisonnés. »

Elle esquisse un sourire triste qui ne gagne pas ses yeux.

« Il ne m’a pas brisé le cœur, Max. »

Elle fronce les sourcils, se râcle légèrement la gorge pour éviter de pleurer, alors que son regard se focalise sur le bois de la table et les stries apparentes.

« Enfin si, peut-être, mais pas comme vous pouvez l’imaginer … Mel et moi, on n’aurait jamais dû se mettre en couple, on a fait une erreur. Je n’étais pas amoureuse de lui, et il n’était pas amoureux de moi. C’est mon meilleur ami, il n’y a rien de sentimental dans notre relation. »

Mon Dieu, mais pourquoi je lui raconte tout ça ? Les vannes sont ouvertes, et Adriana a besoin d’expliquer à Max ce qui s’est passé ce soir-là, et après. Sans doute parce qu’il était aux premières loges. Sans doute aussi parce qu’elle espérait qu’il raconte leur conversation à Eden, qui devait aussi souffrir de cette situation.

« Je lui en veux parce que j’ai l’impression qu’il m’a trahi, qu’il a trahi ma confiance. J’ai besoin de digérer ça, mais je sais que je finirai par lui pardonner. Parce que c’est Mel. »

Elle hausse les épaules, comme pour souligner l’évidence : c’était son meilleur ami, son âme-sœur amicale. Elle ne pouvait pas se passer de lui, elle ne le ferait plus. Elle n’agirait pas comme elle l’avait fait après le décès d’Eduardo, elle ne laisserait pas sa colère prendre le dessus et les éloigner. Finalement, la brunette relève les yeux et plonge son regard dans celui de Max.

« A ton tour ! T’es sans doute un ami formidable, mais je doute que tu tires une tête d’enterrement à cause de la déception d’Eden … Alors, qu’est-ce qui se passe ? »

Adriana est perspicace, observatrice. Elle a l’habitude d’analyser les gens, emploie ses qualités au quotidien dans son boulot. Il ne faut de toute façon pas avoir des études supérieures pour voir quelque chose ne va pas. Max est éteint, et si elle ne l’a vu que deux fois, ça ne ressemble pas à l’image qu’elle a du jeune homme. Lors de leurs précédentes rencontres, il était drôle, amusant, piquant. Aujourd’hui, il reflète la tristesse.

Adriana essaie ensuite de détendre un peu l’atmosphère en taquinant Max. Finalement, tous les deux semblaient avoir besoin d’un peu de légèreté et de bonne humeur. Le jeune homme semble d’abord surpris, mais il se reprend rapidement, sourit et réplique, au plus grand bonheur de la brunette.

« La première fois, tu es venue à mon travail pour une visite, la deuxième fois, tu es venue chez moi et la troisième tu es venue me rejoindre dans ce bar … Alors, qui ressemble à un psychopathe ici ? C’est peut-être moi qui devrais appeler mes collègues à l’aide. »

Elle laisse échapper un petit rire, appréciant que Max rentre dans son jeu. Elle lève les mains en signe d’apaisement.

« Tu as raison, je me rends. Et je regrette soudain d’avoir laissé mes menottes au boulot, vu que ça semble être ton truc. »

Elle hausse les sourcils, un sourire flottant toujours sur ses lèvres. Mais cette fois-ci, elle est plus sérieuse que les autres fois. Sa remarque n’a pas uniquement pour but de rire, de piquer, de titiller. Il y a dans son affirmation du vrai, une réelle tentative de drague de Max, qui interpelle la serveuse quand elle passe à côté de leur table.

« Tu veux boire quelque chose ? »

La brunette réfléchit un instant.

« Un Sex on the Beach. »

Elle adresse à Max un sourire coquin alors que la serveuse s’en va, sans un regard pour cette dernière.

« J’ai hésité avec un coca, mais vu que t’en es déjà à ton deuxième verre à 19H00, je me dis que t’as peut-être besoin d’un peu de compagnie. »

Elle hausse les épaules, ayant bien compris, vu sa tête, qu’il boit pour oublier.

« Ca va finir par devenir une habitude, je commence à avoir l’impression de ne faire que t’offrir à boire à chaque fois que l’on se croise ? »

Adriana lui sourit, rougissant légèrement alors qu’elle plonge son regard dans celui de Max.

« Moi, ça me plaît bien. Mais si tu veux, la quatrième fois, ce sera moi qui t’offrirai un verre. »

Sous-entendu : il y aura une autre fois. Peut-être même plusieurs. Ils ne s’étaient vus que brièvement à deux reprises, mais Adriana avait beaucoup aimé l’humour de Max. Elle avait également apprécié sa gentillesse, et le trouvait craquant. Leurs autres rencontres ne s’étaient pas déroulées dans le même contexte. Cette soirée serait sans doute la première où ils pourraient se lâcher et profiter.



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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyMer 1 Déc 2021 - 20:29



Tout d'abord, sur mon parcours, j'ai rencontré l'innocence. Un être doux, très gentil, mais qui manque un peu d'expérience. On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j'aurais cru. J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparu.
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Adriana fronça les sourcils en entendant mon hésitation et je me mordais la lèvre inférieure en le constatant. J'étais vraiment débile, évidemment, maintenant elle savait qu'Eden m'avait tout raconté. Enfin, vu comme j'étais doué en mensonge, elle s'en serait forcément rendu compte à un moment ou un autre. C'était peut-être mieux comme ça finalement. Je soupirais alors qu'une moue se dessinait sur le visage de la jolie brune.

« Et ça te fait visiblement de la peine qu'elle soit partie. C'était une chouette coloc, ou bien ça va te manquer de ne plus aller au boulot en pyjama ? »

J'esquissais un sourire malgré moi, avec tout ce qui arrivait ces derniers jours, j'en avais oublié pourquoi j'avais tant apprécié mes premières rencontres avec elle.

"Un peu des deux, c'est vraiment confort le pyjama pour travailler." Je haussais les épaules. C'était vrai, mais ça plaisait bien moins à mon patron qu'une tenue plus traditionnelle, c'était une évidence. Puis, je frottais mon front à la recherche des bons mots pour répondre vraiment à sa question. "Six me manque déjà. Elle était super énervante par moment, elle était un peu trop maniaque et elle ne mâchait pas ses mots quand quelque chose n'allait pas, mais je l'aime vraiment beaucoup." Nouveau soupir. "C'est un peu difficile de devoir trouver un nouveau colocataire si vite, j'ai un peu l'impression de la remplacer par quelqu'un d'autre."

La boîte de muffins posée sur la table, je demandais à la jeune femme si je pouvais les garder même si elle ne devenait pas notre colocataire.

« Bien sûr ! Ils sont pour toi et Eden. »

Je relevais un visage intrigué vers elle. Pour Eden ? Celui qui avait embrassé son copain deux jours plus tôt ? Elle avait mis un ingrédient spécial sans ses gâteaux ? Je ne répondais rien, attendant la suite en l'observant se mordre nerveusement la lèvre inférieure.

« Épargnons-nous du temps en arrêtant de prétendre que rien n'est arrivé. Je sais que tu sais ... »

"D'accord, comme tu veux."

Je ne niais pas, je détestais les mensonges et je n'en voyais pas l'intérêt. Elle secoua la tête alors que j'attendais sagement la suite.

« Et je sais qu'Eden ne savait pas que j'existais, alors je ne lui en veux pas. Vous pouvez manger les muffins sans crainte, ils ne sont pas empoisonnés. »

J'esquissais un sourire à l'évocation du poison. Avait-elle lu dans mes pensées ? Cependant, je trouvais sa réaction vraiment très mature, les événements n'avaient eu lieu que deux jours auparavant et elle était déjà si loin dans la démarche du deuil de sa relation. De mon côté, j'avais mis des mois à ne plus être jaloux de tous les mecs qui approchaient Zoya, après notre rupture. Parfois, j'avais encore du mal à l'accepter alors que nous n'étions plus ensemble depuis des années.

"Je lui dirais. Je pense qu'il sera rassuré. Eden est vraiment quelqu'un de gentil, tu sais. Il ne t'aurait jamais fait de mal consciemment."

J'en étais convaincu, s'il avait été au courant que Mel était en couple, rien ne se serait passé à la crémaillère. Un nouveau sourire sans joie apparaît sur le visage de la brune.

« Il ne m'a pas brisé le cœur, Max. »

Sans commenter, je continuais de la fixer. Elle avait l'air de se concentrer pour ne pas pleurer, ses yeux soudainement focalisés par la table. Machinalement, ma main vint se poser sur la sienne dans un geste qui se voulait réconfortant. Je me souvenais qu'elle m'avait dit connaître Melchior depuis l'enfance, j'imaginais qu'ils avaient un lien au moins aussi fort que celui que j'avais avec Niamh et je n'osais même pas imaginer la douleur que je pourrais ressentir si elle me trahissait de la sorte un jour.

« Enfin si, peut-être, mais pas comme vous pouvez l'imaginer ... Mel et moi, on n'aurait jamais dû se mettre en couple, on a fait une erreur. Je n'étais pas amoureuse de lui, et il n'était pas amoureux de moi. C'est mon meilleur ami, il n'y a rien de sentimental dans notre relation. »

Je hochais la tête, plus pour signifier que je comprenais ce qu'elle disait que pour le valider véritablement. De mon point de vue, c'était d'autant plus grave parce qu'ils étaient justement si proches. Lorsque quelqu'un est si important, même en amitié, on est pas censé le faire souffrir.

« Je lui en veux parce que j'ai l'impression qu'il m'a trahi, qu'il a trahi ma confiance. J'ai besoin de digérer ça, mais je sais que je finirai par lui pardonner. Parce que c'est Mel. »

Elle haussa les épaules comme si elle venait de dire une évidence, ce qui me tira un sourire mitigé. Puis son regard plongea dans le mien, comme si elle s'attendait à ce que je dise quelque chose.

"Il a de la chance, tu as l'air d'être une amie vraiment exceptionnelle." Contrairement à lui. Mais je me faisais violence pour ne pas prononcer les mots. J'aimais beaucoup Adriana, j'étais chaque fois vraiment ravi de la croiser et critiquer son meilleur ami devant elle était loin de sembler être une bonne idée. Même si je pensais très fort que c'était un gros con, parce que si elle s'était rendue compte qu'elle n'était pas amoureuse, c'était tant mieux, mais elle aurait aussi bien pu l'être et si ça avait été le cas, il aurait quand même embrassé Eden. "J'espère pour toi qu'il en vaut vraiment la peine." Mais j'ai de gros doutes.

Je soupirais. Entre Adriana qui avait l'air de déjà lui avoir pardonné et Eden qui voulait lui parler pour comprendre, j'avais l'impression d'être la seule personne lucide dans cette histoire. Comment pouvait-il s'en sortir si facilement après avoir trahi sa copine et joué avec les sentiments d'Eden ?

"En ce qui me concerne, j'ai beaucoup de mal avec les gens qui blessent mes proches." Continuais-je finalement, d'une voix beaucoup plus froide que je ne l'aurais voulu. Et j'avais aussi du mal avec le fait de devoir ramasser mon meilleur ami à l'hôpital. Et avec l'infidélité. Surtout avec l'infidélité en fait, j'étais moi-même un dommage collatéral de l'une des nombreuses tromperies de ma mère, alors comment aurait-il pu en être autrement ? "Mais qu'importe, c'est pas comme si j'étais obligé de le revoir, de mon côté." Du moins, c'est ce que je pensais.

« A ton tour ! T'es sans doute un ami formidable, mais je doute que tu tires une tête d'enterrement à cause de la déception d'Eden ... Alors, qu'est-ce qui se passe ? »

J'étais surpris de cette question, apparemment, je ne donnais pas aussi bien le change que ce que je m'imaginais.

"Je ne tire pas une tête d'enterrement." Je soupirais de nouveau, en me concentrant sur mon verre comme s'il était soudainement devenu très intéressant. À quoi bon essayer de mentir ? C'était ridicule, elle venait de se confier à moi, alors je pouvais bien faire la même chose. "Bon, d'accord, peut-être un peu. C'est juste que, tout le mois d'octobre, j'étais en road trip en Nouvelle-Zélande avec ma meilleure amie. J'ai passé un mois génial... Enfin, j'ai failli me faire bouffer par des loups, mais à part ça c'était vraiment bien. Le retour de la réalité est un peu difficile... Beaucoup, en fait." Je relevais mon regard dans le sien. "C'est un tout. Le départ de Sixtine est assez dur à gérer. Eden est la personne qui met d'habitude de la joie dans l'appartement et il va mal. J'ai récolté un rendez-vous avec le psy au boulot. Et ma mère..." Je soufflais, comment résumer le cas Helen en une simple phrase ? "Tu te souviens, à notre première rencontre, je t'ai dis que je n'avais pas eu de bon exemple de parentalité ? Bah, je suis le seul enfant de ma mère qui lui parle encore et Helen est une espèce de mélange entre Cerbère et le croque mitaine... On ressort rarement au top de sa forme, quand on va la voir."

Finalement, Adriana fit une blague qui me détendit un peu. Je répliquais et entendre son rire me fit plaisir, elle avait l'air de quelqu'un qui avait besoin de rire.

« Tu as raison, je me rends. Et je regrette soudain d'avoir laissé mes menottes au boulot, vu que ça semble être ton truc. »

Cette fois, c'était à mon tour de rire en secouant la tête.

"Tu n'en auras pas besoin, je suis libre toute la soirée, tant que tu ne seras pas saoulée de moi, je ne compte pas m'enfuir, c'est promis."

Était-ce une invitation à me tenir compagnie toute la soirée ? Peut-être. J'avais pour habitude de rester seul lorsque je n'allais pas spécialement bien, mais peut-être qu'il était temps de changer ça. Surtout qu'Adriana était une compagnie des plus agréable. Alors que la serveuse passait à notre table, je lui demandais si elle voulait quelque chose.

« Un Sex on the Beach. » Annonça-t-elle après un instant de réflexion.

Son expression après cette commande me fit tiquer, on aurait dit qu'elle glissait des sous-entendus, comme si elle voulait me draguer. Cependant, elle avait déjà fait ça lors de notre première rencontre et j'avais été forcé de constater que je m'étais trompé, puisqu'elle avait fini par sauter dans les bras de Mel lors de la seconde. Alors, est-ce que je me faisais de nouveau des idées cette fois ?

« J'ai hésité avec un coca, mais vu que t'en es déjà à ton deuxième verre à 19H00, je me dis que t'as peut-être besoin d'un peu de compagnie. »

"Tu comptes tenir un compte de mes verres à chaque fois que l'on se voit ? Ou bien c'est juste que tu es désespérée de ne jamais réussir à me rattraper ?" Je levais un sourcil avant de vider mon verre et de la regarder dans les yeux en souriant. "D'habitude, quand je suis déprimé, je vais sur la plage... On est dans un bar, je m'adapte." Bon d'accord, quand j'allais marcher sur le sable alors que j'étais déprimé, il était rare que je ne prenne pas une bouteille avec moi, mais ça, elle n'était pas censée le savoir.

Ses joues s'empourprèrent légèrement lorsque je lui annonçais que lui offrir un verre allait finir par devenir une habitude.

« Moi, ça me plaît bien. Mais si tu veux, la quatrième fois, ce sera moi qui t'offrirai un verre. » Fit-elle, dans un sourire, son regard ancré dans le mien.

Cette fois, c'est un sourire franc qui accueillit cette remarque. De ce que j'avais vu d'elle pour l'instant, Adriana était quelqu'un de drôle et d'intéressant et en plus, elle était belle, alors forcément, savoir qu'elle était disposée à me revoir ne pouvait que me faire plaisir.

"Premièrement, je n'ai jamais dit que ça ne me plaisait pas. Et ensuite, la quatrième fois ? ça veut dire que j'ai le droit de garder ton numéro de téléphone et te harceler jusqu'à ce que tu me convoques au commissariat ? Ou alors tu veux dire, la quatrième fois qu'on se croisera par hasard ?" Je marquais une pause avant de reprendre en fronçant les sourcils. "On est d'accord que c'est une blague hein, inutile de me mettre en garde à vue pour de vrai."

Je parcourais la salle du regard à la recherche d'un autre serveur, parce que je ne comptais pas m'arrêter de boire tant que je me souvenais de ce que ma mère m'avait dit ce matin-là et après avoir réussi à attirer l'attention de l'un d'entre eux, je me reconcentrais sur Adriana.

"Dis-moi, madame je ne bois pas avant 19 heures, qu'est-ce que tu fais pour te sentir mieux quand tu es déprimée à part des millions de muffins ?"
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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyJeu 2 Déc 2021 - 21:30


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


La brunette interroge Max sur sa colocataire qui venait de partir, réussissant à lui faire esquisser un sourire qui la fait sourire à son tour. C’est ainsi que c’était agréable : avec humour et simplicité.

« Un peu des deux, c’est vraiment confort le pyjama pour travailler. »

Un nouveau sourire, habituel en présence de Max, malgré son humeur morose.

« Six me manque déjà. Elle était super énervante par moment, elle était un peu trop maniaque et elle ne mâchait pas ses mots quand quelque chose n’allait pas, mais je l’aime vraiment beaucoup. C’est un peu difficile de devoir trouver un nouveau colocataire si vite, j’ai un peu l’impression de la remplacer par quelqu’un d’autre. »

Adriana esquisse un sourire triste. Elle comprend ce qu’il veut dire : il s’était habitué à elle, à ses qualités et à ses défauts, et l’appréciait. Devoir trouver quelqu’un avec qui il s’entendrait aussi bien au quotidien n’était pas évident. Au final, elle aussi faisait face au même problème. Elle avait perdu son colocataire, en même temps qu’elle avait perdu son chéri, et mis leur amitié sur pause. Et Mel lui manquait de tout son être. Elle le connaissait par cœur, appréciait chacune de ses qualités, tolérait chacun de ses défauts. Son départ avait laissé un vide énorme dans l’appartement, un quotidien difficile à affronter toute seule. Alors elle hoche la tête, pour marquer son accord.

« Je comprends, ce n’est pas évident. Mais vous êtes toujours amis, tu pourras la revoir. Elle est partie loin ? »

Ade hausse les épaules, l’air un peu désolée.

« Quant à vos recherches, vous allez finir par trouver la perle rare, j’en suis certaine. Il faut juste encore un peu de temps. »

Et ce n’était pas elle, c’était évident. La situation serait trop étrange. Ce serait impossible de devoir voir au quotidien l’homme qui avait fait chavirer le cœur de Mel. Même si elle n’en voulait pas à Eden, parce qu’elle savait qu’il ne savait pas que Mel était en couple, elle ne pourrait pas le supporter jour après jour. A chaque fois qu’elle le verrait, elle penserait à quel point son meilleur ami lui manquait, et se souviendrait de la trahison de ce dernier.
Finalement, Adriana désire que Max et elle fassent preuve d’honnêteté : elle sait qu’il est au courant de toute l’histoire, alors autant être francs. Puis elle lui indique ne pas être fâchée contre Eden.

« Je lui dirais. Je pense qu’il sera rassuré. Eden est vraiment quelqu’un de gentil, tu sais. Il ne t’aurait jamais fait de mal consciemment. »
« Mouais. »

Adriana fait la moue, sa réponse ayant immédiatement fusée, sans qu’elle ne puisse prendre le temps d’y réfléchir. Elle se mordille la lèvre inférieure, quelque peu gênée, et s’explique en haussant les épaules.

« Je veux bien te croire, Max, mais ce n’est pas parce que j’ai dit que je ne lui en voulais pas que lui et moi on va devenir amis. Je ne le connais pas, et j’ai pas encore digéré toute l’histoire. Alors on va tout de même y aller mollo sur les qualités de ton coloc. »

Parce qu’elle fait déjà énormément d’efforts, et preuve d’une grande maturité, dans son comportement. Elle lutte, pour agir en adulte, posément, et réfléchir. Elle veut être rationnelle, alors qu’elle est envahie par de multiples émotions. Et pour l’instant, c’est vraiment le mieux qu’elle puisse faire.
Le sujet est sur le tapis, les vannes sont ouvertes, alors Adriana explique ce qu’elle ressent. Elle parle de son amitié avec Mel, de leur relation de couple, de ce qu’elle ressent aujourd’hui, luttant de tout son être pour que les larmes qui emplissent ses yeux ne roulent pas sur ses joues. D’un geste réconfortant, Max pose sa main sur la sienne, et ça lui fait du bien. Elle sait qu’il écoute, qu’il se sent concerné, et que ce qu’elle raconte lui importe. Ca lui permet de continuer, d’aller jusqu’au bout de ses explications.

« Il a de la chance, tu as l’air d’être une amie vraiment exceptionnelle. J’espère pour toi qu’il en vaut vraiment la peine. »

La brunette fronce immédiatement les sourcils à cette remarque qu’elle trouve particulièrement violente. On parle de Mel, évidemment qu’il en vaut la peine. Si elle se doutait que Max choisirait le côté d’Eden, elle ne savait pas qu’il serait pour autant réellement fâché contre Mel.

« Bien sûr ! », qu’elle répond, un peu sèchement, et d’un ton très affirmatif.

Max, lui, soupire, avant d’en rajouter une couche.

« En ce qui me concerne, j’ai beaucoup de mal avec les gens qui blessent mes proches. Mais qu’importe, c’est pas comme si j’étais obligé de le revoir de mon côté. »

Adriana récupère sa main et son regard se fait aussi froid que le ton glacial de Max. Elle n’apprécie pas le tour de cette conversation, pour de nombreuses raisons. Déjà, parce qu’on attaque son meilleur ami. Ensuite, parce qu’elle se doit de le défendre, alors même qu’elle a été énormément blessée par son comportement. Et même si sa loyauté est sans faille, à ce moment-là, elle lui pèse.

« T’es dur. Mel n’a jamais pensé pouvoir être attiré par des hommes, il refoulait ça depuis toujours. »

Elle secoue la tête, comprenant difficilement comment elle et tous ses proches pouvaient être passés à côté de ça.

« Je pense que ce soir-là, il a perdu pieds avec Eden. Il n’a pas compris ce qui lui arrivait, et a enfin pu être lui-même. Il ne voulait faire de mal à personne, il s’est juste laissé … dépasser. »

Parce qu’elle connait Mel par cœur, elle est persuadée qu’il ne voulait blesser ni Eden, ni elle. Ils ne sont finalement que des dommages collatéraux d’un jeune homme qui apprend à se connaître lui-même.
La brunette est maintenant partagée. Alors qu’elle avait très envie de boire un verre avec Max, elle est maintenant à deux doigts de partir, parce qu’elle n’apprécie pas ses propos sur Mel. Elle tente une diversion, change de sujet, et se décidera ensuite sur la suite de la soirée. Elle l’interroge donc sur sa mine affreuse et son air déprimé. Max soupire, semble un instant hésiter.

« Je ne tire pas une tête d’enterrement. »

Ade le dévisage, l’air de dire « c’est cela oui ». Finalement, Max fuit son regard, concentrant son attention sur son verre, mais il finit par se confier à son tour.

« Bon, d'accord, peut-être un peu. C'est juste que, tout le mois d'octobre, j'étais en road trip en Nouvelle-Zélande avec ma meilleure amie. J'ai passé un mois génial... Enfin, j'ai failli me faire bouffer par des loups, mais à part ça c'était vraiment bien. Le retour de la réalité est un peu difficile... Beaucoup, en fait. »

Bouffer par des loups ?! Ca ressemble en effet au voyage parfait, tout ça. Néanmoins, cet épisode ne semble pas être à raconter tout de suite, alors la brunette garde ses questions pour plus tard.

« C'est un tout. Le départ de Sixtine est assez dur à gérer. Eden est la personne qui met d'habitude de la joie dans l'appartement et il va mal. »

Elle pince les lèvres, mais ne dit rien. Elle aimerait presque s’excuser qu’Eden aille mal, mais ce n’est pas de sa faute à elle, elle n’a absolument rien faire de mal dans cette histoire. Alors elle ne relève pas.

« J'ai récolté un rendez-vous avec le psy au boulot. »

Elle fronce les sourcils, a envie d’en savoir plus, une nouvelle fois, mais n’ose pas interrompre Max maintenant qu’il est lancé.

« Et ma mère... »

Il souffle, cherche ses mots un instant, alors qu’Adriana est suspendue à ses lèvres.

« Tu te souviens, à notre première rencontre, je t'ai dit que je n'avais pas eu de bon exemple de parentalité ? Bah, je suis le seul enfant de ma mère qui lui parle encore et Helen est une espèce de mélange entre Cerbère et le croque mitaine... On ressort rarement au top de sa forme, quand on va la voir. »

Adriana fait la moue et penche la tête sur le côté pour observer Max. C’est à son tour de poser sa main sur la sienne dans un geste qui se veut réconfortant. Sa rancœur d’il y a quelques minutes est oubliée, tant que le sujet de Mel ne revient pas sur le tapis. Elle entend la souffrance de l’opérateur, aimerait l’aider, mais en réalité, elle a du mal à comprendre sa situation, ou du moins à se mettre à sa place. Pour elle, une mère est aimante, gentille, attentionnée, dévouée. Comme sa mère, en fait. Ses parents à elle n’avaient jamais fait la moindre vague. Ils avaient toujours été des citoyens investis, travailleurs, qui voulaient s’adapter en Australie. Dans une famille, on n’était pas méchant les uns avec les autres, on s’aimait et se protégeait.

« Je suis désolée de l’apprendre. Tu as beaucoup de courage de garder le contact avec elle, malgré la décision de ta fratrie -tu as plusieurs frères et sœurs d’ailleurs ? »

Elle hésite un instant, s’est laissée distraire par plusieurs informations données par Max, mais reprend le fil de ses pensées.

« C’est admirable de s’occuper des siens, mais pour qui et pour quoi est-ce que tu le fais ? »

Elle ne se voyait pas délaisser sa famille, mais sa famille était aimante. Elle appréciait que Max se dévoue pour le sien, néanmoins, il devait également penser à lui. Si chaque visite à sa mère le mettait dans un état si catastrophique, quel était l’intérêt de continuer à la voir ? Le faisait-il pour lui ? Pour sa mère ? Pour ses frères et sœurs ?

Finalement, Adriana essaie de détendre l’atmosphère avec une blague, et ça a l’air de marcher. Les sujets qui fâchent sont derrière eux, pour l’instant, et tout ira bien, a priori, si on n’évoque plus Eden, Mel ou Helen. Les fameuses menottes sont finalement mentionnées, Adriana affirmant qu’elle regrette de ne pas les avoir apportées.

« Tu n’en auras pas besoin, je suis libre toute la soirée, tant que tu ne seras pas saoulée de moi, je ne compte pas m’enfuir, c’est promis. »

Ade rougit et se mordille la lèvre inférieure sans s’en rendre compte, un instant pensive, et touchée par cet aveu. Finalement, elle hoche la tête en souriant, répondant sérieusement.

« Ok. Va pour la soirée. Et je ne pense pas que je pourrai être saoulée de toi … »

Un air taquin et mutin remplace son sérieux.

« Saoulée tout court, par contre, je dis pas. Ca dépendra de toi ! »

Et la voilà qui commande un cocktail et fait une réflexion à Max sur l’alcool qu’il a déjà bien pu ingurgiter alors qu’il n’est que 19H00.

« Tu comptes tenir un compte de mes verres à chaque fois que l’on se voit ? Ou bien c’est juste que tu es désespérée de ne jamais réussir à me rattraper ? »

Elle rit, regardant en direction du serveur pour voir s’il a déjà commencé la préparation de son cocktail.

« C’est un défi ? Ma descente est correcte, mais je ne suis pas certaine qu’on devrait aller sur ce terrain-là ! »

Adriana est du genre à relever tous les défis, à être cap, et si Max veut bien faire une pause de cinq minutes, elle est persuadée qu’elle pourra le rattraper. Mais s’ils jouent à ce jeu-là, ils vont rapidement dépenser toute leur paie et s’enivrer beaucoup trop vite.

« D’habitude, quand je suis déprimé, je vais sur la plage … On est dans un bar, je m’adapte. »

Déprimé, carrément. Le mot est fort, et elle se dit qu’elle a peut-être surestimé l’humeur de son acolyte du jour. Elle ne relève pas, cependant, se contentera de rester suffisamment sobre pour le surveiller.
Finalement, elle lui propose d’offrir les boissons, lors de leur quatrième rencontre, sous-entendant ainsi qu’elle aimerait qu’ils se revoient. Le sourire que Max lui renvoie la fait fondre.

« Premièrement, je n’ai jamais dit que ça ne me plaisait pas. Et ensuite, la quatrième fois ? Ca veut dire que j’ai le droit de garder ton numéro de téléphone et te harceler jusqu’à ce que tu me convoques au commissariat ? Ou alors tu veux dire, la quatrième fois qu’on se croisera par hasard ? »

Elle ne peut s’empêcher de rire, mais pense qu’il n’y aura plus de hasard. La prochaine fois, ou même les prochaines fois, elle n’hésitera pas à provoquer ces rencontres, parce qu’elle aime passer du temps avec Max.

« On est d’accord que c’est une blague hein, inutile de me mettre en garde à vue pour de vrai. »

Elle sourit, remercie le serveur qui rapporte leurs boissons et joue un instant avec la touillette de son cocktail avant d’en prendre quelques gorgées. Puis elle plonge son regard dans celui de l’opérateur.

« Tu n’auras pas à me harceler pour que je réponde. »

Elle rougit légèrement, laisse son regard se reporter sur son cocktail qu’elle touille à nouveau, pour que le sirop de grenadine se mélange bien à la vodka et au jus d’orange.

« Dis-moi, madame je ne bois pas avant 19 heures, qu’est-ce que tu fais pour te sentir mieux quand tu es déprimée à part des millions de muffins ? »

Elle rit à cette question et sa formulation.

« C’est un très bon résumé, en fait ! »

Elle hésite un instant, réfléchissant à la question.

« Quand je veux penser, analyser, réfléchir, j’aime bien aussi aller à la plage, ou faire une balade à moto. Quand j’ai besoin d’oublier, je m’occupe. En règle générale, je cuisine des desserts, puis je les mange devant des films stupides, ou bien je vais faire du sport. »

Elle désigne son sac du menton.

« Je reviens de la salle d’ailleurs. Ca fait un bien fou, de massacrer quelqu’un. »

Elle dit ça avec une voix angélique, avant d’exploser de rire. Puis elle plonge à nouveau son regard dans celui de Max, plus sérieuse.

« Tu veux rester là ou tu veux tester l’une de mes méthodes pour combattre la dépression ? Je suis venue en bus, et vu l’alcool, on va oublier la moto. Mais on peut aller à la plage, à la salle de sport, ou bien … aller chez moi. »

Elle avale quelques gorgées de cocktail, suspendue aux lèvres de Max. Une sortie avec lui la tente, peu importe au final ce qu’il choisira.



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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptySam 11 Déc 2021 - 1:56



Tout d'abord, sur mon parcours, j'ai rencontré l'innocence. Un être doux, très gentil, mais qui manque un peu d'expérience. On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j'aurais cru. J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparu.
@Adriana Suárez & Maxwell










« Je comprends, ce n’est pas évident. Mais vous êtes toujours amis, tu pourras la revoir. Elle est partie loin ? »

J’esquissais un sourire triste en hochant la tête. En réalité, non, ce n’était pas évident du tout, non je ne pourrais pas la revoir et oui, elle était partie loin. Mais je préférais éviter de m’éterniser dans cette conversation angoissante. Je n’aimais déjà pas spécialement parler de mes problèmes, alors les survoler était tout à fait suffisant, j’aimais bien mieux écouter que parler.

« Quant à vos recherches, vous allez finir par trouver la perle rare, j’en suis certaine. Il faut juste encore un peu de temps. »

“J’espère, oui.”

Parce que si ce n’était pas le cas, nous allions avoir des problèmes pour payer le loyer. Et j’avais beau adorer Eden, expérimenter la vie dans la rue avec lui ne me tentait pas vraiment. Toujours était-il que je ne trouverais pas cette perle rare ce jour-là, puisqu’il n’était pas question d’imposer Adriana à Eden et inversement. Je soupirais alors que la jolie brune demandait à ce qu’on parle honnêtement, ce qui tombait bien puisque je détestais mentir. Elle disait ne pas en vouloir à Eden et pourtant, lorsque je lui disais qu’il était gentil et ne ferait jamais de mal volontairement, ce qui était la stricte vérité, sa réaction montra tout l’inverse.

« Mouais. »

Je fis un effort immense pour ne pas froncer les sourcils et garder une tête impassible. Elle sembla réfléchir un instant avant de hausser les épaules.

« Je veux bien te croire, Max, mais ce n’est pas parce que j’ai dit que je ne lui en voulais pas que lui et moi on va devenir amis. Je ne le connais pas, et j’ai pas encore digéré toute l’histoire. Alors on va tout de même y aller mollo sur les qualités de ton coloc. »

Cette fois, je fronçais clairement les sourcils, sans comprendre. En quoi le fait de dire qu’il n’avait pas fait exprès de lui faire du mal lui faisait penser que je voulais qu’ils deviennent amis ?

“En fait, c’est pas juste mon coloc.” Non, il était mon coup de foudre amical, celui qui était devenu mon meilleur ami à la vitesse de la lumière, comme si la place avait toujours été là, n’attendant que son arrivée pour être prise. Cela dit, il semblait logique qu’elle puisse encore avoir du mal à en entendre parler vu ce qu’il s’était passé et le peu de temps écoulé depuis les évènements. "Mais d’accord, je comprends, je ne parlerais plus de ses qualités.”

Adriana se mit ensuite à expliquer son ressenti, les larmes aux yeux, ma main posée sur la sienne en guise de réconfort, puisque je ne savais pas quoi faire d’autre à part ça et l’écouter. À la fin de son discours, j’annonçais simplement que j'espérais pour elle que Melchior vaille le coup de tous les efforts qu’elle faisait pour que leur amitié en reste une malgré l’immense trahison qu’il venait de lui faire subir. Je ne voyais pas le mal dans ma phrase, j’avais même l’impression d’être resté plutôt neutre, vu ce que je pensais de la situation et pourtant, elle fronça les sourcils comme si je venais de dire une abomination.

« Bien sûr ! »

Son ton était sec et affirmatif, ce qui me fit lever les sourcils. Je voulais bien entendre qu’ils étaient amis depuis des années et que Mel était très important pour elle, comme un membre de sa famille, mais je me demandais si elle n’était pas aveuglée. Même moi qui aimait profondément Niamh, au point de risquer mon job pour elle, au point de la suivre n’importe où, au point de tout lâcher pour aller la rejoindre si elle en avait besoin… Eh bien, je me poserais des questions quant à la réciprocité de cet amour si elle venait à me trahir comme ça avait été le cas entre Adriana et Melchior. Apparemment, dans sa tête, ce n’était pas violent de me dire d’y aller mollo avec les qualités de mon meilleur ami, par contre, je n’avais pas le droit de douter de la fiabilité du sien quand les circonstances étaient clairement contre lui. J’avais du mal à la comprendre, mais je laissais couler, une fois de plus, parce qu’elle avait été blessée par suffisamment de personnes durant les jours précédents pour que j’en rajoute. Je signifiais donc simplement que de mon côté, j’avais du mal à accepter les gens qui blessaient mes proches ce qui, une fois de plus, n’était que la vérité et n’engageait que moi. La réaction de la jeune femme fut encore plus brusque que la précédente. Elle récupéra sa main en me lançant un regard froid qu’elle aurait, selon moi, peut-être dû garder pour les gens qui l’avaient réellement blessé. Moi, je n’avais rien fait à part ne pas apprécier quelqu’un qui s’était joué de mon meilleur ami -et d’elle aussi, au passage.

« T’es dur. Mel n’a jamais pensé pouvoir être attiré par des hommes, il refoulait ça depuis toujours. »

Ok, et lui, il n’a pas été dur d’embrasser quelqu’un d’autre sans prévenir la personne en question qu’il était déjà en couple ? Pensais-je, mais je me taisais, toujours pour les mêmes raisons, bien que je n’aimais pas l’idée de devenir le méchant de l’histoire dans laquelle Mel était une pauvre victime. Moi je n’avais rien fait. Lui oui.

« Je pense que ce soir-là, il a perdu pied avec Eden. Il n’a pas compris ce qui lui arrivait, et a enfin pu être lui-même. Il ne voulait faire de mal à personne, il s’est juste laissé … dépasser. »

D’accord, donc Mel était sur un tel piédestal à ses yeux qu’elle considérait qu’il devait être lavé de tout péché dans la minute contrairement à tous les autres. Inutile d’insister, c’était son meilleur ami, son histoire et ce n’était pas à moi de lui dire ce qu’elle devait faire. Dans ma tête, leur amitié était passée d’une histoire qui semblait belle à quelque chose de triste, si elle en était à le défendre quoiqu’il arrive juste parce qu’il avait ce titre, ça me laissait perplexe. Je soupirais, en hochant la tête, pas pour valider ses propos, mais pour signifier que j’avais entendu. Je ne pouvais pas lui dire qu’elle avait raison parce qu’il n’était pas question de mentir et je n’avais pas envie de lui expliquer pourquoi ses explications ne changeaient rien au mal qui avait été fait selon moi : non seulement ça l’aurait probablement poussée à le défendre de nouveau malgré ce qu’il avait fait et ça risquait de la blesser, et je n’étais pas là pour empirer les choses, bien au contraire. En réalité, je cherchais une excuse pour lui fausser compagnie lorsqu’elle changea de sujet.

Le nouveau sujet n’était pas vraiment plus à mon avantage puisqu’il s’agissait de pourquoi j’étais maussade ce jour-là, mais ça paraissait toujours mieux que le précédent. Après une hésitation, je répondais donc à la question. Adriana posa sa main sur la mienne et je gardais les yeux fixés sur ce geste pendant quelques secondes.

« Je suis désolée de l’apprendre. Tu as beaucoup de courage de garder le contact avec elle, malgré la décision de ta fratrie -tu as plusieurs frères et sœurs d’ailleurs ? »

Je relevais les yeux vers elle en souriant. Si quelques années auparavant j’étais toujours heureux de parler de ma fratrie si soudée, depuis que le plus vieux jouait les fantômes, j’avais beaucoup plus de mal à en parler.

“J’ai deux aînés. Tu as rencontré Nicole à la crémaillère et j’ai également un frère, Gideon. Et toi ?”

Nicole qui avait été plus une mère pour moi que ma propre mère, Gideon qui avait été notre repère à tous les deux, jusqu’à ce qu’il décide de nous abandonner pour s’engager dans la Navy.

« C’est admirable de s’occuper des siens, mais pour qui et pour quoi est-ce que tu le fais ? » Demanda Adriana, après avoir hésité un instant.

L’éternelle question qui revenait toujours concernant Helen. Cette même question pour laquelle la réponse était toujours difficile à donner, parce que je me la posais parfois moi-même. C’était peut-être une sorte d’autoflagellation ou bien un devoir que je pensais avoir, en tous cas, je n’arrivais pas à l’abandonner.

“Personne ne comprend jamais.” Dis-je, en haussant les épaules. De ma main libre, je suivais les lignes du bois de la table avec mon doigt nerveusement.  “Ma mère n’a jamais été gentille, on a même jamais eu le droit de l’appeler “maman”... Mais elle a toujours été là. Elle n’était pas faite pour être mère, je pense qu’elle ne voulait même pas d’enfant, mais elle ne nous a pas abandonné, alors je considère que je lui dois au moins la même chose.” Je relevais mon regard vers elle avec un sourire forcé. “Et elle vient de subir une greffe, c’est pas vraiment le moment d’arrêter de m’en occuper. Elle est mon fardeau, je l’ai accepté depuis longtemps.”

Et avais-je le choix puisque personne d’autre ne voulait du fardeau en question ? De nouveau, je haussais les épaules, comme pour accentuer le fait que c’était comme ça et que ça m’allait. Ce n’était pas vraiment le cas, mais une fois de plus, je préférais éviter de trop creuser mes propres problèmes, surtout quand je n’avais aucune envie de les affronter.

Après cette conversation, Adriana eut l’air de comprendre que le sujet était compliqué pour moi puisqu’elle en changea à nouveau pour mentionner les fameuses menottes dont nous avions déjà parlé lors de nos précédentes rencontres. Je maudissais un instant mon cerveau de penser qu’à la crémaillère, elle semblait emballée à l’idée de ramener les mêmes menottes chez elle pour s’amuser avec Mel pendant que lui jouait déjà à un jeu dangereux avec mon colocataire. Cependant, je m’efforçais de balayer cette pensée tout en lui disant qu’elle n’en aurait pas besoin, puisque je ne comptais pas m’enfuir. Plus maintenant que le sujet de son meilleur ami était derrière nous et que la conversation prenait de nouveau une teinte agréable.

« Ok. Va pour la soirée. Et je ne pense pas que je pourrai être saoulée de toi … »

Je détournais le regard en souriant, sentant à mon tour la chaleur me monter aux joues.

« Saoulée tout court, par contre, je dis pas. Ça dépendra de toi ! »

Je riais en entendant cette seconde phrase avant d’essayer de prendre un air sérieux qui sonnait faux.

“Mais c’est peut-être mon plan. Pourquoi crois-tu que j’ai un verre chaque fois que tu me croises ? J’essaye de te faire boire !”

Elle commanda un cocktail et je la taquinais un peu sur le fait que j’ai toujours de l’avance sur elle niveau boisson.

« C’est un défi ? Ma descente est correcte, mais je ne suis pas certaine qu’on devrait aller sur ce terrain-là ! » Fit-elle en riant.

Pour le coup et vu le prix des cocktails, je ne pouvais pas la contredire, j’étais pourtant du genre à aimer les défis, mais si je ne trouvais pas quelqu’un pour remplacer Sixtine, il faudrait payer la partie manquante du loyer, il était donc moyennement judicieux de dépenser mon salaire au bar.  

“Mon compte bancaire est malheureusement d’accord avec toi sur ce point.”

Puis au détour d’une phrase, elle sous-entendit qu’elle voudrait me revoir pour une quatrième fois, ce qui me fit extrêmement plaisir, puisque j’avais également très envie de la ravoir, sans devoir forcément compter sur le hasard une fois de plus. Le serveur passa apporter les boissons, coupant la conversation pour quelques secondes, alors que je continuais de sourire en pensant que la journée se terminait finalement bien mieux qu’elle n’avait commencé. Sans que je m’y attende, le regard de la jolie brune s’ancra dans le mien.

« Tu n’auras pas à me harceler pour que je réponde. »

Je rougissais en même temps qu’elle avant de l’observer touiller sa boisson.

“C’est bon à savoir.” Chuchotais-je, en me mettant à faire la même chose avec ma boisson.

En réalité, mon cœur venait de s'accélérer parce que je m’étais rendu compte que la dernière fois que j’avais été aussi ravi de découvrir qu’une fille voulait bien me revoir, c’était avec Zoya. Et cette histoire était ensuite devenue une histoire d’amour désastreuse que je ne voulais jamais voir se reproduire. Et même si j’étais loin d’avoir des sentiments pour Adriana, tout comme ça avait été le cas pour Zoya au début, le parallèle était un peu effrayant. Essayant de ne pas paraître troublé, je lui demandais ce qu’elle faisait, elle, lorsqu’elle était déprimée.

« Quand je veux penser, analyser, réfléchir, j’aime bien aussi aller à la plage, ou faire une balade à moto. Quand j’ai besoin d’oublier, je m’occupe. En règle générale, je cuisine des desserts, puis je les mange devant des films stupides, ou bien je vais faire du sport. »

Elle designa quelque chose du menton et je me penchais pour apercevoir son sac.

« Je reviens de la salle d’ailleurs. Ça fait un bien fou, de massacrer quelqu’un. »

Son air innocent contrastant avec ses paroles, je la regardais surpris un instant avant de rire avec elle. Puis de nouveau, son regard capta le mien et elle prit un air sérieux.

« Tu veux rester là ou tu veux tester l’une de mes méthodes pour combattre la dépression ? Je suis venue en bus, et vu l’alcool, on va oublier la moto. Mais on peut aller à la plage, à la salle de sport, ou bien … aller chez moi. »

Je réfléchissais un instant à sa proposition. J’aimais bien l’idée de faire une sortie avec elle, mais les choix me laissaient perplexe. Si nous allions à la plage et qu’elle voulait aller dans l’eau,  ma phobie m’empêcherait de profiter de la soirée et si nous allions à la salle de sport, je risquais d’être le prochain massacré. Quant à chez elle, non seulement je ne savais pas si Mel habitait toujours là et je me voyais mal lui rendre visite chez lui, mais en plus, je savais que ça risquait de déraper et je n’avais pas envie d’être celui qui profite de la situation. Sûrement pas. Je terminais mon verre avant de me lever.

“D’accord, essayons une de tes méthodes.”

Je lui tendais la main pour l’inviter à se lever, puis me dirigeais vers l'extérieur du bar. L’arrêt de bus le plus proche était juste à côté.

“Tu sais quoi, puisqu’on doit prendre le bus, autant laisser le destin choisir, on ira vers la destination la plus proche des arrêts du premier bus.”

Et elle n’eut pas vraiment le temps de réfléchir, puisque le bus en question arriva dans la foulée et que je montais dedans sans même regarder dans quelle direction il allait.

“Alors, tu viens ?” Demandais-je en attendant Adriana  à la porte du bus.



Les dés ! :

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Dernière édition par Maxwell O'Connor le Sam 22 Jan 2022 - 16:47, édité 4 fois
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LE DESTIN
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l'être suprême
l'être suprême
La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) HlIQNBi Présent
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé.
STATUT : marié au hasard.
MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines.
La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) 6uxnfoq
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PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.
AVATAR : je suis tout le monde.
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PSEUDO : le destin.
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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptySam 11 Déc 2021 - 1:56


Le membre 'Maxwell O'Connor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyJeu 23 Déc 2021 - 21:49


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


Le sujet de Mel et d’Eden semble être derrière eux, et tant que ça reste ainsi, l’air semble plus respirable. Alors Adriana écoute Max mentionner sa mère et l’interroge sur sa fratrie.

« J’ai deux aînés. Tu as rencontré Nicole à la crémaillère et j’ai également un frère, Gideon, qui n’est jamais là. »

La brunette la sent, l’amertume, dans les propos de Max alors qu’il mentionne son frère. Mais elle préfère ne pas relever et se concentrer sur le positif, à savoir Nicole, qui lui avait une forte impression lors la soirée d’Halloween.

« Je me souviens de ta sœur, en effet ! Un sacré phénomène ! Elle a l’air d’être très drôle, et vous avez l’air d’avoir une belle complicité. »

Une qu’elle n’avait plus avec aucun membre de sa famille depuis la mort d’Eduardo, dont elle était très proche. Pablo et elle avaient toujours été plus distants l’un avec l’autre, et le décès de leur frère n’avait fait qu’accentuer leurs différences. Finalement, cette conversation n’est pas plus légère que celle sur Mel et Eden, et Ade s’apprête à changer de sujet, lorsque Max lui pose la fameuse question, celle sur sa fratrie à elle.

« Et toi, tu en as ? »

Le sourire qui illuminait le visage de la jeune femme se fige un bref instant avant de disparaître. Son regard fuit celui de Max et se fixe sur la table entre elle et l’opérateur. Elle n’a rien à cacher, mais évoquer les siens est toujours douloureux, même huit ans après la mort d’Eduardo. L’air n’est plus du tout respirable, il est lourd, étouffant. Finalement, Adriana pince les lèvres et plonge son regard dans celui de Max, déglutissant difficilement avant de répondre.

« Oui. J’ai un grand frère, Pablo, qui n’est pas très présent non plus. Mon autre frère, Eduardo, est … décédé il y a quelques années. »

C’est assez, assez de révélations et de confidences sur ce sujet épineux. Inutile d’aller plus loin, de s’épancher sur la question, et finalement, c’est la mère de Max qui revient sur le devant de la scène alors que la brunette écoute l’opérateur lui répondre à son tour.

« Personne ne comprend jamais. »

Ade fronce les sourcils, un peu surprise, légèrement blessée, mais ne relève pas, préférant le laisser poursuivre.

« Ma mère n’a jamais été gentille, on a même jamais eu le droit de l’appelle « maman » … Mais elle a toujours été là. Elle n’était pas faite pour être mère, je pense qu’elle ne voulait même pas d’enfant, mais elle ne nous a pas abandonné, alors je considère que je lui dois au moins la même chose. Et elle vient de subir une greffe, c’est pas vraiment le moment d’arrêter de m’en occuper. Elle est mon fardeau, je l’ai accepté depuis longtemps. »

Adriana reste un instant sans voix, observant attentivement Max. Seul, il s’occupe de sa mère, sans l’aide de sa fratrie. Il se dévoue pour une mère qui, a priori, n’a jamais su faire de même pour lui. Du point de vue de la brunette, ça en révèle beaucoup sur l’opérateur, son caractère, ses qualités. Elle esquisse un sourire triste et hoche la tête.

« C’est tout à ton honneur. »

Elle hésite un instant avant d’ajouter.

« En effet, je ne pense pas pouvoir comprendre, car mes parents ont toujours tout fait pour nous. Mais je compatis, parce que j’ai du mal à imaginer un monde dans lequel je n’aurai pas le soutien de ma mère. »

Même si les relations au sein de la famille Suarez avaient été chamboulées il y a huit ans, ils étaient restés proches et s’entraidaient toujours. Adriana savait qu’elle pourrait toujours compter sur sa mère, et cette certitude la rassurait.

Finalement, il semble que Max et Ade arrivent enfin à laisser derrière eux les sujets qui fâchent et qui bouleversent, et les voilà en train de rire à nouveau, plaisantant sur leur consommation d’alcool et évoquant une nouvelle rencontre, dans le futur. Puis, pour répondre à la question de Max, la brunette lui révèle ses secrets pour lutter contre la déprime. Sans prévenir, l’opérateur vide son verre d’une traite et se lève, sous le regard surpris d’Ade.

« D’accord, essayons une de tes méthodes. »

Il lui tend la main, alors qu’elle l’observe toujours, semblant réfléchir quelques secondes. Finalement, un sourire amusé se dessine sur son visage. La brunette secoue la tête avant de vider à son tour son verre. Elle récupère son sac puis attrape la main tendue par Max, le suivant à l’extérieur.

« Tu sais quoi, puisqu’on doit prendre le bus, autant laisser le destin choisir, on ira vers la destination la plus proche des arrêts du premier bus qui passe … ça te va ? »

Elle rit. Ca ressemble étrangement à une sortie qu’elle pourrait faire avec Mel. Ils se laisseraient guider par le destin, ne feraient pas de plan, et passeraient dans tous les cas une bonne soirée, parce qu’ils seraient ensemble. Elle hoche la tête et voit au loin un bus arriver, depuis leur droite. Elle sait déjà où il va les emmener, puisque pour se rendre à la salle de sport ou chez elle, il aurait fallu prendre un car vers l’autre direction.

« Tu viens ? »

Et voilà déjà Max dans le bus. Adriana secoue la tête en riant et le suit, s’installant à ses côtés. Elle regarde le paysage défiler sous ses yeux puis, après quelques arrêts, appuie sur le bouton pour indiquer au chauffeur qu’ils descendront à la prochaine station. Finalement, elle se lève et tend la main à Max, et c’est à son tour de lui demander avec un grand sourire.

« Tu viens ? »

Elle l’entraine à l’extérieur, direction la plage. Alors qu’ils passent devant une petite boutique, la brunette s’arrête brusquement, lâchant la main de Max. Elle plonge son regard dans celui du brun, une lueur amusée dansant dans le sien.

« Tu m’attends là ? J’en ai pour une minute. »

Si son regard est amusé, son ton est sérieux, presque comme une supplique. Elle espère que lorsqu’elle ressortira de la supérette, Max ne se sera pas volatilisé et n’aura pas changé d’avis sur leur petite escapade, peut-être déçu d’apercevoir déjà la plage de l’autre côté de la rue. Finalement, Adriana s’éclipse et ressort quelques minutes plus tard avec une bouteille de vodka à la main. Elle pose son doigt sur les lèvres comme s’il s’agissait d’un secret et range l’alcool dans son sac avant de reprendre la main de Max et de l’entraîner vers la plage. Elle lâche finalement l’opérateur pour ôter ses chaussures et pouvoir sentir le sable lui lécher les pieds. Au bout de quelques pas, elle s’assied sur la plage, à environ cinq mètres de l’eau, et ressort du sac la bouteille.

« Comme ça, tu as la plage et le bar en même temps. Mais j’espère bien que tu vas délaisser la déprime pour profiter de la soirée. »

Elle lui sourit avant d’ouvrir la bouteille, de boire une gorgée de vodka et de la tendre à Max.



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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptySam 22 Jan 2022 - 16:34



Tout d'abord, sur mon parcours, j'ai rencontré l'innocence. Un être doux, très gentil, mais qui manque un peu d'expérience. On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j'aurais cru. J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparu.
@Adriana Suárez & Maxwell








En évitant soigneusement de parler de nos meilleurs amis respectifs, il semblait que le courant passe bien mieux entre nous. Cela dit, est-ce qu'il valait vraiment le coup de parler avec quelqu'un avec qui je devais sans arrêt faire attention à ne pas dire un mot de travers ? Avec la plupart des gens, j'aurais probablement dit que non et j'aurais trouvé une excuse bidon pour écourter le rendez-vous. J'y avais d'ailleurs pensé, soyons honnêtes, mais Adriana avait quelque chose d'attachant et d'attirant qui me donnait envie d'essayer de continuer à la fréquenter malgré ça. Le sujet de la famille n'était pas vraiment mieux que le précédent à mon sens, puisque Nicole était ma seule famille proche, notre frère faisant régulièrement le mort et notre mère étant ce qu'elle était : un monstre.

« Je me souviens de ta sœur, en effet ! Un sacré phénomène ! Elle a l'air d'être très drôle, et vous avez l'air d'avoir une belle complicité. »

Je hochais la tête en souriant, elle ne pouvait pas le savoir, mais c'était encore plus que ça. Nicole avait été mon pilier pendant toute notre enfance et si Gideon s'était occupé de nous et nous avait protégé comme il le pouvait, c'était grâce à Nini que je m'étais toujours senti aimé malgré tout ce que Helen pouvait faire ou dire. Ne voulant pas trop m'attarder sur les membres de ma famille fantôme, je lui retournais la question. Ce qui n'était apparemment pas la meilleure des idées, puisque le sourire d'Adriana disparut de nouveau et son regard redevint fuyant comme si la réponse était quelque chose d'affreux à prononcer.

« Oui. J'ai un grand frère, Pablo, qui n'est pas très présent non plus. Mon autre frère, Eduardo, est … décédé il y a quelques années. » fit-elle, en plongeant son regard dans le mien.

Ah. Effectivement, sa réaction était plus compréhensible en sachant ça. Pourquoi fallait-il toujours que je mette les pieds dans le plat, peu importe la conversation ? Et qu'est-ce que ce que j'étais censé répondre à ça ? Y avait-il une seule parole qui soit suffisamment réconfortante ? Sûrement pas, si je perdais Nicole, ou même Gideon, rien de ce qu'on pourrait me dire ne serait assez fort pour combler la douleur. “Je suis vraiment désolé pour toi.” Annonçais-je donc simplement, plutôt que de risquer de dire quelque chose de naze.

La conversation dévia un peu sur ma mère et je fus agréablement surpris d'entendre que, contrairement à la plupart des gens qui essayaient soit de chercher une explication, soit faire comme si je dramatisais la situation, Adriana, elle, se contentait de compatir en avouant ne pas pouvoir comprendre. Apparemment, elle avait une famille normale avec des parents dévoués, ce que je n'arrivais même pas à imaginer de mon côté.

« J'ai le soutien de ma sœur et de ma meilleure amie, je crois ça me suffit. »

Je haussais une nouvelle fois les épaules, pressé de passer à une autre conversation. En réalité, il n'y avait que moi qui « croyais ». Tous les autres voyaient bien que ça ne me suffisait pas, sinon pourquoi aurais-je continué à m'occuper d'Helen, encore et encore, malgré les attaques, les insultes, les mauvais traitements, les manipulations et tout le reste ? Mais être dans le déni valait toujours mieux que d'admettre que je n'aurais jamais de mère au même titre que je n'avais jamais réellement eu de père, ça aurait voulu dire admettre que tout le monde excepté Nicole m'avait abandonné et c'était bien trop difficile à supporter.

Puis, cette conversation houleuse étant terminée, l'ambiance entre nous redevint plus joviale et après qu'elle m'ait révélé ses "secrets" pour lutter contre la déprime, j'acceptais de tester l'une de ses solutions. Elle sembla réfléchir quelques secondes alors que je lui tendais la main, ce qui me fit me demander si elle allait m'ignorer, mais finalement, elle hocha la tête, vida son verre et attrapa ma main. Quelques minutes après ça, nous étions dans un bus qui roulait en direction de la plage. Le trajet fut silencieux, jusqu'à ce qu'elle appuie sur le bouton indiquant qu'elle voulait descendre au prochain arrêt avant de se lever.

« Tu viens ? » demanda-t-elle avec un grand sourire, en écho à la phrase que j'avais prononcée un peu plus tôt.

J'attrapais sa main et je la suivais à l'extérieur. Je pensais qu'elle me lâcherait dès que nous serions descendus du bus, mais non, ce n'est que quelques mètres plus tard, alors que nous passions devant une boutique qu'elle libéra ma main, me faisant tourner la tête vers elle alors que j'observais la plage au loin jusque là.

« Tu m'attends là ? J'en ai pour une minute. » Demanda-t-elle, son regard pétillant ancré dans le mien.

J'acquiesçais sans vraiment comprendre et en l'attendant, je m'asseyais sur le muret face au magasin en prenant mon portable pour vérifier que je n'avais pas de notifications. Pas de nouvelle d'Helen, ni de Nicole ou même d'Eden. Je soupirais, soulagé et envoyais un message rapide à ma meilleure amie en souriant. « Je suis à la plage, elle s'appelle Adriana… Et elle a l'air super normale si je te prends en comparaison. » Donner l'endroit et le prénom de la personne avec qui nous étions, un rituel qui s'était instauré au fil des années avec Niamh, suite à de mauvaises expériences. J'attendais que la petite notification indiquant qu'elle avait lu mon message s'affiche et j'appuyais sur la touche pour envoyer le second que j'avais déjà préparé. « Je plaisante, j'en profite tant que tu ne peux pas me taper. Tu es parfaite et tu me manques. »

Lorsque je relevais la tête, j'apercevais Adriana avec une bouteille de vodka à la main. Je secouais la tête et riais en la voyant poser son doigt sur ses lèvres comme pour dire que c'était un secret. Je me relevais pour la rejoindre et elle attrapa de nouveau ma main jusqu'à ce que nous arrivions à la plage. Tout comme elle, je me mettais pieds nus pour marcher dans le sable et je m'asseyais à ses côtés en observant distraitement l'eau. Chaque fois que je venais là, je repensais à ce jour où sans Gideon, je me serais noyé et je me demandais si un jour, j'arriverais à dépasser la peur qui était née ce jour-là.

« Comme ça, tu as la plage et le bar en même temps. Mais j'espère bien que tu vas délaisser la déprime pour profiter de la soirée. »

Reprenant mes esprits, je tournais la tête vers elle en souriant. Elle était en train de boire une gorgée de la bouteille achetée un peu plus tôt.

“C'est parfait ! Mais j'aurais pu me passer du bar pour simplement passer la soirée à la plage avec toi, tu sais ?” Répondis-je en haussant les épaules.

C'était vrai, mais pour autant, maintenant que la vodka était là et qu'elle me la tendait, je ne fis tout de même pas prier pour l'attraper et en boire une gorgée. La brûlure de l'alcool dans ma gorge me fit grimacer et je reposais la bouteille entre nous. J'observais la plage silencieuse un instant, vérifiant qu'il n'y avait personne autour de nous avant de me relever difficilement. J'avais la tête qui tournait et la vue un peu trouble, boire plusieurs verres alors que je n'avais presque rien mangé de la journée ne semblait pas être une grande idée.

"Et donc, tu fais quoi comme sport ? De la boxe ?" Est-ce que cette phrase sentait le mauvais plan à plein nez ? Évidemment que oui. Mais mes pensées brouillées ne m'aidaient pas beaucoup à réfléchir correctement. “Tu me montres ?”

Et de toutes façons, vu sa carrure, je ne devais pas risquer grand-chose, pas vrai ?

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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyLun 24 Jan 2022 - 23:11


@Maxwell O'Connor - Adriana Suarez


C’était à la fois difficile et agréable de discuter avec Max. Difficile, parce que les sujets abordés étaient loin d’être évidents. En quelques minutes, ils avaient abordé Mel, Eden, et leur famille respective. Mel avait brisé le cœur d’Adriana. Eden avait été l’homme que Mel avait embrassé. Quant aux familles … Celle de Max semblait dysfonctionnelle, à part pour Nicole, sa sœur. Et si celle d’Adriana était normale et aimante, les épreuves n’avaient pas épargné ses proches. Et pourtant, apprendre toutes ces choses sur Max, lui révéler toutes ses informations sur elle et sur les siens, c’était agréable. Parce qu’elle osait s’ouvrir à l’opérateur en face d’elle, lui faisait confiance pour écouter et pour comprendre. Parce qu’il semblait être en capacité de faire de même. Et parce qu’à travers les paroles du jeune homme, Ade en apprenait beaucoup sur lui, son caractère et ses qualités.
Pourtant, lorsque Max se leva pour qu’ils aillent ailleurs, la brunette fut soulagée. Ils pourraient laisser dans ce bar les conversations difficiles et se diriger vers une soirée plus détendue. C’était du moins ce qu’elle espérait. Ils prirent le bus en direction de la plage. Après quelques minutes de trajet, ils descendirent non loin de la mer et Adriana fit un arrêt dans une petite supérette pour acheter une bouteille de vodka. Ce n’était peut-être pas l’alcool préféré de Max, mais c’était l’alcool fort que Adriana favorisait.

Quelques minutes plus tard, ils marchaient côte à côte, pieds nus dans le sable, leurs chaussures à la main. Les petits grains étaient tièdes, la saison était parfaite pour venir sur la plage. L’hiver s’en allait déjà, emportant avec lui les températures fraîches et l’océan glacial. Les grosses chaleurs, quant à elles, n’avaient pas encore rendu le sable brûlant, et attiré des tonnes de touristes ou de familles. Ade adorait la plage, mais elle l’aimait encore plus quand elle était pratiquement déserte, comme ce soir. Au loin, on pouvait apercevoir un groupe de jeunes qui préparait un feu. Et glissant sur les vagues, la brunette observait, impressionnée, les surfeurs en équilibre sur leurs planches. Elle les désigna d’un signe de tête.

« Ca a l’air tellement facile, vu de loin. J’adorerais essayer, un jour, même si je suis convaincue que ce serait une catastrophe. »

Elle rit, puis sortit la bouteille de vodka de son sac et en but une gorgée avant de la tendre à Max.

« C’est parfait ! Mais j’aurais pu me passer du bar pour simplement passer la soirée à la plage avec toi, tu sais ? »

Elle rougit, observant Max en se mordillant la lèvre inférieure. Elle aussi aurait pu se passer du bar. Elle aurait même pu se passer de la plage. Ce qui l’importait, c’était la compagnie, et l’humour de Max était sûr de lui changer les idées et de lui permettre d’oublier, pour quelques heures, que son meilleur ami depuis toujours avait trahi sa confiance, mettant en péril leur relation.
Le silence s’installa un instant, le regard d’Adriana observant les rares personnes qui s’étaient aventurées, au loin, comme des fourmis qui se baladaient. Soudain, Max se leva, et le petit sourire qui flottait sur les lèvres de la brunette s’en alla. Elle l’observait, surprise, se demandant s’il l’abandonnait déjà pour rentrer chez lui. Elle ne pouvait cacher la déception qu’on pouvait lire aisément sur ses traits.

« Et donc, tu fais quoi comme sport ? De la boxe ? »

Adriana fronça les sourcils, toujours un peu perdue, mais elle se sentait tout de même soulagée qu’il continue à lui parler. Il ne souhaitait visiblement pas s’en aller de suite. Un petit sourire illumina son visage, même si elle semblait toujours perplexe.

« De la boxe, du karaté et du self defense, majoritairement. Mais j’ai un peu touché à tout. »

Après la mort d’Eduardo, elle avait rejoint le dojo de Danika Riley et la combattante l’avait pris sous son aile, lui faisant tester toutes les disciplines afin que la brunette reprenne confiance en elle et parvienne à maîtriser la paix qui la dévorait. Pendant des mois, Adriana s’était entraînée quotidiennement, comme une échappatoire à son chagrin, et un moyen de surmonter l’agression. Elle avait progressé rapidement, s’était appliquée, et fréquentait toujours la salle plusieurs fois par semaine.

« Tu me montres ? »

Adriana haussa les sourcils, surprise. Elle ne put s’empêcher de rire, mais se releva, époussetant sa robe pour décoller le sable de se fesses. Elle ôta son foulard bleu et s’éloigna de leurs affaires de quelques pas, ne voulant pas qu’ils se prennent les pieds dans le sac ou bien qu’ils marchent sur la bouteille. La brunette se plaça en position défensive face à Max, les jambes légèrement écartées, la jambe droite en arrière, les poings devant le visage.

« Essaie de te positionner comme moi. Monte bien ta garde. »

Elle secoua la tête, ne pouvant s’empêcher de rire. Elle hésitait, ne sachant pas si elle devait attaquer. Elle n’avait jamais réellement enseigné à quelqu’un, et ne savait pas si Max avait quelques notions en combat, ou s’il n’avait pas trop bu pour tenir correctement sur ses deux jambes. Elle quitta sa position de défense pour rejoindre l’opérateur et l’aider à adopter la bonne position, reculant sa jambe droite et montant ses mains, frissonnant alors que ses doigts entraient en contact avec le corps de Max.

« Tu commences, essaie de me porter un coup. Vas-y, envoie ton poing, fort et vite, vers mon visage. »

Max sembla hésiter un instant mais tenta de porter un coup maladroit que la brunette esquiva facilement. Elle se déplaça sur le côté, sautant sur ses jambes, en mouvement, prête à contrer un nouveau coup. Max tenta à nouveau sa chance, Adriana para et, par automatisme, porta un coup en retour. Son poing atteignit la lèvre de Max, beaucoup trop fort pour une petite démonstration. Les yeux de la brunette s’écarquillèrent de surprise, alors qu’elle portait les mains à son propre visage un instant pour se masquer les yeux.

« Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée ! »

Son ton était suppliant, et elle était visiblement particulièrement mal à l’aise. Elle s’approcha lentement de Max, comme s’il était un animal sauvage blessé, et qu’il risquait de fuir à tout instant. Elle posa doucement le bout de ses doigts sous le menton de l’opérateur, osa toucher sa lèvre meurtrie alors qu’elle se mordillait la sienne, ne sachant plus où se mettre. La lèvre de Max était fendue, et lorsqu’elle retira sa main, elle avait un peu de sang sur les doigts.

« Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas … Tu devrais … il faudrait mettre de la glace. Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ? »

Aucune des réponses qu’il ne pourrait donner ne serait acceptable. « Non » signifiait qu’il officialisait la fin de cette soirée qu’elle avait elle-même précipitée en le frappant. « Oui » voulait dire risquer de tomber sur Eden. Dans tous les cas, leur moment sur la plage était déjà terminé par sa faute, et la brunette se sentait honteuse et particulièrement gênée.



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Message(#) Sujet: Re: La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) La première fois, c'est un hasard. La deuxième fois, une coïncidence. La troisième ... (Maxwell) EmptyDim 6 Mar 2022 - 23:32



Tout d'abord, sur mon parcours, j'ai rencontré l'innocence. Un être doux, très gentil, mais qui manque un peu d'expérience. On a marché un petit moment, moins longtemps que ce que j'aurais cru. J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparu.
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Alors que nous marchions sur la plage en observant la mer, Adriana désigna un groupe de surfeurs que l'on pouvait apercevoir au loin sur leurs planches. Parfois, j'enviais un peu ces gens qui n'avaient pas peur comme moi et qui pouvaient se permettre de nager même dans la pénombre quand je restais toujours tétanisé sur le sable.

« Ça a l'air tellement facile, vu de loin. J'adorerais essayer, un jour, même si je suis convaincue que ce serait une catastrophe. »

Son rire me fit sourire, même si, lorsqu'on me parlait de faire des activités nautiques, je ne pouvais m'empêcher de voir des scénario catastrophe dans ma tête : que se passerait-il si un jour, j'accompagnais quelqu'un à ce genre d'activité et que j'assistais à sa noyade ? Est-ce qu'alors j'aurais assez de courage pour vaincre ma peur et tenter de l'aider ou est-ce que je regarderais cette personne couler sans même avoir mis un pied dans l'eau ? C'était peut-être bête de penser à ça, mais c'était une réelle inquiétude chez moi, je passais beaucoup de temps à la plage, ce genre de choses pourrait très bien m'arriver.

“Tu ne serais jamais aussi catastrophique que moi, je ne sais pas nager.” Avais-je pourtant répondu, en attrapant la bouteille qu'elle me tendait.

Helen m'avait tant rabâché qu'il était complètement débile d'avoir peur de l'eau que j'avais un peu honte de l'avouer et je ne le faisais que lorsque j'y étais obligé. Heureusement, je déviais la conversation sur le fait que je n'avais pas besoin d'alcool pour apprécier la soirée avec Adriana. Elle se mordilla la lèvre en rougissant et je me rendis compte que cette attitude me donnait très envie de l'embrasser. Sauf qu'il n'était pas question de céder à cette pulsion, encore moins si tôt après sa rupture et après la soirée que nous venions de passer, aussi, je me relevais avec une idée débile en tête. Je lui demandais quel sport elle pratiquait et si sa réponse aurait dû me calmer, je lui demandais quand même de me montrer. Elle eut l'air un peu surprise : tu m'étonnes, l'idée était complètement stupide et il y avait mille raisons pour que ça finisse mal. Pourtant, après une hésitation, c'est en riant qu'elle se releva, s'éloigna un peu de nos affaires et se mit en position face moi.

« Essaie de te positionner comme moi. Monte bien ta garde. »

J'essayais de l'imiter, jambes légèrement écartées, ma jambe droite en arrière et les poings devant le visage. J'avais l'impression d'être dans la même position qu'elle, mais il faut croire que je faisais mal les choses, puisqu'elle secoua la tête en riant. Elle vint même me rejoindre pour m'aider à améliorer ma position, augmentant par la même occasion mon rythme cardiaque et cette envie de l'embrasser que j'avais voulu chasser en faisant ça.

« Tu commences, essaie de me porter un coup. Vas-y, envoie ton poing, fort et vite, vers mon visage. »

"Euh… t'es sûre ? Et si je te touche ?"

Je ne voulais surtout pas risquer de lui faire mal, mais elle semblait sûre d'elle aussi, j'essayais de porter un premier coup dans sa direction. Entre son esquive et l'alcool, j'avais failli me retrouver au sol, emporté par mon propre poids. Mais loin d'être suffisamment ridiculisé pour cette soirée, je retentais ma chance, oubliant complètement ma garde, tel le débutant que j'étais. Et Adriana ne manqua pas sa cible, elle. Son coup fut assez fort pour me faire reculer d'un pas et il me fallut quelques secondes pour réaliser que j'avais mal.

"Aïe !" lâchais-je en portant ma main à ma lèvre

Les yeux d'Adriana étaient écarquillés, ce qui ne me rassura pas du tout.

« Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée ! » Fit-elle avec une voix suppliante que j'arrivais encore à trouver adorable malgré la situation. Elle s'approcha lentement, comme si elle craignait que je me sauve.

“ça va, ça va, c'est pas la première fois que je prends un coup."

A une époque, c'était même devenu une habitude quotidienne. Je tentais un sourire réconfortant en ôtant ma main de ma lèvre, mais il se transforma en grimace lorsque la douleur revint avec le mouvement. Les doigts délicats de la jeune femme sur mon menton me firent frissonner, mais elle ne sembla pas le remarquer, trop occupée à mordiller sa lèvre d'un air inquiet alors qu'elle touchait la mienne. À cet instant, j'étais presque reconnaissant qu'elle m'ait frappé, si ça n'avait pas été le cas, avec cette proximité, je n'aurais pas réussi à m'empêcher de l'enlacer pour goûter ses lèvres. Là, je n'osais pas le faire.

"C'est si moche que ça ? À te voir on dirait que je suis à l'article de la mort." Demandais-je en plaisantant avant de hausser les épaules. “Je t'assure que ça va, je vais survivre, c'est de ma faute, tout va bien.”

« Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas … Tu devrais … il faudrait mettre de la glace. Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ? »

“Non surtout pas !”

J'avais répondu précipitamment en pensant à la tête que ferait Eden, déjà en mode zombie 24h/24 si je ramenais la brune chez nous. Je secouais la tête avant de reprendre, en réfléchissant avant de parler cette fois.

“Enfin, c'est pas…” ce que je voulais dire, évidemment, mais ma phrase fut interrompue par un “hum” de douleur. Je plaçais la base de mon pouce au niveau de la douleur pour comprimer. “Je suis désolé, c'est seulement que c'est pas une bonne idée que tu viennes chez moi maintenant.”

Je soupirais en allant chercher mes chaussures, conscient que cette soirée était terminée, par ma faute. En revenant vers elle, je la prenais dans mes bras. C'était peut-être un peu trop pour elle, mais c'était quelque chose de naturel pour moi, j'avais toujours été tactile, même j'essayais souvent de me contenir pour ne pas effrayer les gens.

"J'ai passé une bonne soirée, vraiment. Je ne t'en veux pas et j'espère qu'on se reverra rapidement."

Je m'éloignais de quelques pas, à regret, avant de me retourner pour lui faire un signe de la main.

"À bientôt, Ade !"

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