« Je suis familier avec le concept. » Bien sûr qu’il est familier avec le concept, c’est loin d’être un jeu qui demande plus que deux de quotient intellectuel, mais on ne sait jamais avec Arthur, tu ignores la quantité d’alcool qu’il peut avoir ingérer pendant sa soirée d’hommes aux balais dans le cul. Ce n’est pas tant le jeu qui est intéressant de toute façon que le prix lors d’une bonne réponse. La poudre dans tes poches devient le point culminant de la soirée, quand bien même tu ne perds pas une seule seconde avant d’ouvrir l’une des bouteilles volées par le Coventry il y a quelques minutes à peine. C’est un bon amuse-bouche, même si ça n’a rien à voir avec le plat de résistance et de ce que tu peux apercevoir chez ton acolyte de la soirée, tu n’es pas la seule à te faire impatiente pour un petit vol plané. « Enfin quelque chose de véritablement intéressant. » Sa réponse t’arrache un rire alors qu’il ne cesse de fixer le sachet qui a quitté tes poches et que tu t’amuses à faire glisser entre tes doigts. « Oh arrête, tu vas finir par me vexer. » que tu lâches d’une voix faussement outrée, alors qu’il lui faut tout de même se rappeler que c’est toi qui possèdes tout ce qu’il y a d’intéressant à cette soirée, comme il l’indiquait lui-même.

Tu commences en douceur. On ne peut pas dire que tes choix soient bien complexes, mais en même temps, qu’est-ce qui lui assure, que tu n’as pas menti sur absolument tout ce que tu lui as dit? Tu n’es pas une riche héritière comme il l’a cru, cet été-là, tu ne possèdes pas un diplôme d’une importante université américaine, hell, tu n’as de la Nora qu’il a connu que le caractère de feu et la langue de vipère, des aspects de ta personne toutefois qui étaient loin de lui déplaire à l’époque. « Ta mère est morte. » Il n’y a pas la moindre hésitation dans sa voix, et peut-être bien que ton jeu d’actrice n’avait jamais rien eu d’aussi impeccable que tu te l’imaginais, même dans ce temps-là. « Je t’écoutais, tu sais… » « Tu m’en voudras pas d’en avoir douter. » Ce n’est pas comme si votre relation s’était pleinement basée sur des confidences faites en long et en large. Oui, c’était arrivé, sans doute plus souvent que tu ne veux t’en rappeler, que les discussions se perdent dans des détails trop intimes, une fois les corps entremêlés sous les draps, mais ça ne voulait rien dire. Pas plus que ça ne veut dire quoique ce soit, de le retrouver après toutes ces années. « Tu me dois une ligne, je crois. » « T’es impatient, Coventry. » Comme en témoigne le rappel en moins d’une minute, et puis ses doigts qui tapotent avec empressement contre ta cuisse. « Ça fait longtemps que t’as pas eu ta dose? Tu pouvais pas te permettre le moindre faux pas devant tes petits amis? » que tu te moques alors que tu fais réapparaître à nouveau le sachet contenant la poudre blanche à l’intérieur, sans toutefois lui en donner l’accès.  « Tu pouvais franchement faire mieux. » « On commence à peine. Me sous-estime pas trop vite. » Ce n’était que le début après tout, le petit sachet entre tes doigts étaient encore bien plein et tu le connaissais assez pour savoir qu’il ne savait pas comment se satisfaire d’une seule et simple ligne, ligne que tu continuais de retenir contre lui, bien évidemment. « C’était trop simple. » Tu ricanes une nouvelle fois. « Fais plus compliqué alors. Si je me trompe, t’as le droit à deux lignes. » que tu l’incites, en agitant le sachet sous ses yeux, lui refusant toujours cette première ligne qu’il a pourtant gagné. Que le jeu commence vraiment.