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 (willton #3) paint me a wish on a velvet sky.

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AuteurMessage
James Weatherton
James Weatherton
le gant de velours
le gant de velours
(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. Hu5cwsy Présent
ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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POSTS : 6283 POINTS : 960

TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
CODE COULEUR : DarkMagenta
RPs EN COURS : (07) august #2flora #3millie #3lashana #1lena #1halston #3auden #18

(ua gothique) swann #3


(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. Giphy-downsized-large
weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. A71128d07c2849acf1b1d2b62a407784fca931a3
cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. SW6a5
willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. Tumblr_inline_qmq8y7dwtb1xrhyyw_500
millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptySam 8 Jan 2022 - 22:04




(c) harley
paint me a wish on a velvet sky.

Pour une raison que James ne s'expliquait pas, la période des fêtes de fin d'année était particulièrement propice aux accidents en tous genres. Et pas seulement ceux impliquant une bouteille de champagne ou un couteau à huîtres, non, aussi ceux qui vous valaient de terminer dans un lit d'hôpital – dans le meilleur des cas. Comme s'il avait besoin qu'on lui rappelle que cette période n'était plus synonyme que de peine à ses yeux depuis déjà quatre années, alors que cet anniversaire sonnait aussi un cap symbolique qu'il n'aurait même pas pensé atteindre au lendemain du décès d'Alessandro. A l'époque, tout lui paraissait encore bien trop insurmontable et le visage fermé qu'il montrait à son entourage contrastait avec l'immense douleur qui ravageait tout sur son passage dès qu'il se retrouvait seul. Des nuits interminables à se torturer et à se reposer en vain les mêmes questions, il en avait passé assez pour savoir que tout ça l'avait changé au plus profond de lui-même. Au point de ne plus jamais percevoir l'approche des fêtes autrement que comme le souvenir de la pire épreuve de sa vie, sans espoir qu'il en soit un jour autrement. Au point aussi de multiplier les visites au cimetière chaque mois de décembre et d'y rester de longues heures, comme s'il rejouait inlassablement la même scène où même les affres du temps ne semblaient avoir que peu d'effets sur lui. C'est ainsi qu'il avait pris l'habitude d'occuper chaque fin d'année depuis qu'elle venait lui rappeler sa solitude, ce qui valait probablement toujours mieux que de rester enfermé dans son atelier du matin au soir ou d'inventer n'importe quel prétexte pour échanger quelques mots seul à seul avec Archie. Choses qu'il finirait de toute façon par faire, à défaut de se sentir encore prêt à faire une place à l'actionnaire dans cette bulle de regrets et de désolation que symbolisait chaque fois ce triste anniversaire pour lui.

Une désolation qu'il se rappelait avoir aussi éprouvé le jour où il avait appris qu'Auden avait atterri droit à l'hôpital après s'être fait ni plus ni moins tiré dessus au mariage de son neveu – le genre de choses qui n'arrivaient qu'aux hommes comme Auden et qui ne devraient qu'à moitié le surprendre, en réalité. Désolé, James ne l'avait toutefois pas été au point d'en oublier sa phobie des hôpitaux – renforcée par son propre séjour d'il y a quelques mois – et de rendre visite au peintre lorsque celui-ci n'était sans doute pas en état de lui servir ses meilleures réparties. S'il y avait sans doute quelques personnes qu'Auden avait voulu avoir à ses cotés dans ces moments difficiles, James n'avait pas eu la prétention de penser qu'il pouvait en faire partie et s'était contenté de reporter sa visite à un autre jour, lorsque l'italien serait au moins en partie remis sur pied. Ça leur rendrait les choses plus faciles à l'un comme à l'autre : James n'aurait pas à supporter l'odeur de yaourt au citron qui embaumait les chambres d'hôpital et Auden, lui, n'aurait pas à appuyer frénétiquement sur le bouton qui lui administrait de la morphine si tôt le créateur reparti. La demeure du peintre, à défaut d'avoir jamais égalé le cachet de la sienne, se voulait au moins beaucoup plus confortable. Et à présent que les fêtes étaient déjà un lointain souvenir et que James avait renfilé son masque de sarcasme, le moment semblait enfin bien choisi pour se rappeler au bon souvenir du peintre – avec qui il avait toujours la ferme intention de collaborer, quand bien même l'italien aurait perdu ses deux mains dans la bataille. Il trouverait de toute façon le moyen de peindre avec sa bouche, James ne se faisait pas le moindre souci pour ça.

Le chemin jusqu'à la demeure d'Auden demeurait familier et James devait pour une fois reconnaître que la banlieue côtière de Brisbane avait un certain charme – auquel il préférait toutefois l'austérité de sa rue. Sonnant au portail sans même avoir pris la peine de prévenir de sa visite, James retrouva ses habitudes au moment de rejoindre la porte d'entrée, bientôt accueilli par la silhouette quelques peu affaiblie du peintre. « T'as une sale mine. » Il souffla sans détour, son regard passant sur son visage blême. Qu'il ne soit pas bien vaillant après un séjour à l'hôpital n'avait rien d'étonnant, mais c'était bien mal connaître James que de croire qu'il ne se fendrait pas d'une remarque à ce propos. Le tout, armé d'un sourire saupoudré de malice. « Et je suis déçu. Quand j'ai dit que je me ferais une joie de te tirer dessus pour te donner l'inspiration, je disais pas ça pour qu'un autre me vole l'idée. » Les gens n'avaient plus la moindre éthique, de nos jours, et James en viendrait sérieusement à regretter qu'Auden se soit mis on-ne-sait-trop-qui à dos alors qu'il comptait avoir l'exclusivité pour cette partie. A croire qu'il avait encore provoqué la mauvaise personne. « C'est pour parler boulot justement, que je suis là. » Il annonça, bras croisés sur son torse. A défaut de venir précisément pour travailler, chose qui n'était sûrement pas compatible avec l'état d'Auden. James pouvait bien prétendre autant qu'il le voulait que l'état de santé du brun le laissait parfaitement indifférent et pas le moins du monde soucieux, il ne pousserait toutefois pas le vice jusqu'à chercher à l'épuiser consciemment. « Ne crois pas que je vais m'asseoir sur cette collaboration parce qu'un type t'a troué la peau. Il va falloir trouver mieux que ça. » Un engagement est un engagement, et si quelqu'un devait espérer qu'on le lui rappellerait c'était sans doute Auden. James était passé par là après son agression, il en avait vu défiler des regards remplis de compassion qui semblaient toujours se demander ce qu'ils étaient en droit de dire, de faire, pour ne pas l'incommoder plus qu'il ne l'était déjà. Et il avait toujours détesté ce trop plein de bons sentiments, plus encore à ce genre d'occasions où les hommes comme eux voulaient moins que tout être vus comme des victimes.

Alors il lui ferait grâce de ce genre de choses, pariant qu'Auden lui en serait reconnaissant. Ménagé, il l'avait sans doute été assez ces dernières semaines pour espérer qu'on ne prendrait plus de gants avec lui. Et parce qu'il le connaissait bien, trop bien peut être, il devait savoir qu'il pouvait compter sur James pour l'en dispenser, tout du moins pendant les prochaines minutes. « Et j'ai l'intention de te faire bosser d'arrache-pied quand tu seras remis sur pieds alors j'espère que tu suis les recommandations des médecins à la lettre. » Ironique, non, que ce genre de mots sortent de sa bouche quand lui-même n'avait voulu en faire qu'à sa tête après son hospitalisation ? Seulement James ne parvenait pas totalement à nier que ça l'emmerderait sincèrement, oui, qu'Auden ne se remette pas complètement juste parce qu'il aurait fait preuve de tout aussi peu de sérieux que lui. Il avait bien trop de talent pour prendre le risque de le gâcher bêtement et il s'ennuierait sincèrement de ses allusions farfelues et de son mauvais caractère s'il devait lui arriver quelque chose. Pour ça aussi, James ne tolérerait aucun désistement et il lui avait déjà fait faux bon une fois, il n'y en aurait de toute évidence pas de deuxième. « Si tu me laisses entrer, je pourrai te faire un café. » Puisqu'il était bien vain de lui proposer du vin et que James savait comment il le prenait, autant qu'il se rende utile. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour repartir, aussi doué soit-il pour masquer la véritable raison de sa venue : s'assurer qu'Auden allait bien et qu'un salaud avait échoué à débarrasser cette Terre d'un des plus grands peintres qu'elle ait porté. « Comme ça tu m'expliqueras cette histoire de sms. » Tiens, avec tout ça il avait presque failli oublier cette partie.



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Dernière édition par James Weatherton le Mer 6 Avr 2022 - 1:35, édité 2 fois
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23356 POINTS : 500

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (04)cesar #8vivian #5ginny #114james #18


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : flora #4 › ugo #5 › savannah #10 › damon #15 › anastasia #2

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : harley (avatar) › iwantto (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyMer 12 Jan 2022 - 17:28



Si c’est encore Saül qui vient s’assurer que je ne suis pas mort noyé dans une marre de mon propre sang, je jure que je vais le tuer. Mon aîné s’en fait bien trop pour peu de choses et j’ai beau le lui répéter, il ne semble pourtant pas vouloir me croire: ce n’est pas une simple petite balle qui aura ma peau, je peux le lui assurer. Je ne donnerai pas satisfaction à Otto, tout comme je ne laisserai pas paraître face à quiconque à quel point il m’en coûte de faire le moindre geste, le moindre pas, au point où mon incapacité à s’occuper pleinement de ma propre personne m’a conduite à renvoyer Sloan chez sa mère pour une durée indéterminée. Déjà, j’entends la voix de Ginny - avec sa force nouvelle qu’elle n’a apprise que grâce à moi - me dire que notre fils est mieux avec elle et que les choses devraient rester ainsi. Ce sera un problème pour plus tard, parce que pour l’heure encore je suis occupé à m’imaginer toutes les différentes façons d’éconduire Saül alors que je me rapproche bien trop lentement de la porte d’entrée pour lui ouvrir. « T'as une sale mine. » Et si mon aîné aurait effectivement pu tenir de telles remarques, il l’aurait fait avec bien moins de grâce que n’en ressort du visage de l’australien que je dévisage déjà. James ne fait pas partie de la liste des personnes que je me serais attendu à voir mais peut-être que mon silence suite à notre dernière entrevue y est pour beaucoup. Pour ma défense, je n’avais pas prévu trois semaines de séjour à l’hôpital avant de lui proposer cette collaboration et non, ce n’étaient pas des mots dans le vent. Le contexte est simplement différent désormais. “J’aurais aimé te dire de même.” Mais non, malgré son absence totale de sommeil, il s’en sort infiniment bien mieux que moi sur ce coup là, surtout alors qu’un simple sourire suffit déjà à le faire passer pour le plus angélique des créateurs - connerie. « Et je suis déçu. Quand j'ai dit que je me ferais une joie de te tirer dessus pour te donner l'inspiration, je disais pas ça pour qu'un autre me vole l'idée. » - “Me fais pas rire.” J’annonce abruptement dans un sourire, sous-entendant ainsi qu’en me faisant rire il provoque aussi en moi une certaine douleur. Non pas que ce soit pour le déranger, soit dit en passant, mais à sa place j’essayerais de ne pas trop me donner de raisons de vouloir lui en coller une. Ce n’est pas parce que je ressemble à un handicapé en béquilles que j’en suis réellement un, et si jamais un mouvement brusque me vaudrait un retour à l’hôpital alors je serais prêt à prendre le risque simplement parce qu’il l’aurait mérité, j’en suis certain. “Vous avez trop peu d’armes à feu en circulation dans ce pays pour que j’aie confiance en ta capacité à viser.” Il aurait été capable de me tuer, le con, c’est tout ce que je dis. Otto, lui, savait parfaitement ce qu’il faisait tout comme il doit en ce moment même être en train de savourer sa cavale et tout ce qu’il m’a fait endurer à cause de deux simples balles ayant traversé mon corps. Justement, c’est bien la première qui m’oblige encore à me traîner en béquilles que j’insulte à chaque seconde écoulée. « C'est pour parler boulot justement, que je suis là. » Esquisser un sourire ne me fait pas mal, au moins, et c’est tout aussi peu le cas lorsque je remonte finalement mes yeux dans ceux de James sans plus leur laisser le loisir de les quitter. J’imaginais bien que s’il est venu jusqu’ici, ce n'est pas simplement pour qu’il puisse me dire les yeux dans les yeux qu’il a une meilleure mine que moi. Quoi qu’il a sûrement attendu ce moment avec impatience. "Mais t'as pas oublié les capotes quand même, j'espère." Référence pas le moins du monde voilée à notre dernière discussion, je fais de mon mieux pour agir et parler comme si de rien n'était et, surtout, comme si rien n'avait changé. Surtout pas mon état de santé. « Ne crois pas que je vais m'asseoir sur cette collaboration parce qu'un type t'a troué la peau. Il va falloir trouver mieux que ça. » - “Moi qui avais payé un tueur à gage pour que tu me foutes la paix, c’est dommage.” Je suis revenu vers lui de moi-même, je ne serais pas reparti aussitôt, pas alors que j’ai pesé chacun de mes mots échangés avec lui (même les insultes) pour que nous en venions à parler d’une véritable collaboration entre nous, cette fois-ci purement artistique. Ce n’est plus qu’un simple jeu qui me tient en haleine, il s’agit du projet d’une vie et ce dernier ne dépend que de nous et notre capacité à nous entendre ou tout du moins à ne pas nous tuer. Nos avis divergent mais nous voulons la même chose et avec James, au moins, je sais qu’il ne prendra pas la mouche à la moindre insulte, tout comme il en sera de même pour moi. Nous connaissons le caractère de feu de l’autre et c’est justement pour cette raison que je sais que le projet peut fonctionner ; tout comme je sais que nous pouvons arriver à de grandes choses grâce à nos deux talents combinés. Mon hospitalisation n’est qu’un simple retard, je saurai le rattraper par la suite, quitte à oublier autant que lui la notion de sommeil. “T’aurais au moins pu m’envoyer des fleurs, mon chien se serait fait un plaisir de les manger.” Pizza adore les fleurs, allez savoir pourquoi. Il est un peu con, sans doute autant qu’il doit aujourd’hui s’ennuyer de l’absence de Ginny, Noah, et maintenant de Sloan. Et ce n’est pas non plus Léo qui risque de devenir son ami. Oh, parlant de Léo. “J’ai un amant à l’étage mais il n’est pas bâillonné, si jamais t’entends des bruits de pas c’est qu’il sera en train d’essayer d’être discret.” Et le sujet est clos aussi rapidement qu’il est évoqué. Cela ne vaut pas la peine que nous en parlions plus en détails, je préfère encore économiser mon énergie et parler de ce qui importe réellement. Ainsi, j’abandonne son air suffisant pour me retourner, lui faisant ainsi comprendre qu’il est à son tour libre de rentrer dans la maison de toute façon bien trop grande pour moi seul.

« Et j'ai l'intention de te faire bosser d'arrache-pied quand tu seras remis sur pieds alors j'espère que tu suis les recommandations des médecins à la lettre. » C’est drôle cette expression, vous ne trouvez pas ? Remis sur pied quand, justement, c’est mon pied qui me fait défaut. Mon pied et les os qui ont dû être reconstruits, replacés, ressoudés. Mon pied sur lequel un putain d’italien de merde a tiré dessus alors que je pense que ce n’était même pas son plan initial: il voulait simplement s’amuser, Otto, et j’espère qu’un jour c’est au fond d’un canyon en train d’étouffer sous la chaleur écrasante qu’il s’amusera tout autant. Moi, au moins, je trouverais ça amusant. “Tu peux pas essayer de prendre le rôle de papa poule après qu’on ait couché ensemble, même moi je trouve ça dégueu.” Je change de sujet simplement pour ne pas avoir à parler de mon état de santé. Il n’est pas préoccupant mais mon corps a besoin de temps pour se remettre des récents traumatismes, alors que justement je n’ai pas de temps à lui accorder. James veut mon mieux, James est préoccupé, et James a toujours eu un bien meilleur fond que moi - quand bien même j’aurais sûrement réagi de la même façon si les rôles avaient été inversés mais passons, là n’est pas le sujet. Je préfère lâchement faire allusion à notre historique pour qu’il prenne le temps de se le remémorer plutôt qu’il l’occupe à envisager tous les pires scénarios à mon sujet. « Si tu me laisses entrer, je pourrai te faire un café. » Et s’il se montre réellement utile, je vais peut-être finir par l’inviter plus souvent. Ou l’inviter tout court, en réalité, puisqu’il se contente encore une fois de venir chez moi comme s’il était aussi chez lui. “C’est toujours la machine à piston, j’espère que t’as appris à t’en servir depuis. Si c’est raté, t’auras le droit à un coup de béquille.” Autant de mots pour ne pas avoir à lui dire frontalement qu’il est le bienvenue chez moi, qu’il l’a toujours été, et que ce n’est pas même la présence de Léo qui saurait changer quoi que ce soit. Léo qui, d’ailleurs ?

Une bonne fois pour toutes, James rentre enfin dans la maison, privant les voisins de tout spectacle performé par les deux hommes sur le pas de la porte d’entrée. “Il y a encore du vin à la cave.” Puisque le café n’est pas son genre, j’anticipe déjà ce dont il a besoin, faisant ainsi mentir tous ceux qui me prendraient pour le pire hôte de l’univers. Je ne suis certainement pas le meilleur mais sais pourtant faire des efforts lorsque j’estime que la personne le mérite. De toute façon, personne ne boira jamais ces bouteilles et mes parents (ma mère, maintenant) continuent d’en envoyer chaque année comme si j’allais un jour les boire. Et ce n’est pas non plus mes invités qui le feront puisque je n’ai pas d’invités. La seule exception à la règle reste encore James, qui s’est donc invité lui-même - comportement que je sais apprécier à sa juste valeur. « Comme ça tu m'expliqueras cette histoire de sms. » Alors que je le laissais retrouver ses marques dans la cuisine, je fais une pause dans mon périple jusqu’au canapé pour mieux me retourner vers lui et le dévisager un instant. “De quoi est-ce que tu parles ?” Je ne lui ai pas parlé depuis notre dernière entrevue, la première depuis des années, et je doute qu’il fasse référence à des sms échangés avec une tierce personne - puisque là encore, il n’a pas été tenu informé de quoi que ce soit.











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James Weatherton
James Weatherton
le gant de velours
le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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(ua gothique) swann #3


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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyDim 30 Jan 2022 - 21:36




(c) harley
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C'était un demi-mensonge, en réalité. Auden n'avait pas bonne mine parce que personne n'aurait décemment l'air de péter la calamine après avoir atterri droit dans un lit d'hôpital, mais James était tout de même forcé d'avouer que l'italien ne s'en sortait pas si mal. Quelles qu'aient été les motivations de son agresseur, il avait visiblement sous-estimé la capacité de résistance du peintre. Et James ne jouerait pas les étonnés sur ce point, il savait que rien ni personne n'empêcherait jamais Auden de retomber sur ses pattes. Mêmes les cafards n'étaient pas aussi robustes et ça n'était pourtant pas faute d'avoir sûrement donné envie à pas mal de monde de lui régler son compte. C'était simplement une leçon que quiconque était un jour amené à apprendre : on ne se débarrassait pas d'Auden, il finissait toujours par revenir dans votre vie comme un boomerang. James en savait quelque chose, lui aussi, après tout. Non pas qu'il ait dans l'idée de s'en plaindre. “J’aurais aimé te dire de même.” James avait il est vrai l'avantage d'avoir passé des jours un peu plus reposants que lui, si tant est qu'il sache seulement ce que se reposer voulait dire. Et s'il y a tout juste quelques mois c'était lui qui sortait de l'hôpital et était sommé de rester chez lui le temps de se remettre de son agression – un bien grand mot, même encore aujourd'hui, du point de vue totalement baisé du styliste – aujourd'hui il est certain qu'il n'échangerait pas sa place avec l'italien. Il aimait encore moins recevoir l'empathie des autres que témoigner la sienne mais ce n'était de toute façon pas un problème qui risquait de se poser avec Auden. L'empathie, tous les deux, ils n'avaient jamais vraiment su la manier. “Me fais pas rire.” Ce n'était heureusement pas son intention en lui rendant visite aujourd'hui, même James étant suffisamment lucide pour savoir que la situation ne prêtait pas vraiment à plaisanter. Oh, il ne laisserait pas pour autant tomber le sarcasme et les traits d'humour d'un goût douteux, qu'Auden se rassure. “Vous avez trop peu d’armes à feu en circulation dans ce pays pour que j’aie confiance en ta capacité à viser.” Il n'avait pas tort sur ce point, l'italien, James n'avait jamais manié un pistolet de sa vie et il y avait autant de chances qu'il le rende infirme en voulant le tuer qu'il le tue en voulant simplement lui faire peur. Non pas que ça risque réellement d'arriver, dans un cas comme dans l'autre. « Je le reconnais, je vise bien mieux avec un coupe-papier. Ça a aussi l'avantage d'être un peu moins bruyant. » Et il lui passerait le couplet selon laquel il avait failli éborgner l'une de ses anciennes assistantes, un jour. La malheureuse n'avait pas mis son portable sur vibreur et le petit-ami de cette dernière avait eu la bonne idée de la bombarder de messages au moment où James entrait dans une de ses phases d'intense concentration, crayon à la main. Autant dire qu'il en avait été légèrement agacé et que la jeune femme, elle, ne s'était pas faite prier pour trouver un autre boulot.

Le boulot, voilà ce qui justement amenait James aujourd'hui. Bien sûr, c'était aussi le parfait prétexte pour se présenter à l'improviste chez l'italien et prendre de ses nouvelles sans avoir l'air de véritablement s'inquiéter pour lui. Il aurait pu l'appeler, le prévenir de sa visite ou se contenter de prendre de ses nouvelles par téléphone. Il aurait pu faire tout ça, mais à l'instar de l'italien l'autre jour cette visite surprise lui avait paru une bien meilleure idée. Peut être parce qu'il aimait l'idée de lui rappeler en retour qu'il n'avait jamais oublié son adresse et n'était pas le moins du monde dérangé à l'idée d'initier un petit bond dans le passé. Les lieux restaient il est vrai synonyme de bons souvenirs, et c'était suffisamment rare à l'époque de leur rencontre pour qu'il ait continué de les chérir un peu malgré lui. "Mais t'as pas oublié les capotes quand même, j'espère." Une chose est sûre, même physiquement diminué Auden ne manquerait jamais de culot. Et c'est dans un rictus amusé que les lèvres du blond s'étirèrent tandis qu'il reposa son regard dans le sien. « Fais pas le con, t'es pas en état. » De faire le con et de faire bon usage d'une boite de capotes, sans l'ombre d'un doute. Oh, James savait que dans d'autres circonstances le Auden qu'il connaissait s'évertuerait à lui donner tort, seulement aujourd'hui ça aurait définitivement tout d'une très mauvaise idée. « Ton fils est pas là, j'imagine ? » Son fils, dont James avait appris l'existence quelques semaines plus tôt après la visite de l'italien. Son fils qu'il aurait sûrement rencontré si les circonstances n'avaient pas été celles-ci. Dans l'état qui était celui du peintre, il était probable qu'il ait fait garder l'enfant par quelqu'un d'autre pour pouvoir se focaliser sur sa santé. James ne prétendrait pas qu'il n'en serait pas en partie soulagé, quand bien même il faisait un maigre effort pour que l'expression de son visage ne le trahisse pas complètement. “Moi qui avais payé un tueur à gage pour que tu me foutes la paix, c’est dommage.” Ses lèvres se fendirent cette fois d'un sourire mutin. « Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai pas payé celui à cause de qui tu te retrouves dans cet état ? » C'aurait toutefois été vraisemblable si James n'était pas le genre à préférer régler ses problèmes par lui-même, quitte à se salir un peu les mains. Et dans ce cas bien précis, il n'aurait eu strictement aucun intérêt à vouloir éliminer Auden avant même qu'ils ne se soient réellement penchés sur leur collaboration. Il y tenait et aspirait réellement à en faire un succès, raison pour laquelle il aurait été doublement dépité si le peintre avait du ne pas s'en sortir. En plus d'un artiste de talent, il s'avérait aussi être quelqu'un que James ne pourrait jamais prétendre déprécier, loin de là. “T’aurais au moins pu m’envoyer des fleurs, mon chien se serait fait un plaisir de les manger.” Était-ce une façon pour Auden de lui reprocher d'avoir attendu qu'il soit sorti de l'hôpital pour daigner venir prendre de ses nouvelles ? Si tel était le cas, l'idée ne pourrait que le faire sourire. James avait pris sur lui pou ne pas le contacter plus tôt, précisément parce qu'il ne tenait pas à lui rendre visite dans cet endroit anxiogène où il évitait de remettre les pieds depuis sa dernière admission. Les choses étaient bien plus simples ainsi, et la demeure du peintre bien plus accueillante. « J'ai failli. Puis je me suis dit qu'Auden Williams devait bien avoir quelques admirateurs pour se charger de cette partie. » Qu'ils s'intéressent à son art ou à l'envie de le mettre dans leur lit – ne lui avait-il pas laissé entendre à demi-mot que son mariage n'en avait plus que le nom ? – James était convaincu qu'il créait toujours autant d'émules qu'à l'époque. Il était lui-même passé par ses draps suffisamment de fois pour savoir qu'une fois entre les bras du peintre, on ne s'en extirpait pas facilement. “J’ai un amant à l’étage mais il n’est pas bâillonné, si jamais t’entends des bruits de pas c’est qu’il sera en train d’essayer d’être discret.” Le rire qui s'échappa d'entre les lèvres du blond, lui, n'eut pas vraiment vocation à rester discret. « Qu'est-ce que je disais. » Et s'il aurait pu suspecter qu'il s'invente à son tour un amant imaginaire, il n'en était en fait rien. James ne serait pas si surpris qu'il se trouve de la compagnie même dans son état et pour un peu, il serait presque vexé qu'Auden lui ait lancé ce genre d'invitation pour finalement se trouver quelqu'un de bien plus disposé à réchauffer ses draps. Contrariant, vous avez dit ? « Il joue aussi les infirmiers personnels, à ses heures perdues ? » C'est tout ce qu'il chercherait à savoir au sujet de cet amant, quand bien même les questions étaient nombreuses à se bousculer dans son esprit. Auden était libre de faire des folies de son corps, après tout, peu importe que ça n'ait sûrement rien de très recommandé.

Tu peux pas essayer de prendre le rôle de papa poule après qu’on ait couché ensemble, même moi je trouve ça dégueu.” Il est vrai que ce rôle lui seyait bien moins que celui d'amant, justement, mais quand bien même il aurait eu dans l'idée de faire de cette rencontre un peu plus qu'une visite amicale, la place aurait déjà été prise. Alors c'est à la sienne, de place, qu'il tâcherait de rester. « Justement. Je suis bien placé pour savoir que c'aurait été du gâchis si tu t'en étais pas sorti en un seul morceau. » James agrémenta ses paroles d'un fin sourire entendu, prenant tout juste la peine de voiler son sous-entendu. Il l'avait vu assez de fois avec moins d'épaisseurs sur le dos pour pouvoir l'affirmer sans même rougir, alors qu'il pourrait presque encore dessiner les lignes de son corps à main levée, juste du bout de ses doigts. Mais il ferait encore mieux que ça en se rendant utile et en s'assurant qu'Auden ait droit à sa dose de caféine, sans doute d'autant plus nécessaire dans son état. Ce n'était pas de la charité, encore moins une étrange manière de lui montrer qu'il se souciait de lui. Ça, James ne saurait pas l'exprimer même avec tous les renforts du monde. “C’est toujours la machine à piston, j’espère que t’as appris à t’en servir depuis. Si c’est raté, t’auras le droit à un coup de béquille.« Tu sembles oublier qui de nous deux est en position de force. » Il précisa en lui jetant un regard en coin, attendant d'être invité à entrer pour suivre Auden à l'intérieur de sa demeure. Ses yeux ne perdirent pas une seconde pour détailler les alentours, renouer avec chaque détail même le plus insignifiant. “Il y a encore du vin à la cave.” Un détail qui, Auden le savait, ne tomberait évidemment pas dans l'oreille d'un sourd en présence de James, amoureux invétéré de grands crus. « Si j'y mets les pieds on sait tous les deux que j'en ressortirai qu'avec la moitié de tes bouteilles sous le bras. » Son ton dénotait un certain sérieux, ce qui là encore n'étonnerait pas vraiment Auden. Son plus grand regret restait probablement de ne pas avoir l'occasion de trinquer avec le peintre, mais qui sait peut être que son amant pourrait lui tenir compagnie. Avec un peu de chance, il aurait même quelques anecdotes intéressantes à lui faire partager. “De quoi est-ce que tu parles ?” Affairé dans la cuisine pendant qu'Auden avait pris place au salon, James laissa volontairement s'installer un court silence, rien que pour voir s'il oserait assumer l'indélicatesse certaine avec laquelle il s'était adressé à lui dans ses messages. Mais rien. « Du soir où tu m'as spécifié que tu voulais qu'on arrête de se voir parce que finalement tu me trouvais pas si talentueux. » Des paroles qu'il rapportait sans la moindre émotion dans la voix, ses mains s'occupant à lui préparer un café avec une certaine dextérité. Pour un peu, il serait presque tenté de lui servir le pire café de sa vie. Mais il tenait aussi et surtout à obtenir des explications. « Je sais, ça m'a pas empêché de me pointer. Je me suis dit que t'étais forcément dans un état second pour dire des conneries pareilles. » Et tandis qu'il revint au salon avec une tasse brûlante entre les mains, c'est délicatement qu'il tendit celle-ci à l'italien et sans perdre son sourire de façade qu'il ajouta. « T'as menacé de me péter la gueule, aussi. » Oh, cette partie-là était probablement sa préférée. La prose d'Auden avait toujours été incomparable à toutes les autres, mais cette fois il s'était surpassé.



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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23356 POINTS : 500

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (04)cesar #8vivian #5ginny #114james #18


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : flora #4 › ugo #5 › savannah #10 › damon #15 › anastasia #2

(willton #3) paint me a wish on a velvet sky. Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : harley (avatar) › iwantto (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyLun 31 Jan 2022 - 19:30



Il est l’une des rares personnes sur cette Terre avec qui je suis capable de parler avec sérieux, les yeux dans les yeux. Pourtant, le contexte ne s’y prête pas, autant que sa visite impromptue n’a pas su me préparer psychologiquement à une telle idée. Alors je fais comme à mon habitude, je tourne tout en ridicule et m’amuse de ce qui m’arrange, simplement pour garder l’impression de gérer la situation. Tout est dans le paraître, et je préfère observer l’australien avec un sourire aux lèvres plutôt que des yeux tentant de ne pas me défigurer de bas en haut pour s’assurer que je suis toujours en un seul morceau. « Fais pas le con, t'es pas en état. » A mon tour de sourire et de dodeliner de la tête, agissant comme si de rien n’était, comme si tenir ce genre de discussion à l’heure actuelle avait quoi que ce soit de raisonnable. “Je pourrais t’étonner.” Non, je ne le pourrais pas, et James le sait bien mieux que moi encore. Il a une retenue que je n’ai jamais su apprendre, raison pour laquelle je m’en tiens à lui dès lors qu’il s’agit d’apprendre à dire stop et à se montrer raisonnable. Ce n’est sûrement que partie remise. « Ton fils est pas là, j'imagine ? » Je roule les yeux au ciel, faussement agacé du changement de sujet. Cela me permet au moins de lui cacher ce que je pense réellement du sujet ; encore une fois, le contexte ne se prête pas à une telle discussion. “A Sydney avec Ginny, pour le moment.” J’insiste sur la durée éphémère de la chose: que James ne soit pas trop rapidement soulagé de ne pas voir un mini-moi déambuler dans les environs, cela ne saurait durer. Je reprendrai la garde de mon fils dès que je serai en capacité de le faire, ce qui me veut être une raison largement suffisante pour me pousser à aller de l’avant et faire leurs putains d’exercice de rééducation que je déteste tant. Je balaye le sujet d’un regard vide, lui faisant comprendre sans aucun mot que je ne tiens pas à en parler. Puisqu’il aime sûrement tout aussi peu les enfants que depuis que je le connais, il n’y verra sans doute aucun inconvénient.

Une blague, une autre. J’en perds le compte et le styliste gagne du terrain dans la maison alors que je lui cède la porte ouverte, invitation muette à ce qu’il rentre à son tour. Nul besoin de lui présenter les lieux, il les connaît déjà par cœur. « Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai pas payé celui à cause de qui tu te retrouves dans cet état ? » Le sourire que j’esquisse n’est pas aussi mélancolique que beaucoup pourraient le penser. Je rêve de tuer Otto de mes propres mains mais il échappe encore à tous mes reproches, même après avoir transpercé mon corps de deux balles. Allez savoir pourquoi. “Tu m’aimes trop pour ça.” J’avance sans aucune gêne, sans aucun doute non plus. Les paroles volent, la voix est fluette et insouciante. Je ne lui ferai pas l’affront de le regarder droit dans les yeux pour déchiffrer ce qu’il en pense, mais sachez que ce n’est pas la moindre pudeur qui m’en empêche. Il ne pensait pas que j’oserais une telle réponse, je ne pensais pas prendre la tangente non plus, mais accordez nous quelques secondes et nous passerons déjà au prochain sujet, comme si rien ne s’était passé, une fois de plus. Alors oui, parlons de fleurs, il vaut peut-être mieux. « J'ai failli. Puis je me suis dit qu'Auden Williams devait bien avoir quelques admirateurs pour se charger de cette partie. » Il m’offre la parfaite transition pour parler de Léo, lui qui me regarde encore de ses yeux émerveillés alors que je passe mon temps à peindre couché et à me balader d’un bout à l’autre de la maison en béquilles. C’est à n’y rien comprendre, l’obsession de ce gamin, et il représente à lui seul tout un groupe d’admirateurs sans le moindre problème - s’il ne pas m’a pas offert de fleurs (Dieu soit loué), c’est simplement parce que personne n’a implanté l’idée dans son esprit obsessionnel. Je compte tout particulièrement sur le fait qu’il ne parle pas à James pour que cela n’arrive jamais, raison pour laquelle je préviens de la présence du garçon dans la maison à ma façon, sachant très bien quel argument mettre en avant pour ne pas attiser la curiosité de mon collaborateur: Léo est celui qui a pris sa place, à un certain niveau au moins, et personne n’aime être remplacé. « Qu'est-ce que je disais. » Il rigole, je reste sur la retenue. Qu’est ce que je disais est aussi ce que je pourrais ajouter à mon tour, caractère éternellement vantard oblige. Cette fois-ci au moins, je saurai m’en passer. « Il joue aussi les infirmiers personnels, à ses heures perdues ? » A avoir gardé mon regard loin du sien pendant bien longtemps, je n’y tiens cette fois-ci pas davantage, sincèrement amusé par sa réplique. Mon sourire est animé bien plus par l’amusement que ses paroles me procurent plutôt que la douleur que la station debout me procure et que je peine encore à cacher totalement. “Ne te la joue pas jaloux.” J’avance donc sur le ton du conseil, tant parce que la jalousie lui va mal au teint que parce qu’il vaut bien mieux que ça ; que parce qu’il est supposé être venu me rendre visite pour parler travail et non pour prendre de mes nouvelles. Il devrait faire attention à ne pas trop s’éloigner de sa ligne de conduite, c’est tout ce que je dis, parce que de mon côté je n’ai absolument plus rien à perdre et tout à gagner. Et si des capotes n’auraient effectivement pas leur intérêt en cet instant, il est aussi à noter que deux artistes de notre trempe ne sauraient manquer d’imagination, peu importe le contexte. « Justement. Je suis bien placé pour savoir que c'aurait été du gâchis si tu t'en étais pas sorti en un seul morceau. » - “Tu es une personne sensée, je l’ai toujours su.” Et cette fois-ci, je réponds par autre chose, refermant la moindre porte qu’il aurait pu tenter d’ouvrir par inadvertance.

Par quelques mots, je lui remémore le fonctionnement de la machine à café tout en sachant qu’il n’aura rien oublié. Tout ce que je fais, c’est lui assurer que rien n’a changé depuis son dernier départ, pas même mes quelques menaces inhérentes. « Tu sembles oublier qui de nous deux est en position de force. » Je lui concède la victoire, pour cette fois et cette fois seulement. Les choses sont bien trop évidentes pour que je prenne la peine de me battre. Alors oui, même moi j’en viens à rendre temporairement les armes face au regard en coin du styliste qui finit par pénétrer dans la demeure après moultes discussions déjà fort passionnantes. « Si j'y mets les pieds on sait tous les deux que j'en ressortirai qu'avec la moitié de tes bouteilles sous le bras. » - “Commence avec une, ça me semble être un bon début. Je boirai avec toi.” Je réponds avec plus de sérieux que jamais à sa blague, accusant un ton léger pour ne pas en faire toute une histoire quant au fait que je ne bois généralement pas et que les quelques verres que nous avons partagé sont peu nombreux et étalés sur plusieurs années. Désormais, il n’y a plus aucune raison m’empêchant de boire, pas même les médecins me l’ayant formellement déconseillé. Qu’ils aillent se faire foutre, eux, je sais ce que je fais.

Assis dans le canapé, petit prince attendant que tout lui soit servi, j’observe longuement la silhouette de James au moment où il impose entre nous un long silence suite à ma question sincère: de quoi est-ce qu’il parle, l’imbécile ? M’impatientant rapidement, il a simplement de la chance que je ne l’aie pas relancé plus rapidement. « Du soir où tu m'as spécifié que tu voulais qu'on arrête de se voir parce que finalement tu me trouvais pas si talentueux. » Dos à moi, je l’observe s’afférer autour du café alors que mes yeux, eux, se froncent d’une parfaite incompréhension. Je pourrais très bien répéter ma question tant elle serait une fois de plus adaptée au contexte. J’ai perdu connaissance une fois, mais je sais encore très bien quel genre de message j’envoie à qui. Et de cette teneur, James n’en a jamais reçu aucun de ma part. « Je sais, ça m'a pas empêché de me pointer. Je me suis dit que t'étais forcément dans un état second pour dire des conneries pareilles. » Je ne sais pas ce qui garde le plus mon attention, entre le besoin qu’a ressenti James de s’assurer que ce n’étaient que des conneries ou le fait de comprendre toute la situation en elle-même. Le café n’est plus ma priorité, aussi brûlant soit-il. C’est le visage de l’australien derrière la mince fumée que j’observe, ne lâchant plus ses yeux clairs un seul instant, comme si j’allais pouvoir y trouver la clé de toute cette énigme. J’attrape pourtant la tasse du bout des doigts. « T'as menacé de me péter la gueule, aussi. » Et, enfin, je viens à comprendre la finalité de ces échanges. J’esquisse un rire douloureux mais nécessaire. Il est vrai que j’ai un certain côté impulsif mais James n’en a, étonnamment, jamais fait les frais d’aucune sorte, et cela n’est pas voué à changer. En somme, je sais que même dans un état second, je n’aurais jamais tenu de tels propos. “Je t’ai jamais envoyé ça, mais j’en connais un que ça a dû bien amuser de parler avec toi.” Peut-être devrais-je en vouloir à Léo. Peut-être que cela viendra, aussi, qui sait. Pour le moment, seul l’amusement a le dessus sur tout le reste. “Il s’appelle Léo et est sûrement persuadé qu’on va finir nos vieux jours ensemble parce que c’est l’amour.” Je lui explique donc, avec toute l’ironie dont je sois capable, cette vision du futur que je ne partage pas avec le gamin. Je le jetterai comme je l’ai déjà fait, à la seconde où sa présence ne m’amusera plus. Ce n’est pas faute de déjà lui avoir répété une infinité de fois, pourtant. “Vous avez parlé de quoi d’autre ? Parce que cet échange m’a l’air passionnant.” Et la curiosité n’a rien de feinte, pour être honnête. Je me demande bien comment le brun a joué mon rôle, tout comme je me demande quelle a été la véritable réaction de James, lui qui a eu tout le temps de préparer sa poker face pour aujourd’hui. “T’es venu pour t’assurer que c’étaient des conneries, au fond.” A ça, je ne prends pas la peine de donner l’intonation d’une interrogation: ce n’en est absolument pas une. Je le connais autant que l’inverse est véridique, et c’est sûrement la parfaite représentation du serpent qui se mord la queue.











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James Weatherton
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le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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POSTS : 6283 POINTS : 960

TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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RPs EN COURS : (07) august #2flora #3millie #3lashana #1lena #1halston #3auden #18

(ua gothique) swann #3


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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptySam 5 Fév 2022 - 22:18




(c) harley
paint me a wish on a velvet sky.

Il pourrait lui dire que sa visite ne tenait pas seulement à l'envie de vérifier qu'il était bel et bien en un seul morceau, mais aussi à celle de prendre de ses nouvelles et s'assurer qu'il tenait le coup. Il pourrait lui dire qu'il s'était inquiété pour lui, sincèrement, comme quelqu'un aux yeux de qui l'italien n'avait jamais cessé d'avoir de l'importance, malgré tout. Il pourrait assumer la vraie raison de sa venue plutôt que de tout ramener au boulot, et laisser pour un instant tomber son masque de sarcasme. Il pourrait faire tout ça, mais James ne serait définitivement pas James s'il était seulement capable de montrer ses émotions avec facilité. Il paraissait bien plus facile de tourner ça en dérision et d'ignorer que l'une des rares personnes qu'il ait toujours porté en haute estime avait failli y passer, et débarrasser cette Terre d'un de ses artistes les plus talentueux mais aussi de quelqu'un qu'il aurait détesté ne jamais revoir. La faute à Auden et ces quelques années de silence, brisé il y a seulement quelques semaines. S'il avait choisi ce moment bien précis pour passer l'arme à gauche, James ne le lui aurait jamais pardonné. “Je pourrais t’étonner.” Oh, c'était une chose dont James n'aurait pas un seul instant douté dans d'autres circonstances. Mais dans son état et avec ses béquilles, même quelqu'un d'aussi robuste que l'était l'italien ferait sûrement mieux de ne pas tenter le diable. « En t’effondrant à mes pieds parce que t'auras voulu faire le malin ? J'en doute pas. » Les lèvres de James s'étirèrent dans un sourire narquois, amusé tant qu'Auden ne prenait pas de risques inconsidérés et parce qu'il avait toujours eu tendance à accélérer dès que le feu passait à l'orange. Son coté impétueux faisait aussi son charme, James avait après tout passé assez de temps dans cet endroit et à ses cotés pour le savoir, mais son sex appeal pourrait cette fois en prendre un coup s'il repoussait un peu trop loin ses limites. “A Sydney avec Ginny, pour le moment.” James mentirait s'il prétendrait ne pas s'attendre à cette réponse, compte tenu du fait qu'un père physiquement diminué n'était sûrement pas l'idéal pour s'occuper d'un enfant en bas-âge – comprendre : lui courir après et ramasser son vomis, tel que James en avait toujours eu une image très idéalisée (non.) « T'as plus d'excuse pour pas te concentrer sur ta guérison. » Parce qu'il le lui avait dit, quand bien même il ne s'était pas étendu sur les vraies raisons de sa présence aujourd'hui, il valait mieux qu'Auden soit remis sur pieds lorsqu'ils débuteraient officiellement leur collaboration. James le connaissait assez pour savoir que rien ni personne n'empêcherait l'italien d'être opérationnel le jour où ils retrousseraient leurs manches, mais le créateur comptait bien retrouver la fougue et la passion qui avaient toujours animé Auden. Et pour ça, il lui faudrait se ménager encore un peu. Aussi pénible que ce soit sans doute – et James était après tout lui aussi passé par là – ils savaient tous les deux que les résultats n'en seraient que meilleurs à l'arrivée. Sur son état physique, tout d'abord, mais aussi sur les prouesses artistiques dont ils seraient ensuite capables ensemble.

Poursuivre la discussion à l'intérieur s'avérait bien plus agréable que de bavarder sur le pas de la porte, surtout alors que James avait tout le loisir de retrouver ses repères dans cette demeure qu'il avait déjà observé sous toutes ses coutures. L'heure n'était quant à elle définitivement pas à la dramatisation – personne ayant réchappé à une agression ne voudrait après tout qu'on en rajoute une couche, pas même un italien bien connu pour aimer parler de lui. “Tu m’aimes trop pour ça.” Le sourire arboré par James n'était cette fois plus seulement teinté de malice. Parce qu'il pourrait s'évertuer à lui faire croire qu'il se fichait bien de ce qui pourrait lui arriver mais qu'ils avaient passé suffisamment de temps à se livrer à demi-mot et s'apprivoiser pour qu'Auden ait toutes les raisons du monde d'en douter. Et c'est vrai, la rancœur d'abord éprouvée par James lorsque l'italien était réapparu dans sa vie avait rapidement laissé place à une nostalgie dont il n'avait même pas honte, à vrai dire. Parce qu'aussi lâche savait-il être parfois, Auden avait aussi fait beaucoup pour lui à l'époque et sans même l'imaginer. Un jour, il lui parlerait plus en détails d'Alessandro. Un jour, il lui dirait combien sa présence avait aidé, combien il lui avait donné une raison de s'accrocher. « C'est pour ça qu'on a inventé les crimes passionnels. » Souvent imputés à des personnages impulsifs et capables des pires folies lorsqu'ils se sentaient trahis ou mal-aimés, ce qui d'une certaine manière pourrait s’apparenter à James lorsqu'il n'obtenait pas ce qu'il désirait. Mais rien que parce qu'il détesterait devoir porter ces combinaisons d'un orange immonde qu'on vous refilait en prison, il y avait fort à parier pour qu'il s'évertue à rester du bon coté de la loi. Ou qu'il fasse un jour appel à de la main d’œuvre pour se débarrasser d'un ennemi – Auden, lui, était bien des choses mais sûrement pas quelqu'un que le créateur qualifierait de la sorte. Quand bien même il rêverait de le traiter d'idiot rien que parce qu'il était désespérément prévisible et n'avait rien trouvé de plus intelligent à faire que d'inviter un amant sous son toit pendant sa convalescence. Rien à voir avec sa présence ici, bien évidemment. D'abord parce que James s'était invité lui-même et ensuite parce que la dernière nuit qu'Auden et lui avaient passé ensemble remontait maintenant à plusieurs années. Et de toute évidence, le lit du peintre n'était pas resté froid  bien longtemps. “Ne te la joue pas jaloux.« Je l'ai jamais été, je vois pas pourquoi je commencerais aujourd'hui. » Ce n'était qu'une demi-vérité, mais James savait qu'Auden n'aurait aucun intérêt à creuser beaucoup plus loin. Il ne lui donnerait pas raison, pas cette fois, parce qu'il lui avait déjà donné bien trop de pouvoir le jour où il avait accepté l'idée que l'italien ait pris une certaine importance dans sa vie. S'il n'avait pas perdu le droit de compter parmi les personnes qu'il estimait sincèrement en le rayant pourtant de la sienne, il ne lui ferait pour autant jamais avouer qu'il avait toujours un peu trop apprécié l'idée d'être le seul à lui plaire, à l'époque déjà. Partager n'était pas un concept qui lui soit déjà apparu familier, et c'était d'autant plus vrai avec l'affection d'autrui. Mais parce qu'Auden prétendrait de toute façon qu'il n'avait jamais été question de ça et que James se raccrocherait férocement à l'idée d’apparaître aussi distant que d'habitude, c'était une vérité qui resterait implicite. “Tu es une personne sensée, je l’ai toujours su.” Ce à quoi James se contenta de secouer la tête, convaincu que c'était effectivement un trait de son caractère qui ne saurait être ignoré.

La machine à café avait quant à elle tout aussi peu de secrets pour lui que le reste de cet endroit, et James ne prétendrait pas ne pas éprouver une certaine satisfaction à l'idée que le confort du peintre dépende aujourd'hui en partie de lui. Non pas qu'il tienne pourtant à y mettre de la mauvaise volonté – Auden en chiait sans doute bien assez comme ça et sa visite était avant tout amicale, ou tout du moins elle partait d'une bonne intention. “Commence avec une, ça me semble être un bon début. Je boirai avec toi.” Cette fois, c'est une légère surprise qui s'invita sur les traits du créateur, à tel point qu'il crut probablement avoir halluciné cette réponse l'espace d'un instant. « Merde, tu dois vraiment souffrir le martyr pour réclamer de l'alcool. » Il fallait connaître Auden et sa tendance à éviter religieusement tout ce qui avait trait à l'alcool pour comprendre que James ne s'y soit pas attendu. « Il fallait le dire plus tôt si c'était la seule condition pour que tu trinques avec autre chose que du café. » La dernière fois qu'ils avaient tous les deux trinqué avec du vin remontait à si loin qu'il ne saurait plus exactement la situer. James devrait peut être s'inquiéter de le voir tromper ainsi sa routine et changer de ses habitudes, mais connaissant Auden c'était aussi sûrement un moyen de rébellion comme un autre. Et après ce qu'il venait d'endurer, ce n'est pas James qui irait le lui reprocher un seul instant.

Finalement, Auden et lui en arrivèrent à la meilleure partie de cet échange. Cette histoire de sms ne l'avait pas spécialement amusé, sur le coup, mais avec du recul James reconnaissait volontiers au peintre une capacité inégalée pour le surprendre de bout en bout. D'autant plus qu'il parut sincèrement surpris lorsque James revint vers lui avec sa tasse de café, les yeux du blond ne pouvant s'empêcher de noter une certaine confusion dans ceux de l'italien. “Je t’ai jamais envoyé ça, mais j’en connais un que ça a dû bien amuser de parler avec toi.” Et subitement, c'était comme si tout faisait sens. James n'aurait pas pu se douter que l'amant d'Auden pouvait être à l'origine de ses messages, mais il était forcé de reconnaître que ça expliquait beaucoup de choses. A commencer par les messages en eux-mêmes, bien sûr, et le ton désobligeant avec lequel l'italien s'était adressé à lui. Plus désobligeant encore qu'à son habitude, en tout cas. « Il est rien qu'un peu possessif, je me trompe ? » Pour avoir été jusqu'à subtiliser son téléphone et rédiger ces messages dans son dos. Ou sacrément idiot. Ou follement amoureux d'Auden. Peut être les deux, allez savoir. James ne lui ferait en tout cas pas l'affront de douter de sa franchise, n'ayant après tout jamais eu aucune raison de mettre celle-ci en doute. Auden avait bien des défauts mais sûrement pas celui de se payer sa tête, raison pour laquelle James savait qu'il pouvait le croire sur parole. Les prochaines paroles du peintre, elles, le confortèrent justement dans son intuition. “Il s’appelle Léo et est sûrement persuadé qu’on va finir nos vieux jours ensemble parce que c’est l’amour.” James ne put réprimer le rictus moqueur qui étira le coin de ses lèvres. Pour un peu, il trouverait presque attendrissant que ce type n'ait rien trouvé de plus malin pour défendre son territoire que de l'insulter par message. Mais pour un peu seulement. « Ça, si tu veux mon avis ça sent les emmerdes. » Mais Auden n'avait sans doute pas besoin de lui pour le savoir, c'était lui qui après tout s'était marié et semblait maintenant traverser une passe difficile. Ginny n'était pas dans les parages mais cet amant, lui, rêvait probablement de prendre la relève. Et s'il ne pouvait s'empêcher de penser qu'Auden cherchait précisément lesdites emmerdes en ayant invité ce type chez lui, ce n'était pas son rôle de le lui faire remarquer et encore moins ses affaires. “Vous avez parlé de quoi d’autre ? Parce que cet échange m’a l’air passionnant.” Il l'avait été à plus d'un égard, c'est certain. James s'en était trouvé diverti, en tout cas, quand bien même il avait aussi passé ses nerfs sur ses carnets de croquis après coup, légèrement blessé dans son orgueil il faut croire. « Oh, juste du fait qu'il y avait plein d'autres types plus jeunes et séduisants que moi pour te faire fantasmer à Weatherton. » Ce qui relevait d'une certaine imagination de la part de l'auteur de ces messages, surtout quand on savait que James embauchait essentiellement des femmes. Étrangement, James serait presque curieux d'entendre l'avis du peintre à ce sujet bien précis. Son amant avait-il simplement beaucoup d'imagination ou s'était-il contenté de répéter ce qu'il lui avait confié dans un moment d'inattention ? « Et que tu t'étais fait une joie de supprimer toutes les photos que je t'avais envoyé. » Et il n'eut besoin que d'un regard pour lui faire comprendre de quelles photos il voulait parler. Le genre que James lui avait envoyé à plusieurs reprises pour entretenir son désir et stimuler son imagination quand ils ne passaient pas leurs soirées ensemble, à l'époque. Ce n'était pas nécessairement une chose dont le blond était particulièrement fier, sachant combien sa réputation se retrouverait ébranlée si ce genre de clichés refaisaient surface. Mais il n'avait plus grand chose à perdre, à ce moment-là, alors ça ne lui était pas apparu si stupide au bout du compte. « T'as intérêt à l'avoir fait parce que je tiens pas à imaginer ton amant les mater dans ton dos. » Était-ce seulement la vérité ? En partie. Une part de lui détesterait savoir qu'un autre qu'Auden avait posé les yeux sur ces photos qui lui étaient au départ exclusivement destinées. Mais une autre part, elle, serait tout aussi vexée qu'il s'en soit purement débarrassé. A peine contrariant, n'est-ce pas ?

T’es venu pour t’assurer que c’étaient des conneries, au fond.” James haussa les épaules, l'air de ne pas vraiment le savoir lui-même. Il voulait des réponses sans doute, en sonnant à sa porte tout à l'heure. Parce qu'il ne pouvait pas concevoir qu'Auden joue aussi facilement la carte de l'indifférence avec lui, quelques semaines seulement après être revenu de lui-même sur le pas de sa porte. Parce qu'il ne pouvait pas concevoir qu'il le fasse par sms, surtout. « Je suis venu pour m'assurer que t'avais pas laissé ton sens de la répartie à l'hôpital. » Il commença par confesser, reposant un regard malicieux dans le sien. « Et peut être aussi parce que cette histoire de sms m'emmerdait un peu. Mais ça c'est parce que je me suis juré de te régler ton compte si t'osais me rayer de ta vie une deuxième fois. » Le sourire au coin de ses lèvres lui indiquerait qu'il n'était qu'à peine sérieux mais qu'il aurait tout de même tendance à fortement le lui déconseiller. Juste au cas où il lui prendrait l'envie de le pourchasser dans tout Brisbane avec une dague bien aiguisée. « En tant que collaborateur, je me devais de m'assurer que t'avais encore toute ta tête. Heureux de constater que c'est effectivement le cas. » Pour ne pas dire qu'il espérait qu'Auden aurait une bonne explication pour justifier son attitude et qu'il ne se contenterait pas de blâmer les calmants qu'il ingérait contre la douleur. De toute évidence, tout ça s'était joué dans son dos et sans qu'il ne se doute de rien. Il avait peut être trouvé plus vicieux que lui, finalement. « Tu lui as parlé de moi, si je comprends bien. » A moins que cet amant ait glané toutes ces informations de son propre chef, mais il faudrait qu'il soit extrêmement malin. De plus, que ça arrive si peu de temps après qu'ils aient repris contact et convenu d'une collaboration n'était peut être pas un hasard. « Je devrais être flatté qu'il se soit senti menacé, je suppose. » C'était le cas, ego démesuré oblige, et son petit air satisfait ne cherchait même pas à le nier.



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Dernière édition par James Weatherton le Jeu 3 Mar 2022 - 22:51, édité 1 fois
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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TW IN RP : violences physiques et verbales
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : flora #4 › ugo #5 › savannah #10 › damon #15 › anastasia #2

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : harley (avatar) › iwantto (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyMer 9 Fév 2022 - 1:59



« En t’effondrant à mes pieds parce que t'auras voulu faire le malin ? J'en doute pas. » James est fier de sa répartie, il sourit avec entrain alors que je ne sais faire que tout le contraire, sans doute parce que même avec toute la mauvaise volonté du monde je ne peux pas nier les faits. Si on ne m’avait pas tiré dessus, j’aurais pris grand soin de lui donner tort en lui faisant l’amour ici et maintenant - mais James sait finalement autant que moi que cela n’arrivera pas, la seule chose dont je puisse être capable se résumant certainement à un baiser d’adolescent. Ennuyeux et ennuyant. Quitte à ce qu’il aborde les sujets qui fâchent une bonne fois pour toutes, je parle avec lui de mon fils une et une seule fois. « T'as plus d'excuse pour pas te concentrer sur ta guérison. » Disons les choses ainsi, alors. Comme si me concentrer sur ma guérison voulait signifier quoi que ce soit de ma part, alors que je passe le plus clair de mon temps à aller contre l’avis des médecins et n’en faire qu’à ma tête. Sloan est retourné avec Ginny pour son bien à lui, non le mien, mais ce n’est pas le genre de nuance que je veux aborder avec le styliste. Pour cela, j’aurais besoin de l’adrénaline d’une nuit passée à ses côtés ou du manque de jugement après quelques verres de trop ; et je doute même que la seconde hypothèse suffise, seule, à délier ma langue et ouvrir ce qui me sert de cœur.

Et si je suis le premier à reprocher à James ses élans sentimentaux, je suis aussi le seul à pouvoir éternellement appuyer sur le bouton ‘nostalgie’ en lui remémorant tous les instants que nous avons passés ensemble, il n’y a pas si longtemps que ça. Loin d’être de mauvais souvenirs à mes yeux aussi, disons simplement que cela ne me dérange pas que de les aborder à nouveau, sous un angle différent, avec le recul des années écoulées. « C'est pour ça qu'on a inventé les crimes passionnels. » Ainsi que l’éternel caractère de merde qui nous caractérise tous les deux, bien sûr. S’il y a bien une raison expliquant qu’il ait su se faire une place à mes côtés et dans la durée, c’est parce que nous évolution sur la même longueur d’onde, et ce à bien des niveaux si ce ne sont tous. Sa répartie m’amuse, je ne cherche pas à le cacher. “Fais la queue, y’en a beaucoup qui rêvent de m’enfoncer un couteau dans le corps.” J’annonce dans un sourire, ne rigolant pourtant qu’à moitié. « Je l'ai jamais été, je vois pas pourquoi je commencerais aujourd'hui. » Être de véritables têtes de mules, par exemple, n’est qu’un énième point commun entre nous. Ainsi, on continuera aussi longtemps que nécessaire de dire que ce n’était rien de sérieux, clairement pas sentimental, finalement pas si incroyable que ça et, surtout, que nous avions simplement du temps et des besoins à combler et qu’il s’est avéré par un hasard fortuit que nos penchants respectifs se tournaient vers la gente masculine. Heureux hasard, sans doute. On a plus qu’à enterrer les messages, les photos, les dessins, les confessions et les quelques regards sans équivoque ; chacun n’y verra que du feu. Nous sommes des artistes, nous savons modeler la réalité pour la rendre conforme à nos désirs. Alors oui, pourquoi aurait-il pu être jaloux, James ? Et surtout, de quoi et de qui l’aurait-il été ?

Ce n’est qu’en couplant sa demande à un autre reproche que je demande à ce que l’australien nous trouve une bouteille de vin. Je peux me vanter de bien des choses mais pas de m’y connaître dans ce monde-là, alors c’est bien volontiers que je laisse reposer la faute d’un possible mauvais choix sur les épaules de l’homme dans sa cuisine. Jusque là, il ne m’a pourtant jamais trompé, au fil des bouteilles se comptant sur les doigts d’une main que nous avons bues ici et là. « Merde, tu dois vraiment souffrir le martyr pour réclamer de l'alcool. » - “Choisis vite sinon je vais changer d’avis.” Je le rappelle déjà à l’ordre, ne voulant pas lui donner le moindre indice penchant effectivement en la faveur d’une certaine douleur lancinante. Ce n’est pas ce qui me fait boire ce soir ; la douleur est plus que supportable et je ne suis pas du genre douillet. Quand on a une trop grande gueule et des poings qui ne savent pas se tenir, il faut ce qu’il faut. « Il fallait le dire plus tôt si c'était la seule condition pour que tu trinques avec autre chose que du café. » Comme s’il n’avait personne d’autre avec qui trinquer, James. “Je suis étonné que tu ne te plaignes pas de ne pas avoir une bouteille entière pour toi tout seul.” Et si ce n’est que ça, il aura tout le loisir d’en ouvrir une seconde. Ce n’est plus Ginny qui risque de se rendre compte des trous que je creuse dans la cave à vins et s’il y a bien une personne en ce monde avec qui je voudrais bien partager un verre, c’est lui: parce que je sais qu’il ne peut pas être plus exécrable saoul qu’il ne l’est déjà en temps normal.

Rapidement, ce n’est pourtant plus de vin ni de n’importe quel autre sujet passe-partout dont il est question mais bien de Léo, ce gamin un jour arrivé dans ma vie sans qu’il ne semble avoir pensé à prendre de billet retour, à un moment ou à un autre. Son existence et celle de James se sont suivies de peu, et si je n’y vois aucun lien, je ne fais que le constater sans arrières pensées. « Il est rien qu'un peu possessif, je me trompe ? » Je rigole froidement, ne prenant pas la peine de répondre à sa question alors que je me repose contre le fond du canapé, tentant de trouver une position à peine moins douloureuse. En attendant, je lui explique au moins la vision du brun, celle dans laquelle je suis à ses côtés alors que nous avoisinons les quatre-vingt ans (surtout moi, à vrai dire), un anneau à l’annulaire et des cœurs à la place des yeux lorsque nous nous observons. En somme, une scène à vomir. « Ça, si tu veux mon avis ça sent les emmerdes. » - “Merci James, j’avais remarqué.” Parfois, il ne dit pas trop de conneries. D’autres, il en dit de bien belles. Pour l’heure, il ne fait que répéter à voix haute ce que je me contente de penser tout bas: un jour tout volera en éclats et Léo sera le premier à s’en étonner, alors que je le prépare à cette éventualité depuis le premier jour. Mais parfois, parfois il me fait penser à James et je lui donne un peu de sursis, un peu de répit à mes côtés. Une journée de plus, une semaine, le temps d’une œuvre, le temps d’une seconde. Je veux le photographier, je veux le faire à nouveau ; j’ai besoin d’un modèle et il est là, ambiant. Ce n’est pas de ma faute, s’il m’est aussi utile et pas aussi horripilant que je veux bien le croire. James non plus, n’était pas aussi horripilant. Auprès de James aussi, je trouvais le goût de l’art sous bien des formes différentes. « Oh, juste du fait qu'il y avait plein d'autres types plus jeunes et séduisants que moi pour te faire fantasmer à Weatherton. » Je ris de bon coeur, comprenant ce à quoi Léo résume le blond: un homme jeune (apparemment pas assez) et séduisant (là aussi, le canadien trouverait sûrement à redire). “Et laisse moi deviner, ça t’a vexé ?” Je ne fais qu’enfoncer le couteau dans la plaie, ne m’en voulez pas. La perche est bien trop immense pour que je ne la saissise pas, surtout alors que j’ignorais encore tout de cet échange entre James et moi. Au fond, ce que j’espère sans être capable de le formuler, c’est qu’il sait que son physique n’est pas la seule chose qui m’a attiré chez lui et quand bien même il se veut être un atout non négligeable, il n’aurait jamais fait de lui autre chose qu’un amant d’un soir s’il n’avait pas été couplé à son talent, son imagination, sa vision du monde autant que du futur ainsi que son caractère ardent. Et si quelque chose doit me faire fantasmer, ce sont tous ces critères réunis. « Et que tu t'étais fait une joie de supprimer toutes les photos que je t'avais envoyé. » Et laisse moi deviner, ça aussi ça t’a vexé ? Je ne rigole pas de suite, passant ma langue contre mes incisives pour me contrôler et ne laisser paraître que mon sourire pendant quelques secondes. Lesdites photos me reviennent naturellement à l’esprit, sans que je ne sache réellement s’il parle de celles qu’il m’a envoyées par lui-même ou d’autres que j’ai prises de mes propres mains, avec un appareil photo et toute une vision artistique des choses mettant bien plus son corps en valeur. Parce que je peux encore lui mentir les yeux dans les yeux et lui dire que tout n’a toujours été que du sexe et jamais rien d’autre, c’est avec un œil passionné que je capturais ces instants, mêlant le grain de sa peau à un lever de soleil, ajustant ses mèches claires entre deux traces de peintures entre ses omoplates, immortalisant les légères variations de couleurs au sein de son iris. Son sourire a été capté un millier de fois, mais sans doute pas autant que ses mains s’affairant sur une énième pièce, sur un détail supplémentaire, sur une retouche de dernière minute. En tant qu’artiste, il m’a toujours passionné, et c’est aussi pour ça que je ne souhaitais travailler qu’avec lui, entre toutes autres choses. « T'as intérêt à l'avoir fait parce que je tiens pas à imaginer ton amant les mater dans ton dos. » Ses paroles me ramènent sur Terre, cessant aussitôt mes élucubrations. “J’ai jamais eu de raisons de les supprimer.” Et mentir n’est pas un jeu qui m’amuse, alors je lui réponds les yeux dans les yeux. “Mais j’admire la capacité du gamin à piquer là où ça fait mal.” Parce que non, je ne suis pas le moins du monde énervé par son geste. Cette discussion m’amuse profondément, autant que toute l’imagination dont a dû réaliser Léo pour en arriver là et se faire passer pour moi, avec un certain brio puisqu’il est évident que James a cru à son petit manège. “Je pourrais te dire la même chose en retour, non ? Œil pour œil, dent pour dent.” Parce qu’il a aussi des photos de moi, parce qu’il laisse sûrement aussi son téléphone sur sa table de chevet lorsqu’il retourne travailler (c’est le scénario le plus probable, il est toujours question du même James) mais que son amant de l’instant ne semble pas enclin à déjà foutre le camp alors que le soleil se lève à peine. James est un monstre, mais pas à ce point. Et de toute façon, il n’a pas le temps de passer du temps sur son téléphone.

« Je suis venu pour m'assurer que t'avais pas laissé ton sens de la répartie à l'hôpital. »
Simplement une rate.

Si cela peut le rassurer, je me fais donc une joie de décliner mon passif médical face à lui, mon regard malicieux répondant au sien. La discussion m’amuse de nouveau. « Et peut être aussi parce que cette histoire de sms m'emmerdait un peu. Mais ça c'est parce que je me suis juré de te régler ton compte si t'osais me rayer de ta vie une deuxième fois. » M’amusait, maintenant, sans doute. Mon sourire ne répond pas autant au sien, cette fois, pas alors que je sais qu’il ne fait que feindre l’indifférence. Ce ne sont pas ses mots qui pourraient m’obliger à quoi que ce soit: si je veux le rayer de ma vie à nouveau alors je le ferai, qu’il le veuille ou non. Les années ont passé mais je ne suis pas devenu docile pour autant. La seule chose pour laquelle je m’estime être moindrement chanceux, c’est qu’il ne soit pas assez con pour avoir cru cette histoire de sms et qu’il ait eu l’audace de venir jusque chez moi. Sans ça, j’aurais perdu un atout précieux et là, seulement là, j’aurais débuté une véritable vendetta contre Léo. « En tant que collaborateur, je me devais de m'assurer que t'avais encore toute ta tête. Heureux de constater que c'est effectivement le cas. » L’étiquette de collaborateur est bien moins enivrante que toutes celles qu’ils ont pu se donner jusque-là, il faut bien l’avouer. Mais elle a le mérite de bien cacher son jeu, parce que je ne voudrais pas revenir sur notre idée de travailler ensemble. Pour rien au monde. Travailler, au moins mentalement, sur notre collection a venir m’a permis de ne pas devenir fou et de me raccrocher à quelque chose lors de cet interminable séjour à l’hôpital. « Tu lui as parlé de moi, si je comprends bien. » Et déjà, j’anticipe où il veut en venir. « Je devrais être flatté qu'il se soit senti menacé, je suppose. » Mon regard faussement agacé se pose dans le sien pour ne plus s’en déloger. Il est bien plus impétueux qu’on voudrait bien le croire ; et je ne l’apprends pas d’aujourd’hui, raison pour laquelle j’étire finalement un maigre sourire au bout de quelques secondes. “Il n’aura jamais la place que tu as eue, et que tu as, mais ça ne l’empêche pas de croire que s’il t'abat alors il pourra y accéder.” Je suis pas un foutu psy, je me moque de ce que peut penser le brun au fond de lui ; je me contente d’interpréter les choses avec autant d’objectivité que possible. Seul mon ego me force à ne pas poser plus de mots sur les choses, me contentant ainsi de lui parler de sa place, sans préciser laquelle exactement. Sans doute parce qu’il les a toutes. Surtout aujourd’hui. Léo travaille pour moi. Il peint.” Il peint parce que moi je ne peux pas le faire ; il peint parce que je ne le fais plus depuis des mois. Il peint parce qu’il est doué, le con, et parce qu’il est assez fou pour m’avoir proposé de coucher sur toiles mes propres idées et en calquant ma façon de faire. Autant de choses que James ignore encore et que je ne sais pas si je veux réellement lui partager, ici et maintenant. “Mais il n’est pas toi.” Et moi, je me déteste pour avoir ce genre de paroles. “Et si tu penses à répondre quoi que ce soit à ça, ferme la.” J’anticipe déjà, ne voulant pas m’étaler sur le sujet, ne voulant encore moins qu’il me demande et qu’est-ce que je suis aujourd’hui, Auden ?. Je ne sais pas, j’en sais rien, je ne veux pas avoir à y réfléchir. "Je te rayerai pas de ma vie une seconde fois. Et si j'ai des choses à te dire, je le fais en face." Sauf quand je le raye de ma vie, justement, mais c'est une erreur qui ne se reproduira pas: l'erreur de doucement tomber amoureux, voilà la seule dont je sois coupable. Quand une maladie mortelle se propage dans un arbre, il n'y a pas d'autre choix que de l'arracher, pour ne pas que tout le champ se retrouve contaminé. C'était pareil. J'ai arraché l'arbre, et après quelques années, je peux en planter un autre à la place, maintenant que la terre s'est régénérée. "Je suis pas con au point d'avoir l'assurance que tu accepterais ma proposition, quand je suis venu te voir. Mais j'étais soulagé que tu le fasses." Parce qu'au delà de simplement crever d'envie de collaborer avec lui à nouveau et surtout de façon bien plus officielle, j'en avais surtout besoin. Pas pour mon image, pas pour l'argent, mais bien physiquement et mentalement, pour me sentir vivre à nouveau. "Faut vraiment que t'ailles chercher cette putain de bouteille, là, que j'aie au moins une excuse pour dire autant de conneries." Et pour prier en avoir oublié la moitié d'ici demain.











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James Weatherton
James Weatherton
le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyJeu 3 Mar 2022 - 21:48




(c) harley
paint me a wish on a velvet sky.

Fais la queue, y’en a beaucoup qui rêvent de m’enfoncer un couteau dans le corps.” La ligne de son sourire s'étira en silence tandis que James promena son regard à travers la pièce. S'il n'avait jamais réellement eu l'intention de porter atteinte à l'intégrité physique du peintre, il ne s'étonnait pas pour autant que d'autres aient des raisons légitimes de vouloir sa peau. Sans doute des personnes qu'Auden ne s'était pas contenté de rayer de sa vie sans même un aurevoir, auquel cas il n'était peut être pas l'amant le plus dangereux qu'il ait un jour invité entre ses draps mais assurément l'un des plus rancuniers. Quand bien même la colère et la frustration avaient laissé place à bien d'autres sentiments depuis ce come-back que James qualifierait d'inespéré : Auden lui avait manqué, quoi qu'il puisse dire. « C'est ta faute. Tu peux pas t'empêcher de faire forte impression partout où tu passes. » Sur ce point comme sur tant d'autres, ils s'étaient toujours beaucoup ressemblés, aspirant bien davantage à devenir les meilleurs de leur catégorie qu'à se faire des amis. Qu'on les craigne, qu'on les méprise ou qu'on ne leur fasse pas un seul instant confiance, on s'entendait rarement pour souligner leur empathie et leur bonté d'âme. Peut être était-ce l'une des choses qui les avaient rapproché, si naturellement qu'il leur avait à peine fallu apprendre à se connaître pour se comprendre et se reconnaître l'un en l'autre. Peut être aussi qu'une association comme la leur avait toutes les chances de faire des dégâts et que c'était précisément ce qui les exaltait. Dans l'intimité tout comme dans le travail, ils avaient bien trop à s'apporter et bien trop de risques à prendre, ensemble, en se foutant de tout le reste. Parce que James, le premier, en savait quelque chose : oui, Auden faisait toujours forte impression et c'était aussi en ça qu'il était heureux de constater que l'homme qu'il avait connu n'avait pas changé. Même devenu père, mère tombé dans cette folie qu'était à ses yeux le mariage, même le corps meurtri par une balle en plomb. Il restait le Auden qui l'avait toujours fasciné, celui qui parfois lui donnait envie de l'étrangler de ses propres mains puis de le plaquer fougueusement contre un mur la seconde d'après. Celui qui n'avait toujours qu'un mot à dire pour qu'il lui tombe dans les bras à l'époque, parce que ça n'était jamais beaucoup plus compliqué que ça – que James, en tout cas, s'était assuré que tout reste toujours aussi simple. Pour ne pas s'attacher, pour ne pas laisser parler des sentiments qui n'auraient jamais eu leur place entre ces étreintes passionnelles qui n'étaient justement rien de plus. Aussi conscient soit-il aujourd'hui qu'elles avaient été bien plus, en vérité, mais que ni l'italien ni lui n'aurait pris le risque de leur laisser une chance. De peur que tout se casse la figure ou simplement parce que ça compromettait leur précieuse fierté.

Auden, lui, avait jusqu'ici pris l'habitude de le voir siroter un verre de vin pendant qu'il se contentait la plupart du temps de sa précieuse tasse de café. S'il y avait bien eu quelques exceptions à la règle, quelques fois où l'italien et lui avaient partagé une bouteille tous les deux, elles avaient sans doute été trop rares pour que James ne s'étonne pas aujourd'hui de le voir faire le choix le moins prévisible lorsqu'on connaissait l'italien. Vin ce serait, donc, et ne comptez pas sur James pour tenter de lui faire sauvegarder ses principes. Auden avait besoin de boire, au fond, ça ne pourrait lui faire que le plus grand bien. Ça ne pourrait pas empirer les choses, en tout cas. “Choisis vite sinon je vais changer d’avis.” Oui, oui, il partirait en direction de la cave d'ici quelques minutes pour leur dégoter la meilleure bouteille que l'italien entreposait là-dedans. Il connaissait le chemin par cœur, c'était une chance. Ses allées et venues chez le peintre, elles, ne se comptaient justement pas sur les doigts du main. “Je suis étonné que tu ne te plaignes pas de ne pas avoir une bouteille entière pour toi tout seul.” Pour un peu, James pourrait presque être vexé de la réputation qui semblait lui coller à la peau chaque fois qu'il rendait visite à Auden, mais ce serait oublié qu'il y avait bien plus qu'une part de vrai là-dessus. Mais n'importe qui donnerait l'impression d'avoir un penchant pour la bouteille en compagnie d'un homme qui évitait de boire la plupart du temps. « Je sais bien que je pourrai pas obtenir de toi que tu boives beaucoup plus d'un verre, alors disons que je me contenterai des trois quarts restants. » Les cinq sixièmes, en vérité. Mais les chiffres ne le connaissaient pas autant que le création pure, l'ennuyant même au plus haut point chaque fois que son père ou bien Archie dissertaient des heures à partir de tableurs auxquels il ne comprenait pas grand chose. Ce que ses yeux captaient habilement, c'était l'éclat des dorures d'une robe, la forme parfaite d'un fedora et le moindre faux-pli de dernière minute sur une veste. C'était ça, qui lui le faisait vibrer. La recherche du détail, la quête d'une perfection chaque fois redéfinie et poussée à l'extrême.

Ce qui le faisait bien moins vibrer en revanche, c'était de s'étendre sur le sujet Léo. Oh, en vérité James n'était pas certain de vouloir lui jeter la pierre, conscient que ce jeune homme devait être éperdument épris d'Auden pour n'avoir rien trouvé de plus malin à faire que de se faire passer pour lui. Ça passerait presque pour un acte romantique si ça n'était pas à ses yeux aussi pathétique : ou bien cet amant avait un sérieux grain, ou bien Auden s'était mis dans les emmerdes jusqu'au cou. Dans un cas comme dans l'autre, ça ne lui disait rien qui vaille. “Merci James, j’avais remarqué.” Ce à quoi le blond se contenta de hausser les épaules. « Tu sembles pas particulièrement pressé de le foutre dehors, pourtant. » Simple constatation, voilà tout. Ce n'était pas à lui de lui dire quoi faire, et le peintre était bien assez grand pour gérer seul les rebondissements de sa vie sentimentale – il ne l'avait pas attendu pour ça lorsque son mariage avec Ginny avait semble-t-il pris une direction chaotique, après tout. Peut être alors qu'il y avait pour Auden quelque chose de rassurant dans le fait d'avoir de la compagnie en ce moment, plus encore après la violente agression qui l'avait conduit à l'hôpital. Ou peut être que James se mêlait simplement de ce qui ne le regardait pas – mais ça, l'italien ne s'en étonnerait sûrement pas, qui plus est alors que cette histoire le concernait en partie depuis que l'admirateur de l'italien l'avait contacté. « C'est vrai qu'à te place j'aurais peur qu'il en profite pour me faire un croche-patte dans les escaliers. Les amoureux transis ont un certain goût pour le drame, il parait. » Pour ce qu'il en savait, après tout. Dans l'état qui était celui de l'italien, une mauvaise chute pourrait s'avérer doublement critique, mais il n'avait sans doute pas besoin de le lui rappeler là non plus. Et si une part de lui serait sérieusement tentée de le mettre en garde, une autre se rappelait qu'il était Auden Williams et que si un type armé d'un flingue n'avait pas réussi à avoir sa peau, un amant un poil trop possessif ne viendrait probablement pas à bout du phœnix qu'il était. Au fond, peut être que ce qui le vexait en partie était d'avoir été pris pour un idiot par celui qu'il pensait être Auden. Pourtant, James ne nierait pas qu'il était aujourd'hui soulagé d'apprendre qu'il ne s'agissait pas de lui. Rapport à la discussion qui s'était amorcée par messages, bien sûr, et à ces déclarations qu'il aurait détesté devoir prêter au peintre. Qu'un homme qui ne savait pratiquement rien de lui lui ait adressé ces messages le touchait bien moins que s'il avait été question d'Auden, mais ce n'est pas exactement de cette façon qu'il formulerait les choses si on l'interrogeait sur le sujet. Après tout, l'italien n'avait pas besoin de savoir que certaines choses l'avaient piqué sur le moment quand d'autres, c'est vrai, l'avaient frustré au plus haut point. “Et laisse moi deviner, ça t’a vexé ?” Il savait, Auden. Bien sûr qu'il savait. Il le connaissait trop bien pour ignorer que James avait toujours aimé qu'on le désire, qu'on ne voit que par lui même dans une pièce bondée, et même remplie de mannequins aux mensurations parfaites. Il ne faisait jamais beaucoup d'efforts pour qu'on le remarque, juste le minimum pour s'assurer qu'on ne puisse pas le rater. « Ça t'aurait pas vexé, toi ? » Bras croisés sur son torse, James se contenta de faire ce qu'il faisait le mieux. Éluder, éviter les sujets qui fâchent et masquer ses émotions derrière un voile opaque. Ça lui avait toujours plutôt bien réussi. « Disons que si tu crois avoir eu les oreilles qui sifflent, c'était peut être bien moi. » Et c'est tout ce qu'il se contenterait d'ajouter, un fin sourire au coin des lèvres, alors qu'ils avaient sans doute déjà accordé bien trop d'importance à des messages qui seraient vite oubliés. Des messages que James s'empresserait même probablement d'effacer, moins à l'aise qu'il le laissait paraître à l'idée qu'un autre ait eu accès à ses échanges avec l'italien – lesquels se voulaient particulièrement personnels et intimes, il n'y a encore pas si longtemps. “J’ai jamais eu de raisons de les supprimer.” Évidemment, ils n'avaient jusque là aucune raison de penser que ces photos pourraient tomber entre des mains étrangères, même alors que n'importe qui savait que c'était  un risque dès lors que vous accueilliez quelqu'un sous votre toit. James pourrait feindre plus longtemps d'être irrité à l'idée qu'Auden ne se soit jamais débarrassé de ces photos, mais la vérité était toute autre. Une part de lui aimait cette idée, et le fait d'imaginer l'italien en proie à une certaine nostalgie lorsqu'il se replongeait dans celles-ci. Parce que l'avoir rayé de sa vie était bien trop facile, à l'époque, et qu'il aimait penser qu'il n'ait malgré ça pas pu se résigner à effacer la moindre trace de sa présence. C'était une victoire pour son ego, aussi petite soit-elle. “Mais j’admire la capacité du gamin à piquer là où ça fait mal.Parce que ça fait mal, Auden ? Non, il ne poserait pas la question. « Le gamin ? Me dis pas que tu les prends au berceau, maintenant. » Et oui, c'était bien la pointe d'un rictus amusé et moqueur qui perçait au coin de ses lèvres. N'importe qui aurait certainement fait remarquer que l'italien et lui avaient déjà quelques années de différence mais James, tout naturellement, n'insisterait pas sur ce soudain détail. “Je pourrais te dire la même chose en retour, non ? Œil pour œil, dent pour dent.” La seule différence étant ici que James n'avait pas (encore) d'amant régulier qui risquait de fouiller dans son téléphone. Et quiconque s'y risquerait y perdrait quelques doigts, dans le meilleur des cas. « Tes photos sont en sûreté, si c'est ce qui t'inquiète. Et je doute que qui que ce soit y jette un œil dans un avenir proche. » Ironiquement, il ignorait à ce moment-là qu'à peine quelques semaines plus tard, ce sont des cambrioleurs qui seraient en possession dudit téléphone. Shit.

Simplement une rate.
« Génial, tu dois te sentir plus léger maintenant. »
Too soon ?

A présent que le mystère autour de ces sms était résolu, James n'était pas seulement soulagé de constater qu'Auden avait bien toute sa tête, mais aussi que les choses n'avaient pas de nouveau basculé entre eux. Il s'était retrouvé sans nouvelle une première fois, alors même que leur relation se voulait agréable et légère à plus d'un niveau, alors peut être qu'une partie de lui s'attendait à le voir disparaître à nouveau. Parce qu'il se serait lassé, parce que leur collaboration ne l'aurait pas enthousiasmé autant qu'il l'aurait cru, parce qu'il trouverait plus excitant ailleurs ou s'apercevrait que recontacter un homme qu'il avait fréquenté n'était pas une si bonne idée, en fin de compte. Parce que c'était simplement Auden, et qu'il était imprévisible. Assez en tout cas pour que James n'ait pas pu prédire la suite de cet échange, aussi conscient était-il pourtant qu'ils s'aventuraient sur un terrain bien plus glissant depuis déjà plusieurs minutes. “Il n’aura jamais la place que tu as eue, et que tu as, mais ça ne l’empêche pas de croire que s’il t'abat alors il pourra y accéder.” C'est en silence que son regard sonda le sien, tentant peut être d'y percer à jour les réponses à des questions qu'il n'était pas certain de vouloir poser, à cet instant où ce Léo semblait subitement bien trop informé sur la teneur de leur relation. Au fond, James se moquait bien qu'Auden ait pu en faire un sujet de conversation avec son amant, tout comme il se moquait que ledit amant croit devoir l'effacer du paysage pour s'y faire une place. Ce dont il se moquait moins, en revanche, c'était le chemin que prenait lentement cette conversation. Est-ce qu'il voulait vraiment aller par là ? Sûrement pas. Mais qu'un gamin dont il ignorait presque tout semble mieux informé qu'il ne l'était sur la place qu'il avait pu tenir aux yeux du peintre des années en arrière, en revanche, lui donnait malgré lui envie de creuser la question. « Ça remonte à quand, vous deux ? » Par rapport à la dernière fois où j'ai eu de tes nouvelles. Cette précision, il se contenterait de la formuler à l'aide de son regard toujours plongé dans le sien. Il savait probablement pourquoi il posait la question, pourquoi il ne pouvait s'empêcher de penser aux dates. Après leur histoire, Auden avait trouvé le moyen d'épouser son grand amour et de lui faire un fils. Les dernières années avaient été bien occupées pour le peintre et si James souhaitait simplement savoir où placer cet amant au milieu du tableau, il souhaitait aussi et surtout savoir où se placer lui. Parce qu'il ne pouvait s'empêcher de se demander combien de temps il lui avait fallu pour trouver d'autres bras entre lesquels se blottir, après tout ça. Léo travaille pour moi. Il peint.” Tout faisait sens à présent, et James ne prétendrait pas être surpris qu'Auden ait pu se laisser séduire par son apprenti. Surtout s'il était jeune et – d'après ce qu'il devinait – plutôt entreprenant et démonstratif. Il était bien placé pour savoir qu'une rencontre survenant au bon moment pouvait égayer votre vie lorsque vous en aviez le plus besoin, après tout. « T'as vraiment un truc pour les artistes. » Et il aurait probablement réfléchi à formuler sa remarque avec moins de sarcasme et de légèreté s'il avait eu la moindre idée des mots qu'Auden prononcerait ensuite. “Mais il n’est pas toi.” Lèvres pincées, regard moins assuré, James ne faisait désormais plus le malin. Auden avait bien des talents mais s'était rarement aussi bien illustré que dans celui de lui couper le sifflet. Surprenant, imprévisible, le peintre l'avait toujours été. Mais même durant ces longues nuits passées à refaire le monde, seuls sous les draps, il n'en avait jamais montré autant qu'il lui semblait le faire à cet instant. James pourrait tourner ces mots de mille manières et être pourtant incapable de savoir quel sens précis leur donner. Et c'était peut être bien ça, en fin de compte, qui le déroutait autant. De ne pas savoir lire en lui, cette fois, toute dérision et prétention mises de coté. Comme une carapace qu'Auden se serait enfin décidé à ôter. “Et si tu penses à répondre quoi que ce soit à ça, ferme la.« J'allais pas... » Oh, c'était sans doute la première fois qu'il n'avait aucune idée de comment réagir face à l'italien, les mots suspendus au bout de ses lèvres sans vraiment se décider à les franchir. « D'accord, j'allais peut être dire une connerie qui t'aurait donné envie de me chasser à coups de pied au cul. » Peut être, oui, qu'il s'y serait risqué simplement parce que c'aurait été à peine plus risqué que de lui répondre avec tout aussi peu de pudeur que lui. Surtout si cette pudeur était tout ce qui les empêchait encore de plonger en plein embarras. « Pas pour me moquer, juste... » Parce que c'est comme ça que je m'en sors, dans ces cas-là. « Enfin, tu commences à bien me connaître. » Et c'est pourquoi Auden ne serait sûrement pas surpris de le voir s'abriter derrière ses rempares, comme si cette seule discussion menaçait d'en dévoiler un peu trop sur l'attachement qu'ils n'avaient jamais vraiment admis avoir éprouvé, toutes ces années, l'un pour l'autre. Mais qui avait bien existé, pourtant. Comme si risquer de mettre des mots sur ce qu'il avait mieux valu taire était bien trop risqué, même encore aujourd'hui. "Je te rayerai pas de ma vie une seconde fois. Et si j'ai des choses à te dire, je le fais en face." Quel dommage qu'il lui ait fallu autant de temps pour lui dire les choses, justement, après que James n'ait justement eu que trop de temps lui aussi pour s'imaginer que leur histoire n'avait jamais vraiment importé qu'à ses yeux seuls. Foutu Auden. Foutu timing. "Je suis pas con au point d'avoir l'assurance que tu accepterais ma proposition, quand je suis venu te voir. Mais j'étais soulagé que tu le fasses." Il n'avait peut être aucune assurance qu'il accepterait sa proposition, mais Auden avait très bien donné le change et s'était présenté à lui avec un aplomb bien à lui. Un aplomb qui lui avait manqué, parmi bien d'autres choses. « J'ai pas pensé même un instant à refuser. » James admit sans détour. « Même si j'avais du t'en vouloir à mort, et c'était pas le cas, j'aurais quand même accepté juste par orgueil. Et parce que je plaisantais pas quand je t'ai dit que ça m'aurait fait chier que tu le proposes à quelqu'un d'autre. » Quand bien même il ne l'avait peut être pas tout à fait formulé de cette façon, l'idée était là. Il n'aurait laissé passer l'occasion de collaborer avec Auden pour rien au monde, pas seulement parce qu'il était un peintre de talent et un putain de génie, mais aussi parce que sa proposition était inattendue autant qu'inespérée, à ce moment-là. Et aux yeux d'un James resté frustré d'avoir été balayé de sa vie du jour au lendemain, elle était aussi synonyme de réponses.

Il ne prenait pourtant conscience qu'aujourd'hui que lesdites réponses pourraient être inattendues autant qu'inespérées, elles aussi. "Faut vraiment que t'ailles chercher cette putain de bouteille, là, que j'aie au moins une excuse pour dire autant de conneries." Enfin, James se dérida rien qu'une seconde, le temps d'esquisser un rictus nerveux. Bon dieu, pourquoi avait-il fallu qu'Auden devienne tout à coup sentimental ? Ne pouvait-il pas rester deux connards égocentriques comme ils savaient si bien l'être ? Pouvaient-ils revenir en arrière, avant de le regretter ? « Qu'est-ce que je suis ? » La voilà, la question qu'il retenait depuis plusieurs minutes, celle qu'il ne savait plus taire malgré ses efforts. Car bien sûr qu'il irait par là. Bien sûr qu'il y pensait depuis la seconde où Auden avait prononcé ces mots. « Moi, qu'est-ce que je suis ? » Ou qu'est-ce que n'était pas ce Léo, pourtant éperdument amoureux du peintre et probablement à cet instant entrain de les espionner depuis les escaliers ? Oui, lui poser la question était la dernière chose à faire et le dernier risque que James désirait pourtant prendre. Mais oui, parfois lui aussi décidait de sauter sans parachute. « Tu savais que je te laisserais pas t'en tirer sans poser la question, dis pas le contraire. » Ou il avait au moins de bonnes raisons de craindre qu'il saisirait l'occasion au vol, rien que parce que la réponse paraissait bien trop proche pour qu'il ne veuille pas tenter de s'en saisir. Qu'est-ce qu'il risquait, au fond ? De s'apercevoir qu'ils avaient raté le coche, tous les deux ? Une part de lui le ressentait déjà, depuis le jour où tout avait pris fin. Alors à quoi bon éviter plus longtemps l'éléphant au milieu de la pièce. « Et je suis sûr que c'est la raison pour laquelle tu regrettes de l'avoir dit. Mais je peux pas juste faire comme si ça arrivait pas avec trois ans de retard. » Les voilà, les putain de reproches qu'il ne voulait pas formuler, simplement parce que c'était Auden et qu'il avait au moins mérité qu'il lui épargne ce genre de coups bas. Mais voilà, c'était aussi James et sa fierté, James et son besoin de lui rappeler qu'il était là, à l'époque, et qu'il n'était pas celui qui avait décidé de tirer un trait sur tout ça. Qu'il était là et qu'il commençait à se faire à l'idée de le compter dans sa vie, juste avant qu'Auden ne décide justement que ça avait assez duré. Et oui, il aurait définitivement mieux fait d'aller la chercher, cette foutue bouteille.



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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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TW IN RP : violences physiques et verbales
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : flora #4 › ugo #5 › savannah #10 › damon #15 › anastasia #2

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
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DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyVen 4 Mar 2022 - 2:04



Bien sûr que l’attachement de Léo à mon sujet sent les emmerdes à plein nez, c’est un fait évident au point où je n’ai jamais ressenti le besoin de le stipuler à voix haute. James a la même vision que moi de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à l’amour, je sais que nous sommes du même avis - dans les grandes lignes, du moins. Il ne pourra pas comprendre le lien qui me relie à Léo, autant parce qu’il ne le vit pas lui-même que parce que je ne cherche pas le moins du monde à le lui résumer fidèlement. Ce n’est en rien son affaire, et qu’il ose me mentir en disant qu’il en a quoi que ce soit à faire de ma vie privée et de la façon dont j’occupe mon temps libre. « Tu sembles pas particulièrement pressé de le foutre dehors, pourtant. » Tout ce à quoi il semble être doué ce soir, l’artiste, c’est démontrer par ses mots à quel point il s’intéresse à mon histoire bien plus que la raison ne le voudrait. Il ignorait le prénom du gamin il y a une heure encore, et le voilà soudainement devenu le centre de toute son attention pour Dieu sait quelle raison. “Sûrement parce que j’ai aucune intention de le foutre dehors.” Je ne lui ferai pas l’affront de lui demander pourquoi est-ce qu’il pense aussi sincèrement que c’est ce qui finira par arriver au Ivywreath. Primo, parce qu’il a raison. Secundo, parce que je n’aurais pas su poser la question sans ajouter une référence à notre propre histoire, et au fait que ce soit lui que j’ai un jour foutu dehors, il y a de ça bien des années déjà. Pourtant, c’est aussi vers lui que je suis revenu, ce que je sais n’arrivera jamais avec le peintre. Parce qu’ils ont certains points communs, mais qu’ils ne feront jamais d’eux une seule et même personne. Ce n’est pas en cherchant un point de chute qu’on retrouve ses ailes, c’est tout ce que j’en dis. James n’a jamais été un passe temps réconfortant et peu contraignant, il n’était pas la facilité. Mais il a sauté à pieds joints dans le sujet, il sait donc ce qu’il y risque. « C'est vrai qu'à ta place j'aurais peur qu'il en profite pour me faire un croche-patte dans les escaliers. Les amoureux transis ont un certain goût pour le drame, il parait. » Il parait. Et lui, il semble bien informé sur de nombreux sujets, et soudainement enclin à partager tout son incroyable savoir avec ma personne. James joue avec le feu et sera le premier à se plaindre d’avoir été brûlé quand, pour ma part, je continuerai de cacher les miennes comme si elles n’existaient pas. On ne gère pas de la même façon une situation pourtant semblable, en feraient mentir l’infinité de points communs que nous partageons. “Ne reporte pas trop tes rêves sur lui, il est du genre à s’excuser quand il se cogne contre un meuble.” J’esquisse finalement dans un demi sourire, bien plus fier de mon exemple que je ne le devrais. Comment pourrait-il connaître quoi que ce soit de l’attitude de Léo ? Il a de lui l’image que je lui donne, largement imprégnée de toute la jalousie qu’il lui voue en parallèle. Oh, ça va, ne faîtes pas semblant d’être choqués. Bien sûr qu’il est jaloux, James. Jaloux qu’un autre ait plus encore une place à mes côtés que je n’ai jamais assumé à voix haute partager avec lui: non que je n’en aie eu honte, mais bien parce que j’ai toujours jugé que cela ne regardait que nous. Je ne voulais pas partager. Pas le partager.

Alors, nous parlons de ces messages, supposément écrits de ma main mais que je n’ai pourtant jamais lus. Quelle ironie. Voilà un geste dont je ne me serais pas attendu de la part du brun mais qui a tout pour sincèrement m’amuser, surtout alors que je m’étonne moi-même à imaginer les réactions du styliste autant que le cheminement de pensées du peintre pour arriver à tenter de reproduire mon attitude par messages. Et si j’en crois la visite soudaine du blond ici, il a réussi. Il a réussi son cou au point où James a laissé ses patrons loin de lui, pour un temps au moins: à la seconde où cet échange se terminera, il y retournera. « Ça t'aurait pas vexé, toi ? » Alors ça l’a vexé, lui. Il ne le dira pas, bien sûr, mais le simple fait qu’il ne réponde pas par la négative consiste en une réponse. J’ai un sourire en coin, le genre qui n’est en rien synonyme de joie ou de bonheur. Un brin d’amusement, voilà ce qu’il représente, alors qu’à mon tour je ne peux que répondre à sa question par des mots qui n’ont, en apparence, rien à voir avec. “Y’a toujours eu d'autres types plus jeunes et séduisants que toi pour me faire fantasmer à Weatherton, James.” Ses mots sont repris à l’identique autant que son ton faussement détaché de la situation. Il vit dans un monde où la beauté est nécessaire, alors oui, bien sûr que j’ai toujours pu observer des plastiques à la limite de la perfection dans l’antre de son atelier, où défilent les modèles par dizaines pour ensuite mettre en avant ses créations. Bien sûr qu’ils étaient tous aussi jeunes les uns que les autres, puant l’espoir à plein nez. Et bien sûr que non, cela n’a jamais été une raison suffisante pour que je veuille parfois me rendre jusqu’à son atelier, comme si j’avais un jour été emprunt de l’espoir d’y retrouver une personne autre que lui-même. Aussi jeunes et séduisants pouvaient-ils être, tous, cela n’a jamais été un argument de poids dans la balance. James le sait sans vouloir l’admettre ; preuve en est qu’il est le seul avec qui j’ai jamais partagé l’intimité. Parmi toutes les femmes et les hommes que composent ses équipes, personne ne m’a jamais moindrement intéressé, pas alors qu’il faisait planer une ombre bien trop immense sur eux. Je n’ai pas connu le lit seulement d’artistes, cela n’a jamais été un argument nécessaire, mais ce n’est qu’une explication triviale pour appuyer l’éternel même point. Léo a tort quand il le laisse croire que James n’était pas important au point d’occuper mes pensées ; et James est stupide s’il a cru les mots de mon faux-moi. Je le pensais capable de se raisonner davantage. La seule chose qui m’empêche de répondre à l’inverse des bras croisés de James et ainsi me redresser et poser mes coudes sur mes cuisses, c’est l’éternelle douleur du tracé de la balle. Un détail, sûrement. « Disons que si tu crois avoir eu les oreilles qui sifflent, c'était peut être bien moi. » Au moins, je peux me raccrocher à son sourire et lui témoigner le même, tout autant amusé. Dieu soit loué, l’italien n’a pas touché à mon visage. J’espère que le styliste a fait l’effort de réutiliser le vocabulaire appris pour m’insulter en italien à son tour, pour que ces soirées entières aient servi à bien plus encore que de nous rendre heureux sur l’instant.

« Le gamin ? Me dis pas que tu les prends au berceau, maintenant. » - “Joue pas l’etonné, t’es bien placé pour le savoir.” Léo n’a qu’une paire d’années de différence avec lui ; qu’il ne s’offense pas si vite, l’australien. Ou plutôt si, justement, qu’il continue de me tendre autant de perches à la seconde, parce que je sens irrémédiablement arriver le moment où la discussion ne pourra plus se contenter d’être basée autour de faux reproches, d’ironie, d’humour noir et de bras croisés pour cacher toute l’amertume des souvenirs autant que des mots. Il cédera le premier ou je le ferai peut-être, qu’importe. J’ai sûrement bien moins de patience qu’il en a et, surtout, j’ai aussi bien moins à perdre aujourd’hui. Il est celui qui a été abandonné, et peu importe à quel point il pourrait arriver à édulcorer l’histoire, c’est un fait immuable. Peu importe les raisons m’ayant poussées à le faire, cela n’en change pas la finalité. « Tes photos sont en sûreté, si c'est ce qui t'inquiète. Et je doute que qui que ce soit y jette un œil dans un avenir proche. » Ce n’est en rien ce qui m’inquiète, bien sûr que non. Je me contente d’observer la certitude du blond autant que le manque flagrant de tout questionnement sur le sujet, comme s’il n’avait jamais laissé s’écouler assez de temps entre son dernier coup d’oeil sur les photos et aujourd’hui pour risquer d’en oublier leur emplacement sur son téléphone. Mon rictus se veut amusé pour des raisons bien différentes, désormais: il n’a pas d’amant, James, et à en croire ses mots il n’en a sûrement pas eu depuis un certain temps non plus. C’est bien dommage, moi qui me faisais déjà une joie d’échanger à mon tour avec un parfait inconnu se faisant passer pour lui.

« Génial, tu dois te sentir plus léger maintenant. »
Stronzo.

Je l’insulte par simple habitude autant que parce que je sais que c’est justement ce genre de vocabulaire qu’il connaît à la perfection dès lors qu’il s’agit de ma langue natale. En réalité, sa réflexion ne laisse naître qu’un rire étouffé, lequel ravive aussitôt une douleur dans mon thorax. C’est pour ça, l’insulte. Je ne lui en veux pas d’être le seul à ne pas me regarder avec pitié ou à me traiter comme un gamin handicapé - les deux à la fois, oui. Pourtant, la légèreté de l’instant n’est qu’éphémère et puisque je vois bien à quel point il insiste sur le sujet ‘Léo’ pour mieux sous entendre ‘tu sais ce temps où on baisait et que c’était cool mais que jamais aucun de nous quittait la pièce dès qu’on avait fini nos petites affaires et qu’au final il nous arrivait parfois de plus ressembler à de sombres connards ?’, je me vois dans l’obligation de parler avec sincérité, bien que je m’en serais passé pour quelques dizaines d’années encore. Alors, c’est de Léo dont je parle d’abord, pour finalement mieux qualifier James et tenter de lui donner une étiquette bien malgré moi, chose que j’ai catégoriquement refusé de faire pendant toutes ces années. Mon regard se noie à nouveau dans le sien ; je ne fuirai pas une fois de plus. « Ça remonte à quand, vous deux ? » J’ai l’impression qu’il parle d’un couple, c’est effrayant. Qu’est ce donc ce ‘ça’ dont il parle avec tant d’amertume soudainement, hm ? “Pourquoi ?” Pourquoi est-ce que ça l’intéresse, pourquoi est-ce que cela a même la moindre importance à ses yeux ? J’ai toujours vécu beaucoup d’histoires, toutes aussi moins sérieuses les unes que les autres, et aujourd’hui James semble autant faire une fixette sur Léo que le contraire se veut véridique. Et tous deux ont les cheveux assez longs pour que j’assiste à un crêpage de chignons en règle, voilà tout ce à quoi je pense alors que je laisse volontairement les secondes s’écouler avant de lui donner sa réponse. “Cet hiver.” Cet hiver seulement. Cet hiver, à l’exact même instant où Ginny est partie. Cet hiver, parce que je savais pertinemment qu’il ne me repousserait pas et que j’avais besoin de la présence de quelqu’un à mes côtés, d’un Léo qui n’aurait de cesse de m’observer de ses yeux brillants sans jamais poser de question dérangeante. Je suis franc et transparent avec lui, mais pas au point de vouloir lui préciser que ma première rencontre avec Léo remonte à un an et demi ; parce que cette histoire là n’a duré que quelques semaines et ne mérite pas qu’il s’en inquiète. Et après tout, il n’aurait aucune raison de croire que je lui mens ; pourquoi le ferais-je. Je préfère encore préciser le lien qui m’unit officiellement au brun plutôt que de préciser la façon dont nous occupons notre temps depuis que je ne sais plus peindre quoi que ce soit. Pour ça aussi, j’ai terriblement besoin de lui, et ce serait trop me demander que de l’avouer d’une façon ou d’une autre. « T'as vraiment un truc pour les artistes. » Pour ça aussi, il est très bien placé pour le savoir. Je ne cherche pas à le nier et n’en ai même aucune envie, surtout alors qu’est venu le moment de prononcer quelques mots faisant office de véritable bombe: il n’est pas lui.. Peu importe ce qu’est Léo, peu importe ce qu’est James. Ils ne sont pas semblables, et cette seule annonce suffit à l’australien pour perdre toute sa splendeur et son assurance. Il ressemble soudainement à un petit garçon interrogé au tableau sur une leçon qu’il n’a pas apprise: ses lèvres sont pincées, son regard est vacillant. Et face à cette réaction, je reste impassible, jugeant avoir assez donné de ma personne pour cette discussion. Toi aussi James est la réponse qui stagne dans mon esprit. Mais je sais que je ne fais que jouer avec le feu, je n’ai aucun droit de l’attiser à ce point. Même moi, je m’en rends compte, alors je lui demande à mon tour de se la fermer, pour son bien autant que pour le mien. Il n’y a rien de plus à dire, il n’y a rien d’autre à expliquer. Le passé est révolu, l’histoire du monde témoigne bien que l’analyse des erreurs passées ne permet pas d’éviter les nouvelles alors autant se ménager et penser à autre chose. Je lui ai demandé une foutue bouteille, ça devrait pas être aussi compliqué à amener. « J'allais pas... » Bien sûr qu’il allait. Sous ses airs d’anges, il est le premier à courir dès qu’il s’agit d’évoquer le moindre détail de notre histoire commune. Il crève d’envie d’en faire le sujet principal de notre discussion, c’est évident.

« D'accord, j'allais peut être dire une connerie qui t'aurait donné envie de me chasser à coups de pied au cul. » Sans joie, je réponds pourtant aussitôt. “T’as de la chance, ça risque pas d’arriver ce soir.” Voilà au moins une chose dont il est préservé, même si je sais par expérience que me mots seuls pourraient suffire à le faire passer le pas de cette porte et la claquer de toutes ses forces derrière lui. « Pas pour me moquer, juste... » Je sais, James. « Enfin, tu commences à bien me connaître. » Je le connais, oui, l’homme qui se confond soudainement avec le dossier du canapé alors qu’il brillait d’arrogance il y a encore quelques minutes à peine. C’est le pouvoir que j’ai sur lui: je l’éteins sans même avoir à fournir le moindre effort, et beaucoup osent encore appeler de ça de l’affection ou, pire encore, de l’amour. Dans un souffle, je précise finalement comment les choses se passeront entre nous à partir de cet instant: plus de suppression de la vie de l’autre, plus de non-dit. Ils étaient nécessaires à l’époque, j’en reste convaincu, tout comme je sais qu’aujourd’hui il n’y aurait plus rien de semblable et donc aucun besoin de cacher quoi que ce soit à l’autre. La confiance sous toutes ses formes est nécessaire pour notre collaboration. « J'ai pas pensé même un instant à refuser. Même si j'avais du t'en vouloir à mort, et c'était pas le cas, j'aurais quand même accepté juste par orgueil. Et parce que je plaisantais pas quand je t'ai dit que ça m'aurait fait chier que tu le proposes à quelqu'un d'autre. » Et moi, je plaisantais pas quand j’ai pensé très fort que je n’ai jamais pensé à proposer cette collaboration à un autre. Ça aurait été avec James, ou ça n’aurait jamais été. Ce sont ses idées que je veux associer aux miennes, son coup de crayon à mon coup de pinceau, et ses insultes à l’accent du coin qui se mêleront le mieux à celles chantantes de l’Italie. Je n’aurais pas été capable de créer en présence de qui que ce soit d’autre, et c’est un détail que je me dois de garder pour moi: si je n’ai pas rendu le moindre dessin encore, ce n’est pas parce que la douleur est à en crever dès que je me mets dans une position pour dessiner, c’est simplement parce que rien ne vient et ce peu importe combien de temps je reste immobile à souffrir.

« Qu'est-ce que je suis ? » Tu vaux mieux que ça, James. Tu vaux bien mieux que te résumer à l’image qu’ont les autres de toi, et ce même si ‘les autres’ désigne uniquement ma personne. « Moi, qu'est-ce que je suis ? » Je savais prendre un chemin dangereux en parlant avec sincérité, mais il prend le pire d’entre tous à ainsi remettre une fois de plus son ego entre mes mains. Son ego, et bien plus encore. Toute son estime, aussi. Ce qu’il récolte se résume d’abord à un parfait silence: le voilà, James qui a trouvé le moyen de me faire taire sans plus de cérémonies. Quelques mots à peine et me voilà muet. « Tu savais que je te laisserais pas t'en tirer sans poser la question, dis pas le contraire. » - “Et toi tu savais que j’y répondrais pas.” Pas aussi facilement, aussi frontalement, aussi clairement. Qu’est-ce qu’il veut entendre, au juste ? Une pathétique histoire digne d’une adaptation cinématographique d’une histoire qui n’a jamais trouvé le temps de naître, ou l'énième récit d’un Auden au bord du gouffre qui n’a jamais trouvé d’autre moyen de défense que l’attaque elle-même ? « Et je suis sûr que c'est la raison pour laquelle tu regrettes de l'avoir dit. Mais je peux pas juste faire comme si ça arrivait pas avec trois ans de retard. » J’émets un rire faux, acerbe. Trois ans déjà, trois ans seulement. J’ai dû mal à qualifier cette temporalité. “Tu fais chier James.” Il fait chier, à être l’une des rares personnes en ce monde à oser me confronter dans ma certitude et mon impétuosité sans même sourciller, sans même montrer à quel point il se blesse à son tour à ainsi jouer à ce jeu. Il est bien plus émotif que moi, c’est évident, et il est aussi le premier qui ressort blessé. Mais il fait chier, James, parce que je ne veux pas avoir à lui mentir alors que cela ne rimerait plus à rien aujourd’hui, tout comme je ne veux pas risquer un seul instant notre collaboration alors qu’elle n’existe que sur un socle très instable et incertain reposant sur notre alchimie et entente.

Léo ? Je suis sûr que t’as quelques courses à faire.” J’annonce, d’un ton plus fort. De toute façon, je sais que le gamin est déjà en train de nous écouter depuis le début. Et c’est justement pour ça que j’ai besoin d’espace autant que de savoir que le reste de la discussion ne se fera qu’à deux. Ainsi, c’est avec lenteur que je me relève pour retrouver la seule et unique béquille que je daigne accepter à mes côtés, au lieu des deux largement recommandées. Qu’importe, encore une fois. Les pas de l’artiste se font entendre dans l’escalier, mon regard quitte James pour se poser en direction du son alors que je finis par ajouter quelques mots, d’un ton bas. “Attends.” Je souffle donc, une seconde à peine avant que ma main ne vienne retrouver son bras pour l’arrêter un instant, le temps pour que mes doigts remontent contre sa joue et mes lèvres près des siennes pour partager un baiser sans équivoque. Au moins, cela lui évitera de continuer à dévisager James comme s’il amenait avec lui toutes les plaies du monde. Au moins, cela me permet de continuer mon chemin jusqu’à la cuisine et de ne pas avoir à faire face à l’australien en aucun moment, le laissant seul juge de la scène que je ne commenterai pas, même lorsque Léo en vient à passer le pas de la porte. “Je vais la chercher moi-même, cette putain de bouteille.” J’annonce donc, plus déraisonnable que jamais, continuant ainsi à imposer des efforts à mon pied aux os brisés autant qu’aux innombrables sutures contre mon torse. Si on doit faire ça, si on doit avoir cette discussion, alors j’aurai besoin d’une bouteille, et bien plus qu’un seul verre de cette dernière. “C’est quoi la réponse que tu veux entendre, James ?” J’annonce à nouveau un peu plus fort pour m’assurer qu’il m’entend toujours alors que je me rends péniblement dans la cave, voulant lui laisser quelques secondes de réflexion quand mon choix de bouteille se résume à prendre la plus proche de moi.

Ce n’est que lorsque je reviens dans la cuisine, cachant avec grand mal mon cœur battant et haletant, que j’esquisse la suite de mes paroles. “Tu veux une version raisonnable, qui dit que tu es mon partenaire et collaborateur pour une future collection ?” Parce que ce serait vrai. “Tu veux une version magazine people, faisant de toi mon amant tumultueux de plusieurs années, le genre pourtant discret dont personne n’a jamais pu obtenir la moindre photo ?” Parce que ça aussi, ce serait véridique. “Tu veux peut-être la version Wikipedia ? James Harry Weatherton, né le dix-sept août de l’an 1990 dans la ville de Calgary, il a pourtant la double nationalité australienne par son père, CEO de la maison Weatherton…” Parce que je l’aurais fait et j’aurais continué, si cela n’avait pas consisté à mettre en évidence à quel point je le connais et à quel point j’ai écouté tout ce qu’il a pu dire à son sujet, au cours des années écoulées. “Ou tu veux la version qui ne veut pas avoir à faire face à une adolescente et ses émotions et qui se contenterait de dire ‘rien, t’es rien du tout’ pour pas que tu m’emmerdes davantage avec le sujet alors que tu connais déjà la réponse mais que t’as l’audace de croire que je te la donnerai, moi, de vive voix ?” Parce qu’il y a de ça, surtout, en réalité. A défaut d’être rien il a surtout été tout mais à l’époque j’avais au moins la décence de savoir que ce genre de relation ne rime à rien, erreur que j’ai pourtant reproduite et empirée au point de m’enfoncer davantage, de me marier et d’avoir un enfant avec une personne que j’ai fait l’erreur d’aimer sincèrement. Et ça, c’est complètement stupide, parce que cela donne le pouvoir à une seule émotion de guider toute votre vie et que la mienne est bien trop ambitieuse et précieuse pour que je puisse perdre le temps avec de telles bêtises. “Tu pouvais pas te contenter d’être heureux que je sois revenu vers toi ?” Non, bien sûr que non. Il veut avoir réponse à tout et en tout temps, et un jour cela le mènera à sa perte. “Ouvre la.” J’annonce finalement en revenant à sa hauteur, conscient que j’ai surtout bien trop envie d’exploser la bouteille contre le premier objet venu pour que ce soit raisonnable de tenter de l’ouvrir moi-même.











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James Weatherton
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le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyDim 27 Mar 2022 - 20:10




(c) harley
paint me a wish on a velvet sky.

Sûrement parce que j’ai aucune intention de le foutre dehors.” Vivre sous le même toit qu'un type éperdument amoureux de lui devrait pourtant suffire à faire retentir un millier de signaux d'alarme dans l'esprit du peintre. James, lui, n'aurait pas pris le risque de faire l'objet d'un crime passionnel simplement parce qu'il aurait osé faire les yeux doux à un autre, mais qu'Auden ait une certaine tendance pour le psychodrame n'aurait rien de si surprenant. Ce Léo n'était peut être qu'un jeune loup égaré en mal d'amour, qui ne trouvait pas meilleure façon de conserver l'affection du peintre qu'en évinçant la concurrence dans son dos. James ne le nierait pas, ça ferait un bon synopsis pour un mauvais film de deuxième partie de soirée, surtout parce que l'italien avait l'étoffe de l'anti-héros qu'on ne pouvait pas s'empêcher de désirer près de soi même en dépit des défauts qu'il se plaisait à montrer. Dans un tel film, James préférait ne pas savoir quel rôle il pourrait bien camper : Auden trouverait de toute façon le moyen de gagner sur tous les plans, brisant le cœur de quiconque s'y attacherait un peu trop avant de disparaître à l'horizon dans une séquence de fin artistiquement parfaite. “Ne reporte pas trop tes rêves sur lui, il est du genre à s’excuser quand il se cogne contre un meuble.” Tiens donc, cette idée serait presque amusante tant elle semblait contraster avec le tempérament sanguin et fougueux de l'homme face à lui. Ils devaient former un sacré duo, tous les deux – et oui, peut être qu'une part de lui s'était aventurée à penser au mot couple, avant de songer qu'il connaissait assez Auden pour savoir qu'il détesterait l'emploi d'un tel terme. « J'ai toujours su qu'au fond, t'aimais les vrais gentils. » Il laissa entendre dans un rictus qui ne se moquait même pas réellement. Après tout, il y avait de grandes chances pour que ce Léo s'illustre dans la même catégorie que Ginny, la jeune et belle artiste que le Auden d'il y a quelques années qualifiait souvent de trop douce, trop complaisante. Il n'empêche qu'il l'avait certainement aimé comme personne, chose dont James n'irait pas douter alors même qu'il n'avait aujourd'hui pour en juger que les bribes de confessions faites par le peintre. Il n'oubliait pas non plus que Ginny lui avait donné un fils, fils que le blond était au fond de lui plutôt soulagé de ne pas rencontrer si peu de temps après qu'Auden soit revenu dans sa vie – ce serait inévitable maintenant que les deux hommes s'apprêtaient à travailler ensemble et à passer beaucoup plus de temps tous les deux, ça il l'avait accepté. Restait à savoir si l'enfant tenait plus de son père ou bien de sa mère, ou s'il en était simplement le parfait mélange. Et James était en fait plus curieux de s'en faire une idée qu'il ne le prétendait.

Finalement, quiconque connaissait James un minimum savait qu'il oublierait cette histoire de sms si tôt replongé dans son travail, quand bien même ce n'était pas tous les jours qu'on se faisait passer pour l'un de ses anciens amants dans l'unique but de l'insulter. Si ce Léo espérait jouer avec ses nerfs, probablement qu'il avait réussi. Bien sûr, ce n'était pas là une chose que James consentirait facilement à avouer, plus encore devant Auden. Après tout, l'italien n'avait eu qu'un bref aperçu de ses échanges avec celui qui avait usurpé son identité, il n'avait certainement pas besoin d'en savoir beaucoup plus. Le peu qu'il avait déjà en sa connaissance suffisait à ce que James ait subitement un peu de mal à cacher la frustration qui l'avait habité lorsqu'il avait cru devoir prêter ces messages au peintre en personne. “Y’a toujours eu d'autres types plus jeunes et séduisants que toi pour me faire fantasmer à Weatherton, James.” Oh, ce n'était pas vraiment un détail que James risquait d'ignorer puisqu'il était toujours celui qui embauchait en personne les mannequins chargés de parader d'un bout à l'autre de l'atelier pour servir de premiers modèles pour les nouvelles créations. Les mannequins-cabines se devaient d'être esthétiquement irréprochables, peu importe qu'ils ne servent finalement que de porte-manteaux ambulants. Et leur plastique, bien évidemment, était toujours scrutée à la loupe. « Encore heureux, on les choisit pas pour leur niveau d'études. » Et c'est tout ce qu'il se contenterait de répondre, le sujet se voulant suffisamment glissant pour qu'il préfère s'en tenir à des faits plutôt que d'offrir à l'italien un début de jalousie qui, de toute façon, n'aurait pas lieu d'être. D'une part parce qu'à l'époque déjà, ils n'avaient jamais pris la peine de statuer sur ce qu'ils partageaient précisément ni sur la place qu'ils tenaient réellement dans la vie l'un de l'autre – prétendre qu'il ignorait qu'Auden regardait parfois d'autres homme serait purement hypocrite. Et d'autre part, parce que James avait encore la prétention de penser qu'en dépit de ces jeunes mâles incontestablement séduisants, il était le seul que le peintre ait vraiment pris la peine de séduire, bien au delà d'un regard en coin ou d'un sourire équivoque. Entre eux, ça n'avait jamais été exclusivement physique, quand bien même le sexe avait toujours tenu une part importante, si ce n'est primordiale, dans leurs échanges. Quoi qu'ils se plaisent à prétendre aujourd'hui, il y avait surtout eu beaucoup plus que ça. Des discussions interminables sur le sens de l'art, de la vie et d'un tas d'autres choses qu'ils n'avoueraient jamais avoir évoqué ensemble, précisément parce qu'il n'y avait jamais de limites à ce dont ils pouvaient parler. Des confessions bien plus intimes que tout ce qu'ils se risqueraient à évoquer ce soir, tenant peut être bien trop à ce que ces détails-là demeurent prisonniers de leurs souvenirs encore un peu. James ne le nierait pas, la nostalgie lui serrait le ventre depuis qu'il avait mis un pied sous ce toit, théâtre lui aussi de nombreux de leurs moments ensemble. Pourtant la seule présence de ce Léo devrait suffire à lui rappeler que replonger dans ses souvenirs était un jeu dangereux et assurément une bien mauvaise idée. “Joue pas l’étonné, t’es bien placé pour le savoir.” Un sourire un brin plus malicieux au coin des lèvres, James haussa les épaules comme pour sous-entendre qu'en effet, il avait peut être testé lui-même la théorie selon laquelle Auden avait souvent un faible pour plus jeune que lui. « J'allais sur mes vingt-huit ans quand on s'est rencontrés, c'est pas de ma faute si toi t'avais déjà de la bouteille. » Une façon comme une autre de dire qu'il avait quelques années de plus, sans que ça n'ait jamais semblé être un détail particulièrement important en réalité. James pourrait dire qu'il était d'ailleurs particulièrement bien conservé, pour un quarantenaire, à tel point que le temps semblait glisser sur lui comme de l'eau. « Ni si j'aime les hommes avec de l'expérience. » D'accord, ce n'était pas systématiquement le cas. Alessandro autant qu'Archie étaient un peu plus jeune que lui, mais ils avaient chacun leur expérience de la vie et quelque chose qui manquait certainement au blond. Tout comme Auden, dont la présence symbolisait encore aujourd'hui quelque chose d'extrêmement familier et réconfortant, qu'il soit prêt à se l'avouer ou non. Son regard était toujours habité du même éclat, son sourire de la même insolence, et même son parfum lui rappelait toutes les fois où il avait réajusté le col de ses chemises parce qu'il n'était pas impeccable.

Pourquoi ?” A ce moment-là, James aurait du se douter que sa question n'avait rien d'une bonne idée et que cette histoire entre ce Léo et Auden, définitivement, n'était pas ses affaires. Il aimait se convaincre du contraire uniquement par orgueil, et parce qu'une part de lui ne supportait pas qu'un type qui semble tout droit sorti d'un dessin animé ait su capter l'intérêt du peintre quand lui n'en était visiblement plus digne. Mais c'était parfaitement idiot et surtout, ça ne faisait que prouver à Auden que sa présence avait laissé la place à un manque véritable, une fois qu'il n'avait plus eu de ses nouvelles. Et ça, c'était la dernière chose dont James voudrait le convaincre. « Je suis curieux, c'est tout. » En vérité, il avait ce besoin compulsif de relier les faits entre eux pour comprendre où il se situait sur cette fresque qui comprenait aussi la femme que le peintre avait épousé et le jeune homme qu'il hébergeait actuellement. Peut être qu'il n'avait pas vraiment de place là-dedans, ou peut être qu'il était définitivement plus simple qu'il évite de trop se poser la question. “Cet hiver.” C'était plus fort que lui, son esprit ne put s'empêcher de mener plusieurs raisonnements et d'en conclure que l'apparition de ce Léo coïncidait probablement avec le départ de Ginny – dont James ne connaissait toujours pas les circonstances exactes. « Il a vite pris ses aises. » Ou peut être qu'il était précisément arrivé au moment où Auden avait le plus besoin d'une présence, de quelqu'un pour combler un vide, un manque. Ce n'est pas James qui irait le juger et moins encore trouver ça absurde. N'était-il pas exactement au même point, quelques années plus tôt, quand il venait de perdre son grand amour et cherchait désespérément un moyen de se sentir moins vide ? N'avait-il pas choisi Auden précisément parce qu'il l'y aidait, lui, qui semblait si proche et en même temps si éloigné de l'homme qu'il avait perdu ? Probablement qu'il aurait continué à se poser toutes ces questions si Auden n'avait pas brisé le silence à travers un aveu que le styliste n'aurait pas pu prédire, surtout pas après plusieurs années. Un aveu qui ne signifiait peut être pas tant de choses, en réalité, mais qui apparaissait comme la réponse à des questions que James n'avait jamais vraiment avoué s'être posé. Sur l'importance de tout ça, de ce qu'ils étaient tous les deux et de ce qu'il était, lui, aux yeux d'Auden. Est-ce que le puzzle se reconstituait après tout ce temps, ou est-ce que cette confession ne faisait finalement que laisser planer un mystère plus grand encore sur ce que tout ça représentait ? James avait bien trop de questions et trop peu de réponses, et surtout un tact généralement absent dès qu'il fallait aborder les sujets sérieux. Auden le savait sans doute mieux que personne, alors qu'ils n'avaient pourtant jamais osé s'aventurer sur le sujet. A juste titre, semble-t-il, à en juger par le silence qui reprit pour un instant ses droits autour d'eux. Quoi qu'il ait réellement cherché à répondre, quoi qu'il ait eu envie de lui dire, ça n'aurait probablement fait qu'empirer les choses. On ne réécrivait pas le passé, ils le savaient aussi bien l'un que l'autre. “T’as de la chance, ça risque pas d’arriver ce soir.” C'était pourtant la seule fois où James aurait probablement accepté d'être flanqué dehors sans chercher à faire d'esclandre, mais uniquement pour retourner tout aussi vite se planquer derrière le boulot et oublier les dernières minutes. Probablement même qu'il aurait plaidé le trou de mémoire, le lendemain.

Difficile alors de dire pourquoi il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de poser la question qui paraissait pourtant défendue. La question à laquelle Auden et lui tenaient sans doute tout aussi peu à ce que l'italien réponde, parce que dans un cas comme dans l'autre ça n'aurait sûrement pour effet que d'empirer les choses. James avait vraiment tenté de garder ses questionnements pour lui, mais toute une part de son être y avait malheureusement vu une occasion d'en avoir le cœur net, après des années de silence. Non pas que ça puisse changer quoi que ce soit, et peut être qu'au fond c'était derrière cette excuse que le blond se planquait pour se rassurer. Ça ne changerait plus rien, n'est-ce pas, alors autant qu'il sache. Ainsi, que la réponse soit à son goût ou non, ils pourraient décider de refermer ce chapitre si tôt celui-ci ouvert. “Et toi tu savais que j’y répondrais pas.” Bien sûr, il savait qu'Auden ne prendrait pas deux fois le risque de se livrer ni de s'aventurer sur un terrain miné, surtout alors qu'ils avaient toujours pris soin de l'éviter tout le temps qu'avait duré leur liaison. Mais James ne serait pas James s'il n'espérait pas au fond de lui qu'ils étaient tous les deux suffisamment inconscients pour s'y risquer malgré tout, aujourd'hui. Parce qu'ils n'avaient plus grand chose à perdre à le faire, sans doute. Parce que lui avait bien trop d'orgueil pour ne pas saisir cette occasion. “Tu fais chier James.” Dans d'autres circonstances, cette manière qu'avait Auden de le lui faire remarquer l'aurait amusé et lui aurait tiré un de ces souvenirs bourrés d'arrogance qui rivalisaient toujours de provocation. Parce que qui d'autre que le peintre lui-même aurait pu s'arranger pour que cette remarque, insultante de la bouche de n'importe qui d'autre, sonne précisément comme un compliment venant de la sienne ?

Léo ? Je suis sûr que t’as quelques courses à faire.” Le sourcil droit du styliste s'arqua à l'instant même où la voix de l'italien résonna à travers toute la demeure. Voir débarquer le dénommé Léo à peine quelques secondes plus tard n'avait rien d'une surprise tant James s'attendait à ce que le jeune homme soit planqué dans un coin à épier leur conversation. Tout comme il ne fut pas particulièrement surpris de le voir arborer une dégaine presque juvénile, presque attendrissante. “Attends.” Et finalement, sans doute n'était-il pas beaucoup plus étonné qu'Auden intercepte Léo avant que celui-ci ne leur fausse compagnie pour lui voler un baiser tout ce qu'il y avait de plus équivoque. Un rictus moqueur fendit cette fois les lèvres de James, qui se contenta d'observer la scène avec condescendance, certainement blessé dans son ego qu'Auden ne trouve rien de mieux à faire que d'embrasser son dernier amant en date juste sous son nez. S'il avait eu tout le temps de se faire à l'idée que l'italien avait du connaître bon nombre d'autres conquêtes après lui, c'était un poil plus irritant de constater qu'il avait définitivement plus de scrupules à virer cet amoureux transi de chez lui qu'il n'en avait eu à le sortir de sa vie. De toute évidence, il les aimait plus tendres et démonstratifs qu'il n'aimait le prétendre – deux qualités qu'on ne pouvait pas tellement prêter au blond, c'est certain. « C'est bien, je suis sûr qu'après ça tu vas le dissuader de réutiliser ton téléphone dans ton dos. » Oh, il se moquait simplement pour la forme, il n'allait pas lui dire comment gérer son amant et encore moins comment gérer sa vie sentimentale. Auden se contentait ici de le provoquer, au fond James le savait parfaitement bien, et il ne pouvait pas risquer de rentrer aussi facilement dans son jeu. Cet échange tendait déjà à prendre une tournure bien plus périlleuse, et contrairement à ce que l'on pourrait croire James ne tenait pas particulièrement à ce qu'il tourne à l'affrontement. Auden et lui auraient tout le temps de se bagarrer lorsqu'ils créeraient le futur chef d’œuvre qui porteraient leurs deux noms, ici cette bataille d'egos ne lui annonçait rien qui vaille. Précisément parce que cette collaboration était en jeu. Un peu, aussi, parce qu'il serait frustré au plus profond de lui-même de le voir déjà ressortir de sa vie – il lui devait au moins de jouer avec ses nerfs jusqu'à ce que leur collaboration ait vu le jour, ensuite il le laisserait décider s'il désirait ou non s'éterniser. “Je vais la chercher moi-même, cette putain de bouteille.” Cette fois un soupire lourd s'échappa des lèvres de James. « C'est ridicule. » Auden avait encore besoin d'une béquille pour se déplacer et il suffisait de le voir pour comprendre que même une force de la nature telle que lui était fragilisée depuis son séjour à l'hôpital. « Auden, arrête tes conneries. » Mais Auden n'écoutait rien, Auden n'en faisait encore une fois qu'à sa tête. Auden qui disparaissait à présent dans la pénombre de la cave, sous les yeux d'un James fulminant d'agacement. « Je te préviens, si tu te vautres en bas des escaliers je te laisse pour mort après t'avoir volé toutes tes bouteilles. » Finir étalé en bas des marches ne rendrait assurément pas justice à la magnificence d'un artiste aussi talentueux que l'italien, c'est pourquoi James était à peu près sûr qu'il préférerait encore qu'un type lui troue la peau pour se voir offrir une fin mélodramatique. « Et je fais accuser Léo de t'avoir poussé. » Vingt ans de prison pourrait lui rafraîchir les idées et James trouverait le moyen de s'en délecter.

C’est quoi la réponse que tu veux entendre, James ?” Si seulement il en avait la moindre idée, probablement qu'ils ne seraient pas entrain d'avoir cette conversation. Probablement aussi qu'il y aurait coupé court avant qu'Auden ait seulement l'occasion de le haïr pour n'avoir rien trouvé de plus intelligent à faire que de s'aventurer par là. “Tu veux une version raisonnable, qui dit que tu es mon partenaire et collaborateur pour une future collection ?” Ça, c'était facile. Trop facile pour être seulement digne d'Auden. “Tu veux une version magazine people, faisant de toi mon amant tumultueux de plusieurs années, le genre pourtant discret dont personne n’a jamais pu obtenir la moindre photo ?” Oh, nul doute que les magazines s'en seraient donnés à cœur joie si on les avait surpris ensemble, à l'époque. Deux artistes insaisissables et gonflés d'ego, probablement faits pour s'apprivoiser. “Tu veux peut-être la version Wikipedia ? James Harry Weatherton, né le dix-sept août de l’an 1990 dans la ville de Calgary, il a pourtant la double nationalité australienne par son père, CEO de la maison Weatherton…” Cette fois, c'est un rire sans joie qui franchit ses lèvres. Sans joie, parce qu'il y avait définitivement derrière ce petit jeu un goût de nostalgie beaucoup plus amer qu'en apparences. « Tu veux savoir la meilleure ? J'étais persuadé de parler dans le vent quand je t'ai raconté tout ça. » Peut être parce que le peu d'hommes qu'il avait connu avant puis après Alessandro ne cherchaient généralement qu'à le mettre dans son lit, loin de prêter plus attention que ça à sa vie, sa petite enfance et ses problèmes. Peut être aussi parce que c'était surtout plus simple de croire, au moins au début, qu'Auden était comme ces hommes. Parce qu'ainsi les limites étaient posées dès le départ et James savait qu'il n'aurait aucun intérêt à s'attacher plus que nécessaire à cet italien un peu beau parleur, assurément de ceux qui finissaient par vous laisser tomber. Pourtant Auden n'avait cessé de le détromper à chaque étape de leur relation, d'abord en s'avérant bien plus attachant et bien moins superficiel qu'il ne l'avait d'abord pensé, puis lorsque sa compagnie lui était devenue profondément nécessaire au fil des mois. Et aujourd'hui, voilà que James s'apercevait à nouveau que tout ça représentait peut être autant pour le peintre que pour lui à l'époque : lui aussi, après tout, pourrait citer toutes les péripéties du clan Williams par ordre chronologique ainsi que chaque confidence faite par l'italien sur l'oreiller. Finalement, c'était ces longues conversations qui tendraient presque à lui manquer le plus. Peut être parce que dans sa vie, se confier n'avait jamais été chose évidente pour le blond. “Ou tu veux la version qui ne veut pas avoir à faire face à une adolescente et ses émotions et qui se contenterait de dire ‘rien, t’es rien du tout’ pour pas que tu m’emmerdes davantage avec le sujet alors que tu connais déjà la réponse mais que t’as l’audace de croire que je te la donnerai, moi, de vive voix ?« Alors tu vas vraiment faire comme si c'était de ma faute ? » Sa voix, chargée de reproche, résonna entre lui et le peintre au retour de ce dernier dans la cuisine. « Tu sais ce qui fait vraiment chier, Auden ? Que tu remues le passé comme si ça pouvait être aussi simple que de poser ça dans un coin et de l'oublier aussitôt. » N'était-ce pas lui, après tout, qui avait effleuré le sujet le premier ? Lui, qui avait franchi la limite qu'ils s'étaient fixés dès le départ pour faire que cette relation reste toujours la plus informelle possible ? Pour qu'il n'y soit jamais question de sérieux, de sentiments ou d'attachement d'aucun ordre. « J'ai rien demandé de tout ça. » Si ce n'est peut être à être ici, aujourd'hui. Ça, oui, il l'avait délibérément cherché. « J'ai pas demandé à ce que t'arrêtes de donner des nouvelles. J'ai pas demandé à ce que tu sonnes à ma porte pour me proposer qu'on bosse ensemble. Et j'ai pas demandé à ce que ton amant du moment me mêle à votre histoire. » Tout comme il n'avait pas demandé à ce que cet échange prenne une tournure mélodramatique, sur fond de non-dits et de vérités longtemps passées sous silence pour le bien commun. « Alors t'avises même pas de me reprocher de m'engouffrer dans la brèche que tu as ouvert. » Il aurait sûrement du laisser couler, prétendre que ces quelques mots n'avaient pas réveillé un millier de questions, tant dans sa tête que quelque part dans sa cage thoracique. Que ça ne comptait pas, pour une partie de lui restée dans le flou à l'époque. Que ça n'avait jamais compté, à aucun moment “Tu pouvais pas te contenter d’être heureux que je sois revenu vers toi ?” Si, certainement. Mais ce serait oublier que James était James, et qu'il n'avait jamais facilité les choses à qui que ce soit. Pas même à l'italien, quand bien même leurs divergences d'opinion trouvaient toujours une issue salutaire quelques années plus tôt. Une issue qui comprenait bien souvent de se réconcilier sous les draps, après quelques joutes verbales échangées. « Tu sais quoi ? Oublie. » Ce n'était pas son genre de capituler, pas le moins du monde à vrai dire, mais à cet instant James était assez conscient pour s'apercevoir qu'Auden et lui empruntaient un chemin trop sinueux pour que continuer de hausser le ton ait quoi que ce soit de prudent. Pas alors que tout restait fragile, balbutiant, depuis le retour de l'italien dans sa vie. « J'ai pas envie que ce projet tombe à l'eau. Je veux que ça se fasse, même si ça veut dire mettre notre putain de fierté de coté pour faire que ça fonctionne. On aura tout le temps de s'étriper ensuite, mais pour l'instant je veux pas te voir dépenser ton énergie à autre chose que te rétablir. » Parce qu'il en avait besoin, peu importe à quel point Auden tenterait de se convaincre du contraire. « C'est pas... on a pas à parler de ça maintenant. » Ils avaient réussi à éviter le sujet à l'époque, ils pourraient bien continuer encore un peu, non ? “Ouvre la.” Du vin, voilà qui sauverait peut être cette soirée. Ils ne pouvaient pas être raisonnables et être sobres, ce serait bien mal les connaître. « Je suis venu pour parler boulot. Et c'est aussi la condition pour laquelle j'accepterai de rester. » A moins qu'Auden tienne à le mettre dehors avec un coup de pied dans le derrière, mais James le connaissait assez pour savoir qu'il l'aurait déjà fait déguerpir s'il en avait l'intention. « On parlera des positions préférées de ton cher Léo ou d'à quel point notre sens du timing est pourri une autre fois. Pour l'instant tout ce qui m'importe c'est de pas perdre mon collaborateur. » Car si cette collaboration semblait revêtir une importance particulière pour Auden, c'était aussi le cas pour James, qui plus que jamais avait besoin d'un défi auquel se mesurer. Un défi qu'il n'imaginait pas relever auprès d'un autre qu'Auden. Il avait besoin de lui, besoin que ce projet voit le jour, besoin qu'ils y mettent leurs triples et bien plus encore. Cette collaboration ne serait pas de tout repos, ils en avaient eu une nouvelle fois la preuve, mais ça ne faisait que lui donner encore plus hâte de créer avec lui.



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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : flora #4 › ugo #5 › savannah #10 › damon #15 › anastasia #2

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : harley (avatar) › iwantto (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. (willton #3) paint me a wish on a velvet sky. EmptyLun 28 Mar 2022 - 20:53



L’ironie latente fait rapidement place à des reproches que je ne cherche même plus à cacher, agacé que James ait tant cherché à emprunter le chemin d’une conversation plus personnelle, privée, et surtout révolue. Ce n’est pas parce que j’ai foutu Léo à la porte que je m’y laisserai prendre, certain qu’il n’en découlera rien de bon, que ce soit pour lui ou pour moi. J’ai appris avec le temps qu’il ne fait pas bon parler de certains sujets avec certaines personnes, et cet instant recouvre les deux. J’ai besoin d’alcool, j’ai besoin d’aller au-delà de mes principes vieux de deux décennies tel qu’il m’arrive de le faire une à deux fois par an, lorsque j’en ai vraiment besoin. Aujourd’hui, c’est le cas. Aujourd’hui, je fuis le champ de bataille avec une foutue béquille et la sensation du baiser échangé avec le peintre encore ancré à mes lèvres. Les mots de James sont les seuls à couvrir l’immense demeure atrocement vide. « C'est ridicule. » Ça l'est, oui, mais ce n’est en rien une raison suffisante pour me faire revenir sur mon idée. C’est ridicule et stupide, mais c’est aussi une pause dont nous avons tous les deux besoins, même si elle se résume encore à James me parlant comme si j’étais un gamin. « Auden, arrête tes conneries. » Sa voix est plus effacée au fur et à mesure que je descends les marches menant à la cave, priant sincèrement pour ne pas tomber puisque mon ego ne s’en remettrait jamais. Surtout avec lui en tant que témoin. « Je te préviens, si tu te vautres en bas des escaliers je te laisse pour mort après t'avoir volé toutes tes bouteilles. » J’ai toujours eu un faible pour les vrais gentils, c’est lui qui l’a dit. Il cache mieux son jeu que Ginny ou Léo, mais je n’en pense pas moins de lui. Tout ce qu’il se contente de faire, c’est enrager seul dans un salon vide, sans doute observé par un Pizza curieux d’observer une nouvelle personne dans sa demeure, mais pas assez courageux pour aller le voir de plus près. Tu parles d’un chien de garde. « Et je fais accuser Léo de t'avoir poussé. » Dans le silence de la cave, j’esquisse un rire presque sincèrement amusé alors qu’il ne fait que me prouver une fois de plus toute la place que tient désormais Léo dans ses pensées. Je n’ai rien à répondre à tout ça, ce n’est que James qui ne supporte pas la solitude - quoi qu’il en dise - qui tente de me faire la conversation au travers de plusieurs mètres de murs, simplement parce que je refuse de répondre à sa stupide question. Il aurait dû être capable de se contenter du sous-entendu, c’est tout ce que j’attendais de lui et rien d’autre.

Je reviens après quelques dizaines de secondes à peine, avançant un peu plus doucement encore maintenant que je transporte une bouteille choisie au hasard puisque je m’y connais toujours aussi peu dans le domaine. C’était lui, qui était supposé y aller. « Tu veux savoir la meilleure ? J'étais persuadé de parler dans le vent quand je t'ai raconté tout ça. » L’avant-dernière de mes propositions semble finalement être celle qui l’intéresse le plus, ironiquement. Quelques prénoms, un nom de famille, une date de naissance et le voilà perdu parce que j’ose prouver que j’ai écouté au moins quelques bribes de ses paroles, là où j’ai toujours statué ne rien en avoir à foutre. Je préfère connaître son avis sur certaines pièces d’art plutôt que sa date de naissance, c’est un fait, mais cela ne m’a jamais empêché de retenir ladite date. Et il en est de même pour le reste. “Faut croire que non.” Que je me contente de répondre mollement, sans aucune conviction. Il n’y a pas d’autres commentaires que je veuille ou puisse faire à ce sujet, éternellement certain que ce ne sera plus jamais le moment d’en parler. Déjà, j’annonce pourtant la dernière de mes idées, laquelle semble bien moins la faire rire - sans doute la comparaison à une adolescente animée par un trop plein d’émotions, j’imagine. « Alors tu vas vraiment faire comme si c'était de ma faute ? » Mon regard s’ancre dans le sien, noir et froid. Il a déjà la réponse à sa question, je n’ai pas besoin de perdre ma patience en lui répondant. Bien sûr que c’est de sa faute.

« Tu sais ce qui fait vraiment chier, Auden ? Que tu remues le passé comme si ça pouvait être aussi simple que de poser ça dans un coin et de l'oublier aussitôt. » - “T’es un grand garçon, agis comme tel.” Il est en âge d’oublier des pans de l’histoire simplement parce que cela rend le quotidien plus facile. Il est en âge de passer outre les problèmes, outre l’amertume de la vie, outre tout ce qui a pu être dit et récité. Il est en âge d’accepter que parfois des rêves de grandeur ne sont justement que des rêves, et qu’ils fondent parfois avec le temps, pour finalement ne jamais exister. Peu importe à quel point cela peut se montrer être difficile, ça n’est pas mon problème. Il n’est pas le seul à devoir faire des efforts pour aller de l’avant, j’ai simplement pris de l’avance sur lui. « J'ai rien demandé de tout ça. » J’accuse quelques secondes de silence avant d’avancer quelques mots, sincèrement désolé. “Moi non plus.” Rien n’avait été écrit dans le marbre, rien n’aurait pu être prédit non plus, sous aucun aspect. « J'ai pas demandé à ce que t'arrêtes de donner des nouvelles. J'ai pas demandé à ce que tu sonnes à ma porte pour me proposer qu'on bosse ensemble. Et j'ai pas demandé à ce que ton amant du moment me mêle à votre histoire. » J’ai rien demandé de tout ça non plus, mais je reste certain que c’était la meilleure chose à faire. James est intelligent, il ne peut que se douter de tout ce que cela signifie, mais je continue de lui en vouloir pour continuer à ainsi enfoncer le couteau dans la plaie et exiger des réponses de ma part. Il sait comment je fonctionne, il le sait trop pour ignorer la vérité derrière tout ceci. Ce n’est pas une partie de notre histoire commune que j’ai apprécié vivre et bien loin de là, mais elle était nécessaire. « Alors t'avises même pas de me reprocher de m'engouffrer dans la brèche que tu as ouvert. » Ce n’est pas une brèche. Cela n’en a jamais été une. Il en sait autant que moi sur tout ce qui nous concerne, de la raison pour laquelle j’ai été attiré par lui en premier lieu, de celle pour laquelle tout s’est terminé du jour au lendemain sans explication. “T’avises pas non plus de me donner des ordres, James.” Il existe encore une infinité de vérités qu’il ne veut pas entendre et de confessions qu’il ne veut pas voir revenir à la surface. Ce serait bas de ma part de les lui renvoyer aujourd’hui à la figure mais je n’hésiterais pas le moins du monde si j’en ressentais le besoin, instinct de survie oblige.

Il n’a pas le droit de déjà compliquer notre collaboration, pas alors que je n’ai pas encore eu le temps ni la possibilité de dessiner le moindre patron ni de lui prouver de quoi je suis capable. Il me garde à ses côtés parce qu’il connaît mes talents passés, mais quiconque à sa place serait déjà en train de douter de mon véritable talent. « Tu sais quoi ? Oublie. » Je ne recule jamais devant quoi que ce soit, lui non plus, mais nous pouvons sans doute convenir qu’en cet instant, c’est sans doute la meilleure chose à faire. Oublier, passer à autre chose, ne jamais en reparler. Plus de brèche à la con, plus le moindre sous-entendu non plus. Du travail, voilà tout ce qui nous lie, et parce que je suis aussi obstiné que décidé à mener ce projet à bout, je sais être capable de me la fermer pour le bien de cette collaboration. C’est l’art qui nous lie avant toutes choses, encore et toujours. « J'ai pas envie que ce projet tombe à l'eau. Je veux que ça se fasse, même si ça veut dire mettre notre putain de fierté de coté pour faire que ça fonctionne. On aura tout le temps de s'étriper ensuite, mais pour l'instant je veux pas te voir dépenser ton énergie à autre chose que te rétablir. » James cachant son inquiétude derrière des reproches, je le reconnais bien là. Je devrais m’emporter à mon tour, sans doute, mais ce n’est qu’une sourire fatigué qui parvient à mes lèvres maintenant que je me rapproche toujours aussi doucement de sa personne éternellement posée sur le canapé du salon. Cette bouteille est un peu plus la bienvenue à chaque nouvelle seconde écoulée. « Je suis venu pour parler boulot. Et c'est aussi la condition pour laquelle j'accepterai de rester. » Le verre froid passe de mes mains aux siennes, je fais au mieux pour ne pas surréagir au moindre de ses mots, comme j’en ai pourtant tant l’habitude. « On parlera des positions préférées de ton cher Léo ou d'à quel point notre sens du timing est pourri une autre fois. Pour l'instant tout ce qui m'importe c'est de pas perdre mon collaborateur. » - “C’est bon, t’as fini la liste de tes exigences, on peut passer à autre chose ?” On ne parlera pas de Léo, encore moins de ses positions préférées, ni du fait que le fait qu’il l’appelle “ton cher Léo” soit synonyme d’une rancœur, haine, peu importe le nom que vous souhaitez donner à ce sentiment, que l’australien ressent à l’encontre du gamin. Je ne demanderai pas pourquoi, je ne jouerai pas de cette corde sensible non plus. “Tu décampes pas d’ici tant que cette bouteille est encore pleine et qu’on a pas avancé le travail.” Il est venu pour parler boulot, et il restera parce que c’est bien de ce sujet dont on parlera. Je le tiens pour responsable de toutes les secondes dont j’ai besoin pour arriver à m’asseoir sur le sol, éternel insatisfait de la taille de cette fichue table basse sur laquelle je ne peux pas travailler sinon. Et puisque me relever me prendra encore plus de temps encore, je compte bien optimiser la moindre seconde à venir.











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