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 Bébou, est-ce que tu m'aimes ?

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Swann Craine
Swann Craine
la loi des sentiments
la loi des sentiments
Bébou, est-ce que tu m'aimes ? MTtf4TM Présent
ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990)
SURNOM : Robin (02/2023), sa fille, essaie très fort de lui trouver beaucoup de noms.
STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom.
MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. Il veut se poser depuis l'arrivée de leur fille.
LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage.
I wish i was the monster you think I am
POSTS : 44763 POINTS : 1880

TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires)
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglais
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RPs EN COURS : (05)arthur #15scarlett #2rory #56 (fb 2017)rory #57greta #8

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rowann #56
& #57 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.

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arwann #15 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.

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mcraine #6 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.

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scarlett #2 › uc.

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greta #8 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.

RPs EN ATTENTE : min-kyung #4 › ginny #6

RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens

AVATAR : Evan Peters
CRÉDITS : eliyam (avatar) › nairobi (gif) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) › loonywaltz (ub)
DC : Auden, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/08/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t28950-a-little-bit-of-heaven-a-little-bit-of-hell-swann
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Message(#) Sujet: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyVen 14 Jan 2022 - 23:09



je me juge, tu me juges, MAIS EST CE QU'ON SE GNOGNI ??

Il a annulé leur restaurant pour ce soir. Encore. Au moins, disons que cette fois-ci James a eu la décence de prévenir en avance et ne pas laisser Swann l’attendre seul à une table dressée pour deux. C’est avec un éternel pincement au cœur que l’anglais a lu le message, ce dernier ayant par ailleurs sans doute été écrit par son assistante et non son petit-ami en personne. Il est occupé par son travail, animé du désir de donner vie à ses dernières idées quand ce ne sont pas des anciennes qu’il veut reprendre et élaborer. Swann ne lui en veut même pas, en réalité. Il a la chance de partager la vie de quelqu’un de passionné, il n’est rien ni personne pour lui demander de revoir ses priorités. Au moins, cela lui donne une raison supplémentaire de profiter autant que possible de la moindre seconde passée en sa compagnie, quitte à ce que tout ne se résume qu’à quelques mots au petit matin, Swann se levant pour se rendre au cabinet et James luttant contre toute forme de sommeil pour travailler, travailler, travailler. Rares sont les soirées qui ne se résument pas à l’anglais observant son petit-ami coudre, subjugué par la précision autant que la rapidité de ses gestes. Sans doute est-il envieux de ces bouts de tissu - aussi beaux soient-ils - à qui il accorde autant d’attention. Après tout, il sait depuis les balbutiements de leurs premières rencontres ce à quoi aurait rimé une relation avec le directeur artistique de la maison Weatherton, et dire qu’il regrette d’avoir un jour annoncé à James ce qu’il ressent pour lui serait un mensonge. Leur relation n’est pas toujours idyllique mais cela ne l’empêche en rien de sincèrement aimer l’artiste qui ne lui ressemble en rien, répondant ainsi volontiers à l’adage voulant faire s’attirer les contraires.

Face à James, il doit bien souvent prendre sur lui pour accepter son caractère bien trempé et ses remarques acerbes, bien souvent amenées sans véritables raisons. Pour autant, il serait bien incapable d’être autrement que lui-même, raison pour laquelle l’anglais pénètre ce soir dans les locaux de la maison Weatherton. A chaque nouveau pas, il salue chaleureusement les employés s’apprêtant à rentrer chez eux, demandant des nouvelles de la nièce à peine née de Lana, du chien pour lequel Tobias a enclenché la procédure d’adoption, du dégât des eaux dans la salle de bain des Morgan, … pour ne citer qu’eux. Ses visites dans les locaux ne sont pas bien nombreuses, James lui rappelant bien souvent qu’il n’est pas d’une grande utilité (pour ne pas dire aucune) et qu’il ne fait que le déconcentrer, mais il sait rentabiliser chacune d’elles à sa façon. La moindre de ces interactions lui donne une raison supplémentaire de sourire ainsi qu’un peu de baume au coeur, ne sachant toujours pas anticiper si son petit-ami sera de bonne humeur ou non au moment où il ouvrira les portes de l’atelier.

C’est toujours dans l’atelier qu’il le retrouve, lui le directeur soit-disant imbuvable mais pourtant bien trop passionné par son travail pour que chaque création risque d’être autre chose qu’un pur chef d'œuvre. Il tient à vérifier chaque détail, quand il ne reprend pas les finitions lui-même. Finalement, l’observer travailler sur le canapé de son appartement ou dans l’atelier de la maison de couture ne fait pas une grande différence aux yeux de Swann, simplement heureux de pouvoir profiter de sa présence, encore plus lorsque les locaux ne sont plus animés que par leurs deux âmes. Ce soir ne fera pas exception à la règle, Swann entrant dans la pièce en poussant la porte avec son dos, les bras chargés de nourriture. Sourire aux lèvres, il trace un chemin bien connu au milieu des employés et mannequins, les saluant chacun à leur tour. Pourtant, cette-fois, il ne perd pas davantage de temps et préfère venir retrouver la silhouette de son petit-ami, le visage froncé par le souci ou peut-être même l’agacement. James, penché sur un patron dont Swann ne reconnaît pas même le haut du bas, s’en voit brièvement écarté par les doigts du blond venant glisser contre son cou et sous son menton pour le faire relever sa tête en sa direction le temps d’un baiser. “Bonsoir monsieur Weatherton.” Puisque c’est ainsi que tout le monde l’appelle en ces lieux, Swann fait au moins semblant de s’y tenir aussi, même s’il oublie rapidement l’emploi d’un tel nom au bout de quelques minutes à peine en règle générale. “J’ai commandé ton plat préféré, tu n’as pas d’excuse pour sauter le dîner maintenant.” Ce n’est pas parce qu’il ne veut pas venir au restaurant que ce dernier ne peut pas s’inviter dans les locaux de Weatherton. L’anglais sait s’adapter, c’est ce à quoi sa vie se résume et il ne laissera pas son petit-ami mourir de faim car éternellement trop pris par son travail pour penser à manger. Sous l'œil tendre et averti du blond, il ne pourra pas s’en sortir sans au moins avaler quelques bouchées. “A quand remonte ta dernière pose ? Ne t’avise pas de me mentir, sinon je demande à tes employées.” Il pourrait s’arrêter cinq minutes, seulement cinq minutes, ce serait bien assez pour qu’ils mangent ensemble et se racontent quelque peu leur journée.












:hotmug::
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James Weatherton
James Weatherton
le gant de velours
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Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Hu5cwsy Présent
ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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POSTS : 6283 POINTS : 960

TW IN RP : alcoolisme, décès, deuil, violence verbale, relation toxique, mention de troubles de la fertilité
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : exigeant, colérique et impitoyable, ses proches mériteraient une médaille pour le supporter › son besoin d'être constamment stimulé l'a poussé à épouser la femme la plus caractérielle qu'il connaisse. au fond, ils seraient prêts à tout l'un pour l'autre › elle veut des enfants, lui beaucoup moins. en revanche, il désire avoir un héritier › ne s'est jamais remis d'avoir perdu son premier amour, bien qu'il n'ait jamais rien montré de sa douleur › peu enclin à montrer ce qu'il ressent, il s'est forgé une carapace dont il est difficile de venir à bout › constamment fourré dans son atelier.
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(ua gothique) swann #3


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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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vinnie #1 › visions of you fade into me. I never have the words, but you unravel them free. let's climb out through the skyligh, we can watch the sunset falling for the last time. then breathe into the sunrise. we don't need to rush this feeling, trying is a waste of time. we don't need to rush, just breathe out, breathe in. flying is a state of mind.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyDim 30 Jan 2022 - 21:36



Bébou, est-ce que tu m'aimes ? :OO:

Ce n'était qu'un dîner, voilà ce que James s'était dit lorsqu'il avait fait annuler leur réservation. Ce n'était qu'un dîner comme il en avait déjà reporté des tas, c'est vrai, mais Swann savait en choisissant de partager la vie d'un créateur de mode que ses soirées seraient souvent longues et solitaires. Ou tout du moins, l'anglais l'avait appris à ses dépends lorsque James s'était fait de plus en plus absent et de moins en moins disponible, rentrant toujours plus tard du travail et ayant toujours moins de temps à lui consacrer. Ce n'était finalement qu'une soirée comme beaucoup d'autres, et n'allez pas croire que James ne se reprochait pas d'avoir encore fait faux bond à son petit-ami. C'était juste un mauvais timing, comme toujours, et même si cette soirée lui aurait fait le plus grand bien c'était encore à son travail qu'il s'était résigné à consacrer celle-ci. Après tout, qui avait encore le temps d'aller au restaurant ? Sûrement pas James, toujours occupé à peaufiner sa prochaine collection, à diriger son atelier d'une main de fer ou à répondre aux exigences parfois démesurées d'une cliente mal-lunée. Privatiser le showroom pour des essayages à trois heures du matin faisait parfois partie de ses prérogatives, tout comme rester jusque très tard dans son atelier simplement pour actualiser des croquis qu'il avait pourtant déjà retouché des centaines de fois, le tout guidé par un désir de perfection qui n'avait d'égal que sa capacité à sacrifier ses heures de sommeil. Certains diraient qu'il en faisait trop, mais la concurrence ne lui laissait aucun répit. Il fallait toujours être le plus audacieux, le plus surprenant, le plus précurseur. Et même s'il voudrait certains jours simplement être un homme que l'amour de son petit-ami suffisait à combler, James était forcé de s'avouer que ça ne lui suffisait pas. Il lui fallait les deux. Il avait besoin des deux.

Swann, justement, aurait du être chez eux à se préparer un repas qu'il partagerait comme bien souvent en tête à tête avec une chaise vide. Il aurait du passer la soirée devant la télévision, devant cette stupide série télévisée peuplée de docteurs de l'espace et de créatures improbables à laquelle James n'avait jamais même fait semblant de s'intéresser le moins du monde. Il aurait du veiller jusque tard en attendant son retour, puis finalement tomber de fatigue pour être rejoint après quelques heures par un James éreinté lui aussi. Il aurait du l'attendre sous les draps, se laisser étreindre et embrasser au retour du styliste, et finalement s'endormir entre ses bras à défaut d'avoir encore ce soir l'occasion d'échanger plus de trois mots. C'est ce qui aurait du se passer, oui, pourtant cette soirée ne ferait pas exception à toutes celles que Swann s'était arrangé pour rendre moins ternes, moins tristes, moins fades. Parce qu'il s'avérait toujours bien plus surprenant que James ne le voudrait. Parce que Swann faisait des efforts, lui, quand James en était incapable.

Bonsoir monsieur Weatherton.” Il aurait donc du s'attendre à ce que la voix de l'anglais résonne bientôt dans l'atelier et à ce que la silhouette du jeune homme se glisse rapidement à ses cotés. Pourtant James était suffisamment absorbé par le boulot pour parfois en perdre la notion du temps et de certaines réalités. « Swann ? » Ses paupières se fermèrent sous l'effet du baiser que son petit-ami déposa contre ses lèvres, là où le fait que n'importe qui d'autre se glisse entre ses dessins et lui aurait normalement fait perdre son sang-froid au créateur. Avec Swann tout était différent, mais pas encore assez sans doute. « Je pensais que tu avais eu mon message. Celui dans lequel je te disais que j'avais trop de boulot pour qu'on se voit ce soir. » Un message rédigé entre deux coups de crayons, comme il aurait simplement demandé à son assistante d'aller chercher sa veste au dressing. Un message bref et sans doute trop impersonnel. Swann méritait bien mieux que ça. “J’ai commandé ton plat préféré, tu n’as pas d’excuse pour sauter le dîner maintenant.” Ce ne serait jamais que le deuxième repas de la journée qu'il sauterait, rien de bien grave aux yeux du créateur qui trouvait toujours que son petit-ami exagérait tout. Comme lorsqu'il lui mettait de la nourriture sous le nez en pensant que c'était ce dont il avait besoin. D'un putain d'éclair de génie, voilà ce dont il aurait vraiment besoin en l'état. « Tu sais que j'aime pas que tu débarques ici à l'improviste. » Et pour cause, James était beaucoup trop absorbé par les derniers préparatifs de sa nouvelle collection pour concevoir que quoi que ce soit puisse détourner son attention de ces foutues deadlines. “A quand remonte ta dernière pose ? Ne t’avise pas de me mentir, sinon je demande à tes employées.” Oh, Swann en serait capable, raison pour laquelle James savait qu'il ferait mieux de ne pas lui donner ce genre d'idée. Et pas seulement parce que sa vie sentimentale était un détail qu'il avait toujours religieusement tenu à l'écart des divers potins qui circulaient à Weatherton. Voilà exactement pourquoi ce genre d'intrusion surprise ne servaient absolument pas ses intérêts. « Peu importe, tu peux pas rester. » L'intention de Swann était louable et oui, elle avait presque suffi à décrocher un sourire à James. Il était bien plus conscient qu'on pourrait le penser de la chance qu'il avait de partager la vie d'un être aussi dévoué et patient que l'anglais, seulement il s'était aussi promis de ne jamais laisser l'amour être un frein à son ambition. La compagnie de son petit-ami était toujours agréable et il faisait partie des rares personnes à lui avoir jamais témoigné autant d'amour, et le problème était justement là. En son for intérieur, et lorsqu'il posait les yeux sur lui, James ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il ne le méritait sûrement pas. « Si tu voulais me voir, tu aurais du t'arranger avec mon assistante. Ce soir j'ai une montagne de boulot à terminer. » Comme tous les soirs, et parce que ceux où il rentrait à une heure descente ou était capable de mettre complètement le boulot de coté était rares, Swann le savait. Le regard relevé vers lui, ses mains liées quant à elle sous son menton, James demanda finalement. « C'est si compliqué pour toi de comprendre que je peux pas me rendre disponible quand ça te chante ? » Et il regretterait probablement d'avoir eu ces mots-là dans quelques heures, lorsqu'il serait finalement heureux de renouer avec une vie plus simple, moins chronométrée. C'était toujours pareil. Parce que non, il ne cherchait pas à le chasser. Mais oui, il savait que la présence de Swann suffirait à le distraire et à lui faire prendre du retard. Parce qu'il était nettement plus séduisant que ses collaborateurs et que James avait beau prétendre que ses petits regards énamourés n'avaient aucun effet sur lui, il n'était pas pour autant parvenu à se replonger dans son travail depuis que l'anglais était apparu dans la pièce.



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DC : Auden, Lily, Rhett & Ambrose
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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyJeu 3 Fév 2022 - 18:18



« Swann ? » Ce n’est pas l’intonation avec laquelle il prononce son prénom, généralement. Pas avec autant de surprise dans la voix, là où il préfère se montrer froid dès que les choses lui déplaisent un tant soit peu, là où il se laisse parfois aller à une douceur que Swann chérie tant, les rares fois où ils ne sont plus qu’eux deux. L’anglais a beau savoir ce pour quoi il a signé, il ne peut pas s’empêcher d’éternellement garder espoir en lui, en eux, en un jour où la passion de James ne prendra plus autant le pas sur le reste de sa vie. Jamais Swann ne lui demanderait d’arrêter ce travail qu’il aime et pour lequel il a tant sacrifié, bien sûr que non ; il lui souhaite simplement de trouver un équilibre sain pour lui, parce que personne ne peut éternellement brûler la corde par les deux bouts. Alors, ses espoirs en tête, tout ce qu’il peut encore faire c’est esquisser un fin sourire, lequel se veut paradoxalement plus appuyé dès que son regard se pose sur les employés qu’il connaît presque sans exception. Il ne cesse pas de sourire lorsqu’il l’embrasse pudiquement, déposant rapidement ses lèvres contre les siennes et ses doigts près de son cou. « Je pensais que tu avais eu mon message. Celui dans lequel je te disais que j'avais trop de boulot pour qu'on se voit ce soir. » Mais James reste James, c’est évident. Il accorde une seconde de douceur pour imposer son caractère froid et distant pour le reste de la journée ensuite. L’anglais brise parfois ce cercle vicieux mais ne peut pas se targuer d’y arriver à tous les coups. Cela ne le fait pas l’aimer moins pour autant, bien que bon nombre de ses proches aimeraient que ce soit le cas. Il est amoureux et peu importe à quel point il doit se battre pour son couple, cela ne le fait pas remettre son existence en question pour autant. “Je l’ai reçu, c’est pour ça que c’est moi qui viens à toi. Il impose sa voix douce, calme, posée, à laquelle il ajoute un mince sourire maintenant qu’il a détaché ses lèvres des siennes et repris place sur ses pieds. Au moins, James a décroché son regard de son travail, et c’est un détail qui signifie beaucoup pour l’anglais.

Lui mettre la nourriture sous le nez ne servirait à rien, raison pour laquelle le blond se résout à poser les sacs au sol, ne voulant pas pourtant pas lâcher son regard. « Tu sais que j'aime pas que tu débarques ici à l'improviste. » - “Je sais, oui.” Il avance doucement, son sourire se réduisant petit à petit. Naïvement, il ne sait pas faire autre chose que continuer de croire qu’il est différent, Swann, et que par conséquent il peut se permettre des choses que James ne laisserait pas autrui faire. C’est le raisonnement d’un homme amoureux qui ferait absolument tout pour l’être qui l’aime, pensant que l’inverse est tout aussi vrai. Le styliste prouve son amour différemment, voilà tout. Cela n’empêche pas Swann de se sentir aimé. “Je resterai pas longtemps.” Il négocie et fait au mieux pour tenter de gagner le droit de rester à ses côtés, ne voulant absolument rien de plus. Bien malgré lui, il en vient même à tenir pour témoins les employées autour d’eux, tout en sachant que sûrement aucune d’elles n’oserait aller contre James. Les mettre dans l’embarras est bien la dernière chose qu’il désire. Parfois, Swann aimerait simplement vivre une histoire normale, sans encombre. Le problème, c’est qu’il ne voudrait pas le faire avec qui que ce soit d’autres que lui. « Peu importe, tu peux pas rester. » Et il a beau être son petit-ami et l’homme qui partage sa vie, il ne peut pas s’imposer. Si James ne le veut pas auprès de lui alors il ne peut rien y faire, si ce n’est souffler doucement, sans que cela n’ait le pouvoir de changer quoi que ce soit. Désormais, les battements de son cœur se rapprochent les uns des autres sans que cela ne soit uniquement dû à la simple vue de l’australien. Peu à peu, tristesse et doutes l’emportent sur le reste.

« Si tu voulais me voir, tu aurais du t'arranger avec mon assistante. Ce soir j'ai une montagne de boulot à terminer. » Hier, il avait aussi une montagne de boulot à faire. Demain, il en aura tout autant et le jour d’après, tout sera pire encore. Il connaît un peu trop bien cette chanson pour pouvoir continuer à mimer l’étonnement. “C’est à toi que je veux parler, pas ton assistante.” Ses yeux ne flanchent pas mais il ne sait pas lui parler autrement qu’avec une certaine douceur, peu importe la teneur de ses propos. Il ne veut plus voir le contact de son assistante s’afficher avant celui de James dans ses conversations récentes, tout comme il ne veut plus avoir le réflexe de l'appeler elle plutôt que son petit-ami dès qu’il veut parler à ce dernier. “Je te forcerai pas à rentrer à la maison. Je te demande juste cinq minutes.” Et ce n’est pas tant son attention qu’il recherche, finalement. Il ne veut que s’assurer qu’il prenne un peu de temps pour lui, quelques instants de pause, qu’il mange un bout avec. Si Swann ne lui rappelle pas de le faire, James n’y pensera pas. « C'est si compliqué pour toi de comprendre que je peux pas me rendre disponible quand ça te chante ? » Les voilà embourbés une fois de plus dans une discussion qui ne mènera nulle part, chacun défendant son point de vue. “Et pour toi de comprendre que je ne peux pas être une vulgaire peluche que tu serres contre toi entre une et six heures du matin ?” Sa voix est basse uniquement parce qu’il ne veut pas exposer les détails de leur relation à toute son équipe, non pas parce qu’il n’est pas certain de ce qu’il avance. Il serre ses bras contre son torse, définitivement bien plus triste qu’il n’est en colère. Pourtant, ce sont désormais des yeux froncés qu’il lui offre désormais. Ce n’est pas à ça que devraient ressembler ses rares discussions avec son petit-ami. “Tu vas te tuer au travail James.” Swann souffle donc, tentant de lui faire comprendre par ces quelques mots qu’il s’en fait pour lui et qu’il n’est en rien en train de quémander son attention. “J’ai pas ton talent pour pouvoir t’aider ici, mais je peux au moins m’assurer que tu prennes une simple pause de temps en temps.” Le ton redescend aussitôt, comme à son habitude. “Cinq minutes.” Cinq minutes, c’est tout ce qu’il demande sur les journées de James, qui comptent généralement dix-huit, dix-neuf heures chacune.












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James Weatherton
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le gant de velours
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STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyLun 14 Fév 2022 - 20:02



Bébou, est-ce que tu m'aimes ? :OO:

L'arrivée de Swann aurait eu tout d'une bonne nouvelle si elle ne tombait pas aussi au pire moment. Mais n'était-ce pas toujours le cas, aux yeux d'un James débordé et tellement absorbé par son travail qu'il en oubliait de consacrer du temps à son couple ? Avec lui, aucun moment n'était le bon. Avec lui, même une parenthèse aussi douce qu'un instant volé avec l'anglais devenait synonyme de retard, de contre-temps, d'anti-productivité. “Je l’ai reçu, c’est pour ça que c’est moi qui viens à toi. Sans que ça n'ait rien d'étonnant, Swann ne lui reprochait même pas de s'être fendu d'un simple message au moment d'annuler leur soirée. Parce qu'il avait un cœur bien trop pur pour contenir la moindre rancœur, même quand James l'aurait profondément mérité. « Oui eh bien, c'était pas une invitation. » Ce qui rendait ses choix plus impardonnables encore, quand il osait dire ce genre de choses avec autant de distance et de froideur que s'il s'adressait à un employé. Swann était pourtant tellement plus que ça. Il était tout, en réalité, bien qu'il s'y prenne mal pour le lui montrer. “Je sais, oui. Je resterai pas longtemps.Tu dis toujours ça, Swann. Mais cette fois au moins, James s'était abstenu de formuler sa pensée, au risque sinon de prononcer d'autres mots qu'il finirait là encore par regretter. Les prochains arriveraient bien assez vite, de toute façon. “C’est à toi que je veux parler, pas ton assistante.” Daignant enfin lever le nez de ses croquis pour plonger son regard dans le sien plus que seulement quelques secondes, James ne desserra qu'à peine la mâchoire au moment de marmonner. « Seulement elle est payée pour gérer ce genre d'imprévus. Pas moi. » Est-ce qu'il venait vraiment de réduire son petit-ami au statut d'imprévu ? Oui, il semblerait. James n'en était pas fier, bien loin de là, mais le stress généré par des deadlines toujours plus courtes et des commandes toujours plus conséquentes avait toujours eu cet effet-là sur lui : déjà pas particulièrement diplomate d'ordinaire, il se vautrait ici dans son incapacité notoire à s'arrêter avant de blesser ses proches. Swann était toujours le premier à faire les frais de sa maladresse, et croire que James ne le regrettait pas serait une erreur. Simplement, il s'en rendait toujours compte trop tard et s'évertuait dans ces cas-là à se faire pardonner. Dans quelques heures, sans doute, la culpabilité le rongerait et il n'aurait plus d'autre idée en tête que de lui prouver qu'il n'en pensait pas un mot. L'amour d'un homme comme James n'avait simplement rien d'une bénédiction, et s'il était moins égoïste probablement que le styliste aurait rendu sa liberté à Swann depuis longtemps. Il méritait bien mieux, après tout.

Je te forcerai pas à rentrer à la maison. Je te demande juste cinq minutes.” James haussa les épaules. Il n'obtiendrait pas gain de cause aussi facilement et Swann ne repartirait pas d'où il était venu sans insister à nouveau, et contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser penser il n'avait pas la moindre envie de se disputer avec lui. Ses moments avec Swann devraient être synonyme de communion et d'apaisement, surtout au vu du temps qu'il consacrait à son boulot. Au lieu de ça, James réussissait encore à tout gâcher même quand il voudrait au fond de lui lui offrir beaucoup, beaucoup plus. “Et pour toi de comprendre que je ne peux pas être une vulgaire peluche que tu serres contre toi entre une et six heures du matin ?Outch, ces mots-là faisaient bien plus mal que James n'était prêt à l'avouer. Parce qu'ils étaient empreints d'une vérité difficile à entendre, malgré tout, pour un homme qui n'avait simplement jamais su montrer efficacement son amour. Ou seulement qu'à de rares occasions, parfaitement bien résumées par Swann. La nuit, lorsque son corps se blottissait contre le sien et qu'il laissait enfin le boulot derrière lui, c'était comme s'ils étaient un couple comme les autres. James devenait tendre, attentionné, et il ne pensait plus qu'à le combler, lui. « Je ne t'ai jamais considéré de la sorte. » Quand bien même ça ne faisait pas une grande différence, puisqu'il n'était pas fichu de lui consacrer davantage que ces soirées toujours trop courtes. « Mais tu savais combien mon boulot était important pour moi quand tu m'as rencontré. C'est trop facile de me le reprocher aujourd'hui. » Non, c'était trop facile de se cacher derrière cette excuse comme si elle allait excuser quoi que ce soit. Comme si les torts pouvaient être partagés quand il était à nouveau le seul à les projeter droit dans le mur.

Le regard de Swann avait changé pour quelque chose d'un peu plus dur, signe que même sa patience avait ses limites. James en abusait depuis maintenant des années, il savait que ce jour arriverait. “Tu vas te tuer au travail James.« Mon père compte sur moi. » Et c'était une excellente raison de ne pas compter ses heures et d'assumer une charge de travail toujours plus importante, simplement parce qu'il ne supporterait pas de le décevoir. Pas alors qu'il avait l'avenir de Weatherton entre ses mains. Lui, son unique enfant. “J’ai pas ton talent pour pouvoir t’aider ici, mais je peux au moins m’assurer que tu prennes une simple pause de temps en temps.” James soupira, conscient de lui donner du fil à retordre quand Swann méritait pourtant tout l'inverse. Si seulement il n'était pas aussi borné, il délaisserait ses dessins le temps d'une heure pour la passer avec lui. Il lui devait au moins ça. “Cinq minutes.« Pas plus. » Mais James était James et aussi sincèrement amoureux soit-il, il n'en était pas moins irrécupérable. Même dans l'hypothèse où il voudrait changer, rien ne disait qu'il en serait capable. Pourtant, tout ça lui coûtait à lui aussi. « Si je t'ai pas proposé de me rejoindre, c'est parce que j'ai conscience que ce bureau ne fait pas vraiment un cadre aussi attrayant que le restaurant où on aurait du aller. » Le restaurant où ils avaient annulé parce que James, à nouveau, avait été retenu par son travail. Il se faisait une joie de ce dîner, pourtant, mais ses priorités avaient encore été placées là où elles n'auraient pas du. Des erreurs, il en accumulait des tas depuis leur rencontre. Une rencontre que Swann finirait probablement par regretter, à l'instar de tous ceux qui avaient un jour cru pouvoir le changer. Le fait est qu'on ne changeait pas un homme tel que James ; c'est lui qui finissait peu à peu par aspirer tout l'espoir et toute l'énergie dont vous étiez empli. Un vampire incapable de s'empêcher de détruire ceux qu'il aimait, voilà ce qu'il était. « Cinq minutes au milieu des piles de croquis, c'est tout ce que j'ai à t'offrir ce soir. Et je comprends pas que tu veuilles rester, malgré tout. » Et cette fois, ce n'était pas une manière de l'encourager à faire demi-tour et à l'attendre chez eux. Cette fois, sa question était sérieuse. Concernée. Pourquoi restait-il, avec lui, quand James ne le méritait de toute évidence pas ? « Ne crois pas que j'ignore que tout le monde te pense trop bien pour moi. Quand les gens n'osent pas le dire, leur regard parle pour eux. » Et si James ne relevait jamais, feignant que leur avis lui importait bien peu, il n'en était pas pour autant aveugle. Swann avait traversé la moitié de la ville pour lui et il était encore ce soir le seul qui fasse des efforts. A sa place, n'importe qui aurait déjà claqué la porte. A sa place, n'importe qui serait déjà parti.



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STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom.
MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. Il veut se poser depuis l'arrivée de leur fille.
LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage.
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& #57 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.

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arwann #15 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.

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mcraine #6 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.

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greta #8 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyJeu 17 Fév 2022 - 19:53



James fait ce qu’il sait faire de mieux, après tout ce qui se rapporte au stylisme: il râle, il grogne doucement. Ce ne sont plus que des sons imprécis à l’oreille d’un anglais qui a appris à faire avec et, surtout, à différencier ce qui est important de ce qui ne l’est pas, autant pour se préserver lui-même que son couple. En cet instant, ce n’est pas important, ce n’est qu’un James qui veut marquer son point et gagner la bataille, et Swann qui le laisse faire, pour celle-ci au moins. « Oui eh bien, c'était pas une invitation. » Non, il le sait bien. Les invitations ne sont pas aussi rares qu’on pourrait le croire ; le seul problème c’est qu’elles n’existent que jusqu’au moment où tout se voit annulé à la dernière minutes, pour tout un tas de raisons dont ils ont déjà fait le tour mais qui se résument finalement à un emploi du temps conflictuel avec l’idée de passer du temps avec son petit-ami. Et si Swann l’accepte la plupart du temps, à défaut de pouvoir faire autrement, il sait aussi se rebeller à sa façon, parfois, et ainsi faire comprendre à James que lui aussi a des besoins et envies, qu’il veut passer du temps avec lui parce que les souvenirs de leurs discussions et de son sourire s’évaporent bien trop vite de son esprit ; qu’il a besoin d’en refaire le stock parce qu’il ne peut jamais prévoir quand sera la prochaine véritable soirée qu’ils pourront passer ensemble. Son expression reste neutre, ses yeux ne se détachent pas du profil du blond. S’il abandonnait à la moindre remarque de sa part, il y a bien longtemps déjà qu’ils ne seraient plus un couple. Et lorsque le styliste relève enfin ses yeux pour croiser les siens, l’anglais pense naïvement avoir gagné une bataille parmi tant d’autres. « Seulement elle est payée pour gérer ce genre d'imprévus. Pas moi. » Ces mots, audibles uniquement par l’homme avec qui il partage sa vie, ont l’effet d’un véritable coup d’épée dans le dos qu’il a eu la naïveté de ne pas voir venir, même après autant d’années passée à partager sa vie et jongler avec son caractère intransigeant. Il voudrait en rire, Swann. Il voudrait dire que James est payé en nature, il voudrait dire qu’il est sûrement le meilleur imprévu qu’il puisse lui arriver, il voudrait avoir la force de dire mais tu n’as pas besoin d’être payé pour ça sur un ton rieur et non pas blessé, vexé. Pour autant, il se pince les lèvres et serre les dents, tentant de garder bonne figure face aux employés de Weatherton parce qu’il sait à quel point c’est important pour James. Il ne dit rien parce qu’il s’en veut, au fond, de ne pas avoir vu l’attaque venir et d’en être finalement autant touché.

Plutôt que de s’enliser dans un tel conflit, l’anglais revêt sa casquette de stratège militaire pour décider des meilleurs moments où gagner du terrain, dans l’espoir minable et pathétique de gagner l’attention de son petit-ami pendant quelques minutes et tenter de le détourner de son travail au moins la moitié de ce temps, de peur qu’il n’explose en plein vol dans le cas contraire. S’il est naturellement d’un infinie douceur avec autrui, l’anglais sait aussi marquer son point lorsque nécessaire. A l’argument d’un James ne pouvant pas se rendre disponible dès que Swann le désire, ce dernier ne sait faire autre chose que de lui rappeler que justement, il se rend tout aussi peu disponible que l’anglais ne le lui demande, sachant très bien à quel point son travail est important pour lui et demandeur en temps et énergie. Il n’exige pas de présence quotidienne, il n’exige pas de vacances mensuelles qu’ils pourraient pourtant largement s’offrir. Il n’exige pas même de dîners hebdomadaires, Swann, alors que le simple fait de respecter ses engagements semble être difficile pour James. Bien souvent, il se dit que si un jour ils devaient se marier, il aurait la boule au ventre à l’idée que son travail le rappelle au dernier moment, une fois de plus. Alors il s’impose à voix basse, ses yeux dans le clair des siens, ses sourcils froncés bien plus de peine que de colère alors qu’il se compare lui-même à une vulgaire peluche que le blond se contenterait d’étreindre une fois la nuit venue. Il est bien placé pour savoir que leur relation ne peut pas se résumer à si peu mais parfois, il devient plus simple de croire ce mensonge. Moins douloureux, surtout. Moins pathétique aussi, sûrement, de ne pas préciser que l’anglais en vient à attendre ce genre d’instant chaque soir ou presque, ce moment où James déposera un baiser contre sa nuque et place son bras autour de son torse, de façon à ce que Swann puisse le serrer à son tour contre lui et étreindre ses doigts aux siens. Finalement, il ne voudrait pour rien au monde perdre ce statut de peluche, comme il le dit lui-même, tant il s’y raccroche. « Je ne t'ai jamais considéré de la sorte. » Et il le croit sans le moindre mal, sans le moindre doute non plus. Dès leurs débuts, il n’a jamais été question d’une relation idyllique, simple, calme et tranquille. Le caractère et la vie de l’artiste ont toujours été ainsi, mais sans doute l’anglais avait-il cru pouvoir se faire une place dans son emploi du temps un peu plus souvent alors qu’il gagnait en affection de sa part. Jamais il n’avait connu un homme autant capable de séparer son cœur du reste de sa vie. Si Swann sait qu’il l’aime, il sait aussi que ce n’est pas un argument de poids pour gagner l’attention du dirigeant de Weatherton, comme cela l’aurait été pour n’importe qui d’autre en ce monde. « Mais tu savais combien mon boulot était important pour moi quand tu m'as rencontré. C'est trop facile de me le reprocher aujourd'hui. » - “On va pas avoir cette discussion maintenant, James.” L’anglais tranche alors froidement, ne voulant pas gâcher les cinq minutes qu’il compte bien obtenir à ses côtés pour se disputer autour d’un problème éternellement omniprésent. Peu importe ce qu’ils pourront dire, Swann continuera de rêver d’une relation plus saine et James, lui, d’atteindre des sommets toujours plus hauts pour Weatherton. Surtout, il veut le préserver des ragots d’entreprise et ne pas donner de matière pour les futures discussions autour de la cafetière, donnant Monsieur James Weatherton dans une situation de couple difficile et sans doute au bord du gouffre (c’est ce qu’ils diront, sans que Swann le pense un seul instant). Il a bien trop de choses à penser et à s’occuper pour que l’anglais laisse un tel problème s’immiscer dans sa vie, et ce n’est qu’une façon supplémentaire de lui prouver qu’il l’aime, sans pour autant prononcer de tels mots.

« Mon père compte sur moi. » et tu vas te tuer au travail pour lui. Les pensées de l’anglais restent les mêmes, peu importe ce que James peut lui répondre. Il est mal placé pour savoir l’importance que peut avoir le besoin d’exister aux yeux d’un parent, alors il ne trouve rien à redire. Il n’a même pas envie de le contredire là-dessus, de toute façon, ne sachant que trop bien le pouvoir qu’un avis extérieur peut exercer sur une personne. James est un homme fort, intransigeant, assuré, mais son travail ne porte ses fruits que parce que le monde le regarde. Si un jour ils venaient à s’en détourner, il n’existerait plus, raison pour laquelle il se doit de toujours être le meilleur, quitte à en oublier tout le reste de son existence. Sans se retenir de répondre quelque chose et risquer d’ajouter de l’huile sur le feu, c’est pour une fois un anglais résigné qui tente pourtant de réitérer sa demande, celle se résumant à quémander quelques minutes de son temps. Pour qu’il mange, pour qu’il se repose, pour qu’il dise au revoir pour un temps à cette veine gonflée animant sa tempe et son esprit en ébullition. Ce n’est pas son attention qu’il demande: Swann ne veut rien pour lui, si ce n’est s’assurer qu’il aura retardé de quelques temps encore le moment où James aura puisé toutes les ressources de son corps. « Pas plus. » L’australien souffle, l’anglais esquisse enfin un sourire en coin. Des mots de son petit-ami, cela signifie qu’il accède à sa demande. Il n’a pas à le dire noir sur blanc pour que ce soit clair aux yeux de Swann, habitué aux petites victoires au goût amer. « Si je t'ai pas proposé de me rejoindre, c'est parce que j'ai conscience que ce bureau ne fait pas vraiment un cadre aussi attrayant que le restaurant où on aurait du aller. » Le restaurant n’a rien à envier à l’atelier où il travaille, c’est un fait tout aussi évident que celui d’un Swann n’en ayant rien à faire de savoir où ils peuvent passer un peu de temps ensemble. Les mots de l’artiste le font pourtant sourire sincèrement alors qu’il sait que pour lui ce sont comme des excuses et qu’ils lui coûtent beaucoup. Les muscles de ses propres mains, crispés à cause de leur discussion expéditive, se dénouent rapidement pour se poser autour des doigts de James et ainsi l’enjoindre à lâcher son crayon, pour cinq minutes. Entre ses doigts, ce sont ceux de l’australien qui roulent alors qu’il le masse sans un mot de plus et avec toute l’attention du monde, certain que le décompte n’aura pas commencé tant qu’ils ne seront pas seuls, naïf au point de croire qu’il pourra transformer ces cinq minutes en cinq autres (une fois, une seule: il est naïf, pas totalement stupide). Il masse la paume de sa main, gonflée par l’utilisation tout sauf raisonnable d’un fichue crayon, et s’attarde sur son index à la pulpe lissée par le temps et la pression exagérée exercée contre le même appareil. Si seulement il ne tenait pas à avoir toutes les casquettes et consentait à avoir assez confiance en ses équipes et leur talent pour déléguer un minimum. “J’aime bien la vue qu’on a sur la ville depuis ici.” Il ne dira pas que James est la seule raison pour laquelle ils ne sont pas audit restaurant en cet instant même, tout comme il ne dira pas qu’il sait que s’il ne lui a pas proposé de le rejoindre c’est pour la même raison qu’il a annulé leur rendez-vous: il a beaucoup de choses à faire, et entretenir son couple n’est pas en tête des priorités. D’une certaine façon, c’est aussi de cet esprit passionné et quelque peu borné dont l’anglais est amoureux depuis de nombreuses années, habitué à parler à la place de James lorsqu’il en vient aussi à manquer les soirées entre amis, ou avec sa famille. James aurait adoré pouvoir venir mais il a eu un empêchement sont des mots qu’il connaît par coeur et récite aujourd’hui comme si de rien n’était.

« Cinq minutes au milieu des piles de croquis, c'est tout ce que j'ai à t'offrir ce soir. Et je comprends pas que tu veuilles rester, malgré tout. » La seule réponse à cela est aussi niaise qu’elle se veut pourtant évidente: il l’aime, et il l’aime au point d’en accepter tous les bas-côtés, les difficultés, les moments de doutes et de peine. Il l’aime au point d’accepter de se sentir vivre qu’à raison de quelques minutes par semaine, quand ils se retrouvent malencontreusement dans un appartement qui accueille souvent bien plus une personne que deux. Ses doigts caressent les phalanges de l’artiste et les soulagent le temps de quelques secondes alors qu’il le laisse parler en comprenant qu’il semble en avoir bien plus gros sur le cœur que Swann ne l’aurait cru. « Ne crois pas que j'ignore que tout le monde te pense trop bien pour moi. Quand les gens n'osent pas le dire, leur regard parle pour eux. » C’est sa joue qu’il voudrait caresser et embrasser, non pas ses mains ayant pris la couleur des différents pinceaux-crayons, peu importe leur nom, qu’il utilise pour imaginer des collections grandioses. “Cinq minutes de pause pour tout le monde, vous avez pas entendu ?” Il retrouve momentanément une voix plus forte, s’adressant désormais à toutes les équipes présentes dans la salle et qui ne savaient plus quoi faire ni où se mettre. Si Swann s’accommode parfaitement d’un temps au milieu des piles de croquis, il tient au moins à leur intimité et, par extension, au repos précaire des équipes de l’atelier. Ce n’est qu’une fois tous les employés partis et la porte refermée que Swann, n’ayant jamais relâché les mains brûlantes du blond, l’observe finalement d’un regard bien différent, tendre au possible. S’il y croit assez, il pourrait même en arriver à les imaginer dans leur appartement. “Ne crois pas que j’en ai quoi que ce soit à faire de ce que pensent les gens de nous.” Il reprend ses mots sur le tard et le rassure de sa main contre sa joue, enfin. Il se moque de l’avis d’autrui dès lors qu’il s’agit de leur couple, à défaut de ne pas pouvoir tenir le même genre de discours le reste du temps. Peu importe ce que le reste du monde peut en penser: James le rend heureux, infiniment heureux, et c’est une chose rare dès qu’il est question de Swann. James est l’homme qu’il aime en retour, aussi, et ce n’est pas un sentiment qui pourrait s’envoler simplement parce que d’autres pourraient penser qu’il ne le mérite pas. “Cinq minutes au milieu des piles de croquis, ça me semble être parfait.” Il ne veut pas lui expliquer pourquoi il reste, il ne veut pas croire que James ne le sait pas déjà lui-même et lui faire l’affront de poser des mots sur les choses. La réponse est toujours la même, il l’aime plus que tout en ce monde, et s’il doit faire des sacrifices pour préserver leur relation alors il n’hésite pas un seul instant, quand bien même ce n’est souvent que pour finalement ramasser que des miettes. Finalement, c’est un baiser bien plus tendre et passionné qu’il pose enfin sur ses lèvres, ne lâchant sa main que pour poser la sienne contre sa hanche. “Tu sais pourquoi je veux rester malgré tout, James.” L’anglais souffle contre ses lèvres, les paupières closes, priant pour qu’il comprenne le sous-entendu de ces quelques mots et ne le force pas à lui préciser qu’il l’aime. Non pas parce que ce serait des mots difficiles à partager, loin de là, mais parce qu’il est certain qu’ils ont encore plus de pouvoir s’ils sont entendus sans plus d’effort d’un côté ou de l’autre. “Mais j’ai pas uniquement ramené de la nourriture pour avoir une excuse pour venir te voir, il révèle alors, un sourire en demi-teinte affiché sur son visage je tiens vraiment à ce que tu manges un peu.” qu’il finit par annoncer, cette fois-ci bien plus sérieux alors qu’il peine à déjà décrocher ses bras s’étant naturellement logés autour de ses épaules pour profiter de la chaleur de son corps autant que de son odeur.

Esquissant malgré lui un pas en arrière, c’est avec précaution que l’anglais déplace les croquis contre un coin de la table, sans jamais modifier les piles ni modifier l’ordre de rangement. Cela ne signifie rien à ses yeux impurs, mais il sait que tout a son importance pour James qui passe littéralement sa vie entre ces quatre murs. “Tu veux me parler de ta journée ?” Il amorce, se sentant comme un ami qui ne pourrait avoir de ses nouvelles d’une fois par mois et devrait profiter de ces rares instants pour rattraper les derniers événements de sa vie. Ses mots sont couplés aux gestes alors qu’il ouvre les différents plats choisis avec soin, conscient que son temps lui est réellement imparti. “Ma mère te souhaite un bon anniversaire. Elle t’a appelé Jamie et a sûrement choisi un jour de l’année au hasard pour décider que c’était ton anniversaire, mais j’imagine qu’elle fait des efforts.” Il annonce alors, lui faisant comprendre par la même occasion qu’il a échangé quelques mots avec sa mère: chose rare dont il a généralement tendance à se passer volontiers tant leurs discussions ne sont jamais semblables à ce qu’il espère. Finalement, cela semble être le résumé de sa vie.












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James Weatherton
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le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
LOGEMENT : #40 Latimer Road, Logan City. une maison que le couple partage avec leur chat Shady, qui réserve en général un accueil chaleureux (non) à leurs visiteurs.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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cristina › so it's gonna be forever, or it's gonna go down in flames. you can tell me when it's over, if the high was worth the pain. got a long list of ex-lovers, they'll tell you I'm insane. 'cause you know I love the players, and you love the game. we'll take this way too far. it'll leave you breathless, or with a nasty scar. wait, the worst is yet to come.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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millie #3 › well her face is a map of the world. you can see she's a beautiful girl. and everything around her is a silver pool of light. the people who surround her feel the benefit of it. it makes you calm. she holds you captivated in her palm.

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shiloh #5 › look at you here, just like I remember. you feel so strange and yet so familiar. we're like two mirrors facing one another. I seen you snap, seen you gnash your teeth. seen you down and drowning out of reach. to tell the truth, I kind of missed your blues. the way your black sunglasses see right through. come to me now, close like I'm in your frame.

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyMer 23 Mar 2022 - 20:00



Bébou, est-ce que tu m'aimes ? :OO:

On va pas avoir cette discussion maintenant, James.” Ce n'était ni l'endroit ni le moment, c'est certain. Quand bien même ce ne l'était jamais réellement avec un homme comme James, qui trouvait toujours une nouvelle raison de se dérober. Une nouvelle excuse pour arriver en retard ou, comme ce soir, pour carrément annuler leurs plans. Et ne vous y trompez pas, lui non plus ne tenait pas à ce qu'ils aient cette discussion qu'il savait bien trop périlleuse pour vouloir prendre le risque de mettre tout ce qu'ils avaient en péril. Par sa faute, c'était à peine s'ils arrivaient déjà à avoir de vraies conversations ou à partager beaucoup plus que des moments d'intimité volés sous la moiteur de leurs draps. Il ne pouvait pas en plus risquer ce qu'il restait de cette soirée, celle-là même qu'il aurait du initialement consacrer à son petit-ami et à rien d'autre. Des risques, James en prenait bien assez le reste du temps pour ignorer qu'à trop mettre en lumière certaines évidences, il pourrait réellement risquer de perdre tout ce qui comptait le plus à ses yeux. Et ça ne tenait qu'en quelques lettres ; cinq en réalité. Swann était la raison même pour laquelle James ne se montrerait pas plus injuste ou maladroit qu'il l'avait déjà fait au cours des dernières minutes, alors même que personne d'autre en ce monde ne pourrait l'inciter à faire autant d'efforts. Il y avait de nombreuses erreurs qu'il ne pourrait réparer même avec les meilleures intentions du monde mais tout autant qu'il pouvait éviter de commettre. Pour lui, qui laissait déjà passer bien trop de choses depuis maintenant bien trop longtemps, James se devait de réfléchir davantage aux conséquences qu'un seul mot pouvait avoir à l'échelle de toute une relation. Au mal qu'il pourrait causer à la leur s'il s’évertuait à croire éternellement qu'un homme aussi bon et généreux que Swann ne lui tiendrait jamais véritablement rigueur de son comportement. C'était le cas jusqu'ici, et ce le serait peut être encore plusieurs années. Mais aucune partie de lui ne tenait à savoir ce qu'il adviendrait le jour où il viendrait à bout de sa patience. Quoi qu'il se plaise continuellement à prétendre, c'était là une perspective qui l'inquiétait bien plus que de décevoir son propre père – pourtant érigé en modèle – ou de ne pas terminer ses commandes dans les temps.

Cinq minutes, voilà ce qu'il était disposé à offrir à l'homme qui pourtant lui avait consacré les dernières années de sa vie. Cinq minutes durant lesquelles James serait certain de pouvoir mettre le travail de coté et de se consacrer entièrement à lui. Cinq minutes, c'était bien peu à l'échelle d'une soirée qui aurait du être la leur, mais qui sait s'il n'aurait pas passé les prochaines heures à fixer son menu en silence s'ils étaient bel et bien sortis au restaurant comme ils l'avaient prévu. Qui sait s'il n'aurait pas fait regretter à Swann de ne pas être resté chez eux, devant un épisode de cette série de science fiction qu'il ne manquerait pour rien au monde. Finalement, cinq minutes ce n'était peut être pas si mal lorsqu'on considérait que James prenait rarement autant de temps pour souffler entre deux retouches. Et quand bien même il en perdrait la notion du temps, aux cotés de Swann, une part de lui pas si enfouie parviendrait à y voir un bon coté. “J’aime bien la vue qu’on a sur la ville depuis ici.” Oh, il savait que si quelqu'un était susceptible d'apprécier le calme d'un tel panorama, c'était l'anglais. James, lui, avait souvent bien trop de travail pour admirer la vue et plus encore pour l'apprécier. Et c'était précisément cette candeur et cette naïveté simples dans le regard de son petit-ami qui attendrissaient une part de lui que le créateur ne montrait que rarement. Dans ces moments-là, il se surprenait à sourire en observant Swann s'émerveiller de choses aussi dérisoires qu'une vue imprenable sur toute Brisbane. Dans ces moments-là, tout était véritablement aussi simple que ça. Hélas ces moments ne duraient jamais bien longtemps et c'était la plupart du temps de sa faute. Parce que James avait toujours mille et unes raisons de courir, d'être partout à la fois, sauf là où ça importait réellement. “Cinq minutes de pause pour tout le monde, vous avez pas entendu ?” La situation ne prêtait pas vraiment à sourire, pourtant le coin des lèvres du créateur s'étira distraitement en observant Swann à l’œuvre avec ses employés. « Si on m'avait dit que je t'entendrais un jour donner des ordres à quelqu'un. » Qui plus est à ces personnes que Swann prenait toujours la peine de défendre lorsque James osait s'en plaindre un peu trop ou qu'il hésitait à leur céder des congés qu'ils méritaient pourtant tous largement. Nul doute que ses employés appréciaient tous la présence de l'anglais chaque fois que celui-ci venait retrouver James à l'atelier. Avoir cette conversation en toute intimité était pourtant préférable et c'était une chose sur laquelle les deux hommes ne pouvaient que tomber d'accord. Swann connaissait le besoin de James de cloisonner sa vie privée tout autant que son envie de garder ces discussions pour leur sphère privée. Il pouvait être bien des choses aux yeux de ses équipes, mais certainement pas un homme qui gérait sa vie sentimentale sur ses heures de boulot. “Ne crois pas que j’en ai quoi que ce soit à faire de ce que pensent les gens de nous.« Tu dis ça aujourd'hui. » James souffla, ses paupières se fermant au contact des doigts de l'anglais contre sa joues. Un contact ô combien nécessaire et qu'il voudrait éterniser en silence pendant les dix ou quinze prochaines minutes. C'est pour ça qu'il ne lui dirait pas les mots qui sinon auraient filtré d'entre ses lèvres. Dans dix ans, quand tu réaliseras que tu as balancé plusieurs années de ta vie à la poubelle pour un type comme moi, tu m'en voudras autant que tu t'en voudras à toi-même d'être resté. Parce que dans dix ans, les choses seront toujours ce qu'elles sont aujourd'hui. Moi, je serai toujours le même.

Cinq minutes au milieu des piles de croquis, ça me semble être parfait.” Bien sûr que ça convenait à Swann, il était bien la dernière personne qui penserait à se plaindre ou à exiger plus d'efforts de la part du créateur, quand bien même il valait précisément tous les efforts du monde et que c'était une chose que James savait parfaitement. Swann ne lui reprochait jamais directement ses absences, pas plus que la place prépondérante que son boulot pouvait prendre dans sa vie. Et à nouveau, il était prêt à se contenter des quelques miettes que James consentait à lui offrir. Dire que James était l'homme le plus chanceux qui soit serait encore bien loin du compte, y compris de l'avis du styliste lui-même. « Tu mérites mieux. » Mieux que ces foutues minutes au milieu des piles de croquis. Mieux que cette soirée qui n'en avait pour l'instant que le nom. Mieux que lui, ses sautes d'humeur et ses nombreux défauts. Il méritait tellement mieux que James s'empresserait de le foutre dehors s'il n'était pas terrorisé à l'idée de perdre la seule chose qui lui soit jamais arrivée de bien en dehors de son boulot. La meilleure partie de sa vie, auprès de la meilleure personne qu'il lui ait été donné de rencontrer. Il était trop égoïste pour lui demander de partir, de renoncer à lui autant qu'à ces arrangements grotesques et ces soirées improvisées à son bureau. Il était trop égoïste pour lui ordonner d'arrêter de l'aimer, parce que lui en serait tout simplement incapable. Ainsi c'est son cœur qui s'emballa dans sa poitrine au baiser plus passionné que Swann déposa contre ses lèvres. Un baiser que James prolongea, subitement effrayé à l'idée qu'il puisse s'éloigner de lui quand tout ce qu'il désirait était le garder tout près. “Tu sais pourquoi je veux rester malgré tout, James.” C'est par ces mots que leur baiser prit fin et l'espace d'une seconde, James maudit son petit-ami d'avoir cru bon de reprendre la parole. Mais l'espace d'une seconde seulement, car quiconque connaissait Swann pourrait difficilement lui tenir rigueur de quoi que ce soit. « Je le sais, oui. » Et c'était une chose qu'il chérissait plus que n'importe quoi d'autre, y compris tous les trésors inestimables que renfermait cet atelier. L'amour de Swann n'était pas seulement inespéré pour un homme tel que lui, dont le tempérament n'était pas le meilleur atout pour espérer rompre avec sa solitude. C'était aussi ce qui lui donnait un but, l'envie de devenir meilleur, d'être quelqu'un au bras de qui Swann n'aurait pas honte de s'afficher. Quelqu'un dont on dirait enfin qu'il méritait son amour. Bien souvent James demeurait incapable de changer, peu importe à quel point il le désirait tout au fond de lui. Mais de plus en plus, c'est vrai, la présence de Swann lui faisait prendre conscience qu'il n'en avait jamais eu envie pour personne avant lui. Parce qu'il n'avait jamais aimé personne de cette façon, lui non plus. “Mais j’ai pas uniquement ramené de la nourriture pour avoir une excuse pour venir te voir. Je tiens vraiment à ce que tu manges un peu.” Il l'avait vu venir à trois kilomètres avec ses boites sous le bras et savait que Swann ne repartirait pas avant de lui avoir fait avaler quelque chose. « D'accord. Mais seulement quelques bouchées, la digestion m'empêche d'avoir les idées claires. » Mais son regard croisa celui de son petit-ami et James comprit qu'il ne servait plus à rien de polémiquer. Swann avait gagné, pour cette fois. « Quelques bouchées. » Il répéta alors, comme pour trouver un compromis qui satisferait tout le monde. Il n'aurait pas le cœur à lui refuser ça, pas alors que Swann avait fait tout ce chemin pour s'assurer qu'il termine la soirée avec quelque chose dans le ventre. Sans lui, qui sait combien de temps encore il se serait affamé.

Si James ramenait généralement tout au boulot, ils ne pouvaient nier l'un et l'autre qu'il prenait une telle place dans sa vie qu'on cernait en général difficilement l'état d'esprit du créateur sans l'interroger sur son travail. C'est une chose que Swann avait certainement compris depuis longtemps, lui qui l'avait toujours encouragé dans cette quête d'excellence que James livrait contre lui-même. Pour impressionner son père. Pour impressionner le milieu. Et pour l'impressionner lui, aux yeux de qui il voudrait être une source de fierté à défaut d'être tellement irréprochable comme petit-ami. Si au moins Swann pouvait se dire que l'homme qui partageait sa vie vivait de sa passion et contribuait à faire que d'autres puissent se sentir spéciaux, peut être qu'il n'aurait pas totalement échoué à être une meilleure version de lui-même pour son compagnon. “Tu veux me parler de ta journée ?” James haussa les épaules, conscient que Swann tentait simplement de tendre une main vers lui et de restaurer un dialogue plus sain et constructif. Il lui en était reconnaissant, aussi buté soit-il et incapable d'autant d'efforts en retour. Il aurait beau dire qu'il essayait, ça ne suffisait pas et il le savait. « J'avais rendez-vous avec la fille de cet ami de mon père, tu sais celui qui joue au golf avec lui et qui met toujours des cravates fluo. » Swann n'était pas sans connaître cet homme que le styliste décrivait généralement avec des qualificatifs peu reluisants, à l'instar de la majorité des amis fortunés de son père. Ce n'était pas d'hier qu'il en supportait une partie uniquement pour faire plaisir à ce dernier, le James d'aujourd'hui n'ayant pas moins à cœur de contenter les exigences de son père que celui d'il y a quinze ou vingt ans. « Sa fille se marie et c'est moi qui m'occupe de sa robe. » Et à juger par l'absence d'enthousiasme sur les traits du créateur, Swann comprendrait aussitôt que quelque chose clochait. « Sauf que le modèle qu'elle voulait ne lui convient déjà plus et que j'ai passé les dernières heures à discuter avec elle des innombrables retouches qu'il va falloir que j'apporte à la robe qu'elle avait personnellement choisie parce qu'elle lui rappelait celle que je-ne-sais-plus-quelle-starlette portait à son propre mariage. » Autant dire que James n'avait pas mémorisé la starlette en question : il s'en moquait comme de sa première chaussette. « Un coup elle la veut plus courte, un coup c'est au niveau des manches que ça lui convient plus. Un peu plus et je lui arrachais ses extensions pour en faire un chandail. » Pourtant conscient que Swann n'aimerait pas l'entendre parler en ces termes, moins encore d'une chose qui habituellement aurait simplement éveillé la passion qui sommeillait en lui, James souffla un grand coup. « J'ai pris du retard sur tout ce que j'avais prévu de faire aujourd'hui, c'est pour ça que j'ai du annuler notre dîner. » Et c'est à demi-mot qu'il confessa finalement ces mots, un aveu qu'il aurait du faire il y a de ça plusieurs heures lorsqu'il avait annulé leur sortie sans plus de cérémonie. Swann devait penser depuis le temps qu'il lui était de plus en plus facile de lui faire faux bond, mais c'était faux : ces dîners avec lui étaient parfois son unique bulle de fraîcheur après une soirée émotionnellement frustrante. Il n'annulait jamais leurs projets de gaieté de cœur.

Ma mère te souhaite un bon anniversaire. Elle t’a appelé Jamie et a sûrement choisi un jour de l’année au hasard pour décider que c’était ton anniversaire, mais j’imagine qu’elle fait des efforts.” James releva doucement la tête pour observer les traits de son petit-ami, un éclat cette fois plus concerné au fond du regard. La mère de l'anglais était un sujet sensible et il ne pourrait cette fois se pardonner d'avoir un mot maladroit. « Elle a jamais que six mois d'avance, ça aurait pu être pire. » Ou six mois de retard, selon le point de vue dont on se plaçait. Pour une fois, James choisissait de voir le verre à moitié plein, conscient de tous les efforts que faisait son petit-ami pour que les choses s'arrangent. Conscient aussi que l'anglais tout autant que sa mère étaient pleins de bonnes intentions avec lui depuis le départ, quand bien même cette dernière n'était pas irréprochable et avait certainement causé à Swann tout autant se déceptions en tant que mère que lui en tant que petit-ami. Peut être était-ce pour ça qu'elle ne voyait pas en lui un ennemi à éloigner à tout près de Swann, alors même qu'il ne savait parler que de son boulot et était à peine capable de dégager quelques heures par semaine pour l'homme qui partageait sa vie. Parce qu'ils étaient autant conscients l'un que l'autre de leurs manquements et de ne pas faire suffisamment d'efforts pour Swann qui, sans l'ombre d'un doute, méritait pourtant toutes les concessions du monde. Ils n'étaient pas parfaits, ni l'un ni l'autre, et ça le terrifiait que Swann puisse un jour le voir avec autant de clarté que lui le faisait. « Comment elle va ? » James demanda, cette fois concentré sur le moment présent au point que ses croquis avaient pour un instant cessé d'exister. Il lui avait promis cinq minutes, et il n'en gâcherait aucune. « Et toi, comment tu vas ? » Son regard sonda le sien avec une pointe d'appréhension, sachant combien avoir des nouvelles de sa mère restait une chose rare et généralement bouleversante pour l'anglais, quand bien même il prétendait toujours que tout allait bien. Il était l'unique rayon de soleil de leur couple, le seul qui puisse chasser les nuages qui planaient comme ce soir au-dessus d'eux. Le seul qui ait jamais fait autant d'efforts pour James, quand sa propre mère ne s'était jamais battue pour lui. « Qu'est-ce qu'elle te voulait d'autre ? Je sais qu'en général elle appelle pas sans avoir une idée derrière la tête. » Mais il savait tout ça, Swann, si bien que les lèvres du styliste se scellèrent aussitôt. Sa main, elle, glissa lentement contre la surface de la table jusqu'à ce que ses doigts viennent se nouer aux siens. Une manière de lui dire qu'il rangerait sa mauvaise humeur pendant les quatre prochaines minutes si le cœur lui disait de se confier à son tour.



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INSCRIT LE : 01/08/2019
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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyMer 30 Mar 2022 - 17:33



Les employés rapidement congédiés - d’un ton doux et en ayant de peu échappé aux excuses de l’anglais, avouons-le -, c’est la voix de James qui se fait aussitôt entendre dans l’immense pièce désormais vide. « Si on m'avait dit que je t'entendrais un jour donner des ordres à quelqu'un. » Oh, il le voit bien le sourire qu’il esquisse en même temps qu’une lueur amusée au fond de ses yeux, ne faisant finalement naître que les exactes mêmes réactions chez Swann en retour. “Attention, tu pourrais t’y habituer.” qu’il répond bien vite avec une certaine malice, faisant sans nul doute allusion à un aspect bien plus privé et intime de leur relation, lequel ne serait partagé avec aucun de ses employés, pour sûr. L’amusement n’est que de courte durée, pourtant, alors que les craintes de James reviennent tel un raz-de-marée que l’anglais n’avait décemment pas su anticiper dans un tel contexte. Ce n’est pas pour autant qu’il le juge pour cela ou ne prend pas le temps de le rassurer, et bien au contraire. Il n’en a rien à faire de savoir ce que les autres pensent de lui, tant que l’amour que lui porte James reste une certitude. Ce n’est que si ce dernier point venait à changer qu’il remettrait leur histoire en question, et ce bien malgré lui. « Tu dis ça aujourd'hui. » Les doigts du blond filent contre la joue de son comparse, maigre geste pour tenter d’apaiser le cœur de l’artiste. Les paupières qu’il accepte de fermer sont un premier signe rassurant. “Et je dirai ça demain encore.” Il l’aime, personne ne pourra le lui retirer, ni demain ni les jours qui suivront après ça encore. La seule raison pour laquelle il se retient de l’embrasser, c’est sans doute parce qu’il l’a déjà fait il y a une minute à peine et qu’il recommencera dans une autre, soucieux de profiter autant que possible du peu de temps qui leur est imparti et qu’il n'essaiera pas de négocier tel un enfant capricieux.

Au contraire, il est le premier à rassurer James quant à leur rendez-vous légèrement modifié, bien loin du dîner romantique initialement prévu. Si Swann aurait évidemment préféré que le plan initial se passe sans encombre, il n’a pourtant aucun mal à prendre sur lui pour accepter les changements et faire de son mieux pour ne pas imposer une mauvaise ambiance entre eux. James fait de son mieux, il le sait, et ce dernier n’a pas besoin de le lui expliquer. « Tu mérites mieux. » Peu importe ce qu’il mérite ou non, il s’en moque. James est l’homme qu’il l’aime, James est aussi l’homme qui le rend heureux et ce peu importe ce que peut parfois en penser ce dernier. Il espère bien souvent autre chose que des retrouvailles en coup de vent et quelques mots à peine échangés dans leur lit, alors que la fatigue prend inévitablement le dessus même s’il rêverait d’entendre le récit de la journée du styliste. Pourtant, la vie qu’ils mènent le rend heureux et, surtout, il le rend heureux, raison pour laquelle l’anglais ne supporte pas davantage l’idée de le laisser se torturer l’esprit avec de telles pensées. Ses lèvres retrouvent les siennes dans un baiser bien plus passionné que le premier rapidement échangé, preuve s’en fait des longues secondes égrénées au tempo de leurs souffles mêlés. “Je sais ce que je mérite.” qu’il statue finalement, une seconde après avoir avoué à demi-mots qu’il l’aime, sans pour autant justement utiliser les termes clés. Il n’a pas peur de les lui dire, tout comme il ne craint pas sa réaction en retour tant ils ont dépassé ce stade de leur relation depuis longtemps, mais il continue de croire que les mots sont parfois plus forts quand ils sont sous-entendus. En cet instant, ses paroles ne laissent aucune place au doute et James, en retour, lui confirme en avoir compris le sens. « Je le sais, oui. » Et Swann n’a pas besoin de quoi que ce soit de plus pour sourire tendrement, pleinement heureux.

Il ne perd pas de temps pour autant, poussant à nouveau les sacs de nourriture sous le nez de James avec l’espoir un peu fou qu’il mange au moins quelques bouchées, simplement de quoi rassurer son petit-ami éternellement soucieux de sa santé. Après tout, il doit bien l’être pour deux, James ayant la fâcheuse tendance de juger que rien n’est grave, que rien n’a d’importance et que tout va passer tout seul. En somme, il serait un patient désastreux - si encore il acceptait d’aller jusqu’à voir un médecin, ce qui est rare. « D'accord. Mais seulement quelques bouchées, la digestion m'empêche d'avoir les idées claires. » Swann garde ses yeux ancrés en sa direction, sa tête légèrement penchée en seul signe de sa désapprobation face à ces paroles. Le besoin de manger l’emporte sur un croquis, lequel sera sûrement rattrapé sur son temps de sommeil et ce quoi que puisse en dire Swann. « Quelques bouchées. » Alors, puisque James fait des efforts de son côté, l’anglais consent à en faire de même, acceptant bien malgré lui l’arrangement des quelques bouchées. S’ils avaient eu ce dîner, au moins, James aurait mangé davantage, mais nul besoin de revenir sur le sujet. Chacun fait de son mieux, comme toujours, il le sait pertinemment. “Tant que tu ne me forces pas à faire l’avion, ça me va.” Il annonce alors en signe de capitulation, n’hésitant pas un seul instant à réduire James à l’état d’un bambin qui accepterait de manger uniquement si la fourchette se transformait en avion. Sûrement que personne d’autre que lui aurait pu oser une telle comparaison et s’en sortir indemne ; et bien sûr qu’il le sait, en témoigne son sourire immense et amusé qui a uniquement pour but de dédramatiser une situation qui ne devrait pourtant pas être si difficile à aborder.

Les termes de leur accord ainsi statués, Swann se permet d’agir comme si de rien n’était ou presque, profitant de leur instant de calme pour prendre de ses nouvelles, à défaut de pouvoir anticiper la prochaine fois où ils pourront se retrouver. Ainsi, c’est avec des yeux tristes qu’il l’écoute avancer l’histoire de sa cliente difficile, soulignant une fois de plus à quel point il courbe encore et toujours l’échine en même temps qu’il se plie en quatre pour faire plaisir à son paternel et se montrer méritant à ses yeux. L’anglais garde pour lui tout commentaire, certain qu’il n’aurait pas été bien placé pour en parler, s’il avait effectivement connu son père lui aussi. L’avis d’un paternel est toujours important mais il l’est d’autant pour James qui marche dans ses pas et, surtout, prend le relais de son empire. “Mais en créant la robe de son mariage, ça apportera une immense visibilité à Weatherton.” James le sait mieux que lui, c’est évident, mais par ces mots Swann tente surtout de lui faire comprendre qu’il ne lui en veut pas, en témoigne le sourire en coin qu’il ajoute. Son petit-ami n’a pas besoin de lui dire pourquoi il s’obstine à travailler avec cette femme qu’il n’apprécie pas, pour lui dessiner une robe sur laquelle il semble porter le même jugement. “Et c’est sans compter le bouche à oreille qu’elle pourrait faire.” Tous ces efforts, il ne les fait pas pour lui, et c’est encore une fois l’entreprise qui en tirera tous les bénéfices et non sa propre personne. Mais cela rendra son père fier, cela lui fera gagner un sourire de sa part, et aux yeux de l’anglais cela légitimise leur rendez-vous manqué. James ne les annule jamais par pure envie, il le sait, et il est doué pour trouver des excuses et des circonstances atténuantes dans une relation qui en est gorgée. Son sourire est en demi-teinte, certes, mais cela n’enlève en rien toute la fierté qu’il ressent face à James. “Dis-toi qu’elle ne se mariera qu’une fois, ou deux peut-être si on a vraiment pas de chance. On en aura beaucoup d’autres, nous, des dîners.” Son sourire est plus assuré, désormais. Ce n’est qu’une mauvaise passe, en attendant la suivante, puis celle d’après encore. Qu’importe ; c’est ce pour quoi Swann a signé.

Dans un élan mal assuré, l’anglais lui conte maladroitement sa propre journée (ou plutôt les dernières soixante-douze heures, en réalité, puisqu’ils n’ont pas eu le temps de discuter de quoi que ce soit depuis) et surtout la conversation brièvement partagée avec sa génitrice. Ses yeux sombres se voulant soudainement absents, il lui fait le récit de son anniversaire donné avec six mois d’avance et de son prénom presque bien prononcé après plusieurs années de relation, pourtant. « Elle a jamais que six mois d'avance, ça aurait pu être pire. » Le blond hoche la tête, voulant croire en ce mensonge plus que tout, et surtout parce que pour une fois James se veut être optimiste pour deux, ce qui rend ces quelques mots plus forts encore. « Comment elle va ? » - “Bien, j’imagine.” Elle n’a su que se plaindre de faits mineurs, ce qui fait dire à son fils qu’elle se porte bien. Disons simplement que leurs conversations ne vont jamais bien plus loin que quelques mots échangés et jamais plus de cinq minutes, quelques fois par an. « Et toi, comment tu vas ? » Cette fois-ci, il ne peut que retrouver son regard, infiniment désolé d’être la cause du souci de James. “Bien. J’imagine. Il esquisse un nouveau sourire, Swann, mais ce dernier n’a finalement rien de joyeux. Il tente de faire bonne figure, ne voulant pas gâcher leurs cinq minutes avec ses états d’âme et ses propres problèmes, conscient que son petit-ami en a déjà bien assez à gérer sans qu’il n’ait besoin d’en rajouter une couche. Ses lèvres tremblent bien malgré lui et peu importe la fréquence à laquelle il passe sa langue par dessus, cela ne semble pas les calmer. « Qu'est-ce qu'elle te voulait d'autre ? Je sais qu'en général elle appelle pas sans avoir une idée derrière la tête. » Avant la moindre réponse, il accueille les doigts de James autour des siens avec un soulagement non feint, venant les serrer à peine le contact établi. Son propre pouce caresse la chair de l’australien, éternel réflexe cherchant à le rassurer, lui, et à le protéger, lui. James est tout ce qui importe à ses yeux. “Elle veut te rencontrer.” Il annonce enfin, bien malgré lui, s’étant pourtant juré qu’il n’aborderait pas le sujet ce soir - qu’ils soient autour d’une table de dîner ou de celle des croquis. “Je sais pas d’où lui vient l’idée, elle en a jamais rien eu à faire pendant toutes ces années et ça l’a toujours arrangée que je le propose pas.” Faire son coming out avait déjà été une épreuve difficile, il a toujours supposé que si elle tolérait sa bisexualité, elle n’acceptait pour autant pas cette dernière. Et si la seule chose qu’il lui en coûtait pour ne pas avoir à faire subir à James toute cette pression familiale se résumait à ne jamais lui présenter sa mère, alors l’anglais s’est toujours dit qu’il n’y perdait rien au change. Il ne dirait jamais du mal de celle qui l’a mis au monde mais même lui ne sait que trop bien qu’elle n’a jamais été un modèle de quoi que ce soit pour lui. “Et je sais que t’es occupé, que si tu voyages c’est uniquement pour les défilés et que t’as pas vraiment le temps de prendre des congés de toute façon. Je veux pas t’imposer ça. Je sais même pas pourquoi je t’en parle, j’aurais dû lui dire non dès le début.” Les mots filent, son souffle manque, il trouve un point sur le sol auquel accrocher ses pupilles. Il n’a jamais caché l’existence de James à sa mère, mais il ne veut pas lui imposer une rencontre qui serait sans nul doute synonyme de reproches envers l’australien. Il ne mérite pas ça ; tout comme Swann ne veut pas le laisser penser un seul instant que l’avis de sa mère puisse influencer le sien, encore moins alors qu’il s’agit de l’amour qu’il lui porte. “Je suis désolé, j’avais pas prévu de t’embêter avec ça ce soir. Je veux pas te faire perdre de ton temps.” Pas s’il doit confectionner une robe de mariage pour quelqu’un d’important, qui plus est. Swann a déjà pris sa décision, sa mère devra prouver sa bonne foi si elle veut rencontrer James, et cela ne risque pas d’arriver de si tôt. “Mange, sinon je vais vraiment faire l’avion.” Ses lèvres sont encore pincées, son regard brille d’une lueur triste, mais il renifle et fait de son mieux pour se concentrer sur le positif et passer à autre chose, comme toujours.












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James Weatherton
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le gant de velours
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ÂGE : trente-deux ans (10/08/91 - lion)
SURNOM : sa femme le gratifie plus souvent d'insultes. ça tombe bien, il préfère.
STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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willton #18 › we've been stuck now so long, we just got the start wrong. one more last try, i'ma get the ending right. you can stop this, and I must insist. that you haven't had enough, you haven't had enough. don't you need it? don't you want this at all? well, I just wish we could go back one more time and begin it, back before I lost myself somewhere in it. ❘ 12 (UA)3457891011121314 (UA)15161718

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyJeu 28 Avr 2022 - 20:04



Bébou, est-ce que tu m'aimes ? :OO:

Swann avait certes pris des gants au moment de congédier les couturières – plus que James n'en aurait pris lui-même, c'est certain – il n'empêche que le créateur n'avait pas l'habitude que l'anglais commande son personnel et que cette image n'était pas pour lui déplaire. “Attention, tu pourrais t’y habituer.” Amusé, James ne put retenir le sourire qui fendit le coin de ses lèvres, comprenant derrière les paroles de son petit-ami quelques sous-entendus qu'il valait définitivement mieux échanger maintenant que l'atelier était désert de toute autre présence que la leur. Une chance qu'il soit justement un peu trop professionnel – et sans doute un peu trop craintif qu'une des filles ait oublié sa veste et revienne sur ses pas d'ici ou une deux minutes – pour le prendre au mot et initier un rapprochement qui n'aurait justement plus grand chose de professionnel, lui. « Et toi tu pourrais me seconder ici de temps en temps, si t'en avais envie. » C'est d'un ton cette fois un peu plus sérieux qu'il reprit ainsi la parole, non sans que le sujet ait déjà été abordé à quelques rares occasions par le passé. Swann avait son propre boulot, ses propres passions, et peu importe à quel point il semblait aussi se plaire dans cet environnement ce n'était certainement pas celui qu'il choisirait pour s'épanouir. Et c'est bien pour ça que James ne lui demanderait jamais d'opérer un changement à 180° pour le rejoindre à temps plein à Weatherton, et diriger l'atelier avec lui. Ce serait certes la solution à certains de leurs problèmes, mais James restait assez rationnel pour savoir que ça ne réglerait pas tout. « Je suis pas entrain de te faire une proposition d'embauche, je dis juste que les couturières seraient pas les seules à qui ça plairait de te voir passer un peu plus de temps ici, à titre plus ou moins officiel. » Plutôt moins que plus, si ça n'était l'affaire que d'une ou deux soirées par semaine, durant lesquelles Swann pourrait faire ce qu'il faisait déjà chaque fois qu'il venait le rejoindre pour lui apporter son dîner ou simplement l'arracher à sa bulle et lui rappeler qu'un monde existait en dehors de ces murs. Ce n'était pourtant qu'une idée, et une idée que James aurait probablement oublié demain. Rien ne forçait Swann à reconsidérer les choses, encore moins à dégager du temps pour lui quand le blond restait incapable du minimum d'efforts la plupart du temps. C'est de ça et de bien plus encore qu'il était conscient, tout autant que d'avoir assez de défauts réunis pour donner envie à n'importe qui de fuir dans la direction opposée et de s'inscrire sur la première appli de rencontre venue dans l'espoir de trouver mieux. Pourtant Swann restait toujours, et lui trouvait assez d'excuses pour que plusieurs années après leur rencontre les choses semblent toujours diablement simples avec lui. Ce n'était pas James qui les leur simplifiait, pourtant, mais l'anglais avait cette capacité à contrebalancer chaque pic de négativité du créateur pour en faire quelque chose de sain. Quelque chose de doux. “Et je dirai ça demain encore.” Si seulement il n'avait pas autant peur de le perdre, probablement qu'il aurait répliqué qu'il ne pouvait pas en être aussi sûr. Encore moins être aussi certain qu'il n'arriverait pas à bout de sa patience, un jour, au point que même lui ne saurait plus voir que toutes les raisons pour lesquelles il était loin d'être un cadeau. “Je sais ce que je mérite.” Et il lui laisserait le dernier mot pour cette fois, mais uniquement parce qu'il aimait bien mieux le voir sourire que ravaler sa tristesse comme il y a quelques minutes.

Tant que tu ne me forces pas à faire l’avion, ça me va.” Cette image tira à James un rire imprévisible, de ceux que Swann lui arrachait souvent sans avoir à batailler bien longtemps pour ça. Ce n'était pourtant pas donné à tout le monde, tout comme il ne laisserait personne d'autre l'infantiliser de cette façon. Avec lui, c'était toujours différent. « C'est mon père qui t'a dit que ce genre de trucs fonctionnaient toujours sur moi quand j'étais gamin ? » Parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire, James était loin d'être un gamin difficile ou turbulent : bien loin de là, il était à l'époque un modèle de sérieux et de discipline, le genre de fils qui n'avait jamais voulu faire honte à son père – sans doute parce qu'il était le seul à s'être battu pour avoir sa garde, chose que le blond n'avait jamais oublié. Ce qu'il oublierait volontiers, par contre, c'est les heures passées à écouter sa cliente déblatérer sur sa robe de mariée et les innombrables retouches qu'il lui faudrait y apporter pour coller à ses caprices. Caprices aussi nombreux que parfois délirants, pour le plus grand malheur du créateur qui n'avait pas toujours la patience de composer avec ce genre d'énergumènes. Il n'avait pas choisi cette voie pour faire dans le social, et tant pis pour les susceptibilités qu'il malmenait sur son passage. “Mais en créant la robe de son mariage, ça apportera une immense visibilité à Weatherton.” C'est vrai, et probablement la preuve que Swann pensait de plus en plus comme quelqu'un qui l'entendait parler un peu trop souvent de ventes et de marketing. Ce n'était heureusement pas les seules choses dont ils parlaient ensemble, quand bien même James ne coupait pas toujours autant du boulot qu'il le devrait. “Et c’est sans compter le bouche à oreille qu’elle pourrait faire.” C'était l'un des avantages à s'occuper d'une cliente particulièrement énergique et bavarde, c'est certain. « Je le sais, oui. Elle a pas lâché son téléphone de tous les essayages, je crois qu'elle nous filmait en direct pour Instagram, ou quelque chose du genre. » James n'avait honnêtement aucune envie d'entrer dans ce genre de débat avec la jeune femme, justement trop conscient de ce que ce contrat pourrait rapporter à Weatherton. Et puis leurs deux pères étaient amis, ça entrait aussi en considération. « Elle voulait mon numéro privé pour pouvoir m'appeler à toute heure du jour et de la nuit au cas où elle aurait de nouvelles idées pour la robe. » Il n'était pas bien difficile d'imaginer la grimace qui avait fendu le visage de James à ce moment précis. Reportant son regard sur son petit-ami, il jugea bon de le rassurer avant que Swann n'ait le temps de s'imaginer qu'il ait pu dire oui. « J'ai refusé. Je voulais pas t'imposer ça en plus du reste. Si elle veut me joindre, elle attendra les heures de boulot. » Et ce n'était pas grand chose, et sans doute bien insuffisant pour rattraper ses erreurs et toutes les fois où il avait échoué à lui prouver que rien ne comptait plus à ses yeux que de préserver ce qu'ils avaient, mais c'était le mieux qu'il puisse faire pour l'instant. “Dis-toi qu’elle ne se mariera qu’une fois, ou deux peut-être si on a vraiment pas de chance. On en aura beaucoup d’autres, nous, des dîners.” Le voir sourire allégeait au moins une partie de la culpabilité qui lui grignotait le ventre, au point que James en parvenait même à se dérider lui-même. « C'est promis. » Et oui, c'était une promesse qu'il comptait bien tenir, cette fois.

Las d'évoquer sa journée et les aspects parfois ingrats de son travail, c'est une oreille attentive que James prêta finalement au récit de son petit-ami, lequel lui avoua avoir reçu un coup de téléphone de sa mère. Et si les motivations de celle-ci restaient encore à éclaircir, ses efforts étaient au moins incontestables à en juger par ses (vaines) tentatives pour se rappeler de détails qui concernaient le compagnon de son fils. Rien qui puisse formaliser James, encore moins alors qu'il n'y avait toujours qu'avec Swann qu'il fasse lui-même l'effort de se rappeler des dates et autres subtilités du genre. A vrai dire, avoir régulièrement entendu parler de cette femme lui avait déjà laissé penser qu'ils avaient certaines choses en commun, à commencer par leur amour pour Swann et leur capacité pourtant systématique à le blesser bien involontairement. Et ça, James n'avait pas besoin de la connaître pour supposer qu'elle en était certainement aussi peu fière que lui. “Bien, j’imagine.” Du peu que James savait de sa belle-mère, cette réponse était certainement rassurante mais ce qui l'intéressait bien plus, en réalité, c'était de savoir comment Swann, lui, allait. “Bien.” Et cette fois, il ne put que noter l'absence d'éclat dans le regard de l'anglais, tout comme la pointe de tristesse perçant son sourire. Chaque discussion avec sa mère était toujours pour Swann riche en émotions, au point de remuer beaucoup de choses que l'anglais n'osait pas toujours partager avec lui de peur sans doute de l'ennuyer ou de lui faire perdre son temps. Et il s'en voulait aujourd'hui plus qu'à n'importe quel autre moment d'avoir pu seulement lui laisser penser que ce serait le cas. « C'est vrai, ce mensonge ? » Il s'assura dans un souffle, bien trop conscient que son petit-ami préférerait faire bonne figure et changer de sujet plutôt que de prendre le risque de plomber l'ambiance. Comme si James ne s'en chargeait pas lui-même, d'habitude, avec ses humeurs changeantes et son obsession maladive pour son boulot. Swann n'était bien évidemment pas obligé de lui en parler, tout comme il savait que James ne lui arracherait jamais des aveux qu'il pourrait ne pas être prêt à faire, mais son regard plongé dans le sien et le maigre sourire sur ses lèvres visaient à lui faire comprendre qu'il était là. Peu importe ses erreurs, peu importe qu'il ne sache pas toujours très bien l'exprimer. Il était là, pour lui, et capable de tout entendre. “Elle veut te rencontrer.” Ce coup-ci, le regard du créateur se teignit d'une pointe de surprise. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que Swann et sa mère aient échangé à son sujet au-delà de cette histoire d'anniversaire, et il ne savait pas encore très bien s'il trouvait cette idée rassurante ou non. Précisément parce que tout ce qui touchait à la mère de Swann était source d'ambivalence et parfois de souffrance pour son petit-ami. “Je sais pas d’où lui vient l’idée, elle en a jamais rien eu à faire pendant toutes ces années et ça l’a toujours arrangée que je le propose pas.” Et bien qu'il ne l'avouerait pas aussi clairement, suffisamment maladroit comme ça d'ordinaire, probablement que tout ça l'arrangeait lui aussi dans une certaine mesure. James n'était pas très famille, et son absence de relation avec sa mère autant que celle conflictuelle que Swann partageait avec la sienne faisaient qu'il appréhendait cette rencontre plus qu'il ne voudrait l'avouer. « C'est, hm... enfin, j'imagine que ça fait partie des choses qui se font au bout de plusieurs années de relation. Que c'est ce qu'elle doit se dire, en tout cas. » Peut être sur le tard, peut être pas que pour de bonnes raisons. Il n'en savait rien, mais serait sûrement de mauvaise foi s'il osait remettre en doute les intentions de cette femme. Après tout, lui non plus n'était pas parfait, lui aussi avait commis beaucoup d'erreurs qui toutes à leur manière avaient fini par faire souffrir l'anglais. Ça ne l'empêchait pas de l'aimer, ça ne l'empêchait pas d'être prêt à tout pour lui. Alors qui était-il, au fond, pour lui dire de se méfier de celle qui restait tout de même sa mère, après tout ce temps ? Au moins était-elle là, malgré tout. “Et je sais que t’es occupé, que si tu voyages c’est uniquement pour les défilés et que t’as pas vraiment le temps de prendre des congés de toute façon. Je veux pas t’imposer ça. Je sais même pas pourquoi je t’en parle, j’aurais dû lui dire non dès le début.” James secoua la tête, entrouvrant les lèvres à plusieurs reprises sans même savoir comment formuler ce qui grondait au fond de son cœur. N'importe qui d'autre aurait sans doute su le rassurer en à peine quelques mots, lui faire sentir sans beaucoup d'efforts qu'il était sa priorité et que le reste n'avait pas même à avoir la moindre importance. Si seulement tout était aussi simple, et lui capable d'exprimer aussi facilement ce qu'il ressentait. « Swann. » Tu ne m'imposerais rien sont les mots qui auraient du filtrer d'entre ses lèvres à la seconde où son regard avait retrouvé le sien et ses doigts s'étaient aventurés tout contre sa peau. “Je suis désolé, j’avais pas prévu de t’embêter avec ça ce soir. Je veux pas te faire perdre de ton temps.” A nouveau, c'est le silence qui retrouva ses droits autour d'eux et un James mutique qui fixa les traits de son petit-ami avec l'impression d'être en-dessous de tout, et assurément pas un petit-ami à la hauteur lorsqu'il avait besoin d'être rassuré. Ça devrait pourtant être si simple, de passer un bras autour de lui et d'imprimer un baiser contre sa joue. De lui dire qu'il ne pourrait pas perdre une seule seconde de son temps s'il venait à la passer auprès de lui. “Mange, sinon je vais vraiment faire l’avion.” Mais son dîner était bien la dernière chose susceptible de l'intéresser, sans que ça n'ait pourtant cette fois rien à avoir avec une quelconque mauvaise volonté.

James resta à le fixer plusieurs secondes, jusqu'à finalement s'entendre formuler des mots qu'il aurait voulu pouvoir souffler bien plus tôt. « Je peux essayer de prendre quelques jours de congés, après ce contrat. » Et sans doute que Swann aurait pour un instant l'impression d'avoir rêvé ces mots, quand l'écho de ses paroles paraissait presque provenir d'ailleurs que sa propre bouche. C'était pourtant bien lui qui les avait prononcé : et il ne le regrettait même pas. « Ce sera sûrement tout au plus qu'une semaine et je peux pas promettre que je recevrai pas de coups de fil du boulot, ni que j'aurai pas à m'envoler en catastrophe pour réparer les conneries des uns ou des autres, mais... » En somme, il ne pouvait pas lui promettre que tout serait parfait et sous contrôle, ou qu'il parviendrait à mettre complètement son boulot de coté plusieurs jours d'affilée sans qu'il y ait quelques couacs, sans doute inévitables quand on avait aussi peu l'habitude de décrocher que lui. « Je peux essayer de m'arranger. Pour me rattraper. » Car c'est ça qu'il essayait surtout de lui dire : qu'il était prêt à essayer. Pour lui, pour leur couple. « Mais on sait tous les deux que c'est pas mon avis dont on devrait tenir compte pour décider d'aller ou non voir ta mère. Parce que c'est pas moi que cette rencontre risque le plus de secouer. » Cette fois, ce sont des doigts qui se refermèrent tout autour des siens, son regard communiquant avec le sien en silence. James savait bien ce que cette rencontre ne serait que la partie émergée de l'iceberg, et que Swann ne ressortait jamais totalement indemne de ces rencontres. Il savait aussi qu'il serait là pour le soutenir si c'était ce qu'il voulait, mais qu'en aucun cas il n'avait le droit de prendre cette décision pour lui. « Je pense qu'elle essaie de s'intéresser à ta vie, mais je comprendrais que tu sois pas prêt à mélanger ces deux parties qui jusqu'ici ont toujours existé indépendamment l'une de l'autre. Alors on fera ce que tu voudras, c'est pas à moi de prendre la décision. » Et promis, ce n'était pas juste les paroles d'un type tétanisé à l'idée d'être présenté à une femme qui pourrait très bien décréter qu'il n'était pas assez bien pour son fils. Sa principale préoccupation était Swann, et uniquement Swann. « Et je pensais ce que j'ai dit, au sujet des congés. Ça veut pas dire qu'on est  obligés de voyager ou même de sortir de chez nous pour en profiter. » Comme il le lui avait dit à l'instant, ce n'était pas lui qui prendrait cette décision mais Swann qui choisirait la manière dont il voudrait qu'ils en profitent. Avec ou sans rencontre prévue avec sa mère, avec ou sans programme précis. S'il y avait bien un moment où James pouvait accepter de ne pas tout diriger et de laisser son petit-ami prendre des initiatives, c'était bien lorsqu'il acceptait justement de laisser le travail de coté pour s'ouvrir à un monde qui n'était pas fait de tulle, de velours et de soie.



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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyLun 9 Mai 2022 - 19:12



Sa remarque fait mouche, assez pour que l’anglais continue d’afficher un sourire en coin entendu, même plusieurs secondes plus tard. Il doit pourtant avouer être pris de court lorsque James reprend la parole, sur un sujet bien différent. « Et toi tu pourrais me seconder ici de temps en temps, si t'en avais envie. » Ses yeux retrouvent les siens, sa tête se penche légèrement sur le côté comme pour excuser la seule réponse qu’il puisse encore donner à cette proposition, laquelle ne correspond en rien à ce que son petit-ami voudrait entendre. « Je suis pas entrain de te faire une proposition d'embauche, je dis juste que les couturières seraient pas les seules à qui ça plairait de te voir passer un peu plus de temps ici, à titre plus ou moins officiel. » Il veut bien faire, Swann le sait bien, mais ce sont des paroles qui raniment bien plus d’aspects négatifs qu’autre chose. Ce n’est pas davantage de temps qu’il veut passer à Weatherton, c’est davantage de temps auprès de James dont il veut profiter, plutôt que d’observer les années défiler sans avoir l’impression que leur couple en profite. Preuve en est, il est le premier à l’avoir presque chassé de la pièce alors que Swann venait d’annoncer sa venue temporaire, le temps d’un repas à peine. Comment tout pourrait être mieux dans un monde où il aurait un travail honorifique, lequel il ne peut s’empêcher de rapprocher d’une promotion canapé ? Loin de lui l’idée d’en vouloir à James, surtout alors qu’il sait que l’australien ne cherchait qu’à bien faire, mais il peine à afficher le moindre enthousiasme et préfère encore étouffer toute dispute derrière une mine émue. Il l’est réellement ; simplement pas pour les raisons qu’il veut laisser croire à l’homme qu’il aime. “Je repasserai cette semaine.” Pas un mot sur la proposition de le seconder, pas de précisions non plus sur le jour en question. Cette semaine, quand il aura l’impression qu’il est d’assez bonne humeur - au travers de ses quelques messages - pour penser être moindrement bien reçu. Il repassera cette semaine et pour tout le reste, il avisera en temps voulu, ne pouvant vivre les choses qu’au jour le jour.

Fort heureusement, le sujet se veut changeant et Swann peut profiter d’une pirouette pour retrouver un sourire bien plus sincère, surtout après avoir entendu le rire du blond. « C'est mon père qui t'a dit que ce genre de trucs fonctionnaient toujours sur moi quand j'étais gamin ? » - “Oh, si tu savais tout ce qu’il m’a dit sur toi.” qu’il rétorque aussitôt, à la fois joueur et amusé, n’exagérant qu’à peine. Il entretient une bonne relation avec le père de James et est heureux de cela autant que de leurs rares échanges en l’absence de leur lien commun. Il est un homme qui ne veut que le meilleur pour son fils, ce qui leur fait un assez gros point commun pour ne pouvoir que s’entendre et se comprendre. Parler de lui ne suffit pas à chasser le nuage de la client exécrable de James et de son mariage à venir mais l’anglais fait de son mieux pour parler du positif qui ressort de cette histoire, autant qu’il ne peut que souhaiter à son petit-ami qu’elle se marie le plus rapidement possible et cesse de l’importuner à ce point.  « Elle voulait mon numéro privé pour pouvoir m'appeler à toute heure du jour et de la nuit au cas où elle aurait de nouvelles idées pour la robe. » Il voudrait pouvoir naturellement se moquer d’une telle proposition mais Swann reste mutique, dans l’attente de la précision de sa réponse, incapable d’anticiper s’il a accepté ou refusé la demande tant il est un être complexe que même les années passées auprès de lui restent insuffisantes pour pleinement le comprendre. « J'ai refusé. Je voulais pas t'imposer ça en plus du reste. Si elle veut me joindre, elle attendra les heures de boulot. » Alors il hoche la tête, sincèrement rassuré. Jamais il ne voudrait que James ait à choisir entre lui et son travail - sans doute parce qu’une part de lui ne peut pas être totalement assurée qu’il le choisirait en premier - mais il sait par avance que des appels de cette cliente auraient été sujets à tensions entre eux. “Merci.” Il souffle finalement tout bas, conscient que ce n’est pas ce qu’une personne normale, dans un couple normal aurait répondu à cela. Finalement, il le remercie d’avoir pensé à lui, ce qui est sans doute aussi touchant que pathétique lorsqu’on sait qu’ils partagent leur vie depuis plusieurs années.

A son tour, Swann évoque ce qui lui pèse sur le coeur, quand bien même il s’était juré de ne pas embêter James avec ça ce soir. Le problème aurait été le même le jour suivant, ou celui d’après encore. Il aurait pu ne pas déranger son petit-ami dans son travail simplement pour parler de ses propres problèmes, raison pour laquelle il tente une ultime fois de garder la face en statuant qu’il va bien. « C'est vrai, ce mensonge ? » Il souffle donc, conscient de la fausseté de ses paroles. Swann n’en est pas fier, raison pour laquelle sa réponse se retrouve dans son silence lourd de sens. Ce n’est que lorsqu’il retrouve le regard de James et son maigre sourire qu’il arrive à en calquer un sur le même modèle. Faible, mais existant. Et comme toujours ou presque, la raison de ce moral en dent de scie est due à sa mère. « C'est, hm... enfin, j'imagine que ça fait partie des choses qui se font au bout de plusieurs années de relation. Que c'est ce qu'elle doit se dire, en tout cas. » Sûrement, oui. Elle est un mystère que Swann n’a jamais voulu parfaitement comprendre, conscient qu’il se serait perdu dans le processus. Il hoche la tête pour donner du poids aux paroles du blond, lequel, il le voit bien, fait tout ce qu’il peut pour le rassurer. En retour, Swann souligne qu’il n’attend rien de lui et que, bien au contraire, il est même conscient que cela aurait été inconsidéré de sa part que de lui proposer un voyage jusqu’à Londres pour si peu. « Swann. » Il secoue la tête, ouvre et referme aussitôt les lèvres, mais l’anglais continue son incessant monologue, visant à se convaincre lui-même autant que James que tout ceci n’est qu’une immense mauvaise idée. Il remarque à peine les doigts que le styliste a posé contre sa peau, sans doute bien trop occupé à baiser le regard pour ne surtout pas risquer de croiser le sien.

Jusqu’à ce qu’il ait une raison de le faire. « Je peux essayer de prendre quelques jours de congés, après ce contrat. » Aussitôt, ses yeux ne cherchent plus qu’à retrouver les siens, ses pupilles agitées souhaitant s’assurer qu’il n’a pas rêvé ces quelques mots. « Ce sera sûrement tout au plus qu'une semaine et je peux pas promettre que je recevrai pas de coups de fil du boulot, ni que j'aurai pas à m'envoler en catastrophe pour réparer les conneries des uns ou des autres, mais... » Je sais. Ils devront jongler avec le travail de James, comme toujours, et si Swann ne s’y était pas habitué alors cela fait bien longtemps que leur couple n’existerait plus, peu importe à quel point il l’aurait aimé, dans tous les scénarios qui soient. « Je peux essayer de m'arranger. Pour me rattraper. » Il aurait voulu entendre qu’il le ferait pour eux, tout simplement, et pas dans le but d’égaliser la balance, mais le geste reste le même, toujours aussi louable et surtout appréciable. Et apprécié. « Mais on sait tous les deux que c'est pas mon avis dont on devrait tenir compte pour décider d'aller ou non voir ta mère. Parce que c'est pas moi que cette rencontre risque le plus de secouer. » La gorge serrée alors qu’il est le premier à statuer cette évidence, il se concentre encore sur leurs doigts nouvellement noués et contre lequel il exerce à son tour une certaine pression. Il se sent mal, triste et tourmenté et s’en veut terriblement pour ça, l’impression de gâcher un de leurs rares instants de couple le rongeant d’autant plus de l’intérieur. « Je pense qu'elle essaie de s'intéresser à ta vie, mais je comprendrais que tu sois pas prêt à mélanger ces deux parties qui jusqu'ici ont toujours existé indépendamment l'une de l'autre. Alors on fera ce que tu voudras, c'est pas à moi de prendre la décision. » - “C’est toi qui comptes, James.” Il annonce dans un souffle, ayant une fois de plus perdu son regard. Ce n’est pas qu’il ne veut pas mélanger ces deux parties de sa vie, c’est qu’en réalité la partie nommée James est infiniment plus importante que celle composée de sa mère, peu importe ce qu’en dit la logique ou le fait qu’il n’ait connu qu’elle pendant vingt ans. Il ne veut pas le perdre, lui. Il ne veut pas que James fasse des concessions pour se rattraper, tout comme il ne veut pas risquer que la rencontre se passe mal et en vienne à remettre quoi que ce soit en question, surtout pas leur couple, et encore moins leur amour. « Et je pensais ce que j'ai dit, au sujet des congés. Ça veut pas dire qu'on est obligés de voyager ou même de sortir de chez nous pour en profiter. » Un sourire d’enfant se glisse désormais sur les lèvres doucement étirées du blond. Il a envie d’y croire, sincèrement, mais tous les faux espoirs accumulés au fil des années ont le don de revenir au pire moment qui soit. “J’ai été fier de te présenter à tous mes proches et je le suis encore aujourd’hui, tu le sais ça ?” Le sujet est difficile à aborder et il aurait été prêt à payer très cher pour pouvoir simplement l’occulter mais il y a pourtant des mots et des faits qu’il souhaite partager avec James, coûte que coûte. “Et il en aurait été de même avec ma mère si elle avait été une personne normale.” Il ne fait aucune différence entre ses amis et sa famille et continuera d’aimer son petit comme il le fait chaque jour, et ce peu importe le jugement et l’avis de chacun. Il est fier d’aimer un homme tel que lui et sans doute un peu plus fier encore d’être aimé en retour, ce qui ne saurait changer à cause de quelques individus, et ce peu importe à quel point il les tient en estime. Il joue de ses doigts contre les siens en retenant encore certains haut le cœur, les noyant derrière des déglutitions à répétition. De la paume de sa main libre, il essuie des larmes auxquelles il ne donne pas même le temps de couler. Il est secoué bien plus qu’il n’est triste, elles ne devraient pas exister. “J’adorerais que tu prennes ces congés. Peu importe ce qu’on en fait. Simplement…” Simplement, l’émotion prend de nouveau le dessus sans qu’il ne l’ait voulu un seul instant, le poussant à s’énerver contre lui-même en son for intérieur. “Me fais pas de faux espoirs. Si tu peux finalement pas, je comprendrais, mais me laisse pas m’accrocher à l’idée que je vais pouvoir être avec toi si jamais tu dois finalement t’occuper d’un contrat, ou gérer un problème.” Ses yeux embués remontent dans les siens, ses lèvres animées par des soubresauts. “Je sais que c’est important, je sais que ça dépend pas de toi, je sais que t’as envie de me rendre heureux.” Il sait, il sait tout ça. Tout est ainsi depuis le premier jour, rien n’a jamais changé. Peut-être que c’est pourtant l’espoir que cela finisse par arriver qui lui a fait entrevoir une lumière artificielle lors des heures les plus sombres. “Et je t’aime plus que tout James, mais je suis pas invincible.Et j’ai besoin de toi. En tant que petit-ami, oui, mais surtout en tant que personne qui partage sa vie au sens propre, pas seulement la chaleur d’un drap quelques heures par nuit. Finalement, la demande de sa mère n’était que la partie immergée de l’iceberg, et tel le parfait capitaine du Titanic, il avait lui-même négligé la taille du reste.












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STATUT : marié depuis sept ans à Cristina, dans une union aussi euphorisante qu'elle est anticonformiste, où les portes claquent et où les assiettes volent mais où le chaos côtoie la forme d'inspiration la plus pure. son cœur, lui, bat sans doute depuis plus longtemps qu'il ne veut se l'avouer pour un italien insupportable au sens du timing douteux. parce que lui avouer qu'il l'aime au moment où il pleure le décès de son père, il n'y avait bien qu'Auden pour en être capable.
MÉTIER : créateur principal et directeur artistique d'une maison de haute couture, Weatherton, entreprise familiale dont la renommée internationale constitue sa plus grande fierté. le décès de son père, à la tête de l'entreprise depuis 25 ans, est toutefois venu rebattre quelques cartes et à défaut de se sentir prêt à investir le fauteuil de CEO, il officie comme actionnaire majoritaire aux cotés du conseil d'administration, se consacrant comme à son habitude à son atelier. également co-propriétaire avec sa femme du Emerald Hotel, il lui prête main forte lorsque son emploi du temps le lui permet.
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weathertineaugust #2 & flora #3 › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. I made up my mind. I can't see you but I hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, I know I'm home.

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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyMar 21 Juin 2022 - 18:55



Bébou, est-ce que tu m'aimes ? :OO:

Je repasserai cette semaine.” Le silence reprit pour un instant ses droits autour d'eux, James secouant la tête sans plus rien ajouter. Bien sûr que c'était une tentative maladroite de passer plus de temps auprès de Swann, et bien sûr qu'il venait une nouvelle fois de lui prouver qu'il ne voyait que par son boulot, que c'était définitivement le problème qui se poserait toujours. Il n'avait mis que quelques secondes à se le reprocher, définitivement pas assez crédule pour croire que ses bonnes intentions rattrapaient quoi que ce soit, mais c'était déjà trop tard. Swann n'avait sans doute pas la moindre envie de passer plusieurs heures par jour dans cet endroit, à le voir courir partout et passer ses nerfs sur ses employées. Il n'avait sans doute pas la moindre envie de se voir accorder cinq minuscules minutes de son précieux temps, entre deux finitions et coups de téléphone. Ce n'était pas la vie dont l'anglais rêvait, James le savait parfaitement, et pour ça il n'aurait jamais du se convaincre qu'il pourrait rattraper ses torts en lui proposant de venir travailler une partie du temps ici, avec lui. Parce que ça n'arrangerait justement rien, que ça ne ferait que mettre le travail encore plus au centre de leur relation. Et ce n'était pas envisageable : Swann ne méritait pas ça, et qu'il l'ait toujours soutenu dans ses aspirations ne signifiait pas qu'il serait heureux au milieu de tout ça. Encore moins alors que James ramenait déjà bien trop souvent du boulot à la maison, là où il ne passait presque qu'en coups de vent et pensait trop rarement à ôter son costume de créateur. Là où leur couple n'avait déjà que peu de temps et peu d'espace pour exister. James le savait, l'unique raison pour laquelle son petit-ami ne lui disait pas lui-même toutes ces choses était que Swann ne voulait pas d'un conflit. Il ne voulait pas lui faire remarquer combien tout ça était injuste, quand bien même il serait plus qu'en droit de le faire. Et c'était probablement ça, bien plus que tout le reste, qui l'attristait le plus. Que Swann prenne une nouvelle fois sur lui, qu'il noie ses propres ressentis sous sa patience et sa dévotion habituelle.

Changer de sujet n'avait alors jamais paru plus salutaire, tandis qu'ils tenaient l'un comme l'autre à garder cet échange aussi léger que possible. James savait qu'il ne cesserait jamais de le décevoir, de lui donner des raisons de penser qu'il ne faisait pas d'eux sa priorité quand il voudrait au fond de lui que ce soit le cas. Alors la moindre chose qu'il puisse faire, c'était le faire rire, tenter rien qu'une fois de lui faciliter la vie pour le voir afficher l'un de ces radieux sourires que le créateur ne se lassait jamais d'admirer. Ces sourires qui valaient toujours bien plus que toutes les robes entreposées dans cet atelier. Qui valaient toujours bien plus que tout l'or du monde, à ses yeux. “Oh, si tu savais tout ce qu’il m’a dit sur toi.” Alors, de bon cœur, il n'eut à son tour aucune difficulté à sourire, à oublier rien que pour quelques minutes qu'il s'y prenait mal, désespérément mal, une fois de plus. L'espace d'un instant, rien de tout ça n'avait d'importance. Seule comptait la tendresse avec laquelle ils s'observaient, l'amour véritable qui transparaissait derrière leurs regards. « Il sait bien que ça se paiera un jour, ce genre de choses. » Son père aimait simplement titiller sa patience, sachant trop bien que son fils l'admirait bien trop pour véritablement trouver à redire de ce qu'il pouvait tramer avec son petit-ami. Swann n'avait mis qu'une demi-seconde à être adopté par son père, lequel avait immédiatement perçu en lui quelque chose susceptible d'adoucir le tempérament de feu de James. Alors il n'y avait rien d'étonnant à ce que son paternel ait plaisir à entretenir de bons rapports avec l'anglais, tout autant qu'à faire de lui une sorte de fils de substitution. Ce statut rendrait James affreusement jaloux avec n'importe qui d'autre, mais certainement pas avec l'homme qu'il aimait. En réalité, il en était même bien plus heureux qu'il ne l'avouerait devant son père. « Tant qu'à comploter dans mon dos, j'espère que vous vous cotiserez pour m'offrir un somptueux cadeau d'anniversaire. » Il glissa dans un fin sourire amusé, sur un ton bien trop sérieux pour que Swann ne devine pas qu'il le pensait réellement, quand bien même son anniversaire n'arrivait que dans quelques mois. C'était tout James, après tout, et s'il avait toujours eu assez peu de certitudes sur lesquelles se reposer dans ses relations avec les autres, il y en avait une qui l'aidait incontestablement à se lever tous les matin : son père tout autant que Swann l'aimaient d'un amour inconditionnel. Et même pour un homme tel que lui, ça signifiait absolument tout. Bien assez en tout cas pour qu'il se rende compte que Swann avait sans doute envie d'autre chose que de l'entendre rabâcher ses problèmes au boulot. Sa cliente du jour avait le don pour le mettre sur les nerfs, mais ce n'était pas à son petit-ami de payer les pots cassés. Encore moins alors que Swann faisait toujours preuve d'une compréhension et d'une gentillesse infinies, suffisant comme à cet instant à gommer tout le reste. La journée avait été mauvaise, mais sa présence rattrapait absolument tout. Il aimerait simplement être un peu plus doué pour le lui exprimer. “Merci.” Alors, à défaut, il se promettait de laisser cette histoire les impacter le moins possible et de faire de leur appartement un endroit où Swann n'aurait pas à subir ses coups de fils professionnels. Quand bien même c'était déjà arrivé par le passé, il ne tolérerait plus que ça recommence. Il n'était peut être pas toujours doué pour rattraper ses erreurs, mais il pouvait au moins essayer de ne pas en faire davantage. Swann méritait qu'il prenne cette peine pour lui.

Tout comme il méritait qu'on chasse la peine qui pesait sur son cœur chaque fois qu'il était question de sa mère, mais même à ce jeu-là James se trouvait être bien moins doué qu'il le voudrait. Composer avec les sentiments d'autrui était toujours difficile lorsqu'on arrivait déjà péniblement à exprimer les siens, mais pour lui il aimerait plus que tout le pouvoir. Alors il faisait des efforts, plus qu'il n'en avait jamais fait pour personne d'autre, et il s'efforçait d'être une oreille aussi attentive que possible, toujours avec plus ou moins de résultats. Swann n'avait probablement pas envie d'en parler, pensant sans doute que l'atmosphère s'alourdirait au point qu'il ne leur serait plus possible d'ignorer leurs problèmes, et c'était probablement vrai. Pourtant ça n'empêchait pas James de s'en vouloir atrocement, autant de ne pas trouver aussi facilement des paroles réconfortantes qu'il le voudrait, que d'accumuler les erreurs même quand il tentait sincèrement de bien faire, pour lui. Cette idée de vacances partait définitivement d'une bonne intention, mais comme tout ce qui impliquait de sortir de sa zone de confort, c'était une nouvelle fois maladroit. Parce qu'il pouvait toujours lui promettre de s'arranger pour que le travail ne soit pas un frein dans ce qu'ils pourraient entreprendre, et de faire de lui son entière priorité où qu'ils décident d'aller et quoi qu'ils décident de faire, ce ne serait jamais suffisant. Jamais suffisant pour lui donner toute l'attention que Swann méritait, jamais suffisant pour que son petit-ami puisse avancer avec la certitude qu'il le choisirait toujours face à n'importe quoi d'autre. Quand bien même c'était effectivement le cas, James savait aussi qu'il ferait tout pour ne jamais avoir à se retrouver dans cette situation. Et ça suffisait sans doute à prouver qu'il ne le méritait pas, qu'il ne méritait pas plus sa patience et tous les efforts que faisait Swann pour sauver leur couple depuis tant d'années. Parce que ce n'était pas exagérer que de parler d'un sauvetage, au regard de la situation et de toutes les fois où James avait menacé ce qu'ils avaient simplement en faisant ce qu'il faisait le mieux : travailler toujours plus, et être un petit-ami toujours moins présent. Dieu sait qu'il voudrait pourtant qu'un voyage suffise à tout arranger, que Swann se sente prêt ou non à rendre visite à sa mère. Aussi vrai qu'il voudrait que ses caresses tout contre sa peau suffisent à dissiper la mélancolie au fond de son cœur. “C’est toi qui comptes, James.” Il le savait, bien sûr, n'ayant même jamais eu à douter un seul instant de l'amour que lui portait Swann et des nombreux sacrifices que l'anglais serait prêt à faire pour lui, pour eux. Il aimerait alors lui dire qu'il n'avait pas à en faire autant, et sûrement pas à décider de quoi que ce soit en fonction de lui lorsque ça concernait sa relation avec sa mère. Il l'aimerait et pourtant, il en était incapable lorsque ça reviendrait presque à lui demander de baisser les bras, et d'observer leur couple dériver sans rien entreprendre pour lui éviter le naufrage. Parce que James n'y arriverait pas seul, que pour lui les sacrifices étaient toujours bien plus difficiles à faire, à moins de se sentir véritablement à deux doigts de le perdre. Là, il savait qu'il serait prêt à tout, même à l'impossible. Mais la seule idée que ça puisse peut être se produire, et qu'il puisse risquer de perdre celui qui comptait plus que tout à ses yeux, suffisait à ce que sa gorge se serre et à ce que ses mains deviennent moites. Frôler la catastrophe, ce serait déjà beaucoup trop. Passer à deux doigts de le perdre lui, ce serait déjà le pire qui pourrait lui arriver. “J’ai été fier de te présenter à tous mes proches et je le suis encore aujourd’hui, tu le sais ça ?« Je le sais, oui. » Il souffla tout bas, subitement beaucoup trop conscient que la conversation prenait une tournure plus délicate, qu'il n'était pas certain d'apprécier. Il aurait du savoir qu'il se fourvoyait lorsqu'il avait évoqué ce voyage comme une chose anodine, quelque chose qui leur demanderait à peine quelques aménagements quand en réalité, James était bien incapable de laisser le boulot à sa place même que pour quelques jours. Il le voudrait, sincèrement, mais se voyait toujours rattrapé d'une manière ou d'une autre. “Et il en aurait été de même avec ma mère si elle avait été une personne normale.” Par ces quelques mots, James comprenait qu'une rencontre n'était pour l'instant pas d'actualité, et c'était une chose contre laquelle il n'avait pas la moindre envie d'aller. La décision appartenait à Swann, et elle le rendait déjà bien assez triste pour qu'il soit dans l'incapacité de se focaliser sur autre chose que ses yeux larmoyants et ses lèvres tremblantes. C'était tout ce qu'il ne pouvait supporter, et pour une fois ça n'avait rien à voir avec son incapacité chronique à gérer ce genre de situations. Cette fois, il était question de la détresse de son petit-ami, la dernière personne au monde qu'il voudrait voir dans cet état. “J’adorerais que tu prennes ces congés. Peu importe ce qu’on en fait. Simplement…” James ne gérait plus grand chose, à présent, le cœur serré et les muscles crispés de ne pas savoir quoi dire ni quoi faire pour arranger les choses. Il le voudrait pourtant tellement. “Me fais pas de faux espoirs. Si tu peux finalement pas, je comprendrais, mais me laisse pas m’accrocher à l’idée que je vais pouvoir être avec toi si jamais tu dois finalement t’occuper d’un contrat, ou gérer un problème.” Oh, comme il aimerait le contredire, lui dire qu'aucun contrat au monde ne l'empêcherait de profiter de sa présence et de congés qu'il ne voudrait passer à rien d'autre qu'à le serrer entre ses bras et lui répéter combien il l'aimait. Comme il aimerait que tout soit aussi simple. “Je sais que c’est important, je sais que ça dépend pas de toi, je sais que t’as envie de me rendre heureux. Et je t’aime plus que tout James, mais je suis pas invincible.

Ce sont pourtant bien ses bras qu'il passa tout autour de lui et qui le ramenèrent contre son torse, avec une douceur que peu lui connaissaient mais à laquelle Swann, lui, avait souvent droit. Le geste n'en était pourtant pas moins rare, s'agissant de James, tout comme lorsque le blond déposa un baiser tout contre sa tempe. « J'essaie de m'améliorer, je te jure que j'essaie. » Il souffla tout contre sa peau, incapable de garder ces mots pour lui plus longtemps et pourtant si cruellement conscient qu'ils ne suffisaient pas. « Mais c'est pas suffisant, et je m'en rends compte. Parce que tu mérites pas qu'on essaie de te rendre heureux, tu mérites qu'on déploie tous les moyens possibles et imaginables pour le faire. » Parce que Swann était la bonté et la complaisance incarnée, que si on ne faisait pas passer ses besoins avant tout le reste, ce n'est pas l'anglais qui risquait de le faire. Il supportait déjà toute cette situation depuis bien trop longtemps, sans pourtant jamais qu'il ne se plaigne ou pose le moindre ultimatum. Pour ça, il méritait qu'on se batte pour lui et qu'on fasse de son bonheur une absolue priorité. « Je suis désolé. » Des mots qu'il ne prononçait pas facilement, d'ordinaire, mais que Swann méritait d'entendre plus que n'importe qui d'autre. Des mots qui s'accompagnaient surtout d'une écrasante émotion, palpable jusque dans sa voix tremblante. « De pas savoir faire mieux que te promettre que ce sera différent la prochaine fois, alors qu'on sait tous les deux que les obstacles d'hier seront toujours là demain. » Les obstacles, à savoir son boulot et son incapacité chronique à déléguer ou au moins faire comprendre à ses collaborateurs que oui, il voudrait pouvoir passer du temps rien qu'auprès de l'homme qu'il aimait. « De te donner continuellement l'impression que ce qu'on vit tous les deux passe au second plan quand ça pourrait pas être plus faux. » Je suis désolé pour tout, mais surtout de ne pas être à la hauteur. « Tu sais combien j'aime mon boulot. Mais la vérité, c'est que je t'aime encore bien plus et que je supporte pas l'idée que tu puisses en douter. » Pas parce que Swann doutait facilement de lui, mais parce qu'il le poussait probablement à le croire à force d'agir comme il le faisait. Ses priorités devaient être revues, un millier de choses le devaient en réalité. « Je vais... je vais faire ce qu'il faut. Je vais trouver un moyen. Pour nos vacances, et pour le reste. » Et ce n'était pas des promesses en l'air : il n'avait jamais été aussi sérieux de toute sa vie. Jamais été aussi sûr de le vouloir, aussi. « Je veux pas te perdre, Swann. Je peux pas te perdre. » Et il resserra longuement son étreinte, comme une manière d'appuyer ses dernières paroles. Il ne pouvait pas le perdre, et tant pis si ça l’amenait comme aujourd'hui à se montrer vulnérable. Swann ne serait plus le seul à faire des efforts, il ne serait plus le seul à se battre pour eux. Et ça aussi, c'était une promesse.



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Message(#) Sujet: Re: Bébou, est-ce que tu m'aimes ? Bébou, est-ce que tu m'aimes ? EmptyVen 24 Juin 2022 - 2:06



Sans qu’il ne s’en soit rendu compte, le sujet est devenu difficile et épineux. Maintenant, il ne sait plus où est sa place, les caresses de James contre sa chair ne suffisant déjà plus à le rassurer et le calmer. Ils parlent de sa mère, ils parlent d’un voyage qui a tout d’une bonne idée sans pour autant que c’en soit réellement une. Ils parlent et Swann a chaud, bien trop pour que ce soit dû à la température de la pièce plutôt qu’à son inconfort grandissant aussi rapidement que sa tristesse. Ses yeux sont subitement remplis de larmes, ses lèvres tremblent sans qu’il ne le commande. Il l’aime, plus que tout, mais ce n’est jamais suffisant pour entretenir un couple. Il déteste avoir à le dire, et surtout à le répéter, mais il a besoin de plus. Il a besoin de lui, tout simplement. Il a besoin qu’il soit à ses côtés, non une personne contre qui il doit perpétuellement se battre pour avoir le droit à un brin d’attention d’une sorte ou d’une autre. Preuve en est, il se sent déjà un peu mieux respirer à l’instant même où James passe ses bras autour de lui et où il se rapproche, au point où il enfouit paradoxalement son visage contre son torse. Le baiser est bienvenue, apprécié. « J'essaie de m'améliorer, je te jure que j'essaie. » Le plus douloureux dans tout ça, c’est sûrement le fait qu’il le sache déjà. Il sait que le James qu’il connaît ne ressemble en rien au James qu’il accepte de présenter au reste du monde. Et pourtant, il s’étonne lui-même à demander plus, à avoir besoin de plus. Il se moque bien que le nom de son petit ami soit associé aux plus grands ; c’est James qu’il aime, pas le Weatherton en lui. Il est fier de son évolution, heureux parce qu’il l’est, et beaucoup d’autres choses encore, mais parfois il aimerait autant importer que toutes ces pièces, que tous ces défilés. Juste un peu. Il se recroqueville un peu plus contre sa peau, se réconforte avec sa chaleur, en oublie totalement l’omniprésence de ses équipes dans les pièces adjacentes. Personne n’osera rentrer sans l’accord express de la voix de James, de toute façon.

« Mais c'est pas suffisant, et je m'en rends compte. Parce que tu mérites pas qu'on essaie de te rendre heureux, tu mérites qu'on déploie tous les moyens possibles et imaginables pour le faire. » Il voudrait rétorquer qu’il n’a pas besoin d’autant mais la vérité, c’est qu’il aspire à tout ça. Il aspire à une vie normale, à un couple normal, à des horaires de vie normales. A une vie normale, tout simplement, dans laquelle il pourrait retrouver l’homme qu’il aime chaque soir ou presque, dans laquelle ils n’auraient pas à se disputer pour trouver le temps de partager un simple repas non plus. Il aspire à une vie normale et pourtant jamais il ne voudrait l’éloigner de la sienne, de vie, de ces stress et paillettes qui le rendent si heureux et qui donnent à ses yeux cette teinte brillante qu’il aime tant. « Je suis désolé. » Et s’il peut, bien malgré lui, tenir bon nombre de reproches à James, jamais il ne pourrait le traiter de menteur. Il pense toujours ce qu’il dit, même si bien souvent cela se traduit par des reproches plus ou moins variés. Il le pense encore en cet instant, et il le sait d’autant plus alors que Swann n’a aucun mal à entendre le chevrotement dans sa voix ou à sentir les muscles de ses bras contractés sous la pulpe de ses doigts. Peut-être même que c’est son cœur qu’il entend le plus, son oreille posée tout contre, son propre silence l’aidant à entendre parfaitement la cadence. “Je sais, je sais.” Il souffle à son tour, ne voulant pas le laisser prendre tout le blâme d’une situation qu’ils ont tous les deux laissé s’envenimer. Pour appuyer ses propos, il ouvre ses bras pour entourer James à son tour, nouant à nouveau ses mains dans le bas de son dos. Même s’il le voulait, il ne le laisserait pas s’enfuir, et encore moins le repousser. Ce n’est pas pour ça qu’il est venu jusqu’ici, et ce n’est pas ce qu’il laissera se passer. Peu importe à quel point les choses peuvent être difficiles, leur couple en vaut la peine et leur amour tout autant. Ils les traverseront, ces fichus obstacles. Avec plus ou moins de blessures, plus ou moins de conséquences, ils finiront toujours par les traverser. « Tu sais combien j'aime mon boulot. Mais la vérité, c'est que je t'aime encore bien plus et que je supporte pas l'idée que tu puisses en douter. » - “Je doute pas un seul instant que tu m’aimes.” Mais qu’il aime son travail au même niveau, si ce n’est plus encore, ça il ne peut pas nier nourrir des doutes à ce propos. Parce que c’est à son travail qu’il consacre tout son temps, bien avant son couple. Et il comprend pourquoi, Swann, bien sûr. Il comprend pourquoi son travail est le socle solide sur lequel il base toute sa vie, les relations allant et venant au gré de la vie et du caractère de chacun. Mais il est venu pour ne jamais repartir, lui, il le jure. Son socle solide, c’est James. Et ça ne changera pas, avant ou après ce soir. « Je vais... je vais faire ce qu'il faut. Je vais trouver un moyen. Pour nos vacances, et pour le reste. » Face à cette promesse, il trouve le moyen de redresser son visage en sa direction pour l’observer de ses yeux encore humides. “On trouvera ensemble.” Ils y réfléchiront ensemble, ils feront des compromis ensemble. Ils n’ont pas besoin de longues vacances, Swann se contentera volontiers d’un simple week-end. Un week-end, ce sera plus facile à organiser pour James, à déléguer, à couper ses notifications. En un week-end, personne ne devrait avoir urgemment besoin de lui, pas vrai ? Et en un week-end, ils pourraient rattraper bien des choses, Swann veillant plus que tout à couper le moindre réveil et à fermer parfaitement les rideaux pour le laisser dormir et se reposer, enfin. Il ne veut pas avoir James que pour lui, il veut simplement avoir l’occasion de prendre soin de celui qu’il aime le plus en ce monde. « Je veux pas te perdre, Swann. Je peux pas te perdre. » Le créateur resserre son étreinte et Swann en fait naturellement de même en retour, replaçant cette fois-ci ses bras autour de ses épaules alors qu’il en a fini de se recroqueviller contre lui. L’anglais aussi ressent le besoin de le rassurer sur ce qui semble plus évident que jamais. “Ca n’arrivera pas. Je te le promets.” Ses doigts glissent contre sa nuque jusqu’à retrouver la base de son crâne, de ces mèches entre lesquelles il s’immisce doucement, profitant plus que jamais de son parfum. “Laisse moi t’aimer James, c’est tout ce que je demande.” Qu’il lui laisse un peu de place, un peu de temps. Le reste, Swann jure qu’il peut s’en charger lui-même, qu’il peut demander à avoir davantage de place tout comme il saurait se faire tout petit au besoin. Il sait s’adapter, il le jure, et il le fera autant que possible tant que cela lui permet de toujours pouvoir avoir James dans sa vie et dans son coeur, en témoigne le long baiser qu’il dépose contre son cou, premier bout de chair à sa portée. Le perdre est sûrement sa plus grande peur.












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