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 (darker #7) innocence and sadness was a fine line

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Message(#) Sujet: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyDim 18 Déc 2022 - 13:02


innocence and sadness was a fine line

ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

C’est con, de faire la walk of shame pour rentrer dans un appartement que tu sais pourtant vide. Mais tu n’as pas eu envie de rester chez Mickey, là où l’ambiance s’alourdit dès le moment où l’alcool se dissipe de vos systèmes. C’est con pourtant, de quitter un appartement où ta solitude est comblée pour en trouver un où le silence est maître depuis quelques semaines. Tu faisais absolument tout pour éviter les lieux pendant quelques mois et voilà que maintenant, tu cherchais à ne jamais t’en éloigner trop longtemps. C’est là que repose la complexité même de ta relation avec Albane. Albane à qui tu n’as presque pas parlé depuis cette nuit-là. Albane dont les images sont gravées derrière tes paupières, sa peau translucide et cette peur poignante qu’elle ne pose plus jamais ses iris claires dans les tiens. C’est con, d’éviter quelqu’un si longtemps seulement pour se rendre compte plus tard à quel point plus rien ne ferait de sens, sans cette dite personne. C’est con, quand tu as pourtant toujours promis que tu ne t’attacherais jamais à quelqu’un de cette façon-là, surtout pas de quelqu’un d’elle, surtout pas d’Albane Dumas parce que t’es masochiste, mais pas à ce point-là quand même. Ou peut-être. Peut-être pas. Tes yeux sont encore lourds des heures de sommeil que tu t’es refusée, enchaînant joint après joint entre deux orgasmes dans les bras de Mickey pour oublier justement, qu’il y a toujours Albane dans un coin plus si petit de ton subconscient. L’odeur masculine contre ta peau, tu ne rêves pourtant que d’une chose : de t’en débarrasser et prétendre encore un peu que ce n’est pas exactement ce que tu fais toujours, cette valse dans la vie de l’un et de l’autre sans t’attacher, comme si ça te donnait un peu de pouvoir ou de contrôle alors que ces derniers n’ont jamais fait partis de ton quotidien.

L’appartement est vide, comme tu t’y attendais. Aucun signe qu’Albane n’y soit passée non plus dans les dernières vingt-quatre heures, ce qui n’a rien de bien surprenant non plus. Tu ne sais pas quand est-ce qu’elle va sortir de l’hôpital, pas certaine qu’elle cherchera à t’en avertir non plus. Elle était particulièrement silencieuse quand tu l’as vu la dernière fois, son sac rempli de vêtements et d’articles en tout genre laissé au bout de son lit sans que jamais elle ne lève les yeux vers toi. Avait-elle honte de ce qui s’était passé? S’en voulait-elle d’en être arrivée là ou bien est-ce qu’elle regrettait d’avoir ouvert les yeux à nouveau? Tu n’avais pas la moindre idée de ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, l’impression de ne savoir absolument rien d’elle plus prenante que jamais alors que tu connaissais pourtant les quelques recoins de l’appartement où elle cachait ses drogues, ceux qu’elle pensait que tu n’avais pas remarqué, toi qui pourtant voyais absolument tout – bien plus que tu ne voulais l’admettre – lorsqu’il était question de la Dumas. Chaque dose de morphine trouvé avait pris le chemin des poubelles, une action que tu avais commise sans réellement y réfléchir, jugeant sans doute qu’il valait mieux que la tentation ne se trouve pas sous son nez une fois qu’Albane serait de retour à l’appartement. Tes gestes se veulent tout ce qu’il y a de plus routinier dès le moment où tu te trouves dans l’appartement, des vestiges de ta soirée laissé près de la porte d’entrée, à la douche qui coule contre ta peau alors que tu t’efforces de faire le vide et l’évitement de ta chambre qui te rappelle encore une fois à quel point tu te retrouves ta seule, malgré tes vaines tentatives de t’en sauver. Tu somnoles sur le divan quand le bruit d’une clé dans la serrure te tire de ton sommeil léger, et c’est avec stupeur mais sans grande surprise que la silhouette d’Albane se dessine sous tes yeux encore endormis. Difficile de déterminer qui semble la plus fatiguée entre vous deux, quand sa mine se fait pâle, sa présence presqu’invisible, bien que jamais elle ne passe inaperçue à tes yeux. « Hey. » que tu lances, salutations médiocres alors qu’une fois encore, tu n’as aucune envie de meilleure manière de l’aborder. « T’as enfin eu ton congé? » Question tout aussi idiote puisqu’elle se trouve devant toi, mais comment débuter une conversation avec quelqu’un dont les dernières interactions se sont déroulées dans le silence et l’inquiétude les plus complets?
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyMer 28 Déc 2022 - 9:36


fine line

My head starts shaking, and my heart starts racing. I finally found you, you're the one I've been chasing. Hand me the pill, yeah I know what I'm taking, oh. Help me lose my mind, my mind, my mind. Just sing a lullaby, sleep tight, goodnight. No more headaches, heartbreak, where do I sign?

Elle l’avait attendu autant qu’elle l’avait redouté ce moment où on lui avait présenté cette décharge de sortie, ainsi qu’une pile d’ordonnance. Elle avait eu droit au long discours, à toutes les possibilités pour se faire aider, au ton mi-moralisateur mi-paternaliste du médecin qu’elle ne connaissait que de vue. Elle n’avait rien dit de plus, feinté un sourire piteux, maintenu son mensonge qui assurait que tout allait bien. Assez pour qu’il n’y ait pas besoin que qui que ce soit vienne la chercher. Son sac sur l’épaule, Albane avait pris le bus comme une grande, jusqu’à arriver en bas de son immeuble. Pour la première fois depuis deux semaines, la française s’était enfin sentie bien. Pendant ce laps de temps de quelques heures, elle était heureuse de rentrer chez elle, de retrouver l’intimité de son appartement, ses marques et ses habitudes. Mais par-dessus tout, ses vices. Elle en avait rêvé depuis la seconde où elle avait rouvert les yeux à l’hôpital de ses cachetons. Ils l’avaient obsédée alors qu’elle passait par les étapes du sevrage, que la douleur physique transformait chaque seconde en supplice. Puis elle avait fini par découvrir ce que cela faisait de ne plus avoir ces composants chimiques dans le corps, de retrouver la sobriété qui lui était inconnue depuis bientôt deux ans. Elle s’était retrouvée seule avec son esprit brisé, criblée par l’anxiété et la dépression, sans même savoir s’il s’agissait encore du sevrage ou si c’était juste son état naturel. Elle l’avait su dès cet instant qu’elle ne verrait pas ce séjour à l’hôpital comme une opportunité, que cela ne lui servirait pas de leçon. Elle deviendrait plus responsable sur ses doses, peut-être. Mais il lui était impossible de rester sobre, de continuer de ressentir tout ce qu’elle ressentait actuellement. Il lui fallait ces médicaments, et tant pis si cela finirait par la tuer. Dans le miroir de l’ascenseur, elle avait pu voir que l’hospitalisation ne lui avait pas fait de faveurs. Elle était pâle, les traits creusés, la silhouette plus mince qu’à l’accoutumée. Elle avait exactement la tête que l’on s’attendrait à voir chez une personne sortant à peine de l’hôpital. Mais ça irait mieux, très bientôt.
C’était du moins ce qu’elle espérait avant de réaliser que la porte de son appartement était ouverte. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle pénétra dans son salon, découvrant Leo sur le canapé. Ça la fit s’arrêter sur place, l’observer en silence pendant quelques secondes. Elle sentit son cœur tomber, la honte la submerger au point de détourner le regard. Evidemment que Leo était là. Elle aurait dû le savoir. « Ouais. Je suis remise sur pied. » Intérieurement, la française jaugea la situation, se retrouva à hésiter. Mais elle visualisait ses cachetons dans l’appartement, se sentait comme une personne morte de soif dans un désert et si proche d’un oasis. La Parker n’avait pas besoin de savoir si elle replongeait. Elle pourrait juste prétendre aller bien et être réparée. « J’ai juste besoin d’une douche et d’un vrai repas. » Albane s’en servit comme d’une excuse pour lâcher son sac dans un coin de la pièce et se diriger vers la salle de bain. Elle vint s’accroupir près du meuble, fouiller pour trouver cette vieille trousse de toilette dans lequel se trouvait un mélange d’article de toilettes en tout genre. Il y avait aussi son flacon de cachets, en temps normal. Juste pas cette fois-ci. Ils n’y étaient plus. Après la trousse, ce fut au tour des tiroirs d’être ouverts, examinés, refermés. Le flacon était impossible à trouver. Mais il était aussi celui qui avait causé son overdose, alors ce ne serait pas étonnant qu’il ait été jeté.
Ce n’était pas bien grave. Elle en avait d’autres. Et un air parfaitement imperturbable sur son visage, Albane ressortit de la pièce pour se diriger vers sa chambre, fermer la porte derrière elle avant d’aller fouiller au fond de son tiroir à chaussettes. Elle avait du stock ici aussi, généralement. Un qui n’aurait pas dû bouger, mais qui était absent. Cette fois, ce fut assez pour faire disparaître toute sérénité chez la française. Les paires de chaussettes volèrent au sol jusqu’à dévoiler un tiroir parfaitement vide. Il en était de même pour ceux qu’elle gardait dans la table de chevet. Dans son sac à main. Dans tous les sacs à main qu’elle avait pu utiliser ces derniers mois, ou même les poches de ses vestes. Le sol de la chambre se retrouva rapidement tapissé d’affaires, témoignant l’urgence de la junkie et sa sombre réalisation. L’appartement avait été fouillé et nettoyé de toute substance. Il n’y avait qu’une personne au courant de son addiction, assez pour se douter qu’elle n’aurait pas juste une cachette. C’était pour ça alors, qu’elle faisait le guet dans le salon ? C’était de la surveillance ? Les yeux embués de larmes, la française dut prendre le temps de s’asseoir par terre, de coincer sa tête entre ses genoux pour respirer profondément, essayer de remettre ses idées en place. Le manque se faisait sentir, celui psychologique. Et le peu de rationalité qu’il lui restait lui servit à envoyer un sms à peine crypté à ce vendeur de la Ruche pour le voir dès que possible. Il faudrait qu’elle planque ce stock, trouve de nouvelles cachettes. Elle ne pouvait pas faire confiance à Leo. Elle ne pouvait pas rester ici.
Au bout de peut-être dix minutes, la brune se releva enfin, les idées embuées mais la détermination présente. Elle ne pouvait rien faire, pas tant que ce gars ne lui aurait pas répondu. Il était sa seule option. Pour l’heure, Albane pouvait juste préparer le terrain. La détresse ne la rendant pas avide de confrontation pour autant, ce fut en direction de la cuisine ouverte qu’elle se dirigea quand elle sortit enfin de la chambre. Sans surprise, le frigo n’était pas franchement rempli. Il y avait quelques bières, et la française en sortit une, n’y voyant qu’un bien faible réconfort. Pour le reste, sa salvation viendrait sans doute d’un de ces plats surgelés qu’elle mit au micro-ondes. « J’ai eu le temps de réfléchir. » lâcha-t-elle finalement, regard baissé. « Je voudrais que tu quittes l’appartement. » Ce qu’elles auraient dû finalement faire déjà bien avant cette tragédie.

@Eleonora Parker


 
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyMer 28 Déc 2022 - 10:50


innocence and sadness was a fine line

ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

Si tu te doutais que deux semaines à l’hôpital ne pourraient pas faire de miracle, tu dus admettre que la silhouette de la Dumas avait quelque chose de franchement fantomatique. Le teint pâle, les joues creuses, l’air encore plus malade aujourd’hui que le soir où tu l’avais vu inconsciente ici-même, tu ne pouvais en comprendre que le sevrage forcé n’avait pas dû être de tout repos. Il n’y a pas de sourire qui apparaît sur le minois d’Albane lorsqu’elle remarque ta présence, pas que tu t’attendais à en voir un non plus. C’est à peine si elle ose te regarder et franchement, tu n’es même pas certaine d’être capable de le faire, toi non plus. Combien de temps est-ce que ça va prendre, avant que vous n’abordiez ce nouveau sujet délicat entre vous deux? Combien de temps allait-il couler avant qu’elle ne se mette à la recherche de sa prochaine dose, de ce fix qu’on lui avait refusé depuis deux semaines? « Ouais. Je suis remise sur pied. » Tu hoches la tête, ayant bien du mal à croire le moindre mot sortant de sa bouche, mais acceptant temporairement cette vérité parce que c’est tout ce que tu voulais au fond : qu’elle aille bien, qu’elle soit remise sur pied comme elle le disait elle-même. Il y a tellement de choses que tu voudrais dire, tellement de questions que tu voudrais lui poser, mais tu te contentes simplement de la regarder s’agiter dans l’appartement, comme si les deux dernières semaines n’avaient jamais eu lieu, comme si cette overdose n’avait pas inévitablement tout changer sur son passage. « J’ai juste besoin d’une douche et d’un vrai repas. » Une douche et un repas. Ouais, ça fait du sens. Tu n’imagines pas la bouffe de l’hôpital comme étant très attrayante et puis tu comprends qu’il n’y a rien comme de prendre une douche chez soi, dans ses affaires.

Tu la regardes quitter la pièce pour se rendre à la salle de bain, et puis retournes ton attention sur la télévision, comme si tout était parfaitement normal, comme s’il n’y avait pas cette nouvelle vague de tensions qui étouffait l’air ambiant. La porte qui se referme, c’est difficile de ne pas tendre l’oreille, de ne pas chercher à entendre des bruits suspicieux venant de la salle de bain. Mais rien, tu n’entends rien, jusqu’au moment où elle ressort de la pièce sans même s’être glissée sous la douche, ses pas la menant d’un bout à l’autre de l’appartement, la porte de sa chambre claquant un peu plus fort cette fois. Tu ne veux pas te faire d’idée, mais quand tu entends les différents tiroirs s’ouvrir et se fermer, que tu entends un grabuge qui se fait de plus en plus incessant dans la pièce d’à côté, tu sais parfaitement ce qui se passe et surtout : tu sais qu’elle a compris. Qu’elle cherche pour quelque chose qu’elle ne trouvera pas, pour quelque chose qu’elle ne devrait pas vouloir si rapidement alors qu’elle sort à peine de l’hôpital pour cause d’overdose, qu’elle n’en a pas parler encore et que tu n’as pas la moindre idée de ce qui a pu se passer pour qu’elle dérive à ce point-là. Si la tentation de se rendre à sa chambre est insoutenable, tu restes assise sur le canapé, tes doigts enfoncés dans la fabrique des coussins pour t’offrir quelque chose à quoi te retenir pour t’empêcher de bouger, pour éviter de t’imposer trop tôt, trop vite. L’appartement est de nouveau plongé dans le silence – tu en oublies complètement le bruit de fond de la télévision – et les minutes semblent éternelles avant qu’Albane n’émerge de sa chambre. Tu prétends ne pas la remarquer, mais tu entends chacune des actions qu’elle fait, de la porte du frigo qui s’ouvre, de la bière qui est débouchonnée et du repas qui est mis dans le micro-ondes. Tu regrettes de ne pas avoir ta propre bière dans l’immédiat, tu sens qu’avoir quelque chose entre les mains aurait pu aider pour la suite, sans compter le courage liquide qui n’aurait pas été de trop. « J’ai eu le temps de réfléchir. » Tu lèves la tête vers elle, comprenant que c’est bel et bien à toi que la française s’adresse. « Je voudrais que tu quittes l’appartement. » De toutes les entrées en matières que tu t’étais imaginée, tu dois admettre que celle-là, tu ne l’as pas vu venir. Pas que tu croyais naïvement qu’Albane ne voudrait jamais se débarrasser de toi chez elle – honnêtement, jamais tu n’aurais pu t’imaginer que ça durerait si longtemps, cette colocation étrange – mais tu ne pensais pas que ce serait la première chose d’honnête qui sortirait de ses lèvres aujourd’hui. « Et quand tu dis que t’as eu le temps de réfléchir, tu veux dire dans les deux dernières semaines ou bien dans les dix dernières minutes, quand t’as réalisé que j’avais jeté tout ton stock? » Tu te lèves enfin du canapé, rejoins Albane à la cuisine, te plantant directement devant elle, qu’importe si elle essaye encore d’éviter ton regard. « C’était quoi ton plan Bane, simplement revenir à l’appart et reprendre là où tu t’es arrêtée la dernière fois? » Ta voix s’élève, tremble, témoigne d’émotions que tu ne veux même pas admettre ressentir. « T’es consciente que t’as failli mourir, oui? » Et que non, elle ne va pas bien, et que non, tu n’es pas stupide au point de partir simplement parce qu’elle te le demande.
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyMer 28 Déc 2022 - 12:51


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My head starts shaking, and my heart starts racing. I finally found you, you're the one I've been chasing. Hand me the pill, yeah I know what I'm taking, oh. Help me lose my mind, my mind, my mind. Just sing a lullaby, sleep tight, goodnight. No more headaches, heartbreak, where do I sign?

C’était au-dessus de ses forces, de sa raison. Une part de son être avait bien conscience que c’était pour son bien, qu’elle devrait saisir l’opportunité d’avoir un appartement clean pour le rester elle aussi. Elle devrait voir ce raid comme la traduction de quelqu’un qui tient à elle plutôt que d’une trahison. Mais à la place, tout ce que la française voyait, c’était la noirceur de ce qui l’entourait. Elle sentait l’anxiété prendre le dessus, réalisait pleinement le chaos qui l’entourait sans qu’elle ne puisse rien faire. Cela faisait presque deux ans désormais que sa prise de morphine était quotidienne, créant l’euphorie dans le meilleur des cas, l’apathie dans le pire des cas. C’était sa manière à elle de régler ses problèmes et d’arrêter de souffrir. Ne rien ressentir était mille fois mieux que devoir faire face à ses démons. Sa conscience professionnelle avait bien essayé de s’en mêler à quelques reprises, elle avait songé à arrêter pour éviter de tuer son corps, à plutôt demander de l’aide. Puis, elle avait réalisé qu’il n’y aurait plus rien pour la préserver de la souffrance et pire encore, de la réalité. Sa famille serait toujours détruite, ses responsabilités dans les activités de la Ruche toujours présentes, ses mauvais choix toujours gravés au fer rouge dans la mémoire des gens qui tenaient à elle. Elle voulait faire mieux cette fois, essayer de reprendre le contrôle pour ne plus jamais finir à l’hôpital. Elle voulait bien mentir pour arrêter d’inquiéter, jouer la comédie. Mais sobre, elle finirait par se noyer. C’était inévitable. Et cela rendait Eleonora trop dangereuse à avoir si proche. Certainement parce que la blonde saurait la percer à jour, reconnaîtrait les signes. Peu importe ce qu’elles avaient traversé ensemble, la Parker ne lâchait jamais l’affaire, revenait toujours, tel une vieille blessure dont on ne saurait se débarrasser. Dans d’autres circonstances, l’ego de la française aurait sans doute apprécié d’être le centre de l’attention et de toucher une corde sensible chez Leo. Sauf qu’aujourd’hui, elle ne pouvait juste pas se battre. Elle était trop exténuée, trop abattue.
Si bien que son regard se baissa sur le comptoir, ses doigts se serrèrent sur le plan de travail. La réalité la frappait dans la figure, bien plus que n’importe quel coup. Qu’y avait-il à répondre à cela quand elles connaissaient toutes les deux la vérité ? Albane pouvait nier et mentir autant qu’elle le voudrait, cela ne prendrait pas ici. Bien évidemment que c’était à cause du stock, qu’aussi bien intentionnée soit-elle, priver la brune de ses précieux médicaments revenait à lui planter un couteau dans le dos. « Qu’est-ce que ça change ? J’aurais jamais dû te laisser emménager en premier lieu. » Qu’est-ce que cela leur avait apporté au final, si ce n’était plus de trouble, de confusion, d’ennuis ? Il n’y avait rien à y gagner, une conclusion qui se confirmait alors que Leo venait de se rapprocher trop dangereusement, d’imposer clairement sa présence au point que Bane s’en sentait juste oppressée. Sa mâchoire se contracta, son regard obstinément baissé. C’était exactement son plan de rentrer, se shooter, et reprendre sa vie où elle l’avait laissée. Juste sans l’overdose cette fois, comme si c’était la seule leçon qu’elle avait bien pu tirer de son hospitalisation. « Je voudrais juste qu’on me fiche la paix, Leo. » Et si la voix de la blonde vibrait, celle de l’ancienne infirmière venait juste de baisser, faiblarde. Elle ne voulait voir personne. Ces dernières semaines, il n’y avait eu que Kieran à qui elle avait accepté de parler, que lui avec qui elle avait partagé tout ce qui lui passait par le crâne. Elle voulait retrouver sa vie, oui, mais était incapable pour le moment de faire face à l’humiliation de savoir que ses proches étaient au courant de ce qu’elle avait fait. Le silence était plus facile à affronter que leur inquiétude. Au moins, elle n’avait pas à entendre tout ce qu’elle s’efforçait de garder loin de son esprit. Comme le fait qu’elle avait failli mourir. En travaillant à l’hôpital, Albane avait dû faire face à la mort sous toutes ses formes. La mort de Blanche lui avait aussi fait voir ce que c’était, de la subir. Paradoxalement, le concept ne l’effrayait plus. L’unique chose qui lui faisait peur était de réaliser que finalement, ce serait même attrayant. Tout aurait été plus simple si elle n’avait pas eu à se réveiller. « C’était un accident. Ça se reproduira pas. » Elle chercha la distraction dans quelques gorgées de bière. « J’ai aucune intention de me foutre en l’air, si c’est ce qui t’inquiète. » Pas intentionnellement du moins, ce qui était d’un bien maigre réconfort. « Mais inutile d’être hypocrite. Tu t’es toujours foutue de ce qui était bon pour moi, alors ne commence pas maintenant. » Leurs vies auraient sans doute été bien meilleures si elles ne s’étaient jamais rencontrées. Tout n’avait été que dommage collatéral depuis, et s’il fallait se sevrer de ce qui faisait mal, autant commencer par purger de ce côté.

@Eleonora Parker


 
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyMer 28 Déc 2022 - 13:56


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ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

Le ton est donné dès l’instant qu’Albane sort de sa chambre et tu sais que son retour n’aura rien de l’expérience qu’elle s’imaginait, rien de ce que tu espérais non plus vu l’état dans lequel elle se met face à ses cachetons manquants. Elle veut te voir disparaître simplement pour mieux pouvoir reprendre là où elle s’est arrêtée, simplement pour mieux cacher une vérité que tu connais pourtant trop bien. Tu es un obstacle à son plan, mais tu n’as certainement pas l’intention de lui donner le champ libre aussi facilement. « Qu’est-ce que ça change? J’aurais jamais dû te laisser emménager en premier lieu. » C’est un fait que tu ne peux pas nier, pas certaine que cette colocation vous ait apporté quoique ce soit de positif, quand bien même tu n’as jamais vraiment eu envie de te chercher un autre endroit pour vivre, même après le désastre avec Winston. Oui, c’était tendu, oui tu évitais d’être à l’appartement trop souvent, mais ça aurait fini par se tasser. C’est que tout ça semble incroyablement minuscule à côté de ce qui s’est passé ensuite. « T’es certaine que c’est vraiment ton plus gros regret aujourd’hui? » Non, tu sais qu’elle essaye seulement de se débarrasser de toi et que les raisons qu’elle te donne n’ont aucune importance, qu’importe la vérité qu’il peut y avoir derrière.

Mais la laisser seule maintenant, c’est la pire des idées, tu le sais parfaitement et tu espères qu’à un certain niveau, elle en a conscience elle aussi. Parce que la ligne entre l’envie et le besoin dans sa consommation a été franchi depuis longtemps et si tu n’es certainement pas un ange dans le domaine, tu ne peux pas simplement fermer les yeux sur ce qui pourrait finir par lui coûter la vie. « Je voudrais juste qu’on me fiche la paix, Leo. » Tu comprends, oui. Tu es loin d’être le genre de personne qui aime qu’on se foute le nez dans tes affaires et tu es la première normalement à fuir le drame des autres. Mais pas cette fois. Pas comme ça, et surtout, pas avec elle. « Tu penses que ça m’amuse, d’avoir l’impression que je te dois te surveiller? » Non, ça ne t’amuse pas du tout. Rien de ce moment n’est plaisant, rien de son état n’est agréable à voir et si tu peines à comprendre comment tu en es venue à jouer ce rôle dans sa vie, tu sais simplement que tu ne peux pas fermer les yeux et prétendre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. « Mais tu viens d’arriver et tu cherches déjà à te shooter, je suis censée penser quoi moi? » Et si tu n’avais pas tout jeter avant qu’elle ne revienne, il se serait passé quoi? Elle pense vraiment que tu n’aurais pas remarqué son état, que tu ne sais pas faire la différence, quand elle est complètement gelée? Qu’importe, ce n’est pas ça qui se passe, et ni ce scénario, ni la réalité n’a quoique ce soit d’agréable. Elle semble si fragile et si frêle sous tes yeux, plus petite encore que dans tes souvenirs et si l’envie de la secouer est prenante, tu crains de la casser si tu t’y prends trop vigoureusement. « C’était un accident. Ça se reproduira pas. » Tu veux la croire, vraiment. Mais ça te tourne dans la tête depuis deux semaines et tu l’as vu assez souvent faire des excès en tout genre pour ne pas en venir à te demander si en fait, ce n’est pas exactement ce qu’elle voulait. « T’es sure de ça? » Le ton n’est pas à l’accusation, pas non plus à la réprimande. C’est de l’inquiétude, pure et simple. C’est le besoin qu’elle te convainque que ce n’était rien du tout alors que tu n’arrives pas à en croire un traître mot. C’est l’envie de revenir dans le temps, de te pointer à l’appartement avant qu’il ne soit trop tard, de l’empêcher de prendre le cachet de trop, la goutte qui a fait débordé le vase, n’importe quoi pour ne pas avoir à vivre cette situation-là, n’importe quoi pour continuer à vivre dans le déni de son addiction et de ton obsession.

Quelques gorgées de bière servent à ralentir la cadence de cette conversation, sans réellement y parvenir. « J’ai aucune intention de me foutre en l’air, si c’est ce qui t’inquiète. » Tu secoues la tête, incapable de retenir un léger rire sarcastique de filer entre tes lèvres. Bien sûr que ça t’inquiète, et pas que ça, mais elle n’a pas l’air de complètement le saisir, la française. « Tu vas me dire que t’as pas déjà un plan pour te mettre la main sur des cachets? Me prend pas pour une conne Albane. » Tu sais que ça ne prend qu’un nom, quelques contacts, et qu’il n’est pas difficile de scorer la drogue de son choix dans les rues de Brisbane.  « Mais inutile d’être hypocrite. Tu t’es toujours foutue de ce qui était bon pour moi, alors ne commence pas maintenant. » Il y a tes lèvres qui s’entrouvrent légèrement, le choc qui transparaît sur ton portrait alors que ça ne devrait pas te surprendre pourtant, qu’elle pense ça de toi. Tu l’as dit depuis le début, que tu ne serais pas une bonne influence pour elle, que tu lui apporterais des ennuis et c’est exactement ce que tu as fait. Aller jusqu’à dire que tu t’es toujours foutue d’elle, vraiment? T’es si terrible que ça, Eleonora? Clairement. Et normalement, tu aurais sans doute accepter ce discours, feins une certaine fierté d’être cette fille qui a toujours su être au-dessus de tout et de tout le monde, mais pas aujourd’hui. « Bien sûr, c’est parce que je me fous complètement de toi que j’ai cleaner ton appart au complet de tes cochonneries. » Tu n’étais pas obligée de faire ça. Personne d’autre que toi ne savait pour la morphine, personne d’autre n’aurait su quoi chercher, où le chercher. Personne n’a la moindre idée de ce qui coule dans ses veines, de ce qu’elle s’injecte quand elle pense que personne ne regarde. Mais tu sais. Tu vois et tu ne peux pas simplement la laisser s’autodétruire sans rien dire. « C’est parce que je te souhaite du mal que je suis là à me prendre la tête avec toi pour pas que tu fasses une autre connerie. » Ça fait des mois maintenant qu’elle te fait agir de manière complètement incohérente, il faut croire que tu atteins le top des palmarès aujourd’hui. « C’est parce que j’en ai rien à foutre de ta personne que je m’inquiète comme une conne depuis deux semaines, à me demander ce qui s’est vraiment passé ce soir-là. » Ta voix se brise sur les derniers mots, et c’est ton regard qui se baisse alors que tu as besoin de quelques secondes pour retrouver une certaine contenance, surtout après autant de vulnérabilité si peu camouflée. Qu’importe ce qu’elle pense, qu’importe si elle refuse de te croire ou de t’accorder la moindre confiance, tu ne peux pas la laisser seule. « Tu peux dire et faire ce que tu veux Bane, je bouge pas de là. » que tu affirmes avec envergure en relevant le regard vers elle, bien déterminée à lui faire comprendre que pour une fois, sincèrement, tu ne veux que son bien.
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyVen 30 Déc 2022 - 16:35


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My head starts shaking, and my heart starts racing. I finally found you, you're the one I've been chasing. Hand me the pill, yeah I know what I'm taking, oh. Help me lose my mind, my mind, my mind. Just sing a lullaby, sleep tight, goodnight. No more headaches, heartbreak, where do I sign?

Couler et se débattre juste ce qu’il fallait pour ne pas toucher le fond. C’était ce qu’elle était en train de faire Albane, et si elle s’en rendait compte, elle n’avait juste plus la force de se battre contre quoique ce soit ou qui que ce soit. Après deux semaines passées à l’hôpital à alterner entre la douleur du sevrage et la honte de se savoir surveillée de près par des gens qui avaient été des collègues, des amis pour quelques-uns, elle avait besoin d’aller bien rien qu’une journée. Ensuite elle pourrait reprendre sa vie, essayer de remettre de l’ordre dans son quotidien, préparer son plus beau mensonge pour qu’on ne lui demande pas de comptes. Elle pourrait sourire sur commande, sortir sa plus parfaite comédie pour tromper qui devait l’être. C’était un peu paradoxal dans un sens ; elle était l’une des pires menteuses que la planète ait portées. Mais quand il s’agissait de ses vices les plus profonds, elle savait mentir jusqu’à s’en convaincre elle-même. Il n’y avait que Leo qui ne serait pas dupe, qui ferait obstacle. Qui pourrait faire de son quotidien un enfer, si elle le désirait. Parce qu’avec le temps, et par quelques heureux concours de circonstance, Leo avait fini par être celle qui avait percé sa faiblesse à jour, qui avait décelé le fait qu’elle n’était plus qu’une coquille vide. La française resta plongée dans son mutisme obstiné plutôt que de répondre. Il y avait bien des choses qu’elle regrettait, surtout quand cela touchait à la Parker. Si tout était à refaire, il était évident que la brune prendrait une direction différente, une qui ne la mettrait pas sur le chemin de la blonde. Pourtant, ce ne serait pas sans regret. Il y avait pire que de laisser entrer une personne dans sa vie en sachant pertinemment que cela n’apporterait que des ennuis ; il y avait la laisser partir pour les mauvaises raisons. Et tout cela ne serait pas arrivé si la blonde avait juste voulu lui offrir le bénéfice du doute, rester dans sa distance indifférence habituelle plutôt que de toucher à l’unique chose dont Albane avait besoin, là, tout de suite.

« T’as pas à me surveiller. » Sa réponse fut brusque, agacée. Bien loin de son tempérament habituel, ce qui trahissait la corde sensible qui venait être touchée. C’était le ton de la culpabilité, de la personne prise la main dans le sac. Est-ce que cela valait au moins la peine de mentir, de nier ? Probablement pas. Oui, elle comptait bien se shooter, y arriverait avec un peu de chance dans les heures qui viendraient si tant est que son contact lui réponde. Elle trouverait un moyen. Leo ne pourrait pas être en permanence sur son dos. Mais ça, la Parker ne semblait pas le réaliser. Elle avait connu et avait noué ce lien tordu avec une junkie autonome. C’était lamentable, mais c’était ainsi. Sans ses cachetons, elle n’avait plus rien de l’Albane qu’elle présentait au reste du monde. Ce n’était pas pour le mieux, loin de là. L’ironie lui arracha un maigre sourire, qui devait ressembler davantage à une grimace. Elle aurait plus de chance de faire une connerie en étant sobre que shootée, c’était une certitude. « Je te dis que c’était un accident. Si j’avais vraiment voulu en finir, je serais plus là. » Ce n’était qu’un faible réconfort, et c’était sans doute ce qui l’effrayait le plus de toute cette situation. Elle n’arrivait pas à se souvenir exactement de ce qui lui était passé par l’esprit ce soir-là, de pourquoi la dose mesurée de cachetons s’était transformée en une poignée entière. Elle préférait encore se voiler la face. Ses ongles s’enfoncèrent doucement dans ses paumes alors que Leo insistait, creusait pile là où ça faisait mal. Elle était tentée la française, de dégainer son téléphone pour voir si elle avait une réponse. « Lâche-moi la grappe Leo, sérieusement. » Elle ne voulait pas être aidée, ne voulait pas de l’inquiétude ou de la pitié de qui que ce soit. Encore moins de la personne qui lui avait apporté plus d’emmerdes qu’elle ne savait le gérer. Bane entendit les mots qui franchirent ses lèvres, s’en serait sans doute immédiatement voulu en temps normal. Mais ici, alors que le manque se faisait sentir, elle se fichait définitivement de faire mal, de repousser jusqu’à ce qu’on se détourne d’elle. C’était ce qu’elle voulait.

Et à voir le regard écarquillé de la Parker, à sentir le silence peser sans être comblé par une pique sarcastique, la française crut sincèrement qu’elle venait de gagner la partie. Que la blonde comprendrait le message, prendrait son sac et sortirait d’ici. Pourtant, elle ne bougea pas d’un pouce, toujours en face d’elle. Alors quand elle reprit la parole, Albane eut juste envie de disparaître de la surface de la terre, déchirée entre la honte et la colère. « Ou alors tu les as récupérés pour ta propre consommation, vu que visiblement tu te donnes tous les droits. » Dans un sens, ce serait la meilleure option, une qu’un caprice pourrait régler. Comme si miraculeusement, Leo allait sortir ses précieux cachets de sa poche pour les lui rendre. Sauf que ça ne se passerait pas ainsi, n’est-ce pas ? On ne lui céderait rien, ni paix ni indifférence. Inévitablement, cela mettait la française devant le fait accompli, la part tristement sobre de son être réalisant jusqu’où elle était prête à aller juste pour sa dose d’euphorie chimique. Elle qui détestait décevoir, la jeune femme était en train de lui imposer une nouvelle torture psychologique, une qu’elle ne savait pas comment contrer. Comme une vieille habitude, Bane sentit ses sinus la piquer, ses yeux se mettre à briller. Derrière elle, le micro-ondes résonna, offrant une parfaite distraction pour se détourner. Elle ouvrit l’appareil, se brûla les doigts en attrapant la barquette qu’elle lâcha sur le comptoir. Rien que l’odeur lui donnait la nausée. « Je gérais très bien ma vie avant de te connaître Leo. Tu veux savoir ce qu’il s’est passé ce soir-là ? » Elle s’essuya le nez du revers de la main, tentant au mieux de ne pas imploser. « J’étais bourrée, j’ai mal fait mes calculs, j’en ai trop pris. C’est tout. » Elle pouvait accuser l’alcool, ce ne serait pas la première fois. Dans sa poche, son téléphone vibra, et Albane ne résista pas à le dégainer. Le simple fait de voir l’initiale « J » s’afficher la fit soupirer de soulagement. Pas assez pour la calmer, juste le nécessaire pour lui ramener la tête sur les épaules. Cela commença par éteindre son téléphone, toute confiance en Leo ayant disparu à ce stade. « Tu veux rester là et me surveiller ? Ok. A ta guise. T’as raison, y a rien que je puisse dire ou faire pour te faire partir. T’as toujours une excuse pour en faire qu’à ta tête. » Elle se retourna finalement, osa enfin la regarder dans les yeux. « Mais n’oublie pas que t’as contribué à foutre une partie de ma vie en l’air juste parce que tu trouvais ça drôle. Alors tu peux me regarder dans les yeux et être remplie de bonnes intentions. Ça change rien au fait que je te veux plus dans ma vie. » Ni de près, ni de loin. En espérant que cela suffise à la blesser assez pour la convaincre de tenir ses distances.

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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyLun 2 Jan 2023 - 11:03


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Les silences qui s’accumulent te laissent comprendre que tu touches des points sensibles que la française n’est toujours pas prête à admettre. Ça ne te surprend pas vraiment et honnêtement, tu ne t’en formalises pas. Tu ne comprends pas exactement ce qui se passe, tu ne t’es jamais retrouvée dans un endroit aussi vulnérable où le manque de quelque chose prend le dessus sur tout le reste, mais tu en sais assez sur le mal-être pour comprendre qu’elle ne va pas bien, qu’importe les mensonges qu’elle a essayé de te faire avaler pour un gros trente secondes à son arrivée. Peut-être que tu t’y prends mal, que tu ne devrais pas la confronter de front comme ça, que tu devrais faire preuve de plus de patience et de compréhension et toute ces autres bullshit qui feraient de toi une personne capable d’empathie et de compassion, mais tu ne sais pas comment faire. Et puis le fait que tu t’inquiètes pour elle, n'est-ce pas là ta manière bien particulière de lui montrer de l’empathie, justement? De ne pas vouloir qu’elle replonge directement après deux semaines de sobriété (forcé, mais certes) n’est-ce pas là la preuve même d’une compassion à son égard, toi qui dans toute autre circonstances n’aurait aucun mal à lever le nez sur cette situation et t’en distancer, clamant haut et fort que tu t’en fous, que ce n’est pas ton problème? « T’as pas à me surveiller. » Elle proteste, tu hausses les épaules. Elle peut bien s’agiter autant qu’elle veut la Dumas, tu n’es pas prête à changer de position face à tout ça. Jusqu’à son arrivée, tu ne voulais pas croire que tu serais obligée de le faire, mais en quelques minutes seulement, elle t’avait prouvé que oui finalement, elle en avait besoin. Que laisser à elle-même, elle replongerait tête première dans cette habitude qui l’avait emmené dans un lit d’hôpital dans les dernières semaines. « Je te dis que c’était un accident. Si j’avais vraiment voulu en finir, je serais plus là. » Tu n’es pas certaine de trouver le moindre réconfort dans les paroles de la française. Est-elle si bas qu’elle la considère réellement, cette option? Est-ce que tu es naïve de vouloir lui donner le bénéfice du doute? Peut-être, mais pas assez naïve pour croire qu’elle ne se met pas en danger, volontairement ou non, en continuant sur la même lancée. « Lâche-moi la grappe Leo, sérieusement. » Un an que tu connaissais Albane et plusieurs mois de colocation, mais c’était la toute première fois qu’elle semblait prête à se défendre, qu’elle ne cherchait pas à s’excuser pour le moindre mot prononcer trop durement ou un regard de travers de plus. « C’est bon de savoir que t’as un peu de mordant quand t’es pas complètement gelée. » Pas le moment, pas la place pour ce genre de commentaires, mais depuis quand est-ce que ça t’empêche de dire quoique ce soit? Et puis c’est une certaine vérité, tu découvres enfin une certaine partie d’elle, celle qu’elle garde camoufler constamment par sa prise de morphine.

La conversation ne prend pas la direction que tu voudrais, et quelque chose te dit qu’elle se fait la même réflexion puisque tu refuses de capituler à sa demande, celle qui consiste à partir de l’appartement, sortir de sa vie, comme elle clame le vouloir. Peut-être y a-t-il un fond de vérité à tout ça. Tu ne pourrais pas lui en vouloir pour ça, tu sais que tu n’as jamais été la meilleure influence qui soit dans sa vie, mais tout est bien plus compliqué désormais, et elle le sait et qu’elle se mette la tête dans le sable pour ça et pour tout le reste ne changera en rien ce qui est réellement. « Ou alors tu les as récupérés pour ta propre consommation, vu que visiblement tu te donnes tous les droits. » Sa réplique te fait rire, même si tu n’es clairement pas amusée par ce qu’elle sous-entend bien peu subtilement sur ta personne. « Ça t’arrangerait hein, que je sois la connasse qui a fait ça pour son gain personnel et pas parce que je refuse de te voir continuer à te faire du mal? » Elle pense sûrement le contraire, mais tu as vu beaucoup trop de gens passer ici et là complètement dépendant à différentes sortes de merde pour savoir que sa consommation lui apporte bien plus de trouble que de bienfait. « Je gérais très bien ma vie avant de te connaître Leo. Tu veux savoir ce qui s’est passé ce soir-là? » Tu hoches positivement la tête, un air de défi habitant ton visage. « J’étais bourrée, j’ai mal fait mes calculs, j’en ai trop pris. C’est tout. » Bien sûr. Elle se répète comme un disque rouillé qui ne sait jouer qu’une part de la maladie et elle a beau t’enfoncer sa version de la vérité dans le fond de la gueule, tu n’en crois pas un mot. Tu l’as vu plus d’une fois, mélangé ces cochonneries avec l’alcool, mais jamais à ce point-là, jamais à en perdre la carte complètement alors vraiment, qu’est-ce qui a changé? Et tu refuses de croire que tu es la réponse à cette question. « Tu t’entends parler peut-être? Tu gérais rien bien avant de me rencontrer, te raconte pas d’histoire. La morphine, ça date de bien avant moi, sûrement même d’avant Win ou Reese. » Si un malaise prend forme à la mention du Ackerman, tu ne le laisses cependant pas s’installer, encore et toujours occupée à gratter pour ne serait-ce qu’un soupçon de vérité de la part de la française. « Mais tu refuses d’en parler, de ce qui t’as rendu aussi aigrie et amorphe. De ce que t’as besoin de geler comme ça. » Ce n’est pas la première fois que tu essayes, mais c’est bien la première fois que tu t’y prends aussi violemment, bien la première fois que tu risques de te confronter à une réaction qui n’est pas altérée par l’alcool ou la morphine, justement.

Tu la regardes sortir son téléphone, regarder l’écran quelques secondes avant que l’écran ne redevienne noir. Tu te fiches bien de savoir ce qu’elle vient de lire, ce que ça peut bien contenir. La discussion ici n’a pas atteint son point culminant et tu es déterminée à l’empêcher de sortir de cet après-midi avec une seule idée en tête, se mettre la main sur des cachets. « Tu veux rester là et me surveiller? Ok. À ta guise. T’as raison, y’a rien que je puisse dire ou faire pour te faire partir. T’as toujours une raison pour en faire qu’à ta tête. » Dur à dire si elle fait exprès ou bien si elle n’a rien compris, mais tu encaisses sans même réagir. Tu as entendu bien pire sur ta personne, c’est à peine si elle sait comment t’insulter, la Dumas. « Mais n’oublie que t’as contribué à foutre une partie de ma vie en l’air juste parce que tu trouvais ça drôle. Alors tu peux me regarder dans les yeux et être remplie de bonnes intentions. Ça change rien au fait que je te veux plus dans ma vie. » Elle voudrait que tu sortes un violon avec cette plainte, peut-être? Ce serait mentir toutefois de dire qu’elle ne touche pas un point sensible, que ça ne te fait absolument rien de l’entendre dire et répéter qu’elle ne te veut plus dans sa vie. Dans d’autres circonstances, tu aurais déjà pris ton sac depuis bien longtemps, claqué la porte en jurant ne remettre jamais les pieds ici. Mais les circonstances sont ce qu’elles sont et tu ne peux pas faire ça. Tu n’en es tout simplement pas capable. « Ça va, ça t’a fait du bien de me mettre toutes tes conneries sur le dos? Tu te sens mieux? » Le jeu des blâmes, il se joue à deux, et elle devrait savoir depuis le temps, que tu es excellente à ce dernier. « Tu veux pas parler de qui a gâché la vie de qui Albane, crois-moi. » Vous n’en avez jamais vraiment parlé, des conséquences que la vérité avait eu sur ton amitié avec Winston. Ou plutôt l’absence de cette dernière, puisque tu ne sembles plus exister aux yeux du Ackerman. Ça te fait chier, bien plus que tu n’as l’habitude de l’admettre. Tu offres ta confiance a si peu de gens, tu ne t’attaches presque jamais et ouais, cette année t’as merdé à tellement de points que tu te sens plus seule que jamais. Mais ce n’est pas juste toi, tu refuses de porter le blâme de tout ça sur tes épaules, qu’importe si c’est ce que tu devrais faire maintenant pour alléger la conscience déjà trop lourde d’Albane. « T’aurais pu me dire non ce soir-là. T’aurais pu me dire que ton copain c’était Winston. T’aurais pu assumer ce qui s’est passé plutôt que d’entraîner Reese dans ton mensonge. » Ouais, il y en a mille et une versions dans laquelle tout ce bordel ne devient pas si compliqué. Mais ça ne change rien à la réalité, à ce que tu essayes de faire, à ce que tu essayes de lui dire de la pire des façons qui soit. « On s’en fout de tout ça. Tu t’es arrangée pour que je tienne à toi, deal with it. » Qu’importe si elle te trouve envahissante et dérangeante en ce moment. Qu’importe si tu ne sais pas comment faire pour réellement aider qui que ce soit parce que tu n’as jamais su t’aider. Qu’importe si tenir à quelqu’un, ce n’est pas censé ressembler à ce qui vous lie l’une à l’autre.
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptyMer 18 Jan 2023 - 22:51


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My head starts shaking, and my heart starts racing. I finally found you, you're the one I've been chasing. Hand me the pill, yeah I know what I'm taking, oh. Help me lose my mind, my mind, my mind. Just sing a lullaby, sleep tight, goodnight. No more headaches, heartbreak, where do I sign?

C’était peut-être la preuve ultime qu’elle n’était pas en état, cette ironie. Albane ne savait pas rester seule, incapable d’affronter la solitude. Elle ne pouvait pas gérer le simple fait de vivre toute seule, vivait dans l’inquiétude permanente qu’on finisse par lui tourner le dos. Pourtant, cet après-midi, c’était tout ce qu’elle désirait. Elle voulait que Leo quitte cet appartement, elle voulait pouvoir fermer la porte et éteindre son téléphone sans qu’on ne vienne la chercher. Elle voulait juste déconnecter par tous les moyens possibles, et son choix de prédilection lui avait été arraché. C’était un étrange cocktail dans son esprit, ce mélange de colère, de détresse, de panique, de désespoir. Elle sentait la raison se battre avec la faiblesse, et cette dernière gagnait du terrain au fur et à mesure qu’elle se sentait acculée. L’humiliation de l’overdose lui collait à la peau comme un secret qui aurait explosé à son nez. Elle n’était pas sûre de qui était au courant dans son entourage, de si son mensonge tiendrait la route. Elle haïssait le fait qu’on puisse la voir comme une junkie, comme une suicidaire, ou pire, les deux à la fois. Elle exécrait la réalité, tout simplement. Alors quand au lieu de se taire, Leo décida d’en rajouter une couche, la française dut serrer les points jusqu’à ce que ses ongles s’enfoncent dans ses paumes plutôt que d’exploser. Parce qu’elle ne savait pas si ce serait des cris ou des pleurs. « Tu viens de me percer à jour Leo, félicitations. » Le sarcasme est si brutal qu’il lui brûle les lèvres. Est-ce qu’elle a l’air d’aller bien, là ? Est-ce que ça ressemble vraiment à qui elle est de repousser les gens, de vouloir faire mal juste pour pouvoir se shooter tranquillement ? Si c’était le tempérament que la blonde lui préférait, alors elle avait faux sur toute la ligne.
Le problème restait que ses si précieux cachetons n’étaient plus dans l’appartement, qu’elle avait retourné tous les endroits où elle aurait pu avoir du stock. Elle devrait se débrouiller avec cette sensation d’être sur le point d’imploser, avec ce manque qui lui bouffait tout le système nerveux. Ce n’était pas douloureux comme cela avait pu l’être durant les premiers jours, c’était juste obsessif, nerveux. Indispensable. Car Albane le savait, elle ne ferait pas long feu sans. Alors peu importe ce qu’il lui faudrait sacrifier ici, elle le ferait. Qu’est-ce qu’il restait à sauver de toute façon ? Leo savait déjà qu’elle consommait, que ce n’était pas occasionnel. Peu importe si l’estime que la Parker avait d’elle devait changer, Bane n’en avait plus rien à faire. Donc oui, ça l’aurait arrangée que les médicaments soient toujours quelque part ici, qu’elle puisse arriver à ses fins ici et maintenant. « TU refuses. Mais t’as pas ton mot à dire Leo, je m’en fiche que tu refuses. » Si elle aimait le mordant, alors autant qu’elle apprécie aussi l’agressivité, le rejet, l’envie de blesser à tout prix pour la dissuader de s’approcher à nouveau. C’était son appartement après tout, la française pouvait bien faire ce qu’elle voulait, tout comme elle pouvait faire ce qu’elle voulait de sa vie. Si ses choix étaient pourris, cela ne regardait qu’elle. Elle était une adulte, une foutue adulte fonctionnelle sous cachets qui plus est. Elle avait tenu un boulot pendant des années, des études maintenant, des relations, tout le bordel annexe de sa vie. Elle était mieux gelée que sobre, mais ça, cela semblait impossible à entendre. Le problème, c’était qu’actuellement, Albane ressentait tout, absolument tout. Cela incluait la culpabilité, la honte, les regrets. C’était comme avoir le cœur à vif, et Leo venait d’y planter un coup de couteau avec la vérité, cette même putain de vérité que la française ne voulait plus jamais affronter. Oui, la morphine datait d’avant Win. C’était ironiquement un accident, la manière dont elle était tombée dedans. Mais ça l’avait aidée. Ça l’avait fait tenir la route jusqu’ici. Elle avait bien un nom sur le bord des lèvres pour expliquer comment ça avait commencé. Blanche. C’était son assassinat qui avait entamé la dégringolade de la Dumas. Puis, il y avait eu le reste. « Qui tu penses être pour me faire la leçon, Leo ? Regarde nos vies. Morphine ou pas, je suis capable d’avoir un job stable, un loyer, des relations que j’explose pas en morceaux quand tu ne t’en mêle pas. Tu peux pas en dire autant. » C’était viser bas. Mais elle avait commencé.
Et la brune ne se voilait pas la face, il n’y avait rien qu’elle ne puisse faire pour convaincre la Parker de débarrasser le plancher. Elle avait le tempérament le plus borné qu’il lui avait été donné de rencontrer un jour. Mais sa supervision, son inquiétude, cette permission qu’elle s’accordait de jeter son stock, ce serait l’histoire d’une fois, pas deux. S’il fallait opter pour la sournoiserie, pour les mensonges, ou tout simplement pour le verrou sur la porte, il n’y aurait aucun problème. Leo pourrait regarder si ça lui faisait plaisir, mais elle n’aurait pas son mot à dire ou la capacité d’y changer quoique ce soit. Tout ce que Bane espérait, c’était qu’elle s’en dégouterait assez pour faire demi-tour et juste abandonner toutes ces pseudo bonnes intentions. Sauf que ce jeu là était inconnu chez la junkie, c’était un terrain où elle ne connaissait ni les règles, ni les limites. Ça revenait à la faire cracher son venir pour y chercher un quelconque réconfort en attendant qu’elle puisse se procurer sa précieuse drogue. Albane ne savait pas ce qu’elle détestait le plus entre le fait d’être si mauvaise, ou de voir que cela ne suffisait pas à faire totalement flancher son adversaire. Le combat n’était pas équilibré. « T’as voulu rester. » Elle ne culpabiliserait pas de toutes les crasses qu’elle lui balancerait au visage. Surtout pas quand Leo avait les armes pour rétorquer. L’étudiante aurait dû le voir venir. Elle aurait dû battre en retraite plutôt que de soutenir durement son regard avec cette espèce de ‘tant mieux’ dans la lueur de ces yeux. Tant mieux si les derniers conflits avaient été chaotiques pour elle.
Sauf que voilà, comme mentionné plus tôt, la sobriété avait pour don de la rendre vulnérable, de lui permettre de penser à peu près correctement. Assez pour que les reproches la frappent de plein fouet, sans la moindre forme de déni pour la protéger. Parce qu’elle était là aussi la vérité ; Albane n’avait rien d’une sainte. Elle avait provoqué sa propre chute à chaque choix fait. Elle avait opté pour la tromperie, avait acheté le silence de Reese, s’était réjouie de son départ en pensant enterrer ce vilain petit secret. Elle aurait dû dire non, un point c’est tout. Le sms de Win lui revint à l’esprit, comme gravé au fer rouge. C’était elle la salope de l’histoire au final. Il n’y avait rien à répondre à cela, rien pour la sauver. Si elle se sentait déjà terrible, cela venait d’encore empirer. Qu’est-ce qu’il lui restait de positif, au final ? L’attention de Leo ? Super. Non merci. Le silence s’installa dans la pièce, le regard de la Dumas rivé sur le plan de travail. Elle se sentait assommée, comme si elle venait de se prendre le coup de trop. Elle pouvait presque sentir ses veines palpiter, réclamant leur dose. Le cerveau savait où aller. « C’est ton problème Leo. Pas le mien. » lâcha-t-elle finalement d’une voix brisée alors que son corps se remit à bouger lentement à la recherche de son sac à main. Elle y récupéra ses clés de voitures et son portefeuille qu’elle glissa dans sa poche. « Reste en dehors de mes affaires. Je suis sérieuse. »

@Eleonora Parker


 
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Message(#) Sujet: Re: (darker #7) innocence and sadness was a fine line (darker #7) innocence and sadness was a fine line EmptySam 4 Fév 2023 - 13:21


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« Tu viens de me percer à jour Leo, félicitations. » Dans un autre contexte, peut-être que tu te la jouerais complètement cocky et que tu lui renverrais un commentaire bien placé, mais pas aujourd’hui, pas comme ça, pas au milieu de cette conversation qui dérape un peu plus avec chaque réplique lancée. Tu sais qu’elle est sarcastique, Albane, que cette version avec du mordant n’est pas une qu’elle garde cachée sous la morphine. C’est plutôt le manque qui parle, le manque qui agit, le manque qui se fait plus puissant que tout le reste et tu restes là devant elle, avec toutes tes questions éternellement sans réponses, et l’impression que plus ça va, moins tu la connais, moins tu la comprends, et moins tu te comprends de rester là et d’essayer de t’obstiner avec elle. Pour quelles raisons est-ce que tu penses que tu peux lui venir en aide quand clairement, elle ne souhaite pas être aidée? Tu ne restes pas ici pour le loyer gratuit, ou pour la chance de lui faire des misères, ni même parce que c’est facile et qu’elle t’a toujours tout offert sans que tu ne fasses le moindre effort. C’est plus traître que ça, tu le sais quand bien même tu refuses toujours autant de te l’admettre.  « TU refuses! Mais t’as pas ton mot à dire Leo, je m’en fiche que tu refuses. » Alors quoi? Tu abandonnes la partie, tu la laisses faire ce qu’elle veut, tu tournes les talons et tu prétends que tu t’en fous complètement qu’elle retombe dans ses mauvaises habitudes seulement quelques heures après être sortie de l’hôpital? C’est ce qu’elle veut, et c’est sûrement ce que tu ferais, pour n’importe qui d’autre dans les mêmes circonstances. Alors pourquoi pas elle? Qu’est-ce qui te fait sortir de tes gonds comme ça, qui te force à aller above and beyond pour cette fille qui n’arrête pas de te répéter qu’elle s’en fout, de ce que tu penses, ou de ce que tu veux pour elle? Évidemment qu’elle s’en fout, tu n’as été que problème dans sa vie depuis que tu es apparue, alors pourquoi l’acte de sauveuse? Putain, toi-même tu ne sais pas, ça te rend folle, elle te rend folle, tu ne veux plus t’inquiéter pour elle, tu détestes l’impact qu’elle a sur toi et fuck fuck fuck, faudrait vraiment que tu sortes d’ici avant de dire ou de faire un truc que tu vas amèrement regretter. C’est toujours comme ça que ça fini avec elle de toute façon. Tu l’avais prédit, alors bordel de merde, qu’est-ce que tu fais encore là, silencieuse face à ses arguments un instant, seulement pour mieux riposter ensuite?

« Qui tu penses être pour me faire la leçon, Leo? Regarde nos vies. Morphine ou pas, je suis capable d’avoir un job stable, un loyer, des relations que j’explose pas en morceaux quand tu ne t’en mêles pas. Tu peux pas en dire autant. » Elle pense peut-être te faire mal en décrivant l’état déplorable de ta vie, mais ce qu’elle semble subitement oublier, la Dumas, c’est ce tout ça, ce sont des choix que tu fais, en bonne et pleine conscience. Les bons choix? Non, aucunement. Mais tu es en contrôle. Tu ne t’accroches pas à quoique ce soit, ni à qui que ce soit, tu penses te protéger comme ça et tu réalises de plus en plus que non, mais ça, c’est une conversation pour un autre jour. Parce que tu sais que même si Albane croit qu’elle gère sous l’influence, tu sais que les craques ne feront que s’enfoncer au fil du temps et qu’un jour, elle ne pourra pas prétendre qu’elle n’est pas une junkie, qu’elle n’a pas besoin d’aide, qu’elle ne peut pas jumeler sa prise constante de médicaments et des études en médecine et une vie normale. Impossible. « Alors quoi, ton nouveau but dans la vie c’est de devenir aussi pathétique que je le suis à tes yeux? » Tu mords plus fort que prévu, peut-être parce que ses mots t’ont peut-être frappé plus que tu ne voulais le croire. « Tu sors de l’hôpital parce que t’as fait une overdose, Albane. Et si tu reprends comme avant, c’est là que tu vas continuer d’atterrir. Et peut-être que la prochaine fois ce sera pas à l’urgence, mais à la morgue. » La pensée est terrifiante, mais pas impossible. Putain elle le sait elle-même, c’est une infirmière de métier, elle en a vu des conneries tu n’en as aucun doute alors pourquoi est-ce que tu as l’impression qu’il faut que tu lui enfonces la réalité dans le crâne? Elle est naïve, la française, mais tu sais parfaitement qu’elle est loin d’être conne, au contraire. Les blâmes tombent d’un côté comme de l’autre et bientôt, il n’y a que le silence qui résonne dans la pièce, accompagné de ton souffle bien trop erratique pour quelqu’un qui est pourtant immobile. « T’as voulu rester. » « T’as ouvert la porte. » Elle n’aurait pas dû, tu n’aurais pas dû non plus, qu’importe. Les faits sont les faits, vous êtes là l’une face à l’autre, mais tu fais du surplace et tu le sais. Rien de ce que tu as pu dire n’a eu le moindre impact sur Albane, et ça te tue de savoir que d’une minute à l’autre, elle va sortir et n’en faire qu’à sa tête, briser deux semaines de sobriété pour retrouver cette morphine qui risque pourtant de la tuer. « C’est ton problème Leo. Pas le mien. » Tu pinces les lèvres, surprise et blessée par les mots de la brune. Elle a raison. C’est ton problème, et tu n’as pas la moindre idée comment le régler. « Reste en dehors de mes affaires. Je suis sérieuse. » Clé et portefeuilles en main, tu sais qu’il est inutile de la retenir. « Fine. Mais je vais nulle part. » Tu ne sais pas pourquoi tu le précises parce que la prochaine chose que tu sais, c’est que la porte claque et Albane disparaît derrière cette dernière. Tu retiens l’envie folle de la suivre, de la surveiller comme elle t’en blâmait déjà, mais tu t’enfonces plutôt dans le canapé, le regard trouvant l’horloge sur le mur de la cuisine, te demandant dans combien d’heures exactement tu reverrais Albane, et dans quel état elle serait.
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