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 (nino & laila) good times bad times

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Message(#) Sujet: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyLun 14 Fév - 16:15


Laila n’avait aucune raison d’enchaîner cigarette sur cigarette, mais tant qu’à se déplacer à l’extérieur du bar pour ne pas polluer l’air des autres, autant le faire pour quelque chose qui valait vraiment le coup. Elle n’en était qu’à sa deuxième, et c’était déjà bien assez pour qu’elle se sente écœurée pour les prochaines minutes. Le paradoxe du fumeur qui sait très bien que c’est dégueulasse, mais qui s’obstine pour d’obscures raisons, et les siennes n’étaient pas mieux que celles des millions de gens qui avaient été assez cons pour ne serait-ce qu’essayer rien qu’une fois. Alors, le talon de sa bottine posé contre le mur, elle tira une dernière fois sur son mégot, et l’écrasa sans vergogne après l’avoir terminé avant de se baisser pour le ramasser et le balancer dans la poubelle la plus proche. Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher d’être mal élevée, et de ne pas penser à préserver la besogne de ceux qui passaient derrière elle pour nettoyer — ça aurait pu être elle, elle tachait de ne pas l’oublier. Pas farouche, mais avec les pieds sur terre, et la volonté d’oublier un peu mieux ce qu’elle avait dans la tête, et qui ressemblait à un tas d’ennuis qu’elle n’aurait jamais dû avoir si elle avait eu un peu d’amour propre. Ce n’était pas le soir pour s’apitoyer sur son sort, d’autant qu’elle avait confronté les malheurs de son associé tout à l’heure, quand elle était passée le voir à l’hôpital et qu’elle avait estimé qu’à l’heure actuelle, elle n’était pas la moins bien lotie. En dehors de ses regrets, elle n’avait pas grand-chose de quoi se plaindre en ce moment. Et elle ne se plaignait pas, dévalant les petites marches qui menait jusqu’à la salle principale de son bar de prédilection, s’enfonçant sous les néons orangés comme l’habituée qu’elle était. Des regards à droite, des regards à gauche, et elle retrouva le comptoir qu’elle avait abandonné un peu plus tôt pour aller se remplir les poumons de goudron sans alimenter une quelconque espèce de remords à ce sujet — c’était déjà ça —, sentant encore le goût de sa dernière cigarette sur ses lèvres qu’elle étira en un sourire lancé à l’adresse du barman qui déposa, sans qu’elle ne lui demande, son énième bière de la soirée.

Elle avait presque une fesse sur son tabouret, là où elle avait laissé sa veste en jean défoncée, quand elle sentit qu’on tentait de lui ravir la place "Hey, j’étais là avant." lança-t-elle en posant sans hésiter son regard sur celui qui s’était élancé à la conquête de son territoire, et qu’elle n’hésita pas à déloger d’un coup plus prononcé de sa hanche — pas bien grande, mais elle avait de la force, Lai. D’un coup de menton, elle désigna sa bière comme pour lui prouver qu’elle était de bonne foi. Mais à dire vrai, elle ne pouvait pas en avoir plus rien à foutre qu’elle n’en avait l’air à ce moment-là, et ce sans chercher à paraître plus gênée que ça; elle était assise là, point final. Le bar était plein à craquer certes, il restait assez grand pour tout le monde, et ce n’était sûrement pas parce qu’il lui manquait un truc entre les jambes qu’elle allait céder face à la volonté d’un bonhomme à la faire bouger.
En fait, elle s’installa plus confortablement que d’habitude encore, un pied posé sur le barreau central de son tabouret, une main déjà posée autour de sa bouteille de bière, et fit un clin d’œil au barman pour qu’il lui ramène un panier de cacahuètes qu’elle se ferait un plaisir de jeter à la gueule de celui à qui elle avait dérobé le tabouret. Finalement, elle assise, et lui non, elle le chassa d’un petit geste de la main, comme on balaye une saleté sur son chemin en ajoutant sur le ton de la conversation, portant le goulot de sa bière à sa bouche "Ça va aller, y a des tas d’autres tabourets dans le coin. Avec un peu de chance, t'en trouveras même un de libre." Et il y en aurait bien un qui serait assez gros pour accueillir son cul, qu’elle se dit en se retournant pour jeter un coup d’œil furtif à celui du jeune homme en question, et en haussant les épaules en se disant que ouais, il aurait pas de mal à trouver.

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyLun 14 Mar - 21:10


L’italien s’était mis en tête qu’à présent, il devait profiter de chaque instant. Chaque instant dès lors que Lucia n’était pas chez lui – soit, la plupart de ses soirées – et dès lors qu’il s’était senti libre comme l’air dès qu’Adèle avait fini par lui faire faux bon. Quelques soirées à se morfondre, à boire bien plus que de raison, puis à se dire que finalement, c’était pas plus mal. Au diable les nanas qui tentent de garder une emprise sur lui. Au diable Adèle, en fait. Elle était bien, loin, où elle avait décidé de prendre son envol sans lui. Il se rendait compte que finalement, il avait perdu bien trop de temps à tenter de faire ses preuves auprès de la brune, trop de temps à lui faire croire qu’il était finalement un bon gars. Celui qu’elle s’égosillait à lui faire entendre, mais elle se trompait sur toute la ligne Adèle. Non, il n’y avait pas grand-chose de bon en l’italien. Maintenant, il n’avait plus aucune preuve à faire à personne. Si ce n’est Katherine, quand elle jette un œil sur lui, mais oh, surprise, aucune blonde à l’horizon.
Le pub était bien fréquenté, contrairement à la soirée deux jours plus tôt où Nino avait assisté à un désastreux karaoké. Il détestait ça, en général, mais encore plus quand il y a trois groupes de nanas qui viennent pour des enterrements de vie de jeune fille. Entre les licornes, les tutus, les couronnes de fleurs et l’écharpe de Madame, tout était rassemblé pour un cocktail mauvais goût, du début à la fin. Trop premier degré, l’italien avait préféré fuir la soirée avant que ses oreilles ne commencent à trop saigner. Ce soir, pas de casserole et de mauvaises notes dans les parages, l’ambiance était plus détendue, bien qu’elle commençât à monter en température.
Il avait un œil sur son nouveau smartphone, devenant doucement accro à sa nouvelle application Tinder, il commençait à cumuler trop de match et ne savait plus trop comment s’en sortir. Pour la plupart, il finissait par ne plus répondre, voir pas du tout répondre. Quelques chanceuses avaient eu le droit – si on peut dire ça – d’avoir son numéro et l’une d’elle aurait même bientôt le droit de le rencontrer. Un date, comme on dit. Affaire à suivre, en tout cas, il ne manquerait pas de faire un rapport détaillé à Maze, qui l’aurait bien cherché après tout. Elle avait poussé son inscription et maintenant que l’italien savait qu’elle envoyait des photos plutôt dénudées à un – ou des – hommes, il se donnait un malin plaisir à en faire autant. Dans quel but ? Ça l’emmerdait, il avait juste le sentiment d’en faire autant.
"Hey, j’étais là avant." Qu’il entend alors qu’il sent même qu’on le bouscule pour l’empêcher de s’installer sur ce tabouret où il pensait élire domicile. Il fronça les sourcils en toisant cette nana qui prenait place, juste sous ses yeux. Il se redressait en posant ses mains sur ses hanches. Pour qui se prenait-elle ? Il regardait cette bière ensuite qu’elle saisi entre ses doigts, cette bière qu’il aurait pu choper sous ses yeux, en lui disant aussi qu’il était là avant. Manque de bol, il n’avait pas été assez réactif. "Ça va aller, y a des tas d’autres tabourets dans le coin. Avec un peu de chance, t'en trouveras même un de libre." Peut être un peu trop entreprenante pour lui, la brune n’avait pas froid aux yeux et l’italien ferait sans doute mieux de s’exécuter en allant chercher une place ailleurs. Sauf qu’en bon macho, il lui était difficile de s’écraser sans rien dire devant une femme. « Ou j’m’installe et tu peux t’assoir sur mes genoux aussi. Tu vois bien qu’il y a plus d’place dans l’coin. J’suis pas contre le partage. » qu’il lance, tout en posant ses coudes sur le comptoir, regardant le serveur pour lui faire signe de lui servir la même boisson. Au même moment, le bol de cacahuète glisse sous leurs yeux, l’italien en saisi une petite poigné qu’il fourre directement dans sa bouche.
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptySam 26 Mar - 10:11


Laila partait toujours du principe qu’elle n’avait rien à perdre, alors pourquoi avoir peur et la boucler face à plus fort qu’elle? On pouvait la targuer d’être une masochiste finie, le genre qui cultive son malheur pour mieux le récolter en pleine tronche, mais ça avait tendance à faire son charme. C’était peut-être pour ça qu’elle avait la poisse d’ailleurs, qui savait vraiment. Franchement, si elle s’en prenait une en pleine gueule, elle irait sans doute chialer chez son oncle qui ne mettrait pas une seconde à partir à la recherche de celui qui avait osé s’en prendre à sa Lali, mais dans le fond, elle était assez fière pour faire comme si rien ne pouvait vraiment la toucher, pas même la sensibilité d’un bonhomme rencontré à l’angle d’un comptoir.
Il fallait bien trouver une raison à son existence, et jouer avec le feu, c’était quelque chose qui lui donnait souvent l’impression d’être plus vivante qu’elle ne l’était vraiment. Elle ne le faisait pourtant pas aussi souvent qu’on pouvait l’imaginer en la regardant agir comme elle le faisait maintenant; de façon assez comique, il y avait la Laila du jour et celle du soir, et c’était une certitude que celle du soir était plus fun à côtoyer la plupart du temps. Non, parce qu’il y avait des fois où la dépression prenait possession d’elle et où elle se prenait une cuite qu’elle allait ensuite dégobiller sur les chaussures du premier venu en s’excusant lamentablement de ne pas tenir l’alcool. Mais heureusement, ça non plus, ça ne lui arrivait pas très souvent. Ce qui lui arrivait souvent en revanche, c’était de ramener n’importe qui chez elle, et c’était peut-être pour ça d’ailleurs qu’elle se sentait comme dans un relais de chasseurs ici, à contempler ses proies les unes après les autres en croisant les doigts pour ne pas déjà être passée par là. Une fois sur deux, elle n’était pas assez sobre pour s’en souvenir, mais qui êtes vous pour la juger.

Loin d’elle l’idée de faire de monsieur le macho sa prochaine bête à abattre, seulement en lui accordant un regard de travers, elle eut la certitude de ne l’avoir jamais croisé; l’accent, elle s’en serait souvenue, et pour quelqu’un qui avait vécu toute sa vie bercée par des notes latines, elle sut d’emblée qu’ils ne partageaient pas les mêmes racines, encore qu’elle eut un doute en le voyant agir comme s’il avait attaqué sa mère et toute sa descendance en lui refusant son siège. Ah, les bonhommes qu’elle songea en croquant ses cacahuètes, et elle laissa un rire filer face à ce qui lui répondit.
Elle tourna la tête dans sa direction, ne boudant pas le regard qu’il lui renvoya et le lui rendant avec la même volonté. Elle finit par lui dire sans se démonter une seconde, campant sur sa volonté à rester assise sur ce tabouret "Avec tout le respect que je te dois, faut travailler tout ça avant de nourrir l’espoir de pouvoir supporter mon poids." Et le tout ça, elle le rendit explicite en désignant du menton sa silhouette qui se dessinait à peine sous ce qu’il portait sur le dos. Penchée sur le bar, elle attendit qu’il s’y accoude pour approcher son visage d’un peu plus près et lui murmurer avec le culot de ceux qui, justement, prétendaient ne rien avoir à perdre "Si tu cherches un peu, tu trouveras peut-être un meilleur deal. Tu l’as dit toi-même, le bar est plein à craquer ce soir, y en a bien une qui acceptera de s’asseoir sur tes genoux." Pour ne pas dire sur autre chose, mais elle garda ses propos graveleux pour elle, se contentant de lui ravir sa deuxième poignée de cacahuètes en glissant habilement ses doigts dans le panier en osier que le barman avait posé en face de lui. Laila mâcha tranquillement avant de pencher la tête sur le côté quand sourcils très légèrement froncés, elle lui proposa dans la foulée "Je peux t’aider à trouver si tu veux." Elle n’avait rien de mieux à foutre après tout. En attendant, gardant son attention dirigée vers lui, elle attrapa du bout des doigts le goulot de sa bière qu’elle porta à ses lèvres avec un demi sourire qu’elle dissimula rapidement dans la gorgée qu’elle prit sans le quitter des yeux.

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyJeu 28 Avr - 11:01


« Avec tout le respect que je te dois, faut travailler tout ça avant de nourrir l’espoir de pouvoir supporter mon poids. » Terminant à peine sa bouchée de cacahuète, c’était suffisant pour le faire culpabiliser d’avoir engloutie cette dose de gras alors que pourtant, il n’avait pas l’impression d’être en si mauvaise forme ces derniers temps. Mais c’était sans compter les doses d’alcool qu’il ingurgitait en grande quantités ces dernières semaines, il devait quand même se rendre compte que ses abdos étaient de moins en moins visibles. Cependant, il savait bien qu’il pouvait encore supporter son poids, et bien plus encore. La remarque avait suffi à lui faire glisser son regard vers son ventre pour s’assurer de ne pas être en si mauvais état. Pour lui, tout était sous contrôle. « t’es bien difficile. »
La voilà à quelques centimètres de son oreilles, l’italien se penchait davantage pour entendre ce qu’elle pouvait bien lui dire de plus. « Si tu cherches un peu, te trouveras peut-être un meilleur deal. Tu l’as dit toi-même, le bar est plein à craquer ce soir, y en a bien une qui acceptera de s’asseoir sur tes genoux. » un sourire s’esquissa sur le visage de l’italien, faisant mine de regarder autour d’eux, il n’insistait cependant pas sur les jeunes femmes qui les entouraient, car pour lui, ici, il était sûre qu’aucune d’elle ne serait un meilleur deal. Il avait bien l’impression d’être tombée sur la plus jolie femme de ce bar. « Rien à l’horizon. » qu’il répondit en moins de deux secondes, comme si son radar n’avait rien donné de concluant, soit il était sur productif, ultra performant, soit, il dysfonctionnait totalement. Il préférait laisser entendre que la première option était la bonne. « Je peux t’aider à trouver si tu veux. » alors que de son coté, la brune semblait pencher pour la deuxième option. Le radar avait-il donc le visage d’une femme ?
L’italien se tournait davantage vers elle, laissant son flanc gauche s’appuyer sur le comptoir. Alors qu’elle se servait sans réserve dans le panier en osier, lui n’osait plus y glisser un seul doigt. « J’suis bien curieux de savoir à quel niveau tu te situes parmi toutes les femmes qui sont ici. » il fit mine à nouveau de balayer la salle du regard. C’est toujours sur elle qu’il termine sa trajectoire, toujours persuadé qu’il n’y a pas mieux à se mettre sous la dent. « C’est pour ça que t’es là ? Jouer les femmes à marier ? J’croyais que Tinder faisait le taf, de nos jours. » Ah Tinder, son nouvel ami.
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyVen 6 Mai - 11:06


T’es bien difficile. Ces paroles en particulier, elles la firent rire intérieurement. Laila ne l’était pas, c’était bien là tout le problème, mais l’avouer serait appuyer trop fort sur le nerf douloureux qu’elle dissimulait sous une bonne couche d’ironie et de sarcasme — et par extension de mensonge "Je sais ce que je vaux, c’est tout." En voilà un joli, de mensonge. Ça aussi, ça avait un relent d’ironie qu’elle préféra contrer en prenant une gorgée de sa bière, bien décidée à ne pas se laisser avoir par sa dignité qui lui criait de rentrer tout de suite pour ne pas se laisser trop tentée par… par quoi, ou par qui, allez savoir. Ce soir, elle ne s’était pas pointée ici dans l’optique de lever quoi que ce soit d’autre que son coude, aussi quand une opportunité se présentait, elle n’était pas assez mal élevée pour la repousser. On lui avait appris à se contenter de peu, et le peu se présentait souvent sous forme de macho men à calmer de quelques joutes verbales et d’un regard enjôleur, souligné de noir. Des opportunités à saisir pour se changer les idées, pour varier un peu du quotidien qu’elle appréciait, mais qu’elle imaginait différent dans une autre dimension, là où elle aurait eu le courage d’assumer ses choix et ses erreurs ; pas dans cette dimension là, définitivement pas, où sa seule satisfaction était de bien faire son travail et de garder l’esprit assez clair pour ne pas dépasser ses propres limites.
A savoir qu’elle les décidait au fur et à mesure qu’elles se présentaient à elle, sans savoir véritablement où situer la barre tandis qu’elle avait eu des expectatives d’adolescente, des désirs de petite-fille. Elle était une femme maintenant, et tout s’était effondré avec ses certitudes, jonchant le sol de son orgueil qu’elle savait aussi fragile que les souvenirs qu’elle gardait d’une époque où elle se savait plus heureuse, appâtée par l’idée qu’elle n’était pas une moins que rien. C’était difficile de savoir ce qu’on valait quand on avait la poisse de Lali. Mais le jeune homme à ses côtés n’avait aucun moyen de savoir que ce qu’elle lui répondait là n’avait d’exact que sa syntaxe impeccable, qu’elle déclama avec ses yeux plantés dans les siens pendant qu’il détournait la tête pour faire ce qu’elle lui avait conseillé de faire.

Quand il la regarda de nouveau, elle comprit que ce qui brillait dans ses yeux était du crédit, quelque chose qu’on lui accordait rarement et qui la rendit assez extatique intérieurement pour qu’elle ne prenne pas la poudre d’escampette ; de la dignité, elle n’en avait guère, mais de l’ego, elle en avait comme tout le monde, et qu’elle voit se manifester l’intérêt d’un inconnu après seulement quelques mots échangés, ça ne faisait que chasser le peu de considération qu’elle se portait pour la rendre plus sûre d’elle "T’es bien difficile." qu’elle lui répondit en écho à ce qu’il avait sous-entendu plus tôt. Ça la fit rire de nouveau, mais pour de bon cette fois, et la brisure de sa voix rauque s’enraya doucement pour lui faire réaliser que c’était pour ce genre de petits moments volés qu’elle traînait autant dans les bars ; on ne savait jamais sur quoi, ou sur qui, on pouvait tomber, comme quand on ouvrait un de ces oeuf-surprise dont on se fichait royalement, plus intéressé par ce qu’on pourrait y dénicher en le brisant en mille morceaux. Elle le laissa s’installer à sa convenance, fronça à peine les sourcils quand il rouvrit la bouche pour marmotter quelque chose qu’elle entendit à peine, le bar étant bien rempli ce soir et son ouïe étant aussi mauvaise que sa vue. Elle se pencha de nouveau sur lui et joua l’ingénue pour mieux lui dire, les yeux dans les yeux, sa tête remontant en même temps que la sienne quand elle ouvrit la bouche "Pourquoi je devrais me situer quelque part ? Y a de la place pour tout le monde. Le monde est vaste et je fais pas dans la compétition." Les doigts faisant aller-retour sur le corps de sa bouteille de bière cristallisée de condensation, elle rompit brièvement le contact visuel pour repousser le panier en osier rempli de cacahuètes, enchaînant sur la suite avec une prestance qu’on ne pouvait pas lui enlever malgré sa position, légèrement avachie sur son tabouret "Je suis peut-être déjà mariée, qu’est-ce que t’en sais. Je suis peut-être là que pour profiter de l’ambiance et de la bière." A d’autres, Lali, lui souffla sa conscience qui la fit sourire en biais tandis qu’elle portait de nouveau sa bouteille à ses lèvres, et que positionnée de trois-quart, elle lui demanda avant de boire doucement, très doucement "Et toi, t’es là pourquoi ?"

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyVen 20 Mai - 14:56


 « Je sais ce que je vaux, c’est tout. » Il avait bien saisi qu’il n’était pas question ici de pouvoir supporter son poids, comme elle avait dit. Mais la jeune femme semblait dire que l’italien ne lui arrivait surement pas à la cheville. Si, en général, il aurait sans doute fait demi-tour, touché dans son égo d’homme démesuré, cette fois, il y voyait là comme un jeu, un challenge. Son objectif : la faire assoir sur ses genoux pour lui prouver qu’elle se trompait. Façon de parler. Il allait faire en sorte qu’elle change d’avis, simplement. L’italien avait l’habitude, au fond, qu’on lui tienne tête. Adèle avait été particulièrement bonne dans ce domaine, le mettant face à ses contradictions sans cesse, chose qu’il était incapable d’accepter et de reconnaitre. Mais Adèle était un sujet encore trop épineux et il n’avait pas envie de s’encombrer l’esprit avec. Puis, il nourrissait surtout une rancœur envers elle, quelques choses de pas très sain qui laissait petit à petit ses sentiments de côté pour ne plus rien ressentir de bon envers elle. Alors qu’il avait l’impression que c’était bien tout le contraire qui se présentait avec Maze, mais la confusion était encore trop présente pour être capable de délier le faux du vrai et de savoir comment réellement se comporter avec elle. Il n’était pas sûr que ce qu’il pouvait ressentir soit partagé, même après avoir passé un moment charnel avec elle. Pire, il était d’autant plus perdu depuis ce soir-là. Non, il était d’autant plus perdu depuis que la jeune anglaise avec elle-même installé et créé son profil Tinder sur son nouveau téléphone.
Alors que la brune s’amusait à chercher qui pourrait correspondre pour l’Italien dans ce bar, lui n’avait d’yeux que pour elle. Oh non, pas cette charmante blonde tout à fait ravissante, un poil trop angélique, pas cette rousse trop grande pour lui, ni cette autre brune aux cheveux bouclés qui rougissait dès qu’un regard était posé sur elle. C’était bien elle qu’il voulait charmer ce soir. « T’es bien difficile. » la remarque en écho à sa propre réponse le fit sourire, amusé, encore plus charmé. « c’est pas évident quand on a trouvé la perle rare. » oh, vraiment Nino, c’est ton genre ce type de phrase toute faite ? A croire qu’à force de lire les profils Tinder, il s’était emparé des phrases d’accroche qu’il pouvait voir ici et là sous les photos.
Elle pouvait bien tenter de trouver pour lui chaussure à son pied, lui était certain que la paire de baskets la plus confortable à porter se trouvait juste à ses côtés. "Pourquoi je devrais me situer quelque part ? Y a de la place pour tout le monde. Le monde est vaste et je fais pas dans la compétition." Et elle avait raison, pas de compétition puisqu’elle était en haut du podium. « Elles sont toutes disqualifiées, de toutes façons. » oh la lourdeur, Nino. Pour autant, sans vraiment se prendre au serieux, c’est un jeu qu’il met en place, peut être que son adversaire n’était pas de taille ? Oh, il sentait bien que si. "Je suis peut-être déjà mariée, qu’est-ce que t’en sais. Je suis peut-être là que pour profiter de l’ambiance et de la bière." Il hocha la tête, c’était pas vraiment ce qu’il avait voulu dire, mais il n’était pas toujours habile avec la langue qui ne lui appartenait pas. Le terme approprié aurait sans doute été : marieuse. Et pas bonne à marier. Mais il ne relevait pas. Cherchant à présent l’alliance à ses doigts. Sur la main qu’elle utilisait pour approcher la canette de bière à ses lèvres. « aucun signe visible. Soit tu bluff, soit t’es vraiment mariée mais t’as envie que personne ne le sache. » et donc… « Et toi, t’es là pourquoi ? » il imita la demoiselle en prenant sa bière également et la portant à sa bouche pour en boire quelques gorgées. « J’vais te faire une confidence… » il reposa le verre, glissant son autre main dans le panier à cacahuète pour les envoyer dans sa bouche. « J’suis marié aussi. » qu’il fait tout en mâchant, très classe. « Mais tu vois, aucun signe visible non plus. » oui, parce que son mariage, c’est que du vent. « Alors, ca peut rester entre nous, personne blessera personne. » il semblerait que c’est moins culpabilisant de partager ce type de fardeau.
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyMar 7 Juin - 11:02


Elle n’aurait été qu’une imbécile de débutante si les propos du jeune homme avaient fonctionné sur elle, si elle se laissait flatter par ce qu’il disait en la regardant droit dans les yeux tandis qu’elle voyait, au fur et à mesure, ses plans pour la soirée se dessiner plus clairement dans ses iris. Et bien qu’on lui jette la pierre ; se faire caresser dans le sens du poil alors qu’on manque de confiance en soi, c’est la meilleure des thérapies, et quand bien même elle savait dans le fond que ce qu’il partageait avec elle n’était qu’une tactique pour la charmer, elle devait admettre que n’était pas la plus mauvaise et qu’il avait un talent certain pour donner l’impression à quiconque se trouvant à proximité de lui qu’elle était le trésor a convoiter, la pièce maîtresse d’une représentation triée sur le volet.
Il semblait savoir comment faire, il laissait glisser sur elle ses mots doux autant que ses yeux qu’elle suivait sans faire la farouche, sentant son corps s’électriser petit à petit qu’il lui paraissait évident que la proie qu’elle lui avait proposé de dénicher à sa place n’était qu’une excuse pour chacun d’eux. Elle arqua un sourcil quand il releva la tête, mordillant très brièvement sa lèvre inférieure quand elle le toisa, les yeux plissés "Il vient d’où, cet accent ?" Elle caressa l’idée de lui poser la question en espagnol. Mais de nouveau, elle eut la certitude qu’ils ne partageaient pas grand-chose de ce point-là si ce n’était peut-être le soleil des longues nuits d’été, à profiter du brouhaha des rues du Sud, les genoux écorchés par leurs méfaits.

Si elle en s’en voulut très brièvement de laisser poindre sa curiosité, consciente que dans ce genre d’échange, entrer dans les détails n’était qu’une option apportée par la connivence, elle ne bouda pas son sourire et ajouta, détournant les yeux pour s’intéresser de nouveau à sa bouteille qu’elle prit entre ses doigts bagués "Si j’étais pas sûre que t’es juste en train d’essayer de me séduire, je croirais à tes salades." Mais elle avait arrêté d’être naïve il y avait des années, Lali. L’absence d’anneau à son doigt la fit redescendre sur Terre alors qu’elle utilisa ce mensonge pour faire-valoir son ironie auprès du jeune homme, lui aussi trop curieux pour que tout ce qu’ils échangèrent sur le moment ne deviennent pas trop personnel à ses yeux. Elle aurait dû être mariée depuis longtemps. Le bluff qu’elle lui servit résidait seulement dans la réalisation douloureuse qu’elle avait failli là aussi, que tout ce qu’elle touchait se transformait en une masse informe de regrets qu’elle sentait grouiller dans son abdomen comme la place avait été laissée vaquante il y avait treize longues années.
Elle eut un nouveau sourire, un peu plus mince celui-ci, sa tête et son corps bougeant de concert pour pivoter pour de bon sur son tabouret. Tournée entièrement vers le jeune homme qui mâchouillait ses cacahuètes, elle plaça ses mains dans le rond vide laissé par ses jambes positionnées comme un cow-boy audacieux, son buste s’inclinant vers lui pour lui demander en chuchotant exagérément, dépassant la barrière de son espace personnel pour s’apercevoir qu’il dégageait de la chaleur "Elle est comment, ta femme ? Pas du genre fun et sympa si on considère que t’as besoin de traîner ici pour te changer les idées." La provocation parfois, ça lui venait pour se protéger, pour donner l’impression à qui s’intéressait un peu à elle qu’elle n’était pas qu’une coquille vide. Ses lèvres s’étirèrent un peu plus, le haut de son nez se fronça quand elle ajouta, approchant sa bouche de son oreille pour, encore une fois, lui piquer sa réplique "Dis ce que t’as à dire, je sais tenir ma langue. Personne blessera personne."

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Dernière édition par Laila Ferrer le Sam 16 Juil - 9:50, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyMar 12 Juil - 17:37


"Il vient d’où, cet accent ?" Alors qu’il eut presque envie de répondre du tac au tac qu’il était italien, il se retint un instant, curieux de savoir quelle nationalité elle pourrait lui coller sur le dos. Après tout, c’était pas écrit sur son front et lui-même était incapable de reconnaitre les consonances d’autres accents. C’est tout juste s’il ferait la différence entre une allemande et une espagnole. Des populations qu’il avait rarement côtoyées. Lorsqu’il habitait encore en Italie, il ne fréquentait personne d’autre que des italiens – et de Scampia -  et lorsqu’il croisait des touristes, ce n’était pas pour faire la conversation mais pour savoir de quelle manière il pourrait leur tirer leurs portefeuilles. Peu de temps pour s’accommoder et se faire aux chants des uns et des autres. « J’te laisse deviner, t’as droit à trois chances. Si t’as bon, la prochaine tournée est pour moi. » Trois chances, il était encore bien généreux. Il regrettait presque de lui en avoir laissé autant, mais c’était aussi trois fois plus de chance pour lui de poursuivre cette soirée sur sa lancée, en la compagnie de la jeune demoiselle.

C’est qu’il sortait le grand jeu, le Marchetti. S’il y a cinq ou six ans en arrière, il était encore un piètre séducteur – parce qu’il s’était très peu entrainé et qu’il avait bien d’autres occupations dans son ancienne vie – depuis qu’il était à Brisbane, il s’y donnait avec plus de conviction. Pas toujours gagnant, loin d’être efficace tout de suite même. Comme on dit, la pratique sert les causes. Faut dire que ces derniers mois lui avaient encore plus servis de leçon depuis qu’il était jeté dans la fosse des loups qu’était Tinder. Il avait bien compris comment les femmes aimaient qu’on leur parle et ce qu’il devait à tout prix éviter. Pourtant, il était encore un peu bourrin sur les bords, la subtilité n’étant pas son fort. Ca passe ou ça casse. « Si j’étais pas sûre que t’es juste en train d’essayer de me séduire, je croirais à tes salades. » Et pourtant, c’était bien elle qui avait toute son attention à cet instant. Pas l’autre brune derrière, ni la rousse sur leur droite. « l’un empêche pas l’autre. » elle avait la confirmation qu’il tentait bien de la séduire et la confirmation que les autres ne lui arrivaient pas non plus à la cheville. Peut-être un peu trop ambitieux, le grand brun.
Confidence sur un comptoir de bar, le voilà à avouer qu’il était marié. Bien que les conditions de ce mariage resteraient sans doute secrètes, il n’avait pas menti pour l’occasion. Là aussi, c’était un parti pris et un risque à prendre. Elle pourrait très bien s’offenser et ne plus rien savoir à son sujet. Ou alors, se rassurer sur le fait qu’il n’allait pas la coller bien trop longtemps et qu’elle garderait toute son indépendance après cette soirée. Elle avait l’air d’y être attachée, à cette indépendance. La voilà penchée vers lui, les lèvres pendus au lobe de l’italien. Il sentait même son souffle chaud s’écraser contre sa tempe. "Elle est comment, ta femme ? Pas du genre fun et sympa si on considère que t’as besoin de traîner ici pour te changer les idées." Une nouvelle qui ne semblait pas l’avoir refroidi, du moins, pas pour le moment. Nino avait l’intime conviction que ça ne serait définitivement pas une barrière. Peut être que l’interdit et les hommes mariés attirent plus que les oiseaux en libertés. "Dis ce que t’as à dire, je sais tenir ma langue. Personne blessera personne." Il pivota légèrement la tête sur sa droite, son regard étant très proche des yeux noisettes et percutant de la brune. « je t’ai pas nécessairement demandé de tenir ta langue. » c’est là que le séducteur trop lourd intervient ? Il étira ses lèvres, ses yeux glissant sur celle de sa voisine. « Vraiment pas fun… » il haussa les épaules. « qui reste toujours dans le cadre. » oh oui, ça convenait tout à fait à Katherine, il n’avait pas besoin de se forcer à lui tirer un portrait qui n’était pas elle. « Un brin ennuyant… »
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptySam 16 Juil - 10:25


Au jeu des devinettes, Laila n’était pas la plus habile, mais si ça lui conférait la certitude de se faire rincer à l’œil par un inconnu, elle ne bouderait pas son plaisir, quitte à passer pour la reine des opportunistes.
Elle ne prétendait pas avoir la morale infaillible, après tout. La preuve en était, puisqu’elle levait des types dans les bars sans se soucier vraiment de quoi il en retournait. Quelque part, dans un coin de ce même bar, il devait y avoir quelqu’un qui l’insultait de salope, et ça l’atteignait assez peu pour que ça la force à battre en retraite dans l’idée de se racheter une conduite, et de mériter un autre statut que celui-là. Elle était jeune, elle était libre ; le reste ce n’était que des détails sur lesquels elle ne préférait pas s’attarder par commodité. Ou par peur de ne pas supporter la vérité des faits, qui savait vraiment "Trois chances. Deal." qu’elle lui dit, et là elle se mit en tête de le faire parler un peu plus pour repérer les consonances, les variations, et les éraflures dans sa voix. Elle ne se lança pas tout de suite dans l’exercice, trop occupée à faire valoir la place qu’elle avait gagné en l’envoyant bouler un peu plus tôt, appréciant au final d’être assez revêche pour s’attirer l’attention d’un type qui pensait avoir toutes ses chances avec elle. C’était le cas, simplement parce qu’elle n’était pas regardante ; qu’un homme était un homme, et que s’ils pensaient avoir le pouvoir, ils se trompaient la plupart du temps.

Elle changea de position pour se pencher sur lui, ne ménageant pas son effet pour revenir sur le sujet privilégié de leur conversation ; l’épouse du jeune homme, qu’elle devinait assez jolie pour avoir attiré son attention à un moment donné, mais assez chiante pour qu’il ne s’encombre pas de faire semblant d’aimer passer du temps avec elle. L’oreille aux aguets, ses mains battant doucement la mesure dans le rond de bois qu’il y avait entre ses jambes, assise sur son tabouret les jambes de chaque côté, tournée vers le jeune homme, elle proposa sans crier gare, ses yeux plissés pour donner l’impression qu’elle réfléchissait "Syracuse." Il était assez latin pour que ça l’induise en erreur, mais pas assez pour qu’elle reconnaisse la tension des r prononcés différemment par les italiens, les hispaniques les faisant davantage rouler. Elle le toisa très brièvement. Il n’était pas assez classe pour venir du Nord de l’Italie, il était peut-être du Sud… de l’extrême Sud, d’où sa proposition, si on s’arrêtait sur la manière dont il s’adressait à elle : sans filtre, la faisant sourire en dégageant ses longs cheveux de ses épaules pour qu’il retombe en rideaux entre ses omoplates, ses hanches se cambrant doucement quand elle se redressa en affrontant ses yeux sans rien dire, juste en pensant qu’ils parlaient le même langage. Et ce n’était pas une fierté, juste un fait qui lui fit réaliser que les deux chances qui lui restaient, elle devrait les utiliser assez ingénieusement pour ne pas les gâcher.
Elle arqua un sourcil en se reculant juste un tout petit peu, se prenant la réponse au sujet de sa femme de plein fouet, sans que ça ne l’atteigne cependant. Elle avait peu de compassion dans ce genre de moment, Lali n’était pas une alliée dans cette cause, elle estimait ne pas avoir à s’échiner pour faire entendre raison aux types qui vrillaient de leur trajectoire. Ce n’était pas son souci, elle était là pour réceptionner les âmes vagabondes, Laila, pas pour les réparer "T’as pas peur que ça joue sur ta conscience, de draguer dans les bars ? C’est pas parce qu’elle est chiante qu’elle mérite d’être cocue. C’est extrême quand même." La provocation était visible à chaque angle de son visage taillé à la serpe "Pourquoi tu l’as épousé si t’as si peu de respect pour elle ? On arrange toujours les mariages chez toi ?" La nonna avait fait jouer son réseau pour maquer son petit-fils avec la petite-fille de la coiffeuse du village ? Le cliché était grotesque, il restait assez savoureux pour qu’elle sourit en biais néanmoins, son nez se retroussant doucement pour appuyer le regard qu’elle lui accorda de nouveau, ses yeux trouvant les siens dans la pénombre relative du bar.

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptySam 20 Aoû - 17:51


« Trois chances. Deal. »  Pas froid aux yeux, ou alors, elle n’avait peut être pas soif. L’italien était curieux de savoir si elle allait s’en sortir facilement ou si il allait devoir payer sa tournée pour quelqu’un d’autre. Bien que, il savait d’avance qu’il ne ferait pas son radin ce soir, sa paie de l’association Beauregard était tombée deux jours auparavant, il pouvait encore se faire plaisir sans se soucier des jours de fin de mois. C’était d’ailleurs peut être ça son problème, l’argent lui brûlait les doigts et dès qu’il en avait, il avait l’impression d’être le roi du monde et de pouvoir flamber en quelques heures. Inutile de penser qu’après la deuxième semaine, on le voit moins régulièrement trainer dans ces bars. Une chance pour la brune ?
Elle avait l’air pensive, le jeu avait commencé. Son attitude et sa posture donnait de quoi sourire à l’italien et il ne manquait rien du spectacle qu’elle lui offrait. Ses jambes d’une part et d’autre du tabouret lui donnait sans doute trop d’imagination pour ne pas avoir envie de poursuivre cette soirée avec elle, et plus si affinité. Mais il n’était pas pour autant si confiant, il avait bien l’impression qu’elle se donnait pour mission de le faire galérer et qui sait s’il ne se laisserait pas de devoir trop en faire. Courtiser oui, se mettre à genoux, surement pas. "Syracuse."  Alors là, il ne s’attendait pas à ce qu’elle vise directement une ville de son propre pays. Même s’il se sentait légèrement insulté que la Sicile lui soit attribué d’office. Il pouvait finalement peut être se mettre à genoux et lui offrir toutes les tournées qu’elle souhaitait jusqu’à la fin de la soirée. « Perdu. » bien qu’il l’aurait gratifiée de grande gagnante si elle s’était contentée de dire qu’il était Italien. Mais elle semblait être joueuse, alors l’italien allait encore lui laisser deux chances pour tomber juste cette fois. Finalement, après presque cinq ans passés dans ce nouveau pays – plus si nouveau – son accent ne l’avait jamais quitté et en même temps, il ne faisait vraiment aucun effort pour le faire oublier.  
Nino était dur envers Katherine, car vraisemblablement, si aujourd’hui il avait une fille avec elle, c’est exactement parce qu’elle était sortie de son cadre et qu’elle s’était laissée emportée. Elle avait aussi accepté de se marier avec lui, pour lui permettre de pouvoir rester en Australie et surtout, rester auprès de leur fille. Katherine n’était surement pas le genre de femme dont il peignait le portrait, la vérité était qu’il ne la connaissait pas tant que ça et que leurs échanges depuis la naissance de Lucie étaient plutôt cordiaux. Il avait cependant appris à la connaitre un peu plus quand les services de l’immigration étaient venus mener une enquête au domicile de son épouse pour s’assurer que leur couple avait de bases solides. Il avait d’ailleurs parfaitement bien joué le rôle du mari parfait et aimant. La blonde avait menti, elle avait joué le jeu pour lui ou plutôt, pour Lucia. Il savait qu’il avait au finale de la chance de l’avoir et qu’elle soit son alliée sur certains points, bien qu’ils soient en désaccords sur d’autres. "T’as pas peur que ça joue sur ta conscience, de draguer dans les bars ? C’est pas parce qu’elle est chiante qu’elle mérite d’être cocue. C’est extrême quand même." Elle n’aura pas les tenants et aboutissants de sa relation avec Katherine, la jolie brune en face de lui n’était là que de passage et elle n’avait pas besoin de confidences plus intimes su les raisons de ce mariage. Cocue, elle ne l’était pas, puisqu’à part un bout de papier et un livret de famille commun – et une fille, soit – rien ne les unifiaient réellement."Pourquoi tu l’as épousé si t’as si peu de respect pour elle ? On arrange toujours les mariages chez toi ?" il n’avait pas l’impression de sentir une seule once de compassion pour Katherine entre ses lèvres. « j’suis sure que la réponse t’importe peu. » elle lui aurait sans doute déjà tourné le dos. « sauf si tu veux me faire culpabiliser et laisser tomber les deux chances qu’il te reste ? » Nino serait loin d’être le genre d’homme à se repentir et s’en aller en culpabilisant. « Alors, ta prochaine proposition, c’est quoi ? » il plongea à nouveau sa main dans le bol de cacahuète entre eux, se montrant curieux de voir si elle allait viser dans le mile. « Soit pas insultante, s’il te plait. »
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyJeu 25 Aoû - 10:52


Elle se fichait des raisons qui poussaient le jeune homme à préférer les bars à son épouse, et il le sentit sans aucun doute, comme le prouva ce qu’il lui répondit de son accent chantant. Laila n’estima pas utile de se défendre que si, elle aurait trop aimé savoir parce que les histoires d’amour des autres, c’était sa grande passion. Non, elle n’en avait strictement rien à foutre, et elle décida de le lui dire sans tourner autour du pot, sa malice prenant place sur son visage piqueté de grain de beauté "T’as raison, c’est pas ce qui va m’empêcher de continuer à discuter avec toi." Discuter avec toi, la langueur de son ton lui permit d’accompagner sur le même tempo la manière dont elle reprit sa bouteille de bière, reprenant une gorgée par le goulot en posant son regard sur le visage du jeune homme qu’elle fixa en plissant un œil scrutateur. Rapidement, elle avala sa gorgée, levant sa main devant elle pour rétorquer dans un rire rauque "Je suis personne pour essayer de te faire culpabiliser. T’as sans doute tes raisons de préférer passer du temps avec des inconnues… c’est pas forcément un mal d’ailleurs, y a des inconnues qui méritent qu’on s’intéresse un peu à elles." Elle en faisait partie, et ce simplement parce qu’elle n’était pas franchement farouche, et pas parce qu’elle valait le coup. Certains diraient que si, qu’elle valait le tour de manège, mais elle savait leur avis induit par le simple fait qu’elle se débrouillait pas mal pour faire subir une petite mort à ceux qui se sentaient assez courageux pour se glisser entre ses cuisses "Laila, au fait." Elle lui donna son prénom juste comme ça, pas persuadée qu’il en ferait quelque chose, pas persuadée non plus que ça l’intéressait qui lui donne le sien en retour. Mais quitte à faire la conversation, autant qu’ils le fassent dans les règles de l’art.

Elle lui sourit "Alors c’est une insulte pour vous, d’être suspectés d’être siciliens ? Rapport à quoi, à la mafia qui a la mainmise sur le système de ramassage des ordures, ou parce que ça craint vraiment là-bas ?" Elle n’était pas aussi bête qu’elle en donnait l’air, avec ses grands yeux de biche et son insolence. Elle avait des notions de géographies et de cultures européennes ; elle devait avoir des ancêtres quelque part en Espagne, du côté de Cordoue, là où son père lui avait dit avoir passé de bonnes vacances étant petit. Peu importait. Elle pressa ses propres lèvres l’une sur l’autre, cambrant davantage ses reins quand elle lui accorda le genre de regard fixe qui signifiait clairement qu’elle essayait de le percer à jour ; elle avait déjà quelques grammes dans le sang, elle savait que son enquête ne la mènerait nulle part, mais elle s’obstina pour le fun, le hmm qu’elle laissa filer en réfléchissant se joignant au reste de la phrase qu’elle prononça "T’as pas eu l’air de démentir le fait d’être italien alors…" Elle haussa les épaules, avant de se raviser dans son intention de lui proposer un nouveau nom de patelin, juste pour lui dire "Tu sais, dans une enquête digne de ce nom, j’ai le droit de poser des questions." Et voilà qu’elle se mettait à marchander les règles d’un jeu auquel elle ne jouerait plus jamais avec personne, mais il y avait une tournée comme gain à remporter, ça valait le coup — ou pas, elle ajouta "Si t’étais vraiment joueur, ce serait pas une tournée que tu m’aurais proposé comme gros lot. Surtout qu’on sait tous les deux pourquoi t’es là ce soir…" Parce qu’elle était là pour la même chose à dire vrai, et que c’était bien marrant deux minutes tout ça, seulement elle n’était pas des plus patientes non plus, Lali. Elle fit mine de se recentrer sur le débat dans un léger sursaut "C’est quoi cette ville où Roméo est forcé d’aller s’exiler déjà ?" finit-elle par dire, revenant aux bases de leur jeu pour mieux le laisser comprendre où elle voulait en venir. L’ampoule dans sa tête s’alluma, et elle le pointa du goulot de sa bière, lui proposant "Mantoue ?" Tant pis si c’était hors de la zone dont elle le soupçonnait d’être originaire d’après ce qu’il dégageait. A dire vrai, elle commençait à s’en moquer royalement d’où il venait.

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyLun 19 Sep - 15:25


Bien sûre que la réponse de l’italien n’allait avoir aucune influence sur la suite de cette soirée, parce qu’elle sait autant que lui qu’après ce soir-là, il n’y aura pas de suite et que s’ils font semblant de s’intéresser l’un à l’autre, c’est uniquement pour donner un peu de saveur à cette soirée. Le petit jeu instauré par la brune plaisait suffisamment à l’italien pour qu’il joue le jeu de ses origines. Et le fait qu’elle ait visé si juste aussi rapidement avait à la fois un côté un peu frustrant et intriguant. Mais quitte à être si précise, autant qu’il soit à son tour exigeant et attende d’elle qu’elle soit capable de citer la ville de Naples. « Je suis personne pour essayer de te faire culpabiliser. T’as sans doute tes raisons de préférer passer du temps avec des inconnues… c’est pas forcément un mal d’ailleurs, y a des inconnues qui méritent qu’on s’intéresse un peu à elles. »   c’était bien la première fois que l’italien feintait être réellement marier pour tenter de s’approcher d’une femme dans un bar. Il aurait été persuadé que ça aurait fait fuir quatre-vingt-quinze pourcents d’entre elles, mais il en fallait bien cinq autres pourcents pour se moquer de ces détails-là. Ces cinq pourcents d’inconnue qui méritait qu’on s’intéresse un peu à elle.  « Laila, au fait. »  il sourit en entendant son prénom qui lui rappelait une des rare fille qui trainait avec lui et sa bande à Scampia. Une gamine plus jeune que lui mais qui pour autant, savait se faire respecter de chacun des gaillards de cette cité. Un fort caractère, un charisme qui calmait tout le monde avant qu’elle n'ai besoin de s’imposer par la parole. Un point commun ? C’est l’impression qu’elle donnait à l’italien en tout cas. « Nino. »
« Alors c’est une insulte pour vous, d’être suspectés d’être siciliens ? Rapport à quoi, à la mafia qui a la mainmise sur le système de ramassage des ordures, ou parce que ça craint vraiment là-bas ? »  N’importe quel italien était chauvin et si fier de ses racines, de sa ville et de sa région qu’il n’avait envie d’en être assimilé à une autre. « Chacun chez soit et tout le monde s’en portera aussi bien. » Oh, la mafia tiens, Nino qui avait grandit à Scampia connaissait bien la corruption, les trafics, l’argent sale et les règlements de compte. Il avait bien appris que le chacun chez soi était une règle qu’il ne fallait jamais dépasser. La paix sociale, comme on dit. «  il y a rien qui craint plus que là d’où je viens. » c’était pas pour lui une façon de faire le caïd, loin de là. Il avait connu la misère sous toutes ses coutures et il était persuadé que nulle part ailleurs en italien, on ne pouvait faire plus fort. Les statistiques parlent d’eux même, la réputation de Scampia n’a pas d’égale.
"T’as pas eu l’air de démentir le fait d’être italien alors…" il répondit d’un regard qu’il plongea dans ses grands yeux bruns.  "Tu sais, dans une enquête digne de ce nom, j’ai le droit de poser des questions. Si t’étais vraiment joueur, ce serait pas une tournée que tu m’aurais proposé comme gros lot. Surtout qu’on sait tous les deux pourquoi t’es là ce soir…"  disons que le gros lot aurait été une porte ouverte pour aller plus loin et satisfaire les attentes de l’italien, celles pour lesquelles il est là ce soir. « Ce serait un cadeau pour toi ? » c’est de cette manière qu’il voulait bien l’interpréter. « Pose moi toutes les questions que tu veux, j’ferai en sorte de te guider sur le bon chemin dans tous les cas. » pas de place pour l’erreur, c’est pas tricher, c’est juste se donner de bonnes opportunités. "C’est quoi cette ville où Roméo est forcé d’aller s’exiler déjà ?" là par contre ,si elle attendait de Nino une quelconque base en culture générale et ce, même concernant les œuvres de son propre pays, elle en demandait bien trop. "Mantoue ?"  c’était surement bien trop précis pour que ce ne soit pas le cas. Le hic, c’est qu’il n’avait aucune idée d’où pouvait bien se situer cette ville. Ce qu’il savait par contre, c’est où était Vérone et que par déduction, c’était surement dans le même coin. Mais rien ne pouvait lui confirmer. « Je suis plus au sud. Sur la côté méditerranéenne… pas si loin de la Sicile, en réalité. » du moins, comparé au nord du Pays. « Arrête toi là dans tes propositions, j’m’en voudrai que tu puisses pas profiter de ton cadeau. » et que lui ne puisse pas en profiter non plus. « On a un volcan qui pourrait bien tout cramer dans les années à venir, si ça peut t’aider. » Nino avait grandit avec cette menace permanente qu’on faisait aux gamins, il avait toujours regardé le Vésuve comme un danger imminant, les contes et légendes que lui racontait sa mère, lorsqu’il n’était pas sage – chaque soir en réalité – avait permis de construire ce mythe et cette crainte qu’il avait toujours un peu au fond de lui.
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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyMar 27 Sep - 9:31


Le ouh plein de malice qu’elle laissa échapper lui fit froncer le nez en même temps, signe évident qu’elle jouait, et qu’elle y prenait plaisir en plus de ça "Alors t’es dangereux, Nino ?" qu’elle le questionna en rendant son regard fixe le temps de quelques secondes à peine quand il lui avoua que le coin d’où il venait craignait. Laila ne savait pas trop ce qu’il sous-entendait, mais à en juger par la tronche qu’il tira soudain, ça ne devait pas être une bonne chose pour lui de l’admettre. De ça aussi elle se fichait, elle en avait vu d’autres, et puis plus le temps passait, plus elle commençait à perdre patience. Elle savait ce qu’on disait, que plus c’est long, plus c’est bon, mais dans certain domaine, le jeu n’en valait pas la chandelle, et parce qu’au fond elle savait très bien que de toutes les infos qu’il lui donnait, elle ne ferait jamais rien, elle commençait à ressentir ce sentiment étrange qui la faisait sauter sur la première mauvaise décision à prendre. Nino en deviendrait sûrement une, comment savoir quand tout avançait à petits pas alors qu’elle était pourtant déjà penchée sur lui, à observer la moindre de ses expressions pour se donner des airs, alors qu’elle ne pensait qu’à une chose.

Elle l’aurait cru un peu plus fun que ça tout à l’heure, mais la triste vérité c’était qu’il était un peu taciturne, le bonhomme. Grand bien lui faisait, ça ajoutait sûrement au mystère qui l’entourait. Elle se redressa, méditant un instant sur la proposition qu’il lui fit, induite par sa propre impatience, à lui poser des questions, et lui accorda la première qui partait de sa culture générale. Elle avait étudié Roméo et Juliette à l’école comme tout le monde, ça ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable simplement parce qu’elle avait appris plus tard que, ce qu’on vendait comme une romance poignante et réaliste, venait en réalité de l’imagination d’un anglais bedonnant qui s’appelait William. Elle se demandait s’il y en avait encore aujourd’hui qui pensaient qu’il s’agissait d’une histoire vraie — deux enfants qui tombent amoureux à en mourir, ça avait un fond de vérité qui la frappa en plein visage, et qui la fit finalement éclater de rire, pour ne pas éclater en sanglots, quand il choisit de rebondir. Le pointant du doigt, elle lui dit "L’Italie est une terre de volcans encore actifs, tu pouvais pas être plus vague que ça." Mais la région dans laquelle le danger était tristement célèbre, alors elle proposa en étant assez sûre d’elle pour le coup, bien que dans sa voix, une intonation d’interrogation perça quand elle lui demanda, presque timidement "Naples ?" Il lui dirait si c’était la bonne ou pas, elle ne s’en soucia pas tellement sur le moment, déjà en train de siffler le reste de sa bière en prenant l’allure des habitués
Et brusquement, elle sauta de son tabouret pour dégager ses épaules de ses longs cheveux épais, les faisant remuer entre ses omoplates pour leur donner une bonne allure, et empoigna sa veste en cuir qui était posée sur le tabouret d’à côté, et qu’elle renfila sans demander son reste. Une fois habillée, elle se tourna vers Nino, et avec une désinvolture qui faisait son charme, s’attaquant de nouveau à ses cheveux qu’elle chassa de son col par un mouvement des deux mains plus gracieux qu’escompté, elle plongea son regard sombre dans le sien pour finalement lui demander — et ce sans craindre qu’il l’éconduise, ou sans même craindre quoi que ce soit d’autre à dire vrai "Chez toi ou chez moi ?" Ça en laisserait pantois plus d’un, mais il lui semblait avoir saisi les subtilités de la personnalité du jeune homme à qui elle s’adressait ; plus c’était direct, mieux c’était, et ça tombait bien parce que c’était une tactique qui lui plaisait. Elle ne se laissait pas impressionner par ce qu’il lui avait dit tout à l’heure à propos de l’endroit où il venait ; c’était peut-être un bad boy, c’en était peut-être pas un, peu importe : elle ne lui demandait pas de lui décrocher la lune, juste de tenir la distance jusqu’à qu’ils obtiennent chacun ce pourquoi ils étaient individuellement rentrés dans ce bar ce soir.

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Message(#) Sujet: Re: (nino & laila) good times bad times (nino & laila) good times bad times EmptyLun 21 Nov - 22:32


"Alors t’es dangereux, Nino ?"  Oh, il pouvait bien lui dire qu’il avait été dangereux, qu’il l’était peut être encore à présent, bien qu’un peu ramolli. Oh, non, l’italien, au fond, n’avait jamais vraiment été dangereux. Il avait fait des choses dangereuses, mais au final, lui n’était pas foutu de faire de mal à une mouche. Plutôt, il était lâche, il s’arrangeait toujours pour que le sale boulot soit fait par quelqu’un d’autre. L’exemple du passage à tabac de Gaïa l’illustrait à merveille. Il avait demandé à des hommes de mains de s’occuper d’elle, lui était resté dans l’ombre, s’était contenté de payer en liquide avec de l’argent qu’il avait ramassé après un braquage. L’argent sale tourne et fini toujours par vous retomber dans les mains. Nino avait commencé petite frappe, il était guetteur à Scampia, puis il vendait de la drogue au coin d’une rue, puis dans le hall d’un immeuble mais il n’était pas dangereux. Nino avait arnaqué des vieux touristes bien trop riches, à qui quelques milliers d’euros ne manqueraient pas mais il n’était pas dangereux. Nino avait braqué des commerces, des appartements de luxes, des sales d’expositions, mais il n’était pas dangereux. Aujourd’hui, Nino ne savait même plus combien pouvait rapporter un gramme de coke, combien pouvait lui rapporter un saphir ou une émeraude. Il n’en avait plus eu entre les doigts depuis bien trop longtemps et en toute sincérité, l’adrénaline qu’il pouvait ressentir dans ces moments là ne lui manquaient pas. « T’as pas à t’en faire avec moi. » fit-il, préférant jouer la sureté, parce qu’au fond, il n’avait aucune idée de qui il avait réellement affaire. Et en ce moment, sa place en Australie ne lui était absolument pas certaine, il avait bien trop de d’incertitudes sur le dos pour jouer sa place aussi bêtement.

Laila était intelligente, chacune de ses réponses faisait sentir à l’italien qu’il ne lui arrivait pas à la cheville et surtout, il se rendait compte qu’il devait cesser d’être un autre dès qu’il rencontrait une femme qui lui plaisait. Son manque de culture générale lui sautait à la figure aussi vite que la fuite d’un lézard qu’on tente d’attraper sur un mur brulant au soleil. « Naples ? » elle avait bien trop facilement trouvé d’où il venait alors que les possibilités auraient été multiple. Impressionné, l’italien fit un semblant de révérence, mal exécutée mais l’intention y était.

La jolie femme savait qu’elle avait vu juste avant même qu’il ne l’ai confirmé, elle sauta de son tabouret, l’assurance de savoir où elle allait. Sa bière terminée, le brun l’avait suivi dans sa lancée en mimant son geste et descendant aussi de son perchoir.  « Chez toi ou chez moi ? » Puisqu’elle n’avait pas froid aux yeux, le brun suggéra qu’elle lui fasse découvrir là où elle habitait. Il n’était pas encore prêt à faire venir quiconque dans son minable studio. Bien qu’il se doutait bien que Laila n'allait pas être une femme avec qui il finirait par échanger son numéro et qu’il aurait pu de chance de recroiser ensuite, il se contenta de profiter de cet instant présent. A ses côtés, il avait le sentiment d’avoir une chance inouïe de pouvoir passer un moment avec une femme aussi charismatique, sans doute, en pourrait-il en perdre de son assurance...


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